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Cours Comptabilité Générale L2 DF, 2022-2023

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Année académique 2022-2023

Agrégé en Sciences de Gestion


Universite de de Yaoundé II

1
INTRODUCTION GENERALE

En dépit de sa longue histoire, la comptabilité n’a toujours pas une définition unique, c’est-à-
dire acceptée par tous. Cette situation inquiète un bon nombre de professionnels et laisses-, en même
temps, un champ libre à chacun d’essayer du mieux qu’il peut de définir la comptabilité, sans pour
autant aller à l’encontre des jalons de son identité. Ainsi, nous la définissons comme un système de
traitement d’information chiffrée visant présenter la situation patrimoniale d’une entité,
mesurer le rendement de son activité et en fin suivre les mouvements de sa trésorerie.
Selon le SYSCOHADA révisé, la comptabilité peut être définie comme un système
d’organisation de l’information financière permettant :
- De Saisir, d’enregistrer, d’analyser des données de base chiffrées. Souvent, les données
comptables dont on parle sur ce point sont dans des pièces justificatives (Facture, reçu, bon de
caisse, bon d’entrée et sortie de stock, quittance, déclaration fiscale, cheque, relevé bancaire,
contrat…) ;
- De Présenter après analyse appropriée, un ensemble d’informations conforme aux besoins des
divers utilisateurs intéressés.
En dehors des points cités ci-haut, il faut encore garantir la qualité et la compréhension de
l’information, ceci implique :
- Le respect de principes ;
- Une organisation répondant aux exigences de collecte, de tenue, de contrôle, de présentation,
de communication et de vérification ;
- La mise en œuvre de méthodes et de procédures ;
- L’utilisation d’une terminologie commune…
L’objectif de ce cours est de fournir aux apprenants, les outils pertinents de maîtrise des
techniques comptables, et des principes qui l’encadrent. Il s’agit en effet de mettre en exergue des
raisonnements visant à faciliter certaines opérations courantes. L’objectif de ce cours est également de
fournir les fondamentaux importants à la compréhension des techniques comptables.
Seront successivement abordés, le cadre conceptuel de la comptabilité (chapitre 1) ; les
principes cardinaux de la modélisation comptable (chapitre 2) ; l’analyse du patrimoine en termes de
Bilan (chapitre 3) ; les opérations courantes d’achat et de vente (chapitre 4).

Bibliographie indicative
1. ERNEST TRA BI BOLATI (2016), Techniques comptables approfondies du SYSCOA révisé,
l’Harmattan, 303 pages.
2. SYSCOHADA (2017), Acte Uniforme Relatif Au Droit Comptable et A L’information Financière
& Système Comptable OHADA, 1024 pages.
3. SYSCOHADA (2017), Guide d’application SYSCOHADA : Système comptable OHADA, 430
pages.
4. Plan comptable OHADA révisé 2017.
5. DOBILL MARCEL (2008), Comptabilité Générale, AECC – KARTHALA, tome 1, 407 pages.

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Chapitre 1 : Le cadre conceptuel de la comptabilité
Etant donné que la comptabilité est un algèbre du droit commun, son application nécessite
l’observation d’un ensemble de dispositifs réglementaires. La comptabilité s’inscrit dans une norme
qui facilite la compréhension auprès de tous les acteurs. Le cadre conceptuel se focalise sur la norme
OHADA révisé en 2017 et les sources internationales.
Le cadre conceptuel est un ensemble cohérent d’objectifs et de principes fondamentaux liés
entre eux et qui a pour finalité de donner une représentation essentielle de l’entité pour les différents
destinataires de l’information financière. Il représente la structure de base qui sert de canevas à
l'élaboration des normes comptables.

1.- Eléments encadrant la comptabilité

Le SYSCOHADA s’applique à toute personne physique ou morale astreinte à la mise en


place d’une comptabilité destinée à l’information externe comme à son propre usage, sous réserve des
dispositions qui leur sont spécifiques. Il s’agit des règles qui structurent la pratique de la comptabilité.
Le cadre général conduit à :
➢ élaborer des normes cohérentes pouvant faciliter la production de données et d'états
financiers ;
➢ faciliter l’interprétation des normes comptables et l’appréhension d’opérations ou
d’événements non explicitement prévus par la réglementation comptable ;
➢ favoriser la formulation d’une opinion sur la conformité des états financiers avec les
normes d'information financière du Système comptable OHADA.
Les entités ne réalisant pas d’activités économiques sont exclues du champ de l’application du
SYSCOHADA.
Sont assujetties à la tenue d’une comptabilité financière selon le Système comptable OHADA (2017) :

➢ les entités soumises aux dispositions de l’Acte uniforme relatif au droit commercial général
et de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE ;
➢ les entités soumises aux dispositions de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés
coopératives ;
➢ les entités publiques, parapubliques ou d’économie mixte ;
➢ et plus généralement, les entités produisant des biens et des services marchands ou non
marchands, dans la mesure où elles exercent, dans un but lucratif ou non, des activités
économiques à titre principal ou accessoire qui se fondent sur des actes répétitifs, à
l’exception de celles soumises aux règles de la comptabilité publique.

Certaines entités, surtout celles qui ne remplissent pas les conditions du chiffre d’affaires, ne
sont pas soumises à cette obligation de tenue de la comptabilité au terme de l’article 28 de l’acte
uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière.

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2.- Principes comptables

Les principes comptables fondamentaux structurent le design de la comptabilité de l’entité.


Ces principes, construits à l’origine sur la base des pratiques comptables, sont intégrés dans les cadres
conceptuels et les normes comptables, et tirent leur légitimité de leur reconnaissance par les parties
prenantes de l’univers de la comptabilité.
Selon le nouveau Syscohada, les principes ont été scindés en postulats et conventions comptables.

2.1.- Les postulats comptables


Ils permettent de déterminer le champ du modèle comptable. Ce sont des principes acceptés
sans démonstration mais cohérents avec les objectifs fixés. Les postulats retenus sont les suivants :
a.- Postulat Entité
L’entité est considérée comme étant une personne morale ou un groupe autonome et distinct
de ses propriétaires et de ses partenaires économiques La comptabilité financière est fondée sur la
séparation entre le patrimoine de l'entité et celui de ses propriétaires. Ce sont les transactions de l'entité
et non celles des propriétaires qui sont prises en compte dans les états financiers de l’entité.
(Syscohada, 2017). Il s’agit d’une hypothèse primordiale relative à la relation entre, d’une part, la
personne morale ou le groupe et d’autre part son ou ses propriétaires.
b.- Postulat de la comptabilité d’engagement ou d’exercice
Les effets des transactions et autres événements sont pris en compte dès que ces transactions
ou événements se produisent et non pas au moment des encaissements ou paiements. Ils sont
enregistrés dans les livres comptables et présentés dans les états financiers des exercices auxquels ils
se rattachent. L'information financière ainsi établie, à l'exception de celle contenue dans le tableau des
flux de trésorerie et sous réserve des dispositions spécifiques concernant le Système Minimal de
Trésorerie, renseigne les utilisateurs, non seulement sur les transactions passées ayant entraîné des flux
de trésorerie, mais également sur des obligations et autres événements entraînant des encaissements et
des paiements futurs (Syscohada, 2017).
c.- Postulat de la spécialisation des exercices
Ce postulat, prévu à l’article 59 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à
l’information financière, signifie que la vie de l’entité étant découpée en périodes appelées « exercices
» à l’issue desquels sont publiés des états financiers annuels, il faut rattacher à chaque exercice tous les
produits et les charges qui le concernent (nés de l’activité de cet exercice), et ceux-là seulement. D’une
manière générale, lorsque des revenus sont comptabilisés au cours d'un exercice, toutes les charges
ayant concouru à la réalisation de ces revenus doivent être déterminées et rattachées à ce même
exercice. (Syscohada, 2017).
d.- Postulat de la permanence des méthodes
Rappelé dans l’article 40 de l’AUDCIF, il exige que les mêmes méthodes de prise en compte,
de mesure et de présentation soient utilisées par l'entité d'une période à l'autre. La comparabilité et la

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cohérence des informations comptables au cours de périodes successives impliquent la permanence
des méthodes d'évaluation et de présentation. Le terme « méthode comptable » s’applique aux
méthodes et règles d’évaluation et de présentation des comptes. On peut cependant déroger à la fixité
des méthodes si un changement exceptionnel est intervenu dans la situation de l'entité ou dans le
contexte économique, industriel ou financier et que le changement de méthodes fournit une meilleure
information financière compte tenu des évolutions intervenues. (Syscohada, 2017). Toutefois, ces
changements doivent faire l’objet d’une information dans les Notes annexes.
e.- Postulat de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique
Selon ce postulat, pour que l'information représente d'une manière pertinente les transactions
et autres événements qu'elle vise à représenter, il est nécessaire qu'ils soient enregistrés et présentés en
accord avec leur substance et la réalité économique et non pas seulement selon leur forme juridique.
Le fond prime sur la forme. Les quatre applications (au lieu de cinq applications dans l’ancien
référentiel comptable) qui sont faites du principe de prééminence de la réalité sur l’apparence sont les
suivantes :
➢ inscription à l’actif du bilan (comme si l’entité en était propriétaire) des biens détenus avec
clause de « réserve de propriété » ;
➢ inscription à l’actif du bilan du locataire des biens utilisés dans le cadre d’un contrat de
location acquisition (côté preneur) et d’une créance de location financement (côté bailleur).
Ces dispositions sont limitées aux contrats de crédit-bail, de location-vente ou tout autre
contrat de location assortie d’une option d’achat dont le preneur est raisonnablement
certain d’exercer ;
➢ inscription à l’actif du bilan des effets remis à l’escompte et non encore échus ou honorés ;
➢ inscription dans les « charges de personnel » du personnel facturé par d’autres entités.

2.2.- Les conventions comptables


Selon le Syscohada (2017), les conventions comptables sont destinées à guider le préparateur
des comptes dans l’évaluation et la présentation des éléments devant figurer dans les états financiers.
a.- Convention du coût historique
La convention du coût historique consiste à comptabiliser les opérations sur la base de la
valeur nominale de la monnaie sans tenir compte des éventuelles variations de son pouvoir d’achat.
Les actifs sont comptabilisés pour le montant payé ou pour la valeur de la contrepartie qui a été
donnée pour les acquérir. Les passifs sont comptabilisés pour le montant des produits reçus en échange
de l’obligation ou, dans certaines circonstances (par exemple, les impôts sur les bénéfices), le montant
que l’on s’attend à verser pour éteindre le passif (passif externe) dans le cours normal de l’activité.
Selon les articles 35 et 36 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information
financière, la méthode d’évaluation des éléments inscrits en comptabilité est fondée sur la convention
du coût historique. Ainsi, à leur date d'entrée dans le patrimoine de l'entité, la valeur des actifs est
déterminée dans les conditions suivantes :

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o les actifs acquis à titre onéreux sont comptabilisés à leur coût d'acquisition ;
o les actifs produits par l'entité sont comptabilisés à leur coût de production ;
o les actifs acquis à titre gratuit sont comptabilisés à leur valeur actuelle ;
o les actifs acquis par voie d’échange sont comptabilisés à la valeur actuelle des actifs reçus,
sauf si cette valeur actuelle ne peut être estimée de façon fiable. Dans ce cas, les actifs acquis sont
comptabilisés à la valeur actuelle des actifs donnés en échange.
Le choix du coût historique se justifie par le fait que la valeur d'origine constitue une
information vérifiable reposant sur une évidence. Exception est faite de la réévaluation libre ou légale
des immobilisations.
b.- Convention de prudence
La prudence est l'appréciation raisonnable des faits dans des conditions d’incertitude afin
d'éviter le risque de transfert, sur l'avenir, d'incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine
ou le résultat de l'entité. L’application de ce principe de prudence ne doit pas conduire à la création de
réserves occultes ou de provisions excessives, la sous-évaluation délibérée des actifs ou des revenus
ou la surévaluation délibérée des passifs ou des charges. Selon les articles 3 et 6 de l’Acte uniforme
relatif au droit comptable et à l’information financière « La comptabilité doit satisfaire, dans le respect
de la convention de prudence, aux obligations de régularité, de sincérité et de transparence inhérentes à
la tenue, au contrôle, à la présentation et à la communication des informations qu’elle a traitées. »
c.- Convention de régularité et transparence
Dans le droit comptable OHADA, cette convention a été affirmée dans les articles 6, 8, 9, 10
et 11 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière. En fait, il imprègne
tous les textes relatifs à l’information externe. Il faut inclure dans ce concept :
▪ la conformité aux règles et procédures du Système comptable OHADA, au plan comptable
et à sa terminologie, à ses présentations d’états financiers (notion de régularité)... ;
▪ la présentation et la communication claire et loyale de l’information, sans intention de
dissimuler la réalité derrière l’apparence (article 6 de l’Acte uniforme) ;
▪ le respect de la règle de non-compensation, dont l’inobservation entraînerait des confusions
juridiques et économiques et fausserait l’image que doivent donner les états financiers
annuels. Sont uniquement autorisées les compensations juridiquement fondées (article 34
de l’Acte uniforme) en vertu de la loi ou du contrat...

d.- Convention de la correspondance bilan de clôture – bilan d’ouverture

D’après l’article 34 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière,


le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent. La
principale conséquence est que, l’on ne peut imputer directement sur les capitaux propres (à
l’ouverture de l’exercice, donc à la clôture de l’exercice précédent) :
• ni les incidences (gains ou pertes) des changements de méthode comptable ;

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• ni les produits et les charges relatifs à des exercices précédents qui auraient été omis.
Ces corrections doivent transiter par le compte de résultat du nouvel exercice.
Toutefois, il n’existe que deux cas d’imputation possible les capitaux propres qui ne
nécessitent pas de transiter directement par le compte de résultat :
• celui de l’incidence d’un changement de méthodes ayant un impact fort significatif sur les
états financiers ;
• celui de la correction d’une erreur significative.
e.- Convention de l’importance significative
Sont significatifs « tous les éléments susceptibles d’influencer le jugement que les
destinataires des états financiers peuvent porter sur le patrimoine, la situation financière et le résultat
de l’entité » (article 33 de l’Acte uniforme). Cette convention doit conduire à la prise de décision. La
notion de « seuil de signification » est, avant tout, le fruit d'une appréciation subjective et ne saurait
être ramenée à une dimension exclusivement quantitative ; elle implique, au contraire, une étude au
cas par cas en fonction des particularités de l'entité.
Trois critères permettent de caractériser la convention de l’importance significative : le résultat
des activités ordinaires, le résultat net, le chiffre d'affaires, les capitaux propres. Par ailleurs, les
informations significatives sont consignées dans les Notes annexes. En outre, une information peut
être significative si elle répond par avance à une question susceptible de se poser à la lecture du bilan
ou du compte de résultat.

2.3.- Règle d’évaluation et états financiers (Syscohada, 2017)


La méthode d'évaluation des éléments inscrits en comptabilité est fondée sur les conventions
du coût historique, de prudence et l'hypothèse de base de continuité d'exploitation. Cependant, l'entité
peut procéder à la réévaluation des immobilisations corporelles et financières dans le respect des
dispositions des articles 62 à 65. La décision de réévaluation libre est prise par les organes de gestion
de l'entité qui indiquent : la méthode utilisée, la liste des postes des états financiers concernés et les
montants correspondants, le traitement fiscal de l'écart de réévaluation.
L’actif est défini comme un élément identifiable du patrimoine, générant des ressources que
l’entité contrôle du fait d’événements passés et dont elle attend des avantages économiques futurs. Un
actif selon Syscohada (2017) est caractérisé par les trois conditions suivantes :
• Le caractère identifiable : un actif qui revêt une substance physique ou monétaire est
facilement identifiable. Pour les autres éléments, l’actif est identifiable lorsque l’élément
découle d’un droit légal ou contractuel et lorsque l’élément est susceptible d’être vendu,
transféré, loué ou échangé de manière isolée ou avec un autre contrat, un autre actif ou un
autre passif.
• Le contrôle de l’actif par l’entreprise : il y a contrôle dès lors que l’entreprise maitrise les
avantages économiques générés par le bien et supporte l’essentiel des risques rattachés au

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bien. Il apparaît clairement qu’il ne s’agit plus d’avoir la propriété juridique du bien, mais
il faut avoir un contrôle réel et économique, et supporter les risques y afférant.
• Les avantages économiques futurs liés : l’avantage économique peut correspondre à des
possibilités d’améliorer le potentiel de production, de contribuer directement ou
indirectement à des flux de trésorerie au bénéfice de l’entité, de réduire les sorties de
trésorerie ou de consommation intermédiaire (réduction de dépenses) et de contribuer à la
réalisation des avantages économiques d’autres actifs.
Les différentes règles d’évaluation sont :

Le coût historique des biens inscrits à l'actif du bilan est constitué par :

• le coût réel d'acquisition pour ceux achetés à des tiers, la valeur d'apport pour ceux
apportés par les actionnaires, les associés ou les membres, la valeur actuelle pour ceux
acquis à titre gratuit ou, en cas d'échange, par la valeur actuelle de celui des deux éléments
dont l'estimation est la plus sûre ;
• le coût réel de production pour ceux produits par entité pour elle-même.

La subvention obtenue, le cas échéant, pour l'acquisition ou la production d'un bien n'a pas
d'influence sur le calcul du coût du bien acquis ou produit.
Le coût réel d'acquisition d'une immobilisation est formé :

• du prix d'achat définitif net de remises et de rabais commerciaux, d'escompte de règlement


et de taxes récupérables ;
• des charges accessoires rattachables directement à l'opération d'achat ;
• des frais d'acquisition notamment les droits d'enregistrement, les honoraires, les
commissions, les frais d'actes, après déductions des taxes récupérables ;
• des charges d'installation qui sont nécessaires pour mettre le bien en état d'utilisation ;
• de l'estimation initiale des coûts relatifs au démantèlement, à l'enlèvement de
l'immobilisation et à la remise en état du site sur lequel elle est située, si cette obligation
incombe à l'entité, soit du fait de l'acquisition de l'immobilisation corporelle, soit du fait de
son utilisation pendant une durée spécifique à des fins autres que la production de stocks au
cours de cette période. Ces coûts comptabilisés comme un composant de l'immobilisation,
font l'objet d'un plan d'amortissement propre tant pour la durée que pour le mode.
Le coût réel d'acquisition d'une marchandise, d'une matière première ou d'un service est
formé :
• du prix d'achat net de remises, rabais, ristournes et de taxes récupérables. Les escomptes de
règlement sont des produits financiers qui ne viennent pas en déduction du prix d'achat ;
• des frais accessoires rattachables directement à l'opération d'achat.
Le coût réel de production d'une immobilisation ou d'un service est formé :
• du coût d'acquisition des matières et fournitures utilisées pour cette production ;
• des charges directes de production ;

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• des charges indirectes de production dans la mesure où elles peuvent être raisonnablement
rattachées à la production du bien ;
• de l'estimation initiale des coûts relatifs au démantèlement à l'enlèvement de
l'immobilisation et à la remise en état du site dans les conditions visées à l'alinéa 1
cinquième tiret ci-dessus.
Pour ce qui est des états financiers, l'évaluation est le procédé qui permet de déterminer les
montants monétaires auxquels les éléments sont comptabilisés et inscrits au Bilan, au Compte de
résultat ou au Tableau de flux de trésorerie. Cela implique la sélection de bases d'évaluation
appropriées. Le système comptable OHADA distingue :
La valeur d’entrée dans le patrimoine : La convention du coût historique fait de la valeur
d’entrée un élément intangible, à l’exception des créances et dettes en monnaies étrangères, et sauf
réévaluation. Cette valeur d’entrée est : le coût d’achat ou d’acquisition pour les biens achetés (article
36 de l’Acte uniforme) ; le coût de production, pour les biens produits par l’entité. Ces coûts sont des
coûts réels qui ne peuvent inclure d’éléments supplétifs, par exemple coût des capitaux propres. Ils ne
peuvent être influencés par l’existence ou non d’une subvention.
La valeur actuelle à une date quelconque, qui porte le nom de valeur d’inventaire lorsque
cette date est celle de la clôture de l’exercice : La valeur actuelle d’un bien est une valeur d’estimation
du moment qui s’apprécie en fonction du marché et de l’utilité du bien pour l’entité ». Le concept de
valeur actuelle repose principalement sur le principe de la continuité de l’exploitation. En cas
d’absence de continuité il faut passer à la simple valeur de marché ou à la valeur vénale (prix potentiel
de vente, valeur dite de négociation).
La détermination de la valeur actuelle des biens est indispensable à l’inventaire, en vue de
l’application de la convention de prudence (constatation des moins-values).
La valeur nette au bilan : Cette valeur est la plus faible des deux valeurs suivantes : valeur
d’entrée et valeur actuelle, en raison de l’utilisation de la convention de prudence : si la plus faible est
la valeur d’entrée, celle-ci est retenue comme valeur nette comptable; si la plus faible est la valeur
actuelle, c’est elle qui est retenue comme valeur nette, mais avec maintien de la valeur d’entrée en «
montants bruts » et inscription, pour la différence, d’amortissements et dépréciations.
Approche par composantes : Si une immobilisation corporelle peut être décomposée lors de
son achat en éléments contenant chacun une durée de fonction différente, chaque partie de cette
immobilisation est comptabilisée distinctement lorsque son coût est important par rapport au coût total
du bien et évalué de façon fiable. L’amortissement de chaque partie de l’immobilisation corporelle se
fait selon la durée d’utilité qui lui est propre (art 38 du SYSCOA).
Coût d’inspection majeure : Si une inspection majeure est réalisée, son coût est comptabilisé
dans un compte spécifique d’immobilisation corporelle dès lors que les critères de comptabilisation
sont satisfaits. Toute valeur comptable résiduelle du coût de la précédente inspection est
décomptabilisée (art 38 du SYSCOA).

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2.4.- Règles de comptabilisation
Un élément d’actif, de passif, de produit, de charge est comptabilisé dès lors que :
• Il est probable que tout avantage économique qui lui est lié ira à l’entité ou en proviendra ;
• L’élément a un coût ou une valeur qui peut être évalué de façon fiable.
Un actif est pris en compte dans le bilan lorsqu'il est probable que des avantages économiques
bénéficieront à l'entité et que l'actif a un coût ou une valeur qui peut être mesuré(e) d'une façon fiable.
Par dérogation, l’écart de conversion-actif est reconnu comme un actif. Un passif est pris en compte
dans le bilan lorsqu'il est probable qu'un transfert de ressources économiques résultera du règlement de
l'obligation à la charge de l'entité et que le montant de ce règlement peut être mesuré d'une façon
fiable. Par dérogation, l’écart de conversion-passif et les provisions réglementées sont reconnus
comme des passifs.
Les produits sont généralement pris en compte lorsqu'une augmentation des avantages
économiques, liée à une augmentation d'actif ou à une diminution de passif, s'est produite et qu'elle
peut être mesurée de façon fiable.
Une entité doit décomptabiliser un actif ou un passif lorsqu'il ne remplit plus les critères de
comptabilisation :
• L'entité doit décomptabiliser un actif en cas de mise au rebut, de cession, de destruction, de
vol ou de disparition ou lorsque les droits contractuels sur les flux de trésorerie de l'actif
arrivent à expiration ou encore lorsque l'entité transfère cet actif.
• L'entité doit décomptabiliser un passif externe (ou une partie du passif externe) lorsque ce
passif est éteint, lorsque l'obligation précisée au contrat est exécutée, qu'elle est annulée ou
qu'elle expire.

Question de révisions :

1. Définir le terme Comptabilité et donner son importance pour le juriste que vous êtes.
2. La comptabilité est-elle une science exacte ?
3. Quelle différence faites-vous entre postulats et conventions ?
4. Citer tout en décrivant de façon succincte les principes comptables (suivant le Syscohada
révisé)
5. Quels sont les états financiers du Syscohada révisé ?
6. Que signifie OHADA ? citer quelques Etats membres de l’OHADA
7. Quelles sont les sources du droit comptable ?
8. Un bien loué fait-il partie du patrimoine de l’entité ?

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Chapitre 2 : Les Principes cardinaux de la modélisation comptable

La comptabilité comme toute autre discipline, est basée sur des principes relatifs à des
objectifs assignés. Ces principes sont issus de la pratique comptable, mais reconnus par la doctrine et
ont fait l’objet de normalisation et de règlementation : OHADA. C’est le droit OHADA qui énonce les
principes comptables et, le respect de ceux-ci permet de présenter des comptes annuels réguliers et
sincères, donnant ainsi une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat.

1. Les Emplois et les Ressources


Pour exploiter ses activités, une entité met en œuvre des moyens de production afin de fournir
à sa clientèle, un ensemble de biens et de services. La possession de ces moyens constitue des
Emplois qui sont financés par les Ressources dont dispose l’entité. En somme, toute acquisition de
moyen de production (emplois) s’accompagne obligatoirement d’un financement mis la disposition de
l’entité (ressources).
Les Ressources sont mises à la disposition de l’entité par : l’exploitant ou les associés, les
établissements de crédit et les fournisseurs. L’ensemble de ces ressources est affecté à divers emplois
notamment l’acquisition d’immobilisation (terrain, matériels, mobilier, immeubles), des matières
premières et des marchandises, la détention des créances sur les clients en raison du décalage de
paiement et la constitution de la trésorerie.

Exemple : JEMY qui, pour la création de son entité, apporte une somme de 150 000 FCFA déposée
sur un compte bancaire ouvert à Afriland First Bank. Il achète ensuite divers matériels d’exploitation
pour une valeur de 200 000 FCFA. La moitié est payée par chèque, l’autre moitié est financée par un
emprunt contracté auprès de la BICEC. Il achète également, pour un montant de 60 000 FCFA, des
marchandises. Le fournisseur lui accorde un délai de paiement de 30 jours.
Il ressort à la suite de ces opérations que :
➢ L’état des ressources utilisées est le suivant :
- Apport personnel de JEMY : 150 000
- Emprunt BICEC : 100 000
- Crédit fournisseur : 60 000
Total : 310 000
➢ L’état des emplois utilisés est le suivant :
- Matériels d’exploitation : 200 000
- Stock de marchandises : 60 000
- Disponibilité sur le compte bancaire à Afriland First Bank : 50 000
(Dépôt par JEMY : 150 000 - Retrait pour achat matériels : - 100 000)
Total : 310 000

11
On remarque donc que, l’ensemble des ressources utilisées finance l’ensemble des emplois
dont le montant est équivalent. Le suivi de ces mouvements repose sur leur enregistrement dans les
comptes.

2. Le fonctionnement des comptes


Un compte est un tableau comportant deux parties dans lesquelles on enregistre les opérations
qui le concerne : la partie gauche est intitulée Débit et la partie droite est intitulée Crédit.
Débiter un compte, c’est inscrire un montant à son Débit (partie gauche) et Créditer un
compte, c’est inscrire un montant à son Crédit (partie droite).
En reprenant l’exemple ci-dessus, nous avons le compte Banque qui se présente comme suit :
BANQUE
Débit Crédit

150 000 100 000

150 000 100 000

En comparant le total des sommes inscrites au débit avec celui porté au crédit, on obtient
le solde du compte. Dans le cas d’espèce, le compte présente un solde débiteur de 150000-100000=
50 000.

Dans un compte, lorsque :

• Total Débit ˃ Total Crédit, le solde est débiteur


• Total Crédit ˃ Total Débit, le solde est créditeur.

Par convention, les Comptes relatifs aux Ressources sont crédités pour enregistrer une
augmentation des ressources et débités pour constater une diminution des ressources.

Par convention, les comptes relatifs aux emplois sont débités pour enregistrer une
augmentation des emplois et crédités pour enregistrer une diminution des emplois.

3. Le principe de la partie double

Il règle la saisie des informations financières dans les comptes. Ce principe signifie qu’une
flèche « Allée » est systématiquement accompagnée d’une flèche « Retour ». Deux niveaux
d’explication de ce principe s’observent :

3.1. L’explication par les flux

Un flux est un mouvement de quantité ou de valeur au cours d’une période déterminée. Du


point de vue économique, les flux économiques sont des mouvements de biens et de valeurs qui se
produisent dans un intervalle de temps déterminé. Elle repose sur l’idée que la comptabilité des entités
a pour rôle fondamental de mémoriser des flux économiques nés d’opérations d’échange. Le principe
de la partie double procède à la classification duale des flux.

Par exemple, un achat de marchandise au comptant, donne indubitablement naissance à deux


flux en sens contraire et de même montant.

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Monnaie
Entité cliente Entité fournisseur
Marchandises

L’analyse de cette relation se présente ainsi :


Entité cliente : Ressource = Stock de monnaie ; Emploi : Stock de marchandises
Entité fournisseur : Emploi : stock de monnaie ; Ressources : stock de marchandises.
Les deux entités notent respectivement l’origine du flux entrant (emploi) et celle du flux
sortant (ressource). Cette analyse constitue une sorte de théorème : « Tout emploi est financé par une
ressource, toute ressource finance un emploi ».
L’origine du flux indique une ressource, c’est-à-dire « ce qui fournit de quoi satisfaire un
besoin » La destination du flux indique l’emploi, c’est-à-dire l’utilisation de l’élément transféré par
le flux.

Exemple1 : L’entité YOEL achète 10 sacs de riz à l’entité JEMY pour un prix de 600 000 F

10 sacs de cacao pour une valeur de 600 000 F


X Y

Exemple 2 : L’entreprise YOEL remet en règlement 600 000 F à l’entité JEMY

X Espèces
Z

3.2. L’explication patrimoniale (les stocks)

Celle-ci repose sur l’analyse et la mesure du patrimoine et la situation nette. Cette dernière
est constituée de l’ensemble des biens et des droits détenus (A) et l’ensemble des dettes (D). A un
moment donné, la situation nette se mesure en faisant la différence entre la valeur de (A) et la valeur
des dettes (D). Cette relation permet d’énoncer selon André Cibert (1983) ce qui suit : « Tout
mouvement affectant un élément quelconque du bilan est nécessairement accompagné d’un
mouvement inverse et de même valeur sur un ou plusieurs autres éléments ».
Par exemple, pour un achat de marchandise en espèce de 10 000 FCFA, l’entité augmente
l’actif (le compte stock) du montant des marchandises et, simultanément, diminue l’actif (le compte
caisse) du montant payé. D’où le schéma du compte en T suivant :
D Stocks C D Caisse C

10 000 10 000

Traditionnellement, le compte se présente ainsi :

DEBIT Compte Banque CREDIT


Dates Libellés Montant Dates Libellés Montant
- Solde initial 2 5000 - Règlement fournisseur 13 000
- Règlement client 10 000 - Paiement salaire 5 000
- Apport actionnaires 20 000

13
Exemple 1 : Au 26 janvier 2019, le compte caisse de l’entité KAMDEM présentait un solde débiteur
de 600 000. Entre le 27 et 31 janvier, M. KAMDEM a réalisé les opérations ci-après :
27/01 Règlement des fournisseurs en espèces 300 000
28/01 Vente contre espèces 500 000
29/01 Achat contre espèces de marchandises 400 000
30/01 Versement en espèces du client 300 000
31/01 Divers règlements contre espèces :
- Loyer du magasin 50 000
- Salaire du gardien 35 000
- Ration alimentaire ménage ESSOMBA 100000
- Prélèvement pour argent de poche 50 000

T.A.F : Présenter le compte caisse de l’entreprise ESSOMBA entre le 27 et le 31 janvier et l’arrêter à


la date du 31 janvier.

Solution
1) Compte à tracé normalisé
571 Caisse principale
Dates Libellés Montant Dates Libellés Montant
27/01 A nouveau 600 000 27/01 Règlement fournisseurs 300 000
28/01 Vente contre espèces 500 000 29/01 Achat contre espèces 400 000
30/01 Versement client 300 000 31/01 Règlement loyer 50 000
31/01 Salaire gardien 35 000
31/01 Ration alimentaire 100 000
31/01 Argent de poche 50 000
31/01 Solde débiteur 465 000

Total 1 400 000 Total 1 400 000

4. L’analyse comptable de l’information financière

La pratique de la comptabilité s’appuie sur les pièces justificatives. Selon le code de


commerce, « tout enregistrement comptable précise l’origine, le contenu et l’imputation de chaque
donnée ainsi que les références de la pièce justificative qui l’appuie ». Trois catégories de pièces
justificatives sont à distinguer :

• Les pièces en provenance de l’extérieur : factures fournisseurs, documents de banque,


contrats, règlements envoyés par les clients, etc. ;
• Les pièces créées par l’entreprise elle-même à l’intention de tiers : factures clients, fiche
de paie, règlements envoyés aux fournisseurs ;
• Les pièces d’origine interne : état de stock, pièces de caisse, tableaux d’amortissement, de
provisions…

Toutes ces pièces doivent être conservées pendant une période 15 ans comme les livres
comptables obligatoires. Pour un enregistrement, il faut impérativement préciser la date, la nature de
l’opération, le tiers intervenant, le montant de l’opération.

14
5. Les livres comptables

Au terme de l’article 20 du Syscohada (2017), Les livres comptables et autres supports dont
la tenue est obligatoire sont :

• Le Livre-Journal, dans lequel sont inscrits les mouvements de l'exercice, dans un


ordre chronologique (jour par jour), les différentes opérations décrites dans les pièces justificatives.
Pour chaque opération, le journal doit indiquer : la date, le code et le nom du compte débité, le code et
le nom du compte crédité, le libellé de l’opération avec référence de la pièce justificative.
03/10
571 Caisse 200 000

4111 Clients 200000


P.C n° 123, règlement Ondoua

• Le Grand livre, constitué par l'ensemble des comptes de l’entité, où sont reportés ou
inscrits simultanément au journal, compte par compte, les différents mouvements de l'exercice. Il
représente la carte de l’entité et les enregistrements au journal y sont systématiquement reportés ;
• La Balance Générale des comptes, état récapitulatif faisant apparaître, à la clôture de
l'exercice, pour chaque compte : le solde débiteur ou le solde créditeur, à l'ouverture de l'exercice ; le
cumul depuis l'ouverture de l'exercice des mouvements débiteurs et le cumul des mouvements
créditeurs ; le solde débiteur ou le solde créditeur, à la date considérée ;
La balance peut être à 4, 6 ou 8 colonnes de montants
➢ La balance à 6 colonnes

N° Soldes d’ouverture Mouvements période Soldes de clôture


Intitulés
Cptes D C D C D C

La balance fournit un certain nombre de contrôles arithmétiques :

▪ Total des soldes débiteurs à l’ouverture = total des soldes créditeurs à l’ouverture
▪ Total mouvements débit = total mouvements crédit
▪ Total soldes débiteurs = total soldes créditeurs
▪ Total mouvements débit = total journal débit ; total mouvements crédit = total crédit du
journal
• Le Livre d'Inventaire, permet de vérifier que la comptabilité colle au réel. Chaque entité
doit, au moins une fois par an, contrôler par inventaire tous les éléments actifs et passifs de
son patrimoine et établir ses comptes annuels au vu de cet inventaire. Le livre d’inventaire
comprend : l’inventaire proprement dit (physique : nature, quantité et valeur) et les comptes
annuels que sont le Bilan, le Compte de résultat et le Tableau des flux de trésorerie de chaque
exercice, ainsi que le résumé de l'opération d'inventaire.

6.1 – Les différentes sortes de comptes

6.1.1 - Comptes de bilan


Les opérations inscrites dans le bilan sont réparties en cinq classes de comptes appelés
comptes de bilan et organisés ainsi :
• Classe 1 : Comptes de capitaux
• Classe 2 : Comptes d'immobilisations

15
• Classe 3 : Comptes de stocks et en-cours
• Classe 4 : Comptes de tiers
• Classe 5 : Comptes financiers :

6.1.2. Compte de Gestion


Les opérations relatives à la détermination du résultat sont réparties en deux classes de
comptes organisées ainsi :
• Classe 6 : Comptes de charges
• Classe 7 : Comptes de produits
• Classe 8 : Comptes des charges et produits hors activités ordinaires

7. Distinction entre charges et immobilisations


L’investissement est l’opération par laquelle une entreprise acquiert une immobilisation afin
d’accroître sa capacité de production ou de distribution. Ces investissements peuvent prendre la forme
de biens corporels, incorporels ou financiers (pour tout développement, se reporter au plan comptable
OHADA ou le Syscohada révisé 2017). Ils se distinguent des dépenses ayant le caractère de charges et
obéissent à des règles spécifiques d’évaluation et d’enregistrement.

La principale distinction entre une immobilisation et une charge, s’opère essentiellement sur
le critère de durée d’utilisation d’un bien :

• Constituent des immobilisations, les biens qui ne se consomment pas par le premier usage
et qui sont destinés à servir durablement à l’activité de l’entité. Ils s’enregistrent dans un
compte de la classe 2 et sont inscrits à l’actif du bilan ;
• Constituent des charges, les biens destinés à être revendus en l’état (marchandises) ou
après transformation (matières premières) ou encore les biens qui seront consommés
rapidement (matières consommables, fournitures). Ils s’enregistrent dans un compte de
la classe 6 et contribuent à la détermination du résultat de l’exercice.
• En ce qui concerne le cas des biens de faible valeur répondant à la définition d’une
immobilisation, l’administration fiscale retient un seuil qui autorise l’inscription en
charges des matériels, outillages, mobiliers de bureau, dont la valeur hors taxe est
inférieure ou égal 500 000 FCFA.

Exemple :
La société PELAP réalise les opérations suivantes :
• 1/6 achat à la SCI LANTA d’un immeuble de 140 000 000 FCA HT, dont 25 000 000
FCFA représentant le prix du terrain sur lequel l’immeuble est bâti. Règlement par
chèque bancaire 5/6, le reste devant être réglé dans 3 mois.
• 10/6 achat d’un photocopieur, 800 000 Fcfa HT, TVA : 19,25%, règlement de la moitié
par chèque postal et le reste dans 6 mois.
• 15/6 achat d’un mobilier de rangement 400 000 Fcfa HT, TVA : 19,25% par chèque
bancaire.
• 20/6 achat d’une voiture de tourisme, 15 000 000 Fcfa HT, TVA : 19,25%, règlement au
comptant par chèque bancaire.
• 30/6 Achat d’un ordinateur à la société MELY 2 000 000 Fcfa HT, TVA : 19,25%, frais
d’installation et de mise en marche réglés au bureau INFO DESIGN : 120 000 Fcfa HT,
règlement par chèque bancaire.

TAF : Enregistrer les opérations au journal de la société PELAP.

16
Solution
Calculs préliminaires
▪ Coût d’acquisition de la voiture de tourisme :
15 000 000 + (15 000 000 * 0,1925) = 17 887 500
▪ Coût d’acquisition ordinateur :
2 000 000 + 120 000 = 2 120 000
Débit Crédit 1/6 Montant Débit Montant crédit
223 Terrains bâtis 25 000 000
231 Bâtiments industriels 115 000 000
4812 Immobilisations corporelles 40 000 000
521 Banques locales 140 000 000
Fact n°……
10/6
2441 Matériels de bureau 800 000
4451 Etat, TVA récup/immobilisations 154 000
4812 Immobilisations corporelles 477 000
531 Chèques postaux 477 000
Fact n°….
15/6
6047 Fournitures de bureau 400 000
4451 Etat, TVA récup/immobilisations 77 000
521 Banques locales 477 000
Fact n°….
20/6
2451 Matériel automobile 17 887 500
521 Banques locales 17 887 500
Fact n°…
30/6
2442 Matériel informatique 2 120 000
4451 Etat, TVA récupérable/immob. 408 100
521 Banques locales 2 528 100
Fact n°…

Questions de révision

1. Définir les notions suivantes : Bilan, Emploi, Ressource, situation nette


2. Définir la notion de patrimoine de l’entité d’un point de vue comptable ? Juridique et
économique.
3. Quels sont les livres comptables obligatoires ?
4. Qu’est-ce qu’un compte ? Quelles différences faites-vous entre comptes de bilan et comptes
de gestion ? Parlez du fonctionnement des comptes du Bilan.
5. Le compte caisse peut-il être créditeur ?
6. Un compte banque figure au passif d’un bilan pour 1000 000 Fcfa. Quelle est la nature du
solde de ce compte ? Que représente-t-il ?

17
Chapitre 3 : Analyse du patrimoine : le Bilan

Selon Pierre Garnier (1947), la comptabilité est l’algèbre du droit et la méthode


d’observation des phénomènes économiques. Elle est marquée par le concept de patrimoine.
L’empreinte du droit sur la comptabilité est, dans l’espace OHADA et spécifiquement au Cameroun,
très forte dans le bilan. La situation de l’entité est périodiquement résumée dans un tableau appelé
« Bilan ».

1. Le Patrimoine

Le patrimoine est cerné comme étant d’une part l’ensemble des biens et créances d’une
personne, et d’autre part l’ensemble de ses capitaux propres et de ses dettes. La situation nette (S) est
la différence entre l’Actif (A) et les Dettes (D) : S = A – B.

Exemple : Madame MEGUEYA ouvre le 1er janvier 2019 un commerce général avec les
éléments suivants à Ebolowa :

▪ Local commercial : 5 000 000


▪ Machines : 15 000 000
▪ Mobilier de bureau : 1 500 000
▪ Stock de marchandise : 3 000 000
▪ Argent en banque : 2 500 000
▪ Espèces en caisse : 500 000
▪ Emprunt bancaire : 12 000 000
▪ Fournisseurs : 3 500 000

Travail à faire :
1) Présenter l’analyse du patrimoine de cette entité
2) Déterminer son patrimoine net
3) Présenter dans un tableau la situation du patrimoine de cette entreprise à la date du
01/01/2019

Solution

1) L’analyse du patrimoine
a- Ce que possède l’entreprise (biens)
- Local 5 000 000
- Machines 15 000 000
- Mobilier 1 500 000
- Marchandises 3 000 000
- Fonds en banque 2 500 000
- Espèces 500 000
27 500 000
b- Dettes
- Emprunt bancaire 12 000 000
- Dettes fournisseurs 3 500 000
15 500 000

Détermination du patrimoine net de l’entreprise


Patrimoine net = Total des biens – Total des dettes

18
= 27 500 000 - 15 500 000
Patrimoine net = 12 000 000

2) Présentation de la situation patrimoniale


Biens et créances Capitaux propres et dettes
Local industriel 5 000 000 Patrimoine net 12 000 000
Machines 15 000 000 Emprunt bancaire 12 000 000
Mobilier de bureau 1 500 000 Dettes fournisseurs 3 500 000
Stock de marchandises 3 000 000
Fonds en banque 2 500 000
Espèces 500 000

Total 27 500 000 Total 27 500 000

NB : Le patrimoine net de l’entité est encore appelé apport net ou capital, et peut être assimilé à la
situation nette dans un bilan d’ouverture, ceci en l’absence du résultat et des autres éléments
des capitaux propres.

2. Définition et contenu du bilan

2.1. Définition

Le Bilan décrit séparément les éléments d'actif et les éléments de passif constituant le
patrimoine de l’entité. Il fait apparaître de façon distincte les capitaux propres (Article, 20 Syscohada).
Le bilan est un état, à un moment donné, de la situation de l’entité. C’est donc un document statique.
La période séparant deux bilans s’appelle un exercice comptable. La date à laquelle est effectuée le
bilan s’appelle « la date d’inventaire » ou « la date de clôture de l’exercice ». Selon l’acception
juridique, le bilan est l’ensemble des droits et des obligations de l’entité.

2.2. Contenu
Le côté gauche du bilan est appelé Actif, et le côté droit est appelé Passif. On doit
toujours avoir l’égalité Actif = Passif.
Les éléments du bilan sont appelés postes du bilan. On distingue ainsi les postes d’actif et
les postes du passif. Ces postes sont présentés au bilan d’après certaines règles qui seront élucidées
ultérieurement.

A. Actif du Bilan

Partie du bilan décrivant, à une date donnée, l'ensemble des emplois économiques sous
contrôle de l'entité. Il comprend les immobilisations, les stocks, les créances et les disponibilités.
Ainsi, l’actif est élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique positive pour
l’entité, c’est-à-dire un élément générant une ressource que l’entité contrôle du fait d’évènements
passés et dont elle attend des avantages économiques futurs.

L’actif du bilan se décompose en trois grandes rubriques :

• Actif immobilisé : immobilisations corporelles, incorporelles et financières ;

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• Actif circulant : stock, en-cours, créances ou tiers débiteurs, valeurs mobilières de
placement, disponibilités ou trésorerie positive, les charges constatées d’avance.

B. Passif du Bilan

Le passif du bilan décrit les ressources de l'entité. Celles-ci comprennent les capitaux propres
(passif interne), les dettes financières et assimilées, les dettes d'exploitation, les dettes hors activité
ordinaire et la trésorerie passive (passif externe).
Le passif externe, constitue des ressources financières externes, payables ou remboursables
selon des échéances déterminées. Le passif externe regroupe toutes les dettes envers les tiers et les
provisions pour risques et charges.
Le passif interne constitue des ressources financières internes (capitaux propres) de l’entité
qui se décomposent ainsi : Apport des propriétaires (associés actionnaires ou membres) sous forme de
capital ; Bénéfices non distribués sous forme de dividendes : primes, réserves, report à nouveau,
résultat net de l’exercice ; Autres capitaux propres : subventions d’investissement, provisions
règlementées et fonds assimilés.
Le passif du bilan se décompose en quatre grandes rubriques :
• Capitaux propres ;
• Provisions pour risques et charges ;
• Dettes ou tiers créditeurs ;
• Trésorerie négative.

Présentons le bilan de l’entité Madame MEGUEYA ci-dessus :

Bilan de l’entité MEGUEYA au 01/01/2019


Actif Montant Passif Montant
Bâtiment 5 000 000 Capital 12 000 000
Matériel et outillage 15 000 000 Emprunt 12 000 000
Matériel et mob de bureau 1 500 000 Fournisseurs 3 500 000
Marchandises 3 000 000
Banque 2 500 000
Caisse 500 000

Total 27 500 000 Total 27 500 000

3. Evolution et présentation du Bilan

Le bilan évolue dans le temps. Ainsi, chaque opération nouvelle entraînera un changement
dans la situation et apportera un certain nombre de variations à l’intérieur des postes du bilan.

• Présentation juridique
Elle traduit le bilan en termes de patrimoine et distingue à l’actif les droits et au passif les
obligations.

ACTIFS (DROITS) PASSIF (OBLIGATIONS)


Droits de propriété Capitaux propres
Droits de créances Dettes

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• Présentation économique (comptable)

Elle considère l’actif comme un ensemble d’emplois et le passif comme un ensemble de


ressource ayant servi à le financer.

ACTIFS (EMPLOIS) PASSIF (RESSOURCES)


Capitaux fixes Ressources destinées au financement des
capitaux fixes
Capitaux circulants Ressources destinées au financement des
capitaux circulants

• Présentation financière

Elle présente le bilan, en fonction des aptitudes de l’entité à faire face à ses dettes lorsque
celles-ci arrivent à échéance grâce à ses dettes. Le classement est alors fait en termes de liquidité pour
l’actif et d’exigibilité pour le passif.

ACTIFS PASSIF
Classés par ordre de liquidité croissante (ou Classés par ordre d’exigibilité croissante (ou
décroissante) décroissante)

4. La notion de résultat

Il peut arriver qu’à l’issue d’une période, marquée par la réalisation d’une série d’activités,
l’on n’ait pas l’égalité actif = passif du bilan, bien que toutes les opérations aient été correctement
enregistrées. Ce déséquilibre est l’expression de l’absence d’un poste dans le bilan. Il s’agit du
résultat. Le résultat est la traduction de l’enrichissement ou de l’appauvrissement de l’entreprise à la
fin d’une période.
Le résultat se calcule par différence entre l’actif et le passif selon l’approche patrimoniale :

RESULTAT = TOTAL ACTIF – TOTAL PASSIF


Si Total Actif > Total Passif, le résultat est un bénéfice.
Si Total Actif < Total Passif, le résultat est une perte.

Le résultat est une composante du passif, c’est-à-dire une ressource, et doit toujours y
figurer, quel qu’il soit. S’il est une perte, il doit être précédé du signe (-).

Exemple : Le 30 Janvier Madame MEGUEYA paie les salaires du personnel par virements
bancaires : 500 000 F.
- Présenter l’analyse de cette opération
- Présenter le bilan après cette opération.

Solution :

a- Analyse de l’opération
Paiement salaires 500 000 F
Banque (R) Résultat (E)

2 500 000 – 500 000 0 – 500 000

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b- Bilan après cette opération

Actif Montant Passif Montant


Batiment 5 000 000 Capital 12 000 000
Matériel et outillage 15000 000 Résultat -500 000
Mat et mob. de bureau 1500 000 Emprunt 12 000 000
Marchandises 3 000 000 Fournisseurs 3 500 000
Banque 2 000 000
Caisse 500 000

27 000 000 27 000 000

5. Le principe de non compensation

Il est interdit d’effectuer au bilan, une compensation entre les sommes dues et les sommes à
recouvrer d’un même partenaire. La principale raison est qu’en cas de faillite, les créances et les dettes
sont traitées différemment. La compensation peut être à l’origine du délit de présentation du bilan
inexact. Ce principe vaut pour les postes d’actif et de passif, les postes de produits et de charges.

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