PDF EquaDiffS4
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Universit Paris XI e
raimbault@lptp.polytechnique.fr
2 Dans ce petit cours sur les equations diff rentielles, on vous propose un point de e ` e e vue compl mentaire a celui qui vous a et pr sent jusqu` pr sent. e e a e e Dans les semestres pr c dents, laccent a et mis sur le cas important des equations e e ` diff rentielles lin aires a coefcients constants. Limmense majorit des syst` mes phye e e e ` siques etudi s conduit cependant a des equations diff rentielles non lin aires qui constie e e tuent lobjet principal du pr sent module. A la diff rence des equations lin aires, e e e il nexiste pas de m thodes analytiques syst matiques pour r soudre les equations e e e diff rentielles non lin aires. La r solution quantitative de ces equations passe donc e e e par une solution num rique, telle quon peut les mettre en uvre avec des logiciels e comme MatLab ou Mathematica, ou par des m thodes approch es qui n cessitent soue e e vent de lourds calculs qui d passent le niveau de ce cours. Si lon se contente dune e information sur le comportement qualitatif des solutions, une autre voie, dinspiration g om trique, peut etre abord e avec peu doutils. e e e e On pr sente donc dans ce qui suit une introduction el mentaire aux id es souse e ` jacentes a ce quon appelle la th orie qualitative des equations diff rentielles. Avant e e ` daborder a proprement parler ces probl` mes non-lin aires, on reconsid` rera en pree e e mier lieu le cas des equations diff rentielles lin aires qui vous sont famili` res, mais e e e sous un angle plus g om trique. En particulier, on montrera quil existe un op rateur e e e ` d volution (le propagateur ou r solvante), qui relie la solution du syst` me a linstant e e e ` initial avec la solution du syst` me a un instant (ult rieur ou ant rieur) quelconque. Ce e e e propagateur sera compl` tement caract ris dans les cas tr` s fr quents des equations e e e e e diff rentielles du second ordre, et eclaire ce probl` me rebattu sous un jour nouveau. e e Lanalyse qualitative des equations diff rentielles sera alors pr sent e sur un exemple e e e simple, et les divers comportements possibles classi s a laide de la notion de points e ` xes. On concluera par une br` ve etude de la stabilit des syst` mes diff rentiels en e e e e dimension 2. Pour ceux qui veulent aller plus loin, un des rares ouvrages en francais sur ces sujets est lexcellent livre : Equations diff rentielles et syst` mes dynamiques, e e par John Hubbard et Beverly West. Traduit de langlais et adapt par V ronique Gautheron. e e Editions Cassini. ` Cet ouvrage est abordable a votre niveau d tudes et contient de nombreuses illustrae tions graphiques qui le rend tr` s attractif. e
Chapitre 1 Introduction
Une equation diff rentielle est une equation mettant en jeu une fonction ainsi e quun certain nombre de ses fonctions d riv es. La forme g n rale dune equation e e e e diff rentielle dordre n s crit : e e o` y repr sente une fonction de la variable t, et y, , y (n) ses d riv es successives. u e e e Dun point de vue formel, le probl` me se pose donc de la m me mani` re que pour e e e les equations alg briques, mais avec la diff rence essentielle que linconnue nest plus e e ` un nombre (r el ou complexe), mais une fonction, cest a dire un etre math matique e e beaucoup plus compliqu . e Lusage des equations diff rentielles pour d crire le comportement des syst` mes e e e evoluant dans le temps est dun usage universel dans toutes les sciences qui utilisent ` la mod lisation math matique. Cet outil commun a plusieurs disciplines ou souse e disciplines sugg` re bien souvent dint ressantes analogies entre des domaines a priori e e sans relations. Dans ce chapitre, on commence par donner quelques exemples d quations e diff rentielles issues de diff rentes disciplines. e e M canique. e ` La relation fondamentale de la m canique, ecrite a 1 dimension despace pour une e particule ponctuelle, fournit une source intarissable d quations diff rentielles. Dans e e un syst` me dunit s adapt es, elle s crit e e e e x = f (x, x, t), o` x d signe la position de la particule, x sa d riv e par rapport au temps (la vitesse), et u e e e o` f repr sente les forces appliqu es sur la particule. Cette equation, du second ordre u e e en x, est g n ralement compl t e par des conditions initiales qui sp cient la position e e ee e ` et la vitesse a un instant origine : x(0) = x0 , x(0) = v0 . ` Il est utile de remarquer que cette equation du second ordre est equivalente a un syst` me diff rentiel de 2 equations du 1er ordre. En effet, introduisons la vitesse v x, e e l quation pr c dente s crit aussi : e e e e x = v, v = f (x, v, t). 3 f (y, y, , y (n) , t) = 0,
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
Le plan (x, v) est appel , aussi bien en physique quen math matique, plan ou plus e e g n ralement espace des phases. e e Dans le cas particulier o` f ne d pend pas de x : f = f (v, t), par exemple, u e dans le cas des mouvement domin s par les frottements, l quation d volution de e e e la vitesse : v = f (v, t) peut etre r solue ind pendamment de x. On obtient ensuite x e e par int gration de l quation x = v. e e Si, a contrario, f ne d pend que de x : f = f (x), l quation obtenue en divisant e e les 2 equations diff rentielles s crit e e f (x) dv = , dx v v(0) = v0 . On obtient donc encore une equation diff rentielle du 1er ordre, linconnue etant la e fonction v(x). Cette equation qui est s parable dans les variables v et x conduit direce ` tement a lexistence dun invariant (l nergie) e d dx o` on a pos W (x) u e
x
1 2 v (x) + W (x) 2
= 0,
f (x )dx .
Dynamique des Populations. De nombreuses mod lisations de dynamique des populations (esp` ces animales, e e e diffusion des virus, substances radioactives ou chimiques) ont et propos es. Parmi les e plus simples, on peut citer celle attribu e a Malthus (1798) qui traduit la conservation e ` du nombre dindividus N dune esp` ce sous leffet des naissances b et des d c` s d : e e e N = bN dN, N (0) = N0 . Lorsque b = 0, on reconnait dans cette equation la loi de d croissance exponentielle e des substances radioactives si d est interpr t e comme une constante de d sint gration. ee e e Dans le cas o` b > d, rien ne vient limiter la croissance de la population, ce qui nest u pas tr` s r aliste. Verhulst (1836) a propos un mod` le ph nom nologique non lin aire e e e e e e e (mod` le logistique) qui s crit e e N = N N (0) = N0 , o` et N1 sont des constantes positives. Ce mod` le a un comportement tr` s diff rent u e e e du mod` le lin aire de Malthus. On montrera quil nexiste plus de solutions qui conduisent e e ` a lextinction de lesp` ce (la solution N = 0 est instable), le terme non lin aire conduie e ` sant a une stabilisation de la population vers la valeur limite N = N1 . Une classe de mod` les plus sophistiqu s met en jeu 2 populations : une de proies e e (ou dexploit s) et une de pr dateurs (ou dexploiteurs). Les hypoth` ses suivantes sont e e e vraisembables : 1 N N1 ,
5 ` 1. en labsence de pr dateurs, les proies se multiplient proportionnellement a leur e effectif. ` 2. en labscence de proies, les pr dateurs meurent proportionnellement a leur efe fectif. 3. le nombre de rencontres entre les 2 populations est proportionnel au produit des 2 populations. Chaque rencontre augmente le nombre de pr dateurs et diminue e le nombre de proies. Ces hypoth` ses sont mod lis es par le syst` me non lin aire dit de Lokta-Volterra, o` e e e e e u x d signe le nombre de proies et y le nombre de pr dateurs e e x = +a x b xy = +ax 1 b y , a d y = c y + d xy = cy 1 x , c
et o` a, b, c et d sont des constantes positives. Les solutions constantes (0, 0) et (c/d, a/b) u
x 14 12 10 8 6 4 2 1 2 3 4 y 0.04 0.03 0.02 0.01 5t 1 2 3 4 5t
F IG . 1.1 Solutions du Mod` le Lin aris de Lokta Volterra autour de (0, 0). e e e sont manifestement des solutions du syst` me. Les equations lin aris es autour de ces e e e points particuliers ont un comportement tr` s diff rent ainsi quil apparat sur les gures e e (exponentiellement croissante ou d croissante autour de (0, 0) et p riodique autour de e e lautre point). La solution au voisinage de (0, 0) est manifestement instable, et nous
x 1 0.5 -0.5 -1 1 2 3 4 5t y 1.5 1 0.5 -0.5 -1 -1.5 1 2 3 4 5t
F IG . 1.2 Solutions du Mod` le Lin aris de Lokta Volterra autour de (c/d, a/b). e e e montrerons que la solution p riodique demeure stable pour le syst` me non lin aire. Ce e e e comportement est illustr sur les portraits de phase (repr sentation param trique des e e e trajectoires) report s sur la gure 1.3. e
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y 10 y 200 8
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
y 500
400 150 6 100 4 50 2 50 2 4 6 8 10 x 100 150 x 200 100 200 300 x 100 200 300
F IG . 1.3 Portraits de Phase du Mod` le de Lokta Volterra : cas lin aris autour de e e e (0, 0) (` gauche), autour de (c/d, a/b) (au centre) et cas non lin aire (` droite), pour a e a diff rentes conditions initiales. e Equations aux D riv es Partielles. e e ` ` Mis a part les probl` mes stationnaires a 1 dimension despace, la plupart des e equations d volution ne sont pas des equations diff rentielles mais des equations aux e e d riv es partielles, cest-` -dire des equations diff rentielles pour des fonctions de plue e a e ` sieurs variables. Il apparat cependant que ces equations se ram` nent a des equations e ` diff rentielles lorsquon se limite a chercher des solutions sous une forme s parable. e e ` Donnons deux exemples simples emprunt s a l lectromagn tisme et a la m canique e ` e e e quantique. Les solutions de l quation dHelmHoltz 1 e (x, y, z) + k 2 (x, y, z) = 0 cherch es sous la forme (s parable) : (x, y, z) = X(x)Y (y)Z(z), conduisent au e e syst` me d quations diff rentielles (le v rier) : e e e e d2 X(x) + l2 X(x) = 0, 2 dx d2 Y (y) + m2 Y (y) = 0, dy 2 d2 Z(z) + n2 Z(z) = 0, dz 2 o` l, m, n sont des constantes telles que l2 + m2 + n2 = k 2 . u ` Dune facon comparable, cherchons les solutions de l quation de Schr dinger a 1 e o dimension despace d pendant du temps e
1
2 y 2
2 z 2
7 sous la forme (s parable) (x, t) = (x)f (t). On obtient aussit t les 2 equations e o diff rentielles (le v rier) e e d2 (x) + V (x)(x) = E(x), 2m dx2 i f (t) = Ef (t).
2
o` E est une constante. La solution prend donc la forme bien connue (x, t) = u (x)eiEt/ .
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
2.1
Terminologie
Un syst` me diff rentiel lin aire dordre n est un syst` me d quations diff rentielles e e e e e e lin aires de la forme e = a11 (t)y1 (t) + a1n (t)yn (t) + b1 (t), yn (t) = an1 (t)y1 (t) + ann (t)yn (t) + bn (t), y1 (t)
` e o` y1 yn sont les fonctions inconnues a d terminer, et o` les aij et bi sont suppos es u u e donn es. e Ce syst` me diff rentiel peut manifestement s crire comme une seule equation e e e diff rentielle dans Rn : e y(t) = A(t)y(t) + b(t), o` A est la matrice des coefcients aij , et o` on a introduit les vecteurs de Rn y = u u (y1 , , yn ), y (y1 , . . . , yn ) et b = (b1 , , bn ). L quation (ou le syst` me) est dit e e homog` ne si b = 0, et non homog` ne lorsque b = 0 . e e Toutes les autres formes pour f correspondent aux cas des equations diff rentielles e non lin aires. La majorit des equations diff rentielles non triviales rencontr es dans e e e e 9
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les applications sont non lin aires. Nous expliquerons plus loin, comment la lin arisation e e de ces equations autour de certains points remarquables peut donner des informations, au moins locales, sur le comportement des solutions dune equation non lin aire. e Lorsque f ne d pend pas explicitement du temps, mais seulement de y(t), on dit e que l quation diff rentielle est autonome. Le syst` me etudi est alors invariant par e e e e ` translation dans le temps : 2 particules partant dun m me point a des instants diff rents e e suivront la m me trajectoire. Autrement dit, si y(t) est solution dune equation diff rentielle e e autonome, la solution d cal e dans le temps de t0 , y(t t0 ), est egalement solution. e e Dans le cas g n ral des equations non autonomes, la trajectoire suivie au cours du e e temps ne d pend pas seulement de la position initiale, mais egalement de linstant de e d part. e ` Il est possible dassocier une equation autonome dans Rn+1 a une equation non autonome dans Rn Th or` me 2.1 Toute equation non autonome dordre n, y(t) = f (y(t), t), peut etre e e transform e en une equation autonome dordre n + 1 par adjonction dune variable e suppl mentaire (t) t. e
` En effet, puisque = t, l quation y(t) = f (y(t), t) est equivalente a : e y(t) (t) = f (y(t), (t)) , = 1.
qui constitue bien une equation diff rentielle dordre n + 1 pour les variables (y, ). e
` Le prix a payer est donc une augmentation de la dimensionalit du syst` me etudi , e e e ce qui peut consid rablement compliquer la repr sentation et la compr hension des e e e solutions.
2.2
Un premier r sultat important, parfois appel principe de superposition (mais cest e e un th or` me !), afrme que toute combinaison lin aire de solutions dune equation e e e diff rentielle lin aire homog` ne est aussi une solution. Plus pr cis ment : e e e e e Th or` me 2.2 Soit A(t) une matrice n n fonction continue de t. Si y1 (t) et y2 (t) e e sont 2 solutions de l quation diff rentielle lin aire homog` ne y(t) = A(t)y(t), alors e e e e toute combinaison lin aire des 2 solutions : e C1 y1 (t) + C2 y2 (t), est aussi une solution. Ce r sultat evident est une cons quence directe de la lin arit (le v rier). e e e e e Un autre r sultat bien connu afrme que la solution g n rale dune equation diff rentielle e e e e lin aire non homog` ne est obtenue comme la somme dune solution particuli` re de e e e l quation non homog` ne et de la solution de l quation homog` ne associ e. Soit e e e e e
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y(t) est solution g n rale de l quation diff rentielle pr c dente si et seulement si lon e e e e e e a y(t) = yp (t) + yh (t), o` yh (t) est solution de l quation homog` ne y(t) = A(t)y(t). u e e
On a dabord que yp (t) + yh (t) = A(t)yp (t) + b(t) + A(t)yh (t) = A(t) (yp (t) + yh (t)) + b(t), et r ciproquement, si y(t) = yp (t) + yh (t) est solution de l quation non homog` ne, alors e e e y(t) yp (t) = A(t)y(t) + b(t) A(t)yp (t) b(t) = A(t) (y(t) yp (t)) , est donc bien solution de l quation homog` ne. e e
Ces 2 r sultats tr` s g n raux ne donnent pas de moyens op rationnels pour d terminer e e e e e e de facon explicite les solutions des equations diff rentielles homog` nes ou inhomog` nes. e e e ` Nous verrons au Chapitre 3 quil est possible, a laide doutils dalg` bre lin aire, dobe e tenir des solutions explicites mais seulement dans le cas plus simple o` la matrice A u ne d pend pas de la variable t. e
2.3
Dans cette section, on rappelle 2 exemples de solutions explicites fr quemment e rencontr es dans les applications. e
a( )d
` Une facon el mentaire pour obtenir la solution de l quation inhomog` ne consiste a e e e utiliser la m thode dite de la variation de la constante. Autrement dit, on cherche la soe t t e lution sous la forme y(t) = C(t)e 0 a( )d . En d rivant, on obtient y(t) = C(t)e 0 a( )d + t C(t)a(t)e 0 a( )d . Comme on doit avoir par ailleurs y(t) = a(t)y(t) + b(t), on en d duit que la fonction t C(t) est d termin e par l quation diff rentielle C(t) = e e e e e t b(t)e 0 a( )d avec la condition initiale C(0) = y0 . On est donc arriv au r sultat suivant : e e
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Th or` me 2.4 Soit t a(t) et t b(t) des fonctions continues, la solution g n rale e e e e de l quation diff rentielle lin aire e e e y(t) = a(t)y(t) + b(t), est donn e par : e
t
0 a( )d
b( ) d , g( )
Ainsi toutes les equations diff rentielles lin aires du 1er ordre (homog` nes ou ine e e homog` nes) sont exactement int grables. e e Faisant le lien avec le r sultat de la section pr c dente, on pourra remarquer que e e e t e e e g(t) 0 b( )/g( ) d est une solution particuli` re explicite de l quation non homog` ne (le v rier), tandis que y0 g(t) est la solution g n rale de l quation homog` ne. g(t), e e e e e solution de l quation homog` ne pour la condition initiale particuli` re g(0) = 1, est e e e appel e la r solvante de l quation diff rentielle. e e e e ` ` Exemple Consid rons une particule soumise a la fois a un champ de forces sinusodales e ` ` et a une force de frottement proportionnelle a la vitesse ; le principe fondamental de la dynamique s crit e mv = kv + F0 + F1 cos(t), v(0) = v0 , k, F0 , F1 etant des constantes. La fonction g(t) etant ekt/m , la solution du probl` me s crit e e
t
kt/m
v0 +
0
e+k /m
F0 F1 + cos( ) d , m m
On voit donc que la solution oscille autour de la solution asymptotique v = F0 /k, tandis que les premi` res oscillations apparassent pour un temps caract ristique de e e lordre de m/k. La position de la particule peut ensuite etre obtenue par int gration de e l quation x = v. e Exercice 2.1 Ni d signant la concentration dun nucl ide i et i la constante de e e d sint gration associ e, le cas dune liation radiactive s crit e e e e N1 = 1 N1 , N2 = +1 N1 2 N2 . Les conditions initiales sont telles que N1 (0) = N0 et N2 (0) = 0. R soudre l quation e e diff rentielle associ e a N1 . En d duire l quation diff rentielle v ri e par N2 et la e e ` e e e e e r soudre. On distinguera les cas 1 = 2 et 1 = 2 . e
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F IG . 2.2 Oscillateurs m caniques et electriques. e Rappelons la d marche habituellement suivie pour d terminer les solutions de ce e e type d quation diff rentielle : e e
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Th or` me 2.5 Pour r soudre l quation diff rentielle a coefcients constants : e e e e e ` y (x) + a y (x) + b y(x) = 0, on cherche des solutions sous la forme y(x) = erx ce qui conduit a l quation ca` e ract ristique e r2 + ar + b = 0. 3 cas sont ensuite a consid rer : e ` 1. L quation caract ristique a 2 racines r elles r1 et r2 , et la solution g n rale e e e e e s crit : e y(x) = c1 er1 x + c2 er2 x 2. L quation caract ristique a 1 racine double r, et la solution g n rale s crit : e e e e e y(x) = erx (c1 + c2 x) 3. L quation caract ristique a 2 racines complexes conjugu es i, et la solue e e tion g n rale s crit : e e e y(x) = ex (c1 cos x + c2 sin x) . Les constantes c1 et c2 d pendent du choix des conditions initiales. e Au vu de ces r sultats, il est clair que la famille des exponentielles joue un r le e o ` d terminant dans la solution des equations diff rentielles a coefcients constants. On e e peut d ja sen rendre compte en etudiant les exemples tr` s simples, mais fondamene e taux, qui suivent. Exemple Consid rons pour commencer l quation diff rentielle x(t) = x(t). Quelles e e e sont les fonctions qui ne sont pas modi es lorsquon les d rive 2 fois ? Il sagit e e pr cis ment des fonctions exponentielles et , et lensemble des solutions de cette e e equation diff rentielle peut s crire : x(t) = A et + B et , o` A et B sont des e e u constantes arbitraires. Une solution equivalente est donn e par x(t) = C cosh t + e D sinh t. Quelles sont maintenant les fonctions qui changent de signe lorsquon les d rive 2 e fois ? Cest-` -dire qui satisfont l quation diff rentielle x(t) = x(t). Il sagit encore a e e de fonctions exponentielles, mais avec un argument imaginaire pur : eit . Les solutions g n rales s crivent donc : x(t) = A eit + B eit , ou x(t) = C cos t + D sin t. e e e A la diff rence des 2 cas pr c dents, les fonctions qui sannulent deux fois lorse e e ` quon les d rive : x(t) = 0, ne correspondent plus a des solutions de type exponene ` tielle, mais a des fonctions lin aires : x(t) = A + B t. e Exercice 2.2 On consid` re l quation diff rentielle : x = 2 x x, avec R. e e e Quelle est la solution de cette equation pour = 1 ? Discuter le comportement des racines de l quation caract ristique au voisinage e e de = 1 (on pourra poser = 1 + , avec || 1). On propose de justier la d marche du th or` me 2.5 par une m thode qui nutilise que e e e e la solution des equations diff rentielles homog` nes ou non homog` nes du 1er ordre : e e e
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Exercice 2.3 L quation diff rentielle a coefcients constants y (x)+a y (x)+b y(x) = e e ` 0, peut s crire formellement sous la forme : e D2 + a D + b I y = 0, o` on a introduit lop rateur de d rivation D = u e e 1. Etablir les egalit s e
d dx
et lidentit I. e
y + a y + b y = (D r1 I) (D r2 I) y = (D r2 I) (D r1 I) y, o` r1 et r2 sont des constantes, r elles ou complexes, que lon d terminera. u e e 2. Pour trouver les solutions g n rales y de l quation diff rentielle, on pose z = e e e e (D r2 I)y. Les solutions sont donc obtenues par la r solution des equations e diff rentielles du 1er ordre : e (D r1 I) z = 0, (D r2 I) y = z. Int grer successivement ces 2 equations diff rentielles et retrouver les solutions e e g n rales de l quation diff rentielle annonc es plus haut. e e e e e ` e La m thode propos e dans lexercice pr c dent revient en fait a pr senter l quation e e e e e diff rentielle initiale sous la forme dun syst` me diff rentiel dont la matrice est triane e e e gulaire. Elle peut etre etendue sans difcult a des equations dordre plus elev avec e` ou sans second membre ainsi que le montrent les exemples suivants. Exercice 2.4 Utilisez une d marche similaire a celle de lexercice pr c dent pour e e e ` montrer que l quation diff rentielle : e e ... y (t) 3y(t) + 2y(t) = 0, a pour solution y(t) = A e2t + B et + C tet , o` A, B et C sont des constantes arbitraires. u Exercice 2.5 Montrer que la solution g n rale de l quation diff rentielle e e e e ... y (t) + 3(t) + 4y(t) + 2y(t) = sin 2t, y est donn e par e y(t) = Aet + et (B cos t + C sin t) 1 sin 2t. 10
On pourra commencer par r soudre l quation sans second membre puis on cherchera e e une solution particuli` re de l quation avec second membre. e e
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Exercice 2.6 Montrer que la solution g n rale de l quation diff rentielle d crivant e e e e e un oscillateur harmonique forc e y (t) + a2 y(t) = sin bt, est donn e par e y(t) = A cos at + B sin at + lorsque b = a, mais par y(t) = A cos at + B sin at a la r sonance (i.e. lorsque b = a). e ` a2 a, b R 1 sin bt, b2 t cos at, 2a
2.4
` On a d ja soulign lavantage quil pouvait y avoir a remplacer une equation diff rentielle e e e e dordre elev par un syst` me d quations diff rentielles dordre plus bas. Cette proc dure e e e e ` peut etre rendue syst matique, et simplie, a la fois la d monstration des th or` mes et e e e e la d termination des solutions. e Consid rons par exemple le cas bien connu du pendule plac dans un champ de e e gravit . L quation diff rentielle non lin aire du second ordre d crivant le mouvement e e e e e s crit dans un syst` me dunit s ad hoc e e e x + sin x = 0, o` x repr sente une variable angulaire. En m canique, il est naturel dintroduire la vau e e riable conjugu e x qui repr sente la vitesse angulaire, ce qui permet d crire l quation e e e e pr c dente du 2i` me ordre sous la forme dun syst` me de 2 equations diff rentielles e e e e e du 1er ordre : x = y, y = sin x. Plus g n ralement, e e Th or` me 2.6 Toute equation diff rentielle (explicite) dordre n (n 1), lin aire ou e e e e non lin aire, peut etre transform e en un syst` me de n equations diff rentielles du 1er e e e e ordre.
Soit donc l quation diff rentielle explicite dordre n : e e y (n) = f (y, y, , y (n1) , t). Introduisons n nouvelles fonctions : z1 = y, z2 = y, , zn = y (n1) ; l quation diff rentielle est e e alors equivalente au syst` me diff rentiel (en g n ral non lin aire) portant sur les nouvelles variables e e e e e z1 , , zn . z1 zn1 zn = = = z2 , , zn , f (z1 , z2 , , zn , t).
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On notera que la r ciproque nest pas v ri e : un syst` me diff rentiel arbitraire e e e e e de n equations diff rentielles du 1er ordre, ne peut pas, en g n ral, etre ramen a une e e e e` seule equation diff rentielle dordre n. e Exemple L quation diff rentielle lin aire : e e e y (n) (t) = a1 (t)y(t) + a2 (t)y(t) + + an (t)y (n1) ,
peut s crire comme un syst` me diff rentiel dordre n associ a la matrice e e e e` 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 1 a1 (t) a2 (t) an1 (t) an (t) y1 yn = f1 (y1 , , yn , t), = fn (y1 , , yn , t),
Dune facon plus syst matique, on sera amen a etudier les syst` mes de n equations e e` e diff rentielles du 1er ordre, que lon d nira par les equations e e
compl t es par les conditions initiales ee Introduisons les vecteurs de Rn y = (y1 , , yn ), y0 = (y01 , , y0n ), et la fonc tion vectorielle f = (f1 , , fn ). Le syst` me diff rentiel pr c dent peut etre ecrit sous e e e e la forme dune seule equation diff rentielle dans Rn e y(t) = f (y(t), t) , y(0) = y0 , e o` on retiendra que y et y0 sont des el ments de Rn . u Exercice 2.7 On consid` re le syst` me diff rentiel : e e e x(t) y(t) = +y(t) x(t) y1 (0) = y01 , , yn (0) = y0n .
1. Montrer que x et y satisfont la m me equation diff rentielle du second ordre, et e e donner sa solution g n rale en fonction de 2 constantes arbitraires. e e 2. Les conditions initiales du syst` me diff rentiel sont x(0) = x0 et y(0) = y0 . e e Avec quelles conditions initiales doivent etre r solues les equations diff rentielles e e du second ordre en x et en y ? 3. Montrer que la solution du syst` me diff rentiel peut s crire sous la forme e e e x(t) y(t) = R(t) x0 y0 ,
18
2.5
Un formalisme encore plus compact r unit en une seule equation int grale le e e syst` me diff rentiel et sa condition initiale : e e Th or` me 2.7 Soit f : U I Rn une fonction continue, d nie sur le produit dun e e e n ouvert U de R et dun intervalle I de R. L quation diff rentielle y(t) = f (y(t), t) e e qui passe par y0 a t = 0, est equivalente a l quation int grale1 e ` ` e
t
y(t) = y0 +
0
f (y( ), )d.
La condition initiale est trivialement satisfaite et le syst` me diff rentiel est retrouv directement par e e e d rivation (le v rier). e e
Il est alors tentant de substituer lexpression de y(t) sous lint grale et de g n rer e e e ainsi la suite des approximations de Picard. Partant dune fonction dessai y(0) (t) (un ` choix courant consiste a prendre la condition initiale y(0) (t) = y0 ), lit ration dordre e (p) est g n r e a partir de la pr c dente par la relation : e ee ` e e
t
y(p) (t) = y0 +
0
f (y(p1) ( ), )d.
Le probl` me est evidemment de savoir si la suite ainsi g n r e converge vers une e e ee fonction solution du syst` me diff rentiel etudi et si cette solution est unique. e e e Exemple Cherchons les premi` res approximations de Picard de l quation diff rentielle e e e y(t) = 1 + y 2 (t), y(0) = 0 Partant de y (0) (t) = y(0) = 0, on trouve successivement
t
=
0 t
(1 + 02 )d = t, (1 + 2 )d = t +
0 t
= =
0
t3 , 3
1 + ( +
3 2 t3 2t5 t7 ) d = t + + + , 3 3 15 63
` Cette equation diff rentielle peut etre int gr e exactement (elle est a variables s parables). e e e e On reconnait le d but du d veloppement de la solution y(t) = tan t dans les premi` res e e e approximations report es ci-dessus. e
1
Plus pr cis ment, il sagit dune equation int grale non lin aire de Volterra. e e e e
19
2.6
Dans cette section, on donne le th or` me fondamental de Cauchy-Lipschitz qui e e garantit localement lexistence et lunicit des solutions des equations diff rentielles, e e eventuellement non lin aires, dans des conditions peu contraignantes. La d monstration e e de ce r sultat passe par la preuve de la convergence des it rations de Picard introe e duites auparavant. Nous en donnons la formulation dans le cas dune seule equation diff rentielle. e Th or` me 2.8 Soit f : I U R une fonction continue, o` U et I sont des ine e u tervalles born s de R qui contiennent repectivement les points y = y0 et t = 0. On e suppose en outre que f v rie la condition dite de Lipschitz : e t I, x, y U, |f (t, x) f (t, y)| |x y|,
avec > 0. Il existe un intervalle J I sur lequel est d ni lunique solution de l quation e e diff rentielle y(t) = f (t, y(t)) qui satisfait la condition initiale y(0) = y0 . e On admettra que ce th or` me admet une g n ralisation au cas dun syst` me d quations e e e e e e diff rentielles. e Hormis la continuit , la condition moins triviale impos e par le th or` me est la e e e e condition de Lipschitz. Une condition plus parlante qui implique lin galit de Lipe e f schitz, est que f et y soient continues dans I U . En effet, les fonctions continues sur des intervalles born s sont born es. Puis par le th or` me des acroissements nis, e e e e on a pour tout (t, y1 ), (t, y2 ) I U , |f (t, y1 ) f (t, y2 )| = f (c) |y2 y1 | , y
o` c [y1 , y2 ]. La condition de Lipschitz r sulte alors du caract` re born de la d riv e u e e e e e partielle. Il est int ressant de constater que si la d riv e partielle nest pas born e, il peut e e e e exister plusieurs solutions, comme le montre lexemple suivant Exemple Consid rons l quation diff rentielle e e e y = y 1/3 , avec pour condition initiale y(0) = 0. La fonction y y 1/3 est continue. En revanche sa d riv e nest pas d nie en 0. Les conditions du th or` me ne sont donc pas reme e e e e 3/2 e plies et on v riera que y = 0 et y = 8/27 t sont solutions de l quation e diff rentielle. e Commentaires Le th or` me de Cauchy-Lipschitz garantit en particulier lunicit des e e e solutions des equations diff rentielles pour une condition initiale donn e. Autrement e e ` dit, a 2 conditions initiales diff rentes, correspondent 2 solutions diff rentes pour e e toutes les valeurs ant rieures ou post rieures de t. En terme dynamique, 2 trajece e toires partant de 2 points initiaux diff rents ne peuvent se couper ou m me se toue e cher. Cette remarque nous permettra plus loin de repr senter facilement sur un m me e e
20
sch ma, diff rentes solutions des equations diff rentielles non lin aires correspondant e e e e ` a diff rentes conditions initiales. e L quation diff rentielle etant d nie pout t I, le th or` me de Cauchy-Lipschitz e e e e e ne garantit lexistence de solutions (born es), que dans un intervalle J plus petit que I. e Le fait que les solutions nexistent dans le cas g n ral que sur un intervalle plus petit e e que lintervalle de d nition de l quation diff rentielle est associ au ph nom` ne dit e e e e e e dexplosion en temps ni de la solution. Donnons un exemple de ce comportement. Exemple On consid` re l quation diff rentielle y = y 2 d nie pour toute valeur t R, e e e e ` avec la condition initiale y(0) = 25 . Cette equation diff rentielle non lin aire est a e e variables s parables et il est facile de trouver lunique solution : e y(t) = 1 . 1/25 t
Il est clair que la solution nest pas d nie pour t = 1/25. Le domaine dexistence de e la solution est J =] , 1/25[ R. Ce ph nom` ne dexplosion en temps ni des solutions est la signature dun come e portement non lin aire. On peut en effet d montrer que l quation diff rentielle lin aire e e e e e du type y(t) = a(t)y(t) + b(t) avec y(0) = y0 o` a et b sont des fonctions continues u pour tout t I, admet une unique solution d nie dans I tout entier. e
3.1
Exponentielle de matrice
Dans cette section on donne quelques d nitions et propri t s qui g n ralisent aux e ee e e e matrices des r sultats bien connus pour les el ments de R ou C. e D nition 3.1 Soit A une matrice n n. Lexponentielle de A est d nie par e e
k=0
Ak A2 I +A+ + . k! 2!
` e Soit un nombre positif tel que |aij | pour tout i, j variant de 1 a n. Manifestement les el ments de A2 qui s crivent ai1 a1j + + ain anj sont eux m mes major s par n2 , et plus g n ralement les e e e e e e e el ments de Ak sont major s par nk1 k . Ainsi chacun des el ments de eA est tel que : e | eA |1++ nk1 k n2 + + + en , 2! k!
ij
e ce qui montre que tous les el ments deA existent, et donc que eA est d nie. e
D montrons maintenant 2 propri t s qui auront une importance capitale pour la e ee suite. 21
22
Th or` me 3.1 Soient A une matrice n n a coefcients constants. e e ` e(s+t)A = esA etA , s, t R d tA = A etA , t R e dt
La premi` re propri t est d montr e a laide de la formule du bin me : e ee e e ` o e(s+t)A = =
k=0 n=k
A s t = (n k)!k!
n nk k
k=0
k=0
n! snk tk (n k)!k!
Pour d montrer la deuxi` me propri t , on ecrit la d nition de la d riv e e e ee e e e e(t+s)A etA esA 1 d tA e = lim = etA lim = etA A s0 s0 dt s s
Le cas particulier s = 1 et t = 1 montre que linverse deA est la matrice eA . La premi` re propri t ne doit pas etre g n ralis e aux cas de matrices A et B qui ne e ee e e e commutent pas : eA+B = eA eB = eB eA , en g n ral. e e Exercice 3.1 Montrer que si A est une matrice r elle antisym trique (cest a dire telle e e ` T T tA tA que A = A), alors e est une matrice orthogonale (cest a dire que e etA = ` I). T d . Indication : calculer dt etA etA
3.2
Propagateur
Repartons de la suite des approximations de Picard et tirons partie du fait que A est ind pendant de t. On a donc, formellement : e
t
y(t) = y0 +
0
Ay( )d
t t t1 0
= = =
I +A
0
dt1 + A
2 0
dt2 dt1 + y0
I + At +
A2 t2 + y0 2!
n=1
An y0 = etA y0 n!
Les propri t s m mes de lexponentielle dun op rateur permettent de retrouver ee e e tr` s ais ment ce r sultat. e e e
3.2. PROPAGATEUR
23
Th or` me 3.2 Soit A une matrice n n a coefcients constants (ind pendants de t), e e e ` l quation diff rentielle lin aire homog` ne e e e e y(t) = Ay(t), y(0) = y0 , admet pour unique solution y(t) = etA y0 .
R sultat evident puisquon a manifestement e0 = I et y(t) = AetA y0 = Ay(t). Lunicit est garantie e e par le th or` me de Cauchy-Lipschitz. e e
Ce r sultat fondamental met donc en jeu un op rateur etA qui permet de passer e e ` ` ` de la position a linstant initial y0 a la position a linstant t ; pour cette raison etA est appel propagateur. e La forme explicite de la solution dans le cas non homog` ne est donn e par le e e th or` me suivant : e e Th or` me 3.3 Soient J un intervalle de R qui contient le point t = 0, A une matrice e e n n qui ne d pend pas de t et t b(t) une fonction continue de t J, le syst` me e e diff rentiel lin aire non homog` ne e e e y(t) = Ay(t) + b(t), y(0) = y0 , admet une solution unique pour tout t J. Cette solution est donn e explicitement par e
t
y(t) = etA y0 +
0
e(t )A b( )d.
Soit G(t) = etA le propagateur associ au syst` me homog` ne. La solution de l quation non homog` ne e e e e e est obtenue en cherchant une solution sous la forme y(t) = G(t)x(t). On a dune part y = Gx + Gx = AGx + Gx,
et dautre part y = Ay + b = AGx + b. Il sensuit que x satisfait x(t) x(0) qui admet pour unique solution
t
= G1 (t)b(t), = y0 ,
x(t) = y0 +
0
G1 ( )b( )d.
Ainsi la seule connaissance du propagateur permet donc de r soudre les syst` mes e e diff rentiels lin aires avec ou sans second membre. Pour cette raison, le propagateur e e est egalement appel r solvante. e e
24
3.3
Les r sultats pr c dents, pour concis quils soient, ne nous dispensent cependant e e e pas de calculer explicitement lexponentielle dun op rateur, ce qui peut etre tout de e e m me d licat, surtout en dimension elev e. e e Si la matrice A est diagonalisable, les choses sont simples. Th or` me 3.4 Soit A une matrice nn diagonalisable. Le propagateur de l quation e e e diff rentielle homog` ne a coefcients constants : y(t) = Ay(t) est donn par : e e ` e etA = P etD P 1 , o` D est la matrice diagonale dont les el ments diagonaux sont les valeurs propres de u e A, et o` P est la matrice dont les colonnes sont les vecteurs propres de A. u
En effet, si A est diagonalisable, on a P 1 AP = D. Comme An = P Dn P 1 , avec Dn diagonale, on en d duit que etD est elle-m me diagonale, avec pour elements (et1 , , etn ), de sorte que etA = e e P etD P 1 .
Dans le cas o` A nest pas diagonalisable, on peut sappuyer sur le th or` me suiu e e vant que nous ne d montrerons pas1 : e Th or` me 3.5 Toute matrice A poss` de une d composition unique A = S + N , o` e e e e u S est diagonalisable, N est nilpotente (i.e. pour k sufsamment grand N k = 0), S et N commutent. Comme S et N commutent, on en d duit que etA = etS etN . S etant diagonalisable, e etS se calcule comme expliqu ci-dessus, tandis que puisque N est nilpotente, on a, e en appliquant la d nition de lexponentielle dune matrice : etN = I + tN + + e tk1 k1 N . (k1)!
3.4
` Soit A une matrice 22 quelconque a coefcients r els. Lorsquil existe un vecteur e v = 0 qui satisfait : Av = v,
on dit que est la valeur propre de A correspondant au vecteur propre v. G om triquement, e e lop rateur lin aire associ a la matrice A contracte ou dilate ces vecteurs de lespace e e e` dans leur propre direction. Posons a b , A= c d
1
` ce th or` me est une cons quence du th or` me de r duction a la forme normale de Jordan. e e e e e e
25
qui nadmet de solutions non nulles, que si le d terminant est nul, soit : e det(A I) = (a )(d ) bc = 0. e En introduisant la trace de la matrice (somme des el ments diagonaux) et le d terminant e de A, on montre ais ment que les valeurs propres sont les racines du p lynome cae o ract ristique P () suivant : e P () = 2 trA + det A = 0. Les solutions s crivent e 1,2 = On peut noter que trA = 1 + 2 , det A = 1 2 . Les vecteurs propres sont obtenus par r solution du syst` me lin aire (A I)v = 0. e e e 3 cas sont donc possibles 1. (trA)2 4 det A > 0 : 2 valeurs propres r elles distinctes. e 2. (trA)2 4 det A = 0 : 1 valeur propre r elle double. e 2 3. (trA) 4 det A < 0 : 2 valeurs propres complexes conjugu es. e Exercice 3.2 On consid` re le syst` me diff rentiel e e e x y =A x y avec A = a b c d trA (trA)2 4 det A 2
Montrer que x (ou y) satisfait l quation diff rentielle du 2i` me ordre : P (D)x = 0, e e e d o` P repr sente le p lynome caract ristique et D lop rateur dx . u e o e e En d duire que x peut etre obtenu par r solution du syt` me auxiliaire : e e e x z =U x z avec U = 2 1 0 1 ,
o` 1 et 2 sont les valeurs propres de A, et z une variable auxiliaire. u R soudre le syst` me pr c dent et en d duire les expressions de x (ou y) en fonction e e e e e de 1 et 2 .
26
Exercice 3.3 Soient P1 = (A 2 I)/(1 2 ) et P2 = (A 1 I)/(2 1 ), montrer que P1 (resp. P2 ) projette tout vecteur v du plan sur la direction du vecteur propre v1 (resp. v2 ) parall` lement a la direction de lautre vecteur propre v2 (resp. e ` v1 ). n n P1 = P1 et P2 = P2 pour tout n 1 Ces 2 op rateurs v rient en outre, l galit P1 + P2 = I (par d nition), ainsi e e e e e que P1 P2 = P2 P1 = 0, par application du th or` me de Cayley-Hamilton . e e Comme P1 et P2 commutent, on a etA = et1 P1 et2 P2 , et en utilisant les pro pri t s des projecteurs enonc s plus haut, on trouve ee e etA = e1 t P1 + e2 t P2 .
Exercice 3.4 Etablir la relation etA = e1 t P1 + e2 t P2 . On constate donc que laction de lop rateur sur le vecteur initial y0 , se ram` ne a e e ` une projection sur chacun des sous-espaces propres, accompagn e dune dilation e ou dune contraction dans la direction de ces espaces propres. 2. Valeurs propres complexes conjugu es : 1,2 = i. e Le th or` me de Cayley-Hamilton s crit : e e e (A 1 I)(A 2 I) = 0 (A I)2 = 2 I, soit encore A I = J avec J= 0 1 +1 0 ,
27
P2y0
y0
y(t)
P1y0
F IG . 3.1 Action du propagateur sur le vecteur initial y0 dans le cas de 2 valeurs propres r elles et distinctes. E1 et E2 d signent les sous-espaces propres engendr s e e e par les vecteurs propres v1 et v2 . La gure est faite dans le cas 1 > 0 et 2 < 0. puisque J 2 = I. Comme par ailleurs, le propagateur s crit sous la forme e o` R(x) est la matrice de rotation u R(x) = etA = et R(t), + cos x sin x + sin x + cos x .
` Laction g om` trique du propagateur dans cette situation se ram` ne donc a une e e e rotation qui rapproche ou eloigne de lorigine selon le signe de . Exercice 3.5 Soit J= montrer que etJ = + cos t sin t + sin t + cos t . 0 1 +1 0 ,
Montrer que ce propagateur permet de r soudre l quation diff rentielle y (t) + e e e y(t) = 0. 3. Valeur propre double : 1 = 2 = . Le th or` me de Cayley-Hamilton s crit dans ce cas particulier : e e e En utilisant la d composition A = I + (A I) et en remarquant que I et e (A I) commutent, on obtient aussit t la forme r duite o e etA = et [I + t(A I)] (A I)2 = 0.
28
Th or` me 3.6 Soit A une matrice 2 2 a coefcients constants, 1 et 2 les valeurs e e ` propres de A, l quation diff rentielle lin aire homog` ne e e e e y(t) = Ay(t), y(0) = y0 , admet pour solution : y(t) = etA y0 , avec 1. 2. 3. etA = e1 t P1 + e2 t P2 etA = et [I + t(A I)] etA = et R(t) si 1 = 2 r elles, e si 1 = 2 = , si 1,2 = i,
o` P1 (resp. P2 ) est lop rateur de projection sur la direction du vecteur propre v1 u e (resp. v2 ) parall` lement a la direction de lautre vecteur propre v2 (resp. v1 ), et o` e u ` R(t) est lop rateur de rotation de langle t dans le sens trigonom trique. e e Ces r sultats peuvent etre utilis s pour r soudre les exercices suivants. e e e Exemple On consid` re le syst` me diff rentiel e e e x = +7x + 4y, y = 8x 5y. Comme trA = 2 et det A = 3, on a 1,2 = 2 4 + 12 = 1, +3. 2
Lapplication de la formule correspondant aux cas des valeurs propres r elles et diff rentes e e donne imm diatement e etA = soit, etA = 2e3t et e3t et 3t t 2e + 2e e3t + 2et e+3t 4 +8 +4 8 4 + et 4 +4 +4 8 8
x(t) = (2e3t et )x0 + (e3t et )y0 , y(t) = (2e3t + 2et )x0 + (e3t + 2et )y0 Exercice 3.6 D terminer le propagateur et les solutions du syst` me diff rentiel e e e x = +2x + y, y = +2y.
29
Lexercice suivant, montre qua contrario, si lon sait r soudre un syst` me diff rentiel e e e lin aire, on obtient imm diatement lexponentielle de lop rateur associ . e e e e Exercice 3.7 On consid` re le syst` me diff rentiel du 1er ordre suivant : e e e x y z = 1 a 1 0 1 b 0 0 c x y z ,
o` a, b et c sont des r els avec c = 1. u e R soudre ce syst` me, equation par equation, en commencant par l quation diff rentielle e e e e en z, et en d duire lexponentielle de la matrice associ e au syst` me diff rentiel. e e e e Dans le cas diagonalisable, on peut obtenir une g n ralisation facile en dimension e e quelconque. Exercice 3.8 Soit A une matrice n n diagonalisable. On note 1 , , n ses valeurs propres et v1 , , vn les vecteurs propres associ s. V rier que la solution de e e l quation diff rentielle y(t) = Ay(t) satisfaisant y(0) = y0 est donn e par : e e e
n
y(t) =
i=1
ci eti vi ,
o` les coefcients ci sont les composantes de y0 dans la base des vecteurs propres : u y0 = n ci vi . i=1 ` Voici, enn, un exercice relatif a une equation diff rentielle non homog` ne. e e Exercice 3.9 La trajectoire dune particule charg e en pr sence dun champ magn tique e e e statique et homog` ne et dun champ electrique homog` ne mais d pendant du temps, e e e peut etre ramen e au syst` me suivant : e e v1 (t) = +c v2 (t) + E1 (t), v2 (t) = c v1 (t) + E2 (t), o` v1 et v2 repr sentent les composantes cart siennes de la vitesse dans le plan orthou e e gonal au champ magn tique, c une fr quence caract ristique (fr quence cyclotron), e e e e E1 (t) et E2 (t) les composantes convenablement normalis es du champ electrique ore thogonal a la direction du champ magn tique. e ` D terminer le propagateur et en d duire la solution du syst` me diff rentiel. e e e e
30
4.1
Exemple
Limitons nous aux equations diff rentielles autonomes pour lesquelles la variable e t nintervient pas explicitement ; on consid` re donc e y = f (y), y(0) = y0 . Les solutions y de l quation f (y) = 0 sont des points particuliers pour lesquels y = e 0 ; les solutions qui passent par ces points n voluent pas avec t : on dit que ce sont les e solutions d quilibre. Les y sont appel s points critiques (ou xes), (ou d quilibre). e e e Limportance de lanalyse locale des solutions au voisinage des points critiques tient au fait quelle permet une compr hension du comportement global des solutions dans e les cas les plus simples. Avant de d velopper ces id es dun point de vue plus g n ral, consid rons un cas e e e e e particulier en dimension 1, par exemple le mod` le logistique evoqu dans lintroduce e tion, pour des valeurs particuli` res des param` tres et N1 ( = N1 = 1) : e e N = N (1 N ) , N (0) = N0 . 31
0.5 0.5
0.5
1.5
1.5
F IG . 4.1 Application Logistique f(N)=N(1-N) pour 0 < N < 1 ; on en d duit que y > 0 et donc que y est une fonction croise ` sante dans ce m me intervalle. On aboutit a la conclusion oppos e dans les intervalles e e compl mentaires. Les ` ches report es sur la gure indiquent le sens des variations e e e de y. On dit que N = 0 est un point xe instable, puisque toute solution voisine ` de ce point xe tend a sen ecarter ; a contrario, le point xe N = 1 est dit stable. ` Comme on sait que les trajectoires correspondant a diff rentes valeurs initiales N0 ne e peuvent se couper, il est facile de tracer l volution qualitative des solutions correse ` pondant a des valeurs initiales plac es de part et dautre des points xes (cf. Fig 4.2). e Ce type de repr sentation pr sentant un ensemble de solutions caract ristiques sur un e e e
N 2 1.5 1 0.5 0.5 -0.5 -1 -1.5 -2 1 1.5 2 t
F IG . 4.2 Solutions du Mod` le Logistique e m me sch ma, permet de comprendre dun coup doeil le comportement du syst` me e e e etudi . On voit que toutes les solutions telles que N0 < 0 explosent en temps ni, e tandis que toutes les solutions positives (les seules physiques puisque N repr sente e une population) convergent vers la valeur limite N0 = 1. On notera egalement que les
33
solutions stationnaires consituent des barri` res infranchissables (dapr` s le th or` me e e e e de Cauchy-Lipschitz, les solutions ne peuvent se croiser). Cet exemple montre claire` ment que lanalyse locale des points xes suft a une compr hension du comportement e global de ce mod` le. e
4.2
` La classication des points xes a 1 dimension est tr` s simple. Comme on va le e voir on peut en distinguer 3 types quali s dattractifs (ou stables), de r pulsifs (ou e e ` instables) ou de points selles (ou semistables). Soit y un point xe, cest a dire une des
f(y) f(y)
_ y
y _
_ y
f( y ) > 0
f( y ) < 0
F IG . 4.3 Points xes stables (` droite) et instables (` gauche). a a solutions de l quation f () = 0. Le comportement local de l quation diff rentielle e y e e ` e est donn par un d veloppement de Taylor au voisinage de y qui conduit a l quation e e y = f ()(y y ) + O((y y )2 ), y ` o` f () d signe la d riv e de f par rapport a y calcul e en y = y . Le d veloppement u y e e e e e ` de Taylor a cet ordre permet de discuter les cas o` f () = 0 qui correspond aux cas u y des points stables et instables ; le sens de variation de y signal sur la Figure 4.3 par e des ` ches est d termin a partir du signe du produit f ()(y y ). On remarquera que e e e` y ` la situation rencontr e dans le mod` le logistique correspond a un cas de raccordement e e des 2 cas repr sent s ci-dessus. e e Lorsque f () = 0, cest le signe de f () qui permet de discuter les diff rents y y e cas de points selles ; les variations de y etant alors donn es par le signe de f () e y 3 (d veloppement de Taylor au 2i` me ordre), voire par le signe de f ()(y y ) si e e y f () est elle aussi nulle. Les diff rentes situations sont report es sur la gure 4.4. y e e Les points selles pr sentent une autre particularit par rapport aux deux autres types e e de points xes : ils sont structurellement instables. On entend par l` que la moindre a perturbation (toujours pr sente dans les syst` mes physiques) peut faire disparatre le e e point selle au prot de lapparition dune paire de points xes stable-instable. Lorsque cette transition est obtenue sous leffet dune variation dun param` tre inh rent au e e mod` le, on parle de bifurcation. La gure 4.5 illustre une telle bifurcation lorsque e ` leffet dune variation du param` tre revient a translater le sch ma comprenant le e e point selle vers le bas. Un tel effet ne peut se produire dans le cas des points xes stables ou instables qui sont dits par cons quent structurellement stables. e
F IG . 4.5 Exemple de Bifurcation Exercice 4.1 La d croissance dune population suite a des collisions a 2 corps peut e ` ` etre mod lis e par l quation diff rentielle e e e e N (t) = kN 2 , o` N (t) repr sente le nombre dindividus de la population a linstant t, et o` k est une u e u ` constante positive. On notera N0 le nombre dindividus a linstant t = 0. ` Quel est le type de cette equation diff rentielle ? e Apr` s avoir d termin les points critiques, tracer lallure qualitative des solue e e tions sans aucun calcul. Int grer l quation diff rentielle et donner la forme explicite des solutions. e e e Mettre en evidence que la solution diverge en un temps ni. Exercice 4.2 On consid` re l quation e e v = g k v|v|, v(0) = v0 , o` g repr sente lacc l ration de la pesanteur, v la vitesse et k une constante positive. u e ee
35
Donner une interpr tation physique simple de cette equation. e Montrer que ce syst` me na quun seul point xe stable, et utiliser cette ine formation pour repr senter les solutions dans les cas suivants : v0 > 0, v0 = e 0, (g/k)1/2 < v0 < 0, v0 < (g/k)1/2 . Exercice 4.3 On consid` re la r action chimique A + B C. Les r actifs A et B sont e e e en concentration initiale A(0) = A0 et B(0) = B0 . La vitesse de production du produit ob it a l quation diff rentielle e ` e e C(t) = (C(t) A0 ) (C(t) B0 ) , o` est la constante (positive) de r action. u e On veut etudier comment la concentration du produit C au cours du temps d pend e - qualitativement et quantitativement - de sa concentration initiale C(0) = C0 . D terminer les points critiques et repr senter qualitativement lallure des solue e tions. On distinguera les 2 cas : A0 = B0 et A0 = B0 .
5.1
Lorigine joue un r le particulier pour les syt` mes lin aires. Le point y = 0 est en o e e effet le seul point stationnaire (y = 0) de l quation diff rentielle y = Ay. e e D nition 5.1 Lorigine est dite asymptotiquement stable si toute solution y du syst` me e e lin aire satisfait e lim y(t) = 0.
t+
On dispose alors du r sultat suivant (valable en dimension quelconque) connu sous le e nom de Crit` re de Routh : e Th or` me 5.1 Lorigine est asymptotiquement stable si et seulement si toutes les vae e leurs propres de A sont de partie r elle strictement n gative. e e
Cela r sulte directement en dimension 2 du th or` me 3.6. e e e
Dans le cas de la dimension 2, comme 1 2 = det A et 1 + 2 = trA, on peut egalement dire que lorigine est asymptotiquement stable si det A > 0 et trA < 0. 37
38
F IG . 5.1 Source. 3. Si une des valeurs propres est positive et lautre n gative, il existe au moins une e direction instable et on parle de point selle ou de col.
F IG . 5.2 Point Selle. 4. Dans le cas de valeurs propres identiques, il ny a quun seul vector propre1 et on parle de nud impropre (stable ou instable). 5. Dans le cas des valeurs propres conjugu es, les trajectoires sont des spirales e logarithmiques lorsque la partie r elle des valeurs propres = 0 et on parle de e foyers (stable ou instable). Dans le cas o` = 0, les trajectoires sont p riodiques, u e il sagit de centres. En dimension 2, lensemble des comportements peut etre repr sent dans le plan e e det A trA, ce que montre la gure 5.5.
1
sauf si la matrice est de la forme I, auquel cas, tout vecteur est vecteur propre.
39
5.2
Dans cette section, on se contentera daborder bri` vement la stabilit locale des e e syst` mes diff rentiels non lin aires en dimension 2 par la m thode de lin arisation. e e e e e
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F IG . 5.5 Portraits de Phases dans le plan det A trA ` Comme on a bien s r x1 = x1 et x2 = x2 , on doit etudier le syst` me diff rentiel a u e e coefcients constants suivant x1 x2 =
f1 x1 f2 x1 f1 x2 f2 x2
(1 ,2 ) x x
x1 x2
` On est donc ramen a l tude de la stabilit dun syst` me a coefcients constants ; cela e` e e e ` permet dappr cier si les uctuations tendent a crotre avec le temps, rendant ainsi le e syst` me instable autour du point critique etudi , ou si ces uctuations r gressent au e e e ` cours du temps, ce qui correspond a la situation stable. Remarque La question se pose bein entendu de savoir dans quelle mesure l tude de la stabilit lin aire nous renseigne sur la stabilit du syst` me lorsque les e e e e e termes non-lin aires sont pris en compte. Lorsque les 2 valeurs propres ont une pare tie r elle strictement n gative, la stabilit lin aire implique la stabilit non-lin aire. e e e e e e Dans le cas des syst` mes instables et lorsque les 2 valeurs propres sont de parties e
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r elles strictement positives, un syst` me qui est instable par stabilit lin aire le dee e e e meure lorsque les contributions non-lin aires sont pris en compte. En revanche, lorse quau moins une des parties r elles des valeurs propres est nulle, cest-` -dire dans e a ` le cas des centres, la prise en compte des termes non-lin aires peut conduire a des e r sultats diff rents de ceux obtenus par lin arisation. e e e Exemple On consid` re le syst` me diff rentiel e e e x = y, y = 2y sin x. On veut etudier la stabilit du syst` me au voisinage du point critique (0, 0). La matrice e e des d riv es premi` res s crit e e e e 0 1 cos x 2 qui vaut en (0, 0) : A= 0 1 1 2 . ,
Comme trA = 2 < 0 et det A = +1 > 0, on en d duit que le point critique (0, 0) e est asymptotiquement stable. Exercice 5.1 Le mod` le de Lokta-Volterra s crit e e x = +a x b xy, y = c y + d xy. o` a, b, c, d sont des constantes positives. u 1. D terminer les points critiques du mod` le. e e 2. D terminer et r soudre les syst` mes diff rentiels lin aris s autour de ces points e e e e e e xes. En d duire la nature de ces points xes. e Exercice 5.2 L quation de Newton dun pendule avec frottements s crit e e (t) = 2 sin (t) (t), o` est une constante positive. u Les portraits de phase des syst` mes lin aris s autour du point critique (0, 0) sont e e e repr sent s sur la gure suivante pour diff rentes valeurs de et . e e e Effectuer les calculs que vous jugez n cessaires pour une compr hension au moins e e qualitative de ces diff rents comportements. e
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-3
-2
-1
-4
-3
-2
-1
-1
-1
-2
-2
-3
-3
o` est un param` tre r el. u e e 1. Montrer que le syst` me lin aris est associ a la matrice e e e e` +1 1
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2 1 x
-2
-1 -1
-2
F IG . 5.7 Cycle Limite de lOscillateur de Van der Pol Diagonaliser cette matrice et discuter la stabilit du syst` me en fonction des e e valeurs du param` tre . e 2. Montrer que le changement de variable x1 = r cos et x2 = r sin permet de r ecrire le syst` me diff rentiel non lin aire sous la forme e e e e r = r(1 r2 ), = 1 Int grer ce syst` me avec les conditions initiales r = r0 , = 0 et montrer quil e e admet la solution r2 (t) =
2 r0 , 2 2 r0 + (1 r0 ) e2t (t) = 0 t
3. Discuter la limite de r(t) lorsque t dans les 2 cas > 0 et < 0. On distinguera les cas r0 = 0 et r0 = 0. Commenter les r sultats obtenus. e Le changement de comportement qualitatif observ lorsque le param` tre passe e e des valeurs n gatives aux valeurs positives est un exemple de bifurcation dite de e Hopf.
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Analyse qualitative des equations diff rentielles e 4.1 Exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2 Classication des points xes (1 dimension) . . . . . . . . . . . . . . Stabilit des syst` mes diff rentiels e e e 5.1 Stabilit des syst` mes diff rentiels lin aires . . e e e e 5.1.1 Portraits de phase en dimension 2 . . . 5.2 Stabilit des syst` mes diff rentiels non lin aires e e e e 5.2.1 Lin arisation . . . . . . . . . . . . . . e 5.2.2 Cycles limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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