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LoiDeComportementIPP2024(1)

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1

Institut Polytechnique Panafricain


NOTES DE COURS DE MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS
LOI DE COMPORTEMENT. ELASTICITE LINEAIRE
Ce chapitre est en construction et est susceptible de modifications
S. SAMBOU
UCAD FST
2
3

1. Introduction
Un problème de mécanique peut se résoudre de deux manières :
 en utilisant une approche cinématique à partir des quantités tensorielles de déformation
 en utilisant une approche dynamique à partir des grandeurs tensiorelles de contrainte
On montre expérimentalement que ces deux approches sont indissociables et qu’il y a une
dépendance entre elles. Ce constat est illustré par l’expérience ci-dessous dans laquelle une poutre
est encastrée dans une mur, l’une des extrêmités étant libre. Si on impose une force F à l’extrêmité
libre, on obtient une flèche que l’on peut mesurer (pilotage en force). De même on peut imposer une
flèche et chercher la force nécessaire (pilotage en déformation).

Les données nécessaires pour résoudre un problème de mécanique sont donc


 le champ de déplacement qui est représenté par le vecteur déplacement à 3 composantes 3
composantes
 le champ des déformations représenté par le tenseur linéarisé des .déformations à 6
composantes à cause de la symétrie de ce tenseur.
 le champ des contraintes représenté par le tenseur des contraintes à 6 composantes (à cause
de la symétrie de ce tenseur).
Le tout fait 15 grandeurs inconnues.

Or les équations dont on dispose sont


 la relation déplacement-déformation donné par les équations obtenues à partir du tenseur
̿̿̿̿̿̿̿ 𝑈
linéarisé des déformations où 𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗ est le tenseur gradient des déplacements, 𝑈⃗ le vecteur
déplacement (voir chapitre tenseur des déformatons)
1
̿̿̿̿̿̿̿ 𝑈
𝜀̿ = (𝑔𝑟𝑎𝑑 ⃗ + ̿̿̿̿̿̿̿
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑇 𝑈⃗)
2
 l’équation d’équilibre, dans laquelle 𝜎̿ est le tenseur des contraintes, 𝑓 le champ des forces
𝑑𝑖𝑣𝜎̿ + 𝜌𝑓 = ⃗0
La première relation conduit à 6 équations, la seconde à 3 équations, soit en tout 9 équations pour
les 15 inconnues. Il y a donc un gap de 6 équations à trouver pour résoudre le problème. Ce gap est
comblé par des équations issues de l’expérience qui permettent de relier le tenseur des contraintes
au tenseur des déplacements. La loi ainsi obtenue est appelée loi de comportement du matériau.

2. Loi de comportement d’un matériau : relation contrainte – déformation


Nous nous intéresserons au comportement élastique linéaire pour un matériau homogène isotrope.
L’élasticité linéaire est caractérisée par le fait que les configurations du système restent toujours très
voisines d’une configuration de référence qui est un état naturel du système, dans lequel les
contraintes s’annulent. On pourra alors faire l’hypothèse des petites perturbations pour laquelle les
descriptions eulériennes et lagrangiennes sont confondues.

2.1. Essai de traction


L’essai de traction est l’essai le plus couramment utilisé pour caractériser le comporment mécanique
d’un matériau et donc d’établir la loi de comportement de ce matériau.

2.1.1 Essai de traction uniaxial


4

C’est l’essai le plus simple pour déterminer le comportement d’un matériau. On dispose pour cela
d’une éprouvette cylindrique du matériau dont les extrémités sont surdimensionnés. L’éprouvette
munie d’une jauge extensiomètre pour mesurer la déformation axiale (ou en longueur) et la
déformation transversale (suivant le périmètre) est placée entre les mors d’une presse à traction.
L’essai consiste le plus souvent à soumettre l’éprouvette (ou plus exactement la partie utile de cette
éprouvette) à un allongement par déplacement relatif de ses extrêmités et à mesurer la force (ou la
contrainte) nécessaire pour obtenir ce déplacement.
a) Déformation axiale
Pour un acier, le diagramme typique de déplacement est représenté par la figure ci-dessous

On distingue sur la figure 3 parties :


Partie OA : élasticité linéaire. Ce comportement est caractérisé par :
 un retour à O à la décharge
 une proportionnalité réversible entre la déformation et la contrainte pour une contrainte
𝜎 ≪ 𝜎𝑒𝑙 qui peut s’exprimer par
σ = Eε
Où E est le module de Young en Mpa, ε l’allongement relatif, σ la contrainte.
Partie AB : élasticité non linéaire. Ce comportament est caractérisé par :
 comportement élastique (retour en O après décharge)
 relation non linéaire entre la contrainte et la déformation pour 0 < 𝜎 < 𝜎𝑒𝑙
σ = f(ε)
Partie BC : Zone de comportement plastique. Ce comportement est caractérisé par
 un comportement non élastique : pas de retour en O à la décharge
 après décharge il existe une déformation permanente

La contrainte limite du domaine d’élasticité linéaire du matériau est représentée par l’ordonnée 𝜎𝑒𝑙
du point A de la courbe. Cette contrainte limite est appelée limité d’élasticité. Cette limite est d’une
grande importance en résistance en résistance des matériaux. Le dimensionnement des structures
est réalisée à partir de la valeur à partir de laquelle apparaît une déformation plastique.

b) Déformation transversale (perpendiculaire à l’axe de traction)


La section de l’éprouvette joue un grand rôle dans la trasmission de la force appliquée à l’éprouvette.
Elle évolue perpendiculairement à l’axe de traction. Les déformations selon les axes
perpendiculaires à l’axe de traction se font perpendiculairement à l’axe de traction et sont données
par :

𝜀22 = 𝜀33 = −𝜈𝜀11

𝜈 est appelé coefficient de Poisson. Le coefficient de Poisson est sans unité.


Le tableau ci-dessou contient les caractéristiques de quelques matériaux
5

2.2. Essai en cisaillement ou essai de torsion


Cet essai est illustré par la figure ci-dessous.

Lors d’un tel essai, on note également une proportionnalité entre la contrainte tangentielle de
cisaillement et la distorsion correspondante. La relation entre la contrainte et la distorsion totale est
linéaire. Elle est donnée par :

𝜎12 = 2𝐺𝜖12 = 𝐺 𝛾12

Le coefficient de proportionnalité 𝐺 est appelé module de cisaillement, 𝛾12 représente la distorsion


entre les deux directions 1 et 2 initialement perpendiculaires. 𝐺 a la dimension d’une contrainte

Traction uniaxale cisaillement traction triaxiale


Différentes tractions

2.3. Déformation thermique


Certains matériaux se dilatent proportionnellement à la température. Le facteur de dilatation est
désigné par 𝛼 coefficient de dilatation thermique. 𝛼 est supposé constant et indépendant de la
température. La dilatation thermique s’exprime par :

𝑡ℎ𝑒𝑟𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒
𝜖𝑖𝑗 = 𝛼δ𝑇

3. Formulation générale de la loi élastique


C’est une généralisation des résultats précédents. On suppose que la sollicitation agissant sur le
solide entraîne un champ de contraintes multiaxial. L’élasticité linéaire se traduit par une relation
linéaire entre les tenseurs de déformation et de contraintes et de sous la forme

𝜖̿ = 𝑆(𝜎̿ − 𝜎̿0 ) + 𝛼̿𝛿𝑇


6

Où 𝜖̿ est le tenseur linéarisé des déformations, 𝜎̿ tenseur des contraintes, 𝜎̿0 tenseur des contraintes
résiduelles, 𝛼̿ tenseur des coefficients dilatations thermiques, 𝑆 tenseur des « compliances » d’ordre
4.

3.1. Essai de traction triaxial pour un matériau isotherme, homogène et isotrope. Loi
de Hooke-Duhamel
Cet essai peut se décomposer en une traction suivant les trois axes Ox, Oy, et Oz comme l’illustre la
firgure ci-dessous.

Nous désignerons par 𝜎𝐼 , 𝜎𝐼𝐼 , et 𝜎𝐼𝐼𝐼 les contraintes principales suivant les trois axes Ox, Oy et Oz
choisies comme étant les direction propres et par 𝜀𝐼 , 𝜀𝐼𝐼 , 𝜀𝐼𝐼𝐼 les déformations résultants suivant ces
trois axes

3.1.1 Essai de traction axial selon Ox


Pour cette contrainte principale 𝜎𝐼 , la déformation axiale (selon Ox) est 𝜀11 et les déformations
𝜎 𝜎
transversales selon les axes Oy et Oz sont respectivement 𝜀𝑜𝑌𝐼 et 𝜀𝑜𝑍𝐼 les déformations transversales
selon Oy et Oz résultant de la contrainte principale avec 𝜎𝐼
𝜎𝐼
𝜀11 =
𝐸
𝜎𝐼 𝜈𝜎𝐼
𝜀𝑜𝑌 = −𝜈𝜀11 = −
𝐸
𝜎𝐼 𝜈𝜎𝐼
𝜀𝑜𝑍 = −𝜈𝜀11 = −
𝐸
3.1.2 Essai de traction axial selon Oy
Comme précédemment, pour cette contrainte 𝜎𝐼𝐼 , la déformation axiale selon Oy est 𝜀22 et les
𝜎 𝜎
déformations transversales résultant selon les axes Oz et Ox sont respectivement 𝜀𝑜𝑧𝐼𝐼 , 𝜀𝑜𝑋𝐼𝐼 avec :

𝜎𝐼𝐼
𝜀22 =
𝐸
𝜎 𝜈𝜎𝐼𝐼
𝜀𝑜𝑧𝐼𝐼 = −𝜈𝜀22 = −
𝐸
𝜎 𝜈𝜎𝐼𝐼
𝜀𝑜𝑋𝐼𝐼 = −𝜈𝜀22 = −
𝐸

3.1.3 Essai de traction axiale selon Oz


Comme précédemment, pour cette contrainte 𝜎𝐼𝐼𝐼 , la déformation axiale selon Oz est 𝜀33 et les
𝜎 𝜎
déformations transversales résultant selon les axes Ox et Oy sont respctivement, 𝜀𝑜𝑋𝐼𝐼𝐼 et 𝜀𝑜𝑦𝐼𝐼𝐼 avec :
𝜎𝐼𝐼𝐼
𝜀33 =
𝐸
𝜎𝐼𝐼𝐼 𝜈𝜎𝐼𝐼𝐼
𝜀𝑜𝑋 = −𝜈𝜀33 = −
𝐸
𝜎𝐼𝐼𝐼 𝜈𝜎𝐼𝐼𝐼
𝜀𝑜𝑦 = −𝜈𝜀33 = −
𝐸

Désignons par 𝜀𝐼 , 𝜀𝐼𝐼 , 𝜀𝐼𝐼𝐼 les déformations résultantes selon les axes Ox, Oy, et Oz.
7

Détermination de 𝜺𝑰
𝜀𝐼 est la somme de la déformation axiale selon Ox 𝜀11 résultant de la contrainte axiale 𝜎𝐼 et des
𝜎
transformations transversales selon Ox 𝜀𝑜𝑋𝐼𝐼 et 𝜎𝐼𝐼𝐼 résultant des contraintes 𝜎𝐼𝐼 et 𝜎𝐼𝐼𝐼 selon Oy et Oz
𝜎 𝜎
𝜀𝐼 = 𝜀11 + 𝜀𝑜𝑋𝐼𝐼 + 𝜀𝑜𝑋𝐼𝐼𝐼
En remplaçant
𝜎𝐼 𝜈 𝜎𝐼𝐼 𝜈𝜎𝐼𝐼𝐼
𝜀𝐼 = − −
𝐸 𝐸 𝐸
𝜎𝐼 𝜈
𝜀𝐼 =
− (𝜎 + 𝜎𝐼𝐼𝐼 )
𝐸 𝐸 𝐼𝐼
Cette expression peut se mettre sous la forme
𝜎𝐼 𝜈
𝜀𝐼 = − (𝜎𝐼𝐼 + 𝜎𝐼𝐼𝐼 + 𝜎𝐼 − 𝜎𝐼 )
𝐸 𝐸 𝐼

En posant
𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 ) = 𝜎𝐼 + 𝜎𝐼𝐼 + 𝜎𝐼𝐼𝐼
Il vient
𝜎𝐼 𝜈 𝜈
𝜀𝐼 = − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 ) + 𝜎𝐼
𝐸 𝐸 𝐸
Soit
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀𝐼 = 𝜎𝐼 − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )
𝐸 𝐸
Donc
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀𝐼 = 𝜎𝐼 − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )
𝐸 𝐸

Détermination de 𝜺𝑰𝑰 et 𝜺𝑰𝑰𝑰


Par analogie, on a également

(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀𝐼𝐼 = 𝜎𝐼𝐼 − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )
𝐸 𝐸
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀𝐼𝐼𝐼 = 𝜎𝐼𝐼𝐼 − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )
𝐸 𝐸

Soit sous forme tensorielle, dans la base propre, la loi de comportement devient :

(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀̿𝑋𝑌𝑍 = 𝜎̿𝑋𝑌𝑍 − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )𝐼 ̿
𝐸 𝐸

Cette loi est appelée loi de Hooke-Duhamel

Remarque
(1 + 𝜈) 𝜈
𝑡𝑟(𝜀̿𝑋𝑌𝑍 ) = 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 ) − 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )𝑡𝑟(𝐼 )̿
𝐸 𝐸

Or 𝑡𝑟(𝐼 )̿ = 3. Après arrangement

(1 − 2𝜈)
𝑡𝑟(𝜀̿𝑋𝑌𝑍 ) = 𝑡𝑟(𝜎̿𝑋𝑌𝑍 )
𝐸
8

La trace étant indépendante du repère choisi, la relation est indépendante du repère choisi, on peut
écrire plus généralement pour une repère quelconque

(1 − 2𝜈)
𝑡𝑟(𝜀̿) = 𝑡𝑟(𝜎̿)
𝐸

Et la loi de Hooke-Duhamel devient dans un reprère quelconque

(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀̿ = 𝜎̿ − 𝑡𝑟(𝜎̿)𝐼 ̿
𝐸 𝐸

3.2 Loi de Gabriel - Lamé


C’est l’inverse de la précédente. Elle exprime le tenseur des contraintes 𝜎̿ en fonction du tenseur
linéarisé des déformations 𝜀̿. D’après ce qui précède, nous avons

𝐸 𝜈
𝜎̿ = 𝜀̿ + 𝑡𝑟(𝜎̿)𝐼 ̿
(1 + 𝜈) (1 + 𝜈)
Or
(1 − 2𝜈)
𝑡𝑟(𝜀̿) = 𝑡𝑟(𝜎̿)
𝐸
D’où on tire
𝐸
𝑡𝑟(𝜎̿) = 𝑡𝑟(𝜀̿)
(1 − 2𝜈)
En remplaçant

𝐸 𝜈𝐸
𝜎̿ = 𝜀̿ + 𝑡𝑟(𝜀̿)𝐼 ̿
(1 + 𝜈) (1 + 𝜈)(1 − 2𝜈)

Telle est la loi de Gabriel Lamé pour un matériau élastique linéaire, homogène, isotherme et
isotrope. Cette loi peut se mettre sous la forme

̿ = 2μ𝜀̿ + λtr(𝜀̿) I̿
σ

Où 𝜇 est le premier coefficient de Lamé, qui a la dimension d’une contraine, 𝜆 deuxième de


coefficient de Lamé qui a la dimension d’une contrainte (Pa), avec

𝐸
μ=
2(1 + 𝜈)
𝜈𝐸
λ=
(1 + 𝜈)(1 − 2𝜈)

4. Formulation de la loi de comportement en notation ingénieur ou notation de Voigt.


On se place dans le cas d’une élasticité linéaire. On suppose également que le matériau ne présente
pas de contraintes initiales et qu’il n’y a pas de variation de température et que le matériau est
homogène et isotrope.

4.1 Loi de Hooke-Duhamel


Les tenseurs des contraintes 𝜎̿ et des déformations 𝜀̿ sont des tenseurs symétriques. Nous avons vu
que le tenseur des déformations s’exprime par :
9

𝜀11 𝜀12 𝜀13


𝜀
𝜀̿ = ( 21 𝜀22 𝜀23 )
𝜀31 𝜀32 𝜀33
avec 𝜀12 = 𝜀21 , 𝜀13 = 𝜀31 , 𝜀23 = 𝜀32
La symétrie du tenseur permet de l’écrire sous la forme du pseudo vecteur à 6 composantes

𝜀11
𝜀22
𝜀̿ = 𝜀33
𝜀23
𝜀31
(𝜀12 )

Il en sera de même du tenseur des contraintes qui est symétrique.


𝜎11 𝜎12 𝜎13
𝜎
𝜎̿ = ( 21 𝜎22 𝜎23 )
𝜎31 𝜎32 𝜎33

Avec 𝜎12 = 𝜎21 , 𝜎13 = 𝜎31 , 𝜎23 = 𝜎32 , ce tenseur pourra se mettre sous la forme du pseudo vecteur
𝜎11
𝜎22
𝜎̿ = 𝜎33
𝜎23
𝜎31
(𝜎12 )

La loi de comportement de Hooke-Duhamel ci-dessous

(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀̿ = 𝜎̿ − 𝑡𝑟(𝜎̿)𝐼 ̿
𝐸 𝐸

s’écrit en utilisant les pseudo vecteurs


𝜀11 𝜎11 1
𝜀22 𝜎22 1
𝜀33 = (1 + 𝜈) 𝜎33 − 𝜈 (𝜎 + 𝜎 + 𝜎 ) 1
𝜀23 𝐸 𝜎23 𝐸 11 22 33
0
𝜀31 𝜎31 0
(𝜀12 ) (𝜎12 ) (0)

Soit en développant :
(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀11 = 𝜎11 − (𝜎11 + 𝜎22 + 𝜎33 )
𝐸 𝐸
Après arrangement
1 𝜈
𝜀11 = 𝜎11 − (𝜎22 + 𝜎33 )
𝐸 𝐸
De même
1 𝜈
𝜀22 = 𝜎22 − (𝜎11 + 𝜎33 )
𝐸 𝐸
1 𝜈
𝜀33 = 𝜎33 − (𝜎11 + 𝜎22 )
𝐸 𝐸
10

On a vu dans le chapitre sur le tenseur des déformations que les éléments nons diagonaux du tensuer
des déformations linéaires correspondeux aux demi distorsions. Si on introduit les termes de
distorsion totale 𝛾23 = 2𝜀23 , 𝛾31 = 2𝜀31 , 𝛾12 = 2𝜀12, on obtient sous forme matrielle

2(1 + 𝜈)
2𝜀23 = 𝜎23 = 𝛾23
𝐸
2(1 + 𝜈)
2𝜀31 = 𝜎31 = 𝛾31
𝐸
2(1 + 𝜈)
2𝜀12 = 𝜎12 = 𝛾12
𝐸

soit

𝜀̿ = 𝑆𝜎̿

Où 𝑆 est le tenseur des compliances, inverse du tenseur des élasticités. Le tenseur des compliances
se ramène également à 36 composantes peut être représenté par une matrice 6x6
Remarque
On a vu que
𝜎23 = 2𝐺𝜀23
On en tire

𝜎23 2(1 + 𝜈)
2𝜀23 = 𝛾23 = =
𝐺 𝐸

On en tire la relation entre le coefficient de Coulomb sous la forme

𝐸
𝐺=
2(1 + 𝜈)

4.2 Loi de Gabriel Lamé


L’équation de Gabriel-Lamé s’écrit d’après ce qui précède

̿ = 2μ𝜀̿ + λtr(𝜀̿) I̿
σ

En introduisant les pseudo vecteurs dans l’expression de la loi de Grabriel Lamé, nous obtenons les
équations ci-dessous

𝜎11 = 2μ𝜀11 + λ(𝜀11 + 𝜀22 + 𝜀33 )


𝜎11 = (2μ + λ)𝜀11 + λ(𝜀22 + 𝜀33 )
De même
11

𝜎22 = (2μ + λ)𝜀22 + λ(𝜀11 + 𝜀33 )

𝜎33 = (2μ + λ)𝜀33 + λ(𝜀11 + 𝜀22 )


𝜎23 = 2μ𝜀23 = μ𝛾23
𝜎31 = 2μ𝜀31 = μ𝛾31
𝜎12 = 2μ𝜀12 = μ𝛾12
Soit sous forme matricielle :

Où 𝜏23 = 𝜎23 , 𝜏13 = 𝜎13 , 𝜏12 = 𝜎12


2𝜖23 = 𝛾23 , 2𝜖13 = 𝛾13, 2𝜖12 = 𝛾12 termes de distorsion angulaire

La loi de comportement peut également se mettre sous la forme d’une relation matricielle entre
pseudo vecteur
𝜎̿ = 𝐶𝜀̿

Le tenseur des élasticités 𝐶 se ramène à 36 composantes au lieu de 81. Il est représenté par une
matrice 6x6

5. Formulation croisée de la loi des comportements


A partir de ce qui précède, on peut écrire le tenseur des contraintes en fonction du coefficient de
Young, Poisson et du coefficient de dilatation thermique selon la loi de Hooke Duhamel

(1 + 𝜈) 𝜈
𝜀̿ = 𝜎̿ − 𝑡𝑟(𝜎̿)𝐼 ̿
𝐸 𝐸

De même on peut inversement écrire le tenseur des déformations en fonction du coefficient de


Young, Poisson et de l’inverse du coefficient de contrainte thermique 𝛽, selon la loi de Gabriel Lamé.
̿ = 2μϵ̿ + λtr(ϵ̿) I̿
σ

6. Relation entre les coefficients

L’équivalence entre les relations précédentes permet d’écrire les relations suivantes entre les
coefficients
12

7. Contraintes équivalentes
Nous avons vu précédemment (essai de traction uniaxiale) que le comportement élastique admet
des limites. En effet, l’ expériencede l’essai de traction montre que lorsque les efforts appliqués sont
très importantes 𝜎 ≫ 𝜎𝑒𝑙 , le matériau perd ses qualités d’élasticité. Il subsiste dans ce cas des
déformations permanentes ou plastiques qui se maintiennent lorsque les efforts appliquées sont
supprimés. Le domaine d’élasticité correspond à une déformation élastique proportionnelle à la
charge. Le domaine de déformation plastique correspond à une déformation irréversible.
L'essai de traction donne plusieurs valeurs importantes :
 le module de Young, E, ou module d'élasticité longitudinale, exprimé en mégapascals (MPa)
ou en gigapascals (GPa) ;
 la limite d'élasticité (lorsqu'elle existe), Re, σe, σy ou fy (yield stress), qui sert à caractériser
un domaine conventionnel de réversibilité ; c’est la contrainte (charge unitaire) qui délimite
les domaines élastiques et plastiques.
 la résistance à la traction Rm, σm ou fu (limite ultime), qui définit la limite à la rupture. Elle
représente la contrainte maximum admissible
 l'allongement à la rupture A%, qui mesure la capacité d'un matériau à s'allonger sous charge
avant sa rupture. Cette propriété intéressante est intéressante dans certaines applications.
L’allongement à la rupture représente donc la déformation relative maximale admissible
par un acier. Au-delà il y a rupture.
 le coefficient de Poisson ν, qui correspond à la proportion entre la déformation transversale
(diminution de section) et la déformation longitudinale (allongement relatif) de la pièce
dans le domaine élastique.

7.1 Contraintes équivalentes


Lors du dimensionnement d’une structure, on est souvent amené à comparer des états de
contraintes entre eux et à identifier des états critiques. La notion d’état de contrainte critique dépend
du type de mode de rupture attendue : rupture fragile ou plasticité. On désigne par rupture fragile
une rupture sans déformation plastique. C’est le cas des verres, céramique, … On introduit ainsi la
notion de contrainte équivalente. C’est une contrainte représentative du tenseur des contraintes qui
provoque une rupture fragile.

7.1.1 Contrainte équivalente de Rankine (1956)


Rankine a montré qu’une rupture fragile (sans déformation plastique) , se produit dans le plan
perpendiculaire à la plus grande contrainte principale. Il utilise comme contrainte équivalente qui
est la contrainte de traction unidirectionnelle qui produirait la rupture fragile. La contrainte
équivalente de Rankine est définie comme étant la plus grande contrainte principale positive

𝜎𝑅 = max(0, 𝜎𝐼 , 𝜎𝐼𝐼 , 𝜎𝐼𝐼𝐼 )

Cette contrainte convient plutôt aux matériaux présentant une rupture fragile (verre, céramique,
béton, certains aciers ou polymères, …
Le calcul de la contrainte équivalente de Rankine nécesstite le calcul préalable des contraintes
principales et des directions principales.
13

7.1.2 Contrainte équivalente de plasticité de Tresca


La plasticité des métaux est liée au glissement des dislocations. Ce glissement est activé par des
contraintes internes de cisaillement. La contrainte équivalente de Tresca est donc définie comme
étant la contrainte de cisaillement maximale. Cette contrainte correspond à la valeur maximale de
la composante tangentielle du vecteur contrainte. Cette composante tangentielle s’exprime dans la
base des vecteurs propres par (cf cours tenseur des contraintes):
𝜎𝐼 − 𝜎𝐼𝐼
𝜏(𝜃) = 𝑠𝑖𝑛2𝜃
2

𝜎𝐼 et 𝜎𝐼𝐼 étant les contraintes principales ou valeurs propres du tenseur des contraintes défini dans
𝜋
le plan des contraintes. Sa valeur est maximale pour 𝜃 = 4 et elle vaut

𝜎𝐼 − 𝜎𝐼𝐼
𝜏𝑚𝑎𝑥 = ⌊ ⌋
2

Ce résultat peut être généralisé à une sollicitation quelconque. On considère pour cela une normale
quelconque et on utilise un répérage sphérique. Ainsi dans un plan quelconque (i , j), le cisaillement
maximal est donné par :

𝜎𝐼 − 𝜎𝐽
𝜏max 𝑖 𝑗 = ⌊ ⌋
2

𝜎𝐼 et 𝜎𝐽 représentant les valeurs propres du tenseur des contraintes dans le plan (i,j)
La contrainte équivalente de Tresca est alors représenté dans le cas général par
𝜎𝐼 − 𝜎𝐽
𝜎𝑇 = 𝑚𝑎𝑥𝑖,𝑗 ⌊ ⌋
2

Cette contrainte est bien adapté à la plastification ductile. Le calcul de la contrainte équivalente de
Tresca fait appel au calcul des contraintes principales et des directions principales. On détermine
ensuite la valeur maximale de la différence entre directions principales.

7.1.3 Contrainte équivalente plastique de Von Mises


Partant des travaux de Tresca, Von Mises introduit l’énergie de déformation de cisaillement. La
contrainte équivalente de Von Mises s’exprime également en fonction des contraintes principales
par :

1
𝜎𝑉𝑀 = √ {(𝜎𝐼 − 𝜎𝐼𝐼 )2 + (𝜎𝐼 − 𝜎𝐼𝐼𝐼 )2 + (𝜎𝐼𝐼 − 𝜎𝐼𝐼𝐼 )2 }
2
8 Critère de tenue mécanique
Le modèle élastique représente le comportement des matériaux métalliques dans la région élastique
c’est-à-dire tant que l’on ne dépasse pas le seuil de limite élastique. Pour justifier les calculs issus de
ce modèle, il faut vérifier après avoir résolu le problème que ce seuil d’élasticité n’est pas dépassé.
C’est le principe des calculs élastiques des structures ou des éléments de construction.
Le critère de tenue mécanique est une fonction qui définit un domaine acceptable pour le tenseur
des contraintes. Ce domaine est généralement élastique. La frontière du domaine est appelée surface
seuil. La surface seuil est définie par

𝑓(𝜎̿) = 𝜎𝑒𝑞 − 𝜎𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙 = 0

𝜎𝑒𝑞 est la contrainte équivalente, 𝜎𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙 est la contrainte seuil acceptée.


14

Le critère de tenue mécanique est alors donné par :

𝑓(𝜎̿) ≤ 0

En pratique on pose comme critère de tenue mécanique la condition ci-dessous


𝜎𝑒𝑞 ≤ 𝜎𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙

Le choix d’une contrainte équivalente consiste un critère. Le critère choisi doit être projectif pour
être judicieux.

8.1 Critère de rupture de Rankine


Le critère de Rankine est un critère d’extension maximale. Il considère une rupture brutale entrainée
par une forte exténsion (rupture fragile). On peut donc utiliser comme seuil la contrainte limite de
rupture R m en traction uniaxiale. Le critère de Rankine s’écrit alors sous la forme :
σR = max(0, σI , σII , σIII ) < R m

σI , σII , σIII étant les contraintes principales.

Si les contraintes principales sont classées en ordre croissant, le critère de Rankine est la plus grande
contraite contrainte pricipale σI déterminée expérimentalement :

𝜎𝐼 < 𝜎𝑒𝑙
𝜎𝑒𝑙 est la limite élastique en traction.

8.2 Critère de plasticité Tresca


Ce critère s’intéresse à la plastification d’un matériau. Il postule que la plastificité intervient lorsque
le cisaillement est maximum. On prend comme contrainte seuil la limite en cisaillement 𝜎𝑔 avec
1
σg = 2 σel . Ce critère est déterminé à partir d’un essai de torsion pure. Il s’exprime par :

Soit

Ce critère est adapté aux métaux.

8.3 Critère de plasticité de Von Mises


La contrainte équivalente de Von Mises correspond à la contrainte de traction unidirectionnelle qui
génèrerait la même énergie de distorsion que l’état tridimensionnel considéré. On peut donc
prendre comme seuil la limité élastique du matériau. Ce critère s’exprime par

On peut définir une contrainte équivalente de Von Mises par


15

Ce qui permet d’écrire la contrainte de Von Mises par

Où 𝜎𝑒 est déterminé par un essai de traction pure.


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