Enseigner Le Nombre en Maternelle
Enseigner Le Nombre en Maternelle
Enseigner Le Nombre en Maternelle
Enseigner le nombre
à l’école maternelle
Nathalie Pfaff
Christelle Hannon
Nathalie Newiadomy
Sylvie Saliou
Aurélie Visgueiro
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Nathalie Pfaff est professeure de mathématiques à l’ESPE de Créteil.
Christelle Hannon est PEMF à Romainville.
Nathalie Newiadomy est conseillère pédagogique à Aulnay.
Sylvie Saliou est directrice d’école et PEMF à Tremblay-en-France.
Aurélie Visgueiro est PEMF à Montfermeil.
Ce guide suit l’orthographe recommandée par les rectifications de 1990 et les programmes
scolaires.
Voir le site http://www.orthographe-recommandee.info et son mini guide d’information.
ISBN : 978-2-7256-3618-4
© Éditions Retz, 2018
N° de projet : 10210561
Dépôt légal : février 2018
Achevé d’imprimer en France, en février 2018, sur les presses de SEPEC.
Chaque séquence est définie par un objectif indiquant la (ou les) classe(s) de
problèmes travaillée(s) et la (ou les) procédure(s) visée(s) dans la séquence.
Exemple d’objectif de séquence : Réaliser une collection de même quantité (infé-
rieure ou égale à 3) qu’une collection donnée par une perception globale des
quantités ou par une correspondance terme à terme.
Une programmation des séquences selon le niveau de classe est donnée à titre
indicatif mais ce livre est conçu pour que ce soit l’enseignant qui choisisse, en
fonction de ses élèves, les séquences à proposer. C’est la raison pour laquelle ce
livre recouvre tous les niveaux de maternelle. Dans un même niveau de classe, et
évidemment pour une classe à multiples niveaux, l’enseignant peut travailler sur
une séquence avec un groupe d’élèves et sur une autre avec un deuxième
groupe**.
Pour chaque séquence, une progression, comportant 3 à 5 séances, est proposée.
Ces séances sont :
–– soit des séances collectives assez courtes à renouveler pendant plusieurs
jours, souvent dénommées « rituels » ;
–– soit des séances en petits groupes.
* « Pour provoquer la réflexion des enfants, l’enseignant les met face à des problèmes à
leur portée. » (Bulletin officiel spécial n° 2 du 26 mars 2015, p. 4)
** « L’enseignant met en place dans sa classe des situations d’apprentissage variées : jeu,
résolution de problèmes, entrainements, etc. et les choisit selon les besoins du groupe
classe et ceux de chaque enfant. » (Bulletin officiel spécial n° 2 du 26 mars 2015, p. 4)
Les activités proposées dans les séances s’appuient toutes sur du matériel simple
permettant aux élèves de comprendre le contexte de la situation. Il s’agit soit des
objets quotidiens de la classe, soit d’objets ou de jeux dont les modèles sont
fournis dans le CD-Rom pour être imprimés et découpés. Comme le recommande
le programme, beaucoup d’activités s’appuient sur un jeu*. Le travail sur feuille
est évité puisqu’il a souvent très peu de sens pour des élèves de maternelle**.
Les contextes des situations sont toujours repris plusieurs fois en modifiant les
variables pour faire évoluer les procédures. Cela permet aux élèves de mieux se
saisir du but de l’activité, le contexte étant connu. Le travail de l’enseignant est
facilité puisqu’il peut utiliser le matériel préparé pour plusieurs séances.
* « Le jeu favorise la richesse des expériences vécues par les enfants dans l’ensemble des classes
de l’école maternelle et alimente tous les domaines d’apprentissages. » (Bulletin officiel spécial
n° 2 du 26 mars 2015, p. 4)
** « Les situations inscrites dans un vécu commun sont préférables aux exercices formels proposés
sous forme de fiches. » (Bulletin officiel spécial n° 2 du 26 mars 2015, p. 4)
Comprendre la notion de nombre, c’est être capable de résoudre tous les pro-
blèmes à propos de cette notion en utilisant toutes les procédures possibles.
Lorsqu’on fait l’inventaire de tous les exercices possibles concernant une notion,
on s’aperçoit qu’on peut former des groupes en fonction de la tâche demandée.
Ces groupes, appelés classes de problèmes, rassemblent tous les exercices propo-
sant la même tâche (ils diffèrent simplement par le contexte).
Un même problème peut souvent être résolu de plusieurs façons, autrement dit
avec différentes procédures.
Exemple :
On peut donner la quantité de points en les comptant de un
en un ou en reconnaissant qu’ils sont disposés comme la
constellation « 5 » du dé.
Suivant les variables en jeu, certaines procédures sont possibles ou non et cer-
taines sont plus difficiles à acquérir que d’autres.
L’inventaire des classes de problèmes et des procédures possibles pour résoudre
ces problèmes permet d’identifier tout ce qui peut être proposé sur le nombre à
la maternelle.
Nous vous présentons cet inventaire dans les parties suivantes.
Exemple
L’enseignant montre un
certain nombre de doigts
dont la et la mascotte dit un
Reconnaitre quantité nombre. L’élève doit dire
une collection est donnée si le nombre indiqué par
oralement la mascotte correspond à
la quantité de doigts.
de même
Une collection de têtes est
quantité
présentée. L’élève doit
qu’une
prendre le même nombre
collection
de chapeaux que de têtes.
donnée
Indiquer la
quantité
d’une Les étiquettes des absents
collection sont disposées au tableau.
avec une L’élève doit choisir, parmi
écriture les étiquettes comportant
chiffrée les écritures chiffrées
des nombres, l’étiquette
correspondant au nombre
d’absents.
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Compétences visées
–– Évaluer et comparer des collections d’objets avec des procédures
numériques ou non numériques.
–– Avoir compris que le cardinal ne change pas si on modifie la disposition
spatiale ou la nature des éléments.
–– Parler des nombres à l’aide de leur décomposition.
Observables
•• Je sais choisir une collection d’objets de même quantité (de 1 à 3) qu’une
collection donnée d’objets disposés différemment :
–– en faisant une correspondance entre chaque objet d’une collection
et un objet de l’autre collection ;
–– par la perception globale des quantités.
•• Je sais décomposer les nombres jusqu’à 3.
La démarche
Cette séquence reprend la première séquence en travaillant toujours la
reconnaissance d’une collection de même quantité qu’une collection don-
née mais en étendant les quantités jusqu’à 3 (au lieu de 2).
Comme lors de la 1re séquence, la situation permet, dans un premier
temps, de reconnaitre la collection de même quantité que la collection
donnée en se repérant à la disposition identique des éléments. Puis, la
situation évolue en modifiant la disposition des collections, ce qui oblige
à prendre en compte la quantité.
Deux procédures sont possibles pour reconnaitre la collection de même
quantité qu’une collection donnée :
–– la correspondance terme à terme en utilisant ses doigts comme col-
lection intermédiaire : on place un doigt sur chaque élément de la
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Progression
Classes de problème : Procédure :
Objectif Reconnaitre une collection par perception globale ou par
de la de même quantité qu’une correspondance terme à terme.
séquence : collection donnée (jusqu’à 3)
Objectif du Reconnaitre une collection par une perception globale des
rituel : de même quantité qu’une quantités.
collection donnée (jusqu’à 3)
Objectif de Reconnaitre une collection par une perception globale
la séance 1 : de même quantité qu’une des quantités ou grâce à
collection donnée (jusqu’à 3) la disposition des objets
de la collection ou par
correspondance terme à terme.
Objectif de Reconnaitre une collection par une perception globale
la séance 2 : de même quantité qu’une des quantités ou par
collection donnée (jusqu’à 3) correspondance terme à terme.
Objectif de Réinvestir la reconnaissance par une perception globale
la séance 3 : d’une collection de même des quantités ou par
quantité qu’une collection correspondance terme à terme.
donnée (jusqu’à 3)
Objectif de Réinvestir la reconnaissance par une perception globale
la séance 4 : d’une collection de même des quantités ou par
quantité qu’une collection correspondance terme à terme.
donnée (jusqu’à 3)
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étiquette
points
figurines
Présentation de l’activité
•• Montrer les étiquettes des absents et faire nommer les prénoms.
•• Désigner un élève pour chaque tâche :
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Erreurs possibles
– Percevoir qu’il n’y a pas beaucoup d’absents mais sans percevoir
la quantité.
– Prendre au hasard sans tenir compte de la quantité.
Validation et verbalisation
•• Interroger l’ensemble des élèves sur la validité des étiquettes rapportées.
•• Pour chaque étiquette ou pochette, faire verbaliser le nombre d’absents
et le nombre d’éléments sur l’étiquette. Exemple : « Il y a deux absents.
Tu as pris l’étiquette avec deux doigts. » Vérifier en utilisant une corres-
pondance terme à terme avec les doigts. Pour chaque nombre, énoncer
la décomposition du nombre. Exemple : « Il y a deux doigts : un et encore
un. »
Cette activité s’effectue tous les jours où il n’y a pas plus de 3 absents.
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Tâche : Choisir la carte ayant juste le nombre de jetons (boutons) qu’il faut
pour les placer sur les boutons de l’habit du clown.
« Placez, dans le cadre à côté de l’image, la carte qu’il faut pour avoir
juste ce qu’il faut comme boutons. Lorsque vous aurez choisi la carte, on
vérifiera que vous avez pris la bonne carte. Vous avez pris la bonne carte
si, lorsque vous posez les boutons de la carte sur l’habit, il ne reste pas
de boutons sur la carte et il n’en manque pas sur l’habit. »
•• Donner l’image du clown avec 2 emplacements à chaque élève et les 4
cartes avec les jetons.
Erreurs possibles
– Prendre une carte sans tenir compte du nombre de jetons.
– Prendre une carte avec plus de jetons pour être sûr d’en avoir assez.
Validation et verbalisation
•• Faire verbaliser les quantités de jetons sur les cartes prises par les élèves :
un bouton ; deux boutons (un et encore un)…
•• Demander de vérifier en plaçant les boutons sur l’habit. Y a-t-il tous les
boutons ? Reste-t-il des boutons sur la carte ?
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« Placez dans le cadre à côté de chaque image la carte qu’il faut pour
avoir juste ce qu’il faut comme boutons. »
Si la tâche se révèle trop difficile pour certains élèves, ne leur donner que
l’image du clown avec 3 boutons.
Validation et verbalisation
•• Demander de vérifier en plaçant les boutons de chaque carte sur l’habit.
•• Faire expliciter quelques erreurs. Pourquoi reste-t-il des boutons ou
pourquoi n’y en a-t-il pas assez ?
•• Faire expliciter les réussites.
Synthèse
S’il y a une place de bouton, il faut prendre la carte avec un bouton.
S’il y a 2 places de bouton, il faut prendre la carte avec 2 boutons ;
un et encore un.
S’il y a 3 places de bouton, il faut prendre la carte avec 3 boutons ;
un et encore un et encore un ; deux et encore un.
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! Les jetons n’y sont pas disposés comme les boutons des habits.
➤ SQ3 séances 2 et 3
Mode de travail : Par groupes de 4 à 6 élèves.
Durée : 15 min.
Tâche : Même tâche qu’à la séance précédente mais les jetons sur la carte
ne sont pas disposés comme sur l’habit.
Choisir la carte ayant juste le nombre de jetons (boutons) qu’il faut
pour les placer sur les boutons de l’habit du clown.
« Placez, dans le cadre à côté de l’image, la carte qu’il faut pour avoir
juste ce qu’il faut comme boutons. »
•• Donner l’image du clown avec 3 emplacements à chaque élève et les
4 cartes avec les jetons.
Erreurs possibles
– Prendre une carte sans tenir compte du nombre de jetons.
– Prendre une carte avec plus de jetons pour être sûr d’en avoir assez.
– Essayer de trouver la même disposition de jetons que celle des
boutons.
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Présentation de la 2e activité
•• Recoller les jetons sur les cartes (il est aussi possible d’enlever les cartes
et jetons pour en donner une nouvelle série préparée préalablement).
•• Distribuer les trois images de clown (1, 2 et 3 boutons).
« Placez dans le cadre à côté de chaque image la carte qu’il faut pour
avoir juste ce qu’il faut comme boutons. »
Si la tâche se révèle trop difficile pour certains élèves, ne leur donner que
l’image du clown avec 2 boutons.
Validation et verbalisation
•• Demander de vérifier en plaçant les jetons de chaque carte sur l’image
•• Faire expliciter quelques erreurs. Pourquoi reste-t-il des jetons ou pour-
quoi n’y en a-t-il pas assez ?
•• Faire expliciter les réussites.
Synthèse
S’il y a une place de bouton, il faut prendre la carte avec un bouton.
S’il y a 2 places de bouton, il faut prendre la carte avec 2 boutons ;
un et encore un.
S’il y a 3 places de bouton, il faut prendre la carte avec 3 boutons ;
un et encore un et encore un ; deux et encore un.
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Erreurs possibles
– Prendre une carte sans tenir compte du nombre de jetons.
– Essayer de trouver la même disposition de jetons que celle des
boutons.
Validation et verbalisation
•• Faire verbaliser les quantités de jetons sur les cartes prises par les élèves :
un bouton ; deux boutons (un et encore un).
•• Demander de vérifier en plaçant les boutons sur la veste et les boutons
sur le pantalon.
•• Faire expliciter quelques erreurs. Pourquoi reste-t-il des jetons ou pour-
quoi n’y en a-t-il pas assez ?
Présentation de la 2e activité
•• Recoller les jetons sur les cartes (il est aussi possible d’enlever les cartes
et jetons pour en donner une nouvelle série préparée préalablement).
•• Distribuer les 6 images de clown (veste et pantalon avec 1, 2 et 3 boutons).
« Placez dans le cadre à côté de chaque image la carte qu’il faut pour
avoir juste ce qu’il faut comme boutons. »
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Si la tâche se révèle trop difficile pour certains élèves, ne donner que les
images d‘une veste et d’un pantalon avec trois boutons.
Validation et verbalisation
•• Demander de vérifier en plaçant les jetons de chaque carte sur l’image.
•• Faire expliciter quelques erreurs. Pourquoi reste-t-il des jetons ou pour-
quoi n’y en a-t-il pas assez ?
•• Faire expliciter les réussites.
Synthèse
S’il y a une place de bouton, il faut prendre la carte avec un bouton.
S’il y a 2 places de bouton, il faut prendre la carte avec 2 boutons ;
un et encore un.
S’il y a 3 places de bouton, il faut prendre la carte avec 3 boutons ;
un et encore un et encore un ; deux et encore un.
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Place les cartes boutons aux bons endroits. Place les cartes boutons aux bons endroits.
Présentation de l’activité
•• Montrer les deux feuilles de clown (veste et pantalon) pour faire rappe-
ler la consigne et expliquer la nouveauté : il y a deux sortes de boutons.
« Placez dans le cadre à côté de chaque image la carte qu’il faut pour
avoir juste ce qu’il faut comme boutons et en choisissant les boutons de
la même sorte que ceux du clown. »
•• Comme l’orientation de la carte a changé par rapport aux séances pré-
cédentes, montrer comment se positionne la carte à côté du clown.
•• Distribuer les deux feuilles et les douze petites cartes des boutons à
chaque élève.
Si la tâche se révèle trop difficile pour certains élèves, ne leur donner
qu’une feuille de clown.
Erreurs possibles
– Les mêmes que précédemment pour le nombre de boutons.
– Ne pas tenir compte de la forme des boutons.
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Validation
•• Cette séance étant une séance de réinvestissement, la validation peut
se faire individuellement.
•• Pour les élèves qui se sont trompés, placer un jeton sur chaque bouton
de la feuille choisie par l’élève puis les déplacer sur l’image de clown afin
de verbaliser le nombre de boutons sur la feuille et sur la carte choisie.
Synthèse
S’il y a une place de bouton, il faut prendre la carte avec un bouton.
S’il y a 2 places de bouton, il faut prendre la carte avec 2 boutons ;
un et encore un.
S’il y a 3 places de bouton, il faut prendre la carte avec 3 boutons ;
un et encore un et encore un ; deux et encore un.
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