Dsurete 6
Dsurete 6
Dsurete 6
314. Nature des recours. – La caution qui a payé dispose de deux recours
18. Cass. 1re civ., 18 octobre 2005, Defrénois 2005, p. 2016, note E. SAVAUX ; JCP E 2006, 1753,
nº 10, obs. Ph. SIMLER.
19. Cass. 1re civ., 15 juin 2004, JCP E 2005, 179, nº 7, obs. Ph. SIMLER ; Banque et droit
septembre-octobre 2004, p. 77 obs. F. J.
20. Cass. 1re civ., 1er janvier 1995 et CA Paris, 13 janvier 1995, D. 1995, 573, note A. FOURNIER ;
JCP E 1995, I, 515, nº 9, obs. Ph. SIMLER. La caution poursuivie en paiement peut appeler en garantie
ses cofidéjusseurs : Cass. 1re civ., 15 juin 2004, arrêt nº 999.
21. Cass. 1re civ., 15 juin 2004, arrêt nº 999.
22. Cass. com., 16 juin 2004, RD bancaire et fin. septembre-octobre 2004, comm. 200, obs. D. L. ;
Banque et droit, septembre-octobre 2004, p. 77, obs. F. J.
23. La caution qui a payé la dette garantie aux termes d’une transaction pour solde de tout compte
avec le créancier dispose du recours de l’article 2310 du Code civil : Cass. 1re civ., 12 juillet 2007, RD
bancaire et fin. septembre-octobre 2007, comm. 185, obs. A. CERLES.
Les recours de la caution 243
24. CA Riom, 2 octobre 1996, JCP E 1997, I, 670, nº 9, obs. Ph. SIMLER.
25. Cass. com., 27 novembre 2001, JCP G 2002, I, 120, nº 3, obs. Ph. SIMLER ; Cass. com.,
11 décembre 2007 ; JCP E 2008, 2013, obs. Ph. SIMLER.
26. Cass. com., 16 juin 2004, arrêt nº 979.
27. Cass. com., 28 juin 1994, JCP G 1994, I, 3807, nº 9, obs. Ph. SIMLER et Ph. DELEBECQUE ;
Defrénois 1994, art. 35897, obs. L. AYNÈS.
28. Cass. 1re civ., 29 octobre 2002, RD bancaire et fin. janvier-février 2003, comm. 15, obs. D. L. ;
JCP E 2003, 852, obs. Ph. SIMLER.
29. Cass. com., 5 février 2002, JCP E 2003, 1424, obs. Ph. SIMLER.
30. Cass. civ., 2 février 1982, op. cit ; Cass. com., 2 janvier 2006, JCP E 2006, 2824, obs.
Ph. SIMLER.
international.scholarvox.com:UCAO Côte d'Ivoire:1072683038:88814800:160.120.150.211:1573567321
Sous-partie II
Section 1
La promesse de porte-fort
321. Fonction de garantie de la promesse. – La promesse de porte-fort est
l’engagement pris par une personne, le porte-fort, de faire souscrire une convention
ou de faire exécuter une prestation par un tiers2. Le porte-fort est tenu d’indemniser
1. Le mandat peut aussi avoir une fonction de garantie. V. J. STOUFFLET, « Le mandat irrévo-
cable », Mélanges Colomer, 477. Il peut en aller de même de la stipulation pour autrui. Pour une illus-
tration : Cass. 1re civ., 19 décembre 2000, D. 2001, p. 3482, note I. ARDEEF.
2. P. ANCEL, Les sûretés personnelles non accessoires en droit français et en droit comparé, Thèse
Dijon, 1981, nº 52 ; A. JONVILLE, « Pratique de la promesse de porte-fort », Dr. et patr. février 1998,
p. 28 ; I. RIASSETTO, « Le porte-fort exécution », Lamy droit des sûretés, Étude, 150 et, « Le porte-fort
248 Sûretés et garanties du crédit
d’exécution, une garantie à la recherche de son caractère », RLDC avril 2006, p. 26 ; J.-F. SAGAUT,
« Variations autour d’une sûreté personnelle sui generis : la promesse de porte-fort de l’exécution »,
RDC 2004, p. 840 ; D. ARLIE, « Pour une juste conception du porte-fort d’exécution », D. 2006, chr.
244 ; R. LIBCHABER, « La vaine recherche de sûretés personnelles nouvelles, l’insaisissable porte-fort
de l’exécution », RJDA 8/06, p. 787 ; C. AUBERT DE VINCELLES, Rép. Dalloz, Vº Porte-fort.
3. Ph. SIMLER, op. cit., p. 7.
4. CA Paris, 21 avril 1992, JCP E 1993, I, 268, nº 9, obs. Ph. SIMLER.
5. Contra Ph. DUPICHOT favorable à l’assimilation. V. aussi J. FRANÇOIS qui distingue les obli-
gations de faire pour lesquelles la promesse de porte-fort est admissible des obligations pécuniaires
pour lesquelles le porte-fort exécution n’existerait pas.
6. Ph. SIMLER, op. cit., p. 7.
7. Cass. 1re civ., 15 janvier 2005 ; JCP E 2005, 1860, nº 12, obs. Ph. SIMLER ; RD bancaire et fin.
mai-juin 2005, nº 92, obs. A. C. ; Defrénois 2005, art. 38166, p. 908, note HONORAT ; Contrats, conc.
consom. 2005, comm. 81, obs. L. LEVENEUR ; RTD civ. 2005, p. 391, obs. J. MESTRE et B. FAGES ;
Banque et droit mars-avril 2005, p. 41, obs. N. RONTCHEVSKY ; Dr. et patr. octobre 2005, p. 104,
obs. Ph. STOFFEL-MUNCK ; P. CROCQ, D. 2006, 2857.
8. Cass. com., 15 décembre 2005 ; JCP G 2006, II, 10 021 note Ph. SIMLER et E. 1342, note
P. GROSSER ; RD bancaire et fin. janvier-février 2006, comm., obs. D. L. ; Banque et droit
mars-avril 2006, p. 60, obs. N. R ; Cass. com., 18 décembre 2007, Banque et droit mars-avril 2008,
p. 43, obs. N. R.
L’adaptation des mécanismes de droit commun 249
Cette analyse est critiquable car elle conduit à nier la spécificité de cette
Section 2
L’engagement solidaire
322. Distinction entre les codébiteurs solidaires. – La solidarité passive
est une garantie personnelle16. Les codébiteurs solidaires sont tous deux tenus
à l’égard du créancier et ce dernier peut réclamer le paiement de l’intégralité de
sa créance à l’un d’entre eux. Le créancier n’a donc pas à diviser ses poursuites.
La stipulation d’une clause d’indivisibilité renforce la portée de la garantie. Elle
tient en effet en échec la règle formulée à l’article 1220 du Code civil selon
laquelle les dettes se divisent de plein droit entre les héritiers. L’indivisibilité
met donc le créancier à l’abri des risques liés au décès de l’un des codébiteurs.
L’indivisibilité est régie par les articles 122 à 1225 du Code civil.
Lorsque l’engagement est solidaire, les codébiteurs sont généralement tous
deux intéressés à la dette et ont donc la qualité de débiteur principal. Chacun est
garant de l’autre pour la partie qui excède sa part dans la dette commune. Cette
forme de solidarité est fréquente car elle peut avoir différentes sources : elle
17. M. CABRILLAC et Ch. MOULY, nos 38 et s. ; Cass. com., 23 octobre 2001, JCP E 2002, 1165,
note L. DE GENTIL-PICARD.
18. D.-R. MARTIN, « L’engagement de codébiteur solidaire adjoint », RTD civ. 1994, 49 ;
Ph. SIMLER, op. cit., p. 5.
19. V. le tableau comparatif de D.-R. MARTIN.
20. Le cédant de créances professionnelles est ainsi déclaré garant solidaire du paiement des créan-
ces cédées par la voie du bordereau Dailly (art. 1-1, al. 2, L. 2 janvier 1981).
21. Pour une qualification au demeurant peut-être contestable d’un tel engagement : Cass. 1re civ.,
17 novembre 1999, Banque et droit mars-avril 2000, p. 42, obs. N. R. ; D. 2000, p. 407, note
P. ANCEL ; JCP E 2000, 415, obs. Ph. SIMLER et 2001, 180, note Y. PICOD ; RD bancaire et fin.
janvier-février 2000, comm. 15, obs. D. L.
L’adaptation des mécanismes de droit commun 251
Section 3
La délégation imparfaite
L’utilisation à des fins de garantie d’une institution qui n’a pas été conçue à
§ 1. Renouveau de l’institution
327. Utilisation dans les relations internes. – Dans les relations internes, la
délégation imparfaite peut constituer un substitut possible au cautionnement.
Tel est par exemple le cas lorsqu’un locataire s’engage à verser le montant des
loyers au créancier de son bailleur. Le législateur lui-même encourage l’utilisa-
tion de la délégation à des fins de garantie27.
La loi du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance offre ainsi une option
à l’entrepreneur principal qui emploie des sous-traitants. Pour garantir le paie-
ment de ce qui leur est dû, il peut soit fournir un cautionnement, soit obtenir du
maître d’ouvrage qu’il s’engage en qualité de délégué à leur égard28.
328. Le financement de projet. – La délégation joue un rôle important dans
les relations commerciales internationales. Elle est la pièce centrale d’un mon-
tage contractuel connu sous le nom de « financement de projet »29. Le montage
permet le financement d’une usine construite dans un pays en voie de dévelop-
pement avec des capitaux étrangers. Les investisseurs souhaitent une garantie
du remboursement de leurs prêts. À cette fin, il est convenu que les principaux
clients de l’usine verseront le montant des sommes correspondant à leurs achats
directement entre les mains des investisseurs.
26. Ch. LACHIEZE, « La délégation-sûreté », D. 2006, chr. p. 234 ; L. GODON, « Délégation de paie-
ment et risque du banquier », RD bancaire et fin. mars-avril 2006, p. 59.
27. La délégation peut être utilisée pour mettre en place une garantie portant sur une assurance-vie.
A. GOURIO, JCP E 2001, 1464 ; Cass. 1re civ., 4 décembre 2001, JCP E 2002, 494, note A. GOURIO.
28. Ph. SIMLER, « La délégation du maître de l’ouvrage », RDI 1996, 150.
29. M. VASSEUR, « Les garanties indirectes du banquier », RJC 1982, nº spécial, 116 ; C. ECK, « Le
financement de projet », RJC 1985, nº spécial, 57 et s. ; I. TOLEDO et P. LIGNIÈRES, Le financement de
projet, Joly 2002 ; A.-M. TOLEDO, « Cautionnement et financement de projet », Dr. et patr. 2003, p. 64.
30. La faveur actuelle pour la délégation résulte également de la jurisprudence selon laquelle, elle ne
doit pas nécessairement résulter d’un usage pour constituer un moyen normal de paiement : Cass. com.,
23 janvier 2001, JCP E 2001, p. 485 et 753, obs. M. C. ; D. 2001, p. 2509, note S. BIRMES-ARBUS ;
RD bancaire et fin. 2001, p. 89, obs. A. C. et 166, obs. F.-X. L.
L’adaptation des mécanismes de droit commun 253
si le délégué s’engage alors même qu’il n’est pas débiteur du délégant31. Cette
31. Le consentement du délégué peut être tacite : Cass. com., 15 mai 2007, RD bancaire et fin.
juillet-août 2007, comm. 152, obs. D. L.
32. Cass. com., 21 juin 1994, JCP 1994, I, 3803, nº 10, obs. M. BILLIAU ; RTD civ. 1995, 113, obs.
J. MESTRE. La Cour de cassation a alors jugé que le délégué pouvait opposer au délégataire l’extinc-
tion par prescription de la dette du délégant envers le délégataire.
33. Cass. com., 15 janvier 2013, D. 2013, 1183, note A. HONTEBEYRIE ; Rev. Sociétés 2013, 291,
note D. LEGEAIS ; RTD civ. 2013, 116, obs. B. FAGES ; RTD com. 2013, 87, obs. B. DONDERO et
P. LE CANNU ; JCP 2013, II, 345, note A. BASCOULERGUE ; Gaz. Pal. 2013, nº 59, p. 9, note
M. MIGNOT ; Bull. Joly 2013, 186, note J.-F. BARBIERI.
34. Cass. 1re civ., 17 mars 1992, JCP G 1992, II, 21922, note M. BILLIAU ; RTD civ. 1992, 765, obs.
J. MESTRE.
35. Cass. com., 25 février 1992, JCP 1992, II, 21922, obs. M. BILLIAU.
36. Cass. com., 7 décembre 2004, Banque et droit mars-avril 2005, p. 39, obs. F. J. ; D. aff. 2005,
p. 79 ; RD bancaire et fin. mars-avril 2005, comm. 47, obs. A. C.
254 Sûretés et garanties du crédit
l’autre cas. Il n’est cependant pas évident qu’une délégation incertaine soit
Section 4
Le constitut
332. Définition. – Le constitut ou engagement de payer la dette d’autrui est
une institution romaine. Le tiers qui s’engage est traité comme un débiteur prin-
cipal43. Il ne peut opposer aux créanciers les exceptions susceptibles d’être invo-
quées par ce dernier ou du moins certaines d’entre elles. Le créancier bénéfi-
ciaire du constitut peut ainsi agir contre le souscripteur de l’engagement alors
même qu’il n’a pas déclaré sa créance au représentant des créanciers44.
Le souscripteur du constitut peut être poursuivi par le créancier alors même
que la créance du débiteur principal n’est pas exigible. Il ne saurait se prévaloir
du bénéfice de discussion ou du bénéfice de division.
Le constitut doit donc être rattaché à la catégorie des garanties indépendantes.
Le pacte de constitut se distingue cependant de la garantie à première
demande, notamment par le fait que le constituant n’est pas nécessairement
tenu de payer une somme déterminée forfaitairement et par avance, et ne saurait
de toute manière être engagé pour un montant supérieur à celui de la dette prin-
cipale45.
Le constitut apparaît ainsi comme une sûreté intermédiaire entre le cautionne-
ment et la garantie indépendante. Il s’agirait d’une sûreté équilibrée. Le créancier a
plus de droits contre un constituant que contre une caution. Inversement, le consti-
tuant est plus protégé qu’un garant à première demande dans la mesure où la
dépendance entre son engagement et celui du débiteur principal est plus affirmée.
43. F. JACOB, note sous Cass. com., 3 novembre 1992, JCP E 1993, II, 454 ; Ph. SIMLER, « Cau-
tionnement et garanties autonomes », n º 27 ; F. JACOB, Le constitut ou l’engagement autonome de
payer la dette d’autrui à titre de garantie, LGDJ, 1998, préface Ph. SIMLER.
44. Cass. com., 3 janvier 1995, RTD civ. 1995, 888, obs. J. MESTRE.
45. F. JACOB, op. cit. ; V. CA Paris, 19 mars 1987, RD bancaire et bourse 1987, 96, obs.
M. CONTAMINE-RAYNAUD. T. com. Paris, 23 mars 1992, D. 1993, somm. 95, obs. M. VASSEUR.
256 Sûretés et garanties du crédit
46. Cass. com., 7 octobre 1997, JCP E 1998, p. 810 note D. LEGEAIS. Inversement, la Cour de
cassation semble avoir écarté cette qualification dans une hypothèse, dans laquelle, pour un courant
de la doctrine, elle aurait pu l’être, Cass. 1re civ., 23 février 1999, Banque et droit mai 1999, p. 40,
obs. F. JACOB.
Chapitre 2
1. Ch. MOULY, « Pour la liberté des garanties personnelles », Banque et droit 1967, 1166.
2. J. DEVEZE, « Aux frontières du cautionnement : lettres d’intention et garanties indépendantes »,
Cah. dr. entr. 1992/2, 26 et s. ; J.-J. DAIGRE, « Les substituts du cautionnement – De la lettre à la
garantie, la revanche de la liberté », Cah. dr. entr. 6/1992.
258 Sûretés et garanties du crédit
Section 1
A Caractères fondamentaux
3. A. PRÜM, La garantie à première demande, Litec, 1994 ; J.-P. MATTOUT, « Droit bancaire
international », Banque et droit 1996 ; F. CRÉDOT, « L’actualité des garanties autonomes », LPA,
17 juin 1998, p. 68 ; J. DJOUDI, « La garantie à première demande et les risques du banquier garant »,
RD bancaire et financier, mars-avril 2006, p. 71 ; J.-P. MATTOUT, Droit bancaire international,
Banque édition, 2004, p. 199 ; Traité de droit du commerce international, sous la direction
de J. BEGUIN et M. MENJUCK, Litec, 2005, p. 545.
4. Les garanties ont pris la suite des lettres de crédit stand by.
Les créations de la pratique contractuelle 259
1. Originalité du mécanisme
5. Cass. com., 20 décembre 1982, D. 1983, 365, note M. VASSEUR ; RTD com. 1983, 446, obs.
M. CABRILLAC et B. TEYSSIÉ.
6. A. BERNUT-POUILLET, « Garanties internationales : les aspects pratiques de leur constitution et
de leur mise en jour », Banque et droit mai-juin 2000, p. 12.
260 Sûretés et garanties du crédit
12. J.-P. MATTOUT, « De nouvelles règles de la CCI pour les lettres de crédit stand by », Mélanges
Vasseur, Banque, 2000, p. 99.
13. Cass. com., 3 novembre 1992, RD bancaire et bourse 1993, 95 ; D. 1993, somm. 96,
M. VASSEUR ; M.-H. MALEVILLE, « Le point sur la confusion entre cautionnement et garanties auto-
nomes », JCP E 2002, 1117.
14. Cass. com., 13 décembre 1994, JCP E 1995, I, 482, nº 11, obs. Ph. SIMLER. Cass. com.,
23 février 1999, JCP E 1999, 1584, obs. Ph. SIMLER ; JCP 1999, 10189, note C. GINESTET ;
Cass. com., 9 juin 2004, Rev. Sociétés 4/2004, p. 894, note M. PARIENTE.
15. Cass. com., 27 février 2000, RD bancaire et fin. 2000, p. 335, obs. J.-P. MATTOUT. Cass. com.,
14 juin 2000, RD bancaire et fin. novembre-décembre 2000, comm. 226 ; Dr. et patr. 2001, p. 92, note
B. SAINT-ALARY. Cass. com., 27 juin 2000, Contrats, conc., consom., novembre 2000, comm. 155,
obs. L. LEVENEUR ; RD bancaire et fin. novembre-décembre 2000, comm. 225, obs. J.-P. MATTOUT.
Cass. com., 18 mai 1999, JCP G 1999, II, 101999, note J. STOUFFLET ; D. Aff. 2000, J. 112, note
Les créations de la pratique contractuelle 263
Y. PICOD. Cass. com., 30 janvier 2001, JCP E 2001, 568, note D. LEGEAIS et 851, note
J.-P. REMÉRY.
16. Cass. com., 14 juin 2005, Juris-Data nº 028992 ; CE 6 juin 2007, JCP E 2008, 1036, obs.
Ph. SIMLER.
17. Cass. com., 8 octobre 2003, RD bancaire et fin. janvier-février 2004, comm. 15, obs. A. C.
18. Cass. com., 7 octobre 1997, JCP E 1998, p. 324, obs. J. STOUFFLET et 226, note D. LEGEAIS ;
RD bancaire et bourse 1998, 17, obs. M. CONTAMINE-RAYNAUD. Cass. com., 18 mai 1999, D. Aff.
1999, 1038 ; RTD com. 1999, 734, note M. CABRILLAC ; JCP G 1999, II, 10199, note J. STOUFFLET.
Les garanties ne sont pas privées d’autonomie, énonce la Cour de cassation par de simples références
au contrat de base, références qui n’impliquaient pas appréciation des modalités d’exécution de celui-ci
pour l’évaluation des montants garantis ou pour la détermination des durées de validité. Cass. com.,
23 février 1999, JCP E 2000, 1584, obs. Ph. SIMLER. Voir cep. plus nuancée, Cass. 1re civ., 12 décem-
bre 2000, JCP E 22001, 1042, nº 8, obs. Ph. SIMLER.
19. A. PRÜM, La garantie à première demande, op. cit.
264 Sûretés et garanties du crédit
doute quant à la validité de la garantie fût même écarté lorsqu’il fût démontré
22. Cass. com., 26 janvier 1995, D. 1995, somm. 14, obs. M. VASSEUR.
23. Cass. com., 3 mai. D. 2000, AJ 286, JCP E 2000, 1014 ; Banque et droit juillet-août 2000, p. 55,
A. P. ; RD bancaire et fin. 2000, p. 231, note J.-P. MATTOUT.
24. Cass. com., 26 janvier 1995, D. 1995, somm. 13 obs. M. VASSEUR.
25. Dans les relations internationales, la stipulation de la clause à première demande peut constituer
un indice suffisant en faveur de la qualification de garantie autonome, car le mécanisme est connu de
tous les établissements de crédit. Il n’en va pas de même dans les relations internes (Cass. com.,
2 décembre 1997, Quot. jur., 3 février 1998).
26. Cass. com., 14 mai 2008, Banque et droit septembre-octobre 2008, p. 81, obs. N. R., RD ban-
caire et fin. juillet-août 2008, p. 58, obs. D. L.
27. CA Bruxelles, 30 juin 1992, D. 1995, somm. 16, obs. M. VASSEUR.
28. A. PRÜM, « De l’autonomie des contre-garanties à première demande », Mélanges AEDBF,
1997, p. 261. L’autonomie de la garantie a pour corollaire que la loi applicable et la juridiction com-
pétente ne peuvent être tributaires du régime du contrat de base : Cass. 1re civ., 27 juin 2000, JCP E
2001, 1042, nº 7, obs. Ph. SIMLER.
29. CA Paris, 3 avril 2002, Banque et droit janvier-février 2003, p. 55, obs. A. P.
266 Sûretés et garanties du crédit
30. Cass. com., 12 juillet 2005, JCP E 2005, 1860, nº 10, obs. Ph. SIMLER ; Dr. et patr. décembre
2005, p. 102, obs. A. PRÜM et J.-P. MATTOUT ; RD bancaire et fin. septembre-octobre 2005, p. 22,
obs. A. C. ; Dr. et patr. février 2006, p. 131, obs. Ph. DUPICHOT.
31. Cass. com., 19 février 1991, JCP 1991, II, 21670, M. VASSEUR.
32. Le document requis peut être un rapport d’expertise, une attestation, une sentence arbitrale.
Cass. com., 16 mai 1995, JCP E 1995, II, 734, note L. LEVENEUR ; RD bancaire et bourse 1996,
obs. M. CONTAMINE-RAYNAUD.
33. Pour un exemple de garantie appelée au-delà du terme, sans respect de la forme : Cass. com.,
12 juillet 2005 préc.
34. CA Paris, 9 janvier 1991, D. 1991, somm. 196. Contra, CA Paris, 23 juin 1995, JCP E 1995, II,
735, note AFFAKI.
35. Cass. 1re civ., 24 février 1998, JCP E 1998, p. 1597, obs. Ph. SIMLER. M. VASSEUR, « Les
conséquences du règlement communautaire du 7 décembre 1992 sur les garanties indépendantes
consenties à l’Irak avant la crise du Golf », D. 1995, chron., p. 43.
36. J. DJOUDI, « La garantie à première demande et les risques du banquier garant », RD bancaire et
fin. mars-avril 2006, 75.
37. Cass. com., 5 octobre 2004, RD bancaire et fin. janvier-février 2005, comm. 13, obs. A. C.
Les créations de la pratique contractuelle 267
38. Cass. com., 25 mars 2003, JCP E 2004, nº 11, obs. Ph. SIMLER.
39. La connaissance de l’existence de litiges entre les parties au contrat de base ne suffit pas à établir
la fraude, Cass. com., 6 avril 1993, RJDA 1993, 11/93, p. 803.
40. Cass. com., 11 décembre 1985, D. 1986, 213, note M. VASSEUR Cass. com., 10 juin 1986, D.
1987, 17, note M. VASSEUR. La fraude a également été retenue dans une affaire dans laquelle la cour
d’appel a relevé que, lors de l’appel de la garantie à première demande, consentie en liaison avec le
mandat de vendre les billets d’un spectacle, le bénéficiaire savait que le paiement garanti devrait néces-
sairement être remboursé, l’annulation du spectacle étant notoirement imminente et lui-même ayant
omis de mettre en place le dispositif prévu pour garantir le remboursement du prix des
billets. Cass. com., 12 janvier 1993, D. 1985, 24, note M. VASSEUR. Cass. com., 4 juillet 1995 ;
JCP E 1996, I, 525, nº 17, obs. C. GAVALDA. Cass. com., 28 novembre 1995, JCP E 1996, I, 99.
41. Elle ne saurait par exemple se déduire de la seule identité de nationalité du bénéficiaire et du
garant à première demande : CA Paris, pôle 5, 1er mars 2012, JCP E 2012, 1748, obs. Ph. SIMLER.
42. Cass. com., 11 décembre 1985, op. cit. ; Cass. com., 12 décembre 1995, D. Aff. 1996, 202 ;
JCP E 1996, I, 99.
43. Cass. com., 2 décembre 1997, JCP E 1998, p. 1597, note Ph. SIMLER et G, II, 10166, note
S. HANNA ; Quot. jur., 3 février 1998.
44. Cass. com., 18 avril 2000, RD bancaire et fin. juillet-août 2000, comm. 156, obs.
J.-P. MATTOUT.
268 Sûretés et garanties du crédit
45. Il peut même y avoir cumul de deux contre-garanties, CA Paris, 12 mai 2000, RD bancaire et fin.
2000, p. 197, obs. J.-P. MATTOUT ; C. HOUIN-BESSAND, Les contre-garanties, préface H. SYNVET,
Dalloz, 2006.
46. Exceptionnellement le contre-garant peut être appelé directement, Cass. com., 9 octobre 2001,
RTD com. 2002, p. 144, obs. M. C. ; Banque et droit janvier-février 2002, p. 40, obs. A. P.
47. A. PRÜM, « De l’autonomie des contre-garanties à première demande », Mélanges AEDBF,
1997, p. 261.
48. Cass. com., 9 octobre 2001, D. 2001, AJ, p. 3193 ; JCP E 2001, 1981 ; Banque et droit
janvier-février 2002, 40, obs. F. J : CA Paris, 26 avril 2007, Banque et droit novembre-décembre
2007, p. 49, obs. J. STOUFFLET.
49. Cass. com., 7 juin 1994, D. 1995, somm. 20.
50. Cass. com., 4 juillet, 28 novembre et 12 décembre 1995, JCP E 1997, I, 633, obs. Ph. SIMLER ;
D. 1996 p. 249 note S. PIEDELIÈVRE ; RTD com. 1996, 102, obs. M. CABRILLAC. Il n’y a pas abus
lorsque la banque de premier rang ne décèle pas la falsification de chèques, lorsqu’elle paie alors même
qu’elle est informée qu’une attestation fournie par le bénéficiaire en vue d’obtenir le paiement n’était
pas exacte.
51. Cass. com., 15 juin 1999, RTD com. 1999, p. 941, obs. M. CABRILLAC ; JCP E 2000, 1089,
nº 18, obs. J. STOUFFLET.
52. Cass. com., 26 novembre 2003, RD bancaire et fin. mars-avril 2004, obs. A. C. ; Banque et droit
janvier-février 2004, p. 66, obs. G. AFFAKI et J. STOUFFLET et p. 51, obs. F. J.
53. Cass. com., 6 mars 2001, RTD com. 2001, 752, obs. M. C. ; RD bancaire et fin. mai-juin 2001,
comm. 115, obs. A. C. ; Banque et droit mai-juin 2001, p. 51, obs. A. PRÜM ; RTD civ. 2001, 925, obs.
P. CROCQ ; Cass. com., 19 décembre 2006, Banque et droit janvier-février 2007, 51, obs. F. J. ; PA
28 décembre 2007, p. 14, note S. DELRIEU.
Les créations de la pratique contractuelle 269
54. Cass. com., 30 mars 2010, D. 2010, 2275, note C. HOUIN-BRESSAND ; JCP 2010, 567, note
O. GOUT et 708, nº 9, obs. Ph. SIMLER ; JCP E 2010, 1523, nº 28, obs. J. STOUFFLET ; Banque et
droit mai-juin 2010, 42, obs. N. RONTCHEVSKY.
55. Cass. com., 26 novembre 2003, JCP E 2004, 1246. Un sursis à statuer en cas d’instance pénale
en cours peut être sollicité : Cass. com. 7 juin 2007, JCP E 2006, 1036, obs. Ph. SIMLER. La solution
est remise en cause par l’article 4 du Code de procédure pénale.
56. Mais la banque peut payer tant que la décision ne lui est pas opposable, Cass. com., 10 juin
1997, RD bancaire et bourse 1998, 18, obs. M. CONTAMINE-RAYNAUD.
57. Cass. com., 15 juin 1999, JCP E 2000, 1088, nº 18, obs. J. STOUFFLET ; Cass. com., 4 juillet
2006, Banque et droit septembre-octobre 2006, p. 68, obs. F. J.
58. Cass. com., 7 juin 1994, JCP E 1995, I, 465, nº 19, obs. Ch. GAVALDA et J. STOUFFLET ; D.
1995, somm. 19, obs. M. VASSEUR ; JCP G 1994, I, 3807, nº 15, obs. Ph. SIMLER. Pour une justifi-
cation de ce recours par la convention existant entre donneur d’ordre et bénéficiaire, v. Ph. MALAURIE
et L. AYNÈS nº 345.
59. Cass. com., 7 juin 1994, op. cit.
270 Sûretés et garanties du crédit
avec lequel il n’est pas en relation contractuelle60, la Cour de cassation a fait appli-
Toute immobilisation inutile de somme d’argent est ainsi évitée. Les deux
à première demande une somme donnée alors même que la dette du débiteur
73. M.-H. MALEVILLE, « Le point sur la confusion entre cautionnement et garantie autonome »,
JCP E 2002, 1117 ; N. RONTCHEVSKY, « Pour l’application du principe de cohérence aux garanties
“à première demande” souscrites par des établissements de crédit », Mélanges B. Bouloc, p. 987. L’au-
teur propose l’interdiction des requalifications dès lors que la garantie est souscrite par un établisse-
ment de crédit.
74. V. Cass. com., 10 mai 1994, JCP E 1994, I, 468, nº 14, obs. Ph. SIMLER. Une clause à première
demande avait été stipulée mais il ne résultait pas des constatations que la banque avait convenu que la
garantie litigieuse devait être autonome par rapport au contrat de vente et qu’en conséquence la banque
pouvait opposer au bénéficiaire de ladite garantie l’exception tirée de la nullité du contrat de
vente. Cass. com., 5 novembre 2002, Bull. Joly 2003, p. 30, obs. A. COURET ; CA Paris, 28 juin
2002, RD bancaire et fin. mars-avril 2003, comm. 72, obs. A. C. ; Cass. com., 6 mai 2003, JCP G
2003, II, 10186, note F. GUERCHOUN.
75. La qualification de garantie a ainsi été écartée dans l’espèce suivante : le garant s’était engagé à
payer toutes sommes pouvant être dues par la société débitrice dans les limites de cinq cent mille francs
en principal ; Cass. com., 8 juin 1993, D. 1993, somm. 313, obs. L. AYNÈS, et 1995, somm. 110, obs.
M. VASSEUR ; JCP E 1993, I, 300, n º 10, obs. Ph. SIMLER. Cass. com., 13 décembre 1994, D. 1994,
p. 209, rapp. H. LE DAUPHIN, note L. AYNÈS ; JCP E 1995, I, 482, n º 11, obs. Ph. SIMLER ; RD
bancaire et bourse 1995, 151 ; Cass. 1re civ., 6 juillet 2004, Juris-Data n º 02 4532.
76. Cass. com., 11 mars 1997, Quot. jur., 15 mai 1997, p. 4 ; RD bancaire et bourse 1997, 123, obs.
M. CONTAMINE-RAYNAUD. Cass. 1re civ., 13 mars 1996, JCP E 1997, I, 633, obs.
Ph. SIMLER. Cass. 1re civ., 23 février 1999, D. Aff. 1999, p. 593 ; Banque et droit mai 1999, p. 40,
obs. F. J ; JCP E 1999, p. 693, et 1584, obs. Ph. SIMLER. Cass. com., 14 juin 2000, RD bancaire et
fin. 2000, p. 355, obs. J.-P. MATTOUT. Cass. com., 12 décembre 2000, JCP E 2001, 1042, obs.
Ph. SIMLER ; CA Paris, 6 juillet 2001, D. 2001, 2820.
77. Pour un exemple, Cass. com., 1er février 1994, D. 1995, somm. 11, note M. VASSEUR. La
banque s’était engagée à payer à un concédant à sa première demande et sans qu’il ait à justifier du
bien-fondé de sa créance toutes sommes à concurrence d’un montant déterminé dues à compter d’une
date précise par un concessionnaire. La somme que le bénéficiaire de la garantie était en droit de récla-
mer était définie par la seule convention conclue entre eux. Voir ég. CA Paris, 28 avril 2000, JCP E
2000, 1449. Requalification en garantie autonome d’un acte qualifié de cautionnement. Il s’agissait en
l’espèce d’une garantie en garantie d’une clause de garantie d’actif et de passif souscrite par le cédant
des actions d’une société.
274 Sûretés et garanties du crédit
78. Cass. com., 2 octobre 2012, RD bancaire et fin. 2012, comm. 185, obs. DL ; contra Cass. com.,
8 octobre 2003 JCP G 2004, I, 141, obs. Ph. SIMLER.
79. Cass. com., 12 juillet 2005, RD bancaire et fin. septembre-octobre 2005, p. 22, obs. A. C. ;
Cass. com., 30 octobre 2007, RD bancaire et fin. 2007, comm. 223, obs. D. L. ; JCP E 2008, 2013,
n º 11, obs. Ph. SIMLER ; Cass. com., 28 avril 2009, RD bancaire et fin. juillet-août 2009, comm. obs. D. L.
80. Le garant ne peut par exemple se prévaloir de l’extinction de la dette principale en raison d’une
absence de déclaration de la créance pour cause d’ouverture d’une procédure collective, Cass. com.,
30 janvier 2001, JCP E 2001, 850, note J.-P. REMÉRY et 569, note D. L. ; Cass. com., 9 juin 2004,
LPA 10 mai 2005, p. 8. L’appel n’est pas manifestement abusif dès lors qu’un différend oppose les
parties, Cass. com., 5 décembre 2000, JCP E 2001, p. 1042, obs. Ph. SIMLER.
81. Cass. com., 14 mai 2008, RD bancaire et fin. juillet-août 2008, comm. 111, obs. D. L.
82. La Cour de cassation retient cependant une conception stricte de l’appel abusif. V. pour un
exemple dans lequel la Cour a refusé de considérer comme un appel abusif un appel qui ne respectait
pas les termes de la garantie dès lors qu’il pouvait être de bonne foi : Cass. com., 30 octobre 2007, RD
bancaire et fin. novembre-décembre 2007, obs. D. L.
83. D. HOUTCIEFF, « La garantie autonome souscrite par une personne physique : une sûreté en
quête d’identité », RLDC 2006, n º 29, p. 31 ; A. PRÜM, « L’autonomie des garanties à première
demande », RD bancaire et fin. mai-juin 2006, p. 13.
84. Cass. com., 15 novembre2011, JCP G 2012, 626, obs. DL
85. Cass. 2e civ., 21 octobre 2004, Defrénois 2005, 1226, note A. S. BARTHEZ.
Les créations de la pratique contractuelle 275
86. Cass. com., 18 décembre 1990, D. 1991, somm. 193, obs. M. VASSEUR.
87. CA Paris, 16 avril 1996, JCP E 1997, I, 633, obs. Ph. SIMLER ; CA Aix, 2 septembre 1999, RD
bancaire et bourse 2000, p. 85, obs. J.-P. MATTOUT. Il n’existe pas de devoir d’information si le
donneur d’ordre est averti, Cass. com., 3 mai 2000, Banque et droit juillet-août 2000, p. 55, obs.
A. P ; RJDA 10/96 n º 1239 qui consacre une véritable obligation de conseil du banquier.
88. Cass. com., 10 janvier 1995, D. 1995, p. 201, note L. AYNÈS ; JCP E 1995, II, 691, note BIL-
LIAU ; JCP E 1995, I, 482, n º 12, obs. Ph. SIMLER ; Bull. Joly 1995, 247, note Ph. DELEBECQUE. La
Cour de cassation affirme en l’espèce, que la preuve d’un engagement autonome peut résulter de la
souscription d’un acte écrit, même imparfait au regard des exigences de l’article 1326 du Code civil,
dès lors qu’en tant que commencement de preuve par écrit, il est complété par un élément extrinsèque
établissant que la personne engagée avait une exacte connaissance de la nature et de la portée de
l’obligation. Cass. com., 22 novembre 1996, D. Aff. 1996, 1412 ; RTD civ. 1997, 183, obs.
M. BANDRAC ; JCP E 1997, I, 670 n º 10, obs. Ph. SIMLER. Cass. com., 10 décembre 2002, JCP E
2004, n º 10, obs. Ph. SIMLER.
89. CA Paris, 3 novembre 1994, D. 1995, 532, note M. LECENE-MARINVAUD et somm. 326, obs.
M. GRIMALDI ; Cass. 1re civ., 20 juin 2006, RD bancaire et fin. juillet-août 2006, obs. D. L. ; Banque
et Droit juillet-août 2006, p. 56, obs. F. J. ; RTD civ. 2006, 593, obs. P. CROCQ ; JCP E 2006, 2425,
note O. GOUT et 2824, obs. Ph. SIMLER ; et G 2006, 10141, note S. PIEDELIÈVRE ; D. 2006, 2539,
note A. S. COURDIER-CUISINIER.
90. Cass. com., 26 janvier 1993, D. 1995, somm. 17, obs. M. VASSEUR ; Bull. Joly 1993, 569, note
Ph. DELEBECQUE. T. com. Nancy, 1er juillet 1996, RD bancaire et bourse 1996, 204, obs.
M. CONTAMINE-RAYNAUD. Le pouvoir d’émettre un cautionnement ne vaut pas celui d’émettre une
garantie indépendante (Cass. 1re civ., 10 octobre 1996, RD bancaire et bourse 1996, 239, obs.
M. CONTAMINE-RAYNAUD). Seul l’engagement valant garantie est soumis à autorisation. N’est
donc pas concernée la lettre d’ordre émise par le donneur d’ordre (CA Paris, 5 avril 1996, JCP E
1997, I, 670, obs. Ph. SIMLER).
276 Sûretés et garanties du crédit
364. Existence de cette garantie. – Y a-t-il place en droit français pour une
garantie dont le régime serait pour une part emprunté au cautionnement et pour
l’autre à la garantie à première demande91 ? Aujourd’hui, la réponse semble être
négative.
Lorsqu’une clause de paiement à première demande figure dans une conven-
tion, la Cour de cassation ne retient qu’une alternative92. La clause produit ses
effets si la convention souscrite est une véritable garantie autonome93. Elle est
dépourvue de toute portée si la garantie souscrite est un cautionnement94. Le
cautionnement à première demande a ainsi pu être qualifié de monstre juri-
dique95.
Cette analyse est peut-être trop radicale96. D’une part, en droit français il
existe déjà des conventions qui, bien que qualifiées de cautionnement, s’en dis-
tinguent assez fondamentalement et qui sont donc déjà des garanties bâtardes.
On peut voir dans ces garanties les prémices d’une reconnaissance du caution-
nement à première demande (A). D’autre part, le droit allemand admet bien la
validité de cette garantie alors que les principes en jeu sont les mêmes qu’en
droit français (B).
91. Le constitut est une première alternative à cette exigence d’une garantie intermédiaire. Le cau-
tionnement à première pourrait en être une seconde. V. les observations de M. CONTAMINE-RAY-
NAUD sous Cass. com., 11 mars 1997 et Cass. 1re civ., 8 mars 1997, RD bancaire et bourse 1998, 123.
92. Contra, CA Lyon, 12 septembre 2002, RD bancaire et fin. mai-juin 2003, comm. 110, obs. D. L.
93. Le cautionnement à première demande peut constituer une véritable garantie autonome "glis-
sante : Cass. com., 2 octobre 2012, JCP E 2012, 1748, nº 12, obs. Ph. SIMLER.
94. Cass. com., 8 octobre 2003, JCP G 2004, I, 141, nº 8 et II, 10069, note S. GUTTERIEZ-LACOUR,
A.-S. BARTHES, « Cautionnement ou garantie autonome ? N’y aurait-il pas une place pour une garan-
tie hybride ? », LPA, 17 mai 2004, p. 8.
95. Ph. MALAURIE et L. AYNÈS, op. cit., nº 123.
96. D. LEGEAIS, « Le cautionnement à première demande », Mélanges M. Vasseur, Banque, 2000.
Les créations de la pratique contractuelle 277
B L’exemple allemand
366. Intérêt du cautionnement à première demande. – En Allemagne, il a
paru opportun de reconnaître la spécificité du cautionnement à première
demande alors même que coexistaient déjà le cautionnement et la garantie
97. G. POURRET, « Les cautions de marchés réglementés en droit français : Cautions ou garanties à
première demande », LPA 1992, nº 74, p. 10.
98. Cass. civ., 3 mai 2001, RD bancaire et fin. 2001, p. 289, obs. A. C.
99. Cass. 3e civ., 12 mars 1997, RD bancaire et bourse 1998, 124, obs. M. CONTAMINE-RAY-
NAUD.
100. M. CABRILLAC et C. L. MOULY, nº 215.
101. V. obs. F. JACOB, Banque et Droit septembre-octobre 2006.
278 Sûretés et garanties du crédit
Section 2
Les lettres d’intention
370. Définition. – Les lettres d’intention, parfois désignées sous le nom de
lettres de confort ou de patronage105 sont des engagements de portée variable106
souscrits le plus souvent par des sociétés-mères pour le compte de leurs filiales
afin de leur faciliter l’obtention de crédits107. La lettre d’intention est une créa-
tion de la pratique mais les rédacteurs de l’ordonnance du 23 mars 2006 ont
choisi de la codifier et d’en donner une définition. L’article 2322 du Code
104. L’admission libérale de la garantie glissante conforte cette analyse : Cass. com., 2 octobre 2012,
Dr. et patr. février 2013, p. 87, obs. Ph. DUPICHOT et L. AYNÈS.
105. Ces termes sont considérés comme synonymes. L’expression de lettre d’intention peut cependant
prêter à confusion. Une lettre d’intention peut en effet être un document établi à l’issue de pourparlers
contractuels. V. I. NAJJAR, « L’autonomie et la lettre de confort », D. 1989, chr. 217.
106. Dans un arrêt de principe, la Cour de cassation a ainsi considéré que « malgré son caractère unila-
téral, une lettre d’intention peut, selon ses termes, lorsqu’elle a été acceptée par son destinataire et eu
égard à la commune intention des parties, constituer à la charge de celui qui l’a souscrite un engagement
contractuel de faire ou de ne pas faire pouvant aller jusqu’à l’obligation d’assurer un résultat si même elle
ne constitue pas un cautionnement » ; Cass. com., 21 décembre 1987, D. 1989, 112, note J.-P. BRILL ;
Rev. sociétés 1988, 403, note H. SYNVET ; JCP G 1988, II, 2113, concl. MONTANIER.
107. A. VIGNON-BARRAULT, « L’avenir des lettres d’intention », RRJ 2002-2, p. 821 ; E. ANCEL,
« Les lettres de confort en DIP », Dr. et patr. juillet-août 2002, p. 61 ; Y. PIETTE, « Mystères et para-
doxes des lettres de confort », Bull. Joly, mai 2003, p. 528 ; M.-E. MATHIEU-BOUYSSOU, « Contribu-
tion à l’étude de la lettre de confort, engagement de faire le nécessaire », RD bancaire et fin.
janvier-février 2003, p. 60 ; Ch. WATRIGANT, « Régime des lettres d’intention », Actes prat. 2003,
nº 69.
280 Sûretés et garanties du crédit
108. D. HOUTCIEFF, « La garantie autonome et les lettres d’intention », JCP 2006, nº spécial 17 mai
2006 ; N. RONTCHEVSKY, « Les dispositions relatives au droit des sûretés personnelles », D. 2006,
p. 1303.
109. S. JAMBORT, « À propos de l’ordonnance du 23 mars 2006, Les lettres d’intention sont-elles
mortes ? », Bull. Joly 2007, p. 669.
110. B. OPPETIT, « L’engagement d’honneur », D. 1979, chr. 107.
111. D. LEGEAIS, Travaux dirigés de droit des sûretés, Litec, 2002, 159.
Les créations de la pratique contractuelle 281
112. E. NETTER, Les sûretés personnelles reposant sur une obligation de faire, Le crédit, Dalloz,
2012, p. 91.
113. CA Paris, 4 mai 1993, Bull. Joly 1993, 729, note Ph. DELEBECQUE.
282 Sûretés et garanties du crédit
114. Cass. com. 25 octobre 2011, JCP G 2012, 626, obs. Ph. SIMLER.
115. Cass. com., 24 octobre 2000, JCP E 2001, 1043, obs. Ph. SIMLER.
116. Cass. com., 12 décembre 2002, JCP E 2004, nº 13, obs. Ph. SIMLER.
117. Cass. com., 26 février 2002, JCP E 2002, 918, note D. LEGEAIS ; Bull. Joly, mai 2002, p. 608,
note J.-F. BARBIERI ; Banque et droit mai-juin 2002, p. 42, obs. N. R. ; D. 2002, p. 3331, obs.
L. AYNÈS ; JCP E 2003, 852, obs. Ph. SIMLER ; JCP E 2002, 234, note G. FERREIRA ; Bull. Joly,
novembre 2002, 1176, note J.-F. BARBIERI ; Defrénois 2002, 1614, note R. LIBCHABER ;
Cass. com., 17 mai 2011, JCP 2011, 1279, obs. Ph. SIMLER ; Banque et droit juillet 2011, 36, obs.
N. RONTCHEVSKY ; Contrats, conc. consom. août 2011, p. 13, obs. L. LEVENEUR.
118. Ph. SIMLER, « Peut-on substituer la promesse de porte-fort à certaines lettres d’intention comme
technique de garantie ? », RD bancaire et bourse 1997, p. 223.
Les créations de la pratique contractuelle 283
faute de celui qui s’est engagé124. Ce dernier quant à lui peut s’exonérer en
124. Cass. com., 18 mai 2005, RD bancaire et fin. septembre-octobre 2005, comm. 173, obs. A. C. :
Dr. et patr. février 2006, p. 131, obs. Ph. DUPICHOT.
125. Cass. com., 26 janvier 1999, JCP G 1999, II, 1007, note D. LEGEAIS et G, I, 1556, nº 7, obs.
Ph. SIMLER ; Bull. Joly 1999, p. 540, note J.-F. BARBIÉRI ; D. 1999, J 577, note L. AYNÈS ; Defrénois
1999, art. 37008, p. 740, obs. D. MAZEAUD ; RTD civ. 11999, p. 833, obs. J. MESTRE ; RTD com.
1999, p. 424, obs. Cl. CHAMPAUD et Y. DANET ; Banque et droit mai-juin 1999, 43, obs. N. R.
CA Paris, 21 juin 2000 et 16 juin 2001, RD bancaire et fin. mars-avril 2002, comm. 57, obs. A. C.
126. V. aussi CA Paris, 16 janvier 2001, Banque et droit mai-juin 2001, p. 49, obs. N. R. ; Bull. Joly,
avril 2001, p. 374, note H. LE NABASQUE.
127. Cass. com., 18 avril 2000, JCP E 2000, 2007, note L. LEVENEUR et 1043, obs. Ph. SIMLER ;
Bull. Joly, juillet-août 2000, 801, note J.-F. BARBIERI ; D. 2001, somm. 700, obs. L. AYNÈS ; Rev.
sociétés 2000, 520, note A. CONSTANTIN ; RD bancaire et fin. 2000, 230, obs. J.-P. MATTOUT ;
Banque et droit juillet-août 2000, p. 53, obs. N. R.
128. Cass. com., 18 avril 2000, D. 2001, somm. 700, obs. L. AYNÈS ; Rev. sociétés 2000, 520, note
A. CONSTANTIN. CA Paris, 16 janvier 2001, Bull. Joly, avril 2001, p. 374, note H. LE NABASQUE.
Les créations de la pratique contractuelle 285
129. Cass. com., 26 janvier 1999, JCP E 1999, 674, note D. LEGEAIS ; Banque et droit mai 1999,
p. 43, obs. N. R.
130. Cass. com., 26 février 2002, op. cit., note 75.
131. Cass. com., 11 janvier 2005, Dr. sociétés 2005, comm. 5, obs. G. TREBULLE ; Cass. com.,
19 avril 2005, JCP G 2005, I, 185, obs. Ph. SIMLER.
132. V. cep. les réserves de P. LE CANNU, RTD com. 2006, 421.
international.scholarvox.com:UCAO Côte d'Ivoire:1072683038:88814800:160.120.150.211:1573567321
Deuxième partie
1. P. CROCQ, « La réforme des sûretés mobilières », in Le droit des sûretés à l’épreuve des réfor-
mes, sous la direction de P. CROCQ et Y. PICOD, Éditions juridiques et techniques, 2006, p. 17. L’or-
donnance ratifiée par une loi du 20 février 2007 a déjà fait l’objet de modifications : Lois 21 décembre
2006 ; art. 10 L. 20 février 2007 ; Ph. DUPICHOT, « L’efficience économique du droit des sûretés réel-
les », LPA 16 avril 2010, p. 7.
2. Ph. STOFFEL-MUNCK, « Premier bilan de la réforme des sûretés en droit français », Dr. et patr.
avril 2012, p. 56.
288 Sûretés et garanties du crédit
382. Diversité des sûretés réelles. – Plusieurs sûretés réelles ont toujours
été consacrées par notre système juridique, même si, selon les époques, leur
appellation et leur régime ont pu évoluer.
Depuis la réforme réalisée par l’ordonnance du 23 mars 2006, le gage est
par essence une sûreté ayant pour assiette un bien meuble corporel. Le nantis-
sement est une sûreté qui porte sur un bien incorporel. L’hypothèque est une
sûreté sans dépossession portant sur un immeuble. Le gage immobilier
(ex-antichrèse) est une sûreté avec dépossession portant sur un immeuble. Tou-
tes ces sûretés ont pour caractéristique commune de conférer un droit de préfé-
rence à leurs bénéficiaires. D’autres sûretés réelles sont plus efficaces dans la
mesure où elles confèrent à leurs bénéficiaires une situation d’exclusivité. Il
faut citer le droit de propriété utilisée à des fins de garantie et le droit de réten-
tion qui permet au rétenteur d’une chose de la conserver dans l’attente du paie-
ment des sommes qui lui sont dues par le propriétaire. Les sûretés réelles sont
ainsi d’une grande diversité mais elles ont en commun des caractères essentiels
(section 1). Le droit français des garanties réelles, résultat d’une longue histoire,
n’avait jamais fait l’objet d’une réforme en profondeur. Celle-ci vient d’être
entreprise. Les grandes orientations retenues par les rédacteurs du texte doivent
être présentées (section 2). Les créanciers disposent aujourd’hui d’un large
éventail de garanties. Les critères de choix doivent être éclairés (section 3).
Section 1
Caractères essentiels des différentes sûretés réelles
383. Absence de définition légale. – La sûreté réelle se reconnaît à ses
caractères essentiels qui la distinguent de la sûreté personnelle. La définition
s’applique à plusieurs mécanismes (§ 1). La diversité des sûretés réelles impose
des classifications (§ 2).
Il avait en effet été envisagé la rédaction d’un article reprenant les deux critères
1. Contra l’analyse de Ch. GIJSBERS, Sûretés réelles et droit des biens, thèse Paris II, 2012, sous la
direction de M. GRIMALDI. Pour l’auteur, il existe une différence de nature qui oppose les sûretés
réelles et les droits réels. Contrairement au droit réel, l’objet de la sûreté réelle n’est pas de permettre
à son titulaire de s’approprier tout ou partie de la richesse représentée par le bien remis en garantie. Il
s’agit d’éviter au créancier une perte patrimoniale en cas de défaillance du débiteur, résultat qui ne peut
être atteint qu’en « taillant » dans les droits acquis sur le bien grevé par les tiers sur le patrimoine
desquels la sûreté reporte le poids de l’insolvabilité du débiteur (p. 645).
Présentation des sûretés réelles 291
§ 2. Classification
A Assiette de la garantie
389. Distinction des sûretés mobilières et immobilières. – La distinction
des sûretés mobilières et des sûretés immobilières est la summa divisio des
2. Pour une analyse détaillée : R. PERRIER, Le droit réel de garantie, contribution à la notion de
droit réel sur la chose d’autrui, Thèse Paris V, 2005.
3. J. SOUHAMI, « Retour sur le principe d’indivisibilité des sûretés réelles », RTD civ 2008, 27.
4. Pour une contestation plus radicale de la qualification de droit réel, v. Ch. GIJSBERS, op. cit.