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REPUBLIQUE DU BENIN

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la


Recherche Scientifique

ECOLE SUPERIEURE DE GENIE CIVIL


VERECHAGUINE A. K.
----------------------

Cours : Interventions sur Ouvrages Existants

THEME

L’évaluation structurale des ouvrages et déconstruction

MASTER 2- Génie Civil

Groupe 4

Présenté par Sous la supervision


ABALO K. J. Roland Professeur GBAGUIDI S. Victor
BIO BOUGO Madjid
OUSSOU-KLOUI Olivier
GANDONOU Martine

Année académique 2023 – 2024


P a g e 1 | 15
Torsion de Saint Venant : Poutre à section prismatique et à section elliptique
PLAN
Introduction

I. Généralités sur l’évaluation structurale des ouvrages


A. Définition de l'évaluation structurale
B. Objectifs de l’évaluation structurale
C. Les principales étapes d’un diagnostic
D. Méthodes et techniques d'évaluation structurale

II. Evaluation
A. Evaluation sommaire de l’état de l’ouvrage
B. La démarche des calculs
C. L’évaluation structurale des ouvrages
D. L’évaluation des ouvrages métalliques
E. L’évaluation des ouvrages Bois
F. L’évaluation des ouvrages mixtes

III. Capacité portante

IV. Organigramme d’une évaluation structurale

V. Déconstruction des ouvrages


A. Définition de la déconstruction
B. Processus de déconstruction
C. Méthodes de déconstruction et outils employés

Conclusion
Introduction
Dans le domaine de l'ingénierie civile, il est important de savoir comment
évaluer la solidité et la sécurité des bâtiments. C'est ce que l'on appelle
l'évaluation structurale. Lorsque nous construisons, entretenons ou démolissons
des structures, il est essentiel de connaître leur état et leur résistance pour
garantir leur durabilité. La déconstruction est également importante, car elle
nous permet de démolir une structure de manière sûre et efficace, tout en
préservant autant que possible les ressources et l'environnement. Cela
implique de planifier soigneusement la démolition, de trier les déchets de
manière appropriée et de recycler autant de matériaux que possible. Cet
exposé explorera en détail les concepts clés de l'évaluation structurale et de
la déconstruction, ainsi que les méthodes et les processus impliqués dans ces
domaines. Nous espérons que cela vous donnera une meilleure
compréhension de l'importance de ces sujets dans l'ingénierie civile.
I. Évaluation structurale des ouvrages

A. Définition de l'évaluation structurale


L'évaluation structurale est le processus d'évaluation et d'analyse de la
capacité d'une structure à résister aux charges et aux contraintes qui lui sont
appliquées. Elle vise à déterminer si une structure existante est conforme aux
normes de sécurité et de performance requises, et à évaluer sa durée de vie
résiduelle.

B. Objectifs de l’évaluation structurale


Les principaux objectifs de l'évaluation structurale sont les suivants :

1. Vérifier la sécurité : S'assurer que la structure est capable de résister


aux charges de service, y compris les charges gravitationnelles, les
charges dues au vent, les charges sismiques, etc. L'évaluation
structurale permet de déterminer si la structure est sécuritaire pour les
utilisateurs et si elle peut résister aux événements extrêmes.
2. Évaluer la durabilité : Estimer la durée de vie résiduelle de la
structure en tenant compte de l'état des matériaux, des conditions
environnementales, de l'entretien passé et de l'usure générale. Cela
aide à planifier les travaux d'entretien ou de réhabilitation nécessaires
pour prolonger la durée de vie de la structure.

3. Identifier les défauts et les dommages : Identifier les


déformations, les fissures, les détériorations ou les défauts de
construction qui peuvent compromettre l'intégrité structurale de
l'ouvrage. Cela permet de prendre des mesures correctives pour
prévenir les défaillances potentielles.

4. Évaluer les charges supplémentaires : Si des modifications ou des


extensions sont prévues sur une structure existante, l'évaluation
structurale permet de déterminer si la structure peut supporter les
charges supplémentaires induites par ces changements.

C. Les principales étapes d’un diagnostic


Le diagnostic d’une structure se compose de différentes étapes clés décrites
ci-dessous :

1. Collecte de documents
Un maximum d’informations concernant la structure doit être récoltés, à
savoir :
➢ Date de construction afin de connaître le code selon lequel la structure
a été calculée et les dispositions constructives de l’époque.
➢ L’historique de la structure
➢ Les plans de coffrage et de ferraillage
➢ Les rapports d’éventuelles études antérieures
➢ L’orientation de la structure

2. Une visite préliminaire


Elle a pour objet d’améliorer la compréhension de l’état et du
fonctionnement de la structure, de préciser les conditions environnementales,
les désordres visibles, l’accessibilité des parties dégradées. Suite à cette visite,
l’ingénieur chargé d’affaire peut déjà se faire une idée de l’origine des
dégradations observées et peut ainsi proposer un programme
d’investigations à réaliser, son coût ainsi que sa durée. La détermination des
surfaces inspectées plus en détails et les techniques d’auscultation utilisées
tiendront compte de l’accès, de l’environnement ainsi que des contraintes
d’exploitation de la structure.

3. Préparation de l’intervention
A partir de la visite sur site et de l’étude des documents collectés on peut
déterminer précisément le nombre et le type de mesures à réaliser pour
répondre au mieux à la demande du client. Avant l’intervention il faut déjà
avoir déterminé quelles informations sont importantes pour réaliser la mission,
quelles sont à priori les dégradations que l’on veut mettre en évidence.

4. Inspection détaillée
Une inspection visuelle de la totalité de la structure est mise en œuvre afin de
détecter tous les signes de détérioration et d’identifier toutes les sources
potentielles de désordres tels que :
➢ La présence d’anciens revêtements ou de produits d’imprégnation
➢ L’apparence de la surface du béton, présence de stalactites,
d’efflorescences, de traces de rouille
➢ La présence de fissures (avec leurs ouvertures et leurs orientations,
réseau)
➢ Les détériorations de la peau du béton (épaufrures, feuilletage,
éclatements…)
➢ La détection des zones sonnant le creux
➢ Les zones où le béton et les armatures ont été désorganisés (cas d’un
incendie…)
➢ La présence d’armatures (passives ou actives) apparentes, corrodées
ou non
➢ Le relevé des déformations de la structure
➢ La détection des traces d’humidité
➢ etc.
Généralement il faut aussi relever la géométrie de la structure, espacement
des éléments porteurs, épaisseur de dalle, géométrie d’un plancher hourdis
par exemple. Dans de nombreux cas les structures diagnostiquées sont
anciennes, de ce fait on ne dispose plus des plans. Suite à l’inspection visuelle
on choisit des zones représentatives des désordres observés sur lesquelles on
va effectuer des mesures. Celles-ci peuvent être de type non destructif par
exemple la détection de l’enrobage et la section des armatures par un
procédé électromagnétique. Elles peuvent également consister en des
prélèvements de carottes et d’échantillons en vue d’analyses en laboratoire.
Les investigations destructives seront limitées au maximum pour ne pas
endommager la structure.

5. Essais en laboratoire
Si des échantillons ont été prélevés dans les zones représentatives des états
de dégradation, ceux-ci sont envoyés en laboratoire pour analyse chimique
ou microstructurale afin de qualifier le béton. Lorsque des carottes ont été
prélevées sur la structure elles sont écrasées afin de connaître la résistance à
la compression du béton.

6. Traitement des résultats


L’ensemble des résultats d’analyse et des relevés des défauts sont récapitulés
dans des tableaux ou sur des plans dans le rapport de diagnostic. Si
l’inspection de la structure était complète, il faudrait pour chaque type de
désordres effectuer un linéaire en vue d’une éventuelle réparation.

7. Commentaires et avis de réparation


A partir de tous les éléments dont il dispose, l’ingénieur chargé d’affaires doit
indiquer dans son rapport :
➢ L’origine probable des désordres, leur étendue, et leur probable
évolution
➢ Si la structure garantit toujours la sécurité des personnes et des biens
qu’elle abrite (bâtiments) ou qu’elle ne menace pas de s’écrouler. Les
zones à traiter en priorité
➢ Des conseils sur l’exploitation de l’ouvrage, maintien, renforcement ou
suivi, conseil sur des éventuels compléments d’étude
➢ Des recommandations relatives aux éventuelles méthodes de
réparation les mieux adaptées.
Il est à rappeler que le rapport de diagnostic doit être compréhensible pour
un non initié.

D. Méthodes et techniques d'évaluation structurale


L'évaluation structurale est une discipline qui vise à évaluer la qualité, la
performance et la sécurité des structures telles que les bâtiments, les ponts,
les barrages, etc. Elle repose sur l'analyse et l'inspection des éléments
constitutifs de la structure afin de détecter d'éventuels défauts, dommages
ou défaillances.
Voici quelques méthodes et techniques couramment utilisées en évaluation
structurale :

1. Inspection visuelle : C'est la méthode la plus simple et la plus


courante. Elle consiste en une observation visuelle de la structure pour
détecter les signes de dommages tels que des fissures, des
déformations, des affaissements, etc.

2. Essais non destructifs (END) : Les END sont des techniques qui
permettent d'évaluer la qualité d'un matériau ou d'une structure sans
causer de dommages permanents. Parmi les END couramment utilisés,
on trouve la radiographie, l'ultrason, la magnétoscopie, la
thermographie, etc.

3. Essais destructifs : Contrairement aux END, les essais destructifs


impliquent la destruction partielle ou totale d'un échantillon de
matériau ou de structure afin de déterminer ses caractéristiques
mécaniques, sa résistance, sa rigidité, etc. Ces essais comprennent
notamment les essais de traction, les essais de flexion, les essais de
compression, etc.

4. Modélisation numérique : Les outils de modélisation numérique, tels


que la méthode des éléments finis, permettent de simuler le
comportement d'une structure en tenant compte de diverses variables
telles que les charges, les matériaux, les conditions aux limites, etc. Ces
modèles sont utilisés pour prédire les performances et la stabilité d'une
structure.

5. Surveillance en temps réel : Cette technique consiste à installer des


capteurs sur la structure pour collecter des données en continu sur son
comportement, sa déformation, ses vibrations, etc. Ces données sont
ensuite analysées pour détecter des anomalies ou des changements
dans le comportement de la structure.

6. Évaluation par expertise : L'évaluation structurale peut également


être réalisée par des experts qualifiés qui utilisent leur expérience et
leurs connaissances pour évaluer la condition d'une structure. Cela
peut inclure des inspections visuelles, des entrevues avec les
propriétaires, l'examen des plans de conception, etc.

Il est important de noter que l'évaluation structurale est un domaine


complexe et souvent multidisciplinaire. Selon la nature de la structure à
évaluer, d'autres méthodes et techniques spécifiques peuvent être utilisées
en complément de celles mentionnées ci-dessus.

II- EVALUATION

A. Evaluation sommaire de l’état de l’ouvrage


L’évaluation sommaire consiste à une analyse globale de la structure de
l’ouvrage en vue de recenser d’éventuels pathologie et dégradations ainsi
que leurs degrés de gravité pouvant compromettre ou non l’aptitude au
service et la stabilité de l’ouvrage.
Pour faire l’évaluation sommaire de l’état de l’ouvrage ou d’une partie
d’ouvrage, il faut suivre les degrés de l’état (ou de gravité) :

- Bon état (1)


- Etat acceptable (2)
- Etat défectueux (3)
- Mauvais état (4)
- Etat alarmant (5)
Tant que l’évaluation de l’ouvrage ou de l’élément d’ouvrage abouti à une
classification dans les degrés 1 et 2, on peut admettre que l’état est bon et
satisfaisant.
Si l’évaluation, toujours limitée à l’ouvrage où à l’élément d’ouvrage, aboutit
à une classification dans les degrés 3 ou 4, il devient nécessaire de procéder
à des interventions localisées sur les parties ou de l’ensemble de l’ouvrage
considéré.
Lorsque la classification aboutit au degré 5, il faut admettre que la sécurité
structurale et l’aptitude au service ne répondent plus aux exigences requises.
Classification dans les degrés 1 et 2 Classification dans les degrés 3 et 4

Classification dans le degré 5

B. La démarche des calculs


L’évaluation basée sur une performance passée satisfaisante définit les
conditions requises pour apprécier la sécurité structurale (ELU) et l’aptitude
au service (ELS) d’une structure sans qu’il soit nécessaire de procéder à un
recalcule.
Par exemple, pour la sécurité structurale on peut indiquer que :
➢ Une inspection minutieuse ne révèle aucun signe de dommage, péril
ou détérioration significatif ;
➢ Le système structural est passé en revue, y compris des investigations sur
les détails critiques et leur vérification pour les transferts d’efforts ;
➢ La structure a fait preuve d’une performance satisfaisante pendant
une période de temps suffisamment longue pour les actions extrêmes
dues à l’utilisation et les effets environnementaux aient eu lieu ;
➢ La détérioration prévisible tenant compte de la situation actuelle et la
maintenance planifiée assure une durabilité suffisante,
➢ Il n'y a pas eu de changement sur une durée suffisamment longue qui
pourrait augmenter de manière significative les actions sur la structure
ou nuire à sa durabilité, et aucun changement de cette sorte n'est
prévu.
Les principes présentés dans cet organigramme sont cohérents avec la
démarche des calculs d’évaluation structurale. Très schématiquement, cette
démarche peut également être résumée en quelques étapes, comme suit :

• Étape 0: évaluation sans recalcule


Cette étape correspond au niveau 0 de l'organigramme.
• Étape 1 : évaluation avec recalcule, le fait que l'ouvrage est déjà
construit n'étant pas ou peu pris en compte
Utilisation des règlements pour ouvrages neufs,
Ou dans le cas des charges importantes, la comparaison de l'effet de
ces charges avec celles des charges d'exploitation utilisées lors de la
conception (sauf pour les ouvrages les trop anciens).
Cette étape correspond aux niveaux 1 et 2 de l’organigramme ci-dessus.
La méthode ne s'applique pas dans le cas d'ouvrages présentant des
désordres structuraux. Si l'étape 1 ne permet pas de conclure favorablement,
éventuellement passage à l'étape 2, sauf si les insuffisances mises en
évidence sont telles qu'il est déjà possible de conclure négativement.

• Étape 2 : Evaluation avec recalcul, le fait que l'ouvrage est déjà


construit étant pris en compte
Utilisation des règlements pour ouvrages neufs avec adaptations sur les
sollicitations et les résistances
Recherche de réserves de capacité portante,
Prise en compte de résultats d'auscultation et d'instrumentation.
Cette étape correspond aux niveaux 3 et 4 de l'organigramme.
Si l'étape 2 ne permet pas de conclure favorablement, éventuellement on
passe à l'étape 3

• Étape 3 : Approche Fiabiliste


Cette étape correspond au niveau 5 de l'organigramme. Les « méthodes
courantes » d’évaluation structurale, objet de la présente note concernent
les étapes 1 et 2 décrites ci-dessus. Les « méthodes avancées » d’évaluation
concernent l’étape 3

C. Evaluation structurale des ouvrages

C.1. Evaluation des ouvrages en béton armé


Les différents types de structures en béton armés
On distingue :

➢ Structure ossaturée

➢ Structure à murs porteurs

➢ Structure mixte

Pour un ouvrage en béton armé, la structure porteuse est constituée des


éléments suivants :
• La Dalle
• Les Poutres
• Les Murs Porteurs
• Les Poteaux
• La Fondation
Cette répartition des éléments de structure tient compte de type de
structure choisie par l’ingénieur dans son dimensionnement. Alors l’évaluation
et la réparation des pathologies de chaque élément de la structure
dépendront des sollicitations auxquelles il est soumis.

C.2.Détermination de la capacité portante d’une structure

a) Hypothèses prises pour le calcul

➢ Choix du code de calcul


Il est important de voir les dates de confection des plans de ferraillage en
notre possession et le code de calcul utilisé à l’époque.
La première des décisions à prendre est le choix du règlement que l’on va
suivre pour la vérification, le code actuel ou celui de l’époque de
construction. Selon certains le calcul de vérification de capacité portante
doit être effectué selon le règlement en vigueur, mais d’autres conseillent
d’utiliser le règlement de l’époque sans quoi la structure risque d’être sous-
dimensionnée.
Il revient donc d’utiliser les règlements actuels en vigueur (BAEL 91mod
99/Eurocod2).

➢ Résistance en compression du béton

Des essais sclérotiques effectués sur les éléments en béton armé donnent des
indications uniquement sur le béton en surface et non au cœur. Les mesures
réalisées sur un béton ancien peuvent être ainsi faussées si le béton est
carbonaté. En effet, un béton carbonaté en surface augmente la compacité
superficielle et donc la résistance à la compression déterminée par l’essai
sclérométrique.
Afin d’aller dans le sens de la sécurité la valeur la plus faible est retenue pour
le calcul, d’autant que la structure est ancienne et que les mesures sont
probablement sûres estimées.
Il est à noter que les éléments (dalle et poutre) dont la capacité portante
sera calculée ne sont pas comprimés mais uniquement soumis à la flexion
simple. La valeur de la résistance à la compression n’a alors pas beaucoup
d’influence sur les résultats.

➢ Enrobage
L’enrobage des aciers est indiqué sur les plans de ferraillage suivant le code
utilisé.

➢ Fissuration
Le calcul est mené pour un type de fissuration peu préjudiciable,
préjudiciable ou très préjudiciable suivant que le milieu est peu agressif,
agressif ou très agressif.
C.3. Les différentes pathologies structurelles des ouvrages en béton armés

Lorsque nous constatons une dégradation sur un ouvrage en service, il est


difficile de dire si celle-ci est apparue pendant la construction, peu après, ou
longtemps après. Or, à l’analyse, il apparaît le plus souvent qu’une
dégradation n’a pas une cause unique et qu’elle est favorisée par un grand
nombre de paramètres, relatifs tout autant à la nature du matériau qu’à la
conception de l’ouvrage ou à la technologie de son exécution.
Les différentes pathologies structurelles du béton sont :
• La fissuration
• Le phénomène de la corrosion
• Le flambement des poteaux
• La flexion des poutres et Nervure
• Tassement uniforme
• Tassements différentiels
• Désordres dues aux défauts de conception

C.4. Les causes générales des pathologies structurelles des ouvrages en


béton armé
Les signes apparents extérieurs des désordres d'un ouvrage en béton sont
souvent des fissures et des désagrégations. Les causes de ces problèmes sont
multiples, les plus fréquemment rencontrées sont

1.) Déplacements des coffrages : Les coffrages sont dimensionnés pour


résister au poids de béton frais, mais ils sont toujours déformables. La
déformation provoquée par le béton frais peut alors entraîner, dans les
parties déjà durcies mais encore jeunes, l'apparition de fissures importantes.
Pour empêcher l'apparition de telles fissures il faut :

*Vérifier que le coffrage est bien conçu ;

* Revêtir la surface du bois utilisé pour le coffrage afin d'empêcher


l'absorption qui induit un gonflement du bois ;

* Vérifier périodiquement les montages et l'exécution pendant le


coulage.

2.) Ségrégation du béton frais :


Entre la fin du bétonnage et le début de prise se produit un phénomène de
sédimentation (tassement) : par gravité, les grains lourds en suspension sont
attirés vers le bas. L'eau qui reflue (ressuage) entraîne à son tour une partie
des grains les plus fins vers la surface de l'élément. Il en résulte, dans la zone
inférieure de l'élément, une concentration plus élevée en gros grains et, dans
la partie supérieure, une concentration plus forte en pâte de ciment. Les
conséquences du phénomène se traduisent par la cassure du béton frais
avec des fissures visibles qui suivent le tracé des armatures les plus proches.
Pour colmater les fissures superficielles, il suffit de différer le réglage des
surfaces et de commencer la cure du béton le plutôt possible après sa mise
en place ; ce traitement retarde en effet la prise, cela réduit la différence
entre la ségrégation en surface et celle en pleine masse

3.) Décoffrage prématuré


La vitesse et l'économie actuellement recherchées dans la construction ont
pour conséquence que le coffrage est retiré avant que le béton ait acquis
une résistance suffisante. Le décintrement et le décoffrage prématurés d'un
béton peuvent entraîner :

❖ Des déformations excessives de pièces minces fléchies ;

❖ Une fissuration des parties tendues ;

❖ Une microfissuration préjudiciable au niveau de la durabilité de la


structure.

Pour éviter ces problèmes, il faut laisser les étais et les coffrages en place
jusqu'à ce que le béton soit assez résistant.

4.) Retrait à jeune âge du béton


Le retrait thermique peut être la cause de pré fissuration du béton. La prise
puis le durcissement du béton se font avec un dégagement de chaleur ; le
matériau se contracte au cours de son refroidissement. A ce phénomène
viennent s'ajouter des effets de masse, la température d'hydratation pouvant
être plus élevée au sein d'une pièce massive et plus faible au voisinage des
parois par échange thermique avec l'extérieur. L'expérience montre que le
retrait gêné, hydraulique et / ou thermique, peut provoquer la fissuration dans
tous les éléments, mais particulièrement dans les murs et les dalles en fonction
de la longueur, l'épaisseur, le ferraillage, l'hygrométrie ambiante et les
conditions climatiques (ensoleillement, vent, pluie…).

Le retrait plastique s'effectue par évaporation de l’excédent d’eau dans le


béton remontée par ressuage. Ce phénomène est d’autant plus accentué
en fonction de la température extérieure et de l’absence des dispositifs de
cure.

5.) Absorption d'eau par le béton


On constate souvent que parmi les différentes parties d'un même ouvrage
construit avec les mêmes matériaux, certaines sont saines tandis que d'autres
sont gravement détériorées. Cela est dû à la différence de quantité d'eau
absorbée par le béton. Il n'est pas possible d'empêcher le gonflement du
béton dû à l'augmentation de la teneur en eau. Le remède est soit de tenir
compte de la dilatation du béton dans des ouvrages soumis à des cycles de
séchage et d'humidification, soit de maintenir le béton humide en le gainant
dans une sorte d'épais manchon de bois empêchant la dessiccation de la
masse.

6.) Corrosion des armatures


6.1. Déroulement du processus de corrosion
Le mécanisme comprend deux phases : La première, dite phase
d'incubation, dépend en grande partie des processus assurant le transport
des éléments agressifs jusqu'à l'armature, mais aussi des réactions chimiques
se produisant au sein du béton et des réactions électrochimiques à
l’interface.
La seconde phase est la période de croissance pendant laquelle la corrosion
se produit avec une certaine vitesse, conduisant à la formation de la rouille et
aux états ultimes de dégradation. La pénétration des agents agressifs (Figure
II.2) s'effectue sous forme gazeuse (molécules d'air ou de CO2) ou ionique.
Les processus de transport font intervenir les phénomènes de diffusion et de
convection ou de capillarité. Les fissures du béton ont un rôle à part (Figure
II.3). Ce sont en effet les passages préférentiels pour le milieu ambiant. Dans
le cas où elles pénètrent jusqu'à l'armature, le temps d'initiation est très court.
Il se produit tout d'abord une perte d'adhérence locale, pouvant se propager
suivant le profil de l'acier, pour dépassiver localement le métal (Figure II.4).
6.2. Conséquence de la corrosion
La corrosion de l'acier provoque la réduction de la section de l'armature
(partiellement, localement ou en totalité). De plus, la réaction chimique de
formation de la rouille (mélange d'oxydes et d'hydroxyde de fer) s'effectue
avec une expansion (le volume de l'acier devient 3 à 4 fois supérieur). Ce
gonflement provoque dans le béton des contraintes d'expansion
importantes, supérieures à la résistance à la cohésion du béton. La
manifestation visuelle qui en résulte se présente sous forme de fissures en
surface qui s'amorcent à partir de l'acier (Figure II.5).

Des fissures internes reliant les armatures peuvent aussi disloquer le béton. La
décohésion peut présenter des pustules ou des plaques de béton. Les
manifestations diffèrent selon l'épaisseur du béton, l'écartement et le
diamètre des aciers. Il en résulte que l'élément en béton armé ne fonctionne
plus, au point de vue de la résistance des matériaux, comme il avait été
calculé primitivement.

Figure II.5 : fissuration dues à la corrosion

7.) Réactions chimiques


Il existe deux sortes de milieux agressifs vis à vis du béton :
• Les milieux fluides : eaux douces, eau de mer, liquides organiques,
gaz…
• Les milieux solides : produits de stockage, sols, …
En fonction de la concentration de l'agent agressif, de la mobilité de son
milieu, de la température ambiante et de la durée d'exposition, ces milieux
peuvent attaquer le béton et provoquer des dégâts irréversibles si des
précautions de protection ne sont pas prises à temps. La vitesse de
dégradation du béton dépend également de plusieurs facteurs dont
notamment :

▪ La nature des différents constituants (ciment, agrégats…) et


composition minéralogique
▪ La composition du béton
▪ Le mode de sa mise en œuvre
▪ De l'âge du béton et des conditions climatiques Les symptômes
d'attaque chimique sont la désagrégation des surfaces,
l'agrandissement des fissures et des joints. Pour éviter ces désordres il
faut utiliser un béton dense de bonne qualité car il empêche la
pénétration des solutions chimiques, il résiste mieux et plus longtemps
aux attaques chimiques qu'un béton ordinaire.
8.) Tassements
8.1. Tassement uniforme : Lorsque les tassements sont uniformes, ils ne
provoquent pas de désordres dans les constructions, si ces dernières
possèdent une certaine raideur. Ce type de tassements se rencontre
principalement lorsque les fondations assez rigides reposent sur une
importance couche de sol compressible ou une bicouche. Généralement,
dans le cas de sol compressible dont la couche est importante toutes les
mesures nécessaires sont prises au moment de la conception.
Il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit d’une bicouche constitué d’une
couche très compressible surmontée d’une autre couche relativement
résistante mais de faible épaisseur ; la force portante à la partie supérieure de
la couche compressible est alors fonction de la valeur du rapport H/B (H
étant l’épaisseur de la couche résistante et B étant la largeur de la semelle)
qui conditionne la répartition des charges au travers de la couche résistante.
Cette répartition des charges peut alors être différente de la répartition à 45°
et les ’tassements uniformes peuvent être plus importants que prévu. Dans les
deux cas, si l’amplitude du tassement doit être importante, la seule solution
consiste à surélever le plancher du rez de chaussée et de prévoir des
canalisations suspendues et très flexibles au moment de la construction.

Figure III-1 : Tassement uniforme

8.2. Tassements différentiels : Lorsqu'un sol tasse d'une façon inégale sous les
différents points d'une fondation, on dit qu'il y a un tassement différentiel. Il se
manifeste soit par un basculement soit par de graves désordres dans les
éléments non structuraux et parfois dans la structure elle même si les efforts
sont incompatibles avec la sécurité des matériaux. Les causes des tassements
différentiels sont multiples, mais les plus fréquemment rencontrés sont :
Les sols compressibles ; les remblais récents ; les remblais d'épaisseurs ; la non
homogénéité du sous-sol de fondations ; l'emploi des fondations hétérogènes
; les affouillements du sol sous les fondations ; la modification du volume de
certains sols en fonction de la teneur en eau…

Figure III-2 : Tassement différentiel

9.) Désordres dus à un défaut de conception


Si certains schémas de fissuration correspondent à un type de sollicitations
bien défini, on peut aussi, à partir du relevé des fissures, essayer de comparer
l'état d'une structure à celui prévu par le calcul, dans le but de déceler des
anomalies de fonctionnement. Si le tracé des fissures est conforme au
schéma prévu, une indication sur le risque de dépassement d'un chargement
normal est donnée par la valeur de l'ouverture des fissures et sa variation. Des
fissures correspondant à un schéma non prévu constituent, aussi, une
indication de fonctionnement anormal. La plupart du temps, les fissures
résultent d'une insuffisance consécutive à des oublis ou à des impasses au
niveau des études, parfois aussi d'un manque de coordination entre le
bureau d'études et le chantier.

9.1. Fissures de perte d’adhérence


Des fissures longitudinales le long d'une barre (Figure II.6), si elles sont
provoquées par une mise en traction de cette barre, révèlent une rupture
d'adhérence, qui peut être due, par exemple, à un recouvrement insuffisant ;
ces fissures constituent un danger grave de corrosion et correspondent à un
fonctionnement défectueux.

9.2. Fissures typiques des corbeaux


Dans le cas d'une charge localisée P appliquée à faibles distance du nez de
la console, il existe un risque de fissuration presque à la verticale (Figure II.7).
On constate que la stabilité du nez de la console dépend de la position
correcte d’armatures, qui est fonction du rayon de courbure. Il est donc
conseillé de compléter le ferraillage principal par des aciers en forme de
boucle, de faible diamètre, et disposés à plat (Figure II.8).
10.) Les phases de dégradation
La dégradation du béton armé comporte deux phases successives :
•Une phase d’incubation ou de latence (dite parfois d’amorçage) qui
correspond à l’altération lente du béton, sans qu’il ne se produise encore des
effets visibles,
•Une phase de développement (dite parfois de croissance) des dégradations
du matériau.

La phase d’incubation s’arrête :

*Soit lorsque les produits formés par les réactions internes du ciment
atteignent un “volume critique ” provoquant un gonflement néfaste du béton
(par exemple, par réaction sulfatique),
*Soit lorsque l’enrobage de béton ne protège plus les aciers contre la
corrosion (par exemple, si l’enrobage est carbonaté).
La phase de développement est celle où les dégradations sont visibles. A ce
stade les réparations deviennent lourdes et coûteuses. Nous avons vu
l’importance du diagnostic dans l’opération de réhabilitation d’un ouvrage
ainsi que des différents moyens disponibles pour le réaliser. C’est l’étape clé
qui permet de déterminer les types de pathologies dont souffre l’ouvrage
ainsi que leur ampleur. Cela permet aussi de faire des prévisions quant à
l’évolution de ces troubles. Mais c’est avant toute chose, l'étape qui va
permettre de mettre en œuvre la méthode de réparation la plus adaptée.
Cela permet aussi d’évaluer la cause de ces problèmes. Cette cause peut
être tout simplement le vieillissement naturel de la structure, mais cela peut
aussi être à cause de l’environnement alentours. Afin de rendre les
réparations pérennes, il est nécessaire de mettre en œuvre des travaux de
réparation et de protection adaptées, mais aussi de travailler sur l’origine du
problème afin d’éviter l’apparition rapide de nouvelles pathologies
semblables. Le diagnostic est donc un outil d’aide à la décision au maitre
d’ouvrage pour la pérennité de son ouvrage. Deux choix sont possibles :
Maintien de l’ouvrage avec ou sans mesures conservatoires pour
une utilisation « normale ».
Déconstruction dans le cas où le coût des réparations ne justifie
pas le maintien

C.5. Les Mesures Curatives des pathologies structurelles des ouvrages en


béton armés
1.) Principes et méthodes de réparation applicables aux matériaux de
réparation
2 Solutions de réhabilitation
Pour la réfection des bétons, le mortier, le béton doit avoir les
caractéristiques suivantes :
- Tenue verticale sans coffrage
- Montée en résistance rapide et de résistance mécanique supérieure au
béton support
- Adhérence supérieure ou égale à la cohésion du support
- Imperméabilité à l’eau et aux agents agressifs
- Coefficient de dilatation thermique et de module d’élasticité
équivalente au béton support - Bonne protection des aciers - Les
produits doivent être conforme à la norme NF P 18-840 ou être admis à la
marque « NF Produits spéciaux destinés aux constructions en béton
hydraulique ». [4] Pour effectuer la réparation des bétons il existe
principalement deux méthodes. :

2.1 Ragréage
Le ragréage est la technique traditionnelle de réparation des bétons. Il
permet de reconstituer les sections d’armatures qui ont disparues, de stopper
le phénomène de corrosion des aciers par passivation et de protéger les
armatures par reconstitution manuelle ou mécanique de l’enrobage à l’aide
de mortier de réparation. La technique de réparation du béton consiste à :
- éliminer les zones de faible cohésion.
- dégager l’armature corrodée jusqu’à une zone où celle-ci est saine.
- nettoyer l’armature.
- remplacer l’armature si la perte de section est trop forte.
- passiver les armatures corrodées par application de produit.
- reconstituer manuellement l’enrobage de béton à l’aide de mortier de
réparation.
- mise en place d’une protection de surface. Il est nécessaire de bien
dégager toutes les armatures corrodées et de les passiver sur la totalité de la
corrosion sous peine de corrosion rapide des aciers sains et non passivés.
Figure IV.1: Dégagement des armatures

Il sera important de traiter un élément dans son ensemble sous peine que la
réparation ne soit pas pérenne. En effet, pour les zones traitées, le pH sera à
nouveau élevé protégeant ainsi les armatures. Mais dans les zones
adjacentes, le pH du béton peut y être beaucoup plus faible. Il peut alors se
développer une nouvelle pile de corrosion où l’ancienne anode devient
cathode et inversement.
Après réparation, l’ensemble de l’ouvrage restera sensible aux agressions,
notamment aux chlorures. Il sera nécessaire de compléter la réparation par
un revêtement imperméabilisant qui protégera le béton contre ces chlorures.

Figure IV.2: Préparation de surface dégradée


Ragréage – Application manuelle
La mise en place des mortiers est réalisée classiquement à la truelle en
serrant fortement pour éviter les bulles d’air et obtenir ainsi une bonne
adhérence.
Pour le dressage des arêtes, une règle peut être utilisée.

Figure III.3 : Application manuelle de mortier

Ragréage – Bétonnage en place


Coulage ou injection de béton ou mortier Pour des volumes de béton
importants ou des épaisseurs de béton d’au moins 5 à 10 cm :
● pour le coulage, possibilité de connexions avec le support
● ajustement nécessaire des coffrages
● éviter l’emprisonnement d’air…

2.2 Béton projeté


La réparation à l’aide de béton projeté consiste à piquer les zones dégradées
et à projeter sur l’ensemble de l’ouvrage du béton par voie humide. Cette
surépaisseur de béton est moins poreuse, plus durable et peu sensible aux
attaques par les chlorures. Le béton projeté n’étant pas encore carbonaté, il
stoppe l’évolution de la carbonatation, le temps d’être lui-même
complètement carbonaté. Il empêche également la pénétration d’humidité
grâce à sa faible porosité, ce qui protège les armatures de la corrosion. Il est
nécessaire d’appliquer des inhibiteurs de protections sur la structure sous
peine d’avoir une corrosion.
Le béton projeté est un béton mis en œuvre à l’aide d’une lance, par
projection sur une paroi sous l’impulsion d’un jet d’air comprimé. La
technique consiste à :
■ malaxer et homogénéiser les constituants (ciment, granulats, adjuvants,
fibres…) à l’état sec ou en incorporant l’eau de gâchage ;
■ transporter le mélange par des canalisations avec l’aide d’une pompe ;

■ projeter le matériau sur le support à revêtir grâce à un jet d’air comprimé. Il


existe deux techniques de projection : par voie sèche ou par voie mouillée.
La différence entre les deux techniques est liée à la manière dont l’eau de
gâchage du béton est introduite (soit lors du malaxage du béton, soit lors de
l’application du béton).
Projection par voie sèche
Le mélange sec (granulats, ciment et éventuellement accélérateur de prise
et adjuvants) est fabriqué dans un malaxeur puis propulsé par de l’air
comprimé vers la lance de projection. Cette lance est associée à une lance
de projection d’eau (et éventuellement d’accélérateur de prise sous forme
liquide). (Fig. 1).

Projection par voie mouillée


Le mélange comprenant l’eau est stocké après malaxage dans une trémie. Il
est ensuite pompé jusqu’à la lance de projection et projeté grâce à l’air
comprimé. (Fig.2).

Figure IV.4: Béton projeté par voie sèche et par voie humide
✓ Intérêt de la technique
La technique du béton projeté permet de réaliser des couches de béton de
faible épaisseur qui épousent le support et y adhérent parfaitement. Elle est
utilisée en travaux neufs ou en réparation d’ouvrages anciens (réparations
locales, confortements d’ouvrages, renforcements de structures…). Le choix
de la technique de projection est fonction :

- de l’importance du chantier. La technique par voie sèche qui offre une


grande souplesse d’utilisation est privilégiée pour des chantiers de faible
importance ou nécessitant des arrêts fréquents ;
- de la nature des travaux à effectuer ;
- des cadences de réalisation souhaitées : la technique par voie humide
permet des capacités de production élevées ;
- des performances mécaniques à obtenir : la technique par voie sèche
permet d’obtenir des résistances élevées. L’adjonction de fibres (dosage 35 à
50 kg/m3) offre au béton projeté des propriétés complémentaires, fonction
du type de fibres : limitation des effets du retrait, amélioration des résistances
mécaniques, meilleure cohésion du béton à l’état frais.

✓ Réalisation
Les opérations de bétonnage comprennent la succession des étapes
suivantes :
- préparation du support ;
- mise en place des armatures : treillis soudés, barres ;
- projection du béton par passes successives ;
- mise en œuvre d’une couche de finition éventuelle et protection
parcoure.

2.3 Reconstitution de l’enrobage


La reconstitution de l’enrobage peut se faire à l’aide de béton projeté.
Cependant, cette surépaisseur entraine une surcharge de la structure pour
laquelle une vérification structurelle devra être réalisée au niveau
d’exécution.
✓ Injections :
Il s’agit d’un autre système de réparation de fissures et de brèches passives,
applicable à des murs en maçonnerie appareillée ou en brique, qui consiste
à introduire un liquide sous pression pour colmater entièrement le vide entre
les lèvres de la fissure. En durcissant et en adhérant au support, ce liquide
restitue à l’élément endommagé sa continuité d’origine. Les caractéristiques
du liquide généralement à base de composants époxydiques– et la pression
d’injection varient en fonction des matériaux du mur et de la taille du trou à
reboucher.

Figure IV.5 : la réparation d’une fissure à l'aide d'une injection

Les travaux d’injection permettent :


- l’amélioration des caractéristiques mécaniques et physiques du matériau
constitutif de l’ouvrage et du sol à proximité immédiate de l’extrados
- le rétablissement de la liaison de l’ouvrage avec le terrain
- l’amélioration de l’étanchéité

2.4. Enduit de renfort à base de mortier ou de béton armé


Cette technique consiste à augmenter la section du mur endommagé ou
sous-dimensionné en incorporant aux parements des épaisseurs de matériau
–mortier ou béton– après la pose de treillis métalliques, solidarisés entre eux
dans le mur. La mise en œuvre du matériau de renfort peut se faire en
disposant des coffrages parallèles aux parements et en y coulant ensuite la
préparation, ou bien par simple projection sur les parements avec le treillis
déjà en place ou encore par gainage en choisissant la procédure selon
l’épaisseur requise et le supplément de résistance attendu du renfort. Cette
solution est très polyvalente en ce qu’elle s’adapte à des structures de murs
complètes, à des murs entiers ou à des pans précis. Cette qualité la rend tout
spécialement appropriée pour renforcer des bâtiments que les mouvements
sismiques auront abîmés, en augmentant la rigidité des parties du bâtiment
qui l’exigent et, au besoin, celle de l’ensemble du bâti [7]

Figure IV.6 : Ajout de mortier de réparation

2.5. Pose de tirants


La pose de tirants dans les structures murales vise généralement à freiner
l’effondrement des murs ou leurs déformations progressives transversalement
à leur plan. Cette méthode consiste à disposer des éléments linéaires qui vont
exercer des tractions. Appelés tirants, ces éléments sont constitués en
principe d’un câble d’acier et fixés à deux murs opposés par des pièces
spécifiques d’ancrage qui évitent l’évolution de leur écartement et la perte
subséquente de leur capacité résistante. Il convient de prévoir que l’un des
deux éléments d’ancrage, au moins, admettra le réglage périodique de la
tension pour compenser les effets de l’allongement éventuel du tirant.
Figure IV.7 : Ajout des tirants
2.6. Taxidermies avec des barres d’acier
C’est un système de renfort intégral, applicable aux murs en pierre ou en
brique, qui consiste à mettre en œuvre des armatures en acier à l’intérieur du
mur, embouties dans des perforations atteignant parfois quelques mètres de
longueur, de sorte à créer de véritables structures secondaires de barres à
l’intérieur des murs, pour augmenter leur capacité de résistance globale ou
créer des zones plus rigides, capables de distribuer de manière homogène les
sollicitations descendantes. Le contact entre les barres d’acier et le matériau
dont le mur est constitué se fera au moyen d’un produit adhérent,
généralement à base époxydique [7]

Figure IV.8: Taxidermies avec des barres d'acier

2.7 Réparation avec remplacement d’armatures


•Si désordres limités à une partie de la structure, (cas courants de chocs), les
armatures BA sont remplacées après travaux de préparation adaptés
•Si désordres liés à la corrosion et concernent une partie importante de la
structure et que l’environnement est agressif, il est envisageable de
remplacer les armatures BA par des armatures non corrodables, (inoxydables,
matériaux composites).
•les caractéristiques du béton ou mortier de ré-enrobage des armatures
remplacées doivent être compatibles avec les caractéristiques du béton
existant et l’agressivité de l’environnement de l’ouvrage.

2.8 Renforcement avec ajout d’armatures


•Le renforcement d’une poutre par exemple se fait par ajout de béton et
d’armatures de capacité portante vis-à-vis de la flexion et de l’effort
tranchant).

Figure IV.9 : Renforcement avec ajout d’armatures

2.9. Renforcement par tissus de fibre de carbone


La fibre de carbone est un produit nouveau dans le domaine du BTP sur des
ouvrages neufs ou en rénovation. Ce produit innovant a une résistance à la
traction de plus 4300 MPA pour le tissu de carbone et 3100 MPA pour les
lamelles de carbone contrairement à l'acier qui est compris entre 250MPA et
350MPA. Grâce à ce produit nous pouvons donc renforcer les ouvrages en
béton armé sans rajouter de gros éléments. [net1]

Figure IV.10 : Tissus de fibre de carbone

2.10 La réparation par mortiers


La réparation par mortier est l’une des méthodes les plus utilisées pour des
structures affectées par la corrosion. C’est une méthode de reconstitution de
l’enrobage dégradé et pollué par les chlorures. Elle est utilisée pour restaurer
la passivation des armatures touchées par la corrosion. D'un point de vue
électrochimique, une réparation par mortier est conçue pour supprimer la
réaction anodique qui existait avant la réparation et l'empêcher de se
reproduire. Elle peut être utilisée pour réparer les désordres dus à la corrosion
à divers stades de leur évolution (depuis l’amorçage de la corrosion jusqu’à
la corrosion des armatures).

Cette technique passe par trois phases de réparation qui sont la préparation
du support, la protection des armatures et la mise en œuvre du mortier de
réparation. Avant de procéder à un ragréage, il est nécessaire de préparer
les surfaces à traiter afin de créer un support sain, propre, rugueux, pour qu’il
y ait une bonne adhérence au niveau de la surface de reprise. Les
techniques les plus courantes sont l’hydro démolition et le décapage au
marteau pneumatique.

Lors de cette phase le béton dégradé ou pollué est retiré sur toute la surface,
les armatures sont débarrassées de toute trace de corrosion manuellement
(décapage et brossage) ou mécaniquement (sablage hydro sablage, etc.)
et, en dernier lieu, les surfaces du béton sont nettoyées par soufflage ou
aspiration afin d’éliminer toutes traces de poussières polluées.
La protection des armatures consiste à appliquer sur toute la surface de
celles qui sont entièrement dégagées (périphérie complète), un produit
assurant une protection vis-à-vis de la corrosion tel que les oxydes de zinc ou
les époxydes zinc. Les armatures très corrodées doivent être remplacées. Ce
remplacement se fait par scellement ou soudure afin de restituer la section
initiale en tenant compte des longueurs d'ancrage, de recouvrement et des
armatures de couture. Dans le cas de soudures, celles-ci devront être
effectuées selon les normes en vigueur après que la soudabilité de l’acier ait
été vérifiée. L’enrobage des armatures est reconstitué de façon à retrouver la
géométrie de la structure. Une couche complémentaire de protection peut
être appliquée sur le mortier pour avoir une forte imperméabilisation. Pour
améliorer l’adhérence entre l’ancien béton et le nouveau béton, une
couche d’accrochage peut être mise en œuvre. Trois méthodes peuvent
être utilisés pour l’application du mortier : à la main, en mortier projeté ou en
mortier coulé
(coffrage).

Les mortiers de réparation :


La norme EN 1504 définit deux catégories de mortiers de réparation : mortier
de réparation structurale et non structurale. Pour les mortiers non structuraux,
ils sont appliqués sur une surface de béton pour restituer l'aspect géométrique
ou esthétique de la structure. Pour les mortiers structuraux, ils sont appliqués à
une structure en béton pour remplacer le béton défectueux et pour restituer
à la structure son intégrité et sa durabilité. Les mortiers de réparation peuvent
être classés en deux familles selon leurs compositions, à savoir des mortiers à
base de liant hydraulique et mortiers à base de liants hydrauliques modifiés
par des polymères. Ces derniers peuvent modifier et améliorer les propriétés
mécaniques, physiques et de durabilité du matériau

Tableau III.4: Produits d'injection-avantages et inconvénients.

Produits Avantages Inconvénients

• Faible coût. • Retrait.


Coulis de ciment
• Possibilité de mise en • Ségrégation –
œuvre par des moyens simples. ressuage

(Produit hétérogène).
Silicates • Long temps d'injectabilité. • Retrait en milieu
asséché.

• Viscosité réglable par


addition d'eau. • Emploi délicat.
• Injection des fissures ≥
0.2mm. • Injection de vides
importants
déconseillée.

Résines • Pas de retrait. • Emploi délicat.


époxydiques
• Excellente adhérence. • Coût élevé.
• Faible viscosité: injection
des fissures ≥ 0.2mm.
• Propriétés mécaniques
élevées.
• Bon comportement en
présence d'humidité.
• Prise et durcissement
rapides
• Bon comportement
aux agents agressifs.

Résines polyester • Propriétés mécaniques • Produit


élevées. inflammable.
• Faible viscosité. • Retrait.
• Injection des fissures ≥ • Faible résistance à
l'alcali du béton.
0.2mm.
• Adhérence sujette
à caution.
• Coût relativement
Résines • Blocage provisoire de venues • Léger retrait.
Polyuréthannes d'eau par formation de • Sensibilité à l'eau.

mousse. • Emploi délicat.


En milieu sec possibilité
d'injecter des fissures
actives avec des
• polyuréthannes

• "souples".
Fissure ≥ 0.2mm.

Résines acryliques • Faible viscosité réglable. • Sous forme de gel:


Fissure ≥ 0.2mm.
• Sous forme de gel: • Nécessité pour
éviter le retrait d'une
Gonflement en
présence d'eau
présence d'eau.
• permanente.
Sous forme de résine:
• Adhérence faible.
Résistances chimiques
• • Propriétés
élevées.
mécaniques
faibles.
• Sous forme de
résine:
• Retrait.

Tableau III.4: Produits d'injection-avantages et inconvénients.


C.5. Les Mesures Préventives des pathologies structurelles des ouvrages en
béton armés
• La prise en compte de la destination de l’ouvrage, des classes de
service des matériaux, de la qualité des matériaux dans l’élaboration des
hypothèses de calcul pour le dimensionnement.
• L’entretien périodique des ouvrages après sa mise en service

D. Evaluation des ouvrages métalliques

D.1. Généralité sur l’évaluation des structures métalliques


Tout calcul de dimensionnement ou de vérification de structure repose sur de
nombreuses hypothèses mathématiques ou physiques, généralement
modélisées, et parfaitement théoriques.

De ce fait pour assurer la sécurité d’une structure métallique deux démarches


sont possibles :
• La première qui est un calcul aux contraintes admissibles dans lequel il
s’agit de vérifier que la contrainte en service reste inférieure à une fraction de
la contrainte ultime du matériau
• La seconde, qui est un calcul aux états limites, dans lequel il faut vérifier
que la contrainte en service majorée (ou pondérée), reste inférieure à la
contrainte ultime du matériau

D.2 Notion d’état limite


On entend par état limite un état particulier au-delà duquel une structure ne
satisfait plus aux exigences pour lesquelles elle a été conçue et
dimensionnée. On distingue deux types d’états limites :

• L’Etat limite de service (ELS), qui correspond à l’utilisation courante et


quotidienne de l’ouvrage et qui limite les déformations de la structure, afin
d’éviter des désordres secondaires et garantir la pérennité de l’ouvrage
(limitation des flèches, de la fissure du béton etc.).
• L’Etat Limite Ultime (ELU), qui correspond à un cas de charge exceptionnel
ultime, pour lequel la stabilité de l’ouvrage doit être bien garantie, bien
qu’étend à la limite de la ruine. Un ELU est atteint lorsque l’on constate une
perte d’équilibre une instabilité de forme, une rupture d’élément, une
déformation plastique exagérée etc.

D.3 Valeurs limite des déformations


La valeur limite des déformations des structures métalliques se sont imposées
réglementairement car elles dépendent de divers critères propres à chaque
construction. Les choix incombent donc aux concepteurs, aux maitres
d’ouvrage ou aux utilisateurs finaux, qui sont censés connaître les contraintes
diverses affectant tant la construction proprement dite que sa destination
finale.

Le règlement Eurocode 3 nous recommande les limites qui sont les suivantes,
mais qui reste approximative :

• Toiture en général : f < l/200


• Planchers en général : f < l/250
• Planchers supportant des poteaux : f < l/400
• Poteau de portique en général : <l/300
• Poteau de portique avec pont roulant < l/500
L’optimisation de la gestion des patrimoines d’ouvrages d’art représente une
forte attente pour les maîtres d’ouvrage confrontés à un parc vieillissant et à
un trafic routier de plus en plus agressif.
Dans ce cadre, l'évaluation de la performance d’un ouvrage peut s’avérer
nécessaire au cours de sa vie pour diverses raisons, par exemple pour :
• Prendre en compte une évolution de ses conditions d’exploitation ;
• Juger de son aptitude à supporter sans dommage le passage d’un
convoi exceptionnel ;
• Apprécier sa capacité portante résiduelle en cas de désordres
constatés et conclure sur la
Nécessité ou non d’une intervention (réparation, démolition, limitation de
tonnage, etc.).
Les évaluations de la performance ne concernent donc pas que les ouvrages
pathologiques, et une proportion importante de celles-ci portent sur des
ouvrages en bon état devant supporter le passage de convois exceptionnels.
La stricte application des règlements destinés aux ouvrages à construire pour
évaluer un ouvrage existant n'est pas toujours pertinente. En effet, les
règlements de conception des ouvrages neufs présentent des marges de
sécurité qui peuvent s’avérer excessives pour l’évaluation d’un ouvrage
existant dans la mesure où les caractéristiques de l’ouvrage existant et ses
conditions de trafic réelles peuvent être connues avec précision. En
particulier, il est possible de lever des incertitudes liées à sa construction.
D'autre part, il convient de prendre en compte l'état réel de l'ouvrage.

Évaluation de la performance :
Le document « aptitude au service d’un ouvrage » [13] définit cette notion.
Évaluation : appréciation de la performance d'un ouvrage vis-à-vis de 3
aspects:
– la sécurité structurale (ou capacité portante) y compris la fatigue
(États- limites ultimes - ELU),
– L’aptitude au service (États-limites de service - ELS),
– la durabilité (matériau).

D.4 Les différentes pathologies structurelles des ouvrages métalliques


Les principales pathologies sur ouvrages métalliques peuvent être regroupées
sous les rubriques suivantes :
• La corrosion
• La fragilité
• La fatigue
• La dégradation des assemblages
• Le comportement au feu
• Le flambement des poteaux
• Le voilement
• Le déversement
• La torsion
FISSURATION D’AUGETS DISCONTINUS AU DROIT DES PIÈCES DE PONT DE
PLATELAGE ORTHOTROPE AVEC PROLONGEMENT SOUS PLATELAGE.

Rupture par dépassement des efforts Rupture par dépassement des efforts

en pression diamétrale sur une en pression diamétrale pour l’âme

Charpente
VOILEMENT D’ÂME EN COURS DE LANCEMENT

FLAMBEMENT DE MEMBRURE SUPÉRIEURE DE LA POUTRE


DE RIGIDITÉ HORS DU PLAN
D.5 Les mesures curatives des pathologies structurelles des ouvrages en
métallique
• La réparation par ajout de matière
• Réparation par remplacement des éléments de structure
• La réparation par RIVETAGE
• La réparation par BOULONNAGE
• La réparation par SOUDAGE

D.6 Les mesures préventives des pathologies structurelles des ouvrages en


métallique
• La prisent en compte de la destination de l’ouvrage, des classes de service
des matériaux, de la qualité des matériaux dans l’élaboration des hypothèses
de calcul pour le dimensionnement.
• L’entretien périodique des ouvrages après sa mise en service

E. Evaluation des ouvrages en bois


E.1 Bases du diagnostic des structures bois
• Inspection visuelle
• Test de dureté
• Test au tournevis
• Test au maillet
• Mesure du l’humidité

✓ Connaissances des propriétés du bois


• Essences (lamellé collé – résineux – feuillus)
• Anatomie du bois,
• Performances mécaniques,
• Classement mécanique, les assemblages,
• Humidités du bois et conséquences,
• Agresseurs,
• Durabilité, finitions,
• Typologies des ouvrages bois (fermes, arcs,)

E.2 Les différentes causes des pathologies du bois:

• Pathologies dues au retrait gonflement


• Pathologies d’origine mécaniques
• Pathologies d’origine biologiques
• Pathologies dues au vandalisme et aux incendies
• Pathologies dues aux organes d’assemblages
• Pathologies d’ordre esthétiques

✓ Erreur de conception ou de dimensionnement

➢ Négligence des singularités du bois : Nœuds dans zones fortement


sollicité

➢ Négligence des particularités du bois : Sollicitations perpendiculaires au


fil

➢ Mise en œuvre de bois humide : Retrait lors du séchage

➢ Traitement fongicide insuffisant : Produit inadapté, Application


défectueuse

➢ Non-respect des préconisations : Initiative malheureuse, Divergence


volontaire
Deversement
de la traverse

Décalage d’appuis de poutrelles et déversement de portique


E.3 Les mesures curatives des pathologies
• Réparation du bois et remplacement des parties détériorées ;
• Augmentation d’inertie
• Renforcement de plancher en bois

✓ Réparation du bois et remplacement des parties détériorées


1. Reconstitution d’un nœud
2. Reconstitution d’une poutre
3. Prothèse en béton de résine

✓ Les méthodes d’augmentation d’inertie


• Renforcement d’inertie en fibre Inférieure
• Renforcement d’inertie par l’extrados
• Moisage
E.4 Les mesures préventives des pathologies structurelles
des ouvrages en métallique

• La prise en compte de la destination de l’ouvrage, des classes de


service des matériaux, de la qualité des matériaux dans l’élaboration des
hypothèses de calcul pour le dimensionnement.
• L’entretien périodique des ouvrages après sa mise en service

F. Evaluation des ouvrages mixtes

F.1 Les différentes pathologies structurelles des ouvrages en béton armés


Lorsque nous constatons une dégradation sur un ouvrage en service, il est
difficile de dire si celle-ci est apparue pendant la construction, peu après, ou
longtemps après. Or, à l’analyse, il apparaît le plus souvent qu’une
dégradation n’a pas une cause unique et qu’elle est favorisée par un grand
nombre de paramètres, relatifs tout autant à la nature du matériau qu’à la
conception de l’ouvrage ou à la technologie de son exécution.
Les différentes pathologies structurelles du béton sont :
• La fissuration
• Le phénomène de la corrosion
• Le flambement des poteaux
• La flexion des poutres et Nervure
• Tassement uniforme
• Tassements différentiels
• Désordres dus aux défauts de conception
Voilement d’âme
Déformation par suite d’instabilité
élastique d’une plaque sollicitée
dans son plan par compression et/ou
par cisaillement
Causes : Efforts excessifs subis par
l’ouvrage lors de chocs

Déformations de tôles mécaniques


ruptures des soudures
Déformation de la membrure
Inférieure d’une poutre principale
accompagnée d’une déformation
de là-bas de l’âme et d’une rupture
des soudures âmes semelles

Causes : Chocs en sous face


Fissuration transversale de la dalle
en béton armé

Causes : elle est provoquée à la


fois par le retrait gêné de la dalle
en béton lors de son coulage sur
les poutres en métal et par l’effet
de flexion longitudinale qui met
en traction la dalle au droit des
appuis intermédiaires

Désordre au niveau de la
connexion
Décollement entre dalle et
poutre : Anomalie de contact
entre la dalle et le béton et la
membrure supérieure d’une
Poutre principale, Les éléments
de Connexion (goujons cornières,
arceaux inclinés) qui sont noyés
dans le béton sont invisibles

F.2 Prise en compte de l’ElS et de l’ELU


Il est rappelé que conformément à l’Eurocode 0, doivent être classés comme
États-limites de service ceux qui concernent :
•le fonctionnement de la structure ou des éléments structuraux en utilisation
normale,
•le confort des personnes,
•l'aspect de la construction.
Le principe selon lequel un ouvrage existant peut avoir un niveau théorique
d'aptitude au service (ELS) inférieur à celui requis pour un ouvrage neuf. Pour
autant le niveau d'aptitude au service doit être
Jugé satisfaisante. Le choix final qui découle, après études, de considérations
technicoéconomiques.
Ce principe n’est cependant pas applicable au cas des évaluations
Structurales pour passage de convois exceptionnels (pont et route). Dans ce
cas, les exigences de l’ELS doivent être vérifiées. Il est rappelé que
conformément à l’Eurocode0, doivent être classés comme états-limites
ultimes ceux qui concernent :
• La sécurité des personnes,

• Et /ou la sécurité de la structure.

S’agissant de la sécurité des personnes, le principe selon lequel un ouvrage


existant doit avoir un niveau de sécurité structurale (ELU) comparable à celui
requis pour un ouvrage neuf. Ce principe est cohérent avec l’exigence
essentielle de « résistance mécanique et stabilité » à laquelle doivent
répondre les ouvrages de construction. Un niveau de sécurité moindre ne
pourrait être envisagé que sur la base de critères socio- économiques et
d'une analyse de risque et pour des durées d'usage réduites. Elle est
compensée en général par une mise de l'ouvrage sous surveillance
renforcée. En tout état de cause, la décision de dégrader le niveau de
sécurité structurale (ELU) est du ressort exclusif du maître d’ouvrage.
Le cas des ouvrages dit « fragiles » ou « peu redondants » doit faire l'objet
d'une attention toute particulière d’autant que les critères réglementaires ne
sont pas toujours suffisants pour apprécier le niveau de fragilité ou de
redondance.
L'ouvrage doit donc être justifié à l'ELU moyennant éventuellement des
aménagements justifiés par la meilleure connaissance que
L’on a de l'ouvrage, en ne remettant pas en cause le niveau de sécurité
structurale. Ceci est cohérent avec l’esprit de l’Eurocode0 qui indique que
pour les ouvrages existants « des dispositions additionnelles ou modifiées
pourront se révéler nécessaires selon le cas ». La meilleure connaissance que
l'on a de l'ouvrage ou du trafic supporté peut autoriser des aménagements
des règlements pour ouvrages neufs sans remettre pour autant en cause
l’ordre de grandeur du niveau de sécurité structurale.
Parmi les aménagements (bâtiments, routes…) envisageables on peut citer :
• La modification de coefficients partiels à l’ELU,
• La prise en compte de valeurs mesurées sur l’ouvrage (masse
volumique, épaisseur de béton, épaisseur d'enrobé, caractéristiques
mécaniques du béton et de l’acier, trafic réel, etc.).

F.3 Les règlements utilisés pour les évaluations structurales


Le principe selon lequel un ouvrage existant ne doit pas être forcément
évalué en appliquant strictement les règlements relatifs aux ouvrages neufs
est un principe généralement admis. Cependant, même si le règlement pour
ouvrages neufs n'est pas appliqué strictement, il reste nécessaire de
s'appuyer sur des règlements pour mener les calculs. La question du choix de
règlements se pose alors en ces termes : faut-il utiliser les règlements pour
ouvrage neuf qui étaient en vigueur lors de la conception initiale de
l'ouvrage ou doit-on utiliser les règlements actuels ?

1- Règlement de calculs.

Le principe retenu consiste à utiliser les règlements actuels, les Eurocodes


avec éventuellement des aménagements pertinents. En effet, ces règlements
sont considérés comme les plus évolués, donc reflétant au mieux les
connaissances scientifiques actuelles.
Par exemple, dans le cas d’évaluations structurales d’ouvrages sous passage
de convois exceptionnels, il est courant de se borner à comparer l’effet du
convoi à l'effet des charges routières théoriques de dimensionnement
retenues lors de la conception, et de considérer le passage acceptable si le
convoi s’avère moins agressif que ces charges théoriques réglementaires.
Cette approche simplifiée suppose implicitement que l’on accepte d’utiliser
le règlement de calcul de l’époque de conception, ce qui limite son
utilisation aux cas des ouvrages dimensionnés avec des règlements dits «
modernes » qui conduisent à des niveaux de sécurité voisins de ceux de
l'Eurocode.
2- Règlement de charges.

Le principe retenu consiste à utiliser le règlement actuel, l'Eurocode1-2 censé


être le plus représentatif dans les constructions actuelles. Il convient
cependant de noter que ce règlement a été calibré sur la base de trafics
mesurés sur des autoroutes supportant un fort trafic poids lourds.
En conséquence :
• pour les ouvrages autoroutiers ou supportant un fort trafic poids lourds
ce règlement est le seul à considérer ;
• pour les autres ouvrages lorsque la vérification n'est pas satisfaite avec
l'Eurocode1-2, il est envisageable d'effectuer une vérification selon le
règlement de charges français précédent (le titre II fascicule
61 du CPC). La conclusion doit alors être appréciée en fonction du résultat
de ces deux approches et du niveau de trafic réellement supporté par
l'ouvrage.
Globalement, la classe 2 de l’Eurocode1-2 et les précédents règlements de
charge français, le titre II fascicule 61 de 1960 et celui de 1971 (1ère classe),
sont relativement homogènes et conduisent à des niveaux de sécurité voisins.
Il convient de mentionner cependant une exception notable à cette règle.
En effet, du fait de l’excentrement nettement plus important des charges de
l’Eurocode1-2, celui-ci peut s’avérer sensiblement plus agressif pour certaines
familles d’ouvrages et notamment les ponts à poutres. Des charges moins
sévères peuvent également être parfois retenues, par exemple les charges
fréquentes pour des phases de chantier de courte durée, compte tenu des
observations faites sur le trafic réel à l'époque de l'année (ou aux heures)
considérée(s).

III- La capacite portante

L'évaluation doit s'attacher, lorsque cela est nécessaire, à rechercher des


réserves de capacité portante non prises en compte lors de la conception,
par exemple :
• En retenant des taux de travail pour les matériaux plus importants que
lors de la conception. En effet, les valeurs des contraintes limites des
anciennes règles de calcul étaient en général plus faibles qu’aujourd’hui. Par
exemple, pour le règlement de béton armé de 1934 le taux de travail des
aciers doux était limité à 13 ou 14 kg/mm², et le taux de travail du béton
comprimé était limité à 0,28 N90 avec N90 la résistance sur cube à 90 jours. Il
convient préalablement d'avoir évalué la résistance du matériau par des
mesures. Les taux de travail ainsi obtenus sont en général inférieurs à ceux des
matériaux modernes mais sont plus élevés que ceux résultant des règles
retenues lors de la conception.

• En faisant des modélisations plus fines faisant mieux participer la


matière, par exemple par des modèles à grille de poutres ou aux éléments
finis. Il est à noter que cette approche qui conduit à une diminution des
variations de contrainte sous passages de camions, est également bénéfique
vis-à-vis des calculs de fatigue.

• En retenant des méthodes de justification plus évoluées, par exemple :

– le contrôle du déversement des poutres de ponts mixtes sur pile avec


les Eurocodes est plus sévère que celle résultant de l'application des
règlements français antérieurs. Ainsi la contrainte admissible au déversement
est environ 25 % inférieure à celle autorisée avec l’ancienne réglementation.
Le recours à une méthode de premier ordre basée sur un calcul simplifié de
la contrainte critique de déversement (théorie d'Engesser) qui était
usuellement appliquée jusqu'à maintenant ne permet pas de justifier le
respect des nouvelles exigences. L’utilisation d'une méthode plus précise pour
le calcul de la contrainte critique de déversement ou la réalisation d’un
calcul au second ordre devient nécessaire pour mieux apprécier la stabilité
au déversement et pour justifier le respect des limites des Eurocodes ;
– la méthode des lignes de rupture ou la prise en compte des
redistributions possibles après plastification (sous réserve de vérifier les
capacités de déformations plastiques) peuvent permettre de justifier à l'ELU
des hourdis qui ne pourraient être justifiés par des méthodes Traditionnelle
IV- Organigramme d’une évaluation structurale
V- LA Déconstruction
A. Définition de la déconstruction
La déconstruction, également connue sous le nom de démantèlement, est
le processus de démontage, de démontage sélectif et de récupération des
matériaux et des composants d'une structure existante dans le but de les
réutiliser, de les recycler ou de les éliminer de manière écologique.
Contrairement à la démolition traditionnelle, qui implique souvent la
destruction complète d'un bâtiment ou d'une structure, la déconstruction
vise à minimiser les déchets et à maximiser la valorisation des matériaux.

La déconstruction est souvent utilisée dans le cas de bâtiments obsolètes,


endommagés ou destinés à être rénovés. Elle peut également être
effectuée dans le cadre de projets de développement durable et de
construction écologique, où la réduction des déchets et la préservation des
ressources sont des objectifs clés.

B. Processus de déconstruction
Le processus de déconstruction peut varier en fonction de la nature et de la
taille de la structure à démonter, ainsi que des objectifs spécifiques de la
déconstruction. Voici les étapes générales impliquées dans le processus de
déconstruction :

1. Planification : Cette étape initiale consiste à définir les objectifs de la


déconstruction, à évaluer la faisabilité technique et économique, à
obtenir les autorisations nécessaires et à élaborer un plan de
déconstruction détaillé. La planification inclut également
l'identification des matériaux potentiellement dangereux, tels que
l'amiante, et la mise en place de mesures de sécurité appropriées.

2. Préparation du site : Avant de commencer la déconstruction, le


site doit être préparé. Cela peut inclure la mise en place de clôtures
de sécurité, la déconnexion des services publics, l'élimination des
matières dangereuses, tels que les produits chimiques ou les réservoirs,
et la sécurisation des zones adjacentes pour éviter les dommages ou
les risques pour la santé.
3. Démontage sélectif : La déconstruction se fait généralement par
étapes et de manière sélective afin de maximiser la récupération des
matériaux. Les éléments de la structure sont démontés
méthodiquement, en commençant par les éléments les plus faciles à
retirer, tels que les portes, les fenêtres, les revêtements extérieurs, etc.
Les matériaux sont triés sur place ou acheminés vers des centres de tri
pour une séparation plus poussée.

4. Récupération et recyclage des matériaux : Pendant le


processus de déconstruction, les matériaux récupérés, tels que le bois,
le métal, le verre, les briques, les éléments architecturaux, etc., sont
triés, nettoyés et préparés pour être réutilisés ou recyclés. Certains
matériaux peuvent être vendus à des marchés de matériaux
d'occasion, tandis que d'autres peuvent être envoyés à des
installations de recyclage pour être transformés en nouvelles matières
premières.

5. Gestion des déchets : Les déchets restants, tels que les matériaux
non recyclables ou contaminés, sont éliminés de manière appropriée
conformément aux réglementations environnementales. Cela peut
inclure l'acheminement des déchets vers des installations de
traitement des déchets, comme les centres d'enfouissement ou les
incinérateurs, ou leur transformation en matériaux de construction
alternatifs, tels que les granulats recyclés.

6. Surveillance et contrôle de la qualité : Tout au long du processus


de déconstruction, il est important de surveiller la qualité de
l'exécution et de s'assurer que les mesures de sécurité sont respectées.
Des contrôles réguliers peuvent être effectués pour vérifier la
conformité aux normes et aux réglementations en vigueur.
Il convient de noter que le processus de déconstruction peut être réalisé
manuellement ou à l'aide de machines et d'outils spécialisés, en fonction de
la complexité de la structure et des matériaux impliqués. La déconstruction
est une approche plus lente et plus minutieuse que la démolition
traditionnelle, mais elle offre un potentiel plus élevé de réutilisation des
matériaux et de réduction des déchets.
C. Méthodes de déconstruction et outils employés
Il existe différentes méthodes de déconstruction utilisées en fonction de la
nature de la structure à démanteler. Voici quelques-unes des techniques
couramment utilisées, ainsi que les outils correspondants :

➢ Méthode manuelle

Cette méthode utilise deux types de démolition tels que le dérasement et le


sapement.
• La méthode par dérasement
Elle est nécessaire pour restaurer une partie d’un immeuble ou diminuer sa
hauteur sans toucher les fondations. En effet, elle consiste à démolir en
premier lieu la partie haute d’une structure. Elle est considérée comme
la méthode de démolition la plus sure. De ce fait, le dérasement permet une
déconstruction rassurante pour les habitations de l’entourage.
Cette technique utilise un échafaudage lors de la démolition. Cela est
nécessaire pour protéger les habitants des alentours d’un écroulement de
gravats et de pierres.
• La méthode par sapement
Contrairement au dérasement, elle sert à démolir un ouvrage en
commençant par le bas. Elle consiste à effectuer plusieurs étapes : le
sapement des bases consiste à faire une saignée à la fondation. Une fois
les travaux de démolition démarrés, chaque partie détruite est remplacée
par des cales. Celles-ci seront généralement placées sous les parties
porteuses du bâtiment. L’étape suivante consiste à détruire toutes les cales
installées pour provoquer l’effondrement de l’immeuble. Les cales devront
être solides pour supporter la masse du bâtiment.

➢ Méthode mécanique : La déconstruction mécanique est une


méthode de démolition s’adressant généralement aux bâtiments et
immeubles. Elle permet la déconstruction pierre par pierre de
l’ouvrage. Plusieurs techniques sont alors envisageables pour mener
cette mission :
▪ DÉCONSTRUCTION PAR PELLE MÉCANIQUE À GRAND BRAS :Cette
méthode nécessite l’utilisation des engins mécaniques munis de
pinces à béton ou ferrailles, de pelle, de brise-roche (pour les
bétons très compacts). Cette méthodologie de
déconstruction consiste à grignoter de haut en bas le bâtiment.
Cette technique permet d’assurer la stabilité provisoire de
l’ouvrage. Elle nécessite cependant des conditions de sécurité
strictes. La déconstruction par pelle mécanique à grand bras
peut être assurée jusqu’à une hauteur limite selon la machine
utilisée. Passé un certain point, il est nécessaire d’envisager une
autre méthodologie de démolition mécanique.

▪ DÉCONSTRUCTION PAR ÉCRÊTAGE


L’écrêtage est une technique utilisée pour les déconstructions mécaniques
sur des bâtiments ou immeubles de grande hauteur auxquels les pelles
mécaniques à grand bras ne peuvent accéder. Elle est aussi utilisée pour
les bâtiments ancrés dans un environnement très contraignant (très proches
des autres bâtiments, présence de tiers en dessous, etc.). Cette technique
passe donc par l’installation d’une plateforme de travail au sommet de
l’ouvrage où des mini-engins de déconstruction sont hissés pour grignoter
l’ouvrage, étage par étage. Cette méthode permet également une
meilleure maîtrise des chutes de matériaux.
Il est possible d’utiliser des techniques de déconstruction par écrêtage en
première phase de chantier puis de faire intervenir une pelle mécanique à
grand bras en seconde phase.
DÉCONSTRUCTION PAR DES TECHNIQUES SPÉCIFIQUES : Il est possible, dans
certains cas, de déployer des solutions techniques personnalisées afin de
procéder à la déconstruction d’un ouvrage : ripages, sciages,
l’hydrodémolition. Il existe également la possibilité d’utiliser des méthodes
mixtes de démolition comme le semi foudroyage.
Le découpage thermique est une méthode de déconstruction qui utilise des
flammes ou des jets de chaleur pour couper les matériaux. Cette méthode
est plus précise et moins polluante que la démolition mécanique, mais elle est
également plus lente et plus coûteuse.
Le désassemblage manuel est une méthode de déconstruction qui consiste
à démonter le bâtiment à la main. Cette méthode est la plus lente et la plus
coûteuse, mais elle est également la plus respectueuse de l'environnement.
Elle est généralement utilisée pour les bâtiments historiques ou les bâtiments
qui contiennent des matériaux précieux.
Les facteurs qui influent sur le choix de la méthode de démolition
comprennent :
▪ La taille et la complexité du bâtiment
▪ La présence de matériaux dangereux ou toxiques
▪ Les considérations environnementales
▪ Le budget
Conclusion
L'évaluation structurale des ouvrages et la déconstruction sont des domaines
essentiels pour assurer la sécurité, la durabilité et la gestion efficace des
structures existantes. L’évaluation de la performance d’un ouvrage peut
s’avérer nécessaire au cours de sa vie pour diverses raisons, par exemple pour
prendre en compte une évolution de ses conditions d’exploitation ; juger de
son aptitude à supporter sans dommage les charges d’exploitations ;
apprécier sa capacité portante résiduelle en cas de désordres constatés et
conclure sur la nécessité ou non d’une intervention (réparation, démolition,
limitation de charge, etc.). Les évaluations de la performance ne
concernent donc pas que les ouvrages pathologiques, et une proportion
importante de celles-ci portent sur des ouvrages en bon état devant
supporter les charges d’exploitations. Il ne concerne que les méthodes
d'évaluation dites « courantes » par opposition aux méthodes dites «
avancées » qui font l'objet d'autres réflexions.
Compte tenu de la diversité des situations concernées, le présent document
se borne à exposer des principes généraux, au premier rang desquels la
sécurité des personnes. Il est destiné, avant tout, aux étudiants qui pourront
s'inspirer de ce document dans le cadre d'une évaluation structurale
particulière d'ouvrage en l'adaptant au cas considéré.

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