Olympe de Gouges Le Préambule - Analyse Linéaire 3 Synthèse
Olympe de Gouges Le Préambule - Analyse Linéaire 3 Synthèse
Olympe de Gouges Le Préambule - Analyse Linéaire 3 Synthèse
Préambule
Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d'être
constituées en Assemblée nationale. Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris
des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption
des gouvernements, ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits
naturels inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration, constamment
présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs
devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes,
pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en
soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur
des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution,
des bonnes mœurs, et au bonheur de tous.
En conséquence, le sexe supérieur, en beauté comme en courage, dans les
souffrances maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être
suprême, les Droits suivants de la Femme et de la Citoyenne.
Article premier.
La Femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. Les distinctions sociales ne
peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Article 2.
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et
imprescriptibles de la Femme et de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la
sûreté, et surtout la résistance à l'oppression.
Article 3.
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n'est que la
réunion de la Femme et de l'Homme : nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorité
qui n'en émane expressément.
Article 4.
La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l'exercice
des droits naturels de la femme n'a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l'homme
lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison.
Objet d'étude : la littérature d'idées
O.I La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges,
1791 - Parcours : « Écrire et combattre pour l'égalité »
Introduction
• Sur l'auteur : Olympe de Gouges (1748-1793)
Femme de lettres et femme politique inscrite dans le mouvement des Lumières par ses
œuvres progressistes qui militent pour l’égalité, Olympe de Gouges est considérée
comme une pionnière du féminisme.
Son féminisme combattif fait d’elle une figure singulière et marquante de la Révolution
française. Elle y participe pleinement en promouvant notamment l’égalité entre les
hommes et les femmes. Elle rédige en 1791 une Déclaration des droits de la femme
et de la citoyenne, qu'elle adresse à la reine Marie-Antoinette, en écho à celle de 1789.
Très investie, Elle lutte pour l'émancipation de la femme, pour la reconnaissance de sa
place sociale et politique. Elle milite également pour l'abolition de l'esclavage.
(L’heureux naufrage (1784), pièce à succès et à scandale, dénonce par exemple la
violence de l’esclavage qui enrichit l’aristocratie) .
Proche de Condorcet, la militante rejoint les Girondins en 1792. Condamnée par le
Tribunal révolutionnaire, elle est guillotinée le 3 novembre 1793 pour avoir dénoncé
les massacres menés au nom de la Révolution..
• sur l'oeuvre
Cette Déclaration d’Olympe de Gouges réécrit la Déclaration des droits de l’Homme et
du citoyen de 1789 pour énoncer les principes de l’égalité entre les sexes. (Voir la fiche
de lecture pour le bac de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
d’Olympe de Gouges)
• Sur le texte
Ce texte constitue l e préambule (= introduction) à sa Déclaration des droits de la
femme et de la citoyenne (1791), probablement, son texte le plus connu .
Les enjeux du texte – > Dans ce texte introductif, Olympe de Gouges expose les buts
de sa démarche.
▪ Problématique
Analyse stylistique
II – Olympe de Gouges explique pourquoi une constitution égalitaire entre les sexes
est vertueuse (MORALE ET ÉQUITABLE, HONNÊTE).
III – Olympe de Gouges introduit les articles de droits auxquels elle aspire
Dans les articles NE PAS OUBLIER DE LES ANALYSER COMME LE RESTE DU TEXTE
La comparaison précédente, sur les quatre premiers articles, se poursuit, avec le même
objectif : faire apparaître les apports personnels d’Olympe de Gouges par rapport au
modèle qu’elle suit.
L'article 1
La revendication d’égalité est immédiatement mise en valeur dans le premier article.
Là où le texte initial regroupe « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en
droits », Olympe de Gouges, e n distinguant les deux verbes, renforce les deux
principes, en insistant sur celui d’égalité : « La femme naît libre et demeure égale à
l’homme en droits. »
Article 2.
Il définit synthétiquement l'action politique qui doit garantir à égalité les droits des
femmes et des hommes. On note la majuscule à Femme et Homme qui désigne
l'ensemble de la population qui constitue la société mais aussi la disposition des deux
termes ; il énumère ensuite et ainsi rappelle ces droits fondamentaux et essentiels de
tout citoyen et de toute citoyenne que les révolutionnaires auraient dûs inscrire d'emblée
dans la Constitution, sans distinction de sexe.
L'article 3
Il est intéressant par l’ajout de la défnition de « la Nation » avec la négation restrictive
qui vise à nouveau à exiger l’égalité : « qui n’est que la réunion de la femme et de
l’homme ». C’est ce qui explique, vu que les femmes ne sont pas encore autorisées à
participer aux institutions ni aux organismes officiels, qu’elle supprime ensuite le premier
sujet « nul corps », pour garder seulement « nul individu ne peut exercer d’autorité qui
n’en émane expressément. »
L’article 4
Davantage modifié, il accentue la tonalité polémique. Il ne s’agit pas seulement, en
effet, d’affirmer que « [l]a liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui »,
mais à « rendre tout ce qui appartient à autrui », en ajoutant que c’est aussi une question
de « justice » qui ne concerne plus uniquement « chaque homme », mais signifie que la
femme a été privée injustement de son dû.
L’accusation est soutenue par un lexique violent : « la tyrannie perpétuelle que l’homme
lui oppose. » Enfin, la Déclaration de 1789 pose une limite à la liberté que « [c]es bornes
ne peuvent être déterminées que par la Loi », avec une majuscule qui donne à ce terme
son seul sens juridique.
Au contraire, Olympe de Gouges retrouve les principes chers à la philosophie des
Lumières en réclamant un changement en faveur des femmes : « ces bornes doivent être
réformées par les lois de la nature et de la raison. »
1/ le bilan :
• Elle souligne en effet l’imperfection de de la DDHC de 1789 qui n’a pas tenu ses
promesses d’égalité à l’égard des femmes. Une nouvelle Déclaration est donc
nécessaire pour lutter contre la corruption de la société.
2/ ouverture littéraire :