Cours Chap4
Cours Chap4
Cours Chap4
2022-2023
1 Généralités
+ On généralise à des espaces vectoriels de dimension finie la notion d’application linéaire entre Rn
et Rm rencontrée dans le cours de première année.
Définition
Soient E et F deux espaces vectoriels (de dimension finie).
On dit qu’une application ϕ : E → F est linéaire si
Règle(s) de calcul
+ Si ϕ est linéaire, alors
ϕ(0E ) = 0F .
(Une application qui n’envoie pas 0 sur 0 n’est donc pas linéaire.)
+ Pour vérifier qu’une application donnée est bien une application linéaire, on utilise plutôt la définition
équivalente ci-dessous.
À retenir!
Soit ϕ : E → F . On a équivalence
(i) ϕ est une application linéaire;
(ii) Pour tous u, v ∈ E et tous λ, µ ∈ R, on a
ϕ(λu + µv) = λϕ(u) + µϕ(v). (?)
2 Endomorphismes.
Exemple
(1) L’application identité IdE : E → E, u 7→ u est un endomorphisme de E.
(7) Soient (e1 , ..., en ) et (f1 , ..., fn ) deux bases de E. L’application ϕ5 : E → E, ei 7→ fi est un
endomorphisme de E.
+ Beaucoup d’exercices demandent de vérifier qu’une application définie au préalable est un endo-
morphisme; pour cela on vérifie donc deux choses
Exercice 1. Montrer que l’application ϕ : R3 → R3 définie par ϕ(x, y, z) = (z, 2y + 3z, x − y − z) est
un endomorphisme de R3 .
Exercice 2. Montrer que l’application ϕ : P ∈ R3 [X] 7→ (X 2 −1)P 00 −2XP 0 +P est un endomorphisme
de R3 [X]. Préciser l’image de chacun des vecteurs de la base canonique de R3 [X].
1 2
Exercice 3. Soit P = .
2 1
Définition
Une application linéaire bijective s’appelle un isomorphisme d’espaces vectoriels.
Lorsque les espaces d’arrivée et de départ sont les mêmes (c’est à dire lorsqu’on a un endomorphisme),
un isomorphisme est parfois appelé automorphisme.
+ ϕ étant linéaire, Ker(ϕ) contient toujours au moins le vecteur nul de E (et n’est donc jamais vide)
0E ∈ Ker(ϕ).
À retenir!
+ Pour déterminer le noyau de ϕ, on résout l’équation (ou
le système d’équations) ϕ(u) = 0 et on exprime les solutions
sous forme d’un Vect()
Exemple
1 1
Considérons par exemple ϕ : X ∈ M2,1 (R) 7→ AX avec A = . On écrit
1 1
x
X= ∈ Ker(ϕ) ⇐⇒ ϕ(X) = 0 ⇐⇒ AX = 0
y
x+y = 0
⇐⇒ ⇐⇒ y = −x
x+y = 0
x 1
⇐⇒ X = =x
−x −1
1
⇐⇒ X ∈ Vect
−1
Donc
1
Ker(ϕ) = Vect .
−1
Propriété
Soit ϕ une application linéaire de E dans F . Alors
ϕ est injective ⇐⇒ Ker(ϕ) = {0E }.
+ La linéarité permet de ramener l’étude de l’injectivité de Φ en 0. Ce résultat est crucial!
Exercice 5. Parmi les trois applications linéaires ci-dessous, lesquelles sont injectives?
(i) f1 : R3 → R2 ,
(x, y, z) 7→ (2x + 3y − 2z, x − z)
4 Endomorphismes.
(ii) f2 : R2 [X] → R[X] ; (iii) f3 : M2 (R) → M2 (R)
P 7→ P0 M 7→ t
M
Définition
Soit ϕ une application linéaire de E dans F . On appelle image de ϕ l’ensemble, noté Im(ϕ), des
vecteurs de F ("touchés par ϕ") admettant un antécédent par ϕ:
Im(ϕ) = {v ∈ F : ∃ u ∈ E, v = ϕ(u)} = {ϕ(u) : u ∈ E}.
C’est un sous-espace vectoriel de F .
Propriété
Soit ϕ une application linéaire de E dans F . Alors
ϕ est surjective ⇐⇒ Im(ϕ) = F.
+ Le caractère linéaire permet de voir immédiatement que, si E est de dimension finie et que
B = (u1 , u2 , ..., un ) est une base de E,
À retenir!
+ Pour déterminer l’image, on détermine donc le sous-espace en-
gendré par les images des vecteurs d’une base de l’espace de départ.
Exercice 6. Pour chacune des applications linéaires de l’Exercice 5, déterminer l’image et préciser si
l’application est surjective ou non.
Définition
Soit ϕ une application linéaire de E dans F . On appelle rang de ϕ la dimension de l’image de ϕ
rg(ϕ) = dim(Im(ϕ)).
+ L’image de ϕ étant un sous-espace vectoriel de F , on a toujours
rg(ϕ) ≤ dim(E).
À retenir!
+ Si B = (u1 , u2 , ..., un ) est une base quelconque de E,
rg(ϕ) = dim (Vect(ϕ(u1 ), ϕ(u2 ), ..., ϕ(un ))) .
+ Avec ce qui précède, on a aussi
ϕ surjective ⇐⇒ Im(ϕ) = F ⇐⇒ rg(ϕ) = dim(F ).
Φ : M2 → M2
M 7→ M + t M
+ Le théorème qui suit est central dans l’étude des endomorphismes. Il permet bien souvent de déduire
des informations sans ajouter de calculs supplémentaires.
Chapitre 4. 5
+ On observe que seule la dimension de l’espace de départ intervient dans le théorème du rang.
f: M3 (R) −→ R3
a b c
d e f 7−→ (a + e + i, c + e + g, a + c + g + i)
g h i
Exercice 9. Soit f un endomorphisme non nul d’une espace vectoriel E de dimension 3 tel que f ◦f = 0.
(1) Montrer que Im(f ) ⊂ Ker(f ).
(2) En déduire que dim(Ker(f )) ≥ 2.
(3) Conclure que rg(f ) = 1.
Propriété
Soit ϕ une application linéaire de E dans F . Alors,
Définition
Soit A une matrice de Mn (R). Alors, l’application
Mn,1 (R) −→ Mn,1 (R)
X 7−→ AX
est un endomorphisme, dit endomorphisme canoniquement associé à A.
Définition
Soit A une matrice de Mn (R).
+ Le rang d’une matrice est alors égale au rang de la famille de vecteurs constituée de ses colonnes.
avec Python
La commande matrix_rank( ) de la librairie numpy.linalg renvoie
le rang d’une matrice.
Propriété
Soit ϕ une application linéaire de E dans F . Alors, ϕ est entièrement déterminée par l’image des
vecteurs d’une base de E.
+ Le résultat précédent signifie qu’il suffit de connaître les images des vecteurs d’une base quelconque
de l’espace de départ pour "connaître" ϕ.
Propriété
Soient ϕ et ψ deux applications linéaires de E dans F . Si ϕ et ψ coïncident sur les vecteurs d’une
base de E, alors ϕ = ψ.
+ Les propriétés d’injectivité, de surjectivité et de bijectivité se traduisent sur la famille des images
des vecteurs de la base de départ. On rappelle au lecteur que si (u1 , ..., un ) est une base de E, alors
Im(ϕ) = Vect(ϕ(u1 ), ..., ϕ(un )).
Propriété
Soient ϕ une application linéaire de E dans F et B = (u1 , u2 , ..., un ) une base de E. Alors,
(i) ϕ est injective si et seulement si (ϕ(u1 ), ϕ(u2 ), ..., ϕ(un )) est libre;
(ii) ϕ est surjective si et seulement si (ϕ(u1 ), ϕ(u2 ), ..., ϕ(un )) est génératrice dans F ;
(iii) ϕ est bijective si et seulement si (ϕ(u1 ), ϕ(u2 ), ..., ϕ(un )) est une base de F .
On a dit que ϕ est entièrement caractérisée par son action sur BE . Or, tout vecteur de F se décompose
de manière unique comme combinaison linéaire des vecteurs de BF .
Ainsi, le tableau des cordonnées des images des ϕ(ui ) dans la base BF contient toutes les informations
sur ϕ. On l’appelle la matrice de ϕ dans les bases B et BF .
Définition
La matrice de ϕ dans les bases B et BF est la matrice A ∈ Mn,p dont les colonnes sont constituées
des coordonnées dans la base BF des vecteurs ϕ(ei ) (pour 1 ≤ i ≤ p). Plus précisément,
A = Mat(ϕ, BE , BF ) = (ai,j )1≤i≤n, 1≤j≤p
où, pour tout 1 ≤ j ≤ p,
n
X
ϕ(ej ) = ai,j vi .
i=1
Lorsque E = F , alors la matrice A est simplement notée Mat(ϕ, BE ).
8 Endomorphismes.
À retenir!
ϕ(u1 ) ϕ(up )
↓ ↓
a . . . a
Mat(ϕ, BE , BF ) = 1,1 1,p ← coordonnée selon v1
... ..
.
an,1 . . . an,p ← coordonnée selon vn
+ On insiste sur le fait que la matrice d’une application linéaire n’a de sens que si les bases de départ
et d’arrivée sont précisées.
+ Attention, si on change l’ordre des vecteurs dans les bases, on change la matrice de l’application.
+ Une même application linéaire admet donc une infinité de représentations matricielles, selon les
bases choisies.
Exemple
+ La matrice de l’application identité (de E dans E, avec dim(E) = n)
est la matrice identité
Mat(IdE , BE ) = In .
Exercice 12. Déterminer la matrice dans les bases canoniques des applications linéaires suivantes
(i) f1 : R3 → R3 ;
(x, y, z) 7→ (2x − y + z, y − 3z, x + 2z)
(ii) f2 : R2 [X] → R2 [X] ; (iii) f3 : M2 → M2 ;
P 7→ P0 M 7→ t
M
À retenir!
Soient E et F deux espaces vectoriels, BE = (e1 , ..., ep ) une base de E et BF = (v1 , ..., vn ) une base
de F et ϕ une application linéaire de E dans F .
On note A = Mat(ϕ, BE , BF ).
+ Une application linéaire n’est donc rien d’autre qu’une multiplication matricielle sur les coordon-
nées d’un vecteur dans une certaine base.
Propriété
(Composition et puissances). Soient E, F, G trois espaces vectoriels de dimension finie et BE , BF , BG
des bases de chaque espace respectivement.
(1) Si ϕ est une application linéaire de E dans F et ψ une application linéaire de F dans G, alors
Mat(ψ ◦ ϕ, BE , BG ) = Mat(ψ, BF , BG ) · Mat(ϕ, BE , BF ).
(2) Si ϕ est un endomorphisme de E et n ∈ N, alors Mat(ϕn , BE ) = Mat(ϕ, BE )n .
Chapitre 4. 9
+ Toutes les propriétés d’injectivité, de surjectivité et de bijectivité sur Φ sont équivalentes aux
même propriétés sur la matrice de Φ dans des bases quelconques.
+ En particulier, et avec la propriété qui précède, on voit que, si ϕ est un automorphisme de E, alors
Mat(ϕ−1 , BE ) = Mat(ϕ, BE )−1 .
Remarque
Une matrice dont les colonnes sont libres est donc de rang maximal et
par conséquent inversible.
L’application
L(E, F ) −→ Mn,p (R)
ϕ 7−→ Mat(ϕ, BE , BF )
est linéaire et bijective.
Ainsi, L(E, F ) est un espace vectoriel et on a
dim(L(E, F )) = np = dim(E) × dim(F ).
5 Matrices semblables
On a dit plus haut qu’un endomorphisme pouvait être représenté (selon les bases choisies) par une
infinité de matrices. Si ces matrices sont en effet différentes, elles vont vérifier certaines propriétés et
relations du fait de représenter ce même endomorphisme.
Définition
Soient B et B 0 deux bases d’un même espace E. On appelle matrice de passage de B à B 0 la matrice
de l’application IdE entre B 0 et B
PB,B0 = Mat(IdE , B 0 , B)
+ Il s’agit de la matrice dont les colonnes sont composées des coordonnées des vecteurs de la nouvelle
base B 0 exprimées dans l’ancienne base B.
À retenir!
Notant B = (u1 , ..., un ) et B 0 = (v1 , ..., vn ), on forme la matrice de passage comme suit.
v1 vn
↓ ↓
a 1,1 . . . a1,p
PB,B0 = ← coordonnée selon u1 ,
... ..
.
an,1 . . . an,p ← coordonnée selon un
et
u1 un
↓ ↓
b1,1 . . . b1,p
PB0 ,B = ← coordonnée selon v1
... ..
.
bn,1 . . . bn,p ← coordonnée selon vn
où n n
X X
vk = ai,k ui , uj = bi,j vi .
i=1 i=1
une autre base de R2 [X]. Déterminer la matrice de passage P de B à B 0 puis la matrice de passage Q
de B 0 à B.
Propriété
Soient B et B 0 deux bases de E.
Soit u ∈ E. On note X ∈ Mn,1 les coordonnées de u dans la base B et Y ∈ Mn,1 celles dans la base
B 0 . Alors,
Y = (PB,B0 )−1 X, ou encore X = PB,B0 Y.
Exercice 15. Soit f l’endomorphisme de R3 dont la matrice dans la base canonique est
2 −1 −2
A = 2 −1 −4 .
−1 1 3
Remarque
+ L’idée est alors de trouver une base dans laquelle la matrice qui représente l’endomorphisme est
diagonale (ou au moins triangulaire), celle-ci rendant par exemple le calcul des puissances nettement
plus simple. C’est tout l’objet du chapitre intitulé Réduction des endomorphismes.
Définition
Deux matrices M et M 0 de Mn (R) sont dites semblables s’il existe une matrice P ∈ Mn (R) inversible
telle que
M 0 = P −1 M P.
À retenir!
+ Deux matrices sont semblables si et seulement si elles représentent le même endomorphisme dans
deux bases différentes. La matrice P est alors la matrice de passage entre ces deux bases.
Propriété
Deux matrices semblables ont le même rang.
Si deux matrices sont semblables et que l’une est inversible, alors l’autre aussi.
+ Une récurrence immédiate qu’il faut savoir refaire parfaitement donne la relation ci-dessous, très
pratique comme on l’a déjà compris.
12 Endomorphismes.
Propriété
Soient M et N deux matrices semblables telles que M = P −1 N P . Alors, pour tout
k ∈ N, on a M k = P −1 N k P .
(1) B est la base canonique de R3 et B 0 = (u, v, w) avec u = (1, 1, 1), v = (1, −1, 0) et w = (1, 1, −2).
1 0 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 1 1 0 0 1
(2) B = , , , et B = , , , .
0 0 0 0 1 0 0 1 0 −1 −1 0 0 1 1 0
(3) B est la base canonique de R2 [X] et B 0 = (−X 2 + 2X + 1, X + 1, X 2 + 2).
(2) Vérifier que (u, v, w) forme une base de M3,1 (R). Former la matrice P de passage de la base
canonique vers cette nouvelle base.
(3) Déterminer P −1 .
(5) On note ϕ l’endomorphisme de M3,1 (R) représenté dans la base canonique par la matrice B.
Montrer que la matrice de ϕ dans la base (u, v, w) est encore une matrice diagonale, que l’on
notera C. Expliciter un lien ente C et B.
Exercices d’annales
Exercice 407. (D’après EML 2019).
On rappelle que deux matrices A et B de M3 (R) sont dites semblables lorsqu’il existe une matrice P
de M3 (R) inversible telle que B = P −1 AP .
L’objectif de cet exercice est d’étudier des exemples de matrices inversibles qui sont semblables à leur
inverse. Les trois parties de cet exercice sont indépendantes entre elles.
(4) En déduire une matrice P , inversible, telles que A = P DP −1 . Expliciter la matrice D−1 .
0 0 1
(5) On note Q = 0 1 0. Calculer Q2 et QDQ.
1 0 0
(6) En déduire que les matrices A et A−1 sont semblables.
14 Endomorphismes.
Partie B : Deuxième exemple
On considère f l’endomorphisme de R3 défini par :
∀(x, y, z) ∈ R3 , f (x, y, z) = (x, −z, y + 2z).
On note M la matrice de f dans la base canonique de R3 .
On considère également les vecteurs u1 et u2 de R3 définis par : u1 = (1, 0, 0) et u2 = (0, 1, −1).
(8) (a) Montrer que (u1 , u2 ) forme une base de Ker(f − id).
(b) Déterminer un vecteur u3 de R3 tel que : f (u3 ) − u3 = u2 .
(c) Montrer que la famille B1 = (u1 , u2 , u3 ) est une base de R3 .
(1) Montrer, sans pivot, que A n’est pas inversible et déterminer Im(f ).
(3) (a) Montrer que si il existe λ ∈ R et u ∈ R4 , avec u 6= 0 et f (u) = λu, alors f 4 (u) = λ4 u. En
déduire que λ4 = 0 puis que λ = 0.
(b) Existe-t-il une base de R4 dans laquelle la matrice de f est diagonale?
(4) On note
ε1 = e 1 , ε2 = f (ε1 ), ε3 = f (ε2 ), ε4 = f (ε3 )
et C = {ε1 , ε2 , ε3 , ε4 }.
(3) (a) Montrer par récurrence que, pour tout entier naturel n, il existe un réel un tel que l’on ait :
n
1 un
2
A n = 0 1 n
0 0 1
1
Donner u0 et établir que : ∀n ∈ N un+1 = un +
(3n + 2).
6
(b) En déduire, par sommation, l’expression de un pour tout entier n.
(c) Écrire An sous forme de tableau matriciel.
Exercice 411. (D’après EDHEC 2019 et CB n◦ 3, Automne 2019)
On considère les matrices
0 1 1 1 0 0
A = −2 3 2 , I = 0 1 0
1 −1 0 0 0 1
et on note B = (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de E = M3,1 .
(1) (a) Déterminer (A − I)2 .
(b) En déduire que A est inversible et écrire A−1 comme combinaison linéaire de I et A.
(2) On pose A = N + I.
(a) Exprimer pour tout entier naturel n, la matrice An comme combinaison linéaire de I et N ,
puis l’écrire comme combinaison linéaire de I et A.
(b) Vérifier que l’expression précédente est aussi valable pour n = −1.
(a) Montrer que l’ensemble E des matrices M qui commutent avec T , c’est-à-dire des matrices
vérifiant l’égalité M T = T M , est le sous-espace vectoriel de M3 (R) engendré par la famille
(E1,1 + E3,3 , E1,2 , E1,3 , E2,2 , E2,3 ). Vérifier que la dimension de E est égale à 5.
(b) Soit N une matrice quelconque de M3 (R). Établir l’équivalence :
N A = AN ⇐⇒ (P −1 N P )T = T (P −1 N P )
(c) En déduire que l’ensemble F des matrices qui commutent avec A est le sous-espace vectoriel
de M3 (R) engendré par la famille :
(P (E1,1 + E3,3 )P −1 , P E1,2 P −1 , P E1,3 P −1 , P E2,2 P −1 , P E2,3 P −1 ).
Chapitre 4. 17
Approfondissement
Exercice 412. On note B = (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de R3 et on considère un vecteur v fixé de
R3 .
On considère également l’application f qui à tout vecteur u = (a, b, c) de R3 associe le vecteur f (u)
définie par :
f (u) = u − (a + b + c)v
(1) Montrer que f est un endomorphisme de R3 .
(2) Étude d’un cas particulier. Dans cette question 3 seulement, on suppose que v = (2, −1, 0).
(a) Vérifier que f (v) = 0. f est-il un automorphisme ?
(b) Déterminer une base de Im(f ).
(c) On note w = (−1, 1, 0) et z = (0, −1, 1). Montrer que la famille (w, z) est également une
base de Im(f ).
(d) En déduire, sans calculs supplémentaires, une base de Ker(f ).
(e) Montrer que la famille C = (v, w, z) est une base de R3 .
(f) Déterminer la matrice de f dans la base canonique de R3 puis dans la base C.
(3) Retour au cas général. On suppose maintenant que v = (α, β, γ) vérifie α + β + γ = 1.
(a) Montrer que f (v) = 0.
(b) En déduire que f ◦ f = f .
(c) Montrer que le vecteur y appartient à Im(f ) si et seulement si f (y) = y.
(d) En déduire que les vecteurs e2 − e1 et e3 − e2 appartiennent à Im(f ).
(e) Déduire de la question 3a que rg(f ) ≤ 2.
(f) Déterminer une base de Im(f ).
(g) Déterminer, en fonction de (α, β, γ) la matrice de f dans la base canonique de R3 .
Cette matrice est-elle inversible ?
(h) Montrer que la famille C = (v, e2 − e1 , e3 − e2 ) est une base de R3 puis déterminer la matrice
de f dans cette base.
Exercice 413. Les questions sont indépendantes
(1) Soient E un espace vectoriel et u, v deux endomorphismes de E qui commutent. Montrer que
Ker(u) et Im(u) sont stables sous l’action de v.
(2) Soient u = (1, 0, 0), v = (1, 1, 1) deux vecteurs de R3 et F = Vect(u, v). Trouver un endomor-
phisme f de R3 tel que Ker(f ) = F .
Exercice 414. Soit A ∈ Mn (R) non nulle telle que A2 = 0 et rg(A) = r. On note (u1 , u2 , ..., ur ) une
base de Im(A).
(1) Quelle est la dimension de Ker(A)?
(2) Montrer que Im(A) ⊂ Ker(A). En déduire que n ≥ 2r.
(3) En déduire qu’il existe des vecteurs v1 , v2 , ..., vn−2r tels que (u1 , ..., ur , v1 , ..., vn−2r ) forme une base
de Ker(A).
(4) Montrer qu’il existe une matrice P inversible telle que
0 Ir
A=P P −1 ,
0 0
où Ir désigne la matrice identité de taille r.