Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Fiche Theme 1 HGGSP

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 13

Axe 1 : Conquêtes, affirmations de puissance et rivalités

L’espace : conquêtes, affirmations de puissance et rivalités depuis la guerre froide


 Comment et pourquoi les enjeux et les acteurs de la conquête spatiale ont-ils évolué
depuis la guerre froide ?

I) Les origines militaires de la conquête spatiale

A) L’impulsion allemande
1937 : Projet de missile longue portée (capable de frapper puissances alliées depuis
Allemagne)  aboutit en 1942 au premier envol de la fusé V2 : frappent à partir de
septembre 1944 des villes anglaises, françaises et belges.
Fin de la guerre : Américains et Soviétiques (et Français, Britanniques) s’approprient
technologie allemande (plans, matériel et surtout ingénieurs du programme V2)  Le
principal concepteur du V2, Wernher von Braun, s'installe ainsi aux États-Unis en 1945.

B) La « course à l’espace » au cœur de l’affrontement américano-soviétique


Guerre froide : Américains et Soviétiques produisent des missiles (porté intercontinentale)
 pour entretenir la dissuasion nucléaire. Mais enjeu pas que militaire car développement
de projets civils : lanceurs destinés à envoyer des satellites et des hommes dans l’espace.
 Espace devient le théâtre de la bataille d’image entre les deux puissances. Chacun
cherche à prouver la supériorité de son modèle en allant + vite et + loin que l’autre
dans l’exploration spatiale.  Grande importance accordée à la promotion de leurs
exploits (presse, cinéma et télévision donnent un large écho)

II) De l’avance soviétique à la domination américaine

A) Les succès soviétiques


1957 : premier satellite en orbite Spoutnik 1 puis Spoutnik 2 1 mois + tard (transporte une
chienne, Laïka, qui survit 7 jours avant de mourir par manque d’oxygène). 1959 : premier
survol lunaire puis à envoyer un homme (Youri Gagarine, 1961) puis une femme (Valentina
Terechkova, 1963) dans l’espace, à y réussir une sortie (1965) et sondes (1966)
Les réussites soviétiques  inquiétude des États-Unis. 1958 : ils parviennent à placer en
orbite le satellite Explorer 1. Puis création NASA  projet Mercury visant à envoyer un
homme dans l’espace et à le faire revenir sur Terre sain et sauf, mais atteint qu’en 1962

B) La revanche américaine
1961 : Programme Apollo  assaut de la Lune pour faire oublier exploits soviétiques. 
1969 : Armstrong, Aldrin et Collins posent le pied sur le sol lunaire (exploit retransmis en
direct à la télévision) À partir de 1976, des sondes américaines sont envoyées sur Mars.
1981 : la navette spatiale américaine permet de réaliser des allers-retours entre la Terre et
l’espace. (Opérationnelle)
Soviétiques ne parviennent pas à rattraper leur retard sur les États-Unis. 1974 : ils renoncent
à envoyer des hommes sur la Lune + 1988 : unique vol de la navette spatiale Bourane  Ils
ne sont plus en mesure (difficultés économiques croissantes) d’investir dans la recherche
spatiale pour concurrencer les États-Unis.

III) Les nouveaux acteurs de la conquête spatiale

A) D'autres États à la conquête de l’espace


Pays européens tentent de suivre le rythme imposé : La France met en orbite son premier
satellite (1965), le Royaume-Uni en 1971.  Création de l’ASE en 1975 = mutualiser les
moyens  premier tir du lanceur Ariane (1979)
+ puissances émergentes engagées dans la course à l’espace (aide soviétique)  l’Inde
dispose de ses propres lanceurs (depuis 1970) et Chine parvenue en 2003 à envoyer un
homme dans l’espace et ambitionne un vol habité vers la Lune d’ici 2025.

B) De nouveaux acteurs pour de nouveaux usages de l’espace


Fin de la Guerre Froide : baisse globale des sommes allouées par les États à la conquête
spatiale. (4,5% PIB pour NASA en 1966/0,5% ajd) Agence spatiale russe : équilibre son
budget avec vente de séjours touristiques à bord de l’ISS
 Acteurs privés : 1980, la société française Arianespace devient 1ere société
commerciale de transport spatial  loue ses services aux sociétés de
télécommunications pour placer sur orbite des satellites  concurrencée par les
champions américains du New Space, telle la société SpaceX

Old Space : États unis Urss, objectifs idéologique et symbolique, moyens financiers non limités.
New Space : États et acteurs privés, engendre concurrence et coopérations et moyens limités pour
certains États.

Pour les objectifs : scientifiques : exploration, recueille de données


 Technologiques : construction d’infrastructure d’exploration et de communication
 Économique : exploitation de métaux rares sur la Lune
 Militaires : surveillance et capacité à se défendre

Défi : rejoindre le cercle très fermé des puissances spatiales

Pour les Enjeux :


Communication : transmission et réception efficace, débit élevé dans des domaines  transport,
finance, défense, médias

Localisation : GPS, Galileo…


Aujourd’hui, développement d’acteurs privés, Blue origine, SpaceX,
Met fin au monopole des états, Space Act 2015 : interdit l’exploitation de l’espace à des fins
commerciales

Les océans : conquêtes, affirmations de puissance et rivalités depuis la fin du XXe siècle
 Comment les rivalités de puissance s’affirment-elles sur les espaces maritimes ?

I) Des États rivaux à la conquête des mers et océans

A) Mondialisation et enjeux géostratégiques


Mondialisation renforce importance géostratégique des mers et des océans  Économies
dépendantes des approvisionnements maritimes : 90 % des flux intercontinentaux de
marchandises sont transportés par mer et 99 % des flux d’information mondiaux (Internet,
téléphone…) sont transmis par câbles sous-marins.
Ressources océaniques suscitent la convoitise (besoins augmentent // richesses terrestres se
raréfient)  Océans = derniers espaces d’exploration de la planète pour accéder à de
nouveaux gisements. Ex : océan Arctique, États attirés par l’ouverture de nouvelles rou tes
maritimes et par l’exploitation des ressources potentielles.

Espace maritime : 71% de la surface de la planète, 90 millions de tonnes de poissons dans le monde
par an, 22% des réserves de pétrole et 30% des réserves de gaz.
 Espace de circulation (routes maritimes traversent tous les océans, et mettent en relations les
pôles de la mondialisation (grâce à des détroits, des canaux) (85% des échanges de
marchandises par la mer)
 Ainsi, gain de temps et par conséquent, financier.

Exemple : détroit de Malacca : passage maritime militarisé, clé de la route Europe Asie Moyen Orient
Asie, espace de convoitise, grande zone de piraterie
 Présence permanente de l’Inde et des États Unis

Exemple : Arctiques dont la fonte des glaces rend accessible de nouvelles routes maritimes, et
exploration des ressources
Drapeau russe sur le pôle Nord, réponse au drapeau American sur la lune = appropriation

B) L’océan, un espace convoité théâtre de nouvelles rivalités géopolitiques


Maritimisation  multiplication des tensions pour la fixation des frontières maritimes (Golfe
du Venezuela, riche en hydrocarbures  Colombie revendique l’archipel de Los Monjes au
détriment de son voisin vénézuélien)
Appropriation des espaces maritimes s’accompagne d’une affirmation de la souveraineté des
États : Doctrine du Sea Power  la puissance d’un État proviendrait de sa capacité à
maîtriser l’espace maritime mondial grâce à sa marine pour y projeter sa souveraineté et y
contrôler ses intérêts stratégiques (Royaume-Uni au 19e siècle, États-Unis au 20e siècle).
Mondialisation : mise en relation des territoires par les mers et les océans, et la mise en valeur
sélective des territoires  tous les territoires n'ont pas les mêmes atouts. Les littoraux sont donc des
espaces privilégiés et stratégiques (À l'échelle mondiale, 25 ports concentrent 50 % des flux)

 Les littoraux sont donc des interfaces majeures de la mondialisation La hiérarchie des
ports mondiaux et son évolution depuis les années 1970 révèlent des mutations
économiques mondiales et des grandes puissances économiques. On voit bien le
basculement du cœur économique du monde, de l'Atlantique (États-Unis et Europe) vers
l'Asie (Japon puis Chine et Inde).

II) De la conquête à domination militaire : l’affirmation de la puissance

A) Dissuasion et projection, les composantes de la puissance navale


Forces navales = dissuasion nucléaire (garantit en tout temps et en tout lieu une capacité de
frappe)  Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), indétectable. 6 puissances en
disposent aujourd’hui : États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, et Inde.
Projection de puissance : frapper ou à se tenir prêt à frapper l’adversaire à l’aide de groupes
aéronavals articulés autour d’un porte-avions. 2019 : deploiement porte-avions USS
Abraham Lincoln à proximité de l’Iran  pression sur ce pays (accusé de vouloir se doter
d’une force nucléaire)

Répond à des objectifs :


 Assurer la souveraineté des ZEE
 Surveiller les espaces maritimes pour assurer le fonctionnement de l’économie mondiale
 Intervenir rapidement sur les lieux de crise.
Utilisation de moyens de force : SNA, SNLE, porte avion mais aussi de base navale à l’étranger.
Exemple : flotte américaine en méditerranée, France à Djibouti
 Dissuasion nucléaire
Obtenir un accord ou l’abandon d’un projet par l’adversaire en raison de la possibilité d‘une attaque
imminente c’est le but de la dissuasion nucléaire

B) Les marines nationales, des forces de protection


Puissance maritime = sécurité/sureté  liée au risque couru en mer par les navires et les
équipages + risque de pollution/lutte contre des ennemis aujourd’hui non étatiques
(piraterie, terrorisme, pêche illégale…).
Essor d’activités illicites (courants migratoires illégaux, contrefaçons, armes ou drogues ) 
oblige les États à mener des actions navales de surveillance ou d’intervention armée. Ex :
Depuis 2008, la force navale européenne (Eunavfor) mène l’opération Atalante de lutte
contre la piraterie maritime au large de la Corne de l’Afrique.

III) Affirmation et développement des puissances navales au XXIe siècle

A) L’hégémonie navale américaine


États-Unis = « maîtres des mers » (présence sur tous les océans et leur permanence à la
mer)  36 % des dépenses militaires mondiales en 2018  1ere force navale : 11 porte-
avions, 14 SNLE, 58 SNA et sept flottes présentes sur tous les océans.
Marine nationale française et la Royal Navy (Royaume-Uni) sont les seules autres marines de
haute mer  disposent de forces navales complètes : porte-avions, SNLE… + renforcée par
des bases installées outre-mer ou à l’étranger : Djibouti, Abu Dhabi ou Dakar Marine FR

B) L’émergence de nouvelles puissances navales


Développement marine pays émergents : 1950, 18 pays possédaient des sous-marins/ Ajd :
42 (Algérie, Indonésie ou Vietnam.). Les grands pays émergents (Chine, Inde, Brésil) et les
puissances régionales (Taïwan, Turquie, Corée du Sud, Pakistan) cherchent à s’affirmer sur
les mers et les océans en développant leurs flottes.
Nouveaux acteurs géostratégiques des mers et des océans  agissent à différentes
échelles : Brésil semble se limiter au contrôle de leur ZEE/Russie réaffirme sa présence sur et
sous les mers (large de la Syrie) + Chine modernise sa capacité de projection  programme
de construction de porte-avions (Liaoning en 2011, Shandong en 2019).

Axe 2 : La conquête de nouveaux espaces : enjeux diplomatiques et coopération

La conquête spatiale : de la coordination à la coopération


 Pourquoi la conquête spatiale a-t-elle donné lieu à une coopération internationale ?

I) Encadrer la conquête spatiale

A) Le rôle de l’ONU
1958 : (initiative USA) l’ONU crée un Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-
atmosphérique (CUPEEA) Alors que les Soviétiques viennent de réussir le lancement de leur
premier satellite, Spoutnik 1 (octobre 1957), il s’agit d’offrir aux États une instance de
dialogue et de coopération pour éviter que la course à l’espace ne devienne conflictuelle.

B) Américains et Soviétiques fixent les règles du jeu spatial


1967 : États-Unis et l’URSS concluent le « traité de l’Espace »  libre accès de tous les États
à l’espace extra-atmosphérique (qui n’appartient donc à personne) mais leur interdit de
revendiquer la souveraineté sur une partie des astres  biens communs de l’humanité.
 Ce traité prohibe également la mise en place d’armes de destruction massive,
(notamment nucléaires) + devoir d’assistance envers les astronautes imposés aux
États, peu importe nationalité  principes confirmés par le traité sur la Lune (1979)
qui définit cet astre comme un « patrimoine commun de l’humanité ».

II) Les débuts de la coopération internationale

A) Une mutualisation contrainte


Avant 21eme : Soviétiques et Américains sont les seuls en mesure d’envoyer des hommes dans
l’espace = autres pays s’en remettent donc à leur expertise  Jean-Louis Chrétien à bord
d’un vaisseau soviétique (1982) + 1979 : désintégration de la station
spatiale américaine Skylab  station russe Mir devient la seule possibilité pour réaliser des
séjours dans l’espace  accueille des astronautes français, britanniques, autrichiens et
allemands dans les années 80.
1984 : USA renoncent à construire seuls une nouvelle station spatiale pour concurrencer Mir
(Confrontés à des difficultés techniques et financières)  coopération pour élaboration
d’une station spatiale internationale (agences spatiales européenne, canadienne et
japonaise se voit confier la conception et la réalisation d’une partie de la future station)

B) Le rapprochement américano-russe
Fin de guerre froide = nouvel élan à la coopération spatiale internationale. En 1992,
Américains et Russes lancent programme de coopération spatiale Shuttle-Mir cosmonaute
russe embarque à bord d’une navette américaine (1994)
1993 : Russie renonce à construire Mir 2 et rejoint le projet de ISS  Elle prend en charge la
fabrication d’un module de la SSI dont le coût est assumé par les États-Unis.

III) La persistance des rivalités

A) Le fonctionnement de la SSI
1998 : début assemblage en orbite de la SSI (prend fin en 2011) Depuis 2000, la SSI est en
permanence occupée par 3 puis, à partir de 2009, 6 astronautes de différentes nationalités.
 Séjours de 3 à 6 mois chacun (travaux d’entretien de la station et activités de recherche
scientifique)

La SSI est un habitat pressurisé. C'est un lieu de vie et un laboratoire. Elle tourne en permanence
autour de la Terre, de 320 kilomètres à 450 kilomètres d'altitude, à la vitesse de 28 000 km/h.

 C'est le plus gros objet jamais réalisé dans l'espace

15 pays associés à la fabrication de la SSI = droit d’y envoyer des astronautes au prorata de
sa participation financière. L’ASE (8,3 % des droits d’utilisation de la station) peut ainsi y
envoyer chaque année un astronaute pour 4 mois + La partie russe de la SSI n’est accessible
qu’aux seuls cosmonautes russes.

Lors de la mission Proxima, entre novembre 2016 et mai 2017, le Français Thomas Pesquet a mené
des expériences tant pour l'Agence spatiale européenne (ASE) que pour les autres agences spatiales.
Les États-Unis restent le principal financeur. La Russie est l'acteur de nombreux transferts de
technologie. Ainsi, il y a une présence permanente d'un astronaute américain et d'un astronaute
russe dans la station.

L'exclusion de la Chine par les États-Unis est révélatrice des rapports de force entre les grandes
puissances actuelles.
B) Les défis de la privatisation
2015, les États-Unis adoptent le Space Act : loi destinée à soutenir le développement du New
Space en le sécurisant juridiquement. Ne remet pas en cause l’interdiction pour un État de
s’approprier un astre mais autorise les entreprises privées américaines à en exploiter les
ressources (droit d’extraire et de vendre les ressources naturelles des astres)  USA incitent
entreprises à investir dans ce domaine en leur faisant miroiter de potentiels bénéfices
objectif : elles remplacent les États dans le financement de l’exploration spatiale (à terme)
(Volonté affichée des USA de stopper financement SSI à partir de 2025)  pas un abandon
mais une privatisation de la station : les coûts d’exploitation ne pèseraient plus sur les
contribuables mais sur des investisseurs privés  ils rentabiliseraient leur investissement en
recourant au sponsoring ou en proposant des séjours touristiques dans l’espace.

La gestion internationale des mers et des océans


 Quels sont les enjeux du partage, de l’exploitation et de la préservation des mers et
des océans ?

I) Négocier les règles du partage des océans : un enjeu diplomatique

A) Des rivalités et des revendications étatiques croissantes


Dès 19e siècle : négociations internationales recherchent un compromis juridique pour
définir les droits et devoirs des États sur les mers  1924 (SDN) tente de codifier le droit de
la mer  echec en raison de désaccords sur la largeur débattue de la mer territoriale.
Pays multiplient les revendications d’appropriation des mers au large de leurs côtes. 1945 :
Truman proclame les droits exclusifs des États-Unis sur les ressources marines au large de
leurs côtes + Pays arabes (1949) décrètent leur souveraineté sur leur plateau continental +
1952 : Déclaration de Santiago (Chili, Équateur, Pérou)  définit un espace maritime de
200 milles sous souveraineté nationale.

Un débat concernant la liberté des espaces maritimes domine l'Europe depuis les 17 e-18esiècles. Ce
sont des espaces qui, par leur nature liquide, sont difficilement appropriables et divisibles par les
États. De nombreux juristes ont nourri cette réflexion :
 Le juriste hollandais Hugo Grotius publie un ouvrage majeur Mare liberum (De la liberté des
mers) en 1604. Il affirme que les mers sont libres.
 Le juriste anglais John Selden lui répond en 1635 par son Mare clausum. Pour lui, au
contraire, les mers doivent être contrôlées.
 Finalement, le Hollandais Cornelius van Bynkershoek propose en 1702 de limiter la
territorialité de la mer à la portée du canon.
On assiste progressivement à la naissance du droit de la mer, c'est-à-dire à un ensemble des règles
juridiques internationales relatives à l'utilisation des espaces maritimes et l'exercice de pouvoirs sur
ces espaces par les États.

B) Les conférences des Nations unies sur le droit de la mer


Nations unies entreprennent la rédaction d’un droit égalitaire : Progrès techniques amorcent
une exploitation accrue des océans  droit international a vocation à devenir un instrument
universel de lutte contre les conflits + contribution au développement économique des États
= 3 Conférences des Nations unies sur le droit de la mer sont organisées (entre 1956-1982)
Diplomates, scientifiques, juristes de chaque État confrontent leurs idées et rédigent des lois
 signature par 117 États de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer
(CNUDM) à Montego Bay (Jamaïque) en 1982 (168 États y adhèrent aujourd’hui) Parmi les
membres de l’ONU : USA, Pérou, Israël, Syrie, Turquie et Venezuela n’y adhèrent pas.

Délimitation des espaces maritimes : convention de Montego Bay 1982


Territorialisation des mers, appropriation des espaces maritimes par les États
 Naissance du droit de la mer, ensemble de règles juridiques internationales relatives à l’utilisation
des espaces maritimes et l’exercice de pouvoirs sur ces espaces.
Fruit d’un long processus diplomatique (3 conférences ont eu lieux entre 1956 et 1982)
 Le degré d’appropriation des espaces maritimes est proportionnel à a la distance par rapport
au trait de côte : plus la cote est proche, plus la souveraineté étatique est forte et
inversement

Une zone économique exclusive (ZEE) est un espace maritime sur lequel un État côtier exerce des
droits souverains en matière d'exploitation et d'usage des ressources sur une distance de 200 milles
marins à partir des côtes (soit 370 kilomètres).

 Espaces maritimes riches en ressources variées (halieutique, pétrole, gaz, Energie)  origine
de tension géopolitiques
 Importance de posséder ZEE la plus vaste possible, pour l’exploiter mais aussi pour une
projection sur la haute mer sécurisée.
 Iles Paracels, occupées par la chine, revendiqué par le Viet Nam.

Vient alors la question de préservation et protection des ressources marmites, menacé et


surexploités  acidification des eaux, chaine alimentaire troublé par la surpêche, pollutions diverses,
corail ;

Tentative aujourd’hui de protection à l’aide de coopération entre États, préservation de la


biodiversité,  ONU, conférence intergouvernementale sur la biodiversité marine, créer des aires
marines protégées.  Succès relatif, n’empêche pas les tensions liées aux nouvelles routes maritimes
et aux ressources (antarctique)

II) Réguler les conflits par le droit de la mer

A) Un instrument juridique pour prévenir le conflit


CNUDM : « Constitution des océans » pour réguler les rivalités interétatiques (1994)  fixe
la largeur de la mer territoriale (12 milles marins), crée la zone économique exclusive ou
ZEE (200 milles)  satisfaire les pays en développement + définit la haute mer
 En contraignant, CNUDM concilie volonté de territorialisation/respect de la liberté
des mers et de leur protection.
 Commission des limites du plateau continental (CLPC) : examine demandes
d’extension du plateau continental (jusqu’à 350 milles max) + Autorité internationale
des fonds marins (AIFM) : assure gestion des fonds marins en haute mer, considérés
comme « patrimoine commun de l’humanité ».

B) Un moyen de résoudre les conflits


Droit de la mer a une fonction de règlement équitable des conflits entre les États : Article
279 CNUDM fait obligation aux États de résoudre leurs différends par des moyens pacifiques
(négociations comme mode de règlement de litige) Ex : Costa Rica/Équateur  29 ans de
négociations pour signer traité pour délimiter la ZEE des îles des Galapagos et de l’île Coco
États portent leur différend : Création par CNUDM Tribunal international du droit de la mer
(TIDM) (1996)  29 affaires jugé jusqu’en 2020 + Cour internationale de justice (CIJ) de La
Haye  juge différends maritimes interétatiques : 2018, elle affirme ainsi que le Chili n’est pas
obligé de négocier un accès à l’océan Pacifique pour la Bolivie qui l’exigeait.

III) Coopérer pour préserver la haute mer

A) Les enjeux de l’exploitation de la haute mer


Haute mer = espace de liberté mais pas une zone de non-droit  Organisation des Nations
unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) définit des politiques internationales des
pêches + Organisation maritime internationale (OMI) : assure la sécurité des transports
maritimes pour prévenir la pollution des mers par les navires.
Intensification activités humaines (impact sur biodiversité marine) : menace pour la haute
mer (malgré le droit de la mer)  Ressources vivantes situées en haute mer ne sont pas
considérées comme patrimoine commun de l’humanité par CNUDM : pêche commerciale,
gyres de pollutions plastiques, acidification des océans, exploitation minière fonds marins
B) Les négociations sur la BBNJ
Gérer les activités humaines (en haute mer)  impose coopération internationale :
Organisation par les Nations unies d’une conférence intergouvernementale (pour enrichir la
CNUDM) (2018-2020) d’un instrument juridique contraignant sur la conservation et
l’utilisation durable de la biodiversité marine (dans zones au-delà des juridictions nationales)
 Droit de la mer toujours en construction : États négocient et cherchent à établir des
règles pour haute mer pour préserver ressources génétiques marines (partage
équitable et exploitation)

Axe 3 : La Chine : à la conquête de l’espace, des mers et des océans

La Chine au XXe siècle : à la conquête des mers, de l’océan et de l’espace


 Comment la Chine s’est-elle affirmée et imposée à l’échelle mondiale au XXe siècle ?

I) Le « réveil » de la puissance chinoise au XXe siècle

A) De la domination à la puissance retrouvée


Jusqu’au 18e : Chine est une puissance mondiale majeure (territoire immense, population
nombreuse et économie solide : un tiers du PIB mondial en 1800)  signes du « déclin » au
19e : corruption, famines, domination des puissances étrangères (Europe, Japon) 
République proclamée en 1912 après abdication de l’empereur  période marquée par la
volonté de s’affranchir de la domination étrangère et de retrouver la puissance disparue.
20e : Chine confrontée à des bouleversements politiques et économiques : Après guerre civil
(1927) Mao Zedong s’impose à la tête de la République populaire de Chine en 1949. À partir
de 1978 : Chine opère un redressement économique spectaculaire avec l’arrivée au pouvoir
de Deng Xiaoping  mise en place des « Quatre modernisations »  ouverture à la
mondialisation = se hisse parmi les principales puissances mondiales.

B) L’affirmation à l’échelle internationale


1950 : Mao Zedong mène une politique d’expansion régionale : revendication de la région de
Hong Kong (colonie britannique), Taïwan (alors occupée par les nationalistes chinois en exil
depuis la fin de la guerre civile) et envahit le Tibet (devient une province chinoise en 1959)
 affirme sa puissance militaire et renoue avec ambitions territoriales
Fin 20e : Chine est une puissance industrielle et commerciale de premier plan  contrôle
des espaces maritimes pour la Chine = enjeu stratégique  en quelques décennies, elle est
le premier exportateur (produits manufacturés) et troisième importateur (énergie, matières
premières) mondial
II) La puissance chinoise à la conquête des mers et des océans

A) Une stratégie de défense des côtes jusqu’aux années 1970


1949 : Mao Zedong souhaite construire une marine puissante malgré moyens limités (marin
issue de l’armée de terre + instructeurs soviétiques  contexte de guerre froide et guerre
de Corée (1950-1953) ayant favorisé rapprochement avec URSS dès 1950) : stratégie de
défense des côtes  repousser un éventuel assaut des États-Unis.
1960 : fin alliance Chine/URSS  Mao Zedong limite ses ambitions maritimes. (Armée
chinoise est fragilisée)  incapacité de faire face à la puissance américaine dans les mers
asiatiques  recentre sur son territoire continental et sécurise ses frontières terrestres.

B) À partir des années 1970, une stratégie de « défense active »


1978 : Deng Xiaoping au pouvoir  souhaite que la Chine redevienne une grande puissance
maritime et augmente fortement le budget de la marine  toujours optique de se défendre
des USA + préserver intérêts commerciaux du pays (contexte d’ouverture à mondialisation)
Chine se lance à la conquête de nouveaux territoires maritimes : 1974, ils occupent les iles
Paracels + Spratleys en 1980 (présence de ressources halieutiques et d’hydrocarbures) + qu'il
estime lui revenir historiquement  Refus de respecté juridiction internationale en mer de
Chine méridionale
III) Des ambitions chinoises au-delà des territoires terrestres

A) Les premiers pas de la Chine dans la course à l’espace


1956 : Mao Zedong inscrit la conquête spatiale parmi les objectifs du « Grand Bond en
avant » : moyens modestes  aidé par les experts russes  1958, autorités chinoises
construisent base de lancement de fusées à Jiuquan, en Mongolie intérieure.
Détérioration des relations sino-soviétiques = Chine continue son programme spatial sans
aide étrangère  1960 premier lanceurs expérimentés (cadre militaire = 1e missile nucléaire
testé avec succès en 1964)  Cette politique permet en 1970 au Dong Fang Hong (« L’Orient
est rouge »), d’être lancé avec succès (premier satellite)
B) Une progression rapide à partir des années 1980
1978 : impulsion nouvelle (arrivé au pouvoir de Deng Xiaoping)  réorganisation industrie
spatiale : achat de technologies à l’étranger, coopération avec d’autres pays, création d’un
ministère de l’Industrie spatiale, création du CNSA (Agence spatiale nationale de la Chine,
1990s)
Chine se hisse rapidement parmi 5 premières puissances spatiales (URSS, USA, France et
Japon)  projet de programme spatial habité se concrétise en 2003 : Yang Liwei est le
premier taïkonaute chinois à aller dans l’espace (mission Shenzhou 5).

La Chine au XXIe siècle : les défis d’une superpuissance en devenir


 Quels sont les défis liés aux ambitions planétaires de la Chine au XXIe siècle ?

I) L’expansion planétaire de la Chine

A) Les ambitions maritimes d’une grande puissance


2003 : arrivé au pouvoir de Hu Jintao  veut faire de la Chine une puissance maritime de
premier plan  considère détroit de Malacca (25 % du commerce mondial) = condition
indispensable à la croissance économique du pays (USA y jouent un rôle majeur + menaces
pèsent sur ce détroit (piraterie, terrorisme))
Arsenal militaire placé au service des ambitions chinoises : 2012, mise en service du 1e porte
avion (Liaoning)  Chine devient la deuxième marine au monde derrière les États-Unis :
veut assurer sécurité océans/mers du globe où circulent les flux liés aux intérêts
économiques chinois (stratégie du « collier de perles ») + à l’initiative de la création de
l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en 2001.
Jalon p. 86-87

B) Les « nouvelles routes de la Soie » au service des intérêts chinois


Ajd : Chine première puissance commerciale dans le monde. Intégrée à l’Organisation
mondiale du commerce (OMC) en 2001  représente 12 % des échanges mondiaux de
marchandises en 2019.
« Nouvelles routes de la Soie » : projet, initié dès 2013 par le président Xi Jinping  affirme
son statut de puissance commerciale mondiale : investissement dans des ports de l’océan
Indien (Gwadar au Pakistan) et d’Afrique (Djibouti)  elle y construit des bases navales 
afin sécuriser les routes maritimes qui la relient aux ressources pétrolières du Golfe persique,
stimuler la croissance et de nouer des alliances diplomatiques.
Jalon p. 88-89

II) Des ambitions de plus en plus marquées dans la conquête spatiale

A) La Chine, acteur majeur de la course à l’espace


Années 2000 : Chine devient grande puissance spatiale : 1ère sortie extravéhiculaire en 2008,
lancement de la première station spatiale chinoise Tiangong 1 en 2011, sondes spatiales sur
la face cachée de la Lune en 2018-2019
Enjeux de la course à l’espace : (plan économique)  innovation spatiale = au cœur du
projet « Made in China 2025 » (transition vers les industries de pointe) lancé par Xi Jinping.
(Plan géopolitique) : maîtrise des technologies spatiales est un outil de la puissance militaire.
(Plan scientifique) : succès dans le domaine spatial = renforce le soft power chinois.

Jalon p. 86-87

B) Bientôt la première puissance spatiale ?


En 2011 : Chine dépasse USA concernant le nombre de lancements d’engins spatiaux dans
l’année  10 prochaines années : la Chine prévoit de lancer une sonde sur Mars, d’effectuer
des missions vers des astéroïdes et sur Jupiter. Une mission habitée sur la Lune est en projet.
Budget des USA reste de loin + élevé mais progression chinoise inquiète  interdiction tout
projet spatial en collaboration avec les Chinois (crainte d’espionnage). D’autres pays
cherchent également à se positionner dans la course à l’espace (Inde, Émirats Arabes Unis).

III) De multiples défis

A) Une expansion planétaire, source de tensions


Chine souhaite s’approprier les mers de Chine  conflit avec le Japon concernant îles
Diaoyu et Senkaku  fonde ses revendications sur la « ligne à neuf traits »  Enjeux :
contrôle des routes, des ressources halieutiques, des réserves d’hydrocarbures + USA mène
régulièrement des opérations pour maintenir liberté de circulation pour les navires.
 Ambitions chinoises dépassent désormais les mers de Chine  veut développer son
influence dans l’océan Indien ou Pacifique Sud + routes maritimes circumpolaires qui
pourraient être dégagées des glaces avec le réchauffement climatique.
B) La Chine vulnérable : un colosse aux pieds d’argile ?
Les ambitions chinoises suscitent des critiques  investissements massifs en Afrique
(« Chinafrique ») ou en Europe (rachat du port du Pirée à Athènes), dénoncé par certains
États (Thaïlande, Algérie…) comme une forme d’impérialisme.
Superpuissance chinoise demeure incomplète et confrontée à de multiples défis : défi
démographique (vieillissement de la population), réduction des inégalités, gestion de la
pollution + croissance économique en baisse continue depuis le début des années 2010 +
l’essentiel du trafic maritime chinois passe par des détroits qu’elle ne contrôle pas.

Vous aimerez peut-être aussi