Guide D'Elevage Des Volailles: Au Senegal
Guide D'Elevage Des Volailles: Au Senegal
Guide D'Elevage Des Volailles: Au Senegal
AU SENEGAL
Septembre 1997
1
3.3.2. LA CROISSANCE DES POULETTES : DE 1MOISA18 SEMAINES .... ...... ... .. .. 50
3.3.3. PROGRAMME ALIMENTAIRE. ...... ......... .. ..... ... ... ... ... .... ... .. .... ........... .... ....... ... ... 53
3.3.4. LA TENUE OU CAHIER POULETTE. .... ... ..... ......... ..... .. ..... ..... ........... .... ........ ... .. 56
3.3.5. ECONOMIE: CALCUL OU PRIX DE REVIENT DE LA POULETTE .. .. ...... ..... .... 56
3.4 . L'ELEVAGE DES PONDEUSES ...... .... ..... .............. ... .. ..... . ..... ... ...... ...... . ... ...... .. . 59
3.4.1. L'EQUIPEMENT DU BATIMENT PONDEUSES ......... ....... .. ..... ...... ............. . ... 59
3. 4.2. L'ENTREE EN PONTE : 18-20 A 35-40 SEMAINES .......... ......................... .. ..... . 64
3.4.3. LA PE.R.IODE SUIVANT LE PIC DE PONTE : A PARTIR DE 35-40 SEMAINES . 64
3. 4.4. LA TENUE DU CAHIER PONTE. ... ................. ....... ... ..... .. .... ........... .. ...... 67
3.4.5. ECONOMIE: CAL CUL DU PRIX DE REVIENT DE L 'OEUF ... .. ... ........ ...... ...... ... 71
4. LES PATHOLOGIES .............................................. ..... ... .... ....... .......... ........ ... ............. 74
41 . LES PATHOLOGIES PARASITAIRES ... ..... ... ... ... .. ... .... ........... .............. ......... .... ..... . 74
4. 1. 1. LA COCCIDIOSE .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
4. 1.2. LES HELMINTHES PARASITES DU TUBE DIGESTIF .......... ... . ... .... ... .. .... . 78
4. 1.3. LA SPIROCHETOSE ............ .. ........ .. ....... .... ..... ... ......... .......... ..... ... .. ..... ..... . 80
4 .2. LES PATHOLOGIES BACTERIENNES .... .... ... ...... ..... .... ...... ............. ... .. ..... ........... 81
4.2. 1. LES COLIBACILLO SES ....... .. .... ... .... .... .... ...... ...... .. . . . . ....... .... .. ..... .. . .... 81
4.2.2. LES SALMONELLO SES .... ..... ........... .......... .. . ... . . . ...... ... ...... ..... 82
4.3. LES MYCOPLASMOSES .. ........ .. ........ .... ........... .... ..... .... ........ .... ...... ..... .... .. .... .... .... 85
4.3. 1. MYCOPLASMA GALLISEPTICUM .... ...... .. ........... ........... ...... ...... ...... ..... ......... ... . 85
4.3.2. MYCOPLASMA SYNOVIAE .. .. .. .... .. .......... ... ...... ... ... .... .... .. ... ... .. .... .. .. .... ..... ...... .. 86
4.4 . LES PATHOLOGIES VIRALES .. ...... ................. ....... .... ... ... .... ..... .. ..... .... .. .... ...... ...... . 87
4.4. 1. LA MALADIE DE NEWCASTLE ...... .. ... .......... ... ... ... .. ...... ... .......... ... . ..... . ...... . 87
4.4.2. LA MALADIE DE GUMBORO.. .. ..... .... ...... ........ ...... .... . ..... ... .. ..... ......... . .. ........ . 90
4.4.3. LA MALADIE DE MAREK. ...... .. ........ .......... ..... ........ .... .. .... ..... ....... ..................... . 95
4.4.4. LA BRONCHITE INFECTIEUSE ...................... ...... ..... ...... ..... ..... ... ........ .......... ... 96
4.4.5. LA VARIOLE .... .......... ...... ... .... ......... ....................... ......... ..... .... .. ...... .... ........ ..... . 98
4.5. LES BONNES PRATIQUES DE VACCINATION ....... ... ............ .. .. ... .. .. ......... .. ... ... ... 102
4.5. 1. L'ADMINISTRATION DES VACCINS VIVANTS .... . ....... ... ...... ....... ....... ......... 102
4.5.2. L 'ADMINISTRATION DES VACCINS INACTIVES .. .. ... . .... .......... ........ ........ 104
4.5.3. LE CONTROLE DE LA VACCINATION ...... .... ..... ..... . . ...... ..... .. .......... .. 104
5. LE NETTOYAGE ET LA DESINFECTION DU POULAILLER .. .. .... .......... ................. 106
5.1 . NECESSITE DE LA DESINFECTION ..... ................. ...... .. ..... .. .............. . ... ......... .... 106
5.2. LE DEROULEMENT DE LA DESINFECTION ... ... .... ......... ......... ..... ..... ....... ... ....... 107
5.2. 1. PREMIERE ETAPE. ........... .... ....... ..... ... ................... ... ............... ........ .... ..... .. 107
5.2. 2. DEUXIEME ETAPE .· NETTOYAGE OU BATIMENT ET DES ABORDS . . .. 107
5.2.3. TROISIEME ETAPE . NETTOYAGE OU MATERIEL DELEVAGE. ... ......... . . .. 108
5.2.4. QUATRIEME ETAPE · PREMIERE DESINFECTION .. ... .. ....... . 108
5.2.5. CINQUIEME ETAPE .· PERIODE DE VIDE SANITAIRE. . ........... ......... . .. 109
5.2. 6. SIXIEME ETAPE : DEUXIEME DESINFECTION ...... . .. ..... . ....... ...... ..... 109
2
1. LE BATIMENT D'ELEVAGE
Il vaut mieux faire un petit poulailler bien conçu permettant d'avoir de bon s résultats
techn iques qu 'un grand bâtiment mal adapté.
bâtiment doit être correctement chauffé, sans entrées d'air intempestives. Au contraire, les
7
poulets en finition ont besoin de fraîcheur. En saison chaude, des vitesses d'air élevees ,/
(environ 1 mètre par seconde) à leur niveau sont nécessaires pour lutter contre les
0
températures élevées (Figure 24 p 41 ). Ainsi, les besoins physiologiques du poulet varient
·en cours d'élevage selon l'âge et le bâtiment doit répondre a chaque demande. Il est ,
primordial de gérer correctement la ventilation par des systèmes de régulation efficaces.
Au Sénégal, la plupart des bâtiments sont trop fermés ou trop ouverts car la ventilation
n'est pas régulée . Depuis quelques années, la tendance est à la construction de bâtiments
très ouverts (dont les parois latérales sont grillagées à partir de 40 à 60 cm du sol). ce qui
permet d'éviter les « coups de chaleur» . Au démarrage des poussins , des sacs d'aliments
ou des bâches en plastique sont utilisés pour boucher les ouvertures. Bien qu'efficace les
tout premiers jours, cette technique est rapidement mal adaptée dès qu'il faut commencer
à aérer le bâtiment (à partir de 8 jours d'âge) . En effet. la taille des ouvertures est difficile à
maîtriser et aucune régulation efficace ne peut être mise en place . sans parler des
courants d'air parasites.
4
Tableau 1 : calcul de l'amortissement du bâtiment poulets de chair
Bâtiment de 1OOm 2 , 1.000 poulets/bandes ( 1O/m 2 ), 5 bandes/an
soit 1.000x5 = 5.000 poulets/an
Prix du bâtiment=2.000.000 FCFA
Amortissement sur 1O ans
soit 2.000.000/10 = 200.000F d'amortissement I an
soit pour 5.000 poulets= 200.000F/5.000 = 40F d'amortissement/poulet/an
avec un prix de vente des poulets à 1.500F/pièce
l'amortissement représente 40x100/1.500=2,6% du prix du poulet
5
1.3. LIEU D'IMPLANTATION
1.3.2. ELECTRICITE
L'électrification du poulailler, lorsqu'elle est possible, rend de nombreux services :
r) • mise en place des programmes lumineux. indispensables pour les pondeuses .
'J
, • possibilité de brancher du matériel d'élevage (débecquage, lavage et désinfection) .
Si l'électrification est impossible, on peut dans certains cas la remplacer par un équipement
solaire.
(
1.3.4. L'ACCES AU POULAILLER
I La facilité d'accès au poulailler est essentielle pour permettre les entrées et sorties de
matériel d'élevage, les livraisons d'aliment, sorties de marchandises, ....
1.3.5. LE SOL
Il faut prévoir un terrain suffisamment plat pour éviter les remblais, ce qui n'est pas un
problème au Sénégal. Le terrain ne doit pas être inondable lors des pluies. il faut creuser
des tranchées ou des canaux d'évacuation des eaux de pluies autour du bâtiment. Il est
( préférable d'implanter le bâtiment sur une plate forme surélevée par rapport au niveau du
"j sol pour éviter les risques d'inondations en cas d'orage et améliorer la ventilation (Figure 1
0
p 6) . Un sol en ciment est plus facile à nettoyer, désinfecter et désinsectiser qu 'un sol en
terre battue.
Canaux
d'évacuation
6
~m de recouvrement
4,75m
3m Pente du toit
de 35°/o
2,5m
10m de largeur
7
1.3.6. L'ORIENTATION DU BATIMENT
(' On recherche avant toute chose à favoriser une ventilation naturelle optimale en saison
)chaude. Il faut orienter le bâtiment perpendiculairement aux vents dominants en saison
chaude. On recommande souvent d'orienter l'axe du bâtiment en Est-Ouest pour limiter la
pénétration des rayons du soleil dans le bâtiment. Cet ensoleillement excessif entraîne du
picage et du cannibalisme. Avec des volets, ce risque est aisément maîtrisé. Il faut
privilégier l'orientation par rapport aux vents dominants plutôt que par rapport au soleil
0
(Figure 3 p 8) .
Vents Il bâtiment
d'élevage
dominants en ~
•
saison des
pluies
"" Il
1.4. LA VENTILATION
Des températures ambiantes supérieures à 30°C entraînent chez les poulets une hausse
\. de la température corporelle. Pour réguler sa température interne, le poulet va évacuer la
chaleur grâce à différents mécanismes physiologiques : ses rythmes cardiaque et
respiratoire s'accélèrent et ses vaisseaux sanguins périphériques se dilatent (Figure 11
p 8). Ces mécanismes 7entraîne'nt une déshydratation importante d'où la nécessité de
0
l'abreuvement. Au delà de 37-38°C, le poulet ne peut plus réguler les excès de chaleur.
Des températures élevées provoquent une baisse de la quantité d'aliment ingéré et une 1,, i • 1.
baisse de l'efficacité des échanges gazeux respiratoires. Il en résulte des chutes de ,,~- u\;'
productivité : baisse du poids de !'oeuf, de sa qualité et du pourcentage de ponte. Le A)'<~~'.
réglage de la ventilation du bâtiment est aisé s'il est équipé de deux rangées de volets à
0
ouverture réglable (Figure 5 p 10 et Figure 6 p 11).
0
8
· \ pénalise fortement l'utilisation de ce type de matériel. La seule possibilité est la ventilation
naturelle ou ventilation statique.
Pour assurer une bonne ventilation, surtout en hivernage, nous retiendrons le principe du
bâtiment à ouvertures latérales et toit à double pente. Les dimensions (largeur et longueur)
dépendent de la taille des bandes élevées et des normes de densité de chaque production .
Les bâtiments construits en utilisant un des murs de clôture pour faire une des longueur
sont déconseillés : il est ensuite impossible, par mesure de protection . de faire des
ouvertures suffisantes pour une bonne ventilation (absence de ventilation basse) . En plus.
cela ne permet pas de choisir l'orientation du bâtiment par rapport au soleil et aux vents
dominants.
1.5.2. DIMENSIONS
0
Les dimensions sont déterminées en fonction des densités (Tableau 4 p 9) :
• poulets de chair : 1O sujets/m 2 en finition.
• poulettes futures pondeuses : 6 à 8 sujets/m 2 à 18 semaines,
• pondeuses : 5 à 6 sujets/m 2 selon la souche et l'équipement.
) ·La largeur du bâtiment est de 5 mètres pour les petits bâtiments à 8-1 O mètres au
0
. maximum (Figure 2 p 7). Un bâtiment trop large est mal ventilé. pour les élevages petits et
moyens, il ne faut pas dé-p asser 8 mètres. Avec une longueur de 50 mètres, cela permet
d'avoir un poulailler de 400 m 2 pouvant contenir 4.000 poulets de chair ou 2.000 poules
pondeuses. Pour des effectifs plus importants (surtout en pondeuses), on peut prévoir une
largeur de 1o mètres avec une ventilation haute grâce à un lanterneau ou chapiteau .
0
,_ Le fonctionnement du lanterneau (Figure 4 p 10) est basé sur la montée de l'air chaud,
évacué par l'ouverture pratiquée au plafond. Cette ascension d'air chaud se fait d'autant
mieux que la différence entre la température extérieure (fraîche) et intérieure du bâtiment
(chaude) est importante. En augmentant la pente du toit (augmentation de h sur la Figure
4 ), la différence de hauteur entre le lieu d'entrée et le lieu de sortie de l'air augmente, ce
qui améliore la qualité du tirage ( « effet cheminée ») . Ce système de ventilation est plutôt
9
adapté aux climats froids des pays Européens. En climat tropical, comme il fait souvent
J?IUs chaud au dehors du bâtiment, le fonctionnement du lanterneau n'est pas optimal. Il est
préférable de privilégier la ventilation transversale.
Température
extérieure froide
Température
intérieure du
. ~t. ................
bâtiment chaude
Figure 4 : le lanterneau
1.2 m
2,3 m Volets
\
1=8 m
0,4 m
volets
grillage
1/IJfJJJl/JlJIJilll/l/i . . . ........... 1,5 m
L = 25 m
10
Parpaing
• • Chainage
• •
Chevron
Volet suérieur réglé
par une chainette
fixée sur le chevron
de toiture
Grillage
Chevron
Chevron
Parpaing
11
Pour une bonne régulation de la ventilation, la construction de deux rangées de volets de
0
75 cm de hauteur sur les parois latérales du bâtiment est nécessaire (Figure 6 p 11 ). Ce
système donne une ouverture totale de 1,5 m de hauteur (2 fois 75 cm). Des charnières
sont fixées aux parties supérieures des volets et l'ouverture et le réglage se fait vers
l'extérieur grâçe à une chaîne. Ce système présente de nombreux avantages :
• fermeture étanche du · poulailler au démarrage permettant la désinfection par
thermonébullisation,
• meilleure efficacité du chauffage (économie d'énergie),
• absence de courants d'air,
• meilleur démarrage ,
• protection contre l'entrée directe des rayons lumineux dans le bâtiment, les volailles sont
plus calmes et ne se piquent pas.
correspondant en fait à une aire cimentée devant le bâtiment où le matériel est lavé et
désinfecté. Tout ce qui est propre entre par le magasin. tout ce qui est sale sort par le
secteur souillé. C'est par ce pignon équipé d'un portail que sont évacués les volailles et la
litière en fin de bande. Le respect de ces règles simples permet d'améliorer les résultats
techniques de l'élevage.
Partie
élevage
- .,
Surface bétonnée
• SECTEUR SOUILLE
~ ------------
Figure 7 : les pignons
12
Stockage du
matériel et des
aliments et
collecte des Partie élevage
oeufs
Porte d' ntrée
Pedilu
Blouses
et bottes
1.5.5. LA TOITURE
La toiture est formée d'une double pente de plus de 30% permettant d'avoir un volume
suffisant. En saison chaude, l'air chaud présent sous la toiture reste suffisamment éloigné
des volailles.
Tableau 5 : avantages et inconvénients des différents matériaux utilisables pour la
toiture
---
Tôle 9~.lvanisée Fibrociment
-- - --- -·-- - - -- - --- ·-·
Onduline
Charpente légère plus importante légère
Facilité de pose bonne casse possible bonne
Isolation thermique nulle moyenne moyenne
Coût en FCFA/m 2
Il faut prévoir un débordement (auvent) d'au moins un mètre pour limiter l'entrée de la pluie
' et des rayons solaires dans le poulailler (cette protection est renforcée par l'utilisation des
volets). Les auvents font tomber l'eau de pluie loin du poulailler. évitant ainsi la formation
d'humidité dans le bâtiment. Le canal d'évacuation des eaux entourant le poulailler doit
1\ être situé sous l'aplomb du débordement pour faciliter l'évacuation des eaux. Plus la pente
du toit est importante, plus la protection des auvents est efficace (Figure 9 et Figure 1O
0
p 14).
0
Les toits sont en tôle, fibrociment ou onduline (Tableau 5 p 13). En l'absence d'isolation de
la sous toiture, une peinture blanche appliquée sur la face extérieure de la toiture rafraîchit 1
1
de quelques degré le poulailler (cela est facile à faire avec de la chaux sur les toitures en '""
fibrociment). De même, la mauvaise isolation des toitures en tôle galvanisée peut être
améliorée par une couverture végétale : couche de paille ou de tige de mil. Le principal
défaut des poulaillers sénégalais est l'absence d'isolation de la sous toiture. Les matériaux
nécessaires à ce type d'isolation sont absents sur le marché (principalement des panneaux
en mousse de p_olyuréthane recouvert d'aluminium) et leur coût risque d'être prohibitif.
13
2.2.1.2.ENERGIE ET TEMPERATURE EXTERIEURE
En climat ou saison froide (température de moins de 20°C). si lïsolation du poulailler est
insuffisante et que la température diminue à 15°C par exemple, les besoins en énergie
augmentent. La consommation d'aliment augmente également. Pour garder de bons
indices de consommation en production chair ou des taux de ponte corrects en production
ponte. il faut alors augmenter l'énergie de l'aliment.
En climat ou saison chaude (au delà de 30°C), les besoins énergétiques diminuent et la
consommation aussi. Les sous-consommations entraînent des baisses de performances.
Les besoins en nutriments autres que l'énergie (protéine, lysine, méthionine .... ) sont
constants. Pour éviter les inconvénients liés aux sous-consommations, il faut concentrer
l'aliment en protéines et autres éléments. Les formules d'aliments doivent être adaptées
aux saisons et climats.
Lorsque la formulation ne permet plus de pallier les inconvénients de la chaleur (chaleurs
excessives telles celles du Sud du Sénégal). il faut alors choisir des souches plus
rustiques adaptées aux conditions difficiles. En cas de températures extrêmes (supérieure
à 30 à 35°C), la quantité d'aliment ingérée ne suit plus les besoins : les poules sont en
situation de survie et cessent de s'alimenter. Elles cherchent avant tout à maintenir la
température de leur corps à un niveau compatible avec leur survie (moins de 41°C) au
détriment de la production. Le seuil de température à partir duquel la quantité d'aliment
ingérée ne suit plus les besoins en énergie est variable en fonction des souches. Plus ce
seuil est élevé, plus la souche est adaptée à la chaleur. Par exemple, à des températures
de plus de 35°C, les souches à plumages noire continuent de s'alimenter convenablement
contrairement aux souches à plumage blanc ou même aux souches rouges.
19
Pourtant, vu l'importance des difficultés rencontrées en saison chaude, des essais
mériteraient d'être menés pour tester l'efficacité de ce type d'isolation .
..
.. '
Un sol cimenté est également plus aisé à nettoyer et désinfecter. Il faut prévoir un sol
légèrement en pente vers les côtés du bâtiment avec des ouvertures dans les parois pour
, faciliter l'évacuation des eaux de lavage. Si le sol est en terre battue, un épandage de
chaux vive sur une couche de latérite humide durcit et améliore la qualité de la surface. Un
sol dur permet également d'éviter l'invasion par les animaux nuisibles (rats, mulots, souris)
1
Jet les prédateurs (civettes) . On peut aussi incorporer un grillage à maille fine dans la chape
de ciment pour empêcher les invasions par les rats .
14
2. L'ALIMENTATION DES VOLAILLES
Le coût des aliments représente environ deux tiers du coût total des productions en
aviculture. Un aliment bien équilibré fabriqué à partir de matières premières de qualité est
indispensable a la réussite de l'élevage. Comme nous le verrons plus loin, les souches de
volailles actuelles ont des besoins nutritionnels très précis. Par soucis d'économie sur les
prix des aliments, ces besoins ne sont pas toujours respectés ce qui entraine une sous
productivité dans les élevages. De même que pour la conception du bâtiment et le choix du
matériel, les « fausses économies » sont à proscrire dans le cas de l'alimentation des
volailles. Une pondeuse peut produire la quantité d'oeufs prévue seulement si elle trouve
chaque jour dans son alimentation les nutriments dont elle a besoin. Pour le poulet de
chair, le moindre déséquilibre alimentaire entraîne des retards de croissance. Avant
d'aborder l'alimentation des volailles. rappelons que le besoin en eau des volailles est
primordial.
Chez le poussin, un manque d'eau se traduit par une déshydratation rapide entraînant une
mortalité parfois élevée. Les pattes des poussins sont desséchées et, à l'autopsie, on
observe un dépôt blanchâtre, crayeux, d'urates sur les reins montrant leur mauvais
fonctionnement. Chez l'adulte, plus résistant, un manque d'eau dans des conditions
climatiques normales (température inférieure à 30°C) entraîne une sous consommation
d'aliment. Un poulet qui ne boit pas ne mange pas. A une température normale, un poulet
boit environ 1,5 à 2 fois plus qu'il ne mange (par exemple 200 ml d'eau bue pour 1OO g
d'aliment consommé) . Cette consommation d'eau correspond en quelque sorte à un
0
« besoin alimentaire» (Tableau 8 p 16). En effet, l'aliment ingéré est sec (12% .d'humidité
en moyenne) et l'eau, en le diluant correctement, permet le transit intestinal. Ensuite. l'eau
est absorbée au niveau digestif et filtrée au niveau des reins . Les impuretés sont excrétées
sous forme « d'urine solide » mélangée aux fientes . Cette « urine » correspond aux
cri·staux d'urates visibles dans les fientes (matière blanche). Ce mécanisme permet de
maintenir la quantité d'eau nécessaire au niveau de l'organisme : c'est « l'homéostasie ».
15
Au delà de 30°C, les besoins en eau augmentent considérablement (Tableau 7 p 16) et 0
peuvent être multipliés par 3 ou 4. Cette eau supplémentaire n'est pas utilisée dans le tube
digestif mais dans les poumons. A ce niveau, l'évaporation d'eau participe au maintien de
la température du corps des poulets et permet de lutter contre les fortes chaleurs (Figure
11 p 20) .
0
--
20°C 127 24
------ - - - - - -- - - - -·- - - - -- - -·-·--- - -
1,9
25°C 118 25 2, 1
30°C 109 29 2,7
35°C 100 45 4,5
Ce besoin en eau est « physiologique ». Des ruptures d'abreuvement des volailles pendant
les fortes chaleurs sont dangereuses voir mortelles _
L'eau distribuée doit être potable (Tableau G. p''15) a l'arrivée dans l'élevage (puits ou
SDE) et jusque dans l'abreuvoir. Des contrôles réguliers doivent être effectués au moins
deux fois par an . Pour la distribution de l'eau à l'intérieur de l'élevage, un matériel de
qualité est primordial pour garder toutes les qualités de l'eau . L'installation d'abreuvoirs
·automatiques bien réglés permet aux volailles de disposer d'une eau propre, non souillée
par les fientes , et ceci sans rupture d'approvisionnement si la réserve d'eau est suffisante.
La mise en place de systèmes d'isolation des bacs de réserve permet de garder l'eau
- fraîche et favorise la consommation . Il faut désinfecter régulièrement tout le système de
distribution d'eau pour éviter la prolifération des germes nuisibles tels que les colibacilles.
Pour les élevages importants, il existe des systèmes de pompes doseuses incorporant en
permanence des produits désinfectants et/ou acidifiant pour avoir de l'eau de très bonne
qualité bactériologique.
16
Au Sénégal, les pipettes ne sont pas utilisées pour les élevages au sol (elles le sont
seulement pour les quelques élevages de pondeuses en batteries). Elles permettent la
distribution d'une eau propre à tout moment. Mais, en climat chauds, les poules ne peuvent
se rafraîchir en trempant leur bec et leurs barbillons dans l'eau des abreuvoirs. D'autre
part, un contrôle visuel du bon fonctionnement des pipettes est impossible contrairement
aux abreuvoirs.
2.2.1. L'ENERGIE
Les besoins en énergie définis chez les poulets correspondent à l'énergie nécessaire au
niveau cellulaire pour le fonctionnement de l'organisme (« métabolisme » ). Ce
fonctionnement correspond à la fabrication de nouveaux constituants ( « anabolisme ») et à
la destruction et l'élimination de déchets (« catabolisme » ). Les besoins en énergie du
poulet se décomposent en :
• besoins d'entretien : énergie nécessaire au fonctionnement normal de l'organisme et au
maintien de la température du corps,
• besoins de production : énergie nécessaire à l'élaboration des produits, les oeufs pour
les pondeuses et les muscles pour les poulets de chair.
Les processus métaboliques réalisés au niveau cellulaire s'accompagnent d'un
dégagement de chaleur ( « extra-chaleur ») qui participe au maintien de la température
corporelle en climat froid . Par contre. en climat chaud, cette extra-chaleur doit être
évacuée pour éviter une température corporelle excessive pouvant entraîner la mort
(Figure 11 ). Les besoins énergétiques des volailles sont maintenant bien connus (
Tableau 9, Tableau 10, Tableau 11, p 21 ). Chez la pondeuse par exemple, les besoins
0
journaliers dépendent :
• de la souche : poids (les besoins d'entretien des poules lourdes sont supérieurs à ceux
des poules légères),
• de la production : plus le taux de ponte est élevé, plus les besoins augmentent,
• de la température : les besoins augmentent quand la température baisse.
17
* Chez les pondeuses à plumage rouge (lsabrown, Lohman brown, Shaver 579)
Le poids corporel est supérieur à celui des souches blanches et les poules consomment
plus. L'engraissement est néfaste à la ponte. Depuis quelques années, la sélection
despoules ·rouges évolue vers un abaissement du poids corporel. Cet allégement
s'accompagne d'une baisse de l'appétit et le comportement alimentaire des souches
rouges est maintenant plus proche des souches blanches que des souches mi-lourdes
traditionnelles. Les problèmes rencontrés, surtout en période chaude, sont plutôt des sous-
consommations et des retards de croissance des poulettes (poids moyens trop faibles)
quedes problèmes de surconsommations et d'engraissement. Ces poules peuvent être
alimentées à volonté pendant le pic de ponte en mesurant la quantité d'aliment
·quotidienne. Quand le taux de ponte baisse. on diminue progressivement la quantité
d'aliment distribué. Des poules rouges convenablement nourries peuvent avoir des pics de
ponte à plus de 90% pendant au moins 1O semaines
* Chez les pondeuses à plumage noir (Harco, Neira Bovans, Shaver SX566)
Le poids corporel et la consommation d'aliment sont supérieurs à ceux des poules rouges .
Dans les régions à climat tempéré et avec des aliments de bonne qualité , ces
caractéristiques sont défavorables aux souches noires à cause d'un prix de revient de
1·oeuf plus élevé. En outre, avec un aliment riche en énergie, il faut rationner ces poules
sous peine de les voir engraisser. Par contre, dans les pays où d 'une part les matières
premières disponibles ne permettent pas la fabrication d'aliments riches en énergie et
d'autre part les températures sont élevées, leur solide appétit (jusqu'à 150 g/poule/jour)
permet de maintenir une production correcte.
Chez les pondeuses reproductrices de type ponte : le comportement s'apparente à celui de
leurs descendantes (comportement de pondeuses blanches, rouges ou noires).
18
Abreuvoir ou
Mangeoire
Figure 19 : réglage de la hauteur des mangeoires à l'aide d'une pièce de bois percée
1er jour
38
LA LUTTE CONTRE LA CHALEUR-+ techniques d'élevage 1 ventilation
1 abreuvement
1 alimentation
t-
30° • hausse du rythme
cardiaque 71du débit 7l des échanges avec
(ff' 2 sanguin
1 ._.
l'extérieur
• vasodilatation
mécanismes
principaux
• ébouriffement (ailes
écartées) t
VENTILATION
pour lutter
contre la ~à plus de • évaporation d'eau au ...:;:,--ABREUVEMENT PROBLEME EN
chaleur 30°C: niveau des poumons (pas besoins m~ltipliés HIVEf1t.JAGE
de glandes sudoripares, par 2 a 3 ~ T
donc oas de sueur' . ~HUMIDITE
Figure 11 : mécanismes de lutte contre la chaleur des volailles
20
Tableau 9 : les besoins nutritionnels des pondeuses
-·-·· - -- -------- - - - --- - ··-- - - --- -- - ---- - - - - --- - - --- -·- ·- -· - -- ·-· - ···--· - ------- - - -·---- ---------
DEMARRAGE POULETTES PONDEUSES
1jour à 8 8 à 20 20 semaines à la
semaines semaines réforme
Energie Métabolisable Kcal 2800 - 2900 2700 - 2750 2650 - 2800
Protéine Brute% 18,5-20 15 - 16 16 - 19
- ·
J:ysine % -
1 0,7
· - - ------- - ·--- -
0,65- 0,8~_
Methionine % 0,4 - 0,5 0,35 - 0,45 0,35 - 0,55
Calcium% 1 0,8 - 1 3,5 - 4,2
Phosphore% 0,3 - 0,45 0,3 - 0,45 0,3 - 0,45
Sodium% 0,2 - 0,3
--
i .
Tableau 10 : les besoins nutritionnels des poulets de chair, programme avec trois
' .
aliments
t. DEMARRAGE CROISSANCE FINITION
r
' .
Energie
Protéines
1 à 15 jours
3.000
22,5
-
15 jours à 1 mois
3.150
21,5
1 mois à l'abattage
3.200
20
-- --·- ·--- -- - -
Lysine 1,30 1,20 1, 15
Méthionine 0,75 0,70 0,65
Calcium 1 0,95 0,90
Phosphore 0,45 0,40 0,40
Matières grasses 3-6 4-7 4-8
Cellulose 4 5 6
Tableau 11 : les besoins nutritionnels des poulets de chair, programme avec deux
aliments
DEMARRAGE CROISSANCE
1jour à 4 semaines 4 semaines à l'abatta~_
EnerÇJie Métabolisable 2900 - 31 OO 2900 - 31 OO
--
Protéine Brute 20 - 22
--- - ---- . - ·-· - . - --- -- - -- -- ---·-- -- - ·· --- . ·- - . .
18 - 21
----- - · - - . ····-· - --- ---
Lysine 1 - 1,2 - · - ·- - ---
0,8 - 1
,_Methionine 0,4 - 0,5 0,4 - 0,5
·-·-- -- -- - - ----- ------ - ------ · · - ·· - . . . - - . . . ···-- - - -·-·--- --- - - -· ..
21
2.2.2. PROTEINES
Les protéines sont les principaux constituants des productions avicoles : des oeufs pour
les pondeuses et des muscles pour les poulets de chair. La richesse en protéines de
qualité de ·ces produits animaux nécessite d'apporter un aliment lui-même riche en
protéines de qualité.
Les protéines sont constituées par l'enchaînement d'acides aminés (Figure 12 p 22). Les
0
protéines présentes dans les aliments sont dégradées dans le tube digestif en acides
aminés qui sont ensuite utilisés par les volailles pour la reconstruction de nouvelles
protéines servant soit à fabriquer des muscles (poulet de chairs). soit à fabriquer des oeufs
(pondeuses) . Les acides aminés ne servant pas aux productions de muscle ou d'oeufs
sont soit utilisés pour produire de l'énergie soit excrétés sous forme d'urates.
La spécificité d'une protéine repose sur sa composition en acides aminés. Pour produire un
oeuf, une poule a besoin de certains acides aminés en quantité bien définie. Les acides
aminés apportés par l'aliment ne correspondant pas forcement aux besoins de production,
la poule les transforme pour reconstituer ceux dont elle a besoin. Mais certains acides
aminés ne peuvent être fabriqués par la poule à partir des apports alimentaires, ce sont les
« acides aminés limitants » ou « essentiels ». Ils doivent obligatoirement être apportés tels
quels dans l'aliment pour une croissance normale des poulets ou pour la production
d'oeufs. Leur carence entraîne des retards de croissances et des chutes de ponte. Il s'agit
principalement de la lysine et de la méthionine. Ainsi. la concentration en protéine d'un
aliment ne signifie rien, seul compte l'équilibre de la composition en acides aminés des
protéines. Certaines matières premières (comme le tourteau d'arachide) sont pauvres en
lysine. Il faut également tenir compte de la digestibilité des acides aminés indispensables.
certains traitements des matières premières comme par exemple le traitement des
tourteaux par une chaleur trop forte vont réduire la digestibilité de la lysine.
D'une façon générale, si l'énergie de l'aliment augmente, la quantité ingérée diminue. Les
aliments riches en énergie doivent aussi être plus concentrés en protéines et acides
aminés pour couvrir les besoins nutritionnels. Chez le poulet de chair, un déséquilibre du
rapport énergie sur protéine favorise un engraissement excessif des carcasses Les
recommandations alimentaires (
0 0
Tableau 9 p 21, Tableau 10 p 21, Tableau 11 p"21) en protéines et acides aminés sont
toujours effectuées en fonction d'un taux d'énergie déterminé: Les valeurs données dans
les tableaux sont des valeurs moyennes permettant d'obtenir des performances correctes
22
tout en tenant compte des taux énergétiques réalisables avec les matières premières
disponibles au Sénégal. Chez les poulettes, la croissance est beaucoup plus faible et les
besoins en protéines et acides aminés sont moins importants. Chez la pondeuse, les
besoins quotidiens en protéines et acides aminés varient . en fonction du taux de ponte
0
(Tableau 12 p 23) .
Pour une souche donnée, les teneurs de l'aliment en protéines, lysine et méthionine
doivent être ajustées en fonction de la consommation quotidienne des volailles,
consommation dépendante du taux énergétique de l'aliment et de la température du
poulailler. Connaissant la teneur des aliments en ces différents éléments, il est facile de
vérifier à partir de la consommation quotidienne si les besoins sont satisfaits (Tableau 13
p 23)
0
2.2.3. MINERAUX
Les deux mineraux principaux sont ·le calcium et le phosphore. Ils participent à la
constitution du squelette. Chez le poulet de chair à croissance rapide, une bonne
23
minéralisation du squelette est importante pour éviter les problèmes de boiteries ou de
déformations articulaires. Des entérites peuvent perturber l'assimilation de ces minéraux.
Chez la poulette, une bonne ossification est capitale car le squelette joue le rôle de
réservoir pour ces minéraux pendant la ponte .
. Chez la pondeuse, la formation de la coquille de l'oeuf nécessite un apport journalier de
3,5 à 4g de calcium et d'environ 0,50g de phosphore disponible en fonction de l'âge et du
niveau de production. Un manque de calcium ou un déséquilibre du rapport
calcium/phosphore (excès de phosphore) provoque une fragilité de la coquille .
La digestibilité du calcium varie :
• en fonction de l'heure de la journée : le calcium est plus digestible la nuit au moment de
la formation de la coquille, d'où l'importance de la distribution d'aliment en fin de
journée. Le calcium présent dans le tube digestif est mieux utilisé ce qui évite à la poule
de puiser sur ses réserves osseuses.
• en fonction de l'âge : le calcium est moins digestible chez les poules âgées. D'autre
part, après le pic de ponte, on diminue généralement progressivement les quantités
quotidiennes d'aliment. Pour éviter les problèmes de fragilité de coquille, il faut alors
augmenter la teneur en calcium de l'aliment en fin de ponte.
En outre, en climat chaud, le halètement supérieur des poules pour se rafraîchir entraîne
une perte de solidité de la coquille.
Le calcium doit être présenté sous forme de particules plutôt que sous forme de farines car
il est alors mieux consommé par les poules et mieux assimilé grâce à un temps de séjour
plus long dans le tube digestif.
2.2.4. SODIUM
Les besoins des volailles en sodium sont couverts par l'apport de sel de cuisine dans
l'aliment (chlorure de sodium) à raison de 200 à 400 g par tonne en fonction des apports
des autres matières premières (farine de poisson). Un manque de sel entraîne un
cannibalisme grave pouvant provoquer des mortalités importantes. Au contraire, un excès
de sel s'accompagne d'une surconsommation d'eau qui est éliminée sous forme de fientes
très liquides contenant des particules alimentaires non digérées en raison d'une
accélération du transit digestif.
24
2.2.7. LE CHOIX DE L'ALIMENT: CALCUL DE L'INDICE DE
CONSOMMATION
Le meilleur aliment volaille est celui qui rapporte le plus d'argent à l'éleveur. La rentabilité
d'un aliment se mesure par l'indice de consommation (l.C .). d'où la nécessité absolue de le
calculer. L'l.C. se définit comme le nombre de kilos d'aliment consommés divisé par le
nombre de kilos de poulets vifs produits : IC=kg d'alimenUkg de poulets vifs.
Avec un aliment plus concentré en énergie, l'animal mange moins. Par exemple :
• avec un aliment à 3.000 Kcal/kg coûtant 140 FCFA/kg et une consommation de 4
kg/poulet pendant toute la période d'élevage, le coût de l'alimentation est de
140Fx4kg=560FCFA,
• avec un aliment plus riche en énergie à 3.300 Kcal/kg et coûtant 150 FCFA, la
consommation est de 3,6 kg/poulet et le coût de l'alimentation est de
150Fx3,6kg=540FCFA.
Ce petit exemple montre que l'aliment le moins cher n'est pas forcement le plus rentable
économiquement s'il est de qualité médiocre.
35
30
(.)
0
(/)
<l) 25
....
-:::i
....ro
•<l)
Q. 20
E Lumière
<l)
artificielle Lumière artificielle
1-
15 ~ .
jour
10
5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Heures de la journée
Retrait de Distribution
. l'aliment de l'aliment
25
2.2.9. INTERET DE LA GRANULATION
La granulation des aliments consiste au passage forcé d'un mélange farineux à travers des
filières pour mettre l'aliment sous forme de granulés. La granulation est améliorée par
l'incorporation d'huile ou de matières grasses à l'aliment et de vapeur d'eau. Les granulés
sont ensuite passés dans un refroidisseur pour en abaisser la température. Lors de cette
granulation, il y a un échauffement de l'aliment à 80-85°C, cet échauffement présente deux
intérêts : d'une part une « stérilisation » de l'aliment, d'autre part une augmentation de la
digestibilité de l'amidon (source d'énergie) par une pré-cuisson de celui-ci . L'intérêt de la
granulation pour les poulets de chair est de permettre une baisse du gaspillage de
l'aliment, et une hausse de !'ingéré énergétique quotidien. Elle permet en outre
l'incorporation de certaines matières premières en quantité plus importante (farine basse
de riz, manioc) et d'incorporer plus de matières grasses (huile ou graisse) .
2.3.1.1.LES CEREALES
Elles apportent de l'énergie grâce à 1·amidon contenu dans les grains.
* Le maïs
C'est la céréale la plus énergétique (3 .200 kcal/kg de matière sèche). Sa culture est très
répandue. La présence de pigment (colorant) dans les grains est responsable de la
coloration jaune de la chair et des pattes du poulet et du jaune de !'oeuf.
Au Sénégal, on peut estimer les besoins en maïs pour l'aviculture à 30 .000 tonnes . Ce
besoin n'est pas couvert localement mais par le biais d'importations et le maïs est une
céréale chère : 135 à 150 FCFA/kg.
* Le sorgho
Cette céréale est un peu moins riche en énergie que le maïs (3 .180 kcal). Il existe deux
variétés :
· • le sorgho rouge dans lequel la présence de tanins diminue l'appétence et la valeur
énergétique,
• le sorgho blanc. bonne céréale utilisée dans la zone de Thiès. que l'on peut incorporer à
raison de 20 à 25% dans l'aliment poulet de chair.
L'utilisation d'enzymes permet d'améliorer l'utilisation de sorgho.
* Le mil:
C'est la céréale la moins énergétique (environ 2.800 kcal) mais la plus riche en protéine.
Elle est de toute façon peu disponible pour l'alimentation des volailles .
26
2.3.1.3.LES TUBERCULES
Le manioc : il est exclusivement composé d'amidon et sa valeur protéique est nulle. Il peut
.être utilisé dans les aliments volailles à condition de ne pas dépasser 10 à 12%
d'incorporation dans les aliments présentés sous forme de farines, sous peine d'avoir un
empâtement du bec. Il faut également disposer de bonnes sources de protéines pour
compenser la pauvreté du manioc.
27
Leur utilisation sans mesure des teneurs en aflatoxines peut entraîner des cancers du foie
chez les pondeuses dont la durée de vie est supérieur à celle des poulets de chair.
* Le tourteau de coton
Une fois débarrassée de sa fibre, la graine de coton est pressée ce qui donne le tourteau.
Il faut veiller à un bon nettoyage de la graine avant pression pour bien éliminer les fibres
( « linter ») non digestibles par les volailles. Les teneurs en protéines et acides aminés du
tourteau de coton sont plus faibles que celles du tourteau de soja et d'arachide . mais elles
restent correctes ce qui en fait une matière première intéressante. Elle a longtemps été
inutilisée en aviculture à cause d'une substance toxique présente dans la graine : le
gossypol. Cette substance provoque des problèmes de croissance chez le poulet de chair
et des problèmes de qualité d'oeuf chez les pondeuses. Ses effets néfastes peuvent être
en partie contrôlés par l'incorporation de sulfate de fer dans l'aliment. Des analyses de
laboratoire permettent de déterminer la teneur en gossypol du tourteau de coton . Celle-ci
détermine le taux d'incorporation du tourteau dans l'aliment. Les nouvelles variétés sans
gossypol (variétés dites « glandless ») sur lesquelles on fondait beaucoup d'espoir sont
difficiles à cultiver et dans certains pays, on revient à la culture des variétés traditionnelles.
* Les autres tourteaux
Le tourteau de palmiste et le tourteau de coprah existent en faible quantité au Sénégal. En
général, la faible teneur en protéines et acides aminés du tourteau de coprah (environ
20%) et sa forte teneur en cellulose limite son utilisation en aviculture. Il est parfois utilisé
dans certains pays où l'on ne dispose pas d'autres tourteaux, mais il est alors difficile de
faire des formules concentrées en énergie et en protéines.
* Les graines de protéagineux
Le niébé cultivé au Sénégal a une composition chimique interressante : c'est une graine
riche en protéines. Des essais mériteraient d'être conduit pour vérifier son intérêt dans
l'alimentation des volailles. particulièrement des pondeuses.
28
3. LA CONDUITE D'ELEVAGE
29
Tableau 14 : le choix de la souche de poule pondeuse
30
Tableau 15 : quelques sélectionneurs mondiaux
NOM CHAIR PONTE OEUFS PONTE OEUFS DIVERS
INDUSTRIEL ROUX BLANCS
HUBBARD
------------------------- f - - - - - - - - - - - - - ------------ -- - ---------
ISA Vedette lsabrown Babcok 8300 ISA JA 57 Label
France ISA P6N noir
SHAVER Starbro Starcross 579 Starcross 2000 Tropicbro,
France Canada Minibro Starcross 288 Redbro : chair
rouge
SX 566 : ponte
LOHMANN Lohmann meat Lohmann white Lohmann brown
Allemaqne LSL
HY LINE Hy line brown Hy line W 77
USA
COBB Cobb 500
Grand~f?_r_E;_t9g~-~-- -- - - -- ·-- - . ... -· -··- ·- - - - -
ROSS Ross PM 3 Ross rousse Ross blanche
Grande Bretagne Ross 208
Ross 308
HISEX Hybro Hissex rousse Hissex blanche
Hollande
KABIR SK 88 (pays Kabir 277 (roux)
Israël chauds)
GAUGUET SA Spécialistes productions label Poulets chairs
France colorés
SASSO Spécialistes productions label Poulets chairs
France colorés
31
de très bonne qualité. Le bec, les pattes et la chair sont jaunes, ce qui n'est pas toujours
apprécié. La Wyandotte est très utilisée en croisement industriels.
3.1.1.5.LA SUSSEX
Race mixte anglaise originaire des provinces du Sussex et du Surrey, elle a toujours été
considérée par les anglais comme le fleuron de leur aviculture. Elle est à la fois une bonne
pondeuse d'oeufs à coquille rouge (67-70 g) et une délicieuse volaille de chair. La sussex
herminée est une poule blanche avec le camail strié de noir, la queue noire et les pattes
grises. Sa solide réputation la rend populaire aussi bien auprès des professionnels que des
amateurs . Dans de nombreux pays , elle a été développée en race pure au début de
l'aviculture. Dans certains pays africains, elle a été utilisé dans les programmes avec les
coqs raceurs . Elle est aussi utilisée chez les sélectionneurs en croisement avec la Rhode
Island, la Wyandotte ou la New Hampshire.
3.1.2.3.L'AUSTRALOP
Originaire d'Australie. cette race à plumage noire est très proche de l'Orpington noire
d'origine anglaise . Ces races rustiques sont réputées pour leur qualités fermières et leur
caractère mixte. Ces races Australop et Orpington sont utilisées dans les productions de
poulets de chair « label » pour obtenir des sujets à plumage et pattes noires réputées pour
le goût de leur chair.
Tout d'abord. il faut chauffer les poussins. pour remplacer la mère poule qui procure la
chaleur aux poussins. En effet, le poussin au démarrage n'est pas encore emplumé. il est
seulement recouvert de duvet. Il est sensible aux « coups de froid » (fragilité rénale) .
32
Pour chauffer correctement les poussins (Tableau 17 p 33), il faut les regrouper dans un
0
33
Le radiant (Figure 14 p 0 33) est un appareil permettant de chauffer les poussins. Il faut le
régler correctement pour évacuer les gaz et le suspendre à l'aide d'une chaîne au milieu
du cercle de démarrage. Il peut éventuellement être remplacé par des lampes électriques à
infrarouge fournissant une chaleur à peu près équivalente à celle du soleil. Sous le radiant,
on place un thermomètre pour s'assurer du respect des normes de températures (Tableau
17 p 0 33) . Par ailleurs. l'observation du comportement des poussins dans le cercle de
0
démarrage est capitale pour apprécier la qualité du chauffage (Figure 16 p 35). A titre
indicatif, il faut une température de 30 à 35°C sous le radiant et de 25°C en ambiance dans
le bâtiment. Le chauffage doit être allumé avant la réception des poussins afin que la litière
soit chaude dès leur arrivée. Pendant la saison chaude (de juin à septembre). le radiant
peut être utilisé durant quelques jours seulement, principalement la nuit, lorsque la
température est fraîche. Par contre, en saison fraîche. le chauffage est nécessaire jour et
nuit pendant plusieurs jours.
De 1 à 1O jours. on éclaire les poussins la nuit avec 1 ampoule de 1OO watts pour un cercle
de 500 poussins, à partir de 1O jours. une ampoule de 75 watts suffit.
Les abreuvoirs sont répartis en cercle autour du radiant afin que les poussins ne
s'éloignent pas de la source de chaleur pour boire. L'eau doit être potable et à la
température du poulailler. Il faut faire attention de ne pas distribuer une eau trop froide
pouvant provoquer un « choc hydrique » responsable de diarrhée. A l'arrivée des poussins.
il faut d'abord distribuer de l'eau pendant 1 à 2 heures avant de distribuer l'aliment, pour
réhydrater les poussins après le transport. Le réglage de la hauteur des abreuvoirs est
important (voir figure). pour éviter la souillure de l'eau par les fientes.
Les mangeoires linéaires utilisées pour le démarrage sont disposées en étoile sous le
radiant (comme les rayons d'une roue de charrette) afin de permettre aux poussins de se
déplacer en fonction de leur besoin en chaleur (une zone chaude directement sous le
radiant, une zone froide aux bords du cercle de démarrage et une zone tiède entre les
deux zones précédentes). Ainsi disposé, le matériel ne fait pas obstacle aux déplacements
des poussins (Figure 15 p 0 34).
~-- Abreuvoirs
Mangeoires
Radiant
ZONE CHAUDE
ZONE TIEDE
ZONE FROIDE
34
Il ne faut pas remplir les mangeoires à ras bord mais plutôt faire des petites distributions
régulières pour d'une part éviter le gaspillage d'aliment et d'autre part stimuler l'appétit des
poussins par mise à disposition d'un aliment toujours frais _En effet, la chaleur entraîne des
modifications du goût de l'aliment dans les mangeoires et les poussins refusent de le
consommer_
• • Radiant
• • •
• • •
• • •
• • • Poussins
• •• •
• •
•
CHALEUR CORRECTE
bonne répartition des
~ poussins
·~ :~
•• • •
• •
•• •
•
••
•
•
•• •
~ .··.. .,... ••
•
____
•
·=·
.
~
• •
-
••
• •• • ••
•
CHALEUR CHALEUR MAL CHALEUR
EXCESSIVE REPARTIE OU INSUFFISANTE
le radiant chauffe COURANT D'AIR le radiant ne chauffe
trop ou est trop bas ou lumière mal pas assez ou est
disposée éteint
35
3.2.2. LA CROISSANCE
Au fur et à mesure de la croissance des poussins, il faut :
• Agrandir le cercle de démarrage en respectant les normes de densité de volailles au m2
0 0
(Figure 17 p 36 et Tableau 18 p 36).
Tableau 18 : les normes de densité
--
Age Nombre de sujets/m 2 Surface du bâtiment
Première semaine 30 à 40 Rond démarrage
A partir de 7 jours 20 à 30 Un tiers de la surface
A partir de 14 jours 20 La moitié de la surface
A partir de 21 jours 15 Deux tiers de la surface
. __ __!._ e_~r:_fl!_d~~ou~----- - - - - - ___ ___ · - ·10
·· - - ··
Toute la surface
------ ·- - - - - - -·---- - ----·-
6m
Cercle de
.
' ' '
' ' démarrage
' '
,
' Agrandissement
du cercle à partir
de 7 jours
,'
..
''
8m
Ouverture du cercle
-------- à la moitié du
bâtiment à partir de
15 jours
Mise à disposition
du bâtiment entier
à partir de 28 jours
36
• Ajouter de la litière.
• Mettre en place progressivement le matériel d'élevage pour adultes à partir de 1O à 14
jours jusqu 'à 28 jours et retirer progressivement le matériel démarrage à partir de 21
jours jusqu'à 28 jours .
•
Tableau 19 : normes de matériel pour la période croissance finition
MATERIEL NORMES
Trémies · - - - -- --·- ·· - -· ...
1 2_()~! _ Z5 poulets_____
Abreuvoirs siphoïdes Galva 20 L ~_pour 50 poulets
··-
• Les trémies fabriquées artisanalement doivent avoir une hauteur de rebords d'assiette
0
suffisante (Figure 18 p 37) . Sinon. les poulets , en picorant . renversent de l'aliment sur la
litière. Ce gaspillage entraîne des pertes économiques et une fermentation dans la
litière.
[ 15 cm
• Régler la hauteur des mangeoires (1 trémie pour 75 sujets, Tableau 19 p 37) au niveau 0
du dos des poulets (Figure 19 p 38) . On remonte les trémies à la bonne hauteur une à
0
37
• Peser les poulets une fois par semaine (T ablea
•
• Tableau 20 p 39, Figure 21 p 39)
0 0
Total = 7.850 g
=
Soit 7.850 divisé par 30 261
Balance de 15 kilos grammes par sujet en moyenne
Age en i
Poids moyen Conso~mation Consomm~tion Consommation IC
_jours en grammes par JOUr _par semaine cumulée
7 130 30 210 210 1,61
14 300 40 280 490 1,63
21 510 60 420 910 1,78
28 820 85 595 1505 1,83
35 1130 115 805 2310 2,04
42 1500 125 875 3185 2, 12
49 1900 130 910 4095 2. 15
56 2300 140 980 5075 2,20
39
. :.~
1700
-"' 1600
1500 .L . . . • . . . . . . . . '.
900
200 .............. - .... - ~ . . . . - . - . .... :........ - ............... :........... - ............... : ............ - . - ...... ~ . ........ .... ...... - . "' .
rno
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Age (semaines)
40
0
• Régler la ventilation du bâtiment (Figure 23 p 41) : les volets du haut sont utilisés pour
ventiler les poulets durant le premier mois de vie en saison fraîche. On augmente
l'ouverture des volets du haut quand les poulets grandissent. Il ne faut jamais les fermer
complètement durant la nuit et ouvrir plus les volets du côté où il y a le moins de vent.
Les volets du bas servent à réguler la ventilation du bâtiment en saison chaude lorsqu'il
fait plus de 30°C. A partir de 25 jours et durant tout l'âge adulte et la saison chaude. les
volets du haut et du bas sont grand ouverts. En saison fraîche, on peut utiliser
seulement les volets du haut pour maintenir une température correcte dans le bâtiment
(22 à 24°C) favorisant la croissance et la consommation .
/ A PARTIR DE 5 A 7 JOURS
1 "
1 ouverture des volets du haut
Figure 24: appréciation de la vitesse de l'air au niveau des volailles avec une
bougie
41
• Eclairage nocturne : de 1O à 15 jours, 1 ampoule de 75 watts suffit pour 500 poulets (25
m2 ) . De 15 à 25 jours, il faut 1 ampoule de 40 watts pour 25 m2 . Un programme
lumineux permet l'alimentation la nuit d'où une diminution de la mortalité par des coups
de chaleurs. Il faut prévoir une « nuit » de 2 à 3 heures après la tombée du jour (vers
19h) et rallumer vers 21-22h _
• La température moyenne idéale est de 22 à 24 °C pendant 1·é1evage
42
Tableau 21 : fiche de suivi journalier
matin : 1 soir :
de ...... h ... ... a' ...........
h . 1
1 de ...... h ...... à ...... h ......
1
1
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Poids moyen :
TOTAL
43
Tableau 22 : fiche technique de production, cahiers poulets de chair
Total mortalité
0
/o de mortalité= - - - - - - - - =
Nb de poussins
Total aliment
Quantité d'aliment par poulet=
Nb poulets vendus
Total aliment
Indice de consommation = --------------=
Poids total de poulets vendus
44
Tableau 23 : fiches économiques, cahier poulet de chair
TOTAL
ACHATS PRODUITS VETERINAIRES
-Date Désignation, fournisseur Prix unitaire TOTAL
- --·---- -· · - - · ..- - - -
TOTAL
ACHATS DIVERS
Date Désignation, fournisseur Prix unitaire TOTAL
Poussins
TOTAL
TOTAL
.. -·-· ·- ... . . - . .. ··- -·- --
VENTES
- ·-·-·- ·-·· ..... .. ·· ··-
-·
DIVERSES
·- .. ... ·-······-·- --- -· ·······
... ··· - ·--····· .. . .. ·------- -
Date Client Désignation Prix unitaire TOTAL
· ····--·-- - -- ·- -· --
Fumier
- -----·--- --- - - ---- ·
TOTAL
RECAPITULATIF
TOT AL RECETTES
TOTAL DEPENSES
RESULTAT (=recettes - dépenses)
45
3.2.4. ECONOMIE DE L'ELEVAGE DES POULETS DE CHAIR
On fait la somme de toutes les dépenses :
• dépenses d'achats d'aliment,
• dépenses d'achat des poussins,
• dépenses d'achat des médicaments et divers produits vétérinaires (vaccins,
désinfectants, ... )
• Dépenses en eau et électricité
La somme des dépenses divisée par le nombre de poussins mis en place correspond au
prix de revient du poulet. Le calcul du prix de revient est indispensable pour connaître la
marge réalisée par poulet en fonction du prix de vente.
On soustrait les dépenses aux recettes ce qui donne le bénéfice, on le divise par le
nombre de poulets vendus ce qui donne la marge brute par poulet (hors main-d'oeuvre et
0
amortissements) (Tableau 24 p 46) .
DEPENSES
Quantité Prix TOTAL
unitaire
Poussins 1000 350 350000
Aliment démarrage (1,5 1500 220 330000
~-g!2oussin~ - ·--- - . - .. ----- - -·- ---- - - --·- ·· - -- -- -- - - .. -- -· ··-- - ----
Aliment finition (2,5 kg/poulet) 2500 210 525000
Litière ---- ~-
5000
lmopest 3 10000 30000
HB1 1 3000 3000
Gumboro 2 9500 19000
Désinfectant bâtiment (Rémanol) 6000
Coliterravet 1OO g 10 3500 35000
Vitamino 1OO g 30 2500 75000
Eau, électricité 40000
TOT AL DEPENSES --- - ·---·- - - - -- ---- - - -·- - ·- - -- · - --- - --· -- -· -· - ··-- 1418000
Avec 8% de mortalité sur fa période d'élevage, if reste 920 poulets
RECETTES
-- - - - - - - ----- -·- · -·. - -- - ----------- ·--- - -- - . · · - . . - -- --· ·· - ---- .
Quantile Prix TOTAL
unitaire
Vente des poulets 920 1800 1656000
46
3.2.5. L'ABATTAGE DES POULETS DE CHAIR
Les principaux défauts constatés lors de l'abattage des poulets de chair sont les suivants :
• Absence de local spécifique réservé à l'abattage voir abattage et préparation des
poulets dans le bâtiment d'élevage sur la litière sale.
• Pas de mise à jeûn des poulets (4 à 6 heures avant l'aba ttage) .
• Pas de contention des poulets lors de la saignée, d'où une mauvaise saignée et de
nombreuses fractures (surtout au niveau des ailes) .
• Pas de ressuyage : refroidissement et ventilation de la carcasse pour faire rapidement
baisser sa température afin de limiter le développement de bactéries et de favoriser la
rigidité cadavérique.
• Pas de chaîne du froid .
• Absence d'eau potable.
47
3.3. LA CONDUITE D'ELEVAGE DES POULETTES
L'élevage des poules pour la production d'oeufs se divise en deux périodes :
• la période poulette : de 1 jour à 18 semaines (entrée en ponte).
• la période pondeuse : de 18 à 85 semaines.
L'objectif est la production à partir du poussin d'un jour d'une poulette prête à pondre à
l'âge de 18 semaines. Elle doit répondre à certains critères :
• Des critères techniques : le poids moyen individuel doit être dans la norme de la souche
et le lot doit être homogène pour avoir un bon pic de ponte. Ces critères sont
contrôlables par pesées individuelles d'un échantillon du lot (peser une trentaine de
sujets).
• Des critères sanitaires : absence de parasites internes et externes (ascaris. coccidies,
poux, puces), absence de maladies infectieuses majeures (Pullorose et Mycoplasme
gallisepticum) , immunité correcte contre la maladie de Newcastle (programme de
vaccination adapté). Ces critères sont vérifiables grâce à des analyses de laboratoire.
Il n'est pas rare de voir des démarrages avec 60 à 90 sujets au m2 . Avec de telles
densités, il est impossible de respecter les normes de matériel d'alimentation (une
mangeoire pour 50 sujets) et d'abreuvement (un abreuvoir pour 50 sujets) tout simplement
par manque de place.
Le non respect des normes entraîne une hétérogénéité du lot dès le départ avec des
répercussions sur toute la carrière des volailles.
Les poulettes ont besoin d'un éclairement continu 24 heures sur 24 au démarrage durant 2
ou 3 jours. Ensuite, la lumière du jour est suffisante ( 12 heures de jour naturel environ)
jusqu'à l'entrée en ponte.
48
6m
- -.... --
Cercle de
' démarrage
'
'
'
Agrandissement
du cercle à partir
de 7 jours
------
Ouverture au tiers
Ouverture à la moitié
du bâtiment à partir
de 21 jours
14 m
Ouverture au 2/3
à partir de 28
jours
Mise à
disposition du
bâtiment entier à
partir de 60 jours
49
3.3.2. LA CROISSANCE DES POULETTES: DE 1MOISA18 SEMAINES
0 0
plus la nécessité du réglage (Figure 19 p 38 et Figure 20 p 38) pour éviter le gaspillage,
important chez les poulettes à cause de leur vivacité.
3.3.2.3.LA LITIERE
Une épaisseur de litière de 15 cm au minimum est indispensable afin d'isoler les poulettes
de leur fientes, seul moyen efficace et économique d'éviter l'apparition des coccidioses.
Les poulettes sont démarrées avec la même quantité de litière que les poulets de chair (4
kg/m 2 pour les deux premiers mois). Ensuite, on rajoute de la litière en fonction des
besoins. Les poulettes peuvent rester sur la même litière jusqu'à 18 semaines d'âge. Le
retrait de la litière durant l'élevage doit être évité car il accroît les risques parasitaires.
50
3.3.2.4 .LE DEBECQUAGE
Le débecquage consiste à couper et cautériser la pointe du bec avec une machine
spéciale équipée d'une lame coupante chauffée au rouge (Figure 27 p 0 52).
Les climats chauds impliquent de travailler avec des bâtiments très ouverts pour une
ventilation correcte . La forte luminosité dans les bâtiments entraîne une nervosité accrue
des poulettes, surtout pour les souches à plumage blanc. Ceci se traduit par du picage et
du cannibalisme pouvant débuter dès l'âge de 3 semaines. Sans un bon débecquage, les
répercussions sur le lot sont graves : mortalités, hétérogénéité du lot, retard de croissance
et gaspillage d'aliment.
Dans certains cas, pour calmer les poulettes, les .éleveurs assombrissent les bâtiments
avec des bâches en plastique noire. Ceci bloque la ventilation et entraîne une forte
température dans le poulailler d'où une sous-consommation alimentaire et une mauvaise
croissance des poulettes. Il est préférable de débecquer correctement les poulettes et de
ventiler les poulaillers. Les opérations effectuées avec du matériel non adapté tels les
ciseaux ou coupe-ongles doivent être bannies. La coupe est insuffisante et l'absence de
cautérisation entraîne des saignements responsables de mortalités. Seule une
débécqueuse en bon état de marche, bien réglée et bien utilisée permet d·effectuer cette
opération correctement et sans risques pour les volailles.
Dans certaines conditions (lots plus nerveux, saison), une retouche et une pose de
lunettes peuvent être nécessaires avant l'entrée en ponte.
Rappelons que des bâtiments équipés de volets sont moins lumineux et améliorent le
comportement des poulettes.
51
>:ia
LES LUNETTES
• Impossibilité de les poser avant 16 semaines d'âge
• L'efficacité n'est pas complète
• L'efficacité n'est pas définitive : en cas de perte
• Le coût est élevé (45 à 60 FCFA)
52
3.3.3. PROGRAMME ALIMENTAIRE
On peut utiliser un programme avec deux ou trois aliments différents pour l'élevage de la
poulette.
53
Tableau 26 : normes de consommation chez la poulette en croissance
54
COURBES DE CROISSANCE POULETTES
1700
1600
1500
-0-Souche rouge
1400
1300 -&- Souche blanche
1200
1100
rn
Cl> 1000
E
E 900
<':S
....
-
Ol
!J)
"'C
800
(5 700
o.
600
500
400
300
200
100
0
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Age (semaines)
55
3.3.4. LA TENUE DU CAHIER POULETTE
0 0
Tous les jours, on note (Tableau 21 p 43 et Tableau 28 p 58) :
• le nombre de poulettes mortes,
• la quantité d'aliment consommée,
• la quantité d'eau bue,
• les observations éventuelles (maladies, accidents, traitements, vaccinations, ... ).
• les dépenses effectuées (poussins, aliment, médicaments, ... ),
• les ventes de fumier.
0
A la fin de chaque semaine (Tableau 27 p 57) :
• On calcule les totaux (sommes des morts, de l'aliment consommé et de l'eau bue).
• On calcule la consommation moyenne journalière d'aliment par poulette (en
grammes/poulettes) : c'est le total d'aliment consommé en une semaine (en kilos) multiplié
par 1. 000 (pour passer en grammes) et divisé par l'effectif de poulettes en début de
semaine multiplié par 7. On vérifie que la quantité d'aliment consommée est conforme à la
norme.
• On reporte la mortalité hebdomadaire et la quantité d'aliment hebdomadaire sur la fiche
technique de production. On additionne les résultats au fur et à mesure pour calculer le
cumul des mortalités et le cumul d'aliment.
• On pèse un échantillon d'une trentaine de volailles. On calcul le poids moyen que l'on
reporte sur le graphique de croissance pour le comparer à la norme (Figure 21 p 39 et 0
0
Figure 28 p 55).
La somme des dépenses divisée par le nombre de poussins mis en place correspond au prix
0
de revient de la poulette (Tableau 28 p 58) .
56
Tableau 27 : fiche technique de production, cahier poulette
N° Age Mortalité
t--
Aliment -
Poids
·- - - - - - - - - -- -- -· -
..·-
0
--- -- ·- - - - -------- ----------- - --- ·-- - -- - -- --·- ..
1
- - - - - - < - - - ! -- ·- - - -- - ------ - - - --- - - - ·- - - i - - - -- - - ----- -----
· -- - - --- - - - - - - - - ..
2
- -- - - - + --
3- - + - - - - - +- -- - t - -- - --- r - - - - · - ·- --r---- -- - - - - --
- - - -- -
4
- -- - + - - - - - + -- - - -- - - --- - ------ - - ----- -- ----- -- - --------- . - - ---- - - ··---- - - - - r - - - ---- -----·- ------- ----
5
·- - - -- - - - + - --- - + - - - - -- - - ---··- - - - - ; - - - - - - - - - - - --------- ----- -- - - + - -- -- - - -
6
7
8
9
10
11
. ··- - ---· --- - - - - - - - -- - ! - - - - - - --- - · -- -- - - - · --- · ----· -·- - -·- -- --- - --- - -- - -
12
13
14
15
16
17
- - -- - - + - - - - + - - - - - - + - - -- -- - ; - - - - - - - --+- - -·- - - t - -- - - - - --
18
TOTAL
Effectif à 18 semaines :
Yo de mortalité à 18 semaines
ACHATS ALIMENT
Date Prix unitaire et fournisseur Quantité Total
- -- - - - - -·-- - - --·-
··- . - - ----
TOTAL1
ACHATS MEDICAMENTS ET VACCINS
Date Désignation Prix unitaire Quantité Total
- -- -- - - -- ~
TOTAL 2
- ----
ACHATS DIVERS
Date Désignation Prix unitaire Quantité Total
Poussins ·-
Litière
Eau -
-----
Electricité
TOTAL 3
. . - ---·-·- · - -- - ----- ·· ·-··--- - -- -···· - · - ·-- - ····· - ·· -· ... ·-· - . .. · · - - - - · · . . . ... . - .. - - - - -·------ - --· - ·-- -·- ·- -· - ... .. ·- - - - - ..
RECAPITULATIF DES DEPENSES
Achats aliment(= Total 1)
Achats produits vétérinaires(= Total 2)
~chats di~~rs (=Total . 3} ___ -- - ------------- --.-·- - -
1 TOTAL
Total dépenses
Nb poulettes 18 sem
58
3.4. L'ELEVAGE DES PONDEUSES
Devant le pondoir, on fixe une planchette de 12 cm de haut pour retenir la litière (copeau
ou paille de préférence) et un perchoir. Pour les pondoirs à un étage, le perchoir est placé
à 10-15 cm du rebord du nid, s'il s'agit de pondoirs à deux étages. le perchoir supérieur est
placé à 10-15 cm et le perchoir inférieur à 20-25 cm du rebord pour faciliter l'accès à
l'étage. Les pieds sont haut de 45 à 50 cm . Pour des poulaillers de moins de 6 m de large,
on peut disposer les pondoirs le long des pignons. Dans les grands bâtiments larges de 8
à 1o m, les pondoirs sont placés perpendiculairement à l'axe longitudinal du poulailler.
Dans les bâtiments de plus de 1O m de larges, les pondoirs doivent être placés en épi le
0
long de l'allée centrale (Figure 31 p 61 ). Dans tous les cas. l'utilisation de pondoirs
individuels permet de grillager les façades du bâtiment sur toute la hauteur à partir de 30-
40 cm du sol. Ceci favorise une ventilation correcte, surtout en saison chaude, car l'air
arrive directement sur les poules . Avec les pondoirs collectifs. cette arrivée d'air au niveau
des poules est impossible puisque les pondoirs arrivent à environ 1m de haut (Figure 29
p 60) .
0
59
ventilation de la
zone de vie des
poules
ventilation trop
haute par
rapport aux
poules
1
Figure 29 : nids de ponte et ventilation
h=30cm ~----~~erchoir
< >
~<
p=30cm 1=25-30cm
> 10-1 Scm
45cm 1
Figure 30 : les pondoirs individuels
GO
mur de
~grillage
protection
----- - - - - - - _/_ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - --......
Petits bâtiments
~-- pondoirs
----- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - --- -
pondoirs
Bâtiments de
taille moyenne
pondoirs
1 Grands
bâtiments
61
3.4.1 .2.LES CAILLEBOTIS
L'utilisation de pondoirs individuels au milieu des poulaillers permet la mise en place de
deux rangées latérales de caillebotis contre les parois (1,25 à 1,8 m de large en moyenne) .
Les caillebotis sont constitués de lattes de ·bois de 3 cm de haut, 2 cm de largeur et
espacées de 2 cm . Ces lattes sont clouées sur des chevrons de 4 cm sur 4 cm . Les
0
abreuvoirs automatiques sont placés sur cette zone de caillebotis (Figure 32 p 62 et Figure
33 p 63. Le contact des poules avec la litière sale et leur fientes est supprimé et les
0
2cm
~
~
2cm
grillage
62
Pondoirs individuels
f
Trappe de
nettoyage de la
nnmnoonn Cl !'&J 0 Cl n Cl rn Fl d~se
..
I '
Figure 33 : organisation du poulailler avec les caillebotis et les nids de ponte individuels
63
3.4.2. L'ENTREE EN PONTE : 18-20 A 35-40 SEMAINES
64
un nettoyage-désinsectisation par mois. La litière est entretenue en ajoutant régulièrement
de petites quantité de copeaux ou de paille broyée et en retirant les parties mouillées par
les fuites des abreuvoirs. Une litière en quantité suffisante et bien entretenue est la
première prévention contre les parasites (ascaris et coccidioses) . Il faut veiller à la propreté
des abreuvoirs et du circuit de distribution de l'eau en cas d'utilisation d'abreuvoirs
automatiques. Un nettoyage une fois par semaine suivi d'une désinfection permet de
garder une eau de bonne qualité bactériologique. Les trémies doivent être correctement
réglées afin d'éviter le gaspillage d'aliment. Si l'on fait un programme lumineux, on veille à
changer régulièrement les ampoules grillées et à nettoyer la poussière qui s'accumule
dessus et entraîne une perte de puissance lumineuse. On pèse les poules de l'entrée en
ponte jusqu'à environ 36 semaines pour contrôler le poids. En cas de suspicion de
problèmes sanitaire, il faut faire appel au laboratoire.
65
·. . :..li i ::QI
De 18 à 24 semaines (stimulation)
AGE DES POULES ECLAIRAGE LE MATIN ECLAIRAGE LE SOIR DUREE TOTALE DE LUMIERE
18 semaines de 17h30 à 19h30 13h
19 semaines de 6h à 7h30 de 17h30 à 19h30 13h30
20 semaines de 6h à 7h30 de 17h30 à 20hOO 14h
21 semaines de 6h à 7h30 de 17h30 à 20h30 14h30
22 semaines de 6h à 7h30 de 17h30 à 21 hOO 15h
23 semaines de 6h à 7h30 de 17h30 à 21 h30 15h30
24 semaines de 6h à 7h30 de 17h30 à 22h00 16h
1 A partir de 24 semaines ]
0 Jour naturel
6h00 .. 7h30 17h30 22h00
66
3.4.4. LA TENUE DU CAHIER PONTE
Tous les jours, on note (Tableau 29 p 68):
0
67
Tableau 29 : la fiche de suivi journalier, cahier pondeuse
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Dimanche
Poids moyen :
TOTAL
~~~~~=~~~~~°A_o~~~----'-~~--~~~~~~~~g~/~jo_u~r~~~~---'
Mission Fr:rnçaise de Coopération - Projet PROOEC
68
Tableau 30 : fiche technique de production, cahier pondeuse
29 ! 92,0 47,4 1
1
1
1
30 1
t
91,5 53,7 !
1
31 1 1 91 ,0 60,0
32 90,5 66,2
33 90,0 72,4
34 89,5 78,6
35 1 89,0 84,8
36 1
1 88,5 90,8 !
1
37 88,0 96,9 1
38 1 1 87,5 102,9
E-9
100 400
95
90 360
85
80 -- 320 f-
a:::
75 <x:
o..
w
70 - --- 280 0
65 w
...J
w 60 ::>
- 240 0
f- a..
z 55
0 a:::
o.. 50 200 <x:
w o..
0 45 en
u..
~ ::>
0
40 160 w
35 0
0
30 120 w
25 a:::
CD
20 :E
80 0
15 z
10 40
5
0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0
18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62 64 66 68 70 72 74 76 78 80 82 84
AGE EN SEMAINES
70
3.4.5. ECONOMIE : CALCUL DU PRIX DE REVIENT DE L'OEUF
Au prix de revient de la poulette, on ajoute les dépenses effectuées pendant la ponte :
• achats des aliments,
• achats des produits vétérinaires,
• dépenses diverses (eau, électricité. main d'oeuvre, alvéoles, .. .. ),
On divise la somme des dépenses par le nombre d'oeuf produit. ce qui donne le prix de
revient de !'oeuf.
On soustrait les dépenses aux recettes ce qui donne le bénéfice (Tableau 32 p 72), divisé
0
par le nombre d'oeuf produit. on obtient la marge brute par oeufs (hors amortissements et
main-d 'oeuvre) (Tableau 31 p 0 71 ).
71
Tableau 32 : fiches économiques, cahier pondeuse
TOTAL1
~te-
ACHATS MEDICAMENTS ET VACCINS PONDEUSES
Désignation Quantité Prix unitaire Total
c - - ---------- TOTAL 2
-- - - ·--· -·- - · ----
ACHATS DIVERS --
Date Désiqnation Quantité Prix unitaire Total ·-
Alvéoles
Electricité
Eau
Litière
TOTAL 3
[_ _____ _ _ _Fl_C_H_E_E_C_O
_ N_OMIQUE : RECETTES_ _ _ __ J
. - - · .. --···· - .. -
VENTES OEUFS .. . ·· -- -· . -· ... .. ·· - ..
Date Client Prix unitaire Nombre d'oeufs Total
f - . . .. ·--- ---- ·- -- - ···--·- ·· -
TOTAL 4
r--- - - -1-- -·
VENTES POULES DE REFORME -
Date Client Prix unitaire Nombre de Total
1
t
--- -·---- -1---·-- ·-- - ·- - ---- -- -- ·- -
____ po~ge!:Jses ·- ·-·
1- -
Date
---- - - ---
Désignation
--
Fumier
VENTES DIVERSES
Prix-----unitaire
---
Client
---------- ----··--·- ·--- ·-· - --- ·- - - --------
Total
- ------ - - -- ·--- -
t -
TOTAL 6
72
TOTAL RECETTES
Ventes oeufs (=Total 4)
Ventes pondeuses de réformes (=Total 5)
Ventes diverses (=Total 6)
TOTAL
TOTAL DEPENSES
Prix de revient poulette (voir cahier poulette)
Achats aliment {=Total 1 L ·-- --·-·-·- - - -- ·--
Achats ~roduits vétérinaires {=Total 2} - - - - -· - - - - - - - - - -- - - - -
1
Achats divers (=Total 3) 1
1
TOTAL
Marge brute
Nb total d'oeufs vendus
73
4. LES PATHOLOGIES
4.1.1. LA COCCIDIOSE
C'est une maladie très courante des poulets du à différentes espèces d'Eimeria, parasites
de la paroi intestinale des poulets. Elle est caractérisée par des diarrhées, des chutes de
production et des mortalités .
Au Sénégal, une étude effectuée en 1995 montre que le pourcentage d'élevages infestés
est de 68% pour les poulets de chair et de 25% pour les poules pondeuses .
La coccidiose ne se développe jamais toute seule, il faut des facteurs favorables. Ce sont :
• une forte densité animale entraînant un nombre élevé d'oocystes,
• le passage de maladies diminuant les défenses des volailles (maladies
« immunodépressives » comme la maladie de Gumboro ou la maladie de Newcastle),
• la présence de maladies diverses affaiblissant les volailles.
• une mauvaise ambiance dans le poulailler (litière absente ou insuffisante , présence
d'ammoniac. humidité excessive),
• non respect du vide sanitaire.
• mauvais nettoyage des locaux et du matériel entre deu x bandes.
• élevages de bandes de différents âges.
Il est fréquent d'observer une salmonellose après un épisode de coccidiose.
Il existe différentes espèces de coccidies se localisant à différents niveaux de l'intestin
(Figure 36 p 0 75) et provoquant des lésions et symptômes variables :
• les coccidioses cliniques entraînant éventuellement des mortalités sont provoquées par
Eimeria tenella et necatrix, parfois Eimeria brunetti.
• les coccidioses subcliniques par Eimeria acervulina .
· Au niveau du duodénum, l'espèce la plus redoutable est Eimeria acervulina . Elle est
responsable de coccidiose chronique. C'est l'une des forme les plus dangereuse
économiquement car elle est occulte. Elle entraîne une baisse de production et une
augmentation de l'indice de consommation . A l'autopsie, on observe des points blancs sur
la muqueuse et la séreuse.
74
On peut également avoir des infestations du duodénum par Eimeria mivati. Cette espèce
est assez pathogène et peut entraîner des baisses de ponte. Elle entraîne des lésions
semblables à E. acervulina et est souvent résistante aux anticoccidiens.
Gésier
- -. - - - - - -
Jéjunum iléon :
Eimeria necatrix
Au niveau du jéjunum et de l'iléon , l'espèce la plus dangereuse est Eimeria necatrix. Elle
entraîne une coccidiose suraiguë avec une diarrhée sanguinolente et une mortalité élevée.
A l'autopsie, on observe un ballonnement intestinal, des pétéchies puis des points blancs
jaunâtre sur la séreuse, une congestion, des hémorragies et une nécrose de la muqueuse,
la présence de mucus sanguinolent dans le tube digestif.
Une autre espèce. E. maxima, peut provoquer des coccidioses plus ou moins graves avec
parfois une entérite hémorragique, un ballonnement . un épaississement de la paroi
intestinale et la présence de mucus brun-orangé.
Au niveau coecal se localise la plus grave des espèces : Eimeria tenella . Elle entraîne
une coccidiose aiguë caractérisée par une « typhlite hémorragique » (hémorragies dans
les coecums). La mortalité est de 20% ou plus en 2 à 3 jours. Les volailles ne mangent
plus et ne boivent plus. L'amaigrissement n'est jamais rattrapé.
75
exemple. Certaines pathologies comme la maladie de Marek et la maladie de Gumboro
provoquent une diminution de l'immunité.
Les symptômes des coccidioses doivent être distingués de ceux provoqués par les
salmonelloses (non résorption du sac vitellin et points de nécrose sur le foie), le choléra
aviaire (diarrhée jaune-verdâtre, soif intense, bleuissement de la tête, hémorragies
pulmonaires, intestinales et cardiaques et hypertrophie du foie avec zones de nécrose), les
colibacilloses, les autres parasitoses et la maladie de Gumboro. La coccidiose est souvent
associée à d'autres maladies qu'il faut diagnostiquer. Il faut choisir 5 sujets représentatifs
du lot et les amener au laboratoire. Les coccidioses nécessitent un traitement seulement
lorsqu'elles entraînent des mortalités et sont responsables de lésions intestinales et
coecales importantes. Si les lésions sont peu marquées voir absentes, il ne faut surtout
pas faire de traitement anticoccidiens. Dans ce cas, une autre explication pour les
mortalités doit être recherchée.
76
l
jours; ou bien aliment démarrage avec anticoccidien et aliment finition sans
anticoccidien, traitement de BaycoxNo dans l'eau de boisson de 23 à 24 jours.
77
vide sanitaire est essentiel, il permet d'assécher le bâtiment et donc de détruire un plus
grand nombre d'oocyste.
* Les vaccins
Des vaccins atténués existent maintenant contre les coccidies . Par exemple. le Paracox
qui protège contre 7 espèces de coccidies est autorisé en France depuis 1996. L'utilisation
des vaccins impose d'avoir un niveau de contamination initial faible des bâtiment et donc le
respect rigoureux des règles de nettoyage-désinfection.
Pour les Hétérakis, la contamination est réalisée par ingestion d'oeufs embryonnés de
parasite, pour les ascaris, elle a lieu par ingestion d'oeufs embryonnés ou de vers de terre
contaminés par les parasites.
Dans le tube digestif des volailles. les laNes pénètrent dans la paroi de l'intestin et
deviennent adultes. Les Ascaris sont localisés dans l'intestin grêle (vers de 3 à 1O cm de
long sur 1 à 2 mm de diamètre) . Les Hétérakis adultes sont localisés dans la pointe des
coecums (vers très fin de 1 à 2 cm de long). Ces deux types de vers rendent les volailles
malades par plusieurs mécanismes :
• Action traumatisante des vers sur la paroi de l'intestin, d'où une entérite chronique avec
risque d'obstruction en cas d'infestation massive.
• Spoliation : les vers absorbent les acides aminés essentiels, les vitamines et les
oligoélements de l'aliment, d'où des carences chez les volailles parasitées.
• Les déchets éliminés par les vers sont toxiques pour les volailles.
Dans le tube digestif, les vers se reproduisent. Leurs oeufs sont éliminés dans le milieu
extérieur avec les fientes. Pour devenir infestant et contaminer d'autres volailles . ils
doivent évoluer en embryons. Cette évolution se produit en 8- 10 jours à une température
de 20-28°C et une humidité suffisante .
78
Tableau 33 : traitement vermifuge des pondeuses dans l'eau de boisson en fonction du poids vif
• Traitement des poules systématique toutes les 6 à 8 semaines
• Choisir un produit vermifuge et connaître sa posologie en quantité de produit par unité de poids vif: en général, gramme de
produit I kg de poids vif
• Déterminer la quantité de produit nécessaire= posologie x poids total du troupeau (nombre de sujets x poids vif moyen)
• Déterminer la quantité d'eau consommée en 8 à 12 heures , ATTENTION, la consommation d'eau peut varier
considérablement en fonction de la température (de 250 à 600 ml/poule/jour)
Faire une première distribution de vermifuge en début de matinée (vers 7-8 heures) : la moitié de la dose calculée ; puis une
deuxième distribution de l'autre moitié de la dose en début d'après-midi quand l'eau médicamenteuse du matin est terminée
DESIGNATION l PRESENTATION NOM COMMERCIAL POSOLOGIE
''
'
' (LABORATOIRE) (en fonction du poids vif)
3
LEVAMISOLE 5% flacon 1OO ml LEVAMISOLE (SOPELA) 4cm /1 O kg poids vif
liquide i flacon 11 LEVAMISOLE (VEPROL)
!
LEVAMISOLE 20% 1 ' sachet 100g THELMIZOLE (AVITEC) 1g/1 O kg poids vif
poudre '
i ou boîte 1 kg LEVALAP (LAPROVET)
1
LEVAMISOLE PUR 1
boîte 1OOg LEVAMISOLE 1g/50 kg poids vif
poudre ! (VETAGROPHARMA)
i
CITRATE DE 1 sachet 1OOg ou CITRATE DE PIPERAZINE 2,5g/10 kg poids vif
PIPERAZINE (ou autre ' boîte 1 kg (AVITEC ou LAPROVET)
sel) poudre 1 Pl PERAL (VITAL)
LEVAMISOLE + ' boîte de 50 VPV (LAPROVET) 1 comprimé/2 kg poids vif
NICLOSAMIDE 1
comprimés - vermifuge actif contre les ténias
1
i - plutôt pour les petits effectifs (villageois)
FLUBENDAZOLE !1 sac de 25 kg SANTAMIX FBZ6 (SANTAMIX) Incorporer dans l'aliment à raison de 30 à 60
Prémélange à 6g/kq 1
1 ppm de flubendazole pendant 7 jours
ï9
4.1.2.2.TAENIASIS
Les ténias sont des vers annelés parasites du tube digestif et visibles ou non à l'oeil nu . Ils
sont assez fréquents dans les élevages sénégalais (22% des élevages étaient infestés en
1995).
Les produits efficaces contre les ténias sont peu nombreux : le niclosamide et le
flubendazole sont les plus utilisés en aviculture . Ils sont insolubles dans l'eau et doivent
0
être administrés en comprimés ou dans l'aliment (Tableau 33 p 79) .
Pour décontaminer le milieu extérieur, on utilise du sulfate de fer (300-500 kg/ha 2 fois par
an) ou du sulfate de cuivre (40 kg/ha en épandage avec du sable à raison d'1/4 de sulfate
de cuivre pour Y-ide sable) .
4.1.3. LA SPIROCHETOSE
Cette maladie assez rare mais présente au Sénégal, comme dans d'autres régions
chaudes, est provoquée par un parasite du sang des volailles : Borrelia anserina . Il est
transmis par des tiques (Argas persicus) lorsqu'ils piquent les volailles pour boire le sang
dont ils se nourrissent.
Les oies, dindons, poulets et faisans peuvent être affectés quels que soit leur âge. Les
animaux âgés sont plus résistants et peuvent guérir spontanément
Les tiques sont contaminées par le parasite après avoir piqué un hôte infecté , ils
deviennent infectants 6 jours après et peuvent le rester jusqu'à 430 jours . Chez les tiques.
les spirochètes sont transmis directement à l'oeuf. Les volailles sont contaminés par piqûre
ou ingestion d'une tique infestée.
80
rate (rate «marbrée») et du foie avec une hypertrophie de ces deux organes (les vaisseaux
sanguins forment comme une toile d'araignée rouge sombre sur ces deux organes).
Le diagnostic est réalisé au laboratoire par mise en évidence du parasite dans le sang sur
des frottis sanguins réalisés chez une dizaine d'animaux malades.
Le traitement est aisé avec des antibiotiques comme la Pénicilline G, les Tétracyclines, la
Streptomycine ou la Tylosine. L'action du traitement ne peut être durable sans une lutte
soigneuse contre les tiques à l'aide d'antiparasitaires externes comme les
Organophosphorés (CoumaphosNo : en spray sur les oiseaux), les Carbamates
(CarbarylNo actifs dans les locaux et sur les animaux), les Pyréthrinoïdes (Perméthrine,
Deltaméthrine et Cyperméthrine utilisables seulement pour les bâtiments). Après
désinsectisation, il faut boucher les fissures des murs des poulaillers et pondoirs.
Elles sont dues à une bactérie : Escherichia coli qui est un hôte normal du tube digestif et
devient pathogène le plus souvent sur des animaux affaiblis (maladies intercurrentes :
Marek, Newcastle, Gumboro, Mycoplasmes. parasitisme, carence alimentaire) ou à la
faveur de fautes d'élevage. Quelques souches d'Escherichia coli sont hautement
pathogènes et peuvent seules provoquer la maladie. Les différentes formes chez les
volailles sont la colisepticemie, la coligranulomatose, les maladies respiratoires chroniques,
les omphalites et les ovarites.
Les volailles s'infectent par l'intermédiaire des fientes, de l'eau souillée par les déjections
ou en respirant des poussières contaminées. Il peut également y avoir contamination du
poussin à l'éclosion par la coquille sale . L'infection se généralise dans la volaille par
contact à différents organes.
* Colisepticemie
Chez les jeunes, la maladie se manifeste par de l'anorexie, des mortalités brutales , des
complications respiratoires et des omphalites. A l'autopsie, on observe une congestion et
une hypertrophie du foie, une hypertrophie de la rate avec des zones de nécrose. une
néphrite et des dépôts d'urates sur les reins .
81
* Formes génitales
Chez les pondeuses, le germe entraîne des accidents de ponte (ponte intra-abdominale).
Ils peuvent être associés à des symptômes respiratoires. A l'autopsie, on observe une
ovarite.
* Omphalites
Elles sont liées à des fautes d'hygiène dans l'éclosoir ou au démarrage des poussins
(litière ou eau sales). Elles se caractérisent par une mortalité plus ou moins importante,
des poussins faibles et la présence de croûte au niveau de l'ombilic ( « gros ventre » ). A
l'autopsie, on observe une inflammation et une absence de résorption du sac vitellin avec
une odeur nauséabonde.
4.2.1.2. DIAGNOSTIC
Dans tous les cas, les symptômes et lésions ne sont pas spécifiques Il faut
obligatoirement faire appel au laboratoire pour l'isolement du germe.
4.2.1.3.TRAITEMENT
Plusieurs antibiotiques sont actifs : la Colistine, l'amoxicilline. la danofloxacine
(AdvocineNo). . l'Enrofloxacine (BaytrilNo). l'association Sulfamides+ Triméthoprime
(BiaprimNo) et les Tétracyclines. Soulignons l'importance des résistances bactériennes
responsables de multiples échecs thérapeutiques. Le choix d'un antibiotique dépend de la
bactérie à traiter. Le laboratoire permet d'isoler le germe et de réaliser un antibiogramme
pour déterminer la résistance ou la sensibilité du germe à tel ou tel antibiotique.
4.2.1.4.PREVENTION
l . · Elle passe par :
• la destruction des rongeurs « réservoirs » de la maladie,
• la qualité de l'eau de boisson : elle doit être potable,
• la propreté des abreuvoirs et de la litière.
• le respect strict des normes d'élevage : densité anin1ale. température, ventilation,
• le nettoyage, la désinfection et le vide sanitaire.
Les différents types de salmonelles déterminent différentes pathologies chez les volailles :
• Salmonella pullorum : elle est responsable de la Pullorose chez les jeunes,
• Salmonella gallinarum : elle est responsable de la typhose chez les adultes,
• Salmonella entéritidis, typhimurium. hadar. berta et virchow : elles sont responsables
des paratyphoses.
82
intoxications alimentaires graves voir mortelles chez l'homme. En Europe, des plans de
dépistage prévoyant l'abattage des troupeaux atteints sont mis en place pour lutter contre
ces toxi-infections alimentaires. Récemment, des vaccins anti-salmonelle limitant
l'excrétion du germe par voie génitale ont été mis au point pour diminuer la contamination
de l'oeuf. Leur utilisation dépend de la législation du pays concerné.
Les sources de germes sont multiples : les salmonelles sont des hôtes normaux du tube
digestif. Elles sont présentes partout dans l'environnement. dans les fientes. l'aliment
(contamination par les rongeurs et les oiseaux), sur le matériel contaminé, sur l'homme
(chaussures), dans l'eau souillée. chez des animaux porteurs (sains, malades. guéris,
porteurs chroniques, rongeurs), dans les viandes ou dans les oeufs.
Les volailles se contaminent par voie digestive, puis le germe s'étend à tout l'organisme.
Les antibiotiques actifs contre les Salmonelles sont les mêmes que pour les colibacilloses.
La prévention passe par le respect des mêmes mesures d'hygiène et de pratique d'élevage
que pour les colibacilloses . Soulignons que les cartons à poussins et les fonds de boîtes.
très bon vecteurs de Salmonelles, doivent être brûlés dès le déchargement des poussins.
Les garder dans l'élevage c'est garder une source potentielle de contamination .
83
La maladie était généralement présente de façon régulière dans beaucoup de pays. Les
r ··. programmes de dépistages sérologiques mis en oeuvre au niveau des sélectionneurs ont
permis l'éradication de ce germe en aviculture industrielle dans tous les pays du Nord. Par
contre. la Pullorose-typhose continue de sévir en Afrique en aviculture villageoise.
L'infection humaine existe. elle est liée à l'ingestion de nourriture contaminée et se traduit
par une diarrhée sévère qui régresse rapidement sans traitement.
Les poussins sont infectés dans l'appareil génital contaminé ou au moment de l'éclosion
par contact avec des coquilles souillées. Les fientes des volailles infectées permettent la
contamination des oiseaux d'un même troupeau et d'un troupeau à l'autre. Les volailles se
contaminent en picorant la litière, l'aliment ou l'eau. Le cannibalisme. les insectes, l'homme
ou le matériel souillé sont également des facteurs de dissémination de la maladie.
Chez les adultes, l'infection peut se propager dans le troupeau sans provoquer de signes
particuliers. Une dépression généralisée des volailles accompagnée d'une baisse ou d'une
disparition totale de l'appétit peuvent être les premiers symptômes. On peut observer une
pâleur de la crête. de la diarrhée, de la fièvre et une hausse de la consommation d'eau.
Parfois il y a des mortalités. Les volailles hébergeant le germe sont moins résistantes aux
changements des conditions environnementales et aux diverses maladies. Il peut y avoir
des « réveils » brutaux de la maladie qui entraînent des mortalités. Les pertes résultent
aussi de la baisse de ponte chez les volailles infectées. La lésion la plus courante chez les
adultes porteurs chronique est l'aspect « cuit » des ovaires (décolorés et déformés) avec
parfois des pontes intra-abdominales
Le diagnostic est difficile à porter au vue des simples symptômes et lésions qui ne sont pas
caractéristiques de la Pullorose-typhose Des sérologies positives selon la technique de
l'agglutination rapide sur lame sont d'un intérêt ma1eur dans le cadre du dépistage de
l'infection, mais ne peuvent être considérées comme un diagnostic de certitude. Il est
nécessaire de réaliser une bactériologie afin d'isoler et d'identifier le germe. Le diagnostic
de laboratoire est indispensable pour différencier la Pultorose-typhose des autres
salmonelloses, de l'aspergillose, de Mycoplasma synoviae (la typhose pouvant également
entraîner des lésions articulaires) et d'autres infections bactériennes (coliformes,
staphylocoques, microcoques).
' . Le traitement à base d'antibiotiques peut légèrement pallier aux pertes économiques. mais
ne permet pas d'éliminer l'infection. Il y a une vingtaine d'année, les Furanes (furoxone et
84
furazolidone) ont aidé à enrayer la Pullorose. Actuellement, de nouvelles familles d'ariti-
infectieux sont utilisées : l'association Sulfamides-triméthoprime, la Colistine ou
l'Enrofloxacine (très coûteux). Comme pour toutes les bactéries, il existe avec Salmonella
pullorum gallinarum des problèmes de résistance aux antibiotiques. L'antibiogramme
réalisé au laboratoire permet de choisir l'antibiotique le plus efficace.
·La prévention et le contrôle de la maladie dans une ferme passe d'abord par la mise en
place de poussins non contaminés. Les mesures courantes d"hygiène des élevages visant
à éviter l'introduction d'un agent pathogène sont valables pour la Pullorose-typhose.
D'autre part, la présence d'une bande contaminée dans un élevage compromet le statut de
tout l'élevage, même si les bâtiments sont bien séparés. On insistera jamais assez sur le
respect des règles d'hygiène de base de l'élevage, dont « une bande, un âge ». Sur les
pondeuses, un contrôle sérologique à l'entrée en ponte permet de connaître le statut du
lot.
Des troupeaux apparemment sains peuvent être porteurs de mycoplasmes. Chez ces
volailles, le rendement en viande ou en oeuf diminue de 5 à 7% par rapport aux élevages
indemnes. Ceci justifie l'importance du dépistage.
La transmission se fait par contact entre les animaux sains et les malades, ou par
l'intermédiaire des poussières ou du matériel contaminé. La voie de transmission la plus
fréquente est par 1·oeuf
Bien que le Mycoplasme soit considéré comme une des premières causes de la maladie
respiratoire chronique, d'autres germes tels les colibacilles provoquent souvent des
85
complications sévères. Par ailleurs, la maladie de Newcastle ou la Bronchite Infectieuse
r· favorisent souvent le développement de mycoplasmoses quand ils sont déjà présents.
)
On observe une inflammation des sacs aériens et autour du foie et du coeur.
La mortalité est généralement faible chez les adultes. Chez les poulets de chairs, elle peut
être négligeable ou au contraire aller jusqu'à 30% lors d'infections secondaires.
Les troupeaux guéris restent porteurs du germe et contagieux pour les troupeaux sains.
Aussi. pour les élevages à âges multiples, il est impossible de se débarrasser du
mycoplasme sans un vide sanitaire complet de l'élevage.
Les mycoplasmes sont sensibles à un nombre restreint d'antibiotiques parmi lesquels les
Macrolides sont les plus efficaces. Dans certains cas, il est douteux que l'amélioration de
[. la ponte entraînée par le traitement compense son coût. Parmi les Macrolides, on peu citer
la spiramycine (coût assez élevé), la Tylosine et i'erythromycine. Le BaytrilNo et
l'AdvocineNo. très efficaces, sont interdits chez les pondeuses d'oeufs de consommation
L du fait des résidus. A un degré moindre, les tétracyclines sont également efficaces. Le
problème de tous ces traitements sont la présence de résidus médicamenteux dans la
viande et les oeufs. résidus dangereux pour l'homme. Aussi. il existe des délais d'attente
pour la consommation de produits d'animaux traités avec des antibiotiques. Par exemple,
pour les poulets de chair, le délai d'attente est de trois semaines avec la spiramycine (délai
d'attente entre la fin du traitement et l'abattage pour la consommation). Pour les
pondeuses, il faut traiter tous les mois et seul l'erythromycine a un délai d'attente nul pour
les oeufs. c'est donc l'antibiotique de choix pour le traitement
En cas de maladie, les traitements sont fort coûteux. N'éliminant pas complètement
le germe, les rechutes sont fréquentes. Seule une prévention bien conduite de la
maladie est économiquement rentable . Elle passe par le respect des règles d'hygiène
(désinfection, vide sanitaire). la réduction du stress, l'isolement strict des troupeaux
(bande et âge unique) et le contrôle sérologique des poussins d'un jour
La transmission s'effectue par contact. Généralement, tous ·les oiseaux d'un même lot
deviennent porteurs mais quelques-uns seulement développent des lésions. Comme pour
Mycoplasma gallisepticum, la principale voie de transmission est !'oeuf.
86
oiseaux maigrissent et se déshydratent. La. guérison est lente. On peut éventuellement
observer des signes respiratoires légers. Chez les poulets de chair infectés par
Mycoplasme synoviae. il faut une consommation d'aliment plus importante pour parvenir à
un gain de poids similaire à celui de poulets non infectés.
Les lésions sont visibles à l'autopsie sous forme de pus au niveau des tendons et des
articulations des pattes.
Le diagnostic peut être effectué à l'aide d'analyses sérologiques selon le même principe
que Mycoplasma gallisepticum.
la mise en oeuvre d'un traitement (identique à celui de M. gallisepticum) doit tenir compte
de son coût.
Elle est connue depuis le début du siècle et doit son nom à sa découverte en 1926 dans la
région de Newcastle en Angleterre. Depuis, elle est signalée dans plusieurs régions du
monde (Asie, USA, Moyen orient, Amérique du sud, Europe , Afrique) et son passage se
traduit par de fortes mortalités.
Au Sénégal, elle est responsable - selon les années - de 6 à 26% des cas observés au
laboratoire. Même si elle n'entraine pas forcement de mortalités chez des pondeuses
vaccinées avec des vaccins administrés dans l'eau de boisson, les chutes de ponte
consécutives au passage du virus sont en moyenne de 20% pendant environ un mois. Les
pertes économiques qui en résultent sont lourdes.
Les poules. pintades, perdrix, faisans, cailles et dindes sont les espèces les plus sensibles
au virus de la maladie de Newcastle. La maladie est rare chez les palmipèdes. Les oies et
les canards sont résistants à la souche virale de la poule. Le pigeon est lui aussi peu
sensible à la souche de la poule. mais il existe une souche spécifique du pigeon qui peut
être pathogène pour la poule. Des oiseaux d'agrément tels les perroquets ou les coqs de
co mbats, peu sensibles au virus, sont fréquemment porteurs et sont à l'origine de
l'introduction du virus dans une région ou un pays. Les oiseau x sauvages, également peu
sensibles peuvent jouer le rôle de vecteur et probablement celui de réservoir du virus .
Les mammifères ne sont pas sensibles au virus . mais en cas de contact (ingestion d'un
cadavre par un chien), ils peuvent multiplier le virus dans leur organisme et être ainsi
porteur. Ce type de portage est généralement de courte durée.
Chez l'homme, la maladie est peu fréquente . Elle se traduit par une conjonctivite
passagère et atteint . le personnel des abattoirs de volailles, des laboratoires et dans
certains cas les vaccinateurs lors de l'utilisation de vaccins vivants en aérosol.
87
Actuellement, au Sénégal, la maladie sévit régulièrement chaque année de décembre à
juin en aviculture villageoise entraînant des hécatombes chez ces volailles non vaccinées.
Elle touche également les volailles industrielles mal vaccinées.
Le pouvoir pathogène du virus est très variable suivant la souche rencontrée. Cela peut
aller de l'absence de mortalité et de symptômes (souches « lentogènes)) utilisées pour la
fabrication des vaccins vivants) à des symptômes nerveux, respiratoires et digestifs très
violents avec de fortes mortalités (pour les souches « vélogènes » ). Il existe des souches
·intermédiaires appelées « mésogènes », utilisées parfois pour la fabrication de vaccins
inactivés, responsables de chutes de ponte et de troubles respiratoires chez la poule et
entraînant des mortalités seulement chez les jeunes sujets.
A l'autopsie, la présence de lésions hémorragiques au niveau digestif (la plus classique est
la présence de points hémorragiques en damier au niveau du proventricule et du gésier) et
la présence de caséeum au niveau de la trachée orientent le diagnostic. Le laboratoire
dispose de méthodes fiables de confirmation du diagnostic (sérologie, isolement et
identification du virus à partir des animaux malades). Cette confirmation de la présence du
virus est possible au Sénégal au niveau des laboratoires de pathologie aviaire de l'ISRA à
Hann et de l'EISMV.
Comme toute maladie virale, il n'existe aucun traitement contre la maladie de Newcastle.
Dans certains cas peu graves provoqués par des souches mésogènes. des traitements
antibiotiques peuvent diminuer la gravité des problèmes respiratoires en limitant le
développement des germes secondaires d'infection (mycoplasmes ou colibacilles). En
aucun cas. un traitement infectieux quel quïl soit ne pourra enrayer les formes graves
nerveuses. respiratoires ou digestives. Devant un tel fléau, responsable de pertes
économiques considérables par les mortalités, les chutes de production (chute de ponte) et
les perturbations des échanges commerciaux des produits avicoles, la mise en place d'une
prophylaxie sérieuse et rigoureuse est indispensable.
88
La contamination des élevages se fait principalement par voie aérienne et explique la très
grande contagiosité d'un élevage à l'autre en période de vents. Le virus de la maladie de
Newcastle tue le poussin pendant son développement rendant impossible la contamination
par cette voie.
Des mesures simples doivent être prises en tenant compte de la résistance particulière du
virus de la maladie de Newcastle. Le virus est résistant 2 à 3 mois sur le sol des poulaillers
et dans les litières, donc attention à l'épandage des litières après la maladie. Pour limiter la
dispersion du virus. on peut mettre la litière en tas l'arroser de gasoil et la brûler ou
l'humidifier et la couvrir d'une bâche en plastique. Cette dernière méthode permet une
bonne fermentation de la litière (à condition que la litière contienne suffisamment de
matière cellulosique comme le copeau de bois ou de la paille) et une élévation interne de la
température de 80 à 85°C. Le virus étant sensible à la chaleur, cette méthode permet de
décontaminer sérieusement la litière avant son transport et son épandage, surtout sil a lieu
au milieu d'une zone d'élevage. Le virus résiste 7 à 8 mois sur les coquilles d'oeufs sales :
attention à l'utilisation d'alvéoles d'occasion souvent souillées par des oeufs cassés. Même
sans ces souillures, le virus est résistant un mois dans le milieu extérieur. Il serait sage de
cesser d'utiliser ces alvéoles d'occasion qui. en passant d'un élevage à l'autre, peuvent
transmettre le virus . Dans un élevage atteint, il faut impérativement détruire par
incinération les alvéoles usagées. En période d'épizootie, l'utilisation d'alvéoles neuves est
une sage précaution. Le virus est résistant 3 mois dans une carcasse enterrée. Il faut faire
très attention pour éviter la dispersion du virus par élimination des cadavres d'animaux
malades. Le mieux est d'incinérer ou d'enfouir les cadavres à deux mètres de profondeur
avec une couche de chaux vive pour les effectifs plus importants. Le rejet au bord des
routes ou par dessus le mur comme il est parfois constaté doit être strictement prohibé. Le
virus est sensible à tous les désinfectants classiques (formol, soude, crésyl, ...). Un bon
nettoyage suivi d'une désinfection sérieuse, en respectant les normes de dilution du
désinfectant à pulvériser (voir recommandations du fournisseur), permettent d 'éliminer le
virus des élevages contaminés. Il ne faut pas oublier les abords du bâtiment et de l'élevage
en général (boîtes à poussin , flacons de vaccins. plumes et cadavres) . Si un grand
ménage général n'accompagne pas la désinfection du poulailler, les risques de
contamination persistent.
89
Le trempage du bec peut être pratiqué facilement dans l'élevage à la réception des
poussins. Il faut bien tremper le bec jusqu'aux narines et ne pas avoir peur de mouiller les
yeux dans la solution vaccinale. Pour 1.000 poussins, il faut prévoir 250 ml d'eau minérale
ou distillée et on peut utiliser comme récipient de trempage un pot de yaourt vide (voir
0
paragraphe 4. 5.1 .1 p 103).
Pour la goutte dans !'oeil, il faut s'équiper d'un compte goutte et d'eau minérale (50 cc pour
1000 doses). Il faut mettre une goutte de la solution vaccinale dans l'oeil. Chaque volaille a
ainsi sa dose de façon certaine (voir paragraphe 4.5.1.2 p"103). Cette méthode qui peut
paraître longue est la meilleure. Elle peut être couplée avec un débecquage à 21 jours par
exemple en évitant d'attraper les poules inutilement.
L'administration par l'eau de boisson est la méthode de choix pour les effectifs importants
mais c'est la moins bonne. Une bonne partie du vaccin ingéré n'est pas utilisée par la voie
digestive. Surtout, il faut respecter scrupuleusement les recommandations classiques
concernant l'administration des vaccins dans l'eau de boisson pour avoir une vaccination la
0
plus homogène possible (voir paragraphe 4.5.1.3 p 103).
Les vaccins inactivés en excipient huileux sont administrés par voie injectable en veillant
au bon réglage des seringues. Chaque sujet recevant une dose bien définie de vaccin, la
vaccination obtenue est très homogène. Ces vaccins donnent une très forte protection
d'une durée d'un an lorsqu'ils sont utilisés avant la ponte en rappel de vaccins vivants.
C'est la méthode la plus fiable pour la protection des pondeuses pendant la période de
production. Sur le jeune poussin en zone ou période à haut risque, l'injection d'une demi-
dose de vaccin inactivé huileux associé à un vaccin vivant par voie oculaire ou trempage
\ du bec entraîne une protection efficace pendant 8 à 11 semaines. Les vaccins inactivés
L huileux injectables sont d'un très grand secours dans les zones à risques par la qualité de
la protection qu'ils confèrent. Ils sont moins sensibles à la chaleur que les vaccins vivants.
~'? Leur utilisation nécessite la capture des volailles qui est souvent un stress plus important
que la vaccination elle même. Là aussi, des précautions doivent être respectées lors de
0
!'administrations (voir paragraphe 4.5.2 p 104).
Un contrôle de la prise vaccinale doit être effectué au laboratoire 4 à 6 semaines après le
dernier rappel en prélevant du sang sur 1O à 20 sujets afin de vérifier le titre en anticorps
vis à vis de la maladie de Newcastle.
Depuis sa découverte près du village de Gumboro dans l'état de Delaware aux Etats Unis,
cette maladie a été observée dans la plupart des pays du monde dès que la densité
avicole devient importante
Aujourd'hui. elle pose de sérieux problèmes . même dans les pays ou l'aviculture
industrielle est bien maîtrisée, sans cependant entraîner des mortalités aussi importantes
que celles observées au Sénégal. Environ 20% des cas observés au laboratoire de l'ISRA
à Dakar sont des cas de maladie de Gumboro, avec des mortalités variant entre 6 et 22%
(dans les cas les plus graves observés sur des lots de poulettes, 70% de mortalités ont été
enregistrées).
La seule dégradation des résultats techniques provoquée par les formes subcliniques de la
maladie (augmentation de l'indice de consommation et baisse du poids moyen) entraîne
des pertes économiques importantes
90
4.4.2.1.MMUNITE DES VOLAILLES ET MALADIE DE GUMBORO
Le système de défense immunitaire des oiseaux comprend deux principaux organes:
• le thymus au niveau du cou,
•. la bourse de fabricius au dessus du cloaque.
Ces deux organes sont respectivement les lieux de maturation des lymphocytes T et les
lymphocytes B. Les lymphocytes B jouent un rôle très important pour l'immunité par la
production d'anticorps présents dans le sang des oiseaux. La bourse de Fabricius est
capitale pour le poussin chez lequel elle est très développée. Elle régresse ensuite et
prend moins d'importance au fur et à mesure que d'autres organes se mettent en place
quand l'oiseau grandit (ce sont le thymus. la rate et les amygdales caecales) .
En s'attaquant à la bourse de Fabricius. le virus de la maladie de Gumboro détruit les
lymphocytes, entraînant une dépression immunitaire sévère (l'oiseau ne peut plus se
défendre contre aucune maladie).
* La forme subclinique
Elle s'observe particulièrement chez les jeunes sujets (de moins de 3-4 semaines) . A part
une diarrhée fugace et de la frilosité. on observe peu de manifestations cliniques.
Cependant, l'atteinte de la bourse de Fabricius provoque une immunodépression sévère et
une sensibilité accrue des poussins aux divers agents pathogènes (virus. bactéries et
parasites). L'infection précoce par la maladie de Gumboro entraîne une plus grande
sensibilité à la maladie de Marek. Les troupeaux atteins de Gumboro sont aussi plus
touchés par la coccidiose. Cette immunodépression précoce perturbe également les
résultats des vaccinations (maladie de Newcastle ou autres maladies) au point de les
corn promettre.
* La forme classique
C'est la plus fréquente autour de Dakar. Elle entraîne des mortalités de 10 à plus de 50%.
L'âge d'apparition de la maladie se situe le plus souvent entre 3 et 6 semaines, période de
développement maximum de la bourse de Fabricius. Il est en effet très rare d'observer la
maladie après 8 semaines d'âge . L'évolution de la maladie est caractéristique : les
mortalités augmentent et atteignent un pic en trois jours puis rediminuent en 3 jours
(courbe de mortalité « en cloche ») Souvent. le rétablissement des poulets est aussi
rapide et spectaculaire que l'a été le déclenchement de la maladie. L'un des tout premier
signe qui passe souvent inaperçu est un picage au niveau du cloaque Puis les oiseaux
sont frileux (tremblements), s'entassent. sont abattus et le plumage est ébouriffé. La
baisse importante de consommation d'a liment et d'eau s·accompagne d'une diarrhée
abondante, parfois blanchâtre. La prostration est accentuée et les sujets. de plus en plus
abattus. meurent en état de déshydratation Les sujets juste morts sont très chauds et. à
l'autopsie, les muscles sont secs et anormalement rouges (ceci traduit la déshydratation).
En début de maladie, on observe des hémorragies intramusculaires caractéristiques sur
les muscles des cuisses et du bréchet. On peut aussi chercher la présence de pétéchies
(petites hémorragies) au niveau du coeur et de la jonction proventricule-gésier (à ne pas
confondre avec les hémorragies en damier au niveau du proventricule observées lors de la
maladie de Newcastle). L'atteinte rénale de la maladie se manifeste par une décoloration
et une augmentation de la taille des reins avec souvent des traces blanchâtres qui
correspondent à des dépôts d'urates liés à un dysfonctionnement de l'appareil rénal
91
(néphrite). Le foie est aussi de couleur pâle et prend une teinte jaunâtre. La lésion la plus
r importante est celle de la, bourse de Fabricius : hypertrophie importante en début de
maladie qui se termine par une atrophie plus ou moins sanguinolente ou purulente au bout
de quelques jours. Ces observations (âge, mortalité, symptômes) permettent généralement
de diagnostiquer assez facilement la maladie de Gurnboro. Le laboratoire permet de
confirmer le diagnostic par des analyses sérologiques (prises de sang) et surtout
histologiques (examen de la bourse de Fabricius) . Il est également d'un grand recours en
cas d'incertitude pour établir un diagnostic différentiel (coccidioses ou maladie de
Newcastle notamment) et mettre en place un traitement judicieux.
4.4.2.3.LE TRAITEMENT
La maladie de Gumboro étant d'origine virale, il n'existe pas de traitement spécifique. Par
contre, on peut prendre des mesures pour diminuer les problèmes entraînés par ce type
d'infection et rétablir le bon état général ou lutter contre le développement d'infections
secondaires.
92
"
'-
que l'amprol pour traiter une coccidiose aiguë. mais il est peu utilisé en pratique vu son
coût élevé. Rappelons que des conditions d'élevage rigoureuses (densité, matériel, litière,
...) permettent dans bien des cas d'éviter les traitements anticoccidiens.
Pour les infections secondaires comme pour la coccidiose, l'application traitement d'office
est d'un intérêt douteux. Dans un premier temps, on peut faire appel au laboratoire pour
rechercher d'éventuels germes pathogènes par culture de différents prélèvements (analyse
bactériologiques). Ceci demande au minimum 3 à 4 jours de délai pour obtenir un résultat
et n'apporte donc pas une aide immédiate. Une autopsie bien faite. même si elle n(a pas la
précision d'une analyse bactériologique permet souvent d'avoir une bonne idée de la
situation. Ainsi. la présence de lésions inflammatoires des sacs aériens peut orienter vers
une suspicion de mycoplasmose éventuellement associé à un colibacille. Des péricardites
(inflammation autour du coeur) ou des périhépatites (inflammation autour du foie) peuvent
également traduire une colibacillose. Au niveau intestinal. une irritation de la muqueuse ou
un contenu anormal (consistance, odeur) peuvent traduire une colibacillose ou une
salmonellose. Ces observations permettent de décider de la mise en place éventuelle d'un
traitement. Une fois encore, le traitement mis en place ne devra pas avoir de toxicité rénale
(comme les sulfamides ou la furaltadone) . Il vaut mieux employer des produits efficaces et
connus pour leur absence de toxicité comme l'amoxicilline. même si leur coût est parfois
élevé. Le traitement concerne des jeunes sujets ne nécessitant pas une grande quantité de
produits. En outre, la valeur commerciale des sujets, notamment des poulettes, peut
justifier une telle dépense.
93
réponse immunitaire et transmission des anticorps variable selon les reproducteurs,
mélange de poussins issus de troupeaux de parents différents.
1 •.
94
• l'autre préconisant l'utilisation de souches chaudes mais impliquant obligatoirement le
titrage des anticorps sériques des poussins au laboratoire entre un et trois jours d'âge,
afin de déterminer l'âge auquel il faut vacciner.
Chez les poulettes, l'utilisation de vaccins injectables inactivés vers 1O à 14 jours d'âge en
association avec des vaccins vivants permet d'obtenir de bons résultats dans de nombreux
pays (Tableau 34 p 0 1OO) . Au Sénégal , cette vaccination est peu pratiquée pour l'instant
mais elle pourrait aider les élevages ayant connu des hécatombes avec la maladie de
Gumboro. Le programme de vaccination doit être établi en concertation avec l'éleveur, le
vétérinaire et le laboratoire. Il faut aussi vérifier le respect des pratiques vaccinales (voir
paragraphe) . Un vaccin vivant ne doit jamais être reconditionné , cette pratique devrait être
strictement interdite.
En 1997, 21 % des cas observés au laboratoire de l'ISRA à Dakar chez les poules
pondeuses ont été des cas de maladie de Marek .
Cliniquement, la maladie peut exister sous deux formes : la forme classique et la forme
aiguë. Au Sénégal. on rencontre très fréquemment la forme classique . Elle touche les
pondeuses à l'entrée en ponte (entre 12 et 30 semaines) et se manifeste par des
paralysies des pattes avec des doigts crochus (les volailles font le « grand écart » ), des
paralysies des ailes et du cou et un amaigrissement progressif et intense qui aboutit à la
. mort des volailles. La mortalité est quotidienne, chaque jour on ramasse quelques
cadavres . Dans certains cas graves observés dans la zone des Niayes . jusqu 'à 85% du lot
a été décimé.
La forme aiguë peut apparaître dès 7 semaines d'âge et elle évolue plus rapidement. Le
poulet de chair ou les poulettes peuvent être touchés . On observe peu de symptômes.
simplement la mortalité est importante .
Les lésions caractéristiques de la maladie de Marek sont les tumeurs sur le foie , la rate . les
nerfs et les reins. Quelque fois, on note des lésions cutanés à la base des plumes : petits
nodules de la taille d'un grain de riz Mais les lésions ne sont pas toujours nettes et il y a
parfois seulement une hypertrophie ou au contraire une atrophie du foie et de la rate .
Le virus contamine les volailles par voie aérienne, il est transporté par les plumes. les
poussières ou par l'intermédiaire des personnes circulant dans l'élevage et entre les
élevages. Chez les volailles, même vaccinées, le virus se multiplie au niveau de la peau .
Vue l'intensification de l'aviculture et la multiplication des cas observés dans la zone des
Niayes. le virus est présent dans tous les élevages. Des mesures hygiéniques et sanitaires
95
s'imposent pour éviter les lourdes pertes économiques consécutives à l'apparition de la
maladie dans un lot.
Une fois la maladie déclarée, il n'existe aucun traitement, comme pour toutes les maladies
virales. La prévention est le seul moyen de lutte. Elle repose sur la vaccination des
pondeuses au couvoir et la revaccination des poussins à leur arrivée dans l'élevage. Au
couvoir, les poussins doivent être vaccinés à l'aide de la souche Rispens (vaccin congelé
conservé dans l'azote liquide) associée à la souche HVT (vaccin lyophilisé à conserver au
frigo). Il faut exiger le certificat de vaccination des poussins. Par mesure de précautions,
on revaccine les poussins à l'arrivée dans l'élevage au cours de leur première semaine
d'âge (au plus tard à 10 jours), passé cet âge, toute revaccination est inutile. Cette
vaccination doit être effectuée dans la cuisse par un vaccinateur expérimenté. On veille
durant l'administration à conserver le flacon entouré de glace pour le maintenir au frais et à
l'agiter régulièrement. Outre ces vaccinations, les mesures sanitaires sont indispensables.
En effet, le délai d'apparition de la protection après la vaccination des poussins est de 12 à
15 jours. Si pendant cette période les poussins sont en présence du virus. il se
contaminent et développent plus tard la maladie. En plus, on sait que le vaccin n'est
efficace que pour 85% des cas.
Compte tenu de la dissémination du virus par la poussière et les plumes, les risques de
contamination des volailles sont permanents. Il est essentiel pendant les 2 premières
semaines d'âge des poussins (délai d'apparition de la protection vaccinale) de respecter
les règles d'hygiène suivantes :
; : • diminuer la quantité de virus dans les bâtiments grâce à un nettoyage et une
L _; désinfection soignée, sans oublier le nettoyage des abords du bâtiment (voir chapitre
nettoyage-désinfection);
• mettre en place les barrières sanitaires à l'entrée de l'élevage (pédiluves, vêtements et
bottes spécifiques);
• respecter dans la mesure du possible la règle de l'élevage en bande unique;
• limiter les entrées de personnes extérieures à l'élevage;
• détruire systématiquement (brûler ou enfouir avec de la chaux) les déchets d'élevage,
surtout les plumes qui transportent le virus ;
• utiliser des alvéoles neuves, les alvéoles d'occasion transportent les maladies des
élevages d'où elles viennent;
• éviter tout stress au démarrage en respectant les règles d'élevage (température , litière .
. . .).
96
Tous les âges sont sensibles, mais la maladie est plus grave chez les poussins. Le virus
se transmet rapidement dans un troupeau infecté et d'une ferme à l'autre par
l'intermédiaire du vent. Il ne résiste pas longtemps dans le milieu extérieur.
Chez les jeunes de moins de 5 semaines, on observe de la toux, des râles, du jetage et
des écoulements nasal ou oculaires, les poulets sont abattus et frileux . Chez les poulets en
fin d'engraissement, les complications de maladie respiratoires chroniques sont fréquentes.
Chez les pondeuses, les symptômes respiratoires sont discrets et fugaces. Des poules en
bon état, contaminées en début de ponte, peuvent présenter une chute de production
légère et récupérer un niveau de production normal quelques semaines après guérison. La
contamination juste après le pic de ponte a des conséquences catastrophiques. Des
troupeaux affectés en fin de ponte ont une chute de production marquée et une mue, de
tels troupeaux deviennent des non-valeurs économique. En plus de la baisse de ponte. les
coquilles des oeufs sont molles, déformées ou rugueuses. La déformation des coquilles
peut persister indéfiniment. Le blanc est plus liquide et se sépare du jaune.
Tous les oiseaux d'un même troupeau sont affectés. La mortalité s'observe uniquement
chez les jeunes de moins de 6 semaines et varie en fonction de l'âge, de la présence
d'anticorps et des conditions environnementales Uusqu'à 25% de mortalité) .
A l'autopsie on voit du mucus dans la trachée . les narines et les sinus. Les sacs aériens
peuvent être opaques. Chez les pondeuses, on observe des pontes abdominales (lésion
non spécifique) . La taille de l'oviducte est diminuée. Les reins apparaissent gonflés et
pâles
Les poulets guéris acquièrent une certaine protection vis-à-vis de la maladie pendant un
an . Cependant. elle peut baisser suffisamment pour permettre une réinfection. ou les
volailles peuvent être infectées par d'autres souches de virus.
97
L'administration des vaccins dans l'eau de boisson conduit à des résultats variables du fait
de la faible résistance du virus vaccinal (il est détruit à une température supérieure à 20°C,
par le soleil. le chlore ou les détergents résiduels) et de l'utilisation d'eau et d'abreuvoirs de
diverses qualité (n'utiliser que des abreuvoirs plastiques). Lorsque cette technique de
vaccination est utilisée, il faut insister sur le respect de la dilution du vaccin, la qualité de
l'eau utilisée et l'ajout de poudre de lait qui permet de stabiliser le vaccin. Il ne faut jamais
faire de vaccin bronchite par voie oculaire sur des poussins de 6 à 1O jours. car il provoque
des lésions irréversibles du système immunitaire.
Les poulets de chair doivent être immunisés dans le jeune âge. S'ils sont porteurs
d'anticorps maternaux, ils peuvent être vaccinés à partir de 4-5 jours d'âge avec des
vaccins vivants atténués (H 120) et avec un rappel à 4 semaines. La meilleure réponse est
obtenue en vaccinant des animaux de 6 semaines d'âge ou plus. Chez les poulets de
chair, la vaccination ou l'infection par le virus sauvage est un facteur favorisant la sortie
d'infection à Mycoplasma gallisepticum s'il est présent chez les volailles.
Chez les pondeuses, le vaccin vivant H120 est administré à 1 jour (en nébulisation au
couvoir) avec des rappels à 28-35 jours (nébulisation ou goutte oculaire) et 7-8 semaines.
Les vaccins inactivés en excipient huileux administrés par injection peuvent être
administrés avant la ponte sans aucun risque, ils présentent l'intérêt d'être associé à
d'autre vaccin comme celui de la maladie de Newcastle. La vaccination avec le vaccin
1
injectable s'effectue avant l'entrée en ponte au minimum 8 semaines après l'administration
1. du dernier H 120. Il ne faut pas rapprocher la vaccination bronchite infectieuse de celle
contre la maladie de Gumboro, sous peine de courir à l'échec vaccinal. Au Sénégal, les
enquêtes sérologiques effectuées en 95-96 traduisent la présence du virus de la Bronchite
Infectieuse, mais la maladie ne semble pour l'instant pas poser de problèmes dans les
élevages de poulets de chair ou de poules pondeuses. Si l'on décide de vacciner les lots
de pondeuses (il est inutile de vacciner les poulets de chair), il faut impérativement
0
respecter les programmes de vaccinations conseillés (Tableau 35 p 101 ). En effet,
l'administration de vaccins vivants H 120 sans rappel avec un vaccin inactivé avant la
ponte telle qu'elle est couramment pratiquée dans la zone des Niayes est totalement
inefficace .
4.4.5. LA VARIOLE
C'est une maladie virale causée par un Poxvirus et caractérisée par la formation de
croütes principalement sur la tête (autour du bec, des yeux et sur les barbillons). Parfois,
des membranes diphtériques peuvent se développer dans la bouche et !'oesophage. La
variole existe partout dans le monde et tous les oiseaux. quel que soit leur âge, sexe ou
race. sont sensibles au virus . Elle est très fréquente au Sénégal sur les volailles
villageoises. plutôt rare en élevages industriels. Le virus est détruit par les désinfectants
courants.
La transmissi on du virus se fait par contact entre les volailles à la faveur des blessures de
la peau Les moustiques peuvent également transmettre la maladie.
La maladie peut se présenter sous trois formes. seules ou associées entre elles :
• La forme cutanée : les lésions cutanées sont localisées sur les zones déplumées de la
tête (barbillons et autour des yeux) et éventuellement des pattes. Ce sont des petites
croûtes grisâtres qui grossissent puis se ramollissent et laissent échapper un pus épais.
Il se forme ensuite une croûte brune qui se dessèche puis tombe.
• La forme diphtérique : les lésions diphtériques sont localisées dans la bouche. Il s'agit
de membranes gris jaunâtre qui lorsqu 'on les retirent laissent à leur place une zone
sanguinolente
98
• La forme occulo-nasale : infection des narines et de l'oeil accompagnée de symptômes
respiratoires. A l'autopsie, il n'y a aucune lésions des organes internes. On observe un
retard de croissance et une chute de ponte. La maladie évolue généralement sur 3 à 4
semaines mais peut durer plus longtemps en cas de complications.
Dans un lot, quelques oiseaux peuvent être touchés ou tout le troupeau peut être atteint.
La mortalité est généralement faible mais peut aller dans les cas graves jusqu'à 50% . Les
oiseaux qui guérissent de la maladie développent une immunité contre le virus.
Il n'existe pas de traitements contre la vBriole. On peut nettoyer localement les croûtes
avec une pommade de glycérine iodée ( 1 part de teinture d'iode pour trois part de
glycérine) ou du bleu de méthylène. En cas de complications bactériennes. on peut faire un
traitement antibiotique. La prévention se fait par vaccination avec un vaccin vivant à l'aide
d'un vaccinostyle (aiguille spéciale) au niveau de la peau de l'aile. Les sujets peuvent être
vaccinés à partir d'un mois d'âge et les pondeuses le sont généralement vers 8-12
semaines d'âge. Dans les 7 à 10 jours suivant la vaccination. il doit se former au niveau
des points de piqûres des petits boutons qui se recouvrent d'une croûte tombant en
quelques jours. C'est un signe de bonne prise vaccinale.
99
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Tableau 35 : programme de vaccination contre la Bronchite Infectieuse chez les poules pondeuses (facultatif)
101
4.5. LES BONNES PRATIQUES DE VACCINATION
L'objectif de la vaccination est de protéger le lot de volailles contre les maladies entraînant
des pertes économiques à cause des mortalités ou des chutes de production : baisse de
ponte et retard de croissance. Les baisses de production peuvent être aussi coûteuses
que les mortalités. Il existe différents vaccins et différentes modalités d'administration.
L'efficacité des vaccins repose sur plusieurs règles qu'il faut obligatoirement respecter. Au
Sénégal , une enquête effectuée dans la zone des Niayes en 95 et 96 a montré la très
mauvaise protection des cheptels industriels : A 45 jours, les poulets de chair ne sont
protégés ni contre la maladie de Newcastle (83% des lots) ni contre la maladie de
Gumboro (89% des lots) . Pour les pondeuses, 62% des élevages à l'entrée en ponte sont
mal protégés contre la maladie de Newcastle. La couverture vaccinale des poulettes d'un
mois contre la maladie de Gumboro est insuffisante pour 95% des lots. La protection
vaccinale contre la bronchite infectieuse est insuffisante pour tous les lots à l'entrée en
ponte. Ces résultats traduisent de fortes carences dans les pratiques vaccinales.
Il ne faut jamais essayer d'économiser le vaccin : le nombre de doses à utiliser doit être
égal ou supérieur au nombre de sujets à vacciner. Quel que soit le vaccin utilisé . la
première règle à respecter est de toujours conserver le vaccin au froid (entre 2 et 8°C) ,
sinon il perd de son efficacité. Il doit être conservé au frigo et être acheminé dans une
glacière jusqu'à l'élevage le matin même de l'administration La date limite d'utilisation
inscrite sur les flacons de vaccins doit être obligatoirement respectée. Il faut savoir que
l'utilisation de vaccins reconditionnés est fortement déconseillée. Un flacon de vaccin
vivant remis en suspension dans de l'eau doit être obligatoirement utilisé dans les 2
heures. On peut éventuellement conserver au frigo un flacon de vaccin inactivé entamé, si
celui-ci n'est pas resté trop longtemps à température ambiante, mais il y a un risque de
perte d'efficacité du vaccin .
102
Les règles à respecter pour préparer les vaccins vivants sont :
• se laver les mains avec du savon avant de commencer,
• diluer le vaccin dans de l'eau minérale, l'eau de puits est à éviter dans la mesure où sa
composition est inconnue et où certains versent de l'eau de javel dans les puits
(destruction du vaccin) . Il vaut mieux utiliser l'eau de réseau à laquelle on ajoute du lait
écrémé en poudre pour neutraliser le chlore résiduel.
Tableau 37 : quantité d'eau nécessaire pour vacciner 1.000 poulets par trempage du
bec en fonction de l'âge
Age 1j à 4 sem 5à10sem ~ 10 sem
Quantité d'eau 250 ml 500 ml 11
HB1
1000
... 2so mld'ëau
(=1/4 litre)
doses
103
• les récipients et abreuvoirs utilisés doivent être en plastique (proscrire le métal) et
exempts de toute trace de désinfectants pouvant détruire le virus vaccinal,
• l'addition de lait en poudre (à raison de 2 cuillères à soupe pour 10 litres d'eau soit
2,5g/I) permet d'améliorer la stabilité du vaccin dans l'eau .
• utiliser des abreuvoirs en plastique (démarrage) et en nombre suffisant (au moins 1
abreuvoir pour 50 sujets).
• l'eau utilisée doit être fraîche (environ 15°C), pour cela. on met des glaçons préparés
avec de l'eau minérale dedans,
• ne pas placer les abreuvoirs en plein soleil dont le rayonnement détruit le vaccin,
• faire plusieurs passages pour distribuer la solution vaccinale afin d'avoir une répartition
la plus homogène possible à l'intérieur du poulailler pour que tous les sujets puissent
ingérer la même dose de vaccin ,
• surveiller les sujets pendant la distribution de vaccin et passer parmi eux pour que les
réveiller et faire boire les sujets endormis,
• la solution vaccinale doit être bue en 1 à 2 heures maximum .
i -·
' .
Age 1.000 sujets 500 sujets
0Q_j_ours_ -- - -15
----- ··-
10
-- - -----
20 jours 30 15
' .
30 jours 40 20
104
·i1.Jl.::11ilès 4 .:.1 '.) ;;erna1nes après l'injection oe ·1acc1r1 11 2s< ègalement conseille de ·1enfier la
pr::::tec:1cn ·:es icts de pondeuses en debut de sa1scn 3 :-:sque 'J"appant1cn de maladie de
Newcastle c est a dire en décembre. Il faut fournir au :aboraro1re les renseignements
suivants .
• le programme de vaccination précis effectué type de vaccin . date de vaccination et
modalités d'administration.
• date de mise en place des volailles. souche et provenance.
• la ou les pathologies rencontrées en cours d'élevage
n•:J-
1
f LE LIEU D'INJECTION
lûS
5. LE NETTOYAGE ET LA DESINFECTION DU POULAILLER
106
5.2. LE DEROULEMENT DE LA DESINFECTION
La désinfection doit être rapide, efficace, méthodique et totale.
S'il y a des problèmes de parasites internes dans l'élevage (poux, Argas), il faut
immédiatement procéder à une première désinsectisation soignée du bâtiment tant qu'il est
encore chaud (de la chaleur dégagée par les animaux) et avant que les insectes ne partent
se réfugier dans les anfractuosités des murs. On procède à la pulvérisation de la solution
insecticide sur les murs du poulaillers en insistant sur les fissures dans lesquelles ils
peuvent se réfugier.
Ensuite, il faut sortir tout le matériel d'élevage, vidanger et rincer le circuit d'eau, vider
l'aliment des trémies et mangeoires, dépoussiérer les murs, les poutres et le plafond puis
évacuer la litière. Cette litière peut être un réservoir pour certains virus (de la maladie de
Gumboro ou de la maladie de Newcastle par exemple) et son épandage sans précautions
peut entraîner la contamination d'élevages voisins. Il est nécessaire d'incinérer la litière ou
de la faire fermenter sous une bâche plastique après l'avoir arrosée. Le problème de la
contamination se pose également avec l'évacuation des déchets d'abattage (plumes et
viscères) et des déchets d'élevages (cartons à poussins, cadavres, ...). Ils constituent un
grave danger pour les aviculteurs voisins. Ne pas oublier de nettoyer également les
déchets présents aux abords du bâtiment, les abords devant être considérés comme partie
intégrante du poulailler Enfin. on racle le sol et on balaie soigneusement tout le poulailler.
107
5.2.3. TROISIEME ETAPE: NETTOYAGE DU MATERIEL D'ELEVAGE
Le matériel démarrage, les abreuvoirs et mangeoires sont mis à tremper dans de l'eau
additionnée de détergent pour détremper la saleté. Ensuite vient le nettoyage proprement
dit par un brossage vigoureux. Puis le rinçage à l'eau clair par trempage ou par arrosage.
Enfin le séchage à l'abri pour éviter les recontaminations par des poussières.
108
l'eau de boisson comme les produits à base d'iode ou de peroxyde de chlore par exemple.
Une fois désinfecté et séché, le matériel doit être stocké dans un endroit propre et
désinfecté afin d'éviter les recontaminations.
î09
est projeté à l'intérieur du poulailler à l'aide d'un thermonébulliseur sous forme de brouillard
très épais remplissant ainsi tous les volumes. Ce brouillard se dépose ensuite très
lentement et constitue un film de désinfectant continu sur toutes les surfaces et dans tous
les interstices. C'est un procédé rapide et efficace pour lutter contre les virus, bactéries et
champignons. Suivant le matériel et le volume à désinfecter, il faut 1O à 20 minutes et très
peu de désinfectant. Le thermonébullisateur étant autonome grâce à un moteur à essence,
l'électricité n'est pas nécessaire et on peut désinfecter n'importe quel poulailler. Cette
méthode devra être développée dans l'avenir pour désinfecter parfaitement nos poulaillers .
Pendant toute la durée de l'élevage, il faut veiller à maintenir les pédiluves fonctionnels à
l'entrée des poulaillers, penser à renouveler les appâts contre les rongeurs, brûler les
boîtes à poussin, enfouir ou incinérer les cadavres et maintenir les abords du bâtiment très
propres.
Pour les aviculteurs fabriquant leur aliment, il faut penser à stocker l'aliment des poussins
d'un jour dans des sacs neufs_ En effet, les sacs déjà utilisés dans d'autres bâtiments
peuvent transporter les microbes à l'intérieur de la poussinière, par exemple transmission
de la maladie de Marek par l'intermédiaire des sacs d'aliments pondeuses.
En conclusion. les jeunes volailles étant particulièrement réceptives aux maladies tant
qu'elles ne sont pas immunisées, la désinfection permet d'assurer un très bon démarrage.
Cependant, elle a aussi ses limites et son complément indispensable est la méthode
d'élevage en âge unique et en bande unique. En effet, ia présence d'autres volailles sur la
ferme peut entraîner une recontamination rapide des bâtiments d'élevage même
parfaitement désinfectés. L'organisation des élevages sénégalais est telle que l'on a
plusieurs bandes d'âges différents et souvent des productions différentes (chair et ponte)
~ sur une même ferme. Si les choses ne peuvent bien sur pas évoluer du jour au lendemain,
il faut savoir que cette situation entraîne des risques considérables pour l'élevage. Au
niveau d'une région, les résultats s'amélioreront quand tous les élevages mettront en place
une telle procédure permettant d'abaisser la pression virale .
VEHICULES, OUTILS
1 DESINFECTANT après chaque transport ou en cas 1
- - - - -·- - - - - - - - - --- - -- d'encrassement im2_ortan_L __ __J
PEDILUVES Renouveler le contenu du bac au moins une fois par ·
semaine et deux fois en cas d'encrassement
important
LIEU DE STOCKAGE DES DESINFECTANT tous les jours après la fin du travail
OEUFS ET DU MATERIEL
D'ELEVAGE
BOTTES DESINFECTANT tous les jours après le nettoyage à
la fin du travail
L-- ~--------------·--'--------
110
Tableau 41 : propriétés des désinfectants usuels
ACTIF SUR ACTIF SUR LES ACTIFS SUR LES UTILISATION
LES VIRUS BACTERIES OEUFS ET LARVES DANS LE
DE PARASITES PEDILUVE
EAU DE ++ +++ - 0
JAVEL
·-- - - - - - - - >-----
CRESYL ++ +++ +++ +++
- --·-- - --· ·-
PHENOL +++ +++ + +++
-
SOUDE + +++ +++ +
CAUSTIQ
_UE (89/1)
COMPOS +++ +++ + 0
ES IODES
-
FORMOL ++ +++ - 0
GAZEUX
·--
~
CRESYL . Lavages, 4% dans l'eau
b!Q_~s_§lg~s___ _ ___ _ _________ Action renforcée par la chaleur
Fumigations 5 g/m3, porter et l'humidité
l ________________ L ________a_ · é_q_uHi_ti_o_n_ _ ..._ _ _____________________ 1
r HENOL Lavages 1 à 3 % dans Très caustique dès la concentration de 20 g/I
l
1·
111
Tableau 43 : activités des désinfectants usuels
- --
PROPRIETE Actifs Actifs en Utilisable Toxiques / Corrosif RémanencefActlü~-1
s en eau présence avec aux doses 1 pour les / renforce
dure de matière détergen d'activité 1
organique t 1 méta_L_'x-+-------1--e-p_a_r_la_,chaleur
EAU DE OUI NON NON NON mais UI NON OUI
JAVEL irritant
CRESYL OUI OUI OUI PEU NON OUI OUI
- - - - - - - · - -- - - - - - - - - - - -- - - - - + - - - - - - - - ! - - - - - <
PHENOL OUI OUI OUI PEU 1
L__N_o_N
__+--_o_u_1_-l--_o_u_1-----<
SOUDE NON NON NON OUI OUI NON OUI
1
CAUSTIQUE
(89/1)
-------+-----!
COMPOSES NON NON OUI NON mais NON NON
IODES irritant '
--- ~
112