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Sommaire
4 À la racine du mal
5 3 propositions de Douglas
10 Financer la production
17 Finance des travaux publics
20 Circuit du crédit financier
22 Le dividende social à tous
27 Les taxes à la lumière du
Le système financier actuel nous rend tous serviteurs et esclaves
Crédit Social
de l’argent; ce système doit être corrigé pour que l’argent soit le ser- 32 Conclusion
viteur de la personne humaine. C’est ce qu’explique cette brochure.
économique
lement d’un petit fascicule de
Dieu dans le monde. Dans cette
« Une
96 pages, intitulé From Debt to
famille, personne ne doit souffrir
Prosperity (du Régime de dettes
par manque du nécessaire... Le
but d’un ordre social juste con- à la prospérité) qui lui a fait voir
la cause de la fameuse crise
lumière
siste à garantir à chacun, dans le
économique et le génial moyen
d’ailleurs, bien plus essentiel que les piastres ou l’idée d’héritage, ... en telle sorte que tout homme,
autres signes monétaires qui n’ont qu’une valeur en entrant dans le monde, puisse effectivement
représentative. jouir, en quelque façon, de la condition d’héritier
Puis, une économie strictement d’échange ne des générations précédentes.» (Humanisme Inté-
peut pas être une économie humaine, puisque plus gral, pp. 205-6)
de la moitié de la population n’a rien à échanger: Mais ne pourrait-on pas obtenir le même résultat
c’est le cas des enfants, des femmes et des filles par des hausses de salaires aux travailleurs?
à la maison, des invalides, des malades, des sans Non, mille fois non, puisque les hausses de salai-
¬emploi, des personnes âgées refusées par l’indus- res n’atteignent que les salariés et ne donnent rien
trie, des hommes valides remplacés par les machi- aux personnes qui ne le sont pas. De plus, les haus-
nes, etc. Une économie strictement d’échange, une ses de salaires entrent toutes dans les prix, ne cor-
économie de «rien pour rien» ne peut être aujourd’hui rigeant donc pas l’écart entre les prix et le pouvoir
qu’une économie barbare. Une telle économie sacri- d’achat.
fie la personne à des règlements ordonnés à l’argent,
au lieu de l’être à la personne. Un revenu individuel non lié à l’emploi — comme
le dividende social à tous — est une chose qui
Traitant de la répartition des biens dans un sys- s’impose de plus en plus, à mesure que s’accroît
tème économico-social qui serait ordonné selon la la productivité: plus de production avec moins de
priorité due à la personne, le philosophe thomiste bras. Avec une automation complète, comment les
Jacques Maritain arrive à des conclusions analogues: tenants de l’emploi comme condition du droit à un
«...C’est un axiome pour l’économie ‘bourgeoise’ revenu, comment feraient-ils pour distribuer la pro-
et la civilisation mercantile qu’on n’a rien pour rien; duction quand il n’y aurait plus d’employés? Sans en
axiome lié à la conception individualiste de la pro- être là, on est tout de même rendu à un point où les
priété. Nous pensons que dans un régime où la produits sortent plus abondants avec moins d’em-
conception de la propriété esquissée ci-dessus (avec ploi. La distribution de pouvoir d’achat doit refléter
sa fonction sociale) serait en vigueur, cet axiome ne cette situation.
pourrait pas subsister. Bien au contraire, la loi de Les hausses de salaires pour augmenter la
l’usus communis porterait à poser que, du moins et somme totale de pouvoir d’achat ne sont pas une
d’abord pour ce qui concerne les besoins premiers, solution conforme à la réalité, ni conforme à la jus-
matériels et spirituels, de l’être humain, il convient tice. Si le salaire est la récompense du travail, il
qu’on ait pour rien le plus de choses possible... devrait au contraire diminuer quand le travail dimi-
«Que la personne humaine soit ainsi servie dans nue. Ces hausses de salaires sont le vol de dividen-
ses nécessités primordiales, ce n’est après tout des qui devaient aller à tous.
que la première condition d’une économie qui ne Il y aurait beaucoup à écrire sur cette question
mérite pas le nom de barbare. Les principes d’une du dividende à tous, qui ahurit tant ceux qui n’ont
telle économie conduiraient à mieux saisir le sens jamais pris la peine de repenser des notions accep-
profond et les racines essentiellement humaines de tées sans examen. u
Conclusion
Nous allons clore ici cette étude sur un sys- VERS
tème financier sain et efficace. Non pas que le DEMAIN
sujet soit épuisé, mais nous croyons avoir mis
le lecteur — ou mieux l’étudiant — sur la voie
pour aborder à la lumière du Crédit Social à
peu près tous les problèmes économiques qui
peuvent se présenter, avec leurs incidences
sociales souvent considérables.
C E
AN
FI N
Les aborder à la lumière du Crédit Social,
cela veut dire en faisant table rase de toutes
les limitations purement financières.
Il n’y a pas de problèmes purement finan-
ciers avec le Crédit Social. Ni pour mettre en produire et offrir la richesse à la population.
œuvre les possibilités productives du pays. Ni On peut ajouter qu’un système financier reflé-
pour distribuer adéquatement les fruits de la tant le réel, comme le Crédit Social, permet-
production, en n’oubliant personne. trait à un pays de grande production de faire
Et cela, sans besoin de nationaliser aucune bénéficier de son abondance les pays dits de
entreprise; sans chercher utopiquement à éga- la faim.
liser les niveaux de vie; sans révolutionner les L’abolition des entraves purement finan-
méthodes établies de production et de mise cières ouvre les perspectives à des dévelop-
des produits sur le marché; sans supprimer pements enrichissants pour tous, enrichisse-
la récompense à ceux qui, par leurs activités ments d’ordre culturel comme d’ordre maté-
d’entrepreneurs, de producteurs ou de com- riel, mais incompatibles avec les tares du sys-
merçants, mettent en œuvre les moyens de tème financier actuel.