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Salhi Emf S4-3

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ÉCONOMIE MONÉTAIRE ET

FINANCIÈRE II
SEMESTRE : PRINTEMPS-ETÉ
ANNÉE UNIVERSITAIRE : 2021/2022
FILIÈRE : ÉCONOMIE ET GESTION
NIVEAU : S4
PR. SALHI SALAH EDDINE
SYLLABUS
Prérequis Objectif général du
Les étudiants doivent avoir des connaissances du cours
cours de l’introduction à l’économie et tout ce qui
L’objectif principal de ce cours est de
concerne les concepts de base en économie. Ainsi, familiariser les étudiants sur la demande de
une maitrise du module « macroéconomie » du monnaie, la politique monétaire et de
première année est un prérequis important. l’économie financière d’une façon générale.
SYLLABUS
Objectifs spécifiques du cours Compétences attendues
Au terme de ce cours l’étudiant sera capable A travers le contenu de ce cours, nous
de : cherchons à accorder une certaine
autonomie à l’étudiant pour procéder à
▪ Comprendre les déterminants de la demande des recherches complémentaires afin de
de monnaie ; compléter sa formation et faire la synthèse
des différentes approches en ce domaine.
▪ Analyser l’équilibre macroéconomique des
La lecture des divers livres d’économie
marchés en économie fermée (le modèle IS-
monétaire et financière et la consultation
LM) ; des sites spécialisés en ce domaine vont
▪ Étudier les mécanismes de financement de permettre à l’étudiant d’actualiser ses
l’économie ; connaissances et de constituer sa propre
▪ Définir et analyser la politique monétaire. grille d’analyse.
BIBLIOGRAPHIES RECOMMANDÉES
1- Dratkine. S. « Institutions et mécanismes monétaires », Armand Collin, Paris, 1996.

2- Gérard Bramoullé et Dominique Augey, Économie monétaire (Paris : Dalloz,


1998).

3- FredericMishkin, Monnaie, banque et marchés financiers (Paris : Pearson France,


2004).

4- Jesús Huerta de Soto, Monnaie, crédit bancaire et cycles économiques (Paris :


L'Harmattan, 2011).

5- DELA PLACE M., Monnaie et financement de l'économie, Paris, Dunod, 2003

6- OTTAVJ C., Monnaie et financement de l'économie, Paris, Hachette, 1999


PLAN
Chapitre 1 : La demande Chapitre 2 : Le modèle
de monnaie – Survol IS-LM « Rapport de la
théorique politique monétaire »
1. La demande de monnaie chez les classiques 1. L’équilibre sur le marché des biens et
services (le modèle IS )
2. La demande de monnaie chez Keynes
2. L’équilibre sur le marché monétaire (le
3. La demande de monnaie chez les
modèle LM )
monétaristes
3. L’équilibre simultané (le modèle IS-LM)
PLAN
Chapitre 3 : Le Chapitre 4 : La politique
financement de l’économie monétaire
1.Les fonctions du système financier 1. Définition et objectifs de la politique
monétaire
2.Les marchés financiers
2. Les instruments de la politique monétaire
3.Les catégories des titres financiers
3. Le marché monétaire
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
Introduction du chapitre
L’analyse de la demande de monnaie permet d’expliquer pourquoi les agents économiques la détiennent.
Autrement dit, elle permet d’expliquer le comportement de détention de la monnaie des agents
économiques.

Elle permet également de connaitre les interactions entre la détention de la monnaie, les prix et l’activité
économique.

Etudier la demande de monnaie revient à poser certain nombre de questions :

Pourquoi les agents non financiers (secteur détenteur de la monnaie) désirent-ils détenir de la monnaie ? De
quels facteurs dépend cette détention ? En d’autres termes, cela revient à rechercher « les motifs de
détention de la monnaie ».

Quelle place la monnaie occupe-t-elle dans le fonctionnement de l’économie ? Est-elle indépendante de la


sphère réelle (monnaie neutre) ou a-t-elle un impact sur les variables économiques réelles: consommation,
investissement, emploi, croissance réelle (monnaie active) ?
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
Introduction du chapitre

La sphère monétaire La sphère réelle


Le taux d’intérêt La consommation

La monnaie L’investissement

Le niveau général des prix La production

Les variables nominales Les variables réelles

Question principale : Y a-t-il une relation entre les deux sphères


CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
En macroéconomie, il existe deux grandes écoles de pensée, à savoir : l’école classique (Etat gendarme) et l’école
keynésienne (Etat providence).
L’école classique
Ecole dont le chef de file est A. Smith ;
L’offre crée sa propre demande (loi des débouchés de J. B. SAY) : Donc c’est l’offre qui est la plus importante ;
Les prix s’ajutent pour équilibrer l’offre et la demande (flexibilité des prix) ;
Donc les marchés fonctionnent correctement ;
L’Etat ne doit pas intervenir car il perturbe le libre jeu du marché ;
Le rôle de l’Etat se limite à protéger la propriété privée ;
C’est l’Etat gendarme ou le laisser faire, laisser aller ;
C’est l’offre qui détermine le niveau d’activité.
Même si l’Etat stimule la demande elle n’obtiendra pas d’effet sur l’activité et l’emploi mais sur le niveau général
des prix ;
Ecole est pertinente à long terme.
CHAPITRE INTRODUCTIF
L’école Keynésienne
Pour Keynes « A long terme on sera tous mort », il faut se soucier du court terme ;
A court terme, les prix ne sont pas assez flexibles pour ajuster l’offre et la demande ;
C’est la demande (effective) qui détermine l’offre;
L’Etat peut intervenir pour corriger les défaillances des marchés (l’Etat providence) ;
La théorie keynésienne est très pertinente en période de récession ;
L’Etat peut intervenir en agissant sur la demande. Cela permet de faire baisser le chômage.
Dans les années 50 et 60, la macroéconomie Keynésienne était devenue dominante, ce qui a même obligé
les économistes libéraux à adapter une partie de ses outils.
L’école Keynésienne (Paul Samuelson, Joseph Stiglitz, Frédéric Mishkin, Paul Krugman) va rester l’école
de pensée dominante jusqu’à la fin des années 60.
A partir du choc pétrolier du début des années 70, on a réapparition de la pensée néolibérale avec l’école
monétariste (Milton Friedman, Frédéric Hayek).
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
L’examen de la littérature théorique révèle qu’il existe trois courants théoriques qui ont analysé le
comportement de détention de la monnaie ainsi que les interactions entre celle-ci, les prix et l’activité
économique.

Les classiques, le courant keynésien et les monétaristes.

1. La demande de monnaie chez les classiques

Les classiques considèrent que la monnaie est un bien dont l’utilité est d’être l’intermédiaire des
échanges, elle est demandée seulement pour un motif de transaction, le revenu réel constitue le principal
déterminant de cette demande.

Ainsi, les classiques considèrent que :

- la monnaie n’est qu’un moyen de transaction ;

- la monnaie n’influence pas l’économie réelle, elle est neutre ;

- la monnaie influence les prix.


CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
- la monnaie n’est qu’un moyen de transaction

Selon Jean-Baptiste Say « L’offre crée sa propre demande ». Les produits s’échangent contre les
produits. La monnaie procure pour la vente d’un produit est nécessairement remise en circulation. Chaque
produit constitue un débouché à d’autres produits pour le montant de sa valeur. Il ne peut y avoir sur ou
sous-production tout ce qui est produit et vendu.

Exemple : Les entreprises

Pour les classiques la monnaie n’est pas détenue pour elle-même. Elle constitue un bien dont l’utilité est
d’être l’intermédiaire des échanges.

La monnaie sert alors à faciliter les échanges des marchandises.

Jean Baptiste Say écrit dans son traité d’économie politique (1803) : « l’argent n’est qu’un
office passager (...) et, les échanges passés, il se trouve qu’on a payé des produits avec
des produits ».
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
- la monnaie n’est qu’un moyen de transaction

Dans la « loi des débouchés », la monnaie est donc utilisée seulement comme moyen de paiement
(intermédiaire des échanges). La monnaie n’est donc pas demandée pour elle-même mais pour ce qu’elle
est susceptible d’acheter.

La demande de monnaie chez les classiques est liée à la nécessite de faire des transactions. Par conséquent,
la fonction de la demande de monnaie est une fonction croissante du revenu national.

Adam Smith : La monnaie est un voile monétaire

D’après Adam Smith, la monnaie n’est qu’un voile qui masque (couvre) la réalité des échanges des biens et
services. L’auteur confirme le postulat de Jean Baptiste Say selon lequel « Les produits s'échangent contre
des produits », la monnaie « n'est qu'un voile ».
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
- La monnaie n’influence pas l’économie réelle

Les classiques considèrent également que la monnaie n’a pas d’influence sur l’économie réelle.

Autrement dit, il y a une dichotomie entre la sphère monétaire et la sphère réelle.

Ainsi, pour les classiques, la production et la consommation des biens ne dépendent que des demandes et
des offres de ce biens. De ce fait, l’équilibre ne dépend pas alors du marché monétaire.

La monnaie n’influence donc pas le fonctionnement de la sphère réelle. Les classiques comparent la
monnaie à un voile (idée avancée par Adam Smith) qui recouvre les phénomènes économiques réels mais
ne les modifie pas.

La monnaie est neutre : La neutralité de la monnaie chez les classiques est donc illustrée par la formule «
la monnaie est un voile ».

La neutralité de la monnaie revient à nier la fonction de « réserve de valeur de la monnaie ». Dans la


mesure où elle n’est qu’un instrument de règlement, le seul motif de détention de la monnaie est donc le
motif de transaction.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
- La monnaie influence les prix : La théorie quantitative de la monnaie (TQM)

Quant à l’impact de la monnaie sur le niveau des prix, il est expliqué par la théorie quantitative de la
monnaie.

La théorie quantitative de la monnaie est considérée comme l’une des premières approches de la demande
de monnaie.

L’idée centrale de cette théorie remontre aux travaux de Jean Bodin (1568) qui montrent qu’il existe une
corrélation entre l’arrivée massive de métaux précieux en Europe et l’inflation.

Sa première formulation est due à l’économiste et mathématicien Irving Fisher (1911).

Fisher avance que « dans chaque vente ou achat, la monnaie et les biens échangés sont, ipso facto,
équivalents ».

Un agent économique qui vend un bien reçoit donc de la monnaie pour un montant égal au prix de ce bien.
Par exemple, la monnaie qui a payé la voiture est équivalente au prix (ou à la valeur) de la voiture achetée.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
Donc, le total de la monnaie reçue est égal à la valeur totale des biens échangés (hypothèse)

Les n biens xi échangés pendant une année, ∑ xi, représentent le volume global des transactions appelé
T.

Les n prix pi des biens échangés ∑pi représentent le niveau général des prix (ou moyenne pondérée des
prix) noté P.

La quantité de monnaie disponible notée M va donc être utilisée pour ce paiement et pour plusieurs autres
paiements.

Si on note V la vitesse de circulation de la monnaie, les dépenses monétaires se sont élevées pour l’année à
MV.

Et puisque qu’on part de l’hypothèse que :

La valeur des biens échangés est nécessairement égale à la valeur des livraisons de monnaie, on peut écrire
l’égalité suivante qui constitue la formulation de base de l’équation de Fisher :
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
M V = PT

Dans cette formulation, il exprime qu’il y a une permanence égalité entre le flux de monnaie en circulation
(MV) et la valeur à prix courants des transactions effectuées (PT).

M : La masse monétaire (au sens de moyens de paiement, c’est-à-dire monnaie fiduciaire ou M1).

V : La vitesse de circulation de la monnaie. Elle est définie comme étant le nombre de fois où une unité
monétaire est utilisée, sur une période donnée, pour des transactions différentes. V= PT/M = PIB/M

P : Le niveau général des prix.

T : Le volume des transactions.

La théorie quantitative de la monnaie repose sur les hypothèses suivantes :


CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
- La vitesse de circulation de la monnaie (V) est stable à court terme car elle dépend des facteurs
structurels (les habitudes et les goûts des agents économiques) et des évolutions dans les modes de
paiements. Cette première hypothèse suppose que les comportements monétaires sont stables et prévisibles
et se modifient donc très peu à court terme.

- Le volume des transactions (T) est aussi exogène et constant. Il est déterminé par les conditions réelles
de production. Ce postulat découle de la loi des débouchés selon laquelle l’offre crée sa propre demande. Il
s’agit du plein emploi des facteurs de production.

- La masse monétaire (M) est considérée également comme exogène car elle est contrôlée par les
autorités monétaires. Les autorités monétaires maîtrisent parfaitement la masse monétaire: caractère
exogène de l’offre de monnaie.

Par conséquent, ce sont donc les prix qui s’ajustent aux variations éventuelles de M.

Etant donné que les variables V et T sont données et stables, toute variation de la part des autorités
monétaires de la quantité de monnaie en circulation (M) se traduit nécessairement par un changement
proportionnel du niveau général des prix (P).
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
Une augmentation de la masse monétaire se traduit alors par une hausse du niveau général des prix. Une
diminution de la masse monétaire se traduit alors par une diminution du niveau général des prix. Si M triple, V et T
étant constants, alors P va tripler aussi, car l’ajustement ne peut s’effectuer que par une hausse proportionnelle des
prix.

Il s’agit d’une identité comptable. Si par exemple la quantité de M augmente, les prix doivent donc réagir à la
hausse pour que l’égalité soit toujours vérifiée.

Ainsi, selon Fisher, tout accroissement de la quantité de monnaie en circulation à des fins de relance de l’activité
économique ne peut-être que source d’inflation. Par conséquent, l’inflation est alors un phénomène strictement
monétaire.

De ce fait, selon l’identité comptable de I. Fisher, le seul rôle de la monnaie est de fixer le niveau général des prix.

Fisher reprend ainsi les deux points évoqués par les classiques:

L’approche dichotomique (la séparation stricte entre la sphère réelle et la sphère monétaire : la neutralité de la
monnaie) et le motif transactionnel.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
La demande de monnaie chez l’école de Cambridge

L’équation de Fisher est considérée comme une identité et pas comme une fonction de demande de
monnaie. Le lien, entre masse monétaire et prix, établi par Fisher est purement mécanique. L’auteur ne
montre nullement par quel mécanisme une variation de l’offre de monnaie induit une variation des prix.

L’école de Cambridge va apporter une réponse à ce sujet en faisant apparaître pour la première fois la
notion de demande de monnaie.

La deuxième formulation de la TQM émane de deux économistes anglais appartenant à l’école de


Cambridge: Alfred Marshall, 1922 et Arthur Cecil Pigou, 1917.

Les auteurs de cette école A. Marshall (1922) et A. C Pigou (1917) ont transformé l’équation de Fisher sous
forme d’une fonction de demande de monnaie.

Pour ces auteurs, les agents économiques cherchent à détenir de la monnaie pour faire face à l’absence de
synchronisation entre la perception de leur revenu et leurs dépenses. En effet, ils considèrent que les
agents expriment une demande de monnaie proportionnelle au total de leurs revenus.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
Les agents économiques expriment ainsi une demande de monnaie ou demande d’encaisses réelles qui se
présente sous la forme suivante :
𝑴𝒅 = 𝑲𝑷𝒀 (𝟏)
𝑴𝒅
= 𝑲𝒀 (𝟐)
𝑷
Avec :
Md : La demande de monnaie
P : Le niveau général des prix
(MD / P) : La demande d’encaisses réelles
K : part du revenu réel que les agents économiques cherchent à détenir sous forme de monnaie (il est
possible d’en déduire que k = 1/V : avec V vitesse revenu de circulation de la monnaie). Autrement dit, K
est la proportion de leurs revenus qu’ils souhaitent détenir sous forme de monnaie afin d’assurer leurs
transactions.
Y : revenu réel
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
La première équation signifie que les agents économiques définissent leurs besoins de monnaie en termes
nominaux. Cependant, la deuxième équation de demande de monnaie exprime les besoins en termes réels,
c’est-à-dire qu’ils désirent détenir sous forme de monnaie un certain pouvoir d’achat.
La première relation (1) :

𝑴𝒅=𝑲𝑷𝒀 (𝟏)
La première relation montre que la demande de monnaie exprimée par les agents économiques est une
fonction de leur revenu, du niveau général des prix et d’une proportion k de leurs revenus qu’ils souhaitent
détenir sous forme de monnaie.
Selon Marshall, le seul motif important de demande de monnaie est le financement des transactions.
Autrement dit, la Monnaie est détenue uniquement pour motif de transactions.
Si par exemple le niveau du revenu ou du niveau général des prix augmente, la demande de monnaie
accroitra dans une proportion k. En d’autre terme, la demande de monnaie en terme nominal (M) est
proportionnelle au niveau de revenu en terme nominal (PY).
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
La deuxième relation (2) :
𝑴𝒅
= 𝑲𝒀 (𝟐)
𝑷
La deuxième équation exprime la relation entre l’encaisse réelle désirée (Md/P) et le revenu réel.
Ladite équation est développée par Arthur Cecil Pigou afin d’expliquer le mécanisme d’encaisse réelle.
Les agents économique vont alors chercher à se constituer une encaisse de monnaie dans le pouvoir d’achat
sera une part constante k de leur revenu réel. Si les prix augmentent, les agents vont revoir leur demande de
monnaie à la hausse, de manière à accroitre leur encaisse dans l’objectif de préserver le pouvoir d’achat de
la monnaie.
En se basant sur ce raisonnement, Pigou va expliquer le lien causal entre monnaie et prix à travers le
mécanisme appelé effet d’encaisses réelles ou effet Pigou. Autrement dit, il met en évidence l’impact de
l’offre de monnaie sur les prix et après sur le comportement des agents.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
Explication du mécanisme : effet de Pigou
Partant d’une situation d’équilibre (c’est-à-dire d’un niveau d’encaisses
réelles désirées donné), si l’offre de monnaie augmente (Ms), les agents
économiques perçoivent de la monnaie supplémentaire, à niveau de prix
inchangé, cela accroît leurs encaisses réelles (MD /P augmente).
Les agents, qui jusque-là détenaient des encaisses à un niveau qu’ils
jugeaient satisfaisant pour assurer leurs transactions, se retrouvent avec
des encaisses réelles excédentaires. Ils dépensent cet excédent sur le
marché des biens et services, pour ne garder que l’encaisse réelle désirée.
Ce comportement entraîne un accroissement de la demande de biens et
services. Comme on est en situation de plein-emploi des facteurs de
production, il n’est pas possible de produire plus, et la pression sur la
demande va donc entraîner une augmentation des prix.
Cette hausse des prix réduit la valeur réelle des encaisses monétaires
détenues par les agents économiques jusqu’au moment où les encaisses
réelles retrouvent leur valeur initiale.
Pigou explique ainsi le mécanisme par lequel une modification de la
quantité de monnaie entraîne seulement une modification des prix.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
En conclusion, l’école de Cambridge reprend le principe de la neutralité de la monnaie développé par les
classiques et Fisher.
Mais l’école de Cambridge se distingue de ses prédécesseurs, en formulant pour la première fois une
demande de monnaie qui est une fonction croissante du revenu réel, et en expliquant le mécanisme par
lequel une variation de la masse monétaire influe uniquement sur le niveau général des prix.
Cette approche traditionnelle de la demande de monnaie qui s’appuie sur des hypothèses hautement
restrictives (stabilité à court terme de la vitesse de circulation de la monnaie, plein emploi des facteurs de
production) et écarte des variables clés tels que le taux d’intérêt, a été fortement critiquée et remise
totalement en cause par Keynes.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
L'analyse monétaire keynésienne est à l'opposé de l'analyse classique et néoclassique et de la théorie
quantitative de la monnaie. C'est pendant la crise de 1929 que la doctrine keynésienne prend toute
son importance. Dans ce cas, il rejetterait la théorie classique, en particulier Smith et Say, selon
laquelle l'économie est toujours en équilibre, sans crise et sans intervention de l'État, car l'offre crée
toujours sa propre demande.
Pour Keynes, la crise de 1929 a montré le contraire de la pensée classique. En d'autres termes,
l'économie peut traverser une phase de déséquilibre (équilibre de sous-emploi), qui nécessite
l'intervention de l'État et où les producteurs ne produisent pas assez pour faire tourner la machine
économique, mais la demande est importante pour relancer le niveau de l'activité économique.
Au niveau monétaire, Keynes s'est également opposé à toute analyse des classiques. Ainsi, son
analyse constituerait une révolution par rapport à la théorie quantitative de la monnaie.
Nous allons donc nous intéresser d'abord aux fondamentaux de l'analyse keynésienne, puis à la
demande de monnaie keynésienne, et enfin à la théorie keynésienne des taux d'intérêt (voir chapitre
2, modèle IS-LM).
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2.1. 1.Les fondamentaux de l’analyse monétaire de Keynes
Keynes montre que le revenu et le taux d’intérêt sont les principaux facteurs qui
expliquent le comportement de détention de la monnaie.
Elle montre qu’il existe toujours une relation entre la demande de monnaie et
l’activité économique. Ceci est expliqué par le fait que le taux d’intérêt joue un rôle
important dans l’investissement.
Ainsi, une augmentation de la masse monétaire entraine une baisse des taux d’intérêt,
ce qui stimule l’investissement et par conséquent la production et l’emploi.
Selon Keynes, le montant de l’épargne est déterminé par le revenu mais le taux
d’intérêt joue un role important dans l’affectation de cette épargne entre obligations et
monnaie.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2.1. 1.Les fondamentaux de l’analyse monétaire de Keynes
Les hypothèses du marché monétaire

H1 : une approche intégrative de la monnaie (par opposition à l’analyse dichotomique des classiques),

H2 : la monnaie pourrait être voulue pour elle-même (monnaie active). La variation de la quantité de
monnaie en circulation (offre de monnaie) a une incidence sur l’économie réelle et notamment sur le
revenu national d’équilibre. Il existe une liaison entre la sphère monétaire et la sphère réelle peut
s’effectuer par le biais du taux d’intérêt.

H3 : L’offre de monnaie est exogène. Elle déterminée par la banque centrale.

H4 : le taux d’intérêt est une variable monétaire.

En règle générale, Keynes va appeler la monnaie demandée pour motif de transaction la monnaie active.
Par ce qu’il s’agit d’une monnaie qui va être dépensée, qui va constituer une demande vis-à-vis des
produits offerts par les entreprises, elle peut donc relancer l’activité économique. C’est pour cette raison
que Keynes la qualifie de monnaie active.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2.2. La demande de monnaie chez Keynes
Afin de déterminer la quantité optimale de monnaie qui doit circuler dans une économie,
Keynes part de l’idée des raisons qui poussent un agent économique à demander de la monnaie.
Nous allons essayer de voir la demande de monnaie chez Keynes. C’est-à-dire, les motifs de
demande de monnaie
Keynes distingue trois motifs de détention de la monnaie à savoir :
- le motif de transaction ;
- le motif de précaution ;
- et le motif de spéculation.
A- Le motif de transaction (Mt)
Ce motif correspond à la fonction de monnaie en tant qu’intermédiaire des échanges. Ledit
motif réunit les classiques et Keynes. Ce motif permet aux agents économiques d’effectuer des
transactions courantes, des dépenses et des achats. Ce motif signifie que la monnaie est
demandée pour acquérir les biens désirés.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
J.M, Keynes divise le motif de transaction en un motif revenu (besoin personnel) et un
motif professionnel.
•Le motif revenu
Ce motif concerne les ménages dans la mesure où la monnaie est demandée pour la
réalisation des opérations courantes. De ce fait, la monnaie permet de remplir
l’intervalle temporel qui sépare l’encaissement du décaissement du revenu.
Exemple :
Un ménage qui a un revenu de 1400DH par semaine. Ce dernier dépense 200 DH par
jour. Donc, chaque jour il va demander une dépense de 200 DH jusqu’à l’épuisement
total du revenu.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
•Le motif professionnel
Ce motif concerne les entreprises dans la mesure où la monnaie est demandée pour la
réalisation des dépenses des entreprises. Il s’agit de la monnaie demandée par une
entreprise pour combler l’intervalle de temps qui sépare le moment où une entreprise
engage des dépenses et le moment où il va récolter des recettes.
NB :
Nous pouvons remarquer que dans les deux situations, ce motif dépend du facteur
revenu. En effet, lorsque le revenu augmente, la demande de monnaie pour motif de
transaction augmente aussi. Keynes confirme l’idée avancée par les classiques : la
monnaie demandée pour motif de transaction est une fonction croissante du revenu
national.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
Ainsi, il confirme l’analyse faite par A, Marshall et A,C. Pigou. Chaque agent souhaite
détenir une part de son revenu sous forme de monnaie afin d’effectuer des transactions
nécessaires ainsi que de compenser le décalage temporel entre ses recettes et ses dépenses.
B- Le motif de précaution
Selon la conception keynésienne, les agents économiques ressentent un besoin de
sécurité, c’est pour cela leur avenir est entouré d’incertitude. La monnaie permet de
répondre aux besoins des agents économiques tout en se protégeant contre l’incertain
(les dépenses imprévues). Autrement dit, dans un souci de précaution, l'agent
économique détiendra la monnaie pour se protéger de certains événements futurs, tels
que des licenciements, des hausses de prix, des baisses de salaires, accidents,
maladies, chômage etc. D’un autre côté, la monnaie détenue par les agents
économiques pour le motif de précaution leur permet de laisser des opportunités
d’achat dans le présent pour saisir d’autres opportunités dans le futur à des prix
meilleurs.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
Ainsi, le motif de précaution dépend du revenu, c’est une fonction croissante du revenu
national, cela signifie que lorsque le revenu des agents économiques augmente, ces derniers
vont augmenter leur monnaie demandée pour motif de précaution.
La fonction de la demande de monnaie pour motif transactionnel
Dans la logique keynésienne, les motifs de transaction et précaution correspondent au motif
transactionnel (Mt). Il s’agit d’une fonction de demande croissante du revenu.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes

L1 = L1(Y) : la fonction de la demande de monnaie pour motif de transaction.


Nous pouvons modéliser ladite fonction sous la forme suivante :
𝑳𝟏 = 𝑳𝟏 𝒀 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝑳′ 𝟏 𝒀 > 𝟎

La dérivée de la fonction de la demande de monnaie pour motif de


transaction est positive, ce qui prouve que la fonction est croissante du
revenu. En effet, plus le revenu augmente, plus les agents économiques
sont incités à conserver une part croissante de leur revenu sous forme
monétaire pour assurer les transactions.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
C- Le motif de spéculation

Le motif de spéculation (Ms) est considéré comme l’un des aspects les plus originaux de l’analyse
monétaire de Keynes.

L’épargne d’un agent économique peut être placée soit sous forme de monnaie ou d’actifs financiers
(obligations selon Keynes).

•Définition de la spéculation

La spéculation signifie l’achat des actifs (obligations, actions, etc.) lorsque les prix sont jugés bas, et
de parier que les prix vont augmenter afin de les revendre et réaliser ainsi des plus-values.

De ce fait, la logique keynésienne stipule que les agents économiques vont demander la monnaie
pour faire des opérations de spéculation.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
Comment se produit la demande de monnaie pour motif de spéculation pour Keynes ?

La détention de monnaie à des fins spéculatives s'effectue dans le cadre d'un arbitrage (choix) entre la
détention de monnaie et l'achat d'un type d'actif spécifique, les obligations, qui sont des actifs
financiers qui représentent un titre de créance.

Comment s’effectue donc cet arbitrage ?

Les agents économiques ont le choix entre deux possibilités :

La première est celle d’acheter des obligations, autrement dit, spéculer maintenant en achetant des
obligations.

La deuxième possibilité est celle de détenir de la monnaie pour motif de spéculation, ce qui signifie
ne pas spéculer maintenant et attendre des opportunités de spéculation meilleures dans le futur.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes

Qu’est ce qui permet alors aux agents économiques d’effectuer cet


arbitrage entre la détention de la monnaie et l’achat des obligations
?
Les agents économiques vont faire l’arbitrage entre la détention de la monnaie
et l’achat des obligations sur la base de l’évolution future du taux d’intérêt.

En effet, il y a une relation inverse entre le cours des obligations (le prix
actuel des obligations) et le taux d’intérêt. Lorsque le taux d’intérêt augmente,
le prix des obligations baisse. En revanche, une diminution du taux d’intérêt
entraine une hausse des obligations.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
La demande de monnaie pour motif de spéculation est une fonction décroissante du taux
d’intérêt. Ladite demande est parfaitement instable car elle dépend de l’évolution future du
taux d’intérêt et les anticipations des agents économiques.

La théorie de
préférence
pour la
liquidité
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
La demande de monnaie pour motif de spéculation peut être donc représentée par trois zones :
une zone de préférence absolue pour les titres, une zone de spéculation et zone appelée « trappe
à liquidité ».

• La partie horizontale : zone de la trappe à liquidité

Dans cette partie de la courbe de la demande de monnaie spéculative, il y a toute une unanimité
de croyance sur la hausse future du taux d’intérêt.

Dans cette partie le taux d’intérêt est maintenu à son niveau minimum. Les agents économiques
anticipent une hausse du taux d’intérêt, ce qui entraine directement une diminution future des
cours des obligations. Dans ce cas (i<imin), il n’y a plus de gain d’acheter des obligations car il
serait une source de perte de capital (moins-value). Les agents économiques ont alors une
préférence absolue pour la monnaie. Cette zone de la courbe correspond à la trappe à liquidité.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
La trappe à liquidité est une situation où le taux d’intérêt est très bas, proche de zéro
dans laquelle les agents économiques ont une préférence absolue pour la liquidité (la
monnaie).

• La partie intermédiaire : zone de spéculation

Dans cette partie de la courbe, le taux d’intérêt se situe entre le taux d’intérêt
minimum (imin) et le taux d’intérêt maximum (imax). Il s’agit d’une zone de
spéculation où les agents économiques se caractérisent par une divergence des
opinions quant à l’évolution du taux d’intérêt. Certains agents anticipent une hausse
du taux d’intérêt, cependant d’autres estiment une baisse du taux d’intérêt.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes

• La partie verticale
Dans cette partie de la courbe de la demande de monnaie spéculative, il y a toute une
unanimité de croyance sur la baisse future du taux d’intérêt.

Le taux d’intérêt est maintenu à son niveau maximum. Les agents économiques
prévoient une baisse du taux d’intérêt futur, ce qui augmente la valeur des cours des
obligations. Dans cette situation (i>imax), il y a une préférence absolue pour les titres
(achat des obligations), source de gain de capital (plus-value). En revanche, la
détention de la monnaie n’est pas rentable car le coût d’opportunité de la monnaie (le
manque à gagner) est élevé.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
NB :

Généralement, les prévisions des agents économiques ne sont jamais certaines. Ils souhaitent
détenir à la fois la monnaie et les obligations. Néanmoins, l’arbitrage entre les deux est associé
à l’évolution du taux d’intérêt courant et du taux d’intérêt futur (anticipé).

La fonction de la demande de monnaie pour motif de spéculation

Nous pouvons modéliser la fonction de la demande de monnaie pour motif de spéculation. Elle
s’écrit comme suit :
𝐿2 = 𝐿2 𝑖 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐿′ 2 (𝑖) < 0

Cette fonction signifie que la demande de monnaie pour motif de spéculation est une fonction
décroissante du taux d’intérêt.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
Plus le taux est élevé, moins il est rentable de détenir la monnaie, plus intéressant d’acheter
des titres. Dans ce cas, la demande de monnaie pour motif de spéculation est faible.

A l’inverse, plus le taux d’intérêt est bas, moins il est incitatif de détenir des titres, plus il est
intéressant de détenir la monnaie. La demande de monnaie pour motif de spéculation est
forte.

La demande de monnaie globale

𝑀𝑑
Ainsi, selon Keynes, la demande de monnaie globale (L ou ) correspond à la somme de la
𝑃
demande de monnaie pour les motifs de transaction et de précaution (le motif transactionnel) et
la demande de monnaie pour motif de spéculation.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2. La demande de monnaie chez Keynes
𝐿 = 𝑀𝑡 + 𝑀𝑠
𝐿 = 𝐿1 𝑌 + 𝐿2 𝑖

La demande de monnaie globale est décalée à droite selon la forme suivante :


CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2.3. La détermination du taux d’intérêt

Le taux d’intérêt est une variable pertinente dans la théorie de la pensée économique.

Selon la pensée classique, le taux d’intérêt est une variable réelle déterminée par l’intersection entre
l’épargne (offre des fonds prêtables) et l’investissement (demande des fonds prêtables). Autrement dit,
c’est la sphère réelle qui détermine le taux d’intérêt. Cela signifie également la séparation stricte ente la
sphère monétaire et la sphère réelle.

Le taux d’intérêt récompense

la renonciation à la consommation.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
2.3. La détermination du taux d’intérêt

À l'inverse de la doctrine classique, Keynes suggère que le taux d’intérêt est une variable monétaire
déterminée par la confrontation entre l’offre de la monnaie et la demande de la monnaie. De ce fait, c’est la
sphère monétaire qui détermine le taux d’intérêt dont l’effet est important sur la sphère réelle (voir le
modèle IS-LM).
Le taux d’intérêt n’est donc plus la
récompense de la non dépense (la non
consommation), mais c’est la
récompense de la renonciation à la
liquidité.

Pour Keynes, le montant de l’épargne


est déterminé par le revenu, et le taux
d’intérêt joue un role déterminant en
matière de l’affectation de cette
épargne entre titres et monnaie.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
3. La demande de monnaie chez les monétaristes

Les monétaristes ont porté plus d’intérêt à l’étude de la fonction de demande de


monnaie. M. Friedman, le fondateur de ce courant, considère la monnaie comme un
actif patrimonial.

Pour les monétaristes, la demande de monnaie dépend de trois variables. Ces


variables reflètent le patrimoine des individus.

- Le revenu permanent (la richesse de l’individu) ;

- Les rendements des actifs financiers ;

- Les goûts et les préférences de l’individu.


CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
3. La demande de monnaie chez les monétaristes

Le revenu permanent (Yp) : le revenu permanent constitue la richesse


globale des agents, détenue sous différentes formes. Ces formes représentent
des actifs patrimoniaux (la monnaie, les obligations, les actions, les actifs réel,
le capital humain,…etc).

Le revenu permanent est la valeur actualisée de tous les flux de revenus que
les agents économiques souhaitent recevoir tout au long de leur vie.

La demande de monnaie est une fonction croissante du revenu permanent.


CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
3. La demande de monnaie chez les monétaristes

Le prix et le rendement des actifs financiers : Les agents économiques cherchent à répartir leurs
richesses de telle sorte à maximiser leurs utilités globales par la comparaison entre le rendement
anticipé de la monnaie et celui des autres actifs.

A l’opposé de l’approche keynésienne, M. Friedman propose une gestion de portefeuille d’un agent
économique. Cela permet de répartir sa richesse entre les différentes formes du patrimoine ainsi que
d’affaiblir le risque lors de l’arbitrage entre différents actifs financiers.

De ce fait, les agents économiques vont comparer le rendement des différents actifs par rapport à
celui de la monnaie.

Comparaison du rendement des actions et obligations par rapport au rendement de la monnaie :


CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
3. La demande de monnaie chez les monétaristes

Les goûts et les préférences propres à ceux qui détiennent cette richesse, ils sont
considérés comme relativement constants dans le temps et dans l’espace.
Le contexte inflationniste :
L'inflation est une situation de hausse généralisée et durable des prix des biens et des services.
Cette situation correspond à une baisse du pouvoir d'achat de la monnaie. C’est-à-dire, avec la
même quantité de monnaie (somme d'argent), nous pouvons acheter moins de choses
qu'auparavant. Il y a une perte de la valeur réelle de la monnaie.

Dans un contexte inflationniste, les agents économiques vont se débarrasser de la monnaie tout
en achetant des actifs réels résistant mieux (↑ des prix : une maison, un terrain,…). En fait,
l’anticipation des agents économiques sur l’évolution future du taux d’intérêt permet
d’optimiser le choix rationnel d’un agent économique.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
3. La demande de monnaie chez les monétaristes

La fonction de la demande de monnaie de M. Friedman


La fonction de la demande de monnaie (l’encaisse réelle désirée) est modélisée comme
suit :

𝑌𝑝 : La demande de monnaie est une fonction croissante du revenu permanent.

𝑟𝑎 − 𝑟𝑚 : L’augmentation du rendement anticipé des actifs financiers (actions) par rapport


à celui de la monnaie engendre une baisse de la détention de la liquidité (la monnaie), et
par conséquent un impact négatif sur l’encaisse réelle désirée.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
3. La demande de monnaie chez les monétaristes

𝑟𝑏 − 𝑟𝑚 : L’accroissement du rendement anticipé des actifs financiers


(obligations) par rapport à celui de la monnaie engendre une baisse de la
détention de la liquidité, d’où l’effet négatif sur la demande de monnaie.

𝜋 − 𝑟𝑚 : Le taux d’inflation anticipé (le rendement relatif anticipé des actifs


réels par rapport à la monnaie).

Une hausse de l’inflation entraine une diminution du rendement de la


détention de la monnaie (signe négatif sur l’encaisse réelle désirée), et par
conséquent nous assistons à une hausse du rendement des actifs réels.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
3. La demande de monnaie chez les monétaristes

Le courant monétariste révèle que la monnaie est active uniquement sur le court
terme, et neutre à long terme.

Un accroissement de la masse monétaire (l’offre de monnaie) entraine une baisse du


taux d’intérêt, et par conséquent une distribution des crédits. Cette situation stimule le
niveau d’investissement qui donne lieu à une hausse de la production qui crée des
postes d’emploi et fait baisser le chômage. De ce fait, la monnaie est active à court
terme (Postulat de J, M Keynes).

L’effet sur la sphère réelle a stimulé le niveau de la demande, et par conséquent nous
assistons à une augmentation du niveau général des prix.
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
3. La demande de monnaie chez les monétaristes

Cette augmentation du niveau général des prix donne lieu à un accroissement


des salaires (les salariés vont revendiquer une augmentation des salaires) qui
représentent des coûts pour les entreprises, donc arrêt des investissements. La
baisse de l’investissement va se traduire par une hausse du chômage. Cela
prouve qu’il y a une annulation de l’effet bénéfique qu’a exercé la monnaie à
court terme sur l’économie. Donc la monnaie est neutre à long terme. Une
stimulation monétaire n’a pas d’effets bénéfiques durables sur
l’économie, elle ne génèrera que de l’inflation. La monnaie n’affecte que
le niveau général des prix (Postulat de la TQM).
CHAPITRE 1 : LA DEMANDE DE MONNAIE
3. La demande de monnaie chez les monétaristes

La théorie quantitative de la monnaie a été défendue dans la seconde moitié du 20ème


siècle par un courant de pensée appelé monétariste, dont Milton Friedman était un des
principaux représentants. Selon Friedman, « l’inflation est toujours et partout un
phénomène monétaire en ce sens qu’elle est et qu’elle ne peut être générée que par une
augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production ».
Synthèse
Les monétaristes reconnaissent qu’une hausse de la quantité de monnaie en circulation
peut stimuler l’activité économique à court terme, ils estiment qu’elle conduira
mécaniquement à une hausse de l’inflation à moyen terme. En effet, du fait des
anticipations rationnelles des agents, ceux-ci anticipent plus d’inflation si la masse
monétaire augmente, adaptent leurs comportements en conséquence, ce qui génère de
l’inflation sans hausse de la production à long terme.
CHAPITRE 1 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
3. La demande de monnaie chez les monétaristes

La théorie quantitative de la monnaie a été défendue dans la seconde moitié du 20ème


siècle par un courant de pensée appelé monétariste, dont Milton Friedman était un des
principaux représentants. Selon Friedman, « l’inflation est toujours et partout un
phénomène monétaire en ce sens qu’elle est et qu’elle ne peut être générée que par une
augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production ».
Synthèse
Les monétaristes reconnaissent qu’une hausse de la quantité de monnaie en circulation
peut stimuler l’activité économique à court terme, ils estiment qu’elle conduira
mécaniquement à une hausse de l’inflation à moyen terme. En effet, du fait des
anticipations rationnelles des agents, ceux-ci anticipent plus d’inflation si la masse
monétaire augmente, adaptent leurs comportements en conséquence, ce qui génère de
l’inflation sans hausse de la production à long terme.
Chapitre 2 : L’équilibre
macroéconomique keynésien « le
modèle IS-LM en économie fermée
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
La macroéconomie est marquée par deux grands courants distincts : le courant classique qui
découle de la loi de Say et qui stipulait que la surproduction est impossible par le fait que toute
offre est créatrice de sa propre demande et le courant keynésien qui a rejeté la loi de débouchés,
notamment après la grande dépression de 1929 et ses retombées sur le chômage, en fournissant
un nouveau cadre d’analyse dans lequel le principe de dichotomie entre les deux secteurs réels
et monétaire et rejeté.
Dans cette optique, le modèle IS-LM a été créé en instaurant une relation d’interdépendance
entre les deux sphères tout en donnant une grande importance à l’interventionnisme de l’Etat
dans la régulation de l’économie par la mise en œuvre des politiques économiques.
Ce chapitre comprendra trois sections : les deux premières sections porteront sur le modèle
Hicks-Hansen connu sous le nom d’IS-LM où on va aborder les équilibres des deux marchés à
savoir le marché des bien et service et le marché de la monnaie, pour ensuite passer à
l’équilibre global en économie fermée. Dans la dernière section, nous traiterons les fluctuations
des politiques économiques dans le cadre du modèle IS-LM.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Proposé par John Hicks (1937) et Alvin Hansen (1938) d’où son autre nom de modèle Hicks-
Hansen, le modèle IS-LM est avant tout une extension de la « théorie générale de l’emploi, de
la monnaie et de l’intérêt » publiée par Keynes en 1936 sous forme d’un modèle
macroéconomique qui raisonne en terme d’agrégats nationaux, comportant deux marchés:
l’équilibre du marché des biens et services exprimé par la courbe IS (investment-saving) et
celui de la monnaie par la courbe LM (liquidity-money).

Une fois les deux équilibres réalisés simultanément, l’intersection des deux courbes détermine
le niveau du revenu et celui du taux d’intérêt d’équilibre.

Différent du modèle d’équilibre général classique caractérisé par le principe de dichotomie


entre sphère réelle et monétaire, le modèle IS-LM a instauré une relation d’interdépendance
entre les deux sphères tout en donnant une grande importance à l’interventionnisme de l’Etat
dans la régulation de l’économie par la mise en œuvre des politiques économiques.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Le modèle IS-LM est fondé sur les hypothèses suivantes :

L’économie est fermée (aucun échange avec l’extérieur) ;

On raisonne à court terme d’où la rigidité des prix (absence d’inflation) ;

La monnaie n’est pas neutre, elle est active ;


Le principe de la demande effective :
Les entreprises établissent leur offre de biens et par la suite leur demande de travail en
répondant à la demande globale des biens qui s’adresse à elles ;

L’économie est en situation de sous-emploi.


CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
1. L’équilibre sur le marché des biens et services (IS)
Sur ce marché s’effectuent les échanges des biens et des services entre les agents économiques
dans la mesure où la production est destinée à la vente sur ce type de marché. Le marché des
biens et services est le lieu de rencontre de l'offre et de la demande où se fixent le prix et les
quantités échangées.

La construction de l’équation de la courbe de l’IS repose sur le modèle revenu-dépense. Le


point de départ de la détermination de l’IS est la notion de la demande globale en économie
fermée. Cette dernière se composait de la consommation finale (C) et de l’investissement des
entreprises (I).

Notons D la demande globale, nous pouvons écrire :

D = C+I (1)
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Selon le principe keynésien, la demande globale (effective) détermine la production. Cette
dernière s’ajuste à la demande des biens et services sans variation des prix puisque ces derniers
sont supposés rigides à court terme. L’ajustement se fait alors par les quantités.

L’équilibre sur le marché des biens et services est assuré lorsque la quantité des biens et
services produits (Y) est égale à la quantité des biens et services demandés (D).
L’équilibre est donc :

Y=D (2)

Soit Y = C+I (3)

De cette égalité, nous pouvons définir l’épargne-investissement

Y-C = I (4)

Donc S = I (5)
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Par conséquent, l’équilibre sur le marché des biens et services est synonyme de l’égalité
entre l’épargne (S) et l’investissement (I).

La fonction de l’équilibre : S(Y) = I(i) (6)

Ainsi, l’égalité entre l’épargne privée et l’investissement indique qu’à l’équilibre il existe une
relation implicite entre le taux d’intérêt (i) et le revenu (Y).

Nous ajoutons dans l’équation (3) les dépenses publiques. Ces dernières présentent l’intervention de l’Etat.

Soit Y = C + I + G (7)

Nous savons que Yd = Y-T ➔ Y = Yd+T (8)

Nous remplaçons l’expression (8) du revenu national dans l’équation (7)

Yd+T = C + I + G (9)
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Ainsi, le revenu disponible (Yd) est affecté à la consommation finale des ménages (C) et le
niveau d’épargne (S). Par conséquent, Yd = C + S

C+S+T=C+I+G

I = S + (T – G) = SMénages + SEtat

I=S (10)
Avec :

S est l’épargne privée et T-G l’épargne publique. A l’équilibre sur le marché des biens, nous avons toujours
l’égalité entre l’investissement et l’épargne (privée et publique).

Si l’épargne publique est positive, on dit que le système connait un excédent budgétaire. Dans le cas
inverse c’est-à-dire si l’épargne publique est négative, on parle de déficit budgétaire.

Nous ajoutons dans l’équation (3) les échanges commerciaux. Ces dernières présentent le reste du monde.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Soit Y+M = C + I + G + X (11)

Y = C + I + G + X- M

Nous savons que Yd = Y-T ➔ Y = Yd+T


L’équilibre sur le
Yd+T = C + I + G + X – M marché des biens et
Ainsi, Yd = C + S services est déterminé
C+S+T=C+I+G+X–M
par l’égalité entre
l’épargne (S) et
I = S + (T- G) + (M – X)
l’investissement (I).
I = SMénages + SEtat + SExtérieur

I=S (12)
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
La détermination de l’IS

La relation implicite entre le taux d’intérêt (i) et le niveau de revenu (Y) peut être
mise en évidence graphiquement et algébriquement.

Soient les postulats suivants :

• L’investissement est une fonction négative du taux d’intérêt, c’est-à-dire il existe


une relation inverse (décroissante) entre I et i.
• Le revenu est une fonction négative du taux d’intérêt, c’est-à-dire il existe une
relation inverse (décroissante) entre Y et i.
• L’épargne est une fonction positive du revenu, c’est-à-dire lorsque le revenu
augmente, l’épargne augmente aussi.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
A. La construction graphique de la courbe IS

Afin d’étudier les caractéristiques de l’équilibre du marché des biens et services et ses différents mécanismes, plus
particulièrement l’IS, nous commençons par la construction de la courbe IS.

Figure 1 :

Construction
de la courbe
IS
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Partant d’un revenu Y1, ce revenue correspond à un niveau d’épargne S1 et nous savons
d’avance que sur le marché des biens et services l’épargne est égale à l’investissement. Donc,
l’épargne (s1) correspond à un investissement I1. Or, l’investissement est une fonction
décroissante du taux d’intérêt. De ce fait, I1 correspond à i1.

Le couple (Y1, i1) permet de déterminer le point A situé sur la courbe IS.

Si le revenu passe de Y1 à Y2 (Y2>Y1), l’épargne qui correspond à Y2 est nécessairement


supérieur à celui qui correspond à Y1. Donc S2 est le niveau d’épargne qui correspond à un
niveau de revenu Y2. L’investissement qui est égal à cette nouvelle épargne (S2) est de I2.
Alors, l’investissement a augmenté à (I2) et réalisé à un niveau du taux d’intérêt qui doit être
inférieur au premier (i2). De ce fait, l’investissement (I2) est une fonction décroissante du taux
d’intérêt (i2).

Le couple (Y2, i2) permet de déterminer le point B situé sur la courbe IS.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
La courbe IS exprime un lieu
Figure 2 : géométrique de l’ensemble
des combinaisons (Y, i)
La courbe assurant l’équilibre sur le
IS marché des biens et services.
Chaque point de la courbe IS
est compatible avec l’égalité
I=S.
La courbe IS est une fonction décroissante entre le revenu et le taux d’intérêt.

Une augmentation du taux d’intérêt entraine une diminution du niveau d’investissement et puisque
l’investissement est une composante de la demande agrégée (globale), cette dernière va baisser pour un
même niveau de production, et par conséquent le revenu qui en dépend va décroitre.

En revanche, Une diminution du taux d’intérêt entraine un accroissement du niveau d’investissement et


puisque l’investissement est une composante de la demande agrégée (globale), cette dernière va augmenter
pour un même niveau de production, et par conséquent le revenu qui en dépend va accroître.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
B. La détermination algébrique de la droite IS

L’équilibre sur le marché des biens est services s’exprime par l’égalité entre l’offre globale et de la
demande globale ex ante :

Y=D

Y = C+I+G (13)

Sachant que 𝐶 = 𝐶0 + 𝑐𝑌𝑑 et 𝑌𝑑 = 𝑌 − 𝑇, nous remplaçons 𝑌𝑑 dans la fonction de consommation, celle-ci


devient :
𝐶 = 𝐶0 + 𝑐 𝑌 − 𝑇

𝐶 = 𝐶0 + 𝑐𝑌 − 𝑐𝑇 (14)

En combinant (14) et (13), le revenu d’équilibre peut s’écrire comme suit :

𝑌 = 𝐶0 + 𝑐𝑌 − 𝑐𝑇0 + 𝐼 + 𝐺 (15)
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Ainsi, nous supposons que les impôts et les dépenses publiques sont exogènes (T=T0 et G=G0). Nous
supposons également que la fonction d’investissement est une fonction décroissante du taux d’intérêt et
s’écrit de la manière suivante :

I= I0 – ai (avec I0>0 : investissement exogène qui ne dépend pas du taux d’intérêt ; i : le taux d’intérêt et a :
l’élasticité de l’investissement par rapport au taux d’intérêt).

Compte tenu des différentes fonctions de comportement, nous pouvons réécrire l’équation (15) comme :
𝑌 − 𝑐𝑌 = 𝐶0 − 𝑐𝑇0 + 𝐼0 − 𝑎𝑖 + 𝐺0

1 − 𝑐 𝑌 = 𝐶0 − 𝑐𝑇0 + 𝐼0 − 𝑎𝑖 + 𝐺0

𝟏
𝒀= (𝑪𝟎 −𝒄𝑻𝟎 + 𝑰𝟎 − 𝒂𝒊 + 𝑮𝟎 ) (16)
𝟏−𝒄

𝟏
IS : 𝒀 = 𝟏−𝒄 (𝑨𝟎 −𝒂𝒊) (17)
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Avec :

𝐴0 = (𝐶0 −𝑐𝑇0 + 𝐼0 + 𝐺0 ) : la dépense autonome, supposée exogène. Elle ne dépend ni du


revenu ni du taux d’intérêt.

𝑐 : la propension marginale à consommer, elle est comprise entre 0 et 1.

1
k = 1−𝑐 : le multiplicateur keynésien. Il mesure l’impact d’une hausse de la demande autonome
sur le revenu.

L’équation (16) ou (17) représente la courbe IS. L’équation de la courbe IS décrit le lien entre le
revenu (Y) et le taux d’intérêt (i) à l’équilibre sur le marché des biens et services.

Dès lors, nous constatons que l’équation IS décrit une relation négative sur le marché des
biens et services entre le revenu (Y) et le taux d’intérêt (i).
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
C. Le déplacement de la courbe IS
La courbe IS se déplace sous l’effet de la politique budgétaire.

La courbe IS se déplace suite à la variation de A0. Ce déplacement est parallèle. Toute augmentation de C0,
G0, I0 et X0 et toute diminution de T0 et M0 font déplacer la courbe. Plus précisément, le déplacement de la
courbe est sous l’effet des dépenses publiques (G0) et les recettes fiscales (T0).

• Déplacement de la courbe IS à droite

Partons d’une situation d’équilibre sur le marché des biens et services, et pour un taux d’intérêt donné,
supposons que l’Etat a procédé à une politique budgétaire expansionniste qui se manifeste à travers un
accroissement des dépenses (∆𝐺0 > 0). Cette politique permet d’accroitre le niveau de la consommation,
ce qui engendre une hausse de la demande sur le marché des biens et services, et par conséquent une
augmentation d’investissement. Par effet de multiplicateur keynésien, l’augmentation de l’investissement
entraine une hausse du niveau de la production d’équilibre qui passe de Y1 à Y2 (Y2>Y1), ce qui donne
lieu également à un accroissement du niveau du revenu national.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Graphiquement, la courbe IS se déplace parallèlement à droite.
Figure 3 : Déplacement de la courbe IS à droite
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
• Déplacement de la courbe IS à gauche

Partons d’une situation d’équilibre sur le marché des biens et services, et pour
un taux d’intérêt donné, supposons que l’Etat a procédé à une politique
budgétaire restrictive qui se manifeste à travers un accroissement des impôts
(∆𝑇0 > 0). Cette politique permet de ralentir le niveau de la consommation,
ce qui engendre une baisse de la demande sur le marché des biens et services,
et par conséquent une diminution d’investissement. Par effet de multiplicateur
keynésien, la diminution de l’investissement entraine une baisse du niveau de
la production d’équilibre qui passe de Y1 à Y0 (Y1>Y0), ce qui donne lieu
également à un décroissement du niveau du revenu national.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Graphiquement, la courbe IS se déplace parallèlement à gauche.

Figure 4 : Déplacement de la courbe IS à gauche


CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
2. L’équilibre sur le marché monétaire (LM)
Comme tout marché, l’équilibre du marché de la monnaie se fait quand l’offre de monnaie égale à la
demande de monnaie. Afin de mieux comprendre les mécanismes de ce marché, on va essayer de
faire le point sur ses deux composantes à savoir l’offre et la demande de monnaie.
2.1. L’équilibre offre et demande de monnaie

L’étude de l’équilibre sur le marché des biens et services montre que le taux d’intérêt, dont dépend
l’investissement, n’est pas déterminé sur ce marché, mais sur le marché monétaire. Cela conduit donc
logiquement à intégrer la monnaie dans le modèle keynésien.

Selon J, M Keynes, l’équilibre sur le marché monétaire est déterminé par l’égalité entre l’offre de
monnaie et la demande de monnaie. Ladite égalité permet de déterminer le taux d’intérêt. Il n’y a
plus de dichotomie entre la sphère réelle et la sphère monétaire, contrairement au modèle
néoclassique dans lequel la monnaie n’est envisagée que comme un simple voile qui masque la
réalité des échanges.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
• L’offre de monnaie

L’offre de monnaie est considérée comme exogène (MS) et elle est déterminée par les autorités
monétaires à savoir la banque centrale qui fait fixer la masse monétaire en circulation sous ses
deux formes :
-La monnaie fiduciaire comme pièces et billets.
-La monnaie scripturale : constituée de jeux d’écritures comme les dépôts à vue auprès des
banques.
En termes d’agrégats monétaires, la masse monétaire peut aussi se diviser en
-M1 qui englobe toute disponibilité monétaire, comme billets, pièce et dépôts à vue.
-M2 qui est constitué de M1 auquel sont ajoutés les placements à vue (comptes sur livrets).
-M3 qui inclut M2 plus les placements à terme.
-M4 qui est composé de M3 et des bons de trésor public ainsi que les billets de trésorerie.
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Ces agrégats permettent de mesurer la quantité de monnaie existante dans le but d’en suivre
l’évolution. Cependant les autorités monétaires focalisent généralement sur l’agrégat M3 considéré
comme agrégat-cible pour mesurer la masse monétaire tout en surveillant les autres agrégats.
La courbe de l’offre de monnaie est une droite verticale indépendante du taux d’intérêt.
𝑴𝑺 𝑴𝟎
L’équation de l’offre de monnaie : =
𝑷 𝑷
Comme l’offre de monnaie est exogène et le niveau général des prix est constant à CT, donc MS=M0

Figure 5 :

L’offre de
monnaie
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• La demande de monnaie

Pour Keynes la monnaie occupe une place importante et ne peut être considérée comme neutre
car, en plus de remplir ses fonction d’unité de compte (étalon de mesure) et d’intermédiaire des
échanges (moyen de paiement), la monnaie représente aussi une réserve de valeur et peut être
demandée pour elle-même d’où le concept de préférence pour la liquidité chez Keynes.
Autrement dit, cette préférence pour la liquidité peut être expliquée par le désir des agents de
faire face à l’incertitude qui caractérise leur environnement en leur permettant de répondre à
trois motifs :
Le motif de transaction
Ce motif de détention de monnaie répond au besoin des agents d’avoir de la liquidité afin de
pouvoir étaler leurs achats dans le temps. Autrement dit, ce motif répond à la désynchronisation
entre encaissements et décaissements.
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La quantité de monnaie détenue pour ce motif de transaction est fonction croissante du revenu.

Donc, la demande réelle de monnaie pour motif de transaction est :

Or l’approche keynésienne de courte période suppose que le taux d’inflation est nul, nous
posons P = 1.

D’où Mt = KY qui est fonction du revenu Y puisque la vitesse de circulation de monnaie est
supposée constante en courte période.
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Le motif de précaution :
Ce motif de détention de monnaie répond aux dépenses imprévues qui peuvent apparaître dans
le futur comme l’évolution brutale des prix. Aussi ce motif représente une fonction croissante
du revenu et il est généralement confondu avec la demande de monnaie pour motif de
transaction.
Figure : Le motif de transaction
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Le motif de spéculation :
Ce motif de détention de monnaie répond à l’incertitude sur les prix des actifs financiers et le
taux d’intérêt.
Comme la spéculation consiste à acheter des titres quand leur cours est faible dans le but de les
revendre lorsque ce dernier augmente, on conçoit une relation positive entre le cours des titres
et la quantité de monnaie détenue pour le motif de spéculation puisque lors d’un achat de titres
suite à son faible cours les encaisses vont baisser.

Cependant, il existe une relation négative entre le cours d’un titre et le taux d’intérêt car lorsque
ce dernier diminue, les nouvelles émissions obligataires seront moins attractives que les
précédentes qui seront donc recherchées et leur cours montera.

Par déduction, il existe une relation décroissante entre le taux d’intérêt et la quantité de
monnaie détenue pour motif de spéculation Ms.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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Figure 7:

La demande de
monnaie
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De ce fait, la demande de monnaie est égale à la somme des deux motifs de la détention de la
monnaie, à savoir le motif transactionnel et spéculatif.
𝑴𝒅
= 𝑴𝒕 + 𝑴 𝒔
𝑷

𝑴𝒅
= 𝑳𝟏 (𝒀) + 𝑳𝟐 (𝒊)
𝑷

Mt ne dépend pas du taux d’intérêt, mais du seul niveau de revenu. Elle peut être représentée par une
droite verticale, dont l’abscisse est égale au montant de la demande de monnaie pour motif
transactionnel.

Ms est une fonction décroissante du taux d’intérêt i. pour des taux d’intérêt élevés
(i>iMax), les agents économiques anticipent une hausse tellement substantielle du cours
qu’ils préfèrent échanger la totalité des encaisses spéculatives contre des obligations. Si
par contre, les taux d’intérêt sont très bas (i<iMin), les agents économiques affichent une
préférence absolue pour la liquidité. Keynes qualifie cette situation extrême de (trappe à
liquidité ».
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Figure 8 : La demande de monnaie

Selon la logique keynésienne, à court terme le taux d’inflation est nul, nous posons
P=1. Donc la fonction de la demande de monnaie s’écrit sous la forme suivante :

𝑴𝒅 = 𝑳𝟏 (𝒀) + 𝑳𝟐 (𝒊)
𝑴𝒅 = 𝑲𝒀 + ( 𝒍𝟎 − 𝒍𝒊)
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L’équilibre sur le marché de la monnaie s’obtient par la confrontation entre
l’offre de la monnaie et la demande de la monnaie :
𝑴𝑺 = 𝑴𝒅
𝑴𝑺 = 𝑲𝒀 + ( 𝒍𝟎 − 𝒍𝒊)

Cet équilibre permet de déterminer la quantité de monnaie échangée à


l’équilibre (M*) et un taux d’intérêt d’équilibre (i*).

En adoptant certaines hypothèses du modèle Keynésien, l’offre de monnaie


est exogène (indépendant du taux d’intérêt). Elle est représentée par une
droite verticale. En revanche, la demande de monnaie est une fonction
décroissante du taux d’intérêt.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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2.2. La détermination de LM
L’étude du comportement de l’offre et la demande de monnaie permet de déterminer la
forme de la courbe LM.
2.2.1. La construction graphique de la courbe LM
La relation implicite entre le taux d’intérêt (i) et le niveau de revenu (Y) peut être mise en
évidence graphiquement et algébriquement.
Soient les postulats suivants :
•La demande de monnaie est une fonction décroissante du taux d’intérêt, c’est-à-dire il
existe une relation inverse (négative) entre Md et i.
•La demande de monnaie est une fonction croissante du revenu, c’est-à-dire il existe une
relation positive entre Md et Y.
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Figure 10 : Passage de l’équilibre sur le marché monétaire à la courbe LM


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Pour un revenu (Y), la demande de monnaie est maintenue à son niveau initial (Md) et
correspond au taux d’intérêt (i*).

Si le revenu augmente et passe de Y à Y’ (avec Y’>Y), la demande de monnaie


augmente (les agents économiques vont accroitre leur encaisse réelle). Cette
augmentation déplace la courbe de la demande de monnaie de Md à Md’, et par
conséquent le taux d’intérêt s’accroît (i*’).

De ce fait, le nouvel équilibre s’établit en A’ à un niveau de taux d’intérêt supérieur


i*’.

Le point A et A’ permet de définir et construire la courbe de LM. Chaque point


constitue une combinaison (Y, i) qui équilibre le marché de la monnaie.
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Figure 11 : la forme de la courbe LM

La courbe LM est représentée à travers l’ensemble de couples (Y, i) assurant une situation d’équilibre
sur le marché monétaire. Le lieu géométrique qui relie tous ces couples représente la courbe LM.
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La courbe LM est croissante. Elle traduit une relation positive entre Y et i (dY/di>0).

La forme de la courbe LM dépend du niveau du taux d’intérêt iMin et du taux d’intérêt


maximum sur le marché iMax. Trois cas sont envisageables :

Dans le cas où le taux d’intérêt dépasse le taux d’intérêt maximum, (i > iMax) : les individus ne
demandent pas de la monnaie pour motif de spéculation. Cette demande sera nulle. La courbe
LM change d’allure et se présente à travers une droite verticale. Cette partie de la courbe ne
montre aucune relation entre Y et r. Il s’agit de la « zone classique ».

Dans le cas où le taux d’intérêt est inférieur au taux d’intérêt minimum sur le marché (i <iMin),
la demande de monnaie augmente où elle devient infinie. Cela se traduit par une courbe LM
horizontale cette zone de la courbe LM est connue par la « trappe à la liquidité ».

La zone intermédiaire de la courbe LM est celle qui se situe entre les deux taux d’intérêt : iMin
et iMax.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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2.2.2. La construction algébrique de la courbe LM

Partant d’une situation d’équilibre sur le marché monétaire où l’offre de monnaie égale à la demande de monnaie.

𝑴𝑺 = 𝑴𝒅
𝑴𝟎 = 𝑲𝒀 + ( 𝒍𝟎 − 𝒍 ∗ 𝒊)

𝑴𝟎 = 𝑲𝒀 + 𝒍𝟎 − 𝒍 ∗ 𝒊

𝑲𝒀 = 𝑴𝟎 − 𝒍𝟎 + 𝒍 ∗ 𝒊

𝑴𝟎 − 𝒍𝟎 + 𝒍 ∗ 𝒊
𝒀=
𝑲

𝑴𝟎 − 𝒍𝟎 𝒍 ∗ 𝒊
𝒀= +
𝑲 𝑲

𝒍 𝑴𝟎 − 𝒍𝟎
𝒀𝑳𝑴 = 𝒊+
𝑲 𝑲
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Y représente l’équation de la courbe LM et la quantité de la monnaie échangée à l’état d’équilibre (M*).

Le taux d’intérêt d’équilibre est donné par la formule suivante :

𝑴𝟎 − 𝒍 𝟎 𝑲
𝒊= + 𝒀
𝒍 𝒍
L’équilibre sur le marché monétaire implique que le taux d’intérêt est une fonction croissante du revenu :
𝑖 = 𝑓 + 𝑌 . Il s’agit d’une relation croissante représentée par la courbe LM

Pourquoi le taux d’intérêt augmente-t-il lorsque le revenu augmente ?

-Parce que la demande de monnaie augmente, mais pas l’offre de monnaie ;

-La hausse du taux d’intérêt va donc inciter les agents à détenir moins de monnaie ;

-La demande de monnaie va donc rejoindre l’offre.

Donc, plus le niveau de revenu est élevé, plus la demande de monnaie est forte et plus le taux d’intérêt est
élevé.
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La dérivée de l’équation de la courbe LM est positive du taux


d’intérêt, cela indique que la fonction est croissante du i. Ainsi, la
positivité de la fonction LM implique que lorsque le revenu
s’accroit, la demande de monnaie augmente sous l’effet du motif
de transaction. Pour satisfaire cette hausse, les agents vendent des
titres financiers, ce qui fait diminuer leur cours et augmenter le
taux d’intérêt. L’augmentation du taux d’intérêt provoque une
diminution de la demande de monnaie pour motif de spéculation
et permet de restaurer l’équilibre.
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2.3. Le déplacement de la courbe LM

La courbe LM se déplace suite à la variation du niveau de l’offre


de monnaie. Cette dernière varie en fonction des décisions des
autorités monétaires (l’offre de monnaie est exogène). Ce
déplacement est parallèle. Une augmentation de l’offre de
monnaie fait déplacer la courbe LM à droite et une diminution de
l’offre de monnaie fait déplacer la courbe LM à gauche.
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2.3.1. Déplacement de la courbe LM à droite

Si les autorités monétaires décident d’augmenter l’offre de monnaie, nous assistons à


une politique monétaire expansionniste.
Pour un niveau de revenu donné, si la quantité de monnaie en circulation augmente
(∆𝑴𝑶 > 𝟎), cela provoque, toutes choses égales par ailleurs, un déséquilibre sur le
marché monétaire : l’offre de monnaie devient alors supérieure à la demande de
monnaie. Pour rétablir l’équilibre, et sachant que la demande de monnaie pour motif
transaction reste inchangée, les agents économiques vont dépenser la quantité de
monnaie supplémentaire dans l’achat des titres. De ce fait, la demande de monnaie
pour motif de spéculation augmente, ce qui donne lieu à une diminution du taux
d’intérêt. Dès lors, la courbe LM se déplace vers le bas (de LM1 à LM2). Le taux
d’intérêt diminue et passe d’un niveau i* à un niveau i*’ (avec i*’<i*). Ce nouvel
point d’équilibre correspond au couple (Y*’, i*’).
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Figure 12 : Le déplacement de la courbe LM à droite

Une augmentation de l’offre de monnaie (MO’>MO) engendre une augmentation de l’offre d’encaisse
réelle, et par conséquent une diminution du taux d’intérêt. Il s’agit d’une politique monétaire
expansionniste dans la mesure où elle relance l’activité économique (l’investissement, la production et la
distribution des revenus).
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2.3.2. Déplacement de la courbe LM à gauche
Si la banque centrale décide de baisser l’offre de monnaie, cette décision
traduit une politique monétaire restrictive.
A revenu donné, si la quantité de monnaie en circulation diminue (∆𝑀𝑂 < 0),
cela conduit, toutes choses égales par ailleurs, à un déséquilibre sur le marché
de la monnaie puisqu’il y a une insuffisance de l’offre de monnaie par rapport
à la demande de monnaie. Pour rétablir l’équilibre, et sachant que la demande
de monnaie pour motif transaction reste inchangée, il est nécessaire que la
demande de monnaie pour motif de spéculation diminue tout en augmentant le
taux d’intérêt. Dès lors, la courbe LM se déplace vers le haut (de LM1 à
LM0). Le taux d’intérêt augmente et passe d’un niveau i*1 à un niveau i*0
(avec i*0>i*1). Ce nouvel point d’équilibre correspond au couple (Y*0, i*0).
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MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Figure 13 : Le déplacement de la courbe LM à gauche

Une diminution de l’offre de monnaie (MO’<MO) engendre une baisse de l’offre d’encaisse réelle, et
par conséquent un accroissement du taux d’intérêt. Il s’agit d’une politique monétaire restrictive qui
freine l’activité économique (l’investissement, la production et la distribution des revenus).
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Section 3 : L’équilibre IS-LM


Le modèle IS-LM tient compte à la fois de l’équilibre sur le marché des biens et services et de l’équilibre
sur le marché monétaire.

L’équilibre global est obtenu à travers l’égalité entre la courbe IS et la courbe LM, on écrit :

𝒀𝑰𝑺 = 𝒀𝑳𝑴

On résolvant ce système, on obtient :


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Section 4 : Les politiques économiques dans le modèle IS-LM

Le modèle IS-LM est un outil d’analyse des effets des politiques économiques
conjoncturelles. Il permet d’étudier les fluctuations économiques
(investissement, production, revenu …ect) à court terme lorsque les prix sont
rigides.
Il existe deux politiques économiques qui seront étudiées : la politique
budgétaire et la politique monétaire. La politique budgétaire agit sur la courbe
IS et la politique monétaire se décline à travers l’action sur la courbe LM.
Un des points clés de la controverse classiques/keynésiens réside dans
l’examen des conditions d’efficacité de chaque type de politique.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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1.La politique budgétaire

On suppose une politique budgétaire expansive où la variation des dépenses publiques est
positive ou une politique fiscale expansive qui se traduit par diminution des taxes
exogènes. Ces politiques font déplacer la courbe IS vers la droite. Ce sont les niveaux du
taux d’intérêt minimum et du taux d’intérêt maximum qui vont déterminer les effets sur la
position d’équilibre initiale.

1.1.L’équilibre au niveau de la zone de la trappe à la liquidité

Dans la zone de la trappe à liquidité, la courbe LM est horizontale. La politique budgétaire


qui entraine un déplacement de la courbe IS vers la droite présente une grande efficacité.
L’accroissement de la dépense publique exerce un effet sur le revenu.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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Figure : Présentation de l’équilibre qui se situe au niveau de la zone de la trappe à la liquidité

Cette situation se traduit par une variation positive de A0 aboutissant à une variation positive de
Y et à une variation nulle du taux d’intérêt.
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La politique budgétaire dans la zone de la trappe à liquidité est


totalement efficace. Étant donné que la courbe LM est horizontale, tout
accroissement des dépenses publiques entraine un accroissement
maximum du revenu national de Y* à Y*’ avec maintien du taux d’intérêt
à son niveau minimum (im). L’effet d’évection sur l’investissement est nul.

Dans cette zone, la demande de monnaie spéculative est infiniment


élastique par rapport au taux d’intérêt. Il y a un excès de la liquidité, et la
production supplémentaire peut être financée par absorption des
surliquidités sans créer des tensions sur le taux d’intérêt qui restera
constant.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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1.2.L’équilibre au niveau de la zone intermédiaire

La politique budgétaire reste efficace mais moins que précédemment car l’augmentation du taux d’intérêt a
freiné l’investissement. L’effet d’éviction est partiel.

Figure : Présentation de l’équilibre qui se situe au niveau de la zone intermédiaire


CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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Cette situation se traduit par une augmentation de A0 ce qui entraine une hausse de Y et une variation
positive du taux d’intérêt.

Dans la zone intermédiaire, la courbe LM est inclinée. L’accroissement de la dépense publique fait
augmenter le revenu mais moins que dans la zone de la trappe à liquidité. Le déplacement de la courbe IS
engendre un accroissement du taux d’intérêt, ce qui réduit le niveau de l’investissement. Par conséquent,
l’effet sur l’investissement est incertain :

• Un effet négatif lié à l’augmentation du taux d’intérêt (effet d’éviction)

• Un effet positif lié à l’augmentation de la production (l’accélérateur)

Toutefois, pour financer le déficit budgétaire résultant de l’augmentation de ses dépenses ou de la baisse
des impôts, l’Etat va émettre de nouveaux titres sur le marché monétaire. L’offre de titres va donc
augmenter et le cours de ces titres va baisser. Et comme le cours des titres est en relation inverse avec le
taux d’intérêt, ce dernier va augmenter.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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1.3.L’équilibre au niveau de la zone classique

La politique budgétaire expansive ne possède aucun impact sur la variation du niveau Y. En plus, le taux
d’intérêt a augmenté. L’effet d’éviction est total. En conclusion, on remarque une inefficacité de cette
politique.

Figure :
Présentation de
l’équilibre qui
se situe au
niveau de la
zone classique
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Etant donné que la courbe LM est verticale, le déplacement de la courbe IS suite à
l’accroissement des dépenses publiques ne modifie pas le niveau du revenu. Par conséquent, la
politique budgétaire est totalement inefficace.

Le déplacement de la courbe IS à droite entraine une augmentation du taux d’intérêt, ce qui ne


donne pas lieu à une modification du niveau de la production (déjà à son niveau maximum),
celui-ci reste constant. De ce fait, la politique budgétaire est totalement inefficace (modèle
classique). Elle n’aurait comme conséquence que l’évection de l’investissement résultant de
l’augmentation du taux d’intérêt.

Ainsi, dans cette zone, l’encaisse de spéculation est nulle, et toute politique budgétaire
volontariste se traduit par un prélèvement sur les encaisses de transaction utilisées pour
financer l’investissement privé. L’effet d’éviction est alors total. Selon les classiques, la
monnaie ne peut être demandée pour elle-même et ne sert qu’à couvrir les besoins de
transaction.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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1. La politique monétaire
Nous supposons une politique monétaire expansive qui se traduit par une augmentation de l’offre de
monnaie. On note :

(∆𝑴𝑶 > 𝟎)

Cette politique fait déplacer la courbe LM vers la droite. La conséquence sur la position d’équilibre va
dépendre du niveau de imax et de imin.

2.1.L’équilibre au niveau de la zone de la trappe à la liquidité

Toute augmentation de l’offre de monnaie Mo ne possède aucun effet sur le taux d’intérêt et sur le revenu.
Il s’agit d’une politique inefficace.

La politique monétaire est totalement inefficace, elle ne fait qu’approfondir la situation de surliquidité
qui caractérise l’économie.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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En effet, le taux d’intérêt est déjà à son niveau minimum et ne peut plus baisser, et l’investissement n’est
plus sensible au taux d’intérêt. Il n’y a donc rien qui va déclencher le processus de variation de la demande
effective.

Figure : Présentation de l’équilibre qui se situe au niveau de la zone de la trappe à la liquidité


Dans cette zone keynésienne,
la politique monétaire reste
inefficace pour sortir d’une
situation de sous-emploi. La
demande de monnaie est
infiniment élastique au taux
d’intérêt. Les agents
économiques absorbent tout
supplément de monnaie offert
sous forme de liquidité.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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2.2.L’équilibre au niveau de la zone intermédiaire

La politique monétaire devient efficace puisque l’augmentation de l’offre de monnaie (M°) entraine une
diminution du taux d’intérêt qui fait augmenter l’investissement et on aura par la suite une augmentation du
niveau de Y.

Figure :
Présentation
de l’équilibre
qui se situe
au niveau de
la zone
intermédiaire
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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Certes, la politique monétaire expansionniste a pu augmenter le revenu (de Y* à Y*’)
tout en baissant le taux d’intérêt (de i* à i*’), mais cette efficacité est moindre par
rapport à la politique monétaire dans le cas de la zone classique.

Partant d’une situation d’équilibre où l’offre de monnaie égale à la demande de


monnaie. Une augmentation de l’offre de monnaie (politique monétaire
expansionniste) provoque une diminution du taux d’intérêt. C’est ce que l’on appelle
une politique d’open-market. Une politique d’open-market consiste, pour une banque
centrale, à acheter des titres pour injecter de la monnaie. L’achat des titres provoque,
toutes choses égales par ailleurs, un déséquilibre sur le marché des titres : la demande
des titres devient supérieure à l’offre des titres. Cela provoque une hausse du prix des
titres, donc une baisse du taux d’intérêt (en vertu de la relation inverse entre le prix
des titres et le taux d’intérêt).
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Ainsi, pour revenir à la situation d’équilibre sur le marché monétaire, il faut
que la demande de monnaie augmente. L’excès d’offre de monnaie ne peut
être absorbé que si la demande de monnaie pour motif de spéculation
augmentation. De ce fait, la hausse du prix des titres augmente la demande
spéculative des agents économiques, ce qui donne lieu à une baisse du taux
d’intérêt.

La baisse du taux d’intérêt incite les entreprises à augmenter leurs


investissements, ce qui correspond à une augmentation de la demande
effective. Et comme les entreprises produisent les quantités qui leur sont
demandées, le niveau de production va augmenter, et le chômage involontaire
va baisser.
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2.3.L’équilibre au niveau de la zone classique

L’augmentation de Mo (offre de monnaie) n’entraine une diminution plus importante du taux d’intérêt que
dans la zone classique et donc l’effet sur Y est plus important. La politique monétaire expansive est très
efficace.

Figure :
Présentation
de l’équilibre
qui se situe au
niveau de la
zone
classique
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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Cette politique est parfaitement efficace aussi bien pour stimuler la croissance
économique et réduire le sous-emploi que pour stimuler l’investissement.

Dans cette zone, la demande de monnaie est uniquement composée d’un motif
de transaction : la demande de monnaie est insensible au taux d’intérêt. La
baisse du taux d’intérêt se répercute intégralement sur l’investissement car les
agents n’ont plus à répartir l’excès de monnaie entre les actifs de transaction
et de spéculation mais consacrant cet excès uniquement au motif de
transaction.

Si les classiques ne donnent pourtant pas d’intérêt à la politique monétaire, c’est


parce qu’ils considèrent que le mécanisme butte sur le seuil de plein-emploi.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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Section 5 : Le Policy-Mix
Le policy-mix, ou le dosage macroéconomique, désigne la combinaison par l'État de politique
budgétaire et de politique monétaire afin d'atteindre des objectifs politiques. Le dosage
macroéconomique diffère selon la position du pays dans le cycle économique. Le dosage
macroéconomique est un pilier de la politique économique d'un pays.

Le policy-mix peut avoir pour but d’amplifier les effets de chacune des deux politiques ou bien de
faire en sorte qu’une politique permette de pallier les externalités négatives de l’autre. Par exemple,
en cas de politique budgétaire d’austérité, une politique monétaire expansive peut permettre
d’accentuer la baisse des taux d’intérêt tout en limitant l’effet récessif d’une telle politique d’austérité
sur le niveau de production. En cas de politique budgétaire expansive, une politique monétaire elle-
même expansionniste peut non seulement faciliter le financement de cette politique budgétaire en
contribuant à la baisse des taux d’intérêt, mais également contribue à démultiplier les effets positifs
d’une telle politique économique sur le niveau de production.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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Le policy-mix est un outil économique qui permet d’accroitre l’efficacité de l’intervention de l’Etat
et de la banque centrale afin de réguler l’activité économique (aboutir à un cadre macroéconomique
stable).

Objectifs du policy-mix

Il est traditionnellement considéré que la politique économique s'efforce de poursuivre quatre


objectifs principaux :

• Une croissance économique durablement élevée ;


• Le plein emploi ;
• La stabilité des prix ;
• L’équilibre de la balance commerciale.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
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Jan Tinbergen (prix Nobel d’économie en 1969) recommandait ainsi d’utiliser autant
d’instruments de politique économique qu’il y avait d’objectifs à atteindre. Si, par
exemple, l’Etat souhaite réduire son déficit budgétaire sans pénaliser l’emploi, il doit
combiner une politique budgétaire restrictive et une politique monétaire
expansionniste. Autrement dit, le Policiy-mix consiste à trouver la bonne pondération
entre les deux principaux instruments de la politique économique.

Il est possible d’allier (combiner) les deux politiques (budgétaires et monétaires). Soit
cela provient de désaccords ou de tensions entre le gouvernement (chargé de la
politique budgétaire) et la banque centrale (chargée de la politique monétaire). Soit il
s’agit, volontairement, de compenser les effets négatifs d’une politique budgétaire
restrictive par une politique monétaire expansionniste.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Supposons que l’économie se situe dans une situation de sous-emploi. Il s’agit de la situation
d’équilibre E1 (Y*1, i*1). Rappelons que Keynes a démontré que l’équilibre peut être un
équilibre de sous-emploi.

Figure :
Effet
d’une
politique
mixte
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
Pour remédier contre cette situation de sous-emploi, l’Etat peut entreprendre une politique
budgétaire expansionniste tout en augmentant les dépenses publiques (∆G_0>0). Cette
politique engendre un déplacement de la courbe IS de IS1 à IS2. Une telle politique accroit le
revenu de Y*1 à Y*2 (donc diminuer le chômage) et augmente le taux d’intérêt (effet
d’éviction) de i*1 à i*2. Le nouveau point d’équilibre est E2 (Y*2, i*2). Cet effet d’éviction
vient amoindrir les effets de la relance et la résorption du chômage.

Pour contrer l’effet de la hausse du taux d’intérêt, les autorités monétaires peuvent décider
d’une politique monétaire expansionniste. Cette dernière conduit à un déplacement de la courbe
LM de LM1 à LM2. Ainsi, ladite politique consiste à augmenter l’offre de monnaie tout en
éliminant les effets négatifs de la politique budgétaire expansionniste qui se manifeste à travers
à un effet d’éviction. L’accroissement de l’offre de monnaie permet de diminuer le taux
d’intérêt de i*2 à i*1 (donc maintenir le taux d’intérêt à un niveau constant) et d’augmenter le
revenu d’une manière importante à Y*3.
CHAPITRE 2 : L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE KEYNÉSIEN « LE
MODÈLE IS-LM EN ÉCONOMIE FERMÉE
De ce fait, avec ce Policy-mix (l’accompagnement de la politique monétaire expansionniste),
nous assistons à un nouveau point d’équilibre E3 (Y*3, i*1). Le taux d’intérêt reste constant
alors que le revenu augmente.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
1. Définitions et Objectifs de la Politique Monétaire
1.1. Définition de la politique monétaire

La politique monétaire désigne l’ensemble des moyens et décisions par lesquels les
autorités monétaires (en général, la banque centrale) agissent pour contrôler la
masse monétaire (l’offre de monnaie), les taux d’intérêt et d’inflation. Elle agit
sur l’activité économique (promouvoir la croissance économique) par
l’intermédiaire de la quantité de monnaie en circulation (l’offre de monnaie).

La politique monétaire est instrument de la politique économique. En effet, la


politique monétaire est une politique économique, qui cherche souvent de remplir les
objectifs keynésiens : croissance économique, stabilité des prix, plein emploi et
équilibre extérieur.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
La politique monétaire est une politique économique conjoncturelle. En effet, dans le court
terme, la banque centrale peut contrôler les taux d’intérêt sur le marché monétaire. Comme les
liquidités échangées sur ce marché le sont sur des périodes très courtes (principalement à moins
de trois mois), les taux d'intérêt à court terme sont ainsi déterminés par les banques centrales.

Rappel :

La politique budgétaire et la politique monétaire sont des politiques conjoncturelles qui agissent
sur la demande globale (consommation, investissement) pour réduire les écarts par rapport à
l'équilibre.

Qu'est-ce que la politique économique conjoncturelle ?

La politique économique conjoncturelle vise à réguler l'activité à court terme pour garantir une
croissance forte sans déséquilibres (chômage, inflation, déficit budgétaire…). Elle peut être
procyclique ou contracyclique.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
La politique conjoncturelle est procyclique lorsque l'Etat agit dans le sens de la
conjoncture pour l'amplifier. Exemple : prendre des mesures de relance pour
stimuler la demande et la croissance économique en période de récession.

La politique conjoncturelle est contracyclique lorsque l'Etat intervient pour


contrer une évolution conjoncturelle indésirable. Exemple : prendre des mesures
d'augmentation des taux d'intérêt pour diminuer les tensions inflationnistes.

La mise en œuvre de la politique économique conjoncturelle nécessite des


politiques complémentaires : politique des revenus, politique fiscale, politique de
l'emploi…
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
• Quels sont les objectifs de la politique économique conjoncturelle ?
Les objectifs de la politique économique conjoncturelle sont la croissance du PIB, le plein
emploi, la stabilité des prix ainsi que l'équilibre des échanges et des paiements extérieurs.
Ces objectifs sont synthétisés par les quatre indicateurs du "carré magique" de Nicholas
Kaldor (1971) : le taux de croissance, le taux de chômage, le taux d'inflation et le solde de la
balance commerciale.

Ce carré est réputé magique car l'expérience prouve qu'il est difficile, voire impossible,
d'atteindre simultanément les quatre objectifs. La croissance s'obtient parfois au détriment de
l'équilibre extérieur, le plein emploi aux dépens de la stabilité des prix. C'est la raison pour
laquelle certains objectifs sont privilégiés au détriment d'autres. Une hiérarchie de ces objectifs
est fréquemment établie en fonction des contraintes de l'environnement économique et des
conceptions politiques des dirigeants.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
• Quels sont les instruments de la politique économique conjoncturelle ?

La régulation conjoncturelle de l'activité s'effectue au moyen de deux principaux instruments :


le budget de l'Etat et le taux d'intérêt. La politique budgétaire et la politique monétaire
peuvent être combinées pour maintenir un taux de croissance économique soutenu et un faible
taux d'inflation.

• Qu'est-ce qu'une politique conjoncturelle dite de relance ?

D’inspiration keynésienne, la politique économique conjoncturelle dite de relance privilégie les


objectifs de stimulation de la croissance économique et de lutte contre le chômage. En cas de
croissance faible et de chômage élevé, l'Etat peut mettre en œuvre une politique conjoncturelle
qui vise à accroître la demande globale (consommation et investissement) pour stimuler
l'activité économique. Cette politique est mise en œuvre à l'aide d'une politique budgétaire et
monétaire expansionnistes.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
• Qu'est-ce qu'une politique conjoncturelle dite de rigueur ?

La politique économique conjoncturelle dite de rigueur (stabilisation) privilégie la lutte contre


l’inflation et la réduction des déficits. Elle implique le plus souvent le freinage de la croissance
économique.

Elle est mise en œuvre à l'aide de politiques monétaire et/ ou budgétaire restrictives.

Une politique budgétaire restrictive recherche l’équilibre ou l’excédent du budget afin de limiter le
poids de la dette publique.

Une politique monétaire restrictive se traduit par une limitation du crédit et une hausse des taux
d’intérêt.

Les politiques de rigueur ont, en principe, des effets bénéfiques sur les prix, sur les équilibres
extérieurs et sur les résultats des entreprises. Cependant, elles peuvent avoir des effets dépressifs sur
l’emploi, sur le pouvoir d’achat des ménages et sur la production.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
• Qu'est-ce que la politique économique structurelle ?

La politique économique structurelle est l’ensemble des actions mises en œuvre par
les pouvoirs publics pour transformer le système économique et d’améliorer son
fonctionnement. Elle vise à assurer durablement la croissance et la compétitivité de
l’économie nationale. Elle s’inscrit dans le moyen et le long terme.

• Quels sont les objectifs de la politique économique structurelle ?

Les politiques structurelles agissent dans le but d'augmenter la croissance à LT et la


compétitivité de l'économie. Elles cherchent également à instaurer une industrie forte,
un système éducatif et sanitaire performant, un tissu économique compétitif et une
économie sociale solidaire.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
• Quels sont les instruments de la politique économique structurelle ?
Les Etats disposent de plusieurs leviers d'action pour mettre en œuvre leurs politiques structurelles :

• La politique industrielle (ex : soutien aux secteurs en crise),

• La politique énergétique (ex : favoriser les énergies renouvelables et non polluantes),

• La formation (ex : employabilité dans des domaines stratégiques),

• La recherche et l'innovation (ex : développement des nouvelles technologies),

• La régulation des marchés (ex : renforcement ou préservation de la concurrence),

• La transformation des marchés des facteurs de production : (ex : organisation du travail),

• L’aménagement du territoire (ex : aide à l'installation d'entreprises sur un territoire donné, création d'infrastructures
publiques),

• La politique sociale (ex : redistribution),


CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
1.2. Les objectifs de la politique monétaire

Les objectifs de la politique monétaire peuvent être classés en objectifs finals,


objectifs intermédiaires et objectifs opérationnels.

• Les objectifs finals

Les objectifs finals de la politique monétaire sont en général ceux de la politique


économique. Ils sont représentés dans le carré magique de Kaldor. Ils sont :
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
La stabilité des prix : la politique monétaire vise principalement à maintenir la stabilité des
prix, c’est-à-dire à maitriser l’inflation.

La croissance économique : comme toute politique conjoncturelle, elle a pour but d’atteindre
une croissance économique durable et stable.

Le plein emploi : Le plein emploi correspond à un état du marché du travail caractérisé par
l'emploi de toutes les personnes appartenant à la population active.

L’équilibre extérieur : la politique monétaire a pour objectif d’atteindre l’équilibre de la


balance des paiements ainsi que l’équilibre de la monnaie sur le marché des changes. Il s’agit
d’éviter tout déséquilibre durable de la balance des paiements, ce qui cause un épuisement des
ressources en réserves de devises étrangères. La politique monétaire cherche alors à maintenir
la stabilité de la monnaie nationale et à renforcer les réserves en devises.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Remarque

Il faut voir que chercher à réaliser certains objectifs peut être en contradiction avec d’autres.

La politique monétaire conjoncturelle a longtemps été utilisée pour effectuer un arbitrage entre
l’inflation et le chômage.

En effet, en période de crise, une politique monétaire expansive permet une reprise de l’activité,
une augmentation de l’emploi même si elle augmente l’inflation. Or, une politique monétaire
restrictive réduit l’inflation mais elle peut compromettre la croissance économique et donc
l’emploi puisque une hausse du taux d’intérêt engendre une augmentation des coûts de
production.

Ainsi, généralement, la politique monétaire fixe comme objectif final la stabilité des prix alors
que les autres objectifs peuvent être plus adaptés à la politique budgétaire.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
• Les objectifs intermédiaires
Les objectifs intermédiaires sont définis comme le canal par lequel les instruments de la
politique monétaire passent pour atteindre les objectifs finals.

Ils sont considérés comme une variable monétaire, servant de « cible » aux autorités
monétaires.

Cette variable doit satisfaire trois conditions :

1. Etre mesurable et rapidement connue par les autorités monétaires (disponibilité


statistique) ;
2. Etre reliée avec la ou les variables réelles retenues comme objectif final ;
3. Etre contrôlée directement ou indirectement par les autorités monétaires au moyen
des instruments dont celles-ci disposent.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Le choix des objectifs intermédiaires se justifie par leurs liens de causalité, leurs fortes
corrélations avec l’objectif final et leurs évolutions maîtrisables.

Les objectifs intermédiaires sont :

• Les agrégats monétaires (M3) (les objectifs quantitatifs) ;

• Les taux d’intérêt ;

• Le taux de change.
Le contrôle des agrégats monétaires :

il s’agit d’une action sur le volume de la monnaie circulant dans l’économie par le contrôle des
agrégats monétaires. Les autorités monétaires cherchent à éviter un excès de liquidités par
rapport à l’offre des biens et services qui risque d’entrainer l’inflation.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Les autorités monétaires fixent alors le taux de croissance de la masse monétaire (offre de monnaie
est exogène) en fonction de celui du PIB à atteindre, et compte tenu du taux d’inflation anticipé.

Elles choisissent l’agrégat monétaire dont l’évolution est la plus stable et dont la corrélation avec le
niveau général des prix est la plus forte. Il s’agit de contrôler M3 car il regroupe les agrégats
monétaires M1 et M2. Autrement dit, les autorités monétaires vont contrôler la base monétaire pour
avoir un contrôle très efficace.

De plus, la banque centrale oblige les banques commerciales de contrôler et maîtriser le taux
d’octroi des crédits. Car les crédits reflètent les dépôts et par conséquent, ils créent de la
monnaie nationale. C’est pour cela, la banque centrale agit avec un taux de directeur pour
surveiller l’octroi des crédits.

Durant l’année, les autorités monétaires devront donc utiliser tous les instruments de la politique
monétaire qui sont à leur disposition pour que la masse monétaire ne dépasse pas le niveau fixé.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Rappel sur le taux directeur

Le taux directeur est un taux d’intérêt fixé par la banque centrale d’un pays, et qui permet à celle-
ci de réguler l’activité économique.

Le taux directeur est un taux d’intérêt de court terme qui permet de piloter la politique
monétaire, et par conséquent contrôler la masse monétaire et réguler l'activité économique d’un
pays.

Le taux directeur est le taux d'intérêt qu'une banque centrale appliquera aux banques commerciales
pour les prêts. Le taux directeur est aussi appelé taux d'intérêt bancaire ou taux d'intérêt de base.

Comment se détermine le taux directeur ? : Le taux directeur est le taux d'intérêt fixé par une
institution financière relative à un pays ou à un groupe de pays.

Quels sont les 3 taux directeurs ? : Le taux de rémunération des dépôts ; le taux de refinancement
(« taux refi ») ; le taux d'escompte ou le taux du prêt marginal.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Le taux d’intérêt :

Définition : le taux d'intérêt correspond à la rémunération d'un prêt d'argent effectué par un agent
économique à un autre agent économique. La somme empruntée s'appelle le capital. La somme qui
doit entrer remboursée est donc la somme du capital et des intérêts.

Les autorités monétaires fixent toujours un niveau souhaitable pour les taux d’intérêt. Elles ne
peuvent pas évidement déterminer un taux précis car ce sont les mécanismes de marché (le marché
monétaire) qui décident, selon le jeu de l’offre et de la demande de monnaie, sur le niveau des taux
(taux d’intérêt à très court terme comme le taux au jour le jour).

Comme la banque centrale est un acteur très important sur le marché monétaire, son action permet
cependant d’orienter le taux d’intérêt.

Le contrôle des taux d’intérêt est nécessaire afin de les maintenir à un niveau adéquat en fonction de
la quantité de monnaie en circulation et du change.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Les banques détiennent des taux de base et fixent leur gamme de taux en fonction de
plusieurs paramètres et notamment le taux du marché monétaire et le taux d’inflation.

Définition : Le marché monétaire sert au financement des banques commerciales à


court terme, leur permettant un accès rapide à des liquidités pour leur bon
fonctionnement. Il est également utilisé pour fixer le taux d'intérêt de certains produits
financiers.

Le niveau des taux d’intérêt influencent les agrégats monétaires ainsi que le
comportement des agents économiques.

L’impact théorique du taux d’intérêt sur la masse monétaire, l’épargne,


l’investissement et le mouvement des capitaux étrangers se présente comme suit :
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Une hausse des taux d’intérêt engendre :

Une baisse de la masse monétaire ;

Une hausse de l’épargne ;

Un recul de l’investissement ;

Des entrées de capitaux.

Une baisse de ces taux entraine :

Une augmentation de la masse monétaire ;

Une baisse de l’épargne ;

Une augmentation de l’investissement ;

Les sorties des capitaux.


CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Le taux de change :

La stabilité du taux de change renforce la lutte contre l’inflation et permet de maintenir l’équilibre des échanges
extérieurs et par conséquent celui de la balance des paiements. Autrement dit, un taux de change stable permet
d’éviter la hausse des prix intérieurs.

Le choix de la stabilité du taux de change comme objectif intermédiaire est de plus en plus justifié aujourd’hui
étant donné l’interdépendance entre les économies.

Une baisse des taux de refinancement va générer une baisse des différents taux d’intérêt. Cette baisse va
entrainer alors une baisse de la valeur externe de la monnaie, c’est-à-dire, une baisse du taux de change.

Par conséquent, la faible valeur de la monnaie va augmenter la compétitivité des entreprises, mais en revanche, elle
va engendrer une hausse des prix des produits importés.

Un pays peut rechercher une dépréciation de sa monnaie pour relancer ses exportations ou, au contraire une
appréciation de sa monnaie (s’il veut bénéficier d’une désinflation importée avec la baisse des prix de ses
importations).
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
• Les objectifs opérationnels
Les objectifs opérationnels sont des variables indicatrices de l’état de la politique monétaire. Ce sont des variables
que la banque centrale peut affecter efficacement grâce aux instruments dont elle dispose.

Deux arguments peuvent justifier le recours des autorités monétaires à ces objectifs :

D’une part, les variables retenues comme objectifs intermédiaires ne permettent pas de donner une mesure précise
du caractère plus ou moins restrictif de la politique monétaire.

D’autre part, les autorités monétaires ont besoin d’envoyer des signaux clairs et précis aux opérateurs et aux
marchés sur le caractère de la politique monétaire. Ce rôle d’objectif opérationnel est joué le plus souvent par les
taux d’intérêt à court terme, car ceux-ci permettent en général de déterminer le caractère plus ou moins restrictif de
la politique monétaire.

Le rôle d’objectif opérationnel est joué par :

Le taux du marché monétaire interbancaire ; La base monétaire : la quantité de monnaie en circulation.


CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
2. Les instruments de la politique monétaire

Les instruments sont les moyens sur lesquels les autorités monétaires peuvent agir pour atteindre les
objectifs de la politique monétaire. Les instruments de la politique monétaire permettent de mettre, au
niveau de l’économie, la quantité de monnaie en circulation souhaitée.

Les autorités monétaires peuvent, directement, chercher à limiter autoritairement la quantité de


monnaie créée par les banques lorsque celles-ci distribuent des crédits (politique d’encadrement du
crédit). Indirectement, elles peuvent intervenir au moment où les banques ont besoin elles-mêmes de
monnaie (monnaie de la banque centrale nécessaire pour faire face aux retraits massifs de la clientèle
par exemple).

Certains instruments visent à agir principalement sur le comportement de l’offre de monnaie par les
banques par le biais de l’action sur la liquidité bancaire.

D’autres agissent principalement sur la demande de monnaie par le biais du prix de la monnaie c’est-à-
dire le taux d’intérêt.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Les instruments de la politique monétaire peuvent être classés en deux catégories : les
instruments directs et indirects.

2.1. Les instruments directs

Instruments directs agissent sur la distribution des crédits tels que l’encadrement et la
sélectivité des crédits.

• L’encadrement du crédit

L’encadrement du crédit est une procédure de contrôle de création monétaire des banques
par voie réglementaire. Les autorités monétaires fixent un taux de progression des crédits
distribués (un taux maximum d’expansion). En cas de dépassement du volume autorisé, les
banques sont pénalisées (en particulier, la monnaie de la banque centrale dont elles ont besoin
leur coûtera plus cher).
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Dans le cadre du dispositif contraignant appliqué aux banques, les banques ont tendance à
privilégier leurs clients traditionnels au détriment des entrepreneurs les plus innovateurs, ce
qui influence la répartition des crédits entre les agents économiques et risque de générer un
rationnement du crédit. Baltensperger (1978) a défini le rationnement de crédit comme étant
une situation de rejet de demande de financement de projet même si l'emprunteur est prêt à
payer des taux d'intérêt élevés et fournir des garanties importantes.

L’encadrement de crédit pénalise les banques les plus dynamiques ce qui freine la
concurrence.

Comme les banques limitent alors la distribution de crédits (dépôts) aux différents agents de
l’économie, la création monétaire est ralentie. Cela augmente les taux d’intérêt, ce qui
engendre une diminution des profits des banques (baisse du multiplicateur de crédit k), et par
conséquent une baisse de l’investissement et de la croissance économique.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
NB :
L’encadrement du crédit, en vigueur au Maroc depuis 1969, a été abandonné en janvier 1991 au
profit d’une intervention indirecte par les taux.

• La sélectivité des crédits

Par cette mesure, les autorités monétaires orientent les crédits vers des
secteurs particuliers jugés stratégiques ou prioritaires pour le développement
économique et social d’un pays. Mais du fait de l’ouverture des économies et
la libéralisation commerciale et des prix, cette mesure a été abandonnée, les
banques ne prêtent actuellement qu’aux secteurs jugés solvables.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Les autorités monétaires peuvent financer d’une manière privilégiée certains secteurs
(agriculture, tourisme, logement,...) par la voie des taux d’intérêt bonifiés (subventionnés),
inférieurs aux taux du marché.

Le caractère incitatif de l’instrument sélectivité des crédits (baisse des taux d’intérêt sur les
secteurs) limite également la distribution des crédits du fait qu’il impose la condition de la
solvabilité de la banque.

Cet instrument direct a été abandonné au début des années 90.

NB :

L’utilisation de ces deux instruments ne permet pas seulement à la banque centrale de contrôler
l’évolution des crédits, mais également d’influencer leurs répartitions entre les agents
économiques.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Rappel
La liquidité est une mesure de la capacité d'un débiteur à rembourser ses dettes dans
l'hypothèse de la poursuite de ses activités, à la différence de la solvabilité qui se
place dans l'hypothèse de la cessation d'activités.

La liquidité de l'entreprise exprime sa capacité à faire face à ses échéances à court


terme (paiement des dettes fournisseurs, paiement des dettes fiscales, etc.). La
liquidité de l'entreprise est une notion clé pour les créanciers et en particulier pour les
banques.

La solvabilité des entreprises est la capacité d'une entreprise à être en mesure de


rembourser, à court ou à long terme, ses dettes auprès des banques, de ses fournisseurs
et de l'Etat.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Rappel
Un effet de commerce est un titre négociable qui constate, au profit du porteur, une créance de
somme d’argent, et sert à son paiement. Autrement dit, un effet de commerce est une
reconnaissance de dettes matérialisée par un titre représentant une créance commerciale à court,
moyen ou long terme.

Les effets de commerces sont des documents émis par un créancier donnant ordre à un
débiteur, par écrit et via une tierce personne, de payer une dette à un bénéficiaire à échéance.
On compte parmi les effets de commerce la lettre de change ou un billet à ordre, entre autres.

L'escompte financier, consiste, pour une banque ou pour un établissement financier à accepter
de consentir une avance à un client, dont le montant, sous déduction d'un agio et de
commissions, est égal au prix des marchandises représenté par des effets de commerce que ce
dernier endosse au profit de la banque.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Rappel
Le marché interbancaire est la composante la plus importante du marché monétaire, seuls les banques qui
ont accès à ce marché, tandis que les institutions non bancaires (grandes entreprises, assureurs…) ont accès
au marché monétaire.

D'une manière générale un "titre" peut être défini comme la qualité attachée à la source d'un droit ou un
ensemble de droits. Cette source peut se présenter sous la forme d'une disposition légale, ou administrative,
ou sous la forme d'une convention ou d'un jugement. Il existe plusieurs types de titre, principalement le
titre financier.

Un titre financier est un titre échangeable sur les marchés financiers et qui confère à son porteur un droit à
des flux financiers futurs. Il peut s'agir d'un titre de créance, comme une obligation : il matérialise alors le
fait que le porteur est un des créanciers d'un emprunteur et lui donne un droit égal à celui de tous les autres
porteurs de titres de la même catégorie (le droit de se voir rembourser les intérêts et le capital encore non
échus).
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Rappel
Un titre financier est un titre représentatif d'une partie du capital d'une société (actions) ou d'une partie de
sa dette (titres de créances négociables). Un titre financier peut également être émis par un Etat sous la
forme d'un bon ou d'une obligation. Un titre financier rapporte une rémunération certaine (intérêts) ou
aléatoire (dividendes), sous réserve de la solvabilité de l'émetteur.

Une action est aussi un titre financier. Dans ce cas, on parle de titre de capital, car il matérialise la
propriété d'une part du capital d'une entreprise.

C'est quoi une obligation financière ? : Une obligation est un morceau de dette émis par une entreprise,
une collectivité territoriale ou un État. Lorsque l'une de ces entités (entreprise, collectivité ou État) souhaite
se financer, les montants requis peuvent nécessiter l'intervention de nombreux créanciers.

C'est quoi une action et une obligation ? : Rappelons tout d'abord qu'une action est un titre de propriété et
une obligation, un titre de créance. En achetant une obligation vous avez tout simplement prêté de l'argent
en échange d'une rémunération connue dès le départ.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
2.2. Instruments indirects
Les instruments indirects agissent sur une politique des taux d’intérêt tels que le
réescompte, l’open mark et les réserves obligatoires. Ces derniers affectent le coût de
refinancement des banques.

• Le taux réescompte

Le réescompte est une opération qui consiste, pour une banque centrale, à acheter un
effet de commerce avant son échéance à une banque qui l'a déjà escompté auprès d’un
particulier, en remettant le montant de la créance, déduction faite du taux d'escompte
officiel, nommé taux de réescompte. Ce dernier est fixé par la banque centrale.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Les banques commerciales échangent les effets de commerce par la monnaie
centrale. En effet, lorsque les banques n’ont pas suffisamment de liquidité,
elles peuvent se refinancer auprès de la banque centrale en réescomptant
les effets de commerce qu’elles possèdent moyennant un taux de réescompte.

En modulant le taux et le niveau d’escompte, la banque centrale influe sur


la création monétaire et sur le niveau de liquidité de la monnaie nationale.

Le réescompte revient à une création de monnaie par la banque centrale, il lui


permet d’influencer le volume et l’évolution de la monnaie et du crédit.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Lorsque le taux du réescompte, ici le prix de la liquidité, augmente, il en
résulte le renchérissement de l’opération de refinancement (les conditions du
réescompte sont élevées), ce qui conduit les banques à augmenter leur taux
d’intérêt et limite la demande de crédits des entreprises et des ménages. Le
pouvoir de la création de monnaie des banques se trouve ainsi réduit.

Les banques peuvent continuer à distribuer des crédits au même taux (taux de
réescompte élevé) pour la clientèle mais leurs profits diminuent très
rapidement car les ressources qu’elles prêtent leur coûtent de plus en plus cher
(politique qui ne peut pas durer longtemps). Elles préfèrent alors augmenter
les taux des crédits à la clientèle, ce qui freine les demandes de crédits.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Raisonnement inverse est valable : une baisse du taux de réescompte
engendre une hausse de la liquidité (création monétaire). Autrement dit,
une baisse des taux de refinancement (taux de réescompte) entraîne les
banques à créer davantage de moyens de paiement à la disposition des
agents économiques (politique de relance de l’activité économique).

Cette politique est généralement associée à une intermédiation accrue


où le rôle des banques est important et où le marché financier ne
représente qu’un rôle secondaire.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
L’inconvénient de cette politique est que la hausse du taux du réescompte baisse les
taux de crédit et peut mettre en péril l’activité des banques.

Par ailleurs, cet instrument ne permet pas à la banque centrale de contrôler


directement la base monétaire, elle contrôle uniquement le prix de la monnaie (taux de
réescompte).

Ce système est coûteux et relativement passif puisque la banque centrale fixe


unilatéralement le taux et fournit la liquidité sur la base de ce taux.

Cette technique n’est plus efficace car le système est coûteux, et lorsque les banques
ont besoin de liquidité, elles vont s’adresser au marché interbancaire au lieu de la
banque centrale. Cependant, ce taux de réescompte reste un indicateur monétaire très
important car il est un reflet de l’état de liquidité de l’économie.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
• L’open market
L’open market consiste pour la Banque Centrale à acheter et vendre des titres sur le marché monétaire
là où les banques s’approvisionnent la liquidité. L’open market cherche ainsi à mettre à la disposition des
banques les liquidités nécessaires ou aussi à réduire ces liquidités.

L’open market signifie l’intervention sur le marché monétaire. L’objectif est d’influer sur la
liquidité du marché. Les mécanismes de la création monétaire montrent le rôle fondamental joué par
le marché monétaire.

Par ces interventions sur le marché monétaire, la banque Centrale agit sur le coût de refinancement des
banques. La banque centrale peut intervenir soit pour injecter la liquidité dans le circuit économique soit
pour éponger des liquidités.

Définition : Le taux de refinancement (principal taux directeur), également appelé " taux de refi ", est le taux
d'intérêt des liquidités empruntées par les banques commerciales. Le taux de refinancement représente le prix
auquel les banques commerciales achètent leurs liquidités afin de faire crédit aux ménages et aux entreprises.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Si la banque centrale vend des titres, alors elle ponctionne (éponge) la
liquidité bancaire (réduit le volume des liquidités) et joue dans le sens
d’une augmentation des taux d’intérêt. La hausse des taux d’intérêt
engendre un accroissement du taux du marché monétaire (hausse du
taux de refinancement) pour les banques de second rang, ce qui
augmente le coût de refinancement des banques, et par conséquent
une limitation des crédits bancaires. Cette politique est appliquée
dans une conjoncture de surchauffe inflationniste. Car une baisse de
la masse monétaire réduit le niveau général des prix (inflation)
engendrant ainsi une hausse des taux d’intérêt.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
En revanche, si la banque centrale achète des titres, elle injecte la liquidité
bancaire (augmente le volume des liquidités) et joue en faveur d’une baisse
des taux d’intérêt, provoquant ainsi une hausse du cours des titres. La
baisse des taux d’intérêt entraine une diminution du taux de refinancement
sur le marché monétaire, ce qui diminue le coût de refinancement des
banques, et par conséquent une augmentation des crédits bancaires. Cette
politique est appliquée dans une conjoncture de relance.

Une banque qui a besoin de liquidités peut s’adresser directement au marché


monétaire, c’est en particulier le cas lorsque les taux pratiqués sur le marché
monétaire sont inférieurs aux taux de refinancement.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
• Les réserves obligatoires

Les réserves obligatoires sont des dépôts non rémunérés que chaque banque d'un pays
doit effectuer sur son compte à la banque centrale dont elle dépend.

Les réserves obligatoires sont donc des ressources que les banques donnent
gratuitement à la banque centrale (celle-ci ne les utilise pas) alors qu’elles auraient pu
les prêter à leurs clients afin de réaliser un profit.

Les réserves obligatoires consistent à obliger les banques commerciales à déposer à la


banque centrale des réserves en monnaie banque centrale, non rémunérés. Il s’agit de
créer artificiellement une fuite en monnaie banque centrale pour limiter ou favoriser
les possibilités de création monétaire.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
En jouant sur le coefficient de réserves obligatoires ou l’assiette sur laquelle porte ces
réserves, la banque centrale peut encadrer le crédit (la banque centrale vise à rendre
les banques ordinaires plus ou moins liquides afin d’encourager ou freiner la
distribution des crédits) et influencer la création monétaire des banques (réduire ou
accroitre la capacité de la création monétaire des banques).

Lorsque la banque centrale augmente le taux des réserves obligatoires, les banques
doivent réduire leurs offres de crédit, et par conséquent la masse monétaire. En
revanche, une diminution de ces réserves encourage les banques à prêter davantage
de fonds (augmentation de la masse monétaire).

Le succès de cette politique de réserve obligatoire dépend du degré de dépendance du


système bancaire vis-à-vis de la banque centrale.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
• Les taux directeurs

Les taux directeurs sont les taux d'intérêt à court terme (au jour le jour) fixés par les
banques centrales. Ces dernières les utilisent pour piloter leur politique monétaire et
par conséquent contrôler la masse monétaire et réguler l'activité économique de leur
pays.

Les mouvements des taux directeurs des banques centrales ont donc une incidence
directe sur la masse monétaire en circulation et de fait sur l'activité économique de
leur pays.
Ainsi, une hausse des taux directeurs freine la distribution des crédits et par conséquent
l’inflation. En revanche, une baisse des taux directeurs stimule la distribution des crédits.

On distingue 3 types de taux directeurs.


CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
o Le taux de refinancement « taux de refi »
Le taux de refinancement, également appelé " taux de refi ", est le taux d'intérêt des liquidités
empruntées par les banques commerciales. Il permet à la banque centrale de prêter aux banques
commerciales. C'est un outil qui permet aux banques centrales de réguler l'activité économique par
l'apport ou le retrait de liquidités.

Le taux de refinancement représente le prix auquel les banques commerciales achètent leurs
liquidités afin de faire crédit aux ménages et aux entreprises.

Le taux de refinancement est le principal outil de la politique monétaire des banques centrales pour
influencer le volume des crédits dédié à l'économie. En effet, les banques commerciales qui
souhaitent augmenter leurs crédits à destination des ménages et des entreprises deviennent
emprunteuses aux taux de refinancement. Pour préserver une marge d'intérêt, elles prêtent à leurs
clients à un taux plus élevé que celui de leur emprunt auprès de la banque centrale.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Ainsi :

Si le taux de " refi " baisse, la demande de crédit est stimulée car les clients seront
attirés par les taux plus faibles pratiqués alors par les banques commerciales ;

À l'inverse, la demande de crédit fléchit en cas de hausse du taux de " refi ".

Les mouvements de taux directeurs affectent dont directement les taux dont les
particuliers bénéficient pour leurs crédits immobiliers ou à la consommation.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Ainsi :

Si le taux de " refi " baisse, la demande de crédit est stimulée car les clients seront
attirés par les taux plus faibles pratiqués alors par les banques commerciales ;

À l'inverse, la demande de crédit fléchit en cas de hausse du taux de " refi ".

Les mouvements de taux directeurs affectent dont directement les taux dont les
particuliers bénéficient pour leurs crédits immobiliers ou à la consommation.

o Le taux de rémunération des dépôts (réserve obligatoire)

o Le taux de réescompte ou taux du prêt marginal

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