Construction Centrales REP
Construction Centrales REP
Construction Centrales REP
Équipements primaires
SOMMAIRE
Introduction
1 - Analyse du comportement
2 - Cuve
o 2.1 - Description
o 2.2 - Matériaux
o 2.5 - Exploitation
3 - Équipements internes
o 3.1 - Description
o 3.2 - Matériaux
o 3.3 - Conception
5 - Générateurs de vapeur
o 5.1 - Description et fonctionnement
o 5.2 - Dimensionnement
o 5.3 - Matériaux
6 - Boucles de recirculation
o 6.1 - Conception générale
o 7.3 - Essais
8 - Pressuriseur
9 - Système de protection contre les surpressions
INTRODUCTION
Les équipements primaires du réacteur à eau ordinaire sous pression REP comprennent :
la cuve ;
les équipements internes ;
les dispositifs de contrôle de la réactivité ;
les générateurs de vapeur ;
les tuyauteries primaires ;
les groupes motopompes primaires ;
le pressuriseur et les dispositifs de réglage de la pression et de protection contre les
surpressions.
Les constructeurs d’équipements primaires sont parvenus à des conceptions voisines ; aussi
nous limiterons-nous à une description des réalisations et pratiques de l’industrie française ;
les différences les plus notables que l’on peut relever à l’étranger sont toutefois signalées.
Compte tenu de l’importance de ces équipements pour la sûreté de la tranche, leur conception,
leurs matériaux de construction, leur fabrication et leur contrôle doivent être conformes aux
règles du Recueil des règles de conception et de construction des matériels mécaniques des
REP, le RCC-M applicables aux matériels de classe I.
Nota :
Les dénominations des matériaux utilisées dans cet article sont celles du RCC-M. Le RCC-M
utilise un symbolisme différent des normes AFNOR pour désigner des matériaux pourtant
voisins. Cela est justifié par le fait que les exigences du RCC-M sont parfois sensiblement
différentes de celles des normes AFNOR.
1. Analyse du comportement
situations normales ;
situations exceptionnelles ;
situations accidentelles.
Les situations normales correspondent au fonctionnement en marche continue, aux régimes
transitoires (démarrage, arrêt, variations de charge, etc.) et aux incidents courants de
fonctionnement.
Les situations exceptionnelles sont celles dans lesquelles peut se trouver l’appareil dans des
circonstances accidentelles très peu fréquentes, mais dont l’éventualité doit être envisagée.
Le constructeur d’un équipement primaire doit apporter la preuve que son appareil, tel que
conçu et réalisé, satisfait pour toutes les conditions de service fixées par la spécification
d’équipement, aux exigences définies dans le RCC-M, pour une durée de vie minimale de 40
ans. Cette preuve est apportée par l’analyse du comportement de l’appareil, laquelle prend en
compte l’ensemble des cas de charges prévus et les particularités résultant de sa construction.
Dans les conditions et selon les modalités définies par la Règle Fondamentale de Sûreté (RFS)
V.2.c, le respect du RCC-M est considéré par l’Autorité de Sûreté comme valant conformité
avec la pratique réglementaire technique française .
L’étude étant très longue, elle se fait dans un premier temps sur la base d’un
dimensionnement et de caractéristiques de référence (étude générique). À l’achèvement de
l’appareil, elle est complétée par les analyses particulières prenant en compte les différences
constatées par rapport à l’étude générique : modifications, zones singulières, variations locales
de caractéristiques physiques, etc.
2. Cuve
2.1 Description
2.2 Matériaux
2.2.1 Matériaux principaux
2.2.2 Autres matériaux
2.3 Dimensionnement et analyse du comportement
2.3.1 Dimensionnement
2.3.2 Analyse du risque de rupture brutale
2.4 Fabrication, contrôle et épreuve
2.4.1 Fabrication
2.4.2 Contrôle
2.4.3 Épreuve
2.5 Exploitation
2.5.1 Chargement du combustible
2.5.2 Surveillance de l’irradiation
2.5.3 Surveillance en exploitation
2.6 Retour d’expérience
La cuve contient le cœur du réacteur. Elle est traversée par l’eau refroidissant le cœur, qui est
maintenue sous forte pression. Elle constitue ainsi une partie essentielle de la deuxième
barrière de sûreté (Sûreté des réacteurs français en service Sûreté des réacteurs français en
service).
Située en partie centrale du bâtiment réacteur, la cuve assure les fonctions suivantes :
2.1 Description
La cuve du réacteur (figure 1) se présente sous la forme d’un cylindre fermé à sa partie
inférieure par un fond hémisphérique. En partie supérieure, elle est coiffée par un
couvercle démontable en forme de calotte sphérique. Cette conception donne accès à la
totalité du contenu de la cuve après enlèvement du couvercle à l’arrêt du réacteur et, en
particulier, aux assemblages combustibles pour en effectuer le remplacement.
Le couvercle est maintenu sur le corps de la cuve par un ensemble de goujons (54 pour une
cuve de réacteur de 900 MW) vissés dans la bride de cuve, les écrous s’appuyant sur la face
supérieure de la bride du couvercle.
L’étanchéité entre cuve et couvercle (figure 2) est assurée par deux joints concentriques
rendus solidaires de la bride du couvercle. Les joints sont soit du type O’Ring, soit du type
Hélicoflex (société CEFILAC). Le dispositif est équipé d’un système de détection de fuite.
L’entrée et la sortie de l’eau primaire se font par 6 tubulures (réacteurs à 3 boucles) ou 8
tubulures (réacteurs à 4 boucles).
La cuve repose par des patins-supports situés sous les tubulures ou sous certaines d’entre
elles. Le fond inférieur reçoit les pénétrations de l’instrumentation du cœur, au nombre de 50
à 60 selon le modèle de chaudière. Le couvercle est muni d’adaptateurs sur lesquels se vissent
les carters des mécanismes de commande des grappes (figure 3).
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2.2 Matériaux
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Nota :
voir également l’article Structures des réacteurs nucléaires- Aciers spéciaux Structures des
réacteurs nucléaires. Aciers spéciaux.
La résistance mécanique de la cuve est assurée par l’emploi d’un acier au carbone
faiblement allié (acier 16 MND 5) de bonnes caractéristiques mécaniques (résistance à la
traction Rm = 550 à 570 MPa à température ambiante).
Taille des cuves des réacteurs à eau ordinaire sous pression (REP)
Figure 1 - Cuve (REP Fessenheim)
La paroi résistante ainsi réalisée est revêtue intérieurement d’une ou deux couches d’acier
inoxydable austénitique qui la protègent de la corrosion par l’eau de refroidissement du
cœur. En France, afin d’éviter la corrosion intercristalline, le nombre de couches et le mode
de dépôt sont définis de sorte que la teneur en carbone de la peau interne soit au plus égale à
0,035 %.
Pour la réalisation des viroles de la cuve soumises à un flux de neutrons rapides élevé (viroles
de cœur), les teneurs en éléments résiduels sont limitées. Ces éléments, dont on a pu observer
l’effet défavorable vis-à-vis du bon comportement du matériau sous rayonnement, sont
notamment le cuivre et le phosphore ( et ).
Les différents constructeurs ont également retenu des nuances d’aciers faiblement alliés au
manganèse-molybdène à l’état trempé et revenu, permettant de maintenir l’épaisseur de paroi
à des valeurs encore compatibles avec les capacités des moyens de formage dont ils disposent.
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Les autres pièces principales sont en acier inoxydable du type Z5 CN 18-10, Z2 CND 17-12
ou en alliage NC 15 Fe (Alliage 600) progressivement remplacé par l’alliage NC 30 Fe
(Alliage 690), cf. paragraphe 2.6 . En particulier, ce dernier matériau est utilisé lorsque l’on
souhaite limiter les dilatations différentielles entre la pièce et l’enveloppe constituant la cuve ;
c’est le cas pour les adaptateurs emmanchés à froid dans le couvercle de la cuve et les
pénétrations de fond de cuve.
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2.3.1 Dimensionnement
Une analyse fine aux éléments finis est effectuée dès l’origine de l’étude afin d’éviter des
ajustements dimensionnels tardifs.
Ainsi, compte tenu des transitoires de température et de pression, obtenir l’étanchéité entre les
brides du couvercle et de la cuve nécessite que le dimensionnement des brides et goujons et
que le serrage de ces derniers soient fixés avec précision. En raison des dimensions
importantes de ces brides, leur déformation au serrage, qui en valeur relative reste faible,
prend en effet des valeurs absolues importantes. Ce type d’étude se fait en référence à un
transitoire qui peut être, par exemple, un transitoire de démarrage depuis l’état froid (montée
en pression et en température).
Les opérations d’inspection, qui doivent être réalisables lors des visites périodiques, imposent
également certaines contraintes que le constructeur doit prendre en compte dès le début de la
conception (contrôlabilité, accessibilité, dosimétrie).
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Dans le cadre de l’analyse du comportement 1 , l’étude de la ruine par rupture brutale est
d’une importance toute particulière pour la démonstration de la sûreté de la cuve.
Une telle rupture pourrait être provoquée, en cas d’accident par perte de réfrigérant primaire,
lors de l’injection d’eau pour refroidir le cœur ; cette eau froide crée un choc thermique sur la
paroi de la cuve encore chaude, induisant un état de contrainte de traction élevé en peau
interne, et amène le métal dans une zone de température où sa ténacité est moindre qu’à la
température de fonctionnement.
Cette situation serait celle des viroles de cœur soumises à une irradiation importante et dont le
matériau est, de ce fait, sujet à une élévation de sa température de transition ductile-fragile.
On effectue cette analyse en postulant un défaut initial dont on calcule la propagation par
fatigue sous l’effet des cyclages de contraintes. La taille de ce défaut en fin de vie de
l’appareil permet de calculer le facteur d’intensité des contraintes K 1 correspondant à cette
propagation lors d’un choc froid pressurisé en cas d’accident de perte de réfrigérant. K1 est
alors comparé à la valeur critique K1 c caractérisant le matériau irradié. Ce type d’analyse
permet notamment d’obtenir une évaluation pessimiste de la durée de vie des cuves des
réacteurs à eau pressurisée les plus anciens.
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2.4.1 Fabrication
Les dimensions importantes (tableau 1) et la forte épaisseur de la cuve du REP ont conduit à
choisir une construction soudée. Le mode d’obtention des pièces diffère d’un constructeur à
l’autre, suivant les moyens dont il dispose.
Il existe deux grands types de cuve selon que les tubulures principales sont soudées au
travers de la paroi, ou soudées sur la paroi. Dans le premier cas, les tubulures sont dites set in
(figure 4a ), dans le second set on (figure 4b ).
Figure 4 - Constitution des ensembles bride-tubulure et virole porte-tubulure (coupes
longitudinales et horizontales) des cuves
Les cuves du second type présentent l’avantage d’avoir moins de soudures à inspecter en
service ; par contre, elles requièrent un lingot de départ plus lourd (de 450 à 500 t) que peu
d’aciéristes savent élaborer et forger en satisfaisant aux prescriptions en matière
d’homogénéité des caractéristiques mécaniques et de composition chimique.
Les viroles de cœur des cuves françaises sont maintenant fabriquées à partir de lingots creux.
Ce terme désigne des lingots coulés dans une lingotière annulaire. De ce fait, ils se solidifient
simultanément à partir de leur face interne et de leur face externe. La solidification s’achève
dans l’épaisseur de la paroi, et c’est là que se concentrent les impuretés à bas point de fusion
pour créer, ce que l’on appelle les ségrégations localisées de type veines sombres d’une part,
et une ségrégation macroscopique du carbone d’autre part. Le mérite de la technique du lingot
creux est de conduire à une face interne métallurgiquement très propre, c’est-à-dire exempte
de ségrégations, ce qui permet de déposer par soudage sur celle-ci le revêtement inoxydable
sans risque de fissuration.
Figure 5 - Ségrégations dans les viroles obtenues à partir d’un lingot plein et d’un lingot
creux
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2.4.2 Contrôle
Les pièces forgées constituant la cuve font l’objet de contrôles de surface, visuels et par
ressuage, et de contrôles volumiques. Les joints soudés d’assemblage sont contrôlés par
ultrasons et radiographie, ainsi que par ressuage (cf. RCC-M vol. III).
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2.4.3 Épreuve
Lorsque la fabrication est achevée, la cuve est soumise à l’épreuve hydraulique réglementaire
en application de l’arrêté ministériel du 26 février 1974 (cf., dans ce traité l’article
Réglementation de la sûreté nucléaire).
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2.5 Exploitation
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Au remontage, le serrage des goujons demande à être réalisé avec précision, pour assurer
l’étanchéité de la cuve, et rapidité car :
Ces contraintes ont conduit au développement de machines à serrer l’ensemble des goujons
simultanément (machines Klockner en Allemagne, Framatome et SKF en France). Ces
machines exercent un allongement contrôlé des goujons à l’aide de vérins hydrauliques. À
titre d’exemple, l’extension nominale des goujons d’une cuve d’un REP de 900 MW est de
1,3 mm, soit une force de tension de 54 kN.
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Des éprouvettes de traction et de résilience prises dans des pièces constitutives des éléments
de la cuve sont disposées dans des capsules fixées aux équipements internes inférieurs 3 .
Ces éprouvettes sont strictement représentatives du matériau de base et des soudures de la
cuve et permettent d’effectuer par anticipation un contrôle de la fragilisation de la cuve par
irradiation neutronique .
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La cuve est inspectée lors des visites périodiques. L’examen effectué consiste principalement
en un contrôle des soudures par ultrasons effectué par l’intérieur de la cuve après
déchargement des assemblages de combustible et des équipements internes.
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Les teneurs en impuretés des matériaux ont diminué, bénéficiant en cela des améliorations des
procédés d’élaboration en aciérie. Les procédés de soudage ont été améliorés pour diminuer le
risque de créer des défauts, en particulier sous revêtement, et pour améliorer les
caractéristiques des zones affectées thermiquement. Mais c’est probablement les méthodes de
contrôle par ultrasons qui ont vu leurs performances progresser de la façon la plus nette grâce
aux perfectionnements spectaculaires des techniques de traitement des signaux. Cette
évolution n’est pas sans conséquences sur la cohérence entre les contrôles faits en usine il y a
vingt ans et les contrôles en service d’aujourd’hui. Ces derniers, plus performants, tendent à
révéler des défauts qui étaient indétectables lors de la fabrication.
La cuve est le seul composant mécanique du circuit primaire dont le remplacement soit
pratiquement exclu. Sa « durée de vie », c’est-à-dire son aptitude au service sûr (les
prescriptions réglementaires correspondantes sont définies par l’arrêté ministériel du
26 février 1974, cf. l’article Réglementation de la sûreté nucléaire), est l’une des butées fortes
à l’exploitation d’une chaudière. Elle est, sauf événement majeur non anticipé à ce jour,
conditionnée par le comportement sous irradiation du matériau des viroles de cœur (figure 1).
Les éprouvettes du programme de surveillance extraites périodiquement confirment
aujourd’hui que la baisse de résilience du matériau irradié reste en deçà des prévisions
utilisées pour démontrer que les cuves restent sûres pendant au moins 40 ans.
Après 23 années d’exploitation, on peut ne retenir que trois types d’incidents significatifs, les
deux premiers étant à proprement parler des incidents de fabrication.
Ce mode de fissuration s’est produit dans des zones particulières de la couche à gros
grains créées par le dépôt de la première couche de revêtement et qui ne se sont pas
trouvées réaffinées lors du dépôt de la seconde comme cela est le cas en partie
courante. La profondeur des défauts n’excède pas 3 à 4 mm. Ce problème a été
éliminé en modifiant la séquence de soudage de la seconde couche de revêtement dans
les zones concernées.
Les pénétrations sont des tubes forgés en alliage NC15 Fe (tableau 3) soudés sur la
face interne du couvercle. Comme pour les tubes de générateurs de vapeur, il s’est agit
de corrosion sous tension aux endroits où les contraintes résiduelles étaient élevées. La
susceptibilité intrinsèque du matériau est fonction de la microstructure des carbures
aux joints de grain, elle-même très dépendante du taux de carbone, de la température
de forgeage et de celle du traitement thermique final.
Bien que la connaissance de l’alliage NC15 Fe ait progressé et que l’on connaisse
aujourd’hui ses conditions optimales de mise en œuvre, il est systématiquement
remplacé par le NC30 Fe, de teneur en chrome double (30 % au lieu de 15 %) réputé
plus résistant à la corrosion sous tension en milieu REP.
3. Équipements internes
3.1 Description
3.1.1 Équipements internes inférieurs
3.1.2 Équipements internes supérieurs
3.2 Matériaux
3.3 Conception
3.4 Retour d’expérience
Les équipements internes des REP comprennent deux sous- ensembles qui peuvent être
extraits de la cuve (figures 6 et 7) :
Ce sont des pièces rigides pour ne pas vibrer dans l’écoulement du fluide primaire. Elles sont
comprimées verticalement au niveau de la bride de cuve au moyen d’un anneau élastique afin
d’éviter leur soulèvement sous l’effet des sollicitations hydrodynamiques du fluide primaire.
La plaque inférieure de cœur (figure 7a ) n’existe que sur les premiers réacteurs de
900 MW. Elle reçoit les assemblages combustibles et repose alors sur la plaque-
support inférieure de cœur par l’intermédiaire de colonnes-supports. Sur les réacteurs
suivants, les assemblages combustibles reposent directement sur le fond de
l’enveloppe du cœur.
L’écran thermique est constitué par une virole cylindrique épaisse entourant
l’enveloppe de cœur (REP 900 MW) ou par des blocs fixés à celle-ci et disposés dans
les secteurs les plus exposés au rayonnement neutronique (REP 900 MW du second
contrat-programme et REP 1 450 MW).
Les paniers d’irradiation des éprouvettes de la cuve sont fixés à l’enveloppe du cœur
ou à l’écran thermique lorsque le réacteur en est équipé.
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Les modèles suivants (REP second contrat-programme 900 MW, REP 1 300 MW et
1 450 MW) présentent une architecture différente (figures 6 et 7b ) ; la plaque-support
supérieure est constituée par une pièce massive en chapeau inversé qui vient directement
coiffer le cœur. Cette disposition offre notamment les avantages suivants :
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3.2 Matériaux
température ;
vieillissement et effets du rayonnement ;
risques de corrosion et notamment de corrosion intercristalline sous contrainte ;
activation sous l’effet du rayonnement neutronique ;
activation des parois par dépôt des produits de corrosion radioactifs véhiculés par le
fluide primaire.
Pour éviter le risque de corrosion intercristalline sous contrainte des aciers inoxydables
austénitiques, des précautions sont prises dans la mise en œuvre et l’emploi de ces matériaux :
Pour limiter l’activation des pièces en acier inoxydable, les teneurs en tantale et en cobalt sont
à des niveaux très bas : .
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3.3 Conception
Les dégradations résultant des vibrations induites par l’écoulement du fluide primaire qui se
sont produites sur le réacteur de la première centrale à eau sous pression construite en Europe
(Chooz – 300 MW, 1968) ont entraîné un développement important des études théoriques et
expérimentales de comportement des équipements internes.
La tranche doit supporter sans dommage le séisme de référence ou séisme de base déduit de
ces études. Elle peut subir des avaries, mais doit contenir la radioactivité en cas de séisme
majoré.
Nota :
les caractéristiques sismiques d’un site sont définies à partir de la géologie et de l’historique
de la région (cf., dans ce traité, l’article Choix des sites de centrales nucléaires Choix des
sites de centrales nucléaires.
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3.4 Retour d’expérience
Les incidents rencontrés en exploitation se sont pratiquement tous produits sur les petites
pièces de liaison du type vis et broches de centrage. Il s’est agit de fissuration par corrosion
sous tension éventuellement aggravée par les effets du rayonnement, ou d’usure due aux
vibrations induites par l’écoulement.
Bien que les équipements internes soient à l’évidence un ensemble important pour la sûreté,
aucun de ces incidents ne l’a réellement menacé, dans la mesure où ils ont été rapidement
détectés, diagnostiqués et corrigés. La cinétique des phénomènes a été suffisamment lente
pour que les inspections périodiques ou les moyens de surveillance en service aient pu les
détecter à temps.
Une barrette d’arrêt, soudée d’origine, interdit aux vis cassées de s’échapper de leur
logement et de devenir des corps migrants.
Nota :
Chaque grappe de commande est mue par un mécanisme individuel situé au-dessus du
couvercle de la cuve. Les mécanismes sont commandés par groupe ou individuellement,
automatiquement ou manuellement par l’opérateur en salle de commande qui est informé en
permanence de la position de chaque grappe.
La perte de tension dans un des circuits de commande des mécanismes provoque la chute des
grappes sous l’effet de la gravité et entraîne ainsi l’arrêt rapide du réacteur.
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L’élément absorbant est constitué d’une grappe de 24 crayons absorbants (figure 8).
Figure 8 - Grappe de réglage longue : araignée
Les crayons absorbants sont liés ensemble en partie haute par une étoile de maintien ou
araignée, située dans l’axe de l’assemblage. Des tubes-guides disposés dans l’assemblage
réservent l’espace nécessaire au déplacement des crayons absorbants. Ces tubes- guides sont
parcourus par un courant d’eau les refroidissant.
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4.1.2 Mécanismes
Tous ces dispositifs fonctionnent par entraînement magnétique à travers une paroi résistant à
la pression du fluide primaire.
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Les grappes et leurs mécanismes de commande doivent présenter une fiabilité élevée. Leur
fonctionnement met ainsi en œuvre les dispositifs les plus simples et les moyens d’action les
plus sûrs (chute par gravité). Le concepteur veille aussi, dès l’origine de son étude, à éliminer
les modes communs de défaillance.
En outre :
la chute intempestive d’une grappe, même en l’absence d’eau (lors des essais par
exemple), ne doit pas endommager les structures du cœur ;
les mécanismes de commande doivent être démontables et remplaçables ;
les mécanismes de commande doivent pouvoir faire l’objet d’essais systématiques lors
des visites périodiques ;
le fonctionnement doit rester assuré dans les situations du séisme majoré ou d’une
dépressurisation brutale.
Les matériaux et assemblages particuliers sont soumis à des essais de corrosion et,
éventuellement, à des essais de comportement sous irradiation. Les mécanismes prototypes et
têtes de série font l’objet d’essais d’endurance sur boucle en température et pression. Leur
tenue au séisme est vérifiée par essais sur table vibrante.
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Sur les centrales électronucléaires françaises, les mécanismes de commande des grappes de
contrôle des chaudières françaises, et les grappes elles-mêmes, sont plus sollicités que sur les
centrales étrangères. Le nucléaire représentant environ 80 % de la production nationale, EDF
est amené à faire participer ses centrales nucléaires au suivi de charge, c’est-à-dire à
l’adaptation de la production à la demande essentiellement variable de la clientèle. Les
variations de puissance demandées aux tranches nucléaires concernées peuvent être lentes et
de grande amplitude (suivi de charge diurne/nocturne selon un cycle quotidien
préprogrammé) ou nombreuses à faible amplitude (soutien instantané de la fréquence du
réseau).
Nota :
à l’étranger les centrales nucléaires ne représentent pas une part aussi importante qu’en France
dans la production d’électricité. Elles sont exploitées en base sans variation ou avec beaucoup
moins de variations de puissance.
À chaque mouvement des mécanismes de commande, les cliquets qui soulèvent les
grappes de contrôle sont soumis à des chocs et à des frottements qui en usent les dents
et engendrent des contraintes cycliques. Réalisées en Stellite™, les dents des cliquets
résistent bien à l’usure, toutefois des travaux de R & D ont été conduits en vue de la
qualification d’autres matériaux durs de remplacement des stellites dont la forte teneur
en cobalt conduit à une radioactivité gênante. Aucun n’a pu, jusqu’à présent, atteindre
les performances requises.
Nota :
Les grappes de contrôle sont constituées de crayons absorbants gainés dans un tube
mince d’acier inoxydable. Deux modes d’usure du gainage ont été observés, par
vibration et par frottement :
d’une part, les crayons, qui sont flexibles, vibrent sous l’effet de l’écoulement
et se produisent des arrachements superficiels (fretting ) dus à un grand
nombre de petits chocs répétés aux points de contact ;
d’autre part, les mouvements fréquents des grappes de réglage de puissance
engendrent une usure par frottement dans les zones de guidage.
Ces deux mécanismes d’usure sont lents et contrôlables lors des inspections annuelles.
Ils pouvaient limiter la durée d’utilisation des grappes de contrôle bien avant
l’épuisement des absorbants neutroniques, ce qui était peu souhaitable en raison de
leur coût. La solution adoptée pour réduire l’usure des tubes de gainage a consisté à
les durcir superficiellement par implantation d’azote ionique. L’expérience en service
démontre l’efficacité du procédé.
5. Générateurs de vapeur
Les générateurs de vapeur (GV) transfèrent la chaleur générée par le cœur du réacteur, du
fluide primaire ayant traversé le cœur (eau sous pression), au fluide du circuit secondaire ou
circuit eau-vapeur. Ils assurent de plus l’étanchéité entre les circuits primaire et secondaire et
participent ainsi au confinement de la radioactivité du circuit primaire constituant la deuxième
barrière (cf., dans ce traité, l’article Sûreté des réacteurs français en service Sûreté des
réacteurs français en service ).
Mis à part le modèle à circulation forcée et surchauffe de Babcock & Wilcox Co (type once
through, figure 10), les GV des REP sont tous d’une conception voisine et produisent de la
vapeur saturée. C’est cette conception qui est décrite ci-après.
Figure 10 - Générateur de vapeur à circulation forcée (REP Babcok and Wilcox Co)
L’appareil (figure 11) comporte un faisceau de tubes en U à axe vertical fixé à une plaque
tubulaire, elle-même fermant la boîte à eau primaire séparée en deux parties par une plaque de
partition formant cloison.
Figure 11 - Générateur de vapeur à circulation naturelle (REP Framatome)
Les tubes (de 3 000 à 6 000) sont sertis (par dudgeonnage ou expansion hydraulique) sur la
plaque tubulaire.
L’eau primaire maintenue sous haute pression (150 à 157 bar) circule à l’intérieur des tubes et
transmet sa chaleur à l’eau du circuit secondaire qui se vaporise sous 70 ou 80 bar.
Les tubes sont de faible diamètre (de 19 ou 22,2 mm suivant les modèles), ce qui leur permet
d’avoir une paroi mince (0,9 à 1,3 mm), la résistance thermique de paroi étant déterminante
pour le dimensionnement de la surface d’échange.
Les parties droites des tubes sont maintenues par des plaques- entretoise ou par des grilles.
Les cintres des tubes en U sont tenus par des barres antivibratoires permettant la libre
dilatation des tubes.
Une plaque de division du fond, ou plaque de partition, sépare l’eau primaire entrant dans la
boîte à eau de l’eau refroidie qui en sort après avoir parcouru le faisceau.
Le faisceau est contenu dans une virole soudée à la plaque tubulaire. L’eau d’alimentation
entre en partie haute du faisceau et descend entre la virole enveloppe du GV et la virole
enveloppe du faisceau jusqu’au niveau de la plaque tubulaire. Pénétrant entre les tubes du
faisceau, elle s’échauffe et se vaporise en remontant. Pour améliorer les échanges thermiques,
des plaques-entretoise imposent au mélange eau-vapeur un parcours transversal par rapport à
l’axe des tubes.
Une partie du mélange arrivant au niveau haut de la virole enveloppe du faisceau recircule
avec l’eau d’alimentation : taux de recirculation (rapport du débit-masse recirculant au débit
de vapeur produit) compris entre 2 et 5.
Les GV des réacteurs de 1 450 MW sont équipés d’un économiseur axial (figure 12) assurant
le réchauffage de l’eau d’alimentation avant son mélange à l’eau de recirculation : l’eau
d’alimentation introduite en partie haute est conduite par un canal vertical vers la jambe froide
de l’échangeur, la jambe chaude ne recevant que de l’eau de recirculation. Pour une même
surface d’échange et les mêmes conditions côté primaire, l’économiseur permet une
température et une pression de vapeur plus élevées comme illustré sur la figure 13.
Figure 12 - Générateur de vapeur à économisateur axial
Figure 13 - Programme de température du GV à recirculation avec et sans économisateur
Les caractéristiques principales des GV des REP français figurent dans le tableau 4.
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5.2 Dimensionnement
Les méthodes générales de dimensionnement thermique sont celles exposées dans les volumes
Génie énergétique :
C’est en fait la paroi, et non les fluides, qui constitue la plus forte résistance thermique, d’où
l’emploi d’une géométrie et d’un matériau permettant la réalisation d’un tube aussi mince que
possible 5.1 .
Les essais sur prototype servent également à déterminer la géométrie la plus propice au
fonctionnement recherché, ainsi que les pertes de charge.
Comme les autres matériels mécaniques de la chaudière, le générateur de vapeur est
dimensionné conformément aux règles du RCC-M .
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5.3 Matériaux
Les tubes des GV des premiers REP de faible puissance ont été fabriqués en acier
inoxydable austénitique.
L’emploi de ce matériau n’a pas été poursuivi pour les réacteurs suivants fonctionnant
à des pressions et températures plus élevées (faible limite d’élasticité et risque accru
de corrosion intercristalline).
Un alliage à base de nickel, l’Alliage 600 (NC15 Fe) a été retenu aux États-Unis, en
France et au Japon. Toutefois, cet alliage s’étant montré sensible à la corrosion sous
contrainte côté fluide primaire, il lui est préféré aujourd’hui un alliage de nickel plus
riche en chrome : l’Alliage 690 (NC 30 Fe).
Le constructeur allemand KWU utilise un alliage de nickel plus riche en fer : l’alliage
800 (35 % Ni, 20 % Cr) qui résiste également bien à la corrosion sous contrainte en
milieu primaire.
Autres matériaux
Les viroles, boîtes à eau, plaques tubulaires, plaques-entretoise, etc., sont réalisées en
acier au carbone faiblement allié (cf. RCC-M ). Côté primaire, la plaque tubulaire et
la boîte à eau reçoivent un revêtement en acier inoxydable austénitique.
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La partie primaire du GV (boîte à eau et tubes) fait partie de la barrière primaire de sûreté et
doit satisfaire aux règles du RCC-M applicables aux matériels de classe I. La qualité des
tubes est soigneusement vérifiée, tant en fin de fabrication, qu’après assemblage en usine. Les
tubes sont en particulier contrôlés par des sondes à ultrasons et à courants de Foucault. La
partie secondaire satisfait aux règles de classe II. En fin de fabrication, le GV est soumis à
l’épreuve hydraulique réglementaire, côté primaire et côté secondaire.
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sur les tubes ; la boîte à eau ayant été isolée du reste du circuit primaire (vidange
partielle et mise en place de tapes), des automates d’inspection des tubes par
l’intérieur sont introduits par un trou d’homme de la boîte à eau ; ces inspections se
font par des sondes à courants de Foucault (contrôle de la striction des tubes, § 5.6 )
et à ultrasons (contrôle de la fissuration), ainsi que par endoscope ou caméra de TV
miniaturisée ;
sur la plaque tubulaire côté secondaire (dépôts de boues, § 5.6 ).
Les tubes endommagés ou présentant des fuites sont obturés par un bouchon soudé ou
mécanique.
Les dépôts de boues sont évacués par une lance à eau à haute pression introduite par les trous
de poing de la virole enveloppe du GV.
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Les phénomènes de corrosion qui se sont manifestés ont conduit à une évolution de la nature
et de la mise en œuvre des matériaux, de la conception des GV et des conditions de service
(notamment de la qualité de l’eau d’alimentation ).
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Une corrosion aux joints de grains a affecté de nombreux tubes en Alliage 600 côté primaire
dans des zones à fortes contraintes résiduelles telles que les extrémités dudgeonnées et les
coudes de petits rayons.
Des solutions de réparation prolongeant la durée de vie des tubes concernés ont été mises au
point :
L’Alliage 690, dont la teneur en chrome est le double, a remplacé l’Alliage 600 dans les
nouveaux GV. Des améliorations dans la mise en œuvre (accostage du tube sur la plaque par
mandrin hydraulique, traitement de détentionnement, etc.) ont été aussi apportées.
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Différents modes de corrosion se sont manifestés sur les tubes côté secondaire, principalement
dans des zones de dépôts d’impuretés, telles que les zones de dépôt de boues au-dessus de la
plaque tubulaire et les zones soumises à assèchement ou de concentration d’oxydes .
Ainsi, des améliorations et des mesures ont été prises.
Dans la mesure du possible, les GV en service ont été réparés par manchonnage ou par
bouchage des tubes.
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Les barres antivibratoires qui provoquaient l’usure des tubes dans les cintres ont été
modifiées.
Sur certains GV, des coups de bélier se sont produits à bas débit d’eau d’alimentation
dans l’anneau de distribution. La génératrice supérieure du distributeur a été munie
d’exutoires verticaux en forme de J (tubes en J, figure 12) qui évitent la contraction
brutale des poches de vapeur lorsque le débit d’eau augmente.
La stratification thermique observée à faible débit sur les tubulures d’entrée de l’eau
d’alimentation constitue un facteur potentiel de dégradation par fatigue oligocyclique.
Les nouveaux GV sont munis d’un distributeur hélicoïdal évitant ce phénomène .
Les petits débris métalliques provenant du circuit eau-vapeur pouvant entrer par les
tubes en J dans le GV sont susceptibles de provoquer des dégradations sur les tubes du
GV. Ce risque est maintenant évité par une crépine installée au niveau supérieur du
faisceau tubulaire .
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Les tubes du GV faisant partie de la deuxième barrière de sûreté sont inspectés durant les
arrêts périodiques pour maintenance. Lorsque, malgré les réparations effectuées, l’évolution
des dégradations observées apparaît susceptible de remettre en cause les hypothèses de sûreté,
le GV est remplacé par un appareil comportant les améliorations les plus récentes . Le
remplacement d’un GV est une opération de maintenance lourde, mais que l’industrie maîtrise
et réalise dans des délais très courts (de l’ordre de 40 jours) moyennant une préparation
longue et minutieuse.
Ce type d’opération est actuellement effectué sur les REP 900 MW après une quinzaine
d’années de service.
6. Boucles de recirculation
Les boucles de recirculation asssurent la liaison entre la cuve et les équipements du circuit
primaire : générateurs de vapeur (GV), pompes et pressuriseur. Le circuit primaire est
constitué de trois ou quatre boucles comprenant chacune un GV et une pompe (3 boucles pour
les REP 900 MW, 4 pour les REP 1 300 ou 1 450 MW) (figure 14).
Figure 14 - Circuit primaire à 4 boucles
Pour des raisons d’optimisation économique, une implantation aussi compacte que possible
des équipements primaires dans le bâtiment réacteur est recherchée.
Le diamètre des tuyauteries principales est de 700 à 800 mm, leur épaisseur, qui résulte d’un
compromis entre leur nécessaire flexibilité et la vitesse de l’eau (pertes de charge, vibrations),
est de 65 à 80 mm.
L’ensemble du circuit primaire est porté par des patins coulissants liés au génie civil, situés
sous les tubulures de la cuve, et par des supports laissant libres les dilatations, mais reprenant
les charges au droit de chaque appareil (motopompe et GV).
La prise en compte dans la conception des accidents de rupture de tuyauteries impose en outre
la mise en place de dispositifs antifouettement (butées ancrées au génie civil s’opposant aux
mouvements radiaux de grande amplitude des deux parties rompues). Ces dispositifs
limiteraient de débattement de la tuyauterie qui viendrait à se rompre.
Enfin, des structures métalliques liées au génie civil, absorbant l’énergie cinétique par
déformation (dispositifs antiséismes), sont installées pour limiter l’amplitude de déplacement
des équipements primaires en cas de fort séisme.
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Les tuyauteries primaires des REP sont réalisées soit en acier ferritique revêtu d’acier
inoxydable, soit en acier inoxydable massif.
C’est cette dernière solution qui a été retenue sur les réacteurs français.
Les coudes sont soit moulés, soit réalisés à partir de tôles embouties en demi-coquille, soit,
plus récemment, forgés. Les coudes moulés sont réalisés en acier austénoferritique
(Z3 CN 20-09 M) ; les coudes réalisés à partir de pièces laminées, extrudées ou forgées sont
en acier inoxydable austénitique (Z2 CN 19-10, par exemple).
La jonction sur site avec le GV est réalisée par des liaisons bimétalliques en acier inoxydable
austénitique. Les autres soudures sur site sont homogènes grâce à des embouts soudés en
usine (cuve) ou à l’emploi des mêmes matériaux pour les pièces à assembler (pompes,
tuyauteries, auxiliaires).
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Les tuyauteries primaires ainsi que les tuyauteries auxiliaires qui leur sont connectées sont en
acier inoxydable bas carbone soit moulé, soit forgé selon les pièces. Un problème de
vieillissement des pièces moulées est apparu en service.
Sur un nombre appréciable de chaudières les pièces moulées réalisées en acier inoxydable
austénoferritiques contenaient du molybdène pour améliorer leurs caractéristiques
mécaniques. Aux conditions de température du circuit primaire, la présence de molybdène a
accéléré et accentué le changement de phase normalement très lent de la ferrite en austénite,
ce qui a conduit à une diminution significative de la ténacité. La marge requise vis-à-vis de la
rupture brutale devient ainsi difficile à prouver. Ces tuyauteries sont donc surveillées et le
remplacement de certains générateurs de vapeur a été mis à profit pour remplacer certains
coudes. Sur les chaudières récentes, la nuance d’acier utilisée est sans molybdène.
7.1 Description
7.2 Matériaux et fabrication
7.3 Essais
7.4 Retour d’expérience
Les groupes motopompes primaires assurent la circulation du fluide primaire. Les vitesses
élevées de circulation nécessitent de fortes puissances de pompage.
7.1 Description
Les premières centrales REP (Chooz A) dont la puissance ne dépasse pas 300 à 400 MW sont
munies de pompes à rotor chemisé (figure 15), solution encore utilisée pour les réacteurs
marins (cf., dans ce traité, l’article Réacteurs nucléaires de propulsion navale Réacteurs
nucléaires de propulsion navale ).
Les grandes centrales productrices d’électricité sont équipées de pompes à joints d’arbre à
fuite contrôlée (figure 16). Ces pompes se composent essentiellement :
d’un arbre lié rigidement à celui du moteur d’entraînement et en bout duquel se fixe le
volant d’inertie ;
d’une partie hydraulique : aspiration axiale, refoulement tangentiel ou radial, roue à un
étage du type hélico-centrifuge tournant à 1 485 tr/min ;
d’un système de joints d’arbre comprenant une barrière thermique et trois joints
tournants en série faisant tomber la pression jusqu’à la pression atmosphérique ; la
barrière thermique est refroidie par injection d’eau froide rejetée au niveau du premier
joint d’arbre ;
d’un palier d’arbre de pompe, l’ensemble motopompe ayant ainsi son arbre supporté
par trois paliers (un sur la pompe et deux sur le moteur) ; un palier auxiliaire maintient
le centrage de l’arbre lorsqu’il est désaccouplé du moteur :
sur les REP 900 et 1 300 MW, on utilise un palier d’arbre de pompe
hydrodynamique refroidi par l’eau du circuit primaire d’injection à haute
pression,
les pompes des REP 1 450 MW sont équipées d’un palier d’arbre de pompe
hydrostatique placé en ceinture de roue ;
d’un moteur d’entraînement alimenté en haute tension, compte tenu du niveau de
puissance nécessaire ; le rotor a une grande rigidité mécanique afin de permettre le
démarrage direct du groupe malgré son inertie élevée ; le moteur est refroidi par
circulation d’air ;
d’une butée double, la partie supérieure reprenant la poussée produite sur l’arbre par la
pression du fluide, la partie inférieure supportant le poids de l’ensemble mobile à
l’arrêt.
Figure 15 - Pompe à rotor chemisé (REP Chooz A)
Figure 16 - Pompe à joints d’arbre à fuite contrôlée (Framatome)
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Les structures du moteur, la butée et le volant sont en acier au carbone. La pompe et les pièces
supports des joints d’arbre en contact avec le fluide primaire sont en acier inoxydable. Le
corps de pompe est réalisé en une ou plusieurs pièces moulées assemblées par soudage. Le
volant d’inertie est en acier allié, d’une seule pièce forgée ou laminée.
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7.3 Essais
Le bon fonctionnement des groupes motopompes primaires est vérifié avant leur montage sur
le réacteur :
dans les ateliers du constructeur : celui-ci dispose d’une boucle à débit réduit
permettant de contrôler le comportement mécanique et les étanchéités en rotation ; les
machines y subissent un essai d’endurance suivi d’un démontage et d’un contrôle
métrologique et d’aspect ;
à la station EDF de Gennevilliers, sur une boucle à plein débit permettant le relevé des
caractéristiques hydrauliques, la mesure des poussées et des couples transmis, etc. ;
cette boucle sert également à effectuer des essais d’endurance (sur prototypes et têtes
de série), ainsi que des essais simulant des situations accidentelles.
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Les quelques problèmes rencontrés sont restés mineurs, en ce sens qu’ils n’ont pas eu de
conséquences économiques appréciables et qu’ils n’ont jamais amoindri la sûreté des
chaudières.
Il s’est produit sur certains rouets de pompe une érosion par cavitation. La cavitation a
pu apparaître alors que le circuit primaire fonctionnait à basse pression avec une seule
pompe. C’est typiquement la situation que l’on rencontre en fin de refroidissement
après arrêt du réacteur. Le débit de la pompe en fonctionnement devient élevé alors
que le NPSH (Net Positive Suction Head : hauteur de charge nette absolue à
l’aspiration de la pompe) disponible est faible. C’est une situation de courte durée,
mais qui se répète à chaque rechargement du cœur.
Selon son dessin, le rouet de pompe peut se montrer plus ou moins sensible à
l’évolution de la rugosité de la surface des aubes. L’augmentation de la rugosité
conduit à un décollement en couche limite qui modifie la hauteur de refoulement. Les
dépôts de produits de corrosion, normalement présents dans le circuit primaire, sont,
dans certaines situations chimiques particulières, capables d’affecter la rugosité des
aubes au point de provoquer ce type de phénomène.
8. Pressuriseur
Le pressuriseur (figure 17) constitue le réservoir d’expansion du circuit primaire. Il est réalisé
à partir de tôles en acier au carbone faiblement allié (cf. RCC-M ). Sa fonction est de
maintenir constante la pression du fluide primaire. Le pressuriseur est relié par la tuyauterie
d’expansion à une des branches chaudes du circuit primaire (figure 14).
Figure 17 - Pressuriseur
Des cannes chauffées électriquement pénétrant dans le réservoir par son fond inférieur portent
l’eau qu’il contient à sa température de saturation et créent, au-dessus de cette eau, un matelas
de vapeur. Lorsque la pression devient trop élevée, un dispositif d’aspersion alimenté en eau
de la branche froide arrose la vapeur et la condense.
Le seul incident d’exploitation notable qui se soit produit a été la fissuration par corrosion
sous tension des petits tubes d’instrumentation en alliage NC 15 Fe (Alliage 600) traversant la
paroi sous pression. Il s’est agit d’un incident du même type que celui qui s’est produit sur les
traversées du couvercle de cuve décrit au paragraphe 2.6 .
La seconde soupape est une soupape de décharge à deux voies, maintenue ouverte à la
pression de service, qui se referme en cas de dépressurisation du circuit primaire.