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N.B : Il sera tenu compte, dans l’appréciation des copies, de la précision des raisonnements ainsi que la clarté de la rédaction.
Calculs de distances entre une matrice et certaines par- théorème de Courant et Fischer. La partie I. traite un exemple qui sera utilisé dans
les différentes parties.
ties de Mn (R) Remarque : dans le texte, le mot ”positif” signifie ”supérieur ou égal à 0”.
Énoncé
Notations I. Exercice préliminaire
Dans ce sujet, n est un entier naturel non nul et on note :
1 2 1
• Mn (R) : la R-algèbre des matrices carrées réelles d’ordre n. 1. Soit la matrice Γ = −2 −1 −1 de M3 (R), on pose H = t ΓΓ . Diag-
−1 −1 −2
• Mn,1 (R) : le R -espace vectoriel des matrices à n lignes et à une colonne. onaliser la matrice H et déterminer une matrice P de O3 (R) et une matrice
• Pour une matrice A de Mn (R) , t A est sa matrice transposée, rang ( A) son diagonale D à termes tous positifs telles que D 2 = P−1 HP.
rang et Tr( A) sa trace.
2. On pose S = PDP−1 ∈ S3+ (R), montrer que la relation Γ = US définit une
• In : la matrice unité de Mn (R).
matrice U ∈ O3 (R) et calculer cette matrice.
• Sn (R) : le sous-espace vectoriel des matrices symétriques de Mn (R).
Objectifs 1
5. Si A est une matrice de Mn (R), montrer que d( A, Sn (R)) = ∥ ( A − t A)∥ et
Le but du sujet est de calculer la distance (par la norme de Schur définie à la ques- 2
déterminer de même d( A, An (R)).
tion II.3.) d’une matrice à : dans la partie II., Sn (R) et An (R) par le théorème de
projection orthogonale, dans la partie III., On (R) par le théorème de décomposition
polaire, dans la partie IV., ∆ p par des notions de densité, dans la partie V., ∇ p par le 6. Calculer d(Γ , A3 (R)) où Γ est la matrice exemple de la partie I.
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III. Calcul de la distance de A à On (R) a. Montrer que, pour toute matrice Ω de On (R), ∥ A − Ω∥ = ∥ S − U −1 Ω∥
et en déduire que, d( A, On (R)) = d( S, On (R)).
A. Théorème de la décomposition polaire
b. Montrer que, d( A, On (R)) = d( D, On (R))
7. Montrer qu’une matrice S de Sn (R) appartient à Sn+ (R) si et seulement si
toutes les valeurs propres de S sont positives ou nulles. 14. On note D = diag(λ1 , λ2 , .., λn )
a. Pour tout couple (i, j) d’entiers naturels compris entre 1 et n, évaluer c. Conclure que d( D, On (R)) = ∥ D − In ∥.
t
Ai A j . En particulier, si i est un entier pour lequel di = 0, que vaut Ai ?
15. Montrer que , d( A, On (R)) = ∥ A − U ∥ .
b. Montrer que l’on peut trouver une base orthonormée ( E1 , E2 , ..., En ) de
Mn,1 (R) (par rapport au produit scalaire canonique ⟨ X, Y ⟩ = t XY, de 16. Calculer d(Γ , O3 (R)) où Γ est la matrice exemple de la partie I.
Mn,1 (R)) telle que, pour tout entier naturel i entre 1 et n, Ai = di Ei .
c. En déduire qu’il existe une matrice E de On (R) telle que A = ED.
IV. Calcul de la distance de A à ∆ p .
t t
10. Soit A et B deux matrices de Mn (R) vérifiant AA = BB. 17. Un résultat de densité.
a. Montrer qu’il existe une matrice diagonale D à termes positifs et une
a. Soit M un élément de Mn (R), montrer qu’il existe un réel α > 0 tel que
matrice orthogonale P telles que : P−1t AAP = P−1t BBP = D 2 . pour tout réel λ vérifiant 0 < λ < α, la matrice M − λIn estinversible.
b. Montrer qu’il existe une matrice U de On (R) telle que A = UB.
b. En déduire que GLn (R) est dense dans Mn (R).
11. Déduire des questions précédentes le théorème de décomposition polaire :
18. Soit A un élément de Mn (R), déterminer, pour tout entier naturel p ≤ n,
Pour toute matrice A de Mn (R), il existe une matrice U de On (R) et une ma-
d( A, ∆ p ).
trice S de Sn+ (R) telles que A = US. (Remarque : on peut également établir
l’unicité de la matrice S de Sn+ (R) et même l’unicité de la matrice U de On (R)
si A est de plus inversible dans cette décomposition mais ce ne sera pas utile V. Calcul de la distance de A à ∇ p .
pour la suite du problème).
A. Théorème de Courant et Fischer
B. Calcul de d( A, On (R)) Soit A une matrice de Sn (R). On notera λ1 ≥ λ2 ≥ .. ≥ λn ses valeurs propres,
12. Montrer que, pour toute matrice M de Mn (R) et pour toute matrice Ω de on notera D = diag(λ1 , λ2 , .., λn ), P la matrice de On (R) vérifiant A = PD t P et
On (R), ∥ MΩ∥ = ∥ΩM∥ = ∥ M∥. C1 , C2 , .., Cn les matrices de Mn,1 (R) formant les colonnes de la matrice P. Si k est
un entier entre 1 et n, on note Ψk l’ensemble des sous-espaces vectoriels de Mn,1 (R)
t XAX
13. Dans la suite de cette partie, soit A une matrice de Mn (R), soit U ∈ On (R)
de dimension k. Nous allons montrer que : λk = max min . (théorème
et S ∈ Sn+ (R) telles que A = US ; il existe une matrice diagonale D et une F ∈Ψk X ∈ F −{0} t XX
matrice P de On (R) telles que S = PDP−1 . de Courant et Fischer).
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n √
19. Soit X un vecteur de Mn,1 (R) de coordonnées ( x1 , x2 , .., xn ) dans la base or-
23., tous les autres termes de Ml étant nuls, on a clairement : ED = ∑ µl Ml .
thonormée (C1 , C2 , .., Cn ) de Mn,1 (R). Calculer en fonction des xi et λi . (i l =1
t C AC
Montrer alors qu’il existe une famille orthonormale ( R1 , R2 , .., Rn ) de matri-
compris entre 1 et n) : t XAX et t XX et pour k entier entre 1 et n, t k k
.
Ck Ck ces de Mn (R) (pour le produit scalaire ( A| B) = Tr(t AB) de Mn (R) ), toutes
n √ r √
20. oit k entier entre 1 et n, on pose Fk = vect{C1 , C2 , .., Ck }. Montrer que pour de rang un, et telles que A = ∑ µl Rl = ∑ µl Rl .
t XAX t XAX l =1 l =1
tout X non nul de Fk , t ≥ λk et déterminer min .
XX X ∈ Fk −{0} t XX p
√
25. Avec les notations de la question 24., on pose N = ∑ µl Rl . Montrer que
21. Soit F ∈ Ψk p l =1
rang( N ) ≤ p puis que d( A, ∇ p ) ≤ µ p+1 + .. + µr .
a. montrer que dim( F ∩ vect{Ck , Ck+1 , .., Cn }) ≥ 1.
26. Soit M une matrice de rang p (p < r), on note α1 ≥ α2 ≥ αn ≥ 0 les valeurs
b. Si X est un vecteur non nul de F ∩ vect{Ck , Ck+1 , .., Cn }, montrer que
t XAX propres de la matrice t ( A − M)( A − M) et on pose G = KerM ∩ Im(t AA).
t XX
≤ λk . Soit k un entier compris entre 1 et r − p.
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