LoiDeComportementIPP2024(1)
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1. Introduction
Un problème de mécanique peut se résoudre de deux manières :
en utilisant une approche cinématique à partir des quantités tensorielles de déformation
en utilisant une approche dynamique à partir des grandeurs tensiorelles de contrainte
On montre expérimentalement que ces deux approches sont indissociables et qu’il y a une
dépendance entre elles. Ce constat est illustré par l’expérience ci-dessous dans laquelle une poutre
est encastrée dans une mur, l’une des extrêmités étant libre. Si on impose une force F à l’extrêmité
libre, on obtient une flèche que l’on peut mesurer (pilotage en force). De même on peut imposer une
flèche et chercher la force nécessaire (pilotage en déformation).
C’est l’essai le plus simple pour déterminer le comportement d’un matériau. On dispose pour cela
d’une éprouvette cylindrique du matériau dont les extrémités sont surdimensionnés. L’éprouvette
munie d’une jauge extensiomètre pour mesurer la déformation axiale (ou en longueur) et la
déformation transversale (suivant le périmètre) est placée entre les mors d’une presse à traction.
L’essai consiste le plus souvent à soumettre l’éprouvette (ou plus exactement la partie utile de cette
éprouvette) à un allongement par déplacement relatif de ses extrêmités et à mesurer la force (ou la
contrainte) nécessaire pour obtenir ce déplacement.
a) Déformation axiale
Pour un acier, le diagramme typique de déplacement est représenté par la figure ci-dessous
La contrainte limite du domaine d’élasticité linéaire du matériau est représentée par l’ordonnée 𝜎𝑒𝑙
du point A de la courbe. Cette contrainte limite est appelée limité d’élasticité. Cette limite est d’une
grande importance en résistance en résistance des matériaux. Le dimensionnement des structures
est réalisée à partir de la valeur à partir de laquelle apparaît une déformation plastique.
Lors d’un tel essai, on note également une proportionnalité entre la contrainte tangentielle de
cisaillement et la distorsion correspondante. La relation entre la contrainte et la distorsion totale est
linéaire. Elle est donnée par :
𝑡ℎ𝑒𝑟𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒
𝜖𝑖𝑗 = 𝛼δ𝑇
Où 𝜖̿ est le tenseur linéarisé des déformations, 𝜎̿ tenseur des contraintes, 𝜎̿0 tenseur des contraintes
résiduelles, 𝛼̿ tenseur des coefficients dilatations thermiques, 𝑆 tenseur des « compliances » d’ordre
4.
3.1. Essai de traction triaxial pour un matériau isotherme, homogène et isotrope. Loi
de Hooke-Duhamel
Cet essai peut se décomposer en une traction suivant les trois axes Ox, Oy, et Oz comme l’illustre la
firgure ci-dessous.
Nous désignerons par 𝜎𝐼 , 𝜎𝐼𝐼 , et 𝜎𝐼𝐼𝐼 les contraintes principales suivant les trois axes Ox, Oy et Oz
choisies comme étant les direction propres et par 𝜀𝐼 , 𝜀𝐼𝐼 , 𝜀𝐼𝐼𝐼 les déformations résultants suivant ces
trois axes
𝜎𝐼𝐼
𝜀22 =
𝐸
𝜎 𝜈𝜎𝐼𝐼
𝜀𝑜𝑧𝐼𝐼 = −𝜈𝜀22 = −
𝐸
𝜎 𝜈𝜎𝐼𝐼
𝜀𝑜𝑋𝐼𝐼 = −𝜈𝜀22 = −
𝐸
Désignons par 𝜀𝐼 , 𝜀𝐼𝐼 , 𝜀𝐼𝐼𝐼 les déformations résultantes selon les axes Ox, Oy, et Oz.
7
Détermination de 𝜺𝑰
𝜀𝐼 est la somme de la déformation axiale selon Ox 𝜀11 résultant de la contrainte axiale 𝜎𝐼 et des
𝜎
transformations transversales selon Ox 𝜀𝑜𝑋𝐼𝐼 et 𝜎𝐼𝐼𝐼 résultant des contraintes 𝜎𝐼𝐼 et 𝜎𝐼𝐼𝐼 selon Oy et Oz
𝜎 𝜎
𝜀𝐼 = 𝜀11 + 𝜀𝑜𝑋𝐼𝐼 + 𝜀𝑜𝑋𝐼𝐼𝐼
En remplaçant
𝜎𝐼 𝜈 𝜎𝐼𝐼 𝜈𝜎𝐼𝐼𝐼
𝜀𝐼 = − −
𝐸 𝐸 𝐸
𝜎𝐼 𝜈
𝜀𝐼 =
− (𝜎 + 𝜎𝐼𝐼𝐼 )
𝐸 𝐸 𝐼𝐼
Cette expression peut se mettre sous la forme
𝜎𝐼 𝜈
𝜀𝐼 = − (𝜎𝐼𝐼 + 𝜎𝐼𝐼𝐼 + 𝜎𝐼 − 𝜎𝐼 )
𝐸 𝐸 𝐼
En posant
𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 ) = 𝜎𝐼 + 𝜎𝐼𝐼 + 𝜎𝐼𝐼𝐼
Il vient
𝜎𝐼 𝜈 𝜈
𝜀𝐼 = − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 ) + 𝜎𝐼
𝐸 𝐸 𝐸
Soit
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀𝐼 = 𝜎𝐼 − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )
𝐸 𝐸
Donc
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀𝐼 = 𝜎𝐼 − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )
𝐸 𝐸
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀𝐼𝐼 = 𝜎𝐼𝐼 − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )
𝐸 𝐸
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀𝐼𝐼𝐼 = 𝜎𝐼𝐼𝐼 − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )
𝐸 𝐸
Soit sous forme tensorielle, dans la base propre, la loi de comportement devient :
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀̿𝑋𝑌𝑍 = 𝜎̿𝑋𝑌𝑍 − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )𝐼 ̿
𝐸 𝐸
Remarque
(1 + 𝜈) 𝜈
𝑡𝑟(𝜀̿𝑋𝑌𝑍 ) = 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 ) − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )𝑡𝑟(𝐼 )̿
𝐸 𝐸
(1 − 2𝜈)
𝑡𝑟(𝜀̿𝑋𝑌𝑍 ) = 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )
𝐸
8
La trace étant indépendante du repère choisi, la relation est indépendante du repère choisi, on peut
écrire plus généralement pour une repère quelconque
(1 − 2𝜈)
𝑡𝑟(𝜀̿) = 𝑡𝑟(𝜎̿)
𝐸
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀̿ = 𝜎̿ − 𝑡𝑟(𝜎̿)𝐼 ̿
𝐸 𝐸
𝐸 𝜈
𝜎̿ = 𝜀̿ + 𝑡𝑟(𝜎̿)𝐼 ̿
(1 + 𝜈) (1 + 𝜈)
Or
(1 − 2𝜈)
𝑡𝑟(𝜀̿) = 𝑡𝑟(𝜎̿)
𝐸
D’où on tire
𝐸
𝑡𝑟(𝜎̿) = 𝑡𝑟(𝜀̿)
(1 − 2𝜈)
En remplaçant
𝐸 𝜈𝐸
𝜎̿ = 𝜀̿ + 𝑡𝑟(𝜀̿)𝐼 ̿
(1 + 𝜈) (1 + 𝜈)(1 − 2𝜈)
Telle est la loi de Gabriel Lamé pour un matériau élastique linéaire, homogène, isotherme et
isotrope. Cette loi peut se mettre sous la forme
̿ = 2μ𝜀̿ + λtr(𝜀̿) I̿
σ
𝐸
μ=
2(1 + 𝜈)
𝜈𝐸
λ=
(1 + 𝜈)(1 − 2𝜈)
𝜀11
𝜀22
𝜀̿ = 𝜀33
𝜀23
𝜀31
(𝜀12 )
Avec 𝜎12 = 𝜎21 , 𝜎13 = 𝜎31 , 𝜎23 = 𝜎32 , ce tenseur pourra se mettre sous la forme du pseudo vecteur
𝜎11
𝜎22
𝜎̿ = 𝜎33
𝜎23
𝜎31
(𝜎12 )
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀̿ = 𝜎̿ − 𝑡𝑟(𝜎̿)𝐼 ̿
𝐸 𝐸
Soit en développant :
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀11 = 𝜎11 − (𝜎11 + 𝜎22 + 𝜎33 )
𝐸 𝐸
Après arrangement
1 𝜈
𝜀11 = 𝜎11 − (𝜎22 + 𝜎33 )
𝐸 𝐸
De même
1 𝜈
𝜀22 = 𝜎22 − (𝜎11 + 𝜎33 )
𝐸 𝐸
1 𝜈
𝜀33 = 𝜎33 − (𝜎11 + 𝜎22 )
𝐸 𝐸
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On a vu dans le chapitre sur le tenseur des déformations que les éléments nons diagonaux du tensuer
des déformations linéaires correspondeux aux demi distorsions. Si on introduit les termes de
distorsion totale 𝛾23 = 2𝜀23 , 𝛾31 = 2𝜀31 , 𝛾12 = 2𝜀12, on obtient sous forme matrielle
2(1 + 𝜈)
2𝜀23 = 𝜎23 = 𝛾23
𝐸
2(1 + 𝜈)
2𝜀31 = 𝜎31 = 𝛾31
𝐸
2(1 + 𝜈)
2𝜀12 = 𝜎12 = 𝛾12
𝐸
soit
𝜀̿ = 𝑆𝜎̿
Où 𝑆 est le tenseur des compliances, inverse du tenseur des élasticités. Le tenseur des compliances
se ramène également à 36 composantes peut être représenté par une matrice 6x6
Remarque
On a vu que
𝜎23 = 2𝐺𝜀23
On en tire
𝜎23 2(1 + 𝜈)
2𝜀23 = 𝛾23 = =
𝐺 𝐸
𝐸
𝐺=
2(1 + 𝜈)
̿ = 2μ𝜀̿ + λtr(𝜀̿) I̿
σ
En introduisant les pseudo vecteurs dans l’expression de la loi de Grabriel Lamé, nous obtenons les
équations ci-dessous
La loi de comportement peut également se mettre sous la forme d’une relation matricielle entre
pseudo vecteur
𝜎̿ = 𝐶𝜀̿
Le tenseur des élasticités 𝐶 se ramène à 36 composantes au lieu de 81. Il est représenté par une
matrice 6x6
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀̿ = 𝜎̿ − 𝑡𝑟(𝜎̿)𝐼 ̿
𝐸 𝐸
L’équivalence entre les relations précédentes permet d’écrire les relations suivantes entre les
coefficients
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7. Contraintes équivalentes
Nous avons vu précédemment (essai de traction uniaxiale) que le comportement élastique admet
des limites. En effet, l’ expériencede l’essai de traction montre que lorsque les efforts appliqués sont
très importantes 𝜎 ≫ 𝜎𝑒𝑙 , le matériau perd ses qualités d’élasticité. Il subsiste dans ce cas des
déformations permanentes ou plastiques qui se maintiennent lorsque les efforts appliquées sont
supprimés. Le domaine d’élasticité correspond à une déformation élastique proportionnelle à la
charge. Le domaine de déformation plastique correspond à une déformation irréversible.
L'essai de traction donne plusieurs valeurs importantes :
le module de Young, E, ou module d'élasticité longitudinale, exprimé en mégapascals (MPa)
ou en gigapascals (GPa) ;
la limite d'élasticité (lorsqu'elle existe), Re, σe, σy ou fy (yield stress), qui sert à caractériser
un domaine conventionnel de réversibilité ; c’est la contrainte (charge unitaire) qui délimite
les domaines élastiques et plastiques.
la résistance à la traction Rm, σm ou fu (limite ultime), qui définit la limite à la rupture. Elle
représente la contrainte maximum admissible
l'allongement à la rupture A%, qui mesure la capacité d'un matériau à s'allonger sous charge
avant sa rupture. Cette propriété intéressante est intéressante dans certaines applications.
L’allongement à la rupture représente donc la déformation relative maximale admissible
par un acier. Au-delà il y a rupture.
le coefficient de Poisson ν, qui correspond à la proportion entre la déformation transversale
(diminution de section) et la déformation longitudinale (allongement relatif) de la pièce
dans le domaine élastique.
Cette contrainte convient plutôt aux matériaux présentant une rupture fragile (verre, céramique,
béton, certains aciers ou polymères, …
Le calcul de la contrainte équivalente de Rankine nécesstite le calcul préalable des contraintes
principales et des directions principales.
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𝜎𝐼 et 𝜎𝐼𝐼 étant les contraintes principales ou valeurs propres du tenseur des contraintes défini dans
𝜋
le plan des contraintes. Sa valeur est maximale pour 𝜃 = 4 et elle vaut
𝜎𝐼 − 𝜎𝐼𝐼
𝜏𝑚𝑎𝑥 = ⌊ ⌋
2
Ce résultat peut être généralisé à une sollicitation quelconque. On considère pour cela une normale
quelconque et on utilise un répérage sphérique. Ainsi dans un plan quelconque (i , j), le cisaillement
maximal est donné par :
𝜎𝐼 − 𝜎𝐽
𝜏max 𝑖 𝑗 = ⌊ ⌋
2
𝜎𝐼 et 𝜎𝐽 représentant les valeurs propres du tenseur des contraintes dans le plan (i,j)
La contrainte équivalente de Tresca est alors représenté dans le cas général par
𝜎𝐼 − 𝜎𝐽
𝜎𝑇 = 𝑚𝑎𝑥𝑖,𝑗 ⌊ ⌋
2
Cette contrainte est bien adapté à la plastification ductile. Le calcul de la contrainte équivalente de
Tresca fait appel au calcul des contraintes principales et des directions principales. On détermine
ensuite la valeur maximale de la différence entre directions principales.
1
𝜎𝑉𝑀 = √ {(𝜎𝐼 − 𝜎𝐼𝐼 )2 + (𝜎𝐼 − 𝜎𝐼𝐼𝐼 )2 + (𝜎𝐼𝐼 − 𝜎𝐼𝐼𝐼 )2 }
2
8 Critère de tenue mécanique
Le modèle élastique représente le comportement des matériaux métalliques dans la région élastique
c’est-à-dire tant que l’on ne dépasse pas le seuil de limite élastique. Pour justifier les calculs issus de
ce modèle, il faut vérifier après avoir résolu le problème que ce seuil d’élasticité n’est pas dépassé.
C’est le principe des calculs élastiques des structures ou des éléments de construction.
Le critère de tenue mécanique est une fonction qui définit un domaine acceptable pour le tenseur
des contraintes. Ce domaine est généralement élastique. La frontière du domaine est appelée surface
seuil. La surface seuil est définie par
𝑓(𝜎̿) ≤ 0
Le choix d’une contrainte équivalente consiste un critère. Le critère choisi doit être projectif pour
être judicieux.
Si les contraintes principales sont classées en ordre croissant, le critère de Rankine est la plus grande
contraite contrainte pricipale σI déterminée expérimentalement :
𝜎𝐼 < 𝜎𝑒𝑙
𝜎𝑒𝑙 est la limite élastique en traction.
Soit