La Renaissance (1)
La Renaissance (1)
La Renaissance (1)
La Renaissance
- Séance XI
ANNEE UNIVERSITAIRE : 2020-2021
L’HUMANISME
• L’humanisme était apparu en Italie au XIVème siècle et au XVème siècles. Les humanistes avaient voulu , dans un grand
enthousiasme, crée une culture nouvelle, où le christianisme devait s’enrichir de ce qu’il y’avait de meilleur dans la
pensée antique. C’est pourquoi ils continuèrent à éditer les œuvres importantes des écrivains grecs et romains. Afin de
bien comprendre ces auteurs anciens, les humanistes étudièrent soigneusement la langue, la grammaire, les institutions
politiques, la religion , le droit, bref toute la civilisation des grecs et des romains. Ils furent des érudits et ils fondèrent la
philologie grecque et latine, c’est-à-dire la science qui permet de déchiffrer, de comprendre et d’interpréter les textes des
auteurs anciens. L’humanisme, maitre-mot de la Renaissance, est déjà présent chez certains clercs du Moyen Age. Une
crise affecte à la fin du XV siècle la civilisation française, la Renaissance est la réponse à cette crise.
• Quelques-uns des plus grands humanistes au XVI siècle furent des imprimeurs. En France, le plus célèbre des humanistes
fut Guillaume Budé, directeur de la Bibliothèque royale sous François Ier. Sur ses conseils, le roi nomma à Paris des «
lecteurs royaux » pour enseigner le grec, le latin, l’hébreu,( plus tard même les mathématiques, l’arabe, la philosophie).
Ces lecteurs ne tardèrent pas à former une corporation qui s’établit en dehors de l’Université. Ce fut l’origine du Collège de
France. Les humanistes furent nombreux aux Pays-Bas, en Allemagne et en Angleterre. Le plus connu de tous est le
hollandais Erasme (1465-1536). Il fit de longs séjours en France, en Angleterre, en Italie, à Bale. C’était un citoyen
européen. Grand érudit, il donna des éditions plus exactes du texte du Nouveau Testament, ainsi que de nombreux écrit de
l’antiquité gréco-romaine et des Pères de l’Eglise comme Saint Jérôme et Saint Augustin. Dans des ouvrages qui eurent un
immense succès, il fit connaitre ce qu’il y’a de meilleur dans la sagesse gréco-romaine.
GENÈSE D’UN COURANT SOCIOCULTUREL
• L’humanisme découlait d’une profonde envie de renouveau de la foi en revenant à une foi plus
spontanée, plus fidèle aux textes authentiques et insistant sur l’amour de Dieu et la lecture des
Ecritures plutôt que de se perdre dans des querelles théologiques stériles ou de faire passer au
premier plan les rites et le formalisme. L’humanisme marque donc une profonde rupture avec le
Moyen Age. Cependant, bien des valeurs de cette ère nouvelle étaient déjà en gestation chez certains
clercs médiévaux. L’appétit du savoir, le goût encyclopédique, la défense de la langue française, le
renouveau de la foi sont autant de thèmes déjà esquissés à la fin de l’époque précédente.
• Malgré son amour pour l’Antiquité, l’humanisme contribua à rénover les littératures nationales en
Italie et en France. Le labeur des humanistes a pour premier résultat l’édition de très nombreux
ouvrages grecs et latins. La plupart des humanistes restent sincèrement attachés à la fois catholique.
Pourtant, certains de leurs travaux sur la Bible contribueront à préparer le mouvement de la Réforme.
La Renaissance intellectuelle se répand rapidement, grâce aux progrès de l’imprimerie et à la
diffusion du livre. La volonté de revenir aux textes authentiques chez les humanistes s’applique aussi
aux textes bibliques, d’où le renouveau des études hébraïques. Ils vont récuser la masse des
commentaires infidèles de la tradition scolastique et vont se trouver en conflit avec les autorités
théologiques conservatrices (La Sorbonne).
• Il faut rappeler que cet humanisme érudit trouve son origine dans la chute de Constantinople, tombé
aux mains des Turcs en 1453. Cet événement provoque un afflux des grecs érudits de cette ville en
Italie. Ils ont dans leurs bagages de nombreux manuscrits antiques. Chez eux, la tradition d’étude
des auteurs anciens est solidement établie. L’Occident les découvre. A partir de ces travaux
d’érudition, toute une vogue se développe pour la culture antique. Tout cela a nourri le sentiment que
l’homme est lui seul une sorte de résumé du monde et qu’il peut le dominer. Les grandes explorations
géographiques ont aussi exalté l’esprit dominateur de l’homme.
L’AVÈNEMENT DE L’IMPRIMERIE
• L’un des événements qui annoncèrent la Renaissance européenne est de nature
technologique en l’occurrence l’avènement de la presse avec l’invention du procédé
typographique d’impression par Gutenberg au XVIème siècle. C’est la naissance de
l’imprimerie moderne - des caractères métalliques mobiles en plomb qui,
indépendants les uns des autres, pouvaient être utilisés plusieurs fois et pour des
pages différentes - qui va remplacer l’impression tabellaire développée en Chine et
sous l’empire romain. Cette invention de taille a coïncidé aussi avec la création des
services postaux de l’Etat ce qui avait un grand impact sur la circulation de
l’information, condition nécessaire au début du journalisme qui va entamer un
processus d’évolution et de perfectionnement qui seront tributaires des changements
de l’environnement politique et technologique.
• Cette invention va révolutionner la vie culturelle et politique en Occident en
démocratisant l’accès au livre et en entretenant l’engouement des gens du XVème
siècle pour la connaissance. L’imprimerie a préparé le lit pour les deux grands
mouvements de pensée dominant la Renaissance, en l’occurrence l’humanisme et la
Réforme dont l’ethos sera à l’origine de l’émergence de l’esprit capitaliste et de l’essor
économique de la bourgeoisie en Europe occidentale (Max weber, éthique protestante
et esprit du capitalisme). Ces bouleversements profonds vont générer des dynamiques
historiques qui seront à l’origine de l’émergence des Etat-nations européens par des
tendances de centralisation et d’affermissement des pouvoirs monarchiques face au
morcellement, à l’atomisation et à l’éclatement de la nébuleuse des fiefs et des
seigneuries féodales. Il s’agit de rattacher les uns aux autres tous ces territoires
fragmentés, de tendance particulariste, leur imposer une administration commune et
en faire un Etat souverain. Ce projet politique est intimement lié au projet linguistique
LITTÉRATURE HUMANISTE
• C’est dans cette conjoncture historique d’éclosion et de consolidation des Etat-nation qu’on pourrait
inscrire l’institutionnalisation de la vie littéraire sous le règne de François I. Celui-ci, par la fondation du
collège royale, a eu l'idée de s'attacher ces gens de lettres et de les mettre au service de l'État et de la
monarchie. Sa création fait suite à d’autres mesures aussi décisives et qui s’inscrivent en continuité de
l‘ordonnance de Villers-Cotterêts qui avait fait du français la langue officielle, de la création de
l’imprimerie nationale, du dépôt légale, qui avaient valu à François Ier le titre de Père des Lettres. Ces
instruments qui ont assuré une hégémonie idéologique et symbolique au despotisme monarchique ont
contribué à consolider l’unité nationale sous l’autorité royale et à faire sortir la France des discordes
religieuses, des guerres intestines atroces et du péril des frondes et des rébellions qui la guettent. La
presse politique, dont il fut le créateur en France, la multiplicité des mémoires, pièces, libelles, publiés
par son ordre, prouvent sa volonté constante d'obtenir l'appui de l'opinion. Ce travail trouvera une
continuité avec la création par le Cardinal Richelieu de l’académie française en 1639. La mission, qui lui
était assignée dès l’origine, est de fixer la langue française, de contribuer à sa normalisation et à sa
standardisation en composant par exemple le premier dictionnaire.
• Il convient de préciser que ce dispositif institutionnel qui régule la vie littéraire et qui a accompagné
l’affermissement et la consolidation des monarchies avait une double finalité de préservation du
patrimoine et de censure. Il s’agit en effet de déposer à la Librairie royale de Blois chaque livre édité en
France, à des fins de conservation, mais aussi de contrôler des livres circulant dans le royaume, y
compris ceux imprimés à l’étranger.
• Le règne de François Ier, malgré les guerre qui ne cessent pas, est marqué par une floraison
extraordinaire dans les lettres et les arts. La personnalité même du roi en était pour beaucoup; il a
assuré son mécénat en protégeant les humanistes. L'ordonnance de Villers-Cotterêts innove-t-elle ?
L'article 111, quoique non assorti de sanctions, interdit dans tout le royaume l'usage du latin et exige la
rédaction de tous les actes de justice en « langage maternel français et non autrement »
TROUBLES POLITICO-RELIGIEUX
• En 1598, depuis trente-six ans (elles ont commencé en 1562), des guerres qui se succèdent pratiquement
sans interruption ravagent et ensanglantent la France Elles opposent les français entre eux, puisque
s'affrontent armées protestantes et catholiques. Des étrangers s'en mêlent, principalement les espagnols,
qui voudraient bien dominer la politique française et qui se servent dans ce but des conflits intérieurs. L'édit
de Nantes met fin à cette période de guerres civiles, sans ramener complètement la paix. Des conflits se
poursuivent, mais de manière plus sporadique, plus ponctuelle, moins généralisés. Ils ne cesseront qu'avec
la paix d'Alès en 1629, juste après le siège et la chute de La Rochelle. Dès 1660, l'édit sera "appliqué à la
rigueur", c'est à dire progressivement grignoté et vidé de sa substance, jusqu'à sa révocation officielle en
1685. Suit une période de persécution, que les réformés français appellent "le désert", où le protestantisme,
déclaré illégal, est sévèrement réprimé. Cette période dure presque un siècle; elle se termine avec l'édit de
tolérance de 1787 qui améliore le sort des français non catholiques, et surtout avec la Révolution française
qui proclame la liberté religieuse.
• On peut donc diviser l'histoire du protestantisme français jusqu'au dix-neuvième siècle en trois grandes
périodes : celle des troubles, puis des guerres de religions de 1530 à 1598; celle de l'édit de Nantes de 1598
à 1685; celle de la clandestinité de 1685 à 1787 ou 1789. L'édit de Nantes instaure un régime de
pacification relative qui fait contraste avec la violence des affrontements qui le précèdent et de la
persécution qui suit sa révocation. À ce titre, il s'agit d'un moment important dans l'histoire religieuse
française et européenne et un moment fondateur de la culture de la tolérance.