Premiere Partie
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0.1 Conduction
La conduction thermique est le phénomène de transport de la chaleur mis en jeu dans les
solides ; elle est également présente dans les liquides immobiles et à un moindre degré dans
les gaz. Le phénomène microscopique (à l’échelle atomique) intervenant dans la conduction
thermique est la propagation de l’agitation thermique des particules des zones plus chaudes
vers celles des zones plus froides. Le mécanisme microscopique consiste dans la vibration
moléculaire ou atomique (liquides, gaz) et la vibration cristallin ainsi que dans le déplacement
des électrons libres (métaux). La conduction thermique est donc le phénomène par lequel
l’énergie est transférée des zones à haute température vers des zones à basse température.
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Chapitre 0 : Notions fondamentales du transfert thermique
La loi de Fourier (pour un milieu isotrope, à travers une surface isotherme) montre que
le flux thermique, par conduction, dans une direction donnée est proportionnel à l’aire A
normale à la direction du flux thermique et au gradient de température à cette direction. Le
flux thermique, dans la direction x , par exemple, conformement à la loi de Fourier est donné
par la relation :
dT
Q x = −λ A [W] (1)
dx
ou si l’on exprime la densité du flux thermique :
Qx dT
qx = = −λ [ W/m 2 ] . (2)
A dx
Le coefficient de proportionnalité λ , appelé coefficient de conductivité thermique,
dépend de la substance (nature, structure, température, pression, densité, etc.) ; il se mesure en
Wm −1 K −1 et il est toujours positif car la chaleur se transmet des zones chaudes vers les zones
froides. Si la température décroît dans la direction positive x , alors dT / dx est négatif. Le
flux thermique Q x et la densité du flux thermique q x étant des quantités positives dans la
direction positive x , alors il est nécessaire d’introduire le signe moins dans le membre droite
des expressions (1) et (2). Si le membre droite des expressions (1) et (2) est négatif alors le
flux thermique (et également la densité du flux thermique) est orienté dans la direction
négative x .
Dans le cas général, dans l’espace à plusieurs dimensions, la loi de Fourier est donnée
par la relation :
Q = − λ ∇T A , (3)
Solution
Si le gradient de température dT / dx est constant alors la distribution de la température
T (x) dans la plaque est linéaire (fig.1).
Si l’on applique la relation (2), la densité du flux thermique q est :
dT ( x) T − T1 20 − 60
q = −λ = −λ 2 = −70 = 140 kW/m 2 .
dx L 0.02
La densité du flux thermique est orienté dans la direction positive x et la valeur est
aussi positive. En appliquant la relation (1) on obtient le flux thermique :
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MODÉLISATION NUMÉRIQUE DU TRANSFERT THERMIQUE • Méthode des volumes finis
Q = qA = 140 ⋅ 0.5 = 70 kW .
0.2 Convection
Dans le cas d’un écoulement d’un fluide en contact avec une paroi solide, s’il y a une
différence de température entre la paroi et le fluide, il y a alors un transfert thermique entre le
fluide et la paroi comme une conséquence du mouvement du fluide par rapport à la surface de
la paroi. Ce phénomène de transfert de chaleur est appelé convection. La propagation de la
chaleur est réalisée par transport des particules. Il existe deux types de transport :
• naturel (libre), dû aux différences de densité qui sont générées par les gradients de
température (si le fluide est isotherme, il n’y a pas de mouvement) ;
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Chapitre 0 : Notions fondamentales du transfert thermique
mouvement du fluide a lieu à cause de la différence de densité. Lorsque le fluide est mis
mécaniquement en mouvement, il y a convection forcée.
La densité du flux thermique q est donné par la loi de Newton :
(
q = hc T p − T f ,) (5)
où hc , appelé coefficient de convection (voir l’annexe F), en W/m 2 K , dépend d’un grand
nombre de facteurs et en particulier de l’écart de température ∆T = T p − T f entre le solide et
le fluide.
0.3 Rayonnement
Tous les corps émettent de l’énergie à cause de leur température et cette énergie émise
s’appelle le rayonnement thermique. L’énergie rayonnée par un corps est émise dans l’espace
sous forme d’ondes électromagnétiques selon la théorie de Maxwell (la théorie classique des
ondes électromagnétique) ou sous forme discrète de photons selon les hypothèses de Planck.
Les deux concepts ont été utilisés pour l’étude du transfert thermique par rayonnement. On
peut donner des exemples de rayonnement : le rayonnement solaire, le rayonnement d’un
radiateur infrarouge, d’un filament d’une lampe à incandescence, le rayonnement de l’arc
électrique, etc.
L’émission ou l’absorption de l’énergie de rayonnement par un corps est un processus
en bloc ; c’est-à-dire, le rayonnement provenant de l’intérieur du corps est émis par la surface.
Réciproquement, l’incident de rayonnement sur la surface d’un corps pénètre à la profondeur
du milieu où il est atténué sur une distance très courte de la surface, on peut parler donc du
rayonnement comme étant absorbé ou émis par la surface. Par exemple, le rayonnement
incident sur une surface en métal est atténué sur une distance de quelques angströms de la
surface; par conséquent les métaux sont opaques du point de vue thermique au rayonnement.
Tous les corps qui émettent du rayonnement absorbent également celui qu’ils reçoivent.
Certains corps absorbent intégralement le rayonnement incident ; ils sont appelés "corps
noirs" et constituent donc le radiateur idéal. D’autres corps, les "corps gris", n’absorbent
qu’une fraction du rayonnement incident.
Pr = σ T 4 , (6)
q = ε Pr = εσT 4 , (7)
où ε est l’émissivité qui varie entre 0 et 1 (pour tous les corps réels ε est inférieure à 1).
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MODÉLISATION NUMÉRIQUE DU TRANSFERT THERMIQUE • Méthode des volumes finis
où le coefficient d’absorption α varie entre 0 et 1 (pour tous les corps réels α est inférieur à
1).
Le coefficient d’absorption α d’un corps est en général différent du coefficient
d’émission ε. Pourtant, dans différentes applications pratiques on suppose α égal à ε.
Quand deux corps aux différentes températures se trouvent face à face, la chaleur est
échangée entre elles par rayonnement. Si le milieu intervenant est rempli d’une substance telle
que l'air qui est transparent au rayonnement, le rayonnement émis d' un corps traverse le
milieu intervenant sans l'atténuation et atteint l'autre corps, et vice-versa. Alors le corps chaud
éprouve un gain net de chaleur, en raison de l' échange thermique par rayonnement. L' analyse
de l’échange de chaleur par rayonnement à travers les surfaces est généralement une question
compliquée.
L’environnement ayant la surface A2 peut être approximé comme un corps noir par
rapport à la petite surface A1 . Alors, la densité du flux thermique émis par l’environnement
ayant la surface A2 est σT24 qui est un flux thermique incident à la surface A1 . Le flux
thermique absorbé par la surface A1 est :
Q 2a = α1σT24 A1 . (10)
10
Chapitre 0 : Notions fondamentales du transfert thermique
Les pertes nettes par rayonnement (le flux thermique net) sur la surface A1 représentent
la différence entre le flux thermique émis et le flux thermique absorbé :
Si ε1 = α1 pour le calcul du transfert de chaleur entre une petite surface ayant l’aire A1
et son environnement qui a la température T2 , on obtient l’expression suivante :
( )
Q1net = ε1σ T14 − T24 A1 . (12)
La valeur positive du Q1net signifie une perte de chaleur dans la plaque de surface A1
tandis qu’une valeur négative signifie un gain de chaleur.
On considère maintenant deux surfaces finies A1 et A2 illustrées à la figure 4. Les
surfaces sont maintenues aux températures absolues T1 et T2 respectivement, et ont les
émissivités ε 1 et ε 2 . La situation physique implique qu' une part du rayonnement quittant la
surface A1 atteint la surface A2 tandis que le restant est perdu aux environnements. Les
considérations semblables s' appliquent pour le rayonnement de la surface A2 . L' analyse de
l'
échange thermique par rayonnement entre les deux surfaces pour un tel cas devrait inclure
les effets de l'
orientation de la surface, de la contribution du rayonnement des environnements
et de la réflexion du rayonnement sur la surface. Pour la géométrie de la figure 4 on suppose
que le flux de rayonnement thermique de l’environnement est négligeable par rapport au flux
thermique des surfaces A1 et A2 . Dans ces conditions le flux net émis par rayonnement
thermique par la surface A1 peut être exprimé sous la forme :
(
Q1 net = F1 A1σ T14 − T24 , ) (13)
où F1 est un facteur qui inclut les effets de l’orientation des surfaces et de leurs émissivitées.
La détermination de ce facteur est une question très compliquée [16].
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MODÉLISATION NUMÉRIQUE DU TRANSFERT THERMIQUE • Méthode des volumes finis
( )
Q1 net = A1ε1σ T12 + T22 (T1 + T2 )(T1 − T2 ) . (15)
En faisant la comparaison des équations (14) et (17) on constate que pour le cas particulier
considéré (l’équation (12)), le coefficient de transfert thermique par rayonnement hr peut être
défini ainsi :
hr = 4σε 1T13 . (18)
Exemple 0.2
Un cylindre ayant le diamètre D = 0.2 m a une surface isolée et l’autre maintenue à la
température T p = 550 K . La surface chaude a une émissivité ε p = 0.9 et est exposée dans
un environnement ayant Te = 300 K . Si le milieu, entre le corps chaud et l’environnement,
est l’air, calculer les pertes par rayonnement du cylindre vers l’environnement.
Solution
En supposant ε 1 = α 1 on peut appliquer la relation (12) :
(
Q p = A p ε p σ T p4 − Te4 = ) π
4
( )( )
(0.2 )2 (0.9 ) 5.67 ⋅ 10 − 8 (550 )4 − (300 )4 = 134.5 W .
12
Chapitre 0 : Notions fondamentales du transfert thermique
( ) (
q p = hc T p − T f + εσ T p4 − Te4 . ) (19)
Si T p − Te << T p le deuxième terme de la relation (19) peut être linéarisé et l’on obtient :
( ) (
q p = hc T p − T f + hr T p − Te , ) (20)
Exemple 0.3
Une petite plaque mince en métal, ayant l’aire A , a l’une des faces isolée et l’autre face
est exposée au soleil. La plaque absorbe l’énergie solaire à une densité de flux thermique de
500 W/m 2 et elle perd cette énergie par convection vers l’air environnant à T f = 300 K avec
un coefficient de convection hc = 20 W/m 2 K et par rayonnement thermique vers
l’environnement qui peut être supposé un corps noir à Te = 280 K . L’émissivité de la surface
est ε = 0.9 . Déterminer la température d’équilibre de la plaque, T p .
Solution
Le bilan d’énergie par l’unité de l’aire de la surface exposée peut être écrit ainsi :
( ) (
q p = hc T P − T f + εσ T p4 − Te4 )
ou, en introduisant les valeurs numériques, on obtient :
( ) (
500 = 20 T p − 300 + 0.9 ⋅ 5.67 ⋅ 10 − 8 T p4 − 280 4 , )
d’où l’on obtient l’équation suivante :
4
Tp
T p = 340.68 − 0.255 .
100
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MODÉLISATION NUMÉRIQUE DU TRANSFERT THERMIQUE • Méthode des volumes finis
∂T ( x, t )
q = −λ W/m 2 . (21)
∂x
Pour généraliser l’analyse, on suppose aussi une source à l’intérieur de la plaque (par
exemple, les pertes par l’effet Joule) ayant le taux de génération S = S ( x, t ) en W / m 3 . On
considère un élément de volume ayant l’épaisseur ∆x et l’aire A perpendiculaire à l’axe x ,
illustré à la figure 0.6.
L’équation de bilan sur cet élément de volume est la suivante :
[ Aq ]x . (23)
De même, le taux du flux thermique qui sort de l’élément de volume au point x + ∆x est :
[ Aq ]x + ∆x . (24)
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Chapitre 0 : Notions fondamentales du transfert thermique
[ Aq ] x − [ Aq ] x + ∆x . (25)
Le taux d’énergie générée dans l’élément de volume ayant le volume A ⋅ ∆x est donné par :
SA∆x . (26)
∂T ( x, t )
ρc p A∆x , (27)
∂t
1 [ Aq ]x + ∆x − [ Aq ] x ∂T ( x, t )
− + S = ρc p . (28)
A ∆x ∂t
Quand ∆x → 0 , le premier terme de la part gauche de l’équation (28), par définition,
devient la dérivée de [ Aq ] par rapport au x et l’équation (28) prend la forme :
−
1 ∂
( Aq ) + S = ρc p ∂T ( x, t ) . (29)
A ∂x ∂t
Si l’on introduit la densité q du flux thermique donnée par la relation (21) dans
l’équation (29) on obtient :
∂T ( x, t ) 1 ∂ ∂T
ρc p = Aλ + S. (30)
∂t A ∂x ∂x
Pour l’équation (30) on n’a pas spécifié le système de coordonnées mais il est nécessaire
de connaître la dépendance de l’aire A en fonction de la coordonnée x . Pour cela on
considère les systèmes de coordonnées cartésiennes, cylindriques et sphériques.
Coordonnées cartésiennes
Si l’aire A ne varie pas tout au long de la coordonnée x alors l’équation (30) devient :
∂T ( x, t ) ∂ ∂T
ρc p = λ +S, (31)
∂t ∂x ∂x
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MODÉLISATION NUMÉRIQUE DU TRANSFERT THERMIQUE • Méthode des volumes finis
Coordonnées cylindriques
Si l’on remplace dans l’équation (30) la variable x par la variable radiale r et l’on tient
compte que l’aire A est proportionnelle à la variable r , on obtient l’équation de conduction
thermique 1D instationnaire en coordonnées cylindriques :
∂T ( r , t ) 1 ∂ ∂T
ρc p = rλ +S. (32)
∂t r ∂r ∂r
Coordonnées sphériques
De même si l’on remplace dans l’équation (30) la variable x par la variable radiale r et
l’on tient compte que l’aire A est proportionnelle à la variable r 2 , on obtient l’équation de
conduction thermique 1D instationnaire en coordonnées sphériques :
∂T ( r , t ) 1 ∂ ∂T
ρc p = r 2λ +S. (33)
∂t r ∂r
2 ∂r
Coordonnées cartesiennes
Dans le système de coordonnées ( x, y, z ) l’équation de conduction thermique
instationnaire est la suivante :
∂T ( x, y, z, t ) ∂ ∂T ∂ ∂T ∂ ∂T
ρc p = λx + λy + λz + S ( x, y , z , t ) , (34)
∂t ∂x ∂x ∂y ∂y ∂z ∂z
∂T 1 ∂ ∂T 1 ∂ ∂T ∂ ∂T
ρc p = rλ + λ + λ + S. (35)
∂t r ∂r ∂r r ∂θ
2 ∂θ ∂z ∂z
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Chapitre 0 : Notions fondamentales du transfert thermique
Dans de nombreuses applications pratiques la température est considérée connue sur les
frontières du domaine de calcul. Par exemple, une surface de frontière en contact avec la glace
qui se fond est maintenue à une température uniforme ou la distribution de la température sur
la frontière est connue en fonction du temps.
On considère une plaque d’épaisseur L illustrée à la figure 0.7. On suppose que la
surface de la frontière à x = 0 est maintenue à la température uniforme T1 et la surface de
frontière à x = L à la température uniforme T2 .
T ( x, t ) x = 0 ≡ T (0, t ) = T1 ; (36)
T ( x , t ) x = L ≡ T ( L, t ) = T2 . (37)
0.6.2 Conditions aux limites de type “densité du flux thermique imposée” (Neumann)
Dans certains cas, à la frontière d’un domaine de calcul, la densité du flux thermique est
connue. Par exemple, quand une surface du domaine d’analyse est chauffée à l’aide d’une
installation électrique la densité du flux thermique sur la surface est connue.
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MODÉLISATION NUMÉRIQUE DU TRANSFERT THERMIQUE • Méthode des volumes finis
On considère une plaque d’épaisseur L illustrée à la figure 0.8. On suppose que par la
surface de la frontière du domaine de calcul, à x = 0 , on a une densité de flux thermique q 0
(W / m 2 ) et par la surface de la frontière à x = L on a q L (W / m 2 ) .
Par la suite on présente la représentation mathématique de ces conditions aux limites. À
x = 0 , la source de chaleur extérieure q 0 qui entre par la surface de la frontière doit être égale
à la densité du flux thermique de conduction de la plaque :
∂T
q 0 = −λ . (38)
∂x x=0
∂T
q L = +λ . (39)
∂x x= L
Dans les équations (38) et (39) une valeur positive pour q 0 et q L signifie que la source
de chaleur (la densité de flux thermique) entre dans la plaque tandis qu’une valeur négative de
q 0 et q L signifie que la source de chaleur sort de la plaque. Ces conditions aux limites
s’appellent conditions aux limites du deuxième type.
(
q = σε T 4 − T∞4 )
où T∞ est la température du milieu environnant.
18
Chapitre 0 : Notions fondamentales du transfert thermique
ou
[ ]
h1 T1 − T ( x, t ) x =0 = −λ
∂T ( x, t )
∂x
, (40)
x =0
ou
19