Exposé de Groupe - Enquête Préliminaire
Exposé de Groupe - Enquête Préliminaire
Exposé de Groupe - Enquête Préliminaire
Groupe : Numéro 3
Membres du groupe :
L’équilibre et l’ordre social sont maintenus par des règles et lois propres à chaque peuple, la
primeur de ces dernières sont telles que leurs violations sont susceptibles de répressions
civiles mais surtout pénales. Néanmoins, la complexité que revêt de multiples cas nécessitent,
suite aux plaintes faites, une investigation méticuleuse. En l’occurrence, cette enquête est
appelée, en matière pénale, l’enquête préliminaire. Cette dernière, ouverte en cas de plainte ou
de dénonciation anonyme faite en l’absence de crime ou de délit flagrant (Article 29 alinéa 1 er
CPP), est une enquête de police menée par les autorités compétentes à savoir, les Officiers de
Police Judiciaire (OPJ) secondés par les Agents de Police Judiciaire (APJ) et dirigés par le
procureur de la République du ressort soit du lieu de l’infraction soit du lieu de résidence de
l’une des personnes dont on soupçonne la participation à l’infraction ou celui du lieu
d’arrestation d’une de ces personnes (confère l’article 54 CPP de la Section 2 : Attributions du
Procureur Général près la Cour d’Appel). Elle dévoile un caractère d’autant plus important
car elle permet de vérifier la véracité de la commission d’une infraction. Par ailleurs pour
éviter tout amalgame, il est utile de signifier que les enquêtes sont régies par le Titre II du
Code de Procédure Pénal qui règlemente, non pas un (1) mais bien deux (2) types d’enquêtes
qui sont : L’enquête préliminaire et l’enquête de flagrance. Il conviendra donc d’apporter
lumière aux notions de ces enquêtes pour éviter toutes confusions à leur égard. Par
conséquent, il ressort que les spécificités de l’enquête de flagrance sont relatées par les
articles 77 à 89 du CPP. Aussi, il découle de l’article 77 précité, en son alinéa 1er, qu’est
qualifié crime ou délit flagrant, le crime ou le délit qui est entrain de se commettre, ou qui
vient de se commettre. De même, il se dégage de l’alinéa 2 dudit article qu’il y a crime ou
délit flagrant lorsque, dans un temps très voisin de l’action, la personne soupçonnée est
poursuivie par la clameur publique ou est trouvée en possession d’objets, ou présente des
traces ou indices, laissant penser qu’elle a participé au crime ou au délit. Il suit de ce texte
qu’en réalité, l’enquête de flagrance est mise en œuvre ou déclenchée lorsqu’il n’existe pas de
contestation sérieuse sur l’existence d’une infraction à la loi pénale. Contrairement à l’enquête
préliminaire qui sera mise en œuvre lorsqu’il n’existe aucune certitude sur la commission des
faits. Le thème, ici, abordé est d’un intérêt non seulement juridique mais aussi pratique dans
la mesure où il nous permettra de mieux cerner la notion d’enquête préliminaire. Dès lors, une
question surgit : En quoi consiste l’enquête préliminaire et quelles en sont les finalités ? Dans
le but de résoudre cette interrogation nous nous appesantirons successivement sur le
déroulement de l’enquête préliminaire (I) et les enjeux de l’enquête préliminaire (II).
I- LE DEROULEMENT DE L’ENQUÊTE PRELIMINAIRE
A- LE DECLENCHEMENT DE L’ENQUÊTE
PRELIMINAIRE
L’enquête préliminaire tire d’abord sa source de l’infraction définie selon l’article 2 du Code
Pénal, comme tout fait, action ou omission, qui trouble ou est susceptible de troubler l’ordre
public ou la paix sociale en portant ou non atteinte aux droits des personnes et qui comme tel
est légalement sanctionné. Ensuite, il est important de souligner que toutes les infractions ne
sont pas susceptibles d’entrainer une enquête préliminaire car seules celles qui sont
criminelles et délictuelles le peuvent. Enfin, l’on ne parle d’enquête préliminaire que dans le
cadre d’une présomption d’infraction qui est, ici, caractérisé par un doute. En effet, pouvant
être définit comme l’ensemble des investigations exécutées sous le contrôle du procureur de la
République, par des officiers et agents de police judiciaire, afin d’établir ou non la
commission ou la tentative de commission d’une infraction pénale, l’enquête préliminaire est
une phase ou un levier essentiel pour la répression des possibles infractions, elle permet de
recueillir les premiers éléments d’information sur les agissements contraires à la loi pénale
dont les enquêteurs peuvent avoir eu connaissance par eux-mêmes ou faisant suite à une
plainte, une dénonciation anonyme ou par l’entremise du parquet. En outre, il se dégage des
articles 60 et suivants du code procédure pénale qu’elle est diligentée par la police judiciaire
qui, au regard de l’article 26 du CPP, est composée des officiers de police judiciaire, des
agents de police judiciaire et des fonctionnaires auxquels sont attribués, par la loi, certaines
fonctions de police judiciaire. Cette dernière est, aux termes du CPP en son article 25, chargée
de constater les infractions à la loi pénale, d'en rassembler les preuves et d'en rechercher les
auteurs tant qu'une information n'est pas ouverte. De plus, nous pouvons déduire de
l’appréciation de l’article 23 Nouveau la section susmentionnée du CPP que la police
judiciaire est dirigée par le Procureur de la République qui procède ou fait procéder à tous les
actes nécessaires à la recherche et à la poursuite des infractions à la loi pénale (Article 52
CPP). De même, leurs compétences respectives sont édictées aux articles 30 et 54 du CPP.
Comme il a été soutenu tout au long de ce paragraphe, la Police judiciaire doit, pour le bien de
l’enquête préliminaire, effectuer plusieurs actions. Quid de ces actes ?
B- LES ACTES DE L’ENQUÊTE PRELIMINAIRE
Au regard de l’article 60 du CPP en son Titre II intitulé : Enquêtes, nous pouvons affirmer
sans équivoque que : « L'officier de police judiciaire agit soit sur les instructions du procureur
de la République, soit d'office. Lorsqu'il agit d'office, il est tenu d'en informer immédiatement
le procureur de la République. Ces opérations sont effectuées sous la direction du procureur
de la République, la surveillance du procureur général et le contrôle de la Chambre
d'instruction ». Pour les besoins de l’enquête, l’officier de police judiciaire peut, d’abord,
procéder non seulement à l’audition d’une ou plusieurs personnes qu’ils jugent susceptibles
de lui fournir des informations utiles dans le cadre de l’élucidation ou de la clarification des
faits mais aussi à celle des personnes qui se prétendent lésées par la prétendue infraction. Par
ailleurs celui-ci sera amené à procéder à des constatations utiles, à ce niveau il devra juger de
la pertinence des éléments, preuves ou informations reçues dans le cadre de l’affaire en cours.
C’est en effet ce qu’affirme l’article 61 du CPP en ces termes : « L'officier de police judiciaire
procède à l'enquête. II entend toute personne susceptible de fournir des renseignements sur les
faits et toutes celles qui se prétendent lésées par l'infraction. Il procède aux constatations
utiles ». Egalement, s'il y a lieu de procéder à des constatations d'ordre technique ou
scientifique, l'officier de police judiciaire peut avoir recours à toute personne qualifiée, après
en avoir informé le procureur de la République (confère art 64 du CPP en son Titre II). Il
s’ensuit à l’alinéa 2 dudit article que la ou les personnes, dont l’avis technique ou scientifique
a été requis, doivent prêter serment par écrit en leur honneur et conscience. En somme, pour
donner plus de précisions, les auditions et constatations utiles peuvent inclure des
interrogatoires, témoignages, des documents, des objets saisis, des avis d’experts ou tout autre
moyen capable d’apporter la lumière sur les faits et faire progresser l’enquête. Ensuite, nous
avons les visites domiciliaires qui sont dans les faits, une visite des autorités compétentes
dans un domicile pour des vérifications ou des contrôles mais sans le même objectif de
recherche de preuves qu’une perquisition. Durant une visite domiciliaire, les autorités se
contentent d’inspecter les lieux, poser des questions et vérifier des informations. Elle partage
les mêmes conditions de faisabilité qu’une perquisition. Et enfin, la perquisition qui est aussi
une méthode de recherche d’éléments de preuve liés à une affaire. Il s’agira, pour les officiers
et agents de police judicaire de procéder à des fouilles dans le but de découvrir des preuves.
En pratique, ces fouilles peuvent être faites dans les domiciles, résidences, bureaux, entrepôts
ou tout autres lieux susceptibles de regorger ou d’abriter des indices capables de faire
progresser les recherches. Pour qu’une perquisition se fasse en Côte-d’Ivoire des conditions
doivent être réunies. Il faut, premièrement, qu’il y ait des motifs raisonnables de croire qu’elle
est nécessaire, secondement, avoir une autorisation écrite ou verbale du procureur de la
République, troisièmement, qu’elle soit faite en présence de la personne au domicile de
laquelle l’opération a lieu. C’est entre autre ce qui ressort de l’article 67 alinéa 1 du CPP en
son Titre II à la seule différence qu’une précision selon laquelle, toute autorisation verbale
du procureur de la République doit être confirmée dans les meilleurs délais par écrits, sans
toutefois donné plus de détails à ce propos. Il est néanmoins judicieux de souligner qu’en ce
qui concerne les saisies de pièces à convictions, les fouilles corporelles et de véhicules ;
l’autorisation du procureur de la république n’est pas obligatoire (article 67 alinéa 2 CPP du
Titre II). Aussi, relativement aux perquisitions domiciliaires, l’alinéa 3 dudit article soutient
que : « Si la personne concernée ne veut ou ne peut y assister, l’opération a lieu en présence
d'un fondé de pouvoir qu'elle nomme ou à défaut, de deux témoins n'ayant aucune relation
avec la partie plaignante et en dehors des personnes relevant de l'autorité administrative de
l'officier de police judiciaire ». Indépendamment de tout cela, sauf réclamation faite de
l'intérieur de la maison ou exceptions prévues par la loi, les visites domiciliaires et les
perquisitions ne peuvent être commencées avant quatre (4) heures et après vingt et une (21)
heures. En revanche, il existe des exceptions ou cas spécifiques dont font état l’article 68
alinéa 2 du CPP relatant que : « … des visites, perquisitions et saisies peuvent être opérées à
toute heure du jour et de la nuit en vue d'y constater toutes infractions, à l'intérieur de tout
hôtel, maison meublée, pension, débit de boisson, club, cercle dancing, lieu de spectacle et
leurs annexes et en tout autre lieu ouvert au public ou utilisé par le public. » et l’article 69
nouveau (Loi N°2022-192 du 11 Mars 2022) en énonçant que : « Les perquisitions dans un
cabinet d’avocat ou de médecin ou dans une étude d'officier public et ministériel ne peuvent
être effectuées qu’en présence du Procureur de la République ou de l’un de ses substituts et de
la personne responsable de l’organisation professionnelle à laquelle appartient l’intéressé ou
de son délégué. Si le responsable de l’organisation professionnelle ou son délégué dûment
invité ne se présente pas, il est passé outre sa présence. Mention en est portée au procès-
verbal. » Subséquemment à cela, nous ne saurons poursuivre sans ajouter que l’officier de
police a seul, avec la personne dont a été retenu l’avis technique ou scientifique, le droit de
prendre connaissance des papiers ou documents avant de procéder à leur saisie (article 64
alinéa 3 du CPP). En addition, nous pouvons également retenir que ces éléments de preuve
ont un caractère confidentiel vu que leur communication ou divulgation sans la permission de
la personne soupçonnée est punie d’une amende de 50.000 à 600.000 francs et d'un
emprisonnement de trois mois à trois ans conformément à l’article 70 du CPP. Il est vrai que
de nombreux points ont été abordés mais toutes ces mesures sont prises pour protéger les
droits des citoyens tout en permettant de mener des investigations efficaces. En conséquence,
la police judiciaire est amenée à ordonner des opérations de prélèvements. Elles consistent
généralement à prélever des échantillons d’ADN/de sang, d’empreintes digitales ou d’autres
éléments qui peuvent permettre d’identifier des suspects ou des preuves matérielles. Ainsi, au
regard de l’article 66 alinéa 1 du CPP que : « L’officier de police judiciaire peut procéder ou
faire procéder sous son contrôle, sur toute personne contre laquelle il existe des soupçons
d'avoir commis ou tenté de commettre l'infraction, aux opérations de prélèvement nécessaires
à la réalisation d'examens techniques et scientifiques, ainsi qu'aux opérations de relevés
signalétiques ou de photographies nécessaires à la manifestation de la vérité. ». En revanche,
ces opérations ne peuvent s’opérer qu’avec le consentement de l’intéressé. En cas de refus de
ce dernier, l’opération ne pourra être effectuée qu’avec l’autorisation écrite du procureur de la
république. Mention du refus et de l’autorisation seront toutes les deux portées au procès-
verbal (confère alinéa 2 et 3 de l’article 66 du CPP). Les autorités doivent faire preuve de
rigueur pour garantir l’intégrité des prélèvements et leur admissibilité en justice. C’est sans
doute pour cette raison que l’article 79 du CPP énonce que : « Dans les lieux où un crime a
été commis, il est interdit, sous peine d'une amende de 50.000 à 500.000 francs, à toute
personne non habilitée, de modifier avant les premières opérations de l’enquête de flagrance
l’état des lieux et d'y effectuer des prélèvements quelconques. Toutefois, une exception est
faite lorsque ces modifications ou ces prélèvements sont commandés par les exigences de la
sécurité ou de la salubrité publique, ou par les soins à donner aux victimes … ». Pour garantir
l’intégrité des prélèvements il faut en sus, suivre des étapes précises. Premièrement, il est
important de s'assurer que les personnes effectuant les prélèvements sont formées et
qualifiées. Secondement, il faut documenter soigneusement chaque étape du processus de
prélèvement, y compris la collecte, l'étiquetage et le stockage des échantillons. Il est
également crucial de maintenir la chaîne de garde, c'est-à-dire de s'assurer que les échantillons
sont toujours sous surveillance et contrôle stricts pour éviter toute altération ou contamination.
Troisièmement, il est primordial de respecter les protocoles et les règles établis. Dans ce
même élan, l’officier de police peut placer en garde à vue pour les nécessités de l’enquête,
une ou plusieurs personnes contre lesquelles existent des indices graves et concordants de
participation à une infraction. Toutefois, il ne peut en décider que dans les mesures édictées à
l’alinéa 2 de l’article 71 du CPP permettant de parvenir à l’un des objectifs suivants : « 1°)
permettre l'exécution des investigations impliquant la présence ou la participation de la
personne ; 2°) garantir la présentation de la personne devant le procureur de la République
afin que ce magistrat puisse apprécier la suite à donner à l'enquête ; 3°) prévenir la
modification par la personne des preuves ou indices matériels ; 4°) éviter que la personne
exerce des pressions sur les témoins ou les victimes ainsi que sur leur famille ou leurs proches
;…». D’ailleurs, mis à part le fait que l’officier de police judiciaire ne puisse retenir en garde
à vue, plus de quarante-huit (48) heures les personnes désignées à l’article 71 du CPP. Il lui
est également fait obligation d’en informer le procureur de la République par tous les moyens.
Au besoin, le procureur de la République peut accorder, par écrit ou verbalement
l'autorisation de prolonger la garde à vue d'un nouveau délai de quarante-huit (48) heures. A
l'issue de ce délai, les personnes gardées à vue sont, soit déférées devant le procureur de la
République, soit remises en liberté (article 72 alinéa 2 du CPP). Aussi, la personne placée en
garde à vue est immédiatement informée par l'officier de police judiciaire de la durée de la
mesure et de la prolongation dont celle-ci peut faire l'objet ; en plus de la nature et de la date
présumée de l'infraction qu'elle est soupçonnée avoir commise ou tentée de commettre (article
74 du CPP). Au cours de la garde à vue, de multiples abus peuvent être fait aux personnes,
alors pour pallier à cela l’article 90 du chapitre 3 intitulé : Intervention des avocats au cours
de l’enquête du CPP dispose que : « Toute personne contre qui il existe des indices graves et
concordants de participation à une infraction, ou qui en a été victime ou qui est appelée à
apporter son concours à la manifestation de la vérité, peut, au cours de l'enquête, se faire
assister d'un avocat. Néanmoins, à titre exceptionnel, dans les localités où il n'existe pas
d'avocat, la personne peut se faire assister d'un parent ou d'un ami… ». Une fois accompagnée
par un avocat, la personne à comparaître ne peut être entendue qu’en sa présence. Après avoir
élargi nos horizons sur la question de l’enquête préliminaire, nous sommes en droit de nous
demander qu’elles en sont les enjeux (II).
Nous pourrons étudier les enjeux de l’enquête préliminaire sous le prisme de l’équilibre des
droits (A) et du rapport d’enquête (B).
A- L’EQUILIBRE ET LA PRESERVATION DES DROITS
B- LE RAPPORT D’ENQUÊTE
Clôturant l’enquête préliminaire, le rapport d’enquête est un document essentiel, dressé par la
police judiciaire, qui résume les conclusions et les résultats de l’enquête. Ce rapport peut
comprendre plusieurs éléments, notamment une introduction qui expose les objectifs de
l’enquête et les personnes impliquées, une description détaillée des faits et des évènements,
des déductions et analyses des preuves collectées, des conclusions sur la culpabilité ou
l’innocence des suspects, des recommandations pour la suite de la procédure, et enfin, une
conclusion récapitulant les principaux points du rapport. Il est remis au procureur de la
République qui, en l’application de l’article 51 du CPP aux alinéas 1 et 2, appréciera la suite à
donner à l’affaire. S’il considère que le rapport regorge de preuves suffisantes, l’affaire sera
poursuivie en justice. Par contre, s’il estime que les informations contenues dans le rapport ne
sont pas suffisantes, il décidera de ne pas donner suite à la plainte, c’est le classement sans
suite.