Chap14 Eco
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MONDIAL
❖ Un monde inégal
La répartition des richesses au niveau mondial est très inégale. Le rapport entre le revenu par
habitant des pays développés et celui des pays les moins avancés est très grand (voir tableaux).
Ces inégalités de revenus conditionnent les inégalités dans les conditions de vie : alors que dans
les pays riches, le taux d’accès à l’eau potable ou le taux d’équipement des ménages avoisinent les
100%, le quart des habitants du monde vit en dessous du seuil de pauvreté, 800 millions de
personnes sont sous-alimentées, et 800 millions vivent dans des bidonvilles.
Ces inégalités sont l’indice d’une très grande hétérogénéité des situations. On peut aujourd’hui
distinguer schématiquement trois groupes de pays (dont les frontières ne sont pas figées) :
Les pays développés concentrent plus des deux tiers des richesses mondiales. Le PIB
par habitant y est supérieur à 20.000 $ par an, et il s’agit généralement de régimes
démocratiques, avec des systèmes d’économie de marchés
performants. L’Europe continentale est la zone présentant la plus forte concentration de
pays développés.
Les pays émergents : ces pays, dont la liste n’est pas clairement établie, connaissent
une croissance économique rapide, leur niveau de développement humain s’accroît,
et ils amorcent un processus de rattrapage économique des pays riches.
Les pays les moins avancés sont officiellement recensés par l’ONU (la liste des PMA
compte 50 pays en 2009). Ces pays, qui se trouvent majoritairement sur le
continent africain, cumulent une grande pauvreté, une forte vulnérabilité et des atouts
limités les empêchant d’enclencher un développement économique rapide.
Les pays émergents forment un groupe hétérogène, aux contours encore flous, comme le montre
le schéma suivant : Les pays émergents partagent toutefois un certain nombre de caractéristiques :
Les pays émergents ont en commun d’avoir amorcé un rattrapage économique qui
permettra à certains d’entre eux de rejoindre le groupe des pays riches à moyen terme
(comme l’ont fait la Corée du Sud ou Singapour dans les années 80-90). Ce rattrapage est
rendu possible par une série de caractéristiques : présence d’avantages comparatifs en
matière de coût et de qualification de la main d’œuvre ; volonté politique (qui se
manifeste par une forte présence de l’État dans certains secteurs stratégiques) ; stabilité
politique relative ; présence d’une classe d’entrepreneurs et émergence d’une classe
moyenne qui stimule la demande intérieure.
L’Inde constitue un exemple très illustratif des atouts et des limites des pays émergents : il s’agit
de la plus grande démocratie du monde (plus de 700 millions d’électeurs, soit plus du double du
nombre total d’électeurs dans l’Union européenne…). Certaines entreprises indiennes figurent
parmi les plus compétitives au monde, et 4 des 10 hommes les plus riches du monde sont de
nationalité indienne… Mais le PIB du pays ne représente que la moitié du PIB français (pour une
population 17 fois plus importante).
III. Les pays les moins avancés (PMA) : les oubliés de la croissance
Les PMA sont souvent spécialisés dans des activités à faible valeur ajoutée (essentiellement
l’agriculture, ou les industries extractives). Ces activités ne permettent pas de dégager une valeur
ajoutée suffisante pour garantir des revenus décents aux habitants, ce qui empêche de stimuler la
demande intérieure.
Les PMA sont donc souvent engagés dans un véritable cercle vicieux, les empêchant d’amorcer
un processus de rattrapage sur le modèle de celui des pays émergents.
notion d’inégalités
L’Observatoire des inégalités note que les différences entre les individus deviennent des inégalités
lorsque les éléments considérés sont « valorisés de façon hiérarchique ». Ainsi, le fait d’avoir un
chat ou un chien est une différence, tandis que le fait de pouvoir ou non s’offrir une place de
cinéma est, selon nos normes sociales, une inégalité.
Les inégalités sociales peuvent être appréhendées selon une pluralité de dimensions. On peut
analyser les inégalités de revenus ou de patrimoine, les inégalités en matière de santé, les
inégalités scolaires, les inégalités en matière de logement, etc. Quant aux acteurs des inégalités,
on peut comparer les sexes, les âges, les générations, les origines géographiques ou sociales, les
identités culturelles ou religieuses, etc.