B Lithiom
B Lithiom
B Lithiom
Discipline : Chimie
Spécialité : Chimie de l’état Solide
Unité de recherche : IMMM-CNRS-UMR 6283 département OF
JURY
Co-encadrants de Thèse : Maud BARRE, Maître de Conférences, IMMM –Université du Maine, France
Sandrine COSTE, Maître de Conférences, IMMM –Université du Maine, France
• Le point remplace la virgule comme séparateur décimal.
• Les références bibliographiques sont indiquées à la fin de chaque chapitre.
Remerciements
Les travaux de recherche qui font l’objet de ce mémoire ont été réalisés au sein du
Département des Oxydes et Fluorures de l’Institut des Molécules et Matériaux du Mans à
l’Université du Maine (IMMM- UMR CNRS 6283 ) dans le cadre d’une bourse ministérielle.
Merci au Professeur Jesus Sanz de m’avoir fait l’honneur de présider mon jury de thèse,
ainsi qu’à Mme Maria-Luisa Sanjuan pour sa participation à ce jury et pour la précieuse
collaboration sur l’analyse Raman. Merci de m’avoir accueillie dans le laboratoire de Physique de
la Matière Condensée de Saragosse, pour les connaissances qu’elle m’a transmises, pour sa
disponibilité et sa gentillesse.
J’adresse mes remerciements à mes directeurs de thèse : Mme Odile Bohnké de m’avoir
intégrée dans le projet européen Nanolicom qui m’a permis d’acquérir tellement d’expériences en
visitant de nombreux laboratoires étrangers ; M. François Goutenoire d’avoir accepté de prendre
la suite de cette direction, pour son aide précieuse dans les analyses structurales et dans la
correction de thèse.
Je souhaite plus particulièrement exprimer ma plus sincère gratitude à Mme Maud Barré,
mon étoile polaire depuis le Master 1, pour la qualité de son encadrement, son soutien, sa
continuelle disponibilité et ses qualités humaines. Je remercie Maud pour sa très large contribution
à mon travail au quotidien, mais aussi pour la qualité et la rigueur qu’elle a apportées à ce
manuscrit. Un grand merci aussi à Mme Sandrine Coste pour sa disponibilité, sa gentillesse, ses
conseils précieux et son aide durant ces trois années de thèse.
Mes remerciements vont également à tous mes collègues et amis de l’Université du Maine.
Je remercie tous les doctorants qui ont partagé avec moi les moments de travail et de vie pendant
ces trois années. Jérôme Lhoste pour toute son aide, sa patience et sa bonne humeur ; Thibaut
Garin et Nadia Haneche pour leur aide avec les microscopes. En n’oubliant pas les anciens :
Stéphanie, Belto, Houssem, Gaëtan, et les plus jeunes : Vanessa, Olfa et Dan ; les stagiaires Vlad et
Sveta ; les doctorants-polymeristes pour nos matches réguliers de foot et leur sympathie :
Radouane, Julien, Sylvaine, Fabien, René, Peggi et Damien ; ma meilleure copine et « mon traiteur
personnel » Nathalie. Et malgré le fait que vous soyez loin, les bons souvenirs resteront toujours
gravés dans ma mémoire.
Enfin, je veux dédier cette thèse à ma chère famille pour leur soutien indéfectible, leur
amour et leurs conseils au cours de ces années. Ils ont été avec moi pendant les moments difficiles
et je leur suis extrêmement reconnaissante d’avoir été là pour me soutenir émotionnellement, tout
en étant physiquement à des milliers de kilomètres. Mes ultimes pensées vont à mes grands-parents.
Introduction_____________________________________________________________- 1 -
Chapitre I Bibliographie_____________________________________________________- 5 -
1. Dispositifs électrochimiques et électrolytes solides -7-
1.1 Généralités, historique_________________________________________________ - 7 -
1.2 Intérêt de la nanostructuration___________________________________________ - 8 -
2. Batteries lithium-ion -9-
2.1 Principe____________________________________________________________ - 9 -
2.2 Conducteurs ioniques par les ions lithium__________________________________ - 9 -
2.3 Nanostructuration____________________________________________________- 11 -
3. Composé pérovskite Li0.3La0.57TiO3 (LLTO) - 11 -
3.1 Découverte et structure cristalline_______________________________________ - 11 -
3.2 Méthodes de synthèse de LLTO________________________________________ - 14 -
3.2.1 Réaction à l’état solide ____________________________________________ - 14 -
3.2.2 Méthode des Complexes Polymérisables (Pechini modifié) ________________ - 15 -
3.2.3 Voie sol-gel _____________________________________________________ - 16 -
3.2.4 Méthode de co-précipitation ________________________________________ - 17 -
3.2.5 Synthèse hydrothermale ___________________________________________ - 18 -
3.3 Frittage____________________________________________________________ - 18 -
3.3.1 Frittage classique _________________________________________________ - 18 -
3.3.2 Frittage flash par plasma (Spark Plasma Sintering ― SPS) ________________ - 19 -
3.3.3 Ajout d’agents de frittage __________________________________________ - 19 -
3.4 Propriétés__________________________________________________________ - 20 -
3.4.1 Propriétés de conduction ___________________________________________ - 20 -
3.5 Applications________________________________________________________ - 22 -
4. Composé NASICON Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3 ― LATPO - 22 -
4.1 Découverte et structure cristalline_______________________________________ - 22 -
4.2 Méthodes de synthèse de LATPO_______________________________________ - 26 -
4.2.1 Réaction à l’état solide ____________________________________________ - 26 -
4.2.2 Voie sol-gel _____________________________________________________ - 26 -
4.2.3 Voie des complexes polymérisables (Pechini modifiée)___________________ - 27 -
4.2.4 Synthèse par co-précipitation _______________________________________ - 27 -
4.3 Frittage____________________________________________________________ - 28 -
4.3.1 Frittage classique _________________________________________________ - 28 -
4.3.2 Frittage par plasma (Spark Plasma Sintering ― SPS) ____________________ - 28 -
4.3.3 Frittage « Flash » _________________________________________________ - 28 -
4.3.4 Ajout d’agents de frittage __________________________________________ - 29 -
4.4 Propriétés__________________________________________________________ - 29 -
4.4.1 Généralités sur les composés NASICON ______________________________ - 29 -
4.4.2 Propriétés de la phase Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3 _____________________________ - 30 -
Parmi les dispositifs de stockage d’énergie utilisés quotidiennement dans nos modes
de vie actuels, les batteries lithium ion occupent une place prépondérante. Leur
développement et leur miniaturisation a largement contribué à l’expansion des systèmes
transportables et mobiles. Néanmoins, les batteries commercialisées à l’heure actuelle
fonctionnent essentiellement grâce à des électrolytes liquides ou gels. Or, ceux-ci sont
souvent inflammables et possèdent une stabilité thermique limitée. Leur usage peut donc
présenter des problèmes de sécurité puisqu’il implique des risques de corrosion ou de fuites.
Dans ce contexte, l’élaboration de systèmes « tout solide » constitue un axe de recherche très
intéressant qui nécessite le développement d’électrolytes dont l’efficacité devra être proche de
celle des gels polymères actuellement utilisés. En effet, si les matériaux céramiques, qui
pourraient jouer le rôle d’électrolytes solides, présentent des propriétés mécaniques, avec une
grande résistance aux chocs, et une stabilité thermique remarquables, ils possèdent, pour
l’instant, des propriétés de conduction ionique inférieures à celles des liquides ou des gels.
Une des voies proposées par différents auteurs afin d’améliorer ces propriétés est la
nanostructuration des échantillons. En effet, on peut supposer qu’en modifiant la
microsctructure des céramiques, et notamment la densité des interfaces grains / joints de
grains il est possible de modifier également les mécanismes de transport de charge au sein de
celles-ci1.
Dans ce contexte, les chercheurs du programme européen IRSES « Nanolicom » ont
souhaité déterminer l’influence de la taille de grain sur les propriétés de transport de
conducteurs par les ions lithium. Cette étude implique, dans un premier temps, de synthétiser
et de caractériser d’un point de vue structural et microstructral les poudres nanométriques,
avant d’analyser leur comportement dynamique et les mécanismes de conduction. Cette thèse
s’inscrit totalement dans ce projet puisqu’elle porte sur l’élaboration, la mise en forme et la
caractérisation électrique de conducteurs par les ions lithium.
Nous avons choisi de nous intéresser plus particulièrement à deux composés cristallins
déjà largement étudiés sous forme de poudres micrométriques : le composé pérovskite
Li0.3La0.57TiO3 (LLTO) et le composé NASICON Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3 (LATPO). Ceux-ci sont
connus pour leurs conductivités ioniques de grain (σ ≈ 10-3 S.cm-1 à température ambiante)
qui sont parmi les meilleures mesurées pour des électrolytes solides au lithium2,3. En
revanche, lorsqu’ils sont mis sous forme de céramiques, l’importante résistivité des joints de
grains fait chuter la conductivité totale des matériaux de deux ou trois ordres de grandeurs.
-1-
INTRODUCTION
-2-
INTRODUCTION
Références
(2) Inaguma, Y.; Liquan, C.; Itoh, M.; Nakamura, T.; Uchida, T.; Ikuta, H.; Wakihara, M.
Solid State Commun. 1993, 86, 689–693.
(3) Aono, H.; Sugimoto, E.; Sadaoka, Y.; Imanak, N.; Adachi, G.-Y. Solid state ionics
1990, 40-41, 38–42.
-3-
-4-
Chapitre I
Bibliographie
Après une première partie introduisant les matériaux électrolytes et leur utilisation au sein
de systèmes électrochimiques entièrement solides, ce premier chapitre est essentiellement
consacré à l’étude bibliographique de la phase pérovskite Li0.3La0.57TiO3 (LLTO) et de la phase
NASICON Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3 (LATPO). Leurs structures cristallines ainsi que les différentes
méthodes de synthèse et de densification, qui ont déjà été rapportées dans la littérature, sont
décrites. Enfin, certaines propriétés spécifiques, notamment la conduction ionique, sont
présentées pour chacune des phases.
-5-
-6-
Chapitre I Bibliographie
Le siècle passé a vu des progrès remarquables dans le domaine des conducteurs ioniques
à l'état solide, de la découverte de nombreux nouveaux électrolytes solides et de conducteurs
mixtes, à l'élaboration de méthodes électriques et électrochimiques1 pour leur évaluation et leur
étude, permettant la compréhension des phénomènes de transport. L'étude de la conduction
ionique à l'état solide est née il y a presque 200 ans, lorsque Faraday a découvert que PbF2 et
Ag2S étaient de bons conducteurs de l'électricité2. Par la suite, leur développement a été
relativement limité jusqu'en 1937 quand Baur et Preis ont fait la découverte importante de la
première pile à combustible à oxyde solide, avec de la zircone stabilisée à l’yttrium en tant
qu’électrolyte. Par la suite, en 1957, Kiukkola et Wagner ont mené de vastes mesures
potentiométriques utilisant des capteurs électrochimiques à base d’électrolytes solides3. De là, un
élan d'enthousiasme s’est établi suite à la découverte de la grande mobilité des ions dans la
β-alumine (M2O∙xAl2O3, où M = Li, Na, Ag, K, Rb, NH4, etc.) par Yao et Kummer en 19674. La
β-alumine est un excellent électrolyte solide dont la structure est constituée d’un squelette
ionocovalent rigide qui forme un sous réseau favorable à la mobilité des ions. Cette découverte a
stimulé les recherches sur les nouveaux conducteurs superioniques présentant ce type de
structure cristalline. Un autre progrès a été apporté quand Hong, Goodenough et al.5 ont rapporté
une conductivité élevée dans les structures impliquant des unités polyédriques. Ce type de
structure consiste en un squelette (ou sous-réseau) rigide (immobile) qui comporte un grand
nombre de sites interstitiels interconnectés permettant ainsi le déplacement tridimensionnel et à
longue distance de petits cations monovalents.
Depuis 1970, la recherche de nouveaux matériaux pour améliorer les systèmes
électrochimiques, en particulier pour la transformation et la conservation de l'énergie électrique
et pour les capteurs chimiques, est largement développée. L'électrolyte est un des éléments
importants de ces systèmes électrochimiques et l'amélioration de la conductivité des électrolytes
solides reste, aujourd’hui, un défi majeur dans la recherche. Les conducteurs inorganiques
solides aux ions lithium attirent toujours un grand intérêt car ils peuvent présenter plusieurs
avantages, par exemple, une fenêtre de stabilité électrochimique haute, une bonne stabilité
thermique, une résistance mécanique élevée et la possibilité de miniaturisation par la préparation
de films minces ou épais6,7.
-7-
Chapitre I Bibliographie
-8-
Chapitre I Bibliographie
2. Batteries lithium-io
ion
2.1 Principe
-9-
Chapitre I Bibliographie
limite les possibilités de miniaturisation. Leur remplacement par des électrolytes solides
permettrait, non seulement d’améliorer leur durée de vie et leur densité d'énergie, mais éviterait
également les risques liés aux liquides ou gels.
À cet égard, les conducteurs inorganiques ioniques solides au lithium présentent plusieurs
avantages potentiels, comme une large gamme de stabilités électrochimique et thermique, qui
sont importantes pour la sécurité, l'absence de fuite et de pollution, une haute résistance aux
chocs et vibrations, et la possibilité de miniaturisation facile, surtout en utilisant la technologie
de couches minces. Cependant, la technologie d’élaboration de films, qui est essentielle pour la
fabrication d’une batterie de grande capacité, est considérée comme étant plus complexe que la
technologie des matériaux céramiques.
La Figure I-2 montre l’évolution avec la température de la conductivité des principaux
électrolytes solides inorganiques au lithium. Ceux-ci peuvent être séparés selon deux catégories :
les matériaux cristallisés et les matériaux vitreux.
Dans la suite de ce manuscrit nous allons nous intéresser plus particulièrement aux
matériaux cristallisés. Pour remplacer les électrolytes liquides ou gels, ceux–ci doivent présenter
des efficacités équivalentes. Or, comme cela a déjà été mentionné, les matériaux polycristallins
peuvent présenter des résistances de joints de grains élevées malgré de bonnes performances de
grains (bulk). Outre l’étude et l’optimisation des procédés de densification, la nanostructuration
des matériaux semble être une voie prometteuse pour l’amélioration des propriétés de conduction
totale de céramiques électrolytes.
- 10 -
Chapitre I Bibliographie
2.3 Nanostructuration
Chengdu Liang et son équipe ont déjà proposé de réaliser des batteries à l'aide d'un
électrolyte solide nanostructuré. Leurs résultats ont été publiés en janvier 2013 dans le Journal
ACS19. Ils sont partis d'un matériau solide conventionnel très stable et compatible avec une anode
métallique de lithium (qui pourrait être de 5 à 10 fois plus performante que les anodes à base de
carbone actuellement utilisées) : le thiophosphate de lithium Li3PS4. En préparant ce matériau
sous forme de poudres nanostructurées, ils ont pu en modifier la microstructure de façon à la
rendre fortement poreuse, ce qui a pour conséquence de conduire les ions mille fois mieux que
dans la forme structurelle initiale du matériau. L'utilisation d'un tel électrolyte solide permettrait
ainsi, à la fois de s'affranchir des risques liés aux liquides ou gel, tout en permettant un cycle
efficace de charge-décharge. L'équipe précise qu'ils utilisent une réaction en solution à
température ambiante, qui est facilement adaptable à une production à grande échelle.
La nanostructuration semble donc être une technologie efficace pour l’amélioration des
propriétés de conduction d’électrolytes polycristallins. Il parait alors intéressant de tester ce
procédé sur des électrolytes conducteurs par les ions lithium qui présentent déjà des propriétés de
bulk intéressantes. Nous avons ainsi choisi deux matériaux polycristallins dont les conductivités
ioniques sont parmi les plus élevées : le composé pérovskite Li0.3La0.57TiO3 (LLTO) et le
composé NASICON Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3 (LATPO). Ces deux phases sont présentées plus
précisément dans la suite de ce chapitre.
Cette phase a été signalée pour la première fois en 1953 par Brous et al.20. Sa structure a
été identifiée comme dérivée de la structure cubique pérovskite ABO3. Dans cette structure les
cations B sont entourés de 6 oxygènes formant ainsi des chaînes d’octaèdres BO6 liés par les
sommets. Les cations A occupent les sites interstitiels du réseau, en coordinence cuboctaédrique
[12], appelés « cages pérovskite ».
L’étude du système (La,Li)TiO3 a fait l’objet d’un nombre important de travaux21,22,23,24,25
mais les données publiées sur la structure cristalline et les propriétés de ces oxydes sont assez
contradictoires. Ceci est principalement dû à la complexité de la synthèse des échantillons. En
particulier, la préparation d'oxydes par réactions en phase solide, qui comprend un traitement
- 11 -
Chapitre I Bibliographie
thermique de longue durée à des températures de 1200-1300°C, implique une éventuelle perte de
lithium et ainsi un décalage par rapport à la stœchiométrie nominale.
Le composé lacunaire Li3xLa(2/3)-x (1/3)-2xTiO3 ( représentant une lacune) (0 < x <0.16)
présente une conductivité ionique de ~10-3 S∙cm-1 (Ea = 0.3 à 0.4 eV) à température ambiante
pour x = 0.11, trouvée d’abord en 1987 par Belous et al.8 puis mesurée par Inaguma et al. en
19939. Cette conductivité ionique élevée s'explique par la structure cristalline de
Li3xLa(2/3)-x (1/3)-2xTiO3, où la concentration de sites vacants dans le sous-réseau de cages
pérovskites permet le mouvement des ions lithium de lacunes en lacunes à travers des goulots
d’étranglement formés par des plans carrés d’O2- 26. En 1994, Kawai et Kuwano ont suggéré
l’existence d’une distorsion quadratique de la pérovskite idéale27. Ils ont également démontré
l’existence d’une solution solide dont le domaine continu (0.06 < x < 0.14) a été publié l’année
suivante par Robertson et al.28.
La structure du composé LLTO (x = 0.1), proposée par Fourquet et al. en 199622, présente
une symétrie tétragonale (e.g. P4/mmm) avec a = b = 3.8741Å et c ≈ 2a =7.7459Å (Figure I-3).
Le doublement du paramètre c par rapport à la structure pérovskite idéale s’explique par
l’existence et la mise en ordre des lacunes au sein du composé. Les positions atomiques
correspondantes sont regroupées dans le Tableau I-1.
b
a La Li Ti O
- 12 -
Chapitre I Bibliographie
Tableau I-1 : Positions atomiques déterminées par Fourquet et al. pour le composé LLTO dans
le groupe d’espace P4/mmm.
Nombre
Atomes site x y z
d’atomes
La1 1a 0.784 0 0 0
La2 1b 0.32 0 0 1/2
Ti 2h 2 1/2 1/2 0.2670
O1 1c 1 1/2 1/2 0
O2 1d 1 1/2 1/2 1/2
O3 4i 4 0 1/2 0.251
Les positions attribuées au lithium ne sont pas mentionnées dans ce tableau car elles sont
difficilement identifiables, l’atome de lithium ayant une densité électronique faible et n’étant pas
détectable par diffraction des rayons X. Il est tout de même important de préciser que pour la
plupart des auteurs, les atomes de lithium occupent les cages pérovskites en alternance avec les
atomes de lanthane et les lacunes.
Par ailleurs, on doit noter que cette structure dépend fortement de la température et de la
composition. D'autres systèmes cristallographiques ont ainsi été signalés.
La structure cubique de type pérovskite pour Li0.5La0.5TiO3 a été rapportée dans plusieurs
20,30,31,32
articles pour des échantillons trempés à partir de températures élevées (au-dessus de
1150°C)33,34. Les ions La3+, Li+ et les sites vacants sont répartis statistiquement sur la structure.
Les paramètres du réseau cristallin dans Li3xLa(2/3)-x (1/3)-2xTiO3 diminuent avec l'augmentation
34
de x . Dans le cas de LixLa0.57TiO3, il a été constaté qu’à température élevée le lithium
s’évapore et les paramètres de maille augmentent pour x = 0.35 et diminuent pour x = 0.30 avec
l'augmentation de la température de frittage de 1150 à 1350°C33. Il a également été constaté que
des impuretés telles que des polytitanates de lithium ou de l’oxyde de lanthane apparaissent
lorsque le temps de frittage est inférieur ou supérieur aux conditions optimales (6 heures à
1350°C)35.
La structure hexagonale a été trouvée par l’étude par diffraction des neutrons36. La maille
unitaire hexagonale Li0.5La0.5TiO3-δ (0 ≤ δ ≤ 0.06) est associée à un changement d’inclinaison
d'octaèdres TiO6. Les paramètres de maille sont a = 5.4711 Å et c = 13.404 Å, (groupe d'espace
R3c, Z = 6), ce qui correspond à l'un des systèmes octaédriques de Glazer pour les structures
pérovskite37, qui sont acceptables lorsque l’inclinaison des octaèdres est faible (comme dans le
- 13 -
Chapitre I Bibliographie
cas de LaAlO3, LaCuO3 ou LaNiO3). Les atomes de La, Ti et O occupent les positions 6a (0 0
1/4), 6b (0 0 0) et 18e (x 0 1/4) respectivement. Les ions Li+ sont dans le centre de la fenêtre
formée par quatre octaèdres TiO6 avec des longueurs de liaisons Li-O comprises entre 1.81 et
2.07Å. Les recherches sur Li0.5La0.5TiO3 par TEM et SIMS ont identifié un cadre rigide formé
par La-Ti-O dans lequel la mise en ordre des ions La3+ conduit à une surstructure avec le
doublement des paramètres de maille32.
Enfin, une maille orthorhombique a été rapportée dans le cas d’une quantité très limitée
38
de Li (x <0.08) dans Li3xLa(2/3)-x (1/3)-2xTiO3 .
Les propriétés de n’importe quel matériau peuvent être modifiées selon la taille et la
morphologie des cristallites. Cela peut notamment impliquer une évolution de certaines
propriétés physiques : abaissement du point de fusion ou de la température de début de frittage,
augmentation des conductivités électronique ou ionique39. Lors du traitement traditionnel d’une
céramique, la microstructure des échantillons peut présenter une large distribution de tailles des
grains, et inévitablement, un certain degré de porosité. Cela peut être dû à une hétérogénéité de
croissance et/ou des inclusions d’impuretés pendant l’étape de traitement. Il est donc nécessaire
d’étudier rigoureusement les procédés de synthèse de la phase.
Beaucoup d’informations sur LLTO ont été regroupées dans la thèse de Michaël Roffat40.
De nombreuses méthodes de synthèse ont été décrites pour la fabrication de LLTO, telles que :
1) la réaction à l’état solide 20,8; 2) la co-précipitation de précurseurs41; 3) le chauffage par micro-
ondes ; 4) la voie sol-gel42; 5) la méthode des complexes polymérisables (Pechini modifiée).
- 14 -
Chapitre I Bibliographie
Li2CO3 avec du carbone amorphe, par la suite celui-ci a subi une radiation micro-onde pendant
5-6 min. Enfin, le produit pur a été obtenu après un traitement thermique à 700°C pendant 3
heures pour éliminer le carbone.
Néanmoins, pour la synthèse de nanomatériaux les méthodes par voie liquide sont les
plus prometteuses. Elles sont présentées ci-après.
- 15 -
Chapitre I Bibliographie
O O
O
O
O O C HO OH OH O
O
O O C
H H
HOCCH2 C O M + H 2C CH2 CH2CH2OCCH2 C O M + H 2O
90°C
CH2 CH2
O C O C
O O
Citrate Métallique Ethylène glycol Ester Eau
LLTO a été synthétisé par cette voie, pour la première fois, par Ruiz et al.50. Les nitrates
de lithium et de lanthane ainsi que l’oxyde de titane ont été utilisés en tant que produits de
départ. Par la suite, l’équipe de C. Bohnké51,15 a beaucoup utilisé ce procédé avec, comme
réactifs, le titane métallique, l’oxyde de lanthane et le carbonate de lithium. Dans cette méthode,
les cations sont complexés par l’acide citrique, l’estérification est réalisée par l’ajout d’éthylène
glycol. Le traitement thermique des précurseurs à 900°C pendant 2h conduit à l’obtention d’un
produit pur, homogène, constitué de grains de quelques centaines de nanomètres. Li et al.52 ont
utilisé un alcoxyde comme source de titane. Dans le travail de Kobylyanskaya et al.53 réalisé en
parallèle de nos propres études, des solutions aqueuses de nitrates de lithium et de lanthane sont
mélangées avec l’acide citrique. En parallèle, le tétrachlorure de titane est dissous dans
l’isopropanol et l’acide citrique avant l’ajout d’éthylène glycol. Les deux solutions sont
mélangées et chauffées à 70°C jusqu’à l’évaporation complète de l’isopropanol. Ensuite, la
résine est « séchée » à 135°C pendant 30 heures. Le traitement thermique à 700°C du précurseur
obtenu après une calcination à 300°C permet d’obtenir des grains d’une taille de 15 nm en
moyenne. Le coût d’un tel procédé est relativement faible.
LLTO a été synthétisé par la voie sol-gel pour la première fois en 1996 par Wohrle et
42
al. Le produit pur a été préparé à partir de La(NO3)3∙6H2O et LiNO3 dissous dans l'eau et de
l’alcoxyde Ti(OC3H7)4 dissous dans du 1-propanol. Le mélange est d'abord porté à 70°C pour
former un gel, puis à 95°C pendant 5 heures et / ou à 100°C pendant 12 heures pour le séchage,
puis à 400-700°C pendant 12 heures pour la décomposition. Le produit est ensuite fritté/traité
thermiquement de préférence, à 1300°C pendant 1 heure. Les titanates de lithium et de lanthane
de type pérovskite qui ont été préparés de cette façon sont de préférence refroidis lentement, par
- 16 -
Chapitre I Bibliographie
exemple à une vitesse de refroidissement de 100°C.h-1, après le traitement thermique pour éviter
d’obtenir une phase métastable présentant une structure cubique. Brousse et al.54 ont utilisé une
synthèse similaire en remplaçant l’isopropoxyde de titane par TiCl4.
Cette méthode convient pour l’élaboration de couches minces. Kitaoka et al.55 ont utilisé
comme produits de départ des alcoxydes de titane, de lithium et de lanthane, ou bien des acétates
de lithium et de lanthane. Dans la solution de précurseurs « tout alcoxydes », l’alcoxyde de
lithium est dissous dans du 2-méthoxyéthanol sous flux sec d’azote. Les deux autres alcoxydes
sont ajoutés ensuite. Le mélange, contenant aussi de l’eau et de l’acide nitrique, est chauffé à
reflux à 105°C pendant 1h. La seconde synthèse commence par la dissolution des acétates dans
un mélange de 2-méthoxyéthanol, d’acide chlorhydrique concentré et d’eau. A cette solution est
ajouté l’alcoxyde de titane. A partir des sols obtenus, des dépôts par dip-coating sont réalisés à
température ambiante. L’impureté La2Ti2O7 a été détectée. La même impureté a été signalée par
C. Bohnké et al.56.
La méthode sol-gel a été également employée pour la préparation de LLTO macroporeux.
Le sol Li-La-Ti-O a été préparé à partir des acétates de lithium et de lanthane, et de
tétraisopropoxyde de titane. Les acétates ont été dissous dans l’eau et l’alcoxyde dans un
mélange d’acide acétique et d’isopropanol. Les deux solutions ont été mélangées. Les
proportions stœchiométriques de CH3COOLi, La(CH3COO)3∙1,5H2O, Ti(OCH(CH3)2)4,
CH3COOH, i-C3H7OH et H2O étaient 0.35 : 0.55 : 1 : 10 : 20 : 140. Des particules de
polystyrène de 3 µm de diamètre sont utilisées comme gabarit. Le traitement thermique permet
d’obtenir le produit final qui possède des pores d’environ 1.5 µm.
Dans le procédé développé par Belous et al.57, l’ammoniaque est ajoutée à une solution
aqueuse contenant les sels de produits de départ (carbonate de lithium, nitrate de lanthane et
tétrachlorure de titane). L’ammoniaque provoque alors la précipitation de l’ensemble des sels
sous forme d’hydroxydes principalement. Après filtration et séchage du précipité, un traitement
thermique à 1280°C permet de former la phase pure de LLTO. Ce procédé est facile de mise en
œuvre mais la cristallisation se produit en plusieurs étapes et donne lieu à des morphologies
spécifiques, en dendrites notamment, qui ne sont pas favorables à la densification nécessaire à la
formation d’électrolytes.
- 17 -
Chapitre I Bibliographie
Dans cette méthode58, la quantité stœchiométrique de gels de TiO2∙xH2O (3 < x < 8) a été
préparée à partir d’une solution de TiOCl2 additionnée de NH4OH. Ces gels ont été lavés pour
éliminer les chlorures. La2O3 dissous dans HNO3, puis précipité sous forme de La(OH3) et filtré,
est mélangé avec le gel de TiO2. Le mélange est chauffé à 150°C dans un tube de Téflon bouché
pendant 4h dans des conditions hydrothermales. Le produit réactionnel est filtré. Li(OH)∙H2O est
ajouté seulement après cette étape pour préparer le précurseur qui est enfin traité thermiquement
à 900°C pendant 5h puis à 1200°C 4h.
Il est important de noter qu’un milieu alcalin est recommandé en synthèse hydrothermale.
Une concentration élevée de KOH, par exemple, peut dissoudre TiO259.
3.3 Frittage
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Chapitre I Bibliographie
Par l'application simultanée d'une charge et d'un courant continu de grande intensité, la
technique permet le frittage complet de poudres en seulement quelques minutes. Son avantage
principal est que, étant donnés la vitesse élevée de montée en température et les temps de palier
relativement courts, la densification du matériau ne s'accompagne pas, ou très peu, de croissance
cristalline.
L’influence de la température de frittage sur les propriétés de LLTO a été étudiée par Mei
et al.62 qui ont effectué un frittage SPS pendant 3 minutes. L’inconvénient de cette méthode pour
LLTO est la réduction de Ti4+ vers Ti3+, qui implique que les pastilles subissent ensuite un recuit
de réoxydation à 900°C pendant 3 heures. Les valeurs de conductivités obtenues sont du même
ordre de grandeur qu’après le frittage classique63.
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Chapitre I Bibliographie
3.4 Propriétés
La propriété principale de LLTO à laquelle nous nous sommes intéressés est la conduction
ionique par les ions lithium. Cependant ce composé présente d’autres propriétés.
Les propriétés diélectriques ont été examinées par Varaprasad et al.66 qui ont mis en
évidence une hystérésis et un pic d’anomalie diélectrique à 67°C dans Li0.5La0.5TiO3. Sur ce
résultat, ils ont conclu que LLTO possède un comportement ferroélectrique et
antiferroélectrique.
L’échange ionique Li+/H+ est également important du point de vue de la stabilité du
matériau. Quelques études ont montré l’existence de réactions d'échange topotactique entre le
proton H+ et Li+ en milieu acide67, neutre, et même dans l’air humide, dans des composés micro-
et nanostructurés68,69,70.
Les propriétés de conduction ont fait l’objet de nombreuses études et différentes valeurs
de conductivité ont été rapportées dans la littérature. Tout d’abord, Belous et al.71 ont signalé la
conductivité la plus élevée dans le système Li3xLa(2/3)-x (1/3)-2xTiO3 pour x = 0.11, avec
σgr = 6∙10-2 S∙cm-1 à 760K. Puis, en 1993, Inaguma et al.9 ont trouvé σgr = 1∙10-3 S cm-1 avec
Ea = 40 eV à Tamb pour la même composition. Enfin, en 1998, Harada et al.34 ont rapporté
σgr = 6.88∙10-4 S∙cm-1 avec Ea 0.35eV à Tamb. pour des échantillons préparés par voie solide.
Une revue sur l’étude de ces propriétés de conduction a été proposée par O. Bohnké29.
Les questions concernant les mécanismes de conduction et la dynamique des ions lithium sont
discutées en se basant sur de nombreux travaux72,73,74. Généralement, les diagrammes
d'impédance complexe, enregistrés pour des céramiques LLTO et tracés dans le plan de Nyquist,
présentent deux demi-cercles. Le premier, à hautes fréquences (105 Hz), est attribué au
comportement des grains, tandis que celui à basses fréquences (200 Hz) est associé aux joints de
grains. Ces attributions ont été faites à partir des valeurs de fréquences caractéristiques et des
capacités mesurées expérimentalement. L'évolution des parties réelles et imaginaires de
l’impédance complexe en fonction de la fréquence met clairement en évidence les contributions
de grains, de joints de grains, et l'effet des électrodes.
A partir des données obtenues à différentes températures, l'évolution thermique de la
conductivité σAC peut être tracée, comme le montre la Figure I-6 de droite. La courbe montre une
inflexion à haute température, suggérant un changement dans le mécanisme de conduction autour
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Chapitre I Bibliographie
de 210 K. Ce dernier n'est pas un changement structural, la diffraction des rayons X n’indiquant
aucune transition entre 4 K et 1600 K.
En dessous de 210 K, l'évolution de σAC avec la température suit une loi d'Arrhenius : le
mécanisme de conduction est alors thermiquement activé avec une énergie d'activation d’environ
0,2 eV. Au dessus de 320 K, l’évolution des valeurs de σAC peut être reconstruite à l’aide d’une
loi de Vogel-Tamman-Fulcher (VTF)75,76. Le mécanisme de conduction serait alors
thermiquement assisté avec une très faible énergie d'activation. Ce sont l'ouverture et la
fermeture des goulots d'étranglements selon l'axe c du cuboctaèdre (oxygènes O3) qui permettent
aux ions de migrer de site en site (Figure I-7). Cette idée a été confirmée ensuite par Leon et
al.77.
1.07 Å
1.07
Bottleneck
Li Lacune La
Figure I-7: Représentation schématique des goulots d’étranglement présents sur les chemins de
conduction empruntés par les ions lithium dans LLTO. Le diamètre de goulot est estimé à 1.07 Å
en utilisant la maille de perovskite idéale, ap = 3.874 Å, et un rayon ionique 1.4 Å pour O2- 78.
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Chapitre I Bibliographie
Vijayakumar et al.79 ont étudié le composé préparé par la méthode Pechini. Ils ont fritté
les pastilles à différentes températures et ont observé pour les températures de frittage comprises
entre 1000°C et 1200°C, le temps de frittage n’a pas d’influence importante sur la valeur de la
conductivité des grains.
3.5 Applications
LLTO attire l’attention de nombreux groupes de chercheurs dans le monde grâce à son
application possible en tant qu’électrolyte solide dans divers dispositifs électrochimiques, par
exemple, les batteries au lithium tout solide, les capteurs potentiométriques et les écrans
électrochromes80.
En 1997, C. Bohnké a mis en évidence la possibilité d’utiliser LLTO en tant qu’élément
sensible aux variations de pH de solutions aqueuses. En fonction des conditions de frittage de la
céramique, il est possible soit de la rendre sensible au pH, pour en faire un capteur, soit de la
rendre insensible au pH. Dans ce dernier cas, il est possible de l’utiliser comme électrode de
référence céramique. Deux brevets sur ces sujets ont été déposés81,82.
L’utilisation de LLTO dans une pile aux ions lithium est annoncée dans le brevet déposé
par Woehrle et al.83. Si certains travaux ont envisagé une application en tant que cathode84,85,
l’utilisation principale reste l’électrolyte. En revanche, LLTO n’est pas compatible avec le
lithium métallique utilisé en tant qu’anode, la réaction entre ces deux matériaux provoquant la
réduction des ions Ti4+ en Ti3+ et ainsi l’apparition de conduction électronique. D’autres
matériaux pour anode doivent alors être envisagés, comme par exemple Li4Ti5O12 54.
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Chapitre I Bibliographie
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Chapitre I Bibliographie
Les propriétés structurales et électriques des composés de type NASICON diffèrent selon
leur composition. Par exemple, pour les composés de formule générale LiA'IV2-xA"IVx(PO4)3, on
peut constater des variations importantes des paramètres de maille a et c en fonction de la taille
des cations A'IV et A"IV, ou des abaissements de symétrie comme dans LiZr2(PO4)385. Par
ailleurs, en substituant les ions Ti4+ par des cations trivalents (Al, Cr, Ga, Fe, Sc, In, Lu, Y, ou
La) Aono et al.93 ont rapporté une augmentation significative de la conductivité par les ions Li+
dans la céramique. Dans le cas des substitutions à l’aluminium avec une composition
Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3 (LATPO) la conductivité par Li+ maximale atteint 3∙10-3 S∙cm-1 à 25°C94. En
général, pour les composés de formule générale Li1+xTi2-xMx(PO4)3 (M = Al, Ga, In, Sc), les
études95 ont montré que la substitution des cations Ti4+ par des cations trivalents de rayons
ioniques plus faibles augmente la conductivité ionique d'environ 3 ordres de grandeur (Figure I-
10).
Figure I-10 : Evolution de la conductivité des grains avec la température pour des conducteurs
au lithium de structure NASICON95.
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Chapitre I Bibliographie
La structure et la mobilité des ions lithium dans le système ont été étudiées par différentes
techniques comme la diffraction des rayons X et des neutrons ou la RMN du solide dans le but
de comprendre l’origine des propriétés de conduction89,96,97.
Les paramètres de maille déterminés pour Li1.2Al0.2Ti1.8(PO4)3 sont a = b = 8.497(1) Å,
c = 20.79(2) Å98 (groupe d’espace R3c). La Figure I-11 présente la structure de LATPO tandis
que les positions atomiques correspondantes sont regroupées dans le Tableau I-2.
a
c
Ti,Al
O
Li P
Figure I-11 : Projection de la structure LATPO dans le plan (010) (atomes Li vert ; Al, Ti
jaune ; P bleu ; O rouge).
Tableau I-2 : Positions atomiques et taux d’occupation déterminés pour Li1.2Al0.2Ti1.8(PO4)3.
Nombre
Atomes site x y z
d’atomes
Li1 6b 6 0 0 0
Li3 36f 1.2 0.070 0.34 0.07
Ti/Al 12c 12 0 0 0.142
P 18e 18 0.290 0 1/4
O1 36f 36 0.185 0.996 0.190
O2 36f 36 0.188 0.164 0.081
Les positions atomiques indiquent que l’aluminium substitut bien le titane sur le même
site cristallographique. De plus, les atomes de lithium sont répartis sur deux sites distincts, le site
de type M1 est totalement occupé tandis que le site de type M3 ne l’est que partiellement.
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Chapitre I Bibliographie
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Chapitre I Bibliographie
Duluard et al.111 ont montré qu’il est possible de synthétiser le composé LATPO par la
méthode de co-précipitation. Les produits de départ, CH3COOLi.2H2O et NH4H2PO4, sont
dissous dans l’eau et mélangés avec les alcoxydes de titane et d’aluminium dissous dans
l’éthanol. Le grand taux d’hydrolyse (h = [H2O]/([Ti(OiPr)4] + [Al(tri-sec-OBu)]) = 200) conduit
à la précipitation simultanée des précurseurs. Le solvant est évaporé à 80°C pendant 48h. Le
produit final est formé après des traitements thermiques successifs entre 450 à 1100°C. Le
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Chapitre I Bibliographie
composé pur est obtenu entre 750 et 850°C. Au-delà, les impuretés Li4P2O7, AlPO4 et TiO2
apparaissent. La taille moyenne des grains obtenus est de l’ordre de 520 nm.
Huang et al.112 ont préparé la phase LATPO pure à partir d’oxalate de lithium Li2C2O4 et
de nitrate d’aluminium Al(NO3)3.9H2O. Dans un bain thermostaté à 80°C, les deux réactifs sont
dissous dans l’eau et ajoutés, goutte à goutte, à une solution de bicarbonate d'ammonium sous
forte agitation pour former le précipité. 10% d’excès d’oxalate de lithium est utilisé. Ti(OC4H9)4
et NH4H2PO4 sont ensuite ajoutés dans la solution qui est maintenue sous agitation 2h. Le
mélange est séché à 120°C pour éliminer le solvant. La poudre est pyrolysée à 350°C 2h puis
traitée ensuite à 800°C pendant seulement 30 minutes. Cette méthode produit des particules de
tailles comprises entre 200 et 500 nm.
4.3 Frittage
Les composés NASICON sont connus pour être difficiles à densifier113,114. C’est
pourquoi différentes méthodes de frittage ont été étudiées afin de diminuer la contribution des
joints de grains et la porosité des céramiques.
Le procédé de frittage « flash » a été développé au laboratoire pour les phases appartenant
à la solution solide NASICON Li1-xLax/3Zr2(PO4)3116 dans le but de densifier des céramiques en
réduisant les risques de décomposition des phases. Il consiste à introduire directement dans un
four chaud (1300°C à 1450°C selon la composition) la pastille placée dans un creuset de platine.
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Chapitre I Bibliographie
Après quelques minutes, on effectue une trempe à l’air. Cette technique a permis d’améliorer la
densité relative des céramiques de 65 à 85%.
4.4 Propriétés
Les composés NASICON sont connus pour présenter une structure favorable à la
migration des porteurs de charges. Celle-ci consiste en un squelette M2(PO4)3 qui présente des
canaux ouverts entre les sites occupés par les cations A. Ainsi, suite aux travaux de
Goodenough5, un vif intérêt a été porté à cette famille structurale expliquant la très grande
variété de compositions rapportées dans la littérature. De nombreux auteurs ont cherché à mettre
en évidence les paramètres influençant les propriétés de conduction118,119. Parmi ceux-ci, la
substitution du cation M4+ par un ou des cations de degrés d’oxydation plus faibles, comme dans
la solution solide Na1+xZr2-xYbx(PO4)3 118, permet d’augmenter le nombre de porteurs de charges
A et donc la conductivité des composés. D’autre part, la substitution de ce même cation M4+ par
un cation de rayon ionique inférieur augmente la flexibilité du squelette NASICON et par
conséquent, ouvre des passages aux cations A. On peut citer en exemple la solution solide
119
Li1+xAlxGeyTi2-x-y(PO4)3 . Une étude réalisée par Mazza120 dans le but de modéliser les
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Chapitre I Bibliographie
chemins de conduction empruntés par les porteurs de charge a montré l’importance des
mouvements concertés des octaèdres et tétraèdres constituants les motifs lanterne M2(PO4)3.
Leur rotation permet en effet d’élargir les goulots d’étranglement que doivent traverser les
cations pour migrer d’un site à un autre.
Dans certains composés, la présence d’un cation M réductible tel que le titane permet
121
l’intercalation de lithium comme dans la phase Li3Ti2(PO4)3 . Le lithium est ainsi inséré au
sein du squelette NASICON pour compenser la réduction des ions Ti4+ en Ti3+. Ce phénomène
est réversible et il induit une contribution électronique à la conduction du matériau. Cette
propriété est intéressante dans le cadre de l’élaboration de matériaux d’électrode. Dans certains
cas, elle a également permis d’obtenir des précisions sur les positions occupées par le lithium qui
est habituellement difficile à localiser.
Le composé est parmi les meilleurs conducteurs par les ions lithium cristallisés. La
conductivité ionique de grains rapportée est de l’ordre de 10-3 S∙cm-1 à température ambiante,
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Chapitre I Bibliographie
aussi bien pour les matériaux synthétisés par la voie solide94 que par la méthode Pechini
modifiée101. Comme mentionné auparavant, la substitution d’une partie des cations Ti4+ par des
cations Al3+ de degré d’oxydation et de rayon ionique inférieurs, permet non seulement
d’augmenter la quantité de porteurs de charge mais aussi de modifier la flexibilité du réseau
NASICON ouvrant ainsi des chemins de conduction. En revanche, dans les échantillons
céramiques, la contribution des joints de grains est importante impliquant aussi une diminution
de la conductivité de deux ou trois ordres de grandeurs. Ainsi, pour LATPO, la conductivité
totale mesurée est d’environ 10-5 S.cm-1. Cela montre que l’étape de densification, et donc de
frittage, des échantillons est une étape cruciale dans l’élaboration de céramiques conductrices.
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Chapitre I Bibliographie
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- 39 -
Chapitre I Bibliographie
- 40 -
Chapitre II
Synthèse et
techniques de caractérisation
Dans ce chapitre sont présentées les méthodes de synthèses utilisées (voies solides
classique et activée mécaniquement ainsi que différents procédés de chimie douce) et les
techniques qui ont été mises en œuvre pour caractériser les précurseurs obtenus et les produits
finaux.
- 41 -
- 42 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
1. Synthèse
1.1 Synthèse de poudres micrométriques
- 43 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
Lors de la première étape des synthèses par voie sol gel, les réactions chimiques qui se
produisent sont des réactions d’hydrolyse (I-1) et de polymérisation-condensation par
déshydratation (I-2), dé-alcoolisation (I-3) ou éventuellement dé-étheration (I-4) 7 :
M(OR)n + x H2O → M(OH)x(OR)n-x + x ROH (I-1)
-M-OH + HO-M- → -M-O-M- + H2O (I-2)
-M-OH + RO-M- → -M-O-M- + ROH (I-3)
-M-OR + RO-M- → -M-O-M- + ROR (I-4)
Ces réactions d'hydrolyse et de polycondensation conduisent, en fonction de leur vitesse,
à la formation d’un sol (dispersion stable de particules colloïdales au sein d’un liquide), d’un gel
(réseau solide tridimensionnel interconnecté, expansé au travers du milieu liquide d’une manière
stable) ou d’un précipité. Les vitesses de ces réactions et leur taux d’avancement sont influencés
par des facteurs chimiques et technologiques, notamment la nature et la concentration de
l’alcoxyde, le taux d’hydrolyse, l’acidité (pH) d’un milieu, la nature des solvants organiques, les
méthodes d’homogénéisation des systèmes sol-gel, la température et la durée de la synthèse. Les
processus de structuration se produisent au cours des réactions d'hydrolyse et de
- 44 -
Chapit
pitre II Synthèse et techniques de caractérisation
polycondensation dans le sol et sont accompagnés d’une augmentation dde la viscosité jusqu’à
l’apparition du gel.
L’ensemble des étapess mises en œuvres pour l’obtention de matéria
riaux par la voie sol gel
(depuis les réactions d’hydrol
rolyse et de condensation jusqu’au traitement
nt thermique final) ainsi
que les produits obtenus tout
ut au long du processus, sont représentés schématiquement
sch sur la
Figure II-1 où :
I - maturation du sol et gélific
fication : sol (1) → gel (2)
II - séchage dans des conditi
itions supercritiques ou lavage de gel dans les solvants : gel (2) →
aérogel (3)
III - séchage dans des conditio
itions normales de température et de pression : gel (2) → xérogel (4)
IV – dépôt de nanoparticules : sol (1) → poudre (6)
V - dépôt du sol sur un substra
strat : sol (1) → film de xérogel (7)
VI - traitement thermique du xérogel (4) ou du film de xérogel (7) → verre
v monolithique et
céramique (5) ou revêtements (8).
étapes de chauffage, les suspensions obtenues peuvent être filtrées ou centrifugées afin de
récupérer les précipités formés, les sécher et effectuer d’éventuels traitements thermiques
supplémentaires pour finaliser la synthèse.
- 46 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
déplacement de ces ions, et les collisions qui en découlent, conduisent au chauffage par
conduction.
Appareillage
Le four micro-ondes utilisé est de type CEM MARS 5. Il permet la régulation soit de la
température, soit de la pression, dans le réacteur. La capacité maximale du carrousel est de douze
réacteurs, chacun ayant une capacité de 100 mL. Un suivi de la température de chaque réacteur
est possible à chaque rotation du carrousel grâce à un détecteur de température IR. Un logiciel de
contrôle SynergyPrep permet de programmer les profils de température requis et d’avoir une
traçabilité des paramètres expérimentaux (température, pression et puissance) en fonction du
temps pour chaque expérience.
La puissance nominale est de 1600 W. Les réacteurs en Téflon® sont de type XP-1500
Plus et résistent à des pressions de 55 bars et à une température de 300°C.
Mode opératoire
Les réactifs solides sont introduits en premier lieu dans le réacteur en Téflon. Les liquides
(réactifs et/ou solvant) sont ensuite ajoutés. Le réacteur, coiffé d’un bouchon, est placé dans un
étrier puis fixé sur le carrousel du four micro-ondes.
- 47 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
d'huile dans l'eau (H/E) et la dispersion d'eau dans l'huile (E/H). L’émulsion de premier type est
11
appelée « directe », et la seconde « inverse » . C’est cette dernière qui a été utilisée lors des
synthèses. Les microémulsions sont caractérisées par une très faible tension interfaciale, une
grande surface interfaciale et leur capacité à dissoudre des substances à la fois hydrophobes et
hydrophiles.
Au niveau macroscopique, la microémulsion paraît homogène et c’est seulement au
niveau microscopique que l’on distingue les deux phases (la taille des gouttelettes d'eau pour le
système E/H est de 10-100 nm). Ces microgouttelettes, que l'on nomme micelles inverses, sont
généralement sphériques mais peuvent adopter d'autres formes. La monocouche qui entoure la
gouttelette est constituée de molécules amphiphiles qui s'orientent pour avoir leur « tête » polaire
plongée dans l'eau et leur « queue » hydrophobe dans la phase continue apolaire. Lorsque les
deux phases non-miscibles sont mélangées mécaniquement, le tensioactif, qui possède une
affinité pour les deux phases, se positionne spontanément à l'interface entre celles-ci, réduisant la
tension interfaciale. Pour stabiliser les systèmes micellaires, les co-tensioactifs sont aussi souvent
utilisés. Ce sont des alcools ayant une longueur de chaîne moyenne.
La synthèse en microémulsion a lieu grâce à l’échange de matière lors du mélange des
domaines aqueux protégés par un film de molécules tensioactives et de co-tensioactif (Figure II-
2). Cette couche ralentit le phénomène d’agglomération et permet de contrôler les processus de
nucléation et de croissance. L’avantage de ce processus d'échange intermicellaire est donc
l’utilisation des micelles inverses comme « nanoréacteurs ».
A
B
A A B
A A B
B
A
A
A B
A B
- 48 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
La taille des domaines aqueux dans les microémulsions inverses joue un rôle crucial dans
la taille du produit final. En effet, c’est dans ce domaine aqueux que sont dissous les réactifs qui
produisent la réaction chimique. Par conséquent, la taille du produit final peut être contrôlée
grâce à la teneur en eau dans le système, les valeurs croissantes de Wo = [eau]/[tensioactif]
augmentant la taille des domaines aqueux12.
- 49 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
nanoparticules. La flexibilité diminue dans l'ordre CTAB > Tergitol(≈ Igépal ≈ NP-5) > Triton
X-100.
Souvent, pour ordonner les molécules de tensioactif à l'interface des micelles, il est ajouté
un composé appelé co-tensioactif ou co-surfactant. Généralement, des alcools de faible masse
moléculaire ou des amines sont utilisés dans ce rôle. Nous avons choisi le n-butanol. Le rôle de
ce co-tensioactif est de réduire la tension interfaciale en provoquant l'agrégation spontanée des
molécules de tensioactif. La chaîne courte de co-tensioactif conduit à une augmentation de la
flexibilité de la couche à l’interphase15. Par conséquent, la taille des nanoparticules diminue.
2. Techniques de caractérisation
2.1 Analyses chimiques
- 50 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
submicron. Son principe repose sur le rapport entre le mouvement brownien et la taille des
particules17. Le mouvement brownien est un mouvement aléatoire des particules dû à leur
bombardement par les molécules de solvant qui les entourent. Normalement la DLS est
appliquée aux mesures de particules en suspension au sein d'un liquide. Plus la particule est
grande, plus le mouvement brownien sera lent. En revanche, les plus petites particules sont
"expulsées" par les molécules de solvant et se déplacent plus rapidement. La viscosité d’un
liquide étant liée à la température, il est indispensable de procéder à température constante et
connue. La vitesse du mouvement brownien est définie par une propriété connue sous le nom de
coefficient de diffusion de translation (habituellement notée D).
La taille de particule est calculée à partir du coefficient de diffusion de translation à l'aide
de l'équation de Stokes-Einstein :
=
3
où :
d (H) = diamètre hydrodynamique
D = coefficient de diffusion de translation
k = constante de Boltzmann
T = température absolue
η = viscosité du milieu
Il faut noter que le diamètre de particule qui est mesuré par DLS est une valeur qui se
réfère à la façon dont une particule diffuse dans un fluide, il est donc considéré comme un
diamètre hydrodynamique. Le diamètre obtenu par cette technique est le diamètre d'une sphère
qui a le même coefficient de diffusion de translation que la particule. Le coefficient de diffusion
de translation dépendra donc non seulement de la taille du «noyau» de la particule, mais aussi de
toute structure de surface, ainsi que de la concentration et du type d'ions dans le milieu.
Les mesures de diffusion dynamique de la lumière ont été effectuées en utilisant un
analyseur de taille de particules Zetasizer Nano ZS, Malvern Instrument Ltd., Worcestershire,
UK à une longueur d’onde de 633 nm à la température constante de 20°C.
- 51 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
2.3.1 ATD/TG
Les analyses thermiques différentielles (ATD) et thermogravimétriques (TG) permettent
d’observer en continu le comportement thermique de l’échantillon (fusion, décomposition,
cristallisation, transition de phase…). Elles ont été réalisées à l’aide d’un appareil Q600 SDT
Thermal Analysis Instruments. L’échantillon ainsi que la référence (α-Al2O3) sont placés dans
des nacelles en platine ou en alumine reliées au fléau d’une balance de précision. Un
thermocouple mesure la différence de température entre les nacelles. Les mesures ont été
réalisées sous air entre la température ambiante et 1000°C. La quantité d’échantillon étudié est
de l’ordre de 30 mg.
2.3.2 Dilatomètrie
Afin d’établir les paramètres optimaux de frittage des céramiques, des dilatométries ont
été effectuées. Cette technique permet de mesurer, en fonction de la température et du temps,
l’évolution du retrait dû à la densification de poudres compactées lors de traitements thermiques.
Les mesures ont été effectuées sur des pastilles, sous air, grâce à un dilatomètre SETARAM
TMA Setsys Evolution 16 de construction verticale avec un équipement en alumine fonctionnant
dans une gamme de température allant de 20 à 1600°C. Afin d’éviter le contact direct entre le
palpeur et l’échantillon, celui-ci est placé entre deux plaques de platine puis deux plaques
d’alumine. Avant chaque mesure, un blanc est effectué afin de soustraire la contribution du
système platine/alumine.
- 52 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
attendons des raies larges) et un temps de comptage par pas de 240s (celui-ci peut également
varier selon le pas utilisé). L’échantillon est préalablement saupoudré à l’aide d’un tamis de
63µm sur une plaque de verre dépoli afin d’éviter l’orientation préférentielle des grains.
K ⋅λ
L=
β ⋅ cos(θ )
- 53 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
- 54 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
- 55 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
Une vibration est active en IR si elle induit une variation du moment dipolaire électrique. Pour
qu’un mode de vibration soit actif en diffusion Raman, il faut qu’il soit accompagné d’une
variation de la polarisabilité. L’ensemble des bandes observées constitue le spectre de vibration
de l’échantillon. Les nombres d’onde (ν = ν/c = 1/λ), les profils et les intensités des raies sont
alors caractéristiques d’un composé.
- 56 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
2.8.2 Frittage
L’étude des propriétés physiques, notamment la conduction ionique, nécessite
l’utilisation d’échantillons de compacités élevées. En effet, la présence de défauts
microstructuraux tels que les joints de grains ou les pores peuvent interférer dans les mesures des
propriétés électriques rendant difficile l’extraction de la contribution des grains à la conduction
ionique. De plus, les synthèses par les méthodes de chimie douce entraînent la formation de
grains de petites tailles qui s’agglomèrent entre eux et qui rendent difficile l’étape de pastillage
mais aussi le frittage. Les méthodes de frittage classiques consistent généralement à traiter les
échantillons pendant plusieurs heures à haute température (déterminée par dilatométrie). Cette
méthode favorise également la croissance des grains et doit donc être évitée dans le cadre de
l’étude d’échantillons nanostructurés. D’autres méthodes de densification ont donc été
développées.
- 57 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
nous avons utilisé la méthode du frittage « flash » qui consiste à introduire directement dans un
four chaud la pastille placée dans un creuset de platine puis à effectuer une trempe à l’air après
seulement quelques minutes. Ces expériences ont été menées sur des poudres déjà synthétisées.
Fils électriques
pastille
Dépôt de platine
- 58 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
2.9.1 Linéarité
Un système est linéaire si la réponse du courant I(t) à une perturbation de potentiel U(t)
est déterminée par une équation différentielle linéaire d’ordre m sur I(t) :
d m y (t ) d m−1 y ( t ) d nU ( t ) d n−1U ( t )
b0 = + b1 + ...+ bm y ( t ) = a 0 + a1 + ...+ a nU ( t )
dt m dt m−1 dt n dt n−1
Si la perturbation est sinusoïdale (U(t) = Um sin ωt), alors la réponse du système linéaire
est aussi sinusoïdale I(t) = Imsin(ωt+ϕ). Dans le domaine des fréquences, la réponse du système
Expérimentalement, pour vérifier qu’un système est linéaire, une série de mesures est
effectuée en appliquant différentes tensions. Si les spectres obtenus sont semblables, on peut
conclure que le système étudié est linéaire dans cet intervalle de tensions. Dans le cas d’un
système électrochimique, cette condition n’est accessible que si la perturbation est de faible
amplitude.
2.9.2 Stationnarité
Une augmentation de température provoque, généralement, une diminution de
l’impédance du système électrochimique. Il est nécessaire d’attendre un certain temps pour que
le système devienne stationnaire. Ce délai change suivant l’échantillon caractérisé. Il faut donc le
déterminer avant de commencer toute mesure. Pour cela, l’impédance du système est mesurée en
fonction du temps après une augmentation de température définie. L’observation des résultats
permet alors d’évaluer le délai d’attente à appliquer avant de commencer les mesures après
chaque changement de température.
Ces conditions de linéarité et stationnarité sont vérifiées avant chaque série de mesures.
On constate que ces systèmes sont linéaires entre 50 et 500 mV et qu’ils deviennent stationnaires
20 minutes après une augmentation de température de 50°C. Pour l’ensemble des échantillons,
les mesures sont effectuées avec une tension de travail alternative de 400 mV et un délai de 20
minutes après chaque montée en température.
- 59 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
Le plus souvent, on représente l’impédance d’un système, Z(w) = Z’ + i Z’’, dans le plan
complexe (représentation de Nyquist) en traçant le diagramme –Z’’ = f (Z’) où Z’ est la partie
réelle de l’impédance et Z’’ sa partie imaginaire. Dans ce type de plan, la variation d’impédance
avec la fréquence de perturbation d’un circuit de type RC se présentera sous la forme d’un demi-
cercle de diamètre R.
Dans le cas d’un échantillon céramique conducteur ionique, l’observation sur les
diagrammes de plusieurs demi-cercles enchevêtrés indique l’existence de plusieurs relaxations
dues au mouvement des ions à travers les grains (bulk), les joints de grains, et éventuellement les
joints d’agglomérats. Le phénomène de polarisation aux électrodes se traduit quant à lui par la
présence d’une droite à basse fréquence sur le diagramme.
L’ensemble des diagrammes a été exploité grâce au logiciel Zview 3.326 à l’aide de
modèles électriques équivalents dont un exemple est donné en Figure II-4.
R1 R2 CPE3
CPE1 CPE2
Remarque : une CPE (constant phase element) est utilisée à la place d’une capacité pure pour
rendre compte du décentrage des demi-cercles par rapport à l’axe des réels. Ce phénomène est lié
à l’inhomogénéité électrique du matériau et est d’autant plus visible dans les matériaux
nanostructurés.
Les valeurs de conductivité, exprimées en S.cm-1, sont déduites des résistances, affinées grâce à
- 60 -
Chapitre II Synthèse et techniques de caractérisation
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(25) Mei, A.; Wang, X.-L.; Lan, J.-L.; Feng, Y.-C.; Geng, H.-X.; Lin, Y.-H.; Nan, C.-W.
Electrochim. Acta 2010, 55, 2958–2963.
- 62 -
Chapitre III
- 63 -
- 64 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
Acide citrique
Li2CO3 + La2 O3
dissous dans HNO3 dilué
Complexe Métal-Citrate
Ethylène glycol
Complexe polymérisé
Précurseur
Broyage
Li0.3La0.57TiO3
Figure III-1 : Schéma du protocole de synthèse par voie des complexes polymérisables.
- 66 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
le second pic exothermique (maximum vers 425°C) peut être attribué au début de cristallisation
de LLTO.
Exo
100 391°C 40
5%
80 20
47%
70
10
425°C
60
0
50 2%
-10
40
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Température (°C)
Figure III-2 : Courbes d’analyse ATD-TG du précurseur de LLTO obtenu par voie des
complexes polymérisables.
Tenant compte des résultats d’ATD-TG, nous avons testé des traitements thermiques du
précurseur à différentes températures au-delà de 425°C. Le composé LLTO peut être obtenu pur
à partir de 2h de traitement à 700°C, une dernière perte de masse de 2% étant observable par
thermogravimétrie jusqu’à cette température et les traitements thermiques réalisés à des
températures inférieures semblant favoriser la formation de l’impureté La2Ti2O7.
- 67 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
Yobservé
Ycalculé
Yobs-cal
Intensité (u.a.) Positions de Bragg
2θ (°)
8000
Yobservé
7000
Ycalculé
6000
Yobs-Ycalc
position Bragg
5000
Intensité (u.a.)
4000
3000
2000
1000
-1000
31 32 33 34
2θ (°)
Figure III-4 : Affinement automatique d’un pic isolé pour utilisation dans l’équation de
Scherrer.
- 68 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
Le taux de phase amorphe a également été calculé par la méthode de l’étalon interne
décrite dans le chapitre II. Un diagramme de diffraction des rayons X a été enregistré sur un
échantillon de LLTO contenant 30% en masse de Cr2O3. L’affinement quantitatif Rietveld
réalisé grâce au logiciel HighScore Plus a révélé un taux de phase amorphe inférieur à 10%.
10 nm
10 nm
Figure III-5 : Images MET à haute résolution typiques du composé LLTO, traité thermiquement
à 700ºC (gauche) et 775ºC (droite).
On observe, sur ces images, des tailles de domaines cohérents de l’ordre de 10-20 nm, les
différentes zones de la grille observées présentant toutes le même type d’amas de grains. Ces
résultats sont proches de ceux qui avaient été obtenus par la méthode de Scherrer validant cette
première approximation. Cette technique nous a également permis de vérifier l’homogénéité des
échantillons et la distribution assez étroite des tailles de grains. Enfin, on peut noter sur ces
images que les particules semblent cristallisées jusqu’en bord de grain, ce qui est cohérent avec
le faible taux de phase amorphe quantifié par la diffraction des rayons X.
- 69 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
- 70 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
solvants ont été ajoutés selon les rapports suivants : Li0.3La0.57TiO3 / CH3COOH / i-C3H7OH /
H2O = 1/10/20/140 7. Ces rapports permettent l’obtention d’un sol stable, en revanche aucune
gélification du mélange n’est observée. Le sol est alors directement séché ou vieilli à 60°C
pendant 7 jours avant d’être séché.
Différents rapports entre les constituants ont ensuite été testés, avec notamment la
diminution du taux d’acide. On constate que lorsque le rapport acide acétique/titane est supérieur
à 5, le sol ne gélifie pas. En revanche, pour un rapport inférieur à 5, le sol devient opaque. Cela
signifie qu’il y a une forte réactivité d’au moins un des composants, ce qui risque d’amener des
inhomogénéités au sein du sol et de la poudre (formation d’agglomérats contenant
éventuellement un seul des réactifs). Il semble donc difficile d’obtenir un gel lorsque c’est
l’acide acétique qui est utilisé pour stabiliser le sol contenant l’alcoxyde de titane.
Li(CH3COO ) Ti(OCH(CH3)2)4
La(CH3COO)3 1.5(H 2O) i-C3H7 OH
H2 O CH3 COOH
Solution incolore
transparente
Traitement thermique
LLTO
- 71 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
P P
Li0.3La0.57TiO3
La2Ti2O7
+ Li2TiO 3
Li2Ti3O7
∆ TiO -rut.
A-60-150 2
Intensité (u.a.)
P
P
P P P P
P P P
∆ P PP P
A- 60-120
A-120
+ +
+
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Figure III-7 : Comparaison des diffractogrammes de rayons X, enregistrés à RT, sur la poudre
LLTO préparée par la méthode sol-gel, traitée thermiquement à 1100°C, préalablement séchée à
120°C (A-120) ; vieillie à 60°C puis séchée à 120°C (A-60-120) ; vieillie à 60°C puis séchée à
150°C (A-150).
Une analyse thermique ATD-TG réalisée jusqu’à 1000°C sur cet échantillon, sous air,
avec une vitesse de chauffage de 10°C.min-1, est présentée en Figure III-8.
- 72 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
110 25
Exo
375°C
100
90
0
50
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Température (°C)
Figure III-8 : Courbes d’analyse ATD-TG du précurseur de LLTO A obtenu à partir d’un sol
vieilli 7 jours à 60°C puis séché à 150°C.
La courbe ATD présente un pic exothermique très fin vers 365°C (maximum à 375°C)
attribué à la combustion des matières organiques. La perte de masse totale est de 46%.
L’inflexion peu intense observée autour de 600°C pourrait indiquer la cristallisation de LLTO.
- 73 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
P P
Li0.3La0.57TiO3
La2Ti2O7
900°C *Li
2TiO3
P P P
Intensité (u.a.)
P P
P P
P
800°C
700°C
*
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
P
P Li0.3La0.57TiO3
◊ Li Ti O
Li4 TiO
5 12
2 3
2% Li La2Ti2O7
P
Intensité (u.a.)
P
P P P P
◊ P P◊ P
P◊ PP P P
10% Li
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
- 74 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
Le résultat montre qu’il n’y a pas de différence due aux utilisations de l’isopropoxyde ou
du n-butoxyde de titane (échantillons A et C). A 1100°C, la phase LLTO se forme et de très
faibles pics liés à TiO2 rutile sont observés. L’augmentation du volume de travail (échantillon B)
a conduit à la formation de La2Ti2O7 en faibles quantités. Les rapports
Li0.3La0.57TiO3/CH3COOH/i-C3H7OH/H2O = 1/5/10/60 ont donné beaucoup d’impuretés
(échantillon D) tandis que les rapports Li0.3La0.57TiO3/CH3COOH/i-C3H7OH/H2O = 1/10/10/45
ont conduit à un produit pur (échantillon E) (Figure III-11).
- 75 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
P P Li La TiO
0.3 0.57 3
∆
TiO2-rut.
La2Ti2O7
P P +
P
Li2TiO3
P P
F P
Intensité (u.a.)
P ∆ P P P PP
E
D +
+
C
B
A
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Li(CH3 COO)
Ti(OCH(CH3 )2)4
La(CH3 COO)3 1.5(H2O)
i-C3H7 OH
H2O
HNO3
HNO3
Sol
Gel
Séchage
Traitement
thermique
LLTO
Le gel, laissé à température ambiante pour la nuit, a ensuite été séché à 120°C pour
former le précurseur. Une portion de celui-ci a été analysée par ATD-TG sous air, à 5°C.min-1,
jusqu’à 1000°C avec un palier de 30 minutes avant refroidissement (Figure III-13).
110 2 Exo
340°C
Différence de Température (°C/mg)
100 1
6%
965°C
Perte de masse (%)
90 775°C
0
80 26%
-1
180°C
70
80°C
-2
60
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Température (°C)
Figure III-13 : Courbes ATD-TG du précurseur de LLTO issu de la synthèse par voie sol-gel
réalisée en milieu acide nitrique.
- 77 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
Sur la courbe ATD nous observons des pics vers 80°C, 180°C, 340°C (phénomène qui
débute vers 280°C), 775°C et 965°C. Les pertes de masse observées sont de 6% entre 25 et
200°C, 26% entre 200 et 450°C puis 2% jusqu’à 700°C. Les deux premiers pics endothermiques
peuvent être attribués à l’évaporation de l’eau présente dans le précurseur. Le pic exothermique à
340°C, associé à une importante perte de masse, est, quant à lui, attribué à la combustion des
matières organiques tandis que nous pouvons penser que la légère inflexion à 775°C indique la
cristallisation du composé. En revanche, nous n’avons pas pu expliquer le pic observé à 965°C,
les expériences de thermodiffraction des rayons X réalisées ne mettant pas de transition en
évidence à cette température.
Un second essai a également été réalisé en augmentant le rapport isopropanol/LLTO à 75
afin de diminuer la concentration du sol et ainsi de tenter de réduire le blanchiment du sol puis
du gel pour favoriser l’homogénéité du gel. Les diffractogrammes de rayons X enregistrés pour
les deux essais de synthèse, après traitement thermique à 1000°C, sont présentés en Figure III-
14. Nous pouvons constater la présence des impuretés La2Ti2O7 et Li2TiO3.
P
P
Li0.3La0.57TiO3
La2Ti2O7
+
Li22TiO
Li Ti3O3 7
Intensité (u.a.)
∆ TiO -an.
2
P
P
P P P
+ P P
P P
+ P P
+P P P
∆
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Figure III-14 : Comparaison des diffractogrammes de rayons X, enregistrés à RT, sur des
poudres LLTO préparées par la méthode sol-gel et traitées thermiquement à 1000°C avec les
rapports isopropanol/Ti = 45 (noire), = 75 (rouge).
Les synthèses menées avec l’acide nitrique ne permettant pas d’obtenir de gel homogène
et ne conduisant pas à des composés monophasés, nous n’avons pas poursuivi l’étude de cette
méthode sol-gel.
- 78 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
- 79 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
Figure III-15 : Courbes ATD-TG enregistrées pour le précurseur de LLTO obtenu par la
méthode hydrothermale.
P P
Li0.3La0.57TiO3
∆ TiO -rut.
2
Intensité (u.a.)
La2O3
P
1000°C ∆ P
P
P P P
∆ P
P P P
∆
P P P P
200°C
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
- 80 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
testé l’ajout de lithium en excès, soit initialement dans la solution (méthode A), soit en
mélangeant le réactif Li2CO3 avec le précurseur obtenu après le chauffage hydrothermal
(méthode B).
∆ TiO -an.
2
La2Ti2O7
Intensité (u.a.)
*Li TiO
2 3
P
1000°C P
P P
* P
P
P *
∆ *
200°C
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Figure III-17 : Comparaison des diffractogrammes de rayons X, enregistrés à RT, sur les
échantillons obtenus avec un excès de lithium (LiOH H2O), directement après le chauffage
hydrothermal et après le traitement thermique à 1000°C.
- 81 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
110 1 Exo
356°C
70
-3
87°C
60
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Température (°C)
Figure III-18 : Courbes ATD-TG enregistrées pour le précurseur de LLTO obtenu par la
méthode hydrothermale avec ajout de Li2CO3 après chauffage.
Afin de comprendre les différents phénomènes qui mènent à la formation de LLTO et des
impuretés, l’évolution du mélange précurseur avec la température a été suivie par
thermodiffraction des rayons X entre 25 et 1000°C (Figure III-19).
P ∆
Li La TiO TiO -rut. La O
0.3 0.57 3 2 2 3
P
∆ P P
1000°C P ∆ P∆ P
900°C
Intensité (u.a.)
800°C
780°C
700°C
480°C
360°C
280°C
220°C
200°C
100°C
25°C
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Figure III-19 : Thermodiffractogrammes des rayons X enregistrés sur le mélange précurseur de
LLTO obtenu après chauffage hydrothermal, avec excès de Li2CO3.
- 82 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
Cette analyse a permis de remarquer que les impuretés, qui avaient été identifiées après
des traitements thermiques à haute température, commencent à apparaître autour de 400°C et ne
réagissent entre elles qu’au-delà de 800°C pour former ensuite le composé LLTO (P), des
impuretés restant présentes à 1000°C.
Cela indique que, même si l’optimisation de la synthèse permettait d’obtenir un
échantillon monophasé, les températures élevées mises en jeu par cette méthode empêcheraient
l’obtention de poudres nanométriques.
- 83 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
La2Ti2O7
Intensité (u.a.)
10 20 30 40 50 60 70
2θ (°)
Ce résultat laisse penser que la majorité du lithium a été éliminée pendant les étapes de
centrifugation et les lavages à l’éthanol. C’est pourquoi nous avons tenté d’ajouter un excès de
lithium en début de synthèse et d’effectuer les lavages à l’acétone afin de limiter le plus possible
la perte de lithium. Cependant, quelle que soit la quantité de lithium ajoutée (jusqu’à 30 fois la
quantité initiale), les synthèses mènent toujours à la formation des phases La2Ti2O7 ou LaTiO3
(Figure III-21).
•
•
LaTiO
3
La2Ti2O7
P
Li0.3La0.57TiO3
Intensité (u.a.)
• • •
•
• •
30 •
P
20
10
2
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
- 84 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
- 85 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
LiNO3 NH4OH
+
La(NO3)3
Cyclohexane Cyclohexane
Butanol Agitation à RT Agitation à RT
Butanol
C16H28O 6Ti
Solution trouble
Chauffage à 64°C 1h
Distillation à 90°C
Précurseur
LLTO
- 86 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
P' P'
Li0.5La0.5TiO3
◊ Li Ti O
2 42
Li2TiO
La Ti O
Intensité (u.a.)
3
2 2 7
1000 °C
P' P'
P'
P'
◊ P'
P' P'
◊ ◊
700 °C
350 °C
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Des images ont été réalisées par microscopie électronique en transmission (Fig. III-24)
sur les précurseurs formés à 350°C (à gauche) puis sur les poudres obtenues après un traitement
thermique à 700°C (à droite). Elles montrent que le précurseur est majoritairement amorphe et
présente des tailles de grains de moins de 50 nm. La poudre chauffée à 700°C est, quant à elle,
assez bien cristallisée, malgré la présence d’une faible quantité de phase amorphe en bord de
grains, et présente une distribution homogène en taille de grains, de l’ordre de 20 nm.
T=350°C a T=700°C b
Figure III-24 : Image MET de LLTO a) du précurseur formé à 350°C et b) de la poudre obtenue
après un traitement thermique à 700°C.
- 87 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
La(NO 3 )3 NH 4 OH
Triton X-100
Phase aqueuse
Cyclohexane Phase aqueuse Triton X-100
Butanol Agitation à RT
C16 H 28O 6Ti Agitation à RT Cyclohexane
Butanol
Chauffage à 64°C 1h
Précurseur
LLTO
Les précurseurs formés sont traités thermiquement directement à 1000°C afin de vérifier
rapidement la pureté du composé obtenu. Le diffractogramme de rayons X présenté en Figure
III-27 montre la présence d’une impureté contenant du lithium Li2TiO3 en faible quantité. Il
semble donc que l’ajout du nitrate de lithium après le procédé de microémulsion ne favorise pas
la réaction de celui-ci avec les précurseurs formés par précipitation.
- 88 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
Microémulsion 2 Microémulsion 4
NH4 OH LiOH
Triton X-100 Triton X-100
Cyclohexane Cyclohexane
Butanol Butanol
Microémulsion 1 Microémulsion 3
La(NO3)3 C16 H28O 6Ti
Triton X-100 Triton X-100
Cyclohexane Cyclohexane
Butanol Butanol
Sédiment
Précurseur
LLTO
est également observée. Le fait d’utiliser la source de lithium en tant qu’agent précipitant ne
semble pas favoriser l’homogénéité du précipité final. Cela peut être dû au fait que la quantité
d’hydroxyde de lithium, utilisée en respectant les proportions stœchiométriques du composé
LLTO, n’est pas suffisante pour provoquer la précipitation de l’ensemble des précurseurs. La
microémulsion d’ammoniaque permet de compenser ce manque mais on peut penser que les
précipitations ne sont pas simultanées ce qui provoque des inhomogénéités de composition.
P’ P’ Li 0,5La0,5TiO3
17000
La 2Ti2O7
16000
15000 Li 2TiO3
14000
13000
12000
Intensité (u.a.)
11000
P’
10000
P’
9000
8000
7000
P’ P’
6000
5000
4000
P’ P’
3000 №2 P’ P’
2000
1000 №3
0
10 20 30 40 50 60 70
2theta (°)
place dans la phase aqueuse ou organique. La taille de gouttelettes de phase aqueuse dans la
microémulsion finale, avant précipitation, est de 30 nm. Cela montre bien que les réactions ont
lieu dans des « nanoréacteurs ».
10 c)
Intensité (%)
8
b)
6
4
a)
2
0
0.1 1 10 100 1000 10000 100000
Size (d.nm)
Diamètre (nm)
Figure III-28 : Distribution de taille des microémulsions contenant a) les sels de métaux ; b)
l’ammoniaque et de c) la microémulsion finale.
2
3%
15,0
1
Perte de masse (%)
14,5
735°C 0
14,0 13%
-1
13,5 -2
13,0 -3
12,5 -4
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Température (°C)
- 91 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
800°C
700°C
Intensité (u.a.)
650°C
620°C
610°C
600°C
450°C
400°C
100°C
50°C
10 20 30 40 50 60 70
2θ(°)
- 92 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
70000
60000
50000
Intensité (u.a.)
40000
30000
20000
10000
0
10 20 30 40 50 60 70
2θ (°)
b
a
1646
3422
1540
1457
2960
2878
833
2931
566
- 93 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
Les bandes larges à 3422 cm-1 et à 1646 cm-1 sont dues aux vibrations des groupes
hydroxyles (O–H). Les bandes de transmission à 2960, 2931 et 2878 cm−1 sont attribuées aux
vibrations de liaisons C–H des composés organiques. Les bandes à 833, 1457 et 1540 cm−1 sont
attribuées aux carbonates. L’intensité de ces bandes diminue lorsque les poudres sont chauffées
puis traitées thermiquement, ce qui prouve l’élimination de la matière organique (Figure III-
32b). La bande autour de 566 cm-1 peut être attribuée à la vibration de Ti-O-Ti. Finalement nous
pouvons noter qu’il n’y a pas de différence entre le spectre de LLTO obtenu par microémulsion
et celui de LLTO obtenu par la méthode Pechini modifiée, décrit dans la thèse de A. Boulant12.
- 94 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
La Figure III-33 présente les spectres Raman enregistrés pour les poudres LLTO issues
de différentes voies de synthèse. On retrouve les bandes liées à la structure tétragonale de LLTO
(indiquées par un T)13. Dans cette symétrie, seules les vibrations liées au titane et aux oxygènes
sont actives. Ces bandes sont identifiables sur les trois spectres enregistrés. Cependant,
l’élargissement des bandes observées dans le cas des poudres synthétisées par microémulsion
peut indiquer l’augmentation d’un désordre cationique. Par ailleurs, il est important de noter sur
ce dernier spectre, la présence de bandes supplémentaires aux environs de 400 cm-1 et de 650
cm-1. Il est néanmoins difficile d’attribuer ces bandes à l’apparition de nouveaux modes de
vibration au sein de la structure de LLTO ou à la présence d’impuretés. En effet, la spectroscopie
Raman est une méthode d’analyse locale qui est plus sensible que la diffraction des rayons X.
Elle peut ainsi mettre en évidence des impuretés invisibles sur les diffractogrammes.
L’interprétation de ces spectres nécessitera donc une étude plus approfondie de la structure des
phases à l’aide de la RMN du solide du 7Li par exemple.
Intensité (u. a.)
T T T T T
Figure III-34 : Evolution du pH lors des échanges, dans l’eau, des poudres LLTO synthétisées
par la méthode Pechini modifiée, par microémulsion inverse (ME) et par voie solide.
- 96 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
On remarque que les échanges réalisés avec les poudres LLTO issues de différentes
synthèses conduisent à des résultats très proches. La synthèse utilisée, et ainsi la taille des grains
de poudre, ne semblent donc pas avoir d’influence importante sur le taux d’échange dans l’eau.
LLTO ME échangé
LLTO référence
Intensité (u.a.)
20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Figure III-35 : Diffractogrammes de rayons X enregistrés pour les poudres synthétisées par
microémulsion avant et après échange.
- 97 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
La Figure III-36 présente les courbes de thermogravimétrie enregistrées pour les poudres,
issues des 3 types de synthèse, après l’échange.
100
99
97
LLTO ME
96
95 LLTO Solide
94
0 100 200 300 400 500 600 700
Température (°C)
Figure III-36 : Comparaison des TG pour les LLTO : ME(micro-émulsion), LLTO Pechini,
LLTO Solide après échange à 25°C pendant 3 jours.
L’eau et les gaz adsorbés physiquement à la surface des poudres sont éliminés entre 25 et
200°C, tandis que les éléments qui ont été absorbés au sein de la structure cristalline sont
éliminés à plus haute température. Dans le premier domaine, les pertes de masse les plus rapides
sont observées pour les poudres issues des synthèses par chimie douce. Cela peut s’expliquer par
le fait que ces poudres présentent les surfaces spécifiques les plus élevées. Par ailleurs, on
remarque que ce sont les poudres issues de la synthèse par voie solide qui subissent la perte de
masse totale la plus importante ce qui est cohérent avec les taux d’échange calculés grâce au
dosage des ions lithium.
- 98 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
maximum de lithium échangé après stabilisation semble être quasi constant quel que soit le type
de poudre LLTO utilisé.
Une étude plus approfondie des échanges topotactiques Li+/H+ en milieu aqueux devra
toutefois être menée. En effet, les poudres pouvant réagir avec l’air durant leur stockage, il serait
intéressant de mesurer et de tenir compte de cette éventuelle réactivité avant que celles-ci ne
soient dispersées dans l’eau. Ainsi, la présence de carbonates en surfaces de grains pourrait
expliquer en partie les importantes augmentations de pH mesurées et les différences observées en
analyse thermogravimétrique.
- 99 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
Conclusion :
Dans ce chapitre nous avons présenté les différentes méthodes de synthèse par chimie
douce qui ont été explorées dans le but de préparer des poudres nanostructurées du composé
Li0.3La0.57 0.13TiO3. Certaines méthodes, comme la voie sol-gel, ont du être écartées car
l’obtention de phases pures nécessitait des températures de traitement thermique élevées,
incompatibles avec la formation de poudres nanostructurées. D’autre part, les techniques de
synthèse mettant en jeu des procédés de séparation tels que la filtration ou la centrifugation ont
également du être abandonnées car une perte importante de lithium avait lieu durant cette étape,
faussant ainsi la stœchiométrie de la phase. Ce sont finalement les méthodes Pechini modifiée et
microémulsion inverse qui ont donné les meilleurs résultats. Elles ont permis de synthétiser des
poudres nanostructurées pures avec des dispersions en taille assez étroites et un taux de phase
amorphe relativement faible (< 10%). On peut noter également que la microémulsion offre une
meilleure reproductibilité.
Ainsi, pour les études électrochimiques qui seront présentées dans le chapitre V, nous
avons sélectionné les meilleurs échantillons qui ont été obtenus par :
1) Méthode Pechini modifiée, traitement thermique à 350°C 10h pour obtenir le précurseur
puis traitement thermique à 700°C 2h. Taille de grain : 20 nm.
2) Microémulsion : à partir d’acétylacétonate de titane, de solutions aqueuses de LiNO3 et
La(NO3)3, en utilisant le Triton X-100 comme tensioactif, le cyclohexane comme huile et
le butanol comme co-tensioactif, dans les proportions massiques 15 : 22 : 52 : 11
respectivement. Vieillissement pendant 15 heures à température ambiante, ensuite bouilli
et séché à 350°C. Le précurseur est enfin traité thermiquement à 700°C 2h. Taille de
grain : 16 nm.
- 100 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
Références
(1) Vijayakumar, M.; Inaguma, Y.; Mashiko, W.; Crosnier-Lopez, M.-P.; Bohnke, C. Chem.
Mater. 2004, 16, 2719–2724.
(2) Pham, Q. N.; Vijayakumar, M.; Bohnke, C.; Bohnke, O. J. Solid State Chem. 2005, 178,
1915–1924.
(3) Roffat, M. Synthèse de titanate de lithium (LLTO) pour la réalisation de couches minces
et épaisses - Application à la réalisation de microélectrodes totalement solides pour la
détection du pH, Thèse, Université du Maine, 2009.
(4) Fourquet, J. L.; Duroy, H.; Crosnier-Lopez, M. P. J. Solid State Chem. 1996, 127, 283–
294.
(5) Wöhrle, T.; Gómez-Romero, P.; Fries, T.; West, K.; Palacín, M. R.; Casañ-Pastor, N.
Ionics (Kiel). 1996, 2, 442–445.
(6) Bohnke, C.; Regrag, B.; Leberre, F.; Fourquet, J.; Randrianantoandro, N. Solid State
Ionics 2005, 176, 73–80.
(7) Dokko, K.; Akutagawa, N.; Isshiki, Y.; Hoshina, K.; Kanamura, K. Solid State Ionics
2005, 176, 2345–2348.
(8) Jena, H.; Kutty, K. V. G.; Kutty, T. R. N. J. Mater. Sci. 2005, 40, 4737–4748.
(9) Boulos, M.; Guillemetfritsch, S.; Mathieu, F.; Durand, B.; Lebey, T.; Bley, V. Solid State
Ionics 2005, 176, 1301–1309.
(10) Wang, D.; Yu, R.; Feng, S.; Zheng, W.; Takei, T.; Kumada, N.; Kinomura, N. Solid 2002,
151, 329–333.
(11) Sellemi, H.; Coste, S.; Ben Ali, A.; Retoux, R.; Smiri, L. S.; Lacorre, P. Ceram. Int. 2013,
39, 8853–8859.
(12) Bohnke, O.; Pham, Q. N.; Boulant, A.; Emery, J.; Šalkus, T.; Barré, M. Solid State Ionics
2011, 188, 144–147.
(14) Bhuvanesh, N. S. P.; Crosnier-Lopez, M. P.; Bohnke, O.; Emery, J.; Fourquet, J. L. Mater.
Res. Bull 1998, 33, 1681–1691.
- 101 -
Chapitre III Li0.3La0.57TiO3
- 102 -
Chapitre IV
Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
Dans ce chapitre sont présentées les différentes voies de synthèse qui ont permis de
préparer des poudres nanostructurées du composé de type NASICON Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
(LATPO). Les caractérisations structurales et thermiques des échantillons sont également
décrites tandis qu’une dernière partie du chapitre est consacrée à l’étude de l’influence de la
taille des poudres sur certaines propriétés, telles que leur réactivité vis-à-vis de l’eau.
- 103 -
- 104 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
1000°C
∆
900°C
∆ ∆ 450°C
mélange avant recuit
♠ ♠ ♠
♠
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Figure IV-1: Diffractogrammes de rayons X enregistrés aux différentes étapes de la synthèse de
LATPO.
- 105 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
Yobservé
Ycalculé
Yobs-cal
Positions de Bragg
Intensité (u.a.)
2θ (°)
Figure IV-2 : Résultat de l’affinement Rietveld réalisé sur la phase LATPO traitée
thermiquement à 1000°C avec les diffractogrammes calculé et observé.
- 106 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
solution est limpide, une quantité d’acide citrique (AC) telle que AC/M = 10 (M = [Li+] + [Al3+]
+ [Ti4+]) y est ajoutée. Des solutions de carbonate de lithium Li2CO3 (Aldrich, 99,997%) dissous
dans l’acide nitrique (2M) et de nitrate d’aluminium Al(NO3)3⋅9H2O (Sigma Aldrich, ≥ 98%)
dissous dans l’eau sont jointes au mélange réactionnel. Après 30 minutes de complexation à
40°C, une solution aqueuse de dihydrogénophosphate d’ammonium NH4H2PO4 et de l’éthylène
glycol (EG, VWR, 99%) sont ajoutés jusqu’à atteindre le rapport EG/AC = 4. Le chauffage du
mélange jusqu’à 130°C favorise d’abord les réactions d’estérification entre les citrates et
l’éthylène glycol puis la ramification du polymère formé. Les précurseurs issus de la pyrolyse du
mélange à 350°C pendant 10h sont broyés puis traités thermiquement à haute température afin de
former la phase désirée.
Estérification de 60 à 130°C
Complexes polymérisés
Figure IV-3: Schéma du protocole de la synthèse de LATPO par voie des complexes polymérisables.
- 107 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
A la suite de la synthèse par voie des complexes polymérisables, le précurseur obtenu est
noir, cette couleur indiquant la présence de carbone en quantité importante. Pour déterminer les
températures de combustion de la matière organique et de cristallisation de la phase LATPO, une
analyse thermique ATD-TG est effectuée, sous air, jusqu’à 1100°C avec une vitesse de
chauffage de 5°C.min-1. Les courbes enregistrées sont présentées en Figure IV-4.
Sur le graphe, nous observons un pic endothermique puis deux pics exothermiques
(maximums à 524°C et 661°C) et deux pertes de masse (7% jusqu’à 100°C et 45% entre 450 et
600°C). Nous pouvons supposer que la première perte de masse correspond à l’élimination d’eau
encore présente dans l’échantillon tandis que la seconde est attribuée à la combustion de la
matière organique à l’air (phénomène qui se produit à 450°C et dont le maximum se situe à
524°C). Enfin, le pic à 661°C peut correspondre à la cristallisation de la phase LATPO.
120 15
Exo
524°C
110
90
80 5
52%
70
60 661°C 0
50
40 -5
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 100011001200
Température (°C)
Figure IV-4 : Courbes ATD-TG du précurseur LATPO obtenu par la méthode Pechini.
Afin d’obtenir des tailles de grain les plus petites possibles, nous avons cherché la
température minimale de traitement thermique à partir de laquelle la phase LATPO apparait. Les
diffractogrammes de rayons X enregistrés après les différents traitements thermiques testés sont
présentés en Figure IV-5. Nous constatons que la phase NASICON a déjà commencé à se former
à 600°C. En revanche, le profil du bruit de fond indique qu’il reste encore une quantité assez
importante de phase amorphe. A partir de 700°C, le composé semble bien cristallisé et nous
observons une diminution de la largeur des raies avec la température, synonyme de la croissance
des grains. Nous notons également la présence de traces d’impuretés AlPO4 et TiO2.
- 108 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
∆ TiO -rutile
2
AlPO4
? inconnue
.6 23 24 25 26
2 theta (°)
Intensité (u.a.)
1000°C
∆
750°C
720°C
710°C
705°C
?
700°C
600°C
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Nous avons choisi d’étudier de façon plus approfondie l’échantillon traité thermiquement
à 720°C. Le calcul approximatif de la taille des domaines cristallisés, grâce à l’équation de
Scherrer, à partir de l’affinement automatique de pics isolés du diffractogramme enregistré,
donne une valeur moyenne de 90 nm. Néanmoins, une étude attentive du diffractogramme
montre une complexité importante du profil des raies. Un enregistrement de meilleure qualité a
été réalisé en utilisant une procédure de type VCT (Variable Counting Time) associée à une
variation du pas d’enregistrement. Ainsi, l’enregistrement est divisé en trois parties :
1)- de 8 à 60 (°2θ), pas 0.017(°), temps 600s
2)- de 60 à 120 (°2θ), pas 0.033(°), temps 6000s
3)- de 120 à 150 (°2θ), pas 0.05(°), temps 1200s
L’ensemble des points de mesure est ensuite traité à l’aide du programme HighScore pour
former un enregistrement équivalent de 8 à 150 (°2θ) avec un pas de 0.017(°) et un temps de
comptage uniformisé. Le but de ce type de découpage est d’avoir une bonne statistique de
comptage à grand angle. La Figure IV-6 montre les trois zones différentes de comptage.
- 109 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
120000
100000
Intensité (u.a.)
80000
60000
40000
20000
Figure IV-6 : Diffractogramme de rayons X enregistré en mode VCT sur le composé LATPO
traité thermiquement à 720°C.
L’affinement Rietveld effectué à l’aide du logiciel Highscore donne alors un assez bon
accord entre le diffractogramme calculé et le diffractogramme observé comme le montrent les
facteurs de reliabilité RBragg=4.37%, Rp=8.05%, Rwp=11,50%, Rexp=1.62% et χ² = 50.4.
Néanmoins, on observe des profils de raie très Lorenztien, η=0.80, certains décalages et des
effets en queue de raie, il semble que ce soient des effets Warren4 (Figure IV-7). Cela est le signe
de la présence de défauts micro-structuraux.
Counts Counts
PN7_710CVCT_Sum150 22500 PN7_710CVCT_Sum150
202157-ICSD 100.0 % 202157-ICSD 100.0 %
22500
10000
10000
2500
2500
Counts
Effet Warren Décalage d’affinement
PN7_710CVCT_Sum150
202157-ICSD 100.0 %
0 0
14 90000
14.50 15 15.50 16 32 33 34
Position [°2Theta] (Copper (Cu)) Position [°2Theta] (Copper (Cu))
40000
10000
0
10 20 30 40
Position [°2Theta] (Copper (Cu))
- 110 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
Les images réalisées par microscopie en transmission ont permis d’observer les défauts
microstructuraux mis en évidence par la diffraction des rayons X (Figure IV-8). Ce sont des
défauts d’intercroissance comme le montrent les stries présentes sur les grains (image de
gauche). A notre connaissance ce type de défaut n’a jamais été mentionné auparavant pour des
structures de type NASICON. Leur apparition peut être liée au type de synthèse utilisé ou à la
nanostructuration. D’autre part, les mesures de taille de grains donnent une valeur moyenne
d’environ 125 nm avec une distribution relativement étroite (100-150 nm).
Figure IV-8 : Images de microscopie en transmission réalisées sur le composé LATPO traité
thermiquement à 720°C.
- 111 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
3. Synthèse solvotherm
ermale de LATPO
La suspension obtenue
nue est séparée par centrifugation. Plusieurs
rs cycles de rinçage à
l’éthylène glycol puis à l’éthan
hanol sont effectués. Chaque fois, les solutions
ons sont dispersées sous
ultrasons puis séparées par centrifugation.
cen Un séchage à 60°C puis à 120°C
0°C permet de former le
précurseur qui est amorphe, d’après
d’a les diffractogrammes de rayons X.
- 112 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
pic de diffusion le plus intense, on commence à observer des raies de diffraction correspondant à
LATPO. Nous observons que le chauffage intermédiaire à 450°C n’est pas nécessaire car il
n’améliore ni la pureté ni le taux de cristallisation. Les impuretés obtenues sont les mêmes qu’en
voie solide : TiO2, AlPO4, TiP2O7. Mais celles-ci sont en beaucoup plus grande quantité.
impuretés
Intensité (u.a.)
900°C
450°C - 900°C
450°C 14h
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Figure IV-10 : Comparaison des diffractogrammes de rayons X de LATPO traité à 450°C, traité
à 450°C puis 900°C, traité directement à 900°C.
Il est difficile d’établir les réactions qui peuvent avoir lieu en milieu éthylène glycol
puisque les produits de départ sont nombreux et que la stœchiométrie est assez complexe. Nous
pouvons cependant proposer quelques hypothèses.
Chaque cation peut former les glycolates de lithium, d’aluminium et de titane. De façon
générale, la réaction entre l’éthylène glycol et l’isopropoxyde de titane est la suivante :
Ti[OR]4 + 3HOCH2CH2OH → H2[Ti(OCH2CH2O)3] + 4ROH (1)
Cependant, l’isopropoxyde de titane peut former aussi l’oxyde de titane en présence de
l’eau contenue dans certains composés :
Ti[OR]4 + 2H2O → TiO2 + 4ROH (2)
D’autre part, lors du traitement thermique, H2[Ti(OCH2CH2O)3] peut également former
TiO2 avant de réagir avec les autres cations. On peut ainsi penser que la phase LATPO n’est pas
synthétisée directement à partir du précurseur mais que des intermédiaires tels que TiO2 ou
AlPO4 sont formés et qu’ils réagissent difficilement entre eux ensuite.
- 113 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
La formation des impuretés peut être aussi due à un manque de lithium. En effet, l’acétate
de lithium est très réactif. S’il forme le glycolate de lithium, il peut rester dans la solution et être
éliminé lors de la centrifugation.
Le Tableau IV-1 regroupe les différents essais d’optimisation de synthèse réalisés. Nous
avons ainsi essayé de changer de solvant, d’ajouter moins de titane (les impuretés au titane
indiquant une faible réactivité), d’ajouter de l’urée et finalement d’éliminer l’étape de rinçage.
La nature du solvant peut modifier les conditions de réactions qui dépendent notamment de ses
pouvoirs ionisants et dispersants5,6. L’ajout d’urée permet d’augmenter le pH du milieu
réactionnel et ainsi de favoriser la précipitation des précurseurs7. Enfin, l’élimination de l’étape
de rinçage peut permettre de limiter la perte en lithium si on suppose que celui-ci est en partie
soluble en solution polyol ou alcool.
Tableau IV-1 : Les synthèses de LATPO réalisé avec différents paramètres.
Echantillon Solvant Remarque Traitement
SN1 EG Ultrason, centrifugation, rinçage, séchage
SN2 Ethanol Séchage
SN3 EG 2 fois moins de Ti Ultrason, centrifugation, rinçage, séchage
SN4 EG Ajout d’urée Ultrason, centrifugation, rinçage, séchage
SN5 EG Ultrason, centrifugation, séchage
- 114 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
SN5
∆
SN4
** *
Intensité (u.a.)
∆
SN3
SN2
SN1
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Figure IV-11 : Comparaison des diffractogrammes de rayons X de LATPO synthétisé par voie
solvothermale, traité thermiquement à 1000°C. Légende : Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3, AlPO4,
TiO2-anatase, ∆ TiO2-rutile, Li2Ti4P4O19, x TiP2O7.
Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
TiO2-anatase
AlPO4
Intensité (u.a.)
1000°C
900°C
750°C
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Figure IV-12 : Diffractogrammes de rayons X, enregistrés à RT, des poudres LATPO préparées
par synthèse solvothermale sans rinçage (SN5) après la centrifugation.
- 115 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
précurseur est encore riche en matière organique comme le montrent les bandes dues aux
groupements CH ou CO. Les bandes correspondant aux groupements phosphate sont également
déjà présentes à 1000 cm-1. Les spectres enregistrés pour les échantillons traités thermiquement à
750, 900 et 1000°C sont très proches. Nous constatons bien notamment la disparition des bandes
liées à la matière organique. Néanmoins, nous observons une nouvelle bande à 720 cm-1 qui n’est
pas présente sur le spectre de LATPO synthétisé par voie solide. Elle doit être due à l’une des
impuretés. D’après la littérature, nous pouvons l’attribuer aux vibrations Al-O8.
1,0
0,9
H2O
Transmittance %
0,8
{
0,7 H2O CO
0,6 1,0
{
0,9
CH 0,8
Transmittance %
0,5 0,7
précurseur 0,6
AlO
0,5
0,4 750°C 0,4
900°C 0,3
CH
0,3 1000°C 4000 3500 3000 2500 2000 1500
-1
1000 500
Nombre d'onde (cm )
Figure IV-13 : Spectres FTIR des échantillons issus de la synthèse SN5 : précurseur, traité
thermiquement à 750, 900 et 1000°C ; insert : référence LATPO issu de la voie solide.
- 116 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
Le contrôle de la croissance des grains, avec notamment une augmentation très limitée de
leur taille entre les traitements thermiques à 750°C et 1000°C, est un résultat très intéressant qui
devra être exploité. D’autres essais de synthèse solvothermale n’ont pu être entrepris faute de
temps. Néanmoins, les conditions de synthèse SN5, sans rinçage après l’étape de centrifugation,
semblent les plus prometteuses.
Le schéma de synthèse est présenté sur la Figure IV-14. Les conditions de départ (natures
et rapports du surfactant, du co-surfactant et de la phase organique) sont identiques à celles qui
avaient été utilisées pour la synthèse de LLTO. Les rapports massiques sont tels que : Triton X-
100 : cyclohexane : n-butanol : sels métalliques = 22 : 52 : 11 : 15 %. Deux premières
microémulsions sont préparées séparément, l’une contenant une solution de LiNO3, l’autre une
solution de NH4H2PO4. Les quantités ont été prises selon la stœchiométrie requise. En ajoutant le
cyclohexane et n-butanol à la solution aqueuse de NH4H2PO4, celle-ci devient trouble. L’ajout
d’une petite quantité de HNO3 permet de la stabiliser et de la rendre limpide. Ces deux
microémulsions sont mélangées ensemble avant d’y ajouter l’acétylacétonate de titane sous
agitation. Après quelques gouttes, la solution devient jaune et opaque. Cela indique l’apparition
d’un précipité, nous n’avons donc pas ajouté d’agent précipitant supplémentaire. Après avoir été
laissée une nuit sous agitation, la solution a été bouillie et distillée à 150°C. Le précipité a
ensuite été transféré dans un bécher pour subir une pyrolyse à 350°C pendant 10h. Les
précurseurs ainsi obtenus ont alors été traités thermiquement directement à 1000°C pendant 2h
afin de vérifier que le composé NASICON s’est effectivement formé et qu’il est pur.
- 117 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
Microémulsion 1 Microémulsion 1
NH4 H2PO4 dissous dans l’eau Ajout lent sous agitation Solution LiNO3
Triton X-100 Triton X-100
Cyclohexane Cyclohexane
Butanol Butanol
Solution transparente
C16H28O6Ti
Mélanger à Tamb. 15h
Solution trouble
Sédiment
Précurseur
LTPO
- 118 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
600°C ∆ TiO
700°C 2 -rutile
1000°C Li3Ti2 (PO 4) 3
Intensité (u.a.)
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75
2 θ (°)
Figure IV-15 : Comparaison des diffractogrammes de rayons X de LTPO synthétisés par la voie
microémulsion inverse et traités thermiquement à 600°C, 700°C ou 1000°C.
Ces résultats sont encourageants, ils montrent qu’il est non seulement possible de
synthétiser un composé de type NASICON par microémulsion inverse, mais aussi que les
températures de traitement thermique nécessaires sont compatibles avec l’obtention de poudres
nanométriques.
- 119 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
s’opacifie effectivement lors de son addition au goutte à goutte. Après une nuit sous agitation, la
solution est distillée à 150°C. Un précurseur noir est obtenu après la pyrolyse du précipité
pendant 10 heures à 350°C. Le produit final est formé par traitement thermique à la température
la plus basse possible (<700°C).
Dans cette voie de synthèse, la source de phosphates est l’acide phosphorique. Les
réactifs sont également pris en proportions stœchiométriques. Le schéma du protocole de
synthèse est présenté en Figure IV-16. Deux microémulsions sont préparées :
1) Microémulsion de cations métalliques : le nitrate d’aluminium est dissous dans la
solution de nitrate de lithium. Le triton X-100, le cyclohexane et le n-butanol sont ajoutés
successivement sous agitation jusqu’à obtention d’une solution transparente. Après 30
minutes d’agitation, l’acétylacétotane de titane est ajouté.
2) Microémulsion d’agent précipitant : le triton X-100, le cyclohexane et le n-butanol sont
ajoutés à une solution d’ammoniaque.
Quand la microémulsion d’agent précipitant est ajoutée vers la microémulsion contenant
les cations métalliques, celle-ci devient opaque. Le précipité semble se former instantanément.
Le mélange est laissé sous agitation pendant 90 minutes puis l’acide phosphorique H3PO4
(Sigma Aldrich, ≥85%) est ajouté. La solution opaque est laissée sous agitation pendant la nuit.
Ensuite, après distillation, le précipité est chauffé à 350°C pendant 10 heures pour obtenir le
précurseur. LATPO final est formé après traitement thermique.
- 120 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
Cyclohexane
Agitation à RT Agitation à RT Cyclohexane
Butanol
C16 H28O6Ti Butanol
Solution opaque
Agitation 90 min
Sédimentation
Précurseur
LATPO *T=+13°C
- 121 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
Intensité (u.a.)
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Figure IV-17 : Diffractogrammes de rayons X des précurseurs synthétisés par les voies
№1 et №2.
0
100
3%
Perte de masse (%)
90 -1
639°C
30%
80 -2
70
1,7% -3
60
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Température (°C)
- 122 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
deux voies de synthèses par microémulsion inverse. La 2ème voie permet de diminuer la quantité
de Li3Ti2(PO4)3 d’après les diffractogrammes de rayons X. Le calcul de taille de domaine
cristallisé par l’équation de Scherrer donne 40 nm, mais il est difficile d’isoler des pics
correspondant à une seule contribution dans ce diffractogramme, donc ce calcul reste
approximatif.
Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
Li3Ti2(PO4)3
Intensité (u.a.)
19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34
2θ(°)
LATPO voie 2
LATPO voie 1
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75
2θ (°)
Figure IV-19 : Diffractogrammes de rayons X de LATPO synthétisés par voie microémulsion
(traitement thermique à 700°C) №1 et №2.
- 123 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
Figure IV-20 : Images MET des LATPO 700°C synthétisé par microémulsion (№2)
Cette étude à été réalisée sous la direction de Pr. Maria Luisa Sanjuan et de Dr. Alodia
Orera à l’Institut des Sciences des Matériaux d'Aragon à Saragosse (CSIC ICMA). Elle s’est
concentrée sur la comparaison entre les deux composés de type NASICON LiTi2(PO4)3 et
Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3, chacun ayant été préparé selon deux voies : la méthode Péchini modifiée
qui conduit à des tailles de grain relativement faibles (~10 nm) et la voie solide qui permet de
préparer des poudres de taille plus importante (quelques µm).
La Figure IV-21 présente les spectres enregistrés, à température ambiante, pour les deux
phases LTPO et LATPO synthétisées par voie solide.
- 124 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
30000 40000
25000
Intensité (u.a.)
30000
Intensité (u.a.)
20000
15000 20000
10000
10000
5000
0 0
100 200 300 400 500 600 700 800 900 600 800 1000 1200
-1
Figure IV-21 : Spectres Raman enregistrés pour les phases LiTi2(PO4)3 (noir) et
Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3 (bleu) synthétisés par voie solide.
Les modes normaux de vibration du cristal peuvent être distingués en modes internes et
externes. Au sein de la structure NASICON de type MTi2(PO4)3, les modes internes
correspondent aux différents mouvements des tétraèdres PO4 tandis que les modes externes
correspondent aux mouvements de translation du cation conducteur, du titane et des tétraèdres
PO4 et aux mouvements de libration des groupements PO4. Avec la substitution d’une partie des
ions Ti4+ par les ions Al3+, nous constatons un élargissement des raies du spectre ce qui peut être
attribué à une distorsion des octaèdres Ti/AlO6 et des tétraèdres PO4 9.
Les spectres enregistrés pour deux domaines de nombre d’onde sur les poudres LATPO
synthétisées par chimie douce et par voie solide sont reconstitués sur la Figure IV-22.
18000
16000
14000
Intensité (u.a.)
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 1300
- 125 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
Sur ces spectres, nous observons l’apparition d’un nouveau mode de vibration aux
environs de 690 cm-1 pour l’échantillon issu de la méthode Pechini modifiée. Cette bande n’est
pas aussi visible dans le cas du composé LiTi2(PO4)3 même quand celui-ci est synthétisé par
chimie douce. De plus, des expériences réalisées en température sur Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
montrent que cette bande devient plus intense lorsque la température augmente. Ces premiers
résultats suggèrent qu’elle peut être liée à une vibration du lithium. Il sera intéressant
d’approfondir ces expériences dans le cadre d’une étude de la dynamique des porteurs de charge
dans la structure NASICON et dans les poudres nanostructurées.
Figure IV-23 : Evolution du pH lors des échanges Li+/H+ des poudres LATPO synthétisées
par la méthode Pechini modifiée, par microémulsion inverse (ME) et par voie solide.
Comme dans le cas du composé LLTO, nous observons une augmentation brusque du pH
des l’ajout des poudres, même si celle-ci est nettement moins marquée. En effet alors que pour
LLTO, le pH avait atteint une valeur supérieure à 10.5, la valeur maximale atteinte avec les
- 126 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
poudres LATPO est inférieure à 8.5. De même, la diminution puis la stabilisation dans le temps
sont plus rapides et les valeurs approchent le pH neutre. Cela suggère que le taux d’échange
topotactique Li+/H+ est moins important dans les poudres LATPO. D’autre part, ce phénomène
ne semble pas dépendre de la taille des grains. En effet, les poudres issues de la méthode Pechini
et de la microémulsion inverse qui présentaient des tailles de grain proches, donnent des courbes
assez éloignées l’une de l’autre. Cela peut s’expliquer par une meilleure dispersion des particules
dans le cas de la synthèse par microémulsion, comme l’avaient montré les images de
microscopie électronique en transmission.
Les solutions d’échange et de rinçage récupérées après filtration et centrifugation ont été
dosées par spectrophotométrie de flamme en suivant le même protocole que celui qui avait été
appliqué pour les poudres LLTO. Les résultats obtenus pour chaque type de poudre sont
regroupés dans le Tableau IV-2. La réaction d’échange partiel s’écrit selon la relation :
Li 1.3 Al 0.3 Ti 1.7 (PO 4 ) 3 + yH + ↔ Li 1.3- y H y Al 0.3 Ti 1.7 (PO 4 ) 3 + yLi +
Le taux d’échange correspond au rapport entre la quantité de lithium dosée et la quantité
de lithium qui devrait être présente dans la solution si l’échange avait été total.
Tableau IV-2 : Résultats des dosages des solutions d’échange pour LATPO.
Poudres LATPO-Solide LATPO-Pechini LATPO-micro-émulsion
[Li+] mg.L-1 0.60 (3) 0.85 (3) 1.00 (3)
Taux d’échange 5.1 % 7.2 % 8.5 %
Nous constatons que le taux d’échange calculé pour les poudres LATPO est nettement
inférieur à ce qui avait été déterminé pour les poudres LLTO. En revanche, les quantités totales
de lithium échangé par motif sont très proches. En effet, chaque motif de LLTO (Li0.3La0.57TiO3)
contient 0.3 lithium, donc un taux d’échange de 28% équivaut à 0.084 lithium échangé. De
même, chaque motif de LATPO (Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3) contient 1.3 lithium et un taux d’échange
de 7% équivaut à 0.091 lithium. D’autre part, dans les poudres LATPO, l’évolution des taux
d’échange en fonction de la méthode de synthèse semble plus cohérente avec les tailles de grain
observées, le taux le plus faible correspondant aux poudres issues de la voie solide.
Tous les échantillons ont été séchés à l’air puis analysés par ATD-TG (Figure IV-24). Sur
les courbes de thermogravimétrie, deux domaines sont mis en évidence. Le premier domaine
autour de 100°C peut être attribué à la perte d’eau adsorbée en surface des poudres tandis que le
- 127 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
domaine autour de 500°C peut correspondre à une perte d’eau de constitution. Ce second
phénomène montre qu’il y a bien eu un phénomène d’échange et que des ions H+ (ou H3O+) se
sont insérés à l’intérieur des structures cristallines.
100
1,08%
Perte de masse (%) 99 LATPO Pechini
1,7%
LATPO ME
98
97 4,5%
96
LATPO Solide
Figure IV-24: Comparaison des courbes de thermogravimétrie enregistrées après échanges pour
les poudres LATPO obtenues par voies solide, Pechini et microémulsion.
Comme dans le cas de LLTO, ce sont les poudres issues de la synthèse par
microémulsion inverse qui présentent la perte de masse la plus rapide. Ce phénomène pouvant
être synonyme d’une plus grande surface spécifique des particules. En revanche, les pertes de
masse totales ne sont pas cohérentes avec les résultats des dosages, il est cependant difficile de
s’assurer que cette incohérence n’est pas liée à des séchages des poudres différents.
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
Figure IV-25 : Diffractogrammes des rayons X de LATPO synthétisé par voie solide avant
l’échange et après l’échange dans l’eau puis séché à 120°C et traité thermiquement à 1000°C.
- 128 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
La Figure IV-25 présente les diffractogrammes de rayons X enregistrés sur les poudres
LATPO issues de la synthèse par voie solide, avant et après échange, ainsi qu’après séchage et
traitement thermique. On n’observe aucune modification significative sur les diffractogrammes.
Ce résultat était attendu dans le cadre d’un échange topotactique pour lequel les ions H+ (ou
H3O+) viennent substituer les ions Li+ sans modifier la structure NASICON.
Afin de compléter cette étude, un essai d’échange, en milieu acide, des poudres issues de
la voie solide a été entrepris en suivant le protocole établi pour LLTO par Boulant10 : 700 mg de
poudre ont été dispersés dans 100mL d’acide nitrique 6M et laissés sous agitation pendant 6
jours. Ensuite, la poudre a été séparée par centrifugation et séchée à 120°C. Le filtrat a été dosé
par spectrophotométrie de flamme, tandis que la poudre a été analysée par spectroscopie
infrarouge (Figure IV-26) et diffraction des rayons X (Figure IV-27).
1,0
0,9
Transmittance %
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
Figure IV-26 : Spectre FTIR de LATPO synthétisé par voie solide, séché à 120°C après
l’échange dans HNO3 6M.
L’analyse IR a montré que la poudre de LATPO après l’échange dans l’acide nitrique ne
présente pas de bande correspondant à la présence de fonctions organique ou d’eau. L’analyse
par spectrophotométrie de flamme de la solution d’échange a montré [Li+] = 7.31 mg.L-1, ce qui
équivaut à 45% d’échange.
Ce résultat est confirmé par l’analyse de diffraction des rayons X et l’étude des pertes de
masse. La poudre séchée à 120°C a été traitée thermiquement à 600°C pendant 1h. Elle a été
pesée avant et après le traitement thermique et la perte de masse est de 1.6%. Un autre traitement
thermique à 1000°C pendant 1h donne une perte de masse de 5.33%. Cela montre que la plus
- 129 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
grande perte a lieu après 600°C. Sur la Figure IV-27, nous observons que la poudre séchée après
l’échange présente une partie amorphe qui se traduit par un bruit de fond bosselé. D’autre part, le
traitement thermique à 600°C conduit au composé LATPO sans changement structural par
rapport à la poudre initiale, mais les raies sont un peu plus larges. Après le traitement thermique
à 1000°C, nous observons l’apparition de AlPO4. D’après Yoon et al.11, l'élimination d'ions Li+
entraîne un déséquilibre stœchiométrique au sein de la structure que les ions Al3+ ont tendance à
quitter pour former AlPO4.
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70
2θ (°)
- 130 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
mesuré pour les poudres LLTO même si la quantité de lithium échangé par motif est quasiment
identique.
Pour compléter cette étude, il serait intéressant de déterminer les sites cristallographiques
qui favorisent l’échange. En effet, il semblerait que les propriétés de conduction ionique et
d’échange topotactique sont étroitement liées. Or, si dans la phase LLTO, le lithium n’occupe
qu’un seul type de site (les cages pérovskites), dans la structure NASICON de
Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3, les atomes de lithium sont répartis dans au moins deux sites. Ainsi, la
détermination du ou des sites, sièges de la réaction d’échange, pourrait apporter des indications
sur les chemins de diffusion au sein du matériau.
- 131 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
Conclusion
Différentes voies de synthèse du composé Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3 ont été présentées dans ce
chapitre. Les poudres microstructurées de référence ont été préparées par voie solide avec
activation par broyage planétaire, tandis que des méthodes de chimie douce, telles que la
méthode Pechini modifiée, la méthode solvothermale ou la microémulsion inverse ont permis
d’obtenir des échantillons nanostructurés, quasiment purs, avec des taux de phase amorphe nuls.
Cependant, contrairement à ce qui avait été obtenu pour les poudres LLTO et malgré l’utilisation
de basses températures de traitement thermique, les tailles de grains restent relativement élevées
(100-200 nm). De plus, la diffraction des rayons X et la microscopie électronique en
transmission ont mis en évidence des défauts microstructuraux tels que des défauts
d’empilement.
Certaines propriétés des poudres issues des différentes voies de synthèse ont été
comparées. La spectroscopie Raman a mis en évidence une bande dont l’intensité est plus
importante dans le cas des composés nanostructurés, et qui peut être attribuée à une vibration du
lithium. Les tests de réactivité des poudres dans l’eau et en milieu acide ont révélé des taux
d’échange topotactique relativement faibles, dont la valeur dépend de la taille des poudres.
Pour les études électrochimiques qui seront présentées dans le chapitre V, nous avons
sélectionné les meilleurs échantillons qui ont été obtenus par :
1) Méthode Pechini modifiée, traitement thermique à 350°C 10h pour obtenir le précurseur
puis traitement thermique à 700°C 2h. Taille de grain : 100-150 nm.
2) Microémulsion : à partir d’acétylacétonate de titane, de nitrate de lithium LiNO3, de
nitrate d’aluminium Al(NO3)3.9H2O et de dihydrogénophosphate d’ammonium
NH4H2PO4, en utilisant le Triton X-100 comme surfactant, le butanol comme co-
surfactant, le cyclohexane comme huile et l’ammoniaque en tant qu’agent précipitant ;
traitement thermique à 350°C 10h pour obtenir le précurseur puis traitement thermique à
700°C 2h. Taille de grain : 60-200 nm.
- 132 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
Références
(1) Kosova, N. V.; Devyatkina, E. T.; Stepanov, a. P.; Buzlukov, a. L. Ionics (Kiel). 2008, 14,
303–311.
(3) Mariappan, C. R.; Galven, C.; Crosnier-Lopez, M.-P.; Le Berre, F.; Bohnke, O. J. Solid
State Chem. 2006, 179, 450–456.
(4) Bish, D. L.; Post, J. E., Reviews in mineralogy, Mineralogical society of america, 1989,
20.
(5) Skapin, S. D.; Sondi, I. J. Colloid Interface Sci. 2010, 347, 221–226.
(6) Larcher, D.; Sudant, G.; Patrice, R.; Tarascon, J.-M. Chem. Mater. 2003, 15, 3543–3551.
(7) Joseyphus, R. J.; Jeyadevan, B. J. Phys. Chem. Solids 2011, 72, 1212–1217.
(8) Olivante L.V., Materials Science Research Trends, Ed. Nova Publishers, 2008; p. 352.
(9) Cretin, M.; Fabry, P.; Abello, L. J. Eur. Ceram. Soc. 1995, 15, 1149–1156.
(11) Yoon, Y.; Kim, J.; Park, C.; Shin, D. J. Ceram. Process. Res. 2013, 14, 563–566.
- 133 -
Chapitre IV Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3
- 134 -
Chapitre V
Mise en forme, frittage et propriétés
électriques de LLTO et LATPO
Ce chapitre présente les premiers résultats de l’étude des propriétés de conduction
ionique des phases Li0.3La0.57TiO3 et Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3 nanostructurées. Une attention
particulière a été portée à l’étape de frittage des échantillons afin d’obtenir des céramiques
relativement denses tout en préservant le plus possible la taille des grains. Les conductivités
ioniques ont été mesurées par spectroscopie d’impédance complexe. Les comportements des
poudres issues des différentes voies de synthèse sont comparés.
- 135 -
- 136 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
La densité relative, ou taux de compacité, des pastilles est calculée après chaque étape à
partir de l’équation :
é
=
é
de la pastille ρréelle = m ;
V
m – masse de la pastille [g] ;
2
V – volume de la pastille [cm3] , V = π *l* D , où l est l’épaisseur et D le diamètre ;
4
Z ⋅M
ρthéo – masse volumique théorique [g.cm-3] ; ρ théorique = ;
N a ⋅ V maille
Z – nombre de motifs par maille ; M – masse molaire ; Na – nombre d’Avogadro ;
- 137 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
Ce travail a fait l’objet du stage de Master I de Vladyslav Tezyk. Les poudres issues des
trois procédés de synthèse ont été traitées puis caractérisées dans des conditions identiques.
Les mesures ont été effectuées sous air, entre 20°C et 1200°C, sur des échantillons
cylindriques de poudres issues des synthèses par voie Pechini modifiée, par microémulsion
inverse et par voie solide. Les courbes enregistrées sont présentées en Figure V-1.
LLTO Solide
0,00 LLTO Pechini
LLTO ME
-0,05
∆l/l0 retraite linéaire
-0,10
-0,15
-0,20
-0,25
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Température (°C)
Figure V-1 : Courbes d’analyse dilatométrique de LLTO préparé par voie solide (noir), méthode
Pechini modifiée (rouge) et microémulsion (bleu).
- 138 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
- 139 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
Après les essais de frittage, des diffractogrammes de rayons X sont enregistrés directement
sur les pastilles afin de vérifier qu’il n’y a pas d’apparition d’impuretés et d’estimer l’évolution
de la taille des grains grâce à l’équation de Scherrer.
Les zones des diffractogrammes de rayons X correspondant à la raie la plus intense qui
nous ont permis de calculer les tailles de grains sont présentées en Figure V-2.
I n t e n s it y ( c o u n t s )
I n t e n s it y ( c o u n t s )
Solide Solide Pechini
50000 Pechini
0000
a) 50000 Pechini 50000 b) 12000 12000
ME c)
ME ME 10000 10000
40000
0000
40000 40000
Intensité
8000 8000
Intensité
Intensité
30000
0000
30000 30000
6000 6000
20000
0000
20000 20000
4000 4000
10000
0000
10000 10000
2000 2000
31.6 32.0 32.4 32.8 33.2 33.6 31.6 32.0 32.4 32.8 33.2 33.6 31.6 32.0 32.4 32.8 33.2 33.6
2θ
θ (°) 2θ
θ (°) 2θ
θ (°)
Figure V-2 : Comparaison de pics issus de diffractogrammes enregistrés pour : a) LLTO après
les synthèses; b) LLTO après le frittage à 1100°C; c) LLTO après le frittage flash.
Nous observons qu’au cours du frittage la raie de LLTO. préparé par voie classique n’est
pas trop modifiée. En revanche, celles correspondant aux poudres issues des deux méthodes de
chimie douce sont devenues beaucoup plus étroites ce qui indique une croissance des domaines
cristallins. Les tailles de grains ont été calculées à l’aide du logiciel Fullprof. Les résultats de ces
calculs ainsi que les taux de compacité sont présentés dans le Tableau V-1.
Tableau V-1 : Tailles de grain et taux de compacité de pastilles LLTO frittées par les méthodes
classique et flash.
Taux de Taux de
Taille de grain Taille de grain
Température compacité compacité
Nom avant le après le
de frittage avant le après le
frittage, nm frittage, nm
frittage, % frittage, %
- 140 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
Selon ces résultats nous pouvons constater que, quelle que soit la méthode de frittage
utilisée, la croissance des grains est importante. D’autre part, nous notons que la taille de grain
semble avoir une influence sur la compacité finale avec un frittage plus efficace à partir des
nanopoudres. Nous remarquons enfin que le frittage flash ne semble pas limiter la croissance des
grains très efficacement malgré le temps de recuit très court.
Les mesures de conductivité ont été réalisées par spectroscopie d’impédance avec les
électrodes en platine à température ambiante, sous air sec. Un exemple de diagramme
d’impédance est présenté en Figure V-3.
-150000
LLTO pechini 850.dat
FitResult
R1 R2 R3 CPE4
CPE2 CPE3
1 Hz
-100000
Z''
-50000
12,5 kHz
10 MHz
0
0 50000 100000 150000
Z'
Figure V-3 : Spectre d’impédance enregistré à Tamb. pour le composé LLTO issu de la
méthode Pechini modifiée et fritté à 850°C, circuit électrique équivalent.
Les diagrammes d’impédance, notamment pour les poudres issues de synthèses par
chimie douce, indiquent l’existence de trois contributions à la résistance totale mesurée. Nous les
attribuons aux grains, aux joints de grains et aux agglomérats, ces deux derniers n’étant pas
toujours distinguables. Nous avons donc déterminé la résistance totale du système et celle des
grains à partir de chaque diagramme enregistré. Les valeurs obtenues sont regroupées dans le
Tableau V-12. Nous observons que le meilleur résultat est obtenu pour LLTO synthétisé par la
méthode Pechini et correspond aux conductivités reportées dans plusieurs publications1. Les
valeurs mesurées par spectroscopie d’impédance montrent aussi que la conductivité des grains
reste du même ordre de grandeur quels que soient le type de poudres de départ ou la méthode de
frittage. Enfin, nous constatons que la conductivité totale la plus élevée a été obtenue pour
l’échantillon le moins dense. Ce résultat semble paradoxal et devra être vérifié tandis qu’une
- 141 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
A partir de ces résultats, même si nous avons déjà pu remarquer que les procédés de
synthèse et de frittage ne semblent pas avoir d’influence significative sur les propriétés de grain
(bulk) qui sont proches des valeurs trouvées dans la littérature1, nous n’avons pas réellement pu
déterminer l’influence de la taille des grains sur la conductivité puisque nous n’avons pas réussi
à limiter efficacement leur croissance au cours du frittage.
- 142 -
Cha
hapitre V Etude de propriétés de conduction
- 143 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
Tableau V-3 : Résumé des essais de frittage flash réalisés sur des pastilles LLTO issues de la
microémulsion.
1LME 58 900 30 78
2LME 48 950 4 64
3LME 53 1000 3 80
4LME 52 1000 4 85
5LME 51 1000 5 87
6LME 49 1100 3 90
P Li
P 0.3La0.57TiO3
P P
? P 1100°C 3 min
Intensité (u.a.)
avant
1000°C 3 min
avant
20 25 30 35 40 45 50 55 60
2θ (°)
- 144 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
pastilles avant le frittage, n’a pas pu être identifié mais il n’appartient pas à LLTO. Nous l’avons
attribué à une impureté présente dans les ballons de baudruche utilisés lors du pressage
isostatique. Cette impureté disparait après le traitement thermique.
Les mesures d’impédance complexe ont été réalisées sur toutes les pastilles présentées
dans le Tableau V-3 et comparées avec les résultats obtenus pour un échantillon LLTO issu de la
voie solide présentant un taux de compacité de 93%. Les spectres ont été enregistrés à la faculté
de physique de l’Université de Vilnius par Dr. Tomas Šalkus, qui dispose d’instruments
permettant d’atteindre des fréquences très élevées, entre 3 GHz et 1 Hz. Ces expériences
permettent de mieux définir les phénomènes observés à hautes fréquences, notamment pour la
contribution des grains. Le domaine de températures entre 300 et 760 K a été exploré avec des
enregistrements tous les 20 K.
-20
3LME 1000°C T = 700K
6LME 1100°C
1 Hz
-15
-10 -0,6
Z''
63 MHz
-0,5
-0,4
-0,3
-5
4 MHz -0,2
1 GHz
-0,1
0,0
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
0
0 5 10 15 20
Z' (Ohm)
Figure V-7 : Spectres d’impédance complexe enregistrés à 700 K pour les pastilles 3LME
(1000°C 3 min) et 6LME (1100°C 3 min).
Les spectres des pastilles frittées à 1000 et 1100°C pendant 3 minutes ont des profils très
similaires. Des modèles électriques équivalents parallèles R//CPE ont été utilisés pour
déterminer les contributions de grain et de joints de grains.
La Figure V-8 présente l’évolution de la conductivité de grain, σg, en fonction de la
température selon un tracé de type Arrhenius.
- 145 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
0.13 eV
1
log(σbulkT), S/cm
1LME 0.25 eV
0
2LME
3LME
4LME
5LME
-1
6LME
LLTO Solide
Figure V-8 : Tracés, selon Arrhenius, de l’évolution avec la température des conductivités de
grain de pastilles LLTO ME densifiées selon différentes conditions de frittage flash et LLTO de
référence, obtenu par voie solide.
Nous observons que pour les échantillons frittés à haute température, les conductivités
sont très proches des résultats obtenus pour le composé référence LLTO issu de la voie solide et
densifié par frittage classique. Elles restent tout de même légèrement inférieures. L’échantillon
2LME, fritté à 950°C pendant 4 minutes, est très différent des autres, probablement à cause du
faible taux de compacité obtenu (seulement 64%). De manière surprenante, l'échantillon 4LME,
fritté 4 minutes à 1000°C, est également différent malgré une densité relative assez élevée
(85%). Enfin, si les conductivités de grain des échantillons 3LME, 5LME et 6LME sont
identiques à basses températures, elles se différencient légèrement à hautes températures (Figure
V-9).
2,0
1,8
log σ T
1,6
1LME
2LME
3LME
1,4
4LME
5LME
6LME
1,2
1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8
-1
1000/T (K )
Figure V-9 : Tracés, selon Arrhenius, de l’évolution de la conductivité de grain des pastilles
LLTO ME à hautes températures.
- 146 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
0
log σ j.gr.T (S/cm) 0.45 eV
-1
-2
1LME
2LME
-3 3LME
4LME
5LME
6LME
-4 LLTO Solide
Nous constatons sur ce tracé que les conductivités de joints de grains obtenues pour les
échantillons issus de la synthèse par microémulsion, densifiés par frittage flash, sont inférieures
d’environ 2 ordres de grandeur à celles qui avaient été déterminées pour le composé référence.
Ces mesures ont donc montré que la nanostructuration des échantillons, grâce à la
synthèse par microémulsion inverse, ne permet pas d’améliorer les propriétés de conduction des
grains, celles-ci étant même légèrement inférieures aux valeurs de référence. De plus, la
conductivité des joints de grains est quant à elle significativement diminuée, entrainant ainsi des
conductivités totales des céramiques inférieures à ce qui avait été obtenu pour LLTO synthétisé
par voie solide et densifié par frittage classique.
Néanmoins, il faut noter que les valeurs de densités relatives montrent que les
échantillons présentent encore des porosités qui peuvent avoir un rôle important quant à la
détermination des propriétés des céramiques.
Pour essayer de comprendre ces résultats, nous nous sommes intéressés à la morphologie
des échantillons. Les pastilles, mesurées par spectroscopie d’impédance complexe, ont été
ensuite analysées par microscopie électronique à balayage (Figures V-11, V-12 et V-13).
- 147 -
Cha
hapitre V Etude de propriétés de conduction
- 148 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
Sur la Figure V-11, pour la pastille frittée à 900°C, nous observons des amas de grains de
tailles relativement faibles. En revanche, comme le montrent les Figures V-12 et V-13, les
frittages flash à des températures supérieures ou égales à 1000°C, même pour des temps de
traitement très courts, ne permettent pas de limiter efficacement la croissance des grains. De
plus, nous observons la présence de porosités sur l’ensemble des échantillons. Toutefois, dans le
cas de la Figure V-13, la porosité semble être bien plus importante sur l'image que celle mesurée
précédemment (C = 90%). Il faudrait donc s'assurer que ce ne sont pas des croissances de surface
qui se sont formées lors des mesures en température. Il faudrait alors compléter cette étude par
l’observation de surfaces de pastilles polies. Une révélation des joints de grains, par traitement
thermique ou acide, serait également intéressante.
Comme nous l’avons déjà observé, la nature et la proportion des joints de grains dans les
électrolytes céramiques peuvent avoir un effet dramatique sur les propriétés, notamment
électriques, de ceux-ci. Nous avons donc cherché différents moyens de réduire leur contribution
défavorable à la conductivité totale des échantillons.
Afin de comparer les effets des différentes procédures de mise en forme et de frittage que
nous avons utilisées, nous avons choisi d’effectuer l’ensemble de nos tests avec une poudre issue
d’un seul type de synthèse : la méthode Pechini modifiée suivie d’un traitement thermique à
700°C.
TiO2 a été cité dans plusieurs articles comme un agent de frittage2, notamment pour les
systèmes issus de synthèses par chimie douce et dont les grains peuvent présenter certaines
« impuretés » en surface3. Nous avons donc décidé de le tester sur nos poudres, pour différentes
proportions et pour différents temps de mélange par broyage.
- 149 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
TiO2 a donc été ajouté à la poudre de LLTO (5 et 10% en masse). Le mélange a ensuite
été placé dans une jarre de broyeur planétaire et recouvert d’éthanol. Après des temps de broyage
de 10 ou 20 minutes, l’éthanol a été évaporé à l’air. A partir de ces mélanges nous avons préparé
des pastilles de 5 mm de diamètre par pressage uniaxial et isostatique. Un frittage flash a ensuite
été réalisé pendant 3 minutes à 1100°C. Les taux de compacité obtenus sont de l’ordre de 90%.
Pour déterminer les propriétés de conduction des différents échantillons nous avons
mesuré la résistivité des pastilles par spectroscopie d’impédance complexe. Les mesures ont été
effectuées à température ambiante puis entre 400 et 850 K. La Figure V-14 présente des
diagrammes d’impédance enregistrés à différentes températures. Comme attendu, la résistance
diminue avec l’augmentation de la température. Plusieurs contributions sont observées.
400K
4
-2,5x10 500K
5
-2,0x10
4
600K
-2,0x10
700K
4
-1,5x10 800K
850K
4
5
-1,5x10 -1,0x10
3
-5,0x10
126kHz
0,0
Z"
0,0 3 4 4 4
5,0x10 1,0x10 1,5x10 2,0x10 2,5x10
4
5
-1,0x10
20 kHz 1kHz
4 1 Hz
-5,0x10
0,0
4 5 5 5
0,0 5,0x10 1,0x10 1,5x10 2,0x10
Z' (Ohm)
Figure V-14 : Diagrammes d’impédance enregistrés pour LLTO mélangé avec10% en masse de
TiO2 et broyé 20 min.
Nous avons d’abord pu noter que, quels que soient les quantités de TiO2 et les temps de
broyage utilisés, les diagrammes enregistrés sont assez semblables. Dans la gamme que nous
avons étudiée, nous n’avons donc pas pu établir d’influence de la quantité d’agent de frittage ni
du temps de mélange sur les propriétés de conduction. Néanmoins, l’affinement de ces
diagrammes, grâce à un modèle électrique équivalent, nous a permis d’évaluer la résistance
totale des échantillons puis de calculer leurs conductivités.
- 150 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
celles que nous avions mesurées pour les échantillons de LLTO nanostructurés, frittés flash sans
agent de frittage. Nous en déduisons donc que l’ajout de TiO2 avant le procédé de frittage n’a pas
eu l’effet attendu sur les propriétés de conduction des échantillons.
Cette méthode consiste à remplacer les joints de grains de l’échantillon par des matériaux
conducteurs ou peu résistants. Après une étude bibliographique, nous avons retenu deux
matériaux : le nitrate de lithium (LiNO3)4 et un gel formé de polyméthacrylate de méthyle
(PMMA), de carbonate de propylène (CP) et de perchlorate de lithium (LiClO4)5.
Le nitrate de lithium est un sel qui fond à assez basse température (253°C). Cela permet
de former une phase liquide aux joints de grains et d’abaisser ainsi les températures de frittage.
Le nitrate de lithium a été ajouté en faibles quantités (1, 2 et 4% en masse) à la poudre de LLTO,
puis le mélange a été broyé manuellement pendant 15 minutes. Les pastilles préparées ont
ensuite été polies puis placées dans un four tubulaire pour être chauffées très lentement
(1°C.min-1) jusqu’à la température de fusion de LiNO3.
Les gels de polyméthacrylate de méthyle et de perchlorate de lithium dissous dans le
carbonate de propylène sont connus pour être de bons conducteurs ioniques6. Différents
mélanges ont donc été tentés à partir de ces constituants (Tableau V-4). Les liquides ou les gels
ont été mélangés à la poudre de LLTO, en quantités assez faibles afin de pouvoir former des
pastilles. Celles-ci n’ont ensuite subi aucun traitement thermique pour ne pas risquer de
décomposer les matériaux organiques.
Ces échantillons n’ont donc pas été frittés, ce qui explique les faibles taux de compacité
présentés pour chaque mélange dans le Tableau V-4.
Toutes les pastilles préparées ont ensuite été analysées par spectroscopie d’impédance
complexe à température ambiante. Certains des diagrammes obtenus sont représentés sur la
Figure V-15. Pour la plupart d’entre eux, lors de l’affinement, il est difficile de distinguer les
contributions des grains de celles des joints de grains puisque que les deux relaxations
correspondantes présentent des fréquences caractéristiques très proches (ω = 1/RC).
Nous n’avons donc calculé que des valeurs de conductivités totales qui représentent la
combinaison des deux contributions de grains et de joints de grains. Celles-ci sont regroupées
dans le Tableau V-4. A ces valeurs, à titre de comparaison, a été ajouté le résultat obtenu pour
une pastille de LLTO issu des synthèses par la méthode Pechini frittée flash.
- 151 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
6
-7x10
LLTO + LiClO4 + CP
LLTO + 1% LiNO3
6
-6x10 LLTO + PMMA + CP 100mHz
6
-5x10
6
-4x10
Z"
6
-3x10
6
-2x10
0.4kHz
56kHz 10mHz
6
-1x10
10mHz
3kHz
0
6 6 6 6 6 6 6
0 1x10 2x10 3x10 4x10 5x10 6x10 7x10
Z' (Ohm)
Figure V-15 : Diagrammes d’impédance obtenus pour les mélanges de LLTO pur avec différents
additifs : LiNO3, PMMA+CP ou LiClO4+CP.
Tableau V-4 : Résultats des mesures de conductivité ionique par spectroscopie d’impédance.
- 152 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
Le principe de ce mélange repose sur l’idée de remplir l’espace libre entre les gros grains
cristallisés par des grains plus petits qui pourront croitre et cristalliser au cours du frittage. Ainsi,
les mélanges amorphe (traité à 500°C)/cristallisé ont été préparés dans les proportions massiques
suivantes : 100/0, 25/75, 50/50, 75/25. Les valeurs des taux de compacité, des conductivités de
grains et des conductivités totales obtenues sont regroupées dans le Tableau V-5.
Ces résultats sont assez intéressants du point de vue des taux de compacité obtenus.
Cependant, les conductivités totales ne sont pas améliorées alors que les conductivités de grains
sont légèrement diminuées.
- 153 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
ont été mélangées dans les proportions massiques suivantes: 25/75, 50/50, 75/25. Les pastilles
formées ont été frittées à 1100°C. Les résultats obtenus sont présentés dans le Tableau V-6.
Les différents essais réalisés avec LLTO ont permis d’améliorer la densité relative des
échantillons préparés. Cependant, abaisser la porosité des pastilles ne semble pas permettre
d’améliorer leurs conductivités totales. Cela indique que le facteur le plus important dans le cas
de ce matériau n’est pas la quantité des joints de grains mais leur nature car ils semblent former
une barrière s’opposant à la migration des ions. Dans ce cas, nous pouvons nous interroger sur la
présence d’éventuelles impuretés, cristallisées ou non, à la surface des grains, même si elles sont
en quantité très faible et donc difficilement mises en évidence par la diffraction des rayons X.
Les différents procédés de mise en forme et de frittage des pastilles céramiques ont
montré qu’il est difficile d’obtenir des échantillons denses constitués de poudres nanométriques.
Les mesures électriques ont montré que la taille des poudres constitutives des échantillons, ainsi
que les méthodes de synthèse utilisées pour les préparer, ne semblent pas avoir d’influence
significative sur la conductivité ionique des grains. En revanche, la contribution des joints de
grains, et par conséquent la conductivité totale des échantillons, peuvent être modifiées de façon
importante.
En effet, l’analyse des résultats indique que non seulement la quantité de joints de grains,
mais aussi leur nature, peuvent influencer la conduction totale d’une céramique. Malgré des
valeurs de taux de compacités élevées, certains échantillons présentent des joints de grains très
résistants qui peuvent s’expliquer par la présence d’impuretés. Le rôle important des joints de
grains dans ce type d’échantillons, nous amènera à nous concentrer plus particulièrement sur
- 154 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
l’ajout de fondants ou d’agents liants entre les grains, les premiers résultats obtenus, notamment
avec le nitrate de lithium, étant assez encourageants.
Ce travail a aussi fait l’objet du stage de Master I de Vladyslav Tezyk, les poudres issues
des trois procédés de synthèse ont été traitées puis caractérisées dans des conditions identiques.
Les courbes dilatométriques enregistrées sous air, entre 20°C et 1200°C, sur les
échantillons issus des voies solides et Pechini modifiée sont présentées en Figure V-16 :
LATPO Solide
0,00 LATPO Pechini
∆ l/lo retrait linéaire
-0,05
-0,10
-0,15
-0,20
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Température (°C)
Figure V-16 : Courbes d’analyse dilatométrique de LATPO préparé par voie solide (noir) et
méthode Pechini modifiée (rouge).
- 155 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
L’analyse dilatométrique montre un début de frittage vers 720°C pour LATPO préparé
par voie solide et vers 800°C pour le composé obtenu par la méthode Pechini modifiée. Ces
résultats sont contraires à ceux observés pour LLTO. Cependant, d’après les pentes
correspondant à la contraction et les retraits, le frittage semble plus efficace sur les poudres
issues de la synthèse Pechini modifiée. Pour tester des conditions de frittage proches de ce qui a
été réalisé pour LLTO, nous avons choisi d’effectuer nos essais à 750°C pendant 10 heures et
1100°C pendant 1 heure. Le frittage flash sera testé pendant 3 minutes à 1200°C.
I n te n s ity (c o u n ts )
I n te n s ity (c o u n ts )
I n te n s ity (c o u n ts )
I n te n s ity (c o u n ts )
I n te n s ity (c o u n ts )
b) c)
70000 70000
100000
a)
100000 100000
Intensité
Intensité
24.10
24.1024.30
24.3024.50
24.5024.70
24.7024.90
24.9025.10
25.10 24.10
24.1024.30
24.3024.50
24.5024.70
24.7024.90
24.9025.10
25.10 24.10
24.1024.30
24.3024.50
24.5024.70
24.7024.90
24.9025.10
25.10
2θ
θ (°) 2θ
θ (°) 2θ
θ (°)
Les calculs de tailles de grain réalisés grâce au logiciel Fullprof et les taux de compacité
sont présentés dans le Tableau V-7.
- 156 -
Cha
hapitre V Etude de propriétés de conduction
Nous constatons que le frittage flash, même s’il permet de mieux préserver
p les tailles de
grain, ne semble pas apporter
ter une amélioration importante aux densitéss relatives
r des pastilles,
contrairement au frittage classi
ssique.
Les images de micro
croscopie électronique à balayage (Figure V-18),
V réalisées pour
l’échantillon LATPO synthétis
étisé par voie solide et fritté à 1100°C, montre
trent que les grains sont
soudés entre eux et qu’ils son
sont de tailles assez importantes (> 1µm) tand
ndis que la porosité est
assez faible comme l’indiquen
ent les taux de compacités. Ces résultats révèle
èlent aussi les limites de
l’équation de Scherrer pour la détermination de tailles de grain par diffract
action des rayons X. En
effet, si les calculs réalisés sur
ur les échantillons nanostructurés après synthès
èse montrent une bonne
cohérence avec les observation
ions de microscopie (chapitres III et IV), la com
omparaison des résultats
du Tableau V-7 avec les images
im ci-dessous montre qu’au-delà de quelques
qu centaines de
nanomètres, cette évaluation es
est erronée.
Figure V-18 : Images MEB de la pastille de LATPO synthétisé par voie sol
olide, frittée à 1100°C
pendant 1h (C = 93%).
- 157 -
Cha
hapitre V Etude de propriétés de conduction
- 158 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
-50000
nasicon_pechini_750.dat
FitResult
R1 R3 CPE4
-40000
CPE3
1 Hz
-30000
Z''
-20000
11 kHz
10 MHz
-10000
0
0 10000 20000 30000 40000 50000
Z'
Figure V-21 : Spectre d’impédance enregistré à Tamb. pour le composé LATPO issu de la
méthode Pechini modifiée et fritté à 750°C.
De même que pour LLTO, nous avons donc déterminé, à l’aide de modèles électriques
équivalents, la résistance totale des échantillons et celle des grains pour chaque température de
frittage. Les valeurs obtenues sont regroupées dans le Tableau V-8.
Tableau V-8 : Résultats des mesures de conductivité ionique par spectroscopie d’impédance
pour LATPO préparés par différentes méthodes.
Ces résultats montrent que, quelles que soient les techniques de synthèse et de frittage
utilisées pour préparer les échantillons, les conductivités de grain restent du même ordre de
grandeur que ce qui a été rapporté dans la littérature9. Par ailleurs, comme dans le cas de LLTO,
il est difficile d’établir un lien entre les densités relatives des échantillons et les valeurs de
conductivités totales. Il semblerait donc que la nature des joints de grains joue un rôle
fondamental dans leur contribution.
- 159 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
Comme avec le composé LLTO, divers essais mettant en jeu des agents de frittage ou des
poudres de granulométries différentes ont été effectués. Ce sont les poudres issues de la synthèse
par la méthode Pechini modifiée qui ont été utilisées pour réaliser ces tests.
Pour la réalisation des ces essais, nous nous sommes inspirés des travaux de John B.
Goodenough10 sur l’optimisation de conditions de frittage par ajout d’acide borique. Par
chauffage, H3BO3 forme du trioxyde de bore dont le point de fusion se situe autour de 450°C. Il
agit alors comme un fondant entre les grains.
L'acide borique a été ajouté au cours de la synthèse par la méthode Pechini modifiée, en
même temps que le carbonate de lithium et le nitrate d’aluminium. Les proportions molaires
H3BO3/LATPO utilisées sont 20/80 et 40/60. Il faut noter que les diffractogrammes des rayons X
réalisés sur les poudres traitées à 700°C en fin de synthèse sont identiques à ceux qui sont
obtenus sans agent de frittage. Les pastilles formées à partir des poudres cristallisées ont ensuite
subi un frittage classique à 1100°C ou un frittage flash à 1200°C. Les taux de compacité et les
conductivités mesurés sont regroupés dans le Tableau V-9.
Tableau V-9 : Taux de compacité et conductivités de pastilles LATPO Pechini contenant H3BO3.
Température Taux de compacité Conductivité de grain, Conductivité totale,
Nom -1
de frittage après le frittage, % S.cm S.cm-1
Bien que les compacités obtenues restent comparables à celles obtenues sans agent de
frittage, les valeurs des conductivités ioniques totales sont très intéressantes puisqu’elles
atteignent 1.10-4 S.cm-1, ce qui est de un à deux ordres de grandeurs supérieur aux valeurs
généralement rapportées pour LATPO.
Afin de comprendre comment agit l’acide borique en tant qu’agent de frittage, une
première observation des pastilles par microscopie électronique à balayage a été entreprise. Les
Figures V-22 et V-23 représentent, respectivement, les pastilles obtenues pour des poudres
synthétisées avec 20% d’acide borique après frittage classique à 1100°C et frittage flash.
- 160 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
10 µm
Figure V-22 : Images MEB d’une pastille de LATPO, synthétisé avec 20% de H3BO3, puis frittée
à 1100°C 1h.
50 µm 20 µm
Figure V-23 : Images MEB d’une pastille de LATPO, synthétisé avec 20% de H3BO3, puis frittée
flash.
Ces images ne montrent quasiment pas de porosité. En revanche, nous pouvons observer
quelques microfissures, notamment sur la Figure V-22. Par ailleurs, il est difficile de distinguer
les grains et les joints de grains. Une étude sur des surfaces polies et traitées, avec une meilleure
résolution, devra être menée afin de compléter ces résultats.
Les précurseurs amorphes de LATPO ont été formés par traitement thermique à 550°C des
poudres obtenues après l’étape de pyrolyse de la synthèse Pechini modifiée. Les pastilles
- 161 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
réalisées à partir de mélanges massiques amorphe/cristallisé 100/0, 75/25, 50/50, 25/75 ont été
frittées par la technique flash. Les taux de compacité et les conductivités mesurées sont présentés
dans le Tableau V-10.
Tableau V-10 : Taux de compacité et conductivités ioniques de pastilles LATPO constituée d’une
partie amorphe et d’une partie cristalline.
Ce tableau montre que les conductivités de grain mesurées restent identiques même
lorsque l’étape de frittage est réalisée directement sur des poudres amorphes ou sur des mélanges
amorphe/cristallisé. En revanche, la conductivité totale obtenue pour l’échantillon fritté à partir
de poudre totalement amorphe est très intéressante malgré un taux de compacité de la pastille
relativement faible.
Ces résultats devront être complétés par une étude en microscopie afin de déterminer les
tailles et les morphologies des grains ainsi que la microstructure des pastilles.
Afin de réaliser ces mélanges, nous avons utilisé des poudres issues des synthèses par voie
solide et par méthode Pechini modifiée (après traitement thermique à 700°C). Les proportions
massiques sont les suivantes: 25/75, 50/50, 75/25. Les taux de compacité et les conductivités
obtenus après frittage à 1100°C sont présentés dans le Tableau V-11.
Tableau V-11 : Taux de compacité et conductivités ioniques de mélanges LATPO Solide/ LATPO
Pechini.
Température Taux de compacité Conductivité de Conductivité totale,
Nom -1
de frittage après le frittage, % grain, S.cm S.cm-1
- 162 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
Les valeurs obtenues sont intéressantes, tant du point de vue des taux de compacité que de
celui des conductivités totales des céramiques. D'après ces résultats, nous pouvons supposer que
les plus petits grains sont venus combler efficacement les espaces laissés libres entre les gros
grains.
Comme dans le cas de LLTO, les différents essais réalisés ont montré qu’il était difficile
de préserver les tailles de grain nanométriques au cours de l’étape de frittage, malgré l’utilisation
de la technique flash. Nous n’avons pas non plus mis en évidence une influence des voies de
synthèse ou des procédés de frittage sur les conductivités de grains. En effet, les valeurs
déterminées sont identiques à celles qui avait été rapportées dans la littérature pour le composé
LATPO.
En revanche, les essais réalisés avec l’ajout de l’agent de frittage H3BO3, ainsi qu’avec
les mélanges de poudres cristallisées et amorphes ou de granulométries différentes, ont conduit à
des résultats très encourageants. Ainsi, les contributions de joints de grains ont pu être diminuées
de sorte à obtenir des conductivités totales des céramiques de un ou deux ordres de grandeurs
supérieures aux valeurs obtenues par les méthodes classiques.
- 163 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
Conclusion
- 164 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
Références
(1) Inaguma, Y.; Liquan, C.; Itoh, M.; Nakamura, T.; Uchida, T.; Ikuta, H.; Wakihara, M.
Solid State Commun. 1993, 86, 689–693.
(2) Rhee, Y. W.; Yang, J. H.; Kim, K. S.; Kang, K. W.; Song, K. W.; Kim, D. J. Thermochim.
Acta 2007, 455, 86–89.
(3) Takeuchi, T.; Betourne, E.; Sinclair, D.; Tabuchi, M.; West, A.; Kageyama, H. Solide
State Ionics 1999, 120, 33–41.
(4) Esposito, V.; Zunic, M.; Traversa, E. Solid State Ionics 2009, 180, 1069–1075.
(5) Bohnke, O.; Rousselot, C.; Gillet, P. A.; Truche, C. J. Electrochem. Soc. 1992, 139, 1862–
1865.
(7) Leo, C. J.; Subba Rao, G. V.; Chowdari, B. V. R. Solid State Ionics 2003, 159, 357–367.
(8) Adachi, G. Y.; Imanaka, N.; Aono, H. Adv. Mater. 1998, 8, 127–134.
(9) Aono, H.; Sugimoto, E.; Sadaoka, Y.; Imanaka, N.; Adachi, G.-Y. Solid state ionics 1990,
40-41, 38–42.
(10) Peng, H.; Xie, H.; Goodenough, J. B. J. Power Sources 2012, 197, 310–313.
- 165 -
Chapitre V Etude de propriétés de conduction
- 166 -
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Dans un premier temps, nous avons exploré et développé différentes voies de synthèse
par chimie douce car celles-ci favorisent la nanostructuration des matériaux en permettant
d’abaisser les températures de traitements thermiques nécessaires à la cristallisation des
phases désirées. Les paramètres de synthèse tels que la nature des réactifs de départ et des
solvants, les temps et les températures de traitements thermiques ou les méthodes de
séparation des précurseurs, ont été optimisés afin d’obtenir des composés purs, cristallisés
sous forme de nanoparticules. Les poudres ainsi préparées ont été caractérisées par diffraction
des rayons X, analyses thermiques et microscopies électroniques.
La méthode des complexes polymérisables, aussi appelée Pechini modifiée, dont le
principe consiste à distribuer uniformément puis à immobiliser les cations des composés dans
un réseau rigide de polyesters ramifiés, qui sera ensuite éliminé par pyrolyse, a permis de
préparer les deux composés LLTO et LATPO après des traitements thermiques des
précurseurs autour de 700°C. La nanostructuration est néanmoins plus importante dans le cas
du composé LLTO que dans celui du composé LATPO, les tailles de grain étant,
respectivement, de l’ordre de 20 nm et 100-150 nm, avec des distributions relativement
étroites. Cette méthode de synthèse est assez simple et rapide de mise en œuvre. Cependant,
nous avons parfois rencontré des problèmes de reproductibilité que nous avons attribués à
l’étape d’élimination des matières organiques qui est très exothermique et difficilement
contrôlable.
La synthèse en microémulsion inverse, développée en collaboration avec l’Institut
Vernadskii de Kiev, qui consiste à créer des « nanoréacteurs » aqueux dispersés dans une
phase organique appelée « huile », permet de contrôler les processus de nucléation et de
croissance. Les précurseurs traités autour de 700°C ont également permis de former des
composés purs et cristallisés avec des tailles de grain de l’ordre de 15-20 nm pour le composé
LLTO et de 60-200 nm pour le composé LATPO. Les premiers essais que nous avons réalisés
- 167 -
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
ont montré une bonne reproductibilité du procédé de synthèse. Néanmoins, il sera nécessaire
d’effectuer un plus grand nombre d’expériences pour réellement le vérifier.
La synthèse du composé LLTO par voie sol-gel a aussi été étudiée. En plus de la
formation de composés nanostructurés, un des objectifs de ce travail était également la
préparation d’un monolithe dense par évaporation lente du gel. Cependant, les nombreuses
expériences réalisées en faisant varier les paramètres tels que la nature ou les proportions des
réactifs de départ, ainsi que les techniques et les durées de vieillissement et de séchage, n’ont
pas permis d’obtenir de gel stable. D’autre part, s’il a été possible de préparer des échantillons
sous forme de poudre, les températures élevées de traitements thermiques nécessaires à
l’obtention de composés purs ne sont pas compatibles avec la formation de nanoparticules.
Enfin, les méthodes hydro- et solvothermales ont été testées. Elles nécessitent
toutefois une étape de séparation des précurseurs lorsque ceux-ci sont précipités en solution
aqueuse ou organique. Les séparations par filtration ou centrifugation ont conduit à des pertes
de lithium puisque celui-ci reste en partie dissous dans le solvant. Les différents essais
d’introduction, en excès, des réactifs contenant le lithium n’ont pas été concluants. Il serait
intéressant de réaliser de nouvelles expériences afin de tester d’autres procédés d’élimination
des solvants, par évaporation ou combustion par exemple.
A la vue des résultats obtenus, nous nous sommes ensuite essentiellement intéressés
aux produits issus de la méthode Pechini modifiée et de la microémulsion inverse puisque ce
sont ces deux procédés qui ont conduit aux meilleures poudres. Nous avons donc comparé
certaines de leurs propriétés à celles qui avaient déjà été rapportées dans la littérature pour les
composés microstructurés issus de synthèses par voie solide.
Les études par spectroscopie Raman ont mis en évidence de légères différences entre
les poudres nanométriques et micrométriques, notamment dans le cas du composé LATPO.
Nos premiers résultats suggèrent que ces différences peuvent être liées au comportement du
lithium dans la structure NASICON. Une étude plus approfondie devra être entreprise afin de
compléter ces résultats.
Une étude de la réactivité des poudres vis-à-vis de l’eau et notamment des échanges
topotactiques Li+/H+ a également été menée. Si dans le cas du composé LLTO, la taille de
grain des poudres issues de différentes voies de synthèse ne semble pas avoir d’influence
significative sur les taux d’échange, dans le cas du composé LATPO, nous avons en revanche,
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CONCLUSION ET PERSPECTIVES
observé des taux d’échange plus importants pour les échantillons synthétisés par chimie douce
qui présentent, a priori, de plus grandes surfaces spécifiques.
Ces travaux de thèse ont donc permis, non seulement, de développer des méthodes de
synthèse par chimie douce intéressantes pour l’élaboration de poudres nanostructurées, mais
aussi, d’identifier les procédés de densification des échantillons qui permettent de diminuer
les résistances des joints de grains et donc leur contribution à la conductivité totale des
céramiques.
Par la suite, ces premiers résultats devront être complétés par des études plus
approfondies des matériaux, notamment du point de vue de leurs microstructures et de leurs
propriétés :
- Il sera nécessaire de compléter les analyses microstructurales des poudres et des
céramiques par microscopies électroniques. Une exploitation plus approfondie des
diffractogrammes de rayons X devrait également permettre une meilleure estimation des
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CONCLUSION ET PERSPECTIVES
tailles de grains et des défauts microstructuraux tandis que les surfaces spécifiques des
poudres pourront être mesurées par la méthode BET.
- Les comparaisons des poudres micrométriques et nanométriques par spectroscopie
Raman devront être approfondies et complétées par des études du comportement du lithium
au sein des structures, par RMN du solide du 7Li par exemple.
- Les phénomènes d’échange topotactique Li+/H+ lorsque les poudres sont exposées à
l’air humide devront être caractérisés afin de compléter les résultats que nous avons obtenus
quant à la réactivité des composés vis-à-vis de l’eau.
- Des mesures de conduction ionique par spectroscopie d’impédance à hautes
fréquences pourront apporter une plus grande précision aux diagrammes d’impédance et
permettre une meilleure détermination des phénomènes de conduction au sein des grains et
des joints de grains. L’évolution thermique des propriétés de conduction ionique des
céramiques devra aussi être caractérisée, notamment pour les échantillons qui ont donné des
résultats encourageants à température ambiante.
- 170 -
Annexe
Tableau 1 : Résultats détaillés des affinements de digrammes d'impédance pour Li0.3La0.57TiO3 (LLTO).
R1 R2 R3 CPE4
CPE2 CPE3
Solide 1.3E+03 1.47E+05 4.36E-09 0.91 3.80E+05 1.45E-09 0.90 3.59E-05 0.38
1100°C Pechini 1.6E+03 3.69E+05 1.06E-09 0.98 7.20E+05 3.56E-09 0.93 3.59E-07 0.60
ME 3.0E+03 9.33E+06 1.68E-09 0.86 2.12E+06 7.71E-10 1.00 - -
Solide 1.6E+04 7.98E+06 6.36E-10 0.83 - - - 3.59E-06 0.37
850°C
Pechini 1.19E+03 2.73E+03 4.15E-10 0.86 8.00E+04 8.61E-10 0.84 2.55E-06 0.63
Pechini 1.6E+03 6.60E+04 6.64E-10 1.00 2.30E+05 1.27E-09 0.98 3.08E-07 0.57
1200°C flash
ME 2.1E+03 8.26E+05 9.04E-10 0.97 1.27E+06 2.53E-09 0.93 2.56E-06 0.40
Tableau 2 : Résultats détaillés des affinements de digrammes d'impédance pour les mélanges LLTO amorphe/cristallisé.
R1 R2 R3 CPE4
CPE2 CPE3
1100°C Amorphe 2.0E+03 - - 4.54E+05 1.26E-09 0.98 1.51E+06 2.92E-09 0.92 1.06E-06 0.52
R1 R2 R3 CPE4
CPE2 CPE3
R1 R2 CPE3
CPE2
CPE2 CPE3
Température de
Nom R1 R2
frittage
CPE-T CPE-P CPE-T CPE-P
Résumé Abstract
Le but de ce travail de thèse, effectué dans le cadre du The aim of this thesis, which has been carried out
programme Européen IRSES « Nanolicom », était within the European program « Nanolicom », was to
d’étudier l’influence de la nanostructuration sur les study the influence of the nanostructuration on the
propriétés de transport de deux matériaux transport properties of two lithium ionic conductors,
conducteurs par les ions lithium, la pérovskite LLTO the perovskite LLTO (Li0.3La0.57TiO3) and the nasicon
(Li0.3La0.57TiO3) et le nasicon LATPO (Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3). LATPO (Li1.3Al0.3Ti1.7(PO4)3).
Une première partie importante de cette thèse a été The first part of this thesis is devoted to the
consacrée à l’exploration et au développement de exploration and to the optimization of the best soft
méthodes de synthèse par chimie douce plus chemistry route in order to get nanometric powders:
favorables à la préparation de poudres sol-gel route, hydro-solvothermal synthesis, reversed
nanométriques : la voie sol-gel, la voie des complexes microemulsion method and complex polymerizable
polymérisables, la synthèse hydro-solvothermale et la Pechini method. The obtained materials were
réalisation de microémulsions. Les matériaux obtenus characterized by X-ray diffraction, thermal analysis and
ont ensuite été caractérisés par diffraction des rayons electronic microscopy. Shaping and sintering of the
X, analyses thermiques et microscopies électroniques. samples were also thoroughly studied. Indeed, the
La mise en forme des échantillons ainsi que leur determination of transport properties of the materials
densification ont également fait l’objet d’une étude requires the use of dense ceramics but it is difficult to
approfondie. En effet, la détermination des propriétés preserve the nanostructured character of the powders
de transport des matériaux nécessite l’utilisation de during the sintering step. Finally, the ionic conductivity
céramiques denses mais il est difficile de conserver le measurements were carried out by complex
caractère nanostructuré des poudres lors de l’étape de impedance spectroscopy. All results were then
frittage. Finalement, les mesures de conductivités compared to what has been observed and reported in
ioniques ont été réalisées par spectroscopie the literature for microstructured compounds of the
d’impédance. L’ensemble des résultats obtenus a same formulation.
ensuite été comparé à ce qui a déjà été observé et
Key Words
reporté dans la littérature pour les composés
Li-ion conductors, LLTO, NASICON, Soft chemistry
microstructurés de même formulation. synthesis, nanostructuration, sintering
Mots clés
Conducteurs par ion lithium, LLTO, NASICON,
Synthèses par chimie douce, nanostructuration,
frittage.