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Guillaume Calafat
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11. Louis Dermigny, « Escales, échelles et ports francs au Moyen Âge et aux Temps moder-
nes », in Les Grandes Escales. Troisième partie : période contemporaine et synthèses générales, « Recueils de
la société Jean Bodin pour l’histoire comparative des institutions », Bruxelles, Éditions de la
Librairie encyclopédique, 1974, vol. III, p. 213-664 (p. 552). Voir, sur cette diversité des ports
francs à l’époque moderne : Paul Masson, Ports francs d’autrefois, op. cit. (n. 1), p. 1-219 ; et récem-
ment Andrea Addobbati, « L’espace de la guerre et du commerce : réflexions sur le Port of Trade
polanyien à partir du cas de Livourne », Cahiers de la Méditerranée, vol. 85, 2012, p. 233-250 ; Corey
Tazzara, « Managing Free Trade in Early Modern Europe : Institutions, Information, and the
Free Port of Livorno », The Journal of Modern History, n° 86, 2014/3, p. 493-529.
12. Louis Dermigny, « Escales, échelles et ports francs », art. cit. (n. 11), p. 521-566.
13. Guillaume Garner (dir.), Die Ökonomie des Privilegs, Westeuropa xvie-xixe Jahrhundert,
Francfort, Vittorio Klostermann, 2016. Cette publication s’inscrit dans le cadre du programme
ANR « Privilèges » dirigé par Dominique Margairaz, dont la synthèse est en cours de rédaction.
14. Sur le concept de « Port Jews », qui a donné lieu à une floraison d’études, voir : Lois
C. Dubin, The Port Jews of Habsburg Trieste. Absolutist Politics and Enlightenment Culture, Stanford,
Stanford University Press, 1999 ; David Sorkin, « The Port Jew: Notes toward a Social Type »,
Journal of Jewish Studies, vol. 50, 1999/1, p. 87-97 ; David Cesarani, « Port Jews: Concepts, Cases
and Questions », in David Cesarani (dir.), Port Jews. Jewish Communities in Cosmopolitan Maritime
Trading Centres, 1550-1950, Londres, Frank Cass, 2002, p. 1-11 ; Lois C. Dubin, « Researching
Port Jews and Port Jewries: Trieste and Beyond », in Ibidem, p. 47-58 ; David Cesarani et Gemma
Romain (dir.), Jews and Port Cities 1590-1990: Commerce, Community and Cosmopolitanism, Londres,
Vallentine Mitchell, 2006 ; Francesca Bregoli, Mediterranean Enlightenment. Livornese Jews, Tuscan
Culture and Eighteenth-Century Reform, Stanford, Stanford University Press, 2014, p. 217-218. Sur
l’extension du concept du judaïsme portuaire en lien avec les communautés sépharades installées
dans les ports de l’Empire ottoman (tels İzmir, Alep, Salonique ou Tunis) voir Francesca Trivellato,
« The Port Jews of Livorno and their Global Networks of Trade in the Early Modern Period »,
Jewish Culture and History, vol. 7, 2004/1-2, p. 31-48 ; Matthias B. Lehmann, « A Livornese “Port
Jew” and the Sephardim of the Ottoman Empire », Jewish Social Studies, vol. 11, 2005/2, p. 51-76.
Pour une analyse comparative de l’émancipation, voir Pierre Birnbaum et Ira Katznelson (dir.),
Paths for Emanicipation. Jews, States and Citizenship, Princeton, Princeton University Press, 1995 ; et
récemment Pierre Birnbaum, « Est-il des moyens de rendre les Juifs plus utiles et plus heureux ? » Le concours
de l’Académie de Metz (1787), Paris, Le Seuil, 2017.
15. Jacques Savary des Bruslons, Dictionnaire universel de commerce, op. cit. (n. 6), t. 2, col. 447-448.
16. Ibidem, col. 447 : « Les Juifs ont la réputation d’être très habiles dans le commerce ; mais
aussi ils sont soupçonnez de ne le pas faire avec toute la probité & la fidélité possible. Quoiqu’il en
soit de ce reproche, il est certain que les Nations même qui sont le plus prevenuës contre les Juifs,
non seulement les souffrent parmi elles, mais semblent même se piquer d’en apprendre les secrets
du négoce, & d’en partager avec eux les profits ».
20. Sur l’activité de Maggino à Rome, voir Dora Liscia Bemporad, Maggino di Gabriello hebreo
venetiano : i Dialoghi sopra l’utili sue inventioni circa la seta [1588], Florence, Edifir, 2010 ; Cecil Roth,
The Jews in the Renaissance, Philadelphie, Jewish Publication Society of America, 1959, p. 238-
239 ; Attilio Milano, Il ghetto di Roma : illustrazioni storiche, Rome, Stadezini, 1964, p. 81-82 ; Daniel
Jütte, « Handel, Wissenstransfer und Netzwerk. Eine Fallstudie zu Grenzen und Möglichkeiten
unternehmerischen Handelns unter Juden zwischen Reich, Italien und Levante um 1600 »,
Vierteljahrschrift für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte, vol. 95, 2008/3, p. 263-290.
21. ASF, Auditore poi Segretario delle Riformagioni, 18, n° 661, « de dì 30 di luglio 1591 Privilegi
di Mercanti Levantini & Ponentini Hebrei & Turchi », 14 juillet 1591 ; cité par Lucia Frattarelli
Fischer, Vivere fuori dal ghetto : ebrei a Pisa e Livorno, secoli 16.-18., Turin, Silvio Zamorani, 2008, p. 42.
Sur les négociations de Maggino di Gabriello en Toscane, voir Renzo Toaff, La nazione ebrea a
Livorno e a Pisa (1591-1700), Florence, Olschki, 1990, p. 42-49.
22. ASF, Pratica Segreta, 189, « Repertorium Libri IV Privilegiorum Serenissimi Ferdinandi
Magni Ducis Etruriae… », fos 115 sq.
23. Ibidem, n° 208, fos 196v-200v.
24. « Privilegi che SAS concede a diverse nazioni abitanti in Livorno », in Lorenzo Cantini,
Legislazione toscana raccolta e illustrata dal dottor Lorenzo Cantini, socio di varie Accademie, Florence,
1800-1808, vol. 14, p. 10 : « mercanti di qualsivoglia Nazione, Levantini, Ponentini, Spagnoli,
Portoghesi, Greci, Tedeschi e Italiani, Hebrei, Turchi, Armeni, Persiani ». On en trouve une
version imprimée dans : Collezione degl’Ordini Municipali di Livorno e statuti di mercanzia di Firenze,
Bologne, 1980 [édition originale : Livourne, 1798], p. 237-256.
vécu en apparence, comme des Chrétiens »25. Sont tour à tour assu-
rés, pour une durée de vingt-cinq ans, l’annulation des dettes (jusqu’à
cinq cents scudi) et celle de certaines condamnations si elles avaient eu
lieu hors de Toscane (y compris l’apostasie), l’assurance d’une admi-
nistration juridique impartiale, des facilités de crédit et d’importantes
exemptions fiscales (notamment de gabelles), le libre transfert des
livres en caractère hébraïque, le respect des jours fériés juifs, un crédit
de 100 000 scudi pour faciliter l’installation et les initiatives commer-
ciales, l’interdiction des baptêmes forcés des enfants juifs, la possibilité
de construire une synagogue à Pise et à Livourne et celle d’y établir
un cimetière26. À la différence des Juifs de Florence, de Rome ou de
Venise, ceux de Pise et de Livourne ne vivaient pas dans un ghetto et
n’étaient pas contraints de porter un signe distinctif27.
Les effets de cette loi Livornina – ou plus exactement des Livornine si
l’on inclut les privilèges de 1591 et de 1592 – sur la croissance démo-
graphique livournaise sont attestés : c’est à partir des années 1590
que l’on peut en effet observer une véritable expansion démo-
graphique dans le port toscan. Les sources sont certes lacunaires
à ce sujet, mais on estime que les Juifs, sujets du grand-duc, repré-
sentent environ 10 % de la population totale de la ville tout au long
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25. Ibidem, p. 12. La Livornina faisait de la Toscane maritime un havre pour les « mar-
ranes » au moment d’une violente rigidification de l’Inquisition portugaise, devenue une véri-
table « machine of systematic surveillance and repression » (Jonathan I. Israel, Diasporas within a
Diaspora, op. cit. (n. 17), p. 42).
26. Collezione degl’Ordini Municipali di Livorno, op. cit. (n. 24), p. 247, chap. XX : « Vi conce-
diamo, che possiate tenere in detta Città di Pisa, e Terra di Livorno, una Sinagoga per luogo,
nella quale possiate usare tutte le vostre cerimonie, precetti, et ordini Ebraici, et osservare in essa,
et fuori tutti i riti, nelle quali non vogliamo, che alcuno sia ardito farvi alcuno insulto, oltraggio, o
violenza sotto pena della disgrazia nostra ».
27. La bibliographie est ample sur la Livornina et, plus généralement, sur l’histoire des commu-
nautés juives de Pise et de Livourne. Voir, entre autres : Attilio Milano, Storia degli ebrei in Italia,
Turin, Einaudi, 1963, p. 286-419 ; Attilio Milano, « La costituzione “Livornina” del 1593 »,
Rassegna mensile di Israel, vol. 34, 1968, p. 394-410 ; Bernard Dov Cooperman, « Trade and
Settlement: The Establishment and Early Development of the Jewish Communities in Leghorn
and Pisa (1591-1626) », thèse de doctorat soutenue en 1976 à l’université d’Harvard ; Lucia
Frattarelli Fischer, « Proprietà ed insediamenti ebraici a Livorno dalla fine del ‘500 alla seconda
metà del ‘700 », Quaderni storici, vol. 54, 1983/3, p. 879-896 ; Michele Cassandro, Aspetti della storia
economica e sociale degli Ebrei di Livorno nel Seicento, Milan, Giuffrè, 1983 ; Lucia Frattarelli Fischer
et Paolo Castignoli (éd.), Bandi per il popolamento di Livorno, 1590-1603, Livourne, Cooperativa
Risorgimento, 1988 ; Renzo Toaff, La nazione ebrea, op. cit. (n. 21), p. 41-51 et 419-435 ; Jean-Pierre
Filippini, Il porto di Livorno e la Toscana, 1676-1814, Naples, Edizioni scientifiche italiane, 1998,
vol. 1, p. 115-116 ; Francesca Trivellato, Corail contre diamants, op. cit. (n. 17), p. 101-139 ; Francesca
Bregoli, Mediterranean Enlightenment, op. cit. (n. 14) ; Corey Tazzara, The Free Port of Livorno and the
Transformation of the Mediterranean World, Oxford, Oxford University Press, 2017, p. 21-40. Pour une
riche synthèse sur la Livornina : Lucia Frattarelli Fischer, Vivere fuori dal ghetto, op. cit. (n. 21), p. 36-68.
28. Lucia Frattarelli Fischer, « Jews in Tuscany in the Modern Age », in Guömundur
Hálfdánarson (dir.), Racial Discrimination and Ethnicity in European History, Pise, PLUS, 2003, p. 49-63
(p. 56) ; Francesca Trivellato, Corail contre diamants, op. cit. (n. 17), p. 84-86 ; Lucia Frattarelli Fischer
33. « Privilegi che SAS concede a diverse nazioni abitanti in Livorno », dans Lorenzo
Cantini, Legislazione toscana, op. cit. (n. 24), vol. 14, p. 21 : « Con la disposizione contenuta in questo
capitolo, si permette in Livorno la tolleranza delle religioni, e il libero esercizio di qualunque culto.
Volendo richiamare in quella terra, oggi ragguardevole città, una numerosa popolazione d’indi-
vidui d’ogni nazione, era senza dubbio necessaria la tolleranza, acciò non dovesse la diversità
della religione essere d’impedimento ad alcuno di stabilirvi la sua dimora. Non può il Granduca
Ferdinando essere accusato di avere avuto poco attaccamento alla Santa Cattolica Religione, poi-
ché è da notarsi, che egli non approvò, ma solamente tollerò in Livorno l’esercizio delle Religioni
diverse dalla Cattolica, e ciò ad oggetto di procurare la pubblica utilità. Anche i teologi fanno una
grande differenza fra l’approvare e il tollerare più religioni contrarie alla cattolica ».
34. Giovanni Botero, Della ragion di Stato, Venise, 1589, vol. I, 1 ; cité par Michel Senellart,
Machiavélisme et raison d’État, Paris, Puf, 1989, p. 57. Voir notamment : Michael Stolleis, Staat und
Staatsräson in der frühen Neuzeit, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1990 ; « Miroirs de la raison
d’État », Cahiers du Centre de Recherches Historiques, n° 20, 1998 ; Romain Descendre, L’État du monde :
Giovanni Botero entre raison d’état et géopolitique, Genève, Droz, 2009. Sur l’évolution de la pensée éco-
nomique européenne en lien avec un changement des attitudes à l’égard des marchands juifs, voir
en particulier : Derek J. Penslar, Shylock’s Children: Economics and Jewish Identity, Berkeley, University
of California Press, 2001 ; Jonathan Karp, The Politics of Jewish Commerce: Economic Ideology and
Emancipation in Europe, 1638-1848, Cambridge, Cambridge University Press, 2008.
35. Scipione Ammirato, Discours politiques et militaires sur Cornelio Tacite, Lyon, 1628, p. 338-
339 ; cité par Laurie Catteeuw, Censures et raisons d’État. Une histoire de la modernité politique (xvie-
xviie siècle), Paris, Albin Michel, 2013, p. 184-185.
36. Giacomo Todeschini voit dans la poche de « liberté » pisano-livournaise et la ségrégation
des juifs dans les ghettos de Florence et de Sienne une même entreprise politico-économique de
subordination. Il parle pour cela d’un « ghetto économique » : Giacomo Todeschini, La banca e il
ghetto : una storia italiana (secoli xiv-xvi), Rome-Bari, Laterza, 2016, p. 193-194.
37. Voir à ce sujet les avertissements utiles de Jean-Frédéric Schaub, « La notion d’État
moderne est-elle utile ? Remarques sur les blocages de la démarche comparatiste en histoire »,
Cahiers du monde russe, vol. 46, 2005/1, p. 51-64 (p. 59).
38. Michel Senellart, « La raison d’État antimachiavélienne. Essai de problématisation », in
Christian Lazzeri et Dominique Reynié (dir.), La raison d’État : politique et rationalité, Paris, Puf, 1992,
p. 15-42 (p. 39).
39. Michel Senellart, Machiavélisme et raison d’État, op. cit. (n. 34), p. 71-83 ; Romain Descendre,
« Raison d’État, puissance et économie. Le mercantilisme de Giovanni Botero », Revue de métaphy-
sique et de morale, n° 39, 2003, p. 311-321 (p. 312-317).
40. Romain Descendre, « Raison d’État, puissance et économie », art. cit. (n. 39), p. 314-315.
41. « Privilegi che SAS concede a diverse nazioni abitanti in Livorno », in Lorenzo Cantini,
Legislazione toscana, op. cit. (n. 24), vol. 14, art. 6, p. 12.
42. Romain Descendre, « Raison d’État, puissance et économie », art. cit. (n. 39), p. 315 ;
Romain Descendre, L’État du monde, op. cit. (n. 34). Un processus de « territorialisation » qu’il convient
de mettre en perspective avec l’effort de centralisation administrative toscan au xvie siècle : Elena
Fasano Guarini, « Potere centrale e comunità soggette nel Granducato di Cosimo I », Rivista storica
italiana, LXXXIX, 1977, p. 490-538 ; Luca Mannori, Il sovrano tutore. Pluralismo istituzionale e accentra-
mento amminis- trativo nel principato dei Medici (sec. xvi-xviii), Milan, Giuffrè, 1994 ; Luca Mannori, « La
città e il principe. L’equilibrio territoriale dello Stato mediceo », in Giuliano Pinto et Lorenzo Tanzini
(dir.), Poteri centrali e autonomie nella Toscana medievale e moderna, Florence, Olschki, 2012, p. 161-181.
43. Sur ce lien ténu entre utilitas publica et « mercantilisme », voir : Michel Senellart,
Machiavélisme et raison d’État, op. cit. (n. 34), p. 67-83.
44. Lucia Frattarelli Fischer, Vivere fuori dal ghetto, op. cit. (n. 21), p. 42.
45. Viorel Panaite a montré combien le principe « d’utilité publique » (maṣlaḥa) devait guider
les opinions des jurisconsultes musulmans : la paix doit être « profitable » à la « foi et à l’État »
(dīn ü devlet) une opinion que l’on pourrait rapprocher, par analogie, de la « raison d’État » ou
tout du moins du ius imperfectum, invoqué parfois pour justifier les Capitulations accordées par le
sultan ottoman (Viorel Panaite, The Ottoman Law of War and Peace: the Ottoman Empire and Tribute
Payers, Boulder, East European Monographs, 2000, p. 132). Sur le ius imperfectum et son élabo-
ration chez les théoriciens du ius gentium, voir : Georg Cavallar, The Rights of Strangers: Theories of
International Hospitality, the Global Community and Political Justice since Vitoria, Aldershot, Ashgate, 2002
(chez Grotius, p. 134 ; Suárez et Gentili, p. 156-162 ; chez Pufendorf, p. 201-208) ; voir aussi :
Roberto Zaugg, Stranieri di antico regime : mercanti, giudici e consoli nella Napoli del Settecento, Rome,
Viella, 2011, p. 63-64.
46. The National Archives (Kew Gardens), State Papers, 98 « Tuscany », vol. 1, fos 91-99v.
47. Ibidem, fos 42-43.
48. Daniel Jütte, « Abramo Colorni, jüdischer Hofalchemist Herzog Fridrichs I,
und die hebräische Handelskompanie des Maggino Gabrielli in Württemberg am Ende
des 16. Jahrhunderts. Ein biographischer und methodologischer Beitrag zur jüdischen
Wissenschaftsgeschichte », Aschkenas, vol. 15, 2007/2, p. 435-498 ; Lucia Frattarelli Fischer, Vivere
fuori dal ghetto, op. cit. (n. 21), p. 56-58.
49. Lucia Frattarelli Fischer, Vivere fuori dal ghetto, op. cit. (n. 21), p. 52-56 ; Marcella Aglietti,
I governatori di Livorno, op. cit. (n. 3), p. 38.
50. ASF, Pratica Segreta, 189, n° 208, f° 196v ; voir Lucia Frattarelli Fischer, Vivere fuori dal
ghetto, op. cit. (n. 21), p. 53.
51. ASF, Auditore poi Segretario delle Riformagioni, 210, « Regolamenti giurisdizionali relativi al
porto di Livorno », f° 71 : « Il Gran Cosimo Secondo, che sia in Cielo, considerato la mala ripu-
tazione che davano li ebrei habitando la strada Ferdinanda à quel luogo, comando’ all’Ill.mo
Signore Lorenzo Usimbardi, che scrivesse à Livorno à chi occorreva che comandassi alli ebrei,
che sgombrassino la strada Ferdinanda, et andassino ad habitare alle loro stanze assegnateli per
ghetto, il quale ordine ando’ sotto le panche; da poi la medesima Altezza l’anno 1620 di suo moto
proprio ordino’ quanto appresso ».
52. ASF, Auditore poi Segretario delle Riformagioni, 210, fos 69-71, 86-89, 92. Sur les règlements et
les provisions concernant la « nation juive » de Livourne aux xviie et xviiie siècles, voir en parti-
culier : Collezione degl’Ordini Municipali di Livorno, op. cit. (n. 24), « Regolamenti Ebraici », p. 301-336.
53. Andrea Addobbati, Commercio, rischio, guerra, op. cit. (n. 1), p. 24.
54. Renzo Toaff, La nazione ebrea, op. cit. (n. 21), p. 137.
Les lois Livornine de Ferdinand Ier n’étaient pas une initiative isolée :
elles s’inscrivaient bien plutôt dans un contexte, qualifié par Jonathan
55. ASF, Miscellanea Medica, 23, fasc. 11, 7 mai 1602 : « Non è nuovo che li Principi chris-
tiani non solo tollerino ne’ loro Stati li Giudei, ma ancora concedino a essi alcuni salvocondotti et
securità […]. S.A. nelle gratie immunità, et sicurtà concesse sino sotto dì primo di Luglio 1591 alli
Mercanti di qualsivoglia Natione, et nominatamente alli hebrei per frequentare a benefitio publico,
il Porto et scala di Livorno et la Città di Pisa, per termine di anni 25, esplica et vuole che per detto
tempo non si possa esercitar alcuna inquisitione contro di loro […] ; et come sa V.S. li salvocodotti et
concessioni del Principe sono inviolabili, et se qualsivoglia le impedisse, o, disturbasse verrebbe gasti-
gato […] come peccato di Lesa Maestà […] ; dovrebbe osservarsi come contratto guarantigiato per
dignità del Principe » ; transcrite par Renzo Toaff, La nazione ebrea, op. cit. (n. 21), p. 436-437 (p. 436).
56. Un point soulevé par Samuel Fettah, « Livourne : cité du Prince, cité marchande
(xvie-xixe siècle) », in Jean Boutier, Sandro Landi et Olivier Rouchon (dir.), Florence et la Toscane,
xive-xixe siècles. Les dynamiques d’un État italien, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2004,
p. 179-195 (p. 183-184). Voir désormais : Samuel Fettah, Les limites de la cité : espace, pouvoir et société
à Livourne au temps du port franc (xviie-xixe siècle), Rome, École française de Rome, 2017.
57. Jonathan Israel, European Jewry in the Age of Mercantilism, 1550-1750, Portland, Littman
Library of Jewish Civilization, 1998, p. 35-52 (p. 46 pour l’expression « philosemitic mercanti-
lism »). Pour une discussion sur les liens entre philosémitisme et républicanisme au xviie siècle :
Adam Sutcliffe, « The Philosemitic Moment ? Judaism and Republicanism in Seventeenth-
Century European Thought », in Jonathan Karp et Adam Sutcliffe (dir.), Philosemitism in History,
Cambridge, Cambridge University Press, 2011, p. 67-89.
58. Moses Lattes, « Documents et notices sur l’histoire politique et littéraire des Juifs en
Italie », Revue des études juives, vol. 5, 1882, p. 219-237 (p. 223-228): « d’essa stirpe cosi Italiani,
Todeschi, Spagnuoli, Portoghesi, di Levante, Barbaria, di Soria » ; Jacques Decourcelle, La condi-
tion des Juifs de Nice aux xviie et xviiie siècles, Paris, Puf, 1923 ; Haim Beinart, « La venuta degli ebrei
nel Ducato di Savoia e il privilegio del 1572 » [en hébreu, avec un appendice en italien], in Daniel
Carpi, Attilio Milano et Alexander Rofé (dir.), Scritti in memoria di Leone Carpi : saggi sull’ebraismo
italiano, Milan-Jérusalem, Fondazione Sally Mayer, 1967, p. 72-118 ; Salvatore Foà, La politica eco-
nomica della Casa Savoia verso gli ebrei dal sec. 16. fino alla Rivoluzione francese : il portofranco di Villafranca
(Nizza), Rome, La rassegna mensile di Israel, 1962 ; Benjamin Ravid, « A Tale of Three Cities
and their Raison d’État: Ancona, Venice, Livorno, and the Competition for Jewish Merchants in
the Sixteenth Century », Mediterranean Historical Review, vol. 6, 1991/2, p. 138-162 (p. 145-146).
59. Cette proximité a été plus particulièrement soulevée par Salvatore Foà, La politica eco-
nomica, op. cit. (n. 58), p. 21.
(article 32). Enfin, comme dans l’édit toscan de 1593, les privilèges
étaient prévus pour une durée de vingt-cinq ans (article 34)60.
Emmanuel-Philibert cherchait avec cet édit à relancer une éco-
nomie piémontaise mise à mal par les occupations françaises et espa-
gnoles durant les guerres d’Italie. Comme le « Privileggio » l’indique,
sa promulgation avait été préparée par les suppliques de deux mar-
chands juifs d’Alessandria, Vitale Sacerdote et son fils Simone, bons
connaisseurs des places marchandes méditerranéennes, et dont
l’intermédiation dans l’élaboration des privilèges de 1572 – comme
celle de Maggino di Gabriello avec Ferdinand Ier – s’était avérée
décisive61. Leurs demandes s’inspiraient explicitement de plusieurs
précédents, notamment de la politique menée sous les pontificats
de Paul III (1534-1549) et Jules III (1550-1555) invitant, au milieu
du xvie siècle, les « nouveaux chrétiens » portugais, les novos cristãos,
à s’établir dans le port d’Ancône pour y encourager les relations
commerciales avec le Levant62. Aussi, le premier article des privilèges
savoyards cite-t-il, comme une preuve de la licéité de la démarche
du duc, le bref de Jules III de 1552-1553 adressé à « l’université des
Juifs portugais » (universitas hebreorum lusitanorum seu portugallensium) qui
garantit aux Juifs ponantins – et aux marranes – les mêmes privi-
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Les voyageurs sont frappés par ses riches palais, par l’afflux de mar-
chandises et de navires, de même que par les Juifs, les Ragusains et les
quelques « Turcs » qu’on peut y trouver et qui donnent au port des
Marches un air de Levant65.
La mention des brefs pontificaux dans les privilèges savoyards
de 1572 visait surtout à légitimer la démarche du prince de Savoie.
Elle ne promettait cependant pas une garantie de stabilité ou de
sécurité. En effet, durant le pontificat de Paul IV (1555-1559), qui
marqua une véritable rupture avec les politiques de relative tolé-
rance de ses prédécesseurs, les « marranes » furent persécutés et
les privilèges octroyés aux « Portugais » révoqués. En 1556, vingt-
cinq « nouveaux chrétiens » judaïsants furent exécutés à Ancône,
et la plupart de leurs coreligionnaires, contraints à l’exil, choisirent
de s’établir à Pesaro, Ferrare ou dans l’Empire ottoman66. Outre
l’exemple de la politique pontificale de Paul III et Jules III, les pri-
vilèges d’Emmanuel-Philibert évoquaient deux autres précédents ita-
liens : les lettres patentes du duc de Ferrare du 24 septembre 1559
(qui reprenaient celles de 1550 adressées à la « nation espagnole et
portugaise »), et celles de Côme Ier de Médicis du 26 juin 155167. On
retrouve dans ces édits cette convergence d’intérêts entre un prince,
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de Luca Andreoni, « “Una nazione in commercio” : gli ebrei di Ancona (secc. XVII-XVIII) »,
thèse de doctorat soutenue en 2013 à la Scuola Superiore di Studi Storici di San Marino ; Luca
Andreoni, « Questione di fiducia. Stime dei patrimoni, commercio ed ebrei nello Stato della
Chiesa (secoli xvii-xviii) », in Marina Romani (dir.), Storia economica e storia degli ebrei. Istituzioni,
capitale sociale e stereotipi (secc. xv-xviii), Milan, FrancoAngeli, 2016, p. 125-154.
65. Alberto Caracciolo, Le port franc d’Ancône : croissance et impasse d’un milieu marchand au
xviiie siècle, Paris, Sevpen, 1965, p. 14 ; Jean Delumeau, Vie économique et sociale de Rome dans la
deuxième moitié du xvie siècle, Paris, De Boccard, 1957, vol. 1, p. 385-386 ; Géraud Poumarède, Pour
en finir avec la Croisade, op. cit. (n. 62), p. 349-350.
66. Renata Segre, « Nuovi documenti sui marrani d’Ancona (1555-1559) », Michael, vol. 9
(1985), p. 130-223 ; Géraud Poumarède, Pour en finir avec la Croisade, op. cit. (n. 62), p. 344.
67. Moses Lattes, « Documents et notices », art. cit. (n. 58), p. 232 : « havendoci fatto veder let-
tere patenti di li sommi Pontifici Paulo Terzo, dato ali sei di Febraro mille cinque cento cinquantatre.
Et altri del Signor Duca di Ferrara sotto li vintiquattro di Settembre 1559. Ratificando tutto quello che
haverano fatto et concesso li suoi predecessori, et tutto quello che haverano fatto et concesso li suoi
predecessori, et altri del Signor Duca di Fiorenza, sotto li XXVI di Giugno 1551 , disponenti in simil
materia […] ». Voir, sur Ferrare, Renata Segre, « Sephardic Settlements », art. cit. (n. 62), p. 125-126.
68. Renata Segre, « Nuovi documenti sui marrani », art. cit. (n. 66), p. 132 ; Renzo Toaff, La
nazione ebrea, op. cit. (n. 21), p. 36-37 ; Stefanie B. Siegmund, The Medici State and the Ghetto of Florence : the
Construction of an Early Modern Jewish Community, Stanford, Stanford University Press, 2006, p. 104-113.
69. Renzo Toaff, La nazione ebrea, op. cit. (n. 21), p. 36 ; Benjamin Ravid, « A Tale of Three
Cities », art. cit. (n. 58), p. 144 ; Renata Segre, « Sephardic Settlements », art. cit. (n. 62), p. 128.
Sur le contexte plus général d’admission des Juifs levantins dans les États italiens du xvie siècle,
voir : Bernard Dov Cooperman, « Venetian Policy Towards Levantine Jews in Its Broader Italian
Context », in Gaetano Cozzi (dir.), Gli Ebrei e Venezia, op. cit. (n. 64), p. 65-84.
70. Lucia Frattarelli Fischer, Vivere fuori dal ghetto, op. cit. (n. 21), p. 15-36 ; James W. Nelson
Novoa, « I procuratori dei cristiani nuovi a Roma e i retroscena dei privilegi di Cosimo de Medici di
1549 », Cuadernos de Estudios Sefarditas, nos 10-11, 2011, p. 281-296.
71. Stefanie B. Siegmund, The Medici State and the Ghetto, op. cit. (n. 68), p. 113-120.
72. Renzo Toaff, La nazione ebrea, op. cit. (n. 21), p. 39 ; Renata Segre, « Sephardic
Settlements », art. cit. (n. 62), p. 128. Sur la construction du ghetto de Florence : Stefanie
B. Siegmund, The Medici State and the Ghetto, op. cit. (n. 68), p. 171-222.
73. Renzo Toaff, La nazione ebrea, op. cit. (n. 21), p. 30-33.
74. Lucia Frattarelli Fischer, Vivere fuori dal ghetto, op. cit. (n. 21), p. 20-30.
75. Benjamin Ravid, « A Tale of Three Cities », art. cit. (n. 58), p. 139 ; Benjamin Ravid,
Economics and Toleration in Seventeenth-Century Venice: the Background and Context of the Discorso of Simone
Luzzatto, Jérusalem, American Academy for Jewish Research, 1978, p. 96-98 ; Benjamin Ravid,
« “How Profitable the Nation of the Jewes Are”: The Humble Addresses of Menasseh ben Israel
and the Discorso of Simone Luzzatto », in Jehuda Rainharz et Daniel Swetchinski (dir.), Mystics,
Philosophers, and Politicians: Essays in Jewish Intellectual History in Honor of Alexander Altmann, Durham,
Duke University Press, 1982, p. 159-180. Sur la façon dont Luzzatto renverse un certain nombre
de stéréotypes antijuifs, voir Francesca Trivellato, The Promise and Peril of Credit: What a Forgotten
Legend about Jews and Finance Tells us About the Making of Europe’s Commercial Society, Princeton,
Princeton University Press, à paraître, chap. 4.
76. Sur la longue durée de ces rivalités adriatiques anconito-vénitiennes, voir : Ugo Tucci,
« Venezia, Ancona e i problemi della navigazione adriatica nel ’500 », in Mercati, mercanti, denaro
nelle Marche (secoli xiv-xix), Ancone, Deputazione di storia patria per le Marche, 1989, p. 147-
170 ; Alberto Caracciolo, Le port franc d’Ancône, op. cit. (n. 65), p. 13-48 ; Géraud Poumarède, Pour en
finir avec la Croisade, op. cit. (n. 62), p. 350-368.
77. Benjamin Arbel, Trading Nations: Jews and Venetians in the early modern Eastern Mediterranean,
Leyde, Brill, 1995, p. 74-76 et 87-94 ; Benjamin Ravid, « A Tale of Three Cities », art. cit. (n. 58),
p. 148-155 ; Benjamin Ravid, « The First Charter of the Jewish Merchants of Venice, 1589 »,
Association of Jewish Studies Review, vol. 1 (1976), p. 187-222 ; Brian Pullan, The Jews of Europe and
the Inquisition of Venice, 1550-1670, Oxford, Blackwell, 1983 ; Robert C. Davis et Benjamin Ravid
(dir.), The Jews of Early Modern Venice, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 2001.
78. Benjamin Arbel, Trading Nations, op. cit. (n. 77), p. 75-76.
79. Géraud Poumarède, Pour en finir avec la Croisade, op. cit. (n. 62), p. 359. Sur la politique
du Saint-Siège à l’égard des Juifs durant cette période : Kenneth R. Stow, Catholic Thought and
Papal Jewry Policy, 1555-1593, New York, Jewish theological seminary of America, 1977 ;
Kenneth R. Stow, Taxation, Community and State: the Jews and the Fiscal Foundation of the Early-Modern
Papal State, Stuttgart, A. Hiersemann, 1982.
80. Géraud Poumarède, Pour en finir avec la Croisade, op. cit. (n. 62), p. 349.
81. Benjamin Ravid, « An Autobiographical Memorandum by Daniel Rodriga, inventore of
the scala of Spalato », in Ariel Toaff et Simon Schwarzfuchs (dir.), The Mediterranean and the Jews.
Banking, Finance and International Trade, xvi-xviii centuries, Jérusalem, Bar-Ilan university press, 1989,
p. 189-213.
82. Sergio Anselmi, « Venezia, Ragusa, Ancona tra Cinque e Seicento », Atti e memorie della
deputazione di storia patria per le Marche, vol. 8 (1968-1970), p. 41-108 ; Jean Delumeau, « Un ponte
fra Oriente e Occidente : Ancona nel Cinquecento », Quaderni Storici, vol. 13 (1979), p. 26-47. Et
désormais la thèse de Benedetto Ligorio, « Le reti economiche e sociali degli ebrei nella repub-
blica di Ragusa e la diaspora commerciale sefardita 1546-1667 », thèse de doctorat soutenue
en 2017 à l’université de Rome-La Sapienza.
83. Bullarum diplomatum et privilegiorum sanctorum romanorum pontificum, Turin, 1865, « Tomus X –
Clemens VIII », « Ex apostolicae servitutis », p. 104-108 (p. 106, § 6) : Cuius quidem prohibitionis si
quis transgressor et violator extiterit, ita ut merces quascumque prius quidem ad portus Adriatici maris extra dic-
tionem nostram constitutos allatas et exoneratas, deinceps Anconam, vel ad alia Status nostri loca terra aut mari
comportare praesumat, volumus, ut quasi cuiusdam mulctae nomine, ultra solita et vetera vectigalia, novum etiam
solvere teneatur, duodecim nimirum pro centenario eius pretii, quo res ipsae aestimatae erunt. Voir sur cette bulle :
Benjamin Ravid, « A Tale of Three Cities », art. cit. (n. 58), p. 158 ; Géraud Poumarède, Pour
en finir avec la Croisade, op. cit. (n. 62), p. 360. Une version italienne de la bulle se trouve dans :
Giuliano Saracini, Notitie historiche della città d’Ancona già termine dell’Antico Regno d’Italia con diversi avve-
nimenti nella Marca Anconitana, & in detto Regno accaduti, Rome, 1675, p. 379-383.
84. Le Collège vénitien explique en effet au nonce Graziani, lors de son audience du 13 août
1596 : « Che queste cose non si facevano com’io m’ero doluto a fin di sucare il traffico d’Ancona,
non essendo in loro tal intentione, et amando le cose di S.Stà come le lor proprie, mà che se ben
in Ancona s’instituivano ordini nuovi in pregiuditio di questo Dominio come pochi giorni sono
s’era pubblicato che le mercantie condotte da Venetia paghino in Ancona dodici per cento, con
che pareva bene che si volesse sucare il traffico di Venetia, et prohibir con questa gravezza, che
non levassero mercantie da questa Città, di che però essi non volevano dolersi perche a casa sua
ogn’uno era padrone, et poteva quello che li piaceva » (ASV, Archivum Arcis, Arm. I-XVIII, 6320,
f° 20v).
85. Bullarum, op. cit. (n. 83), Turin, 1865, « Tomus X – Clemens VIII », p. 105, § 4.
86. Ibidem, p. 105, § 5.
87. Ibidem, p. 107, § 11.
88. BASR, Statuti, Ancona, 644/4 : Privilegi concessi da diversi sommi pontefici all’Università
degl’Ebrei, Turchi, Greci, ed altri Mercanti Levantini nella Città di Ancona, Confermati dalla Santita di Nostro
Signore Papa Clemente X, con suo special Chrirografo, con espresso precetto à qualsivoglia giudici, e governatori
dello Stato Ecclesiastico di osservarli, e farli osservare, Rome, 1738, p. 4.
89. Paolo Prodi, Il sovrano pontefice. Un corpo e due anime : la monarchia papale nella prima età moderna,
Bologne, Il Mulino, 1982, p. 43-79.
90. BASR, Statuti, Ancona, 644/4 : Privilegi concessi da diversi sommi pontefici all’Università
degl’Ebrei, op. cit. (n. 88), p. 7 : « Noi dunque avendo per inseriti, ed espressi nelle presenti, ciascuna
delle lettere predette, e li tenori di quelle : considerando che il commercio loro giova non poco
97. Salvatore Foà, La politica economica, op. cit. (n. 58), p. 20 ; Renata Segre, « Sephardic
Settlements », art. cit. (n. 62), p. 129-130.
98. Renata Segre, « Sephardic Settlements », art. cit. (n. 62), p. 130.
99. ASG, Archivio Segreto, « Decretorum Manualia », 845, f° 36 ; voir Rossana Urbani et
Guido Nathan Zazzu (dir.), The Jews in Genoa, Leyde, Brill, 1999, vol. 1 (507-1680), p. lvii-lxx
et 239, n° 510.
100. Louis Dermigny, « Escales, échelles et ports francs », art. cit. (n. 11), p. 547.
101. Voir le dossier rassemblé par le secrétariat d’État à la Marine français : ANP, Affaires
Étrangères, BIII 405, « Mémoires et documents sur le “droit de Ville-franche” ».
102. Pour ces édits, voir : Felice-Amato Duboin, Raccolta per ordine di materie delle leggi cioè editti,
patenti, manifesti, ecc. emanate negli stati di terraferma sino all’8 dicembre 1789 dai sovrani della Real Casa di
Savoja, Turin, Arnaldi, 1847-1868, t. XV, vol. 17, tit. III, p. 325-344. Sur le port franc de Nice,
voir le numéro spécial « Commerce et port franc », Nice historique, vol. 101, 1998/3. Il n’est pas
rare de trouver, dès la première moitié du xviie siècle, l’appellation « porto franco » pour qualifier
Livourne. Le père Nicola Magri utilise le terme dans son Discorso cronologico della origine di Livorno
(1647) pour évoquer les mesures favorables à l’installation des « Portugais » en 1549 et des Grecs
en 1572. L’ecclésiastique connote très positivement l’expression puisque, selon lui, le grand-duc
a « con la scala, e Porto franco della navigazione, tolto alli Porti principalissimi di tutta Europa
il trafico, & aggrandito il suo, “e nostro nome” » (Nicola Magri, Discorso cronologico della origine di
Livorno in Toscana, dall’anno della sua fondazione, sino al 1646, Naples, 1647, p. 98, 106 et 164).
107. Ibidem, p. 611 : « per il passato fossero essi Hebrei vissuti fuori del dominio nostro in habito come
Christiani ».
108. Ibidem, p. 610 : « Alle frequenti e continuate istanze, che ci vengono fatte per parte di
mercanti e negotianti Inglesi, Germanici, Olandesi, Fiammenghi e Portoghesi e di altre nazioni e
massime di Hebrei in quei paesi residenti, di voler concedere portofranco a Villafranca di Nizza
di Provenza, per poter entrare ne’ nostri Stati in quella parte ed ivi habitare, commerciare, nego-
tiare con le loro famiglie come già hanno altre volte fatto i nostri antecessori signori Serenissimi,
ci siamo finalmente, dopo matura consideratione, e partecipatione de’ nostri Ministri, risoluti di
compiacere così per benefitio, che ne può risultare a nostri sudditi, et a vantaggio al nostro ser-
vigio, come per utile, che ne ponno ricavare i Potentati nostri vicini, e i loro soggetti, e a questo
fine, di nostra certa scienza, et assoluta, e suprema autorità, col parer del nostro Conseglio,
concediamo a tutti, e qualunque Mercanti, Negotianti et Hebrei delle sopra nominate nationi,
et alle loro famiglie che s’introdurranno per il suddetto porto di Villafranca le infrascritte gratie,
privilegj, immunità, prerogative, et esentioni ». Pour une version légèrement différente tirée des
archives turinoises (AST, Materie Ecclesiastiche, categ. 37, 1, n° 14, 28 août 1685, « Sommario de’
privilegi concessi dal Duca Carlo Emanuele II agli Ebrei che sarebbero andati ad abitare e nego-
ziare in Villafranca di Nizza di Provenza ») : Salvatore Foà, La politica economica, op. cit. (n. 58),
p. 35-36.
109. Ibidem, p. 610-616. Notons que le premier juge-conservateur des juifs fut Giovanni
Francesco Casalette (art. 40), l’auteur d’un traité portant sur le « droit de Villefranche ».
110. Ibidem, p. 615.
111. Ibidem, p. 610, art. 1 : « riservandoci però di poter compiacere al Sommo Pontefice nello
scorciare, o minuire il detto termine, nel qual caso dopo l’intimatione di qualche ordine contrario
in tutto, o in parte alle presenti concessioni, gli doniamo il tempo suddetto d’anni cinque, fra
quali possino spedire, e riscuotere tutti loro crediti sommariamente da loro debitori, e che como-
damente possino vendere, cedere, o in altro modo distribuire, e spaciarsi de’ loro beni, mobili, o
stabili, a cui, e con chi meglio gli piacerà ; volendo che nella loro partenza gli siano somministrate
barche, cavalli, carri, et altre cose necessarie, senza che loro si alteri in alcun modo i prezzi soliti
delle condotte e noli ». De manière intéressante la Collezione degl’Ordini Municipali di Livorno, op. cit.
(n. 24), art. 1, p. 238 ne mentionne pas, à la fin du xviiie siècle, la disdetta sous pression pontifi-
cale pourtant bien présente dans la version manuscrite de la Livornina conservée dans ASF, Pratica
Segreta, 189, « Repertorium Libri IV Privilegiorum », n° 208 : « salvo il beneplacito della Sede
Apostolica nel scortare e sminuire il tempo, che in evento che da qualche Sommo Pontefice ».
dans une autre langue (art. 17)112. Ces deux limitations constituaient
des menaces mais elles n’étaient pas rédhibitoires, comme le montre
l’expérience livournaise. En revanche, le furent davantage les restric-
tions très sévères apportées à l’édit par la Chambre des Comptes de
Turin le 20 juin 1652, qui, entre autres mesures vexatoires, excluait
à nouveau les anciens « nouveaux chrétiens », interdisait l’édification
d’une nouvelle synagogue et obligeait les Juifs à porter une marque
distinctive113.
Le caractère indécis du privilège de 1648 n’empêcha cependant pas
l’établissement de petites communautés juives à Nice et Villefranche,
venues des Flandres et de Hollande en 1651, d’Oran en 1669 après
leur expulsion, ou encore d’Avignon en 1671114. Comme à Pise et à
Livourne, certains Juifs obtinrent une série de privilèges industriels :
en 1649, Jacob Israel Moreno et Raffael de Luna reçurent la conces-
sion à Nice et dans son contado d’une raffinerie de sucre pour dix
ans. Le même Moreno alla jusqu’à obtenir en 1651 la ferme (accensa)
du droit de Villefranche (un péage maritime instauré par le duc de
Savoie) et, par la suite, le permis d’armer une frégate pour en assurer
sa perception à la seule condition que le capitaine du navire fût chré-
tien et sujet piémontais115. Le 2 décembre 1653, Moreno se vit concé-
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112. Felice-Amato Duboin, Raccolta, op. cit. (n. 102), t. II, vol. 2, tit. XIV, chap. IV, p. 613,
art. 17 : « Potranno tener libri d’ogni sorte stampati, o a penna in ebraico o altra lingua, pur-
chè siano revisti dall’inquisitione, o da altri a ciò deputati ». Cf. Collezione degl’Ordini Municipali
di Livorno, op. cit. (n. 24), art. XVII, p. 246, qui ne mentionne pas le contrôle inquisitorial. Sur la
politique de l’Église catholique en matière de culture écrite juive : Amnon Raz-Krakotzkin, The
Censor, the Editor, and the Text. The Catholic Church and the Shaping of the Jewish Canon in the Sixteenth
Century, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 2007.
113. Felice-Amato Duboin, Raccolta, op. cit. (n. 102), « Dichiarazioni, et modificazioni
fatte dalla Camera de’ Conti in Torino sedente sopra li privilegj concessi da S.A.R. alli Hebrei
Portughesi sotto li 23 settembre 1648, interinati dal Senato di Nizza li 15 febbraio 1650, e dalla
detta Camera li 20 giugno 1652 », p. 620-621. Notons en particulier : « che siano eccettuati dal-
l’inibitione, e privilegi quelli Hebrei quali fossero stati battezzati, o avessero ricevuti alcuni de’
santi Sacramenti della santa Chiesa, i quali non potranno goder di alcuna inibitione ».
114. Voir Ibidem, « Memoriale a capi con nuove concessioni a favore degli Ebrei forestieri
venuti ad abitare nel Contado di Nizza », p. 617-620 ; « Memoriale a capi con privilegj a favore
degli Ebrei venuti d’Affrica, stabiliti nel Contado di Nizza », p. 621-626 ; « Concessione a varii
Ebrei di stabilirsi in Nizza con loro famiglie, e gioirvi del Portofranco », p. 626-629 ; Salvatore
Foà, La politica economica, op. cit. (n. 58), p. 35-57 ; sur l’accueil des juifs d’Oran à Nice, voir Jean-
Frédéric Schaub, Les juifs du roi d’Espagne, Paris, Hachette, 1999, p. 178-179.
115. Sur le parcours de Jacob Israel Moreno à Turin et Villefranche, voir Salvatore Foà,
La politica economica, op. cit. (n. 58), p. 37.
116. AST, Sezioni Riunite, Sessioni della Camera di Piemonte, art. 614, 1654, 31 janvier :
« Quindi è, c’havendoci l’Hebreo Jacob Moreno humilmente esposto che, dopo la venuta della
natione hebrea nella città nostra di Nizza si sono introdotte nove arti et accresicuto il commercio,
havendo egli già preso unitamente con altri l’accensamento del dritto di Villafranca e gabelle del
Tabaco con evidente avantaggio del Patrimoniale nostro, ha parimenti pensiero di far venir da
diverse parti molte persone perite nella coltura et accenseramento del Tabacco […]. Partecipato
il parere del nostro Consiglio, permettiamo et concediamo ampia et libera facoltà al sudetto
Hebreo Jacob Moreno di poter seminare et far seminare in qualunque parte de nostri stati di
quale di là de’ monti et colli il sudetto tabacco ossia herba regina, et quella coltivare, raccogliere
et acconciare come si conviene, la qual così acconcia dovrà offerire a prezzo ragionevole agli
accensatori del tabacco » ; cité par Salvatore Foà, La politica economica, op. cit. (n. 58), p. 43-44.
117. Salvatore Foà, La politica economica, op. cit. (n. 58), p. 51.
118. Ibidem, p. 50 ; mentionné dans Pier Luigi Bruzzone, « Les Juifs au Piémont », Revue des
études juives, vol. 19, 1889, p. 141-146 (p. 146).
119. Salvatore Foà, La politica economica, op. cit. (n. 58), p. 52.
120. Ibidem, p. 59 : « Il Duca di Toscana con la diligenza dell’Hebreo Cordonero [sic]
ha fatto di uno scoglio Livorno » (« Lettere dirette a Mad. Reale dal Sigr. Avigdor di Nizza »,
9 décembre 1676). Isacco parle sans doute du docteur Moise Cordovero, très riche négociant
livournais actif dans la première moitié du xviie siècle, à la fois médecin et spécialisé dans le
commerce avec l’Afrique du Nord, qui reçut en 1598 la concession des prêts sur gage à Livourne.
Il était considéré comme mercante reale et fut le fondateur de l’importante confrérie communautaire
« per maritar donzelle ». Voir Renzo Toaff, La nazione ebrea, op. cit. (n. 21), p. 114-115, 143, 455 et
463 ; Lucia Frattarelli Fischer, Vivere fuori dal ghetto, op. cit. (n. 21), p. 102.
121. « Lettere dirette a Mad. Reale », doc. cit. (n. 120) ; citée par Salvatore Foà, La politica
economica, op. cit. (n. 58), p. 59-60.
126. Giulio Giacchero, Origini e sviluppi, op. cit. (n. 125), p. 249.
127. Porto franco libero, generale & generalissimo del 1609, Gênes, 1609 ; transcrit dans Giulio
Giacchero, Origini e sviluppi, op. cit. (n. 125), p. 260-267.
128. Ibidem, p. 261 : « E di più si dichiara che per detto Porto franco non s’intenda essere
concesso salvocondotto ne in Civile, ne in Criminale alle Navi, ò Vasselli, che godessero di detto
Porto franco, ne à gli huomini, che sopra esse fossero, ma siano nel grado, come se non vi fusse
detto Porto franco per rispetto de’ delitti, ò debiti di dette Navi Vasselli, ò huomini ».
129. Idem : « eccettuato però quelle Navi, ò Vasselli, che haveranno carricato roba, ò mer-
cantie di qualsivoglia sorte nelle foci di Roma, ò altri luoghi da dette foci di Roma in quà verso
Genova ; li quali in alcun modo non potranno godere di questo porto franco ». Voir Thomas
A. Kirk, « Genoa and Livorno », art. cit. (n. 125), p. 11.
130. Porto franco libero, op. cit. (n. 127), transcrit dans Giulio Giacchero, Origini e sviluppi, op. cit.
(n. 125), p. 362 : « Tutte le dette Navi, ò Vasselli, che verranno in questo Porto da qualsivoglia
parte del mondo, e haveranno la loro divisa per Livorno, non possano per detto luogo di Livorno
partirsi, che prima non sia data sigortà idonea di scuti due mila, ò altra cautela à sodisfattione di
chi haverà cura per il Commerchio di dovere doppo d’haver scarricato in Livorno il detto carrico
ritornare subito in questo Porto con il loro Vassello, e di quì prender la divisa, e la carrica del suo
viaggio » ; Thomas A. Kirk, « Genoa and Livorno », art. cit. (n. 125), p. 11.
131. En 1623, une supplique adressée au grand-duc de Toscane exprime elle aussi l’enjeu
de cette rivalité en terme de détournement de trafic : « a noi occorre dirvi che dopo è stato posto
il Porto franco dalla Signoria di Genova […] li Signori Mercanti di Venetia, Vicenza, Verona,
Brescia, Cremona, Bergamo, Crema et altre parte della Lombardia con l’Alemagna e Franzia,
hanno lasciato questa strada » (ASP, Consoli del Mare, « Suppliche », 973, n° 401).
la réintégration – tacite – des juifs et des crypto-juifs dans la Londres de Cromwell, voir : David
Cesarani, « The Forgotten Port Jews of London: Court Jews Who Were Also Port Jews », in David
Cesarani (dir.), Port Jews, op. cit. (n. 14), p. 111-124.
139. Rossana Urbani et Guido Nathan Zazzu (éd.), The Jews in Genoa, op. cit. (n. 99), p. lxxvii
et 285-287. L’épisode est mentionné dans : Lucia Frattarelli Fischer, Vivere fuori dal ghetto, op. cit.
(n. 21), p. 155. Sur l’établissement des Juifs à Gênes dans la seconde moitié du xviie siècle, voir :
Carlo Brizzolari, Gli ebrei nella storia di Genova, Gênes, Sabatelli, 1971, p. 130-165 ; Rossana Urbani,
« Nuovi documenti sulla formazione della Nazione Ebrea nel Genovesato », dans Italia judaica. Gli
ebrei in Italia tra Rinascimento ed Età barocca, Rome, Ufficio centrale per i beni archivistici, 1986,
p. 193-209 (p. 202-203).
140. ASG, Archivio Segreto, « Lettre Consoli », 2675, f° n.n., Livourne, 17 mars 1655 : « È
ritornata di Spagna la regata di Capitano Cardi, manca giorni 11 d’Alicante, con pezze cento
milla altre robbe, et molte famiglie che pigliono di la per vivere qui scoperte all’Ebrea ».
141. Rossana Urbani et Guido Nathan Zazzu (dir.), The Jews in Genoa, op. cit. (n. 99),
p. 307-314.
142. Ibidem, p. 288-295.
148. Jacques Savary des Bruslons, Dictionnaire universel de commerce, op. cit. (n. 6), vol. II,
col. 1186.
149. Jean-François Dubost, « Les Italiens dans les villes françaises : xvie-xviie siècles », in
Denis Menjot, et Jean-Luc Pinol (dir.), Les immigrants et la ville : insertion, intégration, discrimination (xiie-
xxe siècles), Paris, L’Harmattan, 1996, p. 91-106 (p. 92).
150. Jean-Joseph Julien, Nouveau Commentaire sur les Statuts de Provence, Aix, 1778, vol. I, p. 40-42.
Sur la question des conséquences de l’affranchissement du port de Marseille sur la citoyenneté à
Marseille, voir Jean-Baptiste Xambo, « “Vuyder la ville”. La fabrique de la citadinitié dans un
port méditerranéen (Marseille, 1669-1714) », thèse de doctorat soutenue en 2014 à l’École des
Hautes Études en Sciences Sociales. Sur les mutations urbaines parallèles à ces transformations
de la ville portuaire, voir Julien Puget, « Les agrandissements d’Aix et de Marseille (1646-1789).
Droits, espaces et fabrique urbaine à l’époque moderne », thèse de doctorat soutenue en 2015 à
Aix-Marseille Université.
151. Olivier Raveux, « Entre réseau communautaire intercontinental et intégration locale :
la colonie marseillaise des marchands arméniens de la Nouvelle-Djoulfa (Ispahan), 1669-1695 »,
Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol. 59, 2012/1, p. 83-102 (p. 88) ; Olivier Raveux, « Des
réseaux marchands aux consommateurs : la diffusion des indiennes en Europe méditerranéenne
dans la seconde moitié du xviie siècle », Liame, vol. 25, 2012 [DOI : 10.4000/liame.227] ;
Katsumi Fukasawa, Toilerie et commerce du Levant d’Alep à Marseille, Paris, CNRS, 1987.
152. Pierre Clément (éd.), Lettres, Instructions et mémoires de Colbert, Paris, Imprimerie impériale,
1861-1873, vol. II, p. 722.
153. Idem. Sur le thème de la « jalousie du commerce », voir la riche introduction d’Istvan
Hont, Jealousy of Trade. International Competition and the Nation-State in Historical Perspective [2005],
Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 2010, p. 1-156.
154. Ibidem, p. 679 ; Paul Masson, Ports francs d’autrefois, op. cit. (n. 1), p. 41 ; Robert Paris,
Histoire du commerce de Marseille. Tome V : de 1660 à 1789, le Levant, Paris, Plon, 1957, p. 14.
155. Sur « l’affaire Villareal », voir : Adolphe Crémieux, « Un établissement juif à Marseille
au xviie siècle », Revue des études juives, vol. LV (1908), p. 119-145 et LVI (1908), p. 99-123 ;
Renzo Toaff, La nazione ebrea, op. cit. (n. 21), p. 412-413 ; Jonathan Israel, European Jewry, op. cit.
(n. 57), p. 132-133 ; Junko Thérèse Takeda, Between Crown and Commerce : Marseille and the Early
Modern Mediterranean, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 2011, p. 100-103 ; Jean-Baptiste
Xambo, « Citoyenneté et commerce. L’affaire Villareal ou la fabrique controversée du mercan-
tilisme marseillais (1669-1682) », Mélanges de l’École française de Rome, vol. 127, 2015/1 [DOI :
10.4000/mefrim.2147].
156. BNF, Ms. Français, 18979, « Réponse des Sieurs échevins et députés du commerce de
Marseille au mémoire de Joseph Vais Villaréal, Juif de Livourne, présenté à Mgr. Le Marquis
de Seignelay tendant à avoir permission de revenir en France », fos 146-148v ; voir Adolphe
Crémieux « Un établissement juif », art. cit. (n. 155), LVI, p. 121.
157. BNF, Ms. Français, 18979, f°146 ; Adolphe Crémieux « Un établissement juif », art. cit.
(n. 155), LVI, p. 121.
158. ANP, Marine, BIII, 44, f° 42. Notons en revanche que les juifs restaient tolérés – malgré
un raidissement certain de la politique royale dans les années 1680 – dans les ports atlantiques
comme Bordeaux, où depuis Richelieu et Mazarin, une communauté sépharade prospère s’était
établie (Jonathan Israel, European Jewry, op. cit. [n. 57], p. 132-133).
159. Olivier Raveux, « Entre réseau communautaire intercontinental », art. cit. (n. 151), p. 95.
160. Ibidem, p. 95-97.
161. ACCIM, B 76, « Correspondance passive », f° n.n., 17 mars 1694 ; cité par Robert
Paris, Histoire du commerce de Marseille, op. cit. (n. 154), p. 16 ; Louis Dermigny, « Escales, échelles et
ports francs », art. cit. (n. 11), p. 561.
162. BMA, ms. 831, « Provence, Recueil de pièces historiques O », « Mémoire pour l’éta-
blissement d’un nouveau port franc à Marseille », fos 289-314 (fos 296-297). Dans les mêmes
années qui suivirent la guerre de Sept Ans, Chambon composa un autre texte très informé sur
Le Commerce de l’Amérique par Marseille, ou Explication des lettres-patentes du Roi, portant règlement pour le
commerce qui se fait de Marseille aux îles françaises de l’Amérique, données au mois de février 1719… par un
citadin, Avignon, 1764, 2 volumes.
163. Ibidem, f° 304v.
Conclusion
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164. Dans un mémoire écrit en 1768 et adressé au directeur des fermes, Monsieur de
Besombes, Chambon écrit : « Le commerce de Marseille dans le Levant doit tenir le premier
rang pour quatre raisons bien essentielles au bien de toute la nation. La première qu’il n’y a que
des navires françois qui puissent être employés à ce commerce, ce qui favorise notre marine, et
fournit des matelots à l’État dans une occasion de guerre » (BMA, ms. 835, « Provence, Recueil
de pièces historiques RR », « Observations sur le commerce de Marseille. Nécessité d’un nouveau
port franc », fos 206-221 (f° 210v)).
165. BMA, ms. 831, fos 309-309v : « Tous navires étrangers, à l’exception de ceux d’Angle-
terre pourront librement entrer dans le port franc, et en sortir, y décharger les marchandises de
leur chargement, en charger d’autres, sans que les dits navires, ni les marchandises puissent être
sujettes à aucune imposition ni à aucune taxe de quelque nature qu’elle puisse être, soit en faveur
du Roy, de l’amirauté, de la ville, du commerce, ou de quelque particulier, à l’exception de l’uni-
que taxe mentionnée cy-après ».
166. Ibidem, f° 310v.
167. Menasseh ben Israel, The Humble Addresses, dans Lucien Wolf (éd.), Menasseh ben Israel’s
Mission… op. cit., p. 2 (82) : « The Iews, have no oportunity to live in their own Country, to till the
Lands or other like employments, give themselves wholy unto merchandizing, and for contriving
new Inventions, no Nation almost going beyond them. And so’t is observed, that wheresoevere
they go to dwell, there presently the Traficq begins to flourish. Which may be seen in divers
places, especially in Ligorne, which having been but a very ignoble and inconsiderable City, is at
this time, by the great concourse of people, one of the most famous places of Trafique of whole
Italy ». De manière intéressante, le rabbin d’Amsterdam prend l’exemple de l’escale vénitienne de
Spalato et rappelle le rôle joué par Rodriga dans son développement : Furthermore, the Inventor of
the famous Scala de Spalato (the most firme and solid Traficq of Venice) was a Iew, who by this his Invention
transported the Negotiation from a great part of the Levant into that City (Ibid.). Sur le modèle livournais de
Menasseh Ben Israel, voir : Benjamin Ravid, « “How Profitable the Nation” », art. cit. (n. 75),
p. 164 ; Matthias B. Lehmann, « A Livornese “Port Jew” », art. cit. (n. 14), p. 57 ; Francesca
Bregoli, Mediterranean Enlightenment, op. cit. (n. 14), p. 218-222.
168. Voir sur ces vicissitudes, Vincenzo Giura, Gli ebrei e la ripresa economica del Regno di Napoli :
1740-1747, Naples, Institut International d’Histoire de la Banque, 1978, p. 63-74.
169. Liana De Antonellis Martini, Portofranco e comunità etnico-religiose nella Trieste settecentesca,
Milan, Giuffrè, 1968, p. 35-36 ; Lois C. Dubin, The Port Jews of Habsburg Trieste, op. cit. (n. 14),
p. 61-62 ;
170. Jesper Meijling, « La lenta diffusione di un modello : il porto franco da Livorno a
Marstrand nel Settecento », Nuovi Studi Livornesi, vol. XVII, 2010, p. 95-120 (p. 116-117).
Résumé
Abstract
Political economy, competition of free ports and condition of the Jews in the
Early modern Mediterranean.
of the Mediterranean port cities, from Nice/Villefranche to Ancona and from Venice
to Livorno. The uncertainty of the rules favouring Jews is highlighted here, as well
as the presupposed link between the economic growth and the invitation of Jews
to settle and trade in port cities. However, indecisive policies in this regard become
a good indicator of the unstable institutional environment of these places. Finally, a
third part is devoted to the competition of “free ports”, by comparing the fluctuating
conditions of settlement of Jews in Nice/Villefranche, Genoa and Marseille in the
17th century. This comparison shows that the Jewish presence, subject to numerous
political changes, is less a vital ingredient of the “free port” than an effective revealer
of its institutional environment, more or less favourable and open to foreign traders.
Keywords: Early modern period, Mediterranean, Livorno, free ports, Port Jews,
competition (economics).
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