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Scène 12

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Scène 12 (Antigone, Créon)

Créon cherche à protéger sa nièce.

Première partie : Créon mène bien sa


stratégie. Deuxième partie : Créon termine mal sa
stratégie.

Créon veut
Créon Créon dévoile Créon révèle
Créon veut savoir pourquoi Créon commet
démystifie le les coulisses la vérité
étouffer Antigone une faute
mythe politiques de sordide des
l’affaire s’entête à vouloir irréparable
d’Oedipe. Thèbes. deux frères.
enterre son frère

Après s’être assuré qu’Antigone n’a révélé son secret à personne et qu’elle est au courant du décret
royal, Créon demande à sa nièce de rentrer chez elle et de garder le silence.

Créon ne comprend pas pourquoi Antigone s’entête à vouloir enterrer le cadavre de son frère. Il lui fait
comprendre ensuite que la loi protège d’abord les princesses. Il est donc vain, selon Créon, de la
transgresser.

Antigone justifie son acte par le devoir moral et fraternel. Elle doit enterrer son frère pour que son
âme repose en paix.

Enfin Créon a compris que l’entêtement d’Antigone rappelle l’orgueil de son père Œdipe.

Créon s’adresse à Antigone en employant son autorité politique « je suis le roi » puis son autorité
familiale « je suis ton oncle » et enfin sa force physique en prenant Antigone par le bras et en la
serrant très fort.

Les oppositions entre Créon et Antigone :

Créon Antigone

Il est protecteur et compréhensif.

Il est ouvert au dialogue. Elle est égoïste et ne veut rien comprendre

Il est prêt à sacrifier ses gardes pour la Elle est entêtée et refuse le dialogue
sauver. Elle est intransigeante et ne fait pas de
Il est un homme politique qui agit concessions.

Il est réaliste et cherche à protéger le pays. Elle ne pense qu’à son intérêt personnel.

Il doit faire régner l’ordre. Elle ne sait pourquoi elle va mourir.

Il est au courant de tous les rouages Elle veut mourir


politiques de la société. Elle est arrogante et insolente
Il veut sauver Antigone Elle ne pense qu’à elle.
Il a le sens de la responsabilité.
Il s’agit d’un face-à-face :

Le dialogue entre Créon et Antigone est un face-à-face « ils se regardent », « il la regarde souriant »,
« la regarde », « dont les yeux riant », « il la regarde encore ».

Les questions posées par Créon sont des questions rhétoriques qui ne servent qu’à faire subir à
Antigone une sorte d’interrogatoire dans lequel elle se contente de répondre « oui » ou par « non »
parce que les réponses sont connues d’avance.

Créon montre à Antigone l’absurdité de son geste :

il lui montre que les rites religieux par lesquels on célèbre les morts sont ridicules et insignifiants
(passeport dérisoire, bredouillage, pantomime) enfin, Créon banalise le mythe d’Oedipe en le
considérant comme une contagion familiale.

Créon montre à Antigone qu’elle se sacrifie pour une question de mise en scène. Tout est faussé :
les vieillards font semblant d’être émus et les prêtres sont des têtes de circonstances. Tout était donc
monté et truqué. Créon commence par critiquer le père d’Antigone en le considérant comme un
orgueilleux puis il s’attaque à tous les membres de sa famille qu’il considérait comme ayant bu une
sorte de drogue qui les incitait à la mort « quel breuvage […] Et comme on les boit goulûment quant
on s’appelle Oedipe », enfin il montre que le sacrifice de son père était lui aussi inutile parce que
Oedipe a voulu jouer un rôle.

Pour faire fléchir Antigone, Créon théâtralise son propos, il emploie la deuxième personne du pluriel
avec l’infinitif : « et tuer votre père et coucher avec votre mère » il emploie un ton oratoire « et le plus
simple après, c’est de se crever les yeux » enfin, Créon emploie le procédé de l’ironie pour
désacraliser l’histoire d’Oedipe.

Les arguments de Créon produisent l’effet contraire parce que Antigone réalise enfin qu’elle est libre,
qu’elle peut faire tout ce qu’elle veut et que Créon n’a aucun pouvoir sur elle : « non, je n’ai pas cru
cela » :elle est mieux que son oncle creon (dialectique du oui et du nom)

Toutes les tentatives persuasives de Créon aboutissent à l’échec parce qu’Antigone refuse d’aller
dans sa chambre et menace de recommencer si elle sort du palais.

Créon adopte une stratégie persuasive qui varie selon les réponses d’Antigone : au début Créon a
adopté un ton autoritaire, puis quand il a vu que cela ne produit que l’effet contraire, il a adopté
un ton modéré et moqueur, enfin il a adopté un ton attendrissant et pathétique pour amener sa
nièce à adhérer à son projet de rétablir l’ordre social à Thèbes : « mais, je t’aime bien tout de même
avec ton sale caractère ».

un nouveau stratège, Créon change de tactique, dès qu’il s’est aperçu qu’Antigone ne fléchit pas, il
s’attaque à ses convictions les plus profondes. Créon fait ce qu’on appelle un travail de sape. Il
détruit toutes les valeurs de sa nièce dans le but de l’amener à changer d’avis. D’abord, il la rassure
sur son intention de ne pas la laisser mourir dans une histoire politique. Ensuite, il lui explique qu’il a
laissé le cadavre pourrir pour donner un exemple aux « brutes » qu’il gouverne. Enfin, il lui explique
que le métier de roi lui impose d’agir comme cela s’il veut être puissant (le texte de la metaphore de la
barque)

Dernière stratégie :Créon révèle à Antigone la vérité sordide de ses deux frères. Il lui dit qu’ils étaient
des voyous, des traîtres qui maltraitent leur père et qu’ils avaient vendu leur pays pour de l’argent.

Les deux frères sont réduits pendant la guerre à des cadavres méconnaissables. Créon révèle à
Antigone qu’il ne sait pas lequel des deux est Polynice et tout cela n’était qu’une mise en scène
montée de toutes pièces ;Créon utilise des images macabres pour choquer Antigone et pour lui
monter qu’elle se sacrifie pour une question d’illusion, pour un mensonge.

L’image qu’Antigone garde de ses deux frères est celle de deux compagnons d’enfance qui jouaient
avec elle, deux « grands » comme elle dit ;Antigone refuse d’entendre la vérité sur ses deux frères
parce qu’elle croit que Créon est en train de gagner du terrain, alors elle ne veut pas céder. De même,
Antigone perd tout repère, elle est désorientée, son sacrifice n’aura plus de sens.
Antigone réalise qu’elle se sacrifie pour une question absurde alors ses réponses se limitent à « oui,
c’est vrai » et à « ce n’est pas vrai !

Les réponses d’Antigone sont devenues très courtes parce qu’elle a réalisé qu’elle se sacrifie pour
une idée illusoire. Son effondrement sera le signe de sa défaite. Elle n’a plus d’arguments à donner à
Créon, alors elle se prépare à quitter la partie et à rentrer chez elle.

Créon est arrivé à faire fléchir Antigone, elle a donc décidé de rejoindre sa chambre et de renoncer à
l’enterrement de son frère.

Quand Créon a parlé du bonheur, il a commis une faute irréparable. Il a rappelé à Antigone la vie qui
l’attend. Une vie qu’Antigone trouve laide et dégradante. La vie où elle sera obligée de dire oui, le
mariage, les enfants, la vie que les jeunes gens laissent couler sans le savoir, la vie comme un livre
qu’on aime, la vie comme un outil qu’on tient dans sa main, la vie comme un banc pour se reposer.

Antigone appelle Créon cuisinier parce qu’elle le considère comme menteur, un magouilleur, un
politicien rusé. Tout son règne est bâti sur un mensonge, une vérité qu’il a cachée, une pièce qu’il a
montée.

Quand Créon a réalisé qu’il a perdu la partie, il a demandé à Antigone de se taire mais elle a refusé et
elle s’est condamnée elle-même :elle sera morte .

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