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Hydraulique 2012

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1

CHAPITRE I. GÉNÉRALITÉS
L’hydraulique est une partie de la mécanique qui traite de comportement des fluides au
repos et en mouvement. Elle est un domaine de la mécanique des fluides qui s'intéresse entre
autres aux problèmes :
- de la circulation des fluides dans les conduites ou les canaux,
- de conception des barrages de retenue,
- des pompes et des turbines à eau.
-…
Les deux applications les plus importantes de l'hydraulique sont la conception des transmissions
hydrauliques et des presses hydrauliques, qui utilisent la loi de Pascal.
L’hydraulique est un moyen de transmission de l’énergie à distance par l’intermédiaire d’un liquide.
Les liquides étant très peu compressibles, une très faible réduction de volume amène une rapide
augmentation de pression qui se transmet en tous points du circuit.
Contrairement à la pression d’air comprimé (pneumatique) qui reste généralement faible (6 à 10
bars), celle de l’hydraulique peut aller jusqu’à 500 bars. Elle est souvent limitée par la résistance des
composants et la rentabilité de l’installation hydraulique. L’hydraulique permettra donc de mettre en
œuvre des forces et des couples de valeur élevée. L’hydraulique est d’une grande souplesse
d’exploitation et relativement simple quant à ses principes.
L’hydraulique industriel, c’est un domaine très vaste, alors on s’intéresse d’abord aux composants
essentiels participant à la réalisation des circuits hydrauliques :(pompes, distributeurs, vérins,
limiteur de pression, limiteur de débit…).Ainsi on peut dire que l'hydraulique est une branche de la
physique qui étudie les liquides sous pression. Les champs d'études qu'elle propose regroupent
plusieurs domaines :

 les machines hydrauliques (voir hydromécanique et oléo hydraulique) ;


 les écoulements de fluides incompressibles en conduite ou à surface libre ;
 l'énergie hydraulique ;
 l'hydraulique urbaine ;
 les canaux.

La mécanique des fluides est la science des lois de I ‘écoulement des fluides. Elle est la base du
dimensionnement des conduites de fluides et des mécanismes de transfert des fluides. C’est une
branche de la physique qui étudie les écoulements de fluides c'est-à-dire des liquides et des gaz
lorsque ceux-ci subissent des forces ou des contraintes. Elle comprend deux grandes sous branches:
- la statique des fluides, ou hydrostatique qui étudie les fluides au repos. C'est historiquement le
début de la mécanique des fluides, avec la poussée d'Archimède et l'étude de la pression.
- la dynamique des fluides qui étudie les fluides en mouvement.
On distingue également d’autres branches liées à la mécanique des fluides comme,
l’aérodynamique, …
Une nouvelle approche a vu le jour depuis quelques décennies: la mécanique des fluides numérique
(CFD ou Computational Fluid Dynamics en anglais), qui simule l'écoulement des fluides en résolvant
les équations qui les régissent à l'aide d'ordinateurs très puissants : les supercalculateurs.
La mécanique des fluides a des nombreuses applications dans divers domaines comme l'ingénierie
navale, l'aéronautique, mais aussi la météorologie, la climatologie ou encore l'océanographie.
2

Dans la nature on distingue trois états de la matière constituée de particules ayant une
structure moléculaire qu’on peut considérer comme un milieu continu classifiées non
rigoureusement en: l’état solide ; l’état liquide et l’état gazeux. A l’échelle macroscopique, ces trois
états sont caractérisés comme suit :
- Solide: forme et volume invariables car les molécules astreintes à vibrer autour de positions
moyennes fixes.
- Liquide: comme le solide ce sont des états condensés de la matière relativement denses et de
masses volumiques comparables (celles des liquides en général plus faibles que celles des
solides, mais du même ordre de grandeur : 10% d'écart pour un corps donné).
Un liquide est caractérisé par sa capacité d’écoulement (fluidité) et n’a donc pas de forme propre : il
prend la forme du récipient qui le contient ; en outre, il présente une très faible compressibilité.
Dans un liquide, les forces intermoléculaires sont plus faibles que dans un solide : les molécules sont
en effet soumises à une agitation thermique. En conséquence, les molécules peuvent glisser les unes
sur les autres, ce qui confère au liquide sa fluidité, c’est-à-dire sa capacité d’écoulement. Un liquide
est donc une substance compacte partiellement ordonnée.
Dans des conditions appropriées de température et de pression, la plupart des substances
peuvent exister à l'état liquide. La densité des liquides est en général inférieure à la densité des
mêmes substances à l'état solide : les molécules sont légèrement plus éloignées les unes des autres à
l’état liquide. Seule une substance déroge à cette règle : l'eau, dont l'état liquide est plus dense que
l’état solide.
- Gaz : forme et volume variables car les molécules sont libres de se déplacer au hasard.
C’est à dire le gaz est compressible et dilate en occupant tout l’espace mis à sa disposition.
Les deux derniers (liquide et gaz) constituent ce que nous appelons fluide. Les gaz, à l’inverse des
liquides, les gaz sont très compressibles (μ =μ (P; T)). Pour un gaz parfait, on a :
Approximation :

ce qui signifie qu’il suffit d’augmenter la pression de 1% (c’est-à-dire de 10 mbar, si on est à la


pression atmosphérique) pour augmenter la masse volumique de 1%.
Un fluide est un corps physique possédant la propriété de subir de grandes déformations sous
l’action de faibles forces extérieures.
Un fluide peut être considéré comme étant une substance formé d'un grand nombre de particules
matérielles, très petites et libres de se déplacer les unes par rapport aux autres. C’est donc un milieu
matériel continu, déformable, sans rigidité et qui peut s'écouler. Les forces de cohésion entres
particules élémentaires sont très faibles de sorte que le fluide est un corps sans forme propre qui
prend la forme du récipient qui le contient, par exemple: les métaux en fusion sont des fluides qui
permettent par moulage d'obtenir des pièces brutes de formes complexes.
On insiste sur le fait qu’un fluide est supposé être un milieu continu : même si l'on choisit un très
petit élément de volume, il sera toujours beaucoup plus grand que la dimension des molécules qui le
constitue. Par exemple, une gouttelette de brouillard, aussi petite soit-elle à notre échelle, est
toujours immense à l'échelle moléculaire. Elle sera toujours considérée comme un milieu continu.
Parmi les fluides, on fait souvent la distinction entre liquides et gaz.
Les fluides peuvent aussi se classer en deux familles relativement par leur viscosité. La viscosité est
une de leur caractéristique physico-chimique qui sera définie dans la suite du cours et qui définit le
frottement interne des fluides. Les fluides peuvent être classés en deux grandes familles : La famille
des fluides "newtoniens" (comme l'eau, l'air et la plupart des gaz) et celle des fluides "non
3

newtoniens" (quasiment tout le reste... le sang, les gels, les boues, les pâtes, les suspensions, les
émulsions...). Les fluides "newtoniens" ont une viscosité constante ou qui ne peut varier qu'en
fonction de la température. La deuxième famille est constituée par les fluides "non newtoniens" qui
ont la particularité d'avoir leur viscosité qui varie en fonction de la vitesse et des contraintes qu'ils
subissent lorsque ceux-ci s'écoulent. Ce cours est limité uniquement à des fluides newtoniens.
Un fluide n’a donc pas de mémoire de formes (exemples : eau, air, alcool)
On associe le terme « hydrodynamique » à l’étude des écoulements de liquides et le terme «
aérodynamique » à l’étude de l’écoulement des gaz. D’une façon générale, ρ varie avec la pression et
la température. On appelle un fluide incompressible lorsque ρ est indépendante de p et T .Les
liquides sont très peu compressibles.
Pratiquement : on considère que les liquides sont incompressibles et les gaz sont compressibles.

I.1 DÉFINITION DE FLUIDE PARFAIT.

Soit un système fluide, c'est-à-dire un volume délimité par une surface fermée Σ fictive ou non.
(Figure 1)

figure I.1. : Élément de fluide sollicite par une force

Considérons dF la force d’interaction au niveau de la surface élémentaire dS de normale n entre le


fluide et le milieu extérieur.
On peut toujours décomposer dF en deux composantes:
- une composante dFT tangentielle à dS.
- une composante dFN normale à dS.
En mécanique des fluides, un fluide est dit parfait s'il est possible de décrire son
mouvement sans prendre en compte les effets de frottement. C’est à dire quand la composante dFT
est nulle. Autrement dit, la force dF est normale à l'élément de surface dS.

I.2 DÉFINITION D’UN FLUIDE RÉEL.

Contrairement à un fluide parfait, qui n’est qu’un modèle pour simplifier les calculs, pratiquement
inexistant dans la nature, dans un fluide réel les forces tangentielles de frottement interne qui
s’opposent au glissement relatif des couches fluides sont prises en considération. Ce phénomène de
frottement visqueux apparaît lors du mouvement du fluide.
4

C’est uniquement au repos, qu’on admettra que le fluide réel se comporte comme un fluide parfait,
et on suppose que les forces de contact sont perpendiculaires aux éléments de surface sur lesquels
elles s’exercent. La statique des fluides réels se confond avec la statique des fluides parfaits.

Le fluide est visqueux (réel) si dF a une composante tangentielle. Les forces de frottement
responsables de la viscosité sont proportionnelles à la vitesse de fluide (V).
Ainsi en hydrostatique ou V  0 cette composante tangentielle est nulle.

I.2.1 Fluide incompressible

Un fluide est dit incompressible lorsque le volume occupé par une masse donnée ne varie pas en
fonction de la pression extérieure. Les liquides peuvent être considérés comme des fluides
incompressibles (eau, huile, etc.)

I.2.2 Fluide compressible

Un fluide est dit compressible lorsque le volume occupé par une masse donnée
varie en fonction de la pression extérieure. Les gaz sont des fluides compressibles.
Par exemple, l’air, l’hydrogène, le méthane à l’état gazeux, sont considérés comme des fluides
compressibles.

I.3 PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DES FLUIDES.

Un fluide est caractérisé par des propriétés ci-après définies :


- Poids spécifique ( W ) : c’est le poids de l’unité de volume de la substance.
- WH 2O  1000kg / m wH2O = 1000 Kg/m3
3

P
- Wair 
RT
partant de l’équation d’état.
PV  RT
R : constante de gaz m / K 

P : pression de gaz Kg / m 2 
V : volume (m3)
T : température (K)

I.3.1 Masse volumique

où :
ρ : Masse volumique en (kg/m3),
m : masse en (kg),
V : volume en (m3).
5

Tableau I.1 type des fluides et exemples des masses volumiques.

I.3.2 Poids volumique

ϖ : Poids volumique en (N/m3).


m : masse en (kg),
g : accélération de la pesanteur en (m/s2),
V : volume en (m3).
I.3.3 Densité

Elle représente la masse spécifique d’une substance exprimée par rapport à celle d’une substance de
référence (L’eau) :

Dans le cas des liquides en prendra l’eau comme fluide de référence. Dans le cas des gaz on prendra
l’air comme fluide de référence.

Valeurs Particulières :

 Eau : dw = 1
 Mercure : dHg = 13,6

I.3.4 Isotropie
Un fluide est isotrope s’il possède les mêmes propriétés dans toutes les directions de
l’espace.

I.3.5. Tension superficielle

Une molécule située à l’intérieur d’un liquide est soumise à des forces d’attraction agissant dans
toutes les directions, et la somme vectorielle de celles-ci est nulle.

Une molécule située à la surface d’un liquide est soumise à une force de cohésion bien déterminée,
dirigée vers l’intérieur et perpendiculaire à la surface. Ainsi pour déplacer les molécules vers la
surface, il faut fournir un travail résistant contre cette force et ainsi les molécules de la surface ont
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plus d’énergie que les molécules internes. La tension superficielle d’un liquide est le travail
nécessaire pour amener à la surface suffisamment de molécule de l’intérieur du liquide pour former

une nouvelle unité de surface  .


mkg
 m 2 

I.3.6. Capillarité
Tube capillaire - loi de Jurin

Un tube capillaire (du latin capillus : cheveu) est un tube de petit diamètre intérieur. Dans un tube
capillaire, l’absorption ou la répulsion d’un liquide est due à la tension superficielle qui dépend des
forces de cohésion du liquide et des forces d’adhésion du liquide aux parois du récipient.

Lorsqu'on plonge un tube capillaire, ouvert aux deux extrémités, dans un liquide, celui-ci "monte" (si
 < 90 °) Lorsque l’adhésion  cohésion (il y a mouillage du tube ou "descend" (si  > 90 °) Lorsque
l’adhésion  cohésion  le liquide tombe (pas de mouillage).

I.3.7 Compressibilité
Cette seconde propriété exerce une forte influence sur le comportement dynamique des systèmes
hydrauliques.

Considérons une masse déterminée de fluide occupant un volume V0 à la pression atmosphérique et


à une certaine température. Lorsqu'on chauffe cette masse d'huile, sa température et son volume
augmentent; on caractérise cette dernière augmentation par le coefficient de dilatation volumique α
(K-1)

Reprenons cette même masse de fluide et appliquons-y une pression p, supérieure à la pression
atmosphérique, le volume occupé diminue du fait de la compressibilité du fluide. On appelle
compression, la diminution relative de volume, soit

Lorsque l'huile est comprimée, sa température augmente, provoquant une légère expansion qui
contrebalance en partie la compression due à la pression. Pour les huiles minérales, l'augmentation
adiabatique de température est d'environ 0,013 °C/bar. Par conséquent, la compression sera plus
grande si l'huile est comprimée isothermiquement plutôt que isentropiquement.

Nous reprenons ci-contre des courbes donnant la compression en fonction de la pression pour
différentes températures initiales [C.301 - p. 11]. On remarque que, pour une pression déterminée,
la compression est toujours plus grande à haute température qu'à basse température. De plus, la loi
de compression ne prend jamais l'allure d'une droite mais c'est une courbe ayant sa concavité
tournée vers l'axe des pressions); par conséquent, plus une huile est à pression élevée, plus il est
difficile d'augmenter sa compression.
7

Figure I.9 : évolution de la compression d’une huile hydraulique en fonction de la pression.

La sensibilité de la compression d'une huile à la pression est appelée compressibilité, et on utilise le


plus souvent son inverse K, appelé module d'élasticité volumique, qui a les dimensions d'une
pression. K varie évidemment avec le type de transformation, mais pour une transformation
déterminée, cette notion n'est pas dépourvue d'ambiguïté. En effet, en un point déterminé de la
courbe, K prend des valeurs différentes selon que nous nous intéressons à un incrément de pression
fini ou infinitésimal; dans le premier cas, K est lié à la pente de la corde joignant les deux points
représentatifs des états considérés, ce sera le module dit sécant, noté K, lorsqu'un des points
correspond à la pression atmosphérique, tandis que dans le second cas, K est lié à la pente de la
tangente locale à la courbe, d'où le nom de tangent.
Les définitions de K sont donc:
- module d'élasticité volumique sécant

- module d'élasticité volumique tangent

la masse de fluide restant constante dans les deux cas, ce qui s'exprime par ρV = constante. Prenons
la différentielle logarithmique (prendre le logarithme népérien de l'expression, puis différentier) de
cette dernière expression, il vient

Cela conduit à
8

I.3.8. Conductivité thermique


La conductivité thermique traduit la capacité d’un fluide à transmettre de l’énergie sous forme de
chaleur.

I.3.9 : La viscosité

I.3.9.1 Généralités
Un fluide naturel est constitué par des molécules adhérant entre elles, ce qui gêne leurs
mouvements relatifs. C’est ceci qui constitue la viscosité.

Ainsi la viscosité μ est une propriété d’un fluide due à la cohésion et à l’interaction entre les
molécules qui présentent une résistance aux déformations.

Définition, caractéristiques de la viscosité dynamique – Loi de Newton :


La viscosité caractérise l’aptitude d’un fluide à s’écouler. La connaissance de la viscosité est
fondamentale dans de nombreux domaines : en métrologie des fluides (gaz, liquides ou pâtes), dans
l’emploi des peintures, dans celui des fluides vecteurs en thermique, dans la compréhension des
phénomènes de lubrification, dans l’agro-alimentaire, dans le transport des fluides, etc. Si la mesure
de la viscosité sur échantillons peut servir au contrôle de fabrication, la mesure continue permet d’en
surveiller et réguler le processus. A elle seule, la viscosité est insuffisante pour décrire les propriétés
d’un fluide en écoulement. La Définition newtonienne de la viscosité de cisaillement se conçoit
comme suit : soit L’écoulement de cisaillement simple type, où le fluide est enfermé entre deux
plans parallèles infinis (figure 1) ;

Figure I.2 – Écoulement plan sur plan

l’un des plans , (par exemple le plan inférieur) est immobile, l’autre se déplace à vitesse uniforme vy
sous l’action d’une force tangentielle Fy . Ce déplacement se communique aux couches de fluide
inférieures qui peuvent glisser les unes sur les autres, à l’image d’un jeu de cartes.

Seules les couches fluides directement en contact avec les surfaces solides ne glissent pas, leur
vitesse par rapport aux parois est toujours nulle.

. Ce qui implique un profil de vitesse ci-après


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v max

z+dz
v+dv
z
v

v=0

FigureI.3 : profil de vitesse

Si on représente par un vecteur, la vitesse de chaque particule située dans une section droite
perpendiculaire à l'écoulement d'ensemble, la courbe lieu des extrémités de ces vecteurs
représente le profil de vitesse Figure I.3.
Le mouvement du fluide peut être considéré comme résultant du glissement des couches de fluide
les unes sur les autres.
La vitesse de chaque couche est une fonction de la distance z de cette courbe au plan fixe :
v  vz  .
c’est une hypothèse fondamentale, bien vérifiée
expérimentalement dans la grande majorité des cas .
Tous les fluides sont visqueux et obéissent à la loi de viscosité établie par Newton :

τ = dFy /dA : la contrainte de cisaillement ou : Contrainte de déformation tangentielle


dvy /dz : gradient de vitesse de cisaillement ou

µ=ɳ

ainsi

µ : Viscosité dynamique

La relation obtenue n’est valable que si l’écoulement est laminaire,


La force de frottement F qui s'exerce à la surface de séparation de ces deux couches s'oppose au
glissement d'une couche sur l'autre. Elle est proportionnelle à la différence de vitesse des couches
soit dv , à leur surface S et inversement proportionnelle à dz :
Le facteur de proportionnalité  est le coefficient de viscosité dynamique du fluide.
On voit que la viscosité est une manifestation macroscopique d’un phénomène de transport de
quantité de mouvement. Il est également un phénomène dissipatif, en effet, le maintien d’un
écoulement visqueux nécessite de l’énergie ; il en est de même pour le déplacement d’un mobile au
sein d’un fluide visqueux. Cette énergie se calcule facilement. En se plaçant dans le cas de la figure 1,
la puissance dP dissipée par la force dFy est : dP = dFyvy.
soit, en utilisant la relation définitionnelle de la viscosité et la définition du gradient de vitesse :
10

dP = (dx dy)˙ dz = ˙ dx dy dz, on tire

Où : W représente l’énergie dissipée par unité de temps et par unité de volume. Sa croissance rapide
avec  peut entraîner une forte élévation de température au sein du fluide et être à l’origine
d’erreurs importantes dans la mesure de la viscosité

Dimension : [] = M·L-1·T-1.

Par rapport aux faits expérimentaux, on est conduit à considérer deux types de fluides :

 D’une part les fluides newtoniens qui satisfont à la loi de Newton. Ces fluides ont un coefficient
de viscosité indépendant du gradient de vitesse. C’est le cas des gaz, des vapeurs, des liquides
purs de faible masse molaire.
 D’autre part les fluides non-newtoniens. Ce sont les solutions de polymères, les purées, les gels,
les boues, le sang, la plupart des peintures, etc … L’étude de ces fluides relève de la rhéologie :
fluides pseudo plastiques, rhéoplastiques, thixotropiques, rhéopectiques.

Ils sont donc appelés ‘’ Fluides Newtoniens ‘’


C’est une grandeur qui caractérise les frottements internes du fluide, autrement dit sa capacité à
s’écouler. Elle caractérise la résistance d'un fluide à son écoulement lorsqu'il est soumis à
l'application d'une force. C’est à dire, les fluides de grande viscosité résistent à l'écoulement et les
fluides de faible viscosité s'écoulent facilement.
Cette dernière engendre une dissipation de l’énergie cinétique de la masse en mouvement et
Influence le profil des vitesses à l’écoulement.

L’effort de la viscosité trouve son application que dans un fluide en mouvement et dans un
liquide au repos la viscosité n’intervient pas.
Sous l'effet des forces d'interaction entre les molécules de fluide et des forces d'interaction entre les
molécules de fluide et celles de la paroi, chaque molécule de fluide ne s'écoule pas à la même vitesse

I.3.9.2 Viscosité dynamique


La viscosité dynamique exprime la proportionnalité entre la force qu'il faut exercer sur une plaque
lorsqu'elle est plongée dans un courant et la variation de vitesse des veines de fluide entre les 2 faces
de la plaque. ...Elle est exprimée par un coefficient représentant la contrainte de cisaillement
nécessaire pour produire un gradient de vitesse d'écoulement d'une unité dans la matière.

Considérons deux couches de fluide adjacentes distantes de Δz. La force de


frottement F qui s'exerce à la surface de séparation de ces deux couches s'oppose au glissement
d'une couche sur l'autre. Elle est proportionnelle à la différence de vitesse des couches soit Δv, à leur
surface S et inversement proportionnelle à Δz :
Le facteur de proportionnalité μ est le coefficient de viscosité dynamique du fluide.

où :
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F : force de glissement entre les couches en (N),


μ : Viscosité dynamique en (kg/m.s),
S : surface de contact entre deux couches en (m2),
ΔV : Écart de vitesse entre deux couches en (m/s),
ΔZ : Distance entre deux couches en (m).
Remarque : Dans le système international (SI), l'unité de la viscosité dynamique
est le Pascal seconde (Pa⋅s) ou Poiseuille (Pl) : 1 Pa⋅s = 1 Pl = 1 kg/m⋅s
Tableau I.2 : Viscosité dynamique des quelques fluides.

I.3.9.3 : Viscosité cinématique


Elle représente le rapport entre la viscosité dynamique et la masse spécifique d’un fluide

L'unité de la viscosité cinématique est le (m2/s).


Remarque 1 (unité):
On utilise souvent le Stokes (St) comme unité de mesure de la viscosité cinématique.
1 St= 10-4 m2/s
Remarque 3 (différence entre viscosité dynamique et viscosité cinématique)
La viscosité cinématique caractérise le temps d'écoulement d’un liquide. Par contre, la viscosité
dynamique correspond à la réalité physique du comportement d’un fluide soumis à une sollicitation
(effort). En d’autre terme, cette dernière exprime la « rigidité » d’un fluide à une vitesse de
déformation en cisaillement
Tableau I.3 : Cas de l’évolution de la viscosité cinématique en fonction de la température.

Température °C Viscosité cinématique ν, m2/s (10-6)

0 1 ,790

5 1 ,520

10 1,310

15 1,140

20 1,010
12

25 0,897

30 0,804

35 0,724

40 0,661

50 0,556

60 0,477

100 0,296

I.3.9.4 Principaux paramètres dont dépend la viscosité des liquides et des pâtes
Les paramètres dont dépend la viscosité des liquides et des pâtes sont les suivants.

a) La température :
La viscosité de tous les liquides varie avec la température; pour chaque liquide, on peut donc tracer
une courbe de viscosité en fonction de la température. On obtient une représentation commode de
cette courbe en utilisant en ordonnées (loglogμ) et en abscisses (logT), T étant la température
absolue. La masse volumique d'un liquide variant relativement peu en fonction de la température, on
obtient des courbes analogues pour v.

Figure I.4 Viscosité de quelques fluides hydrauliques, en centistokes (mm2/s).en fonction


de la température en degrés centigrades

pour les liquides et les pâtes, la variation de la viscosité avec la température est opposée à celle
observée pour les gaz: η décroît lorsque T augmente, l’agitation thermique détruisant l’ordre à
courte distance. La variation de la viscosité des liquides avec la température T peut être décrite
approximativement par une loi d’Arrhenius :
13

ou par des formules empiriques, comme :

avec A, B, k, n, Ep , Θ constantes, T température thermodynamique (exprimée en kelvins).


Un caractère général de la viscosité des liquides est que la variation thermique est très importante .
Contrairement à celle des liquides, la viscosité des gaz augmente légèrement avec la
3
C1T 2
température et la pression Pour les gaz la relation ARNOLD :  
T  1,47Téb.
c : constante caractéristique d’un gaz donné.
Ainsi un liquide est dit parfait lorsque, il est en mouvement la dissipation de l’énergie cinétique est
négligeable, c’est à dire, il manifeste une faible viscosité.
b) La nature chimique du liquide ou de la pâte.

c) La concentration en soluté dans le cas de solutions, ou la concentration de l’une des phases dans
le cas de fluides diphasiques vrais (suspensions, émulsions). Notons que, pour les solutions très
diluées, le produit ηλ (où λ est la conductivité électrique) est en général constant.
Le cas le plus courant c’est un mélange binaire des liquides.
 2  1  0,015 Pa.s

KENDALL-MONROE

1 1 1
 m3  x1 1 3  x2  2 3 avec x i : le titre molaire de l’espèce de viscosité  i

d) La pression : la viscosité des liquides croît faiblement avec la pression. Cette variation est souvent
négligeable.
Nous reprenons dans le tableau ci-dessous les unités de ces viscosités
Unités
L’équation aux dimensions de η est : masse/(longueur × temps)
L’unité légale est le pascal-seconde (Pa · s).
L’unité CGS est le poise (symbole P : 1 P = 10–1 Pa · s).
Les sous-multiples sont largement utilisés puisque la viscosité de l’eau est environ :
1 mPa · s = 10–3 Pa · s = 1 cP
Il est assez courant d’employer également la viscosité de cisaillement cinématique, définie par : ν =
η/ρ avec ρ masse volumique du fluide. Dimension : [] = L2·T-1.
L’unité légale pour ν est le m2/s et l’unité CGS le stokes (symbole St) : 1 St = 1 cm2/s = 10–4 m2/s
Le tableau ci-dessous donne les équivalences entre ces unités.
14

Tableau I.4 : Equivalences entre unités.

Viscosité Dimensions Système d’unité Dénomination Abréviation Facteur multiplicatif


pour convertir en SI

Dynamique ML1T 1 CGS 


Poise gcm 1 s 1  P0 0,1

MKpS Kgfm 2 .s 9,81

SI Pascal seconde Pa.s


Nm s 2

Anglo-Saxon

lb force  f s f t 2 47,881

lb masse  f t 1 s 1,4882

Cinématique L2T 1 CGS Stokes cm 2 s 1  St 10 4


 MKpS Myriastokes 1
ma S t
10 S 
4 t

SI m 2 s 1

Anglo-Saxon f t 2 s 1 0,09290

Autres unités : La viscosité de produits industriels (huiles en particulier) est exprimée au moyen
d'unités empiriques : degré ENGLER en Europe, degré Redwood en Angleterre, degré Saybolt aux
USA.

I.3.9.5 Mesure de la viscosité des liquides – Viscosimètres.


On utilise des viscosimètres pour ce faire.

Viscosimètre à coupe : Ce sont des récipients pourvus à leurs parties inférieures d’un orifice calibré.
Le liquide à étudier est placé dans un récipient et on mesure le temps nécessaire à l’écoulement d’un
volume déterminé du liquide. Le coefficient de viscosité étant très sensible à la température, le
récipient est généralement placé à l’intérieur d’un bain maintenu à température constante.
Tous les modèles de viscosimètres correspondent à ce schéma de principe et ne diffèrent
que par des détails constructifs.
VISCOSIMÈTRE (Type ENGLER)

Le viscosimètre ENGLER, au moyen duquel on définit le degré ENGLER qui est le rapport du temps
nécessaire à l’écoulement de 200 cm3 du liquide à étudier à travers un orifice calibré, au temps
nécessaire à l’écoulement de 200 cm3 d’eau à 20°C à travers le même orifice. (Le temps est de 51
secondes pour l’appareil ENGLER).
15

Le résultat par cette méthode est plus précis et normalisé. Les coupes peuvent être
chauffées pour des mesures de viscosité à différentes températures

Figure I.5 : viscosimètre ENGLER


Viscosimètre à billes: on compare la vitesse de descente de deux billes dans deux tubes
contenant respectivement, l’un l’huile à contrôler et l’autre une huile de référence. On lit
directement la viscosité cinématique en face de la bille restée en retard. Il faut faire très
attention à ce que les températures des deux tubes soient identiques. Ce type de
viscosimètre est bon marché et pratique d’emploi sur le terrain, cependant les résultats lus
sont peu précis et non normalisés.

Figure I.6 :Viscosimètre a bille


Rhéomètre : Cet appareil mesure la viscosité dynamique de tous les fluides (newtoniens ou
non). Cet appareil de grande précision est peu employé pour les huiles dans l’industrie, car
son utilisation est plus délicate et son prix important. De la valeur du couple mesuré on
déduit la viscosité dynamique η. Le bol peut également être chauffé pour des essais à
température.

Viscosimètre capillaire

Un tube capillaire (de 1/10 mm à quelques millimètres de diamètre) est placé à la sortie d’un
réservoir amont contenant le fluide à mesurer (figure I.7a). Ce fluide s’écoule à travers le capillaire
sous l’action d’une différence de pression P qui peut être due à la seule hauteur hydrostatique du
16

fluide, ou à une source de pression auxiliaire (piston, gaz comprimé), ou encore aux deux. On mesure
le débit-volume Q du fluide et la différence de pression P.

Une caractéristique essentielle de l’écoulement dans un capillaire est que, dans une section droite, la
vitesse et le gradient de vitesse dépendent de la distance à l’axe (figure I.7b). Il s’ensuit que, pour un
fluide non newtonien, la viscosité apparente ηa est différente d’un point à l’autre de l’écoulement.
Aussi convient-on de calculer cette viscosité dans les conditions d’écoulement à la paroi du capillaire

Avec respectivement, contrainte de cisaillement et gradient de vitesse à la paroi.


Quel que soit le fluide, on a :

Dans le cas d’un fluide newtonien, le profil de vitesse est paraboloïdique

:
avec v0 vitesse sur l’axe du capillaire.

Figure I.7 : Viscosimètre capillaire


Alors, en intégrant la relation (30), on obtient :

l’indice N caractérisant l’état newtonien ; d’où, en reportant la valeur de dans la relation

(29) :
C’est la formule de Poiseuille , valable uniquement pour un fluide newtonien.
_ Pour un fluide non newtonien , le profil de vitesse dépend du caractère non newtonien ; la
procédure de calcul, plus compliquée, est due à Rabinowitch et n’est valable que pour les fluides sans
mémoire.
L’intégration par partie de l’équation (30) donne :
17

soit, après le changement de variable

En dérivant la relation (34) par rapport à et en prenant la valeur pour , il vient : soit

ou encore, en posant :

Et

On voit que le terme (3m+ 1)/4m apparaît dans la relation (35) comme un facteur correctif par
rapport à un fluide newtonien s’écoulant avec le même débit Q et sous la même perte de charge  P
[relation (33)]. En appliquant, par exemple, ces résultats à un fluide obéissant à la loi de puissance
[équation (4)] :

on trouve et

En portant lgQ en fonction de lg R (ou de lg P), on obtient aisément les coefficients K et n.

Viscosimètre à cylindres coaxiaux

Figure I.8 : Viscosimètre à cylindres coaxiaux : principe

L’intervalle (entrefer) e entre deux cylindres coaxiaux est rempli du fluide à mesurer (figure I.8). On a
alors deux modes de fonctionnement : l’un des cylindres est mis en mouvement à vitesse constante
18

et le couple visqueux est mesuré sur l’autre cylindre (il peut également l’être sur le cylindre mobile) ;
inversement, un des cylindres peut être mis en mouvement sous l’action d’un couple constant et l’on
mesure sa vitesse de rotation. La dénomination de viscosimètre de Couette, réservée à l’origine aux
appareils à cylindre extérieur mobile, est souvent utilisée pour tous les viscosimètres à cylindres
coaxiaux.

Soit r le rayon d’une couche cylindrique de fluide et M le couple appliqué, par exemple au cylindre
intérieur, le cylindre extérieur restant fixe. Le couple est transmis intégralement au fluide et, compte
tenu de la définition même de la contrainte de cisaillement,

ou
D’où
Avec contrainte de cisaillement sur la couche de fluide située au rayon r, et en particulier :

Si  est la vitesse angulaire constante du cylindre intérieur, il vient :

Pour un fluide newtonien et pour on a :


Comme M est constant, on voit que r et, par conséquent, varient peu le long de l’entrefer si R1
= R2 = R Moyennant le changement de variable . l’équation (39)

donne :

Cette équation ne peut être résolue explicitement qu’en connaissant


la forme de la fonction f , donc en utilisant une équation viscosimétrique du fluide.
_ Pour un fluide newtonien
:

et par conséquent :

Pour un fluide obéissant à la loi d’Ostwald

d’où, en reportant dans l’équation (40) :

ou encore, compte tenu de la relation (38) :

La pente du graphe de
19

fournit directement n; à partir d’un point quelconque, on peut alors calculer k

I.3.9.6. Avantages et inconvénients


Avantages :

— le viscosimètre de Couette opère à gradient pratiquement constant, rendant donc faibles les
corrections pour les liquides non newtoniens ;
— il permet d’atteindre facilement de faibles contraintes de cisaillement ;
— de faibles quantités de fluide (inférieures ou égales à 1 mL) peuvent être mesurées.
Inconvénients :
— il est, en général, moins précis que le viscomètre capillaire ;
— il ne peut être utilisé aux gradients élevés, donc à des vitesses de rotation élevées ; en effet, outre
des effets thermiques rapidement importants, il y a apparition d’un régime d’instabilités, les
tourbillons de Taylor, au nombre de Reynolds critique Re* :

pour un viscosimètre à cylindre mobile intérieur et pour un fluide newtonien ; l’utilisation, plus
délicate, d’un cylindre extérieur tournant permet de rester plus longtemps en régime laminaire, mais
rend la thermostatation difficile et augmente par conséquent les incertitudes dues à la température ;
— le viscosimètre à cylindres coaxiaux est moins facile à utiliser sous atmosphère contrôlée, et des
phénomènes superficiels (oxydation, formation de membranes, etc.) peuvent affecter la surface libre
relativement importante offerte par le fluide ;
— enfin un tel viscosimètre, comme tous les viscosimètres rotatifs, est assez délicat à mettre en
œuvre.
Il existe d’autres types des viscosimètres tout aussi performants qu’opérationnels, à savoir :
- Le viscosimètre cône-plan
- Le viscosimètre REDWOOD STANDARD
- Le viscosimètre SAYBOLT UNIVERSEL.
Relations entre les différentes viscosités

Si E est le degré de viscosité ENGLER


R est la second de viscosité REDWOOD STANDARD
S est la seconde de viscosité SAYBOLT UNIVERSEL
 est le coefficient cinématique en stokes.
On propose des relations approximations suivantes résultant des mesures expérimentales.
0,0631
  0,0731E 
E
1,50
  0,00239R 
R
1,80
  0,00225 
S

Remarque : Un graphique donne l’équivalence entre les degrés ENGLER , REDWOOD STANDARD ,
SAYBOLT UNIVERSEL et la viscosité cinématique.
20

Tableau I.5 : Equivalence des principales viscosités cinématiques.

I.4. FLUIDES HYDRAULIQUES

I.4.1 Introduction
Les systèmes hydrauliques et pneumatiques utilisent des fluides qui ont une influence notable sur
leur conception, leurs conditions de fonctionnement, leur durée de vie, ... etc. Il est donc utile d'en
rappeler les caractéristiques essentielles.

Le fluide hydraulique a pour rôle de transmettre l'énergie de la pompe hydraulique aux organes de
travail tels que les vérins et moteurs. Il doit également lubrifier et protéger les différents organes du
circuit. Pour assurer ces deux fonctions correctement, il doit posséder un certain nombre de qualités
fondamentales:

- viscosité appropriée;
21

- variation de viscosité avec la température aussi faible que possible;


- pompabilité à la température minimale d'utilisation;
- faible compressibilité, en particulier absence de compressibilité due à l'entraînement d'air, donc
absence de moussage et désaération rapide;
- propriétés lubrifiantes;
- propriétés antirouille et anticorrosives;
- stabilité des propriétés, d'où en particulier, résistance à l'oxydation et à la dégradation chimique et
résistance au cisaillement.
La majorité des fluides hydrauliques classiques est constituée de 98 à 99% d'huile lubrifiante
ordinaire et de 1 à 2% d'additifs chimiques spéciaux.
La transmission de l'énergie et de la force d'une unité à l'autre est d'une importance maximale dans
l'univers industriel moderne. Dans les secteurs techniques, les tâches les plus diverses sont donc
résolues à l'aide d'installations hydrauliques.
Le fluide hydraulique est un élément d'importance vitale de ces installations. Leurs propriétés et leur
état avant et pendant leur utilisation jouent également un rôle déterminant pour la durée de vie
allongée et le rendement optimum du fluide hydraulique.
L'hydraulique joue un rôle essentiel dans la construction mécanique actuelle. La raison de cette
importance réside dans ses grands avantages tels qu'une manipulation simple, une bonne facilité de
réglage, une conversion simple d'un mouvement droit en un mouvement rotatif et une transmission
de force sans à-coups.
Maintien de la propreté et des performances du circuit hydraulique, même aux températures
extrêmes, stabilité à l’oxydation et à l’hydrolyse, protection contre l’usure et bonne filtrabilité…
Telles sont quelques-unes des caractéristiques de la nouvelle génération d’huiles hydrauliques
De fait, les risques auxquels sont soumises les installations hydrauliques au cours de leur existence
sont nombreux. Développement de la corrosion, contamination de l’ensemble du circuit, formation
de boues, augmentation de l’usure, colmatage rapide des filtres ou encore gommage des tiroirs de
distributeurs figurent parmi les conséquences possibles, sinon probables, de l’utilisation d’une huile
hydraulique peu performante.
En découle inéluctablement des dégâts importants sur les composants hydrauliques, qu’il s’agisse
des pompes, des filtres ou des joints et flexibles et, la plupart du temps, leur renouvellement
prématuré.
Quand ce n’est pas l’ensemble de la machine qu’il faut réparer ou remplacer ! D’où des arrêts de
production très coûteux ou, dans les meilleurs des cas, un accroissement exagéré des opérations de
maintenance.
Et cela alors que le coût des fluides constituent « Selon nos estimations, jusqu’à 70% des problèmes
opératoires dans les circuits hydrauliques sont dus à la mauvaise condition d’utilisation ou à la
contamination du lubrifiant»,

DE NOUVEAUX DÉFIS POUR LES HUILES HYDRAULIQUES


« Les circuits hydrauliques sont désormais plus petits, plus compacts et capables de fonctionner à
une vitesse très élevée… Toutefois, ces améliorations imposent des contraintes supplémentaires sur
les fluides hydrauliques.
« A l’opposé des grands circuits industriels, plus anciens, les nouvelles machines disposent d’un
réservoir d’huile de plus petite capacité et, par conséquent, une quantité plus faible d’huile est
disponible lors des cycles d’utilisation. Par ailleurs, avec les machines actuelles, plus compactes et
22

fonctionnant à des cadences plus élevées, il faut davantage d’huile pour chaque pompe afin de
satisfaire la hausse de productivité. Puisqu’une plus grande puissance est absorbée par une plus
petite quantité d’huile, l’huile hydraulique fonctionne à une température plus élevée, ce qui peut
entraîner son oxydation.
La température de fonctionnement a une incidence considérable sur les performances et la durée de
vie des circuits hydrauliques. Les études montrent que pour chaque hausse de 10°C de la
température de l’huile au-delà de 70°C, la durée de service de l’huile diminue de 50%. Pour cette
raison, le choix des additifs de l’huile joue un rôle essentiel dans la qualité et les performances du
fluide. Par exemple, lorsque l’huile s’oxyde, des boues se forment qui colmatent les filtres et
encrassent les tiroirs de distributeurs. Cela peut provoquer une panne du système hydraulique. De
plus, l’huile s’épaissit, ce qui rend les pompes plus bruyantes et favorise l’usure des organes tout en
augmentant considérablement les coûts d’entretien.
Si l’huile n’est pas d’une qualité suffisante, l’eau, l’air et d’autres contaminants peuvent s’introduire
dans le système, avec des conséquences sérieuses sur le fonctionnement du système hydraulique et
sur la qualité des pièces fabriquées. Par exemple, de l’eau pénétrant dans le circuit en quantité
excessive peut provoquer de graves problèmes. Lors des périodes d’arrêt des machines, l’eau peut
décanter au fond du réservoir d’huile, provoquant la création de rouille à l’intérieur de celui-ci. Lors
du redémarrage, la première circulation d’huile véhiculera une forte teneur en eau.
L’eau étant un mauvais lubrifiant, une teneur excessive en eau dans les fluides hydrauliques peut
endommager les pompes, entraîner la défaillance des roulements et éventuellement bloquer les
filtres en raison d’une forte prolifération bactérienne.
L’air présent dans les fluides hydrauliques peut aussi poser de graves problèmes. Si les bulles d’air
générées lors du cycle n’ont pas le temps de monter vers la surface et de se dissiper, alors la pompe
les entraîne dans tout le circuit, tout comme avec l’eau. L’air dans les fluides hydrauliques peut
provoquer des problèmes tels que la cavitation et les bulles d’air sont responsables d’une hausse
rapide de la température jusqu’à ce qu’elles éclatent. Cette hausse provoque la carbonatation de
l’huile, avec pour résultats son noircissement et la génération de dépôts de carbone qui
endommagent les pompes.
La cavitation peut nécessiter le remplacement des pompes, ce qui exige aussi le nettoyage du circuit
pour enlever toutes les particules, et la vidange d’huile. Nos études montrent que la durée de vie
d’une pompe continue de baisser si seules la pompe et l’huile sont changées suite à une défaillance.
Les autres problèmes causés par l’air dans les fluides hydrauliques sont le déréglage des commandes,
une perte de puissance, le moussage, un mauvais contrôle de la température, le bruit, une mauvaise
lubrification et l’oxydation.
Avec toutes ces contraintes sur les performances des huiles hydrauliques, une huile efficace doit être
excellente dans plusieurs domaines : anti-usure, désaération, désémulsion, filtrabilité, stabilité au
stockage, stabilité thermique, anti-mousse, stabilité hydraulique et anti-mousse. La norme DIN
(Deutsches Institut für Normung, agence allemande de normalisation) pour les huiles hydrauliques
définit les spécifications auxquelles ces huiles doivent répondre. Les entreprises doivent considérer
cette norme comme une exigence minimale et consulter les directives et/ou spécifications de
lubrification du fabricant du circuit hydraulique afin de connaître les exigences spécifiques liées au
matériel et à ses conditions de production.
L’huile hydraulique est l’élément vital de tout circuit et elle doit, en toutes circonstances, être en
mesure de faire face à toutes les exigences y compris les plus contraignantes pour les satisfaire dans
de bonnes conditions de longévité. »
23

I.4.2 Fonctions
Comme liquides de service pour la transmission de force hydrostatique et hydrodynamique,
on utilise aujourd'hui encore principalement des huiles minérales. On utilise d'autres liquides
uniquement dans des cas spéciaux en cas d'exigences particulières, par exemple en cas de
recouvrement d'une large plage de températures pour des raisons de protection de l'environnement
ou dans le cas d'une exigence d'une ininflammabilité.

De manière générale, le fluide utilisé dans les systèmes hydrauliques (eau ou huile) est
incompressible. Une pression est appliquée au fluide par l'intermédiaire d'un piston dans un cylindre,
provoquant une pression équivalente sur un autre piston qui délivre l'énergie. Si la surface du second
piston est supérieure à celle du premier, alors la force exercée par le second piston est supérieure à
celle appliquée au premier piston. C'est le principe de la presse hydraulique, qui a été découvert en
1650 par Blaise Pascal
Pour l'adaptation aux états et conditions de service respectifs, on utilise, comme on l'a déjà
mentionné, des huiles minérales de structure et de viscosité différentes avec des additifs qui doivent
répondre aux fonctions et exigences suivantes :
- Transmission de pression et de mouvement avec de très faibles pertes et sans modifier leur
volume sous pression
- Obtention d'une bonne capacité de charge entre les éléments de glissement déplacés et
donc réduction du frottement et de l'usure
- Protection de surfaces métalliques lubrifiées, même pendant de longues durées
d'immobilisation de l'installation, vis-à-vis d'une agression corrosive et d'une destruction.
- Evacuation de la chaleur occasionnée lors de la conversion de l'énergie
- Etanchéité entre les éléments de machines

I.4.3 Exigences du graissage


Pour que les fluides hydrauliques puissent répondre aux multiples fonctions dans la pratique,
ils doivent présenter les propriétés suivantes :
- Possibilité d'utilisation sur une large plage de températures (bonne tenue au froid, indice de
viscosité suffisant)
- Insensibilité vis-à-vis de l'oxydation (vieillissement), de sorte que le pouvoir lubrifiant est
conservé pendant une durée d'utilisation prolongée.
- Bonne stabilité du volume, c'est-à-dire suppression de la formation de mousse sans porter
préjudice à l'aptitude au dégagement d'air.
- Comportement neutre vis-à-vis de tous les matériaux – aucune agressivité vis-à-vis des
métaux et des élastomères.
- Séparation rapide de l'humidité ou de l'eau pénétrée du fluide hydraulique, de sorte qu'il
n'apparaît pas de formation d'émulsion inopportune.
- Bon pouvoir nettoyant pour que les impuretés contenues dans les fluides hydrauliques
usagés ne se déposent pas sur les organes de commande et de réglage, etc.

I.4.4 Structure des fluides hydrauliques


Les fluides hydrauliques sont conçus à partir de liquides de base et d'additifs.
Le choix du liquide de base (type) et celui des additifs (type et quantité) dépendent directement des
exigences différentes imposées aux liquides de service qui doivent être adaptés à l'ensemble
hydraulique à lubrifier.
Les types suivants de liquides de base sont disponibles pour la fabrication de fluides
hydrauliques :
• Huiles minérales à base de paraffine avec un indice de viscosité d'environ 100.
• Huiles minérales à base de naphtène avec une excellente tenue aux basses
24

températures
• Huiles hydrocraquées avec un indice de viscosité jusqu'à 145
• Esters naturels (huiles végétales – triglycérides)
• Polyalphaoléfines (hydrocarbures synthétiques)
• Esters synthétiques
• Polyglycols
Dans les additifs, le choix est encore plus grand. L'effet des additifs est fonction d'une part de la
concentration et d'autre part également de la combinaison des additifs entre eux (effet
synergétique). Cependant, il existe également le risque que certains types d'additifs ne soient pas
compatibles entre eux (effet antagoniste), ce qui doit être pris en considération lors du
développement. Le tableau I.6 donne des informations sur les principaux additifs et leur fonction, qui
sont utilisés pour la fabrication de fluides hydrauliques.
Tableau I.6 : principaux additifs et leur fonction dans les huiles hydrauliques.

I.4.5 Subdivision des fluides hydrauliques


La subdivision des fluides hydrauliques peut se faire selon différents points de vue, par exemple des
groupes de produits, des domaines d'application, selon des aspects d'ininflammabilité ou selon des
concepts écologiques tels que la biodégradabilité ou la classe de risque pour l'eau. La subdivision la
plus courante actuellement se fait selon le schéma suivant :

• Fluides hydrauliques à base d'huile minérale


• Fluides hydrauliques ininflammables (sans importance en Suisse, donc non traités)
• Fluides hydrauliques biodégradables

I.4.5.1 Fluides hydrauliques à base d'huile minérale


Les fluides hydrauliques à base d'huile minérale, appelés généralement huiles hydrauliques,
sont le groupe le plus répandu en raison de leur possibilité d'utilisation universelle et du prix
comparativement avantageux. Afin de faciliter le choix des huiles hydrauliques sur un plan qualitatif,
on a regroupé différents groupes de qualité dans les normes DIN 51502 et ISO 6743 partie 4 selon la
classification du tableau I.7.
25

Tableau I.7: Classification des huiles hydrauliques à base d'huile minérale

I.4.5.2 Fluides hydrauliques biodégradables


La mobilité en constante progression et l'utilisation croissante de machines aboutissent à une charge
de plus en plus grande pour l'environnement. Cette information s'est imposée entretemps auprès de
tous les intéressés, des constructeurs ainsi que des consommateurs de produits lubrifiants.
Le développement des lubrifiants, qui chargent moins l'environnement, dont en particulier les fluides
hydrauliques, a fortement progressé depuis quelques années. Des réglements nationaux, comme par
exemple en Autriche où l'on prescrit impérativement des huiles biodégradables pour des scies à
chaîne, peuvent être d'une grande aide dans ce secteur. On devrait conseiller par principe de
remplacer dans les secteurs d'utilisation critiques (zones de protection des eaux entre autres) des
lubrifiants classiques par des produits biodégradables.
La figure 20 présente la classification la plus courante actuellement de fluides hydrauliques
biodégradables.
Cependant, on doit dire clairement que même des liquides biodégradables ne sont pas écologiques ;
ils ne chargent l'environnement que dans une proportion plus faible que par exemple les huiles
minérales. Ils doivent être évacués de façon réglementaire de la même façon que tous les autres
lubrifiants. Même dans le cas d'un accident de pétrolier, on doit procéder comme pour une huile
minérale : le liquide écoulé doit être recueilli et l'autorité compétente doit être informée.
Figure I.10 : Classification de fluides hydrauliques biodégradables
26

CHAPITRE II. HYDROSTATIQUE OU STATIQUE DES LIQUIDES

L’Hydrostatique est la science de l'équilibre des liquides au repos, et les phénomènes


hydrostatiques peuvent être compris à partir de deux lois :
La pression hydrostatique P, qui, en un point d'un liquide de masse volumique M v est égale à
P = ρgh
avec, P, pression en Pascal (Pa)
ρ, masse volumique en kg.m-3,
h , profondeur du point (distance qui le sépare de la surface du liquide), en m,
g , le champ de gravitation (accélération de la pesanteur en m-1.s-2).

La pression effective en un point du liquide est la pression due au liquide seulement, en ne tenant
pas compte de la pression atmosphérique P0, sinon P = PO + ρgh.

II.1 NOTION DE PRESSION EN UN POINT D’UN FLUIDE

En tout point d'un fluide existe une certaine pression. La pression est une grandeur scalaire. C’est
l’intensité de la composante normale de la force qu’exerce le fluide sur l’unité de surface. Ainsi la
pression est définie comme la force exercée par un fluide par unité de surface :

Différentiellement Elle est définie en un point A d’un fluide par l’expression suivante :

df

df
N
df
T
2
dS
1

où :

dS : Surface élémentaire de la facette de centre A (en mètre carré),


n : Vecteur unitaire en A de la normale extérieure à la surface,
dF N : Composante normale de la force élémentaire de pression qui s’exerce sur
la surface (en Newton),
PA : pression en A (en Pascal),
27

Sur la surface de centre A, d’aire dS, orientée par sa normale extérieure n , la force de pression
élémentaire dF s’exprime par :

Plus concrètement, pour illustrer l’existence de la pression, sachons que chaque cm2 de surface de
notre peau supporte environ 1 kg (force) représentant le poids de l'atmosphère. C'est la pression
atmosphérique au niveau de la mer. Nous ne la ressentons pas car notre corps est incompressible et
ses cavités (estomac, poumons, etc. ) contiennent de l'air à la même pression.

Remarque 1 : En statique des fluides, seules interviennent les forces de pression df N , normales à
l'élément dS.

Les forces tangentielles df T n'apparaissent qu'en dynamique des fluides : elles


correspondent aux frottements visqueux des couches fluides en mouvement les unes par rapport aux
autres et par rapport à la paroi de la conduite.

Ainsi la pression est la force appliquée à une surface ou répartie sur celle-ci.
Elle se définit aussi comme étant : P = F/S
La pression hydrostatique (comme la pression atmosphérique) s’exerce dans toutes les directions (et
pas simplement de haut en bas).
Remarque2 : Unités de pression
Dans le système international, l'unité légale est le pascal (Pa). Mais dans la pratique on utilise
des unités dérivées du pascal, ou des unités liées à la méthode de mesure des pressions.
1 bar = 105 Pa

1 mbar = 10-3 bar = 100 Pa = 1 hPa

Le Pascal (Pa) [p] = M L-1 T-2 .


Remarque : on rencontre encore certaines unités ne faisant partie d'aucun système :
L'atmosphère (atm) correspond à la pression d’une colonne de 760 mm de mercure (Hg).
Le Torr correspond à la pression d’une colonne de 1 mm Hg (soit 133,3 Pa).
Le Psi (pound square inch) correspond à 6,895 x 103 Pa.
Applications : Mesures des pressions, calcul des forces pressantes s'exerçant sur une surface plane
ou gauche.

La pression est souvent exprimée en bar ( 1 bar = 105 Pa).Certains constructeurs utilisent des
unités anglo-saxonnes p.s.i ( 1 p.s.i = 0,07 bar)

II.2 RELATION FONDAMENTALE DE L’HYDROSTATIQUE


Considérons un élément de volume d’un fluide incompressible (liquide homogène de poids
volumique ϖ ). Cet élément de volume a la forme d’un cylindre d’axe (G,u ) qui fait un angle α avec
l’axe vertical (O, Z ) d’un repère R(O, X,Y, Z). Soit l la longueur du cylindre et soit dS sa section droite.
Soit G1 d’altitude Z1 et G2 d’altitude Z2, les centres des sections droites extrêmes.
Etudions l’équilibre du cylindre élémentaire, celui-ci est soumis aux :

- actions à distance : son poids :

- actions de contact : forces de pression s’exerçant sur :


28

 la surface latérale : Σ dF i .
 les deux surfaces planes extrêmes :

Et

avec P1 et P2 les pressions du fluide respectivement en G1 et en G2.


Le cylindre élémentaire étant en équilibre dans le fluide, écrivons que la résultante des forces
extérieures qui lui sont appliquées est nulle :

En projection sur l’axe de symétrie (G,u ) du cylindre,

Exprimons la différence de pression P1 – P2 après avoir divisé par dS et remarqué que

P1-P2 =w(Z2 – Z1)= ρg(Z2 – Z1)

Relation fondamentale de l’hydrostatique.


Autre forme plus générale :

En divisant les deux membres de la relation précédente par ϖ :


29

Ou encore

Comme G1 et G2 ont été choisis de façon arbitraire à l’intérieur d’un fluide de poids volumique ϖ ,
on peut écrire en un point quelconque d’altitude Z, où règne la pression p :

qui est l’équation fondamentale de la « Statique des Fluides ».

dp    g dz Peut-être aussi déduite mathématiquement et les équations générales de


l’hydrostatique s’obtiennent comme suit :

Soit un liquide parfait que nous représentons dans un référentiel gaussien OXYZ par un
élément parallélépipédique d’arêtes dx, dy et dz parallèles respectivement à x, y, et z.

z A B

D C
H
O. G

Figure II.1 : élément de fluide dans un référentiel gaussien OXYZ

Sa masse volumique étant  permet de calculer la masse de l’élément qui est :

 dx dy dz .

Cet élément est maintenu en équilibre par des forces qui agissent sur lui.

Celles-ci sont :

 les forces extérieures


 Les pressions sur les six faces.
Les forces extérieures sont des réactions au poids qu’ exerce l’élément et agissant suivant les
directions OX, OY et OZ.

Si X est la composante sur OX


Y est la composante sur OY
30

Z est la composante sur OZ


dont la somme est F rapportée à l’unité de masse.
Ainsi pour l’élément fluide les sommes des composantes ou ces forces extérieures sont :
 F   X dxdydz  Y dxdydz   z dxdydz

Quant aux pressions qui s’exercent sur les six faces, elles sont parallèles aux trois axes OX, OY et OZ.
La résultante des pressions qui s’exercent suivant l’axe OX est la somme des pressions qui agissent
sur les faces ABCD et EFGH.
Si p est la pression en A

p
Celle qui agit en E ne varie que par rapport à x et est p  dx
x

 p  p
Et la somme algébrique donne p   p  dx    dx
 x  x

Ainsi la somme des pressions s’exerçant sur les deux faces perpendiculaires à OX est :

p
 dx dy dz
x

p
Pour OY  dy dz dx
y

p
Pour OZ  dz dx dy
z

dont les projections sur OX, OY et OZ donne par rapport à OX.

p
 X dxdy dz  dxdy dz  0
z

p 1 p
Qui donne  X   X
z  x

1 p
Par rapport à OY  Y
 y

1 p
Par rapport à OZ  Z
 z

Dont le système est :


31

1 p
dx  Xdx
 x
1 p
dy  Ydy
 y
1 p
dz  Zdz
 z

La somme membre à membre

1 p p p
dx  dy  dz  Xdx  Ydy  Zdz
 x y z

1
dp  Xdx  Ydy  Zdz

qui est l’équation fondamentale de la statique des fluides.


Comme Xdx en la composante relative à OX de F, …
Xdx  Ydy  Zdz  F ds

1
Ainsi dp  F ds

Un liquide à l’état statique est caractérisé par des surfaces équipotentielles. Ce sont en fait des
surfaces d’égale pression. Ceci implique que dp = 0 qui conduit pour ces lignes à l’équation générale
Xdx  Ydy  Zdz  0 .

Cas ou le fluide est soumis à l’action seule de la pesanteur

Dans ce cas-là, les actions des autres composantes s’annulent.

X  0, Y  0, Z   g

1
Ce qui implique dp   gdz

dp   g dz  0

Si    g : poids volumique du fluide

dp   dz  0

De l’équation des surfaces équipotentielles nous tirerons que Zdz  0


or Z   g
donc dz  0 ce qui signifie que z  c ste .
32

Comme conclusion nous dirons que les surfaces de même niveau sont horizontales. D’où tous les
points qui s’y situent sont des points à pression constante p  pa  ps  C ste .
L’équation dp   dz  0 permet de calculer p en fonction de z si on connaît.
Dans le cas d’une fluide incompressible l’équation ci-haut, intégrée donne.
p1  p0   Z1  Z 0 
pour deux côtes et par conséquent deux pressions différentes.
Cette intégration révèle que « la différence de pression entre deux points d’une masse liquide au
repos est égale au poids d’une colonne de liquide ayant pour base l’unité de section et pour hauteur
la différence de niveau des points considérés ».
De la même relation nous tirerons que.
p1   z1  p0   z 0  C ste  p  .

Nous voyons que p  tient compte de la pression proprement dite et de l’influence du poids du
liquide.
En divisant membre à membre par :

Z
p


p

 H  C ste . 

Dans la mesure ou  et  sont des constantes.


Et si on veut tenir compte de la compressibilité du liquide, on peut introduire sa compressibilité
volumique K
dp d dp
Car  K qui donnerait 
d  K

p
Dont l’intégration conduirait à   Ae K

H équivalut à une longueur. C’est la hauteur piézométrique au point considéré.


De la relation * on tire que p  H  z .

II.3 LES LOIS DE L’HYDROSTATIQUE


1 - La pression en un point du fluide est la même dans toutes les directions. Un capteur de pression
placé en un endroit précis, indiquera donc la même valeur, quelle que soit l’orientation de sa surface
sensible.
2 - La pression est la même sur une même horizontale. C’est le principe des vases communicants,
appliqué, en particulier, aux manomètres.
3 - La différence de pression entre deux niveaux respectivement aux pressions P2 et P1 d’un fluide au
repos est égale au poids d’une colonne de fluide de section 1 (unité) et de hauteur h en mètres,
dénivellation entre les deux points, soit : P2 - P1 = gh (avec , masse volumique du fluide en Kg/m3 et g
accélération de la pesanteur e n m/s2) ( 2 ). La pression dans le système Standard International (SI)
est exprimée en pascals (Pa).
4 - Un fluide transmet intégralement dans toutes les directions les variations de pression qu’il subit.
C’est le principe de continuité c’est ainsi que : Si on s'élève de 5 000 m, la pression atmosphérique
est deux fois plus faible qu'au niveau de la mer car la masse d'air au-dessus de notre tête est alors
moitié moindre. D’où la nécessité d’une pressurisation des avions. En plongée sous-marine, pour
mesurer la pression, on utilise le plus souvent le bar: 1 bar = 1 kg / cm2.
33

Plus on descend en profondeur, plus la pression est élevée car il faut tenir compte du poids de l'eau
au-dessus de nous : à 10 mètres de profondeur, chaque cm2 de notre peau supportera un poids égal
à : 1 cm2 X 10 m (profondeur) = 1 cm2 X 100 cm = 1000 cm3 = l’équivalent du poids d’1 litre d’eau. Le
poids d’un litre d’eau douce est égal à 1kg. Le poids d’un litre d’eau de mer est un plus important (à
cause du sel qu’elle contient) : 1,026 kg.
En négligeant cette différence, on considérera que de manière générale un litre d'eau pèse 1 kg.
Par conséquent, la pression due à l'eau à 10 m de profondeur est donc de 1 kg /cm2, c'est-à-dire 1
bar. Si on descend à nouveau de -10 m, la pression augmentera à nouveau de 1 bar. C’est ce qu’on
appelle la pression hydrostatique (pression due à l'eau). On l'appelle aussi pression relative car c'est
une pression par rapport à la surface.
II.4. PLAN DE CHARGE EN HYDROSTATIQUE.
Soit x x la trace du plan horizontal de référence. Sa distance au plan de charge hydrostatique est
P
H

Le plan de charge un hydrostatique. C’est le lieu de pression nulle.


Le plan de charge de pression relative se situe à la surface libre du liquide.

Les deux plans sont distants de la hauteur représentative de la pression atmosphérique.

Q Plan de charge hydrostatique

Pa/ 
N' N1 N
Plan de charge de pression
relative

P/ 
h
H P*/ 

z
X X'

Figure II.2 : Plan de charge en hydrostatique

Si on prend un point M de la masse liquide NN’ la surface libre du liquide.


On trace une verticale MQ, sa hauteur serait p/ la charge agissant sur la surface libre a une distance
Pa
de avec Pa la pression atmosphérique.

P Pa
Ainsi pour chaque point de profondeur h on peut dire que  h
 

P  pa  h.

ωh est la pression effective en un pont du liquide


34

II.5. Différents types de pression

Pression absolue : La pression absolue est la pression mesurée par rapport au vide absolu (c'est-à-
dire l'absence totale de matière). Elle est toujours positive.

Pression relative : C'est la pression au-dessus de la pression atmosphérique. Elle représente la


différence positive entre la pression mesurée et la pression atmosphérique existante.
C'est celle qui est le plus souvent utilisée, parce que la plupart des capteurs sont soumis à la pression
atmosphérique et mesurent en relatif. Pour faire une mesure en absolu, il leur faut un vide poussé
dans une chambre de référence (pression de gonflage d'un pneu par exemple). La pression relative
se définit par rapport à la pression atmosphérique existant au moment de la mesure: cette pression
peut donc prendre une valeur positive si la pression est supérieure à la pression atmosphérique ou
une valeur négative si la pression est inférieure à la pression atmosphérique. Les deux types de
pressions correspondent physiquement à la même pression, elles sont simplement exprimées sur des
échelles ayant des "zéros" différents. La relation suivante permet de passer de l'une à l'autre:

Pabsolue  Prelative  Patmosphèrique

Plan de charge
hydrostatique

Pression atmosphérique

Plan de charge de pression


relative

Pression effective Pression absolue

On parle parfois de pression différentielle: il s'agit de la différence de pression mesurée entre deux
points. Cette différence a évidemment la même valeur pour des pressions exprimées en pression
absolue ou en pression relative.
Le vide : il correspond théoriquement à une pression absolue nulle. Il ne peut être atteint, ni même
dépassé. Quand on s'en approche, on parle alors de vide poussé.
Pression atmosphérique (ou barométrique) : C'est la pression exercée par l'atmosphère de la terre. La
pression atmosphérique au niveau de la mer est de 1,012 bar. Elle peut varier de +/- 25 mbar avec la
pluie ou le beau temps. La valeur de la pression atmosphérique décroît lorsque l'altitude augmente.
Pression différentielle : C'est la différence de deux pressions ou la différence de grandeur entre une
valeur de pression donnée et une pression de référence donnée.
Pression hydrostatique : C'est la pression exercée au-dessous de la surface d'un liquide par le liquide
situé au-dessus, quand le fluide est au repos. A l'intérieur d'une colonne de fluide se crée une
pression due au poids de la masse de fluide sur la surface considérée.
Cette pression est P  r  g  h (avec r = ρ = masse volumique du fluide).

Figure II.3
35

Pour chacun de ces récipients, la pression au fond de ceux-ci est identique :

P1  P2  P3  Pa  r  g  h

Pression hydrodynamique : elle résulte de la vitesse du fluide en mouvement.


Un fluide qui se déplace crée une pression supplémentaire : 1 2
P v
2

Avec v : la vitesse de déplacement du fluide en m/s

Dépression : pression en dessous du niveau atmosphérique.

II.6. MESURE HYDROSTATIQUE DE LA PRESSION.

Dans l’industrie, on mesure en réalité dans la grande majorité des cas des pressions relatives ce qui
est suffisant. On s'intéresse également souvent à des différences de pression entre deux points.
Les moyens de mesure utilisent dans leur principe la comparaison par rapport à la pression
atmosphérique: ceci justifie donc la définition des pressions relatives.
Il existe deux catégories principales d'instruments de mesures ou de captage de pression:

II.6.1 : Dispositifs de mesure de la pression


Le dispositif utilisé dépend de l’importance des pressions à mesurer. Il existe 2 types de dispositifs de
mesure des pressions :

- Les tubes manométriques : utilisés pour la mesure de pressions relativement faibles (en
laboratoires)

- Les manomètres mécaniques : utilisés pour la mesure de pressions relativement plus élevées (1 à

2 Kg/cm2).
36

II.6.1.1 Mesure des pressions par les tubes manométriques :


1.- Le tube manométrique simple ou piézomètre :

Remarque :
- PA et PB sont appelées ‘’ Pressions Manométriques ‘’
- h1 et h2 sont appelées ‘’ Hauteurs Manométriques ‘’
C’est un dispositif utilisé uniquement pour la mesure des pressions des Liquides et non les gaz
2.- Le tube manométrique en forme de ‘’ ⋃ ‘’ :
Il s’agit d’un dispositif utilisé pour la mesure des pressions dans les liquides et les gaz .

Figure II.5 Manomètre en U

On a : PB = PC
37

- Partie Gauche :

- Partie Droite :

Puisque l’on mesure une pression manométrique , on soustrait donc Patm :

et comme

Remarque :

- Si le fluide de densité ρ est un gaz , sa densité est négligeable devant celle du liquide manométrique
:

3.- Mesure de la différence de pression par un manomètre en U :

Figure II.6 différence de pression par un manomètre en U

Liquide manométrique ρm
Problème : Calcul de la différence de pression PA – PB :
On sait que : PC = PD
- Branche de Gauche :

- Branche de Droite :
38

et comme

et si le fluide est un gaz ( ρm >> ρ ) :

4.- Manomètre à Eau et manomètre à Mercure :

Les manomètres à eau sont utilisés pour mesurer des pressions relativement faibles car leur
utilisation pour les fortes pressions conduirait à l’élaboration de tubes de dimensions trop exagérées.
C’est pour cela, et compte tenu de sa densité élevée, que l’on préfère utiliser du Mercure comme
liquide manométrique.

5. Les manomètres métalliques: type manomètre de Bourdon


Les manomètres les plus courants sont basés sur le principe du tube de Bourdon qui utilise ka
tendance à se redresser que possède un tube aplati et cintré lorsqu’il est soumis à une pression
intérieure.

Lorsqu’une pression est introduite dans le tube, la pression est la même partout. Compte tenu de la
différence de surface entre le rayon extérieur et intérieur du tube cintré, la force qui s’exerce sur la
face extérieure est plus grande et redresse le tube.
Ce mouvement est transmis sur l’aiguille par des leviers, un secteur denté et un pignon. L’échelle
graduée indique la pression.

Figure II.7 Manomètre avec capsule ou diaphragme ondulé

A la place du tube cintré, ces types de manomètre comportent une capsule en métal ondulé ou une
membrane tendue entre deux brides, étanche également. Quand une pression est appliquée sur
l’intérieur de la capsule ou de la membrane, celle-ci gonfle. Le degré de gonflement donne la mesure
de pression qui est affiché sur l’échelle graduée.
39

Figure II.8 :Manomètre à piston

La partie active de ce manomètre est constitué d’un piston poussé par un ressort. L’aiguille qui
donne la mesure est solidaire avec le piston. Ce type de manomètre est très robuste est
pratiquement insensible aux surcharges.

Figure II.9 : Mesure de pression électrique ou électronique


40

II.6.1.2. Principes des capteurs de pression

Dans tous les cas, les capteurs de pression peuvent se ramener au schéma synoptique ci-dessous (fig.
15).

Figure II.10 : Principes des capteurs de pression

Le corps d'épreuve est l'élément mécanique qui, soumis aux variations de la grandeur à mesurer a
pour rôle de transformer celle-ci en grandeur physique mesurable.

Photo II. 1 : Les capteurs de pression

On distingue deux grandes familles :

 les capteurs utilisant un liquide


 Les capteurs à déformation de solide

Il est bon de distinguer les indicateurs de pression, qui permettent simplement de visualiser, des
capteurs - transmetteurs qui délivrent un signal analogique (4-20 mA, 0-10 V etc...) correspondant à
la grandeur mesurée.

1 Capteurs utilisant un liquide

On trouve, parmi ces instruments le plus simple de tous les indicateurs de pression de l'industrie, le
manomètre à liquide. Lorsque les pressions statiques sont faibles et que seule une indication visuelle
est requise, on se sert de manomètres visuels. La figure ci-dessous montre respectivement les très
simples manomètres à tube en U, à puits (ou réservoir) et incliné. Dans le cas de pressions élevées,
on se sert de mercure comme liquide. Dans ce cas, c'est la position d'un flotteur à la surface du
mercure qui définit le niveau de mercure, lequel à son tour définit la pression requise pour lui faire
atteindre ce niveau.

2 Capteurs à déformation de solide


On utilise ces capteurs en cas de besoin d'une indication ou d'un enregistrement direct de la pression
différentielle et là où un fluide de remplissage sera nocif pour le procédé. Sous l'action de la pression,
41

un solide se déforme de manière élastique. Différents matériaux sont utilisés, caoutchouc, matières
plastiques, alliages métalliques, acier inoxydable.
La membrane peut être soumise à une pression sur l'une de ses faces ou à deux pressions (une par
face). La pression peut agir directement sur la membrane ou indirectement par l'intermédiaire d'une
tige ou d'une liaison hydraulique.

On trouve notamment :

 des manomètres à tube de Bourdon, à soufflet, à membrane dont jauge de contrainte,


transformateur différentiel et effet capacitif
 Des manomètres à effet piézo-électrique
 Transformateur différentiel : Il se compose d'un enroulement primaire, de deux enroulements
secondaire et d'un noyau magnétique mobile. Suivant la position du noyau, le primaire induit
une f.e.m dans chacun des deux secondaires. Le déplacement du noyau entraîne des
variations inverses de ces deux f.e.m. La différence des ces deux f.e.m constitue le signal de
sortie
 La piézo-électricité est la particularité que possèdent certains cristaux (quartz, céramique,
titanate de baryum...) de se polariser électriquement lorsqu'ils sont soumis à des contraintes
mécaniques. La quantité de charges électriques produites est proportionnelle sur une large
plage aux efforts appliqués.

Le tableau II.1 ci-dessous rappelle quelques critères de choix de ce type de capteurs.

Tableau II.1 : critères de choix de ce type de capteurs

PRINCIPE TYPE SOUS TYPE CRITERES

Colonne de Manomètre -indicateur


liquide à tube en U -faibles pressions

Manomètre -mesures des très faibles pressions


à tube incliné -plus grande précision que le tube en U

Déformation Manomètre -indicateur à aiguille


de à tube de -peut fonctionner en déprimomètre
solide Bourdon -peut être équipé de contacts mini et maxi pour une utilisation en
pressostat

Manomètre -mesure de la pression atmosphérique jusqu'à des pressions de 25 bars


à soufflet avec une bonne précision
-peut être associé à un tambour enregistreur

Manomètre Capteur à -délivre un signal analogique fonction de la déformation de la jauge sous


à membrane jauge de la pression
contrainte -traitement d'un signal faible et influence de la température augmente la
complexité et le coût du capteur

Capteur à -mesure d'une pression différentielle (courant induit par le déplacement


transfo. de la membrane)
différentiel -robuste et précision (-1%)
-non conseillé pour les variations rapides de pression (quelques Hz)
42

Capteur à effet -la capacité électrique varie en fonction de la déformation de la


capacitif membrane
-mesure des très faibles pressions
-excellent temps de réponse

Piézo- Capteur piézo- - -la pression appliquée au quartz fait varier sa fréquence de résonance
électrique électrique -temps de réponse très rapide
-peu sensible (quelques millibars)
-coût avantageux pour des pressions > 100 mbar

II.6.1.3. Les transmetteurs de pression

Comme décrit précédemment, on utilise souvent le transmetteur de pression lorsqu'on doit réaliser
l'indication et / ou l'enregistrement d'une pression en un lieu non adjacent à l'élément primaire en
contact avec le milieu soumis à la pression. Le principe utilisé est celui de la technique capacitive à
deux fils. La pression du procédé est transmise à travers les membranes isolantes et un fluide de
remplissage constitué d'huile de silicone à une membrane détectrice placée au centre de la cellule.
II.6.1.4. Choix d’un transmetteur
Parmi les considérations à prendre en compte dans le choix d'un transmetteur, nous citerons :

 la température maximale du procédé, l'exposition des électroniques à semi-conducteurs à


des températures ambiantes élevées à pour effet de nuire à la longévité des composants
(valeur limite aux environs de 85°C)
 la plage de pression de service et de la pression maximale. Les transmetteurs doivent pouvoir
résister à une surpression égale à au moins 150 % de leur pression maximale. Ce paramètre
élimine un éventuel arrêt du procédé pour recalibrage ou réparation
 L'environnement qui peut imposer parfois une humidité relative de 100 %
 La sortie qui peut être 4-20 mA, 0-5V ...
 La précision de référence qui est un nombre définissant la limite que les erreurs ne vont pas
dépasser lorsque le capteur est utilisé dans les conditions de service de référence

II.7. LES APPLICATIONS DES LOIS DE L’HYDROSTATIQUE

II.7.1. Principe de Pascal


THEOREME DE PASCAL

Dans un fluide incompressible en équilibre, toute variation de pression en un point entraîne la même
variation de pression en tout autre point.
Supposons qu’au point G1 intervienne une variation de pression telle que celle-ci devienne

ΔP1 étant un nombre algébrique. Calculons la variation de pression ΔP2 qui en résulte en G2.

Appliquons la relation fondamentale de l’hydrostatique entre G1 et G2 pour le fluide

 à l’état initial:
43

 à l’état final :

En faisant la différence entre les équations (2) et (1) on obtient :

D’où

Toute variation de pression en un point d'un liquide entraîne la même variation en tous ses points.
(ce théorème est valable pour les gaz). Le principe de fonctionnement d'une presse hydraulique
repose sur ce théorème. Soient par exemple, deux cylindres de sections différentes S et S' formant
des vases communicants :

Figure II.11 : presse hydraulique

Exerçons sur le petit piston P une force F perpendiculaire à sa surface, cela crée une surpression qui
vaut :

F
p 
S
En vertu du théorème de Pascal, sur P' on a donc la même variation de pression ce qui produit une
force F', et on peut donc écrire : p  F  F 
S S

On voit donc que si S' > S on a F' > F mais le déplacement de P' est plus petit que celui de P > si on
enfonce P de h, P' ne monte que de h' :
>>> il y a conservation du travail (ou de l'énergie) : Fh = F’h’

Rappelons l’unité de force (SI) : le newton [N], en m.kg.s-2 (1 N = 0,101971 kgf (kilogramme-force).

Il découle de la loi de Pascal qu’ un corps, plongé dans un fluide, subit, en chacun de ses points, une
force perpendiculaire à sa surface et proportionnelle à la pression en ce point.

La pression étant proportionnelle à la profondeur, il s'ensuit qu'un corps immergé subira une force
plus grande sur sa face inférieure que sur sa face supérieure, d'où résulte le principe d'Archimède La
44

transmission des pressions est appelée principe de Pascal .On utilise cette propriété dans les
transmissions hydrauliques, comme celles des freins automobiles, où une force relativement faible,
appliquée sur la pédale, est multipliée pour produire une force importante sur la mâchoire du frein.
Les volets d'un avion sont mus par des systèmes hydrauliques similaires. Les vérins hydrauliques sont
utilisés dans les ponts pour soulever les véhicules dans les stations-service ou les lourdes charges
dans le bâtiment.

Les presses hydrauliques, qui furent inventées par l'ingénieur anglais Joseph Bramah en 1796, sont
utilisées pour former, forger ou emboutir les métaux, et pour tester des matériaux sous de fortes
pressions.

II.7.2 Les récepteurs hydrauliques :

Les récepteurs hydrauliques transforment l’énergie hydraulique en énergie mécanique.


On distingue :
- Les récepteurs pour mouvement de translation : les vérins.
- Les récepteurs pour mouvement de rotation : les moteurs hydrauliques.

II.7.3. CAS PARTICULIERS D’ÉQUILIBRE D’UN LIQUIDE.( cel-00356205, version 1 - 26


Jan 2009 MECANIQUE DES FLUIDES Jean-François SINI 2008)

II.7.3.1. Liquide pesant tournant autour d’un axe vertical.

Soit une masse fluide tournant en bloc avec une vitesse angulaire  autour d’un axe vertical

OZ

Figure II.12 : liquide pesant tournant en bloc autour d un axe vertical

Ici le liquide est dans un réservoir cylindrique d’axe vertical OZ et les autres axes OX et OY
sont dans le plan du fond.

Considérons que le liquide et le réservoir tourne autour de OZ avec la vitesse angulaire.

Pour étudier l’équilibre relatif du liquide par rapport au réservoir, considérons le point M de la masse
liquide dans XOZ.
Les forces extérieures agissant sont :
- Le poids : - g
- La force centrifuge 2x Rapportées à l’unité.
45

1
Lorsque nous les intégrons dans l’équation générale dp  Xdx  Ydy  Zdz

On a 
dp    2 xdx  gdz 
Les surfaces de niveau dp  0 ont donc pour traces dans le plan XOZ les courbes représentées par
l’équation différentielle.

 2 xdx  gdz  0

Dont l’intégrale générale est  2 x 2  gz  C ste .

Et nous voyons que ces surfaces sont des PARABOLOIDES DE REVOLUTION d’axe OZ qui sont
perpendiculaires en chaque point à la résultante N   4 x 2  g 2 .

Ainsi N est > à g. Et son intensité est d’autant plus grande que  est plus grand.

Comme application : on arrive à séparer deux liquides de densités différentes légèrement par
centrifugation qu’en les laissant au repos. Mais si nous considérons l’origine des axes qui correspond
au sommet de la parabole, l’équation devient :
 2 x2
 gz  0
2
 2 x2 v2
z 
2g 2g

v étant la vitesse circonférentielle du point considéré.

v2
Nous verrons plus loin que est la hauteur représentative de la vitesse v.
2g
C’est-à-dire la hauteur (h) de laquelle devrait tomber la molécule liquide pour acquérir en chute libre
le vide la vitesse v.

v2
h
2g

v2  2 R2
À la paroi du réservoir v  R et z  H  
2g 2g

Remarque

Lorsque le liquide est de fluidité non parfaite la pression sur un élément de surface pris dans
une masse de surface liquide en mouvement n’est pas normale à cet élément. Elle admet une
composante tangentielle dans le plan de l’élément de surface considéré. Alors que dans un liquide de
fluidité parfaite, en équilibre ou en mouvement la pression en un point est la même dans toutes les
46

directions autour de ce point. Au départ c’est à dire au repos, le niveau de l’eau dans le réservoir est
AB.

Pendant la rotation, la surface libre du liquide prend la forme concave caractérisée par
A’ESFB’. Au cours de la rotation l’intersection de la surface libre avec l’axe OZ au repos (K), se déplace
vers le bas d’une distance a en (S). Son contact avec le réservoir (A) et (B) se relève de la distance b
pour se situer en (A’) et (B’).

II.7.4 FORCES HYDROSTATIQUES S’EXERCANT SUR LES SURFACES.

II.7.4.1 POUSSEE D’UN FLUIDE SUR UNE PAROI VERTICALE


hypothèse

La paroi verticale possède un axe de symétrie (G,Y ). G est son centre de surface.

D’un côté de la paroi il y a un fluide de poids volumique ϖ , de l’autre côté, il y a de l’air à la pression
atmosphérique Patm. On désigne par PG la pression au centre de surface G du coté fluide.

Eléments de réduction du torseur des forces de pression

Connaissant la pression PG au point G, la pression PM au point M est déterminée

en appliquant la relation fondamentale de l’hydrostatique :

Dans le repère

défini sur la figure : yG=0 et yM =y, donc

Exprimons la force de pression en M :


47

Soit

le torseur associé aux forces de pression relative :

Résultante

que l’on peut écrire en mettant en facteur les termes constants :

On note que

(aire de la paroi),

Moment statique de la surface S par rapport à l’axe (G, Z ), donc

Moment

Dans le repère (G, X , Y , Z ) on peut écrire:

donc

Sachant que
48

Donc

On sait que

Moment quadratique de la

surface S par rapport à l’axe (G, Z ) passant par le centre de surface G. Donc

En resumé

Centre de poussée
On cherche à déterminer un point G0 où le moment résultant des forces de
pression est nul.
Compte tenu de l’hypothèse de symétrie, si ce point existe il appartient à l’axe
(G,Y ) et il est tel que :

Ecrivons alors que :

Avec les résultats précédents, on obtient :

ce qui conduit à

Go existe, il s’appelle le centre de poussée de la paroi.


Remarque : Le centre de poussée est toujours au-dessous du centre de surface G.

Cas d‘une surface plane .

Lorsqu’une surface est immergée dans un fluide, des forces se développent à la surface, dues à la
présence du fluide (chocs moléculaires). La détermination de ces forces est importante pour la
conception (le design) des cuves de stockage, les coques de navires, contenaires, digues, barrages et
autres structures hydrauliques. Pour les fluides au repos, on sait que la force de pression est
perpendiculaire à la surface, vu qu’il n’y a pas d’effet de contrainte de cisaillement.
49

On sait également que la pression varie linéairement avec la profondeur si le fluide est
incompressible. Pour une surface horizontale, comme le fond d’une cuve remplie de liquide, la force
résultante est simplement FR = p.A où p est la pression uniforme au fond de la cuve et A la surface du
fond de la cuve.

Pour la cuve ouverte de la figure, p = ρgh. On notera que si c’est la pression atmosphérique qui
règne sur la surface du liquide et sur la face extérieure du fond, la force résultante est simplement
due au liquide dans la cuve. Comme la pression est constante et uniformément répartie sur le
fond, la force résultante FR = ρgh .A s’applique au centre de gravité de la surface.( Mécanique des
Fluides Cours – TD - Hydrostatique , Dany Huilier – 29 septembre 2009 )

II.7.4.2. Cas des Forces de Pression exercées par les Fluides sur des Surfaces Planes.( cel-
00356205, version 1 - 26 Jan 2009 MECANIQUE DES FLUIDES Jean-François SINI 2008)

a.- Expression générale de la Force de Pression

FORCES SUR UNE SURFACE INCLINEE

Figure II.13 : Forces de Pression exercées par les Fluides sur des Surfaces inclinées
50

Soit une surface plane AB inclinée d’un angle α par rapport à l’horizontale et immergée dans un
fluide de densité massique ρ et C son centre de gravité .
Etablissons l’expression de la force Résultante F des forces exercées par le fluide sur la surface AB (
voir diagramme des forces exercées ) : Considérons pour cela la force élémentaire dF s’exerçant sur
une surface élémentaire dA :

La force résultante F est égale à l’intégrale de dF sur toute la surface AB :

or , h = ysinα d’ou :

Le terme

représente le ‘’ Moment Statique ‘’ de la surface AB par rapport à Ox :

avec yc : Ordonnée du centre de gravité de la surface AB .

L’expression de F devient :

et comme

profondeur du centre de gravité de la surface AB :

En général , la pression Patm est négligée et donc l’expression finale de F devient :

Remarque : En hydrostatique , ρ = ρw ( Eau ) :


51

b.- Position du point d’application de la Force de Pression :


Déterminons hD , la profondeur du point d’application de la force résultante F :
Pour cela , utilisons le principe des moments :

avec :

le terme

représente le ‘’ Moment d’Inertie ‘’ de la surface AB par rapport à l’axe Ox = Iox


On aura donc :

Et donc :

Remarque : Utilisation du théorème de Huygens :


Ce théorème nous permet d’écrire que :

avec :

Icc : Moment d’inertie de la surface AB par rapport à un axe passant par son centre de gravité C .
Dans ce cas , la formule précédente devient :

ou bien

avec :
- A’ : Projection verticale de la surface AB
- Ioo : Moment d’inertie de la surface A’ par rapport à l’axe passant par son centre de gravité .
Conclusion : Le point d’application de la résultante F se trouve toujours plus bas que le centre de
gravité d’une distance égale à :
52

Le tableau suivant résume les moments d’inertie de quelques surfaces particulières :

II.7.4.3. Cas des Forces de Pression exercées par les Fluides sur des Surfaces Courbes
a.- Expression générale de la Force de Pression

Force de pression sur une surface libre Soit une paroi courbe AB retenant un fluide de densité
massique ρ .

Soit un élément dA de la surface AB situé à une profondeur h et sur lequel s’exerce une force
élémentaire dF qui se décompose en 2 forces :
- Une force dFx , agissant sur la surface dAz projection de dA sur l’axe z .
- Une force dFz , agissant sur la surface dAx projection de dA sur l’axe x .
On sait que :

d’où :

Car

D’où
53

C’est-à-dire

avec : Az : Projection verticale de la surface courbe AB .

CONCLUSION : Le calcul de la composante horizontale FH est ramené au calcul d’une force de


pression sur une surface plane verticale .

De même :

Qui donne

Avec W : Volume délimité par :


- La surface courbe AB
- La surface libre du fluide
- Les 2 verticales menées des 2 extrémités A et B de la surface .
CONCLUSION : Le calcul de la composante horizontale FV se résume donc au calcul du Poids du
fluide représenté par le volume déplacé par la surface AB .
Le calcul des 2 composantes FH et FV permet ensuite de déterminer la résultante F par l’expression
suivante :

Remarque : Selon que la surface AB en contact avec l’eau est concave ou convexe , on aura :

FV dirigé vers le haut

FV dirigé vers le bas


54

b.- Position du point d’application de la Force de Pression :


Le point d’application de la résultante F est obtenu si l’on connaît les composantes FH et FV .
Dans le cas général , il faudra établir l’équation de la courbe AB et celle du segment représentant la
force F ( équation d’une droite ) en tenant compte que l’angle d’inclinaison de la force résultante F
par rapport à l’horizontale est obtenu par la formule suivante :

Remarque
La surface peut être :
 Sphérique
 Quelconque

De manière générale si la paroi est le fond horizontal du récipient, la pression est uniforme et la
résultante F de toutes les forces sera égale à :
F  M v ghS

S étant la surface du fond et h la hauteur de liquide.

Le point d'application de cette force sera le centre de gravité de la surface S.


En fait, la résultante des forces qui s'exercent sur une paroi est égale au produit de la pression
effective au centre de gravité de cette paroi, par la surface de cette paroi.
Si maintenant c'est une paroi latérale, on aura encore, si cette paroi est rectangulaire et de longueur
L:

 2
F  M v g.L H
2

Le point d'application de cette résultante s'appelle le centre de poussée, ce n'est pas le


centre de gravité G; la cote de ce centre de poussée se trouve à : d = 2/3 H
H et d étant la hauteur d'eau et la profondeur où se trouve le centre de poussée. Les deux résultats
donnant l'intensité de F et son point d'application sont valables même si la paroi est inclinée,
La statique des fluides est basée principalement sur les résultats suivants:
a) La différence de pression entre deux points est proportionnelle à leur différence de profondeur :

C’est la relation fondamentale de l’hydrostatique,


b) Toute variation de pression en un point engendre la même variation de pression en tout autre
point d’après le théorème de Pascal.
c) Le torseur associé aux forces de pression d’un fluide sur une paroi plane verticale est :

d) La position du centre de poussée. Est


55

e) Tout corps plongé dans un fluide subit une force verticale, orientée vers le haut c’est la poussée
d’Archimède et dont l'intensité est égale au poids du volume de fluide déplacé.

II.7.4.4 CAS PRATIQUE INDUSTRIEL : LE BARRAGE

La poussée exercée sur une paroi plane verticale par un fluide en équilibre est égale au poids
d’une colonne fluide ayant pour base la surface de la paroi et pour hauteur la profondeur du centre
de gravité de la surface au-dessous de la surface libre. Cette force est exploitée dans la production de
l’énergie électrique : c’est le cas de barrage. L’électricité d’origine hydraulique provient de la
captation, avec un rendement d’environ 85 %, de la variation d’énergie potentielle de l’eau entre
deux niveaux : en pratique il faut une tonne d’eau qui descend d’environ 400 m pour produire 1
kWh.

L’eau accumulée dans les barrages ou dérivée dans les prises d‘eau constitue une énergie
potentielle utilisée pour actionner la roue d’une turbine. L’énergie hydraulique se transforme alors
en énergie mécanique.

Photo II.2 : image d’un barrage

Cette turbine, à son tour, entraîne un alternateur grâce auquel l’énergie mécanique va
devenir énergie électrique. Deux facteurs influencent directement la puissance disponible : la
hauteur de la chute (H) et le débit (Q).

Cette relation peut s’écrire : P = k.H.Q.


Le coefficient k tient compte du poids spécifique de l’eau et des rendements des différentes
machines.

Les différents types de barrages.

Il s’agit de retenir en toute sécurité une énorme masse d’eau pour la turbiner quand cela est
nécessaire. Le barrage doit tout d’abord résister à la poussée des plusieurs millions de m3 d’eau. La
poussée dépend de la hauteur d’eau mais pas de la longueur de la retenue ni du volume d’eau. Par
contre, la pression varie sur toute la hauteur du barrage. On peut établir une classification à plusieurs
niveaux :

 Les barrages mobiles : lorsqu’un barrage se trouve à proximité de terres cultivées,


d’agglomération ou de voies de communication, ce qui est souvent le cas en plaine, il est
indispensable d’éviter une élévation trop importante en amont. Les barrages mobiles
comportent donc des vannes servant à évacuer l’eau dès que nécessaire.
 Les barrages fixes : on y distingue encore deux sous catégories :
56

 Les barrages massifs : ce sont des barrages monolithiques de béton qui s’opposent
aux forces crées par la pression de l’eau soit par leur propre poids (barrages poids),
soit en reportant la poussée hydraulique sur les rives par un effet de voûte (barrages
voûtes), soit en reportant les efforts sur le sol par l’intermédiaire de contreforts
(barrages contreforts).
 Les barrages poids : caractérisés par une section pratiquement triangulaire (du côté
de l’eau la paroi est généralement verticale alors que son parement aval, incliné,
assure sa stabilité) ils présentent l’avantage de ne solliciter que très peu la résistance
des berges. Toutefois leur construction requiert une grande quantité de béton. poids
oppose sa masse à la pression de l’eau.

Photo II.3 : cas d’un autre type de barrage

II.7.5 Cas d’un corps immergé

II.7.5.1 THEOREME D’ARCHIMEDE.( cel-00356205, version 1 - 26 Jan 2009 MECANIQUE DES


FLUIDES Jean-François SINI 2008)

1 Énoncé

THÉORÈME D’ARCHIMÈDE (250 AV.J.C.) : Tout corps immergé partiellement ou totalement dans un
fluide subit de la part de celui-ci une poussée verticale, dirigée vers le haut, appelée poussée
d’Archimède, dont l’intensité est égale au poids du fluide déplacé.
Le point d’application de cette force est le centre de poussée ; il est différent, en général, du centre
de gravité.

Parch = ρfluide.Vimm.g
57

2 Applications :
_ flottaison des bateaux
_ ascension des ballons sondes,
_ sedimentatioin etc...
Remarques :
- 1er cas : Si le solide immergé est homogène alors le centre de poussée G, point d’application de la
poussée d’Archimède sera confondu avec le centre de gravité du solide. L’équilibre du solide est
indifférent.

- 2ième cas : Si le solide immergé est hétérogène alors le centre de poussée G, point d’application de
la poussée d’Archimède n’est pas confondu avec le centre de gravité Gs du solide. L’équilibre du
solide est stable si G est au-dessus de GS.
L’équilibre du solide est instable si G est au-dessous de GS.

Position stable

3. Poids apparent.
On définit le poids apparent comme la différence :
Poids Apparent = Poids Réel - Poussée d'Archimède
Un objet de poids apparent :
 positif : coule,
 négatif : remonte (et flottera),
 nul : se maintient entre deux eaux.

Tout l'art du lestage consiste à avoir un poids apparent nul.


D'où le principe de flottabilité, qui veut que :
Ainsi chaque corps immergé dans un liquide subit deux forces à savoir :
 la force de gravité P dirigée vers le bas.
58

 La poussée d’Archimède F dirigée vers le haut.


1. si P  F : la résultante est dirigée vers le bas, le corps coule.
corps  liquide
2. P  F le corps flotte entre deux eaux
corps  liquide
3. P  F la résultante est dirigée vers le haut alors le corps remonte dans le liquide.
Il arrête de remonter quand la condition d’équilibre du corps flottant est réalisée.

Le facteur qui détermine la flottabilité est la densité. Si la densité de l'objet est supérieure à celle du
fluide, la résultante poids Fp + poussée d'Archimède Fa est dirigée vers le bas l'objet coule.

Si la densité de l'objet est égale à celle du fluide, la résultante poids Fp + poussée


d'Archimède Fa est nulle, l'objet est immobile, en impesanteur (cas du bateau traversant la surface
libre, le sous-marin stationnaire étant, en l'absence de vitesse horizontale, en équilibre
théoriquement indifférent).

Si la densité de l'objet est inférieure à celle du fluide, la résultante poids Fp + poussée


d'Archimède Fa est dirigée vers le haut et l'objet flotte à la surface.

Figure II.14 : La poussée d'Archimède

La poussée d'Archimède équilibre le poids du solide.


Considérons un solide de volume V et de masse volumique ρS flottant à la surface d'un liquide de
masse volumique ρL. Si le solide flotte, c'est que son poids est équilibré par la poussée d'Archimède :

Fa = Fp .

Point d'application
Tout se passe comme si la poussée d'Archimède s'appliquait au centre de carène, c'est à dire
au centre de gravité du volume de fluide déplacé2.

Cette caractéristique est importante pour le calcul de la stabilité d'un sous-marin en plongée
ou d'un aérostat à faible altitude : sous peine de voir l'engin se retourner, il est nécessaire que le
centre de carène soit situé au-dessus du centre de gravité.

Pour ce qui est d'un navire ou d'un aérostat en haute altitude, en revanche, le centre de
carène est souvent situé au-dessous du centre de gravité (par exemple pour une planche à voile).
Cependant, lorsque la pénétration de l'objet dans le fluide évolue, le centre de carène se déplace
créant un couple qui vient s'opposer au mouvement. La stabilité est alors assurée par la position du
métacentre qui est le point d'application des variations de la poussée. Ce métacentre doit se trouver
au-dessus du centre de gravité.
59

 Remarque : attention aux pièges classiques, la loi d'Archimède n'est en effet, applicable que
pour la partie du corps entièrement immergé dans le fluide en équilibre hydrostatique. Pour
un objet flottant : loi applicable à condition de compter séparément la poussée due à l'eau
sur la partie immergée et celle due à l'air sur la partie émergée.

4. Principe de la sédimentation
Lors de la sédimentation de particules solides de masse m, de diamètre d et de masse volumique
ρS dans un milieu fluide de masse volumique ρL et de viscosité η, à priori au repos, les particules sont
soumises à l’action de trois forces :

le poids, mg dirigé vers le bas,


 la poussée d’Archimède, fonction de la différence de masse volumique entre la particule et le
milieu fluide et dirigée vers le haut,
 les forces de frottement exercées sur la particule par le fluide, du fait de sa viscosité (ces
frottements croissent avec le carré de la vitesse relative particule-fluide).

Dans un mouvement rectiligne uniforme, les forces appliquées à la particule se


neutralisent :

ρVg = ρLVg + 6πrηv1 ;

6πrηv1 =Vg (ρ-ρL)

avec V= 4/3π r3

6πrηv1 =4/3π r3 g (ρ-ρL) ;

3ηv1 =2/3 r2 g (ρ-ρL) ;

v1 =2r2(ρ-ρL)g /(9η)

avec η = µ

Lorsque les forces de frottement visqueux équilibrent la résultante du poids et de la poussée


d'Archimède, la particule se déplace alors à une vitesse constante appelée vitesse de sédimentation,
que l’on peut déterminer dans les deux cas suivants :
60

 En régime laminaire, loi de Stokes, v=(d2.(ρS-ρL).g)/(18.η)


En régime turbulent, loi de Newton, v=(3.g.d.(ρS-ρL)./ρL)1/2

En conséquence, la vitesse de sédimentation augmente avec la différence de masse volumique


particule-fluide ρS-ρL, l’accélération de la pesanteur g (ou centrifuge rω2), le diamètre de la particule
(son carré en régime laminaire). La vitesse de sédimentation diminue lorsque la viscosité du milieu
augmente, ou le diamètre des particules diminue. Les particules de plus gros diamètre sédimentent
plus rapidement que les particules de petit diamètre, ce qui donne lieu à une méthode de
classement, mais conduit également à un seuil de coupure d’un décanteur.

Les facteurs clefs de la sédimentation sont la différence de masse volumique entre le solide et le
liquide, la taille des particules et la viscosité du fluide. Pour des particules de quelques microns, la
vitesse de sédimentation devient trop faible.

On utilise alors des adjuvants de floculation pour agglomérer les particules entre elles et augmenter
ainsi leur vitesse limite de chute.

La loi de Stokes, nommé en l'honneur de George Stokes est une loi donnant la force de frottements
d'un fluide sur une sphère en déplacement dans un fluide. Cette loi est utilisée pour calculer la
vitesse de sédimentation, mesurer les viscosités des liquides, et analyser les particules en
suspension. Cette loi est valable si le nombre de Reynolds est inférieur à 0,1 (écoulement rampant),
et si la sphère est suffisamment loin de tout obstacle ou paroi latérale (on considère une paroi
éloignée d'au moins dix fois le rayon de la sphère).
61

II.7.6. L’analyse dimensionnelle

buts principaux :

- donner des indications sur les relations existant entre les Grandeurs Mesurables intervenant dans
les phénomènes physiques étudiés

- regrouper les grandeurs en produits sans dimension, l’idée étant d’exprimer les résultats
expérimentaux par des relations entre ces produits

- choix des grandeurs fondamentales , exemple : système international , masse M, longueur L, temps
T, mais le choix est arbitraire.

Méthode de Rayleigh (1899)


- dresser l’inventaire de toutes les variables indépendantes qui interviennent dans le phénomène
étudié
- écrire la loi (algébrique) reliant les variables sous forme de produit de puissances de ces variables
- écrire les dimensions des variables par rapport au système des grandeurs fondamentales
- les combiner dans une relation homogène sur le plan dimensionnel

Exemple 1 : Perte de charge dans une conduite éventuellement rugueuse

a) Inventaire des variables et de leurs dimensions

b) Loi algébrique

c) Relation dimensionnelle homogène :

d) Egalité des exposants des grandeurs fondamentales

La relation devient :
62

Soit encore

On sait que :

Le coefficient de perte de charge est donné par :

et d’après la relation précédente :

On a une relation entre 3 nombres sans dimension :

- le nombre de Reynolds

- la rugosité relative ε/D

- le coefficient de perte de charge λ


La Méthode de Rayleigh fournit la forme de la loi qui régit le phénomène physique (mais rien ne
prouve que la loi physique correspondante existe, c’est l’expérience qui le confirmera).
D’autres regroupements sans dimension sont possibles et cela peut donner d’autres produits sans
dimension, les plus commodes/adéquats seront suggérés par l’expérience.
Les applications de cette technique passent par :
1. Le passage d'un système d'unité à un autre
2. L’établissement des équations
3. La réduction du nombre des variables nécessaires à un programme expérimental
4. L'établissement des principes de la conception d'un modèle.

On exprime ainsi la plupart des grandeurs en fonction de la force F, de la longueur L et du temps ou


encore en fonction de la masse M, de la longueur L et du temps T On peut par exemple à l'aide de
l'analyse dimensionnelle établir la relation du nombre adimensionnel de Reynolds ou d'autres
relations lorsqu'on connaît les variables dont elles dépendent.
63

On sait que le nombre de Reynolds est fonction de la densité de la viscosité et de la vitesse d'un
fluide et d'une longueur caractéristique.

Grandeurs Symbole (a) (b)

F-L-T M-L–T
2
- Aire A en m A L2 L2
- Volume (m3) v L3 L3
- Vitesse (ms-1) V LT-1 LT-2
- Accélération (ms-2) a, g LT-2 T-1
- Vitesse angulaire (rad s-1)  T-1 MLT-2
- Force (Kg) F F ML-2T-2
- Masse (Kgs2m-1) M FT2L-1 M
- Poids spécifique (Kg/m3)  FL-3 ML-2T-2
- Densité (Kgs2m4) ρ FT2L-4 ML-3
- Pression (Kgm-2) p FL-2 ML-1T-2
- Viscosité absolue (Kg.s m-2)  FTL-2 ML-1T-1
- Viscosité cinétique (m2s-1) ν L2T-1 L2T-1
- Module d'élasticité (Kg m-2) E FL-2 ML-1T-1
- Puissance (Kg ms-1) P FLT-1 ML2T-3
- Moment (Kg m) T FL ML2T-2
- Vitesse d'écoulement (m3/s) Q L2T-1 L3T-1
- Contrainte visqueuse (Kg m-2) τ FL-2 ML-1T-2
- Tension superficielle (Kg m-1)  FL-1 MT-2
- Poids (Kg) W F MLT-2
- Débit en poids (Kg s-1) FT-1 MLT-3
64

CHAPITRE III. CINEMATIQUE ET HYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES

III. 1. CINEMATIQUE DES FLUIDES.

La cinématique des fluides concerne l’étude du mouvement des liquides en ne tenant pas
compte des forces qui lui donne naissance. On tient compte seulement des relations entre les
positions des particules fluides et le temps. Un fluide est un ensemble des particules pour lequel on
étudie le mouvement.

III.1.1. Représentation analytique du mouvement

Le mouvement de chaque particule liquide peut être décrit par sa vitesse ou son
accélération.

M
t)
z0 ,
y,

t)
t+
0

M
0,

, z,
r (x

x, y
r' (

Figure 43

Ici la particule est décrite par ses coordonnées r(x, y, z, t) et cette description des paramètres
ou des propriétés d’un liquide en fonction de ses coordonnées s’appelle champs de l’écoulement. Ce
champ change avec le temps.
De r(x, y, z, t) on peut connaître V (u, v, w) qui est la vitesse qui par définition est la variation du
vecteur position en fonction du temps.
  
r t  dt   rM t  dv
VM  lim 
t 0 t dt

Ainsi toutes les particules au cours d’un écoulement sont caractérisées par une vitesse à
chaque instant. L’ensemble des vitesses des particules constitue le champ de vitesse de
l’écoulement.

Deux méthodes sont proposées pour caractériser le mouvement des particules fluides.

III.1.1.1. La méthode de LAGRANGE

Cette méthode individualise la particule et suit son mouvement.

On exprime les coordonnées d’un point M de la masse fluide en fonction du temps et de la position
initiale du point considérée.
65

Considérons une particule de fluide P, placé en M0(x0; y0; z0) à l’instant t0. Dans la
description de Lagrange, on suit le mouvement d’une particule de fluide. Par exemple, la particule de
fluide dont il est question précédemment, sera en M(x; y; z) à l’instant t.

Figure : trajectoire d’une particule selon Lagrange

On peut déterminer la trajectoire du point M par

 x  f  x0 , y 0 , z 0 , t 

M  y    x0 , y 0 , z 0 , t 
 z   x , y , z , t 
 0 0 0

x, y et z sont les variables de LAGRANGE

Dans cette description du mouvement du fluide, on suit individuellement chaque particule dans son
mouvement. Cette courbe qui décrit au cours du temps le mouvement d’une particule de fluide
quelconque du champ d’écoulement est ce qu’on appelle la trajectoire.

La différence avec la notion de ligne de courant est que pour cette dernière, on considère des
particules différentes au même instant tandis que la trajectoire est relative à une même particule à
des instants différents.

Les équations paramétriques différentielles des trajectoires sont données par :

La vitesse de la particule s’écrit :


66

dx 
 v x est la composante de la vitesse
dt

On obtient l’accélération simplement en écrivant :

dv
 a x est la composante de l’accélération etc.
dt

Le champ est donné par r x, y, z, t  où r  r r0 , t 

III.1.1.2. La méthode d’EULER


Pour étudier le mouvement du fluide, il est souvent plus commode d’utiliser les variables
d’Euler. Elles permettent, par exemple, de définir le champ des vitesses à chaque instant t et en tout
point M du fluide. Le point de vue d’Euler est plus commode pour l’expérimentateur, car on se place
en un point M(x, y, z) du fluide et on étudie les variations des grandeurs physiques (par exemple la
vitesse) à des instants différents.

Le point de vue d’Euler est plus commode en cinématique car :

- pour les écoulements permanents, la projection des vitesses dans le repère ne dépendent pas du
temps.
- les vecteurs vitesses de l’écoulement forment un champ de vecteurs auquel on peut appliquer les
propriétés des champs de vecteurs.
L’approche d’Euler est à mettre en parallèle avec l’approche de Maxwell en électromagnétisme. De la
même manière que l’on définit le champ électromagnétique en tout point de l’espace, à un instant t,
ici, on va considérer le fluide dans son ensemble à l’instant t. On définit en chaque point du système
les grandeurs : µ(x; y; z; t), P(x; y; z; t) ;v (x; y; z; t) etc...Ainsi, à un instant t, on peut représenter les
champs scalaires (µ et P) à l’aide d’iso-surface (iso-bares et iso-densité), et les champs vectoriels
(vitesse et accélération) à l’aide des lignes de champ.

Notion de ligne de courant : Une ligne de courant est une ligne de champ du vecteur vitesse c’est-à
dire une courbe tangente en tout point M(x; y; z) à v (x; y; z; t) à l’instant t. L’ensemble des lignes

de courant peut évoluer au cours du temps. L’équation de la ligne de courant s’obtient en résolvant
les équations différentielles suivantes :

On appelle ligne de courant, toute courbe dont la tangente en chacun de ses points est, à chaque instant et

localement, colinéaire au vecteur vitesse du champ d’écoulement.


67

Tube de courant : on appelle tube de courant l’ensemble des lignes de courant s’appuyant sur un
contour fermé

III.1.2 Conservation de la masse

III.1.2.1 Vecteur densité de matière


On cherche à exprimer la masse qui traverse une surface (S) lors d’un écoulement.
Pour cela, imaginons un cylindre infiniment petit de base dS et de génératrice v dt. Calculons la
masse dm traversant cette élément de surface pendant la durée dt. Les particules situées dans le
cylindre représenté sur la figure 1.4, traversent effectivement la section du cylindre pendant la durée

dt. On a donc

Figure . 1.4 – Calcul du débit.

Débit massique : Le débit massique Qm mesure la masse qui traverse la surface S par unité de temps

(unité : kg:s-1) :

Pour une surface fermée :

où Qsortie m est le débit massique sortant si n‾ est dirigé vers l’extérieur (convention mathématique).
68

Débit volumique : le débit volumique QV mesure le volume de fluide qui traverse la surface S par

unité de temps (unité : m3:s-1) :

Densité de courant : on appelle vecteur densité de courant de matière le vecteur :

Le débit massique est donc le flux du vecteur densité de courant de matière.


Remarques :
1. En électricité le courant électrique (débit de charge) est le flux du vecteur densité de courant

Electrique

Où ρl : est la densité volumique de charge.


2. Pour tout phénomène de transport on peut définir un vecteur densité de courant qui obéit à une
relation de conservation analogue à celle que l’on va voir dans le paragraphe suivant.

III.1.2.2 Équation de continuité.


La masse se conservant, cela se traduit par une équation de conservation de la masse, dite aussi «
équation de continuité » .
Prenons un système ouvert de volume constant V , entouré par une surface fictive (S).
Soit M(t) la masse contenue dans (S) à l’instant t. Cette masse varie si le débit massique entrant est

différent du débit massique sortant ce qui modifie la masse volumique du système (S) :
69

FIG. 1.5 – Conservation de la masse.

D’après le théorème de la divergence on obtient :

d’où l’équation de continuité :

Équation de continuité :

III.1.3. Notions fondamentales sur l’écoulement des fluides

L’écoulement d’un fluide est un phénomène complexe qui ne se prête pas toujours à une
analyse mathématique rigoureux.

La raison entre autre est que les différents points d’un fluide en mouvement n’ont pas toujours la
même vitesse d’écoulement, et ne sont pas soumises à une même accélération.

Les trois notions importantes à retenir sur les écoulements fluides sont :
 Le principe de la conservation de la masse, à partir duquel on établit l’équation de la
continuité.
 Le principe de l’énergie cinétique, à partir duquel on établir certaines équations relatives à
l’écoulement.
 Le principe de la quantité de mouvement, à partir duquel on établit les équations des forces
dynamiques exercées par les fluides en mouvement.

III.1.3.1. Ecoulement des fluides

L’écoulement d’un fluide peut être :


70

 Permanent ou non permanent


L’écoulement d’un fluide est dit permanent (ou stationnaire) si le champ des vitesses, la pression, la
masse volumique en chaque point ne dépendent pas du temps.

 Uniforme ou non uniforme


Un écoulement est dit uniforme quand il est permanent à section mouillée constante, tel
qu'il serait réalisé dans un canal de section droite, pente et rugosité uniformes, et de
longueur infinie.

 Laminaire ou turbulent
Régime laminaire : Ouvrez lentement un robinet et remarquez, qu’à faible débit, l’écoulement
semble
régulier : le fluide s’organise en filets. On peut alors décrire l’écoulement comme une superposition
de filets ou de couches glissant les uns sur les autres.
Régime turbulent : Lorsque l’on ouvre le robinet au maximum, la vitesse d’écoulement varie de
façon erratique dans l’espace et le temps. Dans ce cas, les lignes de courant s’entremêlent de façon

complexe et chaotique.
 Rotationnel ou irrotationnel.

Un fluide incompressible est en écoulement unidimensionnel quand la direction et la grandeur de la


vitesse en tous points sont identiques. Cet écoulement ne dépend que d’une seule coordonnée.

Un fluide idéal est un fluide sans viscosité et sans moments par conséquent sans mouvement de
rotation des particules du fluide autour de leur centre de masse. Il présente un écoulement idéal,
représenté par un réseau des lignes de courant qu’on appelle écoulement irrationnel.

III.1.3.3 EQUATION DE CONTINUITE


Considérons une veine d’un fluide incompressible de masse volumique ρ animée

d’un écoulement permanent.

On désigne par :
- S1 et S2 respectivement la section d’entrée et la section de sortie du fluide à l’instant t,
- S’1 et S’2 respectivement les sections d’entrée et de sortie du fluide à l’instant t’=(t+dt),
- V1 et V 2 les vecteurs vitesse d’écoulement respectivement à travers les sections S1 et S2 de la veine.
71

- dx1 et dx2 respectivement les déplacements des sections S1 et S2 pendant l’intervalle de temps dt,
- dm1 : masse élémentaire entrante comprise entre les sections S1 et S’1,
- dm2 : masse élémentaire sortante comprise entre les sections S2 et S’2,
- M : masse comprise entre S1 et S2,
- dV1 : volume élémentaire entrant compris entre les sections S1 et S’1,
- dV2 : volume élémentaire sortant compris entre les sections S2 et S’2,
A l’instant t : le fluide compris entre S1 et S2 a une masse égale à (dm1+ M)

A l’instant t+dt : le fluide compris entre S’1 et S’2 a une masse égale à (M+ dm2).
Par conservation de la masse:

en simplifiant par M on aura

Donc

ou encore

En divisant par dt on aboutit à :

Puisque le fluide est incompressible

On peut simplifier et aboutir à l’équation de continuité suivante :

Q = S1V1 = S2V2 = Cte Cette équation est celle de continuité

C’est un contour fermé où on fait passer une ligne de courant repartie de façon continue. Ces
équations de débit expriment la conservation de la masse.

III.1.3.4 NOTION DE DEBIT


4.1 Débit massique

Le débit massique d’une veine fluide est la limite du rapport


72

quand dt tend vers 0.

où :

- qm est la masse de fluide par unité de temps qui traverse une section droite quelconque de la
conduite.
- dm : masse élémentaire en (kg) qui traverse la section pendant un intervalle de temps dt .
- dt : intervalle de temps en (s)
en tenant compte des équations précédentes on obtient :

avec :

Vitesse moyenne d’écoulement de la veine fluide à travers S1,

Vitesse moyenne d’écoulement de la veine fluide à travers S2 d’après

Soit dans une section droite quelconque S de la veine fluide à travers laquelle le fluide s’écoule à la
vitesse moyenne v :

où :
qm : Débit massique en (kg/s)
ρ : Masse volumique en (kg/m3)
S : Section de la veine fluide en (m2)
V : Vitesse moyenne du fluide à travers (S) en (m/s)
4.2 Débit volumique

Le débit volumique d’une veine fluide est la limite du rapport


73

quand dt tend vers 0.

Où :
- qv : Volume de fluide par unité de temps qui traverse une section droite quelconque de la conduite.
- dV : Volume élémentaire, en (m3), ayant traversé une surface S pendant un intervalle de temps dt,
- dt : Intervalle de temps en secondes (s),
D’après la relation

et en notant que

on peut écrire également que

Soit

4.3 Relation entre débit massique et débit volumique


A partir des relations précédentes on peut déduire facilement la relation entre le
débit massique et le débit volumique :

III.1.3.5. Equation générale de continuité de l’écoulement fluide compressible à trois dimensions.

1 .Ecoulement non permanent Z

Soit un référentiel gaussien normalisé dans lequel le parallélépipède de dimensions dx , dy et


dz représente un volume de référence à travers lequel le fluide est en écoulement.

Si les composantes de la vitesse dans les directions x, y et z sont respectivement u, v et w, on


peut calculer la masse de fluide qui traverse une face quelconque de ce volume par unité de
temps, par exemple.

 udy  dz  selon la direction x.

Le débit entrant est  udy  dz 


74

Figure 45

 u dydz 
Le débit sortant est  udy  dz   dx
x

 u dydz dx


ce qui donne un débit entrant approximatif de 
x

En calculant les débits nets entrant suivant les directions y et z et en les sommant on trouve
  u  v  w 
    dydydz
 x y z 

lorsque dx , dy et dz tendent vers zéro.

 dxdydz   dxdydz  


Cette équation dévient  dans cette relation est le taux de variation
t z t
de la densité au sein du volume par rapport au temps.

Nous voyons que le débit entrant net est identique au taux de variation de la masse, on peut alors
écrire.

  u  v w  
    dxdydz  dxdydz
 x y z  t

d’où on tire l’équation de continuité pour l’écoulement non permanent à trois dimensions, d’un
fluide compressible.

  u  v w  
    
 x y z  t

pour un écoulement permanent, les propriétés du fluide ne varient pas avec le temps.
75


Ainsi  0 ce qui conduit à
t

  u  v w 
    0
 x y z 

Comme   C ste : écoulement permanent isovolumique.

u v w
  0
x y z

Au cas où l’écoulement est à deux dimensions

u v w
  0 car 0
x y z

au cas où l’écoulement est permanent uniforme

 w v  u
  0 et  0  0
 z y  x

2. Etablissement des équations du mouvement d’écoulement d’un fluide quelconque.

Figure 46

Une masse élémentaire de fluide dM au cours d’un écoulement représenté dans un


référentiel gaussien ci-dessous.

La direction du mouvement est dans le sens de x.

Les forces qui agissent dans la direction x sont dues

 à la pression agissant à la surface des extrémités.


 à la composante du poids
 aux forces de viscosité dFs Kg  exercées par les particules de fluides adjacentes.
76

D’après l’équation du mouvement  Fx  M a x .

wdAdl dV 
pdQ   p  dp dA  wdAdl sin  x  dFs  
g dt

dl
Si nous divisons l’équation par dA et que nous remplaçons par V
dt

L’équation devient

dp dFs VdV
  dl sin  z  
 wdA g
En nous référant à la figure nous voyons que dl sin  z  dz  dhz

d dFs VdV
D’où   dhz  
 wdA g

d VdV dFs
qui s’écrira   dhz  0 *
 g wdA

dFs
 est la résistance à l’écoulement sur dl .
wdA

On démontre que les forces de viscosité dFs valent dFs   dP dl (la contrainte tangentielle
visqueuse multipliée par la surface sur laquelle elle agit (périmètre dPx longueur dl)

dFs  dPdl
Ainsi 
wdA wdA

dA
Or  R par définition
dP

R est le rayon hydraulique

dFs  dl
D’où 
wdA wR

 dl
 dh1 est la perte de charge.
wR

L’équation
77

d VdV dFs
  dhz  0 *
 g wdA

s’écrira

dp VdV
  dhz  dh1  0  
w g

Remarques

1. L’équation
dp VdV
  dhz  dh1  0  
w g

dp VdV
quand on l’applique à un fluide idéal (perte de charge nulle), elle devient   dhz  0 et
w g
porte le nom d’Equation D’EULER.

2. Lorsqu’on intègre l’équation (**) pour les fluides de densité constante, on obtient
dp V2 VdV
    dz   dh2  0
p2 Z2 2

p1 w V1 g Z1 1

 p1 p 2   V2 V1 
2 2
        z 2  z1   H L  0
 w w   2g 2g 

 p1 V12   p 2 V22 
   z1   H L     z 2 
 w 2g   w 2g 

qui est le théorème de BERNOUILLI appliqué à l’écoulement des fluides incompressibles.

3. L'équation
dp VdV
  dhz  dh1  0  
w g

est une équation fondamentale de l'hydrodynamique pour un écoulement permanent.

III.1.3.6 CAS DES FLUIDES COMPRESSIBLES.


1 INTRODUCTION

Dans ce chapitre, nous abordons les fluides compressibles qui présentent certaines particularités. La
masse volumique d’un gaz varie avec sa pression. L’étude de l’écoulement d’un fluide compressible
devient plus compliquée que celle d’un fluide incompressible. En effet, les variations de température
ou de pression qui peuvent apparaître dans l’écoulement d’un liquide
78

ne modifient en rien les volumes mis en jeu car la dilatation ou la compression sont généralement
négligeables. En revanche, ces phénomènes prennent une grande importance lorsqu’il s’agit de
vapeurs ou de gaz.

L’étude de l’écoulement des fluides compressible ne peut être abordée sans avoir fixé au préalable
un certain nombre d’hypothèses simplificatrices (nature du gaz :

parfait, type d’évolution : isotherme ou adiabatique,…etc).

2 EQUATIONS D’ETAT D’UN GAZ PARFAIT

2.1 Lois des gaz parfaits

avec :

- P : pression.

- ρ : masse volumique en (kg/m3).

- r : constante des gaz parfait

- T : température en (0K).

2.2 Transformations thermodynamiques


- Transformation à pression constante :
La chaleur récupérée par un gaz parfait à pression constante est :

avec :
- Δ H : variation d’enthalpie par unité de masse en (KJ/Kg)
- Cp : chaleur spécifique à pression constante en (KJ/Kg.oK)
- Δ T : variation de température (0K)
- Transformation à volume constant :
La chaleur récupérée par un gaz parfait à volume constant est :

avec :

- Δ U : variation d’énergie interne par unité de masse en (KJ/Kg)


- Cv : chaleur spécifique à volume constant en (KJ/Kg.oK)
- Δ T : variation de température en (0K)
Remarque :

équivaut à
79

Donc :

: Relation de Mayer
On définit :

Exemple :
- Pour un gaz parfait monoatomique :

- Pour un gaz parfait diatomique :

ou encore :

La variation d’enthalpie est par conséquent :

ou encore

- Transformation adiabatique :

D’après la lois des gaz parfaits :

Donc

ou encore,

3 CLASSIFICATION DES ECOULEMENTS


80

3.1 Célérité du son


Pour un écoulement isentropique, la vitesse du son, appelée également célérité du son, est donnée
par l’expression suivante :

3.2 Nombre de Mach


On appelle nombre de Mach le rapport :

- V : Vitesse d’écoulement en (m/s)


- C : Célérité du son en (m/s)
Le nombre de Mach varie d’un point à l’autre de l’écoulement, non seulement parce que la vitesse
varie, mais aussi parce que l’état du fluide varie, donc la célérité.

3.3 Ecoulement subsonique


L’écoulement est dit subsonique si la vitesse d’écoulement est inférieure à la vitesse du son. Ou
encore : si M < 1

3.4 Ecoulement supersonique


L’écoulement est dit subsonique si la vitesse d’écoulement est supérieure à la vitesse du son. Ou
encore : si M > 1

4 EQUATION DE CONTINUITE

L’équation de continuité d’un fluide compressible est :

5 EQUATION DE SAINT-VENANT

L’équation de bilan énergétique d’un système ouvert est :

où :

- ΔEc : Variation d’énergie cinétique.


- ΔEP : Variation d’énergie potentielle du fluide.
- Δ H : Variation d’enthalpie.
- Q: chaleur échangée avec le milieu extérieur.
- Wu : travail utile échangé.
Si on suppose :

- qu’il n’y pas d’échange de travail utile, Wu = 0


- que l’énergie potentielle est négligeable, ΔEP =0
- que l’écoulement est adiabatique et réversible, Q=0
81

L’équation de bilan énergétique devient :

ou encore

Donc

or d’après l’équation

D’où la relation de Saint-Venant :

Entre deux points d’un écoulement, cette relation s’écrit :

ou encore

Or pour un gaz parfait

Donc

Ce qui implique
82

6 ETAT GENERATEUR :

C’est l’état d’un fluide en un point de l’écoulement où la vitesse V est supposée nulle.
On note par un indice i toutes les variables thermodynamiques relatives à ce point.
En appliquant le théorème de Saint-Venant entre ce point et un autre point on a :

Dans le cas d’un écoulement isentropique d’un gaz parfait, les caractéristiques thermodynamiques
d’un point d’arrêt sont celles de l’état générateur c'est-à-dire :

Pi, Ti, ρ i.

Or la célérité du son est donnée par :

Donc le théorème de Saint-Venant peut être écrit sous la forme suivante :

En multipliant cette équation par

on obtient :

Or

Donc la relation de Saint- Venant devient :

De même, on peut écrire :

Pour établir la relation entre les caractéristiques de deux points (1) et (2) d’un
même écoulement :
- en (1) :

- en (2) :

Donc :
83

De la même façon on peut établir des relations entre les pressions et les masses volumiques.
Remarque :
si M = 1 (v = c), l’état de l’écoulement est appelé état critique.
Il est déterminé en fonction de l’état générateur :

Mais si nous partons de l’équation générale de continuité de l’écoulement fluide compressible à


trois dimensions, et que nous l’appliquons à l'écoulement des fluides compressibles, avant
l'intégration il faut connaître l'expression de w en fonction de la variable p .
En fait elle dépend des conditions thermodynamiques.
A température constante.
p1 p
  C ste
w1 w
1
p 
d'où w   1  p
 w1 

L’intégrale s'écrit alors

dp VdV
    dz   dhL  0
p2 V2 z2 2

p1  w1  p V1 g z1 1
 p 
 1

qui donnera

p 2  V22 V12 
  z 2  z1   H L  0
p1
ln  
1 p1  2 g 2 g 

p1 V12 p V2
1
ln p1 
2g
 z1  H L  1 ln p 2  2  z 2
1 2g
  

Si on tient compte de l'équation de continuité 1 A1V1  2 A2V2

p1 p2 p1
Et de la loi des gaz pour des conditions isothermes et   RT  1   2
1 2 p2

 2 A2V2 A2 p 2
or V   V2
p1 A1 p 2
 1  A1
p2

Lorsqu’on le remplace dans l’équation    , on a

p1 A22 p 22 V22 p V2
ln p1     z1  H 2  1 ln p 2  2  z 2
1 A1 p1 2 g 1 2g
84

Dans des conditions adiabatiques.


k 1 1
 p p k p k
   ou 1 
 1  p1 1 
1
 p k
D’où   1  
 p1 
où k est l'exposant adiabatique.

dp
L'intégrale du terme donne

  
 k  p1   p 2 k
1 k 1
dp p1 k dp   1
 
p2 p2
  
1  k  1  1   p1  
p1 1 p1 1

1  p2 p   
k k
p 
 1

Et l'équation de BERNOUILLI s'écrira

  k  p1 v12    k  p  p  k 1 v 2 
      z   H     
  
1
 2
 2
 z 
1
  k  1  1 2 g
L
 k  1  1  p1  2 g
2

  

En associant l'équation de continuité

1 A1V1  2 A2V2
et l'équation des gaz pour les conditions adiabatiques
1 1
p1 k p2 k

1 2
1
 AV  2 A2V2  p  k A 
V1  2 2 2    2   2   V2 V1
1 A1 p  k
1
 p1   A1 
1  1  A1
 p2 

en le remplaçant dans l'équation de BERNOULLI elle prend la


 k  
2
 A2  v22    k  p  p  k 1 v 2 
   
k
forme   
p1

p
     
2
 z  H    1
 2
 2
 z 
  k  1   1

L
      2

 1  1   1  1 
p A 2 g k 1 p 2 g
 1
 

III. 2. HYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES

L’hydrodynamique étudie le mouvement des liquides en considérant son origine c'est-à-dire


les forces qui lui donnent naissance.
85

Nous rétablirons ainsi les relations entre :


 Les positions des particules fluides
 Le temps
 Les forces qui interviennent
Comme en cinétique, nous utiliserons pour ce faire la méthode de LAGRANGE ou celle d’EULER.
Etant donné que la méthode d’EULER donne des équations plus faciles à intégrer nous recourons
beaucoup plus à elle qu’à celle de LAGRANGE.
Elle consiste à déterminer en fonctions du temps et des forces agissantes pour chaque point de la
masse fluide :
 La vitesse V u, v, w
 la pression p
 et la masse volumique  des particules fluides qui viennent passer par ce point.
Il nous revient d’établir cinq équations reliant u, v, w, p,  en fonctions de x, y, z et t.

III.2.1. Hydrodynamique de fluide parfait.


Les cinq équations à établir sont :

 Un système de trois équations générales du mouvement appelées EQUATIONS D’EULER.


 Une équation caractéristique du fluide
 L’équation de continuité

III.2.1.1. Equations générales du mouvement (Equations d’EULER)


Le liquide étant parfait

 pas de frottement n’interne donc pas de composantes tangentielles ou la pression sur


l’élément ou plan
 La pression est constante dans toutes les directions autour du point.
n hydrostatique nous avons considéré un parallélépipède élémentaire fluide en équilibre
sous l’action de :

 Les forces extérieures (forces de volume)


 Les forces des pressions latérales (forces de surface) l’équation d’équilibre hydrostatique
1
était grad p = F

En hydrodynamique on ajoute au second membre la force d’inertie par unité de masse    ceci
donne l’équation fondamentale

1
grad p = F - 

Cette équation vectorielle projetée sur les axes donne

1 p u u u u
  X u v w 
 x x y z t
1 p v v v v
 Y u v w 
 y x y z t
1 p w w w w
  Z u v w  .
 z x y z t
86

qui constituent les équations générales ou mouvement appelées EQUATION D’EULER.


Les expressions reprenant les composantes de la force d’inertie
 du u u u u
 dt  t  u x  v y  w z

 dv v v v v
  u v w
 dt t x y z
 dw w w w w
  u v w .
 dt t x y z

peuvent se condenser en

V V2
 = + grad + 2 V
t 2

On peut rapprocher de cette équation celle qui donne la loi de composition des accélérations dite
formule de Coriolis (I 835)

dans laquelle :

III.2.1.2. Équations caractéristiques.


Pour un liquide incompressibles [=constante], cette équation est appelée équation
complémentaire.

III.2.1.3. Equation de continuité


C’est celle qui exprime la conservation de la masse fluide au cours de l’écoulement ; celle
établie en cinématique est :

 u  v  w


   0
t x y z

Etant donné l’équation complémentaire elle devient


87

u v w
  0
x y z

Où div. V = 0.

Si toutes les vitesse sont normales à la section transversale plane du courant et égales entre
elles, l’équation de’ continuité s’écrit sous la forme :

 Q
  0.
t S

III.2.1.4. Equation du mouvement le long de la trajectoire


Soient les équations d’EULER.

1 p d 2x
 X 2
 x dt
1  1 p d2y
grad p  F    Y  2
  y dt
1 p d 2z
 Z 2
  z dt

Pour établir la relation existant entre X, Y, Z, x, y, z, p,  et t le long de la trajectoire.


Considérons les coordonnées de M et M  infiniment voisins sur la trajectoire caractérisés
par t et t + dt respectivement et par les coordonnées x, y, z et x  dx , y  dy , z  dz .
z

M' t+dt
Mt

O y

Figure 47 : trajectoire d’une particule fluide

Multiplions la première équation par dx, la seconde par dy et la 3è par dz et additionnons les.

1  p p p   du dw 
 dx  dy  dz    Xdx  Ydy  Zdz    dx  dy 
dv
dz 
  x y z   dt dt dt 

1  p p p  1 p 
a)  dx  dy  dz  vaut  dp  dt 
  x y z   t 
88

dx dy dz
b) u  , v et w
dt dt dt

du dv dw
Ainsi dx  dy  dz vaut udu  vdv  wdw
dt dt dt

or si V est la vitesse de la particule qui passe par M x, y, z  au temps t on a V 2  u 2  v 2  w2 .


qui donne Vdv  udu  vdv  wdw

L’équation de mouvement s’écrira

1 p 
 dp  dt   Xdx  Ydy  Zdz  Vdv
 t 

III.2.1.5. Répartition des pressions dans une section droite d’une masse liquide en
mouvement dont les trajectoires des molécules liquide sont des droites parallèles ou des
courbes à grand rayon de courbure.
Soient les équations d’EULER

1 p du
 X
 x dt
1 p dv
 Y 
 y dt
1 p dw
 Z
 z dt

Dans ce cas dx  0

Multiplions alors les deux derniers par dy et dz .

1  p p   dv dw 
On aura  dy  dz   Ydy  Zdz   dy  dz 
  y z   dt dt 

Si nous appliquons cette équation dans une section transversale parallèle au plan YOZ.
Le deuxième facteur du premier membre représente la variation de la pression sur une
longueur infiniment petite le long d’une ligne normale à OX.
dy dz
or dv  dw  vdv  wdw
dt dt

Etant donné l’hypothèse précédente, v et w sont négligeables, le second membre se réduit à


la variation de l’hydrostatique Ydy  Zdz .
En conclusion
89

Le long de toute la ligne normale qui coupe normalement des trajectoires. Liquides sensiblement
rectilignes et parallèles, la pression varie conformément à la loi de l’hydrostatique.

III.2.1.6. Cas d’un liquide incompressible en mouvement permanent dans un champ de la


pesanteur - Théorème de DANIEL BERNOULLI.
Le liquide en mouvement étant supposé soumis à la seule action de la pesanteur, on a
X Y 0
Z  g

1
L’équation fondamentale de l’hydrodynamique s’écrira dp   gdz  Vdv

dont l’intégration donne p v2


 gz   C te
 2

p V2
ou z   H  C te .
w 2g

p V2
ou   C te .
w 2g

Cette équation reste applicable si au lieu de considérer la trajectoire d’une particule, on


considère un filet liquide.

Si on introduit dans l’équation encadrée la vitesse supposée constante dans une section d’un
filet liquide cette expression devient l’expression mathématique du théorème de BERNOULLI qui
s’énonce comme suit :
« En tout point d’un filet liquide pris dans une masse liquide de fluidité parfaite en mouvement
permanent est soumis à la seule action de la pesanteur, la côte z, la hauteur représentative de la
p V2
pression et la hauteur représentative de la vitesse forment une somme constante »
g 2g


V2 Ligne d’énergie
2g mécanique totale


P
Pg
H

P p*
z 
Pg Pg
Trajectoire ou Ligne de niveau
ligne de piezometrique
courant

Figure 48
90

III.2.2. HYDRODYNAMIQUE DU LIQUIDE REEL

Comme nous l'avons indiqué, un liquide naturel possède une propriété qui est en quelque sorte l'imperfection de la fluidité
et qu'on appelle la viscosité.
Nous commencerons par définir cette nouvelle propriété et nous préciserons ensuite comment elle intervient dans les
équations générales du mouvement.
Intervention de la viscosité dans les équations générales du mouvement des fluides parfaits

L'expérience de Couette montre que le déplacement relatif des molécules liquides absorbe une énergie provenant de
l'existence dans un fluide visqueux de forces internes ou tensions visqueuses qui vont intervenir dans les équations
générales du mouvement, au même titre que les forces extérieures.
Nous nous proposons donc, en premier lieu, de préciser l'expression analytique de ces tensions et nous examinerons
ensuite comment il est possible de les faire intervenir dans les équations générales du mouvement.
V. 2.2.1. Détermination des tensions visqueuses
Considérons en un point M (x , y , z) du fluide, un parallélépipède infiniment petit dont les arêtes dx, dy, dz sont parallèles
aux axes. Soient u, V', W, les composantes de la vitesse V du fluide au point M
(fig. V.2.2.l).

Fig. V. 2. 2.1 -Matrice du tenseur des contraintes


La tension s'exerçant sur un élément de surface dS de centre M sera entièrement déterminée si on connaît les tensions
s'exerçant sur les trois faces du parallélépipède dx dy dz.
Désignons respectivement par p + ai et par 'i les composantes normale et tangentielle de la tension s'exerçant sur la face i (i
= 1,2,3). Pour un fluide homogène et isotrope, l'application du théorème du moment cinétique par rapport à un axe
parallèle à l'un des axes de coordonnées et passant par le centre du parallèlépipède montre, comme dans la théorie de
l'élasticité du solide homogène et isotrope, que la matrice des contraintes est symétrique; c’est ce qui constitue le principe
de la réciprocité des contraintes.
La matrice du tenseur des contraintes s'écrit ainsi:

On met ainsi en évidence la pression p, quantité scalaire indépendante de l'orientation de l'élément de surface dS autour
de M, alors que les composantes a et T sont uniquement d'origine visqueuse.
Pour un liquide de fluidité parfaite, on aurait ςi = τi = O. En définitive, la matrice du tenseur des contraintes de viscosité
s'écrira:
91

ce qui correspond au tableau suivant

Pour lier ces tensions visqueuses aux déformations de la particule liquide, rappelons que l'analyse des déformations
élémentaires d'une particule fluide a montré que cette déformation pouvait être considérée comme la composition d'une
translation, d'une rotation en bloc de la particule sur elle-même et d'une déformation pure ou distorsion. Dans la
translation et la rotation, la particule se déplace en bloc, comme un corps solide ; les tensions visqueuses liées aux
caractéristiques propres du liquide ne peuvent donc intervenir que dans la déformation de la particule.
Rappelons également que cette déformation se décompose elle-même :
-en une vitesse de déformation linéaire ou vitesse de dilatation dont les composantes correspondent aux termes

-et une vitesse de déformation angulaire ou vitesse de glissement dont les composantes correspondent aux termes g....g2
et g3.
Le tenseur de la déformation s'écrit ainsi :

Ces résultats étant rappelés, dans l'hypothèse d'un fluide homogène et isotrope et pour de faibles vitesses
de déformations on peut développer les relations
en série de Taylor et ne conserver que les premiers
termes ; on est ainsi conduit à des fonctions linéaires et homogènes qui se traduisent par les deux hypothèses suivantes de
Stokes et Newton, analogues à celle de Hooke dans la théorie de l'élasticité:
1-Les contraintes tangentielles Ti sont proportionnelles
aux vitesses de déformation angulaire. Soit

Les déformations angulaires correspondent donc à des glissements à l'intérieur de la particule.


2 1.. Les contraintes normales ai sont des fonctions linéaires des vitesses de déformation linéaire, soit, en ne considérant
que la contrainte visqueuse parallèle à Ox:
92

La forme du second terme du second membre résulte de l'isotropie du fluide.


Cette expression s'écrit également

Le raisonnement précèdent est tout à fait analogue à celui effectué dans la mesure de l’élasticité à partir de l'hypothèse de
Hooke, pour exprimer les composantes normales et tangentielles
des contraintes à l'intérieur d'un solide élastique homogène et isotrope.
On doit toutefois souligner une différence essentielle : dans la théorie de l'élasticité, les composantes ui (i = l, 2, 3)
représentent des longueurs, alors qu'en hydrodynamique leurs homologues u, v, w représentent des vitesses.

C'est pour souligner cette différence que nous avons utilisé des notations différentes résumées dans le tableau de
correspondance ci-après:

III.2.2.1. Equations générales du mouvement d’un liquide Réel : Equation de NAVIER STOKES.
Elles s’obtiennent en ajoutant les forces de viscosité aux autres forces s’exerçant sur le
parallélépipède dx, dy et dz.

En fait c’est en écrivant l’équilibre du système de forces suivantes :

 Forces extérieures
 Pressions normales
 Force d’inertie
 Force de viscosité

 En considérant les forces correspondantes s'exerçant sur l'unité de masse du liquide, les trois premières
catégories de forces ont conduit aux équations d'Euler :
93

Il suffit d'ajouter à chacune de ces équations les composantes sur l'axe correspondant des forces de viscosité par unité de
masse.
Considérons les projections sur OX.

Composante 1 :

sur ABCD : 1dydz

  1 
sur EFGH :    1  dx dydz
 x 

1
la résultante  dxdydz
x

Composante 2 :

sur CGHD : 2dxdy

  2 
sur ABFE :   2  dz dxdy
 z 

 2
la résultante  dzdxdy
z

Composante 3 : sur ADHE : 3dydz

  
sur BCGF :   3  3 dy dxdz
 y 

 3
la résultante  dydxdz
y

Les autres composantes sont perpendiculaires à OX et leur projection est nulle.


Et la résultante des forces de viscosité projetée sur l’axe OX à pour expression
    
  1  3  2 dxdydz
 x y z 

u
or 1  2
x

 2  2ug2

 3  2ug3
94

    
  1  3  2 dxdydz  udxdydz
 x y z 


En définitive u   u

Ainsi

1 P du
 X  u
 x dt
1 P dv
  Y   v
 y dt
1 P dw
 Z  w
 z dt

qui donnent en se condensant

1 
grad P  F     V

Equation de NAVIER STOKES

1
grad P  Force de pression

F  Force extérieur

  = Force d’inertie résultante du mouvement

 V  Force de viscosité

III.2.2.2. Cas particuliers de simplification des équations de


NAVIER STOKES .( cel-00356205, version 1 - 26 Jan 2009 MECANIQUE DES FLUIDES
Jean-François SINI 2008)

1. si v  0 on retrouve les équations d’EULER des liquides parfaits.


2. si v  0 et   0 on retrouve l’équation de l’hydrostatique
3. si le mouvement est rectiligne et uniforme   0 = 0 et V  0 . On retrouve les équations
de l’hydrostatique et la pression dans la masse fluide varie selon les lois de l’hydrostatique.
4. si le plan est XOY, les projections sur OX et OY donnent des équations de
NAVIER STOKES suivantes :

1 P du
 X  u
 x dt

1 P dv
 Y   v

 y dt
95

Par hypothèse u  v  0  u  0  v

1 P
 X
 x

1 P
Y
  y

5. si l’écoulement est à potentiel des vitesses V   grad 


V   grad   grad   0

Les équations de NAVIER STOKES se ramènent alors aux équations d’EULER applicables aux
liquides parfaits.

III.2.2.3. Cas particulier du régime permanent Extension du théorème de Bernoulli au cas d’un
liquide réel.
Partant des liquides parfaits, des équations d’EULER, nous avons tiré la relation

1 p 
 dp  dt   Xdx  Ydy  Zdz  Vdv
 t 

qui devient en régime permanent

1
dp  Xdx  Ydy  Zdz  Vdv

Si on mène les mêmes démarches, partant des équations de NAVIER STOKES, en régime permanent
et en tenant compte des forces de viscosité on obtient la relation

dp  Xdx  Ydy  Zdz  Vdv   udx  vdy  wdz 


1

En appliquant cette équation à une particule d’un liquide incompressible, soumis à la seule action de
la pesanteur x  y  0; z   g  .
On obtient
 gdz  Vdv  udx  vdy  wdz   0
dp

L’intégration tout au long de la trajectoire donne
V2
  udx  vdy  wdz   C ste
P
 gz 
 2
en divisant par g
P V2 
udx  vdy  wdz   C
g
Z   ste
H
w 2g
L’analyse dimensionnelle démontre que

  udx  vdy  wdz   j
g
qui n’est rien d’autre que la perte de charge depuis l’origine de mouvement jusqu’au point
considéré. L’équation devient alors
96

P V2 P* V2
Z   j  C ste  H ou  jH
w 2g w 2g
P   P  Z
Cette formule est applicable dans le cas de la trajectoire d’une molécule que dans le cas d’un filet
fluide.
Dans ce cas, elle devient l’expression du théorème de BERNOULLI étendu au cas d’un liquide réel qui
dit :
En tout point d’un filet liquide pris dans une masse liquide de fluidité non parfaite en mouvement
permanent dans le champ de la pesanteur, la cote, la hauteur représentative de la vitesse et la
perte de charge depuis l’origine du mouvement forme une somme constante.
Remarques

 Ce théorème peut s’établir également en appliquant le théorème de l’énergie cinétique à un


déplacement élémentaire du filet liquide et en introduisant au second membre de l’équation
le travail élémentaire résultant des forces de frottement dues à la viscosité du liquide.
 Il exprime la conservation de l’énergie totale tout au long du filet liquide considéré. Le terme
j représente l’énergie dissipée sous forme de chaleur par suite des frottements et de la
viscosité.
Représentation graphique du théorème de BERNOULLI (liquide réel)
97

Figure 57 : Représentation graphique du théorème

de Bernoulli (liquide réel)

Dans le cas d’un liquide réel, la ligne d’énergie n’est plus une droite horizontale mais une courbe qui
s’abaisse dans le sens de l’écoulement.

III.3. Application du théorème de BERNOUILLI


III.3.1. Cas d’un Ecoulement à travers un Orifice : Formule de Torricelli
Ecoulement à travers un Orifice en charge

Application de l’équation de Bernoulli entre les sections 1-1 et 2-2 par rapport à l’axe de référence O-
O’ :

- Section 1-1 :

* Z1 = H
* P1 = Patm
* V1 = 0
- Section 2-2 :
* Z2 = 0
* P2 = Patm
* V2 = V

On aura donc :

Si nous négligeons les pertes de charge : hw = 0 , l’équation devient :

et donc :

Formule de Torricelli
98

Si nous passons au débit d’écoulement à travers l’orifice :

avec A’ = Section contractée de l’ écoulement →

En posant A’ = mA avec m = A’/A = Coefficient de contraction de l’écoulement

avec : - m ≈ 0,597 ou formule empirique :

Remarques :

_ En pratique cette formule est applicable à condition que h soit grand devant la taille de l’orifice_ En
pratique, le jet de sortie est contractée. La section efficace de sortie est donc plus petite que la
section de l’orifice : Si l’on veut tenir compte de ce phénomène il faut remplacer s par _s où _est
le coefficient de contraction.

III.3.2. ECOULEMENT À HAUTEUR VARIABLE (VIDANGE DES RECIPIENTS)


Soit un récipient communiquant avec l’atmosphère et de forme quelconque à vider à travers
un orifice ou tubulure de fond à coefficient de débit  .
Dans ce cas l’écoulement dans le récipient se fait avec une hauteur de liquide diminuant
progressivement, donc variable. L’écoulement est effectivement non-permanent.
Malgré cela, on considère le mouvement comme permanent et on utilise l’équation de
BERNOULLI pour résoudre le problème.

Schéma de vidange d’un récipient Vidange d’un réservoir drainé

Figure 50 :

Si h : la hauteur variable du liquide dans le recepaient.


S : la surface libre à ce niveau h .
S 0 : la section de l’orifice.
Dans l’intervalle de temps dt d’écoulement, de vidange, l’équation des volumes est
Sdh  Qdt
Sdh    S 0 2 gh  dt

dh est l’abaissement du niveau de liquide dans le récipient pendant dt .


99

h 0
S dh
Donnant t
 S0 2g 
h H
S
h

Pour S constant

 S0 2g H
h
t
S  S dh
0

2 SH
t
 S 0 2 gH

On peut également déterminer le temps de vidange en appliquant deux équations de Bernoulli :


 L’une pour mouvement de l’air jusqu’à l’intérieur du récipient.
 L’autre pour le mouvement du liquide.
2
P0
PA
  1  1  v1
a a 2g
P0 v22
 1   2 
PA
h 
l l 2g

En faisant abstraction de la compressibilité d’air, on prend le débit d’air est égal à celui du liquide.

Q  v1S1  v2 S 2

d’où

Q2
PA  P0  1  1   a
2 gS12

Q2
h l  P0  PA  1   2   l
2 gS 22

La somme de ces équations et le traitement de cette somme conduit à

2 gh l
Q
1  1 1 
2
a  2 2 l
S1 S2

or Sdh  Qdt

d’où

2SH 1  1 1 
Q a  2 2 l
2 gH l  S1
2
S2

Remarque
100

Un exemple d’écoulement d’un liquide sous l’action d’une hauteur variable est celui de
l’accroissement à l’atterrissage d’un avion.

III.3.3. ECOULEMENT DES LIQUIDES A TRAVERS LES ORIFICES ET LES AJUTAGES.


Nous étudions dans ce paragraphe, l’écoulement des liquides à travers des orifices et des
ajutages (tuyaux courts de formes diverses) dans l’atmosphère ou dans un espace rempli de gaz ou
dans ces mêmes liquides.
Au cours de cet écoulement, l’énergie potentielle dont dispose le liquide dans le réservoir
(ou une partie) se transforme avec perte en énergie cinétique du jet libre.
Un exemple de ces écoulements est l’écoulement des liquides à travers les gicleurs des divers
systèmes de combustibles.
Le cas d’un écoulement à travers un orifice en mince paroi est illustré par un grand réservoir
ou règne une pression p0 à la surface libre (0-0) dont l’orifice est à une grande profondeur
H 0 mesurée de la surface libre.
Le liquide s’écoule vers l’air où régime une pression p1 .

Figure 51 : écoulement par un orifice

L’écoulement se fait dans les orifices qui peuvent avoir les formes suivantes

Figure 52 :

Orifice à section circulaire en mince paroi Orifice à section circulaire taillé en biseau.

L’écoulement du liquide dans ces deux cas sont identiques. Le jet se décolle de la paroi à
partir du bord de l’orifice, se contracte légèrement. Il prend une forme cylindrique à une distance à
peu près égale au diamètre de l’orifice. La contraction du jet résulte du changement progressif de
trajectoires décrites par des particules liquides qui se meuvent l’orifice le long de la paroi.
Si H 0  d 0
D  d 0 ( D diamètre du réservoir)
101

Dans ce cas la contraction du jet est complète c'est-à-dire, le rétrécissement est maximum. Le degré
de contraction du jet  est évalué par
2
Sj dj 
    .
S0  d0 
En appliquant l’équation de BERNOULLI pour le mouvement du liquide entre 0-0 ou v0 est
nulle et 1-1, on
p0 v2
p1 v2
H0    
  2g 2g

avec  est le coefficient de perte de charge de l’orifice.

En introduisant la hauteur totale on obtient

v2
H 1   
2g
p  p1
H  H0  0

qui conduit à

1
v 2 gH   2 gH
1 

 est le coefficient de vitesse.

1

1 

pour un liquide parfait   0 et   1

v  2 gH

ce qui permet de dire que

v v
 
2 gH vth

On voit que la vitesse réelle d’écoulement v est toujours légèrement inférieure à la vitesse
théorique, ce qui veut dire que le coefficient de vitesse est inférieure à 1. Le jet a une vitesse
supérieure au centre et à la suite des frottements à la paroi les couches extérieures sont fermées et
voient leurs vitesses amoindries.

Ainsi on peut dire que la vitesse au noyau égale à la vitesse théorique ( vth  2 gH et  se
rapporte à la vitesse moyenne).
102

Par la surface de l’orifice le liquide s’écoule avec ce débit :


Q  S jv
  S 0  2 gH

comme    : coefficient de débit

alors Q   S 0 2 gH

P
ou Q   S0 2g

avec P la pression de l’écoulement


De cette dernière équation nous tirons
Q Q
 
S 0 2 gH Qt

avec Qt :le débit à travers l’orifice sans étranglement ni résistance hydraulique.

Qt  S 0 2 gH n’est pas un débit de liquide parfait.

 1

Figure 53 : Variation de  ,  et de  en fonction du nombre Re th

Lorsque Ret  1,5 ,   1   

r d 3 gH
Q
50

Ret
avec  
25
103

pour les liquides à faible viscosité (eau, essence, pétrole, etc…)

  0,63   0,97   0,61   0,065

III.3.4. CONTRACTION INCOMPLETE ET CONTRACTION PARTIELLE ECOULEMENT PAR UN ORIFICE.


La contraction incomplète du jet a lieu lorsque l’orifice est situé à distances égales des parois
c'est-à-dire sur l’axe de symétrie du tuyau.

Dans ce le coefficient de contraction et celui de débit augmente

Figure 54 : La contraction incomplète du jet

Le coefficient de contraction  1 se détermine par la relation empirique

1 0,37
 1 n
 

S0
avec n
S1

Les coefficients de perte de charge de l’orifice  et  ne dépendent pas n  1 .

Mais pour les liquides plus visqueux ils valent

  0,065 et   0,97

Pour calculer 1 on utilise l’expression

1   11

et Q  1 S 0 2 gH

p1  p2 v12
avec H 
 2g

p1  p 2
: hauteur hydrostatique

104

v12
: hauteur dynamique
2g

Comme pour déterminer le débit, dans le cas où la contraction est incomplète, la hauteur
dynamique est aussi inconnue, on passe alors par une autre expression qui exprime cette hauteur
autrement.
Ainsi partant de l’équation de BERNOULLI entre 1-1 et 2-2 et de l’équation de continuité.
On aura

 p1 v12 p2 v22 v22


     
  2g  2g 2g
v S  v S
1 1 2 2

1 p1  p 2
qui donne v2  2g
1     12 n 2 

1 p
et puis Q S0 2g
1    n2
1
2 

p
Q  1 S 0 2 g

1
avec 1 
1     12 n 2

Dans le cas où l’orifice est près d’une paroi latérale.

Orifice près d’une paroi latérale écoulement a orifice noyé

Figure 56 :

La contraction se produit d’un seul côté et on dit que la contraction est partielle.
105

Ce cas fait que les coefficients de contraction  2 et de débit  2 soient supérieurs aux coefficients
correspondant à une contraction complète  et  .
  
 2   1  
  

avec  : le cœfficient de forme,


il vaut : 0,128 pour les orifices circulaires
0,152 pour les orifices carrés.
 : le périmètre de l’orifice
 : la partie de ce périmètre qui est voisine de la paroi.
Nous rencontrons souvent les cas où l’écoulement du liquide ne se fait pas dans l’atmosphère mais
dans un espace rempli du même liquide. On dit qu’il s’agit d’un « écoulement sous niveau »ou à
travers un « orifice noyé ».
Dans ce cas, toute l’énergie cinétique du jet s’en va à la formation de tourbillon, comme dans le cas
de l’élargissement brusque de la section.
Dans ce cas-là, on applique BERNOULLI entre 1-1 et 3-3 avec v  0 .
p1 p3 v2 v2 p3
z1    z2    h  z2    
   2g 2g

p1  p3 v2
ou H  H0     1 .
 2g

avec H : hauteur de calcul


v : vitesse d’écoulement de la section contractée du jet.
 : coefficient de perte de charge de l’orifice qui a à peu près la même valeur que pour
l’écoulement dans l’atmosphère.
1
Ainsi v 2 gH   2 gH
1 

Q  vS j   QS 0 2gH   S 0 2gH
Remarque
Nous obtenons les mêmes résultats que dans le cas de l’écoulement dans l’atmosphère, avec
la différence que H est la différence de niveau des deux côtés de la paroi.

III.3.5. ECOULEMENT A TRAVERS LES AJUTAGES


Un ajutage cylindrique extérieur est un tube dont la longueur est égale à quelques
2
diamètres l   d . Généralement le bord d’entrée n’est pas arrondi.
6
106

Figure 57 : écoulement par ajutage

En pratique ce sont des perçages effectués dans une paroi épaisse sans changement ultérieur de
l’état du bord d’entrée.

Figure 58 : perçage effectué dans une paroi épaisse

Dans le cas où le liquide est déversé dans l’atmosphère, à l’entrée de l’ajutage, le jet se
contracte de la même façon et pour la même raison que dans le cas de l’écoulement à travers un
orifice en mince paroi.
Ensuite, du fait que la partie contractée du jet est entourée de liquide mort, le jet peu à peu jusqu’à
atteindre les parois de l’ajutage et sort en pleine section.
Ainsi   1 et    .

Pour les liquides peu visqueux, les valeurs moyennes sont     0,82

  0,5

Pour ces raisons, le débit est supérieur à celui qui passe à travers l’orifice.
Si p0 : la pression à la surface du liquide
p2 : la pression dans l’atmosphère qui reçoit
p0  p 2
H

p1 : la pression à l’intérieur de l’ajutage
p1  p2
avec p0  0
p2  p1 augmente proportionnellement à la hauteur H .
En établissant BERNOULLI entre 1-1 et 2-2
v 2 v  v 
2
p1 v12 p
  2  2  1 2
 2g  2g 2g
107

v1  v2 2 : perte de charge due à l’élargissement.


2g

La contraction du jet à l’intérieur de l’ajutage peut être évaluée à l’aide du même coefficient
de contraction  que dans le cas d’un orifice.

v1 1

v2 
v
v1  2

or v2   2 gH

On détermine alors la chute de pression dans l’ajutage

1 1  
2

p 2  p1    2  1    1  H 
2

    

Comme   0,82

  0,64

p2  p1  0,75H 

Remarques

H  H cr pour laquelle la pression absolue dans l’ajustage (1-1) est nulle

p2
H cr 
0,75

III.3.6. Tube de pitot


Le tube de Pitot permet la mesure de la vitesse d’écoulement d’un gaz subsonique (v ˂˂ cson). On
peut en effet le considérer incompressible dans ce cas. On pratique dans un tube un orifice de prise
de pression en A et en B. Le point A est un point d’arrêt car la vitesse est nulle (il n’y a pas
d’écoulement dans l’orifice, c’est juste une prise de pression). Loin de l’obstacle (le tube de Pitot)
l’écoulement est supposé uniforme de vitesse v et de pression P0. En B la pression vaut P0 car les lois
de l’hydrostatique s’appliquent dans une direction perpendiculaire à un écoulement parallèle
permanent incompressible (cf. exercice). En A (point d’arrêt), en utilisant la relation de Bernoulli, la
pression vaut
108

FIG. 4.2 – Tube de Pitot.

Dans un courant de fluide avec surface libre étant donné que la pression locale est nulle, la
hauteur à laquelle le liquide s’élève dans le tube mesure la hauteur de vitesse.
Considérons une veine liquide de direction donnée, on y place un solide cylindrique terminé par
un arrondi l’axe du solide a la même direction que V0, P0.

V0, P0
A Solide

Figure 59

La veine liquide. Soit P0 et V0, la pression et la vitesse un point A avant l’introduction du solide, et PA,
VA la pression et la vitesse au point A après l’introduction du solide.
A est le point d’arrêt au point de stagnation, appliquons le théorème de BERNOULLI entre un point
suffisamment éloigné (en amant) où la vitesse est encore V0 et la pression P0.
P0 V02 P V2
z0    zA  A  A z A  z0 et VA  0
g 2 g g 2 g

PA P0 V02 V02
   PA  P0  
g g 2 g 2

V02
Le terme  est appelé surpression d’arrêt.
2

Il y a une transformation d’énergie de vitesse (cinétique) en énergie de pression  ce qui augmente


la pression en A.
2PA  P0 
Ainsi V0 

Cette propriété permet de mesurer la vitesse dans un écoulement fluide.


109

d La dénivellation donne la
différence de pression (PA
– P O)
A

Liquide au
repos
Figure 60

On peut aussi le représenter comme suit.


Partant du tube de PITOT ci-dessous

A B

figure 61

ou en B existe un point d’arrêt de vitesse nulle, l’application du théorème de BERNOULLI entre A et B


conduit à l’expression

 PA VA2
  0
w
 sans perte des charges
 PB  0  0
 w

qui donne pour un liquide (sans frottement)

P P 
VA  2 g  B  A 
w w

Pour le tube réel, on doit introduire un coefficient C, qui dépend de sa forme

P P 
VA  C 2 g  B  A 
w w

III.3.6. Phénomène de VENTURI


Le tube de venturi est un tube horizontal qui présente un étranglement. Lors d’un écoulement
stationnaire, la conservation du débit impose une augmentation de vitesse au niveau de
l’étranglement et la relation de Bernoulli impose alors une dépression au même niveau.

Ainsi quand un écoulement rencontre un étranglement il y a dépression ; c’est l’effet Venturi.


110

III.3.6.1 débitmètre de Venturi


Le débitmètre de Venturi est un appareil qui utilise l’équation de Bernoulli pour mesurer le débit
dans les conduites , et ce à l’aide d’une simple mesure des pressions P1 et P2 :

Par rapport à OO’ , l’équation de Bernoulli appliquée entre les sections 1 et 2 donne :

- Section 1 :
* Z1
* P1
* V1
- Section 2 :
* Z2
* P2
* V2
On aura donc :

Si nous négligeons les pertes de charge : hw = 0 :

Comme l’équation de continuité nous permet d’écrire que :

Donc :
111

Et finalement :

Et comme Q = A2V2 :

Remarque : Dans la plupart des cas , le débitmètre de Venturi est placé horizontalement ce qui fait
que Z1 = Z2
et donc : ΔZ = 0 et la formule précédente se simplifie :

et si on introduisait les diamètres d1 et d2 des 2 sections :

Applications :
 la trompe à eau des chimistes
 Le pulvérisateur

III.3.6.3. Carburateur des moteurs à piston à construction interne.


On le destine à assurer l’aspiration de l’essence ainsi que son mélange avec un courant d’air.
Le courant d’air aspiré par le moteur se rétrécit à l’endroit où est installé le pulvérisateur
d’essence (extrémité du tube).
Etant donné le rétrécissement du tube en ces lieux, la vitesse de l’air augmente pendant que la
pression u diminue. La diminution de pression entraîne l’aspiration de l’essence dans le courant
d’air en passant par un pulvérisateur.
112

Figure 64 : schéma d’un carburateur des moteurs à piston

Si on le symbolise comme ci-dessous

Figure 54 : Schéma d’un carburateur

En nous référant au schéma du carburateur. On cherche à établir une relation entre Qe le


débit en poids d’essence et Q a le débit en poids de l’air passant respectivement par les conduits
de dimensions d et D avec des pertes de charges caractérisées par  e et  a avec  e   g .

Entre 0-0 et 2-2 on peut écrire

PA v 22a
P2 v 22a
   a
 a  a 2g 2g

Entre 1-1 et 2-2 on peut écrire

PA P2 v22e v2
    g 2e
e e 2g 2g

v22a
1   a    e v2e 1   g 
2
d’où a
2g 2g

D 2
Comme Qa  v2 a  a
4
113

D 2
Qe  v2e  e
4

 e 1   a 
2
Qe  d 
 
Qa  D   a 1   e 

III.3.6.4 Pompe à jet d’eau


Elle comporte :

 Un ajutage A rétrécissant peu à peu dans le sens du courant.


 Un divergent C à une distance de l’ajutage dans la chambre B .
L’augmentation de la vitesse du courant au niveau de l’ajutage certaine une diminution de la
pression dans le jet et dans la chambre B .

Dans le divergent, la vitesse va en augmentant jusqu’à la pression atmosphérique.


Ainsi dans la chambre B la pression y est inférieure à la pression atmosphérique. Il y règne donc
une dépression (un vide).

Figure 55 : Schéma d’un injecteur

Cette dépression force le liquide a monter du réservoir inférieur dans la chambre B , où


travers le tuyau D .Dans cette chambre s’effectue la Jonction et le brassage ultérieur des deux
courants. Les pompes à jet d’eau sont utilisées dans différentes branches de la technique et, en
particulier dans les moteurs-fusées à combustible liquide.
114

CHAPITRE IV. LES REGIMES D’ECOULEMENT

IV.0 REGIMES D’ECOULEMENT - NOMBRE DE REYNOLDS

Il existe plusieurs régimes d'écoulement ou régimes hydrauliques présentant entre eux des différences essentielles.

Depuis longtemps les hydrauliciens avaient constaté l'existence de ces différents régimes, mais c'est à Osborne Reynolds
qu'il appartenait de les mettre expérimentalement en évidence et de dégager le critère permettant de les différencier.

L'expérience fondamentale de Reynolds (fig. VI.1.!) consiste à envoyer à l'aide du dispositif représenté un liquide coloré
au sein d'une masse liquide en mouvement dans un tube de verre.

Tant que la vitesse d'écoulement est suffisamment faible, la teinture forme dans le tube un filet coloré parfaitement net,
très bien délimité et qui ne se mélange pas aux filets voisins, c'est le cas que représente la figure. Ceci montre que la masse
liquide en mouvement dans le tube est formée de filets liquides juxtaposés restant parallèles sans aucun enchevêtrement.

C'est le régime tranquille ou laminaire dont le type est l'écoulement dans les tubes capillaires, autrefois étudié par le
physicien allemand Hagen et le médecin français Poiseuille (1840). On l'appelle aussi parfois "régime de Navier" ou "régime
de Poiseuille".

Si la vitesse d'écoulement s'accroît dans le tube, le filet coloré paraît osciller et vibrer, il devient sinueux puis, la vitesse
augmentant encore, le filet se rompt, ne conserve plus sein identité propre et se divise en un très grand nombre de
particules animées chacune de mouvements transversaux désordonnés de telle sorte que toute la matière colorante se
répartit dans la masse en mouvement qui acquiert une coloration uniforme.

Ce régime, très différent du précédent, dans lequel chaque particule est projetée dans toutes les directions d'une manière
complètement irrégulière et désordonnée, s'appelle le régime turbulent et ceci d'ailleurs même si l'écoulement ne présente
pas l'aspect physique de turbulence, au sens que l'on donne habituellement à ce mot.(1)
115

Les expériences réalisées par Reynolds en1883 lors de l'écoulement d'un liquide dans une conduite cylindrique rectiligne
dans laquelle arrive également un filet de liquide coloré, ont montré l'existence de plusieurs régimes d'écoulement dont le
régime dit transitoire

En utilisant divers fluides à viscosités différentes, en faisant varier le débit et le diamètre de la


canalisation, Reynolds a montré que le paramètre qui permettait de déterminer si l'écoulement est
laminaire ou turbulent est un nombre sans dimension appelé nombre de Reynolds (Re)donné par
l’expression suivante:

D.u. D.u
Re  
 

Qui peut servir à caractériser le régime d'écoulement.

Certes, le point de passage d'un régime à l'autre est assez imprécis et correspond à un nombre de Reynolds voisin de 2.000.

En admettant 2.000, si :

Re< 2.000 le régime est tranquille ou laminaire et

Re> 2.000 le régime est turbulent.

Il y a des auteurs qui les limitent comme suit :

Re < 2000 régime laminaire.

2000< Re <2500 régime transitoire.

Re > 30000 régime turbulent.

Avec : D : diamètre de la conduite (en m)


u : vitesse moyenne d’écoulement ( en m/s)
ρ : masse volumique du fluide ( en kg/m3)
μ : coefficient de viscosité dynamique ( en Pa.s)
ν : coefficient de viscosité cinématique ( en m²/s)
116

Avec : D : diamètre de la conduite (en m)

u : vitesse moyenne d’écoulement ( en m/s)

ρ : masse volumique du fluide ( en kg/m3)


Remarque : si la section n’est pas circulaire, on définit le diamètre équivalent (De) par :
μ : coefficient de viscosité dynamique ( en Pa.s)
4 * la section de la conduite
ν : coefficient de 
Deviscosité cinématique ( en m²/s)
le périmètre mouillé par le fluide
Si Re < 2000 le régime est laminaire
IV.1. REGIME LAMINAIRE
Si Re > 3000 le régime est turbulent
Comme nous l'avons remarqué, ce régime est peu fréquent dans le domaine de l'hydraulique classique; il présente surtout
Sidomaine
un intérêt dans le 2000 < industriel,en
Re < 3000 particulier
le régime est
dans la transitoire
lubrification.
Nous limiterons donc son étude aux deux exemples suivants en régime permanent :
 écoulement entre deux plans parallèles,
 écoulement dans un tube cylindrique.

IV.1.1. Ecoulement entre deux plans parallèles

Désignons par h = 2 y 0 la distance des deux plans et choisissons comme suit les axes :
-l'origine 0 est au milieu de l'intervalle entre les deux plans,
-l'axe Oy est perpendiculaire aux deux plans.
-l'axe Ox est parallèle à la vitesse,
-l'axe Oz est perpendiculaire à Ox et Oy.

Figure 58 : Ecoulement entre deux plans parallèles

La distance entre les deux plaques est h  2y0 et OZ est perpendiculaire à OXY. Considérons les
équations de NAVIER-STOKES
117

Le régime étant laminaire, les effets de la viscosité sont négligeables d’où X  Y  Z  0 .


L’écoulement est rectiligne et parallèle à Ox
vw0
Le régime est supposé permanent, donc

u v w
  0
t t t
u v w
L’équation de continuité    0 devient pour v  w  0 ,
x y z

Comme il s'agit d'un écoulement plan, identique à lui-même dans tous les plans parallèles à xOy, u ne peut varier qu'avec y
et au/az =0.

Dans ces conditions les équations de NAVIER-STOKES deviennent :

 1 p d 2u
  x   2
 dy
 p
 0
 y
 p
 0
 z
dont les deux dernières équations traduisent le fait que p est constant dans le plan yOz et ne
dépend que de x .
La première équation s’écrira
dp d 2u
  2 .
dx dy

ou

où u ne dépend que de y
p ne dépend que de x
dont la double intégration conduit à
1  dp  y 2
u    by  c
  dx  2
où b et c sont des constantes d’intégration déterminées par les conditions aux
limites.
1er cas où les deux parois sont immobiles : écoulement plan de Poiseuille
Dans ce cas les conditions aux limites sont :
u  0 pour y  y0
118

h
et y   y 0 avec y 0  .
2

1  dp  y 2
et u     by  c permet d’obtenir les valeurs des constantes.
  dx  2
b0
ay02 b
c
2

ay 02  y2 
Et u  1  2 
2  y0 

ay02
si  u m (la vitesse maximum)
2

Le profil de vitesse dans le plan xOy est parabolique

y
2
u um
3

y0
h
O x
um

Figure 59 : profil de vitesse dans le plan xOy

1 h
h 0
La vitesse moyenne u  udy

2
 udy  3 h u
h
avec m
0

2 ay 2
d’où u  um  0
3 3

La pression diminue linéairement suivant

dp
 a .
dx

Le débit par unité de largeur mesurée dans la direction Oz est q  u h  2 y 0 u

2 ay03
q
3
119

2ème Cas où une parois immobile, l’autre en mouvement avec une vitesse constante  0 : écoulement
plan de COUETTE.

v0

h=2y0
O x
u

u=0

Figure 60 : écoulement plan de COUETTE

dp
Dans ce cas 0
dx

u  0 pour y   y 0

u  v0 pour y  y0

1  dp 
Dans ces conditions u    y  by  c
  dx 

S’écrit u  by  c

v0 v
avec b et x  0
2y 0 2

v0  y 
soit u    1 .
2  y0 
On voit que la répartition des vitesses est linéaire (fig. VI. 2.1. 3).

3ème Cas : Ecoulement dans un tube cylindrique

Considérons un tube rectiligne de section circulaire


constante de rayon r à l'intérieur duquel se déplace un liquide en régime laminaire et permanent
(fig. VI. 2.2.l).
120

Figure 61 : Ecoulement dans un tube cylindrique

Le débit est le même dans S1 et S 2 comme S1  S 2 , v est constante, alors l’écoulement est
uniforme.
Prenons pour faciliter l’étude le référentiel
Ox confondue avec l’axe du tuyau
Oy perpendiculaire à Ox
 l’angle que forme Ox avec l’horizontal H’H
Soient entre deux sections S1 et S 2 distant de l , subissant les pressions p1 et p2 un cylindre de
liquide de rayon y . Ce cylindre est en mouvement rectiligne et uniforme, par conséquent la somme
des projections sur Ox des forces extérieures qui agissent sur ce cylindre est nulle.
Ces forces sont :
1. Le poids dont la projection sur Ox est

avec Z 1 et Z 2 les cotés des centres S1 et S 2


2. Les pressions en bout dont la résultante est

3. Les réactions qui s’exercent sur la surface latérale dont la résultante tangentielle est

Avec π : la force de frottement par unité de surface latérale du cylindre.


du
La formule de NEWTON donne son expression     et la projection sur Ox
dy
du
est   2r y l .
dy

Et l’équilibre dynamique du cylindre impose


121

qui donne

p1  p1   Z1
Comme
p 2  p 2   Z 2

En les soustrayant et en divisant par 2r  yl , il devient.

p1  p 2 du
y
2 l dy
p1  p 2
ydy  du
2 l

dont l’intégration donne

Les conditions aux limites sont : u  0, y  r conduisant à

p1  p 2
4 l
 
 r2  y2 .

La vitesse varie suivant une loi parabolique.

u
r
y Vm  2u
O x

Figure 62 : variation de la vitesse suivant y

Le débit élémentaire à travers une couronne élémentaire de rayon y et de largeur dy est


122

dont l’intégration donne

conduisant à

Formule de Poiseuille.

La vitesse moyenne a pour expression

La vitesse maximale Vm est atteinte sur l’axe et vaut

p1*  p 2* 2
Vm  r  2 u
4 l

De toutes ces expressions nous voyons que

 p1*  p 2* 
u  f  
 l 
 p  p2 
* *
Q  g  1 
 l 

C’est ainsi que la vitesse en un point et le débit sont proportionnels à la chute de pression
piézométrique par unité de longueur.
Or la charge entre les deux sections S1 et S 2 a pour expression
 p   p  p *  p 2*
h   z1  1    z 2  2   1
    

p1*  p2*  h

l l

et comme le mouvement est uniforme, le théorème de BERNOUILLI s’écrit

V22 V12
  h j 0
2g 2g
p1*  p2*
jh

123

p1*  p2* 
Et  j  J
l l

avec J représentant la perte de charge par mètre.

En conclusion nous dirons qu’en régime laminaire la vitesse et le débit sont proportionnels à la perte
de charge par unité de longueur. (loi de HAGEN (1839) et POISSEUILLE (1840))

IV.2. REGIME TURBULENT


124

VI.3.1. Définition -Fluctuations du vecteur vitesse-Mouvement moyen

Comme le montre l'expérience de Reynolds, lorsque le nombre de Reynolds devient supérieur à une valeur limite qui est de
l'ordre de 2 000, le mouvement du liquide s'effectue de telle sorte qu'en chaque point les particules semblent animées de
mouvements désordonnés. Les trajectoires de deux particules initialement voisines ainsi que les trajectoires de deux
particules issues d'un même point à deux instants différents sont totalement distinctes.

Cette agitation provient de ce que, dans les conditions où s'effectue le mouvement, les molécules se heurtent aux aspérités
de la paroi solide et sont renvoyées au sein de la masse liquide ; il en résulte des mouvements désordonnés qui se
propagent dans toute la masse liquide en mouvement.

Ceci est dû à l'extrême mobilité des molécules liquides les unes par rapport aux autres. Il y a là quelques chose d'un peu
analogue à ce qui se passe pour les gaz (théorie cinétique des gaz). On a pu observer en effet que des particules de gomme-
gutte en suspension dans l'eau sont animées du mouvement brownien et l'analogie avec les gaz est telle qu'en assimilant
cette suspension à un gaz, M. Perrin a pu déterminer la constante d'Avogadro N.

Ainsi donc, en un point le vecteur. vitesse V n'est stable ni en grandeur, ni en direction, même en régime permanent.

Dès 1887, Bazin avait analysé le phénomène et énonçait déjà ce qui suit :

"Au premier abord tout paraît confus et irrégulier, mais ce désordre n'est qu'apparent, et si l'on fait, même pour un temps
assez court, les moyennes de toutes les vitesses qui se succèdent en chaque point de la section, des lois précises se
manifestent bientôt ; ces moyennes prennent une valeur parfaitement déterminée autour de laquelle les vitesses
instantanées oscillent avec une sorte de périodicité".

Autrement dit, bien que en un point les composantes instantanées u, v; w du vecteur Vsubissent des variations qui
paraissent désordonnées, la vitesse moyenne en ce point pendant un espace de temps suffisamment petit prend une valeur
déterminée, c'est celle que nous appelons V.

VI.3.4. Etude statistique de la turbulence

Les fluctuations de vitesse dont la fréquence atteint 50.000 cycles par seconde.

.VI.3.8. Influence de la turbulence sur le degré d'inégalité des vitesses dans une section transversale

Pour un écoulement en régime laminaire, par exemple dans un tuyau, le profil des vitesses dans une section transversale et
dans un plan longitudinal passant par l'axe du tuyau a la forme parabolique que nous avons précisée

En

régime turbulent, les fluctuations transversales des vitesses tendent à égaliser les vitesses beaucoup plus rapidement et le
profil prend une forme beaucoup plus aplatie.
125

Pour lequel

En particulier, dans le cas d'un tube de section droite circulaire, le rapport de la vitesse maximale

sur l'axe de la section à la vitesse moyenne qui est égal à 2 en régime laminaire n'est plus que de l’ordre de 1,2 en régime
turbulent.

L a turbulence n'affecte pas seulement les éléments liquides eux-mêmes mais les propriétés que ces éléments comportent.

Si par exemple chaque élément liquide est chargé de chaleur, la turbulence provoquera un transport latéral de chaleur.
Ainsi s'explique le fait suivant : si un tuyau métallique (parois conductrices de la chaleur) est entouré d'une enveloppe de
fluide chaud (air ou eau), le liquide qui circule dans le tuyau évacue les calories plus rapidement s’il coule vite (régime
turbulent) que s'il coule lentement (régime laminaire) ce qui peut paraître paradoxal puisqu'à faible vitesse le liquide du
tuyau séjourne plus longtemps dans la zone chaude.

Si des particules solides sont entraînées en suspension dans un courant turbulent, elles vont subir l'action des composantes
transversales des vitesses et la turbulence s'opposera

à la pesanteur pour maintenir les particules en suspension. Lorsque ces deux actions s'équilibrent, on observe un régime
permanent de concentration stable dans toute la masse en écoulement.

VII.2.2. Etude du courant liquide en régime turbulent au voisinage de la paroi

-Notion de couche limite.

Cette étude présente une importance toute particulière car, comme nous l'avons indiqué, les équations de Navier-Stokes
ne peuvent pas être utilisées α = β = 1 mais on commet ainsi une erreur qu'il ne faut pas ignorer.

VII. 2. RÉPARTITION DES VITESSES DANS UNE SECTION TRANSVERSALE

VII.2.I. Répartition générale

L'expérience montre que la courbe de répartition des vitesses dans une section transversale d'un courant liquide en régime
turbulent a l'allure générale indiquée figure VII. 2.1 dans deux cas particuliers fréquents.

Fig. VII. 2.1 -Répartition des vitesses dans une section transversale d'un courant liquide en régime turbulent. a) Canalisation
en charge. b) Ecoulement à surface libre pratiquement lorsque les termes relatifs à la viscosité et les termes d'accélération
ou d'inertie sont du même ordre de grandeur.

Or c'est bien ce qui se produit dans la plupart des écoulements au voisinage d'une paroi solide.
126

Dans le corps de l'écoulement, les forces de viscosité sont négligeables par rapport aux forces d'inertie et de turbulence ; au
contraire, dans la zone plus proche de la paroi, l'influence de la viscosité n'est plus négligeable.

Prandtl (1904) distingue ainsi deux domaines dans la masse liquide en écoulement (fig. VII.2.2.1) :

1 -Un domaine situé dans le corps de l'écoulement

où les forces de viscosité sont négligeables par rapport aux forces d'inertie et de turbulence. Le gradient de vitesse,
normalement à la paroi, est relativement faible.

2 -Un domaine situé au voisinage immédiat de la paroi et qui constitue la couche-limite. Dans cette couche d'épaisseur ù la
vitesse varie très rapidement d'une valeur nulle au contact immédiat de la paroi, à une valeur finie V. Dans ce domaine les
forces de viscosité ne sont plus négligeables par rapport aux forces d'inertie et de turbulence.

Fig. VII. 2. 2.1 -Couche-limite

Pour définir l'épaisseur 0 de la couche-limite, on adopte une des conventions suivantes :

1 -La vitesse V à la distance 0 de la paroi diffère de moins de 1 % de la vitesse dans le corps de l'écoulement.

2 -On confond, au contact de la paroi, la courbe de répartition des vitesses et sa tangente et on prend l'intersection de cette
tangente avec le prolongement de la courbe donnant les vitesses dans le corps de l'écoulement (fig. VII.2. 2. 2).

Fig. VII. 2. 2. 2

3 -On détermine une parallèle ABC à la paroi qui délimite par rapport à la courbe de répartition des vitesses deux surfaces
égales OAB et BCD (fig. VII.2.2.3).
En fait, le choix de la convention à adopter n'a pas d’importance car on cherche seulement l'ordre de grandeur de δ.
Cette définition étant donnée, l'écoulement dans l couche-limite peut être laminaire ou turbulent.
127

Fig. VII.2.2.3

VII.2.2.1. Couche·limite laminaire

Considérons une plaque plane très mince placée parallèlement à un courant de vitesse V constante (fig. VII.2.2.4).

Fig. VII. 2. 2.4 -Couche-limite laminaire (Pour simplifier la figure, on n'a représenté la couche-limite que sur la face
supérieure de la plaque)

Sur le bord amont (bord d'attaque) de la plaque supposé très aigu pour éviter les décollements, l'épaisseur de la couche-
limite est nulle ; cette épaisseur croît lorsqu'on s'éloigne du bord d'attaque dans la direction de la vitesse V du fait de
l'action retardatrice des frottements.

A la distance x du bord d'attaque de la plaque, l'épaisseur 0 de la couche-limite est donnée par la formule approchée
suivante :

Avec

V est la vitesse du courant mesurée suffisamment loin de la plaque,

v est le coefficient de viscosité cinématique du liquide.

Le coefficient K est de l'ordre de 5 et on admet donc généralement:

La couche-limite se développe donc le long de chaque face de la plaque selon un profil parabolique à partir du bord
d'attaque (fig. VII.2.2.4).

Par ailleurs, le régime dans la couche-limite étant laminaire, on sait que la force de frottement T par unité de surface a pour
expression :
128

La variation de vitesse étant linéaire dans l'épaisseur de la couche-limite en écoulement laminaire, on a :

Donc

Définissons le coefficient de frottement Cf par la grandeur adimensionnelle :

En remplaçant τ par sa valeur dans l'expression de Cf il vient :

On peut retrouver ces résultats d'une manière plus rigoureuse en partant des équations de Navier-Stokes et en faisant l'une
des hypothèses suivantes (vérifiées expérimentalement) sur la distribution des vitesses dans la couche-limite.

1 -Distribution des vitesses parabolique (fig. VII. 2. 2. S) :

(sommet de la parabole à la distance δ de la paroi).

Fig. VII.2.2.5

On trouve :
129

Et

2 -Distribution des vitesses telle que 8 soit définie comme il est indiqué figure VII. 2. 2.3. Partant de cette hypothèse, Blasius
obtient par un développement en série :

Et

En définitive, les diverses hypothèses faites sur la distribution des vitesses dans la couche-limite conduisent à des
expressions comparables de l'épaisseur δ de la couche-limite (formules

et

et de la tension unitaire de frottement τ

(formules

et

VII. 2. 2. 2. Couche·limite turbulente -Sous-couche laminaire

Reprenons la plaque mince parallèle à l'écoulement.

Quand on s'éloigne du bord d'attaque de la plaque, la couche-limite laminaire augmente d'épaisseur comme le prouve
l'équation
130

augmente également.

Quand

5 6
dépasse 10 à 10 ,

on constate que l'écoulement dans la couche-limite

n'est plus laminaire et devient turbulent. Mais au voisinage de la paroi la pente du profil des vitesses est très grande et la
contrainte de viscosité τ = μ (du/dy) est donc importante; au contraire -tout au moins quand la paroi est lisse-la
composante v' de la fluctuation transversale ne peut être grande puisque les mouvements transversaux sont gênés par la
présence de la paroi. Autrement dit, quand la couche-limite devient turbulente il subsiste, le long de la paroi, un film
laminaire ou sous-couche laminaire. La zone de séparation entre la couche-limite laminaire et la couche-limite turbulente
constitue la zone de transition qu'on assimile souvent à une ligne T (fig. VII.2.2.6).

Fig. VII.2.2.6 :Couche-limite laminaire, zone de transition, couche-limite turbulente et sous-couche

laminaire. (Pour simplifier la figure, on n'a représenté la couche-limite que sur la face supérieure de la
plaque)

Le point de la paroi qui marque l'origine de la ligne de transition, c'est-à-dire le point à partir duquel le régime dans la
couche-limite devient turbulent est appelé point de transition.

Dès que la vitesse est suffisamment grande et que la viscosité du fluide est relativement faible, la distance entre le bord
amont de la plaque et le point de transition est très petite et on peut admettre que la couche-limite est turbulente depuis le
bord amont de la plaque; dans ces conditions, en utilisant les mêmes notations que pour la couche-limite laminaire,
l'épaisseur δ de la couche-limite turbulente est donnée par la formule:

B est une constante numérique et n est un exposant qui décroît lentement lorsque le nombre de Reynolds augmente.

Par exemple, pour

IV.5. CALCUL ET TYES DES PERTES DE CHARGE.


Les pertes de charge tirent leurs origines :
 Des frottements entre les différentes couches de liquide et des frottements entre le liquide et la
paroi interne de la conduite le long de l’écoulement : ce sont les pertes de charge régulières.
131

 De la résistance à l’écoulement provoqués par les accidents de parcours (vannes, coudes, etc…) ;
ce sont les pertes de charge singulières ou localisées .
On utilise couramment en hydraulique la notion de charge, qui représente l’énergie mécanique
totale des particules fluides par unité de poids ; elle a les dimensions d’une longueur :
C’est la constance de cette charge, somme de trois termes traduisant des énergies respectivement
de pression, de hauteur et cinétique, qu’exprime l’équation bien connue de Bernoulli, en l’absence
de pertes.
4 PERTES DE CHARGES
4.1 Définition
Considérons un écoulement entre deux points (1) et (2) d’un fluide réel dans une conduite, tel que
entre les points (1) et (2) il n’y ait pas de machine hydraulique.
Reprenons le schéma de la veine fluide du paragraphe 4 du chapitre 3 avec les mêmes notations et
les hypothèses suivantes:
- Le fluide est réel et incompressible : cela suppose l’existence de forces élémentaire de frottement
visqueux dτ qui contribue dans l’équation de bilan par un travail négatif et donner naissance à des
pertes de charges.
- L’écoulement est permanent.

On considère un axe Z vertical dirigé vers le haut. On désigne par Z1, Z2 et Z respectivement les
altitudes des centres de gravité des masses dm1, dm2 et M.
On désigne par F1 et F2 respectivement les normes des forces de pression du fluide agissant au niveau
des sections S1 et S2.
A l’instant t le fluide de masse (dm1 + M) est compris entre S1 et S2. Son énergie mécanique est :

A l’instant t’=(t+dt) le fluide de masse (M+dm2) est compris entre S’1 et S’2. Son énergie mécanique
est :
132

On applique le théorème de l’énergie mécanique au fluide entre t et t’ :


« La variation de l’énergie mécanique est égale à la somme des travaux des forces extérieures ». On
prendra en considération cette fois ci le travail des forces de frottement visqueux dτ.

En simplifiant on obtient :

Par conservation de la masse :

Et puisque le fluide est incompressible :

on aboutit à l’équation de Bernoulli :

On définit la perte de charge entre les points (1) et (2) par

qui est la perte d’énergie par frottement visqueux par unité de masse qui passe.

L’unité de chaque terme de la relation (4) est le joule par kilogramme (J/kg)
En divisant par g la relation (4) devient homogène à des longueurs en mètre :

Elle peut être interprétée graphiquement de la manière suivante :


133

Portons sur la verticale, à partir du centre de gravité G1 de la section S1 une distance égale à

Le lieu de toutes les extrémités de ces segments s’appelle ligne piézométrique.


Portons sur la verticale au-dessus de la ligne piézométrique la quantité

Le lieu de toutes les extrémités de ces segments représente la ligne de charge.


En l’absence de pertes de charge, la ligne de charge est confondue avec le plan de charge. Ce plan de
charge donne une représentation graphique de la constance tirée de l’équation de Bernoulli pour un
fluide parfait. La perte de charge totale exprimée en hauteur de liquide depuis le début de
l’écoulement, est égale à la distance entre la ligne de charge et le plan de charge, mesurée sur la
verticale passant par le point G1. La perte de charge entre deux points G1 et G2 de l’écoulement est
donnée par la différence de cote de la ligne de charge sur les verticales passant par les points
précédents.
La perte de charge J12 peut être due à une perte de charge linéaire et une perte de charge singulière

Par exemple, dans le circuit représenté dans la figure ci-dessous, les tronçons BC, DE, FG, HI et JK
sont des coudes de différents angles, donc elles présentent des pertes de charge singulières. Les
tronçons AB, CD, EF, GH, IJ et KL sont des conduites rectilignes, donc elles présentent des pertes de
charge linéaires.
134

IV.5. 1 Évaluation des pertes de charge

- EVALUATION DES PERTES DE CHARGE


L’écoulement d’un fluide réel dans une conduite représente une des applications classiques de
l’hydrodynamique théorique et expérimentale. La maîtrise de ces écoulements pour le calcul du
fonctionnement des réseaux d’eau potable est indispensable.

On distingue deux types de perte de charge :

- la perte de charge linéaire représentant l’énergie perdue entre les deux points,

- la perte de charge singulière qui intervient lorsque l’écoulement uniforme est localement perturbé.
4.3 Pertes de charges linéaires :
Les pertes de charges linéaires, sont des pertes de charge réparties régulièrement le long des
conduites. En chaque point d’un écoulement permanent, les caractéristiques de l’écoulement sont
bien définies et ne dépendent pas du temps.
La représentation graphique de l’écoulement prend l’allure ci-dessous.
135

La vitesse étant constante, la ligne piézométrique et la ligne de charge sont parallèles. La variation de
hauteur piézométrique, évaluée en hauteur de liquide est égale à la perte de charge linéaire entre les
deux points de mesure.

Les pertes de charge linéaires sont proportionnelles à la longueur L de la conduite, inversement


proportionnelles à son diamètre d, proportionnelle au carré de la vitesse débitante V du fluide.


- V : vitesse moyenne d’écoulement dans la conduite (m/s)
- L : longueur de la conduite (m)
- d : diamètre de la conduite (m)
- λ : coefficient de perte de charge linéaire. Il dépend du régime d’écoulement et notamment du
nombre de Reynolds Re .
Dans un régime d’écoulement laminaire :

Dans un régime d’écoulement turbulent lisse :

(Formule de Blasius)

Dans un régime d’écoulement turbulent rugueux :

(Formule de Blench), avec :


- ε : rugosité de la surface interne de la conduite (mm)
- d : diamètre intérieur de la conduite (mm)
Parfois, on lit la valeur de λ sur un abaque établie par Moody. Cette relation implicite est difficile à
exploiter analytiquement et est le plus souvent
représentée sur un graphique.
136

Figure : Diagramme de MOODY

IV.5. 1 .1 Pertes de charge en écoulement turbulent (pertes de charge régulières)

Du fait de sa complexité, l'écoulement turbulent ne se prête à aucune théorie simple. Ainsi


les formules de pertes de charge retenues pour le cas des écoulements turbulents sont empiriques
ou semi-empiriques. Les expériences qui ont conduit aux premières de ces relations sont
extrêmement nombreuses. Les résultats sont à utiliser avec une grande circonspection car ils ne sont
valables très souvent que dans des cas très particuliers. Les relations semi-empiriques sont plus
crédibles et souvent plus générales. Nous donnons ici quelques-unes de ces relations. Rappelons les
hypothèses de travail :

— conduite cylindrique droite (ou de très faible courbure) ;


— élément de conduite suffisamment éloigné de toute singularité ;
— fluide incompressible, pesant, s’écoulant en régime permanent ;
— répartition des vitesses dans une section droite indépendante de la section considérée .
Les pertes de charge, correspondant à une dégradation de l'énergie mécanique en chaleur du fait des
frottements, l'intuition physique indique qu'elles seront fonction :
— de la nature du fluide ;
— de son débit (niveau de turbulence) ;
— de la forme et de la taille de la section droite et de la longueur de la conduite ;
— de la nature des parois internes de la conduite.
Les pertes de charge sont liées aux contraintes de frottement à la paroi de la conduite, elles
dépendent non seulement des paramètres de l’écoulement, mais de l’état de surface (plus ou moins
lisse ou rugueux) de cette paroi. On qualifie ordinairement cet état par une seule dimension
géométrique k, qui est d’un ordre de grandeur comparable à la hauteur géométrique moyenne des
aspérités de cette paroi. Les valeurs de k pour des natures de parois usuelles sont données par le
tableau 4
Tableau 4 : Rugosité géométrique de parois usuelles.
137

Un raisonnement fondé sur l’analyse dimensionnelle montre que la perte de chargeh dans une
conduite de longueur L peut se mettre sous la forme :

avec  coefficient de perte de charge, qui ne dépend que de deux facteurs adimensionnels :

avec Re nombre de Reynolds caractérisant l’écoulement défini par (3), k/D rugosité relative de la
paroi.

IV.5. 1 .2 Pertes de charge dans les conduites longues

2.1 Ecoulements laminaires

Pour les écoulements laminaires (Re < 2 000 à 2 500), le coefficient de pertes de charge  dépend du
seul nombre de Reynolds Re (formule de Hagen-Poiseuille) :  = 64/Re

2.2 Ecoulements turbulents hydrauliquement lisses

Pour des nombres de Reynolds supérieurs au seuil précédent, mais inférieurs à une valeur de
l’ordre de 105 (et en pratique dépendant de la rugosité), les contraintes de frottement à la paroi ne
dépendent pratiquement pas de la rugosité : l’écoulement est dit hydrauliquement lisse, et le
coefficient  est donné par la formule de Blasius :
138

_ Pour les nombres de Reynolds supérieurs,  est donné par la formule de Karman-Nikuradze :

2.3 Ecoulements turbulents complètement rugueux

Dans les conduites rugueuses, pour des nombres de Reynolds suffisamment élevés (la limite
dépendant de la rugosité), le coefficient  ne dépend plus que de la rugosité (formule de Karman-
Prandtl) :

2.4 Ensemble des écoulements turbulents

La formule empirique de Colebrook couvre, pour les conduites industrielles, les deux domaines
précédents et la transition qui les sépare :

L’ensemble des variations de  en fonction du nombre de Reynolds Re et de la rugosité relative k /D


est représenté par la figure 74.

2.4.1 Cas des tuyaux rugueux


Une surface rugueuse est caractérisée par des irrégularités qui ont une action directe sur les
forces de frottement, c’est-à-dire qu’au-delà d’un certain degré de rugosité la configuration
géométrique de la surface exerce une influence bien déterminée sur l’écoulement. Dans le cas des
écoulements en charge appliqués au domaine de l’ingénieur, la rugosité va jouer un rôle très
important. Notamment, elles intensifient temps soit peu l’agitation de turbulence.
Une surface rugueuse peut être considérée comme étant constituée par une série de
protubérances élémentaires. Elles sont caractérisées par une certaine hauteur k (désignée parfois par
ε)

Dans la pratique, les protubérances de la surface sont inégales et irrégulièrement


distribuées. Ainsi le seul paramètre choisi pour les caractériser est « la rugosité relative » c'est-à-dire
le rapport du diamètre k du grain au diamètre de la conduite.
139

Si la rugosité est ondulée le film laminaire pourra, dans une certaine mesure, se modeler sur les
ondulations. Si au contraire elle présente des arêtes vives, le film sera aisément écorché puis déchiré
par les aspérités, l’influence de la viscosité dans la couche limite sera diminuée et la turbulence
fortement augmentée. Ceci se traduit par une vitesse moyenne réduite.

Les surfaces auxquelles on a affaire dans la pratique (béton, acier, fonte) ne présentent pas des
caractéristiques de rugosité uniforme. En effet, les protubérances de la surface sont inégales et
irrégulièrement distribuées. Elles proviennent du rivetage, des recouvrements, des joints, des
défauts sur la paroi, de corrosion, d’incrustations...
On définit ainsi deux types de rugosité : lisse et rugueuse. La différence entre les deux
dépend du nombre de Reynolds.
Cette rugosité présente différentes formes des protubérances, régulières ou irrégulières.
Elles sont soit des aspérités ou des ondulations.
Ainsi nous comprenons que pour une même hauteur k , deux formes différentes de rugosités
n’auront pas la même influence sur l’écoulement et provoquent une perte de charge différente pour
une même valeur de Re .
La répartition de protubérances sur la surface la conduite influe sur la rugosité de la conduite
et partant sur le rendement hydraulique.
Elle dépend aussi de l’âge de la conduite.
Quelle est alors l’influence de cette rugosité de la conduite sur le coefficient de résistance d’une
canalisation.
Pour un régime de faible turbulence Re  2000 , l’écoulement dans les tuyaux rugueux suit les
mêmes lois que pour les tuyaux lisses (formule de PRANDTL, BLASIUS, etc.).
On sait que dans un régime laminaire la couche limite au contact de la paroi a une épaisseur  qui
diminue avec l’augmentation de Re .
3,25D
 .
Re 

Ainsi pour Re faible  est suffisamment épais pour couvrir les aspérités de la paroi et le tuyau
rugueux se comporte comme étant hydrauliquement lisse.
Re augmente  diminue et les effets des aspérités affectent l’écoulement et on s’écarte de
l’écoulement hydrauliquement lisse pour se stabiliser dans la zone de turbulence franche.
La hauteur limite des rugosités à partir de laquelle le tuyau cesse de se comporter comme
hydrauliquement lisse est
140

D
k  19,25 7
Re 8

5 THEOREME DE BERNOULLI APPLIQUE A UN FLUIDE REEL


Considérons un écoulement entre deux points (1) et (2) d’un fluide réel dans une conduite. On suppose éventuellement,
qu’il existe entre (1) et (2) des machines hydrauliques.
On note :
J12 : Somme de toutes les pertes de charge, singulière et linéaires entre les sections (1) et (2).
Pn : Puissance mécanique échangé entre le fluide et les machines éventuellement placées entre (1) et (2).
Le Théorème de Bernoulli prend la forme générale suivante :

6 CONCLUSION
Les formules exposées dans ce chapitre relatives aux pertes de charge constituent un outil de calcul grossier permettant
d’obtenir des valeurs approximatives. Même s’il demeurerait grossier, il serait néanmoins très utile pour une tâche de
conception ou l’on privilégie la simplicité et la rapidité d’exécution quitte à perdre un peu de précision.

Ou encore k  100
V

2.4.2 Régime de pleine turbulence dans les conduites rugueuses ou régime turbulent
rugueux.
D
A partir de Re  560 , la courbe limite laminaire est réduit à la nullité et les aspérités
k
réagissent directement sur le flot turbulent. On est dans ce cas en zone du régime turbulent rugueux.
Toute fois, la loi logarithmique de la vitesse déficitaire établie pour les tuyaux lisses reste vraie par les
tuyaux rugueux. Comme la forme de la portion FK de la courbe des vitesses dans une section
transversale d’un tuyau de diamètre donné ne dépend ni de , ni de k , la rugosité a pour effet de
déplacer la courbe FK parallèlement à l’axe de la canalisation vers F’K’.
K

F
90

K'

90
F'

y
0 r

Figure 76 :

Pour les tuyaux rugueux, FRITCH donne la relation de la vitesse déficitaire suivante
u y
 8,48  5,75 log
uf k
141

Pour intégration de cette loi à toute la section de manière à introduire U et Re , on obtient les
relations
1 D
 1,74  2 log
 2k
1 k
ou  2 log
 3,7 D
équivalent à la formule de PRANDTL-VON KARMAN pour les tuyaux lisses.
1 2,51
Cette formule s’associe à celles de VON KARMAN  2 log
 Re 
1 k
et de NIKURADSE  2 log .
 3,7 D
k est la rugosité du tuyau homogène et hétérogène
COLEBROOK propose des valeurs suivantes :

Fonte ordinaire k  0,25 mm


Fer galvanisé k  0,15 mm
Fonte goudronnée k  0,12 mm
Fer forgé k  0,04 mm

C’est pour des tuyaux neufs qu’il propose ces valeurs. Mais en pratique il faut savoir que ces
rugosités augmentent en raison des incrustations.
Pour les calculs pratiques sur les canalisations utilisons :

k  2 mm fonte non revêtue

Acier non revêtu

Béton grossier

Eau de moyenne agressivité

k  1 mm Fonte non revêtue

Acier non revêtu

Eau peu corrosive

k  0,25 mm Fonte ou acier revêtus de bitume

Béton centrifugé

k  0,1 mm Acier laminé neuf

Acier soudé neuf

k  0,05 mm Fonte ou acier avec revêtement centrifugé

Béton précontraint

L’influence de la turbulence est proportionnelle par rapport à celle de la viscosité.


Et l’équation précédente peut s’écrire
142

V  
2  C ste
gD 3 C

V
avec  le nombre de FROUDE qui traduit que les forces de viscosité sont
gD
négligeables par rapport aux forces d’inerties.
Les tableaux suivants donnent quelques indications sur la valeur de ε.
143
144

Le calcul de la perte de charge linéaire va donc prendre en compte le nombre de Reynolds et la


rugosité de la conduite. Le choix se fait en fonction de la turbulence c’est-à-dire de la valeur du
nombre de Reynolds.
Régime turbulent en tuyau lisse :

Dans cette zone, la turbulence est encore modérée.


L’épaisseur de la sous-couche limite est suffisante pour englober toutes les aspérités de la conduite
qui se comporte dès lors comme un tuyau lisse.
Deux expressions empiriques sont souvent utilisées:
Formule de Blasius :

Formule implicite de Von Karman :

Régime turbulent en tuyau rugueux :

La turbulence devient très importante et λ ne dépend plus que de

Formule de Nikuradse :

Régime turbulent en tuyau lisse, rugueux et en zone de transition :


Tous les résultats de ces travaux sont résumés dans la formule de Colebrook qui s’est
fortement inspiré des résultats de Von Karman et de Nikuradse.
Formule de Colebrook :

Pour
145

5 THEOREME DE BERNOULLI APPLIQUE A UN FLUIDE REEL


Considérons un écoulement entre deux points (1) et (2) d’un fluide réel dans une conduite. On
suppose éventuellement, qu’il existe entre (1) et (2) des machines hydrauliques.
On note :
J12 : Somme de toutes les pertes de charge, singulière et linéaires entre les sections (1) et (2).
Pn : Puissance mécanique échangé entre le fluide et les machines éventuellement placées entre (1)
et (2).
Le Théorème de Bernoulli prend la forme générale suivante :

6 CONCLUSION

Les formules exposées dans ce chapitre relatives aux pertes de charge constituent un outil de calcul
grossier permettant d’obtenir des valeurs approximatives. Même s’il demeurerait grossier, il serait
néanmoins très utile pour une tâche de conception ou l’on privilégie la simplicité et la rapidité
d’exécution quitte à perdre un peu de précision.
4.2 Pertes de charge singulières
3.2. - Les pertes de charge singulière
La perte de charge singulière, localisée dans une section de la conduite, est provoquée par un
changement de direction et d’intensité de la vitesse .
L’écoulement uniforme est perturbé et devient localement un écoulement non uniforme.
La turbulence joue un rôle considérable, alors que les forces de viscosité sont
négligeables. La perte de charge n’a donc lieu qu’en régime turbulent.
Une telle non-uniformité de la vitesse peut être provoquée par :
- un branchement de section de la conduite,
- un changement de direction (coude),
- un branchement ou raccordement,
- un dispositif de mesure et contrôle de débit...
Comme pour les pertes de charge linéaire, les pertes de charges singulières se traduisent par la
relation :

K est fonction des caractéristiques géométriques et du nombre de Reynolds.

Ou par

où s : indice de l’accident de forme de la conduite.


146

Ks : Coefficient (sans unité) de pertes de charge. Il dépend de la nature et de la géométrie de


l’accident de forme.
Les valeurs de Ks sont données par les constructeurs dans leurs catalogues.

Pertes de charge dans les organes de liaison


(coudes, embouts, raccords de liaison ou d’implantation) : ce sont aussi des pertes de charge
localisées.
Raccordement d’une conduite avec un grand réservoir
Départ sans saillie à l’intérieur du réservoir, avec raccordement à angles vifs sans saillie à l’intérieur
du réservoir, avec raccordement à angles vifs, ajutage débitant à gueule bée

Avec saillie à l’intérieur du réservoir

K=1

Pour une saillie dont la longueur est comprise entre 1 et 2 fois le diamètre
147

Sans saillie à l’intérieur du réservoir, avec raccordement de profil arrondi

K = 0.05

Cette valeur est une moyenne, elle dépend du profil de l’arrondi.

K=1

S2>>S1 => K=1


148

Brusque

K est indépendant du diameter

Tés
Branchement de prise à 90° de même diamètre et à angles vifs
149

Branchement d’amenée à 90° de même diamètre et à angles vifs

Cônes
Convergent

La perte de charge est négligeable.

Divergent

Si θ > 20° il y a décollement et le comportement


est identique à celui d’un élargissement brusque.
150

Elargissement

Appareils de robinetterie
Vanne opercula
151

Vanne à papillon

Robinets à Boisseau

Clapet à battant

- LES CONSTRUCTIONS GRAPHIQUES


Ces constructions permettent de déterminer le point de fonctionnement d’un réseau (débit,
pression) en utilisant les courbes de fonctionnement et les courbes caractéristiques des
pompes.

Prenons l’exemple suivant :


152

Déterminons dans un premier temps la caractéristique du réseau en fonction du débit :


CR(Q).
CR(Q) = HSortie pompe −HEntrée pompe
Cette caractéristique doit être déterminée en passant uniqiement par le réseau.
Déterminons, dans un premier temps, la charge totale (en mCE) au point B, HB, par

application du théorème de Bernouilli.

Déterminons, dans un deuxième temps, la charge totale (en mCE) au point C, HC, par

application du théorème de Bernouilli.

On peut ensuite représenter la caractéristique du réseau :


153

Il suffit de tracer la caractéristique de la pompe HMT en fonction du débit (donnée fournie

par le constructeur) : HMT(Q).

Nous pouvons ainsi déterminer le point de fonctionnement de la pompe et de l’installation.


. - LE COUP DE BELIER
L’importance technique des coups de bélier est extrêmement grande. L’amplitude et la
soudaineté des surpressions et dépressions qui sont mises en jeu peuvent détériorer la
conduite ou les organes qui y sont branchée. Il est nécessaire par conséquent d’empêcher la
production de telles perturbations ou du moins de les atténuer.
En général, on peut considérer les fluides comme incompressibles. Toutefois les milieux
réelles présentent une certaines compressibilités dont il faut tenir compte s’il s’y produit de rapide
variation de pression (même très petites) : ce sont les phénomènes de compressibilité qui
permettent d’expliquer la propagation des ondes élastiques dans les milieux matériels.
Quand un milieu matériel est affecté localement par des variations de pression d’origine quelconque,
la perturbation qui en résulte se propage dans toutes les directions. Cette vitesse de propagation
n'est pas infinie, mais si les variations de pression sont lentes on peut admettre qu’elles se
distribuent immédiatement dans tout le milieu (fonctionnement d’un réseau d’adduction d’eau sous
pression avec un démarrage lent d’une pompe). Si au contraire les variations de pression sont
rapides, la répartition de la pression dans le milieu ne peut pas être considéré comme instantanée
(démarrage instantané d’une pompe).
Les ondes élastiques se propagent sans modification dans un milieu isotrope infini, mais sont
susceptibles de réflexion et de réfraction quand elles rencontrent une surface séparant deux milieux
différents. Deux cas sont à envisager :
• Quand une onde plane se propageant dans un fluide, rencontre normalement une
surface rigide, elle se réfléchit sans changer de signe : ainsi une onde de compression
se réfléchit en une onde de compression.
• Quand une onde plane se propageant dans un fluide, rencontre normalement une
surface ou la pression reste constante (surface libre d’un liquide), il y a réflexion avec

changement de signe : ainsi une onde de compression donne naissance à une onde de
dépression.
154

Dans un fluide parfait les seules ondes élastiques susceptibles de se propager sont des
ondes longitudinales, c’est-à-dire des ondes provoquant des déplacements de particules
normalement aux surfaces d’ondes.
Vitesse des ondes dans l’air : 331m/s.
Vitesse des ondes dans l’eau : 1 410m/s.
Ainsi, les ondes élastiques longitudinales peuvent se propager dans le fluide contenu dans une
conduite. En faisant abstraction des perturbations provoquées par le frottement sur les parois, on
peut admettre que pour une conduite cylindrique, la propagation s’effectue par des ondes planes
perpendiculaire à l’axe de la conduite. Mais la célérité des ondes est différente de la valeur donnée
précédemment. En effet, sous l’action des variations de pression provoquées par une onde, les
parois de la conduite de déforment. Ces déformations sont petites en général, mais il faut en tenir
compte dans le calcul de la vitesse des ondes. Si elle est de l’ordre de 1000 m/s dans les conduites
d’acier elle peut descendre à quelques centaines de m/s pour les conduites en matière plastique et à
15 m/s
pour des conduites en caoutchouc.

Fermeture brusque d’une vanne

Dès que la vanne est fermée (t ≥ 0) la ligne piézométrique remonte jusqu’à PP’ à une côte
supérieure à celle de la ligne de charge. Cette augmentation correspond à l’énergie potentielle
emmagasinée par la compressibilité du fluide. Cette surpression remonte la conduite et arrive au
réservoir en laisant derrière son passage la conduite en surpression.
155

Arrivant en A, au réservoir, l’onde subit une réflexion avec changement de signe : elle se transforme
en une onde de dépression. Cette dépression s’ajoute à la surpression laissée par l’onde montante
précédente. Puis l’onde de dépression arrive en B, rencontre la vanne fermée et y subit une réflexion
mais ici sans changement de signe : elle se transforme en une onde ascendante de dépression.

De tout cela il résulte qu’il est nécessaire de calculer les conduites pour qu’elles résistent à ces
phénomènes : surpressions et dépressions. En particulier, elles devront résister à l’écrasement dû à
la pression atmosphérique dans le cas où les dépressions seraient suffisantes pour créer la cavitation.
156

CHAPITRE V. SYSTEME HYDRAULIQUE ET CALCUL DES CONDUITES


V.1 Système hydraulique.

V.1.1 Définition.

Un système hydraulique ou un circuit hydraulique permet de produire une énergie hydraulique tout
en respectant les normes environnementales et de sécurité.
Sa conception consiste en :
 Concevoir le fonctionnement d'une machine ou d'un ensemble hydraulique
 Déterminer les récepteurs hydrauliques, calcul force, couple, vitesse, puissance etc...
 Réaliser un schéma hydraulique
 Pour les systèmes complexes l'étude est faite avec un automaticien, un bon hydraulicien doit
avoir de bonnes bases d'automatisme, afin de faire les meilleurs choix techniques
 Réalisation et mise en service de la machine
Le bon fonctionnement d’un circuit hydraulique n’est pas le fruit du hasard. Si le
circuit exécute bien le travail auquel il est destiné, c’est que l’étude des composantes du
système et leur sélection ont été faites selon des critères très rigoureux. Les composantes
doivent répondre adéquatement aux exigences du circuit.

V.1. 2 Etanchéité, résistance et facteur de sécurité :


La pression créée à l’intérieur des systèmes hydrauliques occasionne des problèmes d’étanchéité,
donc de fuites indésirables. Il faut en tenir compte lors de la conception du système pour
sélectionner correctement les accessoires, les conduites et les composantes majeures du circuit.

Pour ce faire, on établit d’abord la pression de travail, qui permet de sélectionner des composantes
d’activation et de connaître les capacités du système.
On détermine ensuite la pression maximale à atteindre, qui permet de sélectionner les contrôles de
pression adéquats.
Enfin, on adapte les conduites et les composantes à une éventuelle pression d’éclatement, ce qui
amène à prendre en considération le facteur de sécurité.
Le facteur de sécurité, est une valeur absolue résultant du rapport entre la pression d’éclatement
d’une conduite ou d’une composante et la pression moyenne de travail de la machine. La formule
mathématique employée pour trouver la valeur du facteur de sécurité (fs) est la suivante :
Fs = pression d’éclatement (pe) / pression de travail (pt)
On utilise le facteur de sécurité pour évaluer la pression de travail que l’on devra injecter .

V.1.3 LES ACCESSOIRES D’UN CIRCUIT HYDRAULIQUE


En général, dans un système de transmission d'énergie assuré par un fluide, on considére les
composantes actives telles que pompes, moteurs distributeurs, actionneurs divers, etc.. Il faut
également tenir compte des composantes statiques du système (tubes, boyaux, raccords, etc..). Ces
dernières sont très importantes puisque, le transport de l'énergie fluide se fait dans des conduites de
toutes sortes et il est primordial de pouvoir connaître à tout moment l'état du fluide (pression, débit,
température et niveau). On 'doit donc utiliser des conduites adéquates car l'efficacité du système en
dépend.
Les accessoires qui servent au conditionnement du fluide, ce sont :

- Le réservoir.
- Les filtres.
- L’échangeur thermique.
157

Les renseignements sur l’état du fluide sont transmis par différents instruments, dont :
- Le manomètre pour la pression.
- Le débitmètre pour le débit.
- Le thermomètre pour la température.
- Le thermostat pour contrôler la température.

V.1.3.1. Tuyaux, tubes, boyaux et raccords :


Qu'elles soient rigides ou souples, les conduites assurent le transport de l'énergie délivrée par
la pompe hydraulique vers les composantes de transformation et vers les actionneurs qui exécutent
le travail.
La sélection des conduites hydrauliques s’effectue selon deux critères :
- Le débit qu’elles doivent porter.
- La pression qu’elles doivent supporter.
1. Tuyau d’acier rigide :
Pour être de bonne qualité, le tuyau ou la conduite doit être fabriqué en acier étiré à froid pour
exempt de toute soudure ou joint. Souvent, on tolère le tuyau d'acier noir (utilisé généralement pour
l'eau) avec joint soudé. Or, l’utilisation d'un tel tuyau n'est faite que dans
un seul but : économiser. Ce choix s'avère dangereux puisque la soudure du joint peut briser à tout
moment

De nos jours les abaques sont de plus en plus utilisés, il suffit de savoir la pression de service utilisée.

2. Tube et raccords :

Dans un système hydraulique, il faut tenir compte des énormes variations de température du fluide
qui y circule car la température du fluide en mouvement, augmente et provoque une dilatation du
métal de la conduite.
Pour raccorder des tubes aux composants du système hydraulique, on utilise deux types de raccords
:
- Les raccords pour tubes évasés.
- Les raccords pour tubes non évasés.
158

Les joints d’étanchéité protègent les composants hydrauliques contre les fuites. Il sont très
importants pour le rendement d’une installation hydraulique étant donné que les fuites
s’accompagnent forcément de pertes d’énergie.
En règle générale, des joints statiques sont montés entre deux pièces immobiles, des joints
dynamiques entre deux pièces mobiles.
- Joints statiques : - Joints toriques pour les corps de vérin ,
- joints plats pour les couvercles des réservoirs d’huile.
- joints dynamiques : - Garnitures des pistons et tiges de piston ;
- Joint pour arbres tournants.

On trouve plusieurs sortes de raccords pour boyaux flexibles. En fait, il existe des modèles pour
toutes les situations. Les raccords sont essentiellement formés de deux parties.

3. Boyaux :

Ce sont des canalisations souples. Elles sont utilisées en hydraulique pour raccorder des
composantes relativement mobiles l’une par rapport à l’autre. On les utilise aussi dans les endroits
ou se produit une vibration. Il faut toujours s’en remettre au fabricant pour connaître les pressions
d'utilisation, les températures et les rayons de pliage des boyaux.
Les boyaux, tout en remplissant leur rôle de conducteur de fluide, peuvent aussi servir à
absorber les changements de pression puisqu'ils se gonflent légèrement.

On trouve plusieurs sortes de raccords pour boyaux flexibles. En fait, il existe des modèles
pour toutes les situations.
159

Le choix du boyau, tient compte des quatre facteurs suivants :


- La résistance à la pression
-Le diamètre intérieur qui dépend de la vitesse du liquide
-La compatibilité avec le fluide hydraulique et les produits environnants
-La résistance à la température maximale atteinte par le fluide.

V.1.3.2. Appareils et instruments de contrôle :


Dans un système hydraulique, les appareils et instruments de contrôle (réservoirs, filtres, etc.) n’ont
aucune influence sur les principes moteurs qui sont :
- La transformation de l’énergie.
- L’adaptation de l’énergie.
- L’acheminement de l’énergie.
1. Réservoir :
Toute installation hydraulique possède un réservoir qui doit principalement recueillir le fluide de
travail nécessaire au fonctionnement de cette installation. Il peut servir au refroidissement du fluide
par le circuit hydraulique. Sa taille s'adapte au débit de la pompe et au réchauffement qui en résulte.
On choisit le volume du réservoir afin qu'il ait environ 3 et jusqu'à 4 fois le débit de la pompe par
minute.
À cela s'ajoute un volume d'air de 10 à 15% du volume de fluide pour compenser les variations
de niveau. Ils sont fabriqués en métal léger avec des ailettes de refroidissement : ils offrent une
meilleure conductibilité de la chaleur.
2. Filtres.
Le filtre assure le fonctionnement sécuritaire d’une installation hydraulique de haute sensibilité, car
un bon filtre retient les particules de l’usure donc enlève les souillures.
Si on analyse les pannes se produisant sur les installations hydrauliques, on constate qu’un grand
nombre de celles –ci proviennent du mauvais état du fluide hydraulique.
L’huile sous pression, circulant dans l’installation, véhicule peuvent être abrasives ou non abrasives.
Dans tous les cas, il faut absolument les éliminer, car elles provoqueront des pannes et une usure
anormale des composants amenant rapidement des fuites. C’est le rôle de la filtration.
160

Figure V.1 : Constitution d’un filtre

La filtration de l’huile hydraulique peut se faire à l’aide


- De crépines (grosses particules).
- De filtres (particules fines).
L’emplacement des filtres dans le circuit hydraulique
Dans le circuit hydraulique, la filtration peut s’effectuer
a)- Sur la haute pression : le montage du filtre se fait sur la conduite de refoulement de la pompe.
Cette filtration est efficace :
- Elle protège les composants hydrauliques.
- Arrête les débris provenant de l’usure des pompes.
- Agit en filtre de sécurité devant un composant sensible.
b)- Sur le retour : Le montage du filtre se fait sur la conduite de retour. La totalité de l’huile est
filtrée. Il permet de :
- Récupérer les débris provenant de l’usure des composants ou du circuit en général.
- Maintenir le niveau de propreté du système dans le cas où il existe des risques
importants de pollution ingérée.
c)- Sur l’aspiration : Cette filtration doit protéger la pompe. Elle est assez grossière et ne peut arrêter
que les grosses particules. Elle se fait à l’aide de crépine.
Les types de filtre dans un circuit hydraulique :

Une filtration de sécurité n’a pas pour objet de maintenir le niveau de propreté d’un système. Elle
doit toujours être conçue en fonction de la filtration de dépollution qui l’accompagne.

Les filtres pour installations hydrauliques sont gradués selon la grosseur des particules qu’ils sont
capables de retenir. Par exemple, un filtre de 10 μm (micromètres) est un filtre pouvant retenir des
particules supérieures à 10 μm.
161

Avant la mise en route d’une installation hydraulique, on procède à un lavage de la tuyauterie


moyennant des filtres bon marché. Le choix et l’emplacement des filtres dépendent notamment de la
sensibilité des composants hydrauliques mis en œuvre.
Il y a différents paramètres pour indiquer la finesse du filtre
- Le seuil absolu de filtration : est la dimension maximale de la plus grosse particule
sphérique qui peut passer à travers des pores du filtre.
- Le seuil nominal de filtration : est défini par une dimension de particules retenues
après plusieurs passages.
- La porosité moyenne : est la mesure pour la grandeur moyenne des pores d’un
élément filtrant.
- La valeur β : donne le rapport entre le nombre de particules dune certaine dimension
en amont du filtre et celui en aval.

β 50 = 10 signifie que le fluide en amont contient 10 fois plus de particules de 50 μm qu’en aval.

Le choix du filtre et de ses dimensions dépend des conditions techniques suivantes :


- Du type d’installation.
- De la pression de l’installation.
- Du débit d’huile au passage par l’installation.
Sécurité des filtres:
Il s'agit essentiellement d'une protection contre le colmatage. A force d'arrêter des particules, le
filtre finit par se boucher (se colmater) et il est nécessaire de le remplacer. Si ce remplacement n'est
accidentellement pas fait, les parois du filtre colmaté vont se déchirer sous l'effet de la perte de
charge ainsi occasionnée et toutes les particules accumulées vont se déverser d'un coup dans le
circuit; on imagine aisément la catastrophe que cela représente !
Les protections courantes sont:
- Les indicateurs de colmatage: ils donnent une information lorsque la perte de charge
provoquée par le colmatage devient inacceptable. Cette information peut être un voyant, un
contact géré par la partie commande ...
- Les limiteurs de pression bipasses: dès que la perte de charge provoquée par le colmatage
devient inacceptable, le débit d'huile passe à côté du filtre.
Ce dispositif protège également le filtre lors des démarrages à froid, lorsque la viscosité de l'huile est
trop importante.

La plupart des filtres sont équipés de ce dispositif.


162

- Les clapets anti-retour : ils évitent un débit à contresens, ce qui provoquerait un retour des
impuretés accumulées dans le circuit. Cette protection est nécessaire en particulier pour les
filtres au retour lorsque le circuit peut (ou doit) "réaspirer" de l'huile (présence de vérins en
particulier).

Efficacité des filtres:


-3
L'efficacité d'un filtre s'exprime par la taille des particules arrêtées par celui-ci, exprimée en μm (10
mm).
Efficacité absolue:
On indique alors la taille minimale des particules qui seront toutes arrêtées. Par exemple, un filtre
absolu à 10 μm ne laissera passer aucune particule de taille > 10 μm.
C'est une indication contraignante pour le fabricant, ce qui explique pourquoi cette garantie est peu
utilisée; on parle plus souvent d'efficacité relative.
Efficacité relative:
On donne l'efficacité relative d'un filtre, par taille nominale de particules, en indiquant le
pourcentage de particules arrêtées. Par exemple, un filtre ayant une efficacité de 95% à 10 μm ne
laissera passer que 5% de particules de 10 μm, en un seul passage. On peut indiquer plusieurs
efficacités pour des tailles de particules différentes.

Les fabricants utilisent souvent une autre façon de désigner l'efficacité, le ßx .

V.1.3.3. Contrôles de direction (Distributeurs) :


Les distributeurs sont au circuit hydraulique ce que les feux de circulation sont au trafic
routier. En fait, ces appareils hydrauliques sont conçus pour diriger le fluide aux endroits désirés. En
même temps, ils servent de conduite de retour du fluide hydraulique au réservoir. Un distributeur
permet aussi de commander le démarrage ou l’arrêt d’un actionneur hydraulique.
Ils sont utilisés pour commuter et contrôler le débit du fluide sous pression, comme des sortes
d’aiguillage, à la réception d’un signal de commande qui peut être mécanique, électrique ou
pneumatique. Ils permettent de :
- contrôler le mouvement de la tige d’un vérin ou la rotation d’un moteur hydraulique ou
pneumatique (distributeurs de puissance) ;
- choisir le sens de circulation d’un fluide (aiguiller, dériver, etc.) ;
- exécuter, à partir d’un fluide, des fonctions logiques (fonctions ET, OU, mémoire, etc.) ;
163

- démarrer ou arrêter la circulation d’un fluide (robinet d’arrêt, bloqueur, …) ;


- être des capteurs de position (course d’un vérin).
1. Rôle des distributeurs

Les distributeurs sont des préactionneurs qui ont pour rôle de diriger le fluide (sous pression ou sans
pression) dans certaines directions. C'est grâce à eux qu'on peut "décider" de la sortie ou de la
rentrée de tige d'un vérin par exemple.
2.Constitution (description)
Les distributeurs à tiroirs sont les plus utilisés et sont composés d’une manière générale :
- Un corps
- Un tiroir
- Des orifices d’entrée et de sortie du fluide
- Une ou deux commandes de pilotage

3. Symbolisation/ Caractéristiques
Un distributeur est caractérisé par :
• par le nombre des orifices : 2, 3, 4 ou 5 ;
• par le nombre des modes de distribution ou positions : 2 ou 3 ;
• par le type de commande du pilotage assurant le changement de position : simple pilotage avec rappel par
ressort ou double pilotage, avec éventuellement rappel au centre par ressort dans le cas des distributeurs à
3 positions ;
• par la technologie de pilotage : pneumatique, électropneumatique ou mécanique ;
• par la technologie de commutation : clapets, tiroirs cylindriques, tiroirs plans.
Les positions des tiroirs se symbolisent par des carrés, on symbolise le distributeur dans sa position de
repos.
Exemple : Le distributeur utilisé ci-dessous utilise :
- 3 orifices
- 2 positions de tiroir
- 2 commandes pour 2 positions (bistable)
Il s’agit donc d’un distributeur 3/2 bistable
Il se symbolise de la façon suivante :

S’il s’agissait d’un distributeur 3/2 monostable, il se symboliserait de la façon suivante :


164

Principe de la symbolisation
Nombre de cases : il représente le nombre de positions de commutation possibles, une case par position. S’il
existe une position intermédiaire, la case est délimitée par des traits
pointillés.
Flèches : dans chaque case ou position, les voies sont figurées par des flèches indiquant le sens de
circulation du fluide entre les orifices.
T : les orifices non utilisés dans une position sont symboliquement obturés par un T droit ou inversé. Le
nombre des orifices est déterminé pour une position et est égal pour toutes les positions.
Source de pression : elle est indiquée par un cercle noirci en hydraulique, clair en pneumatique.
Echappement : il est symbolisé par un triangle noirci en hydraulique, clair en pneumatique.

Principe de symbolisation des distributeurs


Position initiale : les lignes de raccordement entre réseau et distributeur aboutissent toujours à la case
symbolisant la position initiale ou repos ; cette case est placée à droite pour les distributeurs à deux
positions, au centre pour ceux à trois positions.
Le symbole de la pression (cercle) est mis à droite de la case
de repos s’il n’y a qu’un échappement (triangle), au milieu s’il y a deux échappements.
Les orifices sont repérés par des lettres en hydraulique et par des chiffres en pneumatique

Figure V.2 : représentation et symbolisation des positions repos et activation (distributeur 3/2)
4. Désignation des distributeurs
Elle tient compte du nombre d’orifices et du nombre de positions.
Exemple : distributeur 5/2 signifie distributeur à 5 orifices et 2 positions.
165

Distributeur normalement fermé (NF) : lorsqu’il n’y a pas de circulation du fluide à travers le distributeur en
position repos (ou initiale), le distributeur est dit normalement fermé.
Distributeur normalement ouvert (NO) : c’est l’inverse du cas précédent ; au repos, il y a circulation du
fluide à travers le distributeur.
Distributeur monostable : distributeur ayant une seule position stable. Dans ce type de construction, un
ressort de rappel ramène systématiquement le dispositif dans sa position
initiale, ou repos, dès que le signal de commande ou d’activation est interrompu.
Distributeur bistable : admet deux positions stables ou d’équilibre. Pour passer de l’une à l’autre, une
impulsion de commande est nécessaire. Le maintien en position est assuré
par adhérence ou par aimantation.
Leur fonctionnement peut être comparé à celui d’une mémoire à deux états : 0 ou 1, oui ou non.
Centre fermé, pour 4/3 ou 5/3 : en position neutre ou repos à centre fermé, le fluide ne peut pas circuler
entre les chambres et les échappements, ce qui bloque la tige ou l’arbre
moteur. Il est intéressant pour un redémarrage sous charge (ex : charges suspendues, etc.).
Centre ouvert, pour un 4/3 ou un 5/3 : en position neutre, à centre ouvert, le fluide peut circuler librement.
La purge des chambres et la libre circulation de la tige (libre rotation
de l’arbre moteur) sont ainsi possibles. Ce cas est intéressant pour supprimer les efforts développés et faire
des réglages.
Il existe d’autres types de centre pour ces distributeurs.
166
167

5. Principe du repérage des orifices


Le repérage des orifices par des chiffres et des pilotages par des nombres est normalisé :
- repère 1 pour l’orifice d’alimentation en air comprimé (alimentation de pression),
- repères 2 et 4 pour les orifices d’utilisation,
- repères 3 et 5 pour les orifices d’échappement,
- repère 12 pour l’orifice de pilotage mettant la voie 1-2 en pression,
- repère 14 pour l’orifice de pilotage mettant la voie 1-4 en pression,
- repère 10 pour l’orifice de pilotage ne mettant aucune voie en pression.
6. Symboles des commandes des distributeurs
La commande du changement de position est obtenue par déplacement du tiroir ou du ou des clapets,
éléments mobiles essentiels des distributeurs.
Ce pilotage peut être simple ou double.
Le simple pilotage est associé à un rappel par ressort.
Le dispositif de pilotage doit être indiqué pour chaque position du distributeur et apparaître dans la
symbolisation.

7. Fonctionnement :
Par hypothèse, on suppose que :
- La pression alimente l’orifice 1
- L’orifice 2 est à l’air libre
168

-L’orifice 3 est relié à un vérin simple effet.


Si l’on applique une pression à la commande B, Le tiroir se déplace vers la gauche, et l’air Sous pression serra
envoyé dans la chambre du Vérins : la tige sort.
Si l’on applique une pression à la commande A Le tiroir se déplace vers la droite : la tige du vérin Rentre.

8. Choix d’un distributeur pneumatique


Choix de la fonction (nombre d’orifices)
Ce choix dépend naturellement de l’actionneur à alimenter :
- 2/2 pour moteur à un sens de marche, blocage ou ventouse ;
- 3/2 pour vérin simple effet, ventouse ou purgeage de circuit :
- 4/2 ou 5/2 pour vérin double effet ou actionneur deux sens de marche ;
- 5/3 pour les moteurs pneumatiques, ou les vérins double effet.
- Les distributeurs 4/3 sont très utilisés en hydraulique.
Les distributeurs à 5 orifices permettent des réglages indépendants, pour l’entrée et la sortie de tige, de la
vitesse de la tige en agissant sur le débit d’air à l’échappement.

Choix de la position de repos


De ce choix dépend le comportement de l’actionneur alimenté lorsque l’énergie de commande est coupée.
Distributeur monostable :
- 2/2, le circuit est coupé au repos (passage fermé dans les deux sens) ;
- 3/2, le circuit d’utilisation est à l’échappement (purge), donc l’actionneur revient en position de repos s’il
s’agit d’un vérin simple effet, ou est libre s’il s’agit d’un autre type d’actionneur ;
- 4/2, la coupure de la commande provoque l’inversion du mouvement de l’actionneur.
En commande monostable, il faut donc être attentif aux conséquences d’une coupure d’alimentation sur la
sécurité des personnes et des matériels. De plus, il faut prévoir dans
la commande de maintenir l’ordre aussi longtemps que nécessaire, ce qui peut entraîner des
consommations d’énergie non négligeables, voire excessives.
Distributeur bistable (double pilotage) : l’actionneur poursuit son action. Les distributeurs bistables
remplissent, par construction, une fonction mémoire, rendant inutile le maintien
de l’ordre sur le pilote, ce qui réduit la consommation sécurité.

Choix de la commande ou du pilotage


Ce choix concerne principalement trois familles :
Pilote pneumatique : recommandé si atmosphère explosive, humide ou agressive. Ce type de pilotage est
possible même avec une partie commande électrique, grâce à des interfaces électropneumatiques
déportées et en armoire protégée.
169

Pilote électropneumatique : le déplacement du tiroir du distributeur est assuré par l’air comprimé, mais
celui-ci est admis par l’intermédiaire d’une mini-électrovanne à clapet.
Ce type de pilotage est le plus répandu car il est adapté aux parties commandes électriques tout en assurant
une consommation électrique minimale.
Pilote électrique : le déplacement du clapet du distributeur est assuré directement par un électro-aimant.
Ces pilotes sont généralement réservés aux mini-vérins, ventouses et
interfaces électropneumatiques.
Si le choix entre les trois technologies reste possible, il convient de vérifier les temps de commutation
lorsque cette caractéristique est importante.

Figure V.3 :Comparaison des temps de commutation (d’après Schneider)


Il existe d’autres types de commande : pilotage manuel ou pilotage mécanique.

Choix de la taille du distributeur


De ce choix dépend la régularité de déplacement, la vitesse maximale et le remplissage du vérin.
Méthode simplifiée : cette méthode est adaptée aux applications les plus courantes, c’est-à-dire pour des
cylindrées inférieures ou égales à 10 litres et des vitesses inférieures ou
égales à 0,1 m/s et un taux de charge de 0,5 ou moins. Elle consiste à choisir un distributeur dont les orifices
de raccordement sont égaux ou immédiatement inférieurs à ceux du
vérin à alimenter.
Exemple : Pour un vérin de 40 mm de diamètre, les orifices sont prévus pour des raccords de 1/4", le
distributeur adapté aura des raccords de 1/4" ou 1/8".
Dimensionnement précis : il faut utiliser les abaques des constructeurs, déterminer le débit d’air traversant
un distributeur et vérifier le Kv (Koefficient Ventil).
Détermination du débit d’air, facteur Kv
C’est une caractéristique essentielle. Le débit doit être suffisant pour remplir les chambres du vérin, ou du
moteur, à la cadence voulue. Il dépend des caractéristiques de celui-ci :
diamètre D, course C, temps de course, pression d’alimentation et taux de charge.

Facteur Kv : très utilisé, il permet de déterminer le distributeur à associer à un vérin et exprime le débit
d’eau en litre (dm3) par minute traversant le distributeur sous une perte de charge de 1 bar (différence de
pression amont/aval de 1 bar). Le Kv peut être exprimé en m3/s. Les fabricants proposent des abaques pour
déterminer le Kv et la taille des distributeurs (cf. ci-dessous).
170

V.1.3.4 Le vérin
Dans un circuit, les actionneurs hydrauliques (Les vérins) constituent l’outil indispensable pour
convertir l’énergie hydraulique en énergie mécanique. Cette conversion se fait par des mouvements
rotatifs (moteurs) ou par des mouvements de translation linéaire (vérins à simple ou à double effet).

1.Définition :

Un vérin est un actionneur linéaire. Il est l’élément récepteur de l’énergie dans un circuit hydraulique
et permet de développer un effort très important avec une vitesse très précise.

Un vérin est l’élément central des techniques pneumatiques, il transforme l’énergie de l’air
comprimé ou d’un liquide en un mouvement linéaire. Les vérins sont des moteurs (ou pompes)
linéaires dont généralement les fuites internes sont négligeables, et donc que leur rendement
volumétrique est proche de 1. On ne décrira ici que les vérins à tige simple, le raisonnement pour les
vérins à double tige est analogue.

Ils transforment l’énergie d’un fluide sous pression en énergie mécanique (mouvement avec
effort). Ils peuvent soulever, pousser, tirer, serrer, tourner, bloquer, percuter, …

2.Exemples d’utilisation :
171

Leur classification tient compte de la nature du fluide, pneumatique ou hydraulique, et du


mode d’action de la tige : simple effet (air comprimé admis sur une seule face du piston),
double effet (air comprimé admis sur les deux faces du piston)…
Les vérins pneumatiques utilisent l’air comprimé, de 2 à 10 bars en usage courant. Du fait de
la simplicité de mise en œuvre, ils sont très nombreux dans les systèmes automatisés
industriels.
Remarque : une grande quantité de fonctions complémentaires peut leur être intégrée :
amortissement de fin de course, capteurs de position, dispositifs de fin de course, dispositifs
de détection, distributeurs, guidage, …
3.Constitution d’un vérin

Du point de vue construction , le vérin est généralement composé :

— d’un tube dont l’alésage détermine, en fonction de la pression de fonctionnement, les

efforts théoriques exercés ;

— d’un piston coulissant dans le tube ;

— d’une tige solidaire du piston qui transmet l’effort vers l’extérieur ;

— de flasques (ou couvercles) munis des orifices de raccordement et fermant les extrémités

du tube ;

— d’un palier incorporé au flasque pour le guidage de la tige ;

— d’un dispositif d’amortissement (éventuel selon les modèles) : élastique ou pneumatique

(vérin double effet exclusivement) ;

— de joints dont les principaux sont placés : sur le piston (étanchéité entre les chambres),

dans le flasque avant (étanchéité entre la chambre côté tige et l’extérieur), entre les

flasques et le tube (étanchéité entre les chambres respectives et l’extérieur).

Il faut noter de nombreuses variantes dans l’assemblage entre le tube et les flasques :
172

— par sertissage (indémontable) ;

— par vissage du tube dans les flasques ;

— par tirants ;

— par vis dans le tube profilé ;

— par vis dans une contreplaque pinçant un jonc placé dans une gorge en extrémité du tube.

Un vérin est un tube cylindrique (le cylindre) dans lequel une pièce mobile (le piston) sépare
le volume du cylindre en deux chambres isolées l'une de l'autre. Ainsi Les deux premiers critères de
détermination d’un vérin sont l’alésage (effort exercé = section .pression) et la course réalisée. Les
autres constituants périphériques sont destinés à l’alimenter (unité de traitement de fluide), à le
mettre en mouvement (distributeurs), à le régler (régleurs de pression et de débit), à le contrôler
(capteurs) et à le commander (composants logiques).

Un ou plusieurs orifices permettent d'introduire ou d'évacuer un fluide dans l'une ou l'autre des
chambres et ainsi déplacer le piston. Le rôle des vérins est de transformer l'énergie de pression du
système hydraulique en force mécanique utile. Cette conversion se fait :

- par des mouvements rotatifs (moteurs);

- par des mouvements de translation linéaire (vérins à simple ou à double effet).

La force mécanique développée par les vérins est directement proportionnelle à la valeur de la
pression et de la surface sur laquelle s'appuie cette section. Cette section est appelée section
effective. On la définit comme section sur laquelle s'applique une pression dans le même sens que
celui du déplacement du piston et perpendiculairement à la face celui-ci.

4. Caractéristiques d’un vérin

Les constructeurs déclinent de nombreux modèles afin de satisfaire aux exigences des
utilisateurs conformément aux caractéristiques ci-dessous :

- fonction réalisée : simple effet, double effet, amortissement, fonctions intégrées, guidage,
antirotation, blocage de tige, etc. ;
- capacités et performances : course, force exercée, vitesse, longévité, tenue en température,
etc. ;
- facilité d’intégration : encombrement, position des orifices d’alimentation, accès aux
réglages, technique d’assemblage des fixations ;
- nature des matériaux utilisés et des protections de surface , selon l’environnement
d’application ;
- conformité aux normes;
- possibilités de fixations et accessoires;
- Etc
Un vérin se caractérise par sa course, par le diamètre de son piston et par la pression qu'il peut
admettre :

- La course correspond à la longueur du déplacement à assurer,


- L'effort développé dépend de la pression du fluide et du diamètre du piston.
- La force développée par un vérin est F  P  S avec
173

F est la force développée exprimée en Newton.


P est la pression exprimée en Pascal.
S ou A est la surface d'application de la pression exprimée en m²,
 .D 2
S
4
avec D le diamètre du piston en m.

Dans un système hydraulique, la force développée par les actionneurs s’exprime en newtons
dans : le système anglais : Système international :

F = P.A F = P.A
2 2
A = pouce carré (po ) A = mètre carré (m )

F = livre (lb) F = newton (N)


2
P = livre par pouce carré (lb/po ou psi) P = pascal (Pa)

Ainsi nous voyons que la la force est proportionnelle à la pression et à l’air de la section sur
laquelle la pression est appliquée.

La vitesse de sortie du piston est fonction de la surface du piston et du débit de fluide qui rentre dans
Q
la chambre motrice: V 
S

V la vitesse en m/s.

Q le débit volumique en m³/s.

S la surface d'application (surface du piston) en m².

Le produit de la surface du piston par la course donne la cylindrée du vérin; elle correspond au
volume de fluide nécessaire pour sortir toute la tige du piston.
On vérifiera l'élancement de la tige pour éviter son flambement en poussant. Pour les grands vérins à
grande course on utilise des tiges creuses alimentées en huile pour réduire le risque de flambement.
Par exemple le vérin à tige télescopique. C’est un vérin a simple effet qui permet des courses
importantes tout en conservant une longueur repliée raisonnable.
Cette force appliquée au vérin produit un travail, une puissance,…
174

5.Détermination d’un vérin


a) Données nécessaires :

Pression d’emploi, efforts à fournir dans les deux sens, en poussant et en tirant, cadence ou
vitesse de la tige, conditions de services : amortissement et énergie cinétique

A dissiper
b) Taux de charge :
Une fois le type choisi (vérin simple effet, vérin double effet, vérin spécial, …), à partir des
données, il va falloir déterminer le diamètre D de l’alésage. Le diamètre de tige d dépend de
D (normes).
C’est ici que le taux de charge t entre en jeu.
Pour être certain d’utiliser le vérin dans de bonnes conditions, on définit le taux de charge t.
C’est un paramètre qui tient compte à la fois des effets de la contre-pression et des
frottements internes ; son emploi élimine les risques de broutements.

Avec : Fcharge : effort à vaincre pour déplacer la charge ;


Fs : poussée théorique (p.S)
En pratique : 0,5 ≤ taux de charge t ≤ 0,75. Le taux de 0,5 est usuel.

Travail et puissance :

Travail, force et déplacement

D’une manière générale, le travail mécanique (W) se définit comme le produit de la force exigée par
le déplacement C du point d’appui de cette force. Une force exprimée en livres déplace un objet sur
une distance exprimée en pieds.

Ainsi W = F * C .
175

En transposant l’expression de la force hydraulique F = p . A dans l’équation du travail mécanique,


on obtient l’équation du travail hydraulique Why qui s’exprime comme suit :

Why = p . A . C

Où : p est en Pa

A est en m2

C est en m

En connaissant le travail hydraulique executé par le verin, on peut procéder à la sélection judicieuse
des actionneurs à utiliser.

Puissance :

En plus du travail mécanique et hydraulique, il faut tenir compte de la puissance qui définit un
travail accompli par unité de temps.

En général, si l’on exécute un travail rapidement, la puissance (P) exigée est plus grande que si l’on
prend plus de temps pour le faire. Il en est évidemment de même en hydraulique.

P = W / t exprimée en HP ou en lbpi / s.

Rendement :
Lorsqu’on évalue la puissance que dissipe un actionneur pour accomplir un travail dans un temps
déterminé, on trouve la puissance nette, celle qui satisfait aux demandes de la machine. Mais il faut
comprendre que la puissance que l’on injecte dans une machine n’est pas transmise intégralement
aux actionneurs. Entre l’entrée et la sortie de puissance, il y a les pertes qui sont de différentes
natures :
- Pertes de friction.
- Pertes en ventilation.
- Pertes en chaleur (thermiques).
Par conséquent, la puissance nette, celle qui sert à faire le travail, égale la puissance injectée
à l’entrée de l’actionneur moins les pertes. Ce qui s’exprime mathématiquement par :
Puissance nette = Puissance injectée – Pertes.
Pn = Pi – Pertes
En utilisant la puissance nette et la puissance injectée, on peut calculer le rendement d’un système
ou d’une composante du système. Le rendement correspond donc au rapport entre la puissance
nette (utilisable) et la puissance injectée.
Rendement (A) = Puissance nette (Pn) / Puissance injectée (Pi)
Pour obtenir un rendement représenté en pourcentage, on multiplie par 100.
Donc : R = (Pn * 100) / Pi.
En général, les systèmes hydrauliques ont une efficacité moyenne se situant autour de 60 %.
Voici une situation pratique qui sûrement vous aidera à comprendre et à évaluer le phénomène du
rendement (R).
Les frottements internes au vérin (joints d’étanchéité et bagues de guidage)amènent une
perte d’énergie et une baisse du rendement η (perte de 5 à 12 % pour les vérins
pneumatiques de bonne construction)
176

Figure V.4 : Alésage et course d’un vérin

Diamètres et course :
• La course du vérin est fonction de la longueur de déplacement désirée. On peut
limiter extérieurement la course d’un vérin trop long, par une butée, fixe ou réglable, ou par
le travail à réaliser (serrage, marquage, …).
• Pour calculer le diamètre D de l’alésage, il faut d’abord calculer la section S, avec
Fnécessaire et la pression p de l’air comprimé :

La section S s’écrit en fonction du diamètre D :

on en déduit le diamètre D

Il va ensuite falloir choisir le diamètre parmi les diamètres normalisés. Deux solutions sont
possibles :
- soit on choisit un diamètre légèrement inférieur, et le taux de charge sera plus grand,

- soit on choisit un diamètre légèrement supérieur, et le taux de charge sera plus petit. Mais à
mêmes caractéristiques, un vérin de diamètre supérieur coûtera plus cher.

Il faudra décider au cas par cas, en faisant en sorte que le taux de charge ne soit pas trop différent de
celui spécifié par le cahier des charges.

Diamètres normalisés des vérins

Une autre méthode pour déterminer le diamètre d’un vérin consiste à utiliser les abaques du
constructeur donnant les efforts dynamiques développés par le vérin en fonction de son diamètre et
de la pression relative.
177

Figure V.5 : Efforts dynamiques (en daN)

Figure V.6: Efforts dynamiques (en daN)

Efforts dynamiques développés par un vérin


Pour utiliser ces abaques, il faut choisir si le vérin travaille en « rentrée de tige » ou en « sortie de
tige », et prendre l’abaque correspondant. Il faut définir le point de rencontre entre l’effort
dynamique calculé et la pression d’alimentation.
Le diamètre du vérin sera celui dont la courbe passe par ce point. Si le point est entre deux courbes, il
faudra faire un choix comme précédemment entre un vérin plus petit, moins cher et dont le taux de
charge sera supérieur à 0,5, et un vérin plus gros, plus cher, dont le taux de charge sera inférieur à
0,5. Il conviendra donc de recalculer le taux de charge.
Dans notre exemple, le vérin doit développer 236 daN en poussant (ce qui inclut un taux de charge
de 0,5), sous une pression de 6 bars. Nous allons donc choisir les abaques des efforts développés en
sortie de tige. Comme précédemment, nous avons le choix entre les diamètres 63 et 80 mm. Si nous
choisissons un diamètre D de 80 mm, le taux de charge t sera de 0,39.
Amortissement :
Une masse M en mouvement à une vitesse v possède une énergie cinétique Ec = ½ * M.v², qu’il faut
dissiper en fin de course. Les vérins non amortis doivent être réservés aux faibles courses, ou
associés à des amortisseurs extérieurs. Les vérins standard disposent de dispositifs d’amortissement
réglables dont les capacités sont limitées. Si le vérin arrive en fin de course, il convient de vérifier
qu’il peut absorber l’énergie cinétique des masses en mouvement. Pour cela, il faut utiliser les
178

abaques constructeurs : on définit le point de rencontre entre la vitesse de déplacement et la masse


à déplacer.
Pour amortir cette charge, il faudra utiliser le vérin dont la courbe passe par ce point, ou le vérin dont
la capacité d’amortissement est immédiatement supérieure à celle nécessaire.

Figure V.7 : Capacités d’amortissement des vérins standard (d’après SchneiderTélémécanique)

Si le vérin ne peut pas absorber cette énergie, il faut soit choisir un vérin de diamètre supérieur, soit
disposer d’amortisseurs extérieurs, ou encore diminuer la vitesse de
déplacement de la charge si cela est permis.
Durée de vie :
Il convient de se reporter aux catalogues des constructeurs, ou à leurs services techniques, pour
vérifier cette contrainte.
Contre-pression d’échappement :
Elle est employée pour régler et réguler (maintenir constante) la vitesse de la tige ; le réglage
est obtenu par des régleurs placés à l’échappement. Cette contre-pression, de 30 à 40 % de
la valeur de la pression de démarrage en pneumatique, amène un effort antagoniste
supplémentaire.

6.Les différentes pressions mises en jeu dans un vérin


179

• La courbe PA présente l’évolution de la pression dans la chambre d’admission du côté


opposé à la tige. La pression monte progressivement puis atteint le seuil maximal
inférieur ou égal à la pression p. La pression au moment du démarrage dépend de l’effort
résistant à l’extrémité de la tige. Puis la sortie de tige a lieu. La pression chute alors dans
la chambre A et sa valeur va dépendre de la vitesse du vérin. En fin de course, la
pression remonte à la valeur p.
• La courbe PB figure l’évolution de la contre-pression dans la chambre à l’échappement
du côté de la tige. La pression chute de la valeur p à la valeur de la contre-pression, se
maintient à cette valeur pendant la course puis devient nulle très peu de temps après
l’arrêt du vérin.

Remarques : la pression de démarrage est la pression nécessaire à la mise en mouvement de


la charge. La pression motrice, plus petite, est celle qu’il faut pour maintenir le mouvement à
vitesse constante. La pression d’amortissement freine la charge en fin de course. La pression
efficace est la pression réellement utile pour déplacer la charge (celle qui donne F charge).

d)-Principaux types de vérins :

7.Types de construction de vérin.


180

Il existe deux types de construction de vérin à savoir : le vérin simple effet (VSE)et le vérin
double effet.

Le vérin simple effet se caractérise uniquement par le fait qu’une seule arrivée de fluide transmet la
puissance au piston . L’ensemble tige-piston se déplace dans un seul sens sous l’action du fluide sous
pression. Le retour est effectué par un autre moyen que l’air comprimé : ressort, charge, …Pendant le
retour, l’orifice d’admission de l’air comprimé est mis à l’échappement.
Mais il peut s’agir de l’élasticité d’une membrane faisant office de piston.
La présence du ressort limite : — la course d’utilisation (encombrement) ;
— la cadence de fonctionnement (inertie) ;
— la durée de vie (fatigue mécanique).
Le ressort est dimensionné pour ramener la tige et le piston du vérin et en aucun cas la charge
déplacée
Avantages : les vérins simple effet sont économiques, et la consommation de fluide est réduite.
Inconvénients : à course égale, ils sont plus longs que les vérins double effet ; la vitesse de la tige est
difficile à régler en pneumatique et les courses proposées sont limitées (jusqu’à 100 mm).
Utilisation : travaux simples (serrage, éjection, levage, emmanchements, …)

Force statique développée : il faut tenir compte de la force Rc du ressort comprimé, d’où :
Fs = p × S − Rc
181

Figure V.8: Force statique développée par un VSE en fin de sortie de tige

Vérin double effet (VDE)


Un vérin double effet a deux directions de travail. Il comporte deux orifices d'alimentation et la
pression est appliquée alternativement de chaque côté du piston ce qui entraîne son déplacement
dans un sens puis dans l'autre. Ce double déplacement peut avoir pour rôle : exécuter la sortie de la
tige du vérin pour l’un et l'autre pour exécuter sa rentrée (rappel de la tige du vérin).
L’ensemble tige-piston peut se déplacer dans les deux sens sous l’action du fluide sous
pression (air comprimé).
L’effort en poussant (sortie de la tige) est légèrement plus grand que l’effort en tirant
(entrée de la tige) car la pression n’agit pas sur la partie de surface occupée par la tige.

Principe de réalisation

Amortissement de fin de course : cet amortissement est indispensable aux vitesses ou


cadences élevées et sous fortes charges. Si des blocs en élastomère suffisent lorsque
l’énergie à amortir est modérée, les dispositifs avec tampons amortisseurs sont
recommandés aux plus hautes énergies. Dès que le tampon entre dans son alésage, le fluide
à l’échappement est obligé de passer par l’orifice B plus petit, au lieu de l’orifice A. La
réduction du débit provoque une surpression créant l’amortissement.
182

Vérin double effet à amortissement non réglable

Vérin double effet à amortissement réglable

Principe du réglage de Débit

Le vérin de synchronisation est un vérin à double effet mais aussi à double tige. Son principe de
fonctionnement (figure 29) ainsi que sa schématisation (figure 30) sont illustrés ci-dessous.

Figure29 : Vérins de synchronisation.

Avantages : plus grande souplesse d’utilisation ; réglage plus facile de la vitesse, par contrôle
du débit à l’échappement ; amortissements de fin de course, réglables ou non, possibles
dans un ou dans les deux sens. Ils offrent de nombreuses réalisations et options.
183

Inconvénients : ils sont plus coûteux.


Utilisation : ce sont les vérins les plus utilisés industriellement, ils présentent un grand
nombre d’applications.

Constitution d’un vérin pneumatique double effet à amortissement réglable des deux côtés *1+

8.Type de fixation

Les vérins peuvent être montés de différentes manières selon le travail qu’ils sont appelés à fournir.
Suivant les fixations choisies, la position du vérin et les charges exercées, certains calculs de
vérification (flambage, flexion…) peuvent devenir nécessaires. Par exemple, un flambage,
même faible, réduit fortement la durée de vie d’un vérin. Souvent, il suffit d’utiliser des
abaques établis par le constructeur.
184
185

Tiges de vérins soumises aux efforts de flexion et au flambage


186

9.Les autres types des vérins.


Ce sont des variantes des cas précédents et présentent les mêmes options possibles :
amortissement, …
Vérin à tige télescopique : simple effet et généralement hydraulique, il permet des courses
importantes tout en conservant une longueur repliée raisonnable.

Vérin simple effet à tige télescopique

Vérin rotatif : l’énergie du fluide est transformée en mouvement de rotation ; par exemple, vérin
double effet entraînant un système pignon-crémaillère. L’angle de rotation peut varier entre 90 et
360°. Les amortissements sont possibles. Il en existe de plusieurs types à savoir :
A crémaillère : l’énergie du fluide est transformée en mouvement de rotation. L’angle de rotation
peut varier de 90° à 360°. Les amortissements sont possibles.
A vis : Le déplacement du piston dans les deux sens crée le mouvement de rotation grâce à la rampe
hélicoïdale réalisée sur la vis.
A palette : Un certain nombre de palettes sont mis en mouvement grâce à la poussée d’huile
provenant de l’orifice d’admission l’autre orifice est mis à la bâche. Les fuites internes augmentent
avec la pression de service.

Exemple de réalisation d’un vérin rotatif (unité de couple)


L’actionneur rotatif ou moteur hydraulique a la même fonction que l’actionneur linéaire. Il
transforme l’énergie hydraulique en énergie mécanique et est dépendant de la pression du circuit
et du débit qui y circule. L’actionneur rotatif transforme son énergie hydraulique en couple (force
de rotation) ou en en travail exprimé en NM ou plus fréquemment en daNM.
Entraînements pivotants :
L’actionneur pivotant doit développer un couple de force afin d’exécuter le travail exigé par la
machine. Rappelez vous que le couple égale le produit de la force développée par la longueur du
levier.
Couple = N * m = Nm.
187

Les entraînements en rotation complète, qu’on appelle communément « moteurs hydrauliques »,


sont des actionneurs rotatifs. Ils transforment l’énergie hydraulique en énergie mécanique par un
mouvement de rotation continue.
10 Multiplicateur de pression : souvent utilisé en oléopneumatique, il permet à partir d’une
pression d’air (p en X), d’obtenir un débit d’huile à une pression plus élevée (P en Y : 10 à 20
fois plus élevée que p). Il est ainsi possible d’alimenter des vérins hydrauliques présentant
des vitesses de tige plus précises.

Multiplicateur de pression

Multiplicateur de pression

Vérin sans tige : C’est un vérin double effet pneumatique. Il est deux fois moins encombrant
qu’un vérin classique à tige, l’espace d’implantation est divisé par 2.

symbole
Exemple d’un vérin double effet sans tige avec amortissement des deux côtés

Symbole : Propriétés : pas de rotation de la tige ; vitesse de déplacement pouvant être


élevées (3 m/s et plus) ; courses possibles très grandes (7 m et plus) ; pas de problème lié au
flambage de la tige ; efforts et vitesses identiques dans les deux sens mais étanchéité plus
fragile. De nombreuses variantes et combinaisons sont possibles : assemblages croisés…

Vérin double tige :


188

Exemple et symbole d’un vérin double tige

Vérins sans tige


Le vérin sans tige réduit de manière importante les encombrements longitudinaux et reste le moyen
simple pour obtenir des courses de plusieurs mètres selon des diamètres : 6 à 80 mm. La
combinaison de plusieurs vérins sans tige permet de réaliser des ensembles compacts de
manutention.
Il existe plusieurs principes de vérin sans tige (figure 9) : à câble, à bande motrice, à bande
d’étanchéité à tube fendu, à entraînement magnétique.
Vérins à câble
C’est le plus ancien des vérins sans tige. La tige est remplacée par un câble lié au piston, s’enroulant à
chaque extrémité autour d’une poulie. Un anneau extérieur permet la fixation de la charge. Selon les
applications, un tendeur automatique de câble peut être mis en place ainsi qu’un dispositif de
freinage ou de blocage adaptable sur la poulie.
Par l’utilisation de mouflage, la course ou l’effort peuvent être multipliés.
L’orientation possible des poulies permet des trajectoires diverses. Il est possible à l’aide du câble
d’éloigner l’actionneur d’une zone de travail polluée.

Les microvérins.

11. Accessoires
189

Capteurs de position sur vérin : pour indiquer à la partie commande la position de la tige. Ce sont
souvent des ILS.

Capteurs de fin de course : pneumatique à action mécanique.

Clapet anti-retour.

Le vérin pneumatique est l'élément de base du marteau-piqueur.


Les vérins hydrauliques trouvent leur application la plus visible dans les engins de chantier.

Photo 4 : machine hydraulique

Des vérins hydrauliques sont visibles sur ces excavateurs.


Les machines hydrauliques sont des machines et outils utilisant l’énergie hydraulique pour effectuer
un travail. Les engins de génie civil en sont un exemple courant.
190

Dans ce type de machine, le fluide hydraulique est pompé à haute pression et transmis à divers
organes mécaniques comme des vérins ou des moteurs. Le fluide pressurisé est contrôlé par
l'opérateur grâce à une valve de contrôle et est distribué à l'intérieur de tubes et de tuyaux.
La popularité des machines hydrauliques est due à la très grande puissance qui peut être
transférée dans de petits tubes et tuyaux flexibles, ainsi qu'à la grande variété d'organes mécaniques
pouvant utiliser cette puissance. Le système de freinage des véhicules utilise aussi ce système

V.1.3.5 Moteurs
Les moteurs hydrauliques :
a)-Définition :
Dans ce type d’actionneur, l’énergie hydraulique fournie par un fluide sous pression est transformée
en énergie mécanique. Il en résulte un mouvement de rotation de l’arbre de sortie.

- Les moteurs hydrauliques présentent deux caractéristiques : le couple moteur et la


vitesse de rotation.
Remarque :
- Ces moteurs entraînent des systèmes mécaniques. Si le couple résistant devient trop important, la
pression monte. Quand elle atteint la valeur de réglage du limiteur de pression, le débit retourne au
réservoir.
Leur avantage c’est qu’ils développent une grande puissance pour un encombrement
réduit
b)-Principaux types de moteurs hydrauliques :
- Les moteurs sont classés en deux familles :
 Les moteurs rapides (les moteurs à palettes, à engrenages, à pistons axiaux et à pistons
radiaux)
 Les moteurs lents (cylindrée élevée).
191
192

Le plus courant est le moteur à palettes qui est fréquemment utilisé dans les outillages
pneumatiques (visseuses, meuleuses, perceuses, clefs à chocs, etc.).

Principes de fonctionnement et schémas :


moteur à palettes et moteur à palettes
un sens de rotation [5] [10] deux sens de rotation [5]
Il existe d’autres types de moteurs pneumatiques commercialisés :
- moteurs pneumatiques à pistons en étoile (vois cidessous) ;
- moteurs pneumatiques à pistons à coulisseaux ;
- moteurs pneumatiques à engrenage ;
- moteurs pneumatiques à turbine.

V.1.3.6 Le Manomètre :
Le manomètre est un appareil servant à mesurer la pression du fluide à l’intérieur du circuit
hydraulique. Et
1 Limiteur de pression.

Le contrôle de pression se fait par des soupapes de pression. Ces soupapes sont définies
comme étant des composantes agissant d’une manière prédéterminée sur la pression d’un système
dans une installation ou une partie d’installation hydraulique. L’action de ces composantes a lieu
seulement par la modification de sections d’étranglement. Les soupapes se classent selon leurs
modes de conception ou selon leur fonction.
193

La fonction principale est d’assurer la sécurité d'un circuit ou d'une partie de circuit en
limitant la pression à un maximum.
Fonctions auxiliaires: assurer la division de débit lors de contrôle du débit ou créer une perte
charge pour freinage .

De par sa conception, cet appareil provoque une perte de charge qui est fonction du débit à évacuer

Dans un circuit hydraulique, un limiteur de pression sert à limiter la pression à une valeur fixée
préalablement. Quand cette valeur est atteinte, le limiteur de pression s’active et retourne le fluide
en trop vers le réservoir.

Lors du choix d’une soupape de sécurité dans une installation simple et facile d’entretien, vous devez
tenir compte des critères suivants :
- Le débit de surplus qui se dirige au réservoir doit être minime lors de l’activation de la
soupape.
- Il faut que la soupape fonctionne le moins souvent possible.
- Le bruit que produit la vibration du siège de la soupape doit être réduit au strict minimum
de façon à ne jamais être incommodant.
2 : Régulation de pression
a-Fonction:
Réduire la pression du réseau principal et la maintenir constante dans une partie du circuit. La
nécessaire de limiter la pression maximale du fluide hydraulique, afin de protéger les différents
éléments (pompe, actionneurs, etc.) constituants le circuit, est évidente.
Le limiteur de pression (soupape de sûreté)
Décrit précédemment, est monté en dérivation avec le circuit et relié au réservoir. Au départ, le
clapet conique est en appui sur son siège grâce à une force F d’appui. La force F est réglée par le
ressort de pression et la vis de réglage.
194

Au moment ou la force F2 dépasse progressivement la force F1, le clapet recule de son siège, libérant
et autorisant le retour du fluide sans pression au réservoir.

Mise en situation :
Pour mieux comprendre le fonctionnement du limiteur de pression, on a par exemple un camion
benne qui utilise le système hydraulique pour le déchargement.
Un moteur thermique entraîne une pompe qui débite le fluide hydraulique sous une pression donnée
dans un vérin. Ce fluide fait sortir la tige du vérin (levage de la benne) ou la fait rentrer (descente de
la benne).
Pour décharger complètement, la benne sera immobilisée obligatoirement pendant un bon
bout de temps en position haute (la tige du vérin est complètement sortie , la pompe continue de
débiter le fluide qui n'a plus d'issue, d'où une montée rapide de la pression, et si rien n'est fait, les
canalisations du fluide et les composants du système vont se rompre, ce qui est dangereux l'huile
chaude et de débris).
Et c'est pour remédier à cette situation de fonctionnement (inévitable car la benne doit toujours
s'immobiliser en position haute pour son déchargement), que la présence du limiteur de pression a
son importance.
Le réducteur de pression à action direct : Il est normalement ouvert au repos et lorsque la pression
en aval dépasse la valeur de tarage, elle coupe la communication entre l’entrée et la sortie
195

V.1.3.7 Le Thermomètre :
Le thermomètre est un appareil qui sert uniquement à relever une mesure de température.

Le Thermostat : comme le thermomètre enregistre les variations de températures, mais plus que le
thermomètre, il peut garder la température constante en interrompant l’arrivée de chaleur. Il
contribue ainsi à l’autocontrôle du système.

Le Mano-contact : Le mano-contact est utilisé pour ouvrir ou fermer un circuit électrique sous
l’influence de la pression hydraulique.

V.1.3.8 Les Echangeurs thermiques :


Le rôle des échangeurs thermiques (ou refroidisseurs) est de maintenir la température du
fluide à un niveau acceptable afin de satisfaire les exigences du système hydraulique.

Les fluctuations de la température du fluide hydraulique occasionnent des changements de


viscosité qui affectent le fonctionnement du système. D’où les échangeurs de température pour la
maintenir dans les limites acceptables.

Leur principe du fonctionnement est illustré à la figure suivante :

Water cooler

Air cooler
196

V.1.3.9 Le Débitmètre :

Le débit du fluide à mesurer passe à travers un tube de mesure dans lequel est monté un
cône immobile muni d’un piston coulissant. Lorsque le fluide passe entre le cône et le piston, celui-ci
est poussé contre un ressort. Le ressort assume la fonction d’un diaphragme de mesure mobile. La
section de passage est définie par la position du piston par rapport au cône fixe.

Le piston continue à se déplacer jusqu’à ce que la différence de pression au diaphragme du piston


soit équilibrée avec le ressort. Le débit étant fonction de la différence de pression au niveau de la
membrane, la course du piston est la mesure de débit. La précision de mesure est de l’ordre de 4%.

Si on a besoin de connaître avec précision le débit instantané d’un circuit hydraulique, par exemple
pour réguler ou commander des vérins ou des moteurs en synchronisation ou encore pour les
commandes de positionnement, on a recours à des hélices de mesure, compteurs à roues ovales,
débitmètres à engrenages, diaphragmes de mesure ou débitmètres à orifice en mince paroi.

Le contrôle de débit ou régulateurs de débit sert à surveiller et ajuster le débit d’un fluide dans un
circuit hydraulique. Les régulateurs de débit servent à maintenir le débit constant par rapport à une
valeur prédéterminée.
De façon générale, on distingue deux types de contrôles de débit :
- Les étranglements à ouverture fixe.
- Les étranglements à ouverture variable.
1 Le contrôle de débit
Le rôle de ce composant est de faire varier la section dans laquelle le fluide circule. On distingue :
- limiteur de débit Unidirectionnel
- La valve de séquence :
197

Elle permet d’alimenter un circuit secondaire lorsqu’une certaine pression est atteinte dans le circuit
primaire.

- La valve d’équilibre
Son rôle est de maintenir en position actionneur hydraulique (vérin ou moteur). Elle peut être
envisagée avec deux pilotages.

2 DEBITMETRE A FLOTTEUR

Le débitmètre à flotteur est aussi appelé, selon le constructeur, rotamètre, spiromètre ou

gyromètre.

PRINCIPE

Il est constitué d’un tube conique à l’intérieur duquel une petite pièce appelée flotteur peut se
déplacer. Le tube doit être placé verticalement. Le fluide entre en bas par la plus petite section de
passage, soulève le flotteur, et sort en haut par la plus grande section.

Au niveau du flotteur, l’espace de passage du fluide se trouve réduit, la veine de fluide est donc
contractée dans l’espace annulaire compris entre le flotteur et le tube.

Cet espace annulaire est d’autant plus grand que le flotteur est haut dans le tube.

Le flotteur est fabriqué en matériau de densité supérieure au fluide, en l’absence d’écoulement il est
donc naturellement en bas du tube.

Pour un débit donné, le flotteur se stabilise à une certaine hauteur lorsque son poids apparent
(poids réel moins la poussée d’Archimède) est équilibré par la force due à la pression différentielle
engendrée par la variation de section de passage du fluide.
Si l’on augmente le débit, la vitesse du fluide dans l’espace annulaire augmente, ce qui augmente
aussi la dépression ; le flotteur s’élève donc.
Tout en s’élevant, la surface annulaire augmente, ce qui diminue la vitesse du fluide et donc la
dépression qui retrouve son niveau d’origine. Le flotteur est alors stabilisé à un niveau supérieur.
Ainsi le débitmètre à flotteur est un appareil déprimogène dont l’aire de la section contractée est
variable, mais dont la chute de pression est constante.
Le tube en verre est le plus courant . Il comporte des nervures longitudinales intérieures pour le
guidage du flotteur. Ces nervures empêchent en même temps le collage éventuel du flotteur sur la
paroi. Elles peuvent être également hélicoïdales ce qui lui impriment un mouvement de rotation.
Une graduation est gravée sur le tube pour la lecture directe du débit. Le tube peut aussi être en
métal pour des raisons de résistance à la pression et à la température. Dans ce cas il existe deux
systèmes de lecture possible.
Le flotteur
Les flotteurs des petits débitmètres sont généralement sphériques. Les plus gros sont soit du
198

type parapluie (plutôt pour les gaz), soit du type toupie (plutôt pour les liquides).
Le flotteur a un diamètre légèrement inférieur au plus petit diamètre du tube conique, et vient
se poser, hors débit, sur un ressort placé en bas du tube.
Le plan de lecture est différent selon le type de flotteur comme le montre le dessin suivant :

Courbe d’étalonnage

Le débitmètre à flotteur doit être associé à une courbe d’étalonnage spécifique au fluide utilisé, pour
une température et une pression données (surtout pour les gaz). En effet, la viscosité et la masse
volumique du fluide jouent un rôle essentiel dans valeur de la force verticale ascendante que subit le
flotteur ; ces deux paramètres varient avec la température.

Cette courbe donne le débit en fonction de la position du flotteur à l’équilibre.


Elle est pratiquement linéaire de 10 à 100 % du débit maximal.
Influence des différents paramètres
D’une manière générale, le débit qu’il est possible de faire passer à travers un débitmètre à
flotteur dépend de nombreux paramètres :
- diamètre du tube
- masse, densité, forme du flotteur et diamètre de sa tête
- masse volumique et viscosité du fluide
Toutes choses égales par ailleurs, on augmente le débit maximum de fluide à travers un
débitmètre à flotteur
- en augmentant : - le diamètre du tube
- la masse du flotteur
- la densité du flotteur
- en diminuant : - le diamètre de la tête de flotteur
- la masse volumique du liquide
- la viscosité du liquide
- en passant d’un flotteur en forme de parapluie à un flotteur en forme de toupie.
Il est à noter qu’une élévation de température modifie la viscosité et la masse volumique du
fluide, mais aussi dilate aussi bien le tube que le flotteur. Le métal se dilatant plus rapidement que le
verre, le flotteur peut alors frotter contre le tube en verre. Il convient de le changer pour un flotteur
de diamètre plus petit.
Les constructeurs indiquent ces changements.
CHANGEMENT DE L’ETENDUE DE MESURE
La dynamique de mesure d’un système tube + flotteur est de 10/1 (rapport du débit maximal
sur le débit minimal mesurable). Cependant, en changeant uniquement le flotteur, on peut changer
l’étendue de mesure. Un flotteur identique en forme mais de densité plus faible permettra de
mesurer avec la même précision des débits plus faibles.
De même un flotteur plus dense permettra de mesurer des débits plus forts.
AVANTAGES ET INCONVENIENTS
AVANTAGES
- appareils simples et polyvalents ne nécessitant pas de grandes longueurs droites à l’amont et à
l’aval du point de mesure
199

- indication linéaire et lecture rapide du débit


- faible perte de charge
- possibilité de mesurer le débit de certains liquides très corrosifs, opaques ou contenant
des dépôts
- entretien réduit à un nettoyage périodique
- bonne précision (2%) dans une gamme de 1 à 10 des débits, cette précision pouvant
descendre à 0,25% en cas d’étalonnage de l’appareil dans les conditions d’utilisation
INCONVENIENTS
- appareils pouvant être chers (à cause du tube conique) et fragiles (si le tube est en verre)
- précautions à prendre pour leur positionnement dans la conduite, ils doivent être
parfaitement verticaux

Débitmètre à flotteur : Série 2100/2150 2300/2340

Principe de mesure : Par flotteur et tube conique en verre borosilicate.

• Série 2100 avec tube de mesure 100 mm.


• Série 2150 avec tube de mesure 150 mm.
• Série 2300 et 2340 avec tube de mesure 300 mm.
• Robinet de réglage fin à pointeau conique pour régler avec précision le débit.
• Construction compacte de dimensions réduites, facilite le montage en armoire ou en encastré.
• Echelles calibrées en l/h, %, l/min ou cc/min.
• Contacts d’alarmes haut et bas (Otique, inductif ou à effet HALL).
• Régulateurs de débits RCA ou RCD.
• Par leurs caractéristiques ils sont particulièrement appréciés et utilisés dans les domaines suivants :
- Tableaux de contrôle en général.
- Pilotes.
- Contrôle et mesure sur machines.
- Osmoseurs.
- Contrôle et recherche en laboratoire.
- Brûleurs à gaz.
- Industries Chimique / Pharmaceutique / Cosmétique.
- Contrôle pour circuits de réfrigération.
- Fours de traitement.
- Mesure de niveau avec régulateurs RCD.
200

V.1.3.10 L’accumulateur :

L’accumulateur emmagasine l’énergie du circuit hydraulique et peut la relâcher dans le circuit au


moment opportun. ( chute de pression accidentelle, compensation des fuites, équilibrage des
forces...
On utilise les accumulateurs pour trois fonctions :
- Comme réserve d’énergie en cas d’urgence (coupure de courant).
- Comme amortisseur de chocs et de vibrations causés par le débit du fluide.
- Comme économiseur d’énergie.

Ils sont destinés à restituer de l'énergie ou une pression. On les utilise en particulier dans les circuits
où la puissance moyenne utilisée est faible, mais la puissance instantanée importante. Dans certains
cas l’utilisation d’un accumulateur est indispensable pour la sécurité, ex élévateur des charges.

Principe:
L’accumulateur consiste à emmagasiner l’énergie cinétique engendrée par une colonne de fluide en
mouvement lors d’une fermeture brutale du circuit (vanne, électro plus généralement, lors d’une
variation brutale de pression dans le circuit.
1 Accumulateur a vessie
Constitution :
1. Corps.
2. Soupape d’huile.
3. Vessie.
4. Valve de gonflage.

2 : Les différentes fonctions d’un accumulateur :


Dilatation thermique:
L’augmentation de volume due à l’élévation de température sera absorbée par la mise en place d’un
accumulateur.
Amortissement de chocs: Suspension :
L’accumulateur, par son rôle d’amortisseur, diminue la fatigue des composants hydrauliques et
mécaniques.
Exemple:
-Élévateurs, chariots de manutention, machines agricoles.
Récupération et restitution d’énergie:
201

L’énergie fournie par la descente d’une charge peut être absorbée par l’accumulateur et restituée à
un mouvement mécanique.
Amortissement de pulsations:
L’adjonction d’un accumulateur sur un circuit hydraulique permet de limiter le taux d’irrégularité des
pompes : il s’en suit un meilleur fonctionnement de l’installation, protection et augmentation de la
durée de vie des éléments du circuit, ainsi qu’une diminution sensible du niveau sonore.
Compensation de fuites:
Une fuite dans un circuit hydraulique peut entraîner une chute de pression. L’accumulateur
compense alors la perte de volume et maintient ainsi une pression sensiblement constante dans le
circuit.
Transfert:
L’accumulateur rend possible le transfert entre deux fluides incompatibles. C’est la membrane qui
assure la séparation entre les deux fluides.
Réserve d’énergie:
Dans un circuit sous pression, l’accumulateur permet de tenir immédiatement disponible une réserve
de fluide. On peut ainsi utiliser, au cours d’un cycle, dans un temps une énergie importante,
accumulée par une installation de faible puissance pendant les périodes de non consommation.

V. 2 Schéma hydraulique

V. 2 .1 Définition

Un schéma hydraulique est la représentation graphique d'un ensemble de canalisations et de


composants hydrauliques; il est destiné à présenter les liaisons entre les composants d'une
installation hydraulique, leurs spécifications et les contraintes d'implantation.

V. 2 .2 Représentation d’un circuit hydraulique

La représentation schématique d’un circuit se fait à l’aide de symboles conventionnels, indiqués par
la norme internationale ISO R 12 19. Le rôle du schéma est de donner un moyen pratique simple de
représenter une installation hydraulique dans un langage compréhensible par tous les techniciens. Il
donne également aux techniciens des services d’entretien, un outil de travail très utile, sinon
indispensable dans la recherche des causes de pannes. Le schéma représente toujours l’équipement
en position repos ou initiale, c’est-à-dire dans la position prise par les différents appareils après la
mise en service de la pompe. Il faut noter qu’un tel plan ne comporte aucune échelle et que les
symboles des appareils ne préjugent pas de leur fonctionnement. Par exemple, le symbole d’une
pompe n’indique pas s’il s’agit d’une pompe à engrenage, à palettes ou à pistons. Nous donnons ci-
après une représentation schématique des composants hydrauliques suivants :
1. Conduites , Raccordements
2. Les Pompes dont la fonction consiste à générer un débit de liquide
3. Les Moteurs
4. Les Pompes-Moteurs
5. Les sources d’énergie
6. Les Vérins
7. Les Distributeurs
8. Les organes de réglage du débit
9. Les organes de réglage de la pression et Réducteurs
202

10. Réservoir d’huile, il permet le stockage de l’huile, protection contre des éléments qui peuvent le

polluer, et le refroidissement ;

11. Un système de filtration, il est utilisé pour éliminer les impuretés et les particules solides du fluide

V. 2 .2.1 Symbolisation générale des éléments hydrauliques

1. Réservoirs

2. Autour du réservoir

3 Autour du groupe de pompage

4. Autour de la distribution
203

5. Autour des actionneurs

6. Transformation de l’énergie
204

7. Vérins

8.Distributeurs
205
206

9. Commandes
207

10. Accessoires

Les soupapes de pression


208

Soupapes de

decharge

Soupape de séquence/d’équilibrage/de freinage


209

Réducteurs de pressions

FONCTION LIMITEUR DE PRESSION


210

11.Transformateurs d’énergie linéaire

12. Conservation de l’énergie

Accumulateur
211

Sources d’énergie

13. Transformateurs d’énergie tournants

pompes

Moteurs

14. Distribution de l’énergie

Réglage du débit (régulateurs des débits)


212

Régulateur de
débit.

Fonction limiteur de débit.


213

Les clapets

FONCTION ANTI-RETOUR
214

CONSERVATION ET CONDITIONNEMENT DE L’ENERGIE


215

18. ECHANGEURS DE TEMPERATURE

APPAREILS COMPLEMENTAIRES

19. APPAREILS DE MESURAGE ET INDICATEURS


216
217

Valves en cartouche logique 2 voies


218

V. 2 .2.2 Cas d’un schéma hydraulique complet d’un système hydraulique.

Nous donnons ci-dessous des exemples d’un schéma hydraulique complet d’un système
hydraulique
219

1 : Groupe motopompe : Pompe hydraulique à cylindrée fixe à un sens de flux et moteur électrique
2 : Vérin simple effet à rappel par ressort
3 : Réservoir à l’air libre
4 : Conduite flexible
5 : Raccord rapide avec clapet de non-retour
6 : Distributeur 3x3 à commande par levier et rappel par ressort
7 : Crépine
8 : Filtre monodirectionnel au retour
9 : Régulateur de pression
220

Schema hydraulique d’un équipement mécanique.

Schéma hydraulique des effluents liquides ou gazeux d’une usine chimique ou métallurgique
A. Etude de cas : schéma hydraulique d'alimentation en eau d'une ville
1 - Les Circuits De Transport Des Liquides :
a) Description générale :
Un circuit de transport permet de déplacer un liquide d’une source à un réservoir de
stockage.
221

Figure 1 : circuit de transport.

b) Composition :
Un circuit de transport de liquide se compose essentiellement :
 D’un réservoir source de liquide (puits)
 D’une pompe (centrifuge).
 D’un réservoir de stockage (citerne)
 D’une tuyauterie qui relie les différents constituants.

Un circuit de transport de liquide peut comprendre aussi :


 Une vanne de réglage de débit placé sur la conduite de refoulement
 Une crépine + un clapet de pied placés à l’extrémité basse da la conduite d’aspiration.
 Un clapet de retenu placé à la sortie de la pompe pour empêcher le retour du liquide, il est
utilisé pour des grandes hauteurs de refoulement.

La figure 1 ci-dessous montre le schéma de mobilisation de la ressource en eau pour alimenter une
agglomération, plus particulièrement, les équipements permettant le captage. L’eau est prélevée
dans une nappe alluviale à partir de deux champs de forage distincts l’un de l’autre. Chaque champ
captant est constitué de plusieurs forages : l’extraction de l’eau est assurée par des pompes
immergées (appelées aussi pompes d’exhaure) qui la refoulent vers une bâche de reprise (un
réservoir intermédiaire pouvant aussi être nommé bassin tampon). Dans le cas de la ville de
Lubumbashi, ces eaux sont recueillies dans une vallée vers un bassin, gravitairement à l’aide des
conduites où elles sont traitées chimiquement avant le pompage vers les consommateurs
directement ou via les stations relais.

Une station de pompage se composant des pompes en parallèle permet alors le relèvement de l’eau
depuis le réservoir intermédiaire vers le réservoir de tête.

L’eau ainsi mobilisée est de l’eau brute c’est-à-dire n’ayant subi aucun traitement physico-chimique
depuis son prélèvement. Il est donc nécessaire de la traiter : l’eau brute est ainsi envoyée de manière
gravitaire vers une Usine de Traitement de l’Eau Potable (UTEP) *à ne pas confondre avec une Station
de Traitement et d’Epuration (STEP) qui traite les eaux usées].

L’eau devenue potable est alors stockée dans un autre réservoir qui permet généralement une
alimentation gravitaire des différents usagers (population et industries).
222

c. Avantages et inconvénients du refoulement avec bâche de reprise

L’architecture hydraulique permettant la mobilisation de la ressource par l’intermédiaire d’un


réservoir intermédiaire est désignée sous le nom de refoulement avec bâche de reprise.

Un tel système permet un phasage dans le temps des installations et l’insertion simple d’un nouveau
champ captant (si nécessaire). Il autorise aussi de substantielles économies d’énergie dans les coûts
d’exploitation : l’existence de la bâche de reprise permet en effet de relever l’eau pendant les plages
tarifaires à bas prix (soit pendant la nuit de 22h à 6h). Or, ce fonctionnement à moindre coût
d’exploitation ne pourrait être assuré par un refoulement direct depuis les pompes immergées pour
deux raisons principales :

Figure 1 : Schéma de mobilisation de la ressource en eau

 le débit d’extraction d’un captage est limité afin de ne pas provoquer un rabattement de la
nappe trop important,
 les arrêts et démarrages fréquents d’une pompe immergée sont généralement à proscrire
afin d’éviter la migration des matériaux de filtration et donc la dégradation du captage.

Toutefois, un système de relèvement avec réservoir intermédiaire nécessite la construction d’un


bassin tampon. En outre, la gestion du système est plus complexe car les installations sont plus
nombreuses. Seule une étude technique et économique permet de comparer les diverses solutions
dans un contexte donné.

2. Principe d'un relèvement par pompage

Nous allons maintenant nous intéresser plus particulièrement au refoulement depuis la bâche de
reprise vers le réservoir d’eau brute afin de présenter différents principes qui interviennent dans le
choix des pompes et le dimensionnement de la conduite. Le profil en long de la conduite est
présenté en Figure 2.
223

Figure 2 : Profil en long de conduite

2.1. Charge et perte de charge

En un point donné de la conduite, l’énergie d’un fluide incompressible se compose :


Ehydraulique=Epotentielle +Epression+Ecinétique

 de son énergie potentielle, Epot = ρgz


 de son énergie de pression, Epression = p
 de son énergie cinétique. Ecinétique = ρV2/2
 L’énergie par unité de volume E est donnée par la relation suivante : E = ρgz + p + ρV2/2

Cette énergie par unité de volume est aussi appelée la charge.

Or il faut savoir qu’entre deux points A et B de la conduite, il existe une dissipation de l’énergie
hydraulique. Cette perte d’énergie (ou perte de charge) est due aux frottements sur la conduite, aux
phénomènes turbulents ou encore à des phénomènes locaux tels que les contractions ou les
élargissements brusques de la veine liquide.

Ce phénomène se traduit par la relation de Bernouilli : EB = EA-JAB avec :

 EA : charge en A,
 EB : charge en B,
 JAB : charge entre A et B.

Dans les métiers de l’eau, il est d’usage d’exprimer la charge en mètres de colonne d’eau *mCE+. On
parle alors de charge hydraulique : H = E/ρg *mCE+

Soit H = z + P/ρg + V2/2g

où les 2 premiers termes de la somme correspondent à la charge statique ou charge piézométrique.


Remarque, la cote z d'un point M est défini par rapport à une cote de référence.
224

La relation de Bernouilli s'écrit alors : HB = HA - ∆HAB

avec :

 HA : charge hydraulique en A,
 HB : charge hydraulique en B,
 ΔHAB : charge hydraulique entre A et B.

Il est à noter que dans les réseaux hydrauliques, les vitesses moyennes sont généralement de l’ordre
de 1 à 2 m/s ce qui représente une énergie cinétique inférieure à 0.2 mCE, valeur souvent
négligeable devant l’énergie potentielle et l’énergie de pression. Dans la suite, nous parlerons
indistinctement de charge(statique ou piézométrique) et de charge hydraulique.

2.2. Charge disponible et charge nécessaire

Dans l’exemple présenté ici, la cote de l’eau dans la bâche de reprise peut varier entre 112 m et 115
m (par rapport à un niveau de référence pris ici égal au niveau de la mer). La conduite arrive au
réservoir d’eau brute à une cote de 282 m.

En faisant le choix d’exprimer p comme une pression relative vis à vis de la pression atmosphérique
(p = 0 au niveau de la surface libre des réservoirs), la charge disponible à la bâche de reprise est donc
de 112 à 115 mCE et la charge nécessaire au réservoir d’eau brute de 282 mCE.

Cependant, étant donné l’existence des pertes de charge, il faut comparer la charge disponible à
l’entrée de la station de pompage et la charge nécessaire à la sortie de la station de pompage (voir
Figure 3).

Figure 3 : Charge nécessaire et charge disponible en fonction du débit d'eau

Les charges nécessaires et disponibles sont fonctions du débit à relever. En effet, les pertes de
charges sont proportionnelles au carré de la vitesse moyenne (donc du débit), à la longueur du
tronçon considéré, ainsi qu’aux caractéristiques de la conduite (diamètre, rugosité). Les courbes
présentées ici correspondent à une conduite de diamètre 800 mm et de rugosité absolue 0.100 mm.

Afin de relever 30 000 m3 en 8 heures, la station de pompage doit donc avoir un débit nominal d’un
peu plus de 1 m3/s et une hauteur manométrique nominale de près de 185 mCE (caractéristique de
la pompe qui correspond à la charge apportée). Cependant, les pompes existantes sur le marché ont
des caractéristiques données. Il faut donc faire un choix conciliant besoin et offre.
225

Rappel : Une pompe est un organe hydromécanique qui transforme de l’énergie mécanique en
énergie hydraulique. Dans les réseaux d’adduction d’eau, les pompes sont souvent utilisées afin de :

 relever l’eau d’un point bas vers un point haut,


 transférer l’eau sur des distances relativement importantes.

2.3. Le diagramme H-Q

En pratique, on trace dans un diagramme H (hauteur manométrique en mCE)-Q (débit volumique en


m3/s) :

 la hauteur manométrique totale en fonction du débit – Courbe caractéristique du réseau


 la courbe des pompes (fournie par le constructeur)

Figure 4 : Courbes caractéristiques - réseau et pompes en parallèle

La Figure 4 illustre ainsi le cas présenté : l’intersection dans le diagramme H-Q entre la courbe réseau
et les courbes des pompes fonctionnant en parallèle donne les points de fonctionnement. Etant
donné l’existence de pertes de charge, on observe que le débit n’est pas proportionnel au nombre de
pompes !

Pour le refoulement considéré, il a été décidé d’installer 4 pompes pour les raisons suivantes :

 3 pompes en parallèle permettent de relever 1 m3/s,


 l’utilisation possible de 1 ou 2 pompes permet de moduler le débit si nécessaire,
 une pompe supplémentaire est installée afin de prévenir un cas de défaillance.

Il est à noter que les 4 pompes sont utilisées en permutation circulaire afin d’éviter le cas d ‘une
pompe de réserve qui serait défaillante sans pour autant que l’exploitant puisse s’en apercevoir.

2.4. Ligne de charge et ligne piézométrique


226

Nous nous intéressons maintenant à la charge en chaque point du circuit afin de déterminer la
pression de service de la conduite. Dans le cas d’un fonctionnement à 3 pompes, nous pouvons
tracer le graphique de la figure 5.

Figure 5 : Ligne de charge et ligne piézométrique

La ligne piézométrique correspond à la courbe reliant la charge piézométrique en tous les points.
Comme nous l’avons déjà précisé, l’énergie cinétique est souvent négligeable dans les adductions
d’eau : en pratique, la ligne de charge et la ligne piézométrique sont quasiment confondues.

Le tracé sur un même graphique de la ligne de charge et du profil en long permet de visualiser la
pression de service sur l’ensemble de la conduite et de vérifier qu’aucune zone n’est en dépression.

Il serait cependant très dangereux de dimensionner la conduite (épaisseur et matériau) à partir de la


seule pression de service. En effet, lors des démarrages et des arrêts des pompes, ainsi que lors de
l’ouverture ou de la fermeture de vannes, un phénomène transitoire dénommé « coup de bélier »
engendre des surpressions et des dépressions.
227

B. Les Circuits De Transmission De Puissances :

Figure.3 : Installation hydraulique industrielle

a) Description générale :

Un circuit d’hydraulique industriel est représenté schématiquement par des symboles


conventionnels normalisés. Le rôle d’un schéma hydraulique est de donner un moyen pratique et
simple de représentation d’une installation hydraulique.
228

Fig.4 : Exemple d’un schéma d’une installation hydraulique.

Un schéma hydraulique représente toujours l’équipement en position repos ou initiale, il nous


permet de comprendre l’installation dans le but surtout de détecter les défaillances et par suite
savoir ou on doit intervenir.
b) Constitution d’un circuit industriel:
- Un circuit hydraulique industriel est constitué de 3 zones :
1ere zone : Source d’énergie : c’est un générateur de débit. (centrale hydraulique)
2ème zone : Récepteur hydraulique : transforme l’énergie hydraulique en énergie
229

mécanique. (vérin, moteur hydraulique)


3ème zone : Liaison entre les deux zones précédentes. On peut trouver dans cette
zone :
- Des éléments de distribution (distributeur).
- Des éléments de liaison (tuyaux).
- Des accessoires (appareils de mesure, de protection et de régulation).

a) Structure schématique des systèmes hydrauliques :


230

C. Phénomènes transitoires - Coup de Bélier

1. Description du phénomène

Lors de l’arrêt d’une ou plusieurs pompes, le débit à travers la station de pompage est brusquement
interrompu. Les clapets anti-retour situés à l’aval des pompes se ferment alors pour éviter que la
conduite ne se vide.
231

A l’aval de la station de pompage, une colonne d’eau a tendance à poursuivre son mouvement tandis
que plus aucun débit ne provient de l’amont. L’eau ne se comporte alors plus de manière
incompressible : une réduction locale de pression est provoquée, entraînant une décompression du
fluide et, en conséquence, la contraction de la conduite.

Ce phénomène crée une disponibilité temporaire de masse de liquide qui permet de maintenir en
mouvement, durant quelques instants encore, la couche de fluide immédiatement en aval ; puis le
mouvement cesse, la couche de décomprime et fournit un volume qui permet le mouvement de la
couche suivante et ainsi de suite. Ainsi est engendrée une dépression qui se propage dans la
conduite à la vitesse des ondes élastiques c jusqu’à ce que toute la conduite soit soumise à la
dépression ainsi engendrée, soit après un temps T=L/c, où L est la longueur de la conduite entre les
pompes et le réservoir.

Il en résulte que la pression au passage de la conduite dans le réservoir est inférieure à la pression
dans le réservoir, ce qui provoque un écoulement en sens inverse. Cette onde se propage du
réservoir vers la station de pompage et atteint la vanne clapet au bout d’un temps 2T, à compter du
début du phénomène.

La couche de fluide près de la pompe est obligée de s’arrêter. Cette réduction d’énergie cinétique a
pour effet une augmentation locale de la pression, ce qui provoque une compression du fluide et une
distension de la conduite. Ce processus se transmet jusqu’au réservoir, où il arrive au bout du temps
3T.
232

Quand cette onde de surpression atteint le réservoir, la pression du réservoir est inférieure à la
pression de la conduite : l’écoulement s’inverse de nouveau pour revenir aux conditions initiales de
pression et de vitesse, cette onde se propageant vers les pompes.

Au bout du temps 4T, on se retrouve donc dans les conditions initiales : ce phénomène se
poursuivrait indéfiniment si sous l’effet des pertes de charge, les ondes de dépression et de
surpression ne se trouvaient pas progressivement amorties.

2. Célérité de l'onde élastique

La célérité de l’onde élastique c est fonction du fluide écoulé (ici de l’eau) et des caractéristiques de
la conduite (diamètre et épaisseur).

Dans le cas d’une conduite indéformable, c correspond à la vitesse de propagation du son dans l’eau
(~1400 m/s). Mais lorsque l’on prend en compte la déformation de la conduite, cette vitesse de
propagation diminue :

 Conduite en acier : 900– 1000 m/s


 Conduite en PVC ou PEHD : ~ 600 m/s

3. Amplitude du coup de Bélier

L’amplitude du coup de bélier est fonction de la loi de variation de débit et de la célérité de l’onde.
Dans le cas d’une variation de débit rapide (temps d’annulation du débit inférieur au temps
correspondant à l’allée et venue d’une onde élastique soit 2T), on montre que :

∆h = ± c∆V/g Loi de Joukowski


233

Ainsi, en considérant ∆V = 1 m/s et c = 1000 m/s, l’ordre de grandeur des ondes de surpression et
dépression dues à une manœuvre rapide est de près de 100 m de colonne d’eau soit 10 bars !

Afin d’éviter que la conduite n’implose ou n’explose, il est souvent nécessaire de mettre en place des
dispositifs "anti-bélier". Qui plus est, dans les réseaux d’eau potable, la législation impose à tout
instant que la pression absolue dans la conduite soit supérieure à la pression atmosphérique afin
d’éviter l’infiltration dans le réseau d’eau non traitée.

4. Dispositif "anti-bélier"

Loi d'ouverture ou de fermeture des vannes

La protection d’une conduite en écoulement gravitaire peut être obtenue généralement d’une
manière satisfaisante en imposant une vitesse d’ouverture et de fermeture des vannes suffisamment
lente afin de limiter les surpressions et dépressions éventuelles à des valeurs raisonnables.

Toutefois, en présence d’une station de pompage, il est plus difficile de contrôler l’ampleur du
phénomène étant donné que l’arrêt des pompes peut se produire subitement, par suite d’une
interruption du courant qui alimente les moteurs électriques.

Deux types de solutions sont alors envisageables. La première repose sur l’augmentation du temps
d’arrêt des pompes. La seconde consiste en un système pouvant fournir ou emmagasiner de l’eau
lors d’une manœuvre rapide.

Volants d'inertie

L’utilisation d’un volant d’inertie monté sur l’arbre du groupe électropompe peut permettre
l’augmentation du temps d’arrêt. Economiquement, cette solution n’est viable que pour des
conduites de refoulement de quelques centaines de mètres : de plus grandes conduites
nécessiteraient des volants de taille exagérée ou impliqueraient des appels d’intensité de courant
lors des phases de démarrage trop importants.

La deuxième famille de solutions se compose principalement de dispositifs tels que les cheminées
d’équilibre et les réservoirs à air.

Cheminée d'équilibre

Lorsque les conditions topographiques et les hauteurs géométriques le permettent, il peut être
envisagé d’introduire une cheminée d’équilibre, constituée par un réservoir en contact avec la
surface libre. Ce dispositif permet de réduire les effets du coup de bélier. Cependant, un autre
phénomène d’oscillation en masse, d’une nature complètement différente, apparaît entre la
cheminée et le réservoir. Il est toutefois à noter que ce dispositif anti-bélier est plutôt réserver pour
les transferts d’eau brute et les forts débits.
234

Réservoir à air comprimé

Un réservoir à air comprimé est un réservoir fermé dont la partie supérieure contient de l’air sous
pression et la partie inférieure un certain volume d’eau. Ainsi, lors d’un arrêt des pompes (par
exemple), le réservoir se décomprime et fournit de l’eau à la conduite, réduisant l’abaissement de
pression dû au coup de bélier. Lorsque le sens de l’écoulement s’inverse, l’air du réservoir se
comprime permettant ainsi de stocker un volume d’eau.

V.3. CALCULS DES CONDUITES.

V.3.1. CONDUITES SIMPLES


Une conduite est dite simple lorsqu’elle a un diamètre constant et sans bifurcation.
Le déplacement d’un liquide dans une conduite est assuré par une différence d’énergie
potentielle au début de la conduite et à la fin.
Cette chute de niveaux de l’énergie potentielle est crée par :
 Une différence de niveau du liquide
 Un travail fourni par une pompe ou par une pression d’un gaz.
235

Le premier cas est utilisé dans des installations au sol.


Soit une conduite de longueur l , de diamètre d ayant une série de résistances hydrauliques locales.

 2
d P2
v
 2
l

Z2
1
P1
1
Z1

Figure 80 : conduite ayant une série de résistances hydrauliques locales.

En considérant que 1   2 , et appliquant l’équation de Bernoulli entre 1-1 et 2-2. On aura


P1 P2
Z1   Z2   h
 
P1  P2
qui s’écrira  Z 2  Z1   h

P1  P2
: hauteur exigée H ex

Si cette grandeur est donnée on l’appelle hauteur disponible H disp .
On voit dans cette formule jusqu’à quelle hauteur s’élève le liquide au cours du son mouvement dans
la conduite en tenant compte des pertes des charges naissant et existant dans la conduite. Cette
somme des pertes de charges étant fonction de débit.
On peut écrire H ex  Z  kQ m
avec k et m qui prennent des valeurs différentes en fonction du régime
d’écoulement.

Quand le régime est laminaire, en remplaçant les résistances locales par leurs longueurs
équivalentes, on a
128 l  le 
k
r gd 4
m 1

Quand le régime en turbulent, en exprimant la vitesse par le débit, nous obtenons


 l  16
k     t 
 d  2 r gd 4
m2
236

La formule H ex  Z  kQ m exprime la caractéristique de la conduite.


Cette dernière est la hauteur exigée portée en fonction du débit.
Dans le cas de l’écoulement laminaire, la caractéristique de la conduite est représentée par
une droite (ou presque) et dans le cas du régime d’écoulement turbulent, par une parabole (M
presque).
Le point d’intersection de la caractéristique de la conduite avec l’axe des abscisses
déterminer le débit au cas où le liquide se déplace de lui-même c'est-à-dire seulement sous l’action
de Z . Dans ce cas, la hauteur exigée est nulle, étant donné que la pression aux deux extrémités de
la conduite est égale à la pression atmosphérique.

V.3.2. Un syphon
C’est une conduite simple à écoulement non forcé dont une partie est plus élevée que la
surface libre dans le réservoir d’alimentation.

1 P1

H1 v

PA H2
0 0

Z1
2 2

Z2

Figure 81 : schéma d’un siphon

Le liquide se déplace dans le syphon grâce à la différence de niveaux H : tout d’abords, il


s’élève jusqu’à la hauteur H1 , par rapport à la surface libre ou régime la pression atmosphère, après
quoi il descend d’un hauteur H 2 .
La particularité de cette conduite est que la pression du liquide le long de la partie qui s’élève
et celle qui descend est inférieure à la pression atmosphérique.
Pour que le syphon commence à fonctionner, il est indispensable de remplir de liquide.
En appliquant Bernoulli entre 0-0 et 2-2.
Z1  Z 2   h
Z  kQ m  H
entre 0-0 et 1-1
PA P1 v2
 H1    01 h
  2g
237

V.3.3. CONDUITES MIXTES ET CONDUITES MULTIPLES


Une conduite est dite mixte quand elle se comporte des tronçons de longueurs et de
diamètre différents, ayant au plus des résistances hydrauliques locales (accidents) différents, reliés
en série.
1
2 3
M N

Figure 82 : conduite mixte

Dans cette conduite

Q1  Q2  Q3  Q
h M N   h1   h2   h3

et

H
M-N
3 2 1

v1  v 2  v3

Figure 83 : variation de H en fonction de Q pour une conduite mixte

L’expression de la hauteur exigée pour toute la conduite M-N, doit comprendre la différence des
hauteurs dynamiques à la fin et début de la conduite.

 N v N2   M vM2
H ex  z M  z N    hM  N  z  CQ 2  kQ m
2g

1  N  M 
avec C   2  .
2 g  S N2 SM 
238

Une conduite multiple lorsqu’elle a une liaison en parallèle de plusieurs tuyaux différents,
pour simplifier notre considération, on considère que la conduite se trouve dans un plan horizontal.

h , h
1 2 et  h3 sont des pertes de charge totales dans le trois tuyaux.

L’évident est Q  Q1  Q2  Q3 .
Les pertes de charge dans chacune des tuyaux à l’aide des pressions aux points M et N.
PM  PN
h 1 

PM  PN
h 2 

PM  PN
h 3 

qui nous permet d’écrire

h  h  h
1 2 3

Pour dire que les pertes de charge dans des tuyaux reliés en parallèle sont égales entre elles.
On peut exprimer ces pertes de charge à l’aide des débits par
h 1  k Q1m
h 2  k Q2m
h 3  k Q3m

k et m devant être déterminés suivant le régime d’écoulement par :

128 l  le 
Laminaire k  et m  1
r gd4

 l  16
Turbulent k  

   t 
d  2g r2 d 4
et m  2

ce qui implique l’égalité

k1 Q1m  k 2 Q2m
k 2 Q2m  k 3 Q3m

Q  Q1  Q2  Q3

k1 Q1  k 2 Q2
m m
Ainsi

k 2 Q2  k 3 Q3
m m

Permet de résoudre le problème typique ci après : connaissant les dimensions des tuyaux, on
détermine Q et Q1 , Q2 et Q3 .
239

H
M-N

1 2 3

Q1 Q1

Q2 Q2

Figure 84 : variation de H en fonction de Q pour les conduites reliées en parallèles

Calcul des conduites ramifiées et des conduites complexes


Une conduite est dite ramifiée un ensemble de plusieurs tuyaux possédant un point commun
où ces tuyaux se séparent les uns des autres ou bien se rencontrent.
Q  Q1  Q2  Q3

Bernoulli entre M-N et 1 (P1).

PM P1
 z1    h1
 

P1
Si z1   z1

PM
 z1  k1 Q1m

Par analogie on écrit pour les deux autres branches

PM
 z 2  k 2 Q2m

PM
 z 3  k 3 Q3m

Ce qui nous conduit à un système de quatre équations et quartes inconnues Q1 , Q2 , Q3 , PM  .


240

Q  Q1  Q2  Q3
P
 M  z1  k1 Q1m


 PM
   z 2  k 2 Q2
m


 PM
   z 3  k 3Q3
m

Pour sa résolution, on trace la caractéristique de chacun des tuyaux

 f Q  .
PM

PM
Puis on additionne les caractéristiques c'est-à-dire, pour une même ordonnée H  , on

additionne les Q .

La courbe en cascades que nous obtenons de cette manière est la caractéristique de la


conduite ramifiée qui permet de déterminer la valeur des débits d’après la pression PM .
On appelle conduite complexe conduite qui correspond une ou plusieurs ramifications.
Le calcul et le tracé de la caractéristique d’une conduite complexe doivent être divisée en conduites
simples, dont chacune doit être calculée séparément après quoi on trace leurs caractéristiques ainsi
qu’il a été décrit ci-dessus.
Ensuite on additionne les caractéristiques des éléments parallèles ou bien des éléments constituant
une ramification comme vue concernant les conduites mixtes et multiples.

Figure 85 : Tracé de la caractéristique d’une conduite ramifiée

V.3.4. LES CIRCUITS DE TRANSPORT DES LIQUIDES DANS UN SYSTEME HYDRAULIQUE

Dans les systèmes hydrauliques, on distingue deux types de circuits :


 Les circuits de transport des liquides
 Les circuits de transmission de puissance.
241

1. Circuit de transport de liquide :


Pour transporter un liquide d’un lieu à un autre, on a deux possibilités :
 Soit par gravité :

Source

Destination

Figure 86 : transport du liquide par gravite

Le niveau dans la source est supérieur au niveau de destination.

 Ou par pompage :

Figure 87 : transport de liquide par pompage

Une pompe assure le transport du liquide.


Pour le transport des liquides, les pompes les plus utilisées sont de type centrifuges qui sont
caractérisées par des débits importants et des pressions faibles (quelques dizaines de bar)
Les circuits de transport des liquides
Nous donnons ci-dessous une conduite à circuit ouvert à l’intérieur de laquelle une
pompe refoule le liquide d’un réservoir inférieur à la pression p0 dans un récipient à p3 .
242

Figure 88 : circuit de transport de liquide par pompage

Un circuit de transport de liquide se compose essentiellement :


 D’un réservoir source de liquide (puits)
 D’une pompe
 D’un réservoir de stockage (citerne)
D’une tuyauterie qui relie les différents constituants.(Conduites d’aspiration et
conduites de refoulement)
 H1 : la hauteur géométrique d’aspiration
Le tuyau reliant la pompe et le réservoir inférieur : conduite ou ligne d’aspiration.
 H 2 : hauteur géométrique de refoulement
Le tuyau entre la pompe et le réservoir supérieur : conduite ou ligne de refoulement.
En appliquant l’équation de Bernoulli entre 0-0 et 1-1.
P0 p1 v12
 H1     h01
  2g

L’écoulement dans la conduite d’aspiration doit être assuré de telle manière que
p1 ne permette pas le phénomène de cavitation.
L’équation établie est celle qui permet le calcul de la conduite d’aspiration.
En appliquant l’équation de Bernoulli entre 2-2 et 3-3 o a
P2 v22 p v2
  H 2  3   3   h23
 2g  2g

La hauteur géométrique HG est la différence verticale entre le niveau d’aspiration et le niveau


supérieur où l’on propose de refouler le fluide.

HG = Haspiration + Hrefoulement

La longueur de la tuyauterie et ses changements de direction (coudes, tés,…) provoquent des


pertes de charge ΔH.
La pompe doit vaincre dans le circuit :
 La variation de hauteur HG
243

 La variation de pression Δp entre 3 et 0


 Les pertes de charge dans la tuyauterie ΔH
Les deux premiers facteurs sont généralement constants. Si p0 = p3 = patm alors la pompe doit
vaincre la hauteur géométrique et les pertes de charge.
On définit la Hauteur manométrique Hm par : H m  H G  H

Le transport de liquide peut comprendre aussi :

 Une vanne de réglage de débit placé sur la conduite de refoulement


 Une crépine + un clapet de pied placés à l’extrémité basse da la conduite d’aspiration.
 Un clapet de retenu placé à la sortie de la pompe pour empêcher le retour du liquide, il est
utilisé pour des grandes hauteurs de refoulement.

2

Vanne de réglage

Clapet de retenu
Crépine +

Clapet de pied

Figure 89 : les éléments d’un circuit de pompage de liquide

Techniquement, le procédé principal d’alimentation en liquide est le refoulement de ce liquide à


l’aide d’une pompe.

Remarque

Si le refoulement débouche dans un réservoir il faut tenir compte des pertes de charge dues
à l’élargissement du courant.

L’augmentation d’énergie spécifique du liquide créée par la pompe appelée autrement


 
« hauteur créée par la pompe H p » n’obtient par

 p2 v22   p1 v12 

Hp   2 
      2 2 g 

  2 g   

p3  p 0 v32
H p  H1  H 2   3   h01   h23
 2g

p3  p 0
H p  Z   CQ 2  kQ m

244

avec Z  hauteur d’élévation du liquide


v2
CQ 2   3 3
2g
kQ m  la somme des pertes de charge dans les conduits d’aspiration et de
refoulement.
La somme de la différence des niveaux Z avec la différence des hauteurs piézométriques
p 2  p0
donne Z 

 p  p0 
Z   Z   3 
  

Ce qui donne H p  Z   CQ  kQ .
2 m

On démontre que H p  H ex , et le calcul des conduites à alimentation par pompe s’appuie sur cette
égalité. Cette méthode consiste à tracer deux courbes à la même échelle et sur un même graphique
H ex  f1 Q et H p  f 2 Q , le premier étant la caractéristique de la conduite et le second la
caractéristique de la pompe.
Le point d’intersection, appelé « point de régime » détermine les conditions possibles de
fonctionnement de la pompe pour une caractéristique de la conduite et une vitesse de rotation
données. Cette méthode n’est utilisable que dans le cas où la vitesse de rotation du moteur
d’entraînement ne dépend pas de la puissance consommée par cette pompe.
H

Cara
ctéris
tique
de la
pomp P
e Point de
fonctionnement
uite
la cond
ristique de
Caracté

Qfonct Q

Figure 90 : point de fonctionnement de la pompe

Pour une conduite fermée, la hauteur d’élévation du liquide est nulle Z  0 , comme
p 2  p1
v1  v2 H ex   h   Hp

245

Dans le cas d’espèce un tel circuit doit toujours être doté d’un réservoir de détente. Sans
réservoir, la pression absolue à l’intérieur du circuit fermé serait indéterminée et variable en raison
des variations de température et des fuites de liquide.
p1  p0  H Q .

Stabilité hydraulique
On considère qu’une pompe est stable lorsque sa courbe caractéristique est toujours
descendante, c’est-à-dire lorsque la pente de cette courbe dh/dQ est toujours négative.
Inversement, on considère qu’une pompe est instable, ou peut devenir instable sous certaines
conditions que nous allons préciser, lorsque la courbe caractéristique n’est pas toujours
descendante et présente pour une zone de débit quelconque une pente dh /dQ positive.
Conditions d’un fonctionnement statiquement stable

On dit que le fonctionnement d’un ensemble pompe-circuit est stable, statiquement, si le


système tend à revenir, de lui-même, à sa position d’équilibre lorsqu’il se trouve éloigné de façon
fortuite de cette position d’équilibre. Deux exemples proposés par Sédille illustrent bien la présente
condition de stabilité.
Considérons une pompe présentant une courbe caractéristique fortement ascendante dans la région
des faibles débits, associée à un circuit comportant essentiellement une hauteur d’élévation
géométrique. Le fonctionnement de cet ensemble est représenté par la figure 91 et présente deux
points de fonctionnement possibles.
Au point B, lorsque, par suite d’un prélèvement brusque et important, le niveau du réservoir situé
au refoulement baisse, la caractéristique LM descend en L’M’ et le point B vient en B’. Le débit de la
pompe est augmenté et tend ainsi à rétablir le niveau du réservoir et à revenir vers l’état initial. Le
fonctionnement au point B est donc statiquement stable.
Au point A, pour la même perturbation que précédemment, le point A vient en A’, où le débit est
sensiblement plus faible qu’en A. Cette réduction de débit tend à augmenter le déficit du réservoir
qui verra son niveau baisser de nouveau. Le point A est statiquement instable.
La pompe choisie ne convient donc pas pour l’application demandée.
Considérons, comme autre exemple, une pompe ayant, comme précédemment, une caractéristique
fortement ascendante dans la zone des faibles débits et alimentant une lance d’incendie située à une
hauteur hg au-dessus du niveau d’aspiration de la pompe. Le fonctionnement de l’ensemble pompe-
circuit se trouve décrit par la figure 91.
Supposons que le débit diminue et vienne de Q 0 en Q 1 . Le point de fonctionnement de la pompe
vient alors en M1 et celui du circuit en M2. La hauteur fournie par la pompe h M1 étant plus grande
que celle h M2 demandée par le circuit, l’écart (h M1 – h M2) a pour résultat de réaccélérer la masse
d’eau dans les tuyauteries et par là de rétablir le fonctionnement initial.
246

Figure 91 : Ensemble circuit-pompe : fonctionnement dans le cas ou la courbe

caractéristique présente un maximum


2. Circuit de transmission de puissance :
On l’appelle aussi circuit d’hydraulique industrielle. Pour ces qualités physico-chimiques
(incompressibilité, viscosité, résistance thermique…), l’huile est le fluide le plus utilisé
industriellement.
Dans ce type de circuit, une pompe de type volumétrique entraînée par un moteur
(électrique si l’installation est fixe, thermique si l’installation est mobile) génère une
puissance hydraulique (un débit d’huile sous pression). Cette puissance est transmise à un
récepteur hydraulique (vérin ou moteur hydraulique) pour le transformer en puissance
mécanique.
Ce type de circuit est caractérisé par des pressions importantes (suivant le besoin) et des
débits faibles à moyens.
Puissance  Pr ession * Débit
(w) (Pa) (m3/s)

Pour varier la puissance transmise, on peut agir sur la pression ou sur le débit.
V.3.5. Réseaux de canalisations
Dans de nombreuses applications (adduction d'eau, chauffage urbain, chauffage central, distribution
d'air conditionné, réseau de distribution d'huile de lubrification sur un véhicule, etc.) le fluide
(généralement incompressible ou considéré comme tel) est distribué par un ensemble de conduites
appelé réseau.
Ce réseau peut alors être :
— ramifié (figure 92) afin de permettre la distribution en différents points (ou « utilisateurs ui ») à
partir d'un point « source » S sans que les points soient reliés entre eux d'une autre manière que par
l'unique série de conduites qui les unit à la source. Dans ce cas, il n'existe qu'un seul parcours
possible de la source à l'un quelconque des utilisateurs ;
247

Figure 92 : Reseau ramifie

— maillé (figure93), afin de permettre la distribution en tous points à partir d'une source, mais
également en permettant une alimentation par divers chemins.

Figure 93 : Reseau maille

Dans chacun de ces deux cas, les points de concours de plusieurs canalisations sont appelés nœuds
n. Les extrémités sont constituées par la (ou les) source (s) S et par les utilisateurs ui.
Les canalisations reliant deux nœuds sont appelées branches.
Dans ce type d'installation, on connaît généralement la topographie du système (altitude des nœuds,
des utilisateurs et des sources, distance séparant les nœuds, etc.), les débits Vui à fournir à chaque
utilisateur ui et, soit la charge Cs de la source S (ou des sources Si), soit la charge Cui à fournir à chaque
utilisateur. Le problème consiste alors à déterminer :
— les charges disponibles pour chaque utilisateur ou la charge nécessaire à la source ;
— les dimensions transversales des canalisations ou les vannes à implanter sur le circuit, ainsi que les
pertes de charge associées.
Un tracé des lignes de charge, ligne piézométrique et ligne d'altitude, est conseillé afin, notamment,
de vérifier que la pression en tout point du réseau ne dépasse pas la valeur admissible par la
résistance des matériaux ou ne descende pas en dessous de la pression de vapeur saturante du fluide
à la température de fonctionnement (risque d'apparition du phénomène de cavitation).
Dans tous ces types de problème, on est conduit à considérer des optima économiques. En effet,
réduire les pertes de charge est intéressant sur le plan énergétique car cela permet de réduire la
hauteur des réservoirs d'alimentation, la puissance des pompes, des ventilateurs, etc. Il faut pour
cela, à débit constant, augmenter le diamètre des canalisations qui sont alors plus chères. Cette
248

simple remarque montre qu'une étude technico-économique prenant en compte les coûts
d'investissement et d'exploitation, les intérêts sur les emprunts de capitaux, etc., est nécessaire.
Nous n'aborderons pas ce type de résolution dans le cadre de cet article.
V.3.5.1 CALCUL DES RESEAUX HYDRAULIQUES (OU AERAULIQUES) EN REGIME PERMANENT ET FLUIDE INCOMPRESSIBLE

L'étude de l'écoulement permanent dans un réseau constitué de conduites et d'éléments de connections (coudes,
branchements, …) ou d'alimentation (pompes, ventilateurs,…) est habituellement menée en décomposant le réseau en
tronçons élémentaires. Pour chacun de ces tronçons, la différence de charge entre les extrémités peut alors être estimée en
fonction du débit qui le traverse.

Par contre, lorsque le tronçon considéré comporte des singularités, telles que coudes, changements de section,…, il
convient également de prendre en compte les pertes de charges singulières introduites par ces éléments. Enfin, le calcul
des réseaux suppose que soit connue la charge fournie ou absorbée par les machines génératrices (pompes, ventilateurs,…)
ou réceptrices (turbines,…) placées sur ce réseau.

Pour les organes passifs (conduites, coudes, …), la différence de charge ΔH = H e - Hs entre l'entrée et la sortie est exprimée
sous la forme générale

où K est un coefficient caractéristique fonction de la géométrie de l'élément considéré, du débit, de la viscosité et de la


compressibilité du fluide qui y circule (à travers souvent les nombres de Reynolds et de Mach), etc.

Pour une conduite simple,

où DH est le diamètre hydraulique, S la section, L la longueur et λ le coefficient de perte de charge.

Par convention, on considère q comme positif lorsque l'écoulement se fait dans un sens préalablement choisi pour
l'élément considéré habituellement de l'entrée vers la sortie, la définition de ces termes étant d'ailleurs souvent arbitraire.

Pour une machine hydraulique, la différence de charge ΔHm = Hme -Hms entre l'entrée et la sortie est une relation
relativement complexe fonction, outre du débit, de la vitesse de rotation. Avec la convention choisie (q positif si
l'écoulement de l'entrée vers la sortie), elle est positive pour une machine réceptrice (turbine) et négative pour une
machine génératrice (pompe, ventilateur).

Pertes de charge singulières

Avant d'aborder les méthodes de calcul des réseaux. nous donnons ci-après quelques indications sur l'estimation des pertes
de charge introduites par les singularités du réseau telles que coudes, convergents, divergents, rétrécissements brusques,
vannes, clapets, etc.

Pour ces éléments, l'analyse dimensionnelle montre que la perte de charge singulière qu'ils occasionnent peut être
exprimée sous la forme

où V est une vitesse moyenne caractéristique et λ un coefficient qui, pour un type d'élément donné, dépend de nombreux
paramètres tels que nombre de Reynolds et de Mach, état de surface, géométrie et, parfois même, de la position sur le
circuit.

Exemple : coude circulaire


249

Pour un nombre de Reynolds

on a approximativement,

En général, les formules permettant le calcul du coefficient de perte de charge singulière ζ sont empiriques, étant la
traduction de résultats expérimentaux et ce n'est que dans certains cas très particuliers (élargissement brusque par
exemple) qu'il est possible, à partir d'un calcul théorique, d'estimer la valeur de ζ.

Etant donné le nombre extrêmement élevé de singularités pouvant être rencontré sur un réseau, il n'est pas possible ici de
reproduire les inombrables formules ou abaques permettant de calculer les pertes de charge singulières correspondantes
et nous renvoyons, pour cela, aux ouvrages spécialisés, tels que le "Mémento des pertes de charge".

Remarques

Lorsque les singularités ont une certaine longueur développée i, les· formules empiriques qui sent données dans la
littérature distinguent parfois la perte de charge régulière correspondant à cette longueur de la perte de charge singulière
proprement dite :

c'est le cas, en particulier pour certains coudes, diffuseurs ou convergents de grande longueur.

A. RESEAU "SERIE"

Il s'agit du cas simple où tous les éléments sont placés en série, donc parcourus dans le même sens par un même débit q.

Entre la charge HE à l'entrée et celle Hs à la sortie du réseau, on a, en admettant le principe de l'additivité des pertes (ou
gain) de charge, la relation suivante :

En séparant la charge ΣΔΗm fournie ou absorbée par les éléments actifs de celle résultant de la présence des éléments
purement passifs, on peut écrire :
250

Si, sur un même graphique, l'on représente séparément, en fonction du débit q le premier et le second membres de cette
expression correspondant respectivement à la caractéristique "motrice" et à la caractéristique "résistante" du réseau, le
point d'intersection des deux graphes ainsi obtenus

permet de déterminer le point de fonctionnement du réseau considéré, point qui est caractérisé ici par la valeur du débit q.

Exemple installation de pompage

Sur cette installation,

ΣjΔΗsj à correspond à la somme des pertes de charge singulières dues à la crépine d'entrée, aux trois coudes et à
l'élargissement brusque en sortie.
Hs - HE = ΔZ correspond à la différence de cote des deux plans d'eau.
-ΣkΔΗmk = Hm représente la courbe caractéristique/hauteur manométrique -débit) de la pompe

B. RESEAU RAMIFIE

Un tel réseau a la structure indiquée ci-dessous, c'est-à-dire un ensemble de conduites ne formant pas de boucle fermée.

Le problème qui se pose ici est la détermination des débits et, éventuellement, des charges pour chaque tronçon de
conduite. Pour cela, on est amené à résoudre un système de relations obtenues en écrivant :

-que la somme des débits en chaque nœud du réseau est nulle par exemple

au noeud N.
251

-que, le long de chaque ensemble de conduites placées en série, ABCD par exemple, une relation du type de celles vues
pour les réseaux série

Et

est satisfaite.

On obtient ainsi un système d'équations qui, compte tenu des conditions aux frontières du réseau (points A, J, D, K, ..) où
les débits (ou charges) sont supposés connus, permet de résoudre le problème, la seule difficulté étant que certaines de ces
relations sont, en écoulement turbulent, non linéaires.

On peut alors, soit procéder numériquement par approximations successives, soit, dans les cas très simples comme celui de
l'exemple ci-dessous, graphiquement.

Exemple : réseau ramifié à trois conduites et réservoir.

Le seul nœud du réseau est ici le point M. Le principe de la construction consiste à représenter la charge HM au point M en
fonction des débits q1, q2, q3 en fonction des débits qui parcourent les conduites 1, 2 et 3.

Dans ce problème, la solution est facilitée par le fait que l'on cannait a priori le sens du débit dans les conduites qui, à partir
du point M, mènent respectivement aux réservoirs le plus haut 1 et le plus bas 2. Par contre, le débit dans la conduite 3
s'écoulera dans un sens ou dans l'autre selon le signe de HM –H3·

Si le point A d'intersection entre les caractéristiques 1 et 2 se trouvent au-dessus de la cote h3, il est évident que le
réservoir 3 sera alimenté par le réseau. On aura alors entre les trois débits la relation :

d'où la construction (a) où F représente le point de fonctionnement cherché. Dans le cas contraire, on a :

et c'est la construction (b) qui doit être considérée.


252

C. RESEAU MAILLE

Dans un tel réseau, les tronçons de conduite forment, comme indiqué sur l'exemple ci-contre, des boucles fermées

appelées mailles. Sur cet exemple, les flèches figurent les "débits en route" qui correspondent à l'alimentation de
certaines zones, telles que, par exemple, immeubles, bouches d'incendie, etc. Ces débits sont supposés connus.

Le problème qui se pose ici est la détermination des débits qi dans chacun des T tronçons de conduite, les charges s'en
déduisant immédiatement. Pour le cas représenté ci-dessus, on a T = 12 tronçons, donc douze débits inconnus. On dispose
entre ces débits d’autant de relations linéaires simples

que le réseau comporte de nœuds, soit N (ici N = 6).

Il faut donc, pour résoudre le problème, disposer de T -(N -1) relations complémentaires, car, parmi les N relations aux
nœuds, N seulement sont indépendantes.

Ces relations complémentaires sont obtenues en écrivant que :

-pour chaque maille fermée, la somme des différences de charge, sur les tronçons d'une même maille, est nulle, ce qui
fournit M relations supplémentaires (ici M = 4) :
253

-pour les parties ramifiées du réseau, les R relations de la forme

entre les charges extérieures (ici réservoir) et celles au nœud frontière du réseau où ces conduites sont raccordées (ici R = ).
Finalement, on a autant de relations (N+M+R-I) que d'inconnues (T) et le problème peut, du moins théoriquement, être
résolu.
Toutefois, lorsque le nombre de mailles est 61evé et c'est, par exemple. le cas des r6seaux de distribution d'eau d'une ville,
la résolution du système d'équations peut s'avérer très complexe et l'on utilise alors des méthodes d'approximations
successives telles que celles proposées par HARDY-CROSS pour la résolution des systèmes hyperstatiques en résistance des
matériaux.
-Méthode de HARDY-CROSS

Le principe de la méthode est le suivant. On se donne a priori les débits dans chaque tronçon tout en respectant l'équilibre
des débits au nœud. Si l'on a, pour N nœuds, soit N-I relations indépendantes, M mailles, cela revient à se donner, pour la
partie maillée du réseau, M-N+I débits arbitraires auxquels il convient d'ajouter éventuellement ceux aboutissant aux
nœuds frontières lorsqu'ils ne sont pas connus.
Si, après s'être fixé pour chaque maille arbitrairement un sens positif de parcours. on considère une maille 1 quelconque,
on a en général,

puisque les débits imposés ne correspondent pas nécessairement à la réalité.


Si l'on désigne par dqi l'écart entre le débit exact qiex et le débit qi choisi :

on peut écrire, en appliquant à chaque différence de cbarge bai' aux bornes d'un tronçon de conduite, un développement
limité au premier ordre:

représente la perte de charge dans le tronçon i pour le débit exact cherché.


La relation des pertes de charge pour une maille s'écrit alors

Or. par hypothèse,


254

Par ailleurs, la maille 1 étant supposée isolée et les débits extérieurs étant imposés, comme les débits q i respectent les
équations des débits aux nœuds, la correction dqi doit être la même pour tous les tronçons formant la maille 1. On peut
donc mettre dqi = dql en facteur dans l'équation des pertes de charge

Soit

représentant la correction dql à apporter aux débits qi pour approcher un peu mieux les débits exacts qiex , Il faut remarquer
que, dans cette relation, les termes du numérateur, ainsi que dql ont un signe qui est défini par rapport au sens de rotation
qui a été choisi pour la maille, alors que le dénominateur est toujours positif.
Si la perte de charge prend simplement la forme

la relation précédente s'écrit

On obtient ainsi de nouvelles valeurs des débits dans les conduites de la maille 1. Le calcul se poursuit alors en reprenant le
même raisonnement que celui qui précède pour la maille II et ainsi de suite.
A chaque étape évidemment, on tient compte des corrections apportées au débit dans chacune des conduites, L'ensemble
des résultats obtenus pour toutes les mailles constitue une première itération qu'il conviendra d'affiner de nouveau pour
obtenir une meilleure précision.
Remarquons qu'afin que le calcul converge rapidement, c'est-à dire que tous les dql tendent rapidement vers 0, on a intérêt
à commencer par la maille la plus déséquilibrée, c'est-à-dire pour laquelle ΣIΔHi est le plus éloigné de zéro. Cette méthode
de calcul est en tout point semblable à celle que le même auteur a donné pour le calcul des poutres hyperstatiques en
résistance des matériaux.
Actuellement, les calculs se font très facilement sur ordinateurs et de nombreux programmes existent.

V.3.5 .Pneumatique
Les performances sans cesse améliorées des Systèmes Automatisés de Production (SAP)
doivent beaucoup aux Transmissions Oléo-hydrauliques et Pneumatiques. Le domaine
couvert est vaste, tous les secteurs d’activité sont concernés : automobile, aéronautique,
aérospatiale, marine, trains et métros sur rail, et divers autres moyens de transport ;
électrotechnique et électronique ; industries agroalimentaires ; industries pétrolière,
chimique et pharmaceutique ; génie civil, bâtiments et travaux publics ; industrie mécanique,
machines-outils, assemblage, manutention ; spectacle, théâtre, manèges forains ; médecine,
équipements de dentisterie, équipements hospitaliers
Hydraulique et pneumatique ont des champs d’application qui diffèrent par les propriétés du
fluide sous pression qu’elles utilisent : un liquide pratiquement incompressible pour
l’hydraulique, un gaz très compressible pour la pneumatique. C’est pourquoi ces deux
techniques font l’objet d’études séparées. L’emploi de l’énergie pneumatique permet de
réaliser des automatismes avec des composants simples et robustes, notamment dans les
milieux hostiles : hautes températures, milieux déflagrants, milieux humides…
255

V.3.5.1 L’énergie pneumatique


On trouve l’énergie pneumatique essentiellement dans la chaîne d’action d’un Système Automatisé
de Production.

1.1 Le fluide pneumatique


Le fluide pneumatique le plus couramment utilisé est de l’air dont la pression usuelle d’emploi est
5 5
comprise entre 3 et 8 bars (soit 3.10 à 8.10 pascals, l’unité de pression du système international SI).
Dans certains cas, on peut utiliser de l’azote.

L’air comprimé est utilisé comme fluide énergétique (air travail ou air moteur) pour
alimenter des actionneurs (vérins et moteurs pneumatiques). Il peut aussi intervenir dans
une chaîne de contrôle ou de mesure (air instrument). De plus, il peut être en contact direct
avec le produit dans un processus de fabrication (air process) ou avec les utilisateurs (air
respirable) avec des risques possibles de contamination et d’intoxication.
Exemples :

- Aération, brassage, pressurisation de cuves ;


- Transport pneumatique de produits légers ou pulvérulents ;
- Refroidissement, pulvérisation, soufflage ;
- Remplissage de bouteilles de plongée, hôpitaux, etc

Les différentes énergies de puissance


Pneumatique hydraulique Electrique

Production Compresseur 1 par atelier Compresseur 1 par Réseau Electrique


système

Liaison Tubes, flexibles (pertes de charge selon distance et Câbles, fils


forme)

rendement 0,3 à 0,5 0,7 à 0,9 0,9

1.2 Pneumatique contre Hydraulique


Hydraulique :
En hydraulique la pression va jusqu’à 300 bar .
force supérieure à 50 000N.
Positionnement intermédiaire et précis des vérins.
Vitesse d’avance régulière car l’huile est incompressible.
Pneumatique :

En pneumatique la pression va jusqu’à 10 bar


-Force inférieure à 50 000 N.
-Installation peu coûteuse (production centralisée de l’air comprimé)
-Transport du fluide plus simple et beaucoup plus rapide (maxi de 15 à 50 m/s contre 3m/s pour
l’hydraulique)
1.3 Pneumatique contre électrique
Quand on est face à l’alternative, les actionneurs pneumatiques seront préférés aux
actionneurs électriques : -Si les temps de réponse ne sont pas critiques (10 à 20 ms
minimum) -Pour des machines séquentielles simples. -Dans les milieux « hostiles » (hautes
256

températures, milieux déflagrants ou humides, etc…) -Pour leur faible coût d’entretien. -
Qualification minimale requise pour la mainte nance.

1.4 Circuit pneumatique

1.5 Définition des pressions

Figure : Graphique des pressions

Pression atmosphérique normale de référence (ANR) : pression atmosphérique de 1013


mbar, à 20°C et 65 % d’humidité relative.
Pression relative ou effective : pression positive ou négative par rapport à la pression ANR.
Pression absolue : pression par rapport au vide absolu. Pression absolue = pression relative +
pression atmosphérique normale.
5
Pression atmosphérique normale = 1 atm = 760 mmHg = 1, 0132.10 Pa = 1, 0132 bar ≈ 1
bar.
Dépression ou vide relatif : pression relative négative par rapport à la pression ANR.
Pression différentielle = ∆p = p2 – p1.
Remarque : La pression absolue est égale, approximativement, à la pression relative
augmentée de 1 bar.
257

Attention : sur le terrain, on mesure des pressions relatives (manométriques), mais dans les
formules, on utilise les pressions absolues !!!
1.6 Production d’énergie pneumatique
Elle est assurée par un compresseur, animé par un moteur électrique. Ce compresseur
intégré est constitué d’un filtre, du système de compression de l’air, d’un refroidisseur-
assècheur et d’un dernier filtre. La pression de sortie est de l’ordre de 10 bars. Un réservoir
permet de réguler la consommation.

Production de l’énergie pneumatique

1.6.1 Pourquoi purifier l’air ?


L’air souillé peut causer des problèmes ou des dégâts dans le réseau d’air comprimé. Un air
pur garanti le bon fonctionnement des composants connectés, tels les distributeurs et les
vérins. La fiabilité d’une installation pneumatique dépend de la qualité de l’air comprimé.
1.6.2 Qui sont les pollueurs ?
Les pollueurs sont essentiellement :
-les particules solides (poussière, suie, produits d’abrasion et de corrosion,…) que l’on peut
classifier en fonction de leur taille (grosses > 10 µm, petites de 1 à 10 µm et très fines <1µm)
-l’eau : lors du refroidissement de l’air comprimé, il se forme une quantité importante de
condensation. Si l’air n’est pas asséché, la corrosion s’installe et endommage les composants
-l’huile : une concentration d’huile peut boucher les parties pneumatiques sensibles et
emporter ou endommager les couches grasses de protection.

1.7 Réseau de distribution de l’air


La distribution d’énergie pneumatique se fait par canalisations rigides reliées par des cols de
cygnes pour éviter de recevoir des impuretés ou de l’eau pouvant séjourner dans les
conduites.
258

Cols de cygne à chaque raccordement

Exemple de réseau de distribution d’énergie pneumatique


Pour supprimer ces impuretés ou ces eaux stagnantes, il y a des purgeurs au point bas de
chaque raccordement, et les canalisations ont une légère pente.
1.8 Conditionnement de l’air
1.8.1 Unité FRL

Avant d’utiliser l’air, il faut le filtrer, l’assécher, le graisser et réguler sa pression. Ainsi, avant
chaque SAP (Système Automatisé de Production), on place une unité de conditionnement
FRL (appelées aussi « Tête de ligne ») qui adapte l’énergie pneumatique au système.
Cette unité FRL est constituée d’un Filtre, d’un mano-Régulateur et d’un Lubrificateur.
Le filtre sert à assécher l’air et filtrer les poussières.
259

Le mano-régulateur sert à régler et réguler la pression de l’air.

Le lubrificateur sert à éviter la corrosion et à améliorer le glissement.


260

1.8.2 Sectionneur
Afin de mettre le système en ou hors énergie, on utilise un sectionneur pneumatique. C’est
une vanne de type 3/2, qui peut être manœuvrée manuellement ou électriquement.
Son rôle est d’isoler le circuit pneumatique du système par rapport à la source, et de vider ce
circuit lors de la mise hors énergie.
261

1.8.3 Démarreur progressif


Il assure une montée progressive de la pression dans l’installation en agissant sur la vitesse
de remplissage du circuit. Monté en sortie du FRL et avant le sectionneur général, il protège
les personnes d’une brusque remise en service des actionneurs.

2 Actionneurs
pneumatiques
Les actionneurs pneumatiques convertissent l’énergie de puissance pneumatique en énergie
mécanique de translation, de rotation ou d’aspiration.
Leurs principales caractéristiques sont : la course, la force et la vitesse.
Parmi les actionneurs pneumatiques, on retrouve principalement les vérins, les moteurs et
les ventouses.
2.1 Force disponible
Avec l’air comprimé, on dispose d’une énergie potentielle exploitable sous forme statique ou
sous forme dynamique par transformation en énergie cinétique.

2.1.1 Force statique


En faisant agir l’air comprimé sur une face immobile, on obtient une force statique Fs
proportionnelle à la pression p et à sa surface d’action S :
Force statique Fs = p x S

avec la force Fs exprimée en daN, la pression p de l’air comprimé en bars et la surface S en


cm².

2.1.2 Force dynamique


Si la face est mobile en translation, la force dynamique Fd obtenue pendant le mouvement
262

est plus faible car elle dépend des forces qui s’opposent à son déplacement : force liée à la
pression opposée (dite contre-pression), force de frottement, force d’inertie.

On a alors l’expression suivante : Force dynamique Fd = p x S - ΣFr


Avec la force dynamique Fd et la somme des forces résistantes ΣFr exprimées en daN, la
pression p de l’air comprimé en bars et la surface S en cm².

Les vérins pneumatiques permettent de mettre en application ces deux relations.


2.1.3 Utilisation en statique et dynamique
La force statique Fs ne pose pas de problème de calcul puisque toutes les variables sont
connues, du moins pour le vérin à double effet (pour le vérin simple effet, voir §2.2.1). Pour
que le vérin soit exploitable, il suffit que sa force statique Fs soit supérieure à la charge
statique Cs opposée (force de blocage ou de serrage) :
Force statique Fs > Charge statique Cs

Il n’en est pas de même de la force dynamique. A défaut de connaître les forces de
frottement et d’inertie propres au vérin, on définit son rendement η comme le rapport de la
force dynamique sur la force statique. Les mesures montrent que η est compris entre 0,8 et
0,95 suivant le type de vérin, ses dimensions, la pression et le fonctionnement à sec ou
lubrifié. On peut donc, faute de connaître le rendement exact du vérin, estimer la force
dynamique en prenant pour η la valeur minimum de 0,8.

D’où : Force dynamique Fd = Force statique Fs x 0,8


Pour que le vérin ait un comportement acceptable, il faut que sa force dynamique Fd soit
supérieure à la charge dynamique Cd opposée ( force dynamique résistante) :
Force dynamique Fd > Charge dynamique Cd
2.1.4 Taux de charge t
263

Pour être certain d’utiliser le vérin dans de bonnes conditions, on définit le taux de charge t.
C’est un paramètre qui tient compte à la fois des effets de la contre-pression et des
frottements internes ; son emploi élimine les risques de broutements.
taux de charge t = Fcharge/Fs
Avec Fcharge : effort à vaincre pour déplacer la charge ; et Fs : poussée théorique (p.S)
En pratique : 0,5 ≤ taux de charge t ≤ 0,75. Le taux de 0,5 est usuel.
264

CHAPITRE VI. GENERALITES SUR LES POMPES


VI.1. Définitions.

Le dispositif mécanique qui est utilisé pour convertir l'énergie mécanique en énergie hydraulique est
connu comme une pompe hydraulique. Le rôle de la pompe consiste en effet à conférer de l’énergie
au liquide (énergie transformée ensuite en débit et en hauteur d’élévation) selon les caractéristiques
de fabrication de la pompe elle-même et fonction des besoins spécifiques à l’installation.
Les pompes hydrauliques (volumétriques de haute précision) sont donc des générateurs de débit,
elles transforment l'énergie mécanique en énergie hydraulique ou hydrostatique, (fluide facile à
transporter dans des canalisations), vers des récepteurs, vérin et moteur hydraulique
Les caractéristiques principales sont la cylindré et leur capacité à résister à la pression
Pression atmosphérique (Patm)

Dans un même lieu cette pression atmosphérique de 1013 mbar au niveau de la mer peut
varier selon les conditions météorologiques. Il n'est pas rare d'entendre d'une dépression de 960
mbar, ce qui représente une variation de 53 mbar par rapport à la pression atmosphérique normale.

La pression atmosphérique pratique d'aspiration généralement adoptée est une variation en


moins de 25 à 30 mbar, pour se placer dans des conditions normales défavorables, soit de 985 mbar.

Pression de vapeur saturante (Pv)

C’est la pression de vapeur maximale que l’air peut supporter à une température donnée.
C'est le cas de l'air en contact de l'eau. La pression de vapeur saturante augmente avec la
température. A une température donnée, un liquide à une pression d’ébullition bien donnée
correspond sa tension de vapeur. Si la pression en un point de ce liquide devient inférieure à la
tension de vapeur, il entre en ébullition.
Ces valeurs sont données dans la table d’eau à pression atmosphérique. Pour un mélange de
liquides, on prend comme valeur la tension de la vapeur de la fraction la plus volatile, donc la tension
de vapeur la plus élevée. Dans une enceinte fermée, il se vaporise jusqu’à ce que la pression se
rétablisse. A l’air libre, au contraire, il se vaporise complètement. Pour le pompage d’eau à 20°C, la
tension de vapeur est de 2337 Pa (0,24 mCE). Pour une eau chaude, elle peut être de plusieurs
mètres (101325 Pa ou 10,33 mCE à 100°C)
VI.2. Grandeurs caractéristiques
Plan de référence : plan à partir duquel sont mesurées les différentes hauteurs, qu’elles soient
géométrique, manométrique, pratique, d’aspiration, de charge, de refoulement, etc., ainsi que le
NPSH. Dans le cas d’une pompe à axe horizontal (figure98a), le plan de référence est le plan
horizontal qui passe par l’axe de rotation. Dans le cas d’une pompe à axe vertical (figure VI.1b), le
plan de référence est le plan horizontal passant par le point le plus haut des organes actifs.
265

Figure VI.1: axe des pompes

Hauteur géométrique d’aspiration h a (figure VI.2) : distance verticale qui sépare le niveau du
liquide à l’aspiration, du plan de référence.

Hauteur pratique d’aspiration Ha : hauteur d’aspiration qui, pratiquement, ne dépend que des
conditions de l’installation à l’exclusion de la pompe. C’est la somme de la hauteur géométrique
d’aspiration ha et des pertes de charge Ja au débit Q, dans la conduite d’aspiration : Ha = ha + Ja

Figure VI.2 : Notion de hauteurs géométriques d’aspiration,

de charge et de refoulement

Hauteur manométrique d’aspiration Ma : C’est la somme de la hauteur géométrique d’aspiration ha


, des pertes de charge Ja au débit Q dans la conduite d’aspiration et de la hauteur due à la vitesse du

liquide (ou hauteur dynamique), dans la section de tuyauterie où se trouve branchée la


prise du vacuomètre :

avec g accélération de la pesanteur.


266

Hauteur géométrique de charge hc (figure VI.2) : lorsque la pompe est placée en charge, distance
verticale qui sépare le niveau du liquide dans le réservoir d’alimentation, du plan de référence.
Hauteur pratique de charge Hc : hauteur géométrique de charge hc diminuée des pertes de charge
Ja au débit Q dans la conduite d’aspiration :

Hauteur manométrique de charge Mc : lorsque la pompe débite en charge, lecture faite sur un
manomètre gradué en hauteur de pression corrigée de la distance verticale entre le plan de
référence de la pompe et le pivot de l’aiguille indicatrice de l’appareil. Cette lecture représente la
hauteur géométrique de charge hc , diminuée des pertes de charge Ja au débit Q dans la conduite
d’aspiration et de la hauteur dynamique dans la section de tuyauterie où se trouve branchée la prise
du manomètre :

Hauteur géométrique de refoulement hr (figure VI.2) : distance verticale qui sépare le niveau du
liquide dans le réservoir de refoulement du plan de référence.
Hauteur pratique de refoulement Hr : hauteur de refoulement qui, pratiquement, ne dépend que
des conditions de l’installation. Elle est la somme des termes suivants :
— hauteur géométrique de refoulement hr ;
— pertes de charge dans la conduite de refoulement Jr ;
— pression p (exprimée en mCE) régnant dans le réservoir lorsque la pompe refoule
dans une cuve hydropneumatique ;
— hauteur dynamique à l’arrivée dans le réservoir de refoulement

Soit

Hauteur manométrique de refoulement Mr : C’est la somme des termes suivants :


— hauteur géométrique de refoulement hr ;
— pertes de charge dans la conduite de refoulement Jr ;
— pression p (exprimée en mCE) régnant dans le réservoir, si la pompe refoule dans une
cuve hydropneumatique ;
— hauteur dynamique à l’arrivée dans le réservoir de refoulement

Soit
267

total duquel il convient de déduire la hauteur dynamique à la hauteur de la prise du manomètre


total duquel il convient de déduire la hauteur dynamique à la hauteur de la prise du manomètre

d ou

Vide sec : C’est un vide que peut créer une pompe volumétrique tournant à sec, dans une capacité
hermétiquement fermée, c’est-à-dire hauteur pratique d’aspiration à laquelle elle peut s’amorcer
dans les mêmes conditions.
Vide mouillé : C’est un vide que peut créer une pompe volumétrique préalablement remplie de
liquide dans une capacité hermétiquement fermée, c’est-à-dire hauteur pratique d’aspiration à
laquelle elle peut s’amorcer dans les mêmes conditions.
NPSH (Net Positive Suction Head ou hauteur de charge nette absolue) : C’est en quelque sorte la
capacité pratique d’aspiration ou le pouvoir d’aspiration d’une pompe (que l’on a à comparer avec la
hauteur d’aspiration à assurer dans une installation).Mais ce concept a le gros inconvénient de ne
pas tenir compte de facteurs tels que la pression barométrique, la nature et la température du
liquide et qui, de ce fait, conduisait à des erreurs grossières. C’est ainsi qu’on préfère utiliser la
notion de NPSH, qui est la hauteur totale de charge à l’entrée de la pompe mesurée par rapport au
plan de référence, augmentée de la hauteur correspondant à la pression atmosphérique et diminuée
de la hauteur correspondant à la pression de vapeur saturante (ou encore tension de vapeur).
La vérification des conditions d’aspiration se fait alors en comparant le NPSH requis par la pompe au
NPSH disponible dans l’installation, ce dernier devant toujours être supérieur au premier : NPSH
disponible > NPSH requis
Le NPSH requis est celui que demande le constructeur pour obtenir un bon fonctionnement de la
pompe (fonction de la vitesse de rotation et du débit de la pompe).C'est la hauteur minimum de
liquide (supposé à sa température d'ébullition), nécessaire au-dessus de l'aspiration, pour empêcher
la cavitation. Il dépend: - du type de pompe
- du point de fonctionnement

Il est donné par le fabricant de la pompe sous la forme d'une courbe donnant le NPSH requis (en
mètre de liquide) en fonction du débit. Exprimé ainsi (en mètres de liquide), le NPSH est indépendant
de la nature du liquide pompé.Il est toujours positif et généralement de quelques mètres (2 à 5
mètres)
Le NPSH disponible résulte des conditions d’installation et est donné par la relation :
268

Avec H(m) : élévation (signe +) ou charge (signe –) depuis le niveau du liquide dans le réservoir
d’alimentation jusqu’à l’orifice d’aspiration de la pompe.
J1 (m) : pertes de charge à l’aspiration entre le niveau libre dans le bassin ou le
réservoir d’alimentation et la bride d’entrée de la pompe,
g (m/s2) : accélération de la pesanteur à l’endroit où la pompe est utilisée,
Patm(Pa) : pression atmosphérique mesurée par rapport au vide absolu,
p0(Pa) : pression effective régnant à la surface libre du réservoir d’alimentation
ouvert ou fermé, dans lequel la pompe aspire,
Pv (Pa) pression de vapeur saturante du liquide pompé mesurée par rapport au
vide absolu ; elle est donnée par les tables concernant le liquide pompé en
fonction de la température, ρ(kg/m3) masse volumique du liquide pompé.
Nous pouvons d’ores et déjà constater que le NPSH varie avec la température du liquide dans la
mesure où celle-ci fait varier la pression de vapeur saturante, par exemple pour l’eau dans le tableau
suivant :
Tableau VI.1 : Variation du NPSH de l’eau en fonction de la température

Le NPSH varie avec la densité du liquide


Par contre, la hauteur de refoulement est indépendante de la densité du liquide à pomper.
Le NPSH varie également avec l’altitude de l’installation , qui agit sur la pression atmosphérique,
par exemple pour l’eau dans letableau suivant :
Tableau VI.2 : Variation du NPSH de l’eau en fonction de l’altitude.

NPSH est simplement une mesure permettant de quantifier la hauteur manométrique d'aspiration
disponible pour éviter la vaporisation au niveau le plus bas de la pression dans la pompe.

Calcul du NPSH disponible pour une pompe aspirante dans une nappe d’eau à l’air libre
269

NPSH (en Pa) = Patm – Pv – J asp – Hh

Figure VI.3 : Calcul du NPSH disponible

Pour convertir le NPSH exprimé Pa, en :

1. NPSH en mètre de colonne d'eau = (Patm – Pv – J asp - Hh) / 9810


2. NPSH en mètre de liquide = ((Patm – Pv – J asp - Hh) / p) / 9,81
Patm = Pression atmosphérique (dépend de l’altitude) en Pa
Pv = Pression absolue (Pa) de vaporisation du fluide, voir table eau.
J asp= Pertes de charge de la conduite d'aspiration en Pa
Hh = Charge hydraulique du fluide

Hh (en Pa) = (9,81 × Z ×p)

 p = masse volumique du liquide en kg/m3.


 9.81 = Intensité moyenne de la pesanteur.
 Z = Hauteur géométrique (d'aspiration ou de refoulement ou les deux) en mètre d'eau, mCE.

Calcul du NPSH disponible pour une pompe en charge

Figure VI.4 : Calcul du NPSH disponible pour une pompe en charge

NPSH (en Pa) = Patm – Pv – J asp + Hh

 NPSH en mètre de colonne d'eau = (Patm – Pv – J asp + Hh) / 9810


 NPSH en mètre de liquide = ((Patm – Pv – J asp + Hh) / p) / 9,81

Afin d'éviter le phénomène de cavitation à l'intérieur de la pompe, la pression à l'aspiration Pe


270

doit être supérieure à la tension de vapeur saturante du fluide Ps. Soit,

Pe > Ps

Figure VI.5 : Pompes montées en charge et en aspiration

La relation de Bernoulli entre 1 et e donne

Soit

Si on considère le réservoir grand alors on peut négliger V1 devant Ve.

La condition de non cavitation donne :

L'origine étant fixée au niveau de la pompe ze=0 (Figure VI.5).


En réalité, les conditions de non cavitation sont données par le constructeur de la pompe car il
existe des zone dans la pompe où la pression est inférieure à Pe. Cette condition est donnée
sous la forme d'une charge hydraulique minimale à avoir à l'entrée de la pompe. On l'appelle
le NPSH requis. Il est déterminé expérimentalement par le constructeur de la pompe et dépend
de la vitesse de rotation de la roue.
271

Le NPSH désigne le Net Pressure Suction Head soit la hauteur net absolue à l'aspiration. Elle
correspond à la charge hydraulique absolue diminuée de la tension de vapeur saturante du

fluide. Il se mesure en mètre.

D'un point de vue physique, g HPSH représente la réserve d'enthalpie du fluide au dessus de
sa tension de vapeur saturante. On distingue le NPSH disponible, c'est à dire celui qu'on a à l'entrée
de la pompe :

du NPSH requis donné par le constructeur de la pompe.


La condition de non cavitation de la pompe s'écrit :

Soit

En fait, le NPSH requis de la pompe est déterminé comme le seuil au deçà duquel la
cavitation fait son apparition dans la pompe et détériore ses performances de 3%.
Pour éviter la cavitation dans une pompe, il faudra veiller à limiter les pertes de charges à
l'aspiration, éviter que la pression du réservoir soit trop faible et dans la cas d'une pompe en
aspiration, éviter que la hauteur d'aspiration soit trop importante.

Hauteur pratique d’élévation totale Ht ou Hauteur manométrique totale (HMT)


— lorsque la pompe travaille en aspiration, c’est la somme de la hauteur pratique
d’aspiration et de la hauteur pratique de refoulement : H t = Ha + Hr
— lorsque la pompe travaille en charge, c’est la différence entre la hauteur pratique de
refoulement et la hauteur pratique de charge prise avec son signe : Ht = Hr – Hc
Il est bon de veiller à calculer cette grandeur aussi exactement que possible. En la sous-estimant, on
risque de sous-dimensionner le moteur, donc de le surcharger. En la surestimant, on a une pompe
surdimensionnée et un moteur surpuissant dont le prix de revient en fonctionnement est excessif.
272

HMT = Hh + J asp. + J refou. + Pr

Figure VI.6 : Hauteur manométrique totale

 Hh = Charge hydraulique en Pa
 J asp = Pertes de charge de la conduite d'aspiration en Pa
 J refou. = Pertes de charge de la conduite de refoulement en Pa
 Pr = Pression résiduelle ou pression de service en Pa (Pr est une pression relative)

Autres cas avec des pressions relatives P1 et P2 différentes :

Figure VI.7 :

Une pompe possède une capacité maximum d'aspiration qui est la valeur du vide qu'elle
peut produire. Cette caractéristique varie suivant le type et la conception technique de la pompe.

Théoriquement, la hauteur maximale d’aspiration, dans une cavité où règne le vide absolu,
est égale à la pression atmosphérique, c’est à dire à 1013 mbar au niveau de la mer (10,33 m d'eau).
Elle diminue progressivement quand l'altitude augmente.

En réalité cette hauteur est limitée, non seulement par les pertes de charge dans la conduite
d’aspiration mais également par les propriétés physiques à chaque type de liquide.

Cavitation

Est un terme employé pour décrire le phénomène qui se produit dans une pompe quand le
NPSH est insuffisamment disponible. La pression du liquide est réduite à une valeur égale ou
273

inférieure à sa pression de vapeur là ou les petites bulles ou poches de vapeur commençant à se


former. Le bruit d'accompagnement est le moyen le plus facile pour identifier la cavitation. La
vibration et les dommages mécaniques tels que la défaillance de roulement peuvent également se
produire en raison du fonctionnement dans la cavitation. Le seul moyen d'empêcher les effets
indésirables de la cavitation c'est de s'assurer que le NPSH disponible dans le système est plus élevé
que le NPSH requis par la pompe. Le circuit de refoulement n'intervient pas dans les problèmes de
cavitation. Il ne faut jamais placer de vanne de réglage ou de vanne d'isolement sur la conduite
d'aspiration.
Fuite interne :

Dans une pompe volumétrique fonctionnant en régime normal, elle est la différence entre le volume
engendré par le déplacement de l’élément mobile par unité de temps et le débit réel de la machine.
La fuite interne est fonction des jeux, de la différence de pression entre la bride de refoulement et la
bride d’aspiration, et de la viscosité du liquide.

Capacité maximale d’élévation totale Cm :

pour une vitesse de marche déterminée, elle est la hauteur pratique d’élévation totale qui ne peut
être dépassée, la fuite interne devenant égale au volume engendré (débit nul), ou qui ne doit pas
être dépassée à cause de la résistance mécanique de la pompe.
Capacité pratique d’élévation totale Ct :
pour une vitesse de marche déterminée, c’est la hauteur pratique d’élévation totale dont estcapable
une pompe volumétrique fonctionnant en service continu.
Tant que cette valeur n’est pas dépassée, le débit varie peu avec la variation de cette grandeur, car la
fuite interne ne représente qu’une faible partie du volume engendré. De même, le rendement
volumétrique de la pompe demeure sensiblement constant.
VI.3. Différentes pertes rencontrées dans les pompes
VI.3.1 Pertes mécaniques
Ces pertes comprennent les pertes d’énergie dues au frottement mécanique dans les presse-
étoupe et les paliers de la pompe - Frottement du bourrage qui est proportionnel à la pression qui
agit sur celui-ci.
(Frottement des roulements ou coussinets proportionnel aux efforts auxquels ils sont soumis et de la
vitesse de rotation.): ainsi que le frottement qui se produit entre la surface externe du rotor (des
disques du rotor) et le liquide.
Si nous désignons la puissance perdue à cause de ce frottement par Nméc et la puissance
totale dépensée par la pompe par N0 le rendement mécanique de cette pompe sera

 m  N 0  N m éc  N
0

Le procédé de calcul de Nméc conduit à ce que le numérateur de cette fraction est ce que
l’on appelle la puissance hydraulique qui peut être exprimée à l’aide de la formule suivante :

N b  N 0  N m éc  Q  q  H thZ
75

Maintenant, exprimons le rendement total de la pompe par le rapport de la puissance


fournie à la puissance dépensée par la pompe :
274

Hp
  Q 75N 0

Après quoi multiplions le numérateur de cette fraction par Nh et son dénominateur par la
même grandeur exprimée suivant la formule (12.28) ; ceci nous donne

  Q H p 75N h 75N Q  q  H thz


0

Après simplifications et déplacements des termes, nous obtenons

Hp  Q N 
   Q  q  h N    h 0 m
 H thz   0 

C'est-à-dire que le rendement total d’une pompe est égal au produit des rendements
hydrauliques, volumétrique et mécanique de cette pompe.
La valeur du rendement total des pompes centrifuges varie entre 0,7 et 0,85 : les petites pompes
auxiliaires peuvent avoir un rendement plus faible.

Le choix d’une pompe se fera en fonction des caractéristiques hydrauliques de l’installation


envisagée (débit, hauteur manométrique totale, etc.) mais également en fonction des conditions
particulières d’utilisation (puits, forage, pompage de rivière, etc.)
VI.3.3. Pertes hydrauliques
Ce sont des pertes de charge due au frottement et tourbillon et elles sont évaluées par le
rendement hydraulique de la pompe.

 th 
Hp

H thz Hp
H thz H thz

Elles sont essentiellement dues aux frottements et identifiées par :


— les pertes dans le conduit d’amenée ;
— les pertes dans la ou les roues ;
— les pertes dans les diffuseurs aubés ;
— les pertes dans les diffuseurs lisses ;
— les pertes dans les canaux de retour ;
— les pertes dans la volute ;
— les pertes des organes situés en aval du redresseur, à savoir le diffuseur droit et le coude pour les
pompes hélices.

VI.3.4. Les pertes volumétriques


Le rotor refoule le liquide du tuyau d’aspiration dans la conduite de refoulement, mais en raison de
l’élévation de la pression créée en arrière en passant à travers les jeux.
Ces pertes d’énergie sont dues à l’existence à l’intérieur de la pompe des fuites du liquide à travers
les jeux (les points d’étanchéité) entre le rotor qui tourne et le corps immobile de la pompe. Les
fuites peuvent avoir lieu en plusieurs endroits :

 entre le corps de pompe et la roue à l’ouïe de celle-ci et au cercle dos ;


275

 entre deux étages consécutifs dans les pompes multicellulaires ;


 par le presse-étoupe ;
 par le dispositif d’équilibrage de la poussée axiale ;
 par les aubes dans les roues ouvertes ;
 par les fuites utilisées pour le refroidissement des paliers et du presse-étoupe.
Si nous convenons de désigner le débit de liquide refoulé dans la conduite, c'est-à-dire le débit utile
de la pompe, par Q. Alors, le débit de liquide qui traverse le rotor est

Q   Q  qi

q i étant le débit de liquide qui passe à travers les jeux et que nous appellerons fuites.
Les pertes volumétriques sont évaluées à l’aide, du rendement volumétrique de la pompe qui est
égal à
 0  Q Q  q  Q Q

VI.4. Travail, puissance et rendement des pompes.


Si Cy représente la cylindrée de la pompe, c’est-à-dire le volume de liquide déplacé par tour pour une
pompe rotative ou par aller-retour pour une pompe alternative, et p la pression, le travail
hydraulique fourni pour un tour est donné par :

Le travail absorbé par tour (pompe rotative) ou par aller-retour (pompe alternative) est égal au
couple nécessaire à l’entraînement de la pompe multiplié par 2 π (un tour exprimé en radian) :

Le travail fourni est égal au travail absorbé multiplié par le rendement mécanique :

Puissance absorbée par la pompe


Elle est égale au couple multiplié par la vitesse angulaire ;

Rendement volumétrique

On constate, dans une pompe volumétrique, que le débit réel au refoulement est légèrement
inférieur au débit théorique à l’aspiration (vitesse de rotation × cylindrée). Par suite des jeux
inévitables et éventuellement du retard à la fermeture des clapets, une partie du liquide refoulé
revient à l’aspiration. Le rapport du débit réel de la
pompe au refoulement sur le débit théorique à l’aspiration est le rendement volumétrique v
La différence entre le volume engendré et le volume refoulé représente la fuite interne.
Le débit réel de la pompe peut donc s’exprimer ainsi :
276

Puissance hydraulique fournie par la pompe


Elle est égale au produit du débit réel par la pression :

Rendement global de la pompe

Rapport de la puissance hydraulique fournie par la pompe à la puissance absorbée par celle-ci :

Le rendement global d’une pompe volumétrique est égal au produit du rendement mécanique par le
rendement volumétrique.
_ Rendement intermédiaire
Rendement de la transmission entre le moteur et la pompe :
coupleur, réducteur, multiplicateur, ligne d’arbre, transmission, etc.
C’est donc le rapport de la puissance absorbée Pa par la pompe à la puissance mesurée sur l’arbre
moteur Pam :

Rendement moteur
Rapport de la puissance mesurée sur l’arbre moteur Pam à la puissance développée pour alimenter
le moteur Pgr :

Rendement du groupe
Rapport de la puissance hydraulique fournie par la pompe Pf à la puissance développée pour
alimenter le moteur Pgr :

C’est aussi le produit de tous les rendements des éléments constitutifs du groupe :

VI.5. Courbes caractéristiques d’une pompe centrifuge

La courbe caractéristique d’une pompe est le lieu des points de fonctionnement ( h,Q) que l’on
obtient lorsque l’on modifie le débit par action sur un organe de réglage.
277

Par courbe caractéristique idéale, on entend celle qui correspond à un fonctionnement sans
pertes et dont toutes les grandeurs peuvent être déduites du triangle des vitesses.
Les prestations d'une pompe centrifuge peuvent être mises graphiquement en évidence sur
une courbe caractéristique qui présente normalement des données relatives à la hauteur géodésique
totale, à la puissance effective du moteur (BHP), à l'efficacité, au NPSHr et à la charge positive, des
informations indiquées en fonction de la capacité de la pompe.
Chaque pompe centrifuge est donc caractérisée par sa courbe caractéristique particulière qui
est la relation entre son débit et sa hauteur d'élévation. Cette représentation graphique, c'est-à-dire
la transposition de ce rapport à l'intérieur d'un graphique cartésien, représente la meilleure façon de
savoir quel sera le débit obtenu pour une hauteur d'élévation donnée (et réciproquement).
En l'occurrence, la courbe consiste en une ligne qui part d'un point (équivalent à débit
zéro/hauteur d'élévation maximum) et qui arrive en fin de courbe avec la hauteur d'élévation qui
diminue lorsque le débit augmente.
La courbe de prestations de chaque pompe varie, en outre, en fonction de la vitesse selon les lois
suivantes :

1. la quantité de liquide transporté change en fonction de la vitesse


2. la hauteur d'élévation varie en fonction du carré de la vitesse
3. la puissance consommée varie en fonction du cube de la vitesse
La puissance absorbée par la pompe peut être identifiée au point où la courbe de la
puissance croise la courbe de la pompe au point de travail. Ceci n'indique toutefois pas encore la
taille de moteur exigée.
Il existe différentes façons de déterminer la puissance des moteurs d'alimentation de la
pompe :

 on peut sélectionner le moteur adapté à la vitesse d'actionnement ou à la plage


opérationnelle (méthode la meilleure et la moins coûteuse lorsque les conditions de travail
de la pompe changent peu).
 on peut lire la puissance à la fin de la courbe (solution la plus commune qui permet d'obtenir
une puissance adaptée dans presque toutes les conditions de fonctionnement).
 on peut lire la puissance au niveau du point de travail en ajoutant 10% (système qui n'est en
général utilisé que dans les raffineries ou dans d'autres applications où il n'y a pas de
variations des caractéristiques de l'installation).
 en utilisant les courbes, toutes les conditions opérationnelles peuvent être prises en compte
(la meilleure méthode qui inclut les effets siphon, les grandes variations de la hauteur
géodésique, les longues tuyauteries à remplir…)

Une règle générale pour comprendre les forces développées par une pompe centrifuge est
toujours la suivante : une pompe ne crée pas de pression mais ne fournit qu'un débit. La pression
n'est que la mesure de la résistance du débit.

VI.6. Critères de choix des pompes centrifuges


Les différents critères permettant de choisir la pompe la mieux adaptée à la fonction
envisagée.
Vitesse de rotation
Le coût d’une pompe centrifuge dépend directement de sa vitesse de rotation.
Plus celle-ci est lente, plus son coût est élevé.
278

La diminution de la vitesse a pour avantages :


o la réduction du bruit ;
o l’amélioration de la capacité d’aspiration ;
o la diminution de l’usure.
Le choix de la vitesse de la pompe se fera donc après avoir effectué une étude technico-
économique.
Le moteur

La pompe nécessite une énergie mécanique en entrée. Cette énergie mécanique est fournie dans la
plupart des cas par un moteur. Les deux types de moteurs disponibles sont les moteurs à courant
continu et les moteurs asynchrones
Il dépend:
 du type de pompe
 du point de fonctionnement

VI.7. Dimensionnement des pompes - Calcul de la hauteur manométrique totale (HMT) d'une
pompe

Pour véhiculer un liquide d'un endroit à un autre, la pompe doit fournir une certaine pression
appelée hauteur manométrique totale, cela dépend des conditions d'aspiration et de refoulement. La
densité est un facteur important à considérer lors du dimensionnement d'une pompe. La densité
d'un liquide peut affecter la pression de sortie d'une pompe. Sur une hauteur verticale identique, un
liquide plus lourd que l'eau exige une plus grande force pour véhiculer le fluide.

Le graphique ci-dessous compare en hauteur de liquide pour une pression identique les
hauteurs de liquides ayant des densités différentes. Une colonne d'eau de 100 m (densité de 1 ou
1000kg/m3) exerce une pression de 9,81 bar, alors qu'une colonne de 83 m de saumure (liquide plus
lourd) et une colonne 133 m d'essence (liquide plus léger) sont nécessaires pour exercer la même
pression.

Figure VI.8 :
Charge hydraulique (Hh)
Hh (en Pa) = (9,81 × Z × p)

 p = masse volumique du liquide en kg/m3.


 9.81 = Intensité moyenne de la pesanteur.
279

 Z = Hauteur géométrique (d'aspiration ou de refoulement ou les deux) en mètre d'eau, mCE.

VI.8. LES DIFFERENTS TYPES DE POMPE ET LEURS CARACTERISTIQUES PRINCIPALES


On distingue deux grandes familles de pompes (voir Figure VI.9):
- les pompes centrifuges où le mouvement du fluide est généré par la force centrifuge
- les pompes volumétriques dont l'écoulement résulte d'une variation de volume de l'espace
occupé par le liquide

Figure VI.9 : Type de pompes

Le principe de fonctionnement de ces deux classes de pompes est totalement


différent :
280

- Dans les turbopompes une roue, munie d’aubes ou d’ailettes, munie d’un mouvement de
rotation, fournit au fluide de l’énergie cinétique dont une partie est transformée en pression,
par réduction de vitesse dans un organe appelé récupérateur.
- Dans les pompes volumétriques, au contraire, l’énergie est fournie par les variations
successivement d’un volume raccordé alternativement à l’orifice d’aspiration et à l’orifice de
refoulement
VI.8.1. Les turbopompes

Les turbopompes sont actuellement parmi les plus employées. Les principales raisons de ce
choix sont les suivantes : ces appareils étant rotatifs et ne comportant aucune liaison articulée, leur
entraînement, par un moteur électrique ou à combustion interne, ne présente aucune difficulté.
D’autre part, l’encombrement de la turbopompe est environ huit fois moindre que celui des pompes
volumétriques, et peut être encore réduit en adoptant une disposition à axe vertical. Ce moindre
encombrement et aussi un poids plus faible permettent de réaliser d’appréciables économies sur les
bâtiments abritant les installations. De plus, les frais d’entretien d’une turbopompe sont peu élevés.
Néanmoins, il existe des applications pour lesquelles elles ne conviennent pas tel que :
 le transport des liquides très visqueux: la pompe centrifuge nécessaire serait énorme par
rapport aux débits possibles.
 Le transport des liquides "susceptibles" c'est-à-dire ne supportant pas la très forte agitation
dans la pompe (liquides alimentaires tels que le vin, le lait et la bière).
 utilisation comme pompe doseuse (le dosage nécessites une précision instantanée)
Les pompes utilisent l’effet centrifuge pour déplacer le liquide et augmenter sa pression .Ce
mouvement centrifuge provoque au même moment une dépression capable d’aspirer le fluide à
pomper. En connectant ensuite la pompe à la tuyauterie de refoulement, le liquide sera facilement
canalise et atteindra à l’extérieur de la pompe.
Suivant le type de rotor et son mode d’action, Il faut distinguer dans la catégorie des
turbopompes :
- Les pompes centrifuges.
- Les pompes hélices.
- Les pompes hélico-centrifuges.
Cette classification est basée sur la forme de la trajectoire à l’intérieur du rotor de la pompe.

A titre indicatif il faut signaler qu’il existe un certain nombre d’autres classifications des
turbopompes, reposent sur les critères suivants :

- Disposition de l’axe (horizontal, vertical, incliné).


- Nombre de rotor (monocellulaire, multicellulaire).
- Importance de la pression produite basse, moyenne, haute
- Utilisation (irrigation, eaux chargées, forages).
D’un point de vue qualitatif :
- Les pompes centrifuges sont utilisées pour des hauteurs d’élévation importantes (plusieurs
dizaines de mètres).
- Les pompes hélices sont utilisées pour élever des débits importants (plusieurs centaines de
1/5) à des hauteurs faibles (quelques mètres).

Les pompes centrifuges utilisent les variations de vitesse du fluide pompé pour obtenir un
accroissement de pression. L'énergie mécanique d'un moteur est transmise au fluide. La vitesse
donnée au fluide va donner de l'énergie cinétique à celui-ci. L'énergie cinétique est ensuite
transformée en énergie de pression.

Les caractéristiques des pompes centrifuges sont:


281

 le couple d’entraînement de la pompe est pratiquement nul au démarrage. (particulièrement


intéressant dans le cadre de l'utilisation des modules photovoltaïques car la pompe tourne
même par très faible ensoleillement)
 Système extrêmement simple pouvant être couplé directement sur une machine tournante.
Moteur électrique, essence, diesel, etc...
 Il n'y a pas ou presque pas d'aspiration. Elle doit être amorcée pour fonctionner de manière à
éviter tout risque de destruction si fonctionnement à sec. Certaines sont auto-amorçantes
 Equipe aussi bien les pompes immergées que les pompes de surface
 Plusieurs étages (cage + roue à ailettes) peuvent être superposés pour obtenir de grandes
pressions.

VI.8.1.1. Les pompes centrifuges


Les pompes centrifuges sont composées d'une roue à aubes qui tourne autour de son axe, d'un
stator constitué au centre d'un distributeur qui dirige le fluide de manière adéquate à l'entrée
de la roue, et d'un collecteur en forme de spirale disposé en sortie de la roue appelé volute.
Le fluide arrivant par l'ouie est dirigé vers la roue en rotation qui sous l'effet de la force
centrifuge lui communique de l'énergie cinétique. Cette énergie cinétique est transformée en
énergie de pression dans la volute.
Un diffuseur à la périphérie de la roue permet d'optimiser le flux sortant est ainsi de limiter les
pertes d'énergie (Figure VI.10).
Deux coupes de pompes sont proposées ci-dessous. La première est de type monocellulaire
(Figure VI.11) tandis que la deuxième est multicellulaire, c'est à dire qu'elle contient plusieurs
pompes en série (Figure VI.12).

Figure VI.10 : Schéma d'une pompe centrifuge


282

Figure VI.11 : Coupe d'une pompe monocellulaire


283

Figure VI.12 : Coupe d'une pompe multicellulaire

Rôle de la roue
La roue se compose généralement de deux disques :
 l’un, par l’intermédiaire d’un moyeu, est calé sur un arbre
 l’autre, possédant un orifice central (ouïe) destiné à laisser entrer le liquide, est fixé au
premier par l’intermédiaire des aubes.
284

Figure VI.13 : Roues mobiles de machines centrifuge, hélico centrifuge et axiale

Le liquide arrive au rotor de la pompe parallèlement à son axe de rotation et, ensuite, se dirige vers
les canaux formés par les aubes. Après avoir parcouru ces canaux, le liquide sort de la roue par les
fentes formées par les disques du rotor.
Le mouvement du liquide à l’intérieur des canaux d’un rotor qui tourne peut être considéré comme
étant le résultat de l’addition de deux mouvements distincts : d’entraînement (rotation du rotor) et
relatif (déplacement du liquide par rapport au rotor).
De ce fait, le vecteur vitesse absolue (déplacement du liquide par rapport au corps de
pompe) du liquide à l’intérieur du rotor V peut être trouvé par l’addition des vecteurs
d’entraînement U et vitesse relative W.

Figure VI.14 :

En considérant une particule liquide qui glisse le long de la surface d’une aube, on peut
construire le parallélogramme des vitesses de cette particule à l’entrée (indice) et à la sortie du rotor
285

(non indice). Pour que l’écoulement s’effectue sans heurt, w ’et w devront être tangents à l’aubage,
respectivement à l’entrée et à la sortie de la roue à n max.
A l’entrée de la roue, l’eau pénètre à peu près radialement dans celle-ci. En conséquence, sa
vitesse absolue v’ formera avec w’ un angle voisin de 90° et w’ sera déterminé par la règle du
parallélogramme.
L’homologue à la sortie de la roue de l’angle est l’angle. Sa valeur permettra de tracer l’aubage du
diffuseur faisant suite à la roue. Enfin l’angle B2 est appelé angle de sortie de la roue. Sa valeur est
comprise normalement entre 15° et 30°. C’est un angle de construction qui reste fixe de même que
son homologue B1 à l’entrée (15° < B1 < 50°).
En résumé, la particule liquide de par son passage dans la roue a acquis une vitesse V2, donc
une énergie cinétique qui sera transformée en énergie de pression dès sa sortie de la roue par son
passage dans un canal adéquat.
Pour être tout-à-fait précis, il faut quand même noter que l’eau à sa sortie de la roue a déjà
acquis une certaine pression du fait de l’augmentation progressive de la section de passage entre les
aubages, section plus petit à l’entrée et plus grande à la sortie (principe de Bernoulli).
On comprendra facilement que la vitesse absolue développée par la roue dépendra du
diamètre de celle-ci et de sa vitesse de rotation.
On se rappellera que la hauteur manométrique réalisée par une pompe ou, suivant un terme plus
récemment utilisé et plus précis, la hauteur énergétique est une énergie qui dans la roue est une

énergie cinétique (forme


V2 ) elles est proportionnelle au carré de la vitesse du liquide, elle-même
2g
proportionnelle à la vitesse de rotation. Quant au débit, il est proportionnel à la vitesse de sortie de
la roue et à la surface périphérique de celle-ci
(surface = ) donc :
 Proportionnel à la vitesse de rotation
 Proportionnel à la largeur de la roue
 Proportionnel au diamètre de la roue.
La puissance absorbée varie avec le cube de la vitesse de rotation puisque proportionnelle au
débit de liquide en poids multiplié par l’énergie transmise à chaque kilogramme de liquide (la
hauteur énergétique).
Puissance absorbée = Débit ×hauteur énergétique × V

= Kg/sec × Kgm par Kg × Kg/M

= T/min × (T/min)²

Figure VI.15 :
286

Soit un volume unitaire en m3 de liquide à l’entrée de la roue en M’, ou il caractérise par une
pression p’ et en outre animé de deux vitesses, une vitesse d’entraînement : u   R .

Et une vitesse relative w‫ = ׳‬débit /section normale a w‫׳‬, qui vaut


Q
2R b sin   .
La vitesse absolue v’ est la résultante de u’ et de w’. Le m3 liquide en M’ dispose donc de deux
énergies :
a) une énergie de pression p’ N/m²
b) une énergie de vitesse μv’²/2 N/m²
Le volume unitaire de fluide en déplacement dans la pompe se situe en M (sortie) à la pression p où
il est animé de deux vitesses :

 la vitesse d’entraînement u  wR et
 la vitesse relative w 
Q
2Rb sin  .
Où la vitesse absolue v est la résultante de u et w. Ainsi le liquide en M dispose deux énergies

a) une énergie de pression p N/m²


b) une énergie de vitesse μv²/2 [N/m ]
L’augmentation d’énergie depuis M’ jusque M vaut, à la suite de l’augmentation de la vitesse,
p   p  p   

2 v 2  v 2  en N/m²
Remarque

Cette dernière relation montre que la variation d’énergie (∆p) présente deux termes :
- le premier :  p  p dénonce la variation de pression (élévation statique)
le second : 
2v 2  v  2 
- dénonce la variation d’énergie cinétique (élévation dynamique).

Le second terme se conçoit et se calcule aisément.


Rôle de la volute

En plus du rôle de collecteur, la volute joue le rôle de diffuseur, c’est-à-dire de récupérateur


d’énergie transformant l’énergie due à la vitesse du liquide à la sortie de la roue en énergie
potentielle. Sa section varie depuis un point d’étrangement appelé bec qui évite au liquide de
tourner dans la volute et donc de créer une perte d’énergie importante. Sur le pourtour de la volute,
la section croit pour tenir compte de l’accroissement de débit qui y circule jusqu’à atteindre en fin de
spirale la section du col qui caractérise cette volute. Entre la section du col et l’orifice de refoulement
de la volute, la diffusion s’effectue dans un cône.
Les pompes centrifuges vérifient des lois (lois de similitude) qui à partir d'une courbe
caractéristique établie pour une vitesse de rotation N de la roue de la pompe permettent d'obtenir la
caractéristique pour une vitesse de rotation N' quelconque.
Si on connaît pour une vitesse N, le débit QvN, la hauteur manométrique totale HtN et la puissance
absorbée PN, on sait qu'il existe deux courbes caractéristiques (Ht en fonction de Qv et P en fonction
de Qv) pour la vitesse N' tels que les points définis par les coordonnées (QvN', HtN') et (QvN', PN' ) en
soient respectivement éléments.
Les lois de similitude permettent de déterminer QvN' , HtN' et PN':
QvN' = QvN. (N'/N)
HtN' = HtN. (N'/N) 2
287

PN' = PN . . (N'/N ) 3
On peut ainsi reconstruire point par point les caractéristiques pour la vitesse de rotation
N’en prenant des points différents des caractéristiques établies pour la vitesse N.
Caractéristiques
Représentation graphique
D'un point de vue hydraulique, les trois principaux paramètres qui caractérisent une pompe
centrifuge sont :
- le débit volumique Q,
- la hauteur manométrique H
- et son rendement η
Afin de caractériser une pompe, la hauteur manométrique et le rendement sont tracés en
fonction du débit (Figure VI.16 et Figure 7).
Le point de fonctionnement se situe à l'intersection de la caractéristique de la pompe et de
celle du réseau Hpompe=ΔHréseau(Q) (voir Figure VI.17). Idéalement, la caractéristique du circuit
coupe la courbe caractéristique de la pompe H= f(G) pour un débit qui correspond à son rendement
maximal. Une
dispersion de 25% autour de ce point est cependant acceptable.
Les pertes de charges étant de la forme

la caractéristique du réseau est une parabole. ΔHréseau=Hgéo+ α Q2

Figure VI.16 : Caractéristiques d'une pompe


288

Figure VI.17 : Caractéristique du réseau pour trois configurations d'élévation d'eau

Entre le liquide qui se trouve à l’intérieur de la pompe sous pression et l’atmosphère, une
étanchéité doit être réalisée. On utilise pour cela soit des tresses, soit des garnitures mécaniques.
Ces garnitures (à tresse ou mécanique) sont lubrifiées et refroidies par le liquide transporté.
Association de pompes
Pour parvenir à obtenir certaines conditions de fonctionnement impossibles à réaliser avec
une seule pompe, les utilisateurs associent parfois deux pompes dans des montages en série ou en
parallèle. On considère deux pompes P1 et P2 ayant des caractéristiques différentes.
Pompes en série
Lorsque les pompes sont en série, il faut ajouter la hauteur manométrique. On retrouve ce cas
dans les pompes multicellulaires.

Figure VI.18 : Association des pompes en série


Les pompes P1 et P2 montées en série sont traversées par le même débit de liquide Qv. A un
débit donné, la hauteur manométrique totale de ce couplage Hmt série est la somme des hauteurs
manométriques totales Hmt1 et Hmt2 des deux pompes fonctionnant séparément à ce même débit:
Hmt série = Hmt 1 + Hmt 2
Graphiquement, on trouve la caractéristique de la hauteur manométrique totale du
montage en additionnant les caractéristiques de chaque pompe pour un même débit.
289

Figure VI.19 : Caractéristiques de deux pompes fonctionnant en série

Le couplage en série permet d'augmenter fortement la hauteur manométrique totale: il


convient donc bien pour un réseau présentant des pertes de charge importantes.
Pompes en parallèle
Lorsque l'on met deux pompes en parallèle, les débits s'ajoutent. Ainsi, on peut reconstruire la
caractéristique de l'ensemble des deux pompes en sommant le débit pour une hauteur
manométrique donnée.

Figure VI.19 : Couplage en parallèle

Graphiquement, on trouve la caractéristique de la hauteur manométrique totale du


montage en additionnant les débits des deux pompes pour une même hauteur manométrique
totale. En réalité ceci n'est pas tout à fait juste. Les deux pompes n'étant jamais totalement
équivalentes, la somme des débits des pompes utilisées séparément pour une Hmt fixée est
inférieure au débit total QV obtenu par couplage à cette même Hmt. Une des pompes a
toujours tendance à "freiner" le liquide au refoulement de l'autre pompe; cette tendance peut
aller jusqu'à entraîner la rotation de la pompe en sens contraire. Les pompes sont souvent
équipées d'un clapet anti-retour sur la canalisation de refoulement pour éviter le retour de
liquide au refoulement d'une des pompes.
Le couplage en parallèle permet d'augmenter le débit dans le réseau: il convient bien
pour un réseau présentant des pertes de charge assez faibles. Les pompes sont parfois
montées en parallèle (by-pass) avec une seule des deux fonctionnant. En cas de panne ou
pour une action de maintenance le montage permet alors de continuer à fonctionner en
démarrant la deuxième pompe.
Les caractéristiques pour une pompe, puis deux et trois pompes en parallèle sont tracées. Il est à
noter que le rendement ne change pas.
290

Figure VI.20 : Pompes identiques en parallèles

Lorsque les pompes sont différentes, Figure VI.21, il faut veiller à ce que les pompes délivrent
des hauteurs manométriques proches.

Figure VI.21: Pompes différentes en parallèles

Les pompes P1 et P2 montées en parallèle montrent la même hauteur


291

manométrique totale Hmt.


Intérêt des couplages :
Le couplage de pompe n'est pas forcément avantageux pour le coût de fonctionnement de
l'installation: autrement dit, une "grosse" pompe est souvent plus économique que l'association en
série de deux "petites" pompes. Il faut donc examiner chaque cas particulier avant de trancher. Il
faut de plus éviter la généralisation: on peut montrer parfois que pour un réseau présentant de
fortes pertes de charge le couplage en série permet un débit plus important que celui en parallèle.
Concernant les pompes centrifuges, l'utilisation de pompes centrifuges multicellulaires est préférée à
l'utilisation en série de plusieurs pompes centrifuges.

Régulation du débit

Plusieurs méthodes sont possible pour changer le débit.

• Changement de la vitesse de rotation de la pompe


C'est la méthode la plus employée. Cependant, la régulation électrique du moteur via un
variateur de fréquences engendre une consommation d'énergie supplémentaire dont il faut
tenir compte (voir Figure VI.22).

Figure VI.22 : Régulation par variateur électronique


292

• Ajout d'une vanne réglable sur le conduite de refoulement


L'ajout d'une vanne plus ou moins ouverte sur la conduite de refoulement engendre des pertes
de charges singulières qui vont déplacées la caractéristique du réseau vers les faibles débits.
Cette méthode est très coûteuse d'un point de vue énergétique et est donc à prohiber.
• Réglage par By-Pass

Le principe du réglage de débit par By-Pass consiste à dériver une partie du débit au
refoulement pour le réinjecter à l'aspiration. Cette méthode est d'un point de vue énergétique
pas très rationnelle.

Figure VI.23 : Montage de régulation de débit

• Réglage du débit par plusieurs pompes en parallèles

Figure VI.24 ; Réglage du débit par pompes parallèles


293

• Réglage du débit par pertes de charge singulière.

VI.8.1.2. Les pompes volumétriques


Principe de fonctionnement et généralités
Le moyen le plus simple et le plus répandu pour véhiculer des liquides est la pompe
centrifuge, qui est aussi le moyen le plus économique. Cependant, il existe au moins trois
types d’applications pour lesquelles la pompe centrifuge n’est plus efficace :
— le pompage de produits visqueux ;
— les problèmes de dosages précis instantanés, pour lesquels l’emploi d’une pompe
centrifuge obligerait le concepteur de l’installation à utiliser un débitmètre pour asservir la
vitesse de la pompe centrifuge, avec le risque d’utiliser la pompe en dehors de ses
caractéristiques optimales ;
— le pompage des liquides réputés « susceptibles », qui s’accommodent mal des remous
internes qui existent dans une pompe centrifuge (lait, vin, bière, liquides volatils, etc.).
Ces trois types d’applications imposent l’emploi d’une pompe volumétrique.
Le choix de la technologie de conception dépendra essentiellement des caractéristiques du
produit véhiculé : viscosité, température, densité, composition chimique, susceptibilité, etc.
et du type d’application : transfert, mélange, dosage, débit, pression à l’aspiration et au
refoulement, etc.
On dit souvent que la pompe est le cœur d’une transmission hydrostatique. Son rôle est
primordial, car c’est dans la pompe que l’énergie mécanique est transformée en énergie
hydraulique, sous forme de pression et de débit.
L’hydrostatique, qui emploie des pompes volumétriques, ne s’est développée qu’à partir de
l’époque où les pompes sont devenues des organes lubrifiés par le fluide qu’elles
compriment.
Pour les moteurs hydrauliques, les technologies utilisées s’inspirent généralement de celles
des pompes, avec en plus quelques particularités spécifiques, résultants de leur grande
variété.
Il ne faut pas oublier dans l’évolution des composants le rôle joué par le fluide, permettant,
par ses qualités lubrifiantes, les performances du matériel actuel.
294

Les parts de marché des applications hydrostatiques restent croissantes dans la plupart de
leurs domaines d’emploi. On peut seulement déplorer un recul des servomécanismes
hydrauliques au détriment des servomécanismes électriques en aviation et en robotique. En
revanche, les matériels agricoles, de travaux publics et de manutention intègrent de plus en
plus de composants hydrostatiques dans leurs chaînes cinématiques, en remplacement de
boîtes de vitesses ou de convertisseurs de couple hydrocinétiques.
Cet article fait partie d’une série couverte par l’introduction « Transmissions hydrostatiques
et organes de transmission ».
Dans cette même série, on trouvera les articles « Circuits de transmission hydrostatique » et
« Assemblage et conception de circuits ».
1. Ordre de grandeur
pression - puissance - débit
Les transmissions hydrostatiques se rencontrent dans une gamme de puissance de 1 à 1 000
kW, les dimensions les plus courantes étant entre 10 et 100 kW.
La puissance P (en kilowatts) transmise par un débit q (en litres par minute) mesuré à la
pression p (en bars) est :

La figure VI.27 montre les valeurs courantes de pression, de débit, et donc de puissance, de
transmissions classiques.
En zone A : 100  q 1 000 L/min
200  p  600 bar
Transmissions très haute pression :
— pompes et moteurs à pistons uniquement ;
— fonctions très spécialisées, généralement circuit fermé ;
— rendement élevé.
Exemple type : translation d’engin chenillé.
En zone B : 30  q 300 L/min
120  p  3 60 bar
Transmissions haute pression :
— pompes et moteurs à pistons, à palettes ou à engrenages ;
— fonctions diversifiées ; tous types de circuits ;
— rendement bon.
Exemple type : la majorité des applications.
295

Figure VI.27 : Domaine d’emploi des transmissions hydrostatiques

En zone C : 9 q  90 L/min
70  p  210 bar

Transmissions moyenne pression :


— pompes et moteurs à engrenages ou palettes ;
— mouvements discontinus, généralement circuit ouvert ;
— rendement médiocre.
Exemple type : outil portatif du genre scie ou presse.

Sont figurées sur le même graphique les zones D et E qui représentent respectivement le
domaine courant des asservissements et
celui des commandes.
Ne sont pas figurés les circuits de graissage (très basse pression).

Une pompe volumétrique , en général, se compose d’un volume hermétiquement clos (


corps de pompe ) à l’intérieur duquel se meut un élément mobile rigoureusement ajusté, dont le
déplacement engendre soit le vide requis à l’aspiration (pompe à pouvoir d’aspiration), soit
l’impulsion nécessaire au refoulement, soit enfin l’un et l’autre, permettant le transfert d’un volume
donné de liquide de consistance plus ou moins pâteuse, ou de gaz, depuis l’aspiration vers le
refoulement.
Leur fonctionnement repose sur le principe suivant:
 exécution d'un mouvement cyclique
 pendant un cycle, un volume déterminé de liquide pénètre dans un compartiment avant
d'être refoulé à la fin.
Ce mouvement permet le déplacement du liquide entre l'orifice d'aspiration et l'orifice de
refoulement.
Ces pompes sont caractérisées par :

2.Notion de cylindrée
Définitions. Formules
Une pompe volumétrique transforme une énergie mécanique en énergie hydraulique (figure
VI.28a) :

Un moteur hydraulique transforme une énergie hydraulique en énergie mécanique (figure


VI.28b ) :

La cylindrée C est le volume de fluide passant dans la pompe ou le moteur (théoriquement


sans pertes) pour un tour de rotation :

La cylindrée s’exprime en litres par tour (L/tr) ou centimètres cubes par tour (cm3/tr), plus
rarement en centimètres cubes par radian (cm3/rad).
En fait c’est le volume de fluide aspiré et expulsé pour un mouvement. Dans le cas des pompes
rotatives la cylindrée s'exprime en (cm³/tour) ou en (m³/rad).
296

Cylindrées fixes, réglables ou variables

On dit qu’une pompe, ou un moteur, a une cylindrée fixe quand cette cylindrée ne peut être
modifiée en fonctionnement.
Une cylindrée est réglable si elle peut être modifiée de façon volontaire en cours de
fonctionnement et quelles que soient les conditions de pression et de débit. Les réglages se
font le plus souvent de façon lente et précise.
Une cylindrée est variable quand elle change automatiquement de valeur en cours de
fonctionnement suivant une condition de pression, ou de débit, ou de vitesse, ou de
puissance. Cette variation est généralement rapide.
Quelques symboles graphiques sont rassemblés sur la figure VI.27.

Figure VI.28 – Pompe volumétrique et moteur hydraulique


297

Figure VI.28

3.Le débit : c'est le volume de fluide transvasé par unité de temps, il se calcule en fonction de la
cylindrée. Dans le cas d'une pompe rotative, on a : Q(L/min)=Ve'*10-3*N avec N(tr/min) fréquence
de rotation du moteur entraînant la pompe et Ve' cylindrée en (cm³/tr).

4.La différence de pression : elle caractérise la capacité de la pompe à augmenter la pression du


fluide qui la traverse. La différence de pression est faible pour une pompe centrifuge, elle peut être
importante pour une pompe volumétrique.

5. Le rendement volumétrique : c'est le rapport entre le débit théorique (calculé avec la cylindrée) et
le débit effectivement obtenu. Le rendement volumétrique est toujours inférieur à 1 en raison des
fuites.

6.Le rendement mécanique : c'est le rapport entre le couple (ou la force) théoriquement nécessaire
pour produire la différence de pression et le couple effectivement nécessaire.
298

Ces pompes connaissent une utilisation bien moins généralisée que celle des turbopompes. Elles sont
limitées aux pompages des fluides visqueux. D’une façon générale elles conviennent pour élever de
faibles débit à des pressions élevées. Autrement dit Les pompes volumétriques utilisent les variations
de volume du fluide pompé pour obtenir un accroissement de pression. Le fluide est d'abord aspiré
par l'accroissement d'un volume puis refoulé par diminution de ce même volume. Les pompes
volumétriques utilisées le plus couramment sont les pompes à pistons, à palette et à engrenage.

Leurs principaux atouts sont les suivants :

 elles sont destinées aux faibles débits (inférieur à 5 m3/h) et aux grandes hauteurs
 elles ont de bons rendements, et les pompes de surface sont auto-amorçantes ;
 Le couple de démarrage d’une pompe volumétrique (de 3 à 5 fois le couple nominal) et la
caractéristique I = f(V) de ce type de pompe font que son fonctionnement en direct sur un
panneau photovoltaïque n’est pas économiquement viable. Pour pallier au problème de
surdimensionnement du générateur résultant de cette inadaptation, un adaptateur
d’impédance est utilisé pour permettre un rendement aussi élevé que possible de l'ensemble
du système.

Les pompes de surface ou immergées

 Les pompes de surface : Une pompe a pistons placée en surface ne pourra pas relever l’eau
au-delà d’un maximum théorique de 10,33 mètres Au-delà de cette hauteur, il faut s'orienter
vers une solution de pompe immergée. Cependant, on peut utiliser des pompes centrifuges
avec une pression absolue à l'aspiration inférieure à 1 MPa
 Les pompes immergées : l'eau peut être extraite à plusieurs centaines de mètres. Les
pompes centrifuges qui ont une forme adaptée aux puits et qui peuvent débiter à forte
pression sont souvent utilisées.

Tableau VI.3 : Caractéristiques des pompes volumetriques.


299

Tableau VI.4 : Avantages et inconvénients des pompes volumétriques


300

7.Performances et facteurs affectant ces performances

Propriétés physiques des liquides


 Viscosité

Elle définit la difficulté d’un liquide à s’écouler dans un tube. Plus un liquide est visqueux,
plus lente est la vitesse d’écoulement.
La viscosité d’un liquide varie :
301

— avec la température : la viscosité varie en raison inverse de la température suivant une loi
qui est fonction du liquide. Chaque liquide possède sa propre courbe de viscosité fonction de
la température ;
— avec la pression : pour une température donnée, la viscosité augmente avec la pression
suivant une loi exponentielle qui, elle aussi, est fonction du liquide ou de la famille du
liquide;
— avec l’agitation : cas particulier des produits thixotropes.

 Onctuosité

C’est l’aptitude que possède un liquide d’adhérer aux surfaces avec lesquelles il est en
contact et, par conséquent, de maintenir la lubrification des pièces en mouvement relatif.
C’est une propriété de contact qui est très différente de la viscosité et qui est, elle aussi,
propre au liquide.

 Volatilité

C’est l’aptitude que possède un liquide à passer de l’état liquide à l’état gazeux. Les liquides
dits légers (alcool, éther, essence, etc.), dont la masse volumique est faible, sont des liquides
très volatils. Par contre, les liquides dits lourds (bitume, huile, fuel lourd, etc.) sont des
liquides peu volatils. La volatilité, en principe, diminue lorsque la viscosité augmente.
Elle diminue également lorsque la pression augmente.

 Corrosion

C’est l’aptitude d’un produit à détruire, par une réaction chimique, tout ou partie des
matériaux dont est fait le récepteur. Cette réaction chimique est fonction à la fois du liquide
et du matériau constitutif du récepteur. Il est donc préférable, avant d’entreprendre quoi
que ce soit, de s’assurer que le liquide à véhiculer est compatible avec la pompe (cf. articles
spécialisés sur la corrosion et les matériaux employés dans les traités L’Entreprise
industrielle et matériaux métalliques).

 Abrasion

C’est l’aptitude d’un liquide à détruire tout ou partie d’un matériau par frottement sur ce
matériau. Cette usure provient, dans la plupart des cas, de particules solides contenues dans
le liquide. Il est souvent utile de donner au fabricant de la pompe le diamètre moyen des
particules solides, afin de s’assurer de la compatibilité de la pompe (ou de l’installation) avec
le liquide véhiculé.
L’abrasion est fonction de l’aspect et de la taille des particules, mais aussi de la vitesse
d’écoulement et des turbulences que peut subir le liquide lors de son passage dans la
pompe.
Dans le cas d’un liquide abrasif, il est recommandé de faire un essai préalable. En effet, une
pompe a rarement tous les avantages sans aucun inconvénient, et le plus difficile pour le
décideur est justement de pouvoir peser les avantages et les inconvénients afin d’arriver au
compromis le plus satisfaisant.
302

Facteurs mécaniques
 Vitesse

La vitesse de rotation ou de translation d’une pompe volumétrique, qui fixe le débit


instantané (c’est en effet la caractéristique de la pompe volumétrique de délivrer un volume
constant par tour), est fonction de la viscosité du liquide. Cette viscosité détermine la vitesse
maximale admissible par la pompe, sachant que plus la viscosité est élevée, plus la vitesse
doit être faible.
La vitesse doit être calculée pour la viscosité maximale que peut avoir le liquide dans des
conditions normales d’exploitation. Dans le cas de liquides faiblement visqueux, il se peut
que la vitesse ne soit plus limitée par la viscosité, mais plutôt par la résistance mécanique
des éléments constitutifs de la pompe.
Pour un type de pompe donné, on peut donc établir des limites de vitesse telles qu’elles sont
proposées sur la figure VI.29.
La vitesse de la pompe est déterminée par le constructeur et ne doit pas être dépassée
sans son approbation.

 Couple

Les pièces composantes de la pompe qui sont en rotation sont soumises à des forces
développées par la mise en mouvement des masses liquides à pomper. Ces forces donnent
naissance à des couples qui s’exercent notamment sur l’arbre de la pompe.
Pour mémoire, le calcul du couple est donné par la formule :

avec Cy (m3) cylindrée de la pompe, p (Pa) pression de refoulement, m rendement


mécanique de la pompe.

Figure VI.29 : Limites de vitesse de la pompe

 Pression

On peut distinguer deux types de pression : la pression d’essai et la pression de


fonctionnement.
La pression d’essai est la pression maximale à laquelle doit résister le corps de pompe. C’est
un élément de sécurité qui n’intervient pas directement dans le processus, mais qui donne à
l’utilisateur une garantie au niveau de la sécurité du personnel.
303

La pression de fonctionnement est la pression subie par la pompe en fonctionnement


normal. Celle-ci est essentiellement fonction de la hauteur à laquelle doit être élevé le
liquide pompé.
La pression d’essai peut être déterminée en fonction de la valeur de la pression de
fonctionnement. En effet, les normes stipulent que la pression d’essai doit être au moins
égale à 1,5 fois la pression de fonctionnement.
La pression de refoulement est un élément qui intervient dans le calcul des caractéristiques
du groupe de pompage. Celle-ci doit être respectée impérativement. Si une augmentation
de la pression de refoulement devenait nécessaire, il serait impératif d’en aviser le
constructeur de la pompe afin qu’il puisse vérifier la compatibilité et faire les modifications
éventuelles sur le groupe (puissance du moteur, du réducteur, etc.).

 Température

C’est une caractéristique très importante dans l’utilisation des pompes volumétriques. On
constate, en effet, que de nombreux liquides sont pompés à des températures de plus en
plus élevées, soit parce qu’ils sont plus fluides donc plus faciles à véhiculer, soit, et c’est
souvent le cas, parce que les procédés de fabrication nécessitent de telles températures.
Les matériaux utilisés dans la fabrication des pompes se dilatent lorsque la température
augmente ; c’est le cas notamment des fontes, des aciers, des métaux en général. D’autres
matériaux peuvent se ramollir ; c’est le cas des caoutchoucs et autres polymères, mais c’est
aussi le cas des graisses de lubrification.
Des variations importantes de température peuvent amener la pompe à ne plus travailler
dans les conditions de départ (jeux plus importants, graissage moins efficace, joints plus
mous, membranes plus souples, etc.).
La température de fonctionnement est un des éléments les plus importants qui doit être
précisé au moment de l’étude. Elle ne doit pas être augmentée ultérieurement sans prendre
l’avis du constructeur.

 Étanchéité

Un organe assure une fonction d’étanchéité lorsqu’il empêche le passage d’un fluide d’une
enceinte voisine. De tels organes sont appelés joints d’étanchéité.
S’il s’agit d’empêcher l’écoulement d’un fluide F d’une enceinte E dans une enceinte voisine
E’, l’étanchéité est dite simple. Si le joint d’étanchéité doit empêcher en plus l’écoulement
d’un fluide F’ contenu dans l’enceinte E’ vers l’enceinte E, l’étanchéité ainsi assurée
dans les deux sens est dite double.
Si les deux parties mécaniques entre lesquelles doit se faire l’étanchéité sont fixes l’une par
rapport à l’autre, l’étanchéité est dite statique. Si les deux parties sont en mouvement relatif
l’une par rapport à l’autre, l’étanchéité est dite dynamique.
Nous ne traiterons ici que de l’étanchéité dynamique.
Il existe en pratique deux sortes de mouvements relatifs : la translation (coulissement d’un
piston dans un cylindre) et la rotation (rotation d’un arbre dans le carter).
Les chicanes ou turbines de retour sont des joints sans frottement.
Ils ne donnent pas une étanchéité complète et ne sont pas étanches à l’arrêt si le joint
baigne complètement dans le fluide.
304

 Les presse-étoupe ou garnitures à tresses sont constitués par des anneaux de matériaux
fibreux tressés (qui sont d’ailleurs maintenant presque exclusivement des fibres
synthétiques) et empilés les uns derrière les autres. Le nombre moyen est compris entre
quatre et six anneaux serrés sur l’arbre par un dispositif de bride réglable (fouloir).
Ils ont longtemps été le dispositif le plus communément employé.
Ils sont encore très utilisés dans l’étanchéité des pompes parce qu’ils restent le système le
plus simple d’entretien, parce qu’ils sont relativement peu chers et, enfin, parce que l’on
trouve maintenant toute une gamme de matériaux qui permettent d’effectuer les
étanchéités sur les liquides courants.
Ils ont cependant deux inconvénients majeurs : d’une part, ils donnent lieu à un couple de
frottement non négligeable, donc à un échauffement de l’arbre et à une usure du presse-
étoupe et, d’autre part, pour que la garniture à tresses fonctionne normalement, elle
doit fuir (quelques gouttes par minute) (cf. étude du CETIM sur la mise en service et
l’entretien des presse-étoupe d’arbres des pompes rotodynamiques) *3+.
Le domaine d’utilisation des garnitures à tresses est donné par les caractéristiques standards
suivantes :
— pression 100 bar ;
— température 500 oC ;
— vitesse 20 m/s.
Pour des caractéristiques supérieures, il est préférable de consulter les fabricants de tresses.
Une variante de la garniture à tresses qui améliore sensiblement l’étanchéité, notamment
dans les cas limites, est formée de plusieurs anneaux de tresse (généralement cinq ou six) au
milieu desquels on intercale une lanterne (figure VI.30).

Figure VI.30 : Schéma d’un presse-étoupe avec ou sans lanterne d’arrosage


305

La lanterne est une pièce métallique annulaire comportant une rainure centrale à la
circonférence de laquelle débouchent plusieurs trous. Un graisseur fixé sur le boîtier dans
l’axe de cette rainure permet d’injecter de la graisse qui vient faire barrage au travers des
trous. Lorsque l’étanchéité n’est plus efficace, il suffit de remettre de la graisse pour créer un
cordon neuf.
_ Les joints toriques et assimilés (figure VI.31a ), anneaux en élastomère de synthèse, à
profil variable,

Figure VI.31 : Joints d’étanchéité torique ou à lèvre

le plus souvent circulaires, mais quelquefois en forme de X ou de croix, sont le plus souvent
employés comme joints statiques. Ils peuvent cependant, dans certains cas, être utilisés
comme joints dynamiques, mais leur efficacité est limitée à des vitesses assez faibles
(quelques dizaines de tr/min) et pour des pressions assez faibles (inférieures à 1 bar).
Ces joints sont à proscrire dans les cas de liquides abrasifs. Par contre, leur efficacité est
bonne dans le cas de mouvements de translation (plusieurs dizaines de bars).
_ Les joints à lèvre (figure VI.31 b ) sont formés d’une armature métallique enveloppée d’un
produit élastomère de synthèse, dont la lèvre est maintenue serrée sur l’arbre par un ressort
torique.

Figure VI.32 : Garniture mécanique


306

L’armature métallique donne au joint sa rigidité et permet de l’emmancher à force dans son
logement. Le serrage ainsi obtenu assure l’étanchéité entre le joint et le carter.
La pression maximale admissible est d’environ 1 bar en continu.
Cependant, ces joints peuvent admettre une pression un peu supérieure, de l’ordre de 5 bar
en fonctionnement intermittent, en plaçant derrière le joint une pièce d’appui qui limite les
déformations de la paroi souple du joint. La température maximale est de l’ordre de 200 oC
et la vitesse maximale de l’ordre de 40 m/s.
Il existe plusieurs types de joints à lèvre dont le choix dépend de la nature du fluide, de sa
viscosité, de son pouvoir lubrifiant, de la pression et de la température. Ces joints sont à
proscrire dans le cas de liquides abrasifs.

 Les garnitures mécaniques (figure VI.32) sont des ensembles dans lesquels
l’étanchéité entre les deux pièces en mouvement relatif est obtenue par frottement sur deux
surfaces planes. Les matériaux qui les constituent sont choisis pour leur bas coefficient de
frottement et leur aptitude au polissage. Ces matériaux, qui peuvent être du graphite, de la
céramique, de l’acier à roulement, etc., dépendent de l’application, du produit pompé, ainsi
que des caractéristiques de température, de pression et de vitesse linéaire. La force
d’application d’une surface sur l’autre, fournie par un ressort, est réglable au montage en
fonction de la pression qui règne dans la pompe.
Les garnitures mécaniques existent également en garnitures doubles : elles permettent
d’augmenter l’étanchéité dans le temps ou de faire une étanchéité bidirectionnelle.
Les caractéristiques d’utilisation standards sont données pour une pression de 150 bar, une
température de 300 oC et une vitesse linéaire de 25 m/ s. Pour des caractéristiques
d’utilisation plus élevées, il est conseillé de consulter les fabricants de garnitures.

Usure

C’est le résultat de l’abrasion mécanique ou chimique engendrée par le frottement de deux


matériaux l’un contre l’autre.
Une pompe est soumise à deux types d’usure :
— l’usure des pièces en mouvement relatif qui sont en contact ;
ce sont principalement les parties tournantes : arbre, engrenage, palette, corps, etc., ou
animées d’un mouvement linéaire alternatif : piston, membrane, etc. Cette usure est
essentiellement mécanique ;
— l’usure due au passage de fluide sur les pièces constitutives de la pompe. Cette usure peut
être mécanique ou chimique, plus souvent d’ailleurs les deux à la fois.
L’usure des pièces en mouvement relatif dépend des matériaux utilisés, mais aussi des
efforts radiaux ou axiaux que subissent les pièces, en fonction des vitesses de rotation, des
pressions et, d’une manière générale, des conditions d’utilisation et du soin apporté à
la fabrication des pièces et au montage de la pompe et du groupe motopompe. Ce type
d’usure est relativement bien contrôlé et connu, et l’expérience accumulée par les
constructeurs permet d’arriver à des solutions techniquement bonnes. Les fabricants de
pompes sont également à même de fournir la liste des pièces d’usure et de conseiller sur la
fréquence des interventions d’entretien, lesquelles dépendent aussi de la deuxième source
d’usure, due au produit. Celle-ci est beaucoup plus difficile à déterminer, notamment dans
les cas de liquides chargés ou abrasifs (usure mécanique) ou agressifs (usure chimique). Il
existe deux possibilités : l’essai mécanique de la pompe, ou l’étude chimique des
307

composants afin d’évaluer le degré de compatibilité du produit avec les matériaux


constitutifs de la pompe, afin de déterminer le type de matériau le plus approprié.
Ce problème d’usure est très important, car il peut être source d’énormes problèmes pour
l’utilisateur. À ce propos, il est primordial que les utilisateurs prennent conscience qu’un
groupe de pompage, comme n’importe quelle machine, doit être utilisé dans des conditions
normales qu’il est souhaitable de préciser au moment de l’étude et qu’il a besoin d’un
minimum de maintenance (nettoyage, graissage, vérification périodique de la puissance
absorbée, de la température des paliers, etc.).
Une utilisation correcte et un bon entretien peuvent doubler voire tripler la durée de vie
d’un groupe, mais aussi éviter bon nombre de pannes, de ruptures de pièces, etc. qui sont
toujours coûteuses pour l’entreprise.

 Pertes de charge

Le calcul des pertes de charge d’une installation avec pompe volumétrique est classique. Le
lecteur intéressé se reportera utilement aux articles spécialisés sur les écoulements de
fluides dans ce traité.
Rappelons toutefois que la hauteur pratique d’aspiration doit faire l’objet d’une étude
particulièrement attentive. On rappelle notamment que, si la capacité pratique d’aspiration
ou NPSH d’une pompe volumétrique est moins sensible aux variations du débit que celle
d’une pompe centrifuge, elle se trouve par contre influencée par la viscosité du produit ou
sa propension à se vaporiser sous vide, ce dernier phénomène influant défavorablement sur
le rendement volumétrique de la pompe.
On limite donc la hauteur géométrique d’aspiration à son minimum, mais on peut, dans
certains cas et sans inconvénient, allonger sensiblement le tronçon horizontal de tuyauterie,
les
pompes volumétriques fonctionnant sous des vides plus poussés que les pompes
centrifuges. Il est bien entendu que les caractéristiques de l’installation, pour un débit
donné, sont calculées en fonction de la plus grande viscosité que l’on est amené à avoir, à la
température la plus basse.

 Cavitation

Nous avons vu, au paragraphe 1, l’importance du NPSH ou capacité pratique d’aspiration.


Nous avons vu également que, pour être certain que la pompe fonctionne correctement, le
NPSH disponible dans l’installation devait être supérieur au NPSH requis par la pompe.
Lorsque le NPSH requis dépasse le NPSH disponible, il se produit une vaporisation du liquide
dans les régions de basse pression, généralement vers l’orifice d’aspiration. Dans un même
temps, l’air ou le gaz dissous dans le liquide peuvent être partiellement libérés.
Nous nous trouvons donc en présence d’un système biphasé comprenant, d’une part, le
liquide et, d’autre part, sa propre vapeur, éventuellement mélangée à un autre gaz. Ces gaz
peuvent soit s’accumuler dans un point haut, soit être entraînés par le liquide à travers la
pompe.
À ce moment-là, lorsqu’ils atteignent une région de pression plus forte, la partie
condensable redevient liquide et le phénomène s’accompagne de variations de pression qui
308

peuvent être très élevées (plusieurs MPa) et de fréquences élevées (plusieurs dizaines de
kHz). La recondensation induit un phénomène d’implosion assez brutal, qui provoque :
— une chute de la courbe de débit de la pompe et du rendement ;
— un bruit important et des vibrations dans la pompe et dans les tuyauteries ;
— une érosion des passages intérieurs de la pompe, aussi bien
sur les parties fixes que sur les parties mobiles ;
— un échauffement qui peut parfois aller jusqu’à la microfusion de particules isolées de
matières, voire jusqu’à l’incandescence des gaz contenus dans les poches de cavitation ;
— une usure prématurée des paliers et butées soumis à des efforts trop importants.
Tous ces phénomènes indiquent que la pompe marche en cavitation.
En maintenant sa marche dans ces conditions, il est certain qu’à plus ou moins brève
échéance la pompe subira des dégâts très importants et coûteux à réparer.

Travail, puissance et rendement Travail

Si Cy représente la cylindrée de la pompe, c’est-à-dire le volume de liquide déplacé par tour


pour une pompe rotative ou par aller-retour pour une pompe alternative, et p la pression, le
travail hydraulique fourni pour un tour est donné par :

Le travail absorbé par tour (pompe rotative) ou par aller-retour (pompe alternative) est égal
au couple nécessaire à l’entraînement de la pompe multiplié par 2 π(un tour exprimé en
radian) :

Le travail fourni est égal au travail absorbé multiplié par le rendement mécanique :

_ Puissance absorbée par la pompe


Elle est égale au couple multiplié par la vitesse angulaire ;

Rendement volumétrique

On constate, dans une pompe volumétrique, que le débit réel au refoulement est
légèrement inférieur au débit théorique à l’aspiration (vitesse de rotation x cylindrée). Par
suite des jeux inévitables et éventuellement du retard à la fermeture des clapets, une partie
du
liquide refoulé revient à l’aspiration. Le rapport du débit réel de la pompe au refoulement
sur le débit théorique à l’aspiration est le rendement volumétrique v .
La différence entre le volume engendré et le volume refoulé représente la fuite interne.
Le débit réel de la pompe peut donc s’exprimer ainsi :

Puissance hydraulique fournie par la pompe


309

Elle est égale au produit du débit réel par la pression :

Rendement global de la pompe

Rapport de la puissance hydraulique fournie par la pompe à la puissance absorbée par celle-
ci :

Le rendement global d’une pompe volumétrique est égal au produit du rendement


mécanique par le rendement volumétrique.

Rendement intermédiaire

Rendement de la transmission entre le moteur et la pompe :


coupleur, réducteur, multiplicateur, ligne d’arbre, transmission, etc.
C’est donc le rapport de la puissance absorbée Pa par la pompe à la puissance mesurée sur
l’arbre moteur Pam :

Rendement moteur

Rapport de la puissance mesurée sur l’arbre moteur Pam à la puissance développée pour
alimenter le moteur Pgr :

Rendement du groupe

Rapport de la puissance hydraulique fournie par la pompe Pf à la puissance développée pour


alimenter le moteur Pgr :

C’est aussi le produit de tous les rendements des éléments constitutifs du groupe :

Courbe caractéristique

La courbe caractéristique débit-hauteur d’une pompe volumétrique a la forme d’une droite,


théoriquement parallèle à l’axe des hauteurs. En fait, et pour une vitesse de fonctionnement
donnée, le débit de la pompe volumétrique est influencé par l’importance de la fuite interne,
elle-même fonction de la viscosité du produit et de la hauteur pratique d’élévation totale.
La courbe caractéristique débit-hauteur devient donc une droite à pente légèrement
négative analogue à celle de la figure VI.33, établie pour une pompe à palettes. On constate
que le rendement volumétrique de la pompe suit le même type d’évolution. En effet, au fur
et à mesure que la hauteur pratique d’élévation totale augmente, la fuite interne augmente
et le rendement diminue.
310

Figure VI.33 : Courbe caractéristique débit-hauteur d’une pompe à palettes

Entraînements et systèmes auxiliaires

La vitesse de rotation d’une pompe volumétrique est fonction des caractéristiques du


problème posé par l’utilisateur : débit souhaité, viscosité du produit, température, etc. Nous
avons donc pratiquement une vitesse particulière de la pompe pour chaque application.
Or les moteurs utilisés actuellement sont des appareils qui, en général, fonctionnent à une
vitesse fixe. Cela nous amène à introduire entre le moteur et la pompe un élément
d’adaptation servant de liaison entre la vitesse du moteur fixe et la vitesse requise
pour que la pompe fonctionne dans les conditions définies. Il existe également un certain
nombre d’éléments de contrôle, de mesure, de protection, qui sont utiles voire
indispensables en exploitation.

Types d’entraînement (pour mémoire)

Les systèmes d’entraînement les plus couramment utilisés en pompage sont :


— le moteur électrique, le plus simple à utiliser et le plus « écologique » ;
— le moteur thermique, pour être autonome ;
— le moteur hydraulique, très souple, ou le moteur à air comprimé, utilisés en atmosphère
explosive ou en immersion, dont les rendements sont excellents.
Nota : pour plus de détails sur ces moteurs, le lecteur se reportera utilement aux articles
spécialisés de notre Collection, principalement dans les traités Génie électrique et Génie
mécanique.
Certains types de pompes, comme les pompes à membranes, ou certaines pompes à pistons,
utilisent non plus des moteurs mais des pressions sous forme d’air comprimé ou d’huile, qui
par un système de clapets permettent de faire osciller l’ensemble piston-membrane
automatiquement. Ce type de commande est très efficace et le rendement particulièrement
élevé.

Transmissions moteur-pompe

La vitesse d’une pompe volumétrique est essentiellement fonction de la viscosité du produit


pompé. Il faut donc adapter la vitesse du moteur d’entraînement, lorsqu’elle est fixe, à la
311

vitesse calculée de la pompe et utiliser à cet effet différents types de transmissions dont le
choix dépend de la vitesse de la pompe et de l’utilisation que l’on veut en faire, à savoir :
— une transmission directe, si les vitesses du moteur et de la pompe sont identiques ;
— une transmission poulie-courroie ; c’est le moyen le plus simple et le plus économique si
les vitesses du moteur et de la pompe sont différentes. Il permet aussi d’avoir exactement le
rapport de vitesse souhaité. Par contre, il se produit un phénomène de glissement entre
poulie et courroie, et le principe induit un effort radial sur l’arbre qui nécessite souvent
l’emploi d’un roulement à billes sur le palier de la pompe ;
— une transmission par réducteur (ou motoréducteur) à train parallèle ou épicycloïdal ;
c’est le principe le plus répandu car il a le meilleur rapport qualité-prix dans la majorité des
applications (haut rendement, robustesse, pas de charges radiales). Son inconvénient majeur
est de ne pas donner la vitesse exacte souhaitée ;
— une transmission par variateur de vitesse, dans le cas où il est nécessaire de faire varier
la vitesse. Il en existe trois types :
• le variateur de vitesse mécanique, le plus économique, notamment pour les vitesses
faibles ou moyennes, et le plus simple à utiliser lorsque la commande de variation doit être
manuelle,
• le variateur de vitesse électronique à courant continu, qui nécessite l’emploi d’un moteur à
courant continu. Il est utilisé de préférence pour des puissances élevées ou moyennes (> 10
kW),
• le variateur de vitesse électronique de fréquence, qui commande un moteur asynchrone
classique. C’est un appareil encore récent, surtout utilisé pour les petites puissances (< 10
kW), mais il est probable, compte tenu des développements actuels, que d’ici quelques
années il prenne une part non négligeable du marché des variateurs à courant continu,
notamment dans le domaine des moyennes puissances (jusqu’à 100 kW environ).

Choix de la puissance et du couple moteur

La puissance que doit développer le moteur d’entraînement est, en principe, égale à la


puissance absorbée par la pompe et par l’organe de transmission intermédiaire, s’il existe,
compte tenu du rendement de l’ensemble ; la puissance absorbée étant déterminée pour un
régime précis de la pompe qui inclut la viscosité, le débit, la température, la hauteur
pratique d’élévation .
Cependant, pour tenir compte de plusieurs phénomènes qui peuvent se produire, tels que
serrage trop important du presseétoupe, usure progressive, modification de la hauteur
pratique d’élévation, variation de la température donc de la viscosité, etc., il est prudent de
prévoir pour le moteur un léger excédent de puissance, capable d’absorber sans dommages
une légère augmentation du couple résistant. Il est, en effet, préférable d’avoir un moteur
surdimensionné plutôt qu’un moteur qui risque d’être régulièrement en surcharge et qui va
s’user rapidement. Tout cela dépend évidemment de la fréquence et de la valeur de la
surcharge, qui doit être appréciée par le concepteur de l’installation.
Quoiqu’il en soit, le fabricant de pompes est à même, en fonction du produit et des
caractéristiques de l’installation, de calculer la puissance et le couple du moteur
d’entraînement.

Équipement de mesure et de protection


312

Toute installation, si simple soit-elle, nécessite de mesurer certaines caractéristiques et de


protéger les points importants, de manière à contrôler voire stopper rapidement le
déroulement du processus si nécessaire.
Pour mémoire, nous donnons la liste des principaux équipements utilisés dans des
applications de pompage.
— Le thermomètre peut être à mercure ou à aiguille.
— Le thermostat n’est ni plus ni moins qu’un thermomètre qui comporte un contact
électrique de commande.
— Le relais thermique sert à protéger un ensemble électrique tel qu’un moteur contre les
dépassements de puissance.
— Le manomètre permet de mesurer la pression dans un milieu liquide ou gazeux.
— Le pressostat permet de contrôler et de réguler la pression.
— Le débitmètre existe en de nombreux types : à cible ou à palette, à flotteur, électronique,
à différence de pression, électromagnétique, à principe capacitif, massique, ou à ultrasons.
— Le compteur volumétrique n’est ni plus ni moins qu’une pompe volumétrique à palettes
fonctionnant en récepteur.
— Le contrôleur de niveau peut être soit un indicateur de niveau visuel, soit un système à
flotteur, soit encore un système plus sophistiqué pour contrôler en continu.
— Le by-pass, également appelé soupape de sécurité, permet, lors de la fermeture voulue
ou accidentelle d’une vanne au refoulement, le retour d’une partie du liquide de refoule
ment à l’aspiration dès que la limite de pression est atteinte. Il est fixé sur le corps de la
pompe. Le by-pass peut être à réglage manuel ou préréglé, ou encore à réglage combiné.
Il permet dans ce cas, au démarrage, de faire fonctionner la pompe sur elle-même lors
que le produit est très visqueux, en marche, de régler le débit réellement refoulé en fonc
tion de la hauteur manométrique prévue et de la viscosité du produit et, enfin, à l’arrêt,
de vidanger les tuyauteries.
Il existe des soupapes simple effet pour un seul sens de rotation, des soupapes double effet
pour une utilisation avec une pompe réversible (figure VI.34). On peut également les trouver
avec ou sans enveloppe de réchauffage.
— Le clapet antiretour empêche le fluide de revenir en arrière. Il peut être à boule ou à
battant articulé.
— La crépine filtre les particules solides les plus importantes qui risqueraient d’endommager
la pompe.
— Le filtre permet de retenir les particules de taille moyenne ou faible suivant sa
composition, mais il induit une perte de charge importante dans le circuit.
— Le limiteur de couple est destiné à désaccoupler le moteur de l’ensemble de pompage en
cas de dépassement d’un couple limite préréglé. C’est un élément qui devrait être monté
systématiquement sur tous les groupes de pompage, dès qu’il y a un risque de surcouple,
par exemple dans toutes les applications où l’on véhicule des produits réchauffés, ou bien
dans le cas où il y a risque de blocage de la pompe.
313

Figure VI.34 : By-pass simple ou double effet

Éléments nécessaires à la définition d’une pompe

Compte tenu des nombreux types de pompes volumétriques existants et des différences très
importantes de caractéristiques qu’il peut y avoir entre les produits pompés, il n’existe pas
de méthode universelle simple pour déterminer les éléments d’un groupe de pompage
volumétrique.
C’est pourquoi l’usager doit soumettre au fabricant qu’il consulte les éléments
indispensables qui permettent de répondre dans les meilleures conditions au problème, à
savoir :
— nature du liquide pompé :
• densité,
• température,
• viscosité,
• pression de vapeur saturante,
• si possible, référence du produit ;
— caractéristiques de l’installation :
 aspiration et refoulement
 hauteur géométrique,
 longueur totale de chaque canalisation,
 nombre de coudes, de vannes, de clapets, etc.
314

 diamètre des tuyauteries, etc.


 nature du service : intermittent ou continu
— caractéristiques de la pompe :
• débit souhaité,
• application : transfert, dosage fin (< 0,5 %), dosage grossier (> 5 %), etc.,
• possibilité de débit pulsatoire ou non,
• utilisation unidirectionnelle ou bidirectionnelle,
• avec ou sans enveloppe de réchauffage,
• avec ou sans by-pass de sécurité, simple ou double, réchauffé ou non ;

— nature de la commande :

• moteur thermique, électrique, pneumatique ou hydraulique,


• motoréducteur ou moteur et réducteur, etc. ;

— caractéristiques du courant d’alimentation :

• monophasé ou triphasé, 220 V ou 380 V, commande automatique ou non ;

— accessoires :

• thermomètre, thermostat, pressostat, ensemble de réchauffage


autonome, variateurs mécanique, électronique, filtres, etc. ;

— environnement :

• implantation du groupe à l’intérieur ou à l’extérieur d’un bâtiment, ambiance neutre,


explosive ou agressive,
• température moyenne extérieure, degré moyen d’hygrométrie;
groupe en atmosphère saline ou non, etc.

Première approche pour le choix d’un type de pompe


315

Distinction des pompes volumétriques


A titre indicatif il faut distinguer dans la catégorie des pompes volumétriques :
- Les pompes rotatives.
o Les pompes volumétriques rotatives : Ces pompes sont constituées par une pièce
mobile animée d’un mouvement de rotation autour d’un axe, qui tourne dans le
corps de pompe et crée le mouvement du liquide pompé par déplacement d’un
volume depuis l’aspiration jusqu’au refoulement.
- Les pompes à rotor excentré, à rotor oscillant, à palettes, à engrenages, à vis.
o Pompe rotative axiale : Le principe est proche de celui de l'hélice de bateau. Le
déplacement du fluide est parallèle à l'axe de rotation. Elle trouve son application
pour des grands débits sur de faibles dénivelés (faible différence de pression),
(plusieurs milliers de m³/h) dans le domaine de l'eau, circuit de refroidissement
(centrales nucléaires) ou accélérateurs gravitaires.
- Les pompes à piston (alternative).
o Les pompes volumétriques alternatives: la pièce mobile est animée d'un mouvement
alternatif.
Les pompes volumétriques sont généralement auto-amorçantes. Dès leur mise en route elles
provoquent une diminution de pression en amont qui permet l'aspiration du liquide. Il est nécessaire
néanmoins d'examiner la notice du fabricant. Les pompes volumétriques permettent d'obtenir des
hauteurs manométriques totales beaucoup plus élevées que les pompes centrifuges.
La pression au refoulement est ainsi plus importante. Le débit est par contre généralement
plus faible mais il ne dépend pratiquement pas des caractéristiques du réseau. Le rendement est
souvent voisin de 90 %.
Si la canalisation de refoulement est bouchée, Il faut arrêter immédiatement une pompe
volumétrique dans cette situation pour éviter les risques d'une augmentation de pression très
importante dans la pompe qui pourrait entraîner de graves détériorations.
S'il y a possibilité de fermetures de vannes placées sur le circuit de refoulement, il faut
prévoir un dispositif de sécurité à la sortie de la pompe: une dérivation équipée d'une soupape de
sûreté et reliée au réservoir d'aspiration constitue une bonne solution.
Le réglage du débit s'effectue en agissant sur la vitesse de rotation du rotor pour les pompes
rotatives et sur la fréquence ou la course du piston pour les pompes alternatives. L'utilisation d'une
vanne de réglage sur le circuit de refoulement est bien entendu à proscrire.
Pompes à piston (Hydrauliques)
Principe de fonctionnement
Son principe est d'utiliser les variations de volumes occasionnés par le déplacement d'un
piston dans un cylindre. Ces déplacements alternativement dans un sens ou dans l'autre produisent
des phases d’aspiration et de refoulement.
Quand le piston se déplace dans un sens le liquide est comprimé: il y a fermeture du clapet
d'admission et ouverture du clapet de refoulement. Le fonctionnement est inverse lors de
l'aspiration du liquide dans la pompe. Une membrane est parfois liée au piston.
316

Caractéristiques et utilisation: elles ne conviennent que pour des débits moyens de l’ordre de
80 m3.h-1. L'intérêt des membranes est l'utilisation avec des produits chimiques corrosifs, abrasifs
ou acides. La pression au refoulement peut aller jusqu'à 25 bars.
Description
La pompe à piston est constituée par
 un cylindre C
 une tubulure d’aspiration A
 une tubulure de refoulement R
 une soupape d’aspiration a
 une soupape de refoulement r
 un piston P
 une tige de piston T
 un système bielle-manivelle BM
La tubulure d’aspiration est en communication avec le puisard et la tubulure de refoulement est en
communication avec le réservoir.
A : Montage double effet
B : Montage simple effet (appelé piston plongeur)

Figure VI.35 : pompe a piston hydraulique


317

Elles peuvent être à simple effet et, dans ce cas, le piston n’a qu’une seule phase active
(premier temps : aspiration, deuxième temps : refoulement) sur les deux que comporte le cycle.
Elles peuvent être à double effet et, dans ce cas, le piston est actif dans les deux phases, celles-ci
étant à la fois phase d’aspiration et phase de refoulement. Cela permet un débit deux fois plus
important et une régularité plus grande dans le débit.
On peut également associer plusieurs pompes à simple ou à double effet en les calant de manière à
ce que leurs mouvements respectifs s’accordent harmonieusement. On arrive dans ce cas à
augmenter nettement le débit et surtout sa régularité. Ces pompes ont généralement un fort pouvoir
d’aspiration, et surtout permettent d’obtenir des pressions élevées.
Fonctionnement
Soit une pompe simple effet amorcée et reliée d’une part au puisard P et d’autre part au
réservoir R.
Considérons le piston au point mort haut (PMH) et commençant son déplacement vers la droite.
La dépression dans le cylindre soulève la soupape d’aspiration (a) et ferme la soupape de
refoulement (r). Le liquide s’engage dans le corps de pompe pendant toute la durée du déplacement
vers la droite.
Au point mort bas (PMB), le piston change de sens et crée une surpression dans le cylindre
fermant la soupape d’admission et ouvrant la soupape d’échappement : le liquide quitte le cylindre
et s’engage dans la tuyauterie de refoulement vers le réservoir.
Cycle théorique
318

Figure VI.36 : diagramme de Watt d’une pompe a piston


Commençons par le 2ème temps
2ème temps
1. compression du liquide : ce dernier étant incompressible, la pression croit à volume constant
(verticale BC),
2. refoulement à pression constante pr (horizontale CD)
1er temps
1. chute de pression instantanée (verticale DA)
2. admission ou, plus exactement, aspiration à dépression constante pa (horizontale AB).
Remarquez que :
Ha = ha (hauteur statique à l’aspiration + Ya (perte de charge dans la tuyauterie d’aspiration)
Hr = hr (hauteur statique au refoulement) + Yr (perte de charge dans la tuyauterie de refoulement)

Débit volumétrique théorique


Appelons d : le  du piston en m
C : sa course en m
n : sa vitesse en tr/min.
Pour un tour et par face, le volume débité vaut :
319

 d²
.c
4
 d²
Par minute, il vaut . cn
4
Et par seconde
 d² n
Qv  . c. m3 / s
4 60
Pour le double effet, multiplié par 2.
Il faut donc deux courses de piston (2 temps) pour réaliser un cycle complet :
1er temps : Aspiration 
2ème temps : Refoulement 
Remarques :
a) La pompe simple effet ne débite donc qu’une course sur deux
b) La course du piston égale deux fois le rayon de manivelle.
Cycle pratique
La soupape d’admission ne se soulève pas pour la dépression normale, mais à une pression
inférieure à celle-ci en raison de l’inertie de la soupape qu’il y a lieu de vaincre. De plus, l’oscillation
de pression avant que la pression ne devienne uniforme.
La courbe A’B’ traduit la diminution oscillatoire de la pression et le supplément de
dépression régnant dans la pompe à l’aspiration. La soupape de refoulement présente le même
phénomène que la précédente traduit par la courbe C’D’.
Remarques
a) dans le cas des pompes hydrauliques, l’espace mort () n’est pas nuisible.
b) La hauteur d’aspiration théorique est de 10,33 m (1 atm) mais pratiquement elle est de 7 à 8
m (manque d’étanchéité).
Débit pratique
En réalité, le volume débité est inférieur à celui calculé en raison du manque d’étanchéité. Il
faudra affecter le débit théorique d’un coefficient volumétrique
 = 0,85
Réglage du débit
La formule du débit montre que celui-ci est proportionnel à la vitesse de rotation.
Donc pour une vitesse constante, le débit est constant, ce qui n’est pas le cas pour les pompes
centrifuges.
Puissances
1. Puissance indiquée
Elle vaut Pi = p.Q
Avec : Pi en W
P en N/m² = gH
2. Puissance absorbée à l’arbre
Elle est égale à la puissance indiquée divisée par le rendement mécanique ( = 0,8)
Pa = Pi/
Le débit instantané
On a montré dans le cours d’organes de machines que pour une rotation constante de la
manivelle, le pied de bielle et le piston se déplacent à vitesse variable définie par
320

R
v  R (sin   sin 2 )
2L
Le second terme ayant peu d’influence, on peut écrire sans grande erreur.
v  R sin 

figure VI.37

On en conclut que le débit dans les tuyauteries n’est pas constant, mais essentiellement
variable. Il est même nul aux points morts. Pour remédier à cet inconvénient, on groupe les pompes
pour atténuer l’effet sinusoïdal.
Association de pompes
Deux pompes double effet décalées de 9°, (Duplex).
La pompe (1) débite suivant la sinusoïde en traits pleins (1) tandis que la pompe (2) débite suivant la
sinusoïde en traits interrompus (2).
Comme les pompes débitent simultanément le débit résultant est la somme des débits
partiels XV = XY + XZ
On aura donc comme débit résultant la courbe en gras qui confère, certes, une fluctuation mais au-
delà d’un débit constant OM.
321

Figure VI.38

Avantages des pompes à piston


 Aspiration à plus grande profondeur que les pompes centrifuges.
 Refoulement constant malgré les variations de pression dans le circuit d’utilisation.
Pompes volumétriques rotatives

Figure VI.39 : Pompe double à pistons à simple effet

Pompe à palettes
Ce type de pompe est surtout utilisé pour diminuer ou augmenter la pression des gaz :
pompe à vide, compresseur d’air, climatiseur, réfrigérateur, etc.
a. Pompes à palettes libres
Fonctionnement :
Pompes volumétriques rotatives
322

Ces pompes sont constituées par une pièce mobile animée d’un mouvement de rotation
circulaire autour d’un axe, qui tourne dans une enveloppe (le corps) et crée le mouvement du fluide
pompé par déplacement d’un volume depuis l’aspiration jusqu’au refoulement.
Les principaux types de pompes sont les suivants : à palettes, engrenages, lobes, vis, etc.
Pompes à palettes libres (figure VI.29)

Figure VI.40 : Pompe à palettes libres

Le principe de fonctionnement de cette pompe est le suivant : un corps cylindrique dans lequel
tourne un tambour excentré par rapport au corps de pompe entraîne des palettes libres
(généralement six). Celles-ci sont plaquées contre le corps par la force centrifuge développée par la
rotation du tambour ou par des ressorts qui poussent les palettes.
Ces pompes sont caractérisées par des débits de quelques dizaines de m3/h, des vitesses de rotation
de quelques dizaines de tours à 1 500 tr/min et des pressions au refoulement de quelques bars (sauf
pour les pompes hydrauliques pour lesquelles la pression peut
atteindre 150 à 200 bar) ; elles permettent d’obtenir un vide de quelques mCE. Elles conviennent aux
liquides peu visqueux (quelques centaines de cSt) et sont de maintenance aisée.

Pompes à palettes flexibles (figure VI.30)

Figure VI.41 : Pompe à palettes flexibles (doc. Jabsco)

L’ensemble rotor-palettes est en élastomère. Il entraîne le liquide jusqu’au refoulement où les


palettes sont fléchies par la plaque de compression et permettent l’expulsion du liquide. Comme
toutes les pompes à palettes, ces pompes n’entraînent ni brassage, ni
323

laminage, ni émulsion du produit. Elles peuvent également pomper des particules solides. Les
caractéristiques débit, vitesse, pression sont sensiblement identiques aux précédentes.
Caractéristiques et utilisation : ce sont des pompes caractérisées par des débits allant jusqu'à
100 m3.h-1 et des pressions au refoulement de 4 à 8 bars. Elles conviennent aux liquides peu
visqueux.
Avantages : pas de brassage, ni d’émulsionnage du liquide pompé débit régulier marche
réversible de la pompe
Inconvénients : usure du corps par frottement des palettes difficile pompage des produits
visqueux

b. Pompes à engrenages extérieurs

Figure VI.42: Pompes à engrenages extérieurs

Fonctionnement :
Cette pompe est constituée par un couple d’engrenages en prise. Les deux engrenages ont le
même nombre de dents, et même module. L’engrenage A est moteur (relié au moteur électrique) et
fait tourner B qui est monté fou. Les engrenages sont placés dans un carter C qui les enveloppe avec
précision sur leur périphérie (étanchéité). Dans ce carter on remarque deux chambres D et E qui
communiquent respectivement avec la conduite d’aspiration et la conduite de refoulement. Durant
la rotation, les deux engrenages tournent en sens inverses, interceptent l’huile entre les dents et le
carter et l’entraînent vers la chambre de refoulement E. Dans la chambre D se crée une dépression
obligeant l’huile du réservoir à entrer dans la pompe. Ce sont des pompes qui, pour une vitesse de
rotation constante, offrent un débit constant.
Caractéristiques et utilisation : ce sont des pompes qui peuvent atteindre des pressions au
refoulement de l’ordre de 5 à 30 bars. Les débits peuvent atteindre 300 m 3.h-1. La hauteur
manométrique maximale est de 50 à 200 m CE. Elles n’admettent pas le passage de particules solides
sous peine de destruction. Elles sont utilisées pour
Avantages : débit régulier pas de clapets nécessaires marche de la pompe réversible Inconvénients :
nombreuses pièces d’usure pas de particules solides dans cette pompe, ni de produits abrasifs ; la
présence de traces de solide ayant pour effet d’accélérer l’usure mécanique des pignons et de
diminuer l’étanchéité entre le corps de pompe et les dents.

c.Pompes à vis (figure VI.32)


324

Elles sont formées de deux ou trois vis suivant les modèles.


Dans le cas d’une pompe à trois vis, la vis centrale seule est motrice, les deux autres sont entraînées
par la première. Dans le cas d’une pompe à deux vis, celles-ci sont souvent toutes deux entraînées
par un jeu de pignons extérieurs. Ces pompes peuvent tourner vite (3 000 tr/min). Elles sont
silencieuses et permettent d’atteindre des pressions assez élevées (100 bar). Par contre, elles
n’admettent pas de particules solides.

Figure VI.43 : Pompe à vis (cas à trois vis)

d. Pompes péristaltiques (figure VI.43)


L’effet de pompage est obtenu par la compression d’un tube en élastomère par des sabots fixés sur
le rotor. Les sabots, en se déplaçant, entraînent le liquide jusqu’au refoulement. Ces pompes, dont le
principe est extrêmement simple, ne comportent qu’une pièce d’usure, le tuyau. Elles permettent de
pomper des liquides très abrasifs et chargés. Elles ne nécessitent pas de boîtiers d’étanchéité ni de
garnitures et peuvent fonctionner à sec sans dommages. Par contre, le refoulement est très saccadé.
Fonctionnement :
L’effet de pompage est obtenu par la compression d’un tube en élastomère par des galets
fixés sur le rotor. Les galets, en se déplaçant, entraînent le liquide jusqu’au refoulement. Ce
processus, qui a pour nom le péristaltisme, est naturel dans divers systèmes biologiques comme celui
du tube digestif. Une pompe péristaltique est une pompe utilisée pour les liquides et les gaz. Le
refoulement y est saccadée
Cette pompe existe aussi avec trois rouleaux à 120 °
325

a. Figure VI.44 : Pompe péristaltique

Caractéristiques et utilisation : elles permettent de pomper des liquides très abrasifs et chargés à un
débit pouvant aller à 50 m3.h-1. La pression au refoulement est de 15 bars. La hauteur
manométrique maximale est de 160 m CE. Elles s'utilisent pour les produits chimiques et
alimentaires.

Avantages

Le plus gros atout de ce type de pompe est que le seul élément de la pompe en contact avec
le produit pompé est l'intérieur du tube. Ce qui permet de déplacer des liquides ou des gaz sans
risque de contamination de ces fluides (fluides médicaux ou stériles, gaz purs etc.) ni de détérioration
de la pompe (fluides corrosifs, produits chimiques actifs, etc.). On peut aussi l’utiliser comme pompe
doseuse possible.

Inconvénients

Ces pompes ont quelques défauts inhérents à leur constitution, (par rapport à une pompe
parfaite) : Elles ne peuvent fonctionner qu’à température moyenne, le tube perdant de son élasticité
avec le froid ainsi qu'a haute température ; ces températures sont dictées par les matériaux dont est
constitué le tube.
Le débit ne peut être que faible et saccadé
Applications typiques
 Appareils de dialyse
 Industrie alimentaire
 Distributeur de boissons au gobelet
 Industrie pharmaceutique
 Laboratoire
Pompes volumétriques alternatives
Pompe à piston
Ce type de pompe utilise un piston coulissant de manière étanche dans un cylindre pour
repousser un fluide, admis précédemment dans le cylindre par l'intermédiaire d'un clapet, d'une
soupape ou d'une lumière, grâce à l'aspiration provoquée par le recul du piston.
Les performances sont élevées :
326

 Pression jusqu'à 1000 bar


 Débit jusqu'à 500 litres/min.
 Rendement > 0,95
Il existe différents montages mécaniques dont :
- Pompe à pistons axiaux
Les pistons sont situés parallèlement à l'axe de transmission. Ils fonctionnent grâce à :
 une glace sur lesquels les patins situés en pied des pistons glissent
 un barillet dans lequel sont logés les pistons.
Certaines pompes peuvent fonctionner avec des solutions aqueuses, voire à l'eau pure. Le
corps est entraîné en rotation par l’arbre C qui reçoit son mouvement directement. L’anneau D et la
collerette dans laquelle sont ménagées deux lumières M et N (correspondant respectivement aux
tubulures d’aspiration et de refoulement) sont fixes. Les pistons B sont libres de se mouvoir
axialement mais prennent appui par l’intermédiaire de leurs tiges sur une pièce E qui tourne autour
de l’axe.
L’accouplement sphérique de l’extrémité de la tige permet au piston d’osciller par rapport à
E mais non de se mouvoir axialement par rapport à elle. Cette pièce, sous l’action d’un ressort F, est
appliquée sur un plan incliné G fixé au corps de la pompe.
La pièce E qui s’appuie sur le plan incliné va être contrainte d’osciller en imprimant aux pistons un
mouvement alternatif.
Chaque cylindre se remplit quand il passe devant la chambre M et se vide quand il passe
devant la chambre N. Puisque le débit de la pompe dépend de la longueur de la course de la tige du
piston, il peut varier suivant les diverses inclinaisons de la pièce E.
En effet, la pièce E turbine en glissant sur la pièce portant G qui est immobile en H mais qui est
inclinée à l’aide de la tige T.

Figure VI.45 : Pompe à pistons axiaux


327

Pompe à pistons radiaux

Figure VI.46 : pompe a pistons radiaux

Les patins des pistons glissent sur un excentrique. Les pistons sont munis de clapets
d'aspiration et de refoulement. Elle est constituée de 5 à 9 cylindres avec leurs pistons respectifs ; les
cylindres sont alésés dans un tambour A. Les pistons B glissent à frottement doux dans le tambour et
par l’action d’un ressort ils prennent appui extérieurement sur l’anneau C excentré par rapport au
tambour.
La rotation du tambour provoque un mouvement rectiligne alternatif des pistons dans leurs
cylindres. Supposons que le sens de rotation soit horlogique et considérons un piston occupant la
position M. Dans cette position le piston se trouve au point mort bas de sa course. Si le couple
cylindre-piston passe de M en N le piston passe du point mort bas au point mort haut en aspirant
l’hue de la chambre d’aspiration D ménagée dans le pivot du tambour qui reste fixe.
Lorsqu’on passe de N en M, le même piston comprime le liquide aspiré et le puise dans la
chambre de refoulement E ménagée également dans le pivot du tambour.
Pompes à membranes, ou à soufflets (figure VI.48)
Le déplacement du piston est remplacé par les déformations alternatives d’une membrane en
matériau élastique (caoutchouc, élastomère, Néoprène, Viton, etc.). Ces déformations produisent les
phases d’aspiration et de refoulement que l’on retrouve dans toute pompe alternative.
Actuellement, les pompes à membranes sont constituées de deux membranes, ce qui permet d’avoir
des pompes à double effet. Elles ont l’avantage de pouvoir pomper à peu près n’importe quel liquide
: chargé, abrasif, acide, visqueux ou non. Cependant, elles ne conviennent que pour des débits
moyens de l’ordre de 80 m3/h, pour des températures inférieures à 150 oC et des viscosités faibles.
328

Figure VI.48 : Pompe à membranes (doc. Mouvex

Pompes spéciales

Pompe d’injection du moteur Diesel (Figure VI.49)

Figure VI.49

Pompe simple effet dont le piston est un plongeur


Etanchéité obtenue par usinage précis.
Commande par came C et ressort de rappel R.
D’autres précisions seront données dans le chapitre du Diesel, et notamment le réglage du débit.
Pompe du moteur à essence (Figure VI.49)
329

Figure VI.50

Pompe simple effet mais le plongeur est une membrane flexible assurant à la fois la pression
et l’étanchéité. La commande s’effectue aussi par came C avec inverseur L et ressort de rappel R.
Des précisions relatives à cette commande seront données relatives à cette commande
seront données ultérieurement au chapitre du moteur à essence (carburation)
Le débit instantané varie donc, lui aussi, suivant une loi sinusoïdale. Le bon sens le montre
d’ailleurs puisque, pour une rotation Ab, le débit est a tandis que pour la rotation CD égale à AB, le
débit est b > a.

Trois pompes double effet décalées de 120°, (Triplex).


Nous n’avons pas dessiné la pompe triplex, mais signalons que la régularité est meilleure
qu’avec la pompe Duplex.
K La régularité augmente avec le nombre de cylindres.
Inconvénients des pompes à piston
1. Prix coûteux (grand nombre de pièces).
2. Grand encombrement (système bielle manivelle).
3. Grand poids.
4. Entretien plus onéreux que celui des pompes centrifuges.
Attaque des pompes à piston
1. Par moteurs électriques : soit en attaque directe, soit avec réduction.
2. Par moteur Diesel et moteurs à essence (idem).
Avantages
Inconvénients : débit limité viscosités assez faibles pompage de particules solides impossible: la
pompe ne fonctionne bien que si l'étanchéité est parfaite entre le cylindre et le piston.
Il existe des pulsations importantes au refoulement : on peut remédier à ceci en utilisant des
dispositifs de pots antibéliers.

VI.8.1.3. Compresseur à piston


Fonctionnement Cycle
Description

Comme toutes les machines à piston, nous retrouvons les éléments généraux : cylindre,
piston P, tige de piston T, bourrage Bon glissière G, crosse avec patins P, bielle B, arbre coudé AC,
paliers, volant V.
330

Dans le compresseur quelques particularités sont à signaler :


 le cylindre est à double paroi et comporte une chambre de circulation d’eau CE ;
 les fonds sont également à double paroi avec circulation d’eau ;
 soupapes : elles sont du type à clapets surmontés de ressorts équilibreurs. (Dans le
compresseur, les soupapes sont automatiques, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas
commandées).
 Contrepoids C : rapporté par queue d’aronde sur la manivelle ;
 Graissage de la tête de bielle par barbotage dans un bain d’huile H avec jauge J ;
 Graissage du cylindre et des mouvements par pompe de graissage PG ;
 Tôle de protection T des organes mobiles ;
 Cache-soupapes CS permettant l’accès aux soupapes et le nettoyage de la circulation d’eau.

Figure VI.51 : schéma d’un compresseur

Fonctionnement théorique

Figure VI.52 : schéma de Fonctionnement théorique d’un compresseur


331

Le vitesse u de rotation continue de la manivelle communique au piston un mouvement


alternatif rectiligne.
Considérons les fluctuations sur la face gauche du piston actuellement PMH.
1er temps : A est ouverte et E fermée. Le piston se déplace du PMH au PMB. La phase est une phase
d’aspiration à pression constante traduite au diagramme pV par le segment horizontal AB.
2ème temps : A est fermée et E fermée. Le piston se déplaçant du PMB au PMH et l’enceinte étant
fermée, la phase est une phase de compression (supposée isothermique) se traduisant au
diagramme par l’arc d’hyperbole BC.
Quand la pression P2 est atteinte, la soupape E se soulève et l’air comprimé est refoulé au
réservoir à pression constante. C’est la phase de refoulement traduite au diagramme par le segment
horizontal CD.
Ensuite, le piston repart vers le PMB et la pression tombe de p2 à p1, ce quii se traduit au
diagramme par le segment vertical DA.
D’où le cycle théorique :
1er temps : aspiration
2ème temps : compression et refoulement.
Le travail théorique nécessité pour cette compression est donné par la surface hachurée.
Remarques
Le compresseur fonctionne suivant un cycle à deux temps, Il y a donc un cycle par tour de manivelle
(360°).
Fonctionnement réel
1er temps : - Détente polytropique
- Aspiration à pression presque constante
ème
2 temps : - Compression polytropique
- Refoulement à pression presque constante.
Remarques
Ce qui vient d’être signalé ne concerne que la cavité gauche du compresseur.
Pour la cavité droite (double effet) on retrouve un cycle analogue, mais symétrique et décalé d’un
volume correspondant à celui du piston.
Ainsi, pour la position x du piston se déplaçant de droite à gauche, on a
 cavité gauche : pression mm’ (phase de compression)
 cavité droite : pression nn’ (phase d’aspiration)
Particularités
En réalité, le cycle réel de fonctionnement diffère du cycle théorique ci-dessus, et les
divergences sont les suivantes :
a) Il est impossible que la pression tombe brutalement de D en A en raison de l’espace mort
compris entre piston et cylindre à fond de course. Il y a une détente DA’ de telle sorte que
l’aspiration proprement dite ne commence qu’en A’. La quantité d’air réellement aspiré est
représentée par le segment A’B inférieure à la cylindrée AB. Le rendement volumétrique vaut
v = A’B/AB. Il y a donc intérêt à diminuer le volume nuisible au maximum.
b) La courbe réelle de compression n’est pas une isothermique parfaite, malgré le
refroidissement du cylindre. La courbe de compression est la polytropique BC’ (1 < k <1,4). Il y
a donc intérêt à réfrigérer le cylindre de façon à se rapprocher le plus possible de la courbe
isothermique présentant le moindre travail. La surface ponctuée représente le travail qu’on
économiserait si le refroidissement était parfait.
c) Lors de la compression et lors de l’aspiration, il faut vaincre l’inertie des soupapes, ce qui se
traduit par les boucles du diagramme en A’ et en C’
332

Figure VI.53 : diagramme PV des compresseurs


333

CHAPITRE VII. QUELQUES APPLICATIONS DE L’HYDRAULIQUE : ETUDE DES CAS ET


IMPLANTATION.

VII.1.LES TURBINES HYDRAULIQUES

VII.1.1. Introduction

Depuis la roue à aubes entraînant un moulin, les machines hydrauliques ont subi une évolution
technique considérable. Il existe actuellement plusieurs types de turbines, et pour chaque type, une
large plage de caractéristiques. Il est donc important pour l’ingénieur s’occupant de l’acquisition
d’une turbine, de posséder un certain nombre de connaissances au sujet de ces machines, de leur
implantation et de leur fonctionnement.

FIGURE VII.1 : Machine alimentée en eau sous pression, qui met en mouvement une roue à aubes et
produit de la force, ou puissance mécanique, par l’intermédiaire d’un arbre en rotation VR: vanne de
réglage du débit d’eau (nommée distributeur ou injecteur selon le type de turbine).
Celle-ci permet de régler la puissance en fonction des besoins du consommateur et de l'eau à
disposition
RA: roue à aubes ou à augets
AR: arbre en rotation
Phyd : puissance hydraulique fournie à la turbine par un débit d’eau sous pression
Pmec : puissance mécanique délivrée par la turbine

VII.1.1.1 Composants, profil en long et ligne d’énergie d’une petite centrale hydraulique
Les composants d’une petite centrale hydraulique ont été présentés dans la brochure d’information
« Petites centrales hydrauliques » (1). Le schéma de la figure VII.2 présente le profil en long d’une
petite centrale avec ses différents composants et les lignes d’énergie et de pression. Pour plus de
clarté, les paramètres sont redéfinis sur une figure simplifiée, la figure VII.3

Définitions
Débit Symbole: Q Unité : (m3/ s)
Le débit est le volume d’eau par unité de temps qui transite par l’aménagement pour alimenter la
turbine.
334

Chute brute Symbole: Hb Unité : (m)


La chute brute est la différence d’altitude entre le niveau à la prise d’eau (point de référence 3) et le
niveau à l’aval de la centrale (point de référence 4). Elle est souvent appelée hauteur géodésique Zg.
Chute nette Symbole: H Unité : (m)
La chute nette représente l’énergie hydraulique à disposition de la turbine. Elle est égale à la chute
brute moins les pertes de charge
HL entre la prise d’eau et le point de référence amont de la turbine 1 d’une part, et le point de
référence aval de la turbine 2 et le niveau aval de la sortie de la centrale d’autre part.
Les pertes de charge correspondent à l’énergie nécessaire pour faire passer l’eau à travers grilles et
vannes et vaincre le frottement contre les parois du canal d’amenée et de la conduite forcée.
Les pertes de charge varient selon la loi : HL = A · Q2 ce qui permet de calculer la chute nette pour
différents débits turbinés :

Le coefficient A peut être calculé à partir des pertes de charge connues pour un point de
fonctionnement, nominal par exemple :

Figure VII.2 : Composants et profil en long d’une petite centrale hydraulique


Pr : prise d’eau
Ds: dessableur
Ca: canal / conduite d’amenée
Dg: dégrilleur
Cc: chambre de mise en charge
Cf : conduite forcée
Vt : vanne turbine
Tu: turbine
Ge: générateur
1 : point de référence amont de la turbine
2 : point de référence aval de la turbine
3 : point de référence amont de l’aménagement
4 : point de référence aval de l’aménagement
E: ligne d’énergie
Ec : énergie cinétique
Ep : énergie de pression
335

p: pression
Hb : chute brute
H: chute nette

Energie hydraulique massique Symbole: E Unité : (J / kg)


Selon la loi de Bernoulli, l’énergie hydraulique est la somme de :
L’énergie de pression p/ρ(J / kg)
avec : pression Symbole: p Unité : (N /m2, 1bar = 105N/m2)
1 bar = 10.2 m de colonne d’eau lue sur un manomètre et représentée par la hauteur manométrique
p/ρg en (m) de colonne d’eau.
L’énergie géodésique gz (J / kg)
avec : hauteur géodésique Symbole: z Unité : (m)
hauteur entre l’axe du manomètre et le plan de référence X de la mesure de l’énergie (note: Z peut
être négatif).
L’énergie cinétique de l’eau Symbole: Ec= v2/2 Unité : (J / kg)
avec v = Q/S (m / s), vitesse de l’eau, S étant la section de passage du canal ou de la conduite au point
considéré (m2).
Par exemple en un point X de la conduite forcée, nous avons l’énergie hydraulique suivante (voir
figure VII.3)

calculée en joule / kg (J / kg) avec g = 9.81 (m / s2) = accélération de la pesanteur et ρ= masse


volumique de l’eau = 1000 kg /m3
La relation entre l’énergie hydraulique massique et la hauteur d’eau, souvent définie par le terme
de charge dans le domaine du génie civil est la suivante :

L’énergie hydraulique massique E = gH absorbée par la turbine est la différence entre l’énergie
massique E1= gH1 à l’entrée de la turbine et l’énergie massique E2= gH2 à la sortie.

Avec
336

Figure VII.3 : Ligne d’énergie (ou ligne de charge) d’une petite centrale hydraulique
Pr : prise d’eau
Cf : conduite forcée
Tu: turbine
1 : point de référence amont turbine
2 : point de référence aval turbine
Hb : chute brute (m)
H: chute nette (m)
HL = A · Q2 : pertes de charge (m)
Q: débit (m3 / s)
Energie Ex (ou charge Hx) au point X:

g = 9.81 (m / s2)
ρ= 1000 (kg /m3)
px : pression en (N /m2) 105 N/m2 = 1 bar
vx : vitesse d’écoulement (m / s)
Note: px est généralement la pression relative (sur- ou souspression) mesurée par rapport à la
pression atmosphérique pa.

VII.1.1.2 Puissance hydraulique d’une turbine


Puissance hydraulique Symbole: Phyd Unité : (W)
La puissance hydraulique est la puissance fournie à la turbine par l’eau qui l’alimente.
Elle est donnée par le produit de l’énergie hydraulique gH avec le débit massique (débit volumique
par masse spécifique) ρ· Q
337

Les normes suisse ASE 3055.1974 et internationale CEI 41 concernant les essais de réception des
turbines hydrauliques définissent les points de référence à l’amont (1) et à l’aval (2) de la turbine
entre lesquels est mesurée la chute (ou l’énergie) nette.
C’est en ces points que sont placés les instruments servant à mesurer la pression ou le niveau
(manomètres ou limnimètres).
La figure VII.4 montre le principe de mesure et de calcul de la chute nette et autres paramètres
nécessaires à la détermination de la puissance hydraulique de la turbine.

Figure VII.4 : Paramètres pour le calcul de la puissance hydraulique d’une turbine


Vt : vanne turbine
Tu: turbine
Ge: générateur
1 : point de référence amont turbine
2 : point de référence aval turbine
E: ligne d’énergie (de charge)
Ep: ligne de pression
Energie entrée turbine :

Energie sortie turbine :

Energie (chute) nette :

Puissance hydraulique :
338

VII.1.1.3 Couple, vitesse de rotation, puissance mécanique et rendement d’une turbine

Figure VII.5: Forces, couple, vitesse de rotation et puissance mécanique d’une turbine
Tu : turbine
Ge: générateur
Atg: accouplement turbine-générateur
Phyd: puissance hydraulique (W)
Fh: force hydrodynamique agissant sur une pale de la roue de la turbine
T: couple créé par les forces hydrodynamiques Fh (Nm)
ω: vitesse de rotation (rad / s) (ou n en t / min)

Puissance mécanique
ou à l’arbre de la turbine Symbole: Pmec Unité : (W)
De par les lois de la physique, la puissance mécanique est donnée par le produit du couple par la
vitesse de rotation :

Rendement Symbole: ɳ Unité : (%)


Toute transformation d’énergie dans une machine donne lieu à des pertes. Il s’ensuit que la
puissance obtenue à l’arbre de la turbine, et qui sert à entraîner la génératrice, est inférieure à la
puissance hydraulique.
Le rapport entre ces deux puissances est le rendement qui est un paramètre définissant la qualité
de la turbine

ou
339

VII.1.1.4 Conditions d’exploitation d’une turbine dans une petite centrale hydraulique
Fonctionnement normal (Figure VII.6)
Une turbine travaille habituellement à vitesse de rotation constante, que ce soit pour entraîner
directement une machine (scie, moulin, pompe, etc.) ou pour produire de l’électricité.
Dans le cas de la production électrique de courant alternatif en régime îlot, la fréquence,
directement proportionnelle à la vitesse de rotation du groupe turbogénérateur, est maintenue à
une valeur constante par un régulateur pour assurer un fonctionnement correct des appareils
consommateurs. En marche parallèle, c’est la fréquence du réseau qui détermine la vitesse de
rotation de la génératrice.

Figure VII.6 : Plage de fonctionnement d’une turbine

Pr : barrage / prise d’eau


Tu: turbine
Ge: générateur
f : fréquence du réseau électrique (1 / s = Hz) VH: domaine de variation de la chute nette
n: vitesse de rotation (t / min) Q: débit (m3/ s)
zmax: niveau maximum Hmax: chute nette max. (m)
zmin: niveau minimum Hmin: chute nette min. (m)
zav: niveau aval HL1: perte de charge à l’amont de la turbine
HL2: perte de charge à l’aval

Régimes transitoires normaux


Les régimes transitoires peuvent être scindés en deux catégories :
démarrage (Figure VII.7) et arrêt normal (Figure VII.8). Dans les deux cas, cette opération s’effectue
par l’ouverture ou la fermeture d’une vanne ou de l’organe de réglage du débit de la turbine
(pointeau ou distributeur). La vitesse de manœuvre de l’organe de réglage sera choisie en fonction
des composants et des caractéristiques de l’installation en vue d’éviter des coups de bélier dans la
conduite et des intumescences inadmissibles dans le canal d’amenée.
Durant ces opérations, la turbine est sous contrôle.
340

Figure VII.7 : Variation de la vitesse de rotation et du débit d’une turbine durant la mise en service et
le couplage au réseau
t : temps n: vitesse de rotation
nn: vitesse nominale ne: vitesse d’emballement
Q: débit Qv : débit à vide (turbine sans charge à vitesse nominale)
Qn: débit nominal Sy: couplage au réseau électrique (synchronisation)
Dpr: démarrage progressif régulé (rampe) Fon: fonctionnement normal

Figure VII.8 : Arrêt normal d’une turbine


Evolution de la vitesse de rotation et du débit avec le temps
t : temps n: vitesse de rotation
341

nn: vitesse nominale ne : vitesse d’emballement


Q: débit Qn: débit nominal
Fon: fonctionnement normal Oa: ordre d’arrêt
Cpe: coupure progressive de l’eau à la turbine Cr: coupure du réseau électrique
At : arrêt de la turbine

VII.1.1.5 Courbes caractéristiques d’une turbine


5.1 Essais sur modèles réduits
Pour pouvoir prédire le comportement d’une turbine pour les différentes conditions d’exploitation
décrites sous le § 1.4, les constructeurs établissent, à l’aide d’essais sur modèles, les courbes
caractéristiques valables pour une turbine de formes données. Les courbes caractéristiques d’un
modèle de turbine sont mesurées sur un banc d’essais, chez le constructeur ou dans un laboratoire
spécialisé (école d’ingénieurs ou université). Lorsque le constructeur réalise une machine en vraie
grandeur, qui sera de forme identique au modèle, les courbes de fonctionnement, ou courbes
caractéristiques, de ce dernier sont converties pour la turbine fabriquée à l’aide des lois de similitude
décrites plus loin. Un banc d’essai, utilisé pour des essais de modèles de turbines, est représenté
schématiquement à laFigure VII.9

Figure VII.9 : Schéma de principe d’un banc d’essai pour modèles de turbines hydrauliques
Composants:
Po: pompe d’alimentation créant la chute H Vr : vanne de réglage
Tm: turbine modèle Fr : générateur / frein
Ca: canal Re: réservoir
Mesures:
– du débit par : jaugeage volumétrique JV ou déversoir DV ou débitmètre DM
– du niveau par : limnimètre LM
– de la pression par : manomètre M
– de la vitesse de rotation par : tachymètre TY
– du couple par : couplemètre ou dynamomètre CM

5.2 Courbes caractéristiques à vitesse constante


Le fonctionnement normal d’une turbine est à vitesse constante.
Il est donc naturel de présenter les courbes caractéristiques pour ce cas de fonctionnement.
342

Pour la mesure, la turbine travaille à une ouverture A fixe du distributeur ou du pointeau de réglage
du débit, et l’opérateur varie le débit de la turbine par réglage de la pompe d’alimentation ou de la
vanne du banc d’essai. Ce qui donne les courbes (chute-débit, rendement-débit, puissance-débit)
représentées à la figure Figure VII.10

Figure VII.10 : Courbes caractéristiques d’une turbine à vitesse de rotation et ouverture constantes
Q: débit Qv: débit à vide
H: chute nette H˄: chute à rendement maximum
ɳ: rendement Pmec: puissance à l’arbre de la turbine
A: position fixe de l'organe de réglage du débit
343

Une série d’essais pour différentes ouvertures de la turbine permet de construire la colline des
rendements H - Q (coordonnées dimensionnelles), représentée à la Figure VII.11.
Il s'agit d'un diagramme topographique où chaque ligne représente un niveau de rendement
constant.Les coordonnées H (chute en m) et Q (débit en m3 / s) seront ensuite converties sous une
forme adimensionnelle, H devenant Ψ et Q devenant ϕ
Coefficient d’énergie (sans unité)

Et Coefficient de débit (sans unité)

L’abaque Ψ- ϕ permet, à partir des essais sur modèle, de déterminer les courbes caractéristiques et
les rendements de toutes les grandeurs de turbines ayant la même forme géométrique que le
modèle.

Figure VII.11 : Courbes caractéristiques d’une turbine à vitesse de rotation constante et différentes
ouvertures géométriques de la turbine – Colline des rendements

DF: domaine de fonctionnement de la turbine ɳ: rendements (caractéristiques de


l’aménagement)
A: position fixe de l'organe de réglage du débit CR: colline des rendements
H: chute nette Ψ: coefficient d’énergie
Q: débit ϕ: coefficient de débit
344

5.3 Courbes caractéristiques à vitesse variable


Pour connaître le comportement de la turbine pendant les régimes transitoires (démarrage, mise en
décharge brusque et emballement), il est utile d’en connaître les courbes caractéristiques à vitesse
variable. Dans ce cas, l’essai est réalisé sous une chute constante, une ouverture de turbine
constante et un débit et une vitesse de rotation variables. Les paramètres obtenus sont les suivants,
en fonction de la vitesse de rotation n (voir Figure VII.13) :
– débit Q (utile pour calcul du coup de bélier à l’emballement) ;
– rendement ɳ;
– couple sur arbre turbine (utile pour calculer l’accélération du groupe et dimensionner le volant
d’inertie).
De manière similaire aux courbes Q - H, ces courbes sont réunies sous forme d’abaque avec une
colline des rendements. Pour rendre ces courbes utilisables pour toute grandeur de turbine et toute
hauteur de chute, les échelles sont converties sous une forme unitaire:
– le débit Q devient débit unitaire Q11
– la vitesse n devient vitesse de rotation unitaire n11
– le couple T devient couple unitaire T11

Figure VII.13: Courbes caractéristiques d’une turbine sous chute constante, ouverture géométrique
constante et vitesse de rotation variable
Q: débit n: vitesse de rotation n : vitesse de rotation
A: position fixe de l'organe de réglage du débit Q˄,ɳ˄,n˄ : valeurs à rendement maximum
ɳ: rendement ne, Qe : valeurs à l’emballement
T: couple Qo, To: valeurs roue de la turbine bloquée
345

Figure VII.14 : Courbes caractéristiques d’une turbine sous chute constante et vitesse de rotation
variable pour différentes ouvertures géométriques de la turbine
A: position fixe de l’organe de réglage du débit Q: débit
n: vitesse de rotation T: couple à l’arbre
Q11, T11, n11 : valeurs unitaires CR: colline des rendements

VII.1.1.6 Lois de similitude


6.1 Changement des caractéristiques de fonctionnement d’une turbine donnée
346

Une turbine de dimensions connues travaille sous une chute variable avec une ouverture
géométrique donnée. Les relations entre les différents paramètres sont les suivantes :

A l’aide de ces formules, il est possible de calculer les nouvelles caractéristiques d’une turbine
construite pour un site donné et déplacée sur un autre, de chute différente. Ce cas peut se produire
lors de l’achat d’une turbine d’occasion.
Exemple
Achat d’une turbine Kaplan ayant les données suivantes sur sa plaque signalétique:
n = 600 t /min H = 4.50 m Q = 2.0 m3 /sec
Puissance à l’arbre : P = 75 kW

L’acheteur aimerait installer cette machine sur un site avec une chute plus faible :
H = 3.50 m

Le nouveau débit sera

La puissance sera réduite à

Nouvelle vitesse de rotation:

Cette turbine ne pourra pas être utilisée avec l’ancienne génératrice.


Etant donné que sa vitesse de rotation n’est pas en correspondance avec la fréquence du réseau
(fraction de 50 Hz ou de 3000 t / min), la génératrice devra être entraînée par un réducteur ou une
transmission par courroie.
6.2 Changement des caractéristiques et de la taille d’une turbine
Les lois de similitude de l’hydraulique permettent de démontrer que les turbines peuvent être
classées en fonction de leur forme géométrique, indépendamment de leur taille.
C’est ainsi qu’il est possible, à partir d’un modèle réduit, de connaître les performances de toutes les
turbines de forme géométriquement semblables au modèle.
347

Les caractéristiques de fonctionnement sont directement dépendantes d’un diamètre de référence


mesuré sur la roue de la turbine.
Modèle: diamètre de référence Dm
Exécution : diamètre de référence D

Rapport des chutes:

Rapport des débits :

Rapport des couples:

Rapport des puissances:

Le rendement d’une turbine pourra varier de quelques pourcents entre un modèle et son exécution
en grandeur réelle.
Il ne suit pas une loi de similitude bien définie, mais peut être estimé à partir de formules empiriques
présentées, en particulier, dans les normes régissant les essais de réception.
Les différences sont influencées par :
– le rapport des dimensions entre modèle et exécution ;
– la qualité de la fabrication (respect des formes, précision et qualité de la finition) ;
– les conditions d’exploitation (chute, débit, vitesse de rotation).
Le rendement garanti restera donc toujours du domaine de responsabilité du constructeur.

6.3 Paramètres unitaires et adimensionnels


Il a été mentionné que la chute H et le débit étaient habituellement convertis en chiffres
adimensionnels Ψ et ϕ, tenant compte des lois de similitude.
Leur définition est la suivante :
Coefficient d’énergie (sans unité)

Coefficient de débit (sans unité)

De même pour les coefficients cités sous 1.5.3, sous forme unitaire.

Débit unitaire
348

= débit d’une turbine de 1 m de diamètre fonctionnant sous une chute de 1 m.


Vitesse de rotation unitaire

= vitesse de rotation d’une turbine de 1 m de diamètre fonctionnant sous une chute de 1 m.


Couple unitaire

= couple d’une turbine de 1 m de diamètre fonctionnant sous une chute de 1 m.


Avec:
H = chute nette (m) g = accélération de la pesanteur = 9.81 m / s2
ω= vitesse de rotation (rad / s) n = vitesse de rotation (t / min.) avec ω=П· n/30
D = diamètre de référence de la turbine (m) Q = débit (m3/ s)
T = couple (Nm)
Les deux types de représentation (unitaire ou adimensionnelle) peuvent se retrouver dans la
littérature ou dans la documentation des fabricants de turbines.

VII.1.1.7 Classification des turbines – Vitesse spécifique

Les différents types de turbines sont classés en fonction d’un seul paramètre, dérivé des lois de
similitude, la vitesse spécifique. Il en existe plusieurs définitions, qui peuvent encore toutes se
retrouver dans la littérature ou dans la documentation des fabricants.
1. Vitesse spécifique Ns
Vitesse de rotation, en t / min, d’une turbine travaillant sous une chute de 1 m et délivrant une
puissance de 1 kW.

Cette formule a pour inconvénient que le rendement de la turbine est inclus dans la puissance P.
Anciennement, et peut être encore aujourd’hui chez certains fabricants, P est indiqué en CV (1 CV =
0,736 kW)

2. Vitesse spécifique nq
Vitesse de rotation, en t / min, d’une turbine travaillant sous une chute de 1 m avec un débit de
1m3/ s

conversion:

3. Vitesse spécifique ν
349

ν est un chiffre équivalent à nq, mais sans dimensions

Unités : H (m) Q (m3/ s) n (t / min) P (kW) ω (rad / s)

VII.1.1.8 Résumé des principaux types de turbines et de leur domaine d’application

Figure VII.15: Turbines à action


350

Figure VII.16: Turbines à réaction

VII.1.1.8. Etude de cas :Turbines à action


8.1 Principe de fonctionnement
Un jet libre agit sur des augets ou des aubes profilées placées sur la périphérie d’une roue (action).
Ce jet exerce une force sur l’auget en mouvement de rotation, qui est transformée en couple et
puissance mécanique sur l’arbre de la turbine.
La turbine à action est caractérisée par le fait que l’énergie à disposition de l’aubage est entièrement
sous forme d’énergie cinétique.
L’échange d’énergie entre l’eau et l’aubage a lieu à pression constante, généralement la pression
atmosphérique. La roue de la turbine est dénoyée et tourne dans l’air.
La Figure VII.17présente schématiquement une turbine à action et ses paramètres de
fonctionnement.
351

Figure VII.17: Schéma d’une turbine à action avec ses paramètres de fonctionnement

Composants:
Inj: injecteur Jt : jet d’eau
Ra: roue de la turbine Aug: auget ou aube profilée
Paramètres :
Q: débit (m3/ s) H: chute nette (m)
E = gH: énergie massique nette (J / kg) C ≃(2gH)1/2 vitesse de l’eau du jet (m / s)
R: rayon de la roue tangent au jet (m) U = ωR: vitesse périphérique de la roue à l’auget (m / s)
Fh: force hydrodynamique du jet sur l’auget (N) T = R · Fh = couple sur l’arbre (Nm)
ω: vitesse de rotation (rad / s)

La Figure VII.18présente les trois cas de fonctionnement principaux de ce type de turbine, soit :
1. roue bloquée, couple environ le double du couple nominal ;
2. roue en régime de fonctionnement normal, vitesse périphérique de la roue selon la théorie 50 %
de la vitesse du jet, en pratique 45 à 48%;
3. roue à l'emballement, vitesse de rotation selon la théorie 2 fois la vitesse nominale; en pratique
1.8 fois.
Remarque:
– la vitesse de l’eau dans le jet ne dépend que de la chute ;
– le débit est calculé à partir de la section du jet et de la vitesse de l’eau ;
– le débit est indépendant de la vitesse de rotation de la turbine.
Il ne dépend que de l'injecteur. En cas d’emballement, il reste constant.
352

Figure VII.18: Cas de fonctionnement d’une turbine à action


1. Roue bloquée
2. Roue en fonctionnement nominal
3. Roue à l'emballement

Relations:

8.2 Turbine Pelton


La turbine Pelton est constituée par une roue à augets qui est mise en mouvement par un jet d’eau
provenant d’un injecteur.
Les augets sont profilés pour obtenir un rendement maximum tout en permettant à l’eau de
s’échapper sur les côtés de la roue. Ils comportent une échancrure qui assure une pénétration
progressive optimale du jet dans l'auget. L’injecteur est conçu pour produire un jet cylindrique aussi
homogène que possible avec un minimum de dispersion.
Une turbine Pelton peut être équipée de plusieurs injecteurs, jusqu’à 6. Le débit est réglable à l’aide
d’un pointeau mobile à l’intérieur de l’injecteur, qui est déplacé par un servomoteur hydraulique
353

ou électrique. Ce pointeau est asservi à la régulation de la turbine.


La turbine Pelton comporte aussi dans la majorité des cas un déflecteur qui se place rapidement
entre l’injecteur et la roue pour dévier le jet, ceci pour éviter l’emballement de la turbine en cas de
déclenchement brusque de la génératrice. Ce déflecteur est souvent manœuvré par un ressort ou un
contrepoids qui permet sa mise en action sans nécessiter de source d’énergie extérieure.
Ces différents organes sont placés dans un bâti, ou bâche posée sur le canal de fuite de la turbine.
Etant donné que la roue de la turbine tourne dans l’air, les joints d’arbre n’ont pas à être étanches à
la pression, mais doivent simplement éviter que l’eau ne sorte de la bâche. Ils sont constitués par des
disques qui centrifugent les gouttelettes d’eau infiltrées dans un boîtier relié à la sortie de la turbine.
La Figure VII.19donne une vue schématique d’une roue Pelton avec deux injecteurs. Les paramètres
principaux, permettant de déterminer le diamètre de la roue et le nombre de jets, y sont indiqués.
La Figure VII.20présente les composants principaux d’une turbine Pelton horizontale à un jet.
En vue de diminuer le nombre de pièces mécaniques, la roue Pelton peut être fixée directement en
bout d’arbre de la génératrice (turbine monobloc).
La Figure VII.21montre une turbine de ce type à axe vertical et dotée de 5 jets.
La turbine Pelton a pour avantages un très bon rendement sur toute la plage des débits, ainsi que sa
simplicité mécanique.

Figure VII.19: Vue schématique d'une roue Pelton à deux jets et paramètres principaux
Paramètres de l’injecteur
Do: diamètre de la buse (m)
D2 : diamètre du jet (m)

Débit par injecteur:

Débit total : Q = zi. Q1 avec zi = nombre d’injecteurs

Paramètres de la roue
D1 : diamètre de référence = diamètre sur lequel agit le jet (m)

Vitesse périphérique de la roue(m/s) avec vitesse de rotation ω(rad/s)


354

avec H (m) chute nette n (t / min) vitesse de rotation


Proportions
Rapport D1/D2 compris entre 7 et 30 selon la vitesse spécifique Vitesse d’emballement
1,8 fois la vitesse nominale sous la chute nette H nominale

Figure VII.20: Turbine Pelton à axe horizontal à un jet


Ra: roue à augets Sm: servomoteur du pointeau Ba: bâche/ bâti Joi: joint d’arbre
Inj: injecteur Pal: palier turbine Poi : pointeau mobile Ac: accouplement turbine-générateur
Def: déflecteur Gen: générateur Cp: contrepoids du déflecteur
355

Figure VII.21: Turbine Pelton monobloc à axe vertical à 5 jets


Gen: générateur Inj : injecteur
Ra: roue à augets Ba: bâche/ bâti

VII.1.1.9.Turbines à réaction
9.1 Principe de fonctionnement
Une turbine à réaction est une machine fermée (noyée) qui utilise à la fois la vitesse de l’eau (énergie
cinétique) et une différence de pression.
Deux principes sont à la base de son fonctionnement :
1. la création d’un tourbillon au moyen d’une bâche spirale, d’aubages directeurs, ou les deux à la
fois 2. la récupération du mouvement circulaire du tourbillon par les aubages d’une roue en rotation
qui dévient les filets d’eau pour leur donner une direction parallèle à l’axe de rotation.
Ces aubages se comportent comme une aile d’avion : l’écoulement de l’eau provoque sur le profil de
l’aube une force hydrodynamique qui induit un couple sur l’arbre de la turbine.
Comme pour une aile d’avion, la force portante résulte d’une différence de pression entre les deux
faces du profil (intrados et extrados).
La Figure VII.22présente une image schématique d’une turbine à réaction.
356

L’équation fondamentale d’une turbine à réaction est l’équation d’Euler, qui définit la relation entre
les vitesses à l’entrée et à la sortie de l’aubage et l’énergie massique à disposition (voir figure 3.1.c)
E = gH = U1Cu1 - U2Cu2 (J / kg)
avec :
U1 = ωR1 vitesse périphérique de l’aubage à l’entrée de la roue (entrée du filet d’eau), dite vitesse
d’entraînement
Cu1 composante périphérique de la vitesse absolue C de l’eau à l’entrée de la roue (tourbillon
d’entrée)
U2 = ωR2 vitesse de l’aubage à la sortie de la roue, dite vitesse d’entraînement
Cu2 composante périphérique de la vitesse absolue C de l’eau à la sortie de la roue (tourbillon de
sortie)
U1Cu1 définit l’énergie du tourbillon d’entrée créé par la bâche spirale et / ou les aubages directeurs
U2Cu2 définit l’énergie tourbillonnaire perdue à la sortie de la turbine. Au point de fonctionnement
optimum de la turbine, cette énergie est nulle (pas de tourbillon après la roue)
C est la vitesse absolue de l’eau dans la machine.

Figure VII.22: Image schématique d’une turbine à réaction


Bsp: canal à tourbillon figurant la bâche spirale
Ra: roue à palettes figurant la roue à aubes de la turbine, placée dans le tourbillon d’eau Tou
Sa composante méridienne Cm est donnée par le débit qui la traverse la.
La vitesse W est la vitesse relative de l’eau par rapport à l’aubage.
Sa direction, calculée à partir de Cu, Cm et U, fixe l’angle de l’aubage par rapport à l’écoulement.
Dans ce type de machine, le tourbillon est créé par une bâche spirale, l’angle final de l’écoulement
tourbillonnaire étant défini par le distributeur, en règle générale mobile.
L’eau s’écoule radialement pour changer de direction à travers la roue et en ressortir axialement.
Dans cette machine, l’eau entre axialement, et est mise en rotation par l’aubage du distributeur
uniquement puisqu’il n’y a pas de bâche spirale.
La figure montre également les triangles des vitesses à l’entrée et à la sortie de la roue.
357

VII.1.1.10 Sélection d’un ou plusieurs types de turbines

La sélection d’un type de turbine va être fonction non seulement de la chute nette et du débit, mais
aussi des données spécifiques au site sur lequel la machine sera installée.
10 .1 Chute brute et chute nette en fonction du débit
Dans quelle mesure la chute va-t-elle varier :
– en fonction du débit (pertes de charge) ;
– en fonction des conditions hydrologiques extrêmes (par exemple élévation du niveau aval en cas de
crue) ;
– en fonction du concept de l’aménagement (hauteur de chute variable dans un réservoir
d’accumulation par exemple).
Il est donc utile d’établir le plus exactement possible les conditions d’exploitation, en gardant en
mémoire qu’une turbine à réaction, de type Francis ou Kaplan, s’adapte mieux à des fortes variations
de chute relative qu’une turbine à action, Pelton ou Crossflow.
Les abaques, Figure VII.23 (turbines) et VII.24 (pompes inversées) permettent de présélectionner un
type de turbine en fonction de la chute et du débit.
358

Figure VII.23: Domaine d'utilisation des différents types de turbines (chutes nettes, débits,
puissances)

Figure VII.24 Domaine d’utilisation (chute nette, débit, puissance) des pompes inversées utilisées
comme turbine

10.2 Courbe des rendements des turbines en fonction du débit


Le débit à disposition et sa variation annuelle va également influencer le choix de la turbine :
– débit constant (eau excédentaire en permanence) turbine à ouverture fixe, par exemple pompe
inversée, turbine hélice à pales fixes, Pelton à injecteur fixe ;
– débit peu variable, la turbine fonctionne peu d’heures par année à faible charge. Dans ce cas, une
turbine Francis ou une turbine Kaplan à distributeur fixe, avec un excellent rendement au débit
nominal et défavorable en dessous de 40 % de ce débit, peuvent présenter un meilleur bilan
économique que par exemple une turbine Crossflow, moins chère, mais avec un moins bon
rendement de pointe ;
359

– débit très variable, la turbine fonctionne souvent à faible débit.


Dans ce cas, une turbine Crossflow peut être plus favorable qu’une turbine Francis, malgré son
rendement maximum inférieur.
Une turbine Pelton à jets multiples est supérieure à une turbine Francis, une turbine Kaplan à double
réglage meilleure que des machines à simple réglage de prix inférieur.
Dans certains cas, l’installation de deux turbines peut constituer la solution énergétiquement et
économiquement la plus favorable (2 turbines accouplées à un générateur ou 2 groupes
indépendants).
La forme des courbes de rendement, ainsi que les valeurs maximum indiquées à la Figure
VII.26permettent une première comparaison entre les divers types de turbines.

Figure VII.26: Forme des courbes de rendement de différentes turbines pour des débits variables

Courbe 1 : Turbine Pelton ɳmax = 84 - 90%


Turbine Crossflow à 2 cellules ɳmax = 78 - 84%
Courbe 2 : Turbine Kaplan ɳmax = 84 - 90%
Courbe 3 : Turbine Francis ɳmax = 84 - 90%
Turbine Crossflow à 1 cellule ɳmax = 78 - 84%
Courbe 4 : Pompe inversée ɳmax = 75 - 90%

10.3 Vitesse de rotation du groupe turbine-générateur


La vitesse de rotation d’un générateur est liée à la fréquence constante du réseau 50 Hz.
Les générateurs synchrones, selon leur nombre de pôles, tourneront aux vitesses suivantes :
360

1 paire de pôles n = 3000 t /min 2 paires de pôles n = 1500 t /min


3 paires de pôles n = 1000 t /min 4 paires de pôles n = 750 t /min
5 paires de pôles n = 600 t /min 6 paires de pôles n = 500 t /min
Les vitesses de rotation des générateurs asynchrones seront supérieures de 1 à 2% aux valeurs
indiquées, une légère survitesse étant nécessaire pour créer le champ magnétique dans la machine.
En pratique :
– La vitesse maximum est limitée à 1500 t / min (2 paires de pôles), pour tenir compte de la
survitesse de l’emballement qui provoque des contraintes mécaniques très importantes au-delà. De
ce fait, des génératrices à 1 paire de pôles ne sont que rarement installées (vitesse d’emballement
6000 t / min).
– En dessous de 600 t / min (6 paires de pôles et plus), le volume du générateur, donc son prix par
rapport à la puissance installée, augmente parallèlement à une baisse du rendement dû à une
augmentation des pertes, en particulier magnétiques.
Lorsque la vitesse de rotation de la turbine est inférieure à 600 t /min, elle entraîne généralement
une génératrice à faible nombre de pôles (1000 ou 1500 t / min) par l’intermédiaire d’une
transmission à courroie ou d’un multiplicateur à engrenages par exemple.
L’abaque de la Figure VII.27permet la sélection ainsi que la comparaison des divers types de turbines
en tenant compte de leur vitesse de rotation.
Cette abaque montre bien que deux, voire même trois types de turbines peuvent être considérés
pour un site donné :
– Pelton / Francis / Crossflow pour chutes moyennes
– Francis /Crossflow/ Kaplan pour chutes basses
361

Figure VII.27: Abaque de sélection de différents types de turbines


10.4 Implantation de la turbine
Pour les chutes hautes à moyennes, la turbine sera très certainement alimentée par une conduite
forcée et installée au-dessus du niveau aval.
Selon le type de turbine choisi, l’énergie aval, c’est-à-dire la hauteur entre l’axe de la turbine et le
niveau d’eau dans le canal de fuite sera partiellement ou totalement perdue :
– turbines Pelton : énergie aval perdue (roue dénoyée)
– turbines Crossflow: 50 à 75 % de l’énergie aval pourra être récupérée par l’aspirateur (attention:
hauteur d’aspiration limitée à env. 3 m pour raison de cavitation)
– turbines à réaction : (Francis, Kaplan, pompes inversées)
l’énergie aval peut être totalement récupérée (pertes incluses dans le rendement de la turbine). La
hauteur d’aspiration sera définie par le coefficient de cavitation de la turbine.
La Figure VII.28montre ces trois cas.
La figure VII.29 présente les valeurs du coefficient de cavitation
nq des turbines à réaction.
362

Cette courbe permet, au stade de l’avant-projet, de définir provisoirement la hauteur d’implantation


de la machine.

Figure VII.28 : Chute nette et hauteur d’aspiration pour différents types de turbines
363

Pour les basses chutes, il existe une variété de possibilités d’implantation des turbines, qui peuvent
avoir un impact important sur les ouvrages de génie civil.
Dans ce contexte, le prix de la turbine n’est pas un critère déterminant, mais bien plutôt les
économies que le type de machine choisi peut permettre de réaliser sur l’ensemble des ouvrages.
Implantations possibles :
– turbine Francis ou Kaplan en chambre d’eau ouverte placée à l’extrémité du canal, axe de la
machine horizontal ou vertical ;
– turbine Kaplan ou hélice type S, en conduite ;
– turbine Kaplan, type bulbe ;
– turbine Kaplan ou hélice en siphon.
Dans ces cas, il est recommandé d’examiner à l’aide du diagramme de la figure 4.1.4.b la hauteur
d’implantation de l’axe de la turbine par rapport au niveau aval d’étiage (hauteur d’aspiration
maximum).

Figure VII.29: Coefficient de cavitation des turbines à réaction

Courbe 1:  pompes, à utiliser pour pompes inversées Courbe 2:  turbines Francis et Kaplan
Calcul de la hauteur d’aspiration Hs:

Ha = pression atmosphérique (m)


altitude 500 m Ha ≃ 9.5 m
altitude 1000 m Ha ≃ 9.0 m
Hv = pression de dégagement de vapeur de l’eau (m), fonction de la température de l'eau T
T = 8°C Hv = 0.1 m
T = 24°C Hv = 0.3 m
H = chute nette maximum au débit maximum de la turbine (m)
Voir aussi figure VII.30
364

Figure VII.30 : Pressions utiles pour le calcul de la hauteur d’aspiration limite d’une turbine à réaction
ou d’une pompe

Ha (pa): pression atmosphérique (pression sur niveau d’eau aval) (m)


Hs : hauteur d’aspiration limite de la turbine (seuil critique de cavitation) (m)
 · H : hauteur pour compensation de la dépression dynamique de l’écoulement autour de l’aubage
(m)
Hv (pv) : pression de dégagement de vapeur
Variation de la pression atmosphérique :
altitude : 0 500 1000 2000 (m)
Ha : 10 9,42 8,87 7.84 (m)
(atmosphère normalisée internationale INA)

Variation de la pression de dégagement de vapeur


température : 8 10 15 20 25 30 (°C)
Hv : 0.105 0.125 0.155 0.24 0.325 0.435 (m)

Relation entre pression pi et hauteur Hi :

pi : pression (N /m2; 1 bar = 105 N/m2)


Hi : hauteur équivalente en colonne d’eau (m)
ρ: masse volumique de l’eau (1000 kg /m3)
g: accélération de la pesanteur (9,81 m / s2)

Ces valeurs sont indicatives et elles devront être confirmées et précisées par le fabricant de la
turbine dans le cadre de son offre.
Pour le calcul de la hauteur d’aspiration, la formule suivante sera donc utilisée

Lors d’une étude d’un projet, il conviendra de se souvenir que :


365

– la pression atmosphérique pa ou Ha varie avec l’altitude et la température de l’air à l’emplacement


de la centrale hydraulique,
– la pression de dégagement de vapeur pv (ou Hv) varie avec la température de l’eau.
Quelques valeurs de ces paramètres sont indiquées à la figure VII.31.
Hs est une valeur déterminante pour fixer le niveau de la turbine par rapport au plan d’eau La figure
4.1.4.c présente quelques implantations de turbines basse chute parmi les nombreuses possibilités
offertes par les constructeurs.

Figure VII.31 Exemples de turbines basse chute et de leur implantation


366

10.5 Disposition du groupe


Il y a trois dispositions principales possibles :
– Roue de la turbine montée sur l’axe du générateur, configuration horizontale ou verticale
(monobloc).
Cette disposition est la moins onéreuse et la plus compacte. Elle exige néanmoins une bonne
précision au montage et un dimensionnement particulier des paliers de la génératrice, qui
sont très sollicités. Un volant d’inertie peut être monté à l’autre extrémité de la génératrice sur un
deuxième bout d’arbre.
– Turbine entraînant directement la génératrice, les deux machines ayant leurs propres paliers et
reliées par un accouplement élastique.
Disposition traditionnelle qui permet de bien séparer les composants mécaniques et électriques de
l’installation. Elle permet une meilleure standardisation, la turbine pouvant être aussi utilisée avec
une transmission à d’autres vitesses que synchrones.
– Turbine à vitesse lente entraînant la génératrice par l’intermédiaire d’un multiplicateur de vitesse
(courroie ou engrenages).
Pour autant que cela soit techniquement possible, la transmission par courroie plate sera préférée au
multiplicateur à engrenages (plus silencieuse, entretien quasi nul, pas de vidange périodique
d’huile).
La figure VII.32 présente différentes dispositions possibles du groupe turbine-générateur.
367

Figure VII.33 : Dispositions possibles de groupes turbine-générateur


368

10.6 Marche à suivre pour sélection préliminaire


1. Définir les données hydrauliques du site: chute brute, chute nette, débit et le domaine de
fonctionnement de la turbine.
2. Sélectionner provisoirement un, deux ou trois types de turbines (voir Figure VII.23et VII 24).
3. Sélectionner un, deux ou trois types de turbines en tenant compte de la vitesse de rotation, en
recherchant autant que possible une vitesse synchrone permettant d’accoupler directement
la turbine au générateur (voir figure VII.27).
4. Confirmer la sélection ou éliminer l’un ou l’autre type de machine en fonction:
– de la courbe de rendement désirée (voir figure VII.26);
– de la vitesse de rotation qui détermine la taille donc le coût du groupe;
– de l’implantation sur le niveau aval (turbine avec ou sans aspirateur) et des structures du génie civil
nécessaires (voir figures VII.23 et VII.24).
5. Choisir une disposition du groupe en fonction de la place dans la centrale et de critères relatifs à
l’exploitation (par exemple, la qualification du personnel chargé de l’entretien et de la révision
peut influencer le choix de la disposition du groupe).
369
370

Figure VII.6 : Plage de fonctionnement d’une turbine


Pr : barrage / prise d’eau
Tu: turbine
Ge: générateur
f : fréquence du réseau électrique (1 / s = Hz) VH: domaine de variation de la chute nette
n: vitesse de rotation (t / min) Q: débit (m3/ s)
zmax: niveau maximum Hmax: chute nette max. (m)
zmin: niveau minimum Hmin: chute nette min. (m)
zav: niveau aval HL1: perte de charge à l’amont de la turbine
HL2: perte de charge à l’aval

VII.1.1.11 Microcentrale hydroélectrique au fil de l’eau avec une chute moyenne


11.1 Description du projet
Une petite centrale est projetée dans un pays d’outremer.
Le régime hydrologique est caractérisé par les conditions suivantes :
3 à 4 mois de grands débits dus à la fonte des neiges;
8 à 9 mois de régime d’étiage, entrecoupé par de courtes périodes de hautes eaux dues à des orages,
avec des variations rapides du débit.
Le site est éloigné des centres, et le maître de l’ouvrage ne désire qu’un groupe de machine pour des
raisons de simplicité.
11.2 Données
Chute brute : Hb = 55 m.
Puissance maximum aux bornes du générateur limitée à Pel= 200kW tenant compte de la capacité
des lignes électriques existantes et disponibles pour évacuer l’électricité produite (admettre
rendement générateur hg = 90 %).
Débit net à disposition dans le cours d’eau
– supérieur à 1.0 m3 / s durant 100 jours / année;
– compris entre 80 et 120 l / s durant 200 jours / année;
– compris entre 200 et 300 l / s durant 60 jours / année.
Pour tenir compte des fluctuations du plan d’eau aval en cas de crue, la turbine sera placée à 3.0 m
au-dessus du niveau d’étiage.
La microcentrale est présentée schématiquement à la figure 5.3.2.
Longueur de la conduite forcée : L = 200 m.
Matériau de la conduite : acier non traité, rugosité selon Strickler K= 75.
Calcul des pertes de charge voir § 5.1.2.
Altitude du site : 1000 m.
Température de l’eau : max. 8°.

Etude de cas
371

Figure VII.33: Microcentrale hydroélectrique au fil de l’eau avec une chute moyenne
11.3 But de l’étude de cas
– Déterminer la chute nette et proposer le diamètre de la conduite forcée.
– Déterminer les caractéristiques de la turbine (chute nette, débits minimum et maximum).
– Déterminer le type de la turbine en indiquant sa vitesse de rotation.
– Estimer la production annuelle d’électricité.
11.4 Détermination de la chute nette
Puissance électrique : Pel = 200 kW
Puissance mécanique : Pmec = 200/ 0.9 = 222 kW (hg = 90%)
Puissance hydraulique : Phyd = 222/ 0.8 = 278 kW (ht admis 80 %).
Débit : Q = Phyd/ rgH = 278000 / (1000 · 9.81 · 50) = 0.567 m3/ s
en première approximation en admettant 10 % de perte de charge (H = 55-5 = 50 m).
En admettant HL = 0.1 Hb = env. 5 m pour longueur conduite L = 200m pour L = 1000 m HL = env. 25
m.
La conduite choisie devrait donner des pertes de charge du même ordre de grandeur.
Pertes de charge selon Strickler
HL/ L = v2/ (K2 · Rh4/3) avec K = 75.
Conduite DN 400 mm avec
Q = 0.567 m3/ s
v = 4.5 m / s
Rh = 0.1 m
HL/ L = 0.077 = 77/ 1000.
Les pertes de charge sont trop élevées.
Conduite DN 500 mm
v = 2.89 m / s
Rh = 0.125 m
HL/ L = 0.024 = 24/ 1000.
Choix DN 500
perte de charge HL = 4.8m
chute nette H = 55 - 4.8 = 50.2 m.
11.5 Sélection et caractéristiques de la turbine
372

Débit de la turbine
H = 50 m Q = 200 / (0,8 · 0,9 · 9,81 · 50) = 0.565 m3/ s
Sélection du type de turbine
Débit variable : pompe inversée exclue possible : turbine Francis ou Crossflow (page 89) page 93 :
débits très variables, courbe 1 turbine Crossflow Site éloigné : problèmes maintenance, turbine
simple Õ Crossflow (page 52).
Hauteur d’aspiration max. :
Hsmax = 3.0m
turbine Crossflow admise
La turbine Francis peut être considérée, mais elle sera arrêtée 200 jours / année (débits d’étiage)
(80 - 120 l / s = 15 - 22% de Qmax, voir page 93).

VII.2. L’Eolien et l’énergie éolienne.

VII.2.1. Le principe de fonctionnement.

VII.2.1.1.Explication de l’origine des vents :

Le vent résulte d’une différence de pression entre deux points, l’air se déplace des lieux de haute
pression aux lieux de basse pression. Ce sont ces déplacements d’air qui produisent le vent qui peut
être plus ou moins fort selon les régions.

VII.2.1.2. Fonctionnement de l’éolienne :

Le but d’une éolienne ou d’un aérogénérateur est très simple, il s’agit de transformer l’énergie
cinétique produite par le vent en énergie mécanique de translation dans le but de produire de
l’électricité. On trouve deux types d’éoliennes, les éoliennes à axe horizontal et les éoliennes à axe
373

vertical mais ces dernières étant beaucoup plus courantes, nous nous intéresserons uniquement à
elles.

Axe Horizontal Axe Vertical

Schéma d’une éolienne à axe vertical :

Le principe de fonctionnement de l’énergie éolienne est relativement simple: le vent fait


tourner les pales qui elles font tourner le générateur. A son tour le générateur transforme
l’énergie mécanique du vent en énergie électrique. L’électricité est dirigée vers le réseau
électrique ou vers des batteries de stockage.

La technologie à axe horizontal présente certains inconvénients :

 L'encombrement spatial est important, il correspond à une sphère d’un diamètre égal à celui
de l’hélice, reposant sur un cylindre de même diamètre. Un mât de hauteur importante est
nécessaire pour capter un vent le plus fort possible.
374

 Le vent doit être le plus régulier possible, et donc interdit des implantations en milieu urbain
ou dans un relief très accidenté.
 La vitesse de l'extrémité d'une pale croit rapidement avec sa taille, au risque de causer
défauts de fonctionnement et bruits pour le voisinage. Dans la pratique, les pales des
grandes éoliennes ne dépassent jamais une vitesse de l'ordre de 100 m/s à leur extrémité. En
fait, plus l'éolienne est grande, et moins le rotor tourne vite (moins de 10 tours par minute
pour les grandes éoliennes offshore).

Les nouvelles éoliennes en cours de développement visent à aboutir à une technologie qui
s’affranchit du bruit, de l’encombrement et de la fragilité des éoliennes à pales, tout en étant
capables d’utiliser le vent quelle que soit sa direction et sa force. De nombreuses variantes sont
étudiées par des essais réels en grandeur nature. Certaines éoliennes sont de petite taille (3 à
8 mètres de large, 1 à 2 mètres de haut), avec pour objectif de pouvoir les installer sur les toitures
terrasses des immeubles d’habitation dans les villes, ou sur les toitures des immeubles industriels et
commerciaux, dans des gammes de puissances allant de quelques kW à quelques dizaines de kW de
puissance moyenne. Leur vitesse de rotation est faible et indépendante de la vitesse du vent. Leur
puissance varie avec le cube de la vitesse du vent (la vitesse du vent élevée à la puissance 3) : quand
la vitesse du vent double, la puissance est multipliée par 8. La vitesse du vent peut varier de 5 km/h à
plus de 200 km/h sans nécessiter la « mise en drapeau » des pales.

VII.2.2. Description du fonctionnement d'une éolienne "Classique"


Le rotor
Le rotor est généralement constitué de 3 pâles fixées sur un moyeu.
Les pâles tournent à une vitesse maximum de l'ordre de 30 tours par minute.

La génératrice électrique
Elle Transforme l’énergie mécanique de rotation du second rotor en énergie électrique à la manière
d’une dynamo de vélo.

Le multiplicateur accélère la vitesse de rotation du rotor au-delà de 1000 tours par minute pour la
génératrice électrique.

Un transformateur au pied de chaque éolienne augmente la tension du courant électrique produit


de 690 à 20000 volts.
L'énergie électrique produite est ensuite envoyée sur le réseau général pour être utilisée par les
consommateurs.
375

Composition de l’éolienne :

La nacelle supporte :

-Les pales, le moyeu et le rotor : captent l’énergie produite par le vent et la transforme en énergie
mécanique de rotation.

-Le frein : Permet à l’éolienne de fonctionner en cas de vitesses des vents trop importante
(maximum de 90 KM/H soit environ 30 tours/minute) qui pourrait l’endommager ou la rendre
incontrôlable en réduisant la vitesse de rotation du premier rotor.

-Le multiplicateur : Augmente la vitesse de rotation d’un second rotor (30 tours/minute maximum)
avec un système d’engrenages au-delà de 1000 tours/minute pour la génératrice électrique.

Les rotors dont le diamètre est supérieur à 5 m ont des vitesses de rotation trop faibles pour pouvoir
entraîner directement un alternateur classique. Il est donc indispensable pour ces machines
d’interposer entre l’aéromoteur et l’alternateur un multiplicateur. 3 types de multiplicateurs peuvent
être utilisés avec les aéromoteurs :

 Le plus simple est le multiplicateur à engrenages à un ou plusieurs trains de roues dentées


cylindriques ; d’une réalisation économique il est tout de même encombrant pour un rapport de
multiplication élevé.

 L’utilisation de trains planétaires permet de réaliser des multiplications élevées sous un


encombrement réduit. Leur utilisation se généralise ; cette technique permet de réaliser des rapports
de multiplication élevés sous un encombrement réduit et avec un bon rendement de transmission.
Les axes d’entrée et de sortie sont colinéaires voire coaxiaux.
376

 Le réducteur à couple conique permet une disposition de l’arbre de sortie perpendiculaire à


l’arbre d’entrée.

-Le système de régulation électrique : Ralenti le rotor du générateur en cas de surrégime.

-Le système d’orientation : Place la nacelle et donc les pales face au vent.

-Le mat : Place l’éolienne a une certaine distance du sol, selon la configuration du terrain et les
vents de ces lieux.

- Armoire de couplage au réseau électrique : Rend compatible l’énergie produite avec celle du
réseau ce qui consiste à transformer la tension qui est aux alentours de 690 V à une grande tension
et la réinjecte dans celui-ci.

La production d’énergie est due au vent, en cas d’inactivité de celui-ci les éoliennes ne peuvent
fonctionner. A partir de 50 km/h, les aérogénérateurs atteignent leur rendement maximum et au
dessus de 90 km/h ils sont arrêtés car ils peuvent devenir incontrôlables. Une distance de 200 à 400
mètres est impérative entre deux éoliennes. Les aérogénérateurs sont autonomes, le
fonctionnement est supervisé par un système qui permet de gérer la vitesse du rotor, l’arrêt de
l’éolienne en cas de vents trop importants…

-Informations complémentaires
Le pilotage d'une éolienne est totalement automatique.
Le fonctionnement (arrêt, marche, diagnostic de panne ...) est géré par un système de supervision
(contrôle à distance). Les éoliennes demandent donc peu d'interventions locales.
Un moteur électrique commandé par une girouette permet d'orienter l'éolienne face au vent.
Différents dispositifs de freinage permettent de stopper la machine en cas de disfonctionnement ou
de vent violent.
VII.2.3. Transformation et stockage de l'énergie éolienne

L'énergie éolienne est par essence une énergie intermittente. Elle n'est prévisible que dans la limite
des prévisions météorologiques et ne peut être stockée sous sa forme primaire. Les partisans des
énergies renouvelables voient dans le mix-énergétique, combinant éolien, solaire et géothermie;
dans le stockage de l'énergie et les économies d'énergie, des solutions pour pallier les problèmes
d'intermittence de l'éolien.
L'université de Kassel a créé une centrale virtuelle qui combine éolien et solaire pour la production
de base, hydro-électricité et biogaz pour l'appoint

Les dispositifs de stockage de l’énergie éolienne :

Une caractéristique essentielle du vent étant la discontinuité dans le temps, un certain nombre
d’études ont eu pour objet d’étudier ou de mettre au point des systèmes permettant de stocker
l’énergie produite par le vent et non utilisée directement pendant les périodes de production afin
d’en restituer une partie, aussi grande que possible, pendant les périodes de calme.

Il existe différentes possibilités de stockage.

 Pour la production d’électricité, le système de loin le plus utilisé est celui par batterie
d’accumulateurs. Celles au plomb, bien que lourdes et encombrantes, s’accommodent bien des
fluctuations propres au vent. Les autres types sont mal adaptés. Toutefois, ce type de stockage ne
convient que pour de petites puissances de quelques kW tout au plus.
377

 Pour les stockages importants, on peut faire appel au pompage de l’eau entre 2 réservoirs et une
turbine si le terrain fournit une possibilité intéressante en dénivelé. Le simple pompage de l’eau dans
un réservoir est aussi la solution pour stocker de l’eau dans le cas, par exemple, de distribution d’eau
alimentaire.

Principe : l’énergie éolienne sert à remplir un réservoir de stockage dont l’eau sera turbinée pour
restituer l’énergie.

 Le stockage thermique commence aussi à se développer, essentiellement pour le chauffage. Les


différents types de stockage thermique existant sont utilisés : réservoir de fluides, chauffage de
produits à haute capacité thermique, etc.

Principe : l’énergie produite est utilisée pour chauffer le fluide d’un réservoir qui restituera pendant
les périodes sans vent l’énergie stockée.

 Stockage par transformation

Aux États-Unis, une entreprise conçoit de nouvelles éoliennes qui produisent de l'air comprimé au
lieu de l'électricité. Dans la nacelle des éoliennes, au lieu d'un alternateur se trouve donc un
compresseur d'air. L'air comprimé est stocké et permet de faire tourner un alternateur aux moments
où les besoins se font le plus sentir.
Du point de vue du stockage de l'énergie, cette façon de faire impose une conversion d'énergie (de
l'air comprimé vers l'électricité, avec un rendement réduit), mais permet de positionner la
production électrique sur le pic de consommation, où l'électricité est payée plus cher, avec une
conversion de moins que par le processus classique (électricité vers stockage puis stockage vers
électricité). Certains pensent même que l'on pourrait utiliser directement l'air comprimé ainsi
produit pour alimenter des voitures automobiles propulsées avec ce fluide.

VII.2.4. Rendement des éoliennes

Les éoliennes sont caractérisées par leur rendement en fonction de la vitesse du vent. Les éoliennes
actuelles présentent une courbe plafonnée et limitée à des vents de moins de 90 km/h.

Les éoliennes en cours de développement sont conçues pour fonctionner avec des vents dépassant
les 200 km/h et produire une quantité d’énergie proportionnelle à la vitesse du vent sur la totalité de
la plage de fonctionnement.

VII.2.5. L'éolien en mer

L'installation de fermes éoliennes en mer est l'une des voies de développement de l'éolien, car elle
s'affranchit en grande partie du problème des nuisances esthétiques et de voisinage. D'autre part le
vent est beaucoup plus fort et constant qu'à terre : un régime de marche de 96 % est par exemple
estimé en mer du Nord. Cette solution permet le développement technique progressif d'éoliennes de
très grande puissance. Ainsi, la production d'électricité éolienne en mer est plus importante qu'à
terre à puissance équivalente. On donne couramment comme moyenne 2 500 MWh par MW installé
en mer au lieu de 2 000 MWh par MW installé à terre. Dans les zones maritimes géographiquement
très favorables à l'éolien, les estimations des études indiquent le potentiel de cas extrêmes de
3 800 MWh par MW installé.

Diverses solutions sont envisagées pour diminuer le coût du kWh produit. Parmi les solutions
étudiées, on peut noter :
378

 la construction d'éoliennes de plus grande puissance, produisant de 5 à 10 MW par unité ;


 la mise au point de systèmes flottants, ancrés, permettant de s'affranchir des coûts des
fondations de pylônes à grande profondeur.

VII.2.6. L'éolien urbain

Eolienne urbaine de 2m de diamètre, puissance 1,75 kWh à 14 m/s, Saint-Sébastien (Espagne), 2010.
Spécialement développée pour obtenir un très faible niveau sonore. Hauteur du mât : 5,5 m, vitesse
de démarrage : 2,5 m/s, durée de vie : 20 ans, conforme au code de l'urbanisme espagnol.

L'éolien urbain est un concept consistant à installer et exploiter des éoliennes en milieu urbain. De
nombreux progrès ont été effectués au sujet des éoliennes urbaines, de nombreuses innovations ont
vu le jour, et le nombre d'installations d'éoliennes en ville est en très forte hausse. La caractéristique
la plus importante pour une éolienne urbaine, est l'absence d'obligation de son orientation par
rapport à la direction du vent. En effet, en ville les vents sont très perturbés par l'environnement
(bâtiments...), il est donc nécessaire que l'éolienne n'ait pas constamment à chercher la direction du
vent, sans quoi sa production est grandement diminuée. L'installation d'éoliennes à axe vertical
semble pour le moment être la solution la plus adaptée au milieu urbain.

VII.2.7. Applications de l’énergie éolienne

L’énergie éolienne est très utilisée pour alimenter en énergie électrique des sites très isolés dont
les besoins énergétiques sont réduits, ou pour pomper de l’eau à peu de frais et de façon plus
silencieuse qu’avec un moteur thermique. Elle peut être une solution dans les pays où les lignes
d’interconnexion ne parviendront pas du fait de la faible densité de population. Dans le cas où toute
autre source d’énergie peut être envisagée, l’hydroélectricité par torrent ou rivière dans le domaine
privé, ligne de distribution d’électricité... une petite étude économique est nécessaire. La prospection
des sites possibles constitue donc le premier travail à effectuer pour juger de la possibilité d’utiliser
le vent. Des relevés météorologiques complets sur les sites présumés doivent être effectués au
moins pendant une année. Non seulement, il faut connaître la vitesse moyenne mais aussi la
quantité d’énergie annuelle. Pour cela, des anémomètres spéciaux totalisateurs de l’énergie par
mètre carré ont été mis au point. Les vents les plus intéressants, qui donnent le maximum d’énergie
annuelle, sont les vents réguliers, comme les alizés, ayant une vitesse moyenne de 6 à 8 m/s, voire
jusqu’à 10 m/s. Outre ceux ayant une quantité d’énergie annuelle insuffisante, il faut éliminer les
sites soumis à des variations très brutales de la vitesse du vent (type mistral par exemple). Le relief
local joue un rôle très important. Aussi, y a-t-il lieu d’en tenir compte dans l’interprétation des
mesures effectuées souvent à la hauteur standard de 10 m au-dessus du sol (hauteur adoptée par la
Météorologie nationale). Les constructeurs, en vue de la conquête des mers, planchent sur des
379

machines de plusieurs mégawatts. En effet, installer des fermes de grande puissance à quelques
kilomètres des côtes, où les ressources en vent sont bien plus élevées qu’à terre, permettrait de
réduire encore le coût de l’électricité. De plus, l’impact visuel sera atténué. Une haie joue le rôle de
brise-vent ; il en est de même des rideaux d’arbres. ces obstacles s’avèrent défavorables à
l’implantation des éoliennes de faible hauteur. Des phénomènes cycliques apparaissent avec des
périodes qui peuvent être de l’ordre de la dizaine de minutes, de quelques heures, de plusieurs jours
ou de la durée des saisons. La connaissance de la fréquence de ces manifestations s’avère utile pour
la sécurité des machines. Certaines régions ont la réputation de voir naître ou de voir passer un ou
plusieurs cyclones par an, ou encore des tempêtes ou des tornades. De ce fait, les pays à riche
implantation de stations météorologiques édictent des règles destinées à mieux cerner les
hypothèses de calcul pour donner aux constructions un degré de sécurité accrue.

L’énergie éolienne peut être utilisée de trois manières :

 Conservation de l’énergie mécanique : le vent est utilisé pour faire avancer un véhicule
(navire à voile ou char à voile), pour pomper de l’eau (moulins de Majorque, éoliennes de
pompage pour irriguer ou abreuver le bétail) ou pour faire tourner la meule d’un moulin ;
 Transformation en force motrice (pompage de liquides, compression de fluides...) ;
 Production d'énergie électrique ; l’éolienne est alors couplée à un générateur électrique pour
fabriquer du courant continu ou alternatif. Le générateur est relié à un réseau électrique ou
bien fonctionne au sein d'un système « autonome » avec un générateur d’appoint (par
exemple un groupe électrogène) et/ou un parc de batteries ou un autre dispositif de
stockage d'énergie.
 L'énergie éolienne est aussi utilisée pour fournir de l'énergie à des sites isolés, par exemple
pour produire de l'électricité dans les îles, pour le pompage de l'eau dans des champs, ou
encore pour alimenter en électricité des voiliers, des phares et des balises. Ces éoliennes de
petite puissance sont dites appartenir au petit éolien, par opposition au grand éolien ou à
l'éolien industriel.
 Quelques initiatives font penser que le petit éolien, c'est-à-dire l'éolien individuel, pourrait
bientôt se développer en devenant compétitif et discret ; même en ville

VII.2.8. Caractéristiques techniques des éoliennes

Le rendement énergétique de même que la puissance développée des éoliennes sont fonction de la
vitesse du vent ; dans la plage de fonctionnement de l'éolienne, la puissance est approximativement
proportionnelle au cube de cette vitesse. Les éoliennes actuellement commercialisées ont besoin
d'un vent dans la gamme de 11 à 90 km/h (3 à 25 m/s)2. Les éoliennes plus récentes, dont les
premiers prototypes sont mis en service courant 2006, acceptent des vents de moins de 4 à plus de
200 km/h (1 à 60 m/s). Comme l'énergie solaire et d'autres énergies renouvelables, l'utilisation
massive d'éolien nécessite, soit une énergie d'appoint pour les périodes moins ventées, soit de
moyens de stockage de l'énergie produite (batteries, stockage hydraulique ou plus récemment,
hydrogène et air comprimé).

VII.2.8.1. Intermittence du vent

Le plus grand problème de l'énergie éolienne est son caractère intermittent : elle n'est pas produite à
la demande, mais selon les conditions météorologiques. Une éolienne produit, en moyenne,
l'équivalent de moins de 20 % du temps86. La plupart du temps, la nécessité d'assurer la constance de
la production électrique oblige à coupler un parc éolien avec d'autres sources d'électricité
disponibles immédiatement, à la demande telles que les énergies hydrauliques (barrages) ou fossiles
(centrales à charbon ou à gaz) par exemple. Si bien que, dans l'optique d'un réseau incluant
380

également des énergies fossiles, la production électrique n'est au final pas exempte d'émission de
dioxyde de carbone mais néanmoins moins polluante qu'un réseau d'énergie totalement fossile.

Le vent est souvent présentée comme une ressource aléatoire, bien que d'autres estiment qu'à
l'échelle de temps de l'ordonnancement d'un réseau électrique la météo soit suffisamment sûre pour
que la ressource soit prévisible.

VII.2.8.2. Caractéristiques technologiques des éoliennes

Le support :

Les pylônes peuvent être réalisés en acier ou en béton armé. Ils peuvent être autoporteurs et auto-
résistants ou haubanés. Si l'haubanage permet de réduire les dimensions du mât, par contre il
pénalise l’emprise au sol. Pour limiter l’occupation au sol, le support de plusieurs éoliennes par une
seule structure est envisagé ; dans ce cas, les pylônes constitués de structures métalliques en treillis
sont intéressants. Actuellement les mats en caisson, souvent en acier et fortement ancrés au sol,
sont très répandus pour les éoliennes de forte puissance.

Les pylônes des machines à axe vertical sont courts, entre 0,1 et 0,5 fois la hauteur du rotor. Ils
sont le plus souvent du type haubané.Les problèmes de corrosion et de montage sont les
paramètres principaux dans le choix de la solution à adopter.

L’orientation :

Deux solutions sont encore en concurrence :

l’éolienne à rotor face au vent et l’éolienne à hélice sous le vent.

L’éolienne à rotor face au vent nécessite soit une dérive, soit une orientation actionnée par un
servomoteur recevant des informations et commandes de la part d’une girouette.

Les capteurs à axe horizontal doivent toujours être orientés pour faire face au vent. Les
dispositifs le permettant sont donnés dans le tableau ci-dessous.

Les systèmes les plus simples sont ceux qui laissent l’hélice sous le vent. Le capteur, placé à
l’amont du support, nécessite une gouverne mais soustrait les pales au sillage de ce support. Par
contre s’il est placé en aval, la gouverne n’existe plus et les efforts de manœuvre sont plus faibles.
Cette dernière disposition est donc plus simple et donne une stabilité supérieure. Il est cependant
utile, dans tous les cas, de monter un amortisseur.
381

Les pales :

Les pales sont une partie très importante des éoliennes. De leur nature dépendront le bon
fonctionnement et la durée de vie de la machine ainsi que le rendement du moteur éolien.

Plusieurs éléments caractérisent ces pales :


- la longueur
- la largeur
- le profil
- les matériaux
- le nombre
Parmi ces éléments, certains sont déterminés par les hypothèses de calcul, puissance et couple et
d’autres sont choisis en fonction de critères tel que : coûts, résistance au climat ...

Longueur :

Le diamètre de l’hélice est fonction de la puissance désirée. La détermination de ce diamètre fixe


aussi la fréquence de rotation maximum, que l’hélice ne devra pas dépasser pour limiter les
contraintes en bout de pales dues à la force centrifuge. Il est essentiel de prendre en compte le
travail en fatigue des pales et les risques de vibrations, surtout pour les très longues pales.

Pour les roues à marche lente, ayant une inertie importante, le diamètre reste limité à 8 m à
cause de leur comportement lors de rafales de vent.

Pour les roues à marche rapide, la longueur des pales peut être grande, supérieure à 30 m.

Largeur :

La largeur des pales intervient pour le couple de démarrage qui sera d’autant meilleur que la pale
sera plus large. Mais pour obtenir des vitesses de rotation élevées, on préférera des pales fines et
légères. Le résultat sera donc un compromis.

Nombre de pales :
382

Les éoliennes à marche lente ont en général entre 20 et 40 ailettes et ont un couple de démarrage
proportionnel au nombre de pales et au diamètre ; leur rendement par rapport à la limite de Betz
est faible car leur vitesse en bout de pale est limitée.

Les éoliennes à marche rapide sont généralement bipales ou tripales. La roue bipale est la plus
économique et la plus simple mais elle est génératrice de vibrations qui peuvent être importantes. La
roue tripale présente moins de risques de vibrations, d’où fatigue et bruit plus faibles, mais elle est
plus compliquée et plus lourde.

VII.2.9. Caractéristiques physiques des éoliennes

La limite de Betz :

L’énergie récupérable est celle qu’il est possible de prélever de l’énergie cinétique du vent. Betz a
montré que, pour une machine à axe horizontal, cette quantité avait une limite.

Après démonstration, en prenant pour la masse volumique de l’air une valeur moyenne de 1,25
Kg/m^3, la puissance maximum pratiquement récupérable par un dispositif de surface S est égale à :

c’est la limite de Betz avec V la vitesse instantanée du vent. Toutes les grandeurs sont exprimées en
unité SI. Cette puissance récupérable est celle que recueillerait une machine idéale.
Bien qu’établie pour une éolienne à axe horizontal, il est admis que cette valeur limite s’applique
à la plupart des machines.
Le rendement maximal théorique d’une éolienne est de 59 %. Grâce à l’amélioration du profil et
du revêtement des pales, les machines actuelles peuvent approcher les 50 %. Mais l’utilisation de
systèmes de carénage permet d’élargir la surface balayée et donc de dépasser les fameux 59 %.

VII.2.10. Quelques informations sur une éolienne existante : la Nordes N29/250kW

Rotor Pales
Type : 3 pales, axe horizontal, face au vent Fabricant : LM ou équivalent
Diamètre : 29,7 m Longueur : 13,4 m
Surface balayée : 693 m2 Matériau : Polyester renforcé
Régulation de puissance : Décrochage aérodynamique de fibre de verre
Vitesses de rotation : 39,5 / 29,5 tr/mn
Vent de démarrage/d'arrêt : 3-4 / 25 m/s
Puissance nominale à 15,5 m/s
Vitesse de survie : 55 m/s
Durée de vie de calcul : 20 ans

Multiplicateur génératrice électrique


Type : Hélicoïdal, 3 étages Puissance nominale : 250 / 45 kW
Matériau : Acier ductile moulé Type : Asynchrone, double bobinage
Fabricant : Flender ou équivalent Vitesses de synchronisme : 1000 / 750 tr/mn
Charge nominale : 275 kW Protection :IP 55
Rapport de multiplication : 1:25,422
Quantité d'huile : 180 litres
383

Système d'orientation Automate


Type : Orientation hydraulique Type : automate programmable
Contrôle par girouette Connexion au réseau : connexion souple par thyristors
Vitesse : 0,57o par seconde Communication à distance incluse

Freinage
Aérodynamique : extrémité de pale pivotante, commande hydraulique
Mécanique : frein à disque à commande hydraulique sur arbre rapide
Nombre d'étriers du frein : 2
Temps d'arrêt à partir de la vitesse max : environ 3 secondes

Mât
Type : Tubulaire conique ou treillis
Hauteurs : 30, 40 or 50 m. tubulaire ou treillis
Protection anti-corrosion : Tubulaire: Sablage et peinture époxy 250 my.
Treillis : galvanisation à chaud.

Masses
Nacelle, sans rotor ni moyeu : 12,5 t.
Rotor avec moyeu : 4,3 t.
Multiplicateur : 6,5 t.
Génératrice : 1,8 t.
Mât, 30 / 40 / 50 m. tubulaire 15 t. / 25,5 t. / 33 t.
Mât, 30 / 40 / 50 m. treillis 12,5 t. / 17 t. / 23 t.
384

TABLE DES MATIERES


CHAPITRE I. GÉNÉRALITÉS ................................................................................................. 1
I.1 DÉFINITION DE FLUIDE PARFAIT. ............................................................................ 3
I.2 DÉFINITION D’UN FLUIDE RÉEL. .............................................................................. 3
I.2.1 Fluide incompressible ................................................................................................ 4
I.2.2 Fluide compressible ................................................................................................... 4
I.3 PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DES FLUIDES. ................................................................. 4
I.3.1 Masse volumique ....................................................................................................... 4
I.3.2 Poids volumique......................................................................................................... 5
I.3.4 Isotropie ................................................................................................................... 5
I.3.6. Capillarité .................................................................................................................. 6
I.3.7 Compressibilité .......................................................................................................... 6
I.3.8. Conductivité thermique ............................................................................................. 8
I.3.9 : La viscosité .............................................................................................................. 8
I.3.9.1 Généralités .............................................................................................................. 8
Définition, caractéristiques de la viscosité dynamique – Loi de Newton : ........................ 8
I.3.9.2 Viscosité dynamique ............................................................................................ 10
I.3.9.3 : Viscosité cinématique ......................................................................................... 11
I.3.9.4 Principaux paramètres dont dépend la viscosité des liquides et des pâtes ............ 12
I.3.9.5 Mesure de la viscosité des liquides – Viscosimètres. .......................................... 14
I.3.9.6. Avantages et inconvénients.................................................................................. 19
I.4. FLUIDES HYDRAULIQUES ....................................................................................... 20
I.4.1 Introduction .............................................................................................................. 20
I.4.2 Fonctions .................................................................................................................. 23
I.4.3 Exigences du graissage ............................................................................................ 23
I.4.4 Structure des fluides hydrauliques ........................................................................... 23
I.4.5 Subdivision des fluides hydrauliques ....................................................................... 24
I.4.5.1 Fluides hydrauliques à base d'huile minérale........................................................ 24
I.4.5.2 Fluides hydrauliques biodégradables .................................................................... 25
CHAPITRE II. HYDROSTATIQUE OU STATIQUE DES LIQUIDES ............................... 26
II.1 NOTION DE PRESSION EN UN POINT D’UN FLUIDE .......................................... 26
II.2 RELATION FONDAMENTALE DE L’HYDROSTATIQUE .................................... 27
II.3 LES LOIS DE L’HYDROSTATIQUE ........................................................................ 32
II.5. Différents types de pression ......................................................................................... 34
II.6. MESURE HYDROSTATIQUE DE LA PRESSION. ................................................. 35
II.6.1 : Dispositifs de mesure de la pression .................................................................... 35
II.6.1.1 Mesure des pressions par les tubes manométriques : ......................................... 36
II.6.1.2. Principes des capteurs de pression ..................................................................... 40
1 Capteurs utilisant un liquide .......................................................................................... 40
2 Capteurs à déformation de solide .................................................................................. 40
II.6.1.3. Les transmetteurs de pression ............................................................................. 42
II.6.1.4. Choix d’un transmetteur ..................................................................................... 42
II.7. LES APPLICATIONS DES LOIS DE L’HYDROSTATIQUE .................................. 42
II.7.1. Principe de Pascal .................................................................................................. 42
II.7.3. CAS PARTICULIERS D’ÉQUILIBRE D’UN LIQUIDE. ....................................... 44
II.7.3.1. Liquide pesant tournant autour d’un axe vertical. .............................................. 44
II.7.4 FORCES HYDROSTATIQUES S’EXERCANT SUR LES SURFACES. ............... 46
385

II.7.4.1 POUSSEE D’UN FLUIDE SUR UNE PAROI VERTICALE ........................... 46


II.7.4.2. Cas des Forces de Pression exercées par les Fluides sur des Surfaces Planes ... 49
II.7.4.3. Cas des Forces de Pression exercées par les Fluides sur des Surfaces Courbes 52
II.7.4.4 CAS PRATIQUE INDUSTRIEL : LE BARRAGE .............................................. 55
II.7.5 Cas d’un corps immergé ........................................................................................ 56
II.7.5.1 THEOREME D’ARCHIMEDE .......................................................................... 56
II.7.6. L’analyse dimensionnelle ...................................................................................... 61
CHAPITRE III. CINEMATIQUE ET HYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES .................... 64
III. 1. CINEMATIQUE DES FLUIDES. ............................................................................. 64
III.1.1. Représentation analytique du mouvement ........................................................... 64
III.1.1.1. La méthode de LAGRANGE ............................................................................ 64
III.1.1.2. La méthode d’EULER ....................................................................................... 66
III.1.2 Conservation de la masse ...................................................................................... 67
III.1.2.1 Vecteur densité de matière ................................................................................. 67
III.1.2.2 Équation de continuité. ....................................................................................... 68
III.1.3. Notions fondamentales sur l’écoulement des fluides .......................................... 69
III.1.3.1. Ecoulement des fluides...................................................................................... 69
III.1.3.3 EQUATION DE CONTINUITE ........................................................................ 70
III.1.3.4 NOTION DE DEBIT ......................................................................................... 71
III.1.3.5. Equation générale de continuité de l’écoulement fluide compressible à trois
dimensions. ....................................................................................................................... 73
III.1.3.6 CAS DES FLUIDES COMPRESSIBLES. ....................................................... 77
3.1 Célérité du son ............................................................................................................ 80
3.2 Nombre de Mach ........................................................................................................ 80
3.3 Ecoulement subsonique .............................................................................................. 80
3.4 Ecoulement supersonique ........................................................................................... 80
III. 2. HYDRODYNAMIQUE DES FLUIDES ................................................................... 84
III.2.1. Hydrodynamique de fluide parfait. ...................................................................... 85
III.2.1.1. Equations générales du mouvement (Equations d’EULER) ............................. 85
III.2.1.2. Équations caractéristiques. ................................................................................ 86
III.2.1.3. Equation de continuité ....................................................................................... 86
III.2.1.4. Equation du mouvement le long de la trajectoire .............................................. 87
III.2.1.5. Répartition des pressions dans une section droite d’une masse liquide . ........ 88
III.2.1.6. Cas d’un liquide incompressible en mouvement permanent dans un champ de la
pesanteur - Théorème de DANIEL BERNOULLI. .......................................................... 89
III.2.2. HYDRODYNAMIQUE DU LIQUIDE REEL ........................................................ 90
III.2.2.1. Equations générales du mouvement d’un liquide Réel : Equation de NAVIER
STOKES. .......................................................................................................................... 90
III.2.2.2. Cas particuliers de simplification des équations de NAVIER STOKES ......... 94
III.2.2.3. Cas particulier du régime permanent Extension du théorème de Bernoulli au
cas d’un liquide réel. ........................................................................................................ 95
III.3. Application du théorème de BERNOUILLI ............................................................... 97
III.3.1. Cas d’un Ecoulement à travers un Orifice : Formule de Torricelli ..................... 97
III.3.2. ECOULEMENT À HAUTEUR VARIABLE (VIDANGE DES RECIPIENTS)
.......................................................................................................................................... 98
III.3.3. ECOULEMENT DES LIQUIDES A TRAVERS LES ORIFICES ET LES
AJUTAGES. ................................................................................................................... 100
III.3.4. CONTRACTION INCOMPLETE ET CONTRACTION PARTIELLE
ECOULEMENT PAR UN ORIFICE. ............................................................................ 103
III.3.5. ECOULEMENT A TRAVERS LES AJUTAGES ............................................ 105
386

III.3.6. Tube de pitot....................................................................................................... 107


III.3.6. Phénomène de VENTURI .................................................................................. 109
III.3.6.1 débitmètre de Venturi ....................................................................................... 110
III.3.6.3. Carburateur des moteurs à piston à construction interne. ............................... 111
III.3.6.4 Pompe à jet d’eau ............................................................................................. 113
CHAPITRE IV. LES REGIMES D’ECOULEMENT ........................................................... 114
IV.0 REGIMES D’ECOULEMENT - NOMBRE DE REYNOLDS ................................ 114
IV.1. REGIME LAMINAIRE ............................................................................................ 116
IV.1.1. Ecoulement entre deux plans parallèles ............................................................. 116
IV.2. REGIME TURBULENT ........................................................................................... 123
IV.3. REPARTITION DE VITESSE DANS UNE SECTION TRANSVERSALE D’UN
COURANT LIQUIDE ......................................................... Error! Bookmark not defined.
3.1.1. - Profil des vitesses dans une section circulaire en charge .... Error! Bookmark not
defined.
IV.5. CALCUL ET TYES DES PERTES DE CHARGE. ................................................. 130
IV.5. 1 Évaluation des pertes de charge ......................................................................... 134
IV.5. 1 .1 Pertes de charge en écoulement turbulent (pertes de charge régulières) ...... 136
2.4.1 Cas des tuyaux rugueux......................................................................................... 138
2.4.2 Régime de pleine turbulence dans les conduites rugueuses ou régime turbulent 152
CHAPITRE V. SYSTEME HYDRAULIQUE ET CALCUL DES CONDUITES ............... 156
V.1.1 Définition............................................................................................................. 156
V.1. 2 Etanchéité, résistance et facteur de sécurité : ................................................... 156
V.1.3 LES ACCESSOIRES D’UN CIRCUIT HYDRAULIQUE ................................ 156
V.1.3.1. Tuyaux, tubes, boyaux et raccords : ................................................................. 157
V.1.3.2. Appareils et instruments de contrôle : .............................................................. 159
V.1.3.3. Contrôles de direction (Distributeurs) : ............................................................ 162
V.1.3.4 Le vérin.............................................................................................................. 170
V.1.3.5 Moteurs .............................................................................................................. 190
V.1.3.6 Le Manomètre : ............................................................................................... 192
V.1.3.7 Le Thermomètre :.............................................................................................. 195
V.1.3.8 Les Echangeurs thermiques : ........................................................................... 195
V.1.3.9 Le Débitmètre : ................................................................................................. 196
V.1.3.10 L’accumulateur :.............................................................................................. 200
V. 2 Schéma hydraulique ....................................................................................................... 201
V. 2 .1 Définition.................................................................................................................... 201
V. 2 .2 Représentation d’un circuit hydraulique ......................................................... 201
V.3.1. CONDUITES SIMPLES ............................................................................................. 234
V.3.2. Un syphon ............................................................................................................ 236
V.3.3. CONDUITES MIXTES ET CONDUITES MULTIPLES ...................................... 237
V.3.4. LES CIRCUITS DE TRANSPORT DES LIQUIDES DANS UN SYSTEME
HYDRAULIQUE ............................................................................................................... 240
V.3.5.1 L’énergie pneumatique ...................................................................................... 255
CHAPITRE VI. GENERALITES SUR LES POMPES........................................................ 264
VI.3.4. Les pertes volumétriques ................................................................................... 274
VI.6. Critères de choix des pompes centrifuges ............................................................. 277
VI.7. Dimensionnement des pompes - Calcul de la hauteur manométrique totale (HMT)
d'une pompe.................................................................................................................... 278
VI.8. LES DIFFERENTS TYPES DE POMPE ET LEURS CARACTERISTIQUES
PRINCIPALES................................................................................................................... 279
VI.8.1.1. Les pompes centrifuges ................................................................................... 281
387

VI.8.1.3. Compresseur à piston ...................................................................................... 329


CHAPITRE VII. QUELQUES APPLICATIONS DE L’HYDRAULIQUE : ETUDE DES
CAS ET IMPLANTATION. .................................................................................................. 333
VII.1.LES TURBINES HYDRAULIQUES ...................................................................... 333
VII.1.1. Introduction....................................................................................................... 333
VII.1.1.1 Composants, profil en long et ligne d’énergie d’une petite centrale hydraulique
........................................................................................................................................ 333
VII.1.1.2 Puissance hydraulique d’une turbine .............................................................. 336
VII.1.1.3 Couple, vitesse de rotation, puissance mécanique et rendement d’une turbine
........................................................................................................................................ 338
VII.1.1.5 Courbes caractéristiques d’une turbine ........................................................... 341
VII.1.1.6 Lois de similitude ........................................................................................... 345
VII.1.1.7 Classification des turbines – Vitesse spécifique ............................................. 348
VII.1.1.8 Résumé des principaux types de turbines et de leur domaine d’application . 349
VII.1.1.8. Etude de cas :Turbines à action ..................................................................... 350
VII.1.1.9.Turbines à réaction ......................................................................................... 355
VII.1.1.10 Sélection d’un ou plusieurs types de turbines ............................................... 357
VII.1.1.11 Microcentrale hydroélectrique au fil de l’eau avec une chute moyenne ...... 370
VII.2. L’Eolien et l’énergie éolienne. ............................................................................ 372
VII.2.1. Le principe de fonctionnement. ........................................................................ 372
VII.2.1.1.Explication de l’origine des vents : ................................................................ 372
VII.2.1.2. Fonctionnement de l’éolienne : ..................................................................... 372
VII.2.2. Description du fonctionnement d'une éolienne "Classique" ............................. 374
VII.2.4. Rendement des éoliennes .................................................................................. 377
VII.2.5. L'éolien en mer ................................................................................................. 377
VII.2.6. L'éolien urbain .................................................................................................. 378
VII.2.7. Applications de l’énergie éolienne ................................................................... 378
VII.2.8. Caractéristiques techniques des éoliennes ........................................................ 379
VII.2.8.1. Intermittence du vent ..................................................................................... 379
VII.2.8.2. Caractéristiques technologiques des éoliennes .............................................. 380
VII.2.9. Caractéristiques physiques des éoliennes ........................................................ 382
VII.2.10. Quelques informations sur une éolienne existante : la Nordes N29/250kW . 382
TABLE DES MATIERES ................................................................................................... 384

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