La Déclaration de La Femme Et de Citoyenne
La Déclaration de La Femme Et de Citoyenne
La Déclaration de La Femme Et de Citoyenne
dissertation
Le XVIII ème siècle est celui de la naissance de la littérature d’idées. Les écrivains prennent
leurs plumes pour dénoncer les travers de leurs sociétés. Ce sera le cas d’Olympe de Gouges,
née en 1748 et décédée en 1793 participa pleinement à la Révolution débutée en 1789.
Rédigée par les parlementaires, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen fut
l’aboutissement des années révolutionnaires. Se sentant lésée par ses contemporains, Olympe
de Gouges écrit en 1791 une parodie de ce texte qu’elle intitulera la Déclaration de droits de
la femme et de la citoyenne. Destiné à la reine Marie-Antoinette, ce texte est composé d’un
préambule, de dix-sept articles et d’un postambule. Dans…
Citations extraites de la Déclaration de la femme et de la citoyenne
“Si la femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à
la tribune” (Article X)
=> Dans l’article X, Olympe de Gouges s’appuie sur l’égalité des femmes et des hommes face
à la loi pour revendiquer l’égalité des sexes en termes de liberté d’expression. Ainsi, il était
nécessaire qu’elle insiste dans l’article IX sur la rigueur des peines qui peuvent s’appliquer
aux femmes, afin de montrer que les femmes et les hommes sont égaux devant la loi. Avec
l’article IX, elle coupe court à toute accusation d’indulgence de la justice envers les femmes.
Elle utilise un raisonnement a pari, c’est-à-dire un raisonnement par analogie : elle établit un
rapport d’égalité entre le droit de monter à l’échafaud et celui de monter à la tribune.
L’analogie est soulignée par le parallélisme entre l’expression « monter à l’échafaud » et «
monter à la tribune », qui utilisent toutes deux le verbe « monter ». Pour l’autrice, si les
femmes subissent les mêmes peines que les hommes (A = B), alors elles doivent bénéficier
des mêmes droits qu’eux (ce qui est vrai pour A l’est aussi pour B).
“L’homme seul s’est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflée de
sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l’ignorance la plus crasse,
[…] il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l’égalité, pour ne rien dire de
plus.” Olympe de Gouges décide de dévaloriser les hommes en un utilisant un vocabulaire
péjoratif quand elle les dénonce, tout en utilisant des hyperboles lorsqu’elle annonce les effets
de la domination des hommes sur les femmes.
« Ô citoyens ! ô monarque ! ô ma nation ! que ma faible voix puisse retentir dans le fond de
vos cœurs ! qu’elle puisse vous faire reconnaitre le faible sort des femmes. »
– Sur la nature:
« Parcours la nature dans toute sa grandeur […] et donne-moi, si tu l’oses, l’exemple de cet
empire tyrannique. »
En s’appuyant sur la nature dans son argumentation, Olympe de Gouges reprend les idées
philosophiques de Rousseau (Du Contrat social, 1762). Selon ce dernier, dans l’état de nature
(à l’origine de l’humanité), les hommes étaient égaux : l’inégalité serait apparue avec l’état
social. Si Rousseau ne parle pas des femmes mais plutôt des inégalités sociales, d’autres
écrivain(e)s du XVIIIe siècle comme Gouges ou Condorcet vont s’appuyer sur l’argument de
la nature pour justifier l’égalité de droits entre les hommes et les femmes. Condorcet écrit
ainsi : « ce n’est pas la nature, c’est l’éducation, c’est l’existence sociale qui cause cette
différence » (Sur l’admission des femmes au droit de cité, 1790).
Article 1er: « La femme nait libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions
sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »
= > La deuxième phrase de l’article I, « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que
sur l’utilité commune », met en évidence un basculement de l’organisation sociale : sous
l’Ancien Régime, la naissance était le critère principal de hiérarchisation sociale ; au
contraire, après la Révolution, c’est « l’utilité commune » qui la justifie. Les privilèges liés à
la naissance sont donc abolis, au profit de la notion d’« utilité commune », qu’on pourrait
rapprocher de l’idée de « bien commun ». En effet, dans une société égalitaire idéale on
pourrait imaginer qu’il n’y ait plus de distinctions sociales entre les individus ; et pourtant, la
nécessité de ces distinctions est réaffirmée par l’article I.
« La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l’exercice des
droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui
oppose ; ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison. » (Article
IV)
« Les lois de la nature et de la raison défendent toutes actions nuisibles à la société : tout ce
qui n’est pas défendu par ces lois, sages et divines, ne peut être empêché, et nul ne peut être
contraint à faire ce qu’elles n’ordonnent pas. » (Article V)
« Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la loi. » (Art gicle IX)
« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de la
femme, puisque cette liberté assure la légitimité des pères envers les enfants. Toute citoyenne
pourra donc dire librement ” je suis mère d’un enfant qui vous appartient ” sans qu’un préjugé
barbare la force à dissimuler la vérité, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas
déterminés par la loi. » (Article XI)
« Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, les contributions
de la femme et de l’homme sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les tâches
pénibles ; elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des
charges, des dignités et de l’industrie. » (Article XIII)
=> Comme dans l’article X, Olympe de Gouges utilise ici un raisonnement a pari, c’est-à-dire
un raisonnement qui s’appuie sur l’analogie : si les femmes subissent les « tâches pénibles »
au même titre que les hommes, elles doivent par conséquent bénéficier des mêmes avantages
que les hommes, c’est-à-dire « la distribution des places, des emplois, des charges, des
dignités et de l’industrie ».
Postambule citations:
Olympe de Gouges s’adresse aux femmes, car à la Révolution, les lumières de la raison se
sont imposée dans la société « le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l‘Univers ». Les
femmes doivent donc se révolter et lutter pour leurs droits.
Dans le passé, privées de droits égaux à celui des hommes, elles ont dû utiliser d’autres
moyens pour avoir une place dans la société « Ce que la force leur avait ravi, la ruse leur a
rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes ».
Jusqu’à présent, le pouvoir des femmes était relatif à leur charme, à leur beauté. Elles
utilisent ce pouvoir de séduction pour pallier l’injustice de leur condition.
Il leur fallait donc influencer les hommes de pouvoir : « Le gouvernement français, surtout, a
dépendu, pendant des siècles, de l’administration nocturne des femmes […]. » et gagner de
l’argent « une femme n’avait besoin que d’être belle ou aimable ; quand elle possédait ces
deux avantages, elle voyait cent fortunes à ses pieds ».
C’est pour cela qu’Olympe de Gouges souhaite de partager équitablement les biens et le
pouvoir entre les hommes et les femmes mais elle voit tout de suite les limites de cette
proposition: « Mais celle qui est née d’une famille pauvre, avec du mérite et de vertus, quel
est son lot ? La pauvreté et l’opprobre. »
« mettre nos fortunes en communauté » et les partager entre tous les enfants « de quelque lit
qu’ils sortent ».
Une loi pour avantager « les veuves et les demoiselles trompées par les fausses promesses
d’un homme à qui elles se seraient attachées […] »
3) Prôner l’accès des femmes aux hautes fonctions « J’offre un moyen invincible d’élever
l’âme des femmes ; c’est de les joindre à tous les exercices de l’homme […]. »
Autre idée du postambule: Méconnaitre les droits naturels, c’est aussi renier la filiation des
hommes de couleur issus de relations hors mariage entre colons et esclaves: « Les colons
prétendent régner en despotes sur des hommes dont ils sont les pères et les frères. »
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