Notes de Cours - CTN 318
Notes de Cours - CTN 318
Notes de Cours - CTN 318
NOTES DE COURS
Omar Chaallal
Marie-José Nollet
Amar Khaled
Rola Assi
Rédigé :1992-08
Révisé : 2005-12
Révisé : 2017-08
AVANT-PROPOS
Ces notes de cours sont destinées aux étudiants du premier cycle du département de génie
de la Construction de l'École de Technologie Supérieure, Université du Québec, Montréal.
De plus, de part leur nature, elles ne peuvent constituer un travail tout à fait original. Elles
sont plutôt un travail de sélection et de présentation. Les auteurs sont pleinement
conscients de cet état de fait. Aussi, ils expriment leur reconnaissance aux auteurs des
différentes sources citées qui ont été consultées pour l'élaboration de ces notes de cours.
REMERCIEMENTS
La qualité des dessins et illustrations a été rendue possible grâce à une aide pédagogique
de l'École de Technologie Supérieure.
RAPPEL DE STATIQUE
CHAPITRE 1
PRINCIPES ET
NOTIONS DE BASE
1.1 INTRODUCTION
La résistance des matériaux, également appelée mécanique des corps déformables, étudie le
comportement statique des corps dit solides (par opposition aux fluides). Elle constitue une
branche de la mécanique de l'ingénieur qui étudie les relations entre l'état de repos ou de
mouvement d'un corps lorsque ce dernier est soumis à des sollicitations extérieures. Les
différentes divisions de la mécanique de l'ingénieur sont présentées comme suit :
MÉCANIQUE DE L'INGÉNIEUR
Lorsqu'un corps est sollicité par des forces extérieures, il se déforme. Ces déformations sont
générées par des efforts internes ou contraintes. La résistance des matériaux permet de :
(1) déterminer les efforts internes ou les contraintes dans un corps soumis à un système
de sollicitations extérieures;
(2) calculer les déplacements ou les déformations subis par le corps en question.
Grâce à des lois de comportement des matériaux, la résistance des matériaux permet ensuite,
soit de :
(1) vérifier si un corps ou un élément de corps (ex. : poutre) résiste adéquatement aux
forces qui lui sont imposées;
(2) l'isotropie : un matériau isotrope a, en un point donné, les mêmes propriétés dans
toutes les directions;
(3) l'état inial : aucune force interne n'est supposée agir dans le matériau avant
l'application des forces extérieures.
Newton (1642-1727) énonça quatre lois : les trois lois du mouvement, qui constituent la base
de ce cours; et la loi de la gravitation universelle.
Si la résultante de toutes les forces s'exerçant sur un corps au repos est nulle,
alors le corps reste au repos. Si la résultante de toutes les forces s'exerçant
sur un corps en mouvement est nulle, alors son mouvement reste inchangé.
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CTN 308 ‐ RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Si une force résultante F agit sur un corps, ce dernier subit une accélération a
proportionnelle à la force et dans la même direction que la force.
F ma (1.1)
mM
F = Const. 2 (1.2)
R
où R est la distance séparant les centres de masse des deux corps.
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1 ft = 0.3048m
1 lbm = 0.45359 kg
1 lbf = 4.4482 N
1 psi = 6894.8 Pa
1 lbf/ft2 = 647.88 Pa
tF = 1.8 tC + 32
1 ksi = 1000 lb/po2 = 6.8945 MPa
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CTN 308 ‐ RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
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1.5.1 Force
Les charges appliquées (ex. : poids propre, neige, etc.) sur un système (ex. : construction)
sont représentées par des forces. Une force est donc l'action d'un corps sur un autre corps.
Une force peut se manifester par contact direct (Fig. 1.1) ou sans contact (ex. : attraction
gravitationnelle).
Une force est un vecteur et, de ce fait, elle est caractérisée par son intensité, son sens, sa
direction et son point d'application.
Une force peut être concentrée en un point d'un corps (Fig. 1.2), ou répartie sur une longueur
(Fig. 1.3), une surface (Fig. 1.4) ou un volume.
Deux forces sont égales (ou équipollentes) si elles sont parallèles et ont la même intensité et
le même sens; elles sont équivalentes si elles sont égales et sont sur la même ligne d'action.
R = F 12 + F 22 + 2 F 1 F 2 cos (1.4)
Comme on peut voir sur la Fig. 1.5c, l'opération de la soustraction se ramène à celle de
l'addition, le sens de la force à soustraire étant simplement inversé.
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1.5.2.2 Décomposition
Inversement, on peut décomposer une force F en deux forces de directions connues
(Fig.1.6a). Il s'agit alors de reconstituer le parallélogramme dont la diagonale est désormais
égale à F (Fig. 1.6b).
En particulier on peut décomposer une force F en deux composantes orthogonales suivant
des directions connues (ex. : Ox et Oy, Fig. 1.7).
X R= ( X i )
Y R= (Y i ) (1.5)
R = X 2R + Y 2R
où XR et YR sont les composantes horizontale et verticale de la résultante R .
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Fx = - 10 kN
Fy = 0
Composantes de la force de 80 kN
Fx = 80 cos 45 = 56,57 kN
Fy = - 80 sin 45 = - 56,57 kN
Composantes de la résultante R
R = R 2x + R 2y = 143,21 kN
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CTN 308 ‐ RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
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1.5.3.1 Définition
Quand une force est appliquée à un corps, ce dernier peut subir une translation et/ou une
rotation (basculement). La rotation, qui peut se produire par rapport à un point où une
droite, est due à ce que l'on appelle le moment de la force en question.
Le moment est, comme la force, un vecteur. Sa valeur algébrique, M, est définie comme le
produit de l'intensité de la force, F, et du bras de levier d perpendiculaire à la ligne d'action
de la force F (Fig. 1.10).
M = Fd (1.6)
1.5.3.2 Conséquences
- Si la force F , passe par un point P, alors le moment de F par rapport à P est nul (car
d=0).
- Le moment M d'une force F (M=Fd) peut être écrit comme la somme algébrique des
moments des composantes Fx et Fy de cette force (Théorème de Varignon) (Fig. 1.10).
Fx = F cosα
= 100 cos30 = 86,6 kN
Fy = F sinα
= 100 sin30 = 50,0 kN
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CTN 308 ‐ RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
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1.5.4 Couples
Un moment de couple est un moment produit par deux forces parallèles de même intensité et
de sens opposé. Comme le moment, l'intensité du moment de couple C (ou couple C) est
égal au produit de l'intensité de la force F par la distance d entre les deux forces (voir Fig.
1.12).
C = Fd (1.8)
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Il faut réaliser que dans la pratique, on est souvent en présence d'un système de forces plutôt
qu'à une force isolée. Il devient dès lors intéressant de réduire ce système de plusieurs forces
à un système plus simple mais équivalent (c'est-à-dire produisant le même effet). Ceci fait
appel à deux notions :
Il est parfois commode de remplacer une force par une force et un couple équivalents qui ont
le même effet que la première force citée. Par exemple, la Fig. 1.14a montre une force P
agissant sur une semelle de fondation d'une manière excentrée. L'effet de cette force sur la
semelle par rapport à son axe consiste en une force P et un moment M=Pe agissant dans le
sens des aiguilles d'une montre (Fig. 1.14c). On peut arriver à ce résultat en ajoutant deux
(2) forces égales et opposées centrées (en pointillé sur Fig. 1.14b) qui n'ont aucun effet sur la
colonne. Par contre, les forces P entourées en Fig. 1.14b forment un couple égal à P.e et
peuvent donc être remplacées par un couple appliqué au centre. Le système de
remplacement, qui est statiquement équivalent à la force excentrée en Fig. 1.14a, est
présenté en Fig. 1.14c.
Lorsqu'un corps est soumis à un système de forces comprenant des forces et des couples, il
est possible de remplacer ce système par un système résultant en un point O comprenant
(Fig. 1.15) :
- la résultante des forces R0 , somme de toutes les forces;
RO = F i = F i + F 2 + F 3 . . . F n (1.9)
- la résultante des moments M 0 , représente la somme de tous les couples et de tous les
moments créés par ces forces lorsqu'elles sont transférées au point O (voir
paragraphe précédent sur l'équivalence statique).
M O= Fi di+ C j (1.10)
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CTN 308 ‐ RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
F1x = 0
F1y = - 40 N
2 2
RA= R Ax + R Ay = 29,47 N
MA = ΣFx dy + ΣFy dx =
= 0 - (40 × 3) + (14,14 × 5) = - 49,3 Nm
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CHAPITRE 2
ÉQUILIBRE
Dans ce chapitre, on abordera les lois de l'équilibre statique et on apprendra comment appliquer ces
lois à la résolution de problèmes statiques simples. On définira le degré de liberté d'une structure et on
introduira la notion importante de diagramme de corps libre.
2.1 INTRODUCTION
L'objet de la résistance des matériaux peut se résumer dans l'étude statique de la répartition interne des
efforts et l'étude des déformations. De ce fait elle fait intervenir continuellement les lois de l'équilibre
statique.
Quand un corps au repos est soumis à un système de forces et qu'il demeure au repos, on dit qu'il est en
état d'équilibre. Pour que cet état d'équilibre existe, le système de forces doit remplir certaines
conditions, qui, exprimées mathématiquement, permettent de déterminer certaines informations
(exemple : réactions d'appuis, efforts internes, etc.) nécessaires à la résolution d'un problème de
statique.
Le but de ce chapitre est de développer les conditions d'équilibre et d'apprendre comment les utiliser
par la résolution des problèmes de statique.
Un degré de liberté (ddl) est une direction dans laquelle un corps, élément de corps ou particule peut se
déplacer ou tourner librement.
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
2-2
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Dans un plan (x, y) on a donc trois degrés de liberté : déplacements suivant x et y, et rotation dans le
plan (x, y), donc autour de l'axe z perpendiculaire à ce plan. Dans l'espace (x, y, z) on a 6 degrés de
liberté : trois déplacements suivant les axes x, y et z, et trois rotations autour de x, y et z.
Un ballon dans l'espace, par exemple, peut se déplacer selon les trois directions x, y et z et peut tourner
autour des axes x, y et z. Il a donc 6 degrés de liberté. Si ce même ballon est posé sur le sol, on
empêche son mouvement suivant y et de ce fait il ne reste plus que 5 ddl.
D'après la première loi de Newton (voir chap. I), la résultante des systèmes de forces s'exerçant sur un
corps au repos est nulle. Ceci s'exprime par :
F =0 et M = 0 (2.1) (2.1)
Où ΣF est la somme des forces extérieures agissant sur le corps et ΣM est la somme des moments de
ces forces par rapport à un point arbitraire du corps, y compris les couples.
Quand exprimée en termes de composantes, selon les degrés de liberté précédents, l'équation (2.1)
s'écrit :
Fx 0 Fy 0 Fz 0
Mx 0 My 0 Mz 0 (2.2)
Fx = 0 Fy = 0 Mz = 0 (2.3)
Les équations dites d'équilibre (Éq. 2.2 et 2.3) permettent de déterminer les informations inconnues
(réactions d'appuis). Si le corps ou la structure possède autant d'inconnues que d'équations, on dit alors
que la structure est isostatique, c'est-à-dire que les équations d'équilibre suffisent à résoudre le
problème (Fig. 2.1). Si par contre, la structure possède plus d'inconnues que d'équations d'équilibre,
alors la structure et dite hyperstatique (Fig. 2.2). Nous aurons l'occasion de revenir sur ces notions
dans les prochaines sections, mais rappelons que le degré d’hyperstaticité d’un système est donné par :
d = r - (k + n) (2.4)
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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Nous avons vu que les équations d'équilibre (Éq. 2.1) font intervenir les forces extérieures. Ces forces
extérieures peuvent être de différentes natures :
Les forces appliquées et les charges, qui peuvent être concentrées ou réparties, ont été déjà illustrées
dans le Chapitre 1.
Dans presque tous les problèmes d'ingénierie, les structures ont des supports et appuis divers qui
empêchent leur mouvement selon un ou plusieurs degrés de liberté. Puisqu’un appui ou un support
empêche un mouvement, on peut donc le supprimer (physiquement) et le remplacer par des forces
appropriées qui jouent le même rôle que l'appui en question. Ces forces de remplacement sont connues
sous le nom de forces de contact ou d'appui.
Il devient apparent que la nature de ces forces de contact dépend de celle de l'appui ou du support. Ceci
nous ouvre une opportunité pour présenter les appuis les plus fréquemment utilisés en construction.
Pour les besoins de clarté de présentation nous ne nous intéresserons qu'aux structures planes.
Le Tableau 2.1 présente les différents types d'appuis ou de support et les forces de contact (qui
interdisent les degrés de liberté empêchés par l'appui si ce dernier est supprimé) correspondantes.
Quand un corps est soumis à un chargement, il développe des forces internes sur la matière formant le
corps. Ces forces internes peuvent dont être mises en évidence en coupant le corps en deux ou
plusieurs parties distinctes.
Considérons, à titre d'illustration, l'exemple d'une poutre simple ACB soumise à un système de forces
(Fig. 2.3). En coupant la poutre en deux parties distinctes au point C, on met en évidence les forces
internes agissant en C. Ces forces internes sont généralement l'effort normal Nc, l'effort tranchant Vc
et le moment Mc. Ces forces correspondent aux trois ddl (déplacements suivant x et y et rotation autour
de z).
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Le diagramme de corps libre (DCL) est le schéma simplifié du corps ou des éléments du corps en
équilibre sous l'action de toutes les forces, charges et couples agissant sur le corps ou les éléments du
corps.
- toutes les forces et charges, y compris les forces de contact, les charges dues au poids
propre (si non négligeables) qui agissent sur le corps;
Les forces et charges connues doivent être reportées avec leur sens exact sur le DCL. Toutefois, le sens
des forces inconnues (ex. : forces de contact) peut être choisie arbitrairement sur le DCL. Après calcul,
si ces quantités sont positives, alors leur sens est celui supposé. Autrement, leur sens est opposé à celui
choisi arbitrairement.
Quand on fait le DCL de certaines parties d'un corps, on doit vérifier la compatibilité des différents
DCL entre eux en observant le principe de l'action et de la réaction (action = réaction). C'est-à-dire
l'action d'un élément A sur un élément B est égale et opposée à la réaction de B et est l'action de B sur
A.
Nous avons vu que généralement les équations d'équilibre sont au nombre de six dans l'espace et trois
dans le plan. Dans certains cas particuliers, les conditions d'équilibre peuvent être satisfaites avec
moins d'équations. Ces cas particuliers ainsi que les équations d'équilibre correspondantes sont
présentés dans le Tableau 3.2
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ΣFx = 0
Ax - 35,36 = 0 Ax = 35,36 kN
ΣM/A = 0
7By - (100 × 5) - (35,36 × 2) = 0 By = 81,53 kN
ΣFy = 0
Ay + 81,53 - 35,36 - 100 = 0 Ay =53,83 kN
ΣFx = 0
Ax + 0 = 0 Ax = 0
ΣFy = 0
Ay - 40 = 0 Ay =40,0 kN
ΣM/A = 0
MA - (40 × 3) = 0 MA =120,0 kNm
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1) Tracer le DCL en entier de la structure et calculer les réactions d'appui (section 2.7);
2) Couper la structure en deux parties distinctes au point où les efforts internes sont désirés;
3) Tracer le DCL de la partie gauche ou la partie droite. On reportera sur ce DCL les forces de
réactions d'appui, s'il y a lieu, les forces et charges appliquées et les forces internes agissant au
centre de gravité de la section coupée. Le sens de ces forces internes n'étant pas connu à priori, il
peut être choisi arbitrairement et corrigé après calcul;
4) Écrire les équations d'équilibre et résoudre pour les inconnues, en l'occurrence les efforts internes.
Si, tout calcul fait, un effort interne est positif, alors le sens choisi arbitrairement en (3) est correct.
Dans le cas contraire, le sens de l'effort interne en question est opposé à celui choisi arbitrairement
en (3) et il s'agira de la corriger sur les DCL.
Fx = 0
50 - N = 0 N = 50 kN
C C
Fy = 0
120 - 100 + V C = 0 V C = - 20 kN
M/c = 0
M C + (100 2) - (120 3) = 0 M C = 160 kNm
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ΣFx = 0 Bx + Ax = 0 Ax = 16.67 kN
ΣFy = 0 Ay + By - 10kN = 0
ΣMA = 0 -(Bx × 3) - (10 × 5) = 0 Bx = -16.67 kN
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CHAPITRE 3
APPLICATIONS DES
ÉQUATIONS D'ÉQUILIBRE
AU CALCUL DES TREILLIS
Dans ce chapitre, on apprendra à calculer les efforts internes dans les barres des structures
en treillis isostatiques. Deux méthodes - méthode des sections et celle des noeuds - seront
exposées en détail.
3.1 INTRODUCTION
Un treillis est une structure légère utilisée généralement dans le bâtiment et les ponts pour
des moyennes et grandes portées où le poids propre peut devenir prédominant. Un treillis
peut être théoriquement de toute forme. En pratique cependant, la base d'un treillis
isostatique est un élément triangulaire constitué de trois barres jointes en des noeuds
articulés auquel on ajoute, à chaque fois, deux barres pour former un triangle supplémentaire
(Fig.3.1). Un élément en triangle est une structure rigide capable de résister à des charges
sans s'écrouler ni subir des déformations excessives. Les fermes en treillis les plus utilisées
en pratique sont montrées à la Fig.3.1.
Les barres d'un treillis sont droites et sont généralement de section carrée, rectangulaire,
ronde, en T, en I, en L (cornières), etc. À noter que les cornières sont les plus utilisées dans
les treillis.
Dans l'analyse d'une structure en treillis les charges sont supposées agir aux noeuds de sorte
qu'une barre isolée d'un treillis n'est soumise qu'à deux forces aux deux extrémités qui sont
égales et opposées (Fig.3.2a). Ces forces sont axiales et agissent suivant la direction de la
barre; l'effort interne dans la barre est donc le même en toute section de la barre (Fig.3.2b et
c).
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Pour analyser une structure en treillis, on considère d'abord le DCL global et on détermine
les réactions d'appui en utilisant les équations d'équilibre.
Les forces internes dans les barres peuvent être calculées à partir de deux méthodes:
- la méthode des noeuds;
- la méthode des sections.
On utilisera généralement la méthode des nœuds lorsqu’on désire connaître les forces
internes dans toutes les barres du treillis. La méthode des sections est utilisée quant à elle
pour calculer les forces internes de quelques barres du treillis seulement. Dans certaines
conditions, une combinaison des deux méthodes peut s'avérer commode et efficace.
Dans la méthode des nœuds, on isole un noeud où il n'y a que deux inconnues, puisqu'on ne
dispose que de deux équations d'équilibre par noeud (ΣFx = 0; ΣFy = 0). Ainsi l'équilibre des
forces au noeud considéré permet de déterminer les forces dans les barres se joignant au
noeud en question. On passe ensuite à un autre noeud n'ayant que deux inconnues au
maximum et on applique la même procédure tenant compte du principe de l'action et de la
réaction, et ainsi de suite jusqu'à l'avant dernier noeud. Les équations d'équilibre de l'avant
dernier nœud permettent d'obtenir les forces internes de toutes les barres qui concourent au
dernier nœud. De ce fait, l'équilibre du dernier nœud permet de vérifier si le calcul a été fait
correctement. Du point de vue signe, il faut noter qu'une barre tendue tire sur les noeuds à
ses extrémités et une barre comprimée pousse sur les noeuds à ses extrémités (Fig.3.3).
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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Σ Fy = 0
40 - 15 - 0,6 AC = 0
AC = 41,7
AC = 41,7kN (C)
Σ Fx = 0
AD -0,8 (41,7) = 0
AD = 33,3
AD = 33,3 kN (T)
Σ Fx = 0
DF – 33,3 = 0
DF = 33,3
DF = 33,3 kN (T)
Σ Fx = 0
CD = 0
CD = 0
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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
3-7
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Σ Fx = 0
33,3 – 0,8 CE – 0,8 CF = 0
Σ Fy = 0
-30 + 25 – 0,6 CE + 0,6 CF = 0
CF = 25,0 kN (C)
CE = 16,7 kN (C)
(e) Équilibre des forces au nœud E : Les
deux inconnues sont EF et EG
(Fig.3.5e)
Σ Fx = 0
13,3 – 0,8 EG = 0
EG = 16,7
EG = 16,7 kN (C)
Σ Fy = 0
-30 + 10 EF + 0,6 (16,7) = 0
EF 10
EF = 10 kN (C)
Σ Fx = 0
-15 - 10 + 0,6 FG = 0
FG = 41,7
FG = 41,7 kN(T)
Σ Fy = 0
33,3 + 20 + 0,8 (41,7) + FB = 0
FB = -20
FB = 20 kN (C)
(g) Équilibre des forces au nœud G : deux
inconnues GH et GB (Fig.3.5g)
Σ Fx = 0
-33,3 + 13,3 + 0,8 GH = 0
GH = 25 GH = 25 kN (T)
Σ Fy = 0
-10 - 30 - 25 – 0,6 (25) + B = 0
GB = 80 GB = 80 kN (C)
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Σ Fx = 0 et Σ Fy = 0.
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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Σ Fy = 0
AB sin 60 - 30 = 0 AB =34,6 kN (T)
Σ Fx = 0
34,6 cos 60 - AC = 0 AC =17,3 kN (C)
Σ Fy = 0
0,866 BC - 0,866 (34,6) = 0 BC = 34,6 kN (C)
Σ Fx = 0
BD - 0,5 (2) (34,6) = 0 BD = 34,6 kN (T)
Σ Fy = 0
0,866 CD - 0,866 (34,6)- 20 = 0 CD = 57,7 kN (T)
Σ Fx = 0
CE - 17,32 - 0,5 (34,6) - 0,5 (57,7) = 0 CE = 63,5 kN (C)
Σ Fy = 0
0,866 DE - 10 = 0 DE =11,55 kN (C)
Σ Fx = 0 (vérification)
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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Nœuds particuliers
Certaines structures en treillis possèdent des noeuds particuliers où les valeurs des efforts
dans les barres s'y rencontrant peuvent être déduites. Des exemples de ces cas particuliers
sont présentés dans le Tableau 3.1.
Dans la méthode des sections, après avoir déterminé les réactions d'appuis, on coupe le
treillis en deux parties distinctes par une ligne fictive qui passe à travers de pas plus de trois
barres dont on veut déterminer les forces internes. On considère ensuite le DCL de l'une où
l'autre partie en introduisant les forces internes inconnues dans les barres coupées. En
écrivant les équations d'équilibre ΣFx=0, ΣFy=0 et ΣM=0, on peut alors déterminer ces
inconnues.
Calcul de N1 (Fig.3.7b)
ΣM/A = 0
N1h - 2Pa = 0
2Pa
d'où N 1=
h
Calcul de N2 (Fig.3.7c)
On considère la coupe S2 à travers la barre 2. L'équilibre des
forces selon y (ΣFy=0) du DCL de la partie droite permet
d'écrire :
ΣFy = 0
N2 - P = 0
d'où N2 = P
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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Sachant que
1
= tg -1 = 59.04
0.6
0.3
= tg -1 = 16.7
1
M / J = 0
B y (1) - S 3 (0.6) = 0
20
S3= = 33.3 kN (T)
0.6
F x = 0
- S 3 - S 2 sin - S 1 cos = 0
3-15
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
F y = 0
B y - S 2 cos + S 1 sin = 0
20 - 0,5144 S 2 + 0,2874 S 1 = 0 (2)
S 1 = -46,4 kN (C)
S 2 = 13,0 kN (T)
3-16
CHAPITRE 4
PROPRIÉTÉS GÉOMÉTRIQUES
DES AIRES PLANES
Dans ce chapitre, on apprendra à calculer les propriétés géométriques des sections planes qui
interviennent souvent en résistance des matériaux. On traitera, en particulier, de la position du
centre géométrique et les moments statique et d'inertie.
4.1 INTRODUCTION
Rigoureusement parlant, une aire plane n'a pas de masse puisque, théoriquement, elle n'a que deux
dimensions. Ce n'est donc que par analogie que nous étudions dans ce chapitre le centre de gravité,
qu'on appellera pour la circonstance centre géométrique, et le moment d'inertie d'une aire plane.
Ces deux quantités (centre géométrique et moment d'inertie) interviennent souvent en résistance des
matériaux et lorsqu'il s'agit de remplacer des forces réparties par une charge concentrée appliquée au
centre géométrique. En effet, les efforts internes agissent au centre géométrique de la section et le
calcul des contraintes dépend directement des propriétés telles que l’aire, le premier et deuxième
moment de section (moment d’inertie).
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
4-2
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Considérons une aire plane A de densité superficielle uniforme Ω. La surface A se trouve ainsi
sollicitée en tous ses éléments dA par des forces de masse parallèles ΩdA (Fig. 4.1).
Par définition, le centre géométrique (G) de l'aire A est le point de passage de la résultante (AΩdA)
des forces parallèles ΩdA.
L'effet de la résultante ΩA appliquée en G est équivalent à l'effet global des forces élémentaires ΩdA
appliquées au centre géométrique des aires élémentaires dA. Plus spécifiquement, les moments My
et Mx peuvent s'écrire (voir Fig. 4.1) :
. x .dA = . A. xG
M y = A
. y .dA = . A. xG
M x = A
xdA
xG =
A
A
ydA (4.1)
yG =
A
A
Si on pose:
= x G A = Q y
xdA
A
(4.2)
ydA
A
= yGA = Q x
Les quantités Qy et Qx désignent les moments statiques de l'aire A par rapport aux axes Oy et Ox,
respectivement. Les équations (4.1) et (4.2) étant indépendantes de la position de l'origine O du
système d'axes, elles restent donc valables si on coïncidait O avec le centre géométrique G.
4-3
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
4-4
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Dans ce cas xG = yG = 0 et :
xdA ydA
A A
=0 (4.3)
le moment statique d'une aire plane par rapport à un axe passant par son centre
géométrique est nul (QxG = QyG = 0)
Dans le cas où la surface A se compose de plusieurs surfaces simples Ai dont on connaît la position
de leur centre géométrique gi (xi, yi), alors les relations (4.1) peuvent s'écrire :
n
( A x ) i i
xG =
i=1
Ai
(4.4)
n
( A i y i )
y G = i=1
Ai
On retrouvera dans le Tableau 4.1 à la fin du chapitre les surfaces des aires les plus utilisées ainsi
que la position de leur centre géométrique.
Si une aire plane comporte des évidements, la position de son centre géométrique peut être
déterminé en utilisant les équations (4.3); les évidements étant considérés comme des surfaces
négatives.
Solution
=
xdA
A
xG
A
4-5
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
4-6
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
b
h xdx b
0 h 1 2
xG = = x
bh bh 2 0
b
xG =
2
h
yG =
2
A = A1 A2
1
XG = b = 200 mm
2
A y
i 1
i i
(400 700) 350 - (200 200) 500
YG = =
A 240 000
YG = 325 mm
4-7
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
A y
i 1
i i
YG =
Ai
(150 50) 5175 + (50 150) 7
=
(150 50) + (50 150)
YG = 125 mm
b) Moment statique Qx
2
Qx = = (150 50) 175 + (50 150) 75
i 1
c) Moment statique Q x G
y1 = 50 mm
2
QxG = Ai yi avec
i 1 = - 50 mm
y 2
= (150 50) 50 - (50 150) 50
QxG = 0
4-8
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
4-9
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Le moment d'inertie de l'aire A par rapport à un axe quelconque n-n (voir Fig. 4.5) est donné par :
h 2 dA
I n = A (4.5)
Le rayon de giration de l'aire A par rapport à l'axe n-n est défini par :
In
rn (4.6)
A
y 2 dA Ix
Ix
A
; rx
A
(4.7)
x 2 dA Iy
Iy A
; rx
A
Le moment d'inertie de l'aire A par rapport au pôle 0 (voir Fig.4.5), ou moment d'inertie polaire, est :
r 2 dA
J I0 A
(4.8)
J I0 I x I y (4.9)
I xy
xy dA
A (4.10)
4-10
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
4-11
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
44.3.4 Moment d'inertie, d'inertie polaire et produit d'inertie par rapport au centre
géométrique
yG2 dA
I xG A
xG2 dA
I yG A
(4.11)
rG2 dA
IG
A
xG yG dA
I xG yG A
4-12
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
4.3.5 Relations entre moments d'inertie par rapport aux axes x, y et ceux par rapport à xG et
yG.
d y yG
2
dA
I x = A
yG2 dA d y2 dA 2 d y yG dA
I x = A
A
A
I x = I xG + A d 2y (4.12)
I y = I yG + A d 2x (4.13)
et
I0= IG+ A d2 (4.14)
Dans le cas où une surface A se compose de plusieurs surfaces simples Ai (rectangles, triangles, etc.)
dont on connaît la position du centre géométrique et les moments d'inertie, alors le moment d'inertie
d'une telle surface composée est égale à la somme des moments d'inertie de toutes les surfaces
simples.
n
Ix
i 1
I xi I x1 I x 2 ...I xn (4.15)
Les moments d'inertie des surfaces simples sont donnés par rapport à leur centre géométrique (voir
Tableau (4.1). L'éq. 4.15 s'écrit donc :
I x I xgi A1 d y21 I xg 2 A2 d y22 . . . I xgn An d y2n (4.16)
soit
n n
Ix I
i 1
xgi A
i 1
i d xi2 (4.17)
n n
Iy I ygi
i 1
A
i 1
i d xi2 (4.18)
n n
J I0
i 1
I gi Ai 1
i d12 (4.19)
Déterminer :
On a donc :
4-14
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
On a :
Qy
239 424
XG = =
= 51,42 mm
A 4 656
Q 530 544
YG = x = = 113,95 mm
A 4 656
Aire Ai d xi d yi 2 2 Ix I y gi
i Ai d xi Ai d yi gi
3 3
I xg I X 0i
i 1
A
i 1
i
d y2i 834,33 4013,88 4828 cm 4
3 3
I yg I
i 1
Y0i A
i 1
i d x2i 678,32 803, 79 1482 cm 4
4-15
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
4-16
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Propriétés du profilé L 75 50 8
A = 936 mm2
y = 25,5 mm
z = 13,0 mm
Iz = 0,525 106 mm4
Iz = 0,187 106 mm4
4-17
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
4-18
CHAPITRE 5
NOTIONS DE CONTRAINTES
ET DE DÉFORMATIONS
Dans ce chapitre, on introduira les contraintes normales et tangentielles ainsi que les
déformations normales et angulaires correspondantes. On établira la loi de Hooke
généralisée qui relie les contraintes aux déformations.
Cependant, nous n’avons pas considéré les dimensions ou la forme des sections de poutres
puisque cet aspect n’a pas d’influence sur les forces internes pour les systèmes isostatiques.
Par contre, il est intéressant de pouvoir décrire quantitativement la façon dont deux poutres
ayant des sections de différentes dimensions réagissent à une force interne de même intensité.
En réalité, les forces internes sont réparties en petites forces (exemple : ΔP sur Fig.5.2a) qui
agissent sur des surfaces infinitésimales (ΔA, Fig.5.2a).
En résistance des matériaux, il est très important de pouvoir déterminer l'intensité de ces
petites forces internes sur les différentes zones de la section. Ces forces, ΔP, sont
généralement différentes d'une section à une autre et leur orientation est quelconque par
rapport au plan de la surface infinitésimale ΔA (voir Fig.5.2a).
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
5-2
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Les composantes ΔPx, ΔPy et ΔPz d'une petite force interne ΔP qui agit sur ΔA sont présentées
à la Fig.5.2b.
On appelle contraintes, les intensités des composantes ΔPx , ΔPy et ΔPz par unité de surface.
Mathématiquement les contraintes sont définies par :
∆Px
σ xx =lim Contraintes normale ( force normale à la surface )
∆A → 0 ∆A
∆Py
τ xy = lim
∆A
Contraintes tangentielle ou de cisaillement ( forces tangentes à la surface )
∆A→ 0
∆Pz
τ yz = lim
∆A→ 0 ∆A
L'unité de la contrainte est le N/m2 ou Pascal (Pa). Souvent on utilise les multiples du Pascal
comme le kilo, méga ou giga-Pascal (kPa, MPa, GPa). Note: 1 MPa = 1 N/mm2
La membrure de la Fig. 5.3 est soumise à une force externe F appliquée au centre
géométrique de la section. La force F est parallèle à l’axe longitudinal de la membrure et
donc perpendiculaire ou normale à la section. Si on suppose que la contrainte est constante
sur l’aire A de la section alors, la contrainte moyenne est :
σ = F/A
Afin de définir une contrainte normale dans l’espace on utilise un indice. σx, σy et σz
représentent les contraintes normales dans les directions x-, y- et z-. (Fig. 5.4a).
Une force qui agit tangentiellement ou parallèlement à une surface est appelée force de
cisaillement. Une contrainte de cisaillement est une force interne de cisaillement par unité
de surface et est dénotée par le symbole τ.
5-3
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
5-4
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Généralement, deux (2) indices servent à définir une contrainte de cisaillement : le premier
indique l'axe qui est perpendiculaire à la contrainte et le second, l'axe qui est parallèle à la
contrainte.
Par exemple :
τyz veut dire que τ est perpendiculaire à l'axe y et parallèle à l'axe z;
Il y a six contraintes de cisaillement possibles dans l’espace tel que montré à la Fig. 5.4a,
Les contraintes agissant sur un plan xy sont au nombre de trois (Fig.5.4b) dont :
Dans un corps déformable, à toute contrainte on peut lui associer une déformation et à
chaque type de contrainte on peut lui associer un type de déformation. Ainsi à une contrainte
normale (ex. : σx, σy) correspond une déformation normale (ex. : εx, εy) et à une contrainte de
cisaillement (ex. : τxy) correspond une déformation angulaire (ex. : γxy). Une déformation n’a
pas de dimension, c’est un changement de dimension par unité de dimension originale.
On peut donc associer les 6 contraintes inconnues définies précédemment aux 6 déformations
normales et angulaires existant comme suit :
5-5
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
5-6
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
σ X ε X
σ ε
Y Y
σ Z ε Z
à On associe
τ XY γ XY
τ YZ γ YZ
τ XZ γ XZ
Déformation normale
La déformation normale ε est un allongement (ou un raccourcissement) par unité de
longueur. Dans le cas d'un corps de longueur initiale L0, qui a subi un allongement
ΔL (voir Fig. 5.5a), alors :
∆L
ε=
Lo
VA' U B'
tgγ 1 ≅ γ 1 = = tgγ 2 ≅ γ 2 =
∆x ∆y
VA' U'
γ = γ1 + γ 2 = + B
∆x ∆y
5-7
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
5-8
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
AC = 1500 2 mm = 2121 mm
γ xy (A) = 0.05 ou 5%
5-9
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
5-10
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
5-11
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Les propriétés élastiques d'un matériau sont celles qui relient les contraintes aux
déformations. Chaque matériau possède ses propres caractéristiques élastiques. Ces
propriétés élastiques ne peuvent être déterminées qu'expérimentalement.
Nous allons, dans ce qui suit, présenter le comportement élastique des matériaux les plus
couramment utilisés en génie de la construction sous traction, compression et cisaillement.
Ces essais simples sur éprouvettes standard permettent de tracer les courbes contrainte-
déformation et à partir de ces courbes définir les caractéristiques élastiques et mécaniques du
matériau considéré. La Fig. 5.9 montre un schéma d'un essai de traction sur éprouvette en
acier. L'appareil qui permet de mesurer l'allongement de la distance entre pointeaux (appelée
longueur de référence) s'appelle un extensomètre. La Fig. 5.10 illustre quant à elle, un essai
de compression sur éprouvette en béton. La mesure de déformation pour ce genre
d'éprouvette se fait généralement à l'aide de jauges de déformation (appelées aussi jauges
électriques).
Une courbe typique contrainte-déformation, obtenue à l'aide d'un essai de traction sur une
éprouvette en aluminium dont la longueur de référence initiale est L0, est montrée à la Fig.
5.11. On peut y voir les deux différentes phases ou domaines de déformation :
La limite entre ces deux phases s’appelle la limite élastique ou limite d’élasticité. Cette
limite correspond approximativement à la limite de proportionnalité. La contrainte dans le
matériau à la limite élastique s’appelle la contrainte d’écoulement et est dénotée σy.
De cette courbe, on peut aussi tirer la contrainte maximale ultime, la contrainte de rupture, le
point de striction (diminution de la section de l'éprouvette), etc.
Les courbes typiques contrainte-déformation de l'acier doux en traction, ainsi que celui du
béton normal en compression sont montrées respectivement à la Fig. 5.13a et b.
5-12
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
5-13
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Les matériaux peuvent être classés en fonction de l'amplitude des déformations plastiques
qu'ils peuvent subir avant rupture. Les matériaux tels le béton, la fonte, le verre, etc. sont
réputés être de type fragile tandis que l'acier doux et l'aluminium dont les déformations
plastiques sont importantes sont réputés être de type ductile.
Pour un matériau ductile, il peut être difficile de distinguer entre ce qui est linéaire et ce qui
ne l’est plus. Pour cette raison, on détermine la limite d’élasticité (σy) à partir d’une valeur
donnée de la déformation sur l’axe des déformations (en général 0,002 m/m ou 0,2%) en
traçant une parallèle à la pente initiale de la courbe. (Fig. 5.14b).
Module d'élasticité
On constate que la plupart des matériaux possèdent une courbe contrainte-déformation dont
la première partie est élastique et linéaire de sorte que la relation contrainte-déformation (σ-ε)
peut s'écrire :
σ =Eε ; (σ < σ Y ) (5.1)
Cette relation est connue sous le nom de la loi de Hooke. Le coefficient de proportionnalité,
E, est connu sous le nom de Module d'élasticité ou module élastique, ou encore module
d'Young. On exprime sa valeur en unités de contrainte; par exemple sa valeur typique pour
l’acier est de 200 GPa.
Les valeurs caractéristiques approximatives de E et de σy (limite élastique) de quelques
matériaux sont présentées dans le tableau suivant :
5-14
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Coefficient de Poisson
Lorsqu’un corps est soumis à une contrainte normale σx due à un chargement uniaxial, il en
résulte non seulement une déformation normale correspondante εx mais également deux
déformations transversales ε y et ε z (Fig.5.15). On appelle coefficient de Poisson v le rapport
(avec signe négatif) des déformations transversales à la déformation longitudinale.
ν =
−εy / εx =
−εz / εx (5.1b)
Pour la plupart des métaux 0,28 ≤ v ≤ 0,5. Il est important de noter qu’une déformation
transversale peut survenir sans être accompagnée d’une contrainte transversale.
Lors d’un chargement uniaxial, la déformation normale εx peut être obtenue aisément en
utilisant la loi de Hooke (Éq. 5.1); soit :
σx
ε x(1) = (5.2)
E
σ
ε y(1) =
− ν ε x(1) =
−ν x
E
σx
ε z(1) =
− ν ε x(1) =
−ν
E
Généralement, un corps peut être soumis à des contraintes normales agissant dans les trois
directions (Fig.5.15). Dans ce cas, les contraintes σy et σz produisent aussi des
déformations dans la direction où ils agissent et dans les directions perpendiculaires :
σy σy
ε y(2) = ; ε x(2) =
ε z(2) =
−ν ε y(2) =
−ν
E E
σz σ
ε z(3) = ; ε x(3) =
ε y(3) =
−ν ε z(3) =
−ν z
E E
Les déformations normales totales subies par le corps (Fig.5.15) sont donc obtenues en
écrivant :
σ x − ν (σ y + σ z )
ε x = ε x(1) + ε x(2) + ε x(3) = (5.3)
E
σ y − ν (σ x + σ z )
ε y = ε y(1) + ε y(2) + ε y(3) =
E
σ z − ν (σ x + σ y )
ε z = ε z(1) + ε z(2) + ε z(3) =
E
5-16
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
E
G= (5.5)
2 (1 + ν )
Les relations (5.3) et (5.4) donnent les déformations en fonction des contraintes.
L'équation 5.3 peut également être écrite sous forme σ = f (ε) comme suit :
E ν
σx
=
1+ν εx +
1 − 2ν
( ε x + ε y + ε z )
E ν
σy
=
1 + ν
ε y +
1 − 2ν
( x y z )
ε + ε + ε (5.6)
E ν
σz
=
1 + ν
εz +
1 − 2ν
(ε x + ε y + ε z )
En contrainte plane
Dans le plan xy, on a par exemple σz = τxz = τyz = 0 et les équations 5.5 et 5.3 sont réduites à :
2 ( x
ε + ν ε y )
E
=σx
1+ν
2 ( y
ε + ν ε x )
E
=σy (5.7)
1+ν
τ xy = Gγ xy
5-17
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
5-18
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
=εx
σ x − νσ y
=
(150 × 10 6
N / m 2 ) − 0,3 ( 45 × 106 N / m 2 )
= 0, 00065
E 210 × 109 N / m 2
−ν (σ x − σ y ) − 0,3 (195 × 106 N / m 2 )
εz = = = −0, 00028
E 210 × 109 N / m 2
5-19
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Figure 5.17
Réponses : 1. ; 2.
Solution
240 mm
𝑫𝑫𝒙𝒙
𝑭𝑭𝒙𝒙
D C
𝑫𝑫𝒚𝒚 60°
30 kN 𝑭𝑭𝒚𝒚
5-20
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
La ligne d’action de la force passe par le point D, son effet n’est pas considéré dans la
projection
Ayant P, on calcule et on déduit le diamètre de la tige AB
5-21
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
200 mm 240 mm
𝑫𝑫𝒚𝒚
𝑭𝑭𝒙𝒙
C
D 𝑫𝑫𝒙𝒙 60°
30 kN 𝑭𝑭𝒚𝒚
Étape 2 : 1ère loi de Newton, équilibre des forces selon les axes x et y :
La résultante de deux forces est la racine carrée de la somme au carré des composantes
de ces forces :
5-22
CHAPITRE 6
CONTRAINTES ET
DÉFORMATIONS DUES
À L'EFFORT NORMAL
ET À LA TORSION
Dans ce chapitre, on s'intéressera d'abord aux diagrammes des efforts internes normaux
et de torsion. On apprendra également à calculer les déformations et les contraintes dues
à l'effort normal et à la température (structures isostatiques et hyperstatiques) et au
moment de torsion (structures isostatiques).
Dans cette section, nous étudierons les efforts internes normaux dans une membrure
soumise à une force axiale ainsi que les contraintes et les déformations qui en résulteraient.
Également, nous présentons les contraintes dues à l’effort normal appliqué sur une surface
inclinée.
Un diagramme des efforts normaux (DEN) est défini comme un tracé des efforts subis par
la poutre en fonction de la position le long de cette dernière.
Notons que la traction est considérée positive et est représentée en dessus de l’axe
horizontal passant par AB. D’autre part, la compression est considérée négative et
représentée en dessous de l’axe horizontal passant par BC. (Fig.6.1c).
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
6-2
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
6.1.2 Contraintes dues aux efforts normaux sur une surface droite et oblique
La contrainte de cisaillement 𝜏𝜏𝑛𝑛1 (𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀) agissant sur la surface oblique est aussi montrée à
la Fig.6.2.b. Cette contrainte est tangentielle à la section horizontale 𝐴𝐴1 . 𝜏𝜏𝑛𝑛1 est le rapport
de l’effort tranchant 𝑉𝑉 et la section 𝐴𝐴1 (Équation 6.2b).
Où
𝐴𝐴
𝐴𝐴1 =
cos 𝛼𝛼
6-3
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Grâce à l'équation (6.1), on peut déterminer la contrainte normale due à un effort normal
𝑁𝑁 dans une membrure. Nous savons également que cette contrainte, σn, ne doit jamais
dépasser la contrainte élastique du matériau 𝜎𝜎𝑦𝑦 . Au fait, si l'on tient compte d'un facteur de
sécurité (F.S.), alors on doit toujours vérifier l’équation (6.3) suivante :
P σy
σ=
n ≤ σ admissible =
A F.S. (6.3)
On notera que F.S. dépend du type de matériau et varie généralement entre 1,5 et 3,0.
Une fois σadm est connue, l'équation (6.4) permet de dimensionner la section, c-à-d trouver
son aire :
N N
σ n= ≤ σ adm ⇒ A≥
A σ adm (6.4)
6-4
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
𝑨𝑨𝟏𝟏
𝑵𝑵
𝑷𝑷 𝛼𝛼
𝑷𝑷
𝑥𝑥
𝑨𝑨
𝑽𝑽
6-5
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Donc
6-6
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Cette relation est valable dans le domaine élastique linéaire i.e. tant que σ < σy.
6-7
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
6-8
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
donc
FAB = − 250kN (compression)
FAE = 150kN (traction)
=
PL
∆LAB =
( −250 × 103 N ) ( 2,5m )
AE AB ( 2, 4 × 10−3 m2 ) ( 207 × 109 N / m2 )
− 1, 26 × 10−3 m
= =
− 1, 26mm (rétrécissement)
=
PL
∆LAE =
(150 × 10 N ) ( 3m )
3
AE AE (1, 2 × 10 m ) ( 207 × 10 N / m )
−3 2 9 2
6-9
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
b) Cas général
Lorsque P ou A varie, l’équation 6.7 devient pour une longueur infinitésimale dL.
L
P
∆L =∫0 AE dL
(6.7b)
où A = fn (L)
P = fn (L)
- en traction et compression
6-10
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Lorsqu’on soumet une barre métallique à une variation de température, sa longueur change
sous l’effet de la dilatation thermique. La déformation longitudinale causée par une
variation de température est donnée par :
ε t = α∆T (6.8)
Pour une barre soumise à une charge axiale P et à une variation de température ΔT, la
variation de longueur totale est : PL
∆L = + α∆TL
AE (6.10)
6-11
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
6-12
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Le système de l’exemple 3 est isostatique puisque toutes les réactions et efforts internes
sont déterminés par les conditions d’équilibre statique. Si on bloque l’extrémité C de la
poutre, il y aura aussi une réaction à l’appui C en plus de la réaction à l’appui A. Quoique
les équations d’équilibre demeurent valides et nécessaires pour solutionner ce problème
elles demeurent insuffisantes. C’est donc un système hyperstatique. Les équations
supplémentaires sont établies en considérant la compatibilité des déformations. La solution
d’un problème de chargement axial hyperstatique passe par les étapes suivantes :
Ealuminium = 70 GPa
Eacier = 200 GPa
6-13
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
1 RA × 200 mm RC × 300
- = 0
A 200GPa 70GPa
1 RA - 4,286 RC = 0 (5)
1 (50-RC) - 4.286 RC = 0
50 - 5.286 RC = 0
RC = 9.46 kN
RA = 40.54 kN
6-14
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
6-15
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Σ Fx = 0 Cx = 0 (1)
Σ Fy = 0 Cy + FA + FB - 150 kN = 0 (2)
Σ MC = 0 -(5 × 150) + (FA × 4) + (FB × 1,5) = 0 (3)
6-16
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
de (4) et (5)
1 FA × 2000 1 FB × 1500
=
4 75 × 1000 1,5 200 × 500
donc FA = 1,5 FB
FA = 150 kN et FB = 100 kN
etFB 100 × 10 3
= = 200 MPa (T)
AB 500
6-17
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Dans cette section, nous étudierons les poutres droites hétérogènes soumises à un effort
axial N. Nous n’étudierons pas ici le cas des poutres en béton ou en béton armé qui sont
hétérogènes par leur comportement (le béton est fragile en traction et ductile en
compression) et leur composition (béton et acier d’armature).
y
E1 A1
N N z
Axe G0
neutre
E2 A2
ds
Figure 6 - Poutre droite hétérogène faite de deux matériaux différents :
Élévation et Section
Pour déterminer les contraintes normales agissant sur la section d’une poutre droite
hétérogène, on pose comme hypothèses que les sections planes restent planes.
6-18
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
=
N N1 + N 2 (6.11)
On est ici en présence d’un système « hyperstatique », une équation - à deux inconnues qui
nécessite l’utilisation d’une équation supplémentaire pour le résoudre. La condition de
compatibilité de déformation entres les deux matériaux parfaitement collés permettra de
résoudre le problème. Tel qu’illustré à la figure précédente, les deux matériaux subissent
une seule et même déformation uniforme εx.
σ σ x2
εx
= ε x1
= =x1
ε x2
=
E1 E2 (6.12)
Ce qui permet de relier les contraintes normales entre les deux matériaux par la relation
suivante : E2
= σ x2 = σ x1 n21σ x1
E1 (6.13)
Soit E2
n21 =
E1 (6.14)
Si les déformations sont uniformes les contraintes σx1 et σx2 le sont également sur leur
aire respective. On peut alors réécrire l’équation d’équilibre sous la forme suivante :
=
N σ x1 A1 + σ x 2 A2 (6.15)
En utilisant la relation entre les contraintes σx1 et σx2 on peut écrire:
N =σ x1 A1 + n21σ x1 A2 =σ x1 ( A1 + n21 A2 )
(6.16)
6-19
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
A1
A0
G0 Axe
neutre
n21A2
Il découle de ces considérations que pour avoir un état d’effort normal pur, la force N
doit s’exercer au centre de gravité G0 de la section homogénéisée.
6-20
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
y0 P = 3 000 kN
•
O
Aluminium Aluminium
500
Chêne
A1 A3
A2
G0
• 200
y0
O
10 150 40 [mm]
6-21
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
∑ ( n j1 A j y j ) =
A0 y0 =
j =1
A1 y1 + nac Aa 2 ya 2 +nac Aa 3 ya 3
Avec 3
A0 =∑ (n ji Aj ) =( Ac + nac Aa 2 + nac Aa3 )
j =1
A=
0 [(150) + (7 × 10) + (7 × 40)] 200
= 100000 mm 2
y0 =
[(0) + (7 × 10 mm × (−80 mm)) + (7 × 40 mm × 95 mm)] × 200 mm
100000 mm 2
y0 = 42, 00 mm (à droite du point O)
6-22
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
6.2 TORSION
Définitions
Un moment de torsion est un moment qui agit autour de l’axe longitudinal d’une membrure.
Dans ce chapitre, nous étudierons le comportement de membrures de section circulaire
soumises à la torsion.
Une poutre soumise à une charge excentrée est un exemple de mode de chargement
produisant la torsion (Fig. 6.7a). Lorsqu'une membrure est soumise à une torsion
extérieure, il en résulte des moments de torsion internes et donc des contraintes de
cisaillement et des déformations angulaires (fig. 6.7b). Comme nous allons voir dans cette
partie du cours, il y a une analogie frappante entre l’effort de torsion et l’effort axial.
6-23
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Le moment de torsion est représenté sectoriellement par une flèche à double pointe et est
positif lorsqu’il agit selon la règle de la main droite autour de cette flèche. (Fig. 6.8a.). La
convention de signes est la même que celle appliquée pour l’effort axial : une composante
est positive lorsqu’elle agit dans la direction positive de l’axe sur une face positive (celle
dont la normale extérieure est dans la direction positive de l’axe) ou lorsqu’elle agit sur
une face négative dans la direction négative de l’axe.
(a) (b)
Figure 6.8 Convention de signes (Adapté de Craig 2011)
.
Pour les efforts externes (équilibre) : la torsion est + si le moment tourne dans le même
sens de la main droite où le pouce est dans la direction de l’axe x+.
Le diagramme des moments de torsion (DMT) internes peut maintenant être tracé en notant
que le sens positif est, tel que décrit à la section précédente par convention, celui qui fait
tourner la section de y vers z (Fig.6.9c).
6-24
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
6-25
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
La dernière intégrale ∫
A
ρ 2 dA
est le moment d'inertie polaire, J de la section.
Dans le cas d'un cylindre creux de rayons intérieur Ri et extérieur Re, on peut alors
démontrer que son moment d'inertie polaire J est :
π
J=
2
(R 4
e - Ri4 )
(6.20b)
6-26
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
6-27
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Les équations (6.17) et (6.19b) permettent de tirer τ et τmax en fonction de T comme suit :
Tρ
τ=
J (6.21a)
TR
τ max =
J (6.21b)
Considérons que l'arbre, encastré à une extrémité est soumis à un moment de torsion T à
l'autre extrémité (Fig.6.12). Sous l’effet de la torsion T, la seule déformation consiste en
une rotation des sections parallèlement les unes aux autres. Nous pouvons associer la
déformation angulaire maximale γmax à l’angle de torsion φ, ou angle de rotation entre deux
sections. On peut écrire :
arc AB = R φ = γ max L
Rφ
γ max =
d’où L (6.22)
et TR
γ max =
JG (6.23)
où E
G=
2 (1 +ν )
Donc en combinant (6.19) et (6.20), on obtient l’angle de torsion entre la base et l’extrémité
d’une membrure de longueur L. pour laquelle la section est constante.
T
φ= L
GJ (6.24)
6-28
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
6-29
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
• Partie CD
100 . π D 4 π . 100 . 100 3
T1adm ≤ =
D 16
. 32
2
≤ 19,6 kNm
• Partie BC
100 π ( 120 4 - 80 4 )
T1adm ≤ = 27,2 kNm
120
. 32
2
6-30
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
• Partie AB
φA = 0
φ= φA +
(T1 + T2 ) LAB
AB
G J AC
T1 LBC
φ AC = φ AB + φBC = φ AB +
G J AC
φ AD = φ AC + φBC + φCD
T1 LCD
= φ AC +
G J CD
φ AD
( 27, 2 × 106 × 500 + 19, 6 × 106 × 500 ) ( 19, 6 × 106 × 1000 )
+
π π
80 × 10 ×
3
32
(120 − 80 )
4 4
80 × 103 ×
32
(1004 )
φ AD = + 0, 0428 rad .
φ AD
= 2, 45°
6-31
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Exemple 9
Pour la poutre avec une section circulaire
pleine de la Fig. 6.14a et celle avec une
section circulaire évidée de la Fig. 6.14b,
déterminer :
G = 80 GPa
6-32
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Solution :
𝑇𝑇𝑂𝑂𝑂𝑂 = 2 𝑘𝑘𝑘𝑘. 𝑚𝑚
𝑇𝑇𝐴𝐴𝐴𝐴 = 2 𝑘𝑘𝑘𝑘. 𝑚𝑚 − 1𝑘𝑘𝑘𝑘. 𝑚𝑚 = 1 𝑘𝑘𝑘𝑘. 𝑚𝑚
𝑇𝑇.𝑅𝑅 𝜋𝜋 𝑑𝑑 4 𝜋𝜋×504
𝜏𝜏 = ; 𝐽𝐽 = = = 613592 𝑚𝑚𝑚𝑚4
𝐽𝐽 32 32
𝑁𝑁. 𝑚𝑚 × 𝑚𝑚𝑚𝑚
𝜏𝜏 = = 81.5 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀
613592 𝑚𝑚𝑚𝑚4
1 × 106 𝑁𝑁. 𝑚𝑚𝑚𝑚 × 1 × 103 𝑚𝑚𝑚𝑚 2 × 106 𝑁𝑁. 𝑚𝑚𝑚𝑚 × 3 × 103 𝑚𝑚𝑚𝑚
𝜙𝜙𝐵𝐵 = + = 0.0489 𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟
80 × 103 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀 × 𝑚𝑚𝑚𝑚4 80 × 103 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀 × 𝑚𝑚𝑚𝑚4
6-33
CHAPITRE 7
D'une manière générale, une poutre est un élément structural allongé engendré par le
mouvement d'une aire plane A dont les dimensions restent petites par rapport à la
trajectoire s, qui peut être quelconque, parcourue par le centre géométrique de A
(Fig.7.1). L'aire A, qui peut varier avec s, reste perpendiculaire à s.
Dans ce cours nous nous limiterons aux poutres prismatiques, c'est-à-dire les poutres dont
l'aire A est constante et l'axe s droit.
Lorsqu'on effectue une coupe à travers une poutre, pour identifier les efforts internes par
exemple, cette coupe doit toujours se faire selon le plan normal à l'axe de la poutre
(Fig.7.3).
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-2
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Toute coupe met en évidence deux faces de coupe : une face dite positive(S+) et une face
dite négative(S-). En orientant l'axe de la poutre s, par exemple selon l'axe de
coordonnées x, la face positive est celle dont la normale extérieure a le même sens que
s. Dans le cas contraire la face est dite négative (Fig.7.3).
Une poutre est soumise principalement à des forces et à des couples agissant
perpendiculairement à son axe. Elle peut être également soumise à des forces axiales et à
des moments de torsion. Les forces ou charges appliquées peuvent être concentrées ou
réparties sur une partie ou sur toute la longueur de la poutre (Fig.7.4). La poutre a pour
rôle de transmettre ces charges appliquées aux appuis.
- L'appui simple fixe, l’articulation ou la rotule, est un appui qui s'oppose à toute
translation du point d'appui. Le seul mouvement possible est la rotation. Cet
appui produit donc deux réactions d'appui (Ax, Ay).
- L'appui mobile ou à rouleau (ou à contact lisse) est un appui qui n'impose qu'un
seul blocage de translation, laissant libre les deux autres degrés de liberté. Il
produit donc une réaction d'appui (Ay).
- la poutre simple (Fig.7.6a) est une poutre comportant un appui simple fixe et un
appui à rouleau. La distance entre appuis est appelée portée de la poutre.
- La poutre console (Fig.7.6c) est une poutre encastrée à une extrémité et libre à
l'autre.
7-3
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-4
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-5
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Soit une poutre soumise à un système de forces (Fig.7.7a). Les efforts internes au centre
géométrique d'une section droite située à une distance x de l'origine du système de
coordonnées sont mis en évidence en effectuant une coupe à l'endroit de cette section et
en considérant l'une ou l'autre partie (DCL) de la poutre. En considérant la face positive
(S+) on peut identifier les trois composantes des résultantes internes de cette face
appelées efforts internes (Fig.7.7b).
Les efforts intérieurs sont positifs lorsqu'ils agissent dans le même sens que les axes de
coordonnées définis dans la face positive (S+) d'une section droite (Fig.7.8a). En vertu
du principe de l'action et de la réaction, les efforts intérieurs positifs sont opposés aux
précédents sur la face négative (S-) (Fig.7.8b).
On remarquera que le moment positif rend concave les fibres supérieures de la poutre en
les comprimant donc en étirant les fibres inférieures (Fig.7.9). Ainsi on pourra, à partir
de la déformée d'une poutre, déduire le signe du moment fléchissant.
Il est important de remarquer que les conventions de signes des efforts internes sur la face
négative (ou section de gauche) sont différentes de celles utilisées en statique (équilibre).
Des charges appliquées à une poutre produisent des efforts internes (M, N, V) qui varient
généralement d'une section de la poutre à une autre. Les représentations graphiques de
ces efforts internes le long de la poutre sont appelées diagrammes des efforts internes.
On parlera alors du diagramme des moments fléchissants (DMF), des efforts normaux
(DEN) et des efforts tranchants (DET).
7-6
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Les diagrammes des efforts internes sont importants car ils donnent une image du flux
des efforts internes et permettent d'identifier les sections caractéristiques ou critiques
(exemple : Mmax, Vmin, Nmax, etc.). Ces sections sont d'importance pour l'ingénieur lors du
dimensionnement ou de la vérification d'un ouvrage.
Pour tracer les diagrammes des efforts internes, l'ingénieur dispose de deux méthodes:
La méthode des sections est la méthode la plus simple et la plus utilisée pour tracer les
diagrammes des efforts internes. La méthode consiste à déterminer les équations des
moments fléchissants, des efforts tranchants et normaux (s'il y a lieu) en des sections
choisies qui sont représentatives de certaines portions de la poutre. Ces portions sont
généralement limitées par un changement de situation (exemple: force appliquée, réaction
d'appui, etc.).
7-7
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-8
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-9
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-10
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
∑Fy = 0
20 - 40 + V2 = 0 V2 = 20 kN
∑M/x = 0
M – 20x = 0 M2 = 20 x
∑M/A = 0
2×6 2
− − 16 × 9 + By ×12 =0 = 0 By = 15 kN
2
∑Fy = 0
Ay + 15 – 2 × 6 - 16 = 0 Ay = 13 kN
Σ Fy =0
13 - 2x + V1 =0
V1 = 2x - 13
7-11
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Σ M/x =0
x
-13x + 2x + M 1 = 0 M1 = - x2 + 13x
2
Σ Fy = 0
13 - 12 + V2 = 0
V2= -1 V2= -1 kN
Σ M/x = 0
-13x + 12(x-3) + M2= 0 M2 = x + 36
Σ Fy= 0
13 - 12 - 16 + V3= 0
V3 = + 15 kN
Σ M/x = 0
-13x + 12 (x-3) + 16 (x-9) + M3 = 0 M3 = -15x + 180
∑F y =0
−V + pdx + ( v + dV ) =0
7-12
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-13
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
La méthode de l'intégration consiste à écrire les relations qui existent entre la charge
répartie p(x), l'effort tranchant V(x) et le moment fléchissant M(x).
Σ Fy = 0
- V + pdx + (V + dV) = 0
dV
p=- (7.1)
dx
Σ M/C = 0
dx
M + dM – pdx + Vdx - M = 0
2
dM
V =- (7.2)
dx
2
d M (7.3)
p= 2
dx
à une distance x de l'appui, on a donc
x
x
V(x) = ∫ dV = − ∫ pdx + V 0 (7.4a)
0 0
x
x
M(x) = ∫ dM = − ∫ Vdx + M 0 (7.4b)
0 0
7-14
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-15
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Les équations 7.1 à 7.4 établissent des relations utiles entre la charge, l'effort tranchant et
le moment fléchissant. Elles permettent la construction rapide des diagrammes DET et
DMF, sans avoir recours aux expressions analytiques. Nous reviendrons sur ce point
dans la section 7.3.3 de ce chapitre.
∑M/A = 0
9 × 8 2
By × 8 - × × 8 = 0 By = 24 kN
2 3
∑Fy = 0
9×8
Ay + 24 - = 0 Ay = 12 kN
2
(b) Expression analytique de la charge triangulaire
(Fig.7.13c)
9
p= - x
8
(c) Expression analytique de l'effort tranchant V(x)
(Fig.7.13d)
7-16
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
x
− ∫ Vdx + M 0
M ( x) =
0
x 9 2
− ∫ x −12 dx + M 0
M ( x) =
0 16
x
9 3
M ( x) =
− 48 x + 12 x + 0
0
9
M ( x) =
− x3 + 12 x ( hyperbole )
48
Ay = 15 kN Dy = 35 kN
7-17
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-18
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
p( x) = 0
x
V ( x) = − ∫ pdx + V0 =−15
0
x
M ( x) = − ∫ Vdx + M 0 =15 x
0
VA =
−15 VB =
−15
=MA =
0 MB 30
p( x) = 0
x
V ( x) = − ∫ pdx + V0 =−15
0
x
M ( x) = − ∫ Vdx + M 0 =15 x
0
VA =
−15 VB =
−15
=MA =
0 MB 30
p( x) = −10
x
V ( x) = − ∫ pdx + V0 = 10 x + 5
0
M ( x) = − ∫ Vdx + M 0 = −5 x 2 − 5 x + 60
=VC =5 VD 35
=MC =
60 MD 30
7-19
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
- le DET doit être fermé avec une force égale et opposée à la force
appliquée à l'extrémité de la poutre (ex. : réaction d'appui By);
- les moments sont nuls aux appuis rotulés à moins qu'il y ait un couple
concentré appliqué;
7-20
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-21
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Lorsqu'une poutre est soumise à une charge, elle subit des déformations. Il est
généralement admis que les sections transversales planes avant déformation restent
planes après déformations (Fig.7.15). Cet état de déformation laisse apparaître une zone
comprimée et une zone tendue qui sont séparées par un axe neutre ne subissant ni
déformation ni contrainte. Ainsi sur l'axe neutre, qui est le lieu géométrique des centres
géométriques des sections transversales droites, la déformation est nulle.
Les fibres sont soit comprimées, soit tendues et leur allongement (ou contraction) est
proportionnel à leur distance à l'axe neutre. Ainsi, les fibres extrêmes sont celles les plus
comprimées ou les plus tendues puisqu'elles subissent l'allongement ou la contraction
maximaux.
Considérons une poutre simple (Fig.7.16a) dans son état déformé et isolons un fragment
de poutre (initialement ABCD, A'B'C'D' après déformation, Fig.7.16b) et nous proposons
de trouver la relation entre la contrainte et la déformation de flexion.
En vertu de la loi de Hooke (σ = Eε), la contrainte est nulle à l'axe neutre puisque la
déformation est nulle.
De plus, puisque les sections planes le restent après déformations donc AB, A'B', CD et
C'D' sont des lignes droites. Aussi l'allongement δ est proportionnel à la distance y par
rapport à l'axe neutre. Par unité de longueur, il s'en suit :
δ σx
=ε x= - k . y=
dx E
Donc σ x = - k . E . y = - k′ y (7.5)
La valeur de la constante k' peut être évaluée en considérant l'équilibre de la section sous
l'effet du moment extérieur Mz et des contraintes normales internes σx (Fig.7.17). Ainsi
on peut écrire :
7-22
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-23
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
∑F x = 0
∑ F = ∫ σ dA
x x
A
∑F =x ∫ −k ' ydA =
k ' ∫ ydA
A A
Par définition ∫ ydA = yA, ou y est la distance de l’origine à partir du centre géométrique
A
de l’aire A. Comme ni k′ni A ne sont nuls, alors y = 0 et donc l’axe neutre passe par le
centre géométrique.
Par ailleurs, il doit également y avoir équilibre entre le moment fléchissant externe Mz et
les moments résistants internes des contraintes normales σx.
∑M z =0
Mz − ∫ ( k ' y . dA) y =
A
0
M z − k ' ∫ y 2 dA =
k ' Iz
A
Donc
k′= M z
Iz
M z× y
σ x= - (7.6)
Iz
7-24
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-25
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
La distance maximale ymax mesurée entre l’axe neutre et la fibre extrême la plus éloignée
de l’axe neutre est généralement identifiée par c. La contrainte maximale absolue est
donc donnée par :
M
σ max = c (7.8)
I
L’équation 7.8 permet de calculer la contrainte maximale absolue d’une section soumise à
un moment M positif ou négatif.
bh3
=I = 41,1 × 10−6 m 4
12
7-26
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-27
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-28
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
(a) Plan xy
bh3 b ' h3
=
Iz −
12 12
200 × 3003 2 ( 95 × 260 )
3
= − =
1, 72 × 108 mm 4
12 12
comprimés. Ainsi,
MB
σ 1( a ) = − y1
Iz
σ 1( a ) = −
( −40 kNm ) × 0,150 (m)
1, 72 × 10−4 ( m 4 )
σ 1( a ) =
+34900 kN / m 2 =
34,9 MPa
σ2 ( a ) = 0
MB
σ 1( a ) = − y1
Iz
σ 1( a ) = −
( −40 kNm ) × 0,150 (m)
1, 72 × 10−4 ( m 4 )
σ 1( a ) =
+34900 kN / m 2 =
34,9 MPa
(b) Planxz
20 × 2003 ( 260 × 10 )
3
=Iy 2 −
12 12
= 2, 7 × 107 mm 4 =×
2, 7 107 mm 4
M Βy
σ x= − z
Iy
σ=
(b )
1 σ2 0
=
σ 3(b ) = −
( −100 kNm ) × ( 0,100 m )
2, 7 10−5 ( m 4 )
= 370 400 kN / m 2
= + 370 MPa
σ 4(b ) = −
( −100 kNm ) × ( −0, 050 m )
2, 7 × 10−5 m 4
= −185 200 kN / m 2
= −185, 2 MPa
(c) Superposition
σi = σi(a) + σi(b)
Donc,
7-31
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
La contrainte maximale dans une section est égale à σmax = Mc/I. Or dans la plupart des
cas pratiques, c'est cette contrainte maximale qui est requise par l'ingénieur pour
dimensionner ou vérifier une section. Néanmoins, cette équation contient deux
inconnues géométriques I et c et nécessite donc d'en choisir une et de déterminer l'autre.
Il existe toutefois un moyen d'éviter de déterminer une inconnue en fonction d'une autre.
En effet, en notant que I et c sont tous deux constants pour une section donnée, il s'en suit
que le rapport I/c est constant. Ce rapport est connu sous le nom de module de section et
est désigné par S. L'équation de la contrainte maximale (éq.7.7 et 7.8) devient dès lors :
Mc M M
σ max = = = (7.9)
I (I/c) S
Cette équation présente une seule inconnue géométrique en l'occurrence S qui est unique
pour une section donnée.
I ( bh 3/12) bh 2
S= = =
c (h/2) 6
- Pour des profilés en I, en L, etc., le module S est donné par les abaques.
I ( π r 4 /4) π r 3
S= = =
c r 4
- etc.
L'équation 7.9 est très utilisée en pratique pour le calcul des poutres. Une fois le moment
fléchissant maximal déterminé et la contrainte admissible imposée, l'équation 7.9 peut
alors être utilisée pour déterminer le module de section S et donc la section requise
M max ⇒ M max
σ adm = S min = (7.10)
S min σ adm
7-32
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
30 (kN) × 16 (m)
M max = = 1 20 kNm
4
M max
S min ≥
σ adm
120 × 106 ( N / mm )
S min ≥
100 ( N / mm 2 )
S min ≥ 12 00 × 103 mm3
30 kN
7-33
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
M M
G0 Axe
neutre
E2A2
ds
Poutre droite hétérogène faite de deux matériaux différents : Élévation et Section
Nous avons démontré à la section 7.4.2, qu’en vertu de la loi de Hooke (σ = Eε), la
déformation εx est proportionnelle à la distance y par rapport à l'axe neutre, puisque les
sections planes restent planes et droites après déformations. Il s'en suit alors :
εx = − k . y (7.11)
donc σ x1 = − E1 ky σ x 2 = − E2 ky
∑F = 0
x
∑ F =∫ σ
x x1 dA1 + ∫ σ x 2 dA2 =0
A1 A2
∑ F = ∫ − E kydA + ∫ −n
x 1 1 21 E1kydA2 = 0
A1 A2
− E1k ∫ ydA1 + ∫ n21 ydA2 =
= E1k ∫ ydA0
A1 A2 A0
Par ailleurs, il doit également y avoir équilibre entre le moment fléchissant externe Mz et
les moments résistants internes des contraintes normales σx.
∑M z =0
M z − ∫ σ x1 ydA1 + ∫ σ x 2 ydA2 =
0
A1 A2
= ∫ E ky dA + ∫ n
2
Mz 1 1 21 E1ky 2 dA2
A1 A2
= E1k ∫ y 2 dA1 + ∫ n21 y 2 dA2 = E1kI 0
A1 A2
Donc
k= Mz (7.14)
E1 I 0
Où I0 est le moment d’inertie de la section équivalente homogénéisée.
Par conséquent,
7-35
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
y
Sur l’aire A1 σ1 = − M z (7.15)
I0
y
Sur l’aire A2 σ 2 = −n21 M z (7.16)
I0
=
A0 ( A1 + n21 A2 )
Aire équivalente (7.17)
A1
A0, I0
G0 Axe
neutre
n21A2
7-36
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
y y
bois
243
z z
450
G0 G0
214
Aluminium 7
Ea 70 GPa
D’où n=
21 n=
ab = = 5,5
Eb 13 GPa
2
A=
0 y0 ∑ (n
j =1
j1 Aj=
y j ) A1 y1 + n21 A2 y2
Avec
=
A0 ∑ (n
j =1
ji A=
j) ( A1 + n21 A2 )
A=
0 [(150 × 450) + 5,5 × (7 × 150)=] 73 275 mm 2
7-37
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
y0 =
[(0) + (5,5 × 150 mm × 7 mm × (−228,5 mm)]
73 275 mm 2
y0 = −18 mm (en dessous de O)
=
I0 ∑I + ∑ Ad
i i i
2
c) Contraintes :
= −
car ymax =
214 mm < 243mm ymax
+
M y
σ + max alum =
−n21 max alum alum ≤ 150 MPa
I0
7-38
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
−150 I 0
M max alum ≤
n21 yalum
−150 N / mm × −1 416,8 × 106 mm 4
≤
5,5 × −214 mm
≤ 180, 6 × 10 Nmm =
6
180, 6 kNm
M = 70 kNm
M max = min max bois
D’où M max alum = 181 kNm
M max = 70 kNm
Les charges appliquées à une poutre génèrent non seulement des contraintes de flexion
dues au moment fléchissant (section 7.4) mais aussi des contraintes de cisaillement dues
aux efforts tranchants. Les contraintes de cisaillement peuvent être intuitivement perçues
si l'on considère la poutre simple de la Fig.7.21a. Si on coupe la poutre
longitudinalement en deux parties (Fig.7.21b), apparaît alors un glissement longitudinal Δ
entre ces deux portions. Il va falloir donc coller ou clouer les deux parties pour rétablir la
poutre intégrale (sans glissement longitudinal). Ceci donne donc naissance à des
contraintes de cisaillement longitudinales reprises par la colle ou les clous.
7-39
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-40
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-41
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-42
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
dF = FB - FA
My M
avec FA ==∫
ada ' d '
σ dA − ∫
ada ' d '
Iz
dA =
−
I z ada∫' d '
ydA
ou
∫
ada ' d '
= Q= moment statique de ada'd' par rapport à l'axe neutre. (Voir ch.4)
ydA
d'une manière similaire et en notant que la face cbc'b' est soumise à M+dM, il s'en suit :
(M + dM)
FB = - .Q
IZ
(à noter que Q = Qada'd' = Qcbc'b')
dM
d'où dF = - .Q
IZ
dF
La force par unité de longueur est appelée flux de cisaillement et est désigné par q
dx
dF - dM . Q V .Q
q= = = (7.19)
dx I Z dx IZ
7-43
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-44
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
La contrainte de cisaillement est la force dF par unité de surface tdx, c'est donc le flux par
unité de largeur.
dF q VQ
τ= = = (7.20)
tdx t It
VQ V V
y ( bdy )
h/2
τA
= =
I zb I zb ∫ ydA
A
=
I zb ∫ yA
V 2 h2
τ A= − yA +
2I z 4
La section a-a est soumise à V = 40 kN. Le moment d'inertie I est égal à 55,20 × 106 mm4.
Le moment statique Q varie avec la distance à l'axe neutre. En particulier,
7-45
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-46
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
=
Q3 =
Q2 220 000 mm3
VQ3
τ3 =
It3
40kN × 220 × 10−6 m3
=
55, 20 × 10−6 m 4 × 0,100m
= 1 594 kN / m 2
= 1,59 MPa
7-47
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-48
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Lorsqu’on calcule une poutre composée reconstituée par assemblage d'éléments à l'aide
de clous, boulons, rivets ou colle, l'ingénieur doit soit vérifier si ces éléments
d'assemblages sont suffisants, soit déterminer les dimensions et la quantité de ces moyens
d'assemblage.
Les clous, boulons, rivets et colles utilisés pour assembler des éléments doivent être en
mesure de reprendre les efforts de cisaillement qui existent à la surface de contact des
éléments qu'ils relient.
Ainsi,
Fc = qe (7.21)
Si la résistance du clou (ou boulon, etc.) est connue, disons Fr, alors on peut déterminer
l'espacement maximal des clous requis comme étant
Fr (7.22)
e max . =
q
Il est à noter, enfin, que l'espacement e entre clous (ou boulons, etc.) est généralement
déterminer pour qmax, c'est-à-dire là où l'effort tranchant V est maximal.
7-49
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-50
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Vmax = 3 kN = 3 000 N
=yc
∑ Ai yi
=
( 50 × 200 ) × 25 + ( 200 × 50=) × 150 87,5mm
∑ Ai ( 50 × 200 ) + ( 200 × 50 )
=
I ∑I 0i + ∑Ayi
2
i
max. = F r
q
700 (N)
=
16,5 (N/mm)
= 42 mm
7-51
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-52
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
7-53
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Fs = q L (7.24)
7-54
CHAPITRE 8
DÉFORMÉES
DES POUTRES
Dans ce chapitre, on apprendra à calculer les flèches et les rotations de flexion dans les
structures simples isostatiques par les méthodes de l'intégration et du moment des aires. On
abordera la courbure ainsi que l'équation différentielle de la déformée élastique.
8.1 INTRODUCTION
L'ingénieur est, par conséquent, appelé à évaluer les déflections des structures afin de les
maintenir en deçà de celles spécifiées par les codes.
Ce chapitre est dévoué à une introduction aux déformées des poutres. Il déterminera d'abord
l'équation de la courbe élastique et il exposera deux méthodes pour déterminer les
déplacements (flèches et rotations) :
- la méthode de l'intégration,
- la méthode des moments des aires.
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
8-2
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Considérons un élément de poutre dans son état déformé (Fig.8.1). On suppose que les
déformations sont petites et que les sections droites a et b qui sont parallèles avant
déformation, restent droites après déformation. Ces sections subissent une rotation dθ autour
d'un centre de rotation O. Soit R le rayon de courbure de la poutre.
8-3
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
8-4
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
8-5
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
1 ( d 2 / dx 2 )
= (8.5)
R d 2 3/2
1 +
dx
Dans les poutres, les pentes des déformations élastiques sont petites si bien qu'on peut
négliger le terme (dv/dx)2. Ainsi l'Éq. 8.5 peut s'écrire :
1 d 2
= (8.6)
R dx 2
d
2
EI 2
= EI " (x) = M(x) (8.7)
dx
L'équation 8.7 est connue sous le nom de l'équation différentielle de la déformée élastique
de la poutre en flexion ou l’équation moment-courbure.
Note : La déformée élastique (x) est aussi appelée courbe élastique ou plus souvent flèche
ou déflexion i.e, déplacement vertical de la poutre par rapport à sa position
horizontale.
En intégrant l'équation 8.7, on peut déterminer la flèche v(x) et la pente de la déformée v'(x).
Ainsi,
EI (x) = M(x) dx + C1 (8.8)
8-6
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
8-7
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
d
'( x)
dx
Les constantes C1 et C2 qui apparaissent lors du processus d'intégration peuvent être évaluées
en considérant les conditions aux frontières. Le tableau 8.2 résume les cas les plus courants
et présente leurs conditions aux frontières.
8-8
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
8-9
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
4
En notant que v(L) = 0 on déduit que C2 = - wL et l’équation de la
8
courbe élastique est :
4 3 4
wx wL wL
EI (x) = - + -
24 6 8
RA = RB = P/2
Px L
M(x) = + pour 0 x
2 2
8-10
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
8-11
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
3 2
Px PL
EI (x) = - x+C2
12 16
En notant que v(0) = 0 à l’appui, alors C2 = 0 et
3 2
Px PL
② EI (x) = - x pour 0 x L/2
12 16
La méthode des moments statiques pour déterminer les rotations et les déplacements subis
par les poutres en flexion et très simple à utiliser. Elle repose sur deux théorèmes qui
peuvent être aisément démontrés à partir de l'équation de la déformée (Éq.8.7).
Exposé de la méthode
En se référant à la Fig.8.5 qui représente une portion de la déformée d'une poutre ainsi que le
diagramme (M/EI) correspondant. L'équation de la déformée (Éq.8.7) peut s'écrire
M(x)
d = dx (8.10)
EI
en particulier entre A et B (Fig.8.5)
B M ( x)
B A AB dx (8.11)
A EI
8-12
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
8-13
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
M ( x)
B M
Le terme A EI
dx représente l'aire A sous la courbe
EI
entre les points A et B. On
peut, dès lors, énoncer le premier théorème :
B M(x)
tB / A A EI
x dx = AxB (8.14)
où tB/A (flèche tangentielle) est la distance verticale entre le point B sur la courbe élastique et
la tangente à la courbe élastique au point A. Il faut noter ici que d'une manière générale, tB/A
≠ tA/B. L'équation (8.14) permet d'énoncer le deuxième théorème comme suit :
8-14
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
θA = 0 θC = 0
b) Dans tB/A, la première lettre (B) désigne le point où l'on désire calculer la distance
verticale et aussi le point par rapport auquel on doit calculer le moment de
B M
l'aire A dx .
A EI
c) Dans le cas où l'on a plusieurs types de chargement, on peut utiliser la méthode pour
un chargement à la fois, puis appliquer le principe de superposition.
8-15
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
8-16
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
a) la rotation en B;
b) la déflection maximale;
c) la flèche au point D situé à 1,5m à droite de l’appui A.
M
Solution Le diagramme est représenté à la
EI
Fig.8.8b et la courbe élastique à la Fig.8.8c.
a) Rotation θB
L'équation (8.11) permet d'écrire :
8-17
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
8-18
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
1,5 m +
30 kNm 1 30 kNm
B - M = 3m
EI 2 EI
90 kNm 2
=
EI
90
B = kNm
2
EI
= 1,72 10 -2 rad.= 1
b) Déflection maximale ΔM
L'équation (8.14) permet d'écrire :
30 kNm 1 30 kNm
M t A/M = (1,5m) (3,75m) + (3m) (2,0m)
EI 2 EI
258, 75 kNm3
M
EI
0, 049m
M 49mm
c) La déflection ΔD
Si on trace une verticale passant par le point D et la
tangente au point A, la déflection ΔD est (Fig. 8.8c)
D = GH - DH
1,5
D t B/A - t D/A
9
8-19
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
129,375 kNm 3
D = = 0,0245m = 24,5mm
5286 kNm 2
8-20
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
8-21
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Jusqu’ici nous avons pu constater que la flèche est toujours proportionnelle à la charge. Ceci
est compréhensible puisque nous avons fait l’hypothèse que le matériau se comporte de
façon linéaire élastique.
4
wL
poutre console avec charge distribuée (exemple 1) max =
8 EI
3
poutre console avec charge concentrée a son extrémité libre PL
max =
3EI
libre (exemple 3)
5 wL 4
poutre simple avec charge distribuée mi- porté =
384 EI
(exemple 6 à compléter)
3
poutre simple avec charge concentrée au centre (exemple 2) PL
max =
48 EI
La flèche totale
max = 0,0648 + 0,144m = 0,2088m
8-22
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
8-23
CHAPITRE 9
COMBINAISON ET TRANSFORMATION
DES CONTRAINTES PLANES
Dans ce chapitre nous étudierons l'état de contrainte en un point soumis à une combinaison
de sollicitations (flexion, torsion, etc.). Nous étudierons les contraintes et déformations
planes sur des plans obliques par les méthodes analytiques et semi-graphiques (cercle de
Mohr). Enfin nous évaluerons les contraintes et déformations principales.
Un corps peut être soumis à une combinaison de sollicitations agissant simultanément telles
des forces axiales, de torsion, de cisaillement et de flexion. À chaque type de sollicitation
correspond un état de contrainte. Ainsi les états de contrainte d'un élément infinitésimal pris
d'un corps sollicité par des forces axiales et de torsion sont illustrés, respectivement, à la
Fig.9.1(a) et (b). Un corps soumis à une force axiale et à un moment de torsion agissant
simultanément ainsi que l'état de contrainte correspondant sont présentés à la Fig.9.1(c).
D'une manière similaire, Fig.9.1(d) montre l'état de contrainte d'un élément sollicité en
flexion et en cisaillement et Fig.9.1(e) celui d'un élément sollicité simultanément en flexion,
en cisaillement et en torsion.
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
9-2
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
F F
σ= = (9.1)
A bh
6M 6Fe
σ A= 2
= 2
bh bh
(9.2)
σ B = -σ A
F 6Fe F 6e
σ A= + = 1+
bh bh 2 bh h
F 6Fe F 6e
σ B = - 2 = 1- (9.3)
bh bh bh h
Au chapitre 5 nous avons vu que neuf contraintes peuvent agir autour d’un point (Fig.9.3a):
Cet état de contrainte dans l’espace peut se représenter mathématiquement sous la forme
d’un vecteur matriciel appelé tenseur de contrainte:
9-3
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
9-4
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
9-5
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
direction x y z
↓ ↓ ↓
face x σ x τ xy τ xz
face y τ yx σ y τ yz
face z τ zx τ zy σ z
Le tenseur de contrainte est symétrique, c'est à dire τij = τji (Ex: τxy = τyx)
direction x y
↓ ↓
face x σ x τ xy
avec τ xy = τ yx
face y τ yx σ y
9-6
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
9-7
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
N + 50 ×103 N
σx = = = + 25,5MPa
A 1963.5mm2
9-8
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Dans les chapitres précédents nous avons étudié des contraintes sur un plan perpendiculaire
(contrainte normale) ou parallèle (contrainte de cisaillement) à la direction de l’effort.
Cependant, si on coupe une pièce selon un plan incliné il doit exister un système de
contraintes sur ce plan pour qu’il y ait équilibre.
Prenons la barre de la Fig.9.5 soumise à une force de tension F et effectuons une coupe le
long du plan AB avec un angle θ. L’effort interne agissant sur le plan AB comprend un effort
normal Fx′ et un effort tangentiel Fy′. Pour qu’il y ait équilibre
F x’ = F cos θ et F y’ = − F sin θ
F x’ F cos θ F
σx=’ = = cos 2 θ
A sec θ A sec θ A
F/A est la contrainte normale directe agissant selon l’axe de la barre et est égal à σx . Alors :
cos 2 θ
σ x = σ x cos 2 θ = σ x 1 +
’
2
La contrainte tangentielle ou de cisaillement est quant à elle donnée par :
F y’ F sin θ
τ x’ y’ = - =- cos θ
A sec θ A
9-9
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
9-10
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
9-11
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Se référant à la Fig.9.6(a), on a
OB = dy
OA = dy.tgθ
AB = dy/cosθ
∑F x
'
= 0 (en posant une largeur unitaire)
OB OA
=σ x' σ x cos θ + σ y sin θ
AB AB
∑F y
'
=0
OB OA
− σ x sin θ
τ x 'y' = + σ y cos θ
AB AB
9-12
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Le système de contraintes général d’un état plan représenté à la Fig.9.6(c) peut être obtenu
par la superposition des états de contraintes des Fig.9.6(a) et 9.6(b) Les composantes
normales et tangentielles (σ, τ) agissant selon les axes x′et y′ sur un plan incliné faisant un
angle θ sont obtenues à partir des équations 9.4 et 9.5.
τ x′ y ′ = - σ x -σ y + τ xy cos 2θ
sin 2θ
2 (9.6)
σ x′ = σ x + σ y + σx - σy + τ xy sin 2θ
cos 2θ
2 2
On obtient σy′ en faisant une rotation de π/2, donc en substituant θ par (θ+π/2) dans
l'expression de σx′. En notant que: cos(2θ + π ) = - cos 2θ et sin(2θ + π ) = - sin 2θ , il
s'ensuit:
σ x +σ y σ x - σ y
σ y’ = - cos 2θ - τ xy sin 2θ (9.7)
2 2
24 + 15,12 24 - 15,12
σ x =
’
+ cos (2x15) + 9,95 sin (2x15) = 28,38 MPa
2 2
24 - 15,12
τ x y =-
’ ’
sin (2x15) + 9,95 cos (2x15) = 6,40 MPa
2
9-13
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
9-14
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
9-15
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Ce cercle s’appelle le Cercle de Mohr et on peut tracer un tel cercle pour n’importe quel état
de contrainte initial.
σ +σ y
a) le centre C est de coordonnées: x ,0
2
b) et le rayon est:
2
σ -σ y
R= x + τ xy
2
2
9-16
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Etape 1 Etape 2
Etape 3 Etape 4
9-17
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Fig 9.10a Etat de contraintes sur un plan incline par le cercle de Mohr
9-18
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
La transformation d'un état plan de contrainte d'un système de coordonnées (x, y) à un autre
système de coordonnées (xΝ, yΝ) peut également se faire à l'aide du cercle de Mohr.
Le problème consiste donc à tracer le cercle de Mohr (Fig.9.10a) pour des contraintes
σx, σy et τxy données et à déterminer ensuite l'état de contrainte sur un plan incliné à un angle
θ antihoraire au plan physique. On procède comme suit :
b) On trace, sur le cercle de Mohr, le point C en faisant une rotation d’un angle
2θ horaire à partir du plan d’origine représenté par le point A. Le point C (σn,
τn) donne les contraintes agissant sur le plan incliné à déterminer.
Il existe, pour chaque état de contraintes (σx, σy, τxy), tel celui de la Fig.9.10a:
2 τ xy
tg 2θ = (9.8)
σ x -σ y
9-19
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
σ x −σ y
En dérivant τ x ' y ' =− sin(2θ ) + τ xy cos(2θ ) par rapport à θ on obtient :
2
dτ x ' y ' σ x −σ y
=
−2 cos(2θ ) − 2τ xy sin(2θ ) = 0
dθ 2
D’ou : tan(2θ s ) = −
(σ x − σ y ) / 2
τ xy
Cette équation admet deux solutions : θs1 et θs2.
En remplaçant : tan(2θ s ) = −
(σ x − σ y ) / 2 dans τ = σ −σ y
− x sin(2θ ) + τ xy cos(2θ )
τ xy x' y'
2
σ −σ y
2
On obtient : τ max =
± x + τ xy =
2
R ; τmax est appelée contrainte de cisaillement
2
maximale.
Les axes 3 et 4 faisant 45Ε avec les axes principaux (1 et 2), sont ceux suivant lesquels la
contrainte de cisaillement est maximum:
τ3 = τ4, = R (9.10)
et la contrainte normale est:
9-20
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
Solution
A- Méthode graphique (cercle de Mohr)
On a (voir Fig.9.11a)
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B- Méthode analytique
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Allongement suivant m
ε m=
unitÇ de longueur
A’B’ - AB
ε m = lim
AB AB → 0
Soit (n) l'axe perpendiculaire à (m), alors γ mn = diminution de l'angle (m,n) du 1er quadrant,
soit:
γ mn = ∠ (BAC) - ∠ (B′A′C)′ = α + β (en RADIAN)
δ = u suivant x v suivant y
du dv dv du
ε x= ; ε y= ; γ xy = + (9.12)
dx dy dx dy
- Coordonnées polaires (Fig.9.13b):
δ = ur radial
uθ tangentiel
du r 1 du θ u r du 1 du r
εr= ;εθ = + ; γ rθ = θ + (9.13)
dr r dθ r dr r dθ
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D'une manière similaire aux transformations des contraintes (voir section 9.2.4) on a:
γ x’y’ ε x -ε y γ xy
=- sin 2θ + cos 2θ
2 2 2 (9.14)
ε x +ε y ε x -ε y γ xy
εx =
’ + cos 2θ + sin 2θ
2 2 2
ε +ε y
Son centre C 0; x
2
-
ε -ε γ
2 2
Son rayon R = x y + xy
2 2
9.4.6 Déformations principales
γ xy
tg 2θ = (9.15)
ε x -ε y
ε x +ε y
ε 1 ou 2 = ±R (9.16)
2
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CHAPITRE 10
INTRODUCTIONAU FLAMBAGE
DES ÉLÉMENTS EN COMPRESSION
Dans ce chapitre, on apprendra à calculer la charge critique que peut supporter une
colonne qui risque de flamber sous compression. On fera état de la charge et contrainte
critique d'Euler. Enfin, on apprendra à dimensionner une membrure en compression tenant
compte de la résistance et de la stabilité au flambage.
10.1 INTRODUCTION
La rupture par écrasement est un concept assez facile à comprendre et peut être facilement
évitée en choisissant une section suffisante telle que la contrainte admissible ne soit pas
dépassée. Ainsi, l’aire minimale de la section requise pour éviter la rupture est donnée par:
P
A≥ (10.1)
σ adm
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La rupture par écrasement a lieu généralement dans les colonnes courtes c'est-à-dire ayant un
rapport longueur/aire de la section relativement petit. Dans le cas où la colonne est élancée
(rapport longueur/aire de la section élevé), la colonne flambe à une charge, appelée charge
critique et désignée par Pcr, inférieure à la charge à laquelle la colonne se rompt par
écrasement. Cette charge critique appelée aussi charge critique d'Euler ou de flambage
dépend du matériau, des moments d'inertie de la section, de la longueur et des conditions
d'appui.
La charge critique d'Euler qui cause le flambage d'une colonne est donnée par l'équation
d'Euler. On peut aisément démontrer que cette équation s'écrit :
π 2 EI (10.2)
P cr =
(kL )2
Les valeurs de k en fonction des conditions d'appuis les plus courantes sont résumées dans la
Fig.10.2.
Il est parfois pratique d'écrire Pcr en fonction de l'aire de la section A au lieu de l'éq.10.2. En
effet, le rayon de giration r s'écrit :
I
r= (10.3)
A
π 2E A
P cr = 2
(10.4)
kL
r
10-3
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kL
est appelé élancement de la colonne. On remarque que plus l'élancement est grand,
r
plus petite sera la charge critique d'Euler.
P cr = π E
2
σ E= (10.5)
A kL 2
r
Dans ce cas, on calcule les charges critiques d'Euler Pcrx et Pcry autour de x et autour de y,
respectivement, en tenant compte des conditions aux appuis dans chaque direction (kx et ky),
et des moments d'inertie Ix et Iy.
On calculera :
P crx P cry
σ Ex = et σ Ey = (10.6)
A A
σo A
P adm = (10.7)
F.S.
• Si σEx, σEy < σo ⇒ La rupture se fera par flambage à Pcr = min (Pcrx, Pcry), et
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et on choisit une section A de telle sorte que les conditions suivantes soient remplies :
• Résistance Il va falloir s'assurer que la section est suffisante pour éviter une
rupture par écrasement, donc choisir A telle que :
A ≥ P max (10.9)
σo
• Flambage Il va falloir s'assurer que la section choisie est suffisante pour éviter
le flambage autour des deux axes x et y. Il faut donc calculer :
π 2 EI x π 2 EI
P crx = et P cry =
(k x L) (k y L)
2 2
et vérifier que :
π 2 EI x π 2 EI y
P crx = 2 P cry = 2
(kL) (kL)
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Calculons Ix et Iy,
I x = 150 x 80 3 = 64 x 10 5 mm 4
12
Iy = 80 x 150 3 = 225 x 10 5 mm 4
12
π 2 × 10 × 103 ( N / mm 2 ) × 64 × 105 ( mm 4 )
Pcrx =
( 3000 )
2
P=
r σo × A
= 15 (80 × 150) = 180 × 10 3 N = 180 kN
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On sait que si les conditions d'appuis sont les mêmes dans les deux directions x et y, alors la
colonne flambe autour de l'axe faible. Ainsi, si la section est asymétrique (exemple : section
rectangulaire) la pleine capacité de l'axe fort n'est jamais atteinte et les charges critiques de
flambage autour des axes fort et faible sont très différentes.
Un design optimal est celui dans lequel les charges critiques sont similaires dans toutes les
directions. Une manière d'atteindre cet optimum est de diminuer la longueur effective de
l'axe faible en disposant des supports intermédiaires. Ces supports intermédiaires peuvent
être des poutres, des murs ou des barres de contreventements (Fig.10.4).
kL 1,0 (4 000)
= = 92,38
r x 43,3
kL 1,0 (2 000)
= = 86,58
r y 23,1
kL kL
Notons que est similaire à , bienfait du support
r x r y
latéral. L'axe x est critique, donc :
=
π 2E A = π 2 x 10 4 (N/ mm 2 ) x 12 000 ( mm 2 ) = 138779 N
P cr 2
kL (92,38 )2
r x
soit,
P cr = 138, 78 kN
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