2022 2023 TP 06 Support FLO
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Les déplacements se décomposent sous la forme de translations et de rotations. C’est par l’étude de
ce champ que débute en général l’enseignement de la mécanique qui nécessite alors la définition de
vecteurs. La dérivation de ces vecteurs et du rayon vecteur en particulier (vecteur position) conduit à
la définition des vecteurs vitesse et accélération.
Les déformations traduisent des changements de forme. Elles se décomposent en déformations pures
qualifiées d’allongements ou de retraits suivant leur signe et en glissements qui traduisent des
variations d’angle. La déformabilité permet de distinguer les solides des fluides ce qui divise la
mécanique des milieux continus en deux branches : la mécanique du solide et la mécanique des fluides.
L’étude des déformations fait appel à la notion de tenseurs dont les termes diagonaux et extra
diagonaux caractérisent respectivement les déformations pures et les glissements.
Les contraintes représentent des sollicitations internes dont l’intensité est comparée à la résistance
intrinsèque des matériaux pour le dimensionnement des structures. Les contraintes sont définies à
partir de vecteurs possédant des composantes normales et des composantes tangentielles. L’intensité
de ces composantes dépend de l’orientation dans l’espace géométrique des faces sur lesquelles elles
sont appliquées. C’est pour cette raison que l’on utilise ici encore la notion de tenseurs dont les termes
diagonaux représentent des composantes normales alors que les termes extra diagonaux représentent
les composantes tangentielles.
Les relations entre les composantes de ces différents champs donnent lieu à des lois empiriques de
comportement. On peut citer la relation entre la composante normale d’un vecteur contrainte et une
déformation pure en mécanique du solide ou encore la relation entre la composante tangentielle d’un
vecteur contrainte et la vitesse de glissement en mécanique des fluides. Les lois de comportement,
souvent représentées par des droites dans des cas simples, peuvent être résumées par un ou plusieurs
paramètres qui traduisent une ou plusieurs propriétés des matériaux étudiés.
C’est le cas du module d’Young1 noté E et du coefficient de Poisson2 noté en mécanique du solide
élastique en faisant appel à la loi de Hooke3. C’est également le cas du coefficient de viscosité
dynamique noté en mécanique des fluides pour caractériser un comportement newtonien4.
Des essais mécaniques de traction, de compression, de flexion ou encore de torsion représentent des
modes de sollicitation simple des matériaux à l’état solide. Cette séance de travaux pratiques se limite
à un essai de traction suivant un seul axe (traction uni axiale ou unidirectionnelle), ce qui simplifie
l’écriture des relations entre les différents champs.
1
THOMAS YOUNG (1773-1829)
2
SIMÉON DENIS POISSON (1781-1840)
3
ROBERT HOOKE (1635-1703)
4
ISAAC NEWTON (1642-1727)
En exerçant un effort de traction représenté par une force F (Fig.1) suivant l’axe d’une l’éprouvette,
on observe un allongement L de cette dernière. Tant que l’intensité de cette force permet de rester
dans le domaine de comportement élastique du matériau constituant l’éprouvette, la proportionnalité
entre les deux grandeurs permet de quantifier la raideur notée k (Fig.2) :
F F
Raideur de l'éprouvette en traction = k=
L L
Avec les unités du Système International la raideur s’exprime en Newton par mètre (N/m). Elle traduit
la résistance à la déformation élastique de l’éprouvette. Ce coefficient ne permet pas de caractériser
intrinsèquement le matériau constitutif de l’éprouvette.
F
=
S
Avec les unités du Système International, la composante normale du vecteur contrainte est exprimée
en Pascal (Pa). L’utilisation de multiples est fréquente, la composante normale s’exprimant alors en
kilo Pascal (kPa), en Méga Pascal (MPa) ou encore en Giga Pascal (GPa). Les conditions uni axiales de
l’essai ne nécessitent pas l’utilisation d’indices pour la désignation de la composante normale suivant
les axes de l’espace géométrique.
Il convient de normer également l’allongement L défini à partir du déplacement des deux extrémités
de l’éprouvette lors de l’essai. On relativise donc cet allongement en le divisant par la longueur initiale
L 0 de l’éprouvette.
Il s’agit d’une grandeur adimensionnelle. Dans le domaine des petites déformations, ce qui est souvent
le cas en mécanique du solide élastique, l’affichage de la valeur de la déformation se traduit
généralement par des micromètres par mètre (µm/m).
= E E =
Avec les unités du Système International, le module d’Young est exprimé en Pascal (Pa). L’utilisation
de multiples est fréquente, le module d’Young s’exprimant le plus souvent en kilo Pascal (kPa), en
Méga Pascal (MPa) ou encore en Giga Pascal (GPa).
Les conditions uni axiales de l’allongement de l’éprouvette suivant le sens de l’effort appliqué vont
engendrer une variation dimensionnelle (rétrécissement) plus ou moins importante dans le sens
transverse (Fig.1) dont l’intensité se traduit à partir du coefficient de Poisson noté .
Ce coefficient est adimensionnel et peut être défini dans un essai unidirectionnel pour un matériau
isotrope à partir de la relation suivante :
b0 − b
b
1−
=
Déformation transversale
= b0
=
b0
Déformation axiale L − L0 L
− 1
L0 L0
Dans un second temps, un essai de traction sera effectué avec une éprouvette (Annexe I) en alliage
léger instrumentée à partir de capteurs à jauges extensométriques (Fig.3). Cet essai permet d’observer
la répartition des déformations en différents points de l’éprouvette.
La lecture des déformations sera directe à partir du pont d’extensométrie (Annexe I) en fonction de la
charge appliquée. L’analyse des résultats permettra d’estimer le module d’Young d’une part et le
coefficient de Poisson d’autre part en comparant la distribution des déformations suivant l’axe
longitudinal et suivant l’axe transversal de l’éprouvette.
On va successivement collecter dans un premier temps (Tab.I) les lectures réalisées à partir des
comparateurs (Annexe II), transformer dans un deuxième temps (Tab.II) ces lectures en valeurs de
force et d’allongement afin d’estimer la raideur de l’éprouvette, puis transformer (Tab.III) dans un
troisième temps la valeur de force en contrainte (composante normale) et la valeur d’allongement en
déformation (déformation pure) afin d’estimer le module d’Young du matériau.
Les informations rapportées sur les comparateurs et sur le portique permettent de transformer les
données précédentes (Tab.I) afin d’exprimer la force en Newton et l’allongement en mètre (Tab.II).
Force Allongement
(N) (m)
0 0,00E+00
50 1,30E-04
100 2,30E-04
150 3,80E-04
200 4,90E-04
250 6,25E-04
300 7,45E-04
350 8,15E-04
400 1,00E-03
450 1,13E-03
500 1,27E-03
On construit alors un nuage de points (Fig.4) permettant d’émettre une hypothèse sur la relation entre
les deux grandeurs mesurées.
SI rien ne vient contredire l’hypothèse de linéarité, on postule un modèle de mesure traduit par une
droite passant par l’origine de type :
Y = X
La méthode des moindres carrés conduit à l’estimation suivante pour la pente qui traduit la raideur de
l’éprouvette recherchée :
n
x y i i
Y = X b = i =1
n
x
i =1
2
i
Dans cette fonction de mesure, xi représente l’allongement et yi représente la force. Soit ici après une
application numérique :
Y = b k s ( b)
Figure 5. Comparaison des coefficients de raideur provenant de deux éprouvettes en alliage léger.
5
La fonction =DROITEREG() permet d’obtenir les informations nécessaires au calcul de l’intervalle élargi.
En divisant les valeurs de la force par la section de l’éprouvette, on obtient les valeurs de la composante
normale du vecteur contrainte exprimée ici (Tab.III) en méga Pascal (MPa) :
Force
=
Section
En divisant les valeurs de l’allongement par la longueur de l’éprouvette, on obtient les valeurs de la
déformation. Ces valeurs sont adimensionnelles :
Allongement
=
Longueur
On construit à nouveau un nuage de points (Fig.6), similaire au nuage de points précédent, permettant
d’émettre une hypothèse sur la relation entre les deux grandeurs mesurées.
La pente de la droite passant par l’origine traduit alors le module d’Young du matériau testé :
Il est possible de comparer les modules d’Young relatifs aux différents matériaux constitutifs des
éprouvettes de traction (Fig.7).
Les jauges à trame (Fig.7), encore appelées jauges imprimées, sont obtenues à partir d’une feuille
métallique mince de quelques micromètres et d’un support isolant en résine synthétique que l’on
traite comme un circuit imprimé par photographie et attaque à l’acide.
Les brins de fil conducteur constituant la jauge étant principalement alignés suivant la direction X à
l’exception des boucles de raccordement entre brins successifs (Fig.7), on peut admettre en première
approximation que le fil subit les mêmes déformations que la surface sur laquelle le fil est collé. On
considère également que le fil subit la même déformation que s’il était tendu par ses extrémités.
La résistance d’un fil conducteur de longueur l , de section s et de résistivité s’exprime sous la forme
suivante :
l
R =
s
En considérant que la résistivité est constante et que le coefficient de Poisson du fil conducteur est
voisin de 0,3 on obtient une relation de proportionnalité entre la variation de résistance relative et la
déformation relative sous la forme :
R l R R
= k = k = k
R l R R E
Cette relation de proportionnalité fait intervenir un facteur de jauge noté k qui dépend du matériau
retenu pour le fil conducteur. Les jauges extensométriques utilisées pour instrumenter l’éprouvette
de traction dans cette séance de travaux pratiques sont en constantan. Il s’agit d’un alliage de cuivre
et de nickel, la résistivité de cet alliage est insensible à d’importantes variation de température.
k = 2, 04
Il est donc possible de corréler une variation de résistance à une déformation relative. Toutefois, en
étant dans le domaine des très petites déformations, il est nécessaire de faciliter la lecture de la
déformation relative par l’intermédiaire d’un pont de Wheastone6 qui joue un rôle d’amplificateur. Un
banc d’extensométrie pour l’ensemble des jauges (Fig3) est prévu à cet effet (Annexe I).
On dispose dans cet essai d’une éprouvette en alliage léger de largeur égale à 20 mm et d’épaisseur
égale à 2 mm.
6
CHARLES WHEASTONE (1802-1875)
Afin de limiter les conséquences d’une flexion parasite due au poids de l’éprouvette et de défauts
éventuels de rectitude et d’alignement, l’éprouvette est équipée de 6 paires de jauges placées au
regard l’une de l’autre sur chacune des faces de l’éprouvette. Le montage renvoie directement la
déformation totale pour chaque paire de jauges (Tab.IV).
Force εA εB εC εD εE εF
(N) (µm/m) (µm/m) (µm/m) (µm/m) (µm/m) (µm/m)
0 0 0 0 0 0 0
100 67 83 72 64 72 -23
200 141 167 145 128 145 -43
300 209 241 214 191 213 -66
400 277 315 284 258 283 -87
500 348 395 357 321 355 -110
600 415 470 421 381 420 -130
700 490 552 500 451 497 -154
800 559 628 570 514 566 -175
900 632 704 642 585 641 -195
1000 706 783 719 658 714 -220
Il convient de tenir compte de la présence de deux jauges pour chaque point de mesure.
On obtient ainsi pour le module d’Young évalué à partir des jauges orientées suivant l’axe de l’effort
les résultats de mesure suivants :
• Au niveau des jauges A, le module d’Young est égal à : E = 71388 155 MPa
• Au niveau des jauges C, le module d’Young est égal à : E = 70050 149 MPa
• Au niveau des jauges E, le module d’Young est égal à : E = 70397 134 MPa
Ces valeurs sont comparables et conformes aux données de la littérature pour un alliage d’aluminium.
L’incertitude fait apparaître uniquement ici le manque d’ajustement du modèle.
Déformation transversale
=
Déformation axiale
L’alignement des points sur une droite passant par l’origine permet de valider l’hypothèse de
modélisation, à savoir la proportionnalité entre la déformation transversale et la déformation axiale,
le coefficient de proportionnalité traduisant le coefficient de Poisson.
L’estimation de la pente de la droite et sa traduction sous la forme du coefficient de Poisson font appel
encore une fois à la méthode des moindres carrés.
On trouve ici :
= 0, 31
Ce coefficient correspond à celui attribué aux métaux dans la littérature.
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
10
15
20
25
30
35
40
45
50
Largeur de l’éprouvette : 20 mm
Épaisseur de l’éprouvette : 2 mm
Longueur de l’éprouvette : 360 mm
Force εA εB εC εD εE εF
(Lecture) (µm/m) (µm/m) (µm/m) (µm/m) (µm/m) (µm/m)
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Y = X
L’estimation du paramètre du modèle à partir de la méthode des moindres carrés renvoie la fonction
de mesure suivante :
n
x y i i
b= i =1
n
x
i =1
2
i
On fait référence également à l’expression du résultat de mesure sous la forme d’un intervalle élargi :
1
b − k s ( b ) b + k s ( b ) avec s ( b ) = s r et k = 2
n
x
i =1
2
i
Fonction =DROITEREG()
Fonction =TENDANCE()
Notes personnelles