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Cejm Chapitre 3 Docx1

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CEJM – BTS 1ère année

Thème 1

Les contrats permettent de stabiliser les relations des entreprises avec les tiers.
Compte tenu de la complexité croissante de l’environnement et de la multiplicité de ses relations
avec différents acteurs ou personnes juridiques, l’entreprise a besoin d’une certaine stabilité pour
mener à bien ses activités (ex. : garantir la continuité des approvisionnements, renforcer la fidélité
de la clientèle, assurer la solidité des relations interentreprises).
Ainsi le droit, par l’intermédiaire des contrats, permet aux entreprises de construire et de sécuriser
leurs relations. La conclusion de contrats commerciaux sécurise la vie des affaires. Il permet de
mieux encadrer la relation commerciale et d’anticiper le règlement d’un éventuel litige.
Les étapes de conclusion d’un contrat peuvent être plus ou moins longues lors de négociations
précontractuelles.

I. Les relations interentreprises, résultat d’un processus de


négociation
Dans les relations interentreprises, la formation d’un contrat n’est pas instantanée mais résulte
d’un processus.

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Une période de négociation et des avant-contrats précèdent généralement la signature du contrat
définitif.
La période précontractuelle ou période des pourparlers est prise en compte afin de garantir la
liberté contractuelle, de protéger les futurs cocontractants et d’éviter les ruptures abusives des
pourparlers. Ainsi, la bonne foi dans les négociations et l’obligation générale d’information
précontractuelle durant cette phase, s’imposent.
La liberté de rompre les négociations et la bonne foi dont les parties doivent faire preuve doivent
gouverner les relations entre les entreprises.

A. Les pourparlers
Un contrat entre des professionnels est rarement conclu immédiatement, compte tenu des enjeux
qu’il représente.
En général, il est précédé de pourparlers dans le cadre d’une phase de négociation
précontractuelle, précédant l’accord définitif.
Les contractants sont libres de mener à terme les discussions, y compris avec plusieurs
contractants potentiels, voire de rompre les pourparlers sans avoir conclu de contrat.
Le principe est donc la possibilité pour les parties de rompre les pourparlers librement dès lors
qu’elles sont de bonne foi.
Cependant, la rupture des pourparlers peut causer un préjudice à celui qui veut poursuivre la
négociation.
Dès lors, la rupture brutale des pourparlers peut être sanctionnée, surtout lorsque ceux-ci ont duré
un certain temps et s’il est établi que la rupture survient avec une volonté de nuire au partenaire.
(Ex. : rompre des pourparlers brutalement avec une légèreté blâmable).
En l’absence de contrat, la responsabilité encourue est délictuelle et donne lieu à l’attribution de
dommages-intérêts au profit de celui qui subit la rupture fautive.

B. Les avant-contrats
Ce sont des contrats avant les contrats !
La négociation d’un contrat peut parfois passer par l’élaboration d’un avant-contrat, qui est
l’engagement de l’une des parties, voire des deux, de mener à terme le projet contractuel. En effet,
dans certains cas, les interlocuteurs peuvent souhaiter établir des documents précontractuels qui
seront un préalable au contrat définitif.
Les parties ne s’engageant donc pas encore à le conclure, ces documents ne donnent que des
informations partielles sur le futur contrat.
Contrairement aux pourparlers, les avant-contrats sont de vrais contrats qui génèrent des
obligations spécifiques, la principale étant celle de conclure le contrat définitif.
Ils peuvent prendre deux formes :
– La promesse unilatérale de contrat (convention par laquelle une personne – le promettant –
s’engage à conclure un contrat avec une autre personne – le bénéficiaire – qui accepte cette offre).
Le prix, la date de livraison, les conditions générales et particulières du contrat définitif sont
réglés. Ce contrat unilatéral fait naître des obligations seulement à la charge du promettant.
Le bénéficiaire se voit proposer une option et il dispose d’un temps convenu pour donner suite ou
non et conclure ou non le contrat définitif. Le promettant qui ne donnerait pas suite à la volonté du
bénéficiaire de conclure le contrat projeté engagerait sa responsabilité.
– La promesse synallagmatique de contrat engage dans ce cas les deux parties sur le prix, la date
d’exécution et les modalités du contrat, de façon ferme et définitive.

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Ce genre de promesse synallagmatique intervient lorsque la conclusion du contrat dépend de
certaines conditions qui doivent être réalisées (ex. : accord de la banque pour l’obtention d’un
prêt).

C. L’information précontractuelle
L’article 1112-1 du Code civil prévoit que : « Celle des parties qui connaît une information dont
l’importance est déterminante pour le consentement de l’autre doit l’en informer dès lors que,
légitimement, cette dernière ignore cette information ou fait confiance à son cocontractant. »
L’information communiquée (ex. : les caractéristiques essentielles du bien ou service, le prix, les
délais de livraison ou d’exécution) doit donc permettre au cocontractant de s’engager en toute
connaissance de cause, pour mesurer la portée de son engagement, afin de garantir l’expression
d’un consentement libre et éclairé.
À défaut d’intention de tromper, le défaut d’information sera sanctionné par l’octroi de dommages
et intérêts (ex. : perte d’une chance de ne pas conclure le contrat négocié, frais engagés
inutilement).

D. La représentation
En principe, les conventions sont formées par la rencontre des volontés des parties. Cependant, il
arrive que l’un des cocontractants ne participe pas directement à la conclusion de l’accord. En
effet, il arrive qu’il ait recours à la représentation, qui est le mécanisme juridique par lequel une
personne (le représentant) agit au nom d’une autre personne (le représenté). Ainsi, le mécanisme
de la représentation permet aux personnes morales de contracter par le biais des personnes
physiques qui les dirigent.
Dans la vie des affaires, la représentation résulte souvent d’un mandat. Le mandat est l’acte
juridique par lequel le mandant (le représenté) confie au mandataire (son représentant) le soin de
négocier en son nom avec un ou plusieurs tiers. Dès qu’un accord est trouvé, le contrat produit ses
effets pour le représenté, comme s’il l’avait conclu lui-même.
Dans certains cas, la représentation est imposée par la loi (ex. : les dirigeants des sociétés : des
personnes morales peuvent les représenter). Dans d’autres cas, la représentation résulte d’un
accord entre le représenté et le représentant (ex. : confier une mission à un agent commercial, pour
profiter de son savoir-faire pour agir en son nom). Le représenté détermine l’étendue des pouvoirs
du représentant et les tiers qui concluent un contrat avec le représentant sont informés que ce
dernier négocie au nom d’une personne représentée.

II. Les conditions de validité du contrat


Le contrat n’est légalement formé que s’il respecte les conditions nécessaires à sa validité. Les
parties doivent donner leur consentement et être en capacité de le faire. Le consentement des
parties se forme par la rencontre entre l’offre et l’acceptation. Il doit être non vicié. Le contrat non
valide est un contrat nul.

A. Le consentement et l’absence de vice du consentement


1) La notion de consentement
Les règles juridiques appliquées au contrat trouvent en premier lieu leur origine dans la théorie de
l’autonomie de la volonté. La force obligatoire du contrat suppose que les parties l’aient conclu

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librement avec une volonté de s’engager. Le consentement qui doit exister à l’origine des
obligations contractuelles représente donc la rencontre d’une offre précise et d’une acceptation
sans ambiguïté.

2) Un consentement non vicié


La volonté exprimée par les contractants doit être sans vice, c’est-à-dire sans défaut pouvant
l’entacher. Trois vices du consentement sont prévus par la loi et peuvent être sanctionnés par la
nullité du contrat conclu.
On distingue :
– l’erreur sur la substance, c’est-à-dire sur l’élément essentiel du contrat, et l’erreur sur la
personne du cocontractant (on parle d’intuitu personæ, c’est-à-dire d’un contrat conclu en
considération de la personne avec laquelle il a été passé) ;
– le dol, qui est une erreur provoquée par les manœuvres du cocontractant, ayant joué un rôle
déterminant dans la conclusion du contrat ;
– la violence, qui est le fait d’extorquer à une personne son consentement à un acte par le
moyen de la crainte qu’on lui inspire. Elle peut être physique, psychologique ou économique
(ex. : abus de la situation de dépendance).

B. La capacité des parties


Pour s’engager valablement dans un contrat, il faut bénéficier de la capacité juridique.
Il faut donc protéger les mineurs, les majeurs en curatelle ou en tutelle, qui sont frappés d’une
incapacité d’exercice les empêchant de prendre des risques dans la vie des affaires, compte tenu
de leur inexpérience ou de l’altération de leurs facultés personnelles. Il convient aussi de pouvoir
remettre en cause les contrats conclus par des personnes condamnées à une peine
d’emprisonnement pour des infractions graves ainsi que les dirigeants d’entreprises liquidées à la
suite des fraudes commises.

C. Le contenu licite et certain


Si le consentement est important, l’élaboration de l’offre contractuelle va permettre d’expliciter
les intentions des parties et les modalités de réalisation de la relation contractuelle. Le contenu du
contrat doit donc être licite et certain.
Le contrat doit porter sur une chose dont l’on peut disposer par contrat sans porter atteinte à la loi
(respect de l’ordre public) et que l’on peut déterminer, qui existe ou existera.

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