Façonner L'avenir Grâce À L'engagement Constructif Des Jeunes Personnes Handicapées
Façonner L'avenir Grâce À L'engagement Constructif Des Jeunes Personnes Handicapées
Façonner L'avenir Grâce À L'engagement Constructif Des Jeunes Personnes Handicapées
Décembre 2023
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées
Préface
Il est estimé que 16 % de la population mondiale, soit environ 1,3 milliard de personnes, vivent
avec une forme ou une autre de handicap.i En 1990, le nombre de jeunes personnes handicapées
âgées de 10 à 24 ans était estimé entre 180 et 220 millions,ii dont 80 % vivraient dans les pays
en développement. Toutefois, les données actualisées sur les jeunes personnes handicapées
demeurent rares. La prise en compte des points de vue des jeunes personnes handicapées apporte
une profondeur, une créativité et une énergie inestimables, garantissant que les politiques et les
décisions tiennent compte de leurs intérêts et de leurs besoins spécifiques. En faisant résonner la
voix des jeunes personnes handicapées, non seulement nous diversifions et rajeunissons l’activisme
dans les secteurs respectifs, mais nous renforçons également la solidarité en faveur de solutions
plus inclusives et d’un développement durable au sein de la société. C’est pour cette raison qu’il
est essentiel que nous nous engagions à impliquer de manière significative les jeunes personnes
handicapées et à identifier et à traiter les obstacles multiformes auxquels elles sont confrontées.
Pour y parvenir, nous devons commencer par renforcer la base de données probantes, en particulier
dans les pays en développement où vit la majorité des jeunes personnes handicapées. Disposer de
données cohérentes, actualisées et fiables est une condition préalable à l’engagement constructif
des jeunes dans toute leur diversité. Dans ce contexte, cette recherche en temps opportun vise à
entamer le processus d’établissement d’une base solide pour la prise de décisions et l’élaboration
de politiques éclairées et fondées sur des données probantes, d’une manière qui s’appuie sur les
expériences et l’expertise des jeunes personnes handicapées.
Face à la persistance des conflits, à la montée des tensions géopolitiques et à l’accroissement des
inégalités, 2024 est une année cruciale pour le multilatéralisme. Alors que nous façonnons l’avenir
que nous voulons, notamment par le biais du Pacte pour l’avenir, il est essentiel que nous placions
les jeunes qui sont les plus laissés pour compte au centre de ces efforts. Les jeunes personnes
handicapées restent parmi les moins représentés dans les espaces décisionnels nationaux,
régionaux et internationaux. La stigmatisation sociale persistante, la marginalisation et le manque
d’accessibilité limitent considérablement leur accès à l’éducation inclusive, à un emploi digne, à l’aide
humanitaire et à la participation politique. Cela porte également atteinte à leur droit d’exercer leur
pouvoir et leur autonomie, ainsi que de jouir d’une vie exempte de violence. Malgré ces obstacles
structurels, cette recherche montre comment les jeunes personnes handicapées du monde entier
mènent des initiatives audacieuses et transformatrices, non seulement en ce qui concerne l’inclusion
du handicap, mais aussi la consolidation de la paix, l’égalité des sexes, la santé et le bien-être,
l’action climatique et l’innovation.
Ce rapport est fondé sur la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes
handicapées (CDPH), l’Agenda 2030 et les Objectifs de développement durable (ODD), la Stratégie
des Nations unies pour l’inclusion du handicap (UNDIS) et Jeunesse2030, ainsi que la Stratégie
de l’ONU en faveur de la jeunesse. Le document offre un aperçu des statistiques sur les jeunes
personnes handicapées âgées de 15 à 24 ans, identifie les principaux obstacles à leur participation
aux espaces décisionnels et met en lumière les efforts et les défis du système des Nations Unies
i
Organisation mondiale de la santé. (2022). Rapport mondial sur l’équité en santé pour les personnes handicapées. Genève. Tiré de www.who.int/publications/i/item/9789240063600.
ii
Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, « Handicap : Jeunes personnes handicapées. »
Tiré de www.un.org/development/desa/disabilities/youth-with-disabilities.html#prevalence.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées
dans la promotion de leurs droits. Les recommandations ciblées ouvrent la voie aux entités
onusiennes et gouvernementales afin qu’elles puissent travailler ensemble avec les jeunes
personnes handicapées et renforcer leur engagement constructif dans les processus de prise de
décision à tous les niveaux, en plaçant la responsabilité sociale au cœur de ces efforts.
Nous reconnaissons que les jeunes constituent un groupe social diversifié et nous nous engageons
à mieux comprendre la manière par laquelle l’âge, le handicap, le sexe, l’orientation sexuelle, la
race, l’ethnicité et le statut migratoire (entre autres facteurs) influencent leurs expériences vécues
et les obstacles qu’ils rencontrent dans la réalisation de leur potentiel, ainsi que les capacités qu’ils
détiennent pour survivre, s’épanouir et transformer leur vie et leurs communautés.
Nous espérons que ce rapport incitera toutes les parties prenantes à réévaluer leur propre travail
en faveur de l’engagement des jeunes, de l’inclusion des personnes handicapées et de l’égalité des
sexes et à travailler aux côtés des jeunes personnes handicapées. Ce document doit soutenir les
changements proactifs qui placent les besoins et l’expertise des jeunes personnes handicapées au
premier plan, en veillant à ce qu’aucun jeune ne soit laissé pour compte.
Remerciements
Ce rapport a été élaboré dans le cadre de « Youth2030 » ou Jeunesse2030, la Stratégie de
l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour la jeunesse lancée par le Secrétaire général en 2018. Il
retrace le troisième volet de la série de rapports « Believe in Better » (Croire au meilleur), poursuivant
l’engagement de l’ONU en faveur de l’autonomisation des jeunes individus à l’échelle mondiale.
Le développement et la coordination de ce rapport ont été menés par le Bureau des Nations Unies
pour la jeunesse, le groupe de travail conjoint Jeunesse2030 et leur équipe de travail sur les jeunes
personnes handicapées. Cette équipe de travail comprend des représentants du Fonds des Nations
Unies pour la population (UNFPA), de l’Office de la jeunesse des Nations Unies, de l’Organisation
mondiale de la santé (OMS), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), de l’Institut des
Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), de l’Organisation internationale du travail
(OIT), de l’Union internationale des télécommunications (UIT), de l’Organisation mondiale de la
propriété intellectuelle (OMPI), de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC),
du Département de la stratégie de gestion, des politiques et de la conformité (DMSPC), de l’Entité
des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes), du Haut-
Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), du Fonds d’affectation spéciale
multipartenaires du Partenariat des Nations Unies pour les droits des personnes handicapées
(UNPRPD), du Comité des jeunes de l’Alliance internationale des personnes handicapées (IDA) et du
Réseau mondial des jeunes personnes handicapées (GNYPWD).
Ce processus a été piloté par le Bureau des Nations Unies pour la jeunesse. Il convient de noter
que l’équipe dirigeante était composée de Manuela Rubianogroot Arias (point focal pour l’inclusion
du handicap et le genre), Marija Vasileva-Blazev (conseillère spéciale) et Sudha Balakrishnan (chef
de l’équipe Jeunesse2030). Le rapport est le produit
d’une recherche et d’une étude conduite par le Center
for Inclusive Policy (CIP). L’équipe de recherche était
composée d’Alberto Vásquez Encalada, Daniel Mont,
María Antonella Pereira, Jaclyn Lourdes Yap, Maia
Bagrationi et Maia Tsuladze. Un appui supplémentaire a
été apporté par Sabitri Dahal, Stephanie Willman Bordat,
Saida Kouzzi et Silvana Queija de la Sotta.
Acronymes
CDE Convention relative aux droits de l’enfant
CDPH Convention relative aux droits des personnes handicapées
CEDAW Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
CFM Module de fonctionnement de l’enfant
CIF Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé
CSE Éducation sexuelle complète
DHS Enquête démographique et de santé
DMSPC Département de la stratégie de gestion, de la politique et de la conformité
GNYPWD Réseau mondial des jeunes personnes handicapées
HCDH Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme
IDA Alliance internationale des personnes handicapées
IPUMS Série de microdonnées à usage public intégrées
LGBTQI+ Lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queers, intersexes. Le “plus” est utilisé pour désigner
toutes les identités de genre et les orientations sexuelles qui ne sont pas spécifiquement
couvertes par les cinq autres initiales.
MICS Enquête en grappes à indicateurs multiples
ODD Objectif de développement durable
OIM Organisation internationale pour les migrations
OIT Organisation internationale du travail
OMPI Organisation mondiale de la propriété intellectuelle
OMS Organisation mondiale de la santé
ONG Organisation non gouvernementale
ONU Organisation des Nations Unies
ONU Femmes Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
OPH Organisation des personnes handicapées
PIB Produit intérieur brut
PNDU Programme des Nations Unies pour le développement
RPE Ratio emploi-population
SSR Santé sexuelle et reproductive
TI Technologies de l’information et de la communication
UIT Union internationale des télécommunications
UNCT Équipes de pays des Nations Unies
UNFPA Fonds des Nations Unies pour la population
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance
UNITAR Institut des Nations unies pour la formation et la recherche
UNPRPD Fonds d’affectation spéciale multipartenaires du partenariat des Nations Unies pour les droits
des personnes handicapées
ONUDC Office des Nations unies contre la drogue et le crime
WG Groupe de Washington sur les statistiques du handicap
WG-SS Groupe de Washington - la brève série de questions sur le fonctionnement
YPS Jeunesse, paix et sécurité
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 7
Résumé analytique
Ce rapport intitulé « Believe in Better » (Croire au meilleur) met l’accent sur les jeunes personnes
handicapées, se situant à l’intersection des mouvements de jeunesse, de handicap et d’égalité des
sexes, mais souvent négligées dans ces secteurs. Les expériences de ce groupe social, marquées par
les dynamiques de la jeunesse, du handicap et du genre, entre autres, sont essentielles pour atteindre
les Objectifs de développement durable et construire une société inclusive, conformément à l’Agenda
2030 pour le développement durable et à la Convention des Nations Unies relative aux droits des
personnes handicapées (CDPH).
Le rapport est commandé par le Bureau des Nations Unies pour la jeunesse en collaboration avec
le Groupe de travail conjoint Jeunesse2030 et son équipe spécialisée dans la situation des jeunes
personnes handicapées, se conformant ainsi à la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse
(Jeunesse2030) et à la Stratégie des Nations Unies pour l’inclusion des personnes handicapées
(UNDIS). Il a été élaboré dans le cadre d’un processus consultatif auquel ont participé des entités
des Nations Unies, des entités gouvernementales, des organisations de jeunes, des organisations de
personnes handicapées (OPH) et des jeunes personnes handicapées.
Le rapport est divisé en six chapitres. Le premier chapitre décrit la méthodologie de recherche. Le
deuxième chapitre présente des données démographiques et socio-économiques sur les jeunes
personnes handicapées. Le troisième chapitre explore la manière dont les jeunes personnes
handicapées participent à la prise de décision. Le quatrième chapitre identifie les défis et les obstacles
auxquels elles sont confrontées dans leur participation. Le cinquième chapitre examine les stratégies
prometteuses pour accroître leur participation. Le sixième chapitre propose des recommandations pour
améliorer la participation constructive des jeunes personnes handicapées à la prise de décision.
Méthodologie
La préparation de ce rapport a nécessité un processus de recherche complet qui s’est déroulé de juin à
octobre 2023. Ce processus a combiné plusieurs méthodes, comprenant une recherche documentaire,
une analyse de données secondaires dans 46 pays, une enquête en ligne dans 40 pays, et une analyse
approfondie avec des discussions de groupe et des entretiens avec des informateurs clés dans six pays.
En dépit de l’augmentation des données sur les enfants et les adultes handicapés, les informations
sur les jeunes personnes handicapées âgés de 15 à 24 ans sont rares. Ce rapport vise à combler
cette lacune en utilisant les recensements et les enquêtes sur les ménages avec des questions sur
le handicap comparables au niveau international, en se concentrant sur les taux de prévalence du
handicap, l’éducation, le travail, les indicateurs de communication et les inégalités entre les sexes.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 8
Le rapport utilise la brève série de questions sur le fonctionnement du Groupe de Washington (WG-SS)1
et le WG/UNICEF module sur le fonctionnement de l’enfant (CFM)2 pour identifier les jeunes personnes
handicapées.
La prévalence des handicaps chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans dans 46 pays, où des données
étaient disponibles, varie beaucoup. Les estimations vont de moins de 1 % à 7,6 %, avec une prévalence
médiane du handicap de 2,3 % et une prévalence moyenne du handicap pondérée par la population de
1,9 %. Bien que ces estimations soient généralement comparables à d’autres études portant sur une
tranche d’âge similaire, il se peut qu’elles sous-estiment le handicap chez les jeunes.
Ce rapport explore également la manière avec laquelle les jeunes personnes handicapées contribuent
aux processus de prise de décision. L’engagement constructif des jeunes est défini comme une
participation active et efficace aux processus ayant un impact sur la vie des jeunes, caractérisée par le
partage d’informations, le dialogue, le respect mutuel et la prise de décision partagée.
Le rapport met en exergue les interactions entre le gouvernement et les jeunes personnes handicapées
qui sont perçues comme peu fréquentes et les perspectives divergent les jeunes et les représentants du
gouvernement. La plupart des jeunes personnes handicapées font état d’un faible niveau d’engagement
de la part du gouvernement, sachant que 57,9 % d’entre elles déclarent que ceci se produit rarement
ou jamais, 33,9 % parfois et seulement 8,3 % souvent. Les jeunes femmes handicapées font état d’un
engagement gouvernemental plus faible que leurs homologues masculins. L’engagement se concentre
souvent sur des questions liées au handicap ou à la jeunesse. De même, il convient de noter qu’une
compréhension limitée de l’engagement constructif parmi les représentants du gouvernement et que le
manque de procédures normalisées et de motivation constituent des obstacles importants.
Par ailleurs, le rapport souligne le rôle de l’ONU dans la promotion de l’inclusion des personnes
handicapées et dans la participation des jeunes personnes handicapées à la prise de décision. Alors
que l’ONU est perçue par les jeunes personnes handicapées comme plus inclusive que les agences
gouvernementales, il existe toujours des domaines à améliorer, à l’instar du maintien de l’engagement et
l’élargissement de la participation, et ce, au-delà des programmes axés sur le handicap. L’adoption de
l’UNDIS a apparemment suscité une plus grande attention aux questions de handicap et un changement
dans les méthodes de travail.
La plupart des jeunes personnes handicapées qui ont participé à l’enquête ont témoigné d’un
engagement actif dans la société civile et les mouvements de jeunesse. Les OPH ont été jugées plus
positivement que les organisations de jeunes et de femmes, ce qui souligne la nécessité de promouvoir
l’engagement en dehors des sphères axées sur le handicap.
1
Groupe de Washington sur les statistiques du handicap, la brève série de questions sur le fonctionnement du Groupe de Washington (WG-SS),
https://www.washingtongroup-disability.com/question-sets/wg-short-set-on-functioning-wg-ss/.
2
Groupe de Washington sur les statistiques du handicap, WG/UNICEF module sur le fonctionnement de l’enfant (CFM),
https://www.washingtongroup-disability.com/question-sets/wg-unicef-child-functioning-module-cfm/.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 9
Les défis liés à la participation des jeunes personnes handicapées à la prise de décision sont de
multiples formes. La stigmatisation et les stéréotypes associés au handicap et à la jeunesse constituent
des obstacles importants. Les approches médicales et caritatives dominantes du handicap considèrent
les personnes handicapées comme de simples bénéficiaires d’une protection ou d’une assistance.
Les jeunes sont également souvent considérés comme inexpérimentés ou immatures, ce qui conduit
à dévaloriser ou à rejeter leurs contributions. En outre, la culture de surprotection qui prévaut à
l’égard des jeunes personnes handicapées, en particulier des jeunes femmes handicapées, entrave
considérablement leur participation aux processus de prise de décision.
D’autres obstacles entravent la création de processus adaptés aux jeunes, notamment la discrimination
fondée sur le sexe, le manque de sensibilisation, le manque d’accessibilité et d’aménagements
raisonnables, les multiples niveaux de marginalisation, les obstacles à une représentation adéquate et
les obstacles juridiques et politiques. Les approches symboliques, la focalisation thématique étroite et
les niveaux d’engagement superficiels sont monnaie courante. Il existe également une disparité entre
les niveaux d’engagement des OPH et des jeunes personnes handicapées elles-mêmes.
Le rapport souligne la nécessité de favoriser un engagement cohérent et global dans tous les secteurs
pour garantir une participation significative. L’analyse approfondie des six pays sélectionnés met en
évidence la nécessité d’un travail de sensibilisation, de meilleurs mécanismes de soutien, y compris de
financement et d’une plus grande expertise en matière d’engagement constructif des jeunes personnes
handicapées.
Le rapport examine les approches nécessaires pour renforcer l’engagement des jeunes personnes
handicapées. Les principales stratégies sont les suivantes :
Le rôle de l’ONU est considéré comme étant crucial et des exemples de cas sont avancés. Un appel est
lancé en faveur de programmes plus soutenus et plus inclusifs, ainsi que de mécanismes formels pour
la prise de décision et le leadership des jeunes. En outre, le rapport souligne la nécessité d’un cadre
d’engagement plus solide et autonome qui aille au-delà des bonnes intentions du personnel de l’ONU.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 10
Recommandations
Sur la base des résultats de l’étude, les recommandations suivantes sont présentées aux
gouvernements et aux équipes nationales des Nations Unies :
(a) Procéder à une collecte de données et à des recherches approfondies sur la situation des jeunes
personnes handicapées, en particulier des jeunes femmes handicapées, dans les zones urbaines et
rurales.
(b) Examiner et mettre à jour les législations et les politiques existantes afin d’éliminer la discrimination
à l’égard des jeunes personnes handicapées, y compris les jeunes femmes et les personnes
handicapées LGBTQI+. Collaborer avec les jeunes personnes handicapées et leurs organisations
afin d’identifier les lacunes des politiques et de promouvoir leur changement.
(c) Accroître les investissements et améliorer l’accès des jeunes personnes handicapées aux droits et
aux services, en particulier dans les secteurs de l’éducation, de la santé sexuelle et reproductive,
du soutien psychosocial et de l’emploi, en renforçant les réponses politiques visant à fournir une
éducation inclusive, à prévenir et à répondre à la violence fondée sur le genre, et à développer des
systèmes de soutien communautaire.3
(d) Favoriser l’inclusion des jeunes personnes handicapées dans toutes les initiatives du gouvernement
et des Nations Unies, en adoptant une double approche pour une inclusion effective, en nouant
des partenariats avec les autorités locales et les organisations de la société civile et en promouvant
l’emploi des jeunes personnes handicapées, notamment par le biais de stages rémunérés et de
programmes de bénévolat.
(e) Accorder une priorité absolue aux droits et aux intérêts des jeunes personnes handicapées en
les faisant participer de manière constructive à la conception, à la mise en œuvre, au suivi et à
l’évaluation des politiques et des programmes. Ce fait devrait impliquer la mise en œuvre d’une
approche intersectionnelle qui englobe leurs diverses expériences, y compris celles issues des
groupes sous-représentés.
(f) Promouvoir et valoriser la participation des jeunes personnes handicapées aux structures de prise
de décision, telles que les commissions et les conseils consultatifs. Leur participation devrait être
reconnue par une reconnaissance et une compensation appropriées.
(g) Faciliter les plateformes et les forums où les jeunes personnes handicapées peuvent s’engager
les unes avec les autres, délibérer sur les politiques publiques, partager leurs idées sur des sujets
généraux et spécifiques au handicap et se connecter à des réseaux plus larges pour les jeunes, les
personnes handicapées et les droits des femmes.
(h) Garantir la pleine accessibilité à tous les processus décisionnels, y compris l’information, les
communications, les plateformes numériques et les environnements physiques. Fournir le soutien
et les aménagements nécessaires à la pleine participation des jeunes personnes handicapées, en
tenant compte de facteurs tels que le sexe, l’âge, le handicap et le lieu de résidence.
(i) Soutenir les initiatives et les projets menés par de jeunes personnes handicapées, notamment par la
formation, l’assistance technique et le soutien financier.
(j) Allouer des fonds suffisants pour garantir l’engagement durable des jeunes personnes handicapées
et mettre en place des mécanismes de suivi solides pour superviser le respect des engagements
pris par les gouvernements et les Nations Unies à leur égard.
3
Réseau de services, de personnes et de produits permettant aux personnes handicapées de mener à bien les activités de la vie quotidienne et de participer activement à la vie
de leur communauté. Voir Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Dispositifs de soutien favorisant l’inclusion des personnes handicapées dans la société et permettant aussi
de construire en mieux pour l’avenir après la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19), A/HRC/52/52, 2023.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 11
(k) Sensibiliser le public aux droits et à la dignité des jeunes personnes handicapées, y compris les
familles, les décideurs politiques et les médias, en remettant en question les normes sociétales
qui perpétuent le capacitisme, l’adultisme, la discrimination fondée sur le sexe et d’autres formes
d’oppression et de stigmatisation.
(l) Mener des initiatives de renforcement des capacités visant à cultiver les compétences des
jeunes en matière de leadership, de plaidoyer, de communication et de technologie et former les
représentants des gouvernements et des Nations Unies à s’engager efficacement auprès d’eux.
(m) Étendre l’assistance technique aux jeunes personnes handicapées dans leurs activités de plaidoyer,
y compris le soutien à la création d’organisations de jeunes personnes handicapées.
(n) Revoir les stratégies, les procédures, les rôles des points focaux et les processus de passation
de marchés des équipes de pays des Nations Unies afin de renforcer l’engagement des jeunes
personnes handicapées, y compris celles issues de groupes sous-représentés.
(o) Garantir l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées dans les processus de l’équipe
de pays des Nations Unies, y compris les Cadres de coopération, l’Analyse commune de pays, ainsi
que la mise en œuvre et le suivi de Jeunesse2030 et de l’UNDIS.
(p) Renforcer les mécanismes de coordination et de suivi afin d’évaluer la participation des jeunes
personnes handicapées aux programmes et projets des Nations Unies, en mettant l’accent sur la
responsabilité et en encourageant les synergies entre les groupes thématiques.
(q) Sensibiliser les partenaires des Nations Unies afin de donner la priorité à l’implication des jeunes
personnes handicapées dans les programmes et les projets.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 12
Introduction
4
Organisation mondiale de la santé. (2022). Rapport mondial sur l’équité en santé pour les personnes handicapées. Genève. Tiré de www.who.int/publications/i/item/9789240063600.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 13
identités de groupe cloisonnées. Cette perspective est cruciale pour la défense des droits de l’homme,
en particulier pour les jeunes personnes handicapées.
Ce rapport présente une vue d’ensemble de la situation des jeunes personnes handicapées et de
leur engagement dans les processus de prise de décision, en mettant l’accent sur l’intersection vitale
entre la jeunesse, le handicap et le genre. Il cherche en outre à renforcer les capacités du système
des Nations Unies et des gouvernements à s’engager de manière constructive auprès des jeunes
personnes handicapées et à soutenir les initiatives qui répondent à leurs expériences et à leurs besoins
spécifiques.
Identifier les principaux défis et obstacles à la participation significative des jeunes personnes
handicapées dans les espaces de décision.
Souligner les efforts et les défis du système des Nations Unies en ce qui concerne les droits des
jeunes personnes handicapées.
Proposer des recommandations ciblées au système des Nations Unies et aux gouvernements
et mettre en lumière les opportunités et les bonnes pratiques, afin d’améliorer l’engagement
constructif des jeunes personnes handicapées dans la prise de décision.
Ce rapport a été commandé par le Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, le groupe de travail
conjoint Jeunesse2030 et l’équipe de travail Jeunesse2030 sur les jeunes personnes handicapées. Le
rapport fait partie de la série de publications « Believe in Better » (Croire au meilleur) et s’aligne sur la
Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse (Jeunesse2030) ainsi que la Stratégie des Nations Unies
pour l’inclusion des personnes handicapées (UNDIS). Les deux cadres mettent l’accent sur le principe
d’égalité et d’inclusion. La recherche présentée dans ce rapport a été élaborée dans le cadre d’un
processus consultatif impliquant des organismes des Nations Unies et des équipes de pays des Nations
Unies, des entités gouvernementales, des organisations de jeunesse, des organisations de personnes
handicapées et des jeunes personnes handicapées.
1. Méthodologie
La préparation du présent rapport a nécessité un processus de recherche exhaustif mené de juin à
octobre 2023. Ce processus a combiné plusieurs méthodes, dont la recherche documentaire, l’analyse
de données secondaires dans 46 pays, une enquête en ligne dans 40 pays et une analyse approfondie
avec un groupe de discussion et des entretiens avec des formateurs clés dans six pays. Ce chapitre
développe la méthodologie de recherche adoptée.
a) Une recherche documentaire des rapports, documents et ouvrages pertinents sur la participation
des jeunes personnes handicapées.
b) Une analyse des données secondaires des recensements et des enquêtes disponibles concernant
les personnes handicapées.
c) Le lancement d’une enquête en ligne ciblant diverses parties prenantes afin de comprendre les
défis et les obstacles liés aux droits et à la participation des jeunes personnes handicapées.
d) Une collecte de données qualitatives impliquant un ensemble diversifié de parties prenantes,
visant à fournir un large éventail de perspectives.
Recherche documentaire
Ce volet comprenait deux étapes principales : (1) une revue rapide de la littérature en anglais, espagnol
et français concernant la participation des jeunes personnes handicapées à la prise de décision
(sachant que les principales bases de données examinées comprenaient ERIC, Scopus, CINAHL,
PubMed, MEDLINE, PsycINFO et Cochrane Library), et (2) une revue de la littérature grise centrée sur
les rapports, documents et autres matériels pertinents des Nations Unies, y compris le contenu produits
des organisations représentant les personnes handicapées et les réseaux de jeunes.
Ce volet visait à déterminer la prévalence du handicap chez les personnes âgées de 15 à 24 ans par
le biais de recensements et d’enquêtes auprès des ménages normalisés au niveau international. Il a
également comparé les indicateurs d’éducation, de travail et de communication entre les personnes
handicapées et non handicapées et a mis l’accent sur les disparités entre les sexes.
L’analyse n’a porté que sur les recensements et les enquêtes qui utilisent (1) la brève série de questions
sur le fonctionnement du Groupe de Washington (WG-SS)5 couvrant six domaines (vision, audition,
marche, cognition, soins personnels, communication), (2) des questions sur les difficultés fonctionnelles
similaires au WG-SS qui couvrent quatre à six domaines du WG-SS, mais peuvent différer dans la
formulation de la question ou des réponses (WG-SS modifié), et (3) le Module de fonctionnement de
l’enfant du WG UNICEF (WG/UNICEF CFM)6. Une première liste a été identifiée à l’aide des portails et
rapports suivants : Disability Data Initiative 2021 and 2022 Report, UNICEF Seen, Counted, Included
5
Groupe de Washington sur les statistiques du handicap, la brève série de questions sur le fonctionnement du Groupe de Washington (WG-SS),
www.washingtongroup-disability.com/question-sets/wg-short-set-on-functioning-wg-ss/.
6
Groupe de Washington sur les statistiques du handicap, WG/UNICEF module sur le fonctionnement de l’enfant (CFM),
www.washingtongroup-disability.com/question-sets/wg-unicef-child-functioning-module-cfm/.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 15
Report 2021, UNESCO Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2020, UN Disability and Development
Report 2018, Disability Data Portal et UN Statistics Division Disability Statistics.
Le module WG/UNICEF CFM pour les jeunes âgés de 5 à 17 ans couvre 11 domaines : les six domaines
fonctionnels de base (avec des questions distinctes sur la mémoire et la concentration) et les domaines
sur l’acceptation du changement, le contrôle du comportement, les amis, l’anxiété et la dépression. En
ce qui concerne l’analyse de la présente recherche, seuls les six domaines fonctionnels de base (un
sous-ensemble du WG/UNICEF CFM qui couvre les domaines du WG-SS) ont été utilisés afin de garantir
l’uniformité de l’instrument lors de l’agrégation dans le groupe d’âge concerné. Les enquêtes qui utilisent
des questions telles que les questions générales sur le handicap, les activités de la vie quotidienne
(AVQ) et les limitations d’activités générales ont été exclues pour des raisons d’uniformité. La taille de
l’échantillon de la tranche d’âge concernée a également été prise en compte pour l’exclusion.
Sur la base de ces critères, l’ensemble des données à analyser a été sélectionné parmi le recensement,
l’enquête démographique et de santé (EDS) et l’enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS)
vague 6, collectés entre 2009 et 2021. Ces données publiques ont été extraites de la Série intégrée
de micro-données à usage public (IPUMS), du site web de la Classification internationale du
fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du
site web de l’UNICEF. Au total, 46 ensembles de données nationales représentant différentes régions et
collectées entre 2009 et 2019 ont été inclus dans l’étude (tableau 1.1).
Afrique 22
Asie-Pacifique 12
Europe de l’Est et Asie centrale 2
Amérique latine et Caraïbes 10
TOTAL 46
Certains recensements ont adapté le questionnaire du WG-SS en termes de formulation des questions,
d’options de réponse et de domaines fonctionnels. Seuls ceux qui étaient conformes aux principes et
recommandations des Nations Unies pour les recensements de la population et de l’habitat ont été
analysés. Pour les données sur les jeunes âgés de 15 à 24 ans provenant des MICS, les informations du
WG/UNICEF CFM (15-17 ans) et du WG-SS (18-24 ans) ont été combinées, en mettant l’accent sur les
six domaines fonctionnels fondamentaux présents dans les deux outils à des fins de cohérence. Les
taux de prévalence des différents échantillons ont, d’abord, été estimés séparément, puis agrégés à
l’aide de pondérations démographiques dans une optique d’obtenir un taux de prévalence unique pour
le pays de l’échantillon.
Bien que les ensembles de données MICS aident à estimer la prévalence du handicap pour le
groupe d’âge cible, ils n’ont pas été utilisés pour une désagrégation plus poussée en raison de deux
problèmes principaux : (1) la conception de l’enquête MICS réduit la taille de l’échantillon, en particulier
pour certains groupes d’âge, et (2) la ségrégation des questions sur le handicap dans les différents
questionnaires complique le calcul d’erreurs types précises. Néanmoins, il est important de préciser que
l’enquête MICS collectent des informations sur une grande variété d’indicateurs, y compris l’éducation et
la communication. En outre, l’objectif principal de l’enquête MICS consiste à collecter des informations
pour suivre les progrès des ODD dans le but d’améliorer la situation des femmes et des enfants dans
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 16
le monde, une ventilation par statut de handicap pour les femmes et les enfants est possible, mais
dépasse la portée de cette étude.
Pour ce qui est de l’analyse des indicateurs sociodémographiques, seules les estimations pour
les indicateurs comportant au moins 100 observations dans chaque groupe de jeunes personnes
handicapées et non handicapées sont présentées afin de garantir des estimations fiables et de
minimiser les erreurs d’échantillonnage. La condition relative à la taille de l’échantillon devient restrictive
lorsque différentes intersectionnalités sont prises en compte (par exemple, avec les jeunes femmes
handicapées). En outre, les données des MICS sont exclues de la désagrégation et, par conséquent,
les analyses pour les indicateurs de l’éducation et des TIC ont été limitées aux données des EDS et des
recensements avec une taille d’échantillon suffisante. Quant aux indicateurs d’emploi, l’estimation n’est
possible qu’en utilisant des données de recensement en raison de contraintes de taille d’échantillon
dans d’autres enquêtes. Des moyennes simples sont calculées pour l’ensemble des pays de l’échantillon
disponibles et sont présentées dans chaque figure/tableau.
Enquête en ligne
Une enquête en ligne ciblant les jeunes personnes handicapées, les représentants des équipes
nationales des Nations Unies et les représentants des gouvernements a été distribuée dans 40 pays
(tableau 1.2). Ces pays ont été sélectionnés sur la base de l’équilibre régional, des variations au sein de
la région, y compris la géographie, la langue, le revenu et la taille de la population, de la prise en compte
des contextes humanitaires, des rapports Jeunesse2030 et UNDIS, lesquels suivent les progrès dans la
mise en œuvre de ces stratégies à l’échelle du système, de la disponibilité sur7 de l’analyse par pays du
Partenariat des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées (UNPRPD) et de la faisabilité
de la mise en œuvre.
7
Voir Nations Unies, Stratégie d’inclusion des personnes handicapées, Rapport du Secrétaire général,
www.un.org/en/disabilitystrategy/sgreport; Nations Unies, Jeunesse2030 : A Global Progress Report, 2023, www.unyouth2030.com/progressreport.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 17
L’enquête était disponible en anglais, espagnol, français, portugais, russe, chinois et arabe. Au total,
608 personnes de ces 40 pays ont participé à l’enquête. Dans l’ensemble de ces pays, y compris
285 jeunes personnes handicapées, 174 représentants de l’équipe de pays des Nations Unies et 149
représentants gouvernementaux ont participé à l’enquête (tableau 1.3).
Note : Parmi les répondants, 22 n’ont pas déclaré leur genre; cela comprend 11 jeunes personnes
handicapées, 8 employés du gouvernement et 3 membres du personnel des équipes de pays des
Nations Unies.
Cette composante de la conception comprenait une analyse approfondie dans six des quarante pays :
Géorgie, Guatemala, Jordanie, Kenya, Mali et Népal. Elle a permis d’assurer une représentation de
chacune des cinq régions.
Les activités ont impliqué 19 groupes de discussion et huit entretiens approfondis avec des groupes
cibles, notamment des jeunes personnes handicapées, des organisations de personnes handicapées
(OPH) des réseaux de jeunes, des organisations non gouvernementales (ONG), des membres du
personnel des Nations Unies et des représentants du gouvernement. Deux autres groupes de
discussion ont été organisés avec des parties prenantes internationales, notamment des représentants
de l’ONU, des organisations internationales de personnes handicapées et des réseaux de jeunes. Au
total, 118 personnes ont participé aux groupes de discussion et aux entretiens. Parmi elles, 27 jeunes
personnes handicapées, 40 membres du personnel de l’ONU, 11 représentants du gouvernement et 40
représentants d’ONG, d’OPH et de réseaux de jeunes (tableau 1.4).
Femme 15 9 9 27
Homme 12 31 2 13
TOTAL 27 40 11 40
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 18
Tout au long de la recherche, le respect des normes éthiques a été primordial. Le consentement de
tous les participants a été obtenu et leur identité ainsi que leurs données sont restées confidentielles.
Chaque participant à l’étude a reçu un formulaire de consentement éclairé avant son engagement.
Ce formulaire détaillait les objectifs de la recherche, son application plus large et les coordonnées de
l’équipe de recherche. En outre, il décrivait les mesures mises en place pour garantir la confidentialité
des données des participants. Lorsque les participants étaient âgés de moins de 18 ans, le
consentement de la personne concernée et de ses parents ou de son tuteur a été obtenu avec
diligence. Une attention particulière a été apportée au respect de l’autonomie, de la liberté de choix et
d’expression de ces jeunes participants.
Garantir l’accessibilité et la compréhension des outils d’enquête consistait une priorité. Tout au long
de la recherche, des efforts ont été faits pour garantir l’accessibilité et fournir des aménagements
raisonnables, permettant à tous les participants, quel que soit leur handicap, de participer
confortablement et en toute sécurité. À cette fin, une plateforme web dotée de fonctions d’accessibilité
avancées a été utilisée pour l’enquête. De même, une version facile à lire de l’enquête a été élaborée.
Grâce au soutien d’Inclusion International, des groupes de discussion ont été organisés avec des
personnes ayant de handicaps intellectuels afin de mieux comprendre les besoins de ce groupe en
matière d’accessibilité.
1.4. Limites
Bien que tout ait été mis en œuvre pour éviter les limitations et les préjugés au cours de la recherche,
il est important de reconnaître les limites de ce rapport. La littérature existante manque de données
concernant la participation des jeunes personnes handicapées à la prise de décision, une limitation
observable même dans les rapports des Nations Unies. Par conséquent, la littérature grise est
devenue une ressource précieuse pour combler ce manque d’information et fournir des informations
supplémentaires.
Tout en reconnaissant que la signification du terme « jeunesse » varie d’un pays à l’autre, cette étude
a utilisé la définition de l’ONU : les personnes âgées de 15 à 24 ans. Par conséquent, la collecte et
l’analyse des données pour ce rapport ont été limitées à cette tranche d’âge.
Pour l’analyse des données secondaires, il a été difficile d’obtenir des recensements et des
enquêtes portant sur les jeunes personnes handicapées en raison de leur disponibilité limitée, de la
difficulté d’accès public et de la taille de l’échantillon. Ceci signifie que les pays inclus ne sont pas
aléatoires et peuvent varier considérablement en termes de taille de la population, de revenu, de
niveau de développement et de législation, entre autres facteurs. En outre, bien que le WG/UNICEF
CFM comprenne des questions supplémentaires pour les personnes âgées de 15 à 17 ans, seuls
les six domaines fonctionnels de base ont été inclus dans les estimations afin de maintenir une
définition cohérente du handicap et de permettre ainsi l’agrégation et la comparaison. Ce fait exclut
inévitablement les personnes ayant des difficultés fonctionnelles dans d’autres domaines, tels que
le domaine psychosocial, qui comprend l’anxiété et la dépression, sous-estimant ainsi la prévalence
du handicap.8,9 Enfin, les recensements et les enquêtes sur les ménages utilisés ne couvrent pas les
personnes qui ne résident pas dans un ménage, telles que celles qui sont dans des institutions médico-
sociaux ou de santé mentale ou qui sont sans abri.
8
UNICEF, Seen, Counted, Included: Using Data to Shed Light on the Well-Being of Children with Disabilities, 2021.
9
Cappa, C., Mont, D., Loeb, M., Misunas, C., Madans, J., Comic, T., & de Castro, F. (2018). The development and testing of a module on child functioning for identifying children with
disabilities on surveys. III: Field testing. Disability and health journal, 11(4), 510–518.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 19
Il convient d’approfondir l’analyse de la situation des jeunes présentant des difficultés fonctionnelles multiples,
par type de difficultés et parmi ceux qui éprouvent des difficultés fonctionnelles qui n’atteignent pas le niveau
utilisé au niveau international pour identifier les personnes handicapées dans les enquêtes (c’est-à-dire qui
répondent qu’ils ont « quelques difficultés » plutôt que « beaucoup de difficultés »).10 Au-delà de l’âge et du
sexe, il convient également de prendre en compte d’autres facteurs d’intersection, tels que le statut d’immigrant,
la race et l’appartenance ethnique.
La taille de l’échantillon de l’enquête en ligne n’est pas statistiquement significative pour en déduire des
conclusions quantitatives sur les parties prenantes. Toutefois, elle facilite l’identification des tendances et
des défis émergents. Cette limitation, associée à des taux de réponse variables selon les parties prenantes
et les pays, a rendu certaines évaluations irréalisables. En outre, l’utilisation d’enquêtes en ligne, qui reposent
sur l’auto déclaration et l’accès à l’internet, peut induire des biais d’échantillonnage. L’accès prédominant aux
participants par le truchement des réseaux des équipes nationales des Nations Unies peut avoir influencé
les caractéristiques démographiques des répondants. Il est plausible que les expériences des personnes
confrontées à de graves adversités, y compris l’institutionnalisation,11 ne soient pas représentées. En outre, la
mise à disposition de l’enquête en ligne dans sept langues principales (anglais, espagnol, français, portugais,
russe, chinois et arabe) n’a pas permis de couvrir toutes les langues des participants potentiels, ce qui a
constitué un obstacle supplémentaire. Il est donc possible que cela ait dissuadé certains de participer ou que
d’autres aient été contraints d’utiliser une langue non préférée, ce qui pourrait avoir un impact sur la précision et
la subtilité des réponses.
Enfin, bien que les groupes de discussion et les entretiens aient œuvré en vue d’englober les divers points de
vue des jeunes personnes handicapées, du personnel de l’ONU, des fonctionnaires et de divers défenseurs, des
efforts considérables ont été indispensables pour garantir l’engagement des participants. Pour améliorer le suivi
de la participation, les langues locales de chaque pays ont été utilisées. Toutefois, certains participants se sont
abstenus d’assister aux groupes de discussion. Malgré l’enregistrement de différents points de vue, il aurait été
préférable d’avoir des dialogues avec un plus grand nombre de personnes en situation de handicap afin d’obtenir
des informations plus générales.
10
Hanass-Hancock, J., Kamalakannan, S., Murthy, G. V. S., Palmer, M., Pinilla-Roncancio, M., Rivas Velarde, M., Tetali, S., Mitra, S. (2023). What cut-off(s) to use with the Washington
Group short set of questions? Disability and Health Journal, 16(4), 101499. https://doi.org/10.1016/j.dhjo.2023.101499.
11
Le placement dans une institution où les résidents sont souvent isolés de la communauté au sens large et n’ont pas le choix et le contrôle de leur vie et des décisions qui les
concernent. Le placement en institution est en contradiction avec le droit des personnes handicapées à vivre de manière indépendante et à être incluses dans la communauté.
Voir, Comité des droits des personnes handicapées, Lignes directrices pour la désinstitutionalisation, y compris dans les situations d’urgence, 2022.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 20
Le handicap est une construction sociale et résulte de l’interaction entre les personnes présentant des
incapacités et les barrières comportementales et environnementales qui entravent leur participation
pleine et effective à la société sur la base de l’égalité avec les autres.12 Cette notion de handicap est
ancrée dans le modèle des droits de l’homme intégré dans la CDPH, qui représente un changement de
paradigme par rapport aux approches médicales et caritatives du handicap. Le modèle des droits de
l’homme reconnaît les personnes handicapées comme des titulaires de droits égaux et met l’accent sur
l’élimination des obstacles et la lutte contre la discrimination.
12
CDPH, article 1.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 21
Cette compréhension du handicap implique que l’expérience des jeunes personnes handicapées
est diverse. Certaines personnes handicapées subissent davantage de restrictions en raison de
l’intersection de leur expérience ou de leur identité de handicap avec d’autres facteurs, tels que le sexe
ou l’âge. Par exemple, les jeunes femmes et les filles handicapées ont moins de chances d’aller à l’école,
ce qui entrave leur alphabétisation et leurs possibilités d’emploi formel. Par conséquent, elles risquent
davantage de vivre dans la pauvreté. En outre, par rapport à leurs homologues masculins et aux jeunes
femmes non handicapées, les filles handicapées courent un risque plus élevé de subir toutes les formes
de violence, en particulier la violence sexuelle.13 Une approche intersectionnelle permet d’identifier
différents facteurs tels que le sexe, la race, l’ethnicité et le handicap qui s’entrecroisent pour avoir un
impact sur les droits et les expériences quotidiennes des personnes.
L’identification des personnes handicapées dans les recensements et les enquêtes sur les ménages
constitue un défi majeur en raison de l’absence de définitions cohérentes du handicap et des
différences dans les méthodologies de collecte de données entre les enquêtes.14 Cette étude se
concentre sur les enquêtes qui utilisent la brève série de questions sur le fonctionnement du Groupe
de Washington (WG-SS), pour les individus âgés de 15 à 24 ans, et le Module de fonctionnement de
l’enfant de WG/UNICEF (CFM), pour les personnes âgées de 15 à 17 ans.
Le WG-SS reflète le concept de handicap basé sur la CIF. Il a été adopté par le WG pour les enquêtes
auprès des ménages et les recensements en 2006 afin de répondre au besoin de mesures du handicap
fiables et comparables au niveau international. La force du WG-SS réside dans sa simplicité et sa
brièveté, ce qui le rend adapté aux recensements et aux enquêtes.15 Toutefois, il a été constaté que le
WG-SS n’identifiait pas suffisamment les enfants ayant de troubles du développement et de handicaps
psychosociaux.16 Par conséquent, en 2016, le WG a collaboré avec l’UNICEF pour développer le module
de fonctionnement de l’enfant (WG/UNICEF CFM) afin d’identifier les enfants handicapés âgés de 2 à 17
ans.17 Le WG/UNICEF CFM est plus complet que le WG-SS car il couvre des domaines au-delà des six
domaines fonctionnels de base et est conçu pour être cohérent avec la notion de handicap reflétant les
étapes de développement dans la vie d’un enfant.18
La figure 2.1 présente la prévalence du handicap chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans dans 46 pays,
ce qui représente environ 22 % de la population mondiale pour cette tranche d’âge. Les estimations
vont de moins de 1 % dans plusieurs pays à 7,6 % à Porto Rico et 6,6 % en République centrafricaine.
La prévalence médiane du handicap est de 2,3 %, la moyenne des pays (moyenne simple) est de 2,7 % et
la moyenne ajustée à la population est de 1,9 %. La prévalence moyenne pondérée par la population est
similaire chez les jeunes hommes et les jeunes femmes (1,9 % et 1,8 %, respectivement), bien que la
prévalence médiane soit plus élevée chez les jeunes hommes (2,5 %) que chez les jeunes femmes (1,8 %).
13
UNFPA. (2018). Jeunes personnes handicapées : Étude mondiale sur l’élimination de la violence fondée sur le genre et la réalisation de la santé et des droits sexuels et reproductifs.
14
Cappa et al., Navigating the landscape of child disability measurement, 317-330.
15
Groupe de Washington sur les statistiques du handicap. (2022 Le Groupe de Washington sur les statistiques du handicap : Document de contexte. Tiré de
www.washingtongroup-disability.com/.
16
Loeb, M., Mont, D., Cappa, C., De Palma, E., Madans, J., & Crialesi, R. (2018). The development and testing of a module on child functioning for identifying children with disabilities
on surveys. I: Background. Disability and health journal, 11(4), 495–501.
17
Il existe deux types d’outils CFM du WG/UNICEF, l’un conçu pour les enfants de moins de cinq ans et l’autre pour les enfants plus âgés, de 5 à 17 ans. Tout au long de cette section,
c’est l’outil CFM du WG/UNICEF pour les enfants plus âgés qui est référencé.
18
Cappa et al, Development and Testing, 510-518.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 22
Figure 2.1. Prévalence des handicaps chez les jeunes, dans l’ensemble et par sexe
Source : calculs de l’auteur basés sur les données IPUMS, DHS et MICS.
1.6 2.2
Uruguay 1.8 1.6 2.1
Haïti (WG) 1.5 1.3 1.7
Samoa* 1.4 1.5 1.4
Panama 1.4 1.2 1.6
Sierra Leone* 1.4 1.5 1.1
Cuba* 1.3 1.8 0.8
Népal* 1.2 1.5 0.9
Mali (WG) 0.9 0.9 1.0
Guinée-Bissau* 0.9 1.2 0.6
Cambodge (WG) 0.9 0.7 1.1
Biélorussie 0.8 0.5 1.2
Sénégal (WG) 0.8 0.7 0.9
Maurice (WG) 0.8 0.7 0.9
Suriname 0.8 0.8 0.7
Philippines 0.7 0.7 0.7
Tanzanie, République-Unie. 0.6 0.6 0.7
Vietnam 0.6 0.5 0.7
Timor Leste (WG) 0.5 0.4 0.6
Myanmar 0.5 0.4 0.5
Indonésie 0.3 0.3 0.3
Moyenne (pondérée) 1.9 1.8 1.9
Moyenne (simple) 2.7 2.7 2.6
MÉDIANE 2.3 1.8 2.5
0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10
Notes : Les estimations ont été calculées en utilisant uniquement le WG-SS ou le WG-SS modifié. Le WG
désigne les ensembles de données comportant des questions WG-SS. *Estimation à partir des données
MICS. Les estimations ont été calculées à partir des questions du WG-SS des modules hommes
et femmes adultes (âgés de 18 à 24 ans) et d’un sous-ensemble du module de fonctionnement de
l’enfant (CFM) pour les enfants âgés de 5 à 17 ans, qui ont ensuite été ajustées à l’aide de pondérations
démographiques pour obtenir une estimation pour le groupe d’âge 15-24 ans. La Moyenne (pondérée)
est la moyenne pondérée par la population et la Moyenne (simple) est la prévalence moyenne dans les
46 pays de l’échantillon.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 23
Bien que ces estimations soient généralement comparables à d’autres études portant sur une tranche
d’âge similaire, elles peuvent sous-estimer le handicap chez les jeunes. En général, la moyenne simple
et pondérée en fonction de la population estimée pour 46 pays est généralement comparable au calcul
effectué dans l’ouvrage de l’UNESCO intitulé « Education and Disability : Analysis of Data from 49
Countries » (UNESCO 2018)19 et dans « The Disability Data Report 2021 » de Mitra et Yap (DDR 2021).20
Ces deux rapports utilisent des données sur les handicaps à l’aide du WG-SS pour les jeunes adultes
âgés de 15 à 29 ans. Dans UNESCO 2018, la prévalence moyenne simple pour 31 pays avec WG-SS est
de 2,3%, et dans DDR 2021, la prévalence moyenne simple pour 35 pays est de 1.4%.21
Cependant, il est difficile de comparer les résultats obtenus ici à ceux publiés dans le « Rapport mondial
sur l’équité en santé pour les personnes handicapées » de l’OMS (OMS 2022) et dans le rapport de
l’UNICEF « Vu, compté, inclus » (UNICEF 2021) pour le groupe d’âge concerné. Le rapport de l’OMS
2022 inclut la prévalence du handicap pour les personnes âgées de 15 à 59 ans, tandis que les
estimations du rapport de l’UNICEF 2021 concernent les enfants de moins de 18 ans.
Il existe également des différences dans les outils et les méthodologies utilisés pour définir le handicap,
ce qui contribue à la variance des estimations. Les données du rapport 2022 de l’OMS proviennent de
l’étude Global Burden of Disease (GBD) menée par l’Institute of Health Metrics and Evaluation (IHME).
Alors que le WG-SS pose directement des questions sur les difficultés rencontrées dans six domaines
fonctionnels fondamentaux, le GBD combine des données sur les maladies et les blessures provenant
de sources multiples et attribue des niveaux de gravité aux maladies et aux blessures afin de modéliser
19
UNESCO (2018). Education and Disability: Analysis of Data from 49 Countries.
20
Mitra, S. et Yap, J. (2021). The Disability Data Report 2021. Disability Data Initiative, Fordham Research Consortium on Disability. New York. Tiré de
https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?Résumé_id=3871045.
21
Mitra et Yap (2021) ont également exploré d’autres seuils pour un sous-ensemble de pays qui n’ont pas répondu par oui ou par non aux questions sur les difficultés fonctionnelles.
Dans le groupe d’âge des 15 à 29 ans, ils ont constaté que le taux de prévalence médian de “quelques” difficultés fonctionnelles était légèrement plus élevé, à 3,8 %, et que pour
les personnes ayant au moins “beaucoup” de difficultés fonctionnelles, la prévalence médiane était de 1,1 %.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 24
Afin d’illustrer l’impact de l’ensemble des questions utilisées pour le groupe d’âge, il est utile de
comparer les estimations calculées à l’aide des six domaines fonctionnels de base du WG/UNICEF
CFM à celles calculées à l’aide du WG/UNICEF CFM complet chez les personnes âgées de 15 à 17 ans.
Les résultats de la figure 2.2 montrent que, dans les 23 pays MICS de l’échantillon, les prévalence
du handicap estimées à l’aide des six domaines fonctionnels de base du WG/UNICEF CFM sont
systématiquement inférieures à celles estimées à l’aide du WG/UNICEF CFM complet. Les estimations
varient considérablement : les taux de handicap calculés à l’aide des six domaines fonctionnels de base
du WG/UNICEF CFM se situent entre 1 et 6 %, tandis que ceux estimés à l’aide du WG/UNICEF CFM
complet se situent entre 4 et 28 %. La différence entre les deux méthodes varie aussi considérablement
d’un pays à l’autre, allant de trois points de pourcentage pour le Bélarus et le Lesotho à 22 points de
pourcentage pour la République centrafricaine, ce qui suggère que le niveau de prévalence du handicap
qui n’est pas pris en compte lorsque nous utilisons uniquement les six domaines fonctionnels de base
peut être important dans certains pays. En outre, ces résultats démontrent également que l’utilisation
du WG-SS peut ne pas permettre d’identifier suffisamment les personnes handicapées parmi les jeunes.
L’utilisation des versions de la brève série de questions sur le fonctionnement ou du questionnaire
détaillé sur le fonctionnement du Groupe de Washington pour les jeunes peut aider à prendre en
compte une définition plus large du handicap, car ces outils de collecte de données sont plus similaires
au WG/UNICEF CFM en termes de domaines couverts, mais ils n’incluent pas de domaines spécifiques
aux enfants.
22
Organisation mondiale de la santé. (2022). Rapport mondial sur l’équité en santé pour les personnes handicapées. Genève. Tiré de www.who.int/publications/i/item/9789240063600.
23
UNICEF, Seen, Counted, Included.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 25
Figure 2.2. Prévalence du handicap estimée à l’aide du CFM complet du WG/UNICEF et des six
domaines fonctionnels de base du CFM du WG/UNICEF chez les personnes âgées de 15 à 17 ans
25 20 20
19
17
20 16
15
13 13 13
12
15 10 11 11
9
8 8 8
7
10
4
1 3 4 3 5 3 1 2 6 1 4 6 4 5 4 2 6 6 2 6 4 4 6 4
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Ré
Remarque : les six domaines fonctionnels de base du CFM sont la vue, l’ouïe, la mobilité, les soins
personnels, la communication et la cognition. Il s’agit des mêmes domaines fonctionnels que le WG-SS,
bien que les questions soient différentes car le WG/UNICEF CFM a été conçu spécifiquement pour les
enfants. Le WG/UNICEF CFM complet comprend 11 domaines, dont les six domaines fonctionnels de base.
Deuxièmement, même si les questions du WG-SS, du WG-SS modifié et du WG/UNICEF CFM sont
considérées comme comparables entre les pays de l’échantillon, les différences dans la méthode de
collecte des données et les diverses interprétations des répondants contribuent à la variation des
estimations de prévalence. Dans certaines enquêtes, la non-réponse peut également être un problème
parce que le répondant peut ne pas être en mesure de participer, par exemple, en raison de difficultés
intellectuelles ou de l’absence d’aménagements appropriés. Il peut également y avoir des différences
dans l’interprétation des questions en termes de connaissance de la maladie ou d’autres facteurs que
les chercheurs n’observent pas.
Le handicap est souvent lié à des différences de résultats socio-économiques. Les sections suivantes
analysent la relation entre avoir un handicap et l’accès à l’éducation, à l’emploi et aux technologies de
l’information et de la communication (TIC) chez les jeunes.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 26
2.3.1. L’éducation
L’ODD 4 appelle à assurer une éducation de qualité inclusive et équitable pour tous, y compris les jeunes.
L’accès à une éducation de qualité est essentiel pour améliorer la vie sociale et économique des individus,
leur donner accès à des opportunités et les autonomiser. Cependant, les données montrent un écart
considérable en matière d’éducation entre les jeunes personnes handicapées et non handicapées.
De nombreux jeunes personnes handicapées n’ont reçu aucune éducation formelle. Dans tous les pays
de l’échantillon, la proportion de jeunes personnes handicapées qui n’ont jamais été scolarisées est
disproportionnellement plus élevée que celle des jeunes personnes non handicapées. En moyenne,
29 % des jeunes personnes handicapées n’ont jamais été scolarisées, contre 6 % des jeunes personnes non
handicapées. La proportion de jeunes personnes handicapées qui n’ont jamais été scolarisées varie de
5 à 57 % (figure 2.3).
Figure 2.3. Part des jeunes n’ayant jamais fréquenté l’école, par situation de handicap
100
80
70
57.3 56.7
60 53.9
51.0
49.4
50 43.1
38.3
34.2
40
28.5 29.1
25.1 24.8
30 21.8 21.8
19.3
20 14.4
11.5 11.2
9.4
6.1 5.1
10
2.2 5.5 35.0 1.5 25.7 4.2 11.1 10.1 1.0 2.5 7.7 1.9 0.1 1.0 3.2 3.4 0.5 1.3 0.2 0.1 5.9
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Pu
do
C
p.
Ré
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 27
En outre, les jeunes personnes handicapées qui résident dans les zones rurales sont encore plus
susceptibles de n’avoir jamais été à l’école (35 %) que les jeunes personnes handicapées qui résident
dans les zones urbaines (25 %) (tableau 2.1). Dans la majorité des pays, la proportion de jeunes femmes
handicapées qui n’ont jamais été scolarisées est plus élevée, avec des taux allant de 4 à 62 %, que celle
des jeunes hommes handicapés, avec des taux allant de 6 à 55 % (tableau 2.2).
Tableau 2.1. Part moyenne des jeunes n’ayant jamais fréquenté l’école par zone de résidence et par
statut de handicap
Rural Urbain
Sans Point de Sans
Handicapés Handicapés
handicap pourcentage handicap p.p. Écart
(%) (%)
(%) (p.p.) Écart (%)
MOYENNE 35 9 26 25 4 21
Source : DHS et données de recensement de l’IPUMS : Données de recensement de l’EDS et de l’IPUMS.
Table 2.2. Part moyenne des jeunes personnes n’ayant jamais fréquenté l’école par genre et statut de
handicap
Homme Femme
Sans Point de Sans Écart de
Handicapés Handicapés
handicap pourcentage handicap points en
(%) (%)
(%) (p.p.) Écart (%) pourcentqge
MOYENNE 28 5 23 30 7 23
Source : DHS et données de recensement de l’IPUMS : Données de recensement de l’EDS et de l’IPUMS.
Parmi ceux qui fréquentent ou ont fréquenté l’école dans le passé, les écarts de niveaux d’éducation
selon le statut du handicap persistent. Dans tous les pays de l’échantillon, les jeunes personnes
handicapées sont plus susceptibles de quitter l’école primaire sans diplôme que les jeunes personnes
non handicapées (figure 2.4). Par conséquent, ils sont moins susceptibles d’achever l’enseignement
secondaire ou supérieur que les personnes non handicapées (figure 2.6). En outre, les jeunes personnes
handicapées résidant dans les zones rurales ont également tendance à avoir des niveaux d’éducation
plus faibles que ceux qui résident dans les zones urbaines, car les conditions d’existence dans les zones
rurales posent des obstacles importants à l’accès à l’éducation, tels que la pauvreté, des infrastructures
inadéquates (comme les routes et l’électricité), et le manque d’accès aux services publics.24
24
Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, World Social Report: Reconsidering Rural Development, 2021.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 28
Figure 2.4. Part des jeunes ayant suivi une partie de l’enseignement primaire (primaire incomplet)
parmi ceux qui ont déjà été scolarisés ou qui sont scolarisés, par situation de handicap
67.0 66.2
70
60
50 42.3
40.4
37.8
10
48.3 53.7 2.0 9.9 16.1 3.3 15.8 17.7 8.8 10.0 8.8 3.9 4.3 2.5 4.6 14.3
an
d
da
da
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E
ga
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M
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Af
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Figure 2.5. Part des jeunes ayant achevé l’enseignement primaire et une partie de l’enseignement
secondaire parmi ceux qui ont déjà été scolarisés ou qui sont en cours de scolarisation, par situation
de handicap
90 79
80 68
70
56 54
60 Source : DHS et données de recensement de l’IPUMS :
45 43 42
50 39
37
Données de recensement de l’EDS et de l’IPUMS.
34 33 33 32 32
40 31 31
28
23
30 19
17
20
10
89 67 48 67 51 46 61 14 24 25 36 30 26 22 33 43 29 14 19 39
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Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 29
Figure 2.6. Part des jeunes ayant achevé l’enseignement secondaire ou supérieur parmi ceux qui ont
déjà été scolarisés ou qui sont scolarisés, par situation de handicap
100
90
80
68.4
70
54.9
60 52.9
48.6
50 40.6
37.6
35.3 34.9
40 31.2 30.0 29.8 31.4
25.0
30
18.5
20 11.1
7.8
4.9
10 1.8
71.4 74.5 71.6 58.5 75.7 57.7 71.8 40.6 36.3 43.0 53.6 61.8 28.7 17.2 8.4 8.4 8.5 46.3
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M
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Ré
L’alphabétisation est définie au sens large comme la capacité de lire et d’écrire dans sa langue
maternelle. L’alphabétisation est essentielle à la réalisation d’autres objectifs des ODD, tels que les
soins de santé et la sécurité alimentaire, le travail décent et l’éradication de la pauvreté. Elle permet
aux individus d’accéder aux soins de santé et à d’autres services publics, de participer au marché du
travail, d’accéder à l’information et de s’inscrire à un discours civique et politique constructif.25 Pourtant,
en moyenne, seuls 60 % des jeunes personnes handicapées sont alphabétisées, soit deux tiers du taux
d’alphabétisation des jeunes personnes non handicapées (figure 2.7). Les taux d’alphabétisation des
personnes handicapées sont systématiquement inférieurs à ceux des personnes non handicapées dans
tous les pays de l’échantillon. Les écarts entre les deux groupes varient considérablement d’un pays à
l’autre et se situent entre 9 et 60 points de pourcentage.
25
UNESCO, Ce qu’il faut savoir sur l’alphabétisation, 2023, www.unesco.org/en/literacy/need-know.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 30
Figure 2.7. Taux d’alphabétisation des jeunes personnes par statut de handicap
100 86
90 78
76
73
80
63
70 59 59
56
53
60
44 43
50 38 38
40
20
10
95 99 98 98 90 84 87 98 95 99 56 97 91
ne
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ili
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Ph
M
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p
Ré
2.3.2. Emploi
L’ODD 8 promeut une croissance économique soutenue, inclusive et durable, le plein emploi productif
et un travail décent pour tous, y compris les personnes handicapées. Cependant, les jeunes personnes
handicapées sont confrontées à de nombreux obstacles environnementaux et structurels dans la
société, tels que le manque d’inclusivité dans l’accès à l’éducation, ainsi que la stigmatisation et la
discrimination, y compris le refus d’effectuer des aménagements raisonnables, ce qui conduit à un
manque d’opportunités de travail et empiète sur leur droit à travailler sur la base de l’égalité avec les
autres.
Le taux d’emploi de la population (TEP) est la part des jeunes qui travaillent contre rémunération par
rapport à la population totale âgée de 15 à 24 ans. Dans la figure 2.8, le TEP des jeunes personnes
handicapées est en moyenne de 23 pour cent, soit 17 points de pourcentage de moins que la part
moyenne des jeunes personnes non handicapées. Il est systématiquement inférieur dans tous les pays de
l’échantillon.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 31
70
60
50
38
40
29
26 26 25
30 23
22 21 21 21
20
50 34 38 39 55 59 44 37 25 38 22 24 31 40
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La figure 2.9 montre que la part des jeunes personnes handicapées qui ne sont pas scolarisées et qui
n’ont pas d’emploi (les personnes sans emploi comprennent celles qui sont au chômage et qui ne font
pas partie de la population active) est, en moyenne, deux fois plus élevée que celle des jeunes personnes
non handicapées (49 % contre 18 %, respectivement). Dans les pays à faible revenu, les taux sont plus
élevés pour les jeunes femmes handicapées que pour les jeunes hommes handicapés (figure 2.10).
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 32
Figure 2.9. Proportion de jeunes non employés et non scolarisés par situation de handicap
80 71 70 70
67
70
58
60
49
45 45 44
50 40 39 38 37
40
28 28
20
10
18 25 6 21 12 30 22 13 18 13 16 17 19 16 18
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Figure 2.10. Part des jeunes sans emploi et non scolarisés, par sexe et par situation de handicap
Femmes handicapées Hommes handicapés Femmes sans handicap Hommes sans handicap
80
70
60
40
30
20
10
30 26 27 11 74 68 25 11 59 58 19 5 53 38 36 8 75 67 46 3 74 61 32 10 46 36 29 8 27 28 17 15 41 36 18 14 56 35 44 15 40 34 23 10 13 3 12 2 43 45 18 9 72 68 9 3 50 43 25 9
ne
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M
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Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 33
Dans la figure 2.11, parmi ceux qui ont un emploi, les jeunes personnes handicapées sont également
plus susceptibles de travailler dans le secteur agricole, en particulier dans les pays où la part de
l’agriculture est relativement la plus importante (par rapport à leur produit intérieur brut ou PIB). Par
exemple, l’agriculture représente 29 % du PIB au Myanmar, 25 % au Rwanda, et 19% au Vietnam, alors
qu’en République dominicaine et au Mexique, elle représente respectivement 6 % et 3 %.26 Dans les
pays où la part de l’agriculture est la plus importante, la proportion de jeunes personnes handicapées
travaillant dans l’agriculture est supérieure à 65 %, alors qu’elle est supérieure à 50 % pour les jeunes
personnes non handicapées.
Figure 2.11. Part des jeunes travaillant dans le secteur agricole par statut de handicap
78 78
80 71
68
70
53
60
47
50 42
40 31
73 54 54 64 33 31 29 14 15 9 37
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Face aux obstacles économiques, sociaux et politiques à l’entrée dans l’économie formelle et aux taux
élevés de chômage des jeunes exacerbant la concurrence accrue sur le marché du travail, la part des
jeunes personnes handicapées employées qui exercent une activité indépendante dans les secteurs non
agricoles est globalement plus élevée que celle des jeunes employés non handicapés dans les pays de
l’échantillon (en moyenne, 39 % des jeunes actifs handicapés, respectivement, exercent une activité
indépendante en dehors du secteur agricole, contre 28 % des jeunes actifs non handicapés comme le
montre la figure 2.12).
26
Banque mondiale, Indicateurs du développement dans le monde.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 34
Figure 2.12. Part des jeunes indépendants parmi les personnes employées en dehors du secteur
agricole, par situation de handicap
76
80
70 60
60
50
39
40 31
27
14
20
10
52 34 32 17 25 10 28
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2.3.3. Technologies de l’information et de la communication (TIC)
Les TIC sont essentielles à la réalisation des ODD dans des domaines tels que l’éducation, les soins de
santé, l’emploi et le partage des connaissances. Elles permettent également aux jeunes d’accéder à
l’information (notamment sur les urgences humanitaires et les services de protection), de se connecter
à d’autres personnes dans le monde, de participer au discours civique et politique, et de disposer d’une
plateforme pour s’engager sur des questions de plaidoyer.
Dans la plupart des pays de l’échantillon, la majorité des jeunes possèdent un téléphone portable
(figure 2.13). Bien que le taux de possession d’un téléphone portable chez les jeunes personnes
handicapées soit inférieur à celui des jeunes personnes non handicapées, l’écart est faible, il est de
l’ordre de 4 points de pourcentage. En revanche, l’accès à l’internet est plus limité dans les pays à
revenu faible et intermédiaire (figure 2.14). En moyenne, seul une jeune personne handicapée sur six
(17 %) a accès à l’internet, contre plus d’une jeune personne non handicapée sur cinq (22 %). Dans les
pays à revenu élevé, comme le Panama et l’Uruguay, les inégalités en matière d’accès à l’internet entre
les jeunes en fonction de leur handicap sont plus importantes.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 35
Figure 2.13. Part des jeunes possédant un téléphone portable par situation de handicap
98.3 97.4
94.0 93.3 92.1
100
86.1 85.5 85.0 84.0
82.1 81.0
90
75.6 74.6
80
65.1 64.8
61.7
70
53.2
50
40
30
20
10
99.3 97.3 96.2 96.0 95.9 92.8 86.0 83.6 87.2 84.6 80.3 78.4 81.1 74.1 68.7 64.0 85.4
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Figure 2.14. Proportion de jeunes ayant accès à internet, par situation de handicap
70 60
60
50
5 5 4 4
10 2
26
The World Bank, World
70 Development
52 Indicators.
28 29 17 25 21 11 7 13 6 8 5 22
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Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 36
Cette étude a estimé les taux de prévalence du handicap dans 46 pays en utilisant des données de
recensement et des enquêtes telles que les EDS et les MICS, qui utilisent le WG-SS ou le WG/UNICEF
CFM. Elle a révélé que la prévalence moyenne du handicap, pondérée en fonction de la population, est de
1,9 % pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans, un pourcentage qui correspond aux estimations précédentes
pour les jeunes adultes âgés de 15 à 29 ans utilisant le WG-SS. Cette étude souligne la nécessité de
disposer d’outils de collecte de données plus exhaustifs qui vont au-delà des six domaines fonctionnels
de base du WG-SS, étant donné que le WG-SS peut sous-estimer le handicap chez les jeunes.
L’analyse des données secondaires a également permis de ventiler les indicateurs par statut de
handicap pour plus de 20 pays. Les résultats globaux montrent que les jeunes personnes handicapées
sont à la traîne par rapport à leurs pairs dans les domaines de l’éducation, de l’emploi et de l’accès aux TIC.
Ces disproportions peuvent avoir des répercussions sur d’autres aspects de leur vie, notamment sur leur
participation à d’autres secteurs de la société et sur l’exercice de leurs libertés. Elles peuvent avoir des
effets durables qui placent les jeunes personnes handicapées sur des trajectoires de vie inférieures à celles
des personnes non handicapées lorsqu’elles vieillissent.
Dans tous les pays de l’échantillon, les jeunes personnes handicapées sont moins susceptibles d’être
scolarisées ou d’avoir été scolarisés que les jeunes personnes non handicapées. Cela correspond aux
conclusions du rapport 2021 de l’UNICEF, qui utilise l’intégralité du module CFM du WG/UNICEF et
montre que les enfants handicapés ont des taux de fréquentation scolaire inférieurs à ceux des autres
enfants.27 Parmi ceux qui ont été scolarisés ou qui le sont, les jeunes personnes handicapées sont moins
susceptibles de poursuivre des études supérieures que les autres jeunes. Ils sont également moins
susceptibles de savoir lire et écrire. Plusieurs facteurs économiques, sociaux et culturels contribuent au
manque d’éducation ou aux faibles niveaux d’éducation des jeunes personnes handicapées. Ces facteurs
comprennent la stigmatisation et la discrimination, la pauvreté des ménages, le coût supplémentaire de la
scolarisation des enfants handicapés,28 et des systèmes éducatifs qui ne sont pas suffisamment préparés
pour répondre aux besoins des apprenants handicapés. Ce manque de préparation découle souvent de
l’absence d’infrastructures physiques et virtuelles et d’une méconnaissance des droits et des besoins des
élèves handicapés de la part des décideurs politiques et du personnel scolaire.29 Bien qu’au fil des ans,
la législation s’est développée pour promouvoir et sensibiliser à l’éducation inclusive, rendre les écoles
plus accessibles, renforcer les capacités des enseignants, des administrateurs scolaires et des décideurs
politiques, et offrir un soutien financier pour compenser les frais de scolarité, cependant les données
montrent qu’il reste encore beaucoup à faire pour combler l’écart entre les résultats scolaires des élèves
handicapés et ceux des élèves non handicapés.30
Les jeunes personnes handicapées sont plus susceptibles que les autres jeunes de ne pas être scolarisées
et de ne pas avoir d’emploi, ce qui les prive de la possibilité de gagner correctement leur vie et de vivre
de manière indépendante. Si cette situation peut s’expliquer en partie par des disparités dans les résultats
scolaires, dans de nombreuses sociétés, les jeunes personnes handicapées continuent d’être dissuadées
de chercher un emploi et sont souvent confrontées à des pratiques discriminatoires au cours du processus
d’embauche et sur le lieu de travail, ainsi qu’à des espaces de travail inaccessibles.31 Parmi les personnes
employées, les jeunes personnes handicapées sont plus susceptibles de travailler dans le secteur agricole
dans les zones rurales où la pauvreté est répandue et où le travail est saisonnier, ce qui les rend parmi les plus
vulnérables aux risques de catastrophes naturelles et au changement climatique. En outre, parmi ceux qui
27
UNICEF, Seen, Counted, Included.
28
UNICEF, The Cost of Raising a Child with Disabilities in Georgia: The Good and Services Required For the Equal Participation of Children With Disabilities, 2023.
29
Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, Disability and Development Report: Realizing the Sustainable Development Goals by, for, and with Persons
with Disabilities, 2018.
30
UNESCO, Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2020 : Inclusion et éducation : Tous, sans exception, 2020.
31
Lindsay, S., Fuentes, K., Tomas, V., & Hsu, S. (2023). Ableism and Workplace Discrimination Among Youth and Young Adults with Disabilities: A Systematic Review.
Journal of occupational rehabilitation, 33(1), 20–36. https://doi.org/10.1007/s10926-022-10049-4.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 37
L’intersection du genre et du handicap fait peser un double fardeau sur les jeunes femmes handicapées,
qui sont plus susceptibles de ne pas être scolarisées et d’avoir un taux d’alphabétisation plus faible que les
jeunes femmes non handicapées ou les jeunes hommes handicapés. Elles sont également plus susceptibles
de ne pas être scolarisées et de ne pas avoir d’emploi, mais plutôt de s’occuper de tâches non rémunérées,
ce qui entraîne des inégalités sanitaires et économiques importantes.33 Dans ce sens, il est important
de souligner que les jeunes personnes handicapées, et en particulier les jeunes femmes handicapées,
se heurtent souvent à des obstacles qui les empêchent de participer aux programmes d’intégration des
personnes handicapées, ce qui limite encore leur accès aux systèmes et services d’aide. Ces tendances ont
un impact négatif sur de nombreux aspects de leur vie, tels que leur santé, leur participation à la vie civile,
leur autonomie économique et leur capacité à vivre de manière indépendante et à prendre des décisions pour
elles-mêmes. Elles risquent donc davantage de vivre dans la pauvreté et d’être victimes de discriminations
et de violences fondées sur le sexe.34 Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour comprendre
32
Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique, Disability at a Glance 2015: Strengthening Employment Prospects for Persons with Disabilities in
Asia and the Pacific, 2015.
33
National Rehabilitation Research and Training Center on Family Support, Caregiver Profile: A Closer Look at Spousal Caregivers, University of Pittsburgh, 2022.
34
Mitra, S., & Yap, J. (2022). The Disability Data Report 2022. Disability Data Initiative, Fordham Research Consortium on Disability. https://doi.org/10.2139/ssrn.4492005.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 38
la situation des jeunes femmes handicapées au-delà des dimensions éducatives et économiques, y compris
dans les contextes humanitaires. Il convient également de mettre en place des politiques tenant compte de la
dimension de genre et intégrant les handicapés, notamment en ce qui concerne les systèmes de soins et de
soutien, afin de s’assurer que personne n’est laissée pour compte.
Les analyses présentées sont loin d’être exhaustives. Il convient de poursuivre l’examen d’autres
indicateurs de bien-être, tels que la pauvreté multidimensionnelle, la sécurité alimentaire et l’accès aux
programmes de protection sociale. En outre, il conviendrait d’étudier plus avant d’autres seuils pour
déterminer qui est atteint d’un handicap. Mitra et Yap (2021) ont montré que, dans la plupart des pays,
pour plusieurs indicateurs de bien-être, y compris le décompte de la pauvreté multidimensionnelle et le
taux de non-scolarisation et de chômage, les jeunes ayant « quelques » difficultés fonctionnelles s’en
sortent beaucoup moins bien que ceux qui n’ont pas de difficultés fonctionnelles, mais beaucoup mieux
que ceux qui sont catégorisés comme ayant « beaucoup de difficultés » ou plus.35 Le fait de ne pas
tenir compte des personnes ayant « quelques » difficultés fonctionnelles dans certaines recherches et
certains efforts politiques peut leur faire courir le risque de se retrouver à la traîne.
Il faut également tenir compte du fait que la population des jeunes personnes handicapées n’est pas
monolithique. Les différences de résultats pourraient également varier en fonction du type de handicap,
ce qui dépasse le cadre de cette étude. Les jeunes ayant différents types de handicap sont confrontés
à des obstacles différents, qui peuvent être plus ou moins importants selon le contexte. Par exemple,
si la construction d’infrastructures accessibles dans les écoles, telles que des rampes d’accès, peut
augmenter la fréquentation des écoles par les personnes ayant un handicap physique, elle peut ne pas
être aussi utile pour les personnes ayant des difficultés à entendre ou à voir, ou pour les personnes
ayant un handicap intellectuel. Ceci souligne l’aspect environnemental du concept de handicap, au-delà
des déficiences individuelles et le fait que les réponses politiques doivent répondre à des besoins
spécifiques, en fonction du contexte local.
35
Mitra, S., & Yap, J. (2021). The Disability Data Report 2021.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 39
Un engagement constructif des jeunes est défini comme une participation active et efficace aux
processus ayant un impact sur la vie des jeunes et sur les communautés auxquelles ils appartiennent,
englobant les aspects du partage d’informations, du dialogue, du respect mutuel et de la prise de
décision partagée. Cet engagement ne consiste pas seulement à être entendu, mais à garantir que leurs
idées, leur expertise, leurs expériences et leurs perspectives soient activement recherchées, valorisées
et intégrées dans la prise de décision programmatique, politique et institutionnelle.36
Au fil des ans, des groupes de jeunes, la société civile, des gouvernements et des entités des Nations
Unies ont formulé des principes visant à favoriser un engagement constructif et efficace des jeunes
dans la prise de décision. Ces principes comprennent les approches fondées sur les droits, la sécurité,
les mandats institutionnels, les sièges réservés aux jeunes, les ressources appropriées, la transparence,
l’accessibilité, la participation volontaire, l’engagement éclairé, la responsabilité réciproque, la
diversité et l’inclusion et la reconnaissance des jeunes en tant que partenaires égaux.37 Lorsqu’ils sont
négligés, les processus décisionnels risquent de devenir symboliques et d’aboutir à des décisions qui
ne correspondent pas aux expériences et aux points de vue des jeunes dans le monde réel, ce qui
compromet l’efficacité des politiques et érode la confiance dans les institutions.
Dans une approche consultative, les jeunes sont invités à partager leurs points de vue et leurs
idées. Ceci donne aux jeunes la possibilité d’influencer les procédures, mais sans exercer un
contrôle direct sur les résultats.
Lorsque les jeunes contribuent, ils jouent un rôle plus défini dans certains aspects d’un projet ou
d’une initiative, tels que la planification ou la mise en œuvre, même s’ils ne se conservent pas un
contrôle total sur les résultats.
Dans un modèle de partenariat, les jeunes participent activement à toutes les étapes de prise
de décision, de la planification à l’évaluation. Cela contrecarre le symbolisme en garantissant la
participation active des jeunes, leur permettant d’influencer et même de contester à la fois le
processus et les résultats.
Lorsque les jeunes s’engagent en tant que leaders, ils dirigent le processus du début à la fin,
déterminant les préoccupations et contrôlant à la fois le processus et les résultats. Dans ce modèle,
l’agence passe au second plan, agissant comme facilitateur, fournissant des ressources, des
conseils et des liens pour aider les jeunes à atteindre leurs objectifs.
36
Youth Coalition & autres, Manifesto on meaningful youth engagement for youth with disabilities, 2023. www.youthcoalition.org/our-toolkits-advocacy-resources.
37
Nations Unies, Notre programme commun, note d’orientation no 3, Participation véritable des jeunes à l’élaboration des politiques et à la prise des décisions, 2023.
www.un.org/en/common-agenda/policy-briefs; Nations Unies, Jeunesse2030, UN Entities Scorecard, www.unyouth2030.com/entities-scorecard, and UNCT Scorecard,
www.unyouth2030.com/unctscorecard.
38
UNESCO, Meaningfully engaging with youth. Guidance and training for UN staff, 2019.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 41
La participation à la prise de décision est mandatée par le droit international des droits de l’homme. La
CDPH prévoit une consultation étroite et la participation active des personnes handicapées, y compris
les enfants aux processus décisionnels qui les concernent (article 4, paragraphe 3). La Convention
relative aux droits de l’enfant (CDE) affirme que les enfants ont le droit de participer aux processus de
prise de décision concernant leur vie. Ils doivent pouvoir influencer les décisions prises à leur sujet, que
ce soit au sein de la famille, de l’école ou de la communauté (article 12). La Convention sur l’élimination
de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) appelle également à une
représentation égale et inclusive des femmes dans les systèmes de prise de décision (articles 7, 8 et
14 (2)). 7, 8 et 14 (2)(a)). Pour les jeunes personnes handicapées, il s’agit d’un élément essentiel. Leurs
points de vue uniques sont essentiels pour élaborer des politiques adaptées aux jeunes, inclusives
en matière de handicap et sensibles au genre. La CDPH, la CDE et la CEDEF préconisent de ne plus
considérer les jeunes personnes handicapées comme des bénéficiaires passifs, mais de les reconnaître
comme des acteurs actifs, au cœur des décisions qui affectent leur vie.
Les organismes gouvernementaux à différents niveaux jouent un rôle essentiel dans l’élaboration des
politiques, des programmes et des réglementations qui ont un impact sur la vie des jeunes personnes
handicapées. En s’engageant auprès de ces organismes, les jeunes personnes handicapées peuvent
influencer les ordres du jour, contribuer à la formulation des politiques et s’assurer que les actions
gouvernementales sont réellement inclusives. Cet engagement peut prendre diverses formes -
des forums consultatifs et des auditions publiques à la représentation formelle dans les comités
gouvernementaux. Grâce à ces plateformes, les jeunes personnes handicapées peuvent aborder les
défis systémiques, recommander des réformes et tenir les autorités redevables des engagements pris
envers leurs communautés.
Résultats de l’enquête
Lors de l’enquête sur la fréquence de l’engagement du gouvernement auprès des jeunes personnes
handicapées dans 40 pays, les perspectives des jeunes et des représentants du gouvernement
divergeaient (Figure 3.1). Sur l’ensemble des jeunes personnes handicapées interrogées, 57,9 % ont déclaré
que le gouvernement ne s’engageait jamais avec elles (15,7% ont répondu jamais, 42,2 % rarement), 33,9 %
ont déclaré qu’il le faisait parfois, et seulement 8,3 % ont déclaré qu’il le faisait souvent. En comparaison,
33,3 % des représentants du gouvernement ont déclaré que l’engagement était rare, 50 % ont déclaré
qu’il se produisait quelquefois et 16,7 % ont dit souvent. Cependant, malgré ces différences de points de
pourcentage, les deux réponses indiquent que les interactions entre les jeunes personnes handicapées
et les entités gouvernementales sont perçues comme peu fréquentes.
Figure 3.1. Perception de l’engagement du gouvernement auprès des jeunes personnes handicapées
50
40
30
20
10
0
Jamas Rarement Parfois Très souvent
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 42
Bien que les réponses des jeunes hommes et des jeunes femmes handicapés soient globalement
similaires, il existe des différences entre les sexes. En moyenne, les jeunes femmes handicapées ont
attribué une note d’engagement gouvernementale inférieure par rapport à celle de leurs homologues
masculins (figure 3.2). Toutefois, ces différences peuvent ne pas être statistiquement significatives.
Cette conclusion souligne l’importance de prendre en compte les expériences et les perspectives
spécifiques au genre lors de l’évaluation des niveaux d’engagement.
Femmes Hommes
25
20
Pourcent (%)
15
10
0
Jamais Rarement Parfois Très souvent
En observant les variations régionales de l’engagement des gouvernements envers les jeunes
personnes handicapées, des schémas distincts apparaissent (figure 3.3). Notamment, les jeunes
personnes handicapées de la région Asie-Pacifique ont fait état d’un niveau d’engagement
gouvernemental plus élevé que dans les autres régions, ce qui témoigne d’une approche relativement
plus proactive de l’implication des jeunes personnes handicapées dans les processus de prise
de décision. Inversement, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale affichent les niveaux les plus bas
d’engagement, avec une grande majorité de jeunes personnes handicapées déclarant « jamais »
ou « rarement » lorsqu’elles décrivent la fréquence de l’interaction avec le gouvernement.
Figure 3.3. Perception de l’engagement du gouvernement envers les jeunes personnes handicapées,
par région
50
40
Pourcent (%)
30
20
10
0
Ra ais
so is
re s
so is
Ra ais
Ra ais
so is
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P
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ès
ès
ès
ès
ès
Tr
Tr
Tr
Tr
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 43
En ce qui concerne les questions spécifiques sur lesquelles le gouvernement s’engage avec les
jeunes personnes handicapées, les sujets les plus fréquemment mentionnés par les jeunes personnes
handicapées sont le handicap (41,8 %), l’éducation (40,7 %), la protection sociale (26,7 %) et la jeunesse
(24,9 %). Quant aux représentants des gouvernements, ils ont identifié leurs domaines d’interaction
comme étant le handicap (61,7 %), la jeunesse (39,6 %), l’éducation (34,9 %), la protection sociale
(33,6 %), les enfants (29,5 %) et le genre (29,5 %). Ces résultats soulignent que le handicap, l’éducation et
la protection sociale sont les domaines d’engagement gouvernemental prédominants, ce qui suggère que les
jeunes personnes handicapées sont souvent compartimentées principalement dans le cadre du programme
pour les personnes handicapées.
Lorsque les représentants gouvernementaux ont mentionné les processus ou mécanismes par lesquels
ils soutenaient la participation des jeunes personnes handicapées, les réponses étaient diverses. Le
soutien le plus important a été accordé aux Conseils du handicap (31,5 %), suivi par le suivi et l’évaluation
(26,8 %), les Conseils de la jeunesse (25,5 %), la planification gouvernementale (25,5 %), la mise en œuvre
de la CDPH (22,8 %), la mise en œuvre des ODD (16,8 %), les processus législatifs (15,4 %), la réponse à la
COVID-19 et le rétablissement (12,8 %), et enfin, la budgétisation gouvernementale (11,4 %). Ces données
soulignent la nécessité d’un engagement cohérent et complet dans tous les secteurs et processus
gouvernementaux, y compris la budgétisation, afin de garantir la participation active et significative des
jeunes personnes handicapées.
Pour évaluer la façon dont les jeunes personnes handicapées perçoivent le niveau de leur participation
à la prise de décision gouvernementale, les répondants ont évalué leur participation sur une échelle
allant de 0 (« très faible ») à 4 (« très bonne ») (figure 3.4). La réponse médiane se situe à 1,53, entre
« faible » et « acceptable ». En outre, les jeunes femmes handicapées ont jugé leur participation
nettement inférieure à celle de leurs homologues masculins, une proportion nettement plus élevée
d’entre elles ayant répondu « très faible » et « faible ». Ceci souligne la nécessité de redoubler d’efforts
pour promouvoir une inclusion plus significative des jeunes personnes handicapées dans les processus
décisionnels, tout en s’attaquant aux problèmes spécifiques liés au genre.
Figure 3.4. Évaluation de l’engagement du gouvernement auprès des jeunes personnes handicapées,
par sexe
Femmes Hommes
40
30
Pourcent (%)
20
10
0
s
n
le
le
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Bo
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va
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ce
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Tr
Tr
Ac
Ac
ès
ès
Tr
Tr
Il est intéressant de noter que les fonctionnaires eux-mêmes évaluent l’engagement du gouvernement à
1,76 (plus proche de « acceptable » que de « médiocre »), tandis que les représentants des équipes de
pays des Nations Unies donnent une note encore plus basse de 1,16 (plus proche de « médiocre » que
d’« acceptable »). Même parmi les fonctionnaires, seule une minorité considère que leur engagement
est « bien » ou « très bien ».
L’analyse approfondie réalisée dans six pays révèle un thème cohérent avec les résultats de l’enquête sur
la portée limitée de l’engagement gouvernemental pour les jeunes personnes handicapées. L’engagement,
lorsqu’il se produit, se concentre généralement sur les domaines du handicap ou de la jeunesse. Cet
engagement est illustré dans certains pays où les agences gouvernementales qui se concentrent sur
les questions de jeunesse impliquent les jeunes personnes handicapées dans des capacités de conseil,
pour aider au développement de politiques d’autonomisation des jeunes et de plans d’action. Toutefois,
l’étendue de ces pratiques varie considérablement d’un pays à l’autre, et même au sein d’un même
pays, reflétant ainsi un récit similaire aux niveaux d’engagement inégaux indiqués dans les résultats de
l’enquête.
Les jeunes personnes handicapées sont pratiquement absentes de tout. Si elles sont présentes,
je pense que c’est parce qu’il y a des initiatives spécifiques pour les personnes handicapées,
mais pas nécessairement dans d’autres espaces, ce qui est problématique
(Jeune, ONG internationale)
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 45
Et le mantra « Rien sur nous sans nous » devient quelque chose sur nous mais nous ne sommes pas là.
(Jeune, ONG internationale)
Les gens pensent que l’engagement constructif des jeunes concerne le résultat et le nombre de
jeunes engagés. En réalité, l’engagement constructif des jeunes se produit dans le processus,
dans la méthodologie, dans la co-conception, dans la co-propriété, dans la façon avec laquelle
vous adaptez tout le processus pour que les jeunes puissent s’engager, comment vous construisez
des processus adaptés aux jeunes ? comment vous vous assurez que vous centrez l’organisation
des jeunes et tous les défis qui viennent avec l’organisation des jeunes au centre ?
(Jeune, ONG internationale)
L’analyse approfondie a révélé des cas d’engagement dans le suivi de la mise en œuvre des ODD
et de la CDPH, et ce, en s’alignant sur les données de l’enquête où l’implication était considérée
comme plus importante dans la mise en œuvre de la CDPH et des processus législatifs. Cependant,
l’orientation thématique de l’engagement reste étroite, les agences gouvernementales citant souvent
des programmes axés sur le handicap ou des programmes généraux liés à l’éducation, à la réadaptation
et à l’autonomisation économique. Malgré ces initiatives, les jeunes personnes handicapées signalent
un manque de participation au développement et à l’évaluation de ces programmes, un sentiment
repris dans les résultats de l’enquête qui montrent une perception de la rareté de l’interaction avec le
gouvernement.
Les défis dévoilés lors de l’étude approfondie font écho aux obstacles plus généraux mis en évidence
dans l’enquête. Le manque de procédures normalisées, d’expérience et de motivation, tant au
sein des organismes gouvernementaux que chez les jeunes personnes handicapées, constitue un
obstacle important à un engagement constructif. Cela reflète l’indication de l’enquête selon laquelle
il est nécessaire d’intensifier les efforts pour favoriser un environnement plus inclusif pour les jeunes
personnes handicapées dans les processus de prise de décision. Les obstacles spécifiques, tels que le
manque d’accessibilité, d’aménagements et de flexibilité, qui seront abordés dans le chapitre suivant,
indiquent en outre les lacunes dans la création de processus adaptés aux jeunes, comme le soulignent
les résultats de l’enquête.
L’analyse approfondie a également révélé une disparité entre les niveaux d’engagement des
organisations non dirigées par des jeunes et des jeunes personnes handicapées dans la prise de
décision. La participation plus durable des OPH aux comités établis par le gouvernement contraste avec
l’engagement sporadique et limité à certains thèmes des jeunes personnes handicapées. Ce récit met
en évidence un appel pressant, réitéré par les analyses approfondies, en faveur d’une inclusion plus
large et plus cohérente des jeunes personnes handicapées dans la prise de décision sur un plus grand
nombre de sujets, afin de garantir que leur voix fasse partie intégrante de l’élaboration des politiques et
des programmes qui affectent leur vie.
L’ONU, avec son mandat et sa portée mondiale, constitue une plateforme cruciale pour les jeunes
personnes handicapées, qui peuvent ainsi faire entendre leur voix. En participant à divers forums,
programmes, événements et mécanismes de défense des droits de l’homme de l’ONU, les jeunes
personnes handicapées peuvent jouer un rôle clé dans l’élaboration des programmes et politiques
mondiaux. Leur participation active garantit que les droits et les aspirations des personnes handicapées
restent au premier plan des dialogues mondiaux sur les droits de l’homme, le développement durable
et la paix. En outre, par l’intermédiaire de leurs équipes nationales, les Nations Unies peuvent
amplifier leurs efforts pour soutenir la participation des jeunes personnes handicapées aux processus
décisionnels nationaux et locaux. Ce partenariat garantit une boucle de rétroaction constante, où les
réalités du terrain informent les stratégies mondiales et où les meilleures pratiques sont partagées.
Résultats de l’enquête
En ce qui concerne la fréquence de leurs interactions avec les Nations Unies au niveau national, les
jeunes personnes handicapées ont généralement exprimé une évaluation plus favorable par rapport à leur
engagement avec les gouvernements (Figure 3.5). Plus précisément, 16,7 % d’entre elles estiment qu’elles
sont très souvent impliquées, 48,6 % pensent que cela arrive parfois, 25,7 % indiquent que c’est rare,
tandis que 9 % déclarent que l’ONU ne s’engage jamais avec elles. Selon les représentants de l’ONU, 21 %
pensent qu’ils s’engagent très souvent, 44,9 % pensent que cela arrive parfois, 29,9 % considèrent que
l’engagement est rare, et 4,2 % des représentants de l’ONU déclarent que l’engagement avec les jeunes
personnes handicapées n’a jamais eu lieu. Même si la disparité des perceptions n’est pas substantielle,
elle souligne la nécessité permanente pour les équipes nationales des Nations Unies de renforcer leurs
efforts d’engagement auprès des jeunes personnes handicapées.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 47
Figure 3.5. Perception de l’engagement de l’ONU auprès des jeunes personnes handicapées au
niveau national
Jeunes personnes handicapées Employées des équipes des pays des Nations Unies
50
40
30
20
10
0
Jamais Rarement Parfois Très souvent
En ce qui concerne l’engagement auprès des Nations Unies, les réponses des jeunes hommes et des
jeunes femmes handicapés se rejoignent largement. Toutefois, à l’instar de leurs expériences en matière
d’interactions avec le gouvernement, des différences perceptibles entre les sexes sont apparues.
En moyenne, les jeunes femmes handicapées ont donné une note inférieure à celle de leurs pairs masculins
(Figure 3.6). Cette différence met en évidence les obstacles supplémentaires auxquels elles sont
confrontées et souligne la nécessité de déployer des efforts plus ciblés pour garantir un engagement
constructif des jeunes femmes handicapées.
Figure 3.6. Perceptions de l’engagement de l’ONU auprès des jeunes personnes handicapées au
niveau national, par sexe
Femmes Hommes
25
20
Pourcent (%)
15
10
0
Jamais Rarement Parfois Très souvent
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 48
En termes de variation régionale, les réponses à l’enquête indiquent un niveau généralement plus élevé
d’interaction des Nations Unies avec les jeunes personnes handicapées dans toutes les régions par
rapport à l’engagement des gouvernements (Figure 3.7). Toutefois, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale
se distinguent par des niveaux d’engagement plus faibles que dans les autres régions. Les jeunes
personnes handicapées de ces régions ont généralement fait état d’interactions moins fréquentes
avec les Nations Unies au niveau national. Cela suggère une disparité dans la mesure où les jeunes
personnes handicapées font l’expérience de processus participatifs inclusifs dans le cadre de l’ONU,
soulignant la nécessité d’efforts ciblés pour renforcer l’engagement dans les régions où il est à la traîne.
Figure 3.7. Perceptions de l’engagement de l’ONU auprès des jeunes personnes handicapées au
niveau national, par région
70
60
50
Pourcent (%)
40
30
20
10
0
re s
re s
re s
re s
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so is
so is
so is
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Ja
Ja
Ja
Ja
Ja
so
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Ra
Ra
Ra
Ra
Ra
ès
ès
ès
ès
ès
En ce qui concerne les questions spécifiques abordées lors de l’engagement avec les jeunes personnes
handicapées, les représentants des jeunes et de l’ONU ont mis l’accent sur différents points. Les jeunes
personnes handicapées ont le plus souvent cité des sujets tels que l’éducation (37,9 %), le handicap
(36,8 %), la jeunesse (27,7 %), les droits de l’homme (24,9 %) et la protection sociale (24,9 %). Lorsque
les représentants des Nations Unies se sont exprimés, ils ont mis l’accent sur la jeunesse (60,9 %), le
handicap (59,8 %), le genre (54,6 %), la protection sociale (33,9 %) et l’éducation (31,6 %) comme leurs
principaux domaines d’intervention. La réduction des risques de catastrophe et l’aide humanitaire ont été
les moins mentionnées par les jeunes personnes handicapées (8,8 %), tandis que la culture et les sports
ont suscité le moins d’attention de la part du personnel de l’ONU, avec un taux de mention de 7,5 %.
En ce qui concerne les méthodes par lesquelles les équipes de pays des Nations Unies s’engagent
auprès des jeunes personnes handicapées, le personnel des Nations Unies a fait état de diverses
approches. Les partenariats sont les moyens d’engagement les plus fréquemment cités (54,6 %), suivis
de près par les réunions (53,4 %) et la fourniture d’informations (52,9 %). Des consultations publiques
ont également été signalées par 35,6 % des personnes interrogées. Les mécanismes de participation
des équipes de pays des Nations Unies, conçus spécifiquement pour ce type d’interactions, ont été
mentionnés par un tiers des personnes interrogées, soit 33,9 %. Les données soulignent l’approche
multidimensionnelle adoptée par les équipes de pays des Nations Unies dans leurs efforts pour
impliquer les jeunes personnes handicapées dans les processus de prise de décision.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 49
Lors de l’évaluation de la fréquence de l’engagement des équipes nationales des Nations Unies et des
jeunes personnes handicapées dans divers processus internes, les réponses médianes du personnel
des Nations Unies se situent entre « rarement » et « parfois » (Figure 3.8). L’engagement le plus
important concerne le soutien qu’elles apportent aux gouvernements en matière de politiques et de
programmes pour la jeunesse, avec un score médian proche de « parfois ». Il est suivi de près par
les cadres de coopération pour le développement durable de l’ONU et la mise en œuvre et le suivi
de l’UNDIS, qui ont également un score médian proche de « parfois ». Ces scores soulignent que si
l’engagement existe, il y a un potentiel pour une interaction plus profonde et plus cohérente avec les
jeunes personnes handicapées dans les efforts des équipes nationales de l’ONU.
Figure 3.8. Perceptions de l’engagement de l’ONU envers les jeunes personnes handicapées dans les
processus de l’ONU
50
40
Pourcent (%)
30
20
10
0
re is
Pa nt
To ois
rs
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Pa nt
To ois
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uj
uj
uj
uj
uj
Ja
Ja
Ja
Ja
Ja
Ja
Interrogés sur l’interaction des jeunes avec les divers mécanismes de l’ONU au niveau national, les
réponses du personnel de l’ONU indiquent un engagement sporadique (Figure 3.9). Les Conseils
consultatifs de la jeunesse (CCJ) ou les Comités de réflexion de la jeunesse (CSJ) et les équipes
humanitaires dans les pays semblent connaître un engagement qui se produit le plus souvent
« parfois ». De même, les engagements avec les groupes de travail sur le handicap et les mécanismes
de coordination sur le genre semblent se produire entre « rarement » et « parfois ». Ces résultats
suggèrent qu’il existe des possibilités de renforcer la participation au sein des différents mécanismes
de coordination.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 50
Figure 3.9. Perception de l’engagement de l’ONU envers les jeunes personnes handicapées dans les
mécanismes de l’ONU
50
40
Pourcent (%)
30
20
10
0
re s
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s
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s
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Ja
Ja
Ja
To
To
To
To
Ra
Ra
Ra
Ra
Les domaines dans lesquels les Nations Unies offrent un soutien à la participation des jeunes personnes
handicapées aux processus de prise de décision sont variés, certains recevant plus d’attention que
d’autres. Les conseils de la jeunesse apparaissent comme un domaine prédominant (26,4 %), suivi par la
mise en œuvre des ODD et de la CDPH (25,9 % chacun). À l’inverse, la budgétisation gouvernementale est
le domaine le moins soutenu (3,4 %), ce qui met en évidence une lacune cruciale en matière de soutien.
L’examen de la manière dont les Nations Unies soutiennent la participation des jeunes personnes
handicapées révèle une différence de perception entre les jeunes et le personnel des Nations Unies.
Les jeunes personnes handicapées ont principalement mis en avant la fourniture d’informations (16,8 %) et
la formation/le renforcement des capacités (11,9 %) comme principaux moyens de soutien. En revanche,
le personnel de l’ONU a fait état d’un éventail plus large d’activités, mais là encore, la fourniture
d’informations (42,5 %) et la formation (34,5 %) ont dominé les réponses. Cette disparité peut suggérer
la nécessité d’améliorer la communication sur les mécanismes de soutien que l’ONU offre aux jeunes
personnes handicapées.
En ce qui concerne l’objectif de la formation dispensée par les équipes de pays des Nations Unies aux
jeunes personnes handicapées, la formation sur le « handicap » arrive en tête de liste auprès des jeunes
(74,3 %). Il s’agit d’un sentiment partagé par les employés des équipes nationales des Nations Unies
(70,5 %). La formation des jeunes arrive en deuxième position, avec les jeunes personnes handicapées
déclarant avoir reçu une formation (48,6 %), un pourcentage inférieur à celui des employés des équipes
de pays des Nations Unies (65,6 %). Les deux groupes indiquent que le genre et l’accès à l’information
sont d’autres thèmes centraux de la formation. La formation sur le changement climatique est la moins
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 51
bien notée par les jeunes personnes handicapées (8,6 %), tandis que la budgétisation est la moins
bien notée par le personnel de l’ONU (6,6 %). Le fait que la formation sur le changement climatique ne
soit pas une priorité, malgré la surreprésentation des jeunes personnes handicapées travaillant dans
l’agriculture, attire l’attention sur un oubli important.
En évaluant la façon avec laquelle les jeunes personnes handicapées perçoivent le niveau de leur
participation à la prise de décision de l’ONU, sur une échelle de 0 (« très faible ») à 4 (« très bon »),
la réponse médiane se situe à 2,10, au-dessus du niveau « acceptable » (figure 3.10). Il n’y a pas de
différences significatives entre les hommes et les femmes. Toutefois, la région de l’Asie-Pacifique
et l’Amérique latine et les Caraïbes ont reçu des notes plus élevées que les autres régions. Il est
intéressant de noter que le personnel de l’ONU a évalué l’engagement de l’ONU dans ce domaine
comme étant inférieur à celui des jeunes personnes handicapées, avec une réponse médiane de 1,96,
légèrement en dessous d’« acceptable ».
Figure 3.10. Perception de l’engagement de l’ONU auprès des jeunes personnes handicapées, par région
50
40
30
Pourcent (%)
20
10
0
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v
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pt
pt
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L’analyse approfondie affirme une transition positive dans l’approche des entités des Nations Unies
au niveau national. L’adoption de l’UNDIS a apparemment suscité une plus grande attention aux questions
de handicap et un changement dans les méthodes de travail. Il semble qu’il y a un passage d’une simple
consultation des ONG et des prestataires de services à un engagement direct avec les personnes
handicapées, y compris les jeunes personnes handicapées. En outre, certaines équipes nationales et
entités des Nations Unies ont déclaré avoir pris des mesures initiales pour devenir des lieux de travail
inclusifs et rendre leurs installations plus accessibles. Ces mesures ne font pas seulement écho à l’appel
en faveur d’un engagement constructif des jeunes personnes handicapées, mais indiquent également
les étapes à suivre pour favoriser un tel engagement à un niveau structurel au sein de l’ONU.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 52
Par ailleurs, il existe un aspect prometteur qui consiste en l’aspiration exprimée par le personnel des
Nations Unies à favoriser l’inclusion des personnes handicapées dans l’ensemble de leurs initiatives.
En effet, certaines entités de l’ONU ont déclaré avoir adopté une double approche, qui englobe à la
fois l’intégration de l’inclusion du handicap et des actions ciblées. Toutefois, à l’instar des résultats
de l’enquête, l’analyse approfondie suggère que les programmes axés sur le handicap sont ceux qui
offrent le plus de possibilités d’engagement constructif des jeunes personnes handicapées dans la
prise de décision. Ceci reflète la nécessité d’intégrer une approche d’inclusion du handicap dans tous
les programmes. En outre, les efforts visant à impliquer les jeunes personnes handicapées dans les
processus de prise de décision sont particulièrement visibles dans les entités des Nations Unies qui
disposent de points focaux actifs en matière de handicap. Toutefois, l’absence de tels points focaux
dans certaines entités des Nations Unies laisse entrevoir une lacune systémique potentielle, qui pourrait
mettre de côté l’engagement des jeunes personnes handicapées en raison d’un manque de capacités et
de ressources dédiées.
De même, l’analyse approfondie montre une gamme variée d’initiatives visant à sensibiliser le public aux
questions de handicap et à renforcer les capacités des jeunes personnes handicapées. L’accent mis
sur le renforcement des capacités, le développement du leadership et l’amélioration des compétences
décisionnelles par le biais d’ateliers et de formations sur mesure est positif et apprécié par les jeunes
personnes handicapées. Toutefois, les sessions de formation sont principalement liées à des questions
spécifiques au handicap. Une exception notable est l’accent mis sur la santé et les droits sexuels et
reproductifs par de nombreuses entités des Nations Unies, en particulier l’UNFPA. Le personnel de
l’ONU est conscient des lacunes dans les thèmes de formation et estime qu’il est important de renforcer
la participation des jeunes personnes handicapées dans des domaines non spécifiques au handicap
(tels que la migration, le changement climatique, la réponse humanitaire et l’égalité des sexes).
Certains organismes des Nations Unies ont fait état de mesures visant à inclure les jeunes personnes
handicapées dans divers processus décisionnels. Par exemple, elles les impliquent dans l’élaboration
de documents stratégiques, de forums internationaux ou de comités consultatifs, de conseils ou de
commissions au sein des entités des Nations Unies. Pour soutenir cet engagement, certains organismes
des Nations Unies au niveau mondial ont créé des ressources telles que des manuels sur l’engagement
constructif dans les processus de prise de décision, des procédures opérationnelles standard, des
notes d’orientation et des outils d’évaluation. Ces efforts déployés pour améliorer l’accessibilité des
plateformes d’apprentissage et pour faire participer les jeunes personnes handicapées à l’élaboration
de documents stratégiques témoignent de l’engagement accru des Nations Unies en faveur de la
promotion d’un environnement participatif.
Renforcer les capacités (des jeunes personnes handicapées), car une fois qu’elles sont
construites, c’est pour la vie et elles continueront à s’en servir. Il est essentiel d’élever les
prochaines générations pour qu’elles soient capables de se défendre elles-mêmes. C’est un
élément clé de nos programmes.
(Équipe de pays des Nations Unies, Kenya)
Néanmoins, certains domaines nécessitent une stratégie d’engagement plus intensive et plus efficace.
Malgré les programmes et les plates-formes existants, il est nécessaire de s’engager de manière plus
soutenue auprès des jeunes personnes handicapées. Dans l’ensemble, nous constatons un manque de
programmes durables spécifiquement conçus pour les jeunes personnes handicapées, ce qui nécessite
des efforts plus ciblés pour garantir une prise en compte plus large des questions de handicap dans les
différents domaines de travail. Il y a également un manque de mécanismes formels pour faire participer les
jeunes personnes handicapées à la prise de décision. Il est à souligner que les organismes des Nations
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 53
Unies ont souvent recours à des réseaux de jeunes ou de personnes handicapées bien connus, ce qui
peut involontairement limiter la diversité des voix et des priorités des jeunes personnes handicapées, en
particulier celles des groupes sous-représentés, tels que les personnes ayant de handicaps intellectuels
et psychosociaux, les personnes autistes, les personnes sourdes et aveugles, ainsi que les personnes
handicapées autochtones et les personnes handicapées issues de communautés minoritaires. En outre,
les exigences élevées fixées par l’ONU pour que les organisations puissent bénéficier des partenariats
pourraient constituer un obstacle pour les petites organisations dirigées par des jeunes, ce qui réduirait
encore la diversité des voix et des expériences.
Je pense que de nombreux jeunes personnes handicapées ont les compétences et les ressources
nécessaires pour ne pas se limiter au rôle de bénéficiaire et passer à un autre niveau.
(Jeune, Géorgie)
Les réflexions critiques sur le travail de l’ONU mettent en évidence un fossé entre les efforts et
l’engagement réel des jeunes personnes handicapées. Les préoccupations vont de l’adéquation et
de la pertinence du soutien et des aménagements fournis à la reconnaissance et à l’utilisation des
capacités, du leadership et de l’expertise des jeunes personnes handicapées. La nécessité d’une
plus grande expertise de l’ONU sur les différents groupes de personnes handicapées, d’une meilleure
communication et d’un éventail plus large de mécanismes de soutien est apparue comme une indication
significative pour améliorer l’efficacité et le sens de l’engagement.
Le rôle des Nations Unies dans la liaison entre les gouvernements et les jeunes personnes handicapées
est particulièrement important. L’analyse approfondie montre des cas où les Nations Unies ont
facilité des plateformes pour des dialogues directs entre les gouvernements et les jeunes personnes
handicapées, jouant ainsi un rôle essentiel dans la promotion de leur participation significative dans les
discussions politiques. Toutefois, l’incertitude quant à la durabilité de ces pratiques sans l’implication
des Nations Unies montre la nécessité de mettre en place des cadres d’engagement plus solides et
autonomes, allant au-delà des bonnes intentions du personnel de l’ONU. Il est possible d’y répondre
en favorisant des partenariats et des collaborations plus solides avec les organisations de personnes
handicapées, y compris les OPH, ce qui garantirait un engagement plus durable et plus constructif
au-delà de la facilitation de l’ONU.
Les jeunes personnes handicapées aspirent à jouer un rôle actif dans la société civile et les
mouvements de jeunesse, afin d’apporter leurs points de vue uniques et de défendre des programmes
inclusifs. Ces mouvements, qui comprennent des OPH et des organisations de défense des droits des
femmes, qu’ils soient spécifiques au handicap ou qu’ils aient une portée plus large, offrent un potentiel
important en matière de sensibilisation, de changement des politiques et de défense des droits de
tous les membres de la société. En collaborant avec d’autres jeunes militants, les jeunes personnes
handicapées peuvent faire entendre leur voix et veiller à ce que les droits des personnes handicapées
s’inscrivent dans des programmes et des objectifs plus larges.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 54
Résultats de l’enquête
La plupart des jeunes personnes handicapées qui ont participé à l’enquête ont fait état d’un engagement
actif dans la société civile et les mouvements de jeunesse. Un nombre significatif de 47,7 % des personnes
interrogées sont impliquées dans des OPH, sachant que 24,9 % participent à des réseaux et mouvements
de jeunes et 10,9 % sont impliquées dans des organisations et des mouvements de filles et de femmes. Ces
profils peuvent refléter un biais d’échantillonnage mais renforcent également une tendance notable vers
un plaidoyer axé sur le handicap, identifiée tout au long de la recherche.
Interrogés sur leur perception de la participation dans diverses sphères, les jeunes personnes
handicapées ont attribué une note médiane de 2,40 aux OPH, entre « acceptable » et « bonne », contre
2,01 aux organisations de filles et de femmes (« acceptable ») et 1,86 aux réseaux et mouvements de
jeunes (inférieur à « acceptable »). Cette tendance à une participation plus importante dans les espaces
centrés sur le handicap par rapport aux mouvements de jeunesse est un sentiment partagé par les
représentants du gouvernement et le personnel de l’ONU. Ceci attire l’attention sur la limitation actuelle
des opportunités offertes aux jeunes personnes handicapées pour s’engager dans des dialogues et des
activités en dehors des cercles centrés sur le handicap, mettant en évidence un domaine d’expansion et de
collaboration entre différents groupes.
Les mouvements et réseaux de jeunes ont un impact positif sur les jeunes personnes handicapées,
car ils leur offrent un espace où ils peuvent entrer en contact avec leurs pairs et s’engager dans la
résolution collective de problèmes. La structure de ces réseaux, qu’ils soient spécifiques au handicap
ou plus larges, joue un rôle important dans la formation et l’acquisition par les jeunes des compétences
nécessaires à la défense de leurs intérêts et à leur engagement auprès des autorités. Les ateliers et
les réunions sont considérés comme des lieux cruciaux pour l’autonomisation, où les jeunes peuvent
s’informer sur leurs droits et les possibilités qui s’offrent à eux. Toutefois, des difficultés persistent pour
développer la confiance en soi et convaincre les autres de leurs capacités.
Je suis reconnaissant/e, car j’ai l’occasion de participer à des ateliers et plus encore dans cet espace
que je partage avec vous, je suis très heureux/se de pouvoir démontrer et de pouvoir commenter ce
que l’on peut réaliser à l’avenir en tant que jeune et en tant que personne handicapée.
(Jeune, Kenya)
Dans la plupart des pays où l’analyse approfondie a été réalisée, le manque de participation active des
jeunes personnes handicapées dans les mouvements de jeunesse est notable. Toutefois, certaines
organisations dirigées par des jeunes adoptent une approche proactive et donnent un exemple positif. Ces
organisations donnent la priorité à un engagement constructif des jeunes, recrutent des jeunes personnes
handicapées pour gérer l’agenda du handicap, tout en veillant à ce que le processus soit participatif
et respectueux de leur leadership. Les initiatives s’étendent à la formalisation des collaborations,
à la reconnaissance de l’expertise des jeunes personnes handicapées et à leur rémunération en
conséquence. En outre, elles soulignent l’importance d’une meilleure représentation au sein des
associations de femmes et de jeunes.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 55
Dans de nombreux cas, même les militants n’ont pas bien compris ce qu’ils devaient demander.
Par exemple, si je demande un emploi, c’est le dernier point, c’est-à-dire que ma demande ne
devrait pas commencer par l’emploi, mais par l’éducation, parce que si je demande un emploi, je
devrais être qualifié/e. Nous avons ces lacunes dans la communauté sur ce qu’il faut demander.
(Jeune, Géorgie)
Les organisations de personnes handicapées dirigées par des adultes ont exprimé leur responsabilité
en matière de sensibilisation au handicap et d’expertise dans la société, en défendant les droits des
personnes handicapées, y compris les jeunes. Elles se sont engagées à favoriser le leadership des
jeunes membres en leur offrant un mentorat, en partageant leurs expériences et en les impliquant
dans les processus de prise de décision, tant en interne qu’en externe. L’engagement commence
par la mobilisation en faveur de la formation et de l’éducation afin de leur fournir les connaissances
essentielles sur leurs droits et sur les diverses questions liées au handicap. Les efforts s’étendent
également à la promotion de l’implication des jeunes dans diverses plateformes telles que les
conférences, les séminaires, les dialogues politiques et les activités des Nations Unies, avec des
stratégies d’autonomisation adaptées à des projets et des préoccupations spécifiques. Toutefois, le
fossé générationnel constaté dans certaines organisations empêche la pleine réalisation des initiatives
menées par les jeunes. Les jeunes répondants ont exprimé leur scepticisme à l’égard des membres
seniors des OPH, craignant un manque de soutien ou de compréhension à l’égard de leurs initiatives.
Ce fossé générationnel entraîne parfois des désaccords entre les jeunes et les membres plus âgés, ce
qui indique la nécessité d’un changement de paradigme pour passer d’une approche centrée sur les
adultes à une approche intergénérationnelle et davantage axée sur les jeunes.
Nous ne sommes pas en mesure de voir les besoins des jeunes, parce que nous avons dépassé
cet âge, n’est-ce pas ? Et, bien sûr, même si nous faisons des efforts pour intégrer les jeunes,
nous le faisons toujours d’un point de vue centré sur les adultes et non en tant que jeunes.
(Représentant/e d’une OPH dirigée par des adultes, Guatemala)
En outre, l’affiliation à des organisations dirigées par des adultes sert souvent de pont entre les jeunes
personnes handicapées et les entités gouvernementales et non gouvernementales, ce qui augmente la
probabilité d’influencer les processus de prise de décision. Bien que cette affiliation puisse soutenir les
efforts de plaidoyer, les jeunes ont exprimé une préférence pour l’activisme indépendant. Ils apprécient
l’autonomie qu’il offre par rapport à la surveillance et au contrôle des dirigeants adultes, ce qui leur
permet d’aligner leur activisme plus étroitement sur leurs préoccupations et leurs aspirations. Ce
sentiment reflète le désir d’une approche de plaidoyer plus autonome, où les jeunes peuvent mener des
initiatives et défendre des changements au sein de leurs communautés de manière indépendante.
Ils font un excellent travail, mais ils peuvent ne pas être d’accord avec vous sur de nombreux
points, leurs paroles peuvent vous contrôler. À l’avenir, je pense aussi devenir un militant/e
indépendant/e et utiliser mes ressources pour faire ce qui doit être fait dans notre communauté...
En général, j’apprécie leurs réalisations et le travail accompli. Cependant, nous avons d’autres
initiatives et nous voulons faire tout cela avec des militants indépendants.
(Jeune, Géorgie)
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 56
Cette étude approfondie met en lumière les différents domaines de défense des jeunes personnes
handicapées, tels que les droits des personnes handicapées, les technologies d’assistance et l’esprit
entrepreneurial chez les jeunes. Elles font également preuve d’une volonté d’activisme général, renforçant
leur visibilité dans la société au-delà de leurs handicaps. Leurs activités de plaidoyer englobent l’éducation,
l’emploi et la santé sexuelle et reproductive, reflétant l’interconnexion de ces domaines dans l’amélioration
de leur qualité de vie. Elles apprennent les nuances d’un plaidoyer efficace, comprenant l’importance d’une
approche bien équilibrée. Par exemple, elles reconnaissent que la défense de l’emploi doit être ancrée
dans une solide défense de l’éducation. Une demande persistante et des campagnes permanentes sont
considérées comme des stratégies efficaces, les médias sociaux apparaissant comme un outil précieux pour
un engagement plus large et des expressions novatrices telles que les slams, les poèmes et les croquis utilisés
pour demander des comptes aux autorités et révéler les défis sociétaux.
La voie de l’autodéfense et du militantisme présente des défis, obligeant souvent les jeunes interrogés à
choisir entre le militantisme non rémunéré et un emploi rémunéré en raison de la nature exigeante des efforts
de plaidoyer. Cependant, la volonté de militer reste forte chez eux. Ils considèrent la défense des droits
comme un moyen de changer les réalités futures et de servir de modèle à leurs pairs. Malgré les défis, la
conviction que leurs efforts contribueront à une société plus inclusive alimente leur engagement continu.
Je suis intéresse/é par le militantisme, mais j’ai l’impression qu’il est plus facile pour moi de militer
seul/e, c’est-à-dire, pour moi personnellement, de pouvoir atteindre plus de gens que par d’autres
moyens.
(Jeune, Guatemala)
L’activisme est très fatigant en termes de temps et d’énergie, mais vous vous rendez compte que
vous devez le faire parce que personne d’autre ne fera ce que vous devez faire... Peu importe
où je suis, si à ce moment-là je trouve quelque chose qui nécessite une action, je commence
immédiatement à réagir, en pensant à qui dénoncer.
(Jeune, Géorgie)
Lorsque nous défendons les besoins des personnes handicapées, nous avons l’occasion de
partager ce que nous pensons et d’acquérir des connaissances et des informations auprès
d’autres personnes. C’est donc une expérience extraordinaire... Je milite pour des changements.
(Jeune, Kenya) Crédit photo : © UNFPA Asie et Pacifique.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 57
4. Défis et obstacles à la
participation : Qu’est-ce qui
doit changer ?
enracinées de la valeur de la vie des personnes handicapées.39 L’adultisme est étroitement lié à l’âgisme.
Il s’agit de comportements et d’attitudes fondés sur la croyance que les adultes sont supérieurs aux
jeunes et qu’ils ont le droit de prendre des décisions concernant les jeunes sans leur participation.40
Ces normes sociétales, qui s’ajoutent à d’autres formes d’oppression telles que le sexisme et le racisme,
façonnent de manière significative les perceptions et les attitudes à l’égard des jeunes personnes
handicapées. Cette dynamique perpétue les déséquilibres de pouvoir, sapant souvent leur voix, leurs
droits et leur contribution aux processus décisionnels et aux rôles sociétaux.
Un obstacle important soulevé par les participants à l’étude consiste en la stigmatisation et les stéréotypes
sociétaux associés au handicap. Les approches médicales et caritatives dominantes du handicap considèrent
les personnes handicapées comme de simples bénéficiaires d’une protection ou d’une assistance. Ces
approches sapent l’expertise des jeunes personnes handicapées et les relèguent à une participation passive
ou à des rôles symboliques dans les plateformes de prise de décision, simplement pour remplir des mandats
de diversité. Un capacitisme profondément enraciné conduit souvent à sous-estimer et à marginaliser
ces personnes, ce qui a un impact sur leur estime de soi et les dissuade de saisir les opportunités qui
s’offrent à eux. Ce fait limite l’engagement des jeunes auprès des entités gouvernementales et restreint leur
engagement politique, que de nombreux jeunes interrogés jugent essentiel.
Les préjugés dominants et les croyances dépassées, en particulier dans certaines régions ou communautés,
entravent également l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées. La culture de la honte
associée à la présence d’un membre de la famille ayant un handicap conduit souvent à l’isolement
social, incitant les familles à garder ces personnes à l’écart et limitant, ainsi, leur engagement dans la
société. Les croyances mystiques sur le handicap, en particulier dans les cas d’albinisme, marginalisent
et mettent en danger ces jeunes, les exposant à la violence.41
Je pense qu’il faut aller sensibiliser les zones rurales où le concept de handicap est encore très,
très, très lié à des pratiques ancestrales, à des pratiques mystiques. Donc, je pense qu’il est
important de permettre aux organisations et ensuite aux associations, qui n’ont pas beaucoup de
ressources, de s’organiser.
(OPH, Mali)
L’adultisme exacerbe ces difficultés, les jeunes étant souvent considérés comme inexpérimentés ou
immatures, ce qui conduit à la dévalorisation ou au rejet de leurs apports. Dans de nombreux pays, les
personnes âgées de 30 à 35 ans sont encore perçues comme des jeunes, les plus jeunes étant souvent
considérés comme immatures. Cette perspective âgiste est plus prononcée à l’égard des jeunes
personnes handicapées âgées de 15 à 24 ans, les reléguant au rôle de bénéficiaires de programmes, ce
qui entrave leur participation aux plateformes de prise de décision. Ce traitement discriminatoire s’étend
bien au-delà de la trentaine, retardant leur engagement sociétal constructif jusqu’à ce qu’ils quittent
cette tranche d’âge. Les différentes définitions de l’âge des jeunes personnes handicapées utilisées par
les différentes parties prenantes, qui reflètent dans certains cas des dynamiques culturelles différentes
autour de la jeunesse, indiquent également une préférence pour un engagement avec des personnes
âgées de 25 à 35 ans, plutôt qu’avec des personnes âgées de 15 à 24 ans.
La culture de surprotection qui prévaut à l’égard des jeunes personnes handicapées, en particulier des
jeunes femmes handicapées, entrave considérablement leur participation aux processus de prise de
décision. Cette surprotection provient souvent des familles et se reflète dans la communauté des personnes
39
Rapporteur spécial sur les droits des personnes handicapées, L’impact du capacitisme dans la pratique médicale et scientifique, A/HRC/43/41, 2020.
40
Bell, J. (1995). Understanding adultism. YouthBuild. USA. Retrieved from http://actioncivics.scoe.net/pdf/Understanding_Adultism.pdf.
41
UNFPA, Jeunes personnes handicapées : Étude mondiale sur l’élimination de la violence fondée sur le genre et la réalisation de la santé et des droits sexuels et reproductifs, 2018, p. 32.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 59
handicapées au sens large, où les décisions sont prises à leur place, ce qui limite leurs possibilités
d’autoreprésentation et de prise de décision indépendante. Cette attitude condescendante perpétue une
approche infantilisante à l’égard des jeunes qui sape leurs désirs d’indépendance et d’autonomie.
Il est courant de penser que nous avons besoin de quelqu’un qui parle à notre place, que nous
sommes des enfants, que nous ne pouvons pas prendre soin de nous-mêmes et que si nous ne
pouvons pas prendre soin de nous-mêmes, nous ne pouvons pas être présents dans les espaces
de prise de décision alors que nous avons surtout besoin d’appareils accessibles, d’utiliser les
technologies pour la mobilité et l’accès à l’éducation.
(Jeune, ONG internationale)
Je pense, qu’en général, notre culture est formée de telle manière que, quelle que soit la vérité d’une
jeune personne, nous avons toujours une attitude enfantine à son égard, c’est-à-dire qu’il ne s’agit pas
seulement d’un problème de la communauté des personnes handicapées, mais aussi d’un problème de
notre culture en général.
(Représentant d’une OPH dirigée par des adultes, Géorgie)
La discrimination fondée sur le sexe est un autre obstacle important à l’engagement constructif des
jeunes personnes handicapées. Les filles et les jeunes femmes handicapées sont souvent confrontées à
une oppression accrue et à des défis uniques en raison de l’intersection entre le handicap et le genre, ainsi
que de leur âge, de leur race, de leur appartenance ethnique et de leur nationalité. Elles sont également plus
exposées aux abus, à la violence et à la négligence, ce qui rend plus difficile leur participation à la société
sur le même pied d’égalité.
Nous savons que notre système juridique présente de nombreuses lacunes et que, bien souvent,
les femmes handicapées n’ont pas droit à une véritable justice lorsque leurs droits sont bafoués.
(Jeune, Guatemala)
Un problème récurrent souligné par les participants à la recherche est la marginalisation des
jeunes femmes handicapées dans les initiatives décisionnelles importantes, en raison des préjugés
liés au genre et au handicap. Cette marginalisation s’étend aux opportunités de formation et de
renforcement des capacités, où leur participation est beaucoup plus limitée que celle des jeunes
hommes handicapés. En raison de la discrimination intersectionnelle, les jeunes femmes handicapées
atteignent l’indépendance beaucoup plus tard que leurs homologues masculins. Elles sont également
plus susceptibles d’être au chômage, ce qui rend les coûts de transport et autres prohibitifs. Elles sont
davantage confrontées à la surprotection et sont plus réticentes à communiquer leurs propres besoins.
En outre, leur expérience limitée des espaces publics, qui réduit les possibilités d’entrer en relation avec
les autres et d’acquérir de l’assurance, entrave souvent leur capacité à participer aux processus de
prise de décision. Par conséquent, les jeunes hommes handicapés sont plus nombreux que les femmes
à devenir visibles et à exercer une plus grande mobilité sociale. En outre, les contributions des jeunes
hommes sont généralement plus soulignées et reconnues que celles des femmes.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 60
Les normes patriarcales et les stéréotypes liés au genre exacerbent les difficultés rencontrées par les
jeunes femmes handicapées, limitant leur accès à des ressources essentielles telles que l’éducation,
les services de santé et les possibilités d’emploi. Dans certaines régions, les normes culturelles ou
communautaires peuvent restreindre davantage la mobilité et l’indépendance des jeunes femmes
handicapées. Par exemple, dans certains endroits, les jeunes femmes ne sont pas autorisées à quitter
leur domicile seules et doivent être accompagnées par un membre de la famille, généralement la mère,
pour assister à des réunions. Ces obstacles cumulés entravent considérablement l’engagement actif et
la représentation des jeunes femmes handicapées dans les discussions et les décisions de la société.
La plupart des femmes sont intéressées par les droits de l’homme et les questions liées au
handicap, car la plupart d’entre elles vivent enfermées et ne connaissent pas leurs droits. Ainsi,
lorsque nous leur parlons des droits de l’homme, c’est comme si une femme prenait conscience
de ce qui s’est passé ou disait, j’ai ce droit et je ne le savais pas et maintenant je peux le faire
valoir devant la société et ma famille. Ceci revient à dire que certaines ne savaient pas que le fait
d’être enfermées et de ne pas avoir la permission de sortir peut être considéré comme un type de
violence. Ainsi, au moment de commencer ou de faire face à ce type de situation, elles réalisent
comment elles peuvent s’autonomiser en défendant les droits de l’homme.
(Jeune, Guatemala)
La discrimination que subissent les jeunes femmes handicapées s’étend souvent à la communauté des
personnes handicapées elle-même, où l’égalité des sexes peut être mise à l’écart ou jugée sans importance.
Dans certains contextes, les OPH et les ONG négligent les filles et les femmes handicapées. Par
exemple, dans certains pays, les représentants des organisations de jeunesse sont essentiellement
des hommes. Lorsque les jeunes femmes handicapées tentent de soulever leurs problèmes ou de
discuter de la budgétisation sensible au genre dans les programmes locaux en faveur des personnes
handicapées, elles peuvent être confrontées à des attitudes dédaigneuses, même de la part de
défenseurs des droits de l’homme influents dans le domaine du handicap. Ce dédain s’étend parfois
aux fonctionnaires, reflétant ainsi les attitudes patriarcales qui prévalent au sein de leurs communautés.
Dans certains cas, les jeunes femmes et les filles handicapées qui expriment des opinions critiques
se voient conseiller de modérer leur discours ou reçoivent des suggestions condescendantes, ce qui
aggrave encore la discrimination fondée sur le sexe et l’âgisme. Ces attitudes au sein de la communauté
et des organes gouvernementaux exacerbent la marginalisation des jeunes femmes handicapées,
soulignant la nécessité d’adopter une approche de plaidoyer et d’élaborer des politiques qui tienne
compte des spécificités de chaque sexe.
Malgré les disparités entre les sexes, certains participants ont noté une évolution positive vers
l’autonomisation et la visibilité des jeunes femmes handicapées dans les mouvements et les campagnes
de défense du handicap au cours des dernières années. Un nombre croissant de filles et de jeunes
femmes accèdent à l’information, prennent conscience de leurs droits et accèdent à des rôles de
leadership dans les cercles de défense des personnes handicapées. Leur parcours est souvent soutenu
par une culture d’autonomisation mutuelle et de soutien par les pairs, ce qui marque une avancée
progressive vers l’égalité des sexes. Toutefois, une tendance parallèle indique un déclin de l’activisme
et de l’engagement chez les jeunes hommes handicapés. Certains participants estiment que cette
divergence s’explique par le fait que les jeunes hommes handicapés bénéficient, dans certaines régions,
d’un enseignement supérieur et d’opportunités d’emploi relativement meilleurs. Ces opportunités
pourraient réduire leur temps et leur inclination pour l’activisme volontaire, ce qui met en lumière la
dimension sexuée de la participation au sein de la communauté des personnes handicapées.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 61
Les croyances traditionnelles bien ancrées recoupent et aggravent également les difficultés
rencontrées par les jeunes personnes handicapées LGBTQI+, qui sont déjà confrontées à la
stigmatisation et à la discrimination en raison de leur identité de genre et de leur orientation sexuelle.
Si, dans certains pays, ces personnes hésitent à révéler leur identité LGBTQI+ pour éviter toute
discrimination supplémentaire, des progrès semblent avoir été accomplis dans certaines régions, où
les jeunes personnes handicapées LGBTQI+ forment des réseaux qui favorisent le soutien mutuel et la
défense des droits, ce qui n’est pas encore le cas des cohortes plus âgées au sein de ce groupe.
L’accessibilité est cruciale pour la participation des jeunes personnes handicapées à la société. Elle
signifie que l’environnement, les transports, l’information, les communications et les services permettent
l’accès et la participation des personnes handicapées et des personnes ayant d’autres besoins en
matière d’accès. Le manque d’accessibilité entrave considérablement la capacité des jeunes personnes
handicapées à interagir, à communiquer et à participer à différents aspects de la vie, tels que
l’éducation, les soins de santé, l’emploi, les loisirs, les sports ou les activités communautaires. En outre,
l’absence de plateformes et de ressources numériques accessibles limite leur capacité à acquérir des
informations, à entrer en contact avec leurs pairs et à participer au monde numérique. Par conséquent,
le manque d’accessibilité impose des limitations substantielles à la réalisation de leurs droits et de leur
potentiel.
Le manque d’accessibilité est reconnu comme un obstacle important à la participation significative des
jeunes personnes handicapées aux processus de prise de décision. Parmi les défis identifiés figurent
l’inaccessibilité des bâtiments et des installations, le manque d’interprètes en langue des signes et
l’accessibilité limitée à l’information, y compris aux TIC. En outre, l’absence d’équipement adapté, de
matériel facile à lire et les problèmes de transport entravent l’engagement constructif des jeunes dans
tous les groupes de handicaps. Bien que les Nations Unies semblent mieux répondre aux besoins
d’accès des jeunes personnes handicapées que certains gouvernements, le manque d’accessibilité
et d’aménagements raisonnables reste un obstacle majeur à l’engagement constructif des jeunes.
L’intersection entre le sexe, le statut économique, l’appartenance ethnique et la situation géographique
exacerbe encore les obstacles à l’accessibilité.
L’accessibilité universelle n’est pas prise en compte, les adaptations ne sont pas fonctionnelles,
parfois les rampes ne sont que des « ornements ».
(Jeune, Kenya)
Les réponses à l’enquête en ligne donnent un aperçu de la façon dont les jeunes personnes
handicapées perçoivent l’accessibilité des installations et des services de l’ONU au niveau national.
Interrogés sur l’accessibilité de divers équipements et services de l’ONU, les jeunes personnes
handicapées les ont jugés juste au-dessus du niveau « acceptable ». Les notes attribuées par les
employés des équipes nationales de l’ONU étaient légèrement moins favorables que celles des jeunes
personnes handicapées, mais également proches du niveau « acceptable ». Il convient de noter que
le rapport 2022 de l’UNDIS a mis en évidence une lacune préoccupante en matière d’accessibilité,
54 % des équipes de pays des Nations Unies ne répondent pas aux normes fixées pour l’indicateur
d’accessibilité de l’UNDIS. Ceci montre qu’il est impératif d’agir au niveau national pour rendre le travail
de l’ONU plus accessible.
Le manque d’opportunités, en particulier dans les domaines de l’éducation et de l’emploi, est un obstacle
structurel à la participation des jeunes personnes handicapées à la prise de décision. La disponibilité et
l’accessibilité limitées des opportunités entravent le développement des jeunes personnes handicapées,
créant un cycle continu d’exclusion et de marginalisation dans divers aspects de leur vie.
L’éducation est essentielle pour améliorer la probabilité de représentation des jeunes personnes
handicapées dans les espaces de prise de décision. Pourtant, de nombreux enfants et adolescents
handicapés n’ont pas accès à une éducation adéquate, non seulement aux niveaux supérieurs, mais
également au cours de l’enseignement primaire et secondaire. Certaines personnes interrogées
ont fait remarquer qu’assurer une éducation inclusive représentait un défi de taille, peu d’écoles
publiques étant suffisamment préparées pour la dispenser. Dans certains pays, les jeunes personnes
handicapées âgés de 15 à 24 ans sont souvent encore à l’école en raison d’un retard dans le début
et l’achèvement de leur éducation générale, une situation particulièrement répandue chez les jeunes
personnes handicapées mentaux. Cette situation devient un obstacle lorsque les agences des Nations
Unies fixent les conditions de participation à leurs initiatives, car les jeunes personnes handicapées
atteignent généralement le niveau d’éducation requis vers l’âge de 30 ans, ce qui les rend inéligibles à la
participation en raison des restrictions d’âge.
Nous devons comprendre que les jeunes personnes handicapées peuvent faire entendre leur voix
lorsqu’ils sont éduqués, l’accessibilité est la chose la plus importante pour exprimer leurs points
de vue... L’éducation est l’un des principaux facteurs d’égalité et si nous réglons ce problème, tout
le reste vient naturellement.
(Représentant d’une OPH dirigée par des adultes, Kenya)
42
On entend par “conception universelle” la conception de produits, d’environnements, de programmes et de services utilisables par tous, dans toute la mesure du possible, sans qu’il
soit nécessaire de les adapter ou de les concevoir de manière spécialisée. La “conception universelle” n’exclut pas les dispositifs d’assistance destinés à des groupes particuliers
de personnes handicapées lorsque cela est nécessaire. Voir CDPH, art. 2.
43
Par “aménagements raisonnables”, on entend les modifications et ajustements nécessaires et appropriés n’imposant pas de charge disproportionnée ou indue, lorsque cela est
nécessaire dans un cas particulier, pour assurer aux personnes handicapées la jouissance ou l’exercice, sur la base de l’égalité avec les autres, de tous les droits de l’homme et de
toutes les libertés fondamentales. Voir CDPH, art. 2.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 63
Les barrières linguistiques constituent un autre obstacle à l’engagement actif et à la représentation des jeunes
personnes handicapées dans les plateformes internationales telles que l’ONU. Dans les pays où l’anglais n’est
pas la langue primaire ou nationale, le manque de maîtrise de cette langue décourage la participation
active et le partenariat des jeunes personnes handicapées avec les Nations Unies, en particulier au
niveau international. De même, une connaissance insuffisante de la langue nationale ou de l’État constitue
un obstacle à la participation des jeunes issus de groupes ethniques ou autochtones. Cette barrière
linguistique marginalise les individus issus de milieux moins privilégiés, limitant leur engagement et leur
représentation dans les discussions importantes et les processus de prise de décision.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 64
Les opportunités que nous offrons parfois en tant qu’organisations sont biaisées à mon avis. C’est
peut-être notre faute, et nous devons reconsidérer cette question, même au niveau mondial. Je
veux dire que la plupart des personnes que nous choisissons pour représenter certains groupes
font partie de l’élite. En Jordanie, la majorité des personnes que nous choisissons pour participer
à des campagnes ou pour militer sont issues d’un milieu financièrement stable. Ils ont bénéficié
d’une éducation décente et d’un soutien familial solide. Ils ont certainement connu des difficultés,
mais ils sont entourés d’un cercle de soutien de premier plan. Souvent, ce qui les aide, c’est leur
maîtrise d’une langue, principalement l’arabe et aussi l’anglais, je me concentre ici sur l’anglais...
Ceux qui ont été choisis pour parler maîtrisent l’anglais. Et même localement, nous avons
tendance à parler à ceux qui sont capables d’utiliser l’anglais, ou qui sont capables de mieux
s’exprimer. En faisant preuve de favoritisme et d’inégalité des chances, nous causons plus de mal
que de bien. Les jeunes femmes handicapées choisies pour présenter un exposé sont toujours les
mêmes, et elles sont peu nombreuses. Selon moi, nous devons renforcer les capacités d’autres
jeunes femmes handicapées afin qu’elles puissent s’exprimer comme celles qui sont capables de
le faire. Nous ne pouvons pas nous concentrer uniquement sur le groupe d’élite et laisser tous les
autres à la traîne. Je reconnais qu’elles auront besoin de plus de travail, mais nous devons veiller
à ce qu’elles aient des chances égales.
(OPH, Jordanie)
Les participants à la recherche ont souligné le rôle crucial que jouent la sensibilisation et la
connaissance des droits pour faciliter l’activisme des jeunes personnes handicapées. Lorsqu’ils sont
correctement informés et conscients de leurs droits, les individus sont mieux à même d’exprimer leurs
préoccupations et d’agir. Cependant, en raison de désavantages cumulés, tous les jeunes personnes
handicapées n’ont pas accès aux informations nécessaires, en particulier ceux qui vivent dans des
zones rurales isolées et les groupes ethniques et autochtones. En outre, les méthodes de diffusion
de l’information et l’information elle-même ne sont pas toujours adaptées aux divers besoins de
soutien des jeunes personnes handicapées. Les jeunes sourds ont été désignés comme un groupe
particulièrement marginalisé en raison de leur accès limité à l’information.
Parce que les personnes handicapées sont vraiment marginalisées, elles n’ont pas confiance en
elles, elles n’ont pas confiance en elles pour participer... elles se sentent en fait marginalisées.
Nous pouvons donc organiser des formations sur ce sujet afin que les personnes handicapées se
développent, en particulier en termes de développement personnel, qu’elles sortent de leur zone
de confort, qu’elles aillent vers les gens, qu’elles parlent de leurs difficultés.
(Jeune, Mali)
Il est essentiel de répondre aux besoins de formation adéquats pour renforcer l’autonomie des jeunes
personnes handicapées. Un répondant a souligné que les formations visant à informer les jeunes
personnes handicapées sur des cadres juridiques qui ne sont pas mis en œuvre ont peu de chances
d’avoir un impact sur leur autonomisation, ainsi que sur le développement de leurs compétences. Les
jeunes personnes handicapées bénéficieraient davantage d’une formation axée sur l’amélioration des
compétences et l’élaboration de stratégies visant à influencer efficacement les décideurs.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 65
Ce défi ne se limite pas aux Nations Unies : de nombreux représentants des gouvernements et de
la société civile reconnaissent un manque de connaissances similaire sur la manière de fournir des
aménagements et un soutien aux jeunes ayant des besoins d’assistance différents. Certaines personnes
interrogées ont exprimé le besoin d’une sensibilisation et d’une compréhension accrues lorsqu’elles
interagissent avec des personnes handicapées. Il s’agit notamment de connaître le type de soutien et
d’aménagements requis, les procédures et les allocations budgétaires qui garantissent la participation
active des jeunes personnes handicapées.
Parfois, ils [le gouvernement] changent, et j’apprécie vraiment cela, parce que parfois votre effort
est pris en compte.
(Jeune, Kenya)
Les personnes interrogées ont mis en évidence un manque généralisé de soutien à différents
niveaux, depuis les familles et les établissements d’enseignement jusqu’aux communautés et aux
structures gouvernementales. Cette carence dans les systèmes de soutien perturbe la capacité des
jeunes personnes handicapées à s’orienter et à s’engager dans leur communauté, limitant ainsi leur
participation à la prise de décision.
Au niveau familial, le soutien apporté aux jeunes personnes handicapées influence considérablement leur
engagement sociétal. Nombre d’entre elles peuvent ne pas recevoir les encouragements, la compréhension
ou les ressources nécessaires pour poursuivre leurs aspirations, souvent en raison de contraintes
financières, de la stigmatisation sociale ou d’une connaissance insuffisante du handicap. Ce manque
de soutien peut avoir un impact négatif sur le bien-être émotionnel, mental et physique des jeunes
personnes handicapées et les empêcher de s’engager activement dans la société. Le soutien des
familles est essentiel pour leur permettre de mener une vie indépendante et de participer à la vie
publique. Toutefois, dans les communautés où le handicap est perçu de manière négative, même les
proches peuvent hésiter à apporter le soutien nécessaire ou à accompagner les jeunes en public.
leur communauté amplifie les obstacles auxquels sont confrontés les jeunes personnes handicapées.44
Le manque de services et de réseaux, tels que l’aide humaine (par exemple, l’assistance
personnelle45), l’interprétation en langue des signes et les transports accessibles, empêche les
jeunes personnes handicapées de participer à des événements, des consultations et des ateliers.
Au niveau politique, bien que la législation affirme souvent l’égalité des droits et des chances, le soutien
pratique des institutions de l’État est inadéquat. Les entités étatiques perçoivent souvent l’engagement
auprès des jeunes personnes handicapées comme une responsabilité sociale discrétionnaire plutôt
que comme une obligation. Si les Nations Unies facilitent parfois la participation des jeunes personnes
handicapées et leur apportent leur soutien, il n’y a pas d’efforts systématiques de la part des Nations
Unies et des organismes gouvernementaux pour garantir leur participation active à la prise de décision.
L’un des principaux défis à relever est le manque de fonds destinés aux jeunes personnes handicapées,
en particulier dans les pays du Sud et les pays à faible revenu.46 Cette pénurie entrave la création et
le maintien d’organisations dirigées par des jeunes et limite l’engagement des jeunes personnes
handicapées auprès des organisations de jeunesse traditionnelles. Si certains mouvements de jeunesse
ont réussi à collaborer efficacement avec des jeunes personnes handicapées grâce au soutien de
l’ONU, ces collaborations manquent souvent de durabilité en raison de la pénurie générale de fonds
dans les mouvements de jeunesse. Par conséquent, l’intention de renforcer l’engagement des jeunes
personnes handicapées diminue lorsque les projets spécifiques et les fonds correspondants prennent
fin. Le volontariat non rémunéré reste la principale voie d’engagement pour les jeunes personnes
handicapées.
Il y a beaucoup de jeunes qui arrivent, j’arrive avec de grandes innovations, de grandes idées.
D’autres créent leur propre organisation. Ils devraient chercher, en partenariat avec eux, à les
soutenir et à les aider à se développer également.
(Jeune, Kenya)
Les OPH dirigées par des jeunes sont confrontées à une importante disparité de financement par rapport
aux OPH bien établies et dirigées par des adultes. Cette disparité fait que les OPH sont perçues comme
des gardiens en concurrence avec les organisations dirigées par des jeunes pour l’obtention de
financements, ajoutées au fait qu’elles sont réticentes à partager leurs ressources et leur autorité. Ce
scénario oblige les jeunes à s’engager auprès d’organisations plus importantes, dirigées par des adultes,
ainsi qu’auprès ONG, détournant ainsi des ressources qui pourraient autrement soutenir des initiatives
dirigées par des jeunes. Dans l’idéal, des fonds devraient être alloués aux organisations dirigées par
des jeunes afin de renforcer leurs capacités et de donner la priorité à des programmes centrés sur les
jeunes. Cependant, les fonds aboutissent souvent à des organisations qui n’accordent pas la priorité
aux organisations des jeunes ou qui ne les comprennent pas. Les contraintes financières empêchent
également les organisations de jeunes d’adopter les mesures d’accessibilité nécessaires, telles que
l’interprétation en langue des signes, l’interprétation pour sourds et aveugles, le sous-titrage codé et
l’interprétation simultanée.
44
Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Dispositifs de soutien favorisant l’inclusion des personnes handicapées dans la société et permettant aussi de construire en mieux pour
l’avenir après la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19), A/HRC/52/52, 2023.
45
L’assistance personnelle fait référence à l’aide humaine dirigée par l’utilisateur et disponible pour une personne handicapée et constitue un outil pour une vie indépendante. Comité
des droits des personnes handicapées, Observation générale n° 5 (2017) sur l’autonomie de vie et l’inclusion dans la société, 2017, para. 16(d).
46
En général, les États allouent très peu de budget à l’inclusion du handicap, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Voir Alexandre Cote et Meenakshi
Balsubramanian, The new normal : Getting governments to spend (more and better) for (inclusion) of all persons with disabilities, Centre for Inclusive Policy (CIP) et CBM Australia,
2020, www.internationaldisabilityalliance.org/budget-advocacy-for-a-new-normal.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 67
La représentation inadéquate des jeunes personnes handicapées freine leur participation aux processus
de prise de décision, ce qui se traduit par une visibilité réduite sur diverses plateformes. Ce manque de
représentation est particulièrement visible au sein des organisations de jeunes, où l’absence de jeunes
personnes handicapées, en particulier dans les rôles de direction, limite l’engagement constructif des
jeunes. En outre, dans certains cas, les structures de direction des organisations de jeunesse sont
composées de personnes nettement plus âgées que la tranche d’âge conventionnelle des jeunes,
certaines ayant même atteint la quarantaine. Ceci freine l’évolution vers une approche plus centrée sur
les jeunes, créant, par conséquent, une lacune importante dans la compréhension et le traitement des
questions spécifiques aux jeunes et décourage l’engagement actif des jeunes personnes handicapées.
Les OPH dirigées par des adultes, bien qu’engagées dans la promotion des droits et de l’inclusion des
personnes handicapées, ne saisissent souvent pas l’esprit des initiatives menées par les jeunes. Elles
peuvent jouer un rôle décisif dans le mentorat des jeunes, en partageant avec eux des connaissances
précieuses sur la vie et en les intégrant dans les processus de prise de décision. Néanmoins,
leurs processus reflètent souvent un cadre plus structuré verticalement et, peut-être, plus rigide,
principalement axé sur l’éducation et la formation des jeunes.
Le fossé générationnel au sein de ces organisations apparaît comme une préoccupation importante
et révèle une divergence d’opinions et de visions entre les représentants les plus jeunes et les plus
âgés. Les jeunes répondants ont exprimé leur scepticisme à l’égard du soutien des membres seniors
à leurs initiatives. Ils perçoivent un manque de confiance dans leur potentiel de réussite et dans le
contrôle exercé par les dirigeants adultes. Ils ont également souligné l’incapacité des OPH dirigés par
les adultes à leur offrir des opportunités de participation significatives. Plus précisément, les membres
seniors, étant dans une position plus avantageuse, occupent souvent des sièges dans les réunions et
les comités. Cela limite la participation des jeunes membres aux processus décisionnels, aux réunions à
plus grande échelle et aux espaces de plaidoyer.
Si je parle au nom d’une organisation et que l’organisation n’est pas d’accord avec moi, en disant
c’est un membre de mon organisation, mais je ne suis pas d’accord’, cela peut nuire davantage à
la cause que si vous aviez exprimé votre propre opinion.
(Jeune, Géorgie)
Les jeunes répondants plaident pour une diversification des représentants des OPH afin d’élargir leurs
possibilités de participation. Ils expriment le désir de créer leurs propres organisations ou sections de
jeunes, mais estiment souvent que leurs besoins en matière d’orientation et d’autres formes de soutien
ne sont pas satisfaits par les dirigeants de l’organisation. Un changement de paradigme s’impose,
d’une perspective centrée sur les adultes à une approche plus inclusive des jeunes. Ce changement
devrait valoriser et nourrir l’autonomie et les capacités d’innovation des jeunes personnes handicapées.
L’aspiration à un activisme indépendant est manifeste, reflétant le désir d’un plaidoyer autonome, non lié
aux cadres conventionnels des organisations dirigées par des adultes.
En termes de représentation, certains groupes de jeunes personnes handicapées sont mieux représentés
que d’autres, en particulier au sein des entités des Nations Unies et des plateformes gouvernementales.
Un consensus parmi les participants suggère que les jeunes personnes handicapées physiques
ont tendance à être mieux représentés. De même, les jeunes ayant de handicaps visuels sont
mieux représentés, bien que les malvoyants le soient davantage que les aveugles. Toutefois, la
représentation des jeunes ayant de handicaps auditifs est mitigée. Ils sont souvent considérés comme
mieux représentés, mais l’analyse approfondie révèle que la communauté sourde pourrait être sous-
représentée.
Mais ce qui me gêne un peu, c’est que les personnes ayant d’un retard de développement global,
comme moi, ont l’impression de ne pas être suffisamment représentées. Nous n’avons pas de
voix. J’ai parlé à des hommes politiques, mais je pense que les Nations Unies devraient également
sensibiliser la société des Nations Unies à ce problème.
(Jeune, ONG internationale)
Plus les conditions de discrimination sont nombreuses, plus il est difficile pour une personne
d’être intégrée dans les processus de prise de décision.
(Équipe de pays des Nations Unies, Guatemala)
Des obstacles juridiques et politiques entravent la participation des jeunes personnes handicapées. Les
lois et politiques existantes sont souvent en deçà des normes internationales en matière de droits de
l’homme, y compris la CDPH. Cette situation limite l’accès des jeunes personnes handicapées aux droits,
aux opportunités et aux protections. En outre, l’inadéquation des dispositions juridiques se manifeste
souvent par l’absence de lois antidiscriminatoires ou de mandats en matière d’accessibilité, ce qui
perpétue les inégalités systémiques.
La discrimination en droit, en particulier à l’encontre des femmes et des personnes LGBTQI+, est un
problème flagrant. Si certains pays s’intéressent aux droits des femmes, l’intersection du genre et du
handicap n’est souvent pas prise en compte. Il en va de même pour les droits des personnes LGBTQI+,
qui sont souvent mal protégés par la loi. Bien que certains pays reconnaissent les questions de
handicap dans leur cadre juridique, la reconnaissance spécifique des différents besoins d’assistance
de la communauté des personnes handicapées reste souvent absente des lois sur l’égalité entre
les femmes et les hommes. Par exemple, la participation des migrants handicapés est limitée dans
plusieurs pays en raison de lacunes législatives et politiques. L’absence d’un cadre juridique global
englobant tous les aspects de la diversité au sein de la communauté des personnes handicapées
exacerbe la discrimination.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 70
Le déni et la restriction de la capacité juridique affectent de manière significative l’exercice des droits
des jeunes personnes handicapées. Dans de nombreux pays, les jeunes personnes handicapées de plus de
18 ans, en particulier ceux qui ont de handicaps intellectuels et psychosociaux, peuvent voir leur capacité
juridique limitée et donc ne pas être libres d’exercer leur droit de participer aux affaires publiques. En outre,
ils peuvent se voir refuser le droit de voter, de se présenter à une élection, de signer un contrat ou de
vivre de manière indépendante dans la communauté, ce qui est contraire aux exigences de la CDPH.
La mise en pratique des lois pose d’autres problèmes. Même lorsqu’il existe une législation sur le
handicap, l’absence de mise en œuvre pratique de ces lois constitue un obstacle majeur. Cela se
manifeste par la difficulté d’appliquer les règlements concernant l’accessibilité des infrastructures et les
dispositions visant à faciliter la participation des personnes handicapées à la prise de décision. En outre,
l’application des lois et des règlements varie souvent entre les zones urbaines et rurales, sachant que ces
dernières sont confrontées à des défis plus importants. Les jeunes interrogés ont souligné qu’ils se fiaient
souvent aux jugements personnels des autorités plutôt qu’à la législation, insistant sur la nécessité d’un
contrôle strict et de l’allocation de ressources suffisantes pour garantir l’application de la loi.
Ma pratique est que si nous voulons changer la décision du gouvernement, nous devons
protester.
(Jeune, Géorgie)
En ce qui concerne les Nations Unies, les représentants des équipes des Nations Unies dans les pays ont
identifié un manque de réglementations spécifiques pour renforcer la participation des jeunes personnes
handicapées. La nature temporaire de certaines initiatives, comme la création de conseils consultatifs
liés à des projets spécifiques, limite l’engagement durable avec les jeunes personnes handicapées. Le fait
que la CDPH ne mette pas l’accent sur les jeunes contribue également à cette lacune. Les personnes
interrogées dans les différents groupes de participants ont souligné la nécessité d’une réglementation
plus directe de l’ONU pour contrôler et suivre le travail et les programmes destinés aux jeunes
personnes handicapées ou les impliquant. Le manque de suivi et d’évaluation aux niveaux mondial
et local au sein des entités de l’ONU souligne une lacune cruciale dans la garantie d’un engagement
constructif des jeunes personnes handicapées.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 71
5. Soutenir l’engagement
constructif des jeunes
personnes handicapées :
Qu’est-ce qui marche ?
Dans ce chapitre, nous nous penchons sur les stratégies et les approches prometteuses qui visent
à soutenir les jeunes personnes handicapées sur la voie d’une participation effective à la prise de
décision. Garantir une telle participation va au-delà de la simple inclusion, car ceci implique de
remodeler les systèmes, les environnements et les mentalités afin de reconnaître et d’amplifier
la voix des jeunes personnes handicapées. En explorant les pratiques existantes et les idées des
participants à la recherche, ce chapitre aborde les diverses stratégies d’engagement permettant aux
jeunes personnes handicapées d’influencer les décisions qui ont un impact sur leur vie. Les personnes
interrogées, issues de divers groupes de participants, ont identifié les facteurs qui influencent
positivement la participation significative des jeunes personnes handicapées aux processus de prise
de décision au sein des gouvernements et des Nations Unies, en partageant des idées tirées de leur
expérience de la vie réelle.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 72
Identifier les priorités pour renforcer la participation des jeunes personnes handicapées
Les réponses des jeunes personnes handicapées à l’enquête montrent qu’ils ont besoin d’une
participation plus active et d’une meilleure reconnaissance dans la société. En réponse à une question
ouverte sur les problèmes les plus importants qui doivent être abordés pour réaliser leurs droits, ils
mettent l’accent sur l’engagement dans la prise de décision, indiquant l’importance de faire entendre
leur voix sur les questions pertinentes. En outre, ils appellent à une prise de conscience de la société et
à une information sur les droits, soulignant la nécessité d’une transformation culturelle de la perception
du handicap. L’éducation, y compris l’enseignement supérieur et les possibilités d’emploi, y compris
la formation professionnelle et la réadaptation, sont considérées comme des étapes essentielles vers
l’inclusion. Enfin, le renforcement des capacités et l’autonomisation sont considérés comme importants
pour promouvoir l’autosuffisance et faire en sorte que les jeunes personnes handicapées disposent des
ressources et des compétences nécessaires pour défendre leurs droits et contribuer utilement à la vie
de leur communauté.
Interrogés sur le renforcement de l’implication des jeunes personnes handicapées dans les processus
de prise de décision, la priorité absolue pour ce groupe est la sensibilisation à leurs droits, avec une
préférence significative de 43,9 %. Viennent ensuite l’adoption de politiques ou de procédures inclusives
(13,7 %) et l’implication des jeunes dans la planification en tant que partenaires ou dirigeants (9,8 %).
La préférence marquée pour la sensibilisation reflète le besoin crucial d’une compréhension et d’une
reconnaissance plus larges des droits et des capacités des jeunes personnes handicapées.
En revanche, à la même question, les employés des Nations Unies et les fonctionnaires donnent la
priorité à l’adoption de politiques ou de procédures inclusives, avec respectivement 34,5 % et 27,5 %,
suivie par la sensibilisation aux droits des jeunes personnes handicapées. L’accord entre ces deux
groupes sur l’adoption de politiques ou de procédures inclusives montre une compréhension commune
des changements structurels nécessaires. Toutefois, l’importance moindre accordée à la sensibilisation
par les employés des Nations Unies et du gouvernement par rapport aux jeunes personnes handicapées
indique une possible lacune dans la reconnaissance des obstacles sociétaux immédiats auxquels ces
derniers sont confrontés.
5.1. Assurer une consultation étroite avec les jeunes personnes handicapées
Dans le continuum de l’engagement des jeunes, la consultation constitue une étape préliminaire. La
consultation fait référence au processus par lequel les gouvernements ou les agences des Nations
Unies recherchent des conseils, des opinions et des perspectives auprès de différentes parties
prenantes, avant de prendre une décision concernant une politique, un programme ou une initiative.
Si les individus sont sollicités pour apporter leur contribution, ils ne participent pas nécessairement à
la prise de décision. La consultation reste le principal moyen de recueillir les points de vue du public.
De même, les organisations de consultations pour certains projets et processus restent une approche
viable. Par exemple, un indicateur crucial pour la mise en œuvre de l’UNDIS est la consultation des OPH.
Afin d’éviter tout symbolisme, qui pourrait donner aux jeunes le sentiment d’être exploités simplement
pour approuver des plans préexistants, il est important que ces consultations soient menées avec un
haut degré de responsabilité et de transparence. Cela permet de s’assurer que les voix des jeunes
personnes handicapées sont réellement prises en compte et non pas seulement superficiellement
reconnues.
Pour que les consultations aient un sens, il est essentiel d’impliquer les jeunes personnes handicapées
à chaque phase - de la planification et de la conception à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation. En
outre, les consultations avec les jeunes personnes handicapées ne devraient pas être centrées uniquement
sur les questions relatives au handicap ou à la jeunesse, mais être étendues à tous les domaines, car il n’y
a pas de domaine de la vie qui n’ait pas d’impact sur les jeunes personnes handicapées. Il est également
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 73
important de reconnaître la diversité des personnes handicapées et de veiller à ce que les consultations
reflètent cette diversité afin d’obtenir des points de vue plus nuancés. L’accessibilité est fondamentale
pour la participation active de tous les individus, quel que soit leur handicap. En outre, le fait d’associer
les jeunes personnes handicapées à l’élaboration des processus de consultation peut favoriser
un sentiment de copropriété, ce qui enrichit le processus. Cet effort de collaboration permet non
seulement d’améliorer le processus de consultation, mais aussi de responsabiliser les jeunes personnes
handicapées, ce qui se traduit par une prise de décision mieux informée et plus efficace.
L’établissement de canaux réguliers pour des engagements directs, à la fois en ligne et hors ligne, entre
les jeunes personnes handicapées et les membres du personnel des gouvernements et des entités de
l’ONU, y compris le personnel de haut niveau, est une étape cruciale vers l’engagement constructif. Des
interactions continues peuvent contribuer à renforcer la compréhension mutuelle et l’alignement sur
les questions clés, tout en favorisant une culture d’inclusion et de participation. Ces canaux peuvent
prendre la forme de réunions programmées, d’assemblées générales ou d’engagements virtuels où les
jeunes peuvent ouvertement faire part de leurs préoccupations, de leurs idées et de leurs suggestions.
Ces canaux peuvent être animés par des points focaux pour la jeunesse ou le handicap. En outre, le fait
que des cadres supérieurs participent à ces dialogues souligne l’importance accordée aux contributions
des jeunes personnes handicapées et peut conduire à des idées plus exploitables et à des relations
plus solides entre toutes les parties concernées.
La promotion de plateformes inclusives, telles que des conseils, des forums ou des plateformes
virtuelles, est un autre impératif pour favoriser les possibilités de dialogue. Ces plateformes devraient
être adaptées pour tenir compte des différents besoins des jeunes personnes handicapées. Les forums
qui englobent la diversité et permettent aux jeunes de partager leurs propres expériences, en particulier
dans des domaines tels que l’accessibilité et la communication, constituent un terrain fertile pour
l’échange d’informations, l’établissement de priorités et le soutien à la croissance naissante de leurs
organisations. Ces plateformes permettent aux jeunes personnes handicapées de s’engager dans les
processus de prise de décision. En créant un environnement propice, les jeunes sont non seulement en
mesure d’exprimer leurs préoccupations et leurs idées, ainsi que de participer activement à l’élaboration
de politiques et d’initiatives qui ont un impact direct sur leur vie.
Népal :
Promouvoir une gouvernance locale inclusive
Depuis 2018, ONU Femmes au Népal dirige un programme conjoint de l’UNPRPD axé sur
l’intégration de la sensibilité au genre et au handicap au sein de la gouvernance locale.
En collaboration avec diverses agences de l’ONU, ce programme implique les femmes et
les jeunes personnes handicapées dans le plaidoyer en faveur d’une planification et d’une
budgétisation inclusives au sein des cadres de gouvernance locale dans le Népal fédéral.
L’initiative éduque et engage les participants sur les normes internationales, les lois
nationales et les structures de gouvernance afin de contribuer activement aux processus de
planification et de budgétisation locaux. L’ONU Femmes a mis en place des plateformes de
dialogue locales pour permettre des interactions significatives entre ces personnes et les
fonctionnaires locaux, en plaidant pour une budgétisation sensible au genre et au handicap.
Cet effort s’est traduit par une augmentation du budget et de l’allocation de programmes
pour les personnes handicapées dans des unités de gouvernement local sélectionnées
dans les provinces de Sudurpaschim et de Karnali, marquant ainsi une étape vers une
gouvernance plus inclusive.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 74
Vietnam :
Faire progresser l’inclusion du handicap dans les programmes de la
jeunesse
En outre, le programme a lancé plusieurs activités visant à promouvoir les droits des
jeunes personnes handicapées en matière de santé sexuelle et reproductive au Vietnam.
Il comprenait la formation de groupes consultatifs de jeunes dans différentes régions
pour plaider en faveur d’un meilleur accès aux services d’éducation sexuelle complète,
d’apprentissage des compétences de la vie et de santé sexuelle et reproductive. Des
espaces sûrs ont été créés pour soutenir les droits des jeunes marginalisés, en particulier
ceux handicapés. L’un des principaux objectifs était de donner aux jeunes personnes
handicapées les moyens de prendre des décisions éclairées sur leurs droits en matière
de santé sexuelle et reproductive. Pour entrer en contact avec les jeunes personnes
handicapées s’identifiant comme LGBTQI+, le programme a collaboré avec des activistes
des questions de genre et des LGBTQI+, en engageant un leader de la communauté
des jeunes sourds s’identifiant comme LGBTQI+. En 2023, des lignes directrices ont été
élaborées en matière de santé sexuelle et reproductive et d’éducation sexuelle, afin de
répondre aux défis particuliers auxquels sont confrontés les jeunes personnes handicapées
LGBTQI+.
5.3. Inviter les jeunes personnes handicapées impliqués dans les structures
de coordination et de conseil
Inviter les jeunes leaders handicapés à rejoindre divers groupes au sein des structures
gouvernementales ou onusiennes est une étape positive vers un meilleur engagement. En les intégrant
dans des conseils consultatifs, des conseils et des comités, les jeunes ont l’occasion de partager leurs
idées et leurs préoccupations, ainsi que de jouer un rôle de premier plan dans la prise de décision,
selon la nature de la structure. Cette participation leur permet également d’acquérir de nouvelles
compétences et une expérience professionnelle. Lorsqu’un jeune handicapé a l’occasion de participer à
un conseil ou à un comité, non seulement il motive d’autres jeunes personnes handicapées, mais il crée
également un précédent en leur attribuant des places dans des rôles similaires à l’avenir.
Ces structures peuvent fonctionner de différentes manières. Elles peuvent être spécifiques aux
jeunes ou inclure des jeunes. Certaines peuvent se réunir pour une courte période afin de donner des
conseils sur une question spécifique, tandis que d’autres peuvent former des partenariats à long terme,
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 75
fournissant des conseils sur de nombreux aspects du travail de l’agence au fil du temps. La façon dont
les jeunes et les adultes travaillent ensemble dans ces groupes peut également varier. Certains groupes
peuvent être organisés et guidés par des adultes, offrant ainsi un environnement structuré aux jeunes
pour qu’ils puissent apporter leur contribution. D’autres groupes peuvent être dirigés par des jeunes, les
adultes étant présents pour apporter leur soutien en cas de besoin. Pour garantir un partage du pouvoir
efficace, il est impératif que les voix traditionnellement dominantes des adultes et des personnes non
handicapées s’effacent pour laisser la place aux jeunes personnes handicapées.
Je tiens à dire que lorsqu’ils ont commencé à me choisir, lorsque j’ai rempli un formulaire
de candidature pour le Conseil du défenseur public et que d’autres y sont entrés sur ma
recommandation, il s’agissait d’une bonne pratique dans le sens où il y a maintenant toujours un
jeune handicapé au sein du conseil consultatif. Il en va de même pour les Nations Unies, c’est-
à-dire que lorsqu’elles ont commencé à me proposer quelque chose, d’autres jeunes actifs sont
apparus et aujourd’hui, on leur propose également quelque chose de ce genre. Je ne vois pas de
meilleure pratique que celle-là.
(Représentant de l’OPH, Géorgie)
Kirghizistan :
Intégration du handicap dans le Conseil consultatif de la jeunesse des
Nations Unies
En juin 2023, l’équipe de pays des Nations Unies au Kirghizistan a créé le Conseil consultatif
de la jeunesse (CCJ) afin d’améliorer l’engagement des jeunes dans les activités des Nations
Unies dans le pays.47 L’objectif du Conseil consiste à conseiller l’équipe nationale au sujet
de l’implication des jeunes et à aider à intégration des perspectives et des droits des jeunes
dans les stratégies et les programmes de l’ONU. Il vise à répondre aux besoins et aux
préoccupations des jeunes et à les impliquer dans l’avancement de l’Agenda 2030 pour le
développement durable. Le Conseil compte 12 jeunes activistes sélectionnés sur la base de
divers facteurs, notamment le sexe, le handicap, la situation géographique et l’appartenance
ethnique. Le conseil comprend trois jeunes personnes en situation de handicap.
47
Nations Unies, République kirghize, Nouvelles passionnantes : Aujourd’hui, l’équipe de pays des Nations Unies au Kirghizistan a mis en place un Conseil consultatif de la jeunesse,
7 juillet 2023, https://kyrgyzstan.un.org/en/239151-exciting-news-today-united-nations-country-team-kyrgyzstan-established-youth-advisory-board.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 76
Guatemala :
L’inclusion des jeunes personnes handicapées dans le Conseil
consultatif sur les droits des personnes handicapées
En août 2022, l’équipe de pays des Nations Unies a créé un conseil consultatif sur les droits
des personnes handicapées.48 Ce Conseil consultatif a commencé ses activités, alignant
ses efforts sur l’indicateur 5 de l’UNDIS et la CDPH. L’objectif principal du Conseil est de
créer une plateforme qui favorise le dialogue et la collaboration active entre l’équipe de pays
des Nations Unies au Guatemala et les OPH. Douze OPH participent au Conseil consultatif,
chacune étant représentée par un délégué principal et un suppléant. Bien qu’il n’y ait pas
d’espace officiellement réservé aux organisations de jeunes personnes handicapées, des
efforts ont été faits pour encourager la participation de jeunes personnes handicapées
parmi les représentants.
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) engage 25 jeunes gens
talentueux, intéressés et expérimentés dans le domaine de l’autonomisation des jeunes, du
développement durable, de l’intégrité, de l’éthique et de la lutte contre la corruption, en tant
que membres de leur conseil consultatif sur l’intégrité « YouthLED » pour l’initiative GRACE
(Global Resource for Anti-Corruption Education and Youth Empowerment)49. Ils fournissent des
informations en retour et des contributions à diverses initiatives anti-corruption de l’ONUDC.
Deux membres du conseil d’administration sont de jeunes personnes handicapées qui militent
également en faveur de l’inclusion des personnes handicapées. Leur participation à la création
de produits de connaissance est une pratique courante, adaptée à leur emploi du temps et à
leurs intérêts. Un exemple est le développement de la boîte à outils YouthLED de l’ONUDC, une
ressource écrite par et pour les jeunes. Dans ce projet, ces membres du conseil d’administration
ont contribué de manière significative à la rédaction de la boîte à outils. Ils ont utilisé leurs
expériences personnelles pour transmettre des connaissances sur la façon avec laquelle le
handicap se croise avec les questions de corruption, enrichissant ainsi le contenu avec leurs
perspectives et leurs idées.
Inviter les jeunes personnes handicapées dans les structures des programmes et des projets est un
autre moyen stratégique de favoriser leur participation effective à la prise de décision. L’intégration
des jeunes personnes handicapées dans la planification et la réalisation des projets garantit que leurs
perspectives et besoins uniques sont pris en compte, ce qui conduit à des résultats plus accessibles
et bénéfiques pour tous. En participant activement aux comités de pilotage et à d’autres structures
de projet, les jeunes personnes handicapées peuvent influencer l’ordre du jour, plaider en faveur des
aménagements nécessaires et veiller à ce que les programmes soient réellement inclusifs. Cette
approche leur permet non seulement de se prendre en charge, mais aussi d’enrichir les programmes et
les projets de points de vue divers, ce qui favorise l’innovation et l’amélioration de l’efficacité.
48
https://guatemala.un.org/es/210508-consejo-consultivo-derechos-de-personas-con-discapacidad.
49
https://grace.unodc.org/grace/en/youth-empowerment/YouthLED.html.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 77
Monténégro :
Faire progresser l’inclusion grâce à un engagement constructif des
jeunes
Bolivie :
U-report sur les droits des enfants et des adolescents handicapés
Nouer des partenariats et des collaborations entre jeunes et adultes est un aspect crucial d’un
engagement constructif des jeunes. Ce type de partenariats permet de remettre en question les
dynamiques de pouvoir existantes, de responsabiliser les jeunes et s’instaurer la confiance. En
collaborant avec des organisations de jeunesse, les gouvernements et les Nations Unies peuvent
50
La désinstitutionnalisation comprend des processus interconnectés qui visent à redonner aux personnes handicapées l’autonomie, le choix et le contrôle de la manière, du lieu et
des personnes avec lesquelles elles décident de vivre, notamment en mettant fin à la détention des personnes handicapées dans des établissements de soins sociaux et de santé
mentale. Voir, Comité des droits des personnes handicapées, Lignes directrices sur la désinstitutionalisation, y compris dans les situations d’urgence, 2022.
51
U-Report, UNICEF Bolivie. https://bolivia.ureport.in/story/1056/.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 78
s’assurer que leurs initiatives soient en phase avec les expériences réelles de ceux qu’ils visent
à servir, renforçant ainsi l’impact et la pertinence de leurs efforts. Par conséquent, travailler avec
des organisations de jeunesse dirigées par des personnes handicapées ou incluant des personnes
handicapées peut permettre aux gouvernements et à l’ONU de mieux comprendre leurs demandes et
leurs besoins, de défendre leurs droits et de mieux remplir le mandat de leur établissement.
L’implication des jeunes personnes handicapées est considérablement renforcée lorsqu’ils sont affiliés à
des organisations de jeunesse, agissant en leur nom ou avec leur soutien. De même, les activités et les
contributions des organisations et des réseaux de jeunes personnes handicapées peuvent augmenter
grâce à des partenariats établis avec des organisations de personnes handicapées bien ancrées,
lesquelles accordent la priorité à un engagement constructif des jeunes, financent des programmes
pour les jeunes et accordent des sous-subventions à des initiatives menées par des jeunes.
Bangladesh :
Partenariat avec les jeunes personnes handicapées
Au Bangladesh, le PNUD a lancé une initiative visant à répondre aux besoins multiples des
jeunes personnes handicapées. Cette initiative vise non seulement à renforcer le dialogue
entre les décideurs et les parties prenantes grâce à l’avancement des connaissances et
des preuves, mais aussi à offrir une formation adaptée en matière de compétences non
techniques. Un partenaire clé dans cette entreprise est l’organisation dirigée par des jeunes,
Physically Challenged Development Foundation, qui a joué un rôle déterminant dans la
conduite de recherches, la mise en œuvre de programmes de formation et la facilitation de
discussions approfondies avec les décideurs politiques et d’autres parties prenantes. La
collaboration avec une entité dirigée par des jeunes a un double objectif : tirer parti de leur
expertise tout en renforçant leur capacité organisationnelle, ce qui les aide à établir une
présence notable.
L’initiative a permis de réduire le fossé entre les jeunes personnes handicapées et les
décideurs politiques, en stimulant des dialogues productifs sur une myriade de questions. En
entremêlant la diffusion des connaissances, l’amélioration des compétences et le discours
politique, une plateforme synergique a vu le jour, ce qui a contribué à l’autonomisation
holistique des jeunes personnes handicapées. Ce projet souligne l’importance d’un
engagement constructif, en élevant les voix et les aspirations des jeunes personnes
handicapées, agissant ainsi comme un catalyseur pour leur autonomisation.
Jordanie :
Recherche collaborative avec de jeunes personnes handicapées
52
Gender And Adolescence: Global Evidence, www.gage.odi.org/.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 79
La méthodologie Bloc par bloc est un autre outil précieux utilisé pour favoriser l’engagement
actif des jeunes personnes handicapées dans la conception participative en Jordanie.53
Développée en collaboration entre UN-Habitat, Mojang et Microsoft, cette approche exploite la
participation numérique et l’implication des communautés dans les processus de planification
et de conception. L’ONU-Habitat a utilisé cette méthode pour la conception d’un parc à Marka,
Amman, où les enfants et les jeunes participants handicapés ont pu comprendre les besoins
de chacun et en tenir compte lors de la conception du parc. Des rampes d’accès et des jeux
inclusifs ont ainsi été ajoutés. Cette approche innovante garantit une méthodologie ascendante,
amplifiant les voix de la communauté et incorporant diverses perspectives dans le processus
de conception.
Argentine :
Les jeunes personnes sourdes en tant que créateurs de contenu et public
pour faire progresser l’éducation sexuelle complète (ESC)
En Argentine, l’UNFPA a lancé une initiative visant à promouvoir l’éducation sexuelle complète
parmi les adolescents et les jeunes de la communauté sourde, en utilisant la langue des
signes argentine (LSA) pour l’engagement. Une série de vidéos, créées par et pour les jeunes
personnes sourdes, est conçue afin de déclencher des discussions sur l’éducation sexuelle
dans divers contextes tels que les écoles, les centres de jeunes et les clubs.54 Ces vidéos,
sous-titrées en espagnol, sont culturellement adaptées aux besoins et aux expériences
de la communauté sourde, ce qui rend l’éducation sexuelle plus accessible et plus facile à
comprendre. Parallèlement aux vidéos, un guide contenant des recommandations et des
questions a été fourni pour orienter les conversations et les réflexions sur les thèmes de
l’éducation sexuelle, offrant ainsi une approche structurée mais flexible de l’apprentissage.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre plus large de l’initiative Spotlight, aux côtés de l’UNFPA
Argentine collaborant avec l’organisation Sordas Sin Violencia,55 une OPH dirigée par des
femmes, dans le but de répondre aux besoins spécifiques de la communauté sourde. En
adoptant une approche centrée sur l’utilisateur, où les jeunes personnes sourdes sont à la fois
les créateurs et le public, cette initiative ne se contente pas d’éduquer, elle responsabilise aussi,
en favorisant un sentiment d’appropriation et d’engagement parmi les participants.
La promotion du développement des capacités et des compétences est essentielle pour permettre
aux jeunes personnes handicapées de participer activement aux processus de prise de décision. Des
ateliers, des cours et des ressources en ligne visant à améliorer la participation et les compétences en
matière de leadership peuvent accroître les capacités des jeunes personnes handicapées à s’engager
dans des dialogues constructifs et à contribuer efficacement à diverses plateformes sociétales. Grâce
à ces initiatives de renforcement des capacités, les jeunes personnes handicapées peuvent acquérir
les connaissances, la confiance et l’expertise nécessaires pour exprimer leurs préoccupations, proposer
des solutions et collaborer avec d’autres pour susciter des changements positifs.
53
UN-Habitat, The Block by Block Playbook: Using Minecraft as a participatory design tool in urban design and governance, 2021,
https://unhabitat.org/the-block-by-block-playbook-using-minecraft-as-a-participatory-design-tool-in-urban-design-and
54
UNFPA Argentine, Recomendaciones para trabajar videos accesibles de Educación Sexual Integral, 2021,
https://argentina.unfpa.org/es/publications/recomendaciones-para-trabajar-videos-accesibles-de-educaci%C3%B3n-sexual-integral.
55
Sordas Sin Violencia, https://sordassinviolencia.com/index.html.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 80
La transformation du genre devrait faire partie intégrante du renforcement des capacités des jeunes.
Encourager les discussions ouvertes et l’éducation sur les questions de genre dans le secteur du
handicap peut aider à démystifier les stéréotypes, à modifier les attitudes préjudiciables et à favoriser
une culture du respect et de l’égalité. Cela est essentiel pour une reconnaissance et une inclusion
plus larges des jeunes femmes et des personnes handicapées LGBTQI+. La sécurité et la protection
sont des principes de l’engagement constructif des jeunes. Il est nécessaire de créer des espaces
sûrs et inclusifs qui permettent aux jeunes personnes handicapées d’exprimer leurs préoccupations
et de partager leurs expériences, aidant ainsi à comprendre les défis spécifiques auxquels elles sont
confrontées en raison de la discrimination fondée sur le genre et de ses intersections avec d’autres
formes de discrimination.
Le programme mondial We Decide (Nous décidons)56 est l’initiative phare de l’UNFPA visant
à promouvoir les droits et les choix des femmes et des jeunes personnes handicapées. We
Decide est une initiative transformatrice visant à promouvoir le principe « rien sur nous,
sans nous ». Elle s’attaque à la violence sexiste et favorise l’accès des femmes et des jeunes
personnes handicapées aux services et à l’information en matière de santé et de droits sexuels
et reproductives. Le programme s’appuie sur des partenariats en vue de promouvoir l’inclusion
des personnes handicapées, grâce à des ressources destinées à soutenir le plaidoyer fondé
sur des données probantes, le renforcement des capacités, l’assistance technique, le dialogue
politique, les données et les éléments probants, ainsi que l’innovation et la numérisation.
We Decide a été conçu sur la base des travaux de l’UNFPA en matière d’intégration des
personnes handicapées, dans le but de les rendre plus systématiques et de les fonder sur les
droits de l’homme. Le programme a été mis en œuvre aux niveaux mondial, régional et national
au sein de l’UNFPA. Il est reconnu pour ses réalisations uniques dans des domaines ayant un
impact et est prêt à être étendu.
Tanzanie :
Le système des Nations Unies et les OPH défendent l’intersectionnalité
56
UNFPA, The UNFPA We Decide Programme: A Catalyst for Disability Inclusion, 2023, www.unfpa.org/resources/%C2%A0unfpa-we-decide-programme-catalyst-disability-inclusion.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 81
En outre, un effort de collaboration entre les organisations de femmes handicapées, les entités
des Nations Unies et le gouvernement a abouti à une analyse de situation sensible au genre pour
informer la politique nationale de la Tanzanie en matière de handicap.
Colombie :
Donner aux jeunes femmes sourdes les moyens de défendre leurs droits
dans le cadre de la consolidation de la paix
Dans le cadre d’un projet conjoint de l’ONU Femmes et de l’Organisation internationale pour
les migrations (OIM), une organisation de jeunes personnes handicapées, la Fundación por la
Juventud Sorda (JUVENSOR), a reçu un soutien pour mettre en œuvre un projet visant à renforcer
l’autonomisation et l’organisation des jeunes femmes sourdes pour l’exercice de leurs droits
dans les espaces civiques au sein de la communauté sourde et de la municipalité de Pasto. Ce
projet est soutenu par le Fonds pour la consolidation de la paix et coordonné avec le bureau
du médiateur national. Le projet s’est, d’abord, concentré sur le renforcement des capacités
administratives et opérationnelles de JUVENSOR, puis sur l’autonomisation des femmes sourdes
en ce qui concerne leurs droits et l’amélioration de leur visibilité et de leur engagement, et ce, par
le biais de diverses activités telles que des formations, des ateliers et la création de vidéos.
Il est essentiel de soutenir les initiatives et les projets menés par les jeunes. Mettre en lumière et soutenir
les initiatives menées par des jeunes personnes handicapées, c’est non seulement mettre en valeur leur
potentiel et leurs capacités, mais c’est aussi encourager l’action et l’innovation. Les initiatives menées par
les jeunes constituent une plateforme solide permettant aux jeunes personnes handicapées de remettre
en question les idées préconçues, d’innover et d’apporter une contribution positive à leur communauté
et au-delà. Ce soutien peut prendre la forme d’un financement direct, de bourses, d’un mentorat, d’une
assistance technique ou de plateformes où ces initiatives peuvent être présentées et où les jeunes
personnes handicapées peuvent être mises en contact avec d’autres ressources ou opportunités. Grâce à
ces efforts concertés, l’autonomisation et le leadership des jeunes personnes handicapées peuvent être
considérablement renforcés, ce qui leur permettra d’être en première ligne pour façonner leur avenir.
Il est également essentiel que les équipes nationales des Nations Unies veillent à embaucher de jeunes
personnes handicapées, et ce, conformément aux engagements de l’UNDIS en faveur de l’emploi inclusif.57
Cela permet non seulement de créer un environnement propice à l’épanouissement des jeunes personnes
handicapées, mais aussi d’apporter un éventail de perspectives diverses à la table des négociations,
enrichissant ainsi le processus de prise de décision.
57
Voir la stratégie des Nations Unies pour l’intégration des personnes handicapées, https://www.un.org/en/content/disabilitystrategy/.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 82
Mozambique :
des hackathons pour encourager l’innovation chez les jeunes
En 2020, les membres de l’IDA ont décidé d’inclure les questions et la réalisation des droits des
jeunes personnes handicapées dans le cadre stratégique de l’IDA pour la période 2020 - 2023.
Dans l’ensemble de ses programmes, ils appliquent une double approche des questions et des
droits des jeunes personnes handicapées et des mouvements de jeunesse croisés. Dans le
cadre du Sommet mondial sur le handicap 2022, l’IDA, l’UNICEF et l’Alliance Atlas, représentée
par Youth Mental Health Norway, ont coorganisé le premier Sommet mondial des jeunes
sur le handicap, un événement en ligne d’une durée de 24 heures.61 Le sommet a présenté
des événements régionaux et des tables rondes, tous dirigés par des jeunes personnes
handicapées, y compris des membres du Comité des jeunes de l’IDA. Ces segments ont couvert
différents domaines thématiques, offrant une plateforme aux jeunes personnes handicapées
pour s’engager, partager et discuter de leurs expériences et perspectives. L’un des principaux
résultats du Sommet mondial de la jeunesse sur le handicap a été l’appel à l’action avec 16
points d’action préparés par, avec et pour les jeunes qui sont liés aux ODD et à la CDPH.
58
UNFPA, Mozambique, National Hackathon Launched for Young People on Disability and Inclusion, 8 décembre 2021,
https://mozambique.unfpa.org/en/events/national-hackathon-launched-young-people-disability-and-inclusion.
59
UNFPA, Mozambique, Hackability4Moz : Innovation to leave no one behind, 31 août 2022, https://mozambique.unfpa.org/en/news/hackability4moz-innovation-leave-no-one-behind.
60
Alliance internationale des personnes handicapées (IDA), www.internationaldisabilityalliance.org/.
61
Sommet mondial des jeunes personnes handicapées 2022, www.globaldisabilitysummit.org/pages/youth-summit.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 83
Le Réseau mondial des jeunes personnes handicapées (GNYPWD)62 a été fondé sous les
auspices d’un partenariat interagences des Nations Unies sur l’inclusion des jeunes et des
personnes handicapées. Il vise à offrir un espace de plaidoyer qui assure la participation
inclusive et le leadership des jeunes personnes handicapées dans les programmes relatifs à la
jeunesse et aux droits des personnes handicapées au sein du système des Nations Unies et
au-delà. Avec plus de 500 membres issus de plus de 80 pays, il s’agit d’une communauté et d’un
réseau en pleine expansion.
62
Réseau mondial des jeunes personnes handicapées, https://gnypwd.org/.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 84
6. Conclusion et
recommandations
Ce rapport « Believe in Better » (Croire au meilleur) souligne le besoin urgent d’un engagement actif et
d’une reconnaissance des jeunes personnes handicapées dans la société. Les données suggèrent que
ces personnes sont à la traîne par rapport à leurs pairs en matière d’éducation, d’emploi et d’accès aux
technologies de l’information et de la communication (TIC). Ils ont moins de chances d’aller à l’école ou
de poursuivre des études supérieures en raison de divers obstacles socio-économiques et culturels.
Les disparités en matière d’emploi sont évidentes. En effet, les jeunes personnes handicapées sont
victimes de discrimination à l’embauche et sur le lieu de travail et se tournent souvent vers l’auto-emploi
ou le travail agricole saisonnier. En outre, l’intersection du genre et du handicap marginalise davantage
les jeunes femmes handicapées, ce qui intensifie leurs difficultés à accéder à l’éducation, à l’emploi et à
la participation à la société.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 85
Les résultats de l’enquête en ligne révèlent en outre les difficultés que rencontrent les jeunes personnes
handicapées dans leur engagement décisionnel. Il y a un manque généralisé de compréhension
de ce qui constitue un engagement constructif. De même, les jeunes personnes handicapées sont
confrontées à de nombreux obstacles quant à cet engagement, y compris le capacitisme, l’âgisme,
la discrimination fondée sur le sexe, les opportunités limitées en matière d’éducation et d’emploi
et les défis en matière d’accessibilité. Leur engagement auprès des gouvernements est limité et
principalement axé sur le handicap, l’éducation et la protection sociale. Si l’engagement avec les équipes
nationales des Nations Unies est généralement plus positif, il reste problématique, en particulier
pour les jeunes femmes et néglige souvent les groupes sous-représentés. Au sein des OPH et des
mouvements de jeunesse, il existe une volonté d’inclure les jeunes personnes handicapées. Cependant,
l’engagement dans la pratique peut être incohérent et, parfois, conduire à des tensions, en particulier
lorsqu’il écarte leur voix.
Enfin, le rapport identifie des stratégies prometteuses pour renforcer l’engagement constructif des
jeunes personnes handicapées dans la prise de décision. Il souligne l’importance de faciliter les
consultations étroites et d’encourager les possibilités de dialogue ouvert. En outre, il met en avant
l’importance de leur inclusion active dans les structures des programmes et des projets ainsi que dans
les structures de coordination et de conseil, en encourageant les partenariats et les collaborations et
en proposant un renforcement des capacités et des formations. Le soutien aux initiatives menées par
les jeunes peut également garantir que les jeunes personnes handicapées restent en première ligne
pour participer activement et influencer les domaines qui leur sont essentiels. Les données de l’enquête
révèlent qu’ils accordent la priorité à l’engagement dans la prise de décision, à la sensibilisation de la
société et à l’information sur leurs droits. Ils soulignent également l’importance de l’éducation et des
possibilités d’emploi en tant que voies essentielles vers l’inclusion. À la lumière de ces résultats, il est
impératif que les gouvernements et les Nations Unies défendent, mettent en œuvre et élargissent
ces stratégies, afin de garantir un avenir plus inclusif où les jeunes personnes handicapées seront
responsabilisées et où leur voix sera entendue.
Sur la base des résultats de l’étude, les recommandations suivantes sont présentées aux
gouvernements et aux équipes nationales des Nations Unies :
(a) Procéder à une collecte de données et à des recherches approfondies sur la situation des jeunes
personnes handicapées, en particulier des jeunes femmes handicapées, dans les zones urbaines et
rurales.
(b) Examiner et mettre à jour la législation et les politiques existantes afin d’éliminer la discrimination
à l’encontre des jeunes personnes handicapées, y compris les jeunes femmes et les personnes
handicapées LGBTQI+. Collaborer avec les jeunes personnes handicapées et leurs organisations
afin d’identifier les lacunes des politiques et de promouvoir leur changement.
(c) Accroître les investissements et améliorer l’accès des jeunes personnes handicapées aux droits et
aux services, en particulier dans les domaines de l’éducation, de la santé sexuelle et reproductive,
du soutien psychosocial et de l’emploi, en renforçant les réponses politiques visant à fournir une
éducation inclusive, à prévenir et à répondre à la violence fondée sur le genre et à développer des
systèmes de soutien communautaire.
(d) Favoriser l’inclusion des jeunes personnes handicapées dans toutes les initiatives du gouvernement
et des Nations Unies, en adoptant une double approche pour une inclusion effective, en établissant
des partenariats avec les autorités locales et les organisations de la société civile et en promouvant
l’emploi des jeunes personnes handicapées, notamment par le biais de stages rémunérés et de
programmes de bénévolat.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 86
(e) Accorder une priorité active aux droits et aux intérêts des jeunes personnes handicapées en
les faisant participer de manière significative à la conception, à la mise en œuvre, au suivi et à
l’évaluation des politiques et des programmes. Cela devrait impliquer la mise en œuvre d’une
approche intersectionnelle qui englobe leurs diverses expériences, y compris celles des groupes
sous-représentés.
(f) Promouvoir et valoriser la participation des jeunes personnes handicapées aux structures de prise
de décision, telles que les commissions et les conseils consultatifs. Leur participation devrait être
reconnue et faire l’objet d’une rémunération appropriée.
(g) Faciliter les plateformes et les forums où les jeunes personnes handicapées peuvent s’engager
les unes avec les autres, délibérer sur les politiques publiques, partager leurs idées sur des sujets
généraux et spécifiques au handicap et se connecter à des réseaux plus larges pour les jeunes, les
personnes handicapées et les droits des femmes.
(h) Garantir la pleine accessibilité de tous les processus décisionnels, y compris l’information, les
communications, les plateformes numériques et les environnements physiques. Fournir le soutien
et les aménagements nécessaires à la pleine participation des jeunes personnes handicapées, en
tenant compte de facteurs tels que le sexe, l’âge, le handicap et le lieu de résidence.
(i) Soutenir les initiatives et les projets menés par de jeunes personnes handicapées, notamment par la
formation, l’assistance technique et le soutien financier.
(j) Allouer des fonds suffisants pour garantir l’engagement durable des jeunes personnes handicapées
et mettre en place des mécanismes de suivi solides pour superviser le respect des engagements
pris par les gouvernements et les Nations Unies à leur égard.
(k) Sensibiliser le public aux droits et à la dignité des jeunes personnes handicapées, y compris les
familles, les décideurs politiques et les médias, en remettant en question les normes sociétales
qui perpétuent le capacitisme, l’adultisme, la discrimination fondée sur le sexe et d’autres formes
d’oppression et de stigmatisation.
(l) Lancer des initiatives de renforcement des capacités visant à développer les compétences des
jeunes en matière de leadership, de plaidoyer, de communication et de technologie et former les
représentants du gouvernement et des Nations Unies à s’engager efficacement auprès d’eux.
(m) Étendre l’assistance technique aux jeunes personnes handicapées dans leurs activités de plaidoyer,
y compris le soutien à la création d’organisations de jeunes personnes handicapées.
(n) Revoir les stratégies, les procédures, les rôles des points focaux et les processus de passation
de marchés des équipes de pays des Nations Unies afin de renforcer l’engagement des jeunes
personnes handicapées, y compris celles issues de groupes sous-représentés.
(o) Assurer l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées dans les processus de l’équipe
de pays des Nations Unies, y compris les cadres de coopération, l’analyse commune de pays, ainsi
que la mise en œuvre et le suivi de Jeunesse2030 et de l’UNDIS.
(p) Renforcer les mécanismes de coordination et de suivi afin d’évaluer la participation des jeunes
personnes handicapées aux programmes et aux projets des Nations Unies, en mettant l’accent sur
la responsabilité et en encourageant les synergies entre les groupes thématiques.
(q) Sensibiliser les partenaires des Nations Unies afin de donner la priorité à l’implication des jeunes
personnes handicapées dans les programmes et les projets.
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 87
Recueil de ressources
Auteur Titre
Résumé
S’appuyant sur Notre programme commun et sur des consultations intergouvernementales et multipartites
approfondies, y compris avec des jeunes, cette note présente des recommandations visant à étendre et
à renforcer la participation des jeunes à la prise de décision à tous les niveaux, à faire de l’engagement
constructif des jeunes une exigence dans tous les processus décisionnels des Nations Unies, et à soutenir
la création d’une assemblée permanente des jeunes des Nations Unies et d’un programme intégré du
système des Nations Unies afin de favoriser une plus grande diversité, représentativité et préparation dans
la participation des jeunes.
Comment accéder
www.un.org/en/common-agenda/policy-briefs
Auteur Titre
Cabinet du Secrétaire général Stratégie des Nations Unies pour l’inclusion des
personnes handicapées (UNDIS)
Lignes directrices pour la consultation des
personnes handicapées, 2021
Résumé
L’objectif de ces lignes directrices est de fournir des conseils sur la manière de consulter et d’impliquer
activement les personnes handicapées et les organisations qui les représentent dans tous les processus
décisionnels généraux et spécifiques au handicap dans l’ensemble des activités des Nations Unies, comme
le prévoient le cadre de redevabilité des organismes de l’UNDIS et le tableau de bord de redevabilité
des équipe de pays des Nations Unies, afin de renforcer la participation des personnes handicapées à la
réalisation des objectifs programmatiques et opérationnels et de ne laisser personne de côté.
Comment accéder
https://www.un.org/fr/disabilitystrategy/resources
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 88
Auteur Titre
Sommet mondial des personnes handicapées Sommet mondial de jeunes personnes handicapées
2022, documents et enregistrements
Anglais
Résumé
Le Sommet de la jeunesse du GDS s’est tenu en ligne le 14 février 2022. L’International Disability Alliance,
l’UNICEF et l’Alliance Atlas, représentée par Youth Mental Health Norway, ont co-organisé ce Sommet afin
de garantir l’inclusion des jeunes dans le Sommet mondial sur le handicap. Toute la planification et la prise
de décision autour du Sommet sont dirigées par des jeunes personnes handicapées, y compris à travers la
conception d’un nouveau format pour assurer la participation des jeunes du monde entier, du niveau local
au niveau mondial. Le sommet a présenté les innovations d’organisations dirigées par des jeunes personnes
handicapées.
Comment accéder
https://www.globaldisabilitysummit.org/pages/youth-summit
Auteur Titre
Anglais
Résumé
Cet article présente les données empiriques de la première étude sur la position contemporaine des jeunes
personnes handicapées au sein du mouvement britannique des personnes handicapées. Il évalue de manière
critique trois domaines pertinents pour le militantisme des jeunes : l’adhésion des militants, l’organisation du
mouvement social et les considérations futures pour le militantisme.
Comment accéder
https://doi.org/10.1177/00113921221100579
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 89
Auteur Titre
Alliance internationale des personnes handicapées Au-delà d’un simple mot ? La participation
(IDA) significative des OPH et le risque de tomber dans
des actions symboliques, 2022
Anglais
Résumé
Ce rapport présente les résultats de la deuxième enquête mondiale de l’IDA menée par les organisations
des personnes handicapées (OPH) sur leur participation aux processus décisionnels des gouvernements, du
système des Nations Unies et des agences de financement. Il évalue et compare la qualité, la profondeur,
la portée et la pertinence de la participation des OPH aux programmes et aux politiques, et propose des
recommandations aux gouvernements, au système des Nations Unies et aux agences de financement.
Comment accéder
https://www.internationaldisabilityalliance.org/blog/%E2%80%9Cnot-just-ticking-disability-box-
meaningful-opd-participation-and-risk-tokenism%E2%80%9D
Auteur Titre
Alliance internationale des personnes handicapées Plus de consultation, mais pas encore de réelle
(IDA) participation : Rapport d’enquête mondiale de l’IDA
sur la participation des organisations de personnes
handicapées aux programmes et politiques de
développement, 2020
Anglais
Résumé
L’Alliance internationale des personnes handicapées présente son Enquête mondiale sur la participation des
organisations de personnes handicapées aux programmes et aux politiques de développement - Édition
2020. Ce rapport présente les résultats de la toute première enquête mondiale menée par les OPH sur leur
participation aux processus décisionnels des gouvernements, du système des Nations Unies et des agences
de financement.
Comment accéder
https://www.internationaldisabilityalliance.org/blog/increasingly-consulted-not-yet-participating-ida-
global-survey-report-participation
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 90
Auteur Titre
Leonard Cheshire Disability Youth Briefing: The role of youth with disabilities in
advocacy, 2019
Anglais
Résumé
Comment accéder
https://www.leonardcheshire.org/sites/default/files/2019-10/youth-briefing.pdf
Auteur Titre
Leonard Cheshire et autres Crisis talks. Raising the global voice of youth with
disabilities on the COVID-19 pandemic, 2021
Anglais
Résumé
Ce projet de recherche est motivé par la volonté de comprendre la manière avec laquelle la pandémie a été
vécue par des millions de jeunes personnes handicapées en Afrique et en Asie.
Comment accéder
https://www.leonardcheshire.org/sites/default/files/2021-06/Crisis-talks-report.pdf
Auteur Titre
Résumé
Ce document fournit des orientations sur l’importance de la consultation des enfants handicapés. Il fournit
des suggestions pratiques pour consulter les enfants et les jeunes personnes handicapées dans diverses
situations. Il vise à doter les personnes travaillant dans le domaine des droits de l’enfant des connaissances
et des compétences nécessaires pour communiquer avec des enfants ayant de divers handicaps.
Comment accéder
https://plan-international.org/publications/guidelines-children-and-young-people-with-disabilities/
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 91
Auteur Titre
Résumé
Le présent document a été préparé par le Secrétariat sur la base des contributions d’experts, reçues par
l’intermédiaire du Bureau de la Conférence des États parties, afin de faciliter la discussion informelle sur le
thème « Les jeunes personnes handicapées », qui se tiendra lors de la septième session de la Conférence
des États parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées.
Il s’agit de les impliquer de manière proactive dans le développement, y compris dans les processus
politiques et décisionnels pertinents.
Comment accéder
https://digitallibrary.un.org/record/769728
Auteur Titre
Département des affaires économiques et sociales UN DESA Policy Brief No. 149: Promoting Youth
des Nations Unies (UN DESA) Participation in Decision-Making and Public Service
Delivery through Harnessing Digital Technologies,
2023.
Résumé
Cette note d’orientation examine comment les institutions publiques peuvent engager plus efficacement les
jeunes et promouvoir leur participation à la prise de décision et à la prestation de services publics afin de
construire des sociétés plus inclusives et plus résilientes.
Comment accéder
https://www.un.org/development/desa/dpad/publication/un-desa-policy-brief-no-149-promoting-youth-
participation-in-decision-making-and-public-service-delivery-through-harnessing-digital-technologies/
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 92
Auteur Titre
Anglais
Résumé
Cette boîte à outils est conçue pour promouvoir des pratiques constructives d’engagement des jeunes dans
l’ensemble des travaux de l’ONU relatifs à la jeunesse.
Comment accéder
https://www.un.org/development/desa/youth/wp-content/uploads/sites/21/2021/05/Meaningfully-
engaging-youth-Guidance-training-UN-staff.pdf
Auteur Titre
Fonds des Nations Unies pour la population The UNFPA We Decide Programme: A Catalyst for
(UNFPA) Disability Inclusion, 2023
Résumé
Le programme mondial We Decide (Nous Décidons) est l’initiative phare de l’UNFPA visant à promouvoir
les droits et les choix des femmes et des jeunes personnes handicapées. Cette brochure présente les
principales réalisations du programme We Decide en tant que catalyseur du changement pour l’inclusion du
handicap au sein de l’UNFPA.
Comment accéder
https://www.unfpa.org/resources/%C2%A0unfpa-we-decide-programme-catalyst-disability-inclusion
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 93
Auteur Titre
Anglais
Résumé
Cette publication traite de l’expérience des jeunes personnes handicapées et des obstacles qui les
empêchent d’accéder aux droits sexuels et reproductives. Elle présente également une introduction à des
outils tels que la Convention relative aux droits des personnes handicapées et les droits fondamentaux
nécessaires pour garantir l’autonomie corporelle des jeunes personnes handicapées.
Comment accéder
https://www.unfpa.org/resources/abc-bodily-autonomy-youth-disabilities
Auteur Titre
Résumé
Cette note de sensibilisation sur le handicap et l’autonomie corporelle fournit des conseils aux différents
acteurs sur les principaux obstacles qui empêchent les personnes handicapées d’exercer leur autonomie
corporelle, ainsi que sur les mesures à prendre à différents niveaux pour garantir que les personnes
handicapées puissent exercer leur autonomie corporelle en toutes circonstances, même en cas de crise.
Comment accéder
https://www.unfpa.org/resources/advocacy-brief-disability-and-right-bodily-autonomy
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 94
Auteur Titre
Résumé
Cette infographie présente les principaux messages de sensibilisation et de communication sur l’autonomie
corporelle du point de vue du handicap. Elle permet à un large éventail de publics de comprendre les cadres
normatifs internationaux régissant les droits liés à l’autonomie corporelle et les principaux défis auxquels les
personnes handicapées sont confrontées lorsqu’il s’agit du pouvoir d’exercer leur autonomie corporelle.
Comment accéder
https://www.unfpa.org/resources/infographic-key-messages-disability-and-right-bodily-autonomy
Auteur Titre
Résumé
Cette infographie invite un large public à comprendre quels sont les accords internationaux en place pour
promouvoir l’autonomie corporelle des personnes handicapées et comment les différents acteurs peuvent
s’engager à faire de ces engagements une réalité lorsqu’il s’agit du pouvoir d’exercer l’autonomie corporelle
des femmes et des jeunes personnes handicapées.
Comment accéder
https://www.unfpa.org/resources/infographic-lets-work-together-empowering-women-and-young-
persons-disabilities-exercise
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 95
Auteur Titre
UNFPA, Youth Coalition for Sexual and Manifesto on meaningful youth engagement for
Reproductive Rights et le Réseau Mondial des young persons with disabilities, 2023
jeunes personnes handicapées (GNYPWD).
Anglais
Résumé
Le Manifeste apporte une réponse à l’exclusion des jeunes personnes handicapées, en collaboration avec le
Réseau mondial des jeunes personnes handicapées et l’UNFPA. Il élucide les obstacles auxquels les jeunes
personnes handicapées sont confrontées lorsqu’ils s’engagent dans des activités de plaidoyer et fournit des
principes pour un engagement constructif des jeunes ainsi que des recommandations.
Comment accéder
https://www.youthcoalition.org/our-toolkits-advocacy-resources
Auteur Titre
Anglais
Résumé
Cette fiche conseil présente quelques étapes clés pour identifier et entamer un engagement avec les
organisations de personnes handicapées (OPH).
Cette fiche conseil fait partie de la boîte à outils sur l’inclusion des enfants handicapés dans l’action
humanitaire qui fournit un ensemble d’outils opérationnels pour renforcer l’inclusion des personnes
handicapées dans les situations d’urgence sur la base des Principaux engagements pour les enfants dans
l’action humanitaire (EFE).
Comment accéder
https://www.unicef.org/documents/engaging-organizations-persons-disabilities-humanitarian-action
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 96
Auteur Titre
Anglais
Résumé
Ce guide fournit des conseils pour des efforts plus systématiques visant à améliorer la coordination
intersectorielle en matière d’inclusion du handicap et la cohérence avec d’autres questions transversales
telles que l’égalité des sexes et la redevabilité envers les populations affectées. Ce guide décrit les groupes
de travail sur le handicap et les points focaux sur le handicap comme deux mécanismes permettant de
renforcer la coordination sur l’inclusion du handicap.
Comment accéder
https://www.unicef.org/documents/interagency-coordination-disability-inclusion-country-level
Auteur Titre
Résumé
Ces lignes directrices sont destinées à un large public, y compris les gouvernements, les organisations
de la société civile, les organisations de personnes handicapées et les bureaux régionaux et nationaux de
l’UNICEF, afin d’améliorer la participation des enfants handicapés aux politiques et aux interventions.
Comment accéder
https://www.unicef.org/documents/take-us-seriously
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 97
Auteur Titre
Anglais
Résumé
Cette note fournit des informations factuelles sur le développement d’outils et de plateformes numériques
inclusifs et accessibles aux filles handicapées. Elle explore le handicap et la façon dont il se croise avec
le genre pour exacerber la fracture numérique pour les filles handicapées. La note explique les concepts
de technologie d’assistance, d’accessibilité et d’inclusion numérique. Elle décrit ensuite comment une
conception soignée peut permettre aux outils d’être inclusifs et accessibles aux personnes handicapées et
fournit des recommandations pour les créer avec et pour les filles handicapées.
Comment accéder
https://www.unicef.org/reports/accessible-and-inclusive-digital-solutions-girls-disabilities
Auteur Titre
Anglais
Résumé
Ce rapport a été produit dans le cadre d’un projet du Partenariat des Nations Unies pour les droits des
personnes handicapées (UNPRPD) visant à aider les pays à concevoir et à mettre en œuvre des plans
d’intervention et de relèvement tenant compte du handicap pour la COVID-19. Tout au long de ceprojet,
l’UNICEF a documenté des exemples de bonnes pratiques et d’enseignements tirés de partenariats avec des
organisations de personnes handicapées (OPH) dans des situations d’urgence de santé publique, y compris
la COVID-19.
Comment accéder
https://www.unicef.org/reports/engagement-organizations-persons-disabilities
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 98
Auteur Titre
Résumé
Le kit de l’adolescent pour l’expression et l’innovation est un ensemble de conseils, d’outils, d’activités et de
fournitures destinés à soutenir les adolescents âgés de 10 à 18 ans, en particulier ceux qui sont touchés par
des crises humanitaires. Le kit vise à apporter un changement positif dans la vie des adolescents par le biais
des arts et de l’innovation.
Comment accéder
https://adolescentkit.org/index.html
Auteur Titre
Espagnol
Résumé
UNICEF Bolivie, en coordination avec des OPH, a utilisé l’outil U-Report pour recueillir des informations sur la
perception des enfants, des adolescents et des jeunes personnes handicapées sur l’exercice de leurs droits.
L’enquête a été réalisée auprès de personnes handicapées entre le 5 et le 20 octobre 2022. Elle n’est donc
ni représentative ni aléatoire et sa valeur statistique est limitée au niveau du pays ou du groupe cible agrégé,
mais sa valeur référentielle est élevée en raison de sa couverture nationale.
Comment accéder
https://bolivia.ureport.in/story/1056/
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 99
Auteur Titre
Anglais
Résumé
Ce document présente une vue d’ensemble des questions clés tirées de la littérature analysée et suggère
des stratégies d’atténuation établies et potentielles qui pourraient améliorer les pratiques éthiques lors de
l’implication d’enfants handicapés dans des activités de production de preuves.
Comment accéder
https://www.unicef-irc.org/publications/1110-exploring-critical-issues-in-the-ethical-involvement-of-
children-with-disabilities.html
Auteur Titre
Anglais et serbe
Résumé
Briefing sur les interventions de l’UNICEF Serbie pour inclure les jeunes dans la réponse climatique durable
Comment accéder
https://www.unicef.org/serbia/en/youth-climate-change-bringing-young-people-decision-making-table
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 100
Auteur Titre
Anglais et tetum
Résumé
L’UNICEF Timor-Leste a élaboré ce guide opérationnel pour le droit à la participation des adolescents et
des jeunes personnes handicapées en collaboration avec le Secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports
Timor-Leste afin de fournir des conseils utiles à toutes les entités gouvernementales, aux partenaires du
développement, aux organisations non gouvernementales (ONG) et aux organisations de la société civile sur
la façon d’impliquer les jeunes et les jeunes personnes handicapées dans les activités et les événements,
afin de permettre une participation civique inclusive. Il fournit des conseils pratiques sur la manière
d’organiser avec succès des activités inclusives au Timor-Leste.
Comment accéder
https://www.unicef.org/timorleste/reports/operational-guidance-rights-participation-adolescents-and-
youth-disabilities
Auteur Titre
UNICEF, ONU Femmes, Organisation mondiale de la Working together to ensure the right of girls with
santé (OMS), Organisation internationale du travail disabilities to live free from violence, 2023
(OIT), Organisation et l’agriculture (FAO), le PNUD,
l’UNFPA et l’UNPRPD Anglais
Résumé
L’UNICEF, ONU Femmes, l’OMS, l’OIT, la FAO, le PNUD, l’UNFPA et l’UNPRPD ont collaboré à l’élaboration
d’une déclaration interinstitutionnelle sur la violence à l’encontre des filles handicapées, énumérant
les principales violations des droits auxquelles elles sont confrontées, ainsi que des messages clés de
sensibilisation destinés aux États, aux organisations internationales, à la société civile et à toute autre partie
prenante, mettant en évidence les domaines dans lesquels la mise en œuvre du droit des filles handicapées
à ne pas subir de violence peut être renforcée.
Comment accéder
https://www.unfpa.org/resources/working-together-ensure-right-girls-disabilities-live-free-violence
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 101
Auteur Titre
Anglais et géorgien
Résumé
Ces lignes directrices définissent les activités essentielles que doivent mener les organes responsables à
tous les niveaux de décision pour garantir une participation substantielle des personnes handicapées. Elles
détaillent également les normes internationales et locales ainsi que les moyens pratiques et les possibilités
de les appliquer.
Comment accéder
https://www.undp.org/sites/g/files/zskgke326/files/2023-10/undp-georgia-human-rights-pwds-
participation-decision-making_2023-eng.pdf
Auteur Titre
Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, l’UNFPA Call to action. Meaningful Participation of Young
et autres Persons with Disabilities, 2021
English
Résumé
L’appel à l’action note que la garantie de l’égalité des droits et du plein engagement et de la participation
de toutes les personnes handicapées est une pierre angulaire de la Convention relative aux droits des
personnes handicapées, et que les objectifs de développement durable (ODD) soulignent également de
manière générale l’importance d’un développement inclusif en matière de handicap.
Comment accéder
https://www.un.org/youthenvoy/wp-content/uploads/2021/06/CALL-TO-ACTION_YOUTH-WITH-
DISABILITIES-1.pdf
Croire au meilleur : Façonner l’avenir grâce à l’engagement constructif des jeunes personnes handicapées 102
Auteur Titre
Bureau des Nations Unies pour la jeunesse, Checklist to ensure the meaningful engagement
l’UNFPA, l’équipe de travail Jeunesse2030 sur les of young persons with disabilities in humanitarian
jeunes personnes handicapées, et le Pacte pour les action, 2023
jeunes dans l’action humanitaire
Anglais, espagnol
Résumé
Cet outil pratique vise à fournir des conseils sur la manière d’assurer une participation significative des
jeunes personnes handicapées aux activités locales de l’Union européenne sous forme de réponse
humanitaire. Les utilisateurs prévus sont les acteurs humanitaires, en particulier ceux qui travaillent
sur le terrain.
Comment accéder
https://reliefweb.int/report/world/checklist-ensure-meaningful-engagement-young-persons-disabilities-
humanitarian-action-november-2023
https://reliefweb.int/report/world/guia-corta-para-asegurar-la-participacion-significativa-de-las-
personas-jovenes-con-discapacidad-en-la-accion-humanitaria-noviembre-de-2023
Auteur Titre
Anglais
Résumé
Cette analyse documentaire a pour but d’examiner les données existantes concernant la participation des
enfants et des jeunes personnes handicapées aux décisions relatives aux services - la prise de décision
collective.
Comment accéder
https://www.ncb.org.uk/sites/default/files/uploads/files/VIPER_literature_review%2520final.pdf