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Notes de Cours - CTN 318

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CTN-308

RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

NOTES DE COURS

Omar Chaallal
Marie-José Nollet
Amar Khaled
Rola Assi

Rédigé :1992-08
Révisé : 2005-12
Révisé : 2017-08
AVANT-PROPOS

Ces notes de cours sont destinées aux étudiants du premier cycle du département de génie
de la Construction de l'École de Technologie Supérieure, Université du Québec, Montréal.

De plus, de part leur nature, elles ne peuvent constituer un travail tout à fait original. Elles
sont plutôt un travail de sélection et de présentation. Les auteurs sont pleinement
conscients de cet état de fait. Aussi, ils expriment leur reconnaissance aux auteurs des
différentes sources citées qui ont été consultées pour l'élaboration de ces notes de cours.

REMERCIEMENTS

La qualité des dessins et illustrations a été rendue possible grâce à une aide pédagogique
de l'École de Technologie Supérieure.

Omar Chaallal, auteur


Marie-José Nollet, co-auteur
Rola Assi, co-auteure
PARTIE I

RAPPEL DE STATIQUE
CHAPITRE 1

PRINCIPES ET
NOTIONS DE BASE

Dans ce chapitre, on situera la résistance des matériaux dans la grande famille de la


mécanique de l'ingénieur et on introduira les hypothèses fondamentales généralement
admises en résistance des matériaux. On donnera ensuite les unités de base S.I. utilisées.
Enfin, on abordera la définition de la force et les différentes opérations sur les forces, les
moments de forces et les couples.

1.1 INTRODUCTION

La résistance des matériaux, également appelée mécanique des corps déformables, étudie le
comportement statique des corps dit solides (par opposition aux fluides). Elle constitue une
branche de la mécanique de l'ingénieur qui étudie les relations entre l'état de repos ou de
mouvement d'un corps lorsque ce dernier est soumis à des sollicitations extérieures. Les
différentes divisions de la mécanique de l'ingénieur sont présentées comme suit :

MÉCANIQUE DE L'INGÉNIEUR

Corps rigides Corps déformables Fluides (liquides, gaz)


• Statique (Équilibre) • Résistance des matériaux • Parfaits
et théorie des Structures
• Dynamique • Élasticité • Visqueux
- Cinétique : relation
forces - mouvement
- Cinématique : • Plasticité • Compressibles
géométrie des
mouvements
CTN 308 ‐ RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Lorsqu'un corps est sollicité par des forces extérieures, il se déforme. Ces déformations sont
générées par des efforts internes ou contraintes. La résistance des matériaux permet de :

(1) déterminer les efforts internes ou les contraintes dans un corps soumis à un système
de sollicitations extérieures;

(2) calculer les déplacements ou les déformations subis par le corps en question.

Grâce à des lois de comportement des matériaux, la résistance des matériaux permet ensuite,
soit de :

(1) vérifier si un corps ou un élément de corps (ex. : poutre) résiste adéquatement aux
forces qui lui sont imposées;

(2) dimensionner un corps ou un élément de corps avec le minimum de matières mais


satisfaisant les exigences de résistance, de rigidité et de stabilité.

1.2 HYPOTHÈSES FONDAMENTALES

Afin de réduire la complexité des formulations mathématiques, un certain nombre


d'hypothèses sont généralement admises en résistance des matériaux. On peut citer :

(1) l'homogénéité : un matériau homogène a les mêmes propriétés en tout point;

(2) l'isotropie : un matériau isotrope a, en un point donné, les mêmes propriétés dans
toutes les directions;

(3) l'état inial : aucune force interne n'est supposée agir dans le matériau avant
l'application des forces extérieures.

1.3 LOIS DE NEWTON

Newton (1642-1727) énonça quatre lois : les trois lois du mouvement, qui constituent la base
de ce cours; et la loi de la gravitation universelle.

Première loi (loi de l'équilibre)

Si la résultante de toutes les forces s'exerçant sur un corps au repos est nulle,
alors le corps reste au repos. Si la résultante de toutes les forces s'exerçant
sur un corps en mouvement est nulle, alors son mouvement reste inchangé.

Deuxième loi (loi de la dynamique)

1-2
CTN 308 ‐ RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

 
Si une force résultante F agit sur un corps, ce dernier subit une accélération a
proportionnelle à la force et dans la même direction que la force.
 
F  ma (1.1)

Troisième loi (principe de l'action et de la réaction)

À toute action, il y a une réaction égale et opposée à l'action.

Quatrième loi (loi de la gravitation universelle)

La force d'attraction gravitationnelle entre deux corps de masses m et M est égale à

 mM 
F = Const.  2  (1.2)
 R 
où R est la distance séparant les centres de masse des deux corps.

1.4 SYSTÈME D'UNITÉS (S.I.)

1.4.1 Unités de base


Unité Nom Symbole
longueur mètre M
masse kilogramme Kg
temps seconde S

1.4.2 Multiples et sous-multiples décimaux


Multiple Sous-multiple
Facteur Préfixe Symbole Facteur Préfixe Symbole
12 -18
10 téra T 10 atto A
109 giga G 10-15 femto F
106 méga M 10-12 pico P
103 kilo k 10-9 nano N
102 hecto h 10-6 micro Μ
10 déca da 10-3 milli M
10-2 centi C
10-1 déci D

1.4.3 Unités de l'ingénieur

1-3
CTN 308 ‐ RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Désignation Unité Symbole Définition


Force Newton N 1 kg  1 m/s2
Pression (contrainte) Pascal Pa 1 N/m2
Pression Mega Pascal MPa 1N/mm2
Moment d’une force couple Newton-mètre N-m 1 N/mm2
Énergie Joule J 1N1m
Puissance Watt W 1 J/s
Fréquence Cycle par unité de temps Hz s-1
Charge linéique Force par unité de longueur 1 N/m
Charge superficielle Force par unité de surface 1 N/m2
Masse volumique Masse par unité de volume kg/m3

1.4.4 Conversion U.S. - British / S.I.

1 ft = 0.3048m
1 lbm = 0.45359 kg
1 lbf = 4.4482 N
1 psi = 6894.8 Pa
1 lbf/ft2 = 647.88 Pa
tF = 1.8 tC + 32
1 ksi = 1000 lb/po2 = 6.8945  MPa

1-4
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1-5
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1.5 OPÉRATIONS SUR LES FORCES

1.5.1 Force

Les charges appliquées (ex. : poids propre, neige, etc.) sur un système (ex. : construction)
sont représentées par des forces. Une force est donc l'action d'un corps sur un autre corps.

Une force peut se manifester par contact direct (Fig. 1.1) ou sans contact (ex. : attraction
gravitationnelle).

Une force est un vecteur et, de ce fait, elle est caractérisée par son intensité, son sens, sa
direction et son point d'application.

Une force peut être concentrée en un point d'un corps (Fig. 1.2), ou répartie sur une longueur
(Fig. 1.3), une surface (Fig. 1.4) ou un volume.

Deux forces sont égales (ou équipollentes) si elles sont parallèles et ont la même intensité et
le même sens; elles sont équivalentes si elles sont égales et sont sur la même ligne d'action.

1.5.2 Opérations sur les forces

1.5.2.1 Addition et soustraction



La somme R de deux forces est donnée en 
grandeur, direction et sens par le vecteur libre
ayant pour origine celle du vecteur libre F 1 (Fig.1.5a) équipollent à la première force, et

pour extrémité celle du vecteur libre F 2 équipollent à la seconde, l'origine de ce dernier
coïncidant avec l'extrémité du premier.

C'est

donc le vecteur constituant la diagonale du
parallélogramme ayant les vecteurs F 1 et F 2 pour côtés (Fig. 1.5b).
  
R  F1  F2 (1.3)

L’intensité R de R s'écrit

R = F 12 + F 22 + 2 F 1 F 2 cos  (1.4)

Comme on peut voir sur la Fig. 1.5c, l'opération de la soustraction se ramène à celle de
l'addition, le sens de la force à soustraire étant simplement inversé.

1-6
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1-7
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1.5.2.2 Décomposition

Inversement, on peut décomposer une force F en deux forces de directions connues
(Fig.1.6a). Il s'agit alors de reconstituer le parallélogramme dont la diagonale est désormais

égale à F (Fig. 1.6b).

En particulier on peut décomposer une force F en deux composantes orthogonales suivant
des directions connues (ex. : Ox et Oy, Fig. 1.7).

1.5.2.3 Addition de plusieurs forces

Pour additionner plusieurs forces coplanaires, il est pratique de les décomposer en


projections orthogonales que l'on additionne algébriquement suivant chacune des directions
choisies, pour ensuite additionner vectoriellement les deux sommes ainsi obtenues (Fig. 1.8).
Ainsi :

X R= ( X i ) 



Y R=  (Y i )  (1.5)


R = X 2R + Y 2R 

où XR et YR sont les composantes horizontale et verticale de la résultante R .

Exemple 1 Considérer la structure montrée à la Fig. 1.9a soumise


à un système de trois forces. Déterminer l'intensité,
le sens et la direction de la résultante de ces trois
forces.

Solution On décompose chacune des trois forces en deux


composantes orthogonales Fx et Fy et on applique
l'équation 1.5.

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Composantes de la force de 10kN

Fx = - 10 kN
Fy = 0

Composantes de la force de 100 kN

Fx = - 100 sin 30 = - 50,0 kN


Fy = - 100 cos 30 = - 86,6 kN

Composantes de la force de 80 kN

Fx = 80 cos 45 = 56,57 kN
Fy = - 80 sin 45 = - 56,57 kN

Composantes de la résultante R

Rx = ΣFx = - 10 - 50 + 56,57 = - 3,47 kN


Ry = ΣFy = 0 - 86,6 - 56,57 = - 143,17 kN

Intensité et direction de R

R = R 2x + R 2y = 143,21 kN

tg = R x = 0,02 soit  = 1,37


Ry

Fig.1.9b donne la direction et le sens de R .

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1.5.3 Moment d'une force

1.5.3.1 Définition

Quand une force est appliquée à un corps, ce dernier peut subir une translation et/ou une
rotation (basculement). La rotation, qui peut se produire par rapport à un point où une
droite, est due à ce que l'on appelle le moment de la force en question.

Le moment est, comme la force, un vecteur. Sa valeur algébrique, M, est définie comme le
produit de l'intensité de la force, F, et du bras de levier d perpendiculaire à la ligne d'action

de la force F (Fig. 1.10).
M = Fd (1.6)

1.5.3.2 Conséquences
 
- Si la force F , passe par un point P, alors le moment de F par rapport à P est nul (car
d=0).

- Le moment M d'une force F (M=Fd) peut être écrit comme la somme algébrique des
moments des composantes Fx et Fy de cette force (Théorème de Varignon) (Fig. 1.10).

M =-Fx d y+F y dx (1.7)



Exemple 2 Si l'intensité de la force F de la Figure 1.11 est de
 kN et l'angle α de 30, déterminer le moment de
100
F par
 rapport au point O. On admettra que l'origine
de F a comme coordonnées x = 2m et y = 4m.

Solution On décompose F en deux forces orthogonales Fx et
Fy et on applique le théorème de Varignon (équation
1.7)

Fx = F cosα
= 100 cos30 = 86,6 kN
Fy = F sinα
= 100 sin30 = 50,0 kN

Comme dy = 4 m et dx = 2,0 m, il s'en suit :


M0 = -Fx dy + Fy dx
= -(86,6 × 4) + (50 × 2) = -246,4 kNm

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1.5.4 Couples

Un moment de couple est un moment produit par deux forces parallèles de même intensité et
de sens opposé. Comme le moment, l'intensité du moment de couple C (ou couple C) est
égal au produit de l'intensité de la force F par la distance d entre les deux forces (voir Fig.
1.12).

C = Fd (1.8)

On constate que la valeur de C est indépendante du centre de rotation puisque c'est la


distance entre les 2 forces égales et opposées. De fait, contrairement au moment, un couple
peut être appliqué en tout point d'un corps, sans changement.

Exemple 3 Considérer les deux forces égales et opposées (F =


100 kN) de la Figure 1.13. Déterminer le moment de
ces forces par rapport aux points 0, A et B. Comparer
ce moment au couple. Que peut-on déduire?

Solution Moment par rapport au point 0

M0 = (100 × 7) - (100 × 3) = 400 kNm

Moment par rapport au point A

MA = (100 × 6) - (100 × 2) = 400 kNm

Moment par rapport au point B

MB = (100 × 2) + (100 × 2) = 400 kNm



Les forces F forment un couple C et

C =Fd = (100 × 4) = 400 kNm

On déduit que le moment de deux forces parallèles


égales et opposées (couple) ne change pas avec la
position du point par rapport auquel il est calculé.

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CTN 308 ‐ RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

1.5.5 Réduction d'une force par rapport à un point

Il faut réaliser que dans la pratique, on est souvent en présence d'un système de forces plutôt
qu'à une force isolée. Il devient dès lors intéressant de réduire ce système de plusieurs forces
à un système plus simple mais équivalent (c'est-à-dire produisant le même effet). Ceci fait
appel à deux notions :

- Résultante d'un système de forces


- Équivalence statique

1.5.5.1 Équivalence statique

Il est parfois commode de remplacer une force par une force et un couple équivalents qui ont
le même effet que la première force citée. Par exemple, la Fig. 1.14a montre une force P
agissant sur une semelle de fondation d'une manière excentrée. L'effet de cette force sur la
semelle par rapport à son axe consiste en une force P et un moment M=Pe agissant dans le
sens des aiguilles d'une montre (Fig. 1.14c). On peut arriver à ce résultat en ajoutant deux
(2) forces égales et opposées centrées (en pointillé sur Fig. 1.14b) qui n'ont aucun effet sur la
colonne. Par contre, les forces P entourées en Fig. 1.14b forment un couple égal à P.e et
peuvent donc être remplacées par un couple appliqué au centre. Le système de
remplacement, qui est statiquement équivalent à la force excentrée en Fig. 1.14a, est
présenté en Fig. 1.14c.

1.5.5.2 Résultante d'un système de forces

Lorsqu'un corps est soumis à un système de forces comprenant des forces et des couples, il
est possible de remplacer ce système par un système résultant en un point O comprenant
(Fig. 1.15) :

- la résultante des forces R0 , somme de toutes les forces;

RO =  F i = F i + F 2 + F 3 . . . F n (1.9)

- la résultante des moments M 0 , représente la somme de tous les couples et de tous les
moments créés par ces forces lorsqu'elles sont transférées au point O (voir
paragraphe précédent sur l'équivalence statique).

M O=  Fi di+ C j (1.10)

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Exemple 4 Considérer le système plan de la Figure 1.16a.


Calculer les éléments de réduction au point A.

Solution On décompose F2 en 2 forces orthogonales. On


détermine la composante RAx puis RAy et le moment
résultant MA = ΣFx dy + ΣFy dx

F2x = 20 cos45 = 14,14 N


F2y = 20 sin45 = 14,14 N

F1x = 0
F1y = - 40 N

RAx = ΣFx = 14,14 N


RAy = ΣFy = - 25,86 N

2 2
RA= R Ax + R Ay = 29,47 N

MA = ΣFx dy + ΣFy dx =
= 0 - (40 × 3) + (14,14 × 5) = - 49,3 Nm

Le système réduit est montré à la Figure 1.16b.

1-18
CHAPITRE 2

ÉQUILIBRE

Dans ce chapitre, on abordera les lois de l'équilibre statique et on apprendra comment appliquer ces
lois à la résolution de problèmes statiques simples. On définira le degré de liberté d'une structure et on
introduira la notion importante de diagramme de corps libre.

2.1 INTRODUCTION

L'objet de la résistance des matériaux peut se résumer dans l'étude statique de la répartition interne des
efforts et l'étude des déformations. De ce fait elle fait intervenir continuellement les lois de l'équilibre
statique.

Quand un corps au repos est soumis à un système de forces et qu'il demeure au repos, on dit qu'il est en
état d'équilibre. Pour que cet état d'équilibre existe, le système de forces doit remplir certaines
conditions, qui, exprimées mathématiquement, permettent de déterminer certaines informations
(exemple : réactions d'appuis, efforts internes, etc.) nécessaires à la résolution d'un problème de
statique.

Le but de ce chapitre est de développer les conditions d'équilibre et d'apprendre comment les utiliser
par la résolution des problèmes de statique.

2.2 DEGRÉ DE LIBERTÉ

Un degré de liberté (ddl) est une direction dans laquelle un corps, élément de corps ou particule peut se
déplacer ou tourner librement.
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2-2
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Dans un plan (x, y) on a donc trois degrés de liberté : déplacements suivant x et y, et rotation dans le
plan (x, y), donc autour de l'axe z perpendiculaire à ce plan. Dans l'espace (x, y, z) on a 6 degrés de
liberté : trois déplacements suivant les axes x, y et z, et trois rotations autour de x, y et z.

Un ballon dans l'espace, par exemple, peut se déplacer selon les trois directions x, y et z et peut tourner
autour des axes x, y et z. Il a donc 6 degrés de liberté. Si ce même ballon est posé sur le sol, on
empêche son mouvement suivant y et de ce fait il ne reste plus que 5 ddl.

2.3 CONDITIONS D'ÉQUILIBRE

D'après la première loi de Newton (voir chap. I), la résultante des systèmes de forces s'exerçant sur un
corps au repos est nulle. Ceci s'exprime par :

 F =0 et  M = 0 (2.1) (2.1)

Où ΣF est la somme des forces extérieures agissant sur le corps et ΣM est la somme des moments de
ces forces par rapport à un point arbitraire du corps, y compris les couples.

Quand exprimée en termes de composantes, selon les degrés de liberté précédents, l'équation (2.1)
s'écrit :
 Fx  0  Fy  0  Fz  0 

 Mx  0  My  0  Mz  0  (2.2)

Soient six équations dans l'espace, et

 Fx = 0  Fy = 0  Mz = 0 (2.3)

Soient trois équations dans le plan

Les équations dites d'équilibre (Éq. 2.2 et 2.3) permettent de déterminer les informations inconnues
(réactions d'appuis). Si le corps ou la structure possède autant d'inconnues que d'équations, on dit alors
que la structure est isostatique, c'est-à-dire que les équations d'équilibre suffisent à résoudre le
problème (Fig. 2.1). Si par contre, la structure possède plus d'inconnues que d'équations d'équilibre,
alors la structure et dite hyperstatique (Fig. 2.2). Nous aurons l'occasion de revenir sur ces notions
dans les prochaines sections, mais rappelons que le degré d’hyperstaticité d’un système est donné par :

d = r - (k + n) (2.4)

où r : nombre de réactions aux appuis (ou nombre d’inconnues)


k : nombre d’équation d’équilibre (3 dans un système plan)
n: nombre de conditions particulières (ex. efforts internes connus excluant les appuis).

2-3
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2-4
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2.4 IDENTIFICATION DES FORCES AGISSANT SUR UNE STRUCTURE

2.4.1 Forces externes

Nous avons vu que les équations d'équilibre (Éq. 2.1) font intervenir les forces extérieures. Ces forces
extérieures peuvent être de différentes natures :

- les forces appliquées et les charges;


- les forces d'appui ou de contact;

Les forces appliquées et les charges, qui peuvent être concentrées ou réparties, ont été déjà illustrées
dans le Chapitre 1.

Forces de contact et Réactions

Dans presque tous les problèmes d'ingénierie, les structures ont des supports et appuis divers qui
empêchent leur mouvement selon un ou plusieurs degrés de liberté. Puisqu’un appui ou un support
empêche un mouvement, on peut donc le supprimer (physiquement) et le remplacer par des forces
appropriées qui jouent le même rôle que l'appui en question. Ces forces de remplacement sont connues
sous le nom de forces de contact ou d'appui.

Il devient apparent que la nature de ces forces de contact dépend de celle de l'appui ou du support. Ceci
nous ouvre une opportunité pour présenter les appuis les plus fréquemment utilisés en construction.
Pour les besoins de clarté de présentation nous ne nous intéresserons qu'aux structures planes.

Le Tableau 2.1 présente les différents types d'appuis ou de support et les forces de contact (qui
interdisent les degrés de liberté empêchés par l'appui si ce dernier est supprimé) correspondantes.

2.4.2 Forces internes

Quand un corps est soumis à un chargement, il développe des forces internes sur la matière formant le
corps. Ces forces internes peuvent dont être mises en évidence en coupant le corps en deux ou
plusieurs parties distinctes.

Considérons, à titre d'illustration, l'exemple d'une poutre simple ACB soumise à un système de forces
(Fig. 2.3). En coupant la poutre en deux parties distinctes au point C, on met en évidence les forces
internes agissant en C. Ces forces internes sont généralement l'effort normal Nc, l'effort tranchant Vc
et le moment Mc. Ces forces correspondent aux trois ddl (déplacements suivant x et y et rotation autour
de z).

2-5
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2-6
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2.5 DIAGRAMME DE CORPS LIBRE

Le diagramme de corps libre (DCL) est le schéma simplifié du corps ou des éléments du corps en
équilibre sous l'action de toutes les forces, charges et couples agissant sur le corps ou les éléments du
corps.

En construisant un DCL, il est important de reporter :

- toutes les forces et charges, y compris les forces de contact, les charges dues au poids
propre (si non négligeables) qui agissent sur le corps;

- toutes les dimensions et distances nécessaires à l'écriture des équations d'équilibre.

Les forces et charges connues doivent être reportées avec leur sens exact sur le DCL. Toutefois, le sens
des forces inconnues (ex. : forces de contact) peut être choisie arbitrairement sur le DCL. Après calcul,
si ces quantités sont positives, alors leur sens est celui supposé. Autrement, leur sens est opposé à celui
choisi arbitrairement.

Quand on fait le DCL de certaines parties d'un corps, on doit vérifier la compatibilité des différents
DCL entre eux en observant le principe de l'action et de la réaction (action = réaction). C'est-à-dire
l'action d'un élément A sur un élément B est égale et opposée à la réaction de B et est l'action de B sur
A.

Exemples de DCL de corps en entier


Des exemples de DCL en entier sont illustrés à la Fig.2.4.

Exemples de DCL d'éléments de corps


Des exemples de DCL d'éléments de corps sont illustrés à la Fig.2.5.

2.6 CAS PARTICULIERS

Nous avons vu que généralement les équations d'équilibre sont au nombre de six dans l'espace et trois
dans le plan. Dans certains cas particuliers, les conditions d'équilibre peuvent être satisfaites avec
moins d'équations. Ces cas particuliers ainsi que les équations d'équilibre correspondantes sont
présentés dans le Tableau 3.2

2-7
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2-8
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2-9
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2.7 APPLICATION AU CALCUL DES RÉACTIONS D'APPUI D'UNE


STRUCTURE

Exemple 1 Déterminer les réactions d'appui de la structure montrée à la Fig.


2.6a. Pour ce faire, il faut :

1) Tracer le DCL de la structure en rapportant les forces


extérieures, en supprimant les appuis et en les remplaçant
par des forces de contact (sens arbitraire à ce stade).
L'appui A est un appui fixe, on doit donc le remplacer par
deux forces d'appuis Ax et Ay (voir Tableau 2.1). L'appui B
est un appui simple à rouleau, on le remplacera par la force
By. Le DCL résultant est présenté à la Fig.2.6b.

2) Écrire et résoudre les équations d'équilibre. Les trois


équations d'équilibre (plan) sont utilisées pour déterminer
les réactions inconnues Ax, Ay, By. Ainsi,

ΣFx = 0
Ax - 35,36 = 0 Ax = 35,36 kN

ΣM/A = 0
7By - (100 × 5) - (35,36 × 2) = 0 By = 81,53 kN

ΣFy = 0
Ay + 81,53 - 35,36 - 100 = 0 Ay =53,83 kN

Exemple 2 Déterminer les réactions d'appui de la structure montrée à la Fig.


2.7a.

Le DCL global du système est présenté à la Fig. 2.7b. On notera


que l'appui A est encastré et, de ce fait, il doit être remplacé par
deux forces Ax et Ay et un moment d'encastrement MA (voir
Tableau 2.1).

Les trois équations d'équilibre peuvent, dès lors, être posées


et résolues aisément :

ΣFx = 0
Ax + 0 = 0 Ax = 0

ΣFy = 0
Ay - 40 = 0 Ay =40,0 kN

ΣM/A = 0
MA - (40 × 3) = 0 MA =120,0 kNm

2-10
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2-11
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2.8 APPLICATIONS AU CALCUL DES EFFORTS INTERNES

Pour déterminer les efforts internes en un point d'une structure, il faut :

1) Tracer le DCL en entier de la structure et calculer les réactions d'appui (section 2.7);

2) Couper la structure en deux parties distinctes au point où les efforts internes sont désirés;

3) Tracer le DCL de la partie gauche ou la partie droite. On reportera sur ce DCL les forces de
réactions d'appui, s'il y a lieu, les forces et charges appliquées et les forces internes agissant au
centre de gravité de la section coupée. Le sens de ces forces internes n'étant pas connu à priori, il
peut être choisi arbitrairement et corrigé après calcul;

4) Écrire les équations d'équilibre et résoudre pour les inconnues, en l'occurrence les efforts internes.
Si, tout calcul fait, un effort interne est positif, alors le sens choisi arbitrairement en (3) est correct.
Dans le cas contraire, le sens de l'effort interne en question est opposé à celui choisi arbitrairement
en (3) et il s'agira de la corriger sur les DCL.

Exemple 3 Déterminer les efforts internes au point C se trouvant à 3 m de


l'appui A de la structure montrée à la Fig.2.8a.

Les réactions d'appui de cette structure sont calculées en


considérant le DCL global montré en Fig.2.8b. Ainsi, on trouve
Ay = 120 kN, Ax = 50 kN et By = 66,6 kN.

On coupe la structure en deux parties au point C. Ceci permet de


mettre en évidence les trois efforts internes NC, VC, MC sur la
partie gauche. À noter ici qu'en vertu du principe de l'action et
de la réaction on retrouve les mêmes efforts mais de sens
opposés sur la partie droite de la poutre (Fig.2.8c).

La partie gauche (ou droite) étant en équilibre, on peut donc


écrire les équations d'équilibre :

 Fx = 0
50 - N = 0 N = 50 kN 
C C
 Fy = 0
120 - 100 + V C = 0 V C = - 20 kN 
 M/c = 0
M C + (100  2) - (120  3) = 0 M C = 160 kNm

On note ici que seul le sens de VC est contraire à celui supposé


initialement. Il convient donc de le corriger sur le DCL (voir
Fig.2.8d).

2-12
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2-13
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 4 Déterminer les efforts internes au point E se trouvant à 2 m de


l’appui B et à l’extrémité C de la membrure AC. (Fig.2.9a)

Solution 1) Calcul des réactions

Les réactions d’appui de cette structure sont montrées sur le DCL


global de la Fig.2.9b. Elles sont au nombre de quatre (4) et nous
disposons de trois (3) équations d’équilibre. Cependant il ne
s’agit pas ici d’une structure hyperstatique puisque si on enlève
une des réactions d’appui la structure devient instable. Pour
résoudre, nous utiliserons les équations d'équilibre disponibles
sur le DCL global et le DCL partiel de la membrure AC
(Fig.2.9b).

ΣFx = 0 Bx + Ax = 0 Ax = 16.67 kN
ΣFy = 0 Ay + By - 10kN = 0
ΣMA = 0 -(Bx × 3) - (10 × 5) = 0 Bx = -16.67 kN

La membrure AC est articulée à ses deux extrémités, les


moments MA et MC sont par conséquent nuls. Puisque la
structure n’est pas chargée entre les extrémités A et C l’équilibre
rotationnel ne peut être respecté que si l’effort tranchant VC est
nul (Fig.2.7c). La membrure AC travaille donc axialement et la
résultante de la réaction RA agit dans l’axe de AC. En fait il n’y a
que trois réactions inconnues puisque l’on connaît la direction de
RA ou le rapport entre ses composantes:

Ax /Ay = 4/3 donc Ay = 12.5 kN


et By = -2.5 kN

La résultante RA est donnée par


2 2
Ax + A y = 20.83 kN

2) Calcul des efforts internes

Les efforts internes sont calculés en coupant la structure en deux


parties au point désiré.

Extrémité C : Le DCL partiel de AC (Fig.2.9c) indique que seul


l’effort axial NC existe et est en équilibre avec la réaction RA .
NC + RA = 0 NC = -20.83 kN (compression)

2-14
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Point E : On coupe la structure en deux parties au point E


(Fig.2.7d). Ceci permet de mettre en évidence les trois efforts
internes NE , VE et ME sur la partie gauche. La partie gauche étant en
équilibre, on peut donc écrire les équations d’équilibre :

ΣFx = 0 -16.67 + NE = 0 NE = 16.67 kN


ΣFy = 0 -2.5 + VE = 0 VE = 2.5 kN
ΣM/c = 0 ME + (2.5 × 2) = 0 ME = -5 kN.m

Exemple 5 À compléter par l’étudiant

Déterminez les réactions d’appuis et les efforts internes au point


E de la poutre de la Fig. 2.10

2-15
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2-16
CHAPITRE 3

APPLICATIONS DES
ÉQUATIONS D'ÉQUILIBRE
AU CALCUL DES TREILLIS

Dans ce chapitre, on apprendra à calculer les efforts internes dans les barres des structures
en treillis isostatiques. Deux méthodes - méthode des sections et celle des noeuds - seront
exposées en détail.

3.1 INTRODUCTION

Un treillis est une structure légère utilisée généralement dans le bâtiment et les ponts pour
des moyennes et grandes portées où le poids propre peut devenir prédominant. Un treillis
peut être théoriquement de toute forme. En pratique cependant, la base d'un treillis
isostatique est un élément triangulaire constitué de trois barres jointes en des noeuds
articulés auquel on ajoute, à chaque fois, deux barres pour former un triangle supplémentaire
(Fig.3.1). Un élément en triangle est une structure rigide capable de résister à des charges
sans s'écrouler ni subir des déformations excessives. Les fermes en treillis les plus utilisées
en pratique sont montrées à la Fig.3.1.

Les barres d'un treillis sont droites et sont généralement de section carrée, rectangulaire,
ronde, en T, en I, en L (cornières), etc. À noter que les cornières sont les plus utilisées dans
les treillis.

Dans l'analyse d'une structure en treillis les charges sont supposées agir aux noeuds de sorte
qu'une barre isolée d'un treillis n'est soumise qu'à deux forces aux deux extrémités qui sont
égales et opposées (Fig.3.2a). Ces forces sont axiales et agissent suivant la direction de la
barre; l'effort interne dans la barre est donc le même en toute section de la barre (Fig.3.2b et
c).
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

3-2
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

3-3
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Un treillis plan ayant m membrures et n noeuds est dit intérieurement

isostatique hyperstatique instable


si m + 3 = 2n m + 3 > 2n m + 3 < 2n

3.2 ANALYSE DES TREILLIS PLANS

Pour analyser une structure en treillis, on considère d'abord le DCL global et on détermine
les réactions d'appui en utilisant les équations d'équilibre.

Les forces internes dans les barres peuvent être calculées à partir de deux méthodes:
- la méthode des noeuds;
- la méthode des sections.
On utilisera généralement la méthode des nœuds lorsqu’on désire connaître les forces
internes dans toutes les barres du treillis. La méthode des sections est utilisée quant à elle
pour calculer les forces internes de quelques barres du treillis seulement. Dans certaines
conditions, une combinaison des deux méthodes peut s'avérer commode et efficace.

3.2.1 Méthode des noeuds

Dans la méthode des nœuds, on isole un noeud où il n'y a que deux inconnues, puisqu'on ne
dispose que de deux équations d'équilibre par noeud (ΣFx = 0; ΣFy = 0). Ainsi l'équilibre des
forces au noeud considéré permet de déterminer les forces dans les barres se joignant au
noeud en question. On passe ensuite à un autre noeud n'ayant que deux inconnues au
maximum et on applique la même procédure tenant compte du principe de l'action et de la
réaction, et ainsi de suite jusqu'à l'avant dernier noeud. Les équations d'équilibre de l'avant
dernier nœud permettent d'obtenir les forces internes de toutes les barres qui concourent au
dernier nœud. De ce fait, l'équilibre du dernier nœud permet de vérifier si le calcul a été fait
correctement. Du point de vue signe, il faut noter qu'une barre tendue tire sur les noeuds à
ses extrémités et une barre comprimée pousse sur les noeuds à ses extrémités (Fig.3.3).

Exemple 1 Considérer la ferme en treillis montrée à la Fig.3.4


soumise à un système de forces concentrées
appliquées aux noeuds et calculer les efforts dans les
barres.

Solution Le treillis à 13 barres (m = 13) et 8 noeuds (n = 8) on


a donc bien m + 3 = 2n et donc le système
isostatique. Les étapes suivantes sont considérées
pour le calcul des forces dans les barres.

3-4
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

3-5
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

(a) Le DCL global est obtenu en remplaçant les


appuis par des forces (réactions) d'appui (voir
Fig.3.5a). Les équations d'équilibre
permettent de déterminer Ay et By. En effet,
Σ M/A = 0 By = 80 kN
Σ Fy = 0 Ay = 40 kN

(b) Équilibre des forces du noeud A : Au noeud A


(Fig.3.5b) on a deux inconnues AD et AC.
Remarquons ici que le sens des forces (AD et
AC) peut être choisi arbitrairement; le sens
exact sera déterminé ultérieurement après
calcul. L'équilibre des forces au noeud A
exige :

Σ Fy = 0
40 - 15 - 0,6 AC = 0
AC = 41,7
AC = 41,7kN (C)
Σ Fx = 0
AD -0,8 (41,7) = 0
AD = 33,3
AD = 33,3 kN (T)

On remarquera que les forces AC et AD sont


positives, c'est-à-dire que le sens choisi
initialement (arbitrairement) est correct.

(c) Équilibre des forces du noeud D : Au noeud D


concourent trois forces dont une (AD) a déjà
été calculée, ce qui laisserait donc deux
inconnues DF et CD (Fig.3.5c). En écrivant
les équations d'équilibre des forces au noeud
D, on a :

Σ Fx = 0
DF – 33,3 = 0
DF = 33,3
DF = 33,3 kN (T)
Σ Fx = 0
CD = 0
CD = 0

3-6
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

3-7
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

(d) Équilibre des forces au nœud C : Les


deux inconnues sont CE et CF
(Fig.3.5d)

Σ Fx = 0
33,3 – 0,8 CE – 0,8 CF = 0

Σ Fy = 0
-30 + 25 – 0,6 CE + 0,6 CF = 0
CF = 25,0 kN (C)
CE = 16,7 kN (C)
(e) Équilibre des forces au nœud E : Les
deux inconnues sont EF et EG
(Fig.3.5e)

Σ Fx = 0
13,3 – 0,8 EG = 0
EG = 16,7
EG = 16,7 kN (C)
Σ Fy = 0
-30 + 10 EF + 0,6 (16,7) = 0
EF 10
EF = 10 kN (C)

(f) Équilibre des forces au nœud F : deux


inconnues FG et FB (Fig.3.5f)

Σ Fx = 0
-15 - 10 + 0,6 FG = 0
FG = 41,7
FG = 41,7 kN(T)
Σ Fy = 0
33,3 + 20 + 0,8 (41,7) + FB = 0
FB = -20
FB = 20 kN (C)
(g) Équilibre des forces au nœud G : deux
inconnues GH et GB (Fig.3.5g)

Σ Fx = 0
-33,3 + 13,3 + 0,8 GH = 0
GH = 25 GH = 25 kN (T)

Σ Fy = 0
-10 - 30 - 25 – 0,6 (25) + B = 0
GB = 80 GB = 80 kN (C)

3-8
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

(h) Équilibre des forces au nœud B : une


seule force inconnue BH (Fig.3.5h)
Σ Fx = 0
-BH + 20 = 0
BH = 20
GB = 25 kN (C)

(i) Vérification de l'équilibre du dernier


noeud H (Fig.3.5i).

On voit bien que le nœud est en


équilibre puisque :

Σ Fx = 0 et Σ Fy = 0.

Les forces dans toutes les barres ainsi


que leur état de contrainte
(compression ou traction) sont
résumées à la Fig.3.5j.

3-9
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

3-10
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 2 Déterminer les efforts dans toutes les barres de la structure en


treillis montrée à la Fig.3.6a.

Solution Le système est isostatique puisque m + 3 =


2n.

(a) Réactions d'appui: le DCL global est présenté en


Fig.3.6b. On remarquera que le câble peut être
remplacé par une force de traction T, inconnue, allant
de D vers le point de fixation du câble. Les équations
d'équilibre permettent de trouver les inconnues; en
l'occurrence :
T = 80 kN; Ex = 69,28 kN et Ey = 10,00 kN

(b) Les DCL des différents noeuds sont présentés en


Fig.3.6c à 3.6f.

• Équilibre des forces du noeud A (Fig.3.6c)

Σ Fy = 0
AB sin 60 - 30 = 0 AB =34,6 kN (T)
Σ Fx = 0
34,6 cos 60 - AC = 0 AC =17,3 kN (C)

• Équilibre des forces du nœud B (Fig.3.6d)

Σ Fy = 0
0,866 BC - 0,866 (34,6) = 0 BC = 34,6 kN (C)

Σ Fx = 0
BD - 0,5 (2) (34,6) = 0 BD = 34,6 kN (T)

• Équilibre du nœud C (Fig.3.6e)

Σ Fy = 0
0,866 CD - 0,866 (34,6)- 20 = 0 CD = 57,7 kN (T)

Σ Fx = 0
CE - 17,32 - 0,5 (34,6) - 0,5 (57,7) = 0 CE = 63,5 kN (C)

• Équilibre du nœud E (Fig.3.6f)

Σ Fy = 0
0,866 DE - 10 = 0 DE =11,55 kN (C)
Σ Fx = 0 (vérification)
3-11
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

3-12
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Nœuds particuliers

Certaines structures en treillis possèdent des noeuds particuliers où les valeurs des efforts
dans les barres s'y rencontrant peuvent être déduites. Des exemples de ces cas particuliers
sont présentés dans le Tableau 3.1.

3.2.2 Méthode des sections

Dans la méthode des sections, après avoir déterminé les réactions d'appuis, on coupe le
treillis en deux parties distinctes par une ligne fictive qui passe à travers de pas plus de trois
barres dont on veut déterminer les forces internes. On considère ensuite le DCL de l'une où
l'autre partie en introduisant les forces internes inconnues dans les barres coupées. En
écrivant les équations d'équilibre ΣFx=0, ΣFy=0 et ΣM=0, on peut alors déterminer ces
inconnues.

Exemple 3 Considérer l'exemple de la poutre en treillis montrée à la


Fig.3.7a dont on veut déterminer les forces internes dans
les barres 1 et 2.

Solution On notera que la poutre est constituée de 17 barres


(m = 17) et dix noeuds (n = 10). Le système est donc
isostatique, puisque m + 3 = 2n.

Calcul de N1 (Fig.3.7b)

Pour trouver l'effort interne dans la barre 1, on considère une


coupe S1 traversant la barre 1 et on considère le DCL de la
partie droite car il ne fait pas intervenir les réactions d'appui.
Le DCL comporte trois inconnues N1, Na et Nb. En écrivant
ΣM/A = 0, on élimine Na et Nb et on peut alors calculer N1.

ΣM/A = 0
N1h - 2Pa = 0
2Pa
d'où N 1=
h

Calcul de N2 (Fig.3.7c)
On considère la coupe S2 à travers la barre 2. L'équilibre des
forces selon y (ΣFy=0) du DCL de la partie droite permet
d'écrire :
ΣFy = 0
N2 - P = 0
d'où N2 = P
3-13
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

3-14
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 4 Déterminer les efforts dans les barres 1, 2 et 3 du


treillis de la Fig.3.8a.

Solution Le treillis est constitué de 21 barres (m = 28) et 12


nœuds (n = 12). Le système est donc isostatique,
puisque m + 3 = 2n.

(a) On doit d’abord trouver les réactions d’appui qui


sont calculées en considérant le DCL global
montré en Fig. 3.8b. Ainsi on trouve Ax = 0 ;
Ay = 45 kN et By = 20 kN.

(b) Pour trouver l’effort interne des barres 1, 2 et 3 on


considère une coupe m-m traversant les barres 1, 2
et 3 et on considère le DCL de la partie droite car
il fait intervenir moins de forces (Fig. 3.8c). Le
DCL comporte trois inconnues S1, S2 et S3.

Sachant que

1
 = tg -1 = 59.04
0.6

0.3
 = tg -1 = 16.7
1

Il y a trois équations d’équilibre disponibles.


En écrivant ΣM/J = O, on élimine S1 et S2 et
on peut calculer directement S3.

M / J = 0
B y (1) - S 3 (0.6) = 0
20
S3= = 33.3 kN (T)
0.6

Les deux autres équations disponibles sont :

F x = 0
- S 3 - S 2 sin  - S 1 cos  = 0
3-15
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

-33.33 - 0,8575 S 2 - 0,9578 S 1 = 0 (1)

F y = 0
B y - S 2 cos  + S 1 sin  = 0
20 - 0,5144 S 2 + 0,2874 S 1 = 0 (2)

La solution simultanée de (1) et (2) donne

S 1 = -46,4 kN (C)
S 2 = 13,0 kN (T)

Note : Pour déterminer S1 et S2 on aurait pu écrire


M/k = 0 et M/O = 0 respectivement, à
condition d’isoler une variable à la fois.

3-16
CHAPITRE 4

PROPRIÉTÉS GÉOMÉTRIQUES
DES AIRES PLANES

Dans ce chapitre, on apprendra à calculer les propriétés géométriques des sections planes qui
interviennent souvent en résistance des matériaux. On traitera, en particulier, de la position du
centre géométrique et les moments statique et d'inertie.

4.1 INTRODUCTION

Rigoureusement parlant, une aire plane n'a pas de masse puisque, théoriquement, elle n'a que deux
dimensions. Ce n'est donc que par analogie que nous étudions dans ce chapitre le centre de gravité,
qu'on appellera pour la circonstance centre géométrique, et le moment d'inertie d'une aire plane.

Ces deux quantités (centre géométrique et moment d'inertie) interviennent souvent en résistance des
matériaux et lorsqu'il s'agit de remplacer des forces réparties par une charge concentrée appliquée au
centre géométrique. En effet, les efforts internes agissent au centre géométrique de la section et le
calcul des contraintes dépend directement des propriétés telles que l’aire, le premier et deuxième
moment de section (moment d’inertie).
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

4-2
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

4.2 CENTRE GÉOMÉTRIQUE ET MOMENT STATIQUE

Considérons une aire plane A de densité superficielle uniforme Ω. La surface A se trouve ainsi
sollicitée en tous ses éléments dA par des forces de masse parallèles ΩdA (Fig. 4.1).

Par définition, le centre géométrique (G) de l'aire A est le point de passage de la résultante (AΩdA)
des forces parallèles ΩdA.

On peut donc écrire :


dA = A
 A

L'effet de la résultante ΩA appliquée en G est équivalent à l'effet global des forces élémentaires ΩdA
appliquées au centre géométrique des aires élémentaires dA. Plus spécifiquement, les moments My
et Mx peuvent s'écrire (voir Fig. 4.1) :

. x .dA = . A. xG
M y = A
. y .dA = . A. xG
M x = A

où xG et yG sont les coordonnées de G. Il s'en suit que :

xdA

xG =
A 
A 
ydA  (4.1)

yG =
 A


A 

Si on pose:

= x G A = Q y 
xdA
 A
(4.2)
ydA 
 A
= yGA = Q x

Les quantités Qy et Qx désignent les moments statiques de l'aire A par rapport aux axes Oy et Ox,
respectivement. Les équations (4.1) et (4.2) étant indépendantes de la position de l'origine O du
système d'axes, elles restent donc valables si on coïncidait O avec le centre géométrique G.

4-3
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

4-4
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Dans ce cas xG = yG = 0 et :

xdA ydA
 A  A
=0 (4.3)

On peut donc énoncer :

le moment statique d'une aire plane par rapport à un axe passant par son centre
géométrique est nul (QxG = QyG = 0)

Dans le cas où la surface A se compose de plusieurs surfaces simples Ai dont on connaît la position
de leur centre géométrique gi (xi, yi), alors les relations (4.1) peuvent s'écrire :

n

( A x ) i i

xG =
i=1

 Ai

 (4.4)
n 
 ( A i y i ) 

y G = i=1
 Ai 

On retrouvera dans le Tableau 4.1 à la fin du chapitre les surfaces des aires les plus utilisées ainsi
que la position de leur centre géométrique.

Si une aire plane comporte des évidements, la position de son centre géométrique peut être
déterminé en utilisant les équations (4.3); les évidements étant considérés comme des surfaces
négatives.

Exemple 1 Déterminer le centre géométrique d'un rectangle de


largeur b et de hauteur h (Fig. 4.2) en appliquant les
éqs. (4.1).

Solution

=
xdA
A
xG
A

4-5
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

4-6
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Avec dA = hdx et A = bh, il s'en suit :

b
h  xdx b
0 h 1 2
xG = = x
bh bh  2 0
b
xG =
2

D’une manière similaire, on trouve yG :

h
yG =
2

Exemple 2 Trouver le centre géométrique de la surface


présentant un évidemment montrée à la Fig.4.3.

Solution On peut écrire que la surface totale A est la somme de


A1 (rectangle entier) et de -A2 (A2 étant la surface de
l'évidement) :

A = A1  A2

= (400  700) - (200  200) = 240 000 mm 2

Par symétrie, on voit que :

1
XG = b = 200 mm
2

Il s'agit donc de trouver YG


2

 A y 
i 1
i i
(400  700)  350 - (200  200)  500
YG = =
A 240 000

YG = 325 mm

4-7
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 3 Soit la section en T montrée à la Fig. 4.4. Trouver la


position du centre géométrique et déterminer les
moments statiques par rapport à l'axe x et à l'axe xG.

Solution a) Centre géométrique

 A y 
i 1
i i
YG =
 Ai
(150  50)  5175 + (50  150)  7
=
(150  50) + (50  150)
YG = 125 mm

b) Moment statique Qx

2
Qx = = (150  50)  175 + (50  150)  75
i 1

Qx = 1875  103 mm3

c) Moment statique Q x G
 y1 = 50 mm
2 
QxG =  Ai yi avec 
i 1  = - 50 mm
 y 2
= (150  50)  50 - (50  150)  50
QxG = 0

4-8
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

4-9
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

4.3 MOMENT D'INERTIE, MOMENT D'INERTIE POLAIRE ET PRODUIT


D'INERTIE

4.3.1 Moment d'inertie

Le moment d'inertie de l'aire A par rapport à un axe quelconque n-n (voir Fig. 4.5) est donné par :
h 2 dA
I n = A (4.5)

Le rayon de giration de l'aire A par rapport à l'axe n-n est défini par :
In
rn  (4.6)
A

En particulier par rapport aux axes Ox et Oy, on a :

y 2 dA Ix 
Ix  
A
; rx 
A 

 (4.7)
x 2 dA Iy 
Iy   A
; rx 
A 

4.3.2 Moment d'inertie polaire

Le moment d'inertie de l'aire A par rapport au pôle 0 (voir Fig.4.5), ou moment d'inertie polaire, est :
r 2 dA
J  I0  A
(4.8)

Sachant que r2 = x2 + y2, il s'en suit :

J  I0  I x  I y (4.9)

4.3.3 Produit d'inertie

Le produit d'inertie par rapport aux axes Ox et Oy est égal à :

I xy  
xy dA
A (4.10)

4-10
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

4-11
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

44.3.4 Moment d'inertie, d'inertie polaire et produit d'inertie par rapport au centre
géométrique

Par rapport à des axes passant par le centre géométrique G, on a :

yG2 dA 
I xG   A 
xG2 dA 
I yG   A 
(4.11)
rG2 dA


IG  
A 
xG yG dA 
I xG yG   A 

4-12
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

4.3.5 Relations entre moments d'inertie par rapport aux axes x, y et ceux par rapport à xG et
yG.

Considérons l'aire de la Fig. 4.6. On a :

 d y  yG 
2
dA
I x = A
yG2 dA d y2 dA  2 d y yG dA
I x = A  
A
 
A

et puisque yGdA = 0 (moment statique par rapport à xG) :

I x = I xG + A d 2y (4.12)

D’une manière similaire, on a :

I y = I yG + A d 2x (4.13)
et
I0= IG+ A d2 (4.14)

4.3.6 Surfaces composées application du théorème des axes parallèles

Dans le cas où une surface A se compose de plusieurs surfaces simples Ai (rectangles, triangles, etc.)
dont on connaît la position du centre géométrique et les moments d'inertie, alors le moment d'inertie
d'une telle surface composée est égale à la somme des moments d'inertie de toutes les surfaces
simples.

n
Ix  
i 1
I xi  I x1  I x 2 ...I xn (4.15)

Les moments d'inertie des surfaces simples sont donnés par rapport à leur centre géométrique (voir
Tableau (4.1). L'éq. 4.15 s'écrit donc :

   
I x  I xgi  A1 d y21  I xg 2  A2 d y22  . . . I xgn  An d y2n   (4.16)

soit
n n
Ix  I
i 1
xgi   A
i 1
i d xi2  (4.17)

d'une manière similaire


4-13
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

n n
Iy   I ygi 
i 1
 A
i 1
i d xi2  (4.18)

n n
J  I0  
i 1
I gi   Ai 1
i d12  (4.19)

Exemple 4 Considérer la section montrée à la Fig.4.7.

Déterminer :

a) le moment statique par rapport à l'axe Ox et à l'axe


Oy;
b) la position de son centre géométrique G;
c) le moment d'inertie par rapport aux axes XG et
YG passant par G.

Solution Décomposons la surface globale A en trois surfaces


simples rectangulaires :

A1 = 120 × 10 = 1 200 mm2


A2 = 8 × 232 = 1 856 mm2
A3 = 200 × 8 = 1 600 mm2
A = Ai = 4 656 mm2
a) moment statique Qx et Qy

Les calculs sont rassemblés dans le tableau suivant :

Aire Base b Hauteur h Ai  b  h xi yi Ai xi Ai yi dxi  xi  X dyi  yi  YG


i mm mm 3 3
mm 2 mm mm mm mm mm mm
1 120 10 1 200 60 245 72 000 294 000 8,58 131,0
2 8 232 1 856 4 124 7 424 230 144 -47,42 10,0
3 200 8 1 600 100 4 160 000 6 400 48,58 -110,0
Σ 4 656 239 424 530 544

On a donc :

Qy = 239 424 mm3

Qx = 530 544 mm3

b) Position du centre géométrique G (XG, YG)

4-14
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

On a :
Qy
239 424
XG = =
= 51,42 mm
A 4 656
Q 530 544
YG = x = = 113,95 mm
A 4 656

c) Moments d'inertie par rapport à XG et YG

Les distances d xi et d y i sont définies par


dxi  xi  X G et dyi  yi  YG

Les calculs sont rassemblés dans le tableau


suivant :

Aire Ai d xi d yi 2 2 Ix I y gi
i Ai d xi Ai d yi gi

mm2 mm mm cm4 cm4 cm4 cm4

1 1 200 8,58 131,05 8,83 2060,89 1,00 144,00


2 1 856 -47,42 10,05 417,35 18,75 832,48 0,99
3 1 600 48,58 -109,95 377,60 1934,24 0,85 533,33
Σ 803,79 4 013,88 834,33 678,32

3 3
I xg   I X 0i 
i 1
 A
i 1
i 
d y2i  834,33  4013,88  4828 cm 4
3 3
I yg  I
i 1
Y0i   A
i 1
i d x2i   678,32  803, 79  1482 cm 4

4-15
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

(Tiré de Bazergui et al. 1993)

4-16
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 5 À compléter par l’étudiant

Soit une poutre dont la section est composée de deux profilés en


L de 75 × 50 × 8 mm rivetés à une plaque de section de 20 ×120
mm (Fig. 4.8).

Calculer la position du centre géométrique et les moments


d’inertie par rapport aux axes z et y.

Propriétés du profilé L 75  50  8

A = 936 mm2
y = 25,5 mm
z = 13,0 mm
Iz = 0,525  106 mm4
Iz = 0,187  106 mm4

4-17
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

4-18
CHAPITRE 5

NOTIONS DE CONTRAINTES
ET DE DÉFORMATIONS
Dans ce chapitre, on introduira les contraintes normales et tangentielles ainsi que les
déformations normales et angulaires correspondantes. On établira la loi de Hooke
généralisée qui relie les contraintes aux déformations.

5.1 FORCES INTERNES

Nous avons vu précédemment qu'en coupant la structure en un point, on peut mettre en


évidence des efforts internes dont leurs résultantes sont appliquées au centre géométrique de
la section coupée. Ces efforts internes équilibrent toutes les forces externes appliquées au
corps (Fig.5.1).

Cependant, nous n’avons pas considéré les dimensions ou la forme des sections de poutres
puisque cet aspect n’a pas d’influence sur les forces internes pour les systèmes isostatiques.
Par contre, il est intéressant de pouvoir décrire quantitativement la façon dont deux poutres
ayant des sections de différentes dimensions réagissent à une force interne de même intensité.

C’est par le concept de contrainte qu’on y arrive.

En réalité, les forces internes sont réparties en petites forces (exemple : ΔP sur Fig.5.2a) qui
agissent sur des surfaces infinitésimales (ΔA, Fig.5.2a).

5.2 DÉFINITION DES CONTRAINTES

En résistance des matériaux, il est très important de pouvoir déterminer l'intensité de ces
petites forces internes sur les différentes zones de la section. Ces forces, ΔP, sont
généralement différentes d'une section à une autre et leur orientation est quelconque par
rapport au plan de la surface infinitésimale ΔA (voir Fig.5.2a).
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

5-2
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Les composantes ΔPx, ΔPy et ΔPz d'une petite force interne ΔP qui agit sur ΔA sont présentées
à la Fig.5.2b.

On appelle contraintes, les intensités des composantes ΔPx , ΔPy et ΔPz par unité de surface.
Mathématiquement les contraintes sont définies par :

∆Px 
σ xx =lim  Contraintes normale ( force normale à la surface )
∆A → 0 ∆A 

∆Py 
τ xy = lim 
∆A 
 Contraintes tangentielle ou de cisaillement ( forces tangentes à la surface )
∆A→ 0

∆Pz 
τ yz = lim
∆A→ 0 ∆A 

L'unité de la contrainte est le N/m2 ou Pascal (Pa). Souvent on utilise les multiples du Pascal
comme le kilo, méga ou giga-Pascal (kPa, MPa, GPa). Note: 1 MPa = 1 N/mm2

5.2.1 Contrainte normale

La membrure de la Fig. 5.3 est soumise à une force externe F appliquée au centre
géométrique de la section. La force F est parallèle à l’axe longitudinal de la membrure et
donc perpendiculaire ou normale à la section. Si on suppose que la contrainte est constante
sur l’aire A de la section alors, la contrainte moyenne est :

σ = F/A

La contrainte normale agit perpendiculairement à un plan. On l’appelle contrainte de tension


lorsqu’elle sort du plan et elle est alors positive. Dans le cas inverse, c’est une contrainte de
compression et elle est négative.

Afin de définir une contrainte normale dans l’espace on utilise un indice. σx, σy et σz
représentent les contraintes normales dans les directions x-, y- et z-. (Fig. 5.4a).

5.2.2 Contrainte de cisaillement

Une force qui agit tangentiellement ou parallèlement à une surface est appelée force de
cisaillement. Une contrainte de cisaillement est une force interne de cisaillement par unité
de surface et est dénotée par le symbole τ.

5-3
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

5-4
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Généralement, deux (2) indices servent à définir une contrainte de cisaillement : le premier
indique l'axe qui est perpendiculaire à la contrainte et le second, l'axe qui est parallèle à la
contrainte.

Par exemple :
τyz veut dire que τ est perpendiculaire à l'axe y et parallèle à l'axe z;

Il y a six contraintes de cisaillement possibles dans l’espace tel que montré à la Fig. 5.4a,

τxy, τyx, τxz, τzx, τzy, τyz.

On peut démontrer, en écrivant ΣM0 = 0 par exemple, que :

τxy = τyx ; τxz = τzx et τzy = τyz

Il s’agit des contraintes de cisaillement complémentaires. Une contrainte de cisaillement


agissant sur un plan est toujours accompagnée par une contrainte de cisaillement
complémentaire de même intensité sur un plan perpendiculaire.

5.2.3 Composantes des contraintes dans le plan

Les contraintes agissant sur un plan xy sont au nombre de trois (Fig.5.4b) dont :

- deux (2) contraintes normales σxx et σyy (ou σx, σy);

- une contrainte de cisaillement τxy (=τyx).

5.3 DÉFINITION DES DÉFORMATIONS

Dans un corps déformable, à toute contrainte on peut lui associer une déformation et à
chaque type de contrainte on peut lui associer un type de déformation. Ainsi à une contrainte
normale (ex. : σx, σy) correspond une déformation normale (ex. : εx, εy) et à une contrainte de
cisaillement (ex. : τxy) correspond une déformation angulaire (ex. : γxy). Une déformation n’a
pas de dimension, c’est un changement de dimension par unité de dimension originale.

On peut donc associer les 6 contraintes inconnues définies précédemment aux 6 déformations
normales et angulaires existant comme suit :

5-5
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

5-6
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

σ X  ε X 
σ  ε 
 Y   Y 
σ Z  ε Z 
à  On associe  
τ XY  γ XY 
τ YZ  γ YZ 
   
τ XZ  γ XZ 

Déformation normale
La déformation normale ε est un allongement (ou un raccourcissement) par unité de
longueur. Dans le cas d'un corps de longueur initiale L0, qui a subi un allongement
ΔL (voir Fig. 5.5a), alors :
∆L
ε=
Lo

Déformation angulaire ou de cisaillement


Un élément soumis à des contraintes de cisaillement se déforme comme indiqué à la
Fig. 5.5b. La variation d’angle (ou la tangente de la variation d’angle) de deux côtés
originellement droits est la déformation angulaire.

VA' U B'
tgγ 1 ≅ γ 1 = = tgγ 2 ≅ γ 2 =
∆x ∆y
VA' U'
γ = γ1 + γ 2 = + B
∆x ∆y

Convention de signe pour les déformations


La convention de signe pour les déformations planes normales et tangentielles sont
présentées à la Fig. 5.6:

- la déformation normale est positive lorsqu’il y’a allongement et


négative lorsqu’il y a un raccourcissement,
- la déformation angulaire est positive lorsque l’angle droit diminue.

5-7
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

5-8
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 1 Déterminer la déformation normale moyenne


dans le câble AC si après chargement, le cadre
subit un déplacement latéral de 50 mm
(Fig.5.7a et b).

Solution En se référant à la Fig.5.7b, on peut calculer la


longueur finale du câble :

A′C ′ = (1550 mm ) + (1500 mm ) = 2157 mm


2 2

La longueur initiale du câble est :

AC = 1500 2 mm = 2121 mm

Donc la déformation moyenne dans le câble est égale à:

A′C ′ - AC 2157 - 2121


ε AC = = = 0.017
AC 2121

Exemple 2 Une plaque rectangulaire (Fig.5.8a) subit les


distorsions montrées à la Fig.5.8b après
chargement. Déterminer la déformation
angulaire γxy en A et en C.

Solution γxy(A) est la variation d'angle entre les


directions x et y positives de A.
γ xy (A) = γ 1 + γ 2

Puisque les déformations sont petites, alors :


0.06 L
γ 1 ≅ sin γ 1 = = 0.03
2L
0.06 L
γ 2 ≅ sin γ 2 = = 0.02
3L
Donc

γ xy (A) = 0.05 ou 5%

De plus, on peut voir (Fig.5.8b) que :


γ xy (C) = γ xy (A)

5-9
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

(Réf. Dariot et al. 1986)

5-10
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Courbes typiques contraintes – déformation de l’acier


et du béton (Adapté de Dariot et al. 1986)

5-11
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

5.4 PROPRIÉTÉS ÉLASTIQUES DES MATÉRIAUX - LOI DE HOOKE

Les propriétés élastiques d'un matériau sont celles qui relient les contraintes aux
déformations. Chaque matériau possède ses propres caractéristiques élastiques. Ces
propriétés élastiques ne peuvent être déterminées qu'expérimentalement.

Nous allons, dans ce qui suit, présenter le comportement élastique des matériaux les plus
couramment utilisés en génie de la construction sous traction, compression et cisaillement.

5.4.1 Essais de traction et de compression

Ces essais simples sur éprouvettes standard permettent de tracer les courbes contrainte-
déformation et à partir de ces courbes définir les caractéristiques élastiques et mécaniques du
matériau considéré. La Fig. 5.9 montre un schéma d'un essai de traction sur éprouvette en
acier. L'appareil qui permet de mesurer l'allongement de la distance entre pointeaux (appelée
longueur de référence) s'appelle un extensomètre. La Fig. 5.10 illustre quant à elle, un essai
de compression sur éprouvette en béton. La mesure de déformation pour ce genre
d'éprouvette se fait généralement à l'aide de jauges de déformation (appelées aussi jauges
électriques).

5.4.2 Courbe contrainte-déformation

Une courbe typique contrainte-déformation, obtenue à l'aide d'un essai de traction sur une
éprouvette en aluminium dont la longueur de référence initiale est L0, est montrée à la Fig.
5.11. On peut y voir les deux différentes phases ou domaines de déformation :

- déformation élastique sur la partie linéaire de la courbe limitée par la limite de


proportionnalité : l'éprouvette reprend sa forme initiale lorsque la force est
relâchée dans ce domaine (Fig. 5.12a);
- déformation plastique : l'éprouvette accuse une déformation résiduelle
permanente lorsque la force est relâchée dans ce domaine (Fig. 5.12b).

La limite entre ces deux phases s’appelle la limite élastique ou limite d’élasticité. Cette
limite correspond approximativement à la limite de proportionnalité. La contrainte dans le
matériau à la limite élastique s’appelle la contrainte d’écoulement et est dénotée σy.

De cette courbe, on peut aussi tirer la contrainte maximale ultime, la contrainte de rupture, le
point de striction (diminution de la section de l'éprouvette), etc.

Les courbes typiques contrainte-déformation de l'acier doux en traction, ainsi que celui du
béton normal en compression sont montrées respectivement à la Fig. 5.13a et b.

5-12
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

5-13
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Les matériaux peuvent être classés en fonction de l'amplitude des déformations plastiques
qu'ils peuvent subir avant rupture. Les matériaux tels le béton, la fonte, le verre, etc. sont
réputés être de type fragile tandis que l'acier doux et l'aluminium dont les déformations
plastiques sont importantes sont réputés être de type ductile.

Ainsi, un matériau est réputé

- fragile si sa déformation à la rupture εr est petite (Fig. 5.14a);


- ductile si sa déformation à la rupture εr est élevée (Fig. 5.14b);
- résistant si la contrainte maximale ultime σu est élevée (Fig. 5.14c);
- rigide si la pente E de la partie linéaire de sa courbe contrainte-déformation est
grande (Fig. 5.14d).

Pour un matériau ductile, il peut être difficile de distinguer entre ce qui est linéaire et ce qui
ne l’est plus. Pour cette raison, on détermine la limite d’élasticité (σy) à partir d’une valeur
donnée de la déformation sur l’axe des déformations (en général 0,002 m/m ou 0,2%) en
traçant une parallèle à la pente initiale de la courbe. (Fig. 5.14b).

5.4.3 Loi de Hooke

Module d'élasticité

On constate que la plupart des matériaux possèdent une courbe contrainte-déformation dont
la première partie est élastique et linéaire de sorte que la relation contrainte-déformation (σ-ε)
peut s'écrire :
σ =Eε ; (σ < σ Y ) (5.1)
Cette relation est connue sous le nom de la loi de Hooke. Le coefficient de proportionnalité,
E, est connu sous le nom de Module d'élasticité ou module élastique, ou encore module
d'Young. On exprime sa valeur en unités de contrainte; par exemple sa valeur typique pour
l’acier est de 200 GPa.
Les valeurs caractéristiques approximatives de E et de σy (limite élastique) de quelques
matériaux sont présentées dans le tableau suivant :

Matériaux Module d'élasticité Limite élastique


E (GPa) σy (MPa)
Acier de construction 200 400
Acier trempé 200 800
Aluminium 70 350
Béton normal 30 25 (compression)
Béton à haute résistance 35 à 45 50 à 120 (compression)
Bois 10 10 à 20
Laiton 100-115 300 à 700

5-14
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

On peut dériver une relation similaire entre la contrainte de cisaillement et la déformation


angulaire. À l’intérieur du domaine élastique, la contrainte de cisaillement est proportionnelle
à la déformation angulaire.
τ
γ= (5.1a)
G
Le coefficient G est appelé module de cisaillement ou module de rigidité.

Coefficient de Poisson

Lorsqu’un corps est soumis à une contrainte normale σx due à un chargement uniaxial, il en
résulte non seulement une déformation normale correspondante εx mais également deux
déformations transversales ε y et ε z (Fig.5.15). On appelle coefficient de Poisson v le rapport
(avec signe négatif) des déformations transversales à la déformation longitudinale.

ν =
−εy / εx =
−εz / εx (5.1b)

Pour la plupart des métaux 0,28 ≤ v ≤ 0,5. Il est important de noter qu’une déformation
transversale peut survenir sans être accompagnée d’une contrainte transversale.

Exemple 3 Une barre d’aluminium de 50 mm de diamètre


soumise à un essai de traction. À un certain moment,
la force appliquée P est de 100 kN, et on mesure une
élongation de la barre de 0,219 mm pour une longueur
de référence de 300 mm. Le diamètre diminue de
0,01215 mm. Calculer les deux constantes physiques
E et ν du matériau.

Solution La déformation transversale ou latérale est:


εt =∆t / D = − 0, 01215 / 50 =
− 0, 000243mm / mm .
La déformation latérale εt est négative puisque le
diamètre de la barre diminue par Δt.

Déformation axiale : ε a =∆ a / L =0, 219 / 300 =0, 00073mm / mm

Coefficient de Poisson : ν =−ε t / ε a =− ( 0, 000243 / 0, 00073 ) =0, 3333

Contrainte axiale: =σa =


P/ A 100 kN / ( ( 50=
2
) / 4) π 0, 0509 kN / mm
2

Module d'élasticité: = σa / εa = 70 kN / mm = 70GPa


2
E = 0, 0509 / 0, 00073

Note : En pratique, il est préférable de travailler avec la courbe contrainte-


déformation du matériau pour s’assurer que les quantités déterminées sont
bien associées au domaine élastique.
5-15
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

5.4.4 Loi de Hooke généralisée

Lors d’un chargement uniaxial, la déformation normale εx peut être obtenue aisément en
utilisant la loi de Hooke (Éq. 5.1); soit :

σx
ε x(1) = (5.2)
E

Les déformations transversales εy et εz dues à σx peuvent être obtenues à partir de la loi de


Hooke et du coefficient de Poisson par les relations suivantes :

σ
ε y(1) =
− ν ε x(1) =
−ν x
E
σx
ε z(1) =
− ν ε x(1) =
−ν
E
Généralement, un corps peut être soumis à des contraintes normales agissant dans les trois
directions (Fig.5.15). Dans ce cas, les contraintes σy et σz produisent aussi des
déformations dans la direction où ils agissent et dans les directions perpendiculaires :

σy σy
ε y(2) = ; ε x(2) =
ε z(2) =
−ν ε y(2) =
−ν
E E
σz σ
ε z(3) = ; ε x(3) =
ε y(3) =
−ν ε z(3) =
−ν z
E E

Les déformations normales totales subies par le corps (Fig.5.15) sont donc obtenues en
écrivant :

σ x − ν (σ y + σ z ) 
ε x = ε x(1) + ε x(2) + ε x(3) =  (5.3)
E 
σ y − ν (σ x + σ z ) 
ε y = ε y(1) + ε y(2) + ε y(3) = 
E 
σ z − ν (σ x + σ y ) 
ε z = ε z(1) + ε z(2) + ε z(3) = 
E 

Les contraintes de cisaillement ne produisent que des déformations angulaires


correspondantes. On peut dès lors écrire les relations.
τ xy τ xz τ yz 
γ=xy ; γ=
xz = γ= yz  (5.4)
G G G

5-16
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Le module de cisaillement G est relié à E et v par

E
G= (5.5)
2 (1 + ν )

Les relations (5.3) et (5.4) donnent les déformations en fonction des contraintes.

L'équation 5.3 peut également être écrite sous forme σ = f (ε) comme suit :

E  ν 
σx
=
1+ν   εx +
1 − 2ν
( ε x + ε y + ε z ) 

E  ν  
σy
=
1 + ν 
ε y +
1 − 2ν
( x y z ) 
ε + ε + ε (5.6)

E  ν 
σz
=
1 + ν 
εz +
1 − 2ν
(ε x + ε y + ε z ) 


En contrainte plane

Dans le plan xy, on a par exemple σz = τxz = τyz = 0 et les équations 5.5 et 5.3 sont réduites à :


2 ( x
ε + ν ε y )
E
=σx
1+ν


2 ( y
ε + ν ε x )
E
=σy (5.7)
1+ν 
τ xy = Gγ xy 

5-17
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

5-18
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 4 Une plaque en acier dont le module


d’élasticité E = 210 GPa et le coefficient de
Poisson v = 0,3 a les dimensions initiales
montrées à la Fig.5.16. Cette plaque est
soumise à un état plan de contraintes avec σx
= 150 MPa.

Pour quelle valeur de σy la dimension Y de la


plaque restera-t-elle inchangée?

Quelles sont alors les dimensions finales de la


plaque dans les deux autres directions?

Solution Pour un état plan de contrainte σz=0. La


déformation εy=0 puisque la dimension Y ne
change pas. Ainsi, en appliquant la deuxième
équation des relations (5.3), il s'en suit :
σ y -ν σ x
ε y= =0
E

σ y =ν σ x = 0,3 (150 MN/ m 2 ) = 45 MN/ m 2

La première et la troisième équation


de ces mêmes relations (5.3)
permettent d'écrire :

=εx
σ x − νσ y
=
(150 × 10 6
N / m 2 ) − 0,3 ( 45 × 106 N / m 2 )
= 0, 00065
E 210 × 109 N / m 2
−ν (σ x − σ y ) − 0,3 (195 × 106 N / m 2 )
εz = = = −0, 00028
E 210 × 109 N / m 2

Les dimensions finales X' et Z' de la plaque sont


alors :

X′ = X (1 + ε x ) = 300 (1,00065) = 300,195 mm


Z′ = Z (1 + ε z ) = 10 (0,99972) = 9,997 mm

5-19
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 5 À compléter par l’étudiant

Le mécanisme de levier de la Fig. 5.17 (notes de cours) est en équilibre.


1. Déterminer le diamètre requis pour la tige AB si la contrainte normale admissible est de
.
2. Déterminer la contrainte de cisaillement moyenne dans le boulon D si son diamètre est de
20mm.

Figure 5.17

Réponses : 1. ; 2.

Solution

1. Diamètre minimal pour la tige AB

Étape 1 : DCL global

𝑭𝑭𝒙𝒙 = 𝑭𝑭 𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜(𝜶𝜶) = 𝟑𝟑𝟑𝟑 𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜(𝟔𝟔𝟔𝟔°)

P= ? A B 𝑭𝑭𝒚𝒚 = 𝑭𝑭 𝐬𝐬𝐬𝐬𝐬𝐬(𝜶𝜶) = 𝟑𝟑𝟑𝟑 𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔(𝟔𝟔𝟔𝟔°)


200 mm

240 mm
𝑫𝑫𝒙𝒙
𝑭𝑭𝒙𝒙
D C
𝑫𝑫𝒚𝒚 60°
30 kN 𝑭𝑭𝒚𝒚

On décompose la force en et selon les équations dans la figure ci-haut.

5-20
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Étape 2 : 1ère loi de Newton, équilibre des moments au point D

La ligne d’action de la force passe par le point D, son effet n’est pas considéré dans la
projection
Ayant P, on calcule et on déduit le diamètre de la tige AB

Étape 3 : Calcul de l’aire de la tige


Calcul de l’Aire de la section requis pour le dimensionnement :

Calcul du diamètre de la tige

5-21
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2. Contrainte de cisaillement moyenne dans le boulon D

Étape 1 : DCL global :


𝑭𝑭𝒙𝒙 = 𝑭𝑭 𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜(𝜶𝜶) = 𝟑𝟑𝟑𝟑 𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜𝐜(𝟔𝟔𝟔𝟔°)

P= ? A B 𝑭𝑭𝒚𝒚 = 𝑭𝑭 𝐬𝐬𝐬𝐬𝐬𝐬(𝜶𝜶) = 𝟑𝟑𝟑𝟑 𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔(𝟔𝟔𝟔𝟔°)

200 mm 240 mm
𝑫𝑫𝒚𝒚
𝑭𝑭𝒙𝒙
C
D 𝑫𝑫𝒙𝒙 60°
30 kN 𝑭𝑭𝒚𝒚

Étape 2 : 1ère loi de Newton, équilibre des forces selon les axes x et y :

La résultante de deux forces est la racine carrée de la somme au carré des composantes
de ces forces :

Calcul de l’effort résultant :

Étape 3 : Calcul de la contrainte de cisaillement en D:

5-22
CHAPITRE 6

CONTRAINTES ET
DÉFORMATIONS DUES
À L'EFFORT NORMAL
ET À LA TORSION
Dans ce chapitre, on s'intéressera d'abord aux diagrammes des efforts internes normaux
et de torsion. On apprendra également à calculer les déformations et les contraintes dues
à l'effort normal et à la température (structures isostatiques et hyperstatiques) et au
moment de torsion (structures isostatiques).

6.1 EFFORT NORMAL

Dans cette section, nous étudierons les efforts internes normaux dans une membrure
soumise à une force axiale ainsi que les contraintes et les déformations qui en résulteraient.
Également, nous présentons les contraintes dues à l’effort normal appliqué sur une surface
inclinée.

6.1.1 Efforts normaux et diagramme des efforts normaux

Considérons la structure montrée à la Fig.6.1a soumise à un système de forces axiales. On


peut trouver les efforts internes en effectuant des coupes dans la structure en des sections
choisies : 1 et 2 dans notre cas (une coupe entre les forces appliquées y compris les
réactions d'appuis) et en appliquant la 1ère loi de Newton pour écrire les équations
d'équilibre des DCL partiels ainsi obtenus (Fig.6.1b).
On voit à partir de la Fig.6.1b que la section 1, représentant AB, est soumise à un effort
interne de traction égal à 200 𝑘𝑘𝑘𝑘. La section 2 représentant la portion BC est quant à elle
soumise à un effort interne de compression égal à 300 𝑘𝑘𝑘𝑘.

Un diagramme des efforts normaux (DEN) est défini comme un tracé des efforts subis par
la poutre en fonction de la position le long de cette dernière.
Notons que la traction est considérée positive et est représentée en dessus de l’axe
horizontal passant par AB. D’autre part, la compression est considérée négative et
représentée en dessous de l’axe horizontal passant par BC. (Fig.6.1c).
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6-2
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6.1.2 Contraintes dues aux efforts normaux sur une surface droite et oblique

A. Pour une surface droite :


Un effort normal (ou axial) appliqué au centre géométrique de la section d'une membrure
produit une contrainte normale σn répartie sur toute la section comme illustré à la Fig.6.2a.
L'intensité de cette contrainte σn (𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀) est égale au rapport de l'effort normal P (𝑁𝑁) et de
l'aire de la section A (𝑚𝑚𝑚𝑚2 ), soit :
P
σ n=
A (6.1)

B. Pour une surface oblique :


La contrainte normale 𝜎𝜎𝑛𝑛1 d'une section oblique A1 (𝑚𝑚𝑚𝑚2 ) est montrée dans la Fig.6.2b.
Cette contrainte est suivant la normale 𝑁𝑁, faisant un angle 𝛼𝛼 avec la section horizontale A
(Fig.6.3). L’équation (6.2a) montre le calcul de 𝜎𝜎𝑛𝑛1 (𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀) qui est le rapport de l'effort
normal 𝑁𝑁et la section 𝐴𝐴1 .

La contrainte de cisaillement 𝜏𝜏𝑛𝑛1 (𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀) agissant sur la surface oblique est aussi montrée à
la Fig.6.2.b. Cette contrainte est tangentielle à la section horizontale 𝐴𝐴1 . 𝜏𝜏𝑛𝑛1 est le rapport
de l’effort tranchant 𝑉𝑉 et la section 𝐴𝐴1 (Équation 6.2b).

Il s'en suit alors que :


N P cos α P
σ n= = = cos 2α
𝜎𝜎𝑛𝑛1 A1 A/ cos α A (6.2a)
V
τn1 = = P cosα sinα (6.2b)
A1


𝐴𝐴
𝐴𝐴1 =
cos 𝛼𝛼

6-3
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6.1.3 Dimensionnement des membrures soumises à des efforts axiaux

Grâce à l'équation (6.1), on peut déterminer la contrainte normale due à un effort normal
𝑁𝑁 dans une membrure. Nous savons également que cette contrainte, σn, ne doit jamais
dépasser la contrainte élastique du matériau 𝜎𝜎𝑦𝑦 . Au fait, si l'on tient compte d'un facteur de
sécurité (F.S.), alors on doit toujours vérifier l’équation (6.3) suivante :

P σy
σ=
n ≤ σ admissible =
A F.S. (6.3)

On notera que F.S. dépend du type de matériau et varie généralement entre 1,5 et 3,0.
Une fois σadm est connue, l'équation (6.4) permet de dimensionner la section, c-à-d trouver
son aire :

N N
σ n= ≤ σ adm ⇒ A≥
A σ adm (6.4)

6-4
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

𝑨𝑨𝟏𝟏
𝑵𝑵

𝑷𝑷 𝛼𝛼
𝑷𝑷
𝑥𝑥

𝑨𝑨
𝑽𝑽

Fig.6.3 – Contraintes normale et tangentielle sur une surface oblique

6-5
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 1 Une membrure AB est soumise à un effort de


250 kN. La contrainte admissible est de
104 MPa. Dimensionner la section circulaire
de la membrure.

Solution Écrivons que la contrainte normale dans la


membrure est inférieure à la contrainte
admissible.
N
σ AB=   ≤ σ adm= 104 MN / m 2
 A  AB
N 250
A≥ = = 2, 4 103 m 2
σ adm 104 × 10 3

Donc

La section étant circulaire, le diamètre de la


membrure est de :
2, 4 103 × 4
=d = 0, 055 m
π

6-6
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6.1.4 Déformations dues à un effort normal

a) Effort normal constant et section constante

Lorsqu'une membrure est soumise à un effort normal agissant au centre géométrique de la


section, alors la contrainte normale qui en résulte est uniforme donc égale en tout point de
la section. Ceci entraîne, par le biais de la loi de Hooke (σ = Eε), que la déformation
normale résultante, ε, est également uniforme et donc égale en tout point de la section.
1
= σ P= /A ε σ
Puisque E

La loi de Hooke permet d'écrire : σ P


ε= =
E AE (6.5)

On sait, par ailleurs (voir chap. V), que


∆L
ε=
L (6.6)
Où ΔL est l'allongement subi par la membrure de longueur initiale L. En combinant les
équations 6.5 et 6.6., on peut déduire l'allongement ΔL.
PL
∆L = ;
AE (6.7a)

Le signe de ΔL suit celui de P; positif si P est un effort de traction et négatif si P est un


effort de compression.

Cette relation est valable dans le domaine élastique linéaire i.e. tant que σ < σy.

6-7
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6-8
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 2 Les membrures AB et AE du treillis montré sur la


Fig.6.4 sont de sections 2,4 × 10-3 et 1,2 × 10-3 m2
respectivement. Déterminer l'allongement (ou
raccourcissement) de ces membrures lorsque
P = 400 kN sachant que le module d'élasticité
E = 207 GPa.

Solution L'équilibre du nœud A permet


d'écrire : (Voir DCL au point A dans
la figure 6.4 (b))

Σ F y = F AB sin 53° + 200 kN = 0


ΣF x = F AE + F AB cos 53° = 0

donc
FAB = − 250kN (compression)
FAE = 150kN (traction)

En appliquant l'éq. 6.7, on peut déduire


l'allongement (ΔL>0) ou le raccourcissement
(ΔL<0) comme étant :

=
 PL 
∆LAB  =
( −250 × 103 N ) ( 2,5m )

 AE  AB ( 2, 4 × 10−3 m2 ) ( 207 × 109 N / m2 )
− 1, 26 × 10−3 m
= =
− 1, 26mm (rétrécissement)

=
 PL 
∆LAE  =
(150 × 10 N ) ( 3m )
3


 AE  AE (1, 2 × 10 m ) ( 207 × 10 N / m )
−3 2 9 2

= 1,81 × 10−3 = 1,81mm (Allongement)

6-9
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 3 La poutre sous charge axiale de la Fig. 6.1 est


en aluminium (E = 70 GPa) et sa section est
rectangulaire (50 mm x 100 mm). Déterminer
la variation de longueur totale de cette poutre.

Solution La variation de longueur est donnée par


l’équation 6.7 et dépend de l’effort axial et de
la longueur de la poutre. L’effort axial varie
le long de la poutre (Fig. 6.1c). La variation
de longueur est la somme des variations de
longueur de chacun des tronçons AB et BC.

ΔAC = ΔAB + ΔBC = (PABLAB)/(EA)AB + (PBCLBC)/(EA)BC

200kN × 200mm -300kN × 300mm


∆ AC = +
70kN/ mm (50 × 100)mm 70kN/ mm 2 (50 × 100)mm 2
2 2

= 0,1143 - 0,2571 = - 0,1428 mm (raccourcissement)

b) Cas général

Lorsque P ou A varie, l’équation 6.7 devient pour une longueur infinitésimale dL.
L
P
∆L =∫0 AE dL
(6.7b)

où A = fn (L)
P = fn (L)

L’équation (6.7b) s’applique :

- lorsque le matériau est linéaire-élastique

- en traction et compression

- la compression ne considère pas l’instabilité liée au flambement

6-10
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6.1.5 Dilatation thermique d’une barre

Lorsqu’on soumet une barre métallique à une variation de température, sa longueur change
sous l’effet de la dilatation thermique. La déformation longitudinale causée par une
variation de température est donnée par :
ε t = α∆T (6.8)

Où α est le coefficient de dilatation thermique (oC-1) du matériau et ΔT la variation de


température en oC. La variation de longueur d’un barreau due à une dilatation thermique
est donnée par
∆LT =ε t L =α∆TL
(6.9)

La variation de longueur sera positive pour une augmentation de température (allongement)


et négative pour une diminution de température (raccourcissement).

Pour une barre soumise à une charge axiale P et à une variation de température ΔT, la
variation de longueur totale est : PL
∆L = + α∆TL
AE (6.10)

Exemple 4 À quelle variation de température doit on soumettre


la poutre de l’exemple 3 pour que sa longueur
demeure inchangée? (αaluminium = 20 x 10-6 /oC)

Solution La variation de longueur causée par le changement de


température doit être égale et opposée à la variation
causée par les charges appliquées. La variation de
longueur totale doit être nulle.
∆ LT = + 0,1428 mm = α∆TL
0,1428 mm
∆T = = + 14,3o
donc 20 × 106 / o C × 500 mm

6-11
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6-12
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6.1.6 Systèmes hyperstatiques

Le système de l’exemple 3 est isostatique puisque toutes les réactions et efforts internes
sont déterminés par les conditions d’équilibre statique. Si on bloque l’extrémité C de la
poutre, il y aura aussi une réaction à l’appui C en plus de la réaction à l’appui A. Quoique
les équations d’équilibre demeurent valides et nécessaires pour solutionner ce problème
elles demeurent insuffisantes. C’est donc un système hyperstatique. Les équations
supplémentaires sont établies en considérant la compatibilité des déformations. La solution
d’un problème de chargement axial hyperstatique passe par les étapes suivantes :

1. Étude des forces et des conditions d’équilibre


2. Étude des déplacements et de la compatibilité géométrique
3. Application des relations forces-déplacements

Exemple 5 Barre axiale dont les déplacements sont restreints

Soit la barre de la Fig.6.5a fixée à chaque extrémité


avec une section A = 100 mm2. La partie gauche AB
est en acier et la partie droite BC en aluminium. Une
charge P de 50 kN est appliquée au point B à l’aide
d’un collet. Déterminer les réactions en A et C et
tracer le DEN.

Ealuminium = 70 GPa
Eacier = 200 GPa

Solution Les réactions d’appui RA et RC ne peuvent pas être


déterminées par les seules équations d’équilibre. On
utilisera la méthode de solution des problèmes
hyperstatiques faisant appel à la compatibilité des
déformations.

Puisque la longueur totale de la barre demeure


inchangée (ΔL = 0), le point B où la force P est
appliquée se déplace de la même valeur qu’on
considère la partie gauche ou droite de la barre. En
coupant la barre en B, on obtient les deux DCL
partiels de la Fig.6.5b. La partie gauche de la barre
est soumise sur toute sa longueur à un effort de
traction NAB qui allonge la barre d’une valeur ΔLAB.

6-13
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

La partie droite se raccourcit d’une valeur ΔLBC sous


l’effet d’un effort de compression interne NBC. Les
étapes de calcul sont les suivantes :

(a) Étape 1 : Étude des forces et conditions d’équilibre

sur le DCL global (fig. 6.5b) -RA - RC + 50 = 0 ou RA = 50 - RC (1)


sur les DCL partiels (fig. 6.5c)NAB = RA et NBC = RC (2)

(b) Étape 2 : Étude des déplacements et de la compatibilité


géométrique

ΔL = ΔLAB + ΔLBC = 0 (3)

en considérant l’élongation de la barre comme


positive et sa diminution comme négative.

(c) Étape 3 : Application des relations forces-déplacements

ΔLAB = (NABLAB )/EA et ΔLBC = - (NBCLBC )/EA (4)

donc en combinant (2), (3) et (4)


R A L AB - R C L BC = 0
(EA ) AB (EA )BC

1  RA × 200 mm RC × 300 
 - = 0
A  200GPa 70GPa 

1 RA - 4,286 RC = 0 (5)

solution simultanée de (1) et (5)

1 (50-RC) - 4.286 RC = 0
50 - 5.286 RC = 0

RC = 9.46 kN
RA = 40.54 kN

6-14
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Tiré de Riley et al. (1989)

6-15
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 6 Système de barres soumises à des efforts axiaux et


dont les déplacements sont reliés

Soit la barre rigide CD de la Fig.6.6a articulée en C


et retenue par deux tiges A et B. La tige A est en
aluminium (Eal = 75 GPa) d’aire égale à 1000 mm2,
et la tige B est en acier (Eac = 200 GPa) d’aire égale
à 500 mm2. Déterminer les contraintes agissant dans
les tiges A et B lorsque la barre rigide CD est
soumise à une charge P de 150 kN à son extrémité D
ainsi que le déplacement du point D.

Solution Le DCL de la barre CD (Fig. 6.6b) met en évidence


quatre (4) réactions d’appuis. Il s’agit d’un système
hyperstatique puisqu’une seule tige serait suffisante
pour assurer la stabilité. On doit donc considérer les
déplacements pour solutionner ce système.

(a) Étude des forces et des conditions d’équilibre

Les réactions aux appuis A et B sont axiales puisqu’il


s’agit ici de tiges doublement articulées et sont égales
aux efforts axiaux agissant dans les tiges A et B. Les
conditions d’équilibre du DCL global de la barre CD
(Fig.6.6b) permettent d’écrire les trois équations
suivantes :

Σ Fx = 0 Cx = 0 (1)
Σ Fy = 0 Cy + FA + FB - 150 kN = 0 (2)
Σ MC = 0 -(5 × 150) + (FA × 4) + (FB × 1,5) = 0 (3)

Puisqu’ici on s’intéresse plus particulièrement aux


contraintes dans les tiges A et B et donc aux efforts
internes FA et FB, on utilisera surtout la dernière
équation d’équilibre contenant ces seules deux
inconnues.

(b) Étude des déplacements et de la compatibilité


géométrique.

Sous l’effet de la force P, les tiges A et B s’allongent

6-16
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

et la barre CD pivote autour du point C. Puisque la


barre est rigide les déplacements des points A, B et D
sont reliés géométriquement par (Fig. 6.6c).
∆ A = ∆B = ∆D
4 1,5 5 (4)

(c) Application des relations forces-déplacements


F A LA F B LB
∆A= ∆B =
E A AA E B AB (5)

de (4) et (5)
1  FA × 2000  1  FB × 1500 
 =  
4  75 × 1000  1,5  200 × 500 

donc FA = 1,5 FB

en substituant dans l’équation (3) on obtient

FA = 150 kN et FB = 100 kN

Les contraintes normales σA et σB sont


données respectivement par :
FA 150 ×103
= = 150 MPa (T)
AA 1000

etFB 100 × 10 3
= = 200 MPa (T)
AB 500

Par la géométrie, le déplacement du point D


est égal à 5/4 le déplacement du point A, c’est-
à-dire :
5 150 × 2000  5
∆D = × = [ 4mm] = 5mm
4  75 × 1000  4

6-17
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6.1.7 Contrainte normale dans une poutre droite hétérogène

Dans cette section, nous étudierons les poutres droites hétérogènes soumises à un effort
axial N. Nous n’étudierons pas ici le cas des poutres en béton ou en béton armé qui sont
hétérogènes par leur comportement (le béton est fragile en traction et ductile en
compression) et leur composition (béton et acier d’armature).

Considérons maintenant une poutre droite composée de la juxtaposition de différents


matériaux (acier et verre; acier et aluminium) élastiques linéaires. On suppose qu’il existe
une adhérence parfaite entre les constituants linéaires juxtaposés.

y
E1 A1

N N z

Axe G0
neutre

E2 A2
ds
Figure 6 - Poutre droite hétérogène faite de deux matériaux différents :
Élévation et Section

Pour déterminer les contraintes normales agissant sur la section d’une poutre droite
hétérogène, on pose comme hypothèses que les sections planes restent planes.

Lorsque la poutre hétérogène composée de deux matériaux différents est soumise à un


effort axial N, le matériau 1 de module d’élasticité E1 et d’aire A1 transmet une partie de
cet effort N1 et le matériau 2 de module d’élasticité E2 et d’aire A2 transmet le reste N2.
y
σx1 σx1
N1 N1
N N
N2 N2
σx2 σx2
ds εx ds εx1 ds εx2
a) Schéma d’équilibre : N=N1 + N2 b) Contraintes réelles

6-18
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

L’équilibre statique nous permet d’écrire :

=
N N1 + N 2 (6.11)

On est ici en présence d’un système « hyperstatique », une équation - à deux inconnues qui
nécessite l’utilisation d’une équation supplémentaire pour le résoudre. La condition de
compatibilité de déformation entres les deux matériaux parfaitement collés permettra de
résoudre le problème. Tel qu’illustré à la figure précédente, les deux matériaux subissent
une seule et même déformation uniforme εx.
σ σ x2
εx
= ε x1
= =x1
ε x2
=
E1 E2 (6.12)

Ce qui permet de relier les contraintes normales entre les deux matériaux par la relation
suivante : E2
= σ x2 = σ x1 n21σ x1
E1 (6.13)

On définit n21 comme étant le coefficient d’équivalence entre le matériau de référence 1


et le matériau 2.

Soit E2
n21 =
E1 (6.14)

Si les déformations sont uniformes les contraintes σx1 et σx2 le sont également sur leur
aire respective. On peut alors réécrire l’équation d’équilibre sous la forme suivante :
=
N σ x1 A1 + σ x 2 A2 (6.15)
En utilisant la relation entre les contraintes σx1 et σx2 on peut écrire:
N =σ x1 A1 + n21σ x1 A2 =σ x1 ( A1 + n21 A2 )
(6.16)

La section hétérogène est ainsi transformée en une section « homogénéisée » selon le


=
A ( A1 + n21 A2 )
matériau de référence 1 avec une aire équivalente 0

6-19
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

A1

A0
G0 Axe
neutre

n21A2

Il découle de ces considérations que pour avoir un état d’effort normal pur, la force N
doit s’exercer au centre de gravité G0 de la section homogénéisée.

Exemple 7 Bloc de chêne renforcé de plaques d’aluminium

Un bloc d’appui hétérogène de 500 mm de longueur


est composé d’un bloc de chêne (Ec = 10 GPa) de
section rectangulaire (150 mm × 200 mm) renforcé
sur deux faces opposées au moyen de deux plaques
d’aluminium (Ea= 70 GPa) de 200 mm de largeur et
d’inégales épaisseurs (10mm et 40mm
respectivement), comme l’indique la figure suivante.
Posé verticalement entre deux répartiteurs
parfaitement rigide, le bloc reçoit une charge
verticale d’intensité P = 3 000 kN qui produit un état
de compression pure. Calculez :

a) la position du point d’application de la charge P


déterminée par l’ordonnée y0 comptée depuis le
centre de la section rectangulaire en chêne;
b) les contraintes dans le chêne (σc) et l’aluminium
(σa);

c) la variation ∆L de la longueur du bloc.

6-20
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

y0 P = 3 000 kN


O

Aluminium Aluminium
500
Chêne

A1 A3
A2
G0
• 200
y0
O

10 150 40 [mm]

Solution Pour qu’il y ait compression pure, il faut que la


charge normale de compression s’exerce au centre de
gravité G0 de chaque section. Transformons la
section hétérogène en section homogénéisée en
équivalent de chêne. On pose donc
Ec = E1

D’où a) Étape 1 : Calcul du coefficient d’équivalence


entre les deux matériaux donnés en divisant E2 le
plus grand par E1 le plus petit.
Ea 70 GPa
n=21 n=
ac = = 7
Ec 10 GPa

6-21
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Étape 2 : Calcul de la position de la charge P, au centre de gravité


G0 de la section homogénéisée A0
3

∑ ( n j1 A j y j ) =
A0 y0 =
j =1
A1 y1 + nac Aa 2 ya 2 +nac Aa 3 ya 3

Avec 3
A0 =∑ (n ji Aj ) =( Ac + nac Aa 2 + nac Aa3 )
j =1

A=
0 [(150) + (7 × 10) + (7 × 40)] 200
= 100000 mm 2

y0 =
[(0) + (7 × 10 mm × (−80 mm)) + (7 × 40 mm × 95 mm)] × 200 mm
100000 mm 2
y0 = 42, 00 mm (à droite du point O)

Notons que les aires des deux petites sections sont


multipliés par le coefficient 𝑛𝑛𝑎𝑎𝑎𝑎 = 𝑛𝑛21 = 7.

c) Calcul de la contrainte normale dans la section


homogénéisée A0 :
N −3 × 106 N
σ c = σ x1 = = = −30 MPa
A0 100000 mm 2

d) Calcul de la contrainte normale dans la section 2:


σ a =nacσ xc =−7 × 30 MPa =−210 MPa

e) Calcul de la variation de la longueur du bloc:


NL n NL σ L
∆L= ε L= = ac = c
Ec A0 Ea A0 Ec
−30 MPa × 500 mm
∆L = =−1,50 mm (raccourcissement)
10000 MPa

6-22
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6.2 TORSION

Définitions
Un moment de torsion est un moment qui agit autour de l’axe longitudinal d’une membrure.
Dans ce chapitre, nous étudierons le comportement de membrures de section circulaire
soumises à la torsion.

Une poutre soumise à une charge excentrée est un exemple de mode de chargement
produisant la torsion (Fig. 6.7a). Lorsqu'une membrure est soumise à une torsion
extérieure, il en résulte des moments de torsion internes et donc des contraintes de
cisaillement et des déformations angulaires (fig. 6.7b). Comme nous allons voir dans cette
partie du cours, il y a une analogie frappante entre l’effort de torsion et l’effort axial.

Figure 6.7a- Poutre soumise à un moment de torsion


(Adapté de Riley et col .1989)

Figure 6.7b Poutre soumise à deux moments de


Torsion T (Adapté de Craig 2011).

6-23
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6.2.1 Convention de signes

Le moment de torsion est représenté sectoriellement par une flèche à double pointe et est
positif lorsqu’il agit selon la règle de la main droite autour de cette flèche. (Fig. 6.8a.). La
convention de signes est la même que celle appliquée pour l’effort axial : une composante
est positive lorsqu’elle agit dans la direction positive de l’axe sur une face positive (celle
dont la normale extérieure est dans la direction positive de l’axe) ou lorsqu’elle agit sur
une face négative dans la direction négative de l’axe.

(a) (b)
Figure 6.8 Convention de signes (Adapté de Craig 2011)

.
Pour les efforts externes (équilibre) : la torsion est + si le moment tourne dans le même
sens de la main droite où le pouce est dans la direction de l’axe x+.

6.2.2 Torsion et diagramme des moments de torsion

Considérons l'arbre montré à la Fig.6.9a soumis à un système de moments de torsion. Les


moments de torsion internes peuvent être déterminés en coupant l'arbre par la méthode des
sections (Fig.6.9a) et en considérant l'équilibre des DCL qui en résultent (Fig.6.9b).
On voit donc que le moment de torsion interne T1 dans la section 1 représentant AB est égal
à -60 kNm, alors que T2 dans la section 2 qui représente BC, est égal à +10 kNm.

Le diagramme des moments de torsion (DMT) internes peut maintenant être tracé en notant
que le sens positif est, tel que décrit à la section précédente par convention, celui qui fait
tourner la section de y vers z (Fig.6.9c).

6-24
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6-25
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6.2.3 Contraintes tangentielles dues au moment de torsion

Si le matériau est homogène et isotrope et les contraintes inférieures à la limite élastique,


la relation contrainte tangentielle-déformation angulaire, τ = G γ, s'applique lorsqu'une
membrure est soumise à un moment de torsion.

Le moment de torsion appliquée au centre géométrique d'une section circulaire de rayon R


(Fig.6.10a) donne une déformation nulle et donc une contrainte nulle au centre; une
déformation angulaire maximale γmax et donc une contrainte maximale τmax, à la périphérie.
Entre le centre et la périphérie, la déformation et la contrainte tangentielle sont linéaires et
proportionnelles au rayon ρ (Fig.6.10b).
ρ
τ = τ max
R (6.17)
La contrainte de cisaillement due à un moment de torsion T peut être déduite de l'équilibre
statique. En effet, en considérant la Fig.6.10b, le moment produit par toutes les forces
élémentaires dF, par rapport au centre est égal au moment de torsion T soit:
=T ∫=
ρ dF ∫
A A
ρτ dA
(6.18)

Tenant compte de l'éq.6.17, il s'en suit :


τ max
T =
R ∫
A
ρ 2 dA
(6.19a)

La dernière intégrale ∫
A
ρ 2 dA
est le moment d'inertie polaire, J de la section.

Si pour une section circulaire dA = 2 π ρ dρ (Fig.6.11), l'intégrale en question s'écrit donc :


τ max
T = J
R (6.19b)
R π R4 π D4

0
2π ρ 3=
dρ =
2 32 (6.20a)

Dans le cas d'un cylindre creux de rayons intérieur Ri et extérieur Re, on peut alors
démontrer que son moment d'inertie polaire J est :
π
J=
2
(R 4
e - Ri4 )
(6.20b)

6-26
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6-27
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Les équations (6.17) et (6.19b) permettent de tirer τ et τmax en fonction de T comme suit :

τ=
J (6.21a)

TR
τ max =
J (6.21b)

6.2.4 Angle de torsion et déformation angulaire

Considérons que l'arbre, encastré à une extrémité est soumis à un moment de torsion T à
l'autre extrémité (Fig.6.12). Sous l’effet de la torsion T, la seule déformation consiste en
une rotation des sections parallèlement les unes aux autres. Nous pouvons associer la
déformation angulaire maximale γmax à l’angle de torsion φ, ou angle de rotation entre deux
sections. On peut écrire :
arc AB = R φ = γ max L


γ max =
d’où L (6.22)

Selon la loi de Hooke :


τ max
γ max =
G

et TR
γ max =
JG (6.23)

où E
G=
2 (1 +ν )

Donc en combinant (6.19) et (6.20), on obtient l’angle de torsion entre la base et l’extrémité
d’une membrure de longueur L. pour laquelle la section est constante.
T
φ= L
GJ (6.24)

6-28
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

6-29
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 8 L'arbre de torsion montré en Fig.6.13 est composé


d'un cylindre plein CD et d'un cylindre creux ABC.
Le couple T2 est appliqué à 0,5 m de l'encastrement
et le couple T1 à l'extrémité de l'arbre.

Les deux couples de torsion sont de même sens. On


donne τadm = 100 MPa et G = 80 000 MPa.

1) Calculer les valeurs maximales admissibles T1 et T2

2) Déterminer l'angle de torsion maximal (en degré) dû


aux couples de torsion calculés en 1.

Solution a) Valeurs maximales admissibles T1 et T2

τ adm = 100 MPa


G = 80 GPa
TR ⇒ τ adm J
τ adm ≥ τ max = T adm ≤
J R

• Partie CD
100 . π D 4 π . 100 . 100 3
T1adm ≤ =
D 16
. 32
2
≤ 19,6 kNm

• Partie BC
100 π ( 120 4 - 80 4 )
T1adm ≤ = 27,2 kNm
120
. 32
2

Donc : T1 adm ≤ 19,6 kNm

L’effort interne de torsion admissible T entre BC et CD est 19.6 N.m.

6-30
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

• Partie AB

(T1 + T2 )adm ≤ 100 . π ( D 4e - D i4 ) = 100 π ( D 4e - D i4 )


D e 32 16 D e
2
≤ 100 . π ( 120 4 - 80 4 ) ≤ 27,2 kNm
16 . 120

Donc : T2 = 27,2 - 19,6 = 7,6 kNm

L’effort interne de torsion entre A et B est de 7.6 kN.m

b) angle de torsion maximal :

φA = 0

φ= φA +
(T1 + T2 ) LAB
AB
G J AC

T1 LBC
φ AC = φ AB + φBC = φ AB +
G J AC

φ AD = φ AC + φBC + φCD
T1 LCD
= φ AC +
G J CD

T1 et T2 étant de même signe, la rotation maximale est en D est égale


à:

φ AD
( 27, 2 × 106 × 500 + 19, 6 × 106 × 500 ) ( 19, 6 × 106 × 1000 )
+
π π
80 × 10 ×
3

32
(120 − 80 )
4 4
80 × 103 ×
32
(1004 )

φ AD = + 0, 0428 rad .

φ AD
= 2, 45°

6-31
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 9
Pour la poutre avec une section circulaire
pleine de la Fig. 6.14a et celle avec une
section circulaire évidée de la Fig. 6.14b,
déterminer :

(1) la contrainte de cisaillement maximale


(2) la rotation entre les extrémités A et B

G = 80 GPa

6-32
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Solution :

𝑇𝑇𝑂𝑂𝑂𝑂 = 2 𝑘𝑘𝑘𝑘. 𝑚𝑚
𝑇𝑇𝐴𝐴𝐴𝐴 = 2 𝑘𝑘𝑘𝑘. 𝑚𝑚 − 1𝑘𝑘𝑘𝑘. 𝑚𝑚 = 1 𝑘𝑘𝑘𝑘. 𝑚𝑚

1) Étape 1: calcul de l’inertie polaire (Section pleine fig 6.14a)

𝑇𝑇.𝑅𝑅 𝜋𝜋 𝑑𝑑 4 𝜋𝜋×504
𝜏𝜏 = ; 𝐽𝐽 = = = 613592 𝑚𝑚𝑚𝑚4
𝐽𝐽 32 32

Étape 2: calcul de la contrainte de cisaillement maximale

𝑁𝑁. 𝑚𝑚 × 𝑚𝑚𝑚𝑚
𝜏𝜏 = = 81.5 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀
613592 𝑚𝑚𝑚𝑚4

Étape 3 : Calcul de la rotation entre les deux extrémités A et B, en appliquant l’équation


suivante

𝑇𝑇𝐴𝐴𝐴𝐴 𝐿𝐿𝐴𝐴𝐴𝐴 𝑇𝑇𝑂𝑂𝑂𝑂 𝐿𝐿𝑂𝑂𝑂𝑂


𝜙𝜙𝐵𝐵 = 𝜙𝜙𝐴𝐴𝐴𝐴 + 𝜙𝜙𝑂𝑂𝑂𝑂 = +
𝐺𝐺𝐴𝐴𝐴𝐴 . 𝐽𝐽𝐴𝐴𝐴𝐴 𝐺𝐺𝑂𝑂𝑂𝑂 . 𝐽𝐽𝑂𝑂𝑂𝑂

𝑁𝑁. 𝑚𝑚𝑚𝑚 × 𝑚𝑚𝑚𝑚 𝑁𝑁. 𝑚𝑚𝑚𝑚 × 𝑚𝑚𝑚𝑚


𝜙𝜙𝐵𝐵 = +
80 × 103
𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀 × 613592 𝑚𝑚𝑚𝑚 4 80 × 10 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀 × 613592 𝑚𝑚𝑚𝑚4
3

𝜙𝜙𝐵𝐵 = 0.1425 𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟

2) Étape 1: calcul de l’inertie polaire (section creuse fig 6.14b)


4 4
𝜋𝜋 (𝑑𝑑𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒𝑒 − 𝑑𝑑𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖 ) 𝜋𝜋 × ( )
𝐽𝐽 = = = 𝑚𝑚𝑚𝑚4
32 32

Étape 2: calcul de la contrainte de cisaillement maximale

2 × 106 𝑁𝑁. 𝑚𝑚 × 𝑚𝑚𝑚𝑚


𝜏𝜏 = = 39.08 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀
𝑚𝑚𝑚𝑚4

Étape 3: calcul de la rotation entre les deux extrémités A et , en appliquant la même


équation de la partie 1.

1 × 106 𝑁𝑁. 𝑚𝑚𝑚𝑚 × 1 × 103 𝑚𝑚𝑚𝑚 2 × 106 𝑁𝑁. 𝑚𝑚𝑚𝑚 × 3 × 103 𝑚𝑚𝑚𝑚
𝜙𝜙𝐵𝐵 = + = 0.0489 𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟𝑟
80 × 103 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀 × 𝑚𝑚𝑚𝑚4 80 × 103 𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀𝑀 × 𝑚𝑚𝑚𝑚4

6-33
CHAPITRE 7

CALCUL DES POUTRES


PRISMATIQUES

Dans ce chapitre, on étudiera les poutres prismatiques. On abordera en particulier les


diagrammes des efforts internes, les contraintes dues au moment fléchissant, à l'effort
tranchant, et le flux de cisaillement. On apprendra également comment dimensionner les
poutres et les assemblages sollicités par ce type de contraintes.

7.1 GÉNÉRALITÉS ET DÉFINITIONS

D'une manière générale, une poutre est un élément structural allongé engendré par le
mouvement d'une aire plane A dont les dimensions restent petites par rapport à la
trajectoire s, qui peut être quelconque, parcourue par le centre géométrique de A
(Fig.7.1). L'aire A, qui peut varier avec s, reste perpendiculaire à s.

On appelle fibre, la ligne engendrée par une particule dA appartenant à A. On parlera de


la fibre extrême tendue et de la fibre extrême comprimée pour signifier la ligne de la
poutre qui est la plus tendue et la plus comprimée respectivement lorsque la poutre subit
des déformations, (Fig.7.2).

Dans ce cours nous nous limiterons aux poutres prismatiques, c'est-à-dire les poutres dont
l'aire A est constante et l'axe s droit.

Lorsqu'on effectue une coupe à travers une poutre, pour identifier les efforts internes par
exemple, cette coupe doit toujours se faire selon le plan normal à l'axe de la poutre
(Fig.7.3).
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-2
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Toute coupe met en évidence deux faces de coupe : une face dite positive(S+) et une face
dite négative(S-). En orientant l'axe de la poutre s, par exemple selon l'axe de
coordonnées x, la face positive est celle dont la normale extérieure a le même sens que
s. Dans le cas contraire la face est dite négative (Fig.7.3).

Une poutre est soumise principalement à des forces et à des couples agissant
perpendiculairement à son axe. Elle peut être également soumise à des forces axiales et à
des moments de torsion. Les forces ou charges appliquées peuvent être concentrées ou
réparties sur une partie ou sur toute la longueur de la poutre (Fig.7.4). La poutre a pour
rôle de transmettre ces charges appliquées aux appuis.

On peut distinguer plusieurs types d'appuis : (Fig.7.5)

- L'appui simple fixe, l’articulation ou la rotule, est un appui qui s'oppose à toute
translation du point d'appui. Le seul mouvement possible est la rotation. Cet
appui produit donc deux réactions d'appui (Ax, Ay).

- L'appui mobile ou à rouleau (ou à contact lisse) est un appui qui n'impose qu'un
seul blocage de translation, laissant libre les deux autres degrés de liberté. Il
produit donc une réaction d'appui (Ay).

- L'encastrement est un appui interdisant tous les degrés de liberté. Il produit


donc trois composantes de réactions d'appuis (Ax, Ay, MA).

De même, on peut distinguer plusieurs types de poutres isostatiques.

- la poutre simple (Fig.7.6a) est une poutre comportant un appui simple fixe et un
appui à rouleau. La distance entre appuis est appelée portée de la poutre.

- la poutre simple avec porte-à-faux (Fig.7.6b) est une poutre présentant un


prolongement (porte-à-faux ou encorbellement) en dehors de ces appuis.

- La poutre console (Fig.7.6c) est une poutre encastrée à une extrémité et libre à
l'autre.

7-3
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-4
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-5
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7.2 EFFORTS INTERNES

Soit une poutre soumise à un système de forces (Fig.7.7a). Les efforts internes au centre
géométrique d'une section droite située à une distance x de l'origine du système de
coordonnées sont mis en évidence en effectuant une coupe à l'endroit de cette section et
en considérant l'une ou l'autre partie (DCL) de la poutre. En considérant la face positive
(S+) on peut identifier les trois composantes des résultantes internes de cette face
appelées efforts internes (Fig.7.7b).

. La composante Fx, appelée effort normal N,

. La composante Fy, appelée effort tranchant V,

. La composante Mz, appelée moment fléchissant ou de flexion M.

L'effort normal tend à comprimer ou à tendre la poutre, l'effort tranchant à la cisailler et


le moment fléchissant à la courber.

Convention des signes des efforts internes.

Les efforts intérieurs sont positifs lorsqu'ils agissent dans le même sens que les axes de
coordonnées définis dans la face positive (S+) d'une section droite (Fig.7.8a). En vertu
du principe de l'action et de la réaction, les efforts intérieurs positifs sont opposés aux
précédents sur la face négative (S-) (Fig.7.8b).

On remarquera que le moment positif rend concave les fibres supérieures de la poutre en
les comprimant donc en étirant les fibres inférieures (Fig.7.9). Ainsi on pourra, à partir
de la déformée d'une poutre, déduire le signe du moment fléchissant.

Il est important de remarquer que les conventions de signes des efforts internes sur la face
négative (ou section de gauche) sont différentes de celles utilisées en statique (équilibre).

7.3 DIAGRAMMES DES EFFORTS INTERNES

Des charges appliquées à une poutre produisent des efforts internes (M, N, V) qui varient
généralement d'une section de la poutre à une autre. Les représentations graphiques de
ces efforts internes le long de la poutre sont appelées diagrammes des efforts internes.
On parlera alors du diagramme des moments fléchissants (DMF), des efforts normaux
(DEN) et des efforts tranchants (DET).

7-6
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Les diagrammes des efforts internes sont importants car ils donnent une image du flux
des efforts internes et permettent d'identifier les sections caractéristiques ou critiques
(exemple : Mmax, Vmin, Nmax, etc.). Ces sections sont d'importance pour l'ingénieur lors du
dimensionnement ou de la vérification d'un ouvrage.
Pour tracer les diagrammes des efforts internes, l'ingénieur dispose de deux méthodes:

- la méthode des sections;


- la méthode de l'intégration, (analytique et graphique).

7.3.1 Méthode des sections

La méthode des sections est la méthode la plus simple et la plus utilisée pour tracer les
diagrammes des efforts internes. La méthode consiste à déterminer les équations des
moments fléchissants, des efforts tranchants et normaux (s'il y a lieu) en des sections
choisies qui sont représentatives de certaines portions de la poutre. Ces portions sont
généralement limitées par un changement de situation (exemple: force appliquée, réaction
d'appui, etc.).

La procédure est la suivante :

(i) faire le DCL global et déterminer les réactions d'appui;


(ii) identifier les portions (segments) caractéristiques de la poutre (points où les
efforts changent soudainement);
(iii) effectuer une première coupe S1, située à une distance x de l'origine des axes de
coordonnées, représentative de la première portion; considérer l'équilibre du DCL
de l'une des parties de la poutre ainsi coupée et déterminer les efforts internes
inconnus N1, V1, M1, en fonction de x;
(iv) effectuer une deuxième coupe S2 située à une distance x de l'origine des axes de
coordonnées et qui soit représentative de la 2e portion caractéristique; tracer le
DCL de l'une des deux parties de la poutre et écrire les équations d'équilibre de ce
DCL. Ceci permet alors de déterminer les inconnues N2, V2, M2 en fonction de x;
(v) répéter (iv) autant de fois que de coupes nécessaires. Cette procédure est illustrée
par les exemples ci-dessous.

7-7
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-8
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 1 Soit à construire le DMF et le DET de la poutre


simple ACB montrée à la Fig.7.10a. La poutre est
soumise à une force P = 40 kN appliquée en C.

Solution On peut identifier deux segments caractéristiques


AC et CB. On effectuera donc deux coupes S1 et S2
telles que montrées et on considérera l'équilibre des
DCL(A-S1) et (A-S2). On choisit l'origine des axes
de coordonnées en A.

(a) Calcul des réactions d'appui

Considérons le DCL global (Fig.7.10b) et


écrivons les équations d'équilibre,
∑M/A = 0
By× 6 - 40 × 3 = 0 By = 20 kN 
∑ Fy = 0
By× Ay - 40 = 0 Ay = 20 kN 

(b) Équilibre de l'élément A-S1 (0 ≤×≤ 3)

Considérons l'équilibre du DCL (A-S1)


(Fig.7.10c)
∑Fy = 0
20 + V1 = 0 V1 = 20 kN 
∑M/x = 0
M1 – 20x = 0 M1 = 20 x

En particulier pour x = 0 alors M1 = 0


x = 3 alors M1 = 60 kNm

(c) Équilibre de l'élément A-S2 (3 ≤×≤ 6)

Considérons l'équilibre du DCL (A-S2)


(Fig.7.10d)

7-9
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-10
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

∑Fy = 0
20 - 40 + V2 = 0 V2 = 20 kN 
∑M/x = 0
M – 20x = 0 M2 = 20 x

En particulier pour x = 3 alors M2 = 60 kNm


x = 6 alors M2 = 0

(d) Diagrammes DET et DMF


Les diagrammes DET et DMF sont tracés en
joignant les valeurs caractéristiques trouvées
pour x = 0, x = 3 et x = 6 (Fig.7.10e).

Exemple 2 Soit à construire le DMF et le DET de la poutre


simple ACDB montrée à la Fig.7.11a. La poutre est
soumise à une charge uniformément répartie de
2kN/m sur AC et à une charge concentrée de 16 kN
appliquée en D.

Solution On peut identifier trois segments caractéristiques


AC, CD et DB. On effectuera donc trois coupes S1,
S2, S3, telles que montrées dans la Fig.7.11a.

(a) Calcul des réactions d'appui


Considérons l'équilibre du DCL global (Fig.7.11b)

∑M/A = 0
2×6 2
− − 16 × 9 + By ×12 =0 = 0 By = 15 kN
2
∑Fy = 0
Ay + 15 – 2 × 6 - 16 = 0 Ay = 13 kN

(b) Équilibre de l'élément A-S1 (0 ≤ x ≤ 6)


Considérons l'équilibre du DCL (A-S1) (Fig.7.11c)

Σ Fy =0
13 - 2x + V1 =0
V1 = 2x - 13

En particulier pour x = 0 alors V1 = - 13 kN


x = 6 alors V1 = - 1 kN

7-11
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Σ M/x =0
x
-13x + 2x   + M 1 = 0 M1 = - x2 + 13x
2

En particulier pour x = 0 alors M1 = 0


x = 6 alors M1 = 42 kNm

(c) Équilibre de l'élément A-S2 (6 ≤ x ≤ 9)


Les équations d'équilibre du DCL A-S2
(Fig.7.11d) s'écrivent :

Σ Fy = 0
13 - 12 + V2 = 0
V2= -1 V2= -1 kN
Σ M/x = 0
-13x + 12(x-3) + M2= 0 M2 = x + 36

En particulier pour x = 6 alors M2 = 42 kNm


x=9 alors M2 = 45 kNm

(d) Équilibre de l'élément A-S3 (9 ≤ x≤ 12)


Les équations d'équilibre du DCL A-S3
(Fig.7.11e) s'écrivent :

Σ Fy= 0
13 - 12 - 16 + V3= 0
V3 = + 15 kN
Σ M/x = 0
-13x + 12 (x-3) + 16 (x-9) + M3 = 0 M3 = -15x + 180

En particulier pour x = 9 alors M3 = 45 kNm


x = 12 alors M3 = 0

(e) Diagrammes DET et DMF


Les diagrammes DET et DMF sont tracés tenant compte
des valeurs de V1, V2, V3 et M1, M2, M3en fonction de x.
Ils sont montrés à la Fig.7.11f.

∑F y =0

−V + pdx + ( v + dV ) =0

7-12
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-13
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7.3.2 Méthode de l'intégration

La méthode de l'intégration consiste à écrire les relations qui existent entre la charge
répartie p(x), l'effort tranchant V(x) et le moment fléchissant M(x).

Considérons la poutre simple de portée L et soumise à une charge répartie p = f(x)


(Fig.7.12a). À l'abscisse x, isolons un petit élément de la poutre dx limité par deux
sections droites infiniment voisines. Le DCL de cet élément est présenté à la Fig.7.12b.

Les équations d'équilibre de ce DCL peuvent s'écrire :

Σ Fy = 0
- V + pdx + (V + dV) = 0

dV
p=- (7.1)
dx

soit d'une manière similaire, on peut écrire:

Σ M/C = 0
 dx 
M + dM – pdx   + Vdx - M = 0
 2 

soit, en négligeant le troisième terme,

dM
V =- (7.2)
dx

en combinant les équations 7.1 et 7.2, il s'en suit

2
d M (7.3)
p= 2
dx
à une distance x de l'appui, on a donc

x
 x 
V(x) = ∫ dV =  − ∫ pdx  + V 0 (7.4a)
0  0 

x
 x 
M(x) = ∫ dM =  − ∫ Vdx  + M 0 (7.4b)
0  0 

7-14
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-15
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Les équations 7.1 à 7.4 établissent des relations utiles entre la charge, l'effort tranchant et
le moment fléchissant. Elles permettent la construction rapide des diagrammes DET et
DMF, sans avoir recours aux expressions analytiques. Nous reviendrons sur ce point
dans la section 7.3.3 de ce chapitre.

Exemple 3 Soit à construire les DET et DMF de la poutre


simple(Fig.7.13a) soumise à une force répartie
triangulaire.

Solution (a) Réactions d'appui

Le DCL global est montré à la Fig.7.13b. On peut


écrire :

∑M/A = 0
9 × 8 2 
By × 8 -   ×  × 8 = 0 By = 24 kN
 2  3 

∑Fy = 0
9×8
Ay + 24 - = 0 Ay = 12 kN
2
(b) Expression analytique de la charge triangulaire
(Fig.7.13c)
9
p= - x
8
(c) Expression analytique de l'effort tranchant V(x)
(Fig.7.13d)

L'équation 7.4a permet d'écrire :


 x 
V ( x) =−  ∫ pdx  + V0
 0 
 x 9 
V ( x) =  − ∫ − xdx  −12
 0 8 
x
  9  2
V ( x) =  −  − 16  x  − 12
   0
9 2
=
V ( x) x −12 ( parabole )
16

7-16
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

L'effort tranchant s'annule pour x = 4,62m et


donc en ce point le moment fléchissant est
maximal.

(d) Expression analytique du moment


fléchissant (Fig.7.13e)

L'équation 7.4b permet d'écrire :

 x 
 − ∫ Vdx  + M 0
M ( x) =
 0 
 x 9 2  
 − ∫  x −12  dx  + M 0
M ( x) =
 0  16  
x
 9 3 
M ( x) =
 − 48 x + 12 x  + 0
0

9
M ( x) =
− x3 + 12 x ( hyperbole )
48

Le moment maximal Mmax peut être calculé pour


x=4,62m, ce qui donne :
Mmax = 37 kNm

Exemple 4 Considérer la poutre simple montrée à la Fig.7.14a


sollicitée par un système de charges variées.
Construire les DET et DMF par la méthode de
l'intégration.

Solution (a) Réactions d'appui

En considérant l'équilibre du DCL global, on peut


trouver les réactions d'appuis Ay et Dy :

Ay = 15 kN Dy = 35 kN

Pour déterminer les expressions analytiques de V(x)


et de M(x), il convient, pour ce problème, de
considérer trois segments caractéristiques de la
poutre : AB, BC et CD, compte tenu des charges
appliquées.

7-17
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-18
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

(b) Segment AB (0≤ x≤ 2) [V0 = -15 ; M0 = 0]

p( x) = 0
x
V ( x) = − ∫ pdx + V0 =−15
0
x
M ( x) = − ∫ Vdx + M 0 =15 x
0
VA =
−15 VB =
−15

=MA =
0 MB 30

(c) Segment BC 0 ≤x≤ 2 (N.B. : origine des x en B)


[V0 = -15 ; M0 = +30]

p( x) = 0
x
V ( x) = − ∫ pdx + V0 =−15
0
x
M ( x) = − ∫ Vdx + M 0 =15 x
0
VA =
−15 VB =
−15

=MA =
0 MB 30

(d) Segment CD (0 ≤ x ≤ 3) (N.B. : origine des x en C)


[V0 = +15 ; M0 20 + 40 = +60]

p( x) = −10
x
V ( x) = − ∫ pdx + V0 = 10 x + 5
0
M ( x) = − ∫ Vdx + M 0 = −5 x 2 − 5 x + 60
=VC =5 VD 35

=MC =
60 MD 30

Les diagrammes DET et DMF sont représentés par


les Figs.7.14c et 7.14d.

7-19
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7.3.3 Construction rapide des DET et DMF

Moyennant quelques règles et un peu d'entraînement, on peut construire les diagrammes


DEN, DET et DMF assez rapidement en évitant le plus possible de passer par les
expressions analytiques.

Les règles qu'il faut observer sont les suivantes :

• Pour tout segment de poutre avec charge répartie :

- si la charge axiale est nulle, l'effort normal est constant;

- si la charge axiale est uniforme, l'effort normal est linéaire;

- si la charge transversale est nulle, l'effort tranchant est constant;

- si la charge transversale est uniforme l'effort tranchant est linéaire et le


moment est parabolique;

- le moment fléchissant est extrémum (minimum ou maximum) là où


l'effort tranchant est nul.

• Pour une poutre en général :

- l'effort tranchant à l'origine est l'inverse de la force appliquée en ce point


(ex. : réaction d'appui à l'extrémité Ay);

- il y a un saut dans le DET ou le DMF égal et opposé à la force ou au


couple concentré appliqué; (Fig. 7.14)

- le DET doit être fermé avec une force égale et opposée à la force
appliquée à l'extrémité de la poutre (ex. : réaction d'appui By);

- les moments sont nuls aux appuis rotulés à moins qu'il y ait un couple
concentré appliqué;

- le DET est la dérivée (pente) DMF (avec un signe inverse);

- le DMF est l'intégrale (surface sous la courbe) du DET (avec un signe


inverse).

7-20
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-21
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7.4 CONTRAINTES DUES AU MOMENT FLÉCHISSANT

7.4.1 Déformation de flexion

Lorsqu'une poutre est soumise à une charge, elle subit des déformations. Il est
généralement admis que les sections transversales planes avant déformation restent
planes après déformations (Fig.7.15). Cet état de déformation laisse apparaître une zone
comprimée et une zone tendue qui sont séparées par un axe neutre ne subissant ni
déformation ni contrainte. Ainsi sur l'axe neutre, qui est le lieu géométrique des centres
géométriques des sections transversales droites, la déformation est nulle.

Les fibres sont soit comprimées, soit tendues et leur allongement (ou contraction) est
proportionnel à leur distance à l'axe neutre. Ainsi, les fibres extrêmes sont celles les plus
comprimées ou les plus tendues puisqu'elles subissent l'allongement ou la contraction
maximaux.

7.4.2 Contrainte due à un moment fléchissant

Considérons une poutre simple (Fig.7.16a) dans son état déformé et isolons un fragment
de poutre (initialement ABCD, A'B'C'D' après déformation, Fig.7.16b) et nous proposons
de trouver la relation entre la contrainte et la déformation de flexion.

En vertu de la loi de Hooke (σ = Eε), la contrainte est nulle à l'axe neutre puisque la
déformation est nulle.

De plus, puisque les sections planes le restent après déformations donc AB, A'B', CD et
C'D' sont des lignes droites. Aussi l'allongement δ est proportionnel à la distance y par
rapport à l'axe neutre. Par unité de longueur, il s'en suit :

δ σx
=ε x= - k . y=
dx E

Donc σ x = - k . E . y = - k′ y (7.5)

Ainsi, en se référant à la Fig.7.16.c, la contrainte maximale de compression est atteinte


+ −
lorsque y = ymax et la contrainte maximale de traction est atteinte lorsque y = ymax . Entre
les deux, la contrainte est linéaire et proportionnelle à y.

La valeur de la constante k' peut être évaluée en considérant l'équilibre de la section sous
l'effet du moment extérieur Mz et des contraintes normales internes σx (Fig.7.17). Ainsi
on peut écrire :

7-22
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-23
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

∑F x = 0

∑ F = ∫ σ dA
x x
A

∑F =x ∫ −k ' ydA =
k ' ∫ ydA
A A
Par définition ∫ ydA = yA, ou y est la distance de l’origine à partir du centre géométrique
A

de l’aire A. Comme ni k′ni A ne sont nuls, alors y = 0 et donc l’axe neutre passe par le
centre géométrique.

Par ailleurs, il doit également y avoir équilibre entre le moment fléchissant externe Mz et
les moments résistants internes des contraintes normales σx.

∑M z =0

Mz − ∫ ( k ' y . dA) y =
A
0

M z − k ' ∫ y 2 dA =
k ' Iz
A
Donc
k′= M z
Iz

M z× y
σ x= - (7.6)
Iz

7-24
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-25
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Contrainte de flexion maximale, on obtient la contrainte de compression au niveau de la


fibre extrême la plus comprimée, soit à ymax (positif ou négatif).
Mymax
σ max
±
=± (7.7)
I
L’équation 7.7 permet de calculer les contraintes maximales au niveau des fibres
extrêmes comprimées et tendues d'une section soumise à un moment M.

La distance maximale ymax mesurée entre l’axe neutre et la fibre extrême la plus éloignée
de l’axe neutre est généralement identifiée par c. La contrainte maximale absolue est
donc donnée par :
M
σ max = c (7.8)
I

L’équation 7.8 permet de calculer la contrainte maximale absolue d’une section soumise à
un moment M positif ou négatif.

Exemple 5 Considérer l'exemple de la poutre montrée à la


Fig.7.18a. Cette poutre a une section rectangulaire
de 38 × 235 mm (Fig.7.18b).

(a) Déterminer la contrainte maximale.


(b) Déterminer la contrainte en un point se trouvant
à 1,5 m de l'extrémité gauche et à 100 mm au-
dessous de la fibre extrême supérieure de la
section.

Solution Par symétrie de la section, l'axe neutre est situé à


mi-hauteur. Après calcul des réactions d'appuis et
des efforts internes, le DMF est représenté à la
Fig.7.18c.
Les valeurs caractéristiques requises sont :

Mmax = 4,5 kNm et M(x = 1,5 m) = 3,4 kNm

Le moment d'inertie de la section est égal à :

bh3
=I = 41,1 × 10−6 m 4
12

7-26
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

(a) Contrainte maximale

La contrainte maximale est donnée par :


M
σ max = ± max ymax
I
4,5 ( kNm ) × 0,118(m)
= ±
41,1 × 10−6 m 4
=
± 12900 kN / m 2 =
± 12,9 MPa

La contrainte maximale de compression est dans la


fibre extrême supérieure et est égale à :
σ comp
max = - 12,9 MPa

La contrainte maximale de traction est dans la fibre


extrême inférieure et est égale à :
σ tens
max = +12,9 MPa

7-27
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-28
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

(b) Contrainte au point situé à 1,5 m de


l'extrémité gauche.

Le point situé à 100 mm de la fibre supérieure est


au-dessus de l'axe neutre. Il est donc soumis à de la
compression. La contrainte en ce point peut être
déterminée en utilisant la formule générale.
M
σ = − y
I
−3, 4 ( kNm ) × 0, 0175 ( m )
=
41,1 × 10−6 ( m 4 )
= − 1448 kN / m 2
= − 1, 45 MPa

Exemple 6 Considérer la poutre simple AB avec porte-à-faux


de la Fig.7.19a dont la section en I est montrée en
Fig.7.19b. Calculer les contraintes de flexion aux
points 1, 2, 3 et 4 d'une section au-dessus de l'appui
B.

Solution On est en présence de deux types de chargement.


Un chargement agissant dans le plan xy et un autre
dans le plan xz. On calcule donc les contraintes
dans les deux plans et on fait la superposition des
contraintes aux mêmes points en vertu du principe
de superposition linéaire car le matériau est linéaire
élastique.

(a) Plan xy

bh3 b ' h3
=
Iz −
12 12
200 × 3003 2 ( 95 × 260 )
3

= − =
1, 72 × 108 mm 4
12 12

Le DMF selon xy est montré à la Fig.7.19c. On


remarque qu'en B, les fibres supérieures sont
tendues et celles inférieures comprimées. Par
conséquent, le point 1 est tendu; et les points 3 et 4
7-29
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

comprimés. Ainsi,

MB
σ 1( a ) = − y1
Iz

σ 1( a ) = −
( −40 kNm ) × 0,150 (m)
1, 72 × 10−4 ( m 4 )
σ 1( a ) =
+34900 kN / m 2 =
34,9 MPa

Le point 2 se trouvant sur l'axe neutre, sa


contrainte est donc nulle

σ2 ( a ) = 0

La contrainte au point 3 est la même que celle en 1


mais en compression, donc :

MB
σ 1( a ) = − y1
Iz

σ 1( a ) = −
( −40 kNm ) × 0,150 (m)
1, 72 × 10−4 ( m 4 )
σ 1( a ) =
+34900 kN / m 2 =
34,9 MPa

(b) Planxz

Dans ce plan la poutre est sollicitée par une


force Fz = 50 kN. Le DMF est donc donné par la
Fig.7.19d. On remarque que les fibres à gauche de
l'axe y sont tendues, celles à droite de l'axe y,
comprimées.

Le moment d'inertie Iy par rapport à y est donné


par :

 20 × 2003  ( 260 × 10 )
3

=Iy 2 −
 12  12
= 2, 7 × 107 mm 4 =×
2, 7 107 mm 4

Les contraintes sont données par la formule


générale :
7-30
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

M Βy
σ x= − z
Iy

σ=
(b )
1 σ2 0
=

σ 3(b ) = −
( −100 kNm ) × ( 0,100 m )
2, 7 10−5 ( m 4 )

= 370 400 kN / m 2
= + 370 MPa

σ 4(b ) = −
( −100 kNm ) × ( −0, 050 m )
2, 7 × 10−5 m 4

= −185 200 kN / m 2
= −185, 2 MPa

(c) Superposition

La contrainte σi en un point i est


obtenue par la formule générale :

σi = σi(a) + σi(b)

Donc,

σ1 = 34,9 + 0 = 34,9 MPa (T)


σ2 = 0 + 0 = 0
σ3 = 370 - 34,9 = 345,1 MPa (T)
σ4 = -185,2 - 30,2 = -215,4 MPa (C)

7-31
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7.4.3 Utilisation des équations de flexion pour le dimensionnement et la


vérification des membrures fléchies

La contrainte maximale dans une section est égale à σmax = Mc/I. Or dans la plupart des
cas pratiques, c'est cette contrainte maximale qui est requise par l'ingénieur pour
dimensionner ou vérifier une section. Néanmoins, cette équation contient deux
inconnues géométriques I et c et nécessite donc d'en choisir une et de déterminer l'autre.
Il existe toutefois un moyen d'éviter de déterminer une inconnue en fonction d'une autre.
En effet, en notant que I et c sont tous deux constants pour une section donnée, il s'en suit
que le rapport I/c est constant. Ce rapport est connu sous le nom de module de section et
est désigné par S. L'équation de la contrainte maximale (éq.7.7 et 7.8) devient dès lors :

Mc M M
σ max = = = (7.9)
I (I/c) S

Cette équation présente une seule inconnue géométrique en l'occurrence S qui est unique
pour une section donnée.

- Pour une section rectangulaire

I ( bh 3/12) bh 2
S= = =
c (h/2) 6

- Pour des profilés en I, en L, etc., le module S est donné par les abaques.

- Pour une section circulaire pleine de rayon r

I ( π r 4 /4) π r 3
S= = =
c r 4
- etc.

L'équation 7.9 est très utilisée en pratique pour le calcul des poutres. Une fois le moment
fléchissant maximal déterminé et la contrainte admissible imposée, l'équation 7.9 peut
alors être utilisée pour déterminer le module de section S et donc la section requise

M max ⇒ M max
σ adm = S min = (7.10)
S min σ adm

7-32
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 7 Dimensionner la poutre en I (de type W)


montrée dans la Fig.7.20 sachant que σadm =
100 MPa.

Solution Le moment maximal de la poutre simple en


question est égal à :

30 (kN) × 16 (m)
M max = = 1 20 kNm
4

En appliquant l'équation 7.10, il s'en suit :

M max
S min ≥
σ adm
120 × 106 ( N / mm )
S min ≥
100 ( N / mm 2 )
S min ≥ 12 00 × 103 mm3

Choix possible W410 × 67 avec S = 1200 × 103 mm3

ou W 360 × 79 avec S = 1280 × 103mm3

30 kN

7-33
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7.4.4 Contraintes dues à la flexion dans une poutre droite hétérogène

Soit la poutre hétérogène ci-dessous composée de deux matériaux différents soumise à un


effort de flexion M. Pour déterminer les contraintes normales dues à la flexion, on
suppose qu’il existe une adhérence parfaite entre les matériaux linéaires 1 et 2.
y
y
E1A1

M M
G0 Axe
neutre
E2A2
ds
Poutre droite hétérogène faite de deux matériaux différents : Élévation et Section

Considérons la poutre dans son état déformé et isolons un segment de poutre.

E1A1 εx =-ky σx1


Mz
σ 1 = E1ε
z y ⇒
Axe G0 σ 2 = E2ε
neutre
E2A2 σx2

a) Déformations b) Contraintes réelles

Nous avons démontré à la section 7.4.2, qu’en vertu de la loi de Hooke (σ = Eε), la
déformation εx est proportionnelle à la distance y par rapport à l'axe neutre, puisque les
sections planes restent planes et droites après déformations. Il s'en suit alors :
εx = − k . y (7.11)
donc σ x1 = − E1 ky σ x 2 = − E2 ky

Soit le coefficient d’équivalence entre le matériau de référence 1 et le matériau 2.


E2
n21 = (7.12)
E1
7-34
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

On peut alors écrire


σ x2 = − n21σ x1
− n21 E1 . k . y = (7.13)

En considérant l'équilibre de la section sous l'effet du moment extérieur Mz et des


contraintes normales internes σx on peut écrire :

∑F = 0
x

∑ F =∫ σ
x x1 dA1 + ∫ σ x 2 dA2 =0
A1 A2

∑ F = ∫ − E kydA + ∫ −n
x 1 1 21 E1kydA2 = 0
A1 A2

 
− E1k  ∫ ydA1 + ∫ n21 ydA2  =
= E1k ∫ ydA0
 A1 A2  A0

Par définition ∫ ydA


A0
0 = yA0 , où y est la distance de l’origine à parti du centre

géométrique de l’aire de la section homogénéisée A0. Comme ni k, ni E1, ni A ne sont


nuls, alors y = 0 et donc l'axe neutre passe par le centre géométrique de la section
équivalente « homogénéisée »

Par ailleurs, il doit également y avoir équilibre entre le moment fléchissant externe Mz et
les moments résistants internes des contraintes normales σx.

∑M z =0
M z − ∫ σ x1 ydA1 + ∫ σ x 2 ydA2 =
0
A1 A2

= ∫ E ky dA + ∫ n
2
Mz 1 1 21 E1ky 2 dA2
A1 A2

 
= E1k  ∫ y 2 dA1 + ∫ n21 y 2 dA2  = E1kI 0
 A1 A2 
Donc
k= Mz (7.14)
E1 I 0
Où I0 est le moment d’inertie de la section équivalente homogénéisée.
Par conséquent,

7-35
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

y
Sur l’aire A1 σ1 = − M z (7.15)
I0

y
Sur l’aire A2 σ 2 = −n21 M z (7.16)
I0

La section hétérogène est ainsi transformée en une section « homogénéisée » selon le


matériau de référence 1 avec les propriétés suivantes :

=
A0 ( A1 + n21 A2 )
Aire équivalente (7.17)

Moment d’inertie équivalent =


I0 ∑I + ∑ Ad
i i i
2
(7.18)

A1

A0, I0
G0 Axe
neutre

n21A2

Exemple 8 Poutre en bois lamellé

Une poutre en bois lamellé (Eb= 13 GPa) de section


rectangulaire (150 mm × 450 mm) est appelée à
travailler en flexion. On la renforce au moyen
d’une semelle inférieure d’aluminium(Ea= 70 GPa)
de 7 mm d’épaisseur et de 150mm de largeur,
comme l’indique la figure suivante. Calculer la
capacité en flexion positive (Mmax) de la poutre
hétérogène si on désire qu’en service normal les
contraintes ne dépassent pas en intensité 12 MPa
dans le bois et 150 MPa dans l’aluminium.

7-36
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

y y

bois
243

z z
450
G0 G0
214

Aluminium 7

150 5,5 × 150

Solution : Il faut d’abord rendre la section homogène en


transformant l’aluminium en son équivalent de bois
(E1 = Eb). Le coefficient d’équivalente peut
s’écrire :

Ea 70 GPa
D’où n=
21 n=
ab = = 5,5
Eb 13 GPa

La plaque d’aluminium devient donc une plaque 5,5


fois plus large avec un module Eb = 13 GPa.

a) Position du centre de gravité G0de la


section homogénéisée A0

2
A=
0 y0 ∑ (n
j =1
j1 Aj=
y j ) A1 y1 + n21 A2 y2

Avec
=
A0 ∑ (n
j =1
ji A=
j) ( A1 + n21 A2 )

A=
0 [(150 × 450) + 5,5 × (7 × 150)=] 73 275 mm 2

7-37
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

y0 =
[(0) + (5,5 × 150 mm × 7 mm × (−228,5 mm)]
73 275 mm 2
y0 = −18 mm (en dessous de O)

b) Moment d’inertie I0 section homogénéisée


A0

=
I0 ∑I + ∑ Ad
i i i
2

150 × 4503 5,5 × 150 × 73 


=  + 
 12 12 
+ (150 × 450) × 182 + (5,5 × 150 × 7) × 210,52 
= 1139,1 × 106 mm 4 + 277, 7 × 106 mm 4
= 1 416,8 × 106 mm 4

c) Contraintes :

Contrainte à la fibre extrême supérieure dans le bois

M max bois ybois


σ − max bois = − ≥ −12 MPa
I0
12 I 0
M max bois ≤
ybois
12 N / mm 2 × 1 416,8 × 106 mm 4
≤ =
70 × 106 Nmm =
70 kNm
243 mm

σ + max bois < σ − max bois donc non critique

= −
car ymax =
214 mm < 243mm ymax
+

Contrainte à la fibre extrême inférieure dans


l’aluminium

M y
σ + max alum =
−n21 max alum alum ≤ 150 MPa
I0

7-38
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

−150 I 0
M max alum ≤
n21 yalum
 −150 N / mm × −1 416,8 × 106 mm 4 
≤ 
 5,5 × −214 mm 
≤ 180, 6 × 10 Nmm =
6
180, 6 kNm

M = 70 kNm
M max = min  max bois
D’où  M max alum = 181 kNm
M max = 70 kNm

Pour cette valeur de M la contrainte maximale dans


l’aluminium est

70 × 106 Nmm × 214 mm


=σ + alum 5,5
= 58, 2 MPa
1 416,8 × 106 mm 4

7.5 CONTRAINTES DUES À L'EFFORT TRANCHANT

7.5.1 Généralités et définitions

Les charges appliquées à une poutre génèrent non seulement des contraintes de flexion
dues au moment fléchissant (section 7.4) mais aussi des contraintes de cisaillement dues
aux efforts tranchants. Les contraintes de cisaillement peuvent être intuitivement perçues
si l'on considère la poutre simple de la Fig.7.21a. Si on coupe la poutre
longitudinalement en deux parties (Fig.7.21b), apparaît alors un glissement longitudinal Δ
entre ces deux portions. Il va falloir donc coller ou clouer les deux parties pour rétablir la
poutre intégrale (sans glissement longitudinal). Ceci donne donc naissance à des
contraintes de cisaillement longitudinales reprises par la colle ou les clous.

Les contraintes de cisaillement ne sont présentes que là où il y a effort tranchant, c'est-à-


dire là où il y a variation de moment. Dans l'exemple de la poutre montrée à la
Fig.7.22a. Il n'y a pas de cisaillement dans la partie BC puisqu'il n'y a pas de variation de
 dM 
moment  = -V = 0 .
 dx 

Examinons les contraintes de flexion sur un élément de poutre de longueur dx


(Fig.7.22d). En effectuant une coupe longitudinale de l'élément et en remplaçant cette
coupe par des forces de contact Fi (Fig.7.22e et f) il s'en suit des observations suivantes :

7-39
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

- il existe une force de cisaillement Fi qui équilibre les contraintes de flexion.


Cette force est maximale à l'axe neutre (Fi sur Fig.7.22e);

- en vertu du principe de l'action et de la réaction, les éléments inférieurs et


supérieurs au plan de coupe ont tendance à se déplacer en sens opposés.

- il y a donc cisaillement à l'intérieur de la matière lorsque la coupe n'existe pas.


Les forces Fi sont des forces de cisaillement parallèles à l'axe de la poutre et sont
 dM 
dues à une variation de moment fléchissant non nul  V = - ≠ 0.
 dx 

7-40
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-41
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-42
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7.5.2 Flux de cisaillement

Reprenons l'élément de poutre de longueur dx sujet à une variation de moment


(Fig.7.23a). Coupons cet élément par un plan a'b'c'd' situé à une distance y de l'axe
neutre et considérons l'équilibre de l'élément abcd a'b'c'd' (Fig.7.23b). On peut écrire :

dF = FB - FA

My M
avec FA ==∫
ada ' d '
σ dA − ∫
ada ' d '
Iz
dA =

I z ada∫' d '
ydA

ou


ada ' d '
= Q= moment statique de ada'd' par rapport à l'axe neutre. (Voir ch.4)
ydA

Il s'en suit donc :


M
F A= - .Q
Iz

d'une manière similaire et en notant que la face cbc'b' est soumise à M+dM, il s'en suit :

(M + dM)
FB = - .Q
IZ
(à noter que Q = Qada'd' = Qcbc'b')

dM
d'où dF = - .Q
IZ

dF
La force par unité de longueur est appelée flux de cisaillement et est désigné par q
dx

dF - dM . Q V .Q
q= = = (7.19)
dx I Z dx IZ

7-43
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-44
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7.5.3 Contrainte de cisaillement

La contrainte de cisaillement est la force dF par unité de surface tdx, c'est donc le flux par
unité de largeur.
dF q VQ
τ= = = (7.20)
tdx t It

Répartition des contraintes de cisaillement dans une section rectangulaire

Soit la section rectangulaire montrée à la Fig.7.24a soumise à un effort tranchant V.


Proposons-nous de déterminer la contrainte de cisaillement en un point A se situant à une
distance yA de l'axe neutre.

VQ V V
y ( bdy )
h/2
τA
= =
I zb I zb ∫ ydA
A
=
I zb ∫ yA

V  2 h2 
τ A=  − yA + 
2I z  4

La répartition de τ est donc parabolique; en particulier


12 Vh 2 3 V
pour yA = 0 (axe neutre) τ A= 3
= .
8 bh 2 A
h
pour yA = ± (fibres extrêmes) τA = 0
2

La répartition de τ est vue en Fig.7.24b.

Répartition des contraintes de cisaillement dans une section en I

Considérons la poutre ayant une section en I soumise à une force de 80 kN à mi-portée


(Fig.7.25a) et déterminons la répartition des contraintes de cisaillement dans la section
droite a-a. La section est donnée en Fig.7.25b et le DET en Fig.7.25c.

La section a-a est soumise à V = 40 kN. Le moment d'inertie I est égal à 55,20 × 106 mm4.
Le moment statique Q varie avec la distance à l'axe neutre. En particulier,

7-45
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-46
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

(a) au niveau de l'axe neutre (position 1, Fig.7.25d)

Q1 = (100 x 10)×50 + (20 × 100)×110 = 270 000 mm3


VQ1
τ1 =
It1
40kN × 270 × 10−6 m3
=
55, 20 × 10−6 m 4 × 0, 010m
= 19 565 kN / m 2
= 19,57 MPa

(b) au niveau de la position 2, Fig.7.25e

Q2 = (20 × 100)×110 = 220 000 mm3


VQ2
τ2 =
It2
40kN × 220 × 10−6 m3
=
55, 20 × 10−6 m 4 × 0, 010m
= 15 942 kN / m 2
= 15,94 MPa

(c) au niveau de la position 3, Fig.7.25f

=
Q3 =
Q2 220 000 mm3
VQ3
τ3 =
It3
40kN × 220 × 10−6 m3
=
55, 20 × 10−6 m 4 × 0,100m
= 1 594 kN / m 2
= 1,59 MPa

(d) la répartition finale des contraintes de cisaillement est


présentée en Fig.7.25g.

7-47
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-48
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7.5.4 Cisaillement des boulons, clous et rivets

Lorsqu’on calcule une poutre composée reconstituée par assemblage d'éléments à l'aide
de clous, boulons, rivets ou colle, l'ingénieur doit soit vérifier si ces éléments
d'assemblages sont suffisants, soit déterminer les dimensions et la quantité de ces moyens
d'assemblage.

Les clous, boulons, rivets et colles utilisés pour assembler des éléments doivent être en
mesure de reprendre les efforts de cisaillement qui existent à la surface de contact des
éléments qu'ils relient.

Si on dispose d’une seule rangée de clous avec un espacement constant e (Fig.7.26),


chaque clou doit reprendre une force de cisaillement Fc égale au flux de cisaillement q
sur une longueur e.

Ainsi,
Fc = qe (7.21)

Si la résistance du clou (ou boulon, etc.) est connue, disons Fr, alors on peut déterminer
l'espacement maximal des clous requis comme étant
Fr (7.22)
e max . =
q

Si on dispose den rangées de clous (Fig.7.27), l'éq. 7.14 devient alors


nF r
e max . =
q (7.23)

Il est à noter, enfin, que l'espacement e entre clous (ou boulons, etc.) est généralement
déterminer pour qmax, c'est-à-dire là où l'effort tranchant V est maximal.

Exemple 8 Considérer la poutre en T composée de deux


planches de bois clouées (Fig.7.28a,b). Trouver
l'espacement entre les clous de telle sorte que la
poutre composée agisse comme une poutre
intégrale. La résistance de cisaillement d'un clou
est Fr = 0,7 kN.

Solution Il y a une rangée de clous et de ce fait, l'éq. 7.14


s'applique pour le calcul de e, c'est-à-dire e = Fr/q.
Or q = VQ/I.Il va falloir donc déterminer V, Q et I
par rapport à l'axe neutre.

7-49
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7-50
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Le DET (Fig.7.28c) fait ressortir :

Vmax = 3 kN = 3 000 N

Pour déterminer Q et I, il va falloir calculer l'ordonnée yc du centre


géométrique de la section.

=yc
∑ Ai yi
=
( 50 × 200 ) × 25 + ( 200 × 50=) × 150 87,5mm
∑ Ai ( 50 × 200 ) + ( 200 × 50 )
=
I ∑I 0i + ∑Ayi
2
i

200 × 503 50 × 2003


= + + ( 50 × 200 ) × 62,52 + ( 200 × 50 ) × 62,52 
12 12
= 113,5 × 106 mm 4

A ( au − dessus de la surface de contact ) × y


Q =

Q2 = ( 50 × 200 ) × (87,5 − 25) = 625 × 103 mm3


V  Q 3000 N × 625 × 103 mm3
=
q = = 16,5 N / mm
I 113,5 × 106 mm 4

Ainsi l'espacement maximal requis entre les clous

 max. = F r
q
700 (N)
=
16,5 (N/mm)
= 42 mm

7-51
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

(Extrait de Bazergui et al.. 2002)

7-52
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 9 À remplir par l’étudiant

Choisir le profilé en I du type S (appendice) le plus


léger qui pourra supporter le chargement illustré,
sachant que la contrainte normale en flexion ne doit
pas être supérieure à 200 MPa.

7-53
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

7.5.5 Assemblages soudés

Un cordon de soudure de longueur L utilisée pour assembler des


éléments structuraux doit être en mesure de reprendre une force de
cisaillement Fs égale au flux de cisaillement q multiplié par la longueur
de la soudure L.

Fs = q L (7.24)

La résistance du cordon de soudure qs doit être supérieure au flux de


cisaillement q dû à l’effort tranchant V:

𝑞𝑞 = 𝑉𝑉𝑉𝑉/𝐼𝐼 ≤ 𝑞𝑞𝑠𝑠 (7.25)

Fig. 7.30 Exemple de poutre assemblée par soudure (Extrait de Bazergui et


al. 2002)

7-54
CHAPITRE 8

DÉFORMÉES
DES POUTRES
Dans ce chapitre, on apprendra à calculer les flèches et les rotations de flexion dans les
structures simples isostatiques par les méthodes de l'intégration et du moment des aires. On
abordera la courbure ainsi que l'équation différentielle de la déformée élastique.

8.1 INTRODUCTION

Lors du dimensionnement ou de la vérification d'une poutre soumise à des sollicitations


diverses, l'ingénieur doit non seulement vérifier que les contraintes maximales ne dépassent
guère les contraintes admissibles imposées par le code, mais également vérifier que les
déplacements et les déformations restent dans des limites admissibles. En effet, des
déformations excessives peuvent entraîner, entre autres, des fissures importantes dans la
poutre ou dans les éléments non structuraux, (exemple : mur de remplissage, baie vitrée, etc.)
supportés par la poutre ou encore des distorsions dans des ouvertures (exemple : porte,
fenêtre). À titre d'exemple le Code National du Bâtiment Canada (CNB) limite les
déflections des poutres comme montré dans le Tableau 8.1.

L'ingénieur est, par conséquent, appelé à évaluer les déflections des structures afin de les
maintenir en deçà de celles spécifiées par les codes.

Ce chapitre est dévoué à une introduction aux déformées des poutres. Il déterminera d'abord
l'équation de la courbe élastique et il exposera deux méthodes pour déterminer les
déplacements (flèches et rotations) :

- la méthode de l'intégration,
- la méthode des moments des aires.
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

8-2
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

8.2 RAYON DE COURBURE

Considérons un élément de poutre dans son état déformé (Fig.8.1). On suppose que les
déformations sont petites et que les sections droites a et b qui sont parallèles avant
déformation, restent droites après déformation. Ces sections subissent une rotation dθ autour
d'un centre de rotation O. Soit R le rayon de courbure de la poutre.

Se référant à la Fig.8.1, si Lab désigne la longueur de l’arc ab (Fig.8.1), dθ étant petit, on


peut écrire :
L ab = Rd
(8.1)
L a"b" = (R + c) d
et
L a"b" = (R + c) d (8.2)

L'élongation de la fibre inférieure de la poutre peut être calculée par :


 c = L a"b" - L ab
= (R + c) d - Rd
= cd

En notant que εc = δc/L, il s'en suit :


 cd
c = =
Lab Rd
c
c =
R

d'une manière similaire, à une distance y de l'axe neutre on a :


y
y = (8.3)
R
M
Sachant que εy = σy /E et que  y = y , il s'en suit :
I
c  Mc
c   c 
R E EI
Par conséquent,
1 M
 (8.4)
R EI
L'équation 8.4 relie le rayon de courbure R de la déformée au moment de flexion M.

8-3
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

8-4
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

8-5
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

8.3 ÉQUATION DE LA COURBE ÉLASTIQUE

On peut démontrer en mathématiques que le rayon de courbure de toute courbe (Fig.8.2)


représentée par la fonction v = f(x) peut s'écrire :

1 ( d 2 / dx 2 )
= (8.5)
R   d  2  3/2
1 +   
  dx  

Dans les poutres, les pentes des déformations élastiques sont petites si bien qu'on peut
négliger le terme (dv/dx)2. Ainsi l'Éq. 8.5 peut s'écrire :

1 d 2
= (8.6)
R dx 2

En tenant compte de l'Éq.8.1, il s'en suit :

d
2
EI 2
= EI " (x) = M(x) (8.7)
dx

L'équation 8.7 est connue sous le nom de l'équation différentielle de la déformée élastique
de la poutre en flexion ou l’équation moment-courbure.

Note : La déformée élastique (x) est aussi appelée courbe élastique ou plus souvent flèche
ou déflexion i.e, déplacement vertical de la poutre par rapport à sa position
horizontale.

8.4 MÉTHODE DE LA DOUBLE INTÉGRATION POUR LE CALCUL DES


FLÈCHES

En intégrant l'équation 8.7, on peut déterminer la flèche v(x) et la pente de la déformée v'(x).
Ainsi,
EI  (x) =  M(x) dx + C1 (8.8)

EI  (x) =   M(x) + C1 x + C2 (8.9)

8-6
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

8-7
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

d
 '( x) 
dx

Où  est la pente de la déformée ou la rotation de la poutre par rapport à l’horizontale

Les constantes C1 et C2 qui apparaissent lors du processus d'intégration peuvent être évaluées
en considérant les conditions aux frontières. Le tableau 8.2 résume les cas les plus courants
et présente leurs conditions aux frontières.

Exemple 1 Déterminer la flèche maximale et la rotation


maximale de la poutre-console uniformément chargée
montrée à la Fig.8.3a. EI = constante.

Solution Les réactions d'appuis peuvent être déterminées en


considérant le DCL en entier (Fig.8.3b). L'équation
du moment de flexion M(x) s'écrit :
- wx 2
M(x) = pour 0  x  L
2

L'équation 8.7 permet d'écrire :


2
wx
EI "(x) = - dx
2
En intégrant une fois, on obtient :
2
wx
EI  (x) =  - dx + C1
2
3
wx
= - + C1
6
La constante C1 peut être évaluée en notant que :
3
wL
EI  (L) = 0 = - + C1
6
donc
3
wL
C1 =
6
et
3 3
wx wL
EI  (x) = - +
6 6
En intégrant cette dernière équation, on obtient :
4 3
wx wL x
EI  (x) = - + + C2
24 6

8-8
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

8-9
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

4
En notant que v(L) = 0 on déduit que C2 = - wL et l’équation de la
8
courbe élastique est :
4 3 4
wx wL wL
EI  (x) = - + -
24 6 8

Dans le cas présent, la flèche maximale ainsi que la


rotation (pente) maximale ont lieu à x = 0 (Fig.8.3c).
wL4
 max    0   
8EI
wL3
 max   '  0   
6 EI

Pour w = 20 kN/m , L = 3m donc max = -202,5/EI m


θmax = +90/EI (rad)

Exemple 2 Déterminer la flèche maximale et la rotation


maximale subies par la poutre simple qui est soumise
à une force concentrée P appliquée à mi-portée
(Fig.8.4a). EI = constant.

Solution L'origine des axes est choisie en A. Compte tenu de la


symétrie on ne considérera qu'une partie de la poutre.
Par exemple, celle de gauche de P (c'est-à-dire 0 ≤ x
≤ L/2). Le DCL en entier (Fig.8.4b) permet de
déterminer les réactions d'appui :

RA = RB = P/2

Le moment M(x) s'écrit :

Px L
M(x) = + pour 0  x 
2 2

Donc EI (x) = Px


2
et EI (x) = Px
2
+ C1
4

8-10
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

8-11
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

La symétrie permet de noter que v'(L/2) = 0, il s'en suit


2
PL et donc
C1= -
16
2 2
Px PL
① EI (x) = - pour 0  x  L/2
4 16

En intégrant cette dernière équation, il s'en suit :

3 2
Px PL
EI (x) = - x+C2
12 16
En notant que v(0) = 0 à l’appui, alors C2 = 0 et

3 2
Px PL
② EI (x) = - x pour 0  x  L/2
12 16

Dans ce cas, la rotation maximale a lieu à


l'appui (x = 0) et le déplacement maximal à mi-portée
(x = L/2), d'où
PL2
 max  v '  0   
16 EI
PL3
vmax  v '  L / 2   
48EI

8.5 MÉTHODE DES MOMENTS STATIQUES (moments des aires)

La méthode des moments statiques pour déterminer les rotations et les déplacements subis
par les poutres en flexion et très simple à utiliser. Elle repose sur deux théorèmes qui
peuvent être aisément démontrés à partir de l'équation de la déformée (Éq.8.7).

Exposé de la méthode

En se référant à la Fig.8.5 qui représente une portion de la déformée d'une poutre ainsi que le
diagramme (M/EI) correspondant. L'équation de la déformée (Éq.8.7) peut s'écrire
M(x)
d = dx (8.10)
EI
en particulier entre A et B (Fig.8.5)
B M ( x)
 B   A   AB   dx (8.11)
A EI

8-12
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

8-13
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

M ( x)
B M
Le terme A EI
dx représente l'aire A sous la courbe
EI
entre les points A et B. On
peut, dès lors, énoncer le premier théorème :

Le changement de pente θBA entre deux points quelconques A et B sur la


M 
courbe élastique est égale à l'aire sous le diagramme   entre ces deux
 EI 
points

D'autre part, se référant à la Fig.8.6, représentant un segment de longueur x de la déformée,


on peut écrire
dt
d = (8.12)
x
d'où
M(x)
dt = xd = x dx (8.13)
EI

en particulier entre deux points A et B

B M(x)
tB / A   A EI
x dx = AxB (8.14)

où tB/A (flèche tangentielle) est la distance verticale entre le point B sur la courbe élastique et
la tangente à la courbe élastique au point A. Il faut noter ici que d'une manière générale, tB/A
≠ tA/B. L'équation (8.14) permet d'énoncer le deuxième théorème comme suit :

La distance verticale (tB/A) entre un point quelconque B de la courbe


élastique et la tangente en un point A de cette même courbe est égale au
M 
moment par rapport à B de l'aire sous le diagramme   entre A et B.
 EI 

Plusieurs remarques importantes s'imposent

a) En général, la méthode des moments statiques, à travers les équations (8.11) et


(8.14), ne permet de trouver les rotations et les déflections que d'une manière
indirecte. Par exemple, pour évaluer les rotations et déflections en B, celles en A
doivent être connues, ce qui est souvent le cas pour les cas simples tels les poutres en
console et les poutres simples.

8-14
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Console Simplement appuyé

θA = 0 θC = 0

b) Dans tB/A, la première lettre (B) désigne le point où l'on désire calculer la distance
verticale et aussi le point par rapport auquel on doit calculer le moment de
B M
l'aire A   dx .
A EI

c) Dans le cas où l'on a plusieurs types de chargement, on peut utiliser la méthode pour
un chargement à la fois, puis appliquer le principe de superposition.

d) L'application du deuxième théorème de la méthode nécessite le calcul du moment de


M
l'aire A sous par rapport à un point et donc la position du centre géométrique de
EI
cette aire.

On présente dans le tableau suivant les positions des centres géométriques de


quelques surfaces simples représentant les diagrammes les plus courants.

*Triangulaire *Parabolique Cubique

A = bh/2 A1 = bh/3 ; x1 = 3b/4 A1 = bh/4 ; x1 = 4b/5


x2 = 2b/3 A2 = 2bh/3 ; x2 = 3b/8 A2 = 3bh/4 ;= x2 2b/5

8-15
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

8-16
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 3 Déterminer la pente et la déflexion subies par


l'extrémité libre de la poutre en console
montrée à la Fig.8.7a.

Solution Sachant que θB = 0, l'équation (8.11) peut


s'écrire :
B M ( x)
 B   A   AB   A EI
dx =aire de M/EI sur AB

La déflection ΔA est donnée par (voir Fig.8.7b et c)


M 
 A  t A / B  moment de l ' aire de   par rapport à A
 EI 
 PL   2 
2
    L
 2 EI  3 
PL3

3EI

Exemple 4 Déterminer pour la poutre simple soumise à deux forces


concentrées (Fig.8.8a). Prendre EI = 5286 kN.m2

a) la rotation en B;
b) la déflection maximale;
c) la flèche au point D situé à 1,5m à droite de l’appui A.

M 
Solution Le diagramme   est représenté à la
 EI 
Fig.8.8b et la courbe élastique à la Fig.8.8c.

a) Rotation θB
L'équation (8.11) permet d'écrire :

8-17
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

8-18
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

 1,5 m  + 
30 kNm 1 30 kNm 
 B - M =  3m
EI 2  EI 
90 kNm 2
=
EI

Sachant que θM = 0, il s'en suit que :

90
B = kNm
2

EI

= 1,72  10 -2  rad.= 1

b) Déflection maximale ΔM
L'équation (8.14) permet d'écrire :

30 kNm 1  30 kNm 
M  t A/M = (1,5m) (3,75m) +   (3m) (2,0m)
EI 2  EI 
258, 75 kNm3
M 
EI
 0, 049m
M  49mm

Note : La flèche tangentielle tA/M est calculée avec xA

c) La déflection ΔD
Si on trace une verticale passant par le point D et la
tangente au point A, la déflection ΔD est (Fig. 8.8c)

 D = GH - DH

DH : distance entre le point D sur la courbe élastique et la


tangente au point A (flèche tangentielle tD/A)

GH : peut être déterminée en calculant tB/A de sorte que

1,5
D   t B/A - t D/A
9

8-19
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

15 kNm  1,5m   1,5m  5,625 kNm 3


tD / A    =
EI  2   3  EI

 30 kNm  m   810 kNm 3


t B/A = 2   3   1.5m  4,5m =
 EI  2   EI

1,5  810 kNm 3  5,625 kNm 3 129,375 kNm 3


D = - =
9  EI  EI EI

129,375 kNm 3
D = = 0,0245m = 24,5mm
5286 kNm 2

8-20
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

8-21
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8.6 APPLICATION DE LA MÉTHODE DE SUPERPOSITION

Jusqu’ici nous avons pu constater que la flèche est toujours proportionnelle à la charge. Ceci
est compréhensible puisque nous avons fait l’hypothèse que le matériau se comporte de
façon linéaire élastique.

Nous avons entre autres solutionné les cas typiques suivant:

4
wL
 poutre console avec charge distribuée (exemple 1)  max =
8 EI
3
 poutre console avec charge concentrée a son extrémité libre PL
 max =
3EI
libre (exemple 3)
5 wL 4
 poutre simple avec charge distribuée  mi- porté =
384 EI
(exemple 6 à compléter)
3
 poutre simple avec charge concentrée au centre (exemple 2) PL
 max =
48 EI

Puisqu’on considère le matériau comme linéaire-élastique, il est possible de combiner les


résultats des cas simples en les superposant pour résoudre des cas plus compliqués.

Exemple 5 Soit la poutre console de la Fig 8.9 soumise à une


charge répartie de 2 kN/m et une charge concentrée
de 10 kN. Calculer la flèche maximale si
EI = 5000 kNm2

Solution La flèche due à la charge répartie:


4
2 kNmx(6 m )
 max(répartie) = = 0,0648 m
8(5000 kNm 2 )

La flèche maximale due à la charge concentrée:


3
10 kNmx(6 m )
 max(concentrée) = = 0,144 m
3(5000 kNm 2 )

La flèche totale
 max = 0,0648 + 0,144m = 0,2088m

On peut aussi superposer les efforts internes, DMF, DET.

8-22
CTN308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 6 À compléter par l’étudiant

Calculez la flèche maximale à mi-portée


pour la poutre simple de la figure 8.10 en
utilisant la méthode des moments statiques.
Rigidité EI.

8-23
CHAPITRE 9

COMBINAISON ET TRANSFORMATION
DES CONTRAINTES PLANES

Dans ce chapitre nous étudierons l'état de contrainte en un point soumis à une combinaison
de sollicitations (flexion, torsion, etc.). Nous étudierons les contraintes et déformations
planes sur des plans obliques par les méthodes analytiques et semi-graphiques (cercle de
Mohr). Enfin nous évaluerons les contraintes et déformations principales.

9.1 CONTRAINTES PLANES EN UN POINT

9.1.1 Sollicitations combinées

Un corps peut être soumis à une combinaison de sollicitations agissant simultanément telles
des forces axiales, de torsion, de cisaillement et de flexion. À chaque type de sollicitation
correspond un état de contrainte. Ainsi les états de contrainte d'un élément infinitésimal pris
d'un corps sollicité par des forces axiales et de torsion sont illustrés, respectivement, à la
Fig.9.1(a) et (b). Un corps soumis à une force axiale et à un moment de torsion agissant
simultanément ainsi que l'état de contrainte correspondant sont présentés à la Fig.9.1(c).

D'une manière similaire, Fig.9.1(d) montre l'état de contrainte d'un élément sollicité en
flexion et en cisaillement et Fig.9.1(e) celui d'un élément sollicité simultanément en flexion,
en cisaillement et en torsion.
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9-2
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 1 Une poutre de section rectangulaire (b × h) est


chargée par une force F suivant l'axe axial mais
excentrée de "e" (Fig. 9.2a). Calculer les contraintes
normales aux point A et B en supposant qu'elles sont
dans domaine élastique.
Application numérique: b = 20mm; h = 90mm; e = 45mm; F = 72kN

Solution La résultante sur la section AB se compose d'une


force F agissant au centre géométrique et d'un moment
M = Fe dans le sens montré (tension en haut,
compression en bas) à la Fig.9.2b.

i) Contrainte causée par F axiale (Fig.9.2c)

F F
σ= = (9.1)
A bh

ii) Contrainte causée par M (Fig.9.2d)

6M 6Fe
σ A= 2
= 2
bh bh
(9.2)
σ B = -σ A

iii) Combinaison (F, M) (Fig.9.2e)

F 6Fe F  6e 
σ A= + =  1+ 
bh bh 2 bh  h
F 6Fe F  6e 
σ B = - 2 =  1-  (9.3)
bh bh bh  h 

9.1.2 État de contrainte

Au chapitre 5 nous avons vu que neuf contraintes peuvent agir autour d’un point (Fig.9.3a):

- trois contraintes normales σx, σy et σz;


- six contraintes de cisaillement τxy, τyx, τxz, τzx, τzy, τyz.

Cet état de contrainte dans l’espace peut se représenter mathématiquement sous la forme
d’un vecteur matriciel appelé tenseur de contrainte:

9-3
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9-4
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9-5
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

• Tenseur de contrainte dans l'espace (Fig.9.3a)

direction x y z
↓ ↓ ↓
face x  σ x τ xy τ xz 
 
face y τ yx σ y τ yz 
face z τ zx τ zy σ z 

Le tenseur de contrainte est symétrique, c'est à dire τij = τji (Ex: τxy = τyx)

• État plan de contrainte (Fig.9.3b)

Si σz = 0, τxz = 0, et τzy = 0, alors on a l'état plan xy de contrainte. Le tenseur


se réduit à:

direction x y
↓ ↓
face x  σ x τ xy 
  avec τ xy = τ yx
face y  τ yx σ y 

9-6
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9-7
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 2 Une poutre de section circulaire de diamètre égal à 50 mm est


soumise à une charge axiale centrée de 50 kN et un moment
de torsion de 1 kN.m (Fig.9.4a). Définir l’état de contrainte
de l’élément E situé à 2 m de l’appui.

Solution Le DCL partiel de la Fig.9.4b met en évidence un


effort interne normal NE de 50 kN et un effort de
torsion TE de -1 kN.m.

(i) Contrainte causée par NE (Fig. 9.4c)

N + 50 ×103 N
σx = = = + 25,5MPa
A 1963.5mm2

Le signe positif correspond a une contrainte de


tension.

(ii) Contrainte causée par TE (Fig.9.4d)

r (-1 x 10 6 kN.mm) (25 mm)


τ =TE = = - 40,7 MPa
J π (50 mm )4 / 32

Le signe négatif correspond au sens du


moment de torsion. Donc pour l’élément E la
contrainte de cisaillement agit vers le haut sur
la face positive.

(iii) L’état de contrainte de l’élément E est


représenté sur la Fig.9.4(e).

9-8
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9.2 TRANSFORMATION DE CONTRAINTES

Dans les chapitres précédents nous avons étudié des contraintes sur un plan perpendiculaire
(contrainte normale) ou parallèle (contrainte de cisaillement) à la direction de l’effort.
Cependant, si on coupe une pièce selon un plan incliné il doit exister un système de
contraintes sur ce plan pour qu’il y ait équilibre.

9.2.1 Contraintes sur un plan incliné

Prenons la barre de la Fig.9.5 soumise à une force de tension F et effectuons une coupe le
long du plan AB avec un angle θ. L’effort interne agissant sur le plan AB comprend un effort
normal Fx′ et un effort tangentiel Fy′. Pour qu’il y ait équilibre

F x’ = F cos θ et F y’ = − F sin θ

Puisque l’aire du plan AB est :

A' = b × h' = bh/cosθ = Asec θ,

alors la contrainte normale agissant sur ce plan est :

F x’ F cos θ F
σx=’ = = cos 2 θ
A sec θ A sec θ A

F/A est la contrainte normale directe agissant selon l’axe de la barre et est égal à σx . Alors :

 cos 2 θ 
σ x = σ x cos 2 θ = σ x  1 +


 2 
La contrainte tangentielle ou de cisaillement est quant à elle donnée par :
F y’ F sin θ
τ x’ y’ = - =- cos θ
A sec θ A

En prenant F/A = σ x alors :


1
τ x y = - σ x sin θ cos θ = - σ x sin 2 θ
’ ’
2
Si on fait varier l’angle θ, on note que la contrainte normale σx′ est maximum pour θ = 0° et
est égale à σx . La contrainte tangentielle τx′y′ est maximale pour θ = 45° ou 135°.

9-9
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9-10
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9-11
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9.2.2 Élément soumis à des contraintes normales

L’élément rectangulaire d’épaisseur uniforme de la Fig.9.6(a) est soumis à des contraintes de


tension dans les directions x- et y-. Les composantes normales et tangentielles (σ, τ) agissant
selon les axes x′ et y′ sur un plan incliné faisant un angle θ sont déterminées comme suit:

Se référant à la Fig.9.6(a), on a

OB = dy
OA = dy.tgθ
AB = dy/cosθ

D’autre part on peut écrire

∑F x
'
= 0 (en posant une largeur unitaire)

σx' ⋅ AB = σx cosθ × OB + σy sinθ × OA

OB OA
=σ x' σ x cos θ + σ y sin θ
AB AB

donc σx' = σx cos2θ + σy sin2θ (9.4a)

∑F y
'
=0

τx'y' AB = -σx sinθ × OB + σy cosθ × OA

OB OA
− σ x sin θ
τ x 'y' = + σ y cos θ
AB AB

τx'y' = σx sinθ cosθ + σy sinθ cosθ (9.4b)

En sachant que cos2θ = (1 + cos 2θ)/2 et sin2θ = (1 – cos 2θ)/2 alors :


σx − σy
τ x′ y ′ = − sin 2θ
2 (9.4c)
σx − σy σx − σy
= σ x' + cos 2θ
2 2

9-12
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9.2.3 Élément soumis à des contraintes de cisaillement

L’élément de la section précédente est maintenant soumis à des contraintes de cisaillement au


lieu de contraintes normales (Fig.9.6b). L’équilibre de l’élément triangulaire permet
d’obtenir les composantes τ x’ y’ et σ x’ de manière similaire,

τ x′ y′ = τ xy sin 2 θ + τ xy cos 2 θ = τ xy cos 2θ


(9.5)
σ x′ = 2τ xy cos θ sin θ = τ xy sin 2θ

9.2.4 Élément soumis à un système de contraintes général plan

Le système de contraintes général d’un état plan représenté à la Fig.9.6(c) peut être obtenu
par la superposition des états de contraintes des Fig.9.6(a) et 9.6(b) Les composantes
normales et tangentielles (σ, τ) agissant selon les axes x′et y′ sur un plan incliné faisant un
angle θ sont obtenues à partir des équations 9.4 et 9.5.

τ x′ y ′ = - σ x -σ y + τ xy cos 2θ
sin 2θ
2 (9.6)
σ x′ = σ x + σ y + σx - σy + τ xy sin 2θ
cos 2θ
2 2

On obtient σy′ en faisant une rotation de π/2, donc en substituant θ par (θ+π/2) dans
l'expression de σx′. En notant que: cos(2θ + π ) = - cos 2θ et sin(2θ + π ) = - sin 2θ , il
s'ensuit:
σ x +σ y σ x - σ y
σ y’ = - cos 2θ - τ xy sin 2θ (9.7)
2 2

Exemple 3 Soit l’état de contrainte plan de l’élément de


la Fig.9.7(a). Déterminer les composantes des
contraintes sur un plan incliné à 15Ε.

 24 + 15,12   24 - 15,12 
σ x =

+  cos (2x15) + 9,95 sin (2x15) = 28,38 MPa
 2   2 

 24 - 15,12 
τ x y =-
’ ’
 sin (2x15) + 9,95 cos (2x15) = 6,40 MPa
 2 

9-13
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9-14
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9-15
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9.3 Cercle de Mohr

9.3.1 Représentation graphique

Si pour l’élément de l’exemple 3 on calcule les composantes des contraintes σ et τ et pour


une série de valeurs d’angles variant de 00 à 1800, et qu’on trace un graphique de la variation
de la contrainte de cisaillement τ en fonction de la contrainte normale σ, on obtient le cercle
de la Fig. 9.7(b). Sur ce cercle on peut observer:

- l’état de contrainte initiale σx et τxy, sur la face x, correspond au point A;

- l’état de contrainte σy et τyx, sur la face y, correspond au point B diamétralement


opposé à A;

- le centre du cercle est donné par la moyenne de σx et σy ;

- l’état de contrainte sur un plan incliné à un angle θ antihoraire correspond à un


point situé à un angle 2θ horaire sur le cercle (point C);

- lorsque la contrainte normale est maximale (σ1) ou minimale (σ2), la contrainte de


cisaillement (τ) est nulle;

- la contrainte de cisaillement maximale survient sur un plan à 2θ = 900 par rapport


au plan de contraintes normales maximales ou minimales.

Ce cercle s’appelle le Cercle de Mohr et on peut tracer un tel cercle pour n’importe quel état
de contrainte initial.

Les caractéristiques de ce cercle sont données par (Fig.9.8)

 σ +σ y 
a) le centre C est de coordonnées:  x ,0 
 2 

b) et le rayon est:
2
σ -σ y 
R=  x  + τ xy
2

 2 

Cette méthode semi-graphique permet d’étudier et de résoudre le problème de la


détermination de l’état de contrainte dans un plan selon des directions arbitraires.

9-16
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Etape 1 Etape 2

Etape 3 Etape 4

Fig 9.9 Etapes de construction du cercle de Mohr

9-17
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Fig 9.10a Etat de contraintes sur un plan incline par le cercle de Mohr

Fig 9.10b contraintes principales

9-18
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Construction du cercle de Mohr (voir Fig.9.9 et 9.10):

1. Placer le point A ( σ x ; τ xy ) . L’état de contrainte σx et τxy sur la face x


correspond au point A;

2. L’état de contrainte σy et τyx sur la face y correspond au point B


 σ +σ y 
diamétralement opposé à A. C le centre du cercle de Mohr : C  x ; 0
 2 
3. Tracer le cercle de rayon CA; L’état de contrainte sur un plan incliné à un
angle θ antihoraire correspond à un point situe à un angle 2θ horaire sur le
cercle;
4. Identification des contraintes principales : Lorsque la contrainte normale est
maximale (σ1) ou minimale (σ2), la contrainte de cisaillement (τ) est nulle ;

9.3.2 Transformation des contraintes par le cercle de Mohr

La transformation d'un état plan de contrainte d'un système de coordonnées (x, y) à un autre
système de coordonnées (xΝ, yΝ) peut également se faire à l'aide du cercle de Mohr.

Le problème consiste donc à tracer le cercle de Mohr (Fig.9.10a) pour des contraintes
σx, σy et τxy données et à déterminer ensuite l'état de contrainte sur un plan incliné à un angle
θ antihoraire au plan physique. On procède comme suit :

a) On définit sur le cercle le point A de coordonnées ( σ x ,τ xy ) correspondantes


aux contraintes agissant sur la face droite de l'élément (i.e. face x). Le point
A peut être vu comme l'origine des plans.

b) On trace, sur le cercle de Mohr, le point C en faisant une rotation d’un angle
2θ horaire à partir du plan d’origine représenté par le point A. Le point C (σn,
τn) donne les contraintes agissant sur le plan incliné à déterminer.

9.3.3 Contraintes principales

Il existe, pour chaque état de contraintes (σx, σy, τxy), tel celui de la Fig.9.10a:

1. Deux directions orthogonales 1 et 2 suivant lesquelles la contrainte de


cisaillement est nulle. Elles sont déterminées par (voir Eq.9.6a):

2 τ xy
tg 2θ = (9.8)
σ x -σ y

9-19
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

2. Deux contraintes normales, maximum et minimum, suivant les directions 1 et


2 qui s'appellent contraintes principales (voir Eqs.9.6b et 9.7):
σ x +σ y
σ 1 ou 2 = ±R (9.9)
2

2
σ x -σ y 
 +τ xy = rayon du cercle de Mohr
2
R= 
 2 

Les contraintes principales σ, et σ2 sont présentées sur le cercle de Mohr à la Fig.9.8. On


différencie entre θp1 et θp2 obtenus par l’équation (9.8) par les valeurs de σ1 et σ2. L’angle θp1
correspond à la valeur la plus grande entre σ1 et σ2.

Contrainte de cisaillement maximum (Fig.9.10):

σ x −σ y
En dérivant τ x ' y ' =− sin(2θ ) + τ xy cos(2θ ) par rapport à θ on obtient :
2
dτ x ' y ' σ x −σ y
=
−2 cos(2θ ) − 2τ xy sin(2θ ) = 0
dθ 2

D’ou : tan(2θ s ) = −
(σ x − σ y ) / 2
τ xy
Cette équation admet deux solutions : θs1 et θs2.

En remplaçant : tan(2θ s ) = −
(σ x − σ y ) / 2 dans τ = σ −σ y
− x sin(2θ ) + τ xy cos(2θ )
τ xy x' y'
2

 σ −σ y 
2

On obtient : τ max =
±  x  + τ xy =
2
R ; τmax est appelée contrainte de cisaillement
 2 
maximale.

Les axes 3 et 4 faisant 45Ε avec les axes principaux (1 et 2), sont ceux suivant lesquels la
contrainte de cisaillement est maximum:
τ3 = τ4, = R (9.10)
et la contrainte normale est:

σ3 = σ4 = (σx + σy) /2 (9.11

9-20
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Exemple 2 Considérer l'état plan de contraintes montré à la Fig.


9.11a. Déterminer les contraintes agissant sur le plan
incliné faisant un angle de 22,5° avec la verticale.

Solution
A- Méthode graphique (cercle de Mohr)

(i) Cercle de Mohr

On a (voir Fig.9.11a)

• σx = 3MPa, σy = 1Mpa et τxy = 3Mpa

• le centre du cercle de Mohr est C


 1+ 3 
d'abscisse   = + 2MPa et
 2 
d'ordonnée τ = 0

• le rayon du cercle de Mohr


R = 12 + 3 2 = 3,16 MPa

• L’origine A des plans a pour


coordonnées (3,3)

(ii) contraintes sur le plan incliné

Avec ces données, le cercle de Mohr est tracé


à la Fig.9.11b. Sur ce cercle on trace une
droite passant par A et parallèle au plan
incliné qui coupe le cercle au point J. Par
ailleurs on a:

β = 71,57° puisque tgβ = AD/CD = 3

α = 71,57° - 22,5° = 49,07°

Angle (FCJ) = α - 22,5° = 26,57 ° = Angle


(FCK)

Ce qui permet de trouver les contraintes σJ et


τJ comme suit:

9-21
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

σJ = 2 + R cos (-26,57°) = 4,83 MPa

τJ = R sin (-26,57°) = -1,41 MPa

B- Méthode analytique

En notant que θ=22,5° et donc 2θ=45°, il s'en suit:

τ x′ y ′ = - σ x -σ y + τ xy cos 2θ = - 1,41 MPa


sin 2θ
2
σ x′ = σ x + σ y + σx - σy + τ xy sin 2θ = 4,83 MPA
cos 2θ
2 2

9-22
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9-23
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9-24
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9.4 ÉTAT DE DEFORMATION EN UN POINT

9.4.1 Déformation normale suivant un axe m (Fig. 9.12)

Allongement suivant m
ε m=
unitÇ de longueur

 A’B’ - AB 
ε m = lim  
 AB  AB → 0

9.4.2 Déformation de cisaillement suivant un axe m (Fig. 9.12)

Soit (n) l'axe perpendiculaire à (m), alors γ mn = diminution de l'angle (m,n) du 1er quadrant,
soit:
γ mn = ∠ (BAC) - ∠ (B′A′C)′ = α + β (en RADIAN)

9.4.3 Déformations suivant les axes de coordonnées:

- Coordonnées cartésiennes (Fig.9.13a):

δ = u suivant x v suivant y

du dv dv du
ε x= ; ε y= ; γ xy = + (9.12)
dx dy dx dy
- Coordonnées polaires (Fig.9.13b):

δ = ur radial
uθ tangentiel

du r 1 du θ u r du 1 du r
εr= ;εθ = + ; γ rθ = θ + (9.13)
dr r dθ r dr r dθ

- Signes des déformations:

ε est positif s'il y a allongement, négatif s'il y a rétrécissement.


π 
γ est positif si l'angle droit   devient plus petit dans le 1er quadrant.
2

9-25
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9-26
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9.4.4 Transformation de déformations (Fig.9.14)

D'une manière similaire aux transformations des contraintes (voir section 9.2.4) on a:

γ x’y’ ε x -ε y γ xy
=- sin 2θ + cos 2θ
2 2 2 (9.14)
ε x +ε y ε x -ε y γ xy
εx =
’ + cos 2θ + sin 2θ
2 2 2

9.4.5 Cercle de Mohr pour déformations

Puisque les équations de transformation des déformations normales (eq.9.14b) et des


déformations tangentielles divisées par 2 (eq.9.14a) sont mathématiquement identiques aux
équations de transformation des contraintes (eq.9.6), il est donc possible de tracer le cercle de
Mohr des déformations de la même manière que celui des contraintes (Fig.9.15). Chaque
point A de ce cercle donne: a) la déformation normale, (εx), et (b) la déformation tangentielle
divisée par 2, (γxy/2).

Le cercle de Mohr pour déformations est défini par:

 ε +ε y 
Son centre C  0; x
2 
-

ε -ε  γ 
2 2

Son rayon R =  x y  +  xy 
 2   2 
9.4.6 Déformations principales

Il existe pour chaque état de déformations (εx, εx, γxy)

1. Deux axes principaux 1 et 2 orthogonaux


suivant lesquels γ = 0, ils sont déterminés par:

γ xy
tg 2θ = (9.15)
ε x -ε y

2. Deux déformations principales (suivant 1 et 2):

ε x +ε y
ε 1 ou 2 = ±R (9.16)
2

9-27
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

9-28
CHAPITRE 10

INTRODUCTIONAU FLAMBAGE
DES ÉLÉMENTS EN COMPRESSION

Dans ce chapitre, on apprendra à calculer la charge critique que peut supporter une
colonne qui risque de flamber sous compression. On fera état de la charge et contrainte
critique d'Euler. Enfin, on apprendra à dimensionner une membrure en compression tenant
compte de la résistance et de la stabilité au flambage.

10.1 INTRODUCTION

Une colonne en compression suffisamment surchargée peut subir soit :

(1) une rupture par écrasement(Fig.10.1), soit


(2) une rupture par flambage (Fig.10.1), soit
(3) une combinaison des deux.

La rupture par écrasement est un concept assez facile à comprendre et peut être facilement
évitée en choisissant une section suffisante telle que la contrainte admissible ne soit pas
dépassée. Ainsi, l’aire minimale de la section requise pour éviter la rupture est donnée par:

P
A≥ (10.1)
σ adm

où A = aire de la section requise (m2)


P = charge axiale appliquée (N)
σadm = contrainte admissible en compression du matériau de la colonne (Pa)
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

10-2
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

La rupture par écrasement a lieu généralement dans les colonnes courtes c'est-à-dire ayant un
rapport longueur/aire de la section relativement petit. Dans le cas où la colonne est élancée
(rapport longueur/aire de la section élevé), la colonne flambe à une charge, appelée charge
critique et désignée par Pcr, inférieure à la charge à laquelle la colonne se rompt par
écrasement. Cette charge critique appelée aussi charge critique d'Euler ou de flambage
dépend du matériau, des moments d'inertie de la section, de la longueur et des conditions
d'appui.

10.2 CHARGE CRITIQUE D'EULER

La charge critique d'Euler qui cause le flambage d'une colonne est donnée par l'équation
d'Euler. On peut aisément démontrer que cette équation s'écrit :

π 2 EI (10.2)
P cr =
(kL )2

où Pcr = force axiale qui cause le flambage (N)


E = module d'élasticité du matériau (Pa)
I = moment d'inertie de la section de la colonne (m4)
L = longueur de la colonne (m)
k = coefficient tenant compte des conditions d'appuis
kL = longueur effective de la colonne (m)

Les valeurs de k en fonction des conditions d'appuis les plus courantes sont résumées dans la
Fig.10.2.

10.3 CONTRAINTE CRITIQUE D'EULER

Il est parfois pratique d'écrire Pcr en fonction de l'aire de la section A au lieu de l'éq.10.2. En
effet, le rayon de giration r s'écrit :
I
r= (10.3)
A

en introduisant r dans l'éq.10.2, il s'en suit :

π 2E A
P cr = 2
(10.4)
 kL 
 
 r 

10-3
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

10-4
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

 kL 
  est appelé élancement de la colonne. On remarque que plus l'élancement est grand,
 r 
plus petite sera la charge critique d'Euler.

On peut également définir la contrainte critique d'Euler comme le rapport de la charge


critique et de l'aire de la section.

P cr = π E
2
σ E= (10.5)
A  kL  2
 
 r 

10.4 DIMENSIONNEMENT ET VÉRIFICATION DES COLONNES

Deux cas peuvent se présenter :

(a) La longueur L et l'aire A de la section sont connues :

Dans ce cas, on calcule les charges critiques d'Euler Pcrx et Pcry autour de x et autour de y,
respectivement, en tenant compte des conditions aux appuis dans chaque direction (kx et ky),
et des moments d'inertie Ix et Iy.

On calculera :
P crx P cry
σ Ex = et σ Ey = (10.6)
A A

que l'on comparera à la contrainte élastique σo.

• Si σEx et σEy > σo ⇒ La rupture se fera par écrasement et

σo A
P adm = (10.7)
F.S.

• Si σEx, σEy < σo ⇒ La rupture se fera par flambage à Pcr = min (Pcrx, Pcry), et

P cr = min ( P crx , P cry ) (10.8)


P adm =
F.S. F.S.

10-5
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

10-6
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

(b) La longueur L et la charge appliquée admissible Padm sont connues :

Dans ce cas, on calcule Pmax

Pmax = Padm. F.S.

et on choisit une section A de telle sorte que les conditions suivantes soient remplies :

• Résistance Il va falloir s'assurer que la section est suffisante pour éviter une
rupture par écrasement, donc choisir A telle que :

A ≥ P max (10.9)
σo

• Flambage Il va falloir s'assurer que la section choisie est suffisante pour éviter
le flambage autour des deux axes x et y. Il faut donc calculer :

π 2 EI x π 2 EI
P crx = et P cry =
(k x L) (k y L)
2 2

et vérifier que :

min ( P crx , P cry ) ≥ P max

Exemple 1 Déterminer la charge maximale que la colonne en


bois montrée à la Fig.10.3 peut supporter. On donne
E = 10 GPa et σo = 15 MPa

Solution Il s'agit ici de déterminer les deux charges critiques


d'Euler autour de x et y et la charge maximale que la
section peut résister tenant compte de σo. La charge
maximale que la colonne peut supporter sera égale à
la plus petite des trois charges ci-dessous. On
remarquera que kxL = kyL = kL.

(a) Charges critiques d'Euler :

π 2 EI x π 2 EI y
P crx = 2 P cry = 2
(kL) (kL)

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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

Calculons Ix et Iy,

I x = 150 x 80 3 = 64 x 10 5 mm 4
12
Iy = 80 x 150 3 = 225 x 10 5 mm 4
12

il s'en suit donc :

π 2 × 10 × 103 ( N / mm 2 ) × 64 × 105 ( mm 4 )
Pcrx =
( 3000 )
2

=70,1 × 103 N =70,1 kN

π 2 × 10 × 103 ( N / mm 2 ) × 225 × 105 ( mm 4 )


Pcrx =
( 3000 )
2

= 246,5 × 103 N = 246,5kN

(b) Charge maximale que la section peut résister :

P=
r σo × A
= 15 (80 × 150) = 180 × 10 3 N = 180 kN

(c) Charge maximale que la colonne peut


supporter sans risque :

P max = min ( P r , P crx , P cry )


= 70,1 kN

10-8
CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

10.5 SUPPORTS INTÉRMÉDIAIRES

On sait que si les conditions d'appuis sont les mêmes dans les deux directions x et y, alors la
colonne flambe autour de l'axe faible. Ainsi, si la section est asymétrique (exemple : section
rectangulaire) la pleine capacité de l'axe fort n'est jamais atteinte et les charges critiques de
flambage autour des axes fort et faible sont très différentes.

Un design optimal est celui dans lequel les charges critiques sont similaires dans toutes les
directions. Une manière d'atteindre cet optimum est de diminuer la longueur effective de
l'axe faible en disposant des supports intermédiaires. Ces supports intermédiaires peuvent
être des poutres, des murs ou des barres de contreventements (Fig.10.4).

Exemple 2 Une colonne de 4 m de longueur et de section


rectangulaire 80 × 150 mm est rotulée à ses extrémités
et est supportée à mi-hauteur contre le flambage autour
de l'axe faible (Fig.10.5). Déterminer la charge
critique d'Euler de la colonne sachant que E = 10 000
MPa.

Solution A = 80 × 150 = 12 000 mm2


Ix = (80 × 1503)/12 = 225 105 mm4
Iy = (150 × 803)/12 = 64 105 mm4
rx = (Ix/A)1/2 = 43,3 mm
ry = (Iy/A)1/2 = 23,1 mm

 kL  1,0 (4 000)
  = = 92,38
 r x 43,3
 kL  1,0 (2 000)
  = = 86,58
 r y 23,1
 kL   kL 
Notons que   est similaire à   , bienfait du support
 r x  r y
latéral. L'axe x est critique, donc :
=
π 2E A = π 2 x 10 4 (N/ mm 2 ) x 12 000 ( mm 2 ) = 138779 N
P cr 2
 kL  (92,38 )2
 
 r x
soit,
P cr = 138, 78 kN

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CTN 308 - RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX

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Exemple 3 À compléter par l’étudiant

La structure de la Fig. 10.6 est composée de


membrures en acier dont la limite d’écoulement est 350
MPa et le module d’élasticité de 200 000 MPa. Quel
est le profilé en forme de C le plus léger qui puisse être
utilisé pour la membrure BD pour empêcher une
rupture par flambement?

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