Les Éléments Du Groupe IA
Les Éléments Du Groupe IA
Les Éléments Du Groupe IA
I- Introduction :
Les éléments du groupe IA (configuration des électrons de valence : ns1) sont tous des métaux (ils perdent facilement
leur électron de valence), à l'exception de l'hydrogène qui se comporte comme un non-métal.
Les éléments métalliques du groupe IA, permettent de bien illustrer la similitude qui existe entre les propriétés des
éléments d’un même groupe. Le lithium, le sodium, le potassium, le rubidium, le césium et le Francium sont les
métaux les plus réactifs.
On ne s'attardera pas ici sur le francium, car on ne le trouve dans la nature qu'en infimes quantités.
II- La présence :
Le lithium est par importance le 32ème élément constituant l'écorce terrestre; celle-ci en contient 0,002 %
jusqu'à une profondeur de 16 km. On connaît approximativement 150 minéraux contenant du lithium. Aussi
bien l'eau de mer que l'eau des "grands" lacs contiennent cet élément sous la forme de sels dissous. On
rencontre également des composés de lithium dans des couches de sels. Le carbonate de lithium apparaît dans
les résidus de combustion de plantes (entre autres dans ceux du tabac).
Le sodium est par importance le 6ème élément constituant l'écorce terrestre; celle-ci en contient 2,36 %
jusqu'à une profondeur de 16 km. Une tonne d'eau provenant de lacs salés contient en moyenne 10,6 kg de
chlorure de sodium (ce qui représente approximativement 77 % de l'ensemble de la substance présente à l'état
dissous) et une tonne d'eau de mer contient 35 kg. Une tonne d'eau provenant de la Mer Morte contient 280 kg
de sels dissous.
Le potassium est par importance le 8ème élément constituant l'écorce terrestre; celle-ci en contient 2,09%
jusqu'à une profondeur de 16 km.
Le rubidium est par importance le 22ème élément constituant l'écorce terrestre; celle-ci en contient 9.10-3 %
jusqu'à une profondeur de 16 km.
L'être humain contient environ 1,1 g de rubidium dont le rôle reste inconnu.
Le césium est par importance le 47ème élément constituant l'écorce terrestre; celle-ci en contient 3.10-4 %
jusqu'à une profondeur de 16 km.
Le francium est contenu dans l'écorce terrestre à concurrence de 3.10-21 % jusqu'à une profondeur de 16 km; il
s'agit d'un des éléments les plus rares qui existent sur terre. On le rencontre dans les produits de décomposition
naturels de l’actinium.
III- Le nom :
L e lithium : son nom provient du mot grec lithos, qui signifie “pierre”. J. J. Berzelius a proposé ce nom parce
que le lithium - sous la forme de composés de lithium - a été découvert à titre de premier métal alcalin dans des
minéraux (pierres), contrairement à des composés de sodium et de potassium qui proviennent de matières
d'origine végétale.
Le sodium : Le nom sodium a été attribué à cet élément par le fait qu'il apparaît dans la soude (carbonate de
sodium) qui a été désigné par les grecs par le terme nitron et plus tard par les arabes par le terme natrun. Le
terme anglais “sodium” a été attribué par Sir H. Davy qui a isolé l'élément. Il a dérivé le nom de la soude un
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produit qui était déjà utilisé dans l'Antiquité à titre de détergent et dont le nom provient du latin sodanum, ce
qui signifie "remède contre les céphalées" (mal de tête).
Le potassium : Le nom kalium dérive de kali, le nom arabe pour le carbonate de potassium (et également pour
le carbonate de sodium). Le nom anglais et français potassium dérive de potash (carbonate de potassium) qui,
par combustion entre autres d'algues marines, subsiste sous forme de substance solide (cendre) dans le braser.
La potasse est un mot d'origine néerlandaise qui a été repris au niveau international.
Le rubidium : Le nom vient du mot latin "rubidus" qui signifie "rouge foncé" et il a été attribué à cause de la
couleur rouge des lignes spectrales spécifiques de cet élément. Le mot "rubis" dérive également de "rubidus".
Le césium : Le nom dérive du latin "caesius", ce qui signifie "bleu ciel", et il a été attribué à cause de la
couleur bleu clair des deux lignes caractéristiques du spectre d'émission.
Le francium : Celle qui a découvert cet élément a proposé en 1946 le nom francium par référence à son pays
natal, la France (latin: Francia). En 1949, ce nom a été accepté par l'IUPAC. Avant cette époque, on nommait
cet élément actinium-K.
Les ions des métaux alcalins sont nécessaire au bon fonctionnement des systèmes biologiques comme les nerfs et les
muscles : on retrouve ainsi les ions Na+ et K+ dans toutes les cellules et liquides de l'organisme. Dans le plasma, leurs
concentrations sont les suivantes :
Etant donné que ces concentrations intracellulaire et extracellulaire sont si différentes, un mécanisme complexe
composé se ligands sélectifs doit permettre le transport des ions Na+ et K+ à travers les membranes des cellules.
Récemment on a étudié le rôle de l’ion Li+ cerveau humain. On utilise ainsi abondamment le carbonate de lithium dam
le traitement des maniaco-dépressifs : l'ion Li+ semble modifier la concentration des neurotransmetteurs, c'est-à-dire
des molécules chargées de la transmission des influx nerveux (Phénomène d’onde électrique qui permet la propagation
des excitations sensitives et motrices dans les nerfs). Une concentration inadéquate de ces molécules pourrait être à
l’origine de la dépression ou des manies.
1) Le lithium :
On a obtenu du lithium en grandes quantités par électrolyse du chlorure de lithium (LiCl) en fusion à une température
de 610 °C. Ce procédé a été mis en œuvre pour la première fois en 1855 par R. W. Bunsen et A. Matthiesen.
Actuellement on produit le lithium à partir de silicate de lithium-aluminium en chauffant d'abord cette substance avec
du sulfate de potassium (K2SO4). On obtient alors entre autres du sulfate de lithium (Li2SO4). Après l'avoir mis en
contact avec du carbonate de sodium (Na2CO3), ce composé donne du carbonate de lithium (Li2CO3). Avec de l'acide
chlorhydrique, on obtient du chlorure de lithium (LiCl).
On obtient le métal lithium par électrolyse d'un mélange en fusion de chlorure de lithium et de chlorure de potassium
(LiCl-KCl) à une température de 400 °C. Dans ce cas, on utilise une anode en graphite et une cathode en fer. Le
rendement en courant s'élève à environ 90 %.
La production mondiale des composés du lithium s'élève à environ 40.000 tonnes par an.
2) Le sodium :
On produisait le sodium par électrolyse d'hydroxyde de sodium en fusion (NaOH) à une température de 330° C par ce
que l'on appelait le procédé de Castner. Le rendement de ce procédé en courant s'élève seulement à 50 %.
A nos jour, on produit le sodium par électrolyse d'un mélange en fusion de chlorure de sodium, de calcium et de
baryum (NaCl, CaCl2, BaCl2) à une température de 600 °C, via ce que l'on appelle le procédé de Downs qui utilise une
anode en graphite et une cathode en fer.
3) Le potassium :
On obtenait le potassium
a. Par électrolyse d'hydroxyde de potassium (KOH) en fusion.
b. Par réduction du carbonate de potassium (K2CO3) en fusion avec de la limaille de fer dans un pot en fer.
c- Par électrolyse d'hydroxyde de potassium (KOH) en fusion avec un alliage de potassium jouant le rôle d'anode.
e- Par réduction de chlorure de potassium (KCl) en fusion avec de la vapeur de sodium dans une atmosphère d'azote à
850 °C.
CaC2 + 2 KF → CaF2 + 2 C + 2 K
4) Le rubidium :
Le rubidium a été isolé en 1861 par R.W. Bunsen par électrolyse du chlorure de rubidium en fusion (RbCl) à une
température d'environ 720oC.
On prépare le rubidium de différentes manières. A partir de minéraux, la plupart du temps la lépidolite
( K(Li,Al)3(Si,Al)4O10) , on sépare des sels du rubidium:
– Par précipitation - en association avec des composés de potassium et de césium - sous forme de chloroplatinate
de rubidium (Rb2PtCl6) et par séparation ultérieure via cristallisation fractionnée.
– Par transfert des minéraux dans une solution de tartrate d'hydrogène et par séparation du sel de rubidium via
cristallisation fractionnée.
– Par traitement de la lépidolite avec de l'acide sulfurique concentré, donnant lieu à un précipité d'alun de
rubidium.
5) Le césium :
En 1882, C. Setterberg préparait le césium par électrolyse d'un mélange en fusion de cyanure de césium et de cyanure
de baryum (CsCN, Ba(CN)2).
On peut préparer le césium de différentes manières. Après divers traitement de la pollucite (Cs,Na)2Al2Si4O12.H2O), on obtient
des composés de césium. On prépare le césium à partir de ces composés
– par réduction (sous vide) du chlorure de césium, de l'hydroxyde de césium ou du carbonate de césium en fusion avec du
magnésium, du calcium, de l'aluminium, de l'hydrogène ou du carbure de calcium, puis par distillation
La caractéristique fondamentale d'un métal est sa facilité de céder ses électrons de valence. Les éléments de groupe IA
sont très réactifs: la valeur de leur énergie d'ionisation est faible (tableau 1) et ils réagissent facilement avec des non-
métaux pour produire des solides ioniques. La réaction du sodium et du chlore, qui entraine la formation de chlorure
de sodium, en est un bon exemple.
Le chlorure de sodium ainsi produit est composé d'ions Na+ et Cl-. Cette réaction est une réaction d'oxydoréduction
au cours de laquelle le chlore oxyde le sodium. Dans les réactions entre métaux et non-métaux, en général, le non-
métal agit comme agent oxydant et le métal, comme agent réducteur. En voici quelques exemples:
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2Na(s) + S(s) → Na2S(s) : composé d’ions Na+ et d’ion S2-
6Li(s) + N2(g) → 2Li3N(s) : composé d’ion Li+ et d’ion N3-
4Na(s) + 2O2(g) → 2Na2O2(s) : composé d’ion Na+ et d’ion O2-
Dans le cas des types de réactions présentées ci-dessus, on peut prédire le pouvoir réducteur relatif des métaux alcalins
en utilisant la valeur de leur énergie de première ionisation (voir le tableau 1). Puisqu'il est beaucoup plus facile
d'arracher un électron à un atome de césium qu'a un atome de lithium, le césium devrait être un meilleur agent
réducteur. Ainsi, l'ordre décroissant du pouvoir réducteur des métaux alcalins devrait être le suivant :
C'est effectivement ce qu'on observe expérimentalement dans le cas de réactions directes entre un métal alcalin solide
et un non-métal. Toutefois, tel n'est pas le cas quand les métaux alcalins réagissent en solution aqueuse. Par exemple,
la réduction de l'eau par un métal alcalin est une réaction très violente et exothermique.
Pour cette réaction, l'ordre décroissant du pouvoir réducteur des trois premiers éléments alcalins est le suivant:
Li > K > Na
En phase gazeuse, le potassium cède un électron plus facilement que le sodium, qui le fait lui-même plus facilement
que le lithium. Il est donc surprenant de constater que le lithium soit le meilleur agent réducteur de l'eau.
On peut expliquer ce renversement de situation par la forte influence qu'exerce l'hydratation des ions M+ par les
molécules polaires de l’eau sur la formation des ions M+ en milieu aqueux. L'énergie d'hydratation d'un ion correspond
à la variation d'énergie qui résulte de l'association de molécules d'eau à l'ion M+. Le tableau 3 présente les valeurs de
l’énergie d'hydratation des ions Li+, Na+ et K+; le signe négatif indique que, dans chaque cas, la réaction est
exothermique.
L'hydratation de l'ion Li+ libère cependant près de deux fois plus d'énergie que celle de l'ion K+, ce qui est imputable à
la taille des atomes : étant donné que l'ion Li+ est beaucoup plus petit que l’ion K+, sa charge volumique (charge par
unité de volume) est beaucoup plus importante ;c'est pourquoi l'attraction des molécules d’eau polaires par le petit ion
Li+ est plus forte. En conséquence, la formation de l'ion Li+, fortement hydraté, à partir de l'atome de lithium est plus
facile à obtenir que la formation de l’ion K+ à partir de l'atome de potassium. Même si, en phase gazeuse, l’atome de
potassium cède son électron de valence plus facilement que l'atome de lithium, c'est la situation inverse qui prévaut en
milieu aqueux. Cette anomalie constitue un bon exemple de l'influence de la polarité des molécules d’eau dans les
réactions qui ont lieu en milieu aqueux.
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Il existe un autre fait étonnant en ce qui concerne les réactions fortement exothermiques des métaux alcalins avec
1'eau. L’expérience montre que, dans l’eau, le lithium est le meilleur agent réducteur. On devrait donc s'attendre à ce
que la réaction du lithium avec l'eau soit la plus violente. Or il n'en est rien. Le sodium et potassium réagissent
beaucoup plus fortement que le lithium. Pourquoi ? A cause du point de fusion relativement élevé du Lithium par
rapport à celui des deux autres métaux alcalins. Quand le sodium et le potassium réagissent avec l'eau, l’énergie
libérée provoque la fusion de ces métaux, ce qui augmente leur surface de contact avec l'eau. Par contre, comme le
lithium ne fond pas à cette température, il réagit donc moins rapidement. Cet exemple illustre le principe important
selon lequel l'énergie dégagée par une réaction donnée n'est pas directement proportionnelle la vitesse de cette
réaction.
Grâce à la relative facilitée avec laquelle ils perdent leur électron pour former des cations M +, Les métaux alcalins
réagissent avec des non-métaux pour former des composés ioniques. Par ailleurs, même si on peut s'attendre à ce que
les métaux alcalins réagissent avec l'oxygène pour former des oxydes de formule générale M 2O, le lithium est le seul
qui réagit ainsi en présence d'un excès d'oxygène.
Le sodium forme du Na2O solide lorsque l'apport d'oxygène est limité, mais il forme du peroxyde du sodium lorsqu'il
y a un excès d'oxygène.
Le peroxyde de sodium, qui contient l’anion basique O22-, réagit avec l'eau pour former le peroxyde d'hydrogène et
des ions hydroxydes.
Le peroxyde d'hydrogène est un agent d'oxydation puissant qu'on utilise pour décolorer les cheveux ou pour
désinfecter les plaies.
Le potassium, le rubidium et le césium réagissent avec l'oxygène pour produire des superoxydes de formule générale
M2O, qui contiennent l’anion O2-. Le potassium réagit ainsi avec l'oxygène conformément à la réaction suivante :
Les superoxydes libèrent de l'oxygène en réagissant avec l’eau ou avec le dioxyde de carbone.
Grace à ces réactions, on recourt aux superoxydes dans les respirateurs autonomes utilisés par les pompiers ou en cas
d'urgence dans les laboratoires et usines lorsqu'il y a production de vapeurs toxiques.
Le tableau 4 présente les types de composés formés par les réactions des métaux alcalins avec l’oxygène.
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Tableau 4 : Type de composés oxygénés des métaux alcalins
Formule
nom Exemple
générale
M 2O oxyde Li2O, Na2O
M2O2 peroxyde Na2O2
MO2 superoxyde KO2, RbO2, CsO2
Le lithium est le seul métal alcalin qui réagit avec l'azote gazeux pour former un nitrure contenant l'anion N 3- .
réaction commentaire
2M + X2 → 2MX X2 : un halogène quelconque
4Li + O2 → 2Li2O
2Na + O2 → Na2O2 Excès d’oxygène
M + O2 → MO2 M : K, Rb ou Cs
2M + S → M2S
6Li + N2 → 2Li3N Li seulement
12M + P4 → 4M3P
2M + H2 → 2MH
2M + 2H2O → 2MOH + H2
2M + 2H+ → 2M+ + H2 Réaction violente !
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VIII- Utilisation des métaux alcalins :
Elément utilisation
-Combustible pour l'aviation militaire et pour 'une fusée directionnelle.
-Pacemaker à pile : Il s'agit d'une pile de faible puissance, mais possédant une
prestation très élevée grâce au stockage à long terme. Celui-ci est rendu possible par le
fait que l'énergie ne doit pas être rapidement libérée. Cette batterie est une cellule de
Li/Ag2CrO4.
Li
-Les batteries au lithium sont également utilisées pour des montres, des calculatrices,
des appareils photographiques et des ordinateurs portables.
- Pièces détachées pour avions (et matériel pour l'astronautique).
- Lubrifiant, Médicament, Verre.:
- Cellule photoélectrique
- Source de rayons gamma : l'isotope 137Cs possédant une demi-vie de 27 ans est utilisé
en médecine comme source de rayonnement pour traiter le cancer du col de l'utérus et
le cancer de la vessie. Il n'est pas coûteux, étant donné qu'il provient de la
fission nucléaire de l'uranium.
Cs -Horloge atomique : On utilise l'isotope 133Cs comme norme pour le temps (les
secondes).
- Lampe à infrarouge : Dans les lampes à infrarouge, du césium ou du chlorure de
césium est présent comme capteur de gaz.
- Combustible de fusée de guidage.