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Université Cheikh Anta Diop de Dakar 2020/2021

Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Département d’Histoire

G 244 : initiation à l’histoire médiévale : sources et méthodes

Plan du cours

Introduction

I. Moyen Age ou Époque médiévale : essai de définition


1. Au plan chronologique
2. Au plan thématique
3. Au plan méthodologique
I. Les variances en histoire médiévale
1. Occident
2. Orient
3. Afrique
4. Ailleurs (les civilisations de l’Amérique précolombienne,
II. L’École des Annales : la « Nouvelle histoire »
III. Les thèmes de recherches privilégiés en histoire médiévale à l’École Historique
de Dakar
1. Islam
2. Occident
3. Afrique
4. Archéologie médiévale

Document 1 : le Moyen Age

Que le « Moyen Age » n’ait pas succédé brusquement à l’ « Antiquité », c’est a priori chose
évidente. La notion même d’une période intermédiaire entre les temps anciens et l’époque
moderne a eu peine à naître. Entrevue peut-être au XVIIe siècle, elle n’a été acceptée par la
science qu’à une date récente.

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Longtemps les historiens déroulèrent leurs récits sans se préoccuper d’opérer une ponctuation
chronologique, sans éprouver le besoin de s’arrêter à une pause majeure. Quand le concept de
médiévisme se fut imposé à l’attention – il y a seulement un siècle- le dogme de l’évolution, de
la transformation continue et lente de la nature et de l’humanité fit méconnaitre le fait de la
discontinuité. Si bien que les oppositions cardinales entre la période à laquelle il convient de
réserver le terme d’ « Antiquité » et les temps subséquents auraient sans doute continué à être
méconnues sans la nécessité d’opérer dans la narration historique des coupures dans un but
pédagogique. Malheureusement ces divisions chronologiques en vue de l’école ont été faites
avec tant de maladresse, ou parfois de ridicule, qu’elles ont compromis toute tentative de
discrimination entre l’Antiquité et le Moyen Age. […]. Le monde que contemplent les gens du
VIIe siècle est tout différent de celui que les gens du IIIe ou du IVe siècle avaient sous les yeux :
l’empire romain n’existe plus, sauf en Orient, et sous une forme qui n’est plus latine ; des
nations nouvelles l’ont envahi et elles-mêmes sont menacées par d’autres peuples plus féroces
et plus étranges encore ; des langues, des lois, des habitudes nouvelles se sont imposées. Surtout
le monde intérieur s’est renouvelé.

Fernand Lot, La fin du monde antique et le début du Moyen Âge, Paris, Éditions Albin Michel,
1951, pp. 1-2.

Document 2 : les perceptions du Moyen Age

La roue de Fortune, ce symbole si cher à l’Occident médiéval, tourne aussi pour les époques, et
même pour les civilisations. L’idéalisation du souvenir transforme aussi le passé collectif. Un
mythe de la « Belle Époque » se crée souvent en faveur d’hier : les Français du XIVe siècle
évoquaient avec nostalgie le « bon temps Monseigneur Saint Louis ». Puis l’idéalisation fait
souvent place au dénigrement et à l’oubli. Plus tard, la découverte de nouveaux documents, le
recul, les points de vue de regards neufs, les variations de la mode modifient encore l’image du
passé, font tourner la roue. Les légendes dorées et les légendes noires se succèdent.

Le Moyen Age a commencé à parcourir ce cycle du regard historique. La renaissance et


l’époque classique avaient vu le Moyen Age en noir. C’était le temps de l’art dit « gothique »,
de la barbare scolastique, et les Anglais trouvèrent la bonne formule : the dark ages, l’âge des
ténèbres. La Révolution de 1789, qui mit fin en France aux droits « féodaux » et en sonna le
glas en Europe, donna au Moyen Age politique et social identifié avec la féodalité un contenu
également méprisable. Féodal devint péjoratif. Le romantisme commença à renverser le
courant. L’amour des ruines se porta des temples antiques aux châteaux forts ruinés et aux

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cathédrales inachevées…Le moyenâgeux remplaça le médiéval, le néogothique séduisit le
clergé, la bourgeoisie et les Américains. Le genre troubadour, les romans de Walter Scott,
Quasimodo et Aymerillot intronisaient le Moyen Age dans la littérature, et l’imprévu Verlaine
inventait un « Moyen Age énorme et délicat ». Le meilleur, le médiocre et le pire se
nourrissaient aux sources médiévales…Toutes les opinions politiques découvraient leur idéal
en ces temps heureux…Chaque nation identifiait son nationalisme avec son histoire médiévale :
France des croisades et des cathédrales, Allemagne de Frédéric Barberousse, des Chevaliers
Teutoniques et des Maîtres Chanteurs, Espagne du Cid, Italie de Dante et de Marco Polo…

L’intérêt fécond pour l’histoire des techniques a incité aussi les nombreux admirateurs du
Moyen Age à doter cette époque d’un génie inventif qu’aucune autre période de l’histoire
n’aurait égalé…

Enfin, encouragée par le renouveau catholique et plus largement religieux de la fin du XIXe
siècle et du XXe siècle, la pensée médiévale s’est trouvée soudain revalorisée…

Jacques Le Goff, La civilisation de l’Occident médiéval, Paris, B. Arthaud, 1964, pp. 13-16.

Document 3 : Un autre Moyen Âge

Un autre Moyen Âge− dans l’effort de l’historien− un Moyen Âge total qui s’élabore aussi bien
à partir des sources littéraires, archéologiques, artistiques, juridiques qu’avec les seuls
documents naguère concédés aux médiévistes "purs". C’est un Moyen Âge long, je le répète,
dont tous les aspects se structurent en un système qui, pour l’essentiel, fonctionne du Bas-
Empire romain à la révolution industrielle des XVIIIe-XIXe siècles. C’est un Moyen Âge
profond que le recours aux méthodes ethnologiques permet d’atteindre dans ses habitudes
journalières, ses croyances, ses comportements, ses mentalités. C’est la période qui nous permet
le mieux de nous saisir dans nos racines et nos ruptures, dans notre modernité effarée, dans
notre besoin de comprendre le changement, la transformation qui est le fonds de l’histoire en
tant que science et en tant qu’expérience vécue. C’est la distance de la mémoire constituante :
le temps des grands-parents. […]. Et le Moyen Âge- que je serai le dernier à détacher de la
continuité historique où nous baignons et qu’il nous faut saisir dans sa longue durée qui
n’implique pas la croyance à l’évolutionnisme- est ce passé primordial où notre identité
collective, quête angoissée des sociétés actuelles, a acquis certaines caractéristiques
essentielles. Parmi les créations du Moyen Âge il y avait les universités, les universitaires. […].

Jacques Le Goff, Un autre Moyen Âge, Paris, Éditions Gallimard, 1999, pp. 16-17.

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Document 4 :

Document 5 : les casques

4
Document 6 : les châteaux

5
Document 7 : L’École des Annales et la nouvelle histoire

Toutes les sociétés n’ont pas naturellement conscience de leur dimension historique. Sociétés
historiques et sociétés anhistoriques. […].

Dorénavant, le but de l’historiographie n’est plus de faire l’inventaire des hauts faits- et des
actes moins nobles- d’une lignée de princes, comme le firent il y a quatre mille ans les prêtres
d’Amon qui nous ont transmis la liste des trente dynasties de pharaons qui ont régné sur
l’Égypte, et comme le faisaient encore il y a moins d’un siècle, du moins si l’on en croit ce que
disent certains nouveaux historiens, les tenants de l’histoire « historisante ». Pour atteindre
l’homme passé dans sa quotidienneté, l’histoire a dû faire sa révolution scientifique et substituer
de nouveaux paradigmes à ceux de l’histoire traditionnelle. Le résultat, c’est une histoire
nouvelle lancée au début de ce siècle presque simultanément par Max Weber et Karl Lamprecht
en Allemagne, Thorstein Veblen en Suède, la New History de John Dewey et Frederick Turner
aux États-Unis et Henri Berr en France. […].

Dès 1900, Henri Berr ouvre la voie, avec la fondation de la Revue de synthèse historique, qui
prend violemment à partie les dogmes de l’histoire positiviste alors dominante et entame une
collaboration avec la sociologie durkheimienne. L’acte de naissance « officiel » de la nouvelle
histoire intervient en 1929, avec la création à Strasbourg, par Marc Bloch et Lucien Febvre, des
Annales d’Histoire Économique et Sociale, qui vont donner leur nom à une école d’où sortira
l’histoire nouvelle. Les objectifs de Bloch et Febvre sont clairs : « d’abord, sortir l’histoire de
l’ornière de la routine, en premier lieu de son enfermement dans des barrières strictement
disciplinaires…Affirmer deux directions novatrices exprimées par les deux épithètes du titre de
la revue : « Histoire économique et sociale ». Et surtout, lutter contre l’histoire politique qui est
d’une part une histoire-récit, et de l’autre, une histoire d’événements, une histoire
événementielle, théâtre d’apparences masquant le vrai jeu de l’histoire ». Enfin, faire
« l’impitoyable critique de la notion de fait historique. Il n’y a pas de réalité historique tout faite
et qui se livrerait d’elle-même à l’historien ». Très vite, Bloch et Febvre s’installent à Paris et
les Annales avec eux. Le groupe peut alors entreprendre de développer son audience.

Hervé COUTEAU-BEGARIE, Le phénomène "Nouvelle Histoire" stratégie et idéologie des


nouveaux historiens, Paris, Ed. Economica, 1983, pp. 5-8.

Document 8 : les croisades, les États latins d’Orient, les ordres de chevalerie

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Commençant avec l’appel d’Urbain II au concile de Clermont (27 novembre 1095), culminant
avec la prise de Jérusalem (15 juillet 1099), s’achevant avec la bataille d’Ascalon (12 août
1099), la première croisade fut bien l’entreprise la plus retentissante des temps féodaux. […].
A la veille de la première croisade, l’Empire byzantin était en recul plus ou moins marqué
depuis environ un demi-siècle. Non seulement il avait perdu ses possessions et ses points
d’appui italiens, mais surtout il n’avait pu arrêter la poussée des Turcs seldjoucides. Ceux-ci,
en 1071, avaient battu et fait prisonnier à Mantzikert l’empereur Romain Diogène, contrôlant
du même coup l’ensemble de l’Asie Mineure. […]. Composés, en principe, de volontaires
engagés pour la vie, les ordres religieux militaires, dont la plupart prennent naissance entre le
début du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle, offrent, de par leur recrutement, leur
organisation, leur utilisation, un type bien particulier de force guerrière.[…]. Les Templiers
(fratres militiae Templi) apparaissent en Terre sainte vers 1118.

Philippe Contamine, La guerre au Moyen Age, Paris, Presses Universitaires de France, 1980,
pp. 149-169.

Document 9 : le système féodal

Être « l’homme » d’un autre homme : dans le vocabulaire féodal, il n’était point d’alliance de
mots plus répandue que celle-là, ni d’un sens plus plein. Communes aux parlers romans et
germaniques, elle servait à y exprimer la dépendance personnelle, en soi. […]. Le comte était
« l’homme » du roi, comme le serf celui de son seigneur villageois…le lien vassalique ;−de
l’étudier d’abord dans la zone la mieux « féodalisée » de l’Europe : à savoir, le cœur de l’ancien
Empire carolingien, France du Nord, Allemagne rhénane et Souabe[…] à l’époque de son plein
épanouissement : c’est-à-dire du Xe au XIIe siècle. […].

Dans la société féodale, le lien humain caractéristique fut l’attachement du subordonné à un


chef tout proche. D’échelon en échelon, les nœuds ainsi formés joignaient, comme par autant
de chaines indéfiniment ramifiées, les plus petits aux plus grands. La terre même ne semblait
une richesse si précieuse que parce qu’elle permettait de se procurer des « hommes », en les
rémunérant. […]. Depuis le milieu du XIIIe siècle, les sociétés européennes s’écartèrent
définitivement du type féodal. […]. La féodalité eut ses prolongements.

Marc Bloch, La société féodale, Paris, Albin Michel, 1968, pp. 209-613.

Document 10 : Repères chronologiques sur les civilisations de l’Amérique précolombiennes

Vers 1000 av. J.C. : Premières civilisations théocratiques sédentaires.

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IIIe siècle avant J.C. : Première phase de l’occupation de Monte Alban par les Olmèques.
Civilisation de Tlatilco.

Du IIIe au IXe siècle ap. J.C. : développement des civilisations classiques : Teothuacan, Monte
Alban (Zapothèques), El tajin (Totonaques), Mayas dans le Yucatan et le Chiapas.

Du IXe au XIIe siècle: fin des civilisations classiques. Déclin de Teotihuacan, abandon de
Palenque par les Mayas. Civilisation toltèque : Tula ; tolteco-maya dans le Yucatan : Chichen-
Itza, Uxmal, Mayapan, Tulum. Civilisation zapotèque à Monte Alban et totonaque à El Tajin.

Du XIIIe au début du XVIe siècle: développement de l’empire aztèque à partir de Tenochtitlan


(1325). Civilisation mixtèque à Monte Alban. Abandon de El Tajin par les Totonaques et
fondation de Zempoala. Décadence des villes mayas du Yucatan.

1492: Débarquement de Christophe Colomb aux Antilles.

1517: Fernandez de Cordoba reconnaît la côte de Yucatan jusqu’à Campeche.

1519: Hernan Cortez débarque à Veracruz le 21 février, il entre à Tenochtitlan le 8 novembre.

1520: Hernan Cortez se retire de Tenochtitlan après la “noche triste”, le 30 juin.

1531: siège de Tenochtitlan, reconquête et destruction de la ville.

Mérian, Jean-Yves et le Gallo, Yolande, Le Mexique d’aujourd’hui, Paris, les éditions Jeune
Afrique, 1990 (4e édition), p. 32.

Document 11 : Récapitulations :
III. La dynastie ‘Abbasside (généralités)
Et c’est elle qui prit le pouvoir de la main des Umayyades
« Sache que la dynastie ‘abbasside fut une dynastie fertile en ruses, en tromperies et en
trahisons ; que l’habileté et la félonie eurent une plus belle part au règne que la vigueur et
l’énergie, principalement dans les derniers temps de cette dynastie : en effet, les derniers princes
de cette race, abandonnant la force que donne l’énergie et la fermeté, prirent leur appui sur la
ruse et la perfidie. […]. Mes compliments aux maitres de l’épée : ils chôment, et leurs instants
s’écoulent dans les délices…Au demeurant, ce fut une dynastie pleine de belles qualités, riche
en nobles actions. De son temps, les marchés des sciences furent florissants, et les choses de
l'esprit bien achalandées ; les fastes de la religion magnifiquement célébrés ; les bonnes œuvres
jaillissaient d’abondance ; le monde était prospère ; toute chose sacrée était respectée, et les
frontières fortifiées. Et elle demeura ainsi jusque vers la fin ; c'est alors qu'avec les progrès de

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la tyrannie l'autorité s'ébranla, et le pouvoir passa en d'autres mains, comme nous l'exposerons
en son temps, s'il plaît à Allah (qu'il soit exalté !)…Il nous faut à présent commencer à parler
de chaque khalife l’un après l’autre
Le vizirat sous Saffah
Il est indispensable, avant d'entrer dans le sujet, de dire quelques mots de préambule sur cette
institution. Je dis donc que le vizir est un intermédiaire entre le prince et ses sujets ; il faut, par
conséquent, qu'il y ait dans sa nature une moitié capable de s'accorder avec le tempérament d'un
monarque, et l'autre, avec le tempérament de la foule, pour traiter chacun de ces deux partis
avec des procédés qui lui attirent le bon accueil, l'affection et la confiance ; et son capital, c'est
la droiture. On dit en proverbe : « Quand le mandataire trompe, le plan périclite. » Et aussi : «
Celui à qui l'on fait un rapport mensonger, ne saurait prendre de sage décision. » La capacité et
la fermeté doivent être au nombre de ses principales qualités ; l'intelligence, la vigilance, la
finesse, la résolution sont au nombre de ses qualités indispensables, et il ne sera pas dispensé
d'être somptueusement généreux et hospitalier, pour que les sujets du prince aient pour lui de
l'inclination, et pour qu'il lui soit rendu grâces par toutes les bouches ; et la bienveillance, la
longanimité, l'attention réfléchie dans les affaires, la douceur, la dignité, la fermeté et
l'exécution des ordres qu'il donne sont les qualités dont il a absolument besoin…
Les bases du vizirat ne furent établies, et ses règles ne furent fixées que sous la dynastie des
Abbassides. Avant ce temps, ses bases n’étaient pas fixées, ni ses règles établies : mais
seulement chaque prince avait des hommes formant son entourage et une suite ; quand une
affaire se présentait, il consultait les hommes d’intelligence et de bon jugement, et chacun d’eux
remplissait ainsi l’office de vizir. Mais quand les Abbassides commencèrent à régner, les statuts
du vizirat furent arrêtés, et le vizir prit le titre de vizir ; il s’appelait auparavant secrétaire (kâtib),
ou conseiller (mouchir). Les linguistes disent : ouazar signifie refuge, abri ; ouizr signifie
charge ; alors vizir est tiré soit de ouizr, et dans ce cas il signifie celui qui supporte la charge,
soit de ouazar, et dans ce cas, il signifie celui à qui l’on revient et à l’opinion et à l’expérience
de qui on a recours. Et de quelque façon que l’on retourne la racine ouazara, on trouve qu’elle
indique soit l’idée refuge, soit celle de charge…
Ibn Tiqtaqa Al-Fakhrî, Histoire des dynasties musulmanes depuis la mort de Mahomet jusqu’à
la chute du khalifat ‘Abbāside de Baghdâdz (11-656 de l’hégire-632-1258 de J. C.) avec des
prolégomènes sur les principes du gouvernement, Traduit de l’arabe et annoté par Émile Amar,
Paris, Ernest Leroux, Éditeur, 1910, pp. 238-245.

Document 12 :

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Cependant, le kanfari étant parti à Gao pour rejoindre son frère, celui-ci l’installa à sa place et
lui conféra la lieutenance du royaume. Ensuite l’askia Mohamed se mit à faire ses préparatifs
en vue d’accomplir le pèlerinage et d’aller visiter le temple sacré de Dieu, le tombeau du
Prophète (sur lui soit le salut !) et les tombeaux de ses Compagnons (que Dieu soit satisfait
d’eux !). Il fit venir les sommes et l’équipement nécessaires au voyage, envoyant des ordres
dans toutes les parties de son territoire pour qu’on lui fit parvenir des vivres et des
approvisionnements. Puis il se mit en route pour le pèlerinage au mois de l’année 903 [29
septembre – 27 octobre 1497] après s’être fait remettre 300.000 pièces d’or qu’il fit prendre
chez l’honnête khatib Omar et qui provenaient de la partie du trésor du chi Ali confiée à la garde
de ce personnage : quant aux sommes demeurées dans le palais du chi, enfouies sous terres ou
cachées dans des coffres, elles étaient considérables.

Il emmena avec lui cents hommes de l’armée parmi lesquels se trouvait son fils l’askia Moussa,
le hou-kokorei-koi Ali Foulan, yayi Kato Ouakara et des chefs blancs qui étaient au nombre de
quatre et qui, tous les quatre, lui faisaient cortège, ainsi que le mansa Koura ben Moussa, qui
était Bara koi et auquel l’askia Mohamed avait donné le commandement de la province du Fara
au moment où Dieu l’avait aidé à triompher du Chi Baro.

Il avait en outre avec lui sept des jurisconsultes de sa capitale, à savoir : l’alfa Salih Diawara,
puis le mori Mohammed Haougaro, qui était alors un vieillard avancé en âge, puis l’alfa
Mohammed Toulé, puis Gao Zakaria dont le surnom ethnique est tiré de Sanafa, puis le mori
Mohammed dont le surnom ethnique était tiré de Tenenkou, puis le cadi Niedobogho et enfin
moi-même, c’est-à-dire Mahmoud Kati…..

Mahmoud Ka’ti : Tarikh el-Fettach Traduite de l’arabe au français par Octave Houdas
et M. Delafosse. Paris, éditions Adrien Maisonneuve pp 124-126.

Références

Braudel, Fernand, Écrits sur l’Histoire, Paris, Gallimard, 1978, Tome II, 270 pages.

Braudel, Fernand, La Méditerranée. L’espace et l’histoire, Paris, Éditions Flammarion, 1985,


223 pages.

Bloch, Marc, Apologie pour l’histoire ou métier d’historien, Paris, Librairie Armand Colin,
1952, 2e édition, 112 pages.

10
Contamine Philippe, La guerre au Moyen Âge, Paris, Presses Universitaires de France, 1980,
516 pages.

Cuoq Joseph, Recueil des sources arabes concernant l’Afrique occidentale du VIIIé au XVIé
siècle (Bilad al-Sudan), Paris, éditions du Centre National de la Recherche Scientifique, 1975,
433 pages.
Delafosse Maurice, Haut-Sénégal-Niger (Soudan français), Paris, Emile Larose, Librairie-
Editeur, Tomes I, II, 1912.
Dhondt Jan, Le Haut Moyen Age (VIIIe-XIe siècles), Paris, Bordas, édition française revue et
mise à jour par Michel Rouche, 1968, 368 pages.
Duby Georges- Mandrou R., Histoire de la civilisation française, Paris, Librairie Armand
Colin, Tome Premier (Le Moyen Age et le XVIe siècle), 1958, 360 pages.

Es-Sa’di Abderrahmane Ben Abdallah Ben Imran Ben Amir, Tarikh Es-Soudan, Paris,
Librairie d’Amérique et d’Orient Adrien Maisonneuve, traduit de l’arabe par O. Houdas, 1981,
540 p.

Fossier, R., Le Moyen Age Tome 3 (Le Temps des crises 1250-1520), Paris, Armand Colin,
1990, 548 pages.

Fossier, R., Le Moyen Age, Paris, Armand Colin, Tome II (L’Éveil de l’Europe 950-1250),
1982-1990, 3é édition mise à jour, 553 pages.

Guenée, B., Le métier d’historien au Moyen Age, Paris, Publication de la Sorbonne, 1977, 330
pages.

Guenée Bernard, L’Occident aux XIVe et XVe siècles. Les États, Paris, Presses Universitaires de
France, 1971, 339 pages.

Heers, J., Précis d’histoire du moyen âge, Paris, PUF, 1968, 416 pages.

Kâti Mahmoud Kati ben El-Hâdj El-Motaouakkel, Tarikh El-Fettach ou chronique du


chercheur pour servir à l’histoire des villes, des armées et des principaux personnages du
Tekrour, Paris, Adrien Maisonneuve, Traduction française par O. Houdas et M. Delafosse,
1964, 361 p.

Le Goff, J, Le Moyen Age (1060-1330), Histoire Universelle, Paris-Montréal, Bordas, 1971,


283 p.
Le Goff, Jacques, Un autre Moyen Âge, Paris, Éditions Gallimard, 1999, 1375 pages.

11
Le Goff, Jacques et Nora, Pierre, Faire de l’histoire, Nouveaux problèmes, Paris, Éditions
Gallimard, 1974, 230 pages.
Le Goff, J, La Civilisation de l’Occident médiéval, Paris, Arthaud, 1984, 415 p.

Le Goff, J., La civilisation de l’Occident médiéval, Paris, Flammarion, 506 pages

Lopez Robert S., Naissance de l’Europe, Paris, Librairie Armand Colin, 1962, 488 pages.

Lot Ferdinand, La fin du monde antique et le début du Moyen Âge, Paris, Éditions Albin Michel,
1951, 559 pages.

Mantran R., L’Expansion musulmane (VII-XIé siècles), Paris, PUF, 1969, 329 pages.

Offenstadt, Nicolas, L’histoire un combat au présent, Paris, Les éditions Textuel, 2014, 91
pages.
Poly Jean-Pierre-Bournazel Éric, La mutation féodale Xe-XIIe siècle, Paris, Presses
Universitaires de France, 1980, 428 pages.
Saïd, Edward W., L’Orientalisme (L’Orient crée par l’Occident), Paris, Éditions du Seuil,
2005, 423 pages.
Sourdel D., L’islam médiéval, Paris, PUF, 1979, 217 pages.

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