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Chapitre 2 CEJM

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Chapitre 2 – DROIT – Comment les contrats sécurisent ils les


relations entre l’entreprise et ses partenaires ?

I) Qu’est-ce qu’un contrat conclu entre partenaires privés ?


Un contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou
plusieurs autres, à donner, faire ou à ne pas faire quelque chose.

Le contrat constitue le principal support des relations économiques entre les entreprises. C’est un
outil essentiel aux échanges et à la circulation des richesses. Exemples de contrats entre
professionnels :

 Contrat de distribution : conclu entre producteurs et distributeurs pour distribuer un produit


ou un service auprès d’utilisateurs. Il peut prendre différentes formes : contrat
d’approvisionnement, de franchise, de concession…

 Contrat de transport : contrat conclu entre un transporteur et un expéditeur. Le


transporteur se charge, à titre onéreux, de déplacer une marchandise d’un endroit à un
autre.

 Contrat de sous-traitance : conclu entre le fabricant d’un produit et son sous-traitant.

II) Quels sont les principes fondateurs du droit des contrats ?


Le droit des contrats repose sur cinq principes :

 La liberté contractuelle : le droit des contrats repose sur la liberté contractuelle, qui est la
conséquence de l’autonomie de la volonté. Selon ce principe, l’homme est un être libre, il ne
peut être soumis à des obligations autres que celles qu’il a voulues. Les parties sont libres de
conclure ou de ne pas conclure un contrat, de définir le type et le contenu du contrat.

 L’équilibre économique : les rapports entre une partie dominante et une partie dominée
peuvent générer des contrats déséquilibrés. Ce principe postule que les prestations fournies
par les parties doivent être équivalentes.

 L’égalité des parties : ce principe vise à rééquilibrer la relation de dépendance qui résulte de
certains contrats. Chacune des parties doit trouver un avantage comparable à l’avantage de
l’autre partie.

 La loyauté des parties : le devoir de loyauté doit être omniprésent entre les parties. Les
parties ne doivent pas se tromper mutuellement et doivent exécuter fidèlement leurs
engagements.

 La sécurité juridique : pour éviter les remises en cause ultérieures, l’objet du contrat doit
être décrit de manière précise (description de la marchandise, du prix…).
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III) La situation précontractuelle

La conclusion du contrat est souvent précédée d’une longue période de négociation ponctuée
d’accords préparatoires dont il convient de qualifier la nature juridique.
A) La représentation juridique
Le mécanisme de la représentation permet à une personne de s’engager pour le compte d’une
autre. L’entreprise, personne morale, est représentée par ses représentants légaux : ses
dirigeants qui ont le pouvoir de l’engager à l’égard des tiers. La représentation utilise
souvent le contrat de mandat comme support juridique.
Le mandat est une convention par laquelle une personne (le mandataire) agit au nom et pour
le compte d’une autre personne (le mandant) auprès des tiers. Le mandataire reçoit le mandat
contre rémunération et s’engage à respecter les pouvoirs donnés par le mandant et à rendre
compte de son action. Le mandant donne au mandataire les moyens d’exécuter la mission et
s’engage envers les tiers pour les obligations négociées en son nom par le mandataire.
B) Les pourparlers
Période de négociation du contrat qui permet aux parties de discuter avant de donner leur
consentement (phase précontractuelle pendant laquelle les parties négocient le contenu des
contrats). Les pourparlers sont placés sous le principe de la liberté contractuelle et de la bonne
foi. Ils peuvent être interrompus à tout moment par l’une des parties. La partie qui prend
l’initiative de la rupture ne commet une faute que si la rupture est dictée par l’intention de
nuire à l’autre partie. En cas de rupture fautive, la partie lésée a droit à un dédommagement.
Selon les articles 1112 et 1240 du code civil, les 4 éléments qui caractérisent la situation
précontractuelle des pourparlers sont :
 La liberté précontractuelle
 La rupture de la négociation en cas de non accord sur la chose et sur le prix par l’une
des parties
 L’obligation d’information
 L’obligation d’être de bonne foi

C) Les avant-contrats
Lorsque les pourparlers aboutissent à un accord, des avant-contrats sont conclus qui
définissent les points importants du futur contrat.
Exemples d’avant-contrats :
 L’offre : acte unilatéral qui ne lie que l’offrant pendant une durée déterminée ou
indéterminée. Le devis est une offre qui devient un contrat lorsqu’il est accepté par
l’acheteur.
 L’accord de principe : contrat par lequel les parties s’engagent à entamer des
négociations et à les conduire de bonne foi en vue d’aboutir à un accord.
 La promesse unilatérale : convention par laquelle le promettant s’engage envers
l’autre partie (le bénéficiaire) à conclure un contrat à des conditions déterminées. La
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promesse peut être de vente ou d’achat. Elle peut être accordée gratuitement ou à titre
onéreux.
 La promesse synallagmatique : convention par laquelle deux personnes s’engagent
l’une envers l’autre à conclure un contrat dans un certain délai.

IV) Le processus de formation d’un contrat


A) Qu’est ce qu’un contrat ?
Selon les articles 1101,1113,1114,1118 et 1109 du code civil, le contrat est un accord de
volontés entre 2 ou plusieurs personnes destinées à créer, modifier, transmettre ou éteindre
des obligations. Le contrat est donc basé sur un échange de consentement mutuel. En vertu du
principe de la force obligatoire du contrat, l’accord des parties est nécessaire à sa
modification.

B) Les conditions de validité d’un contrat


Si l’une des quatre conditions suivantes vient à manquer, le contrat n’est pas valablement
formé.
1) Le consentement est formé par la rencontre de l’offre et de l’acceptation.
Il doit exister et présenter certaines qualités : être libre, éclairé et exempt de
vices. Il peut être vicié par l’erreur, le dol ou la violence.
 L’erreur : un des contractants s’est trompé sur la nature du contrat, sur son objet, sur
la personne…
 Le dol : un des contractants a été trompé par des mensonges émanent du cocontractant
et ayant déterminé la victime à contracter.
 La violence : consiste à employer des pressions matérielles ou psychologiques afin de
forcer une personne à contracter.

2) Le contrat n’est valable que si les signataires ont le pouvoir (la capacité)
de représenter les contractants.

3) L’objet du contrat est une prestation licite: donner, faire, ou ne pas faire
quelque chose. Il doit être déterminé ou déterminable, possible et licite.

4) La cause est la raison qui pousse le contractant à donner son accord. Elle
doit exister et ne doit pas être contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
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C) Les conditions d’annulation d’un contrat

1) Pour vice de consentement


Selon les articles 1130,1137 et 1140 du code civil, les 3 conditions qui permettent
l’annulation d’un contrat sont liés au vice de consentement libre et éclairé :
- L’erreur sur la chose
- Le dol (obtenir le consentement du cocontractant par des manœuvres ou des
mensonges)
- La violence

2) Pour incapacité de contractant


Selon les articles 1146 et 1147 du code civil, il y a nullité d’un contrat quand l’une des parties
est soit un mineur non émancipé ou soit un majeur incapable qui est sous tutelle ou ou
curatelle.
3) Pour défaut de contenu du contrat
Selon les articles 1162 et 1163 du code civil, deux autres raisons d’annulation pour défaut de
contenu existent , ce sont les troubles à l’ordre public et si la présentation présente et futur
n’est pas possible et déterminé ou déterminable.

D) Les classifications et obligations des différents contrats


Classifications Définition
Synallagmatique Le contrat est dit "synallagmatique" ou "bilatéral", lorsque ses
dispositions mettent à la charge de chacune des parties ayant des
intérêts opposés l'exécution de prestations qu'elles se doivent
réciproquement. Tel est le cas de la vente ou du contrat de bail. L'
adjectif exprimant le contraire de synallagmatique est "unilatéral".
Unilatéral Seule une partie s'engage envers une ou plusieurs autres sans qu'il y
ait un engagement de la part de ces dernières.
Exemple : la reconnaissance de dettes
De gré à gré Le contrat de gré à gré est celui dont les stipulations sont librement
négociées entre les parties
D’adhésion Le contrat d’adhésion est un contrat proposé de manière unilatérale
par une partie (le professionnel, l’entreprise, l’association, etc.) à
une autre partie (le consommateur, salarié, particulier etc.) qui n’a
d’autre choix que d’accepter ou de refuser l’offre telle qu’elle lui est
présentée.
Ce type de contrat est souvent utilisé dans la vie quotidienne et
présente parfois une répartition inégale des droits et obligations
entre les parties contractantes.
Consensuel Un contrat est dit consensuel lorsque les parties se sont accordées
sur ses dispositions sans réaliser de formalités particulières. Un
simple accord suffit donc à lier les parties contractantes entre elles.
Solennel Le contrat est solennel lorsqu’il faut respecter un formalisme imposé
par la loi pour que le contrat soit formé. Autrement dit, la condition
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de forme est indispensable pour que le contrat soit valablement


formé. Ex : Un acte de donation.
Réel Un contrat fait partie des contrats dits "réels", lorsque l' obligation à
restitution qui, pèse sur le débiteur ne se forme qu'à compter de la
remise de la chose qui fait l'objet du contrat. Tels le prêt, le dépôt et
le Gage.
A exécution instantanée Le contrat à exécution instantanée est celui dont les obligations
peuvent s'exécuter en une prestation unique.
A exécution successive Le contrat à exécution successive est celui dont les obligations d'au
moins une partie s'exécutent en plusieurs prestations échelonnées
dans le temps.

V) Les clauses d’un contrat


Une « clause » est une phrase ou un ensemble de phrases contenues dans le texte d’un acte
juridique (tels un contrat, un testament, un jugement, une loi, ou un règlement administratif)
qui définit les droits et les obligations des personnes concernées par cet acte.
1) Les principales clauses dans un contrat commercial
Les cocontractants sont libres d’insérer des clauses particulières pour cerner leurs
obligations réciproques. Ils s’obligent par ces clauses et doivent les respecter. Les clauses les
plus fréquentes sont :
 La clause de dédit : permet à une ou aux deux parties de se dédire et de ne pas
exécuter leurs obligations, moyennant ou non une contrepartie financière.
 La clause de réserve de propriété : permet au vendeur de conserver la propriété de la
chose afin de la récupérer en cas de non paiement.
 La clause d’indexation : permet au vendeur d’augmenter le prix en fonction d’un
indice de référence.
 La clause de renégociation : permet aux contractants de renégocier le contrat afin de
l’adapter à des changements imprévus futurs de l’environnement.
 La clause limitative de responsabilité : permet de limiter la responsabilité des
contractants en cas de mauvaise exécution ou inexécution du contrat.
 La clause pénale : permet de fixer à l’avance le montant de la réparation due en cas
de retard ou d’inexécution.
 La clause résolutoire : permet de mettre fin au contrat en cas d’inexécution de celui-
ci.
2) Le principe du déséquilibre significatif pour qualifier une clause abusive
Selon l’article L.442-6 du code du commerce, dans les contrats commerciaux et de
consommation sont abusives les clauses qui ont pour objet ou pour effet de créer un
déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat au détriment d’un
partenaire commercial.
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VI) Les effets juridiques des contrats

Les contrats légalement formés produisent des effets juridiques :


 La force obligatoire symbolisée par l’art. 1134 du CC : « les conventions légalement
formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ». Dès que les parties ont
contracté, elles sont tenues de respecter leurs engagements. Les contractants peuvent
revoir leur accord initial, si chacune des parties y est favorable. Le contrat s’impose au
juge qui peut néanmoins apprécier la nature abusive de certaines clauses.
 L’effet relatif : en principe le contrat ne produit aucun effet sur les tiers ou personnes
étrangères au contrat. Il leur est seulement opposable. Cependant, dans certains cas, un
contrat peut profiter aux tiers (ex: un tiers peut bénéficier d’une assurance-vie
contractée par une entreprise et son assureur)
 L’obligation d’exécuter le contrat de bonne foi, loyauté et coopération.

VII) Les effets d’une inexécution des contrats

L’inexécution est constatée lorsque l’un des contractants n’a pas respecté ses
engagements. Elle peut consister en une absence totale d’exécution ou une exécution
partielle.
 L’inexécution partielle pour vice caché rend la chose impropre à l’usage auquel on la
destine. L’acheteur a le choix entre l’annulation de la vente ou la diminution du prix.
L’inexécution partielle pour défaut de conformité permet à l’acheteur de demander
l’annulation de la vente.
 L’inexécution totale : lorsque l’un des contractants n’exécute pas son obligation, la
partie lésée peut exiger l’exécution forcée de la prestation promise. Lorsque
l’exécution forcée est impossible, la partie lésée pourra recevoir des dommages et
intérêts.
L’une des parties peut demander :
- La résolution du contrat c’est-à-dire l’annulation du contrat ainsi il met fin au contrat
rétroactivement. Elle est possible lorsqu’on peut effacer le passé en remettant les
choses en l’état. Les cocontractants se retrouvent dans la même situation que celle qui
précédait la formation du contrat.
- La résiliation du contrat met fin au contrat seulement pour l’avenir. Le contractant
qui fait défaut engage sa responsabilité. Elle concerne les contrats à exécution
successive (ex: contrat de location).
- La mise en demeure du débiteur par huissier
- L’action en justice auprès d’un juge
- L’exécution forcé en nature
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- L’exécution par équivalent de la chose comme une somme d’argent pour compenser
l’inexécution du contrat
- Des dommages et intérêts et la fin du contrat

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