Livre Blanc Diplomatie Et Territoires Cle01a131
Livre Blanc Diplomatie Et Territoires Cle01a131
Livre Blanc Diplomatie Et Territoires Cle01a131
Diplomatie et territoires
Diffusion
Direction de l’information
légale et administrative
La documentation Française
Tél. : 01 40 15 70 10
www.ladocumentationfrancaise.fr
Imprimé en France
ISBN : 978-2-11-145296-1
DF : 1RO45120
Prix : 9 €
9:HSMBLB=YZW^[V: La
documentation
dF
Française
DIPLOMATIE
ET TERRITOIRES
POUR UNE ACTION EXTÉRIEURE
DÉMULTIPLIÉE
21 PROPOSITIONS
POUR UN NOUVEAU PARTENARIAT
MAEDI/COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
La Documentation française
« Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représenta-
tion, intégrale ou partielle de la présente publication, faite par quelque procédé que ce
soit (reprographie, micro-filmage, scannérisation, numérisation...), sans le consentement
de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon
sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. »
Il est rappelé également que l’usage abusif et collectif de la photocopie met en danger
l’équilibre économique des circuits du livre.
© Direction de l’information légale et administrative, Paris, 2017.
ISBN : 978-2-11-145296-1
Sommaire
PRÉFACE................................................................................................................. 5
Jean-Marc Ayrault
AVANT-PROPOS..................................................................................................... 7
Christian Masset
Bertrand Fort
INTRODUCTION..................................................................................................... 9
PARTIE I
L’ACTION EXTÉRIEURE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
FRANÇAISES S’INSCRIT DANS UN MOUVEMENT
INTERNATIONAL................................................................................................ 11
Chapitre I
Les collectivités locales apportent une contribution importante
au rayonnement et à l’influence de leur pays........................................... 13
Chapitre II
Les réformes successives en France accroissent le poids
et le rôle des collectivités territoriales dans la politique nationale
et étrangère de la France............................................................................... 31
PARTIE II
L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES :
UN ENJEU MAJEUR D’ATTRACTIVITÉ ET DE RAYONNEMENT
POUR LES TERRITOIRES ET POUR LA FRANCE....................................... 39
Chapitre I
Les motivations des collectivités territoriales à l’international............ 41
Chapitre II
Une capacité de projection démultipliée.................................................... 53
Chapitre III
Un enjeu fort pour l’attractivité des territoires........................................ 67
Chapitre IV
Les interactions avec l’environnement géographique direct
des territoires sont croissantes...................................................................... 75
PARTIE III
LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES BÉNÉFICIENT DE SOUTIENS
VARIÉS AFIN D’AMÉLIORER L’EFFICACITÉ DE LEUR ACTION
EXTÉRIEURE........................................................................................................ 83
Chapitre I
Un dispositif institutionnel national multiforme pour accompagner
au mieux les collectivités territoriales......................................................... 85
Diplomatie et territoires 3
Sommaire
Chapitre II
L’action extérieure des collectivités territoriales bénéficie également
d’un soutien européen important................................................................. 101
PARTIE IV
21 PROPOSITIONS POUR AMÉLIORER LA COOPÉRATION ENTRE
L’ÉTAT ET LES COLLECTIVITÉS EN MATIÈRE D’ACTION EXTÉRIEURE... 111
1. Développer une nouvelle offre de services proposés aux collectivités. 113
2. Faciliter l’accès aux financements disponibles pour l’action
internationale des collectivités territoriales............................................... 129
3. Développer un nouveau cadre institutionnel de partenariat
pour mieux connecter les territoires, le MAEDI
et les opérateurs internationaux........................................................... 135
ANNEXES............................................................................................................. 145
Annexe 1. Liste des associations nationales thématiques de collectivités
territoriales travaillant en partenariat avec le MAEDI............................................. 147
Annexe 2. Circulaire du 2 juillet 2015 du ministre des Affaires étrangères
et du Développement international et du ministre de l’Intérieur aux préfets
et hauts-commissaires.............................................................................................. 148
Annexe 3. Lettre du ministre des Affaires étrangères aux présidents de conseils
régionaux sur les conseillers diplomatiques auprès des préfets de régions........... 151
Annexe 4. Loi no 2014-773 du 7 juillet 2014 d’orientation et de programme
relative à la politique de développement et de solidarité internationale (extraits).. 153
Annexe 5. Les opérateurs du MAEDI.................................................................... 155
Annexe 6. Les réseaux régionaux multi-acteurs (RRMA)....................................... 167
Annexe 7. Les collectivités d’outre-mer : collectivités du Pacifique, collectivités
françaises d’Amérique, collectivités de l’océan Indien........................................... 169
Annexe 8. La Mission opérationnelle transfrontalière (MOT)................................ 177
Annexe 9. La coopération transfrontalière............................................................ 179
Annexe 10. Panorama des instruments financiers de l’Union européenne
pour la politique européenne de développement.................................................. 182
Annexe 11. Le rôle des collectivités territoriales dans la mise en œuvre
du nouveau cadre de développement durable....................................................... 189
Annexe 12. L’aide publique au développement des collectivités territoriales
françaises.................................................................................................................. 191
Annexe 13. Les schémas régionaux de développement économique,
d’innovation et d’internationalisation (SRDEII)........................................................ 210
Annexe 14. Dispositifs de mobilité européenne et internationale des jeunes
– Volontariat............................................................................................................. 212
4 Diplomatie et territoires
PRÉFACE
Jean-Marc Ayrault
Ministre des Affaires étrangères
et du Développement international
Diplomatie et territoires 5
AVANT-PROPOS
Christian Masset
Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères
et du Développement international
Bertrand Fort
Secrétaire général de la Commission nationale
de la coopération décentralisée
Diplomatie et territoires 7
INTRODUCTION
L’action extérieure des collectivités locales entre dans une nouvelle phase.
Prenant son essor avec le mouvement des jumelages après la Seconde
Guerre mondiale, cette action crée des liens humains, culturels et écono-
miques de proximité entre la France, ses territoires et le monde, entre les
Français et le monde. Les collectivités locales ont mis en place au fil du
temps, et de manière de plus en plus active, des politiques d’attractivité,
des coopérations décentralisées et des projections à l’étranger.
Les relations internationales entre collectivités territoriales (CT) revêtent
de nos jours des formes diverses et répondent à des objectifs variés. Elles
se sont enrichies et diversifiées lorsque les départements, les régions, les
structures intercommunales se sont lancés dans des partenariats interna-
tionaux. Jumelages européens, solidarité internationale, aide humanitaire,
coopération pour le développement, dialogue transfrontalier, projets
ponctuels d’échanges d’expérience, réseaux thématiques… Les collectivités
locales s’expriment chacune à leur manière sur la scène internationale.
Le cadre juridique de l’action extérieure des collectivités territoriales
s’applique à toutes ces formes de coopération. Chacune a sa spécificité
et sa pertinence pour répondre à telle ou telle exigence sur le plan local,
européen ou mondial.
Ce phénomène d’ouverture internationale des territoires, visible à l’échelle
mondiale, s’est effectué en parallèle de la montée en puissance au plan
national des collectivités. Tant au sein des États fédéraux qu’au cœur des
États centralisés, le poids dévolu aux régions et aux grandes métropoles
est allé croissant et les collectivités prennent désormais elles-mêmes en
main l’insertion de leurs territoires dans les échanges mondiaux. La COP21,
grâce à l’engagement décisif des grandes villes mondiales regroupées au
sein du C40 et de régions très mobilisées pour l’obtention d’un accord à
Paris, a en outre consacré les territoires comme acteurs fondamentaux des
relations internationales.
Cette nouvelle donne mondiale s’est accompagnée en France de chan-
gements institutionnels majeurs avec la loi sur la nouvelle organisation
territoriale de la République (loi NOTRe), la loi de modernisation de l’action
publique et d’affirmation des métropoles (loi MAPTAM) et une nouvelle
carte régionale. Ce nouveau cadre consacre le rôle croissant dévolu aux
régions et aux métropoles au plan national, dont le rôle majeur en matière
d’attractivité et de rayonnement de la France à l’étranger est encouragé.
Ce qui ne minore en rien la contribution des conseils départementaux ainsi
que des villes petites et moyennes à la « diplomatie démultipliée » soutenue
par l’État. Cette tendance ne concerne pas que la France métropolitaine :
l’insertion des Outre-mer dans leur environnement régional s’accélère
également et est nécessaire à leur développement économique et social ;
Diplomatie et territoires 9
INTRODUCTION
10 Diplomatie et territoires
Partie I
L’ACTION EXTÉRIEURE
DES COLLECTIVITÉS
TERRITORIALES
FRANÇAISES S’INSCRIT
DANS UN MOUVEMENT
INTERNATIONAL
Chapitre I
Les collectivités
locales apportent une
contribution importante
au rayonnement et à
l’influence de leur pays
Diplomatie et territoires 13
une contribution importante au rayonnement et à l’influence de leur pays
Diplomatie et territoires 15
Partie I - L’ACTION EXTÉRIEURE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
L’ensemble de l’AECT est par ailleurs estimé entre 700 millions et un milliard
d’euros par an, selon la prise en compte ou non de l’action internationale
des différents services des collectivités 1. Malgré les contraintes budgétaires
auxquelles ont été soumis les budgets locaux dans la période récente,
l’engagement des collectivités territoriales ne s’est pas démenti. Si
des économies sont faites, elles sont en grande partie compensées par
des rationalisations opportunes. Mises à part quelques exceptions très
localisées dues à des contextes politiques spécifiques, l’outil de travail
reste largement en place, en termes de capacité d’intervention.
Les collectivités locales et régionales apportent une contribution impor-
tante au projet européen et à l’influence de la France dans l’UE. Notre
pays compte plus de 4 000 collectivités de toutes tailles et de tous niveaux
qui entretiennent des relations étroites et pérennes avec plus de 6 000
partenaires européens. C’est sur notre continent que nos collectivités sont
les plus actives et ce sont elles qui, en Europe, sont les plus nombreuses à
travailler avec d’autres partenaires. À travers leurs échanges, elles ont contri-
bué au rapprochement franco-allemand. Elles ont participé à la transition
démocratique après la chute des régimes totalitaires. Cet esprit d’ouverture
s’est renouvelé, après la chute du Mur de Berlin, avec la création de très
nombreux partenariats avec les nouvelles démocraties d’Europe centrale
et orientale. Elles ont ainsi enrichi le processus d’élargissement de l’UE.
1 Contrairement aux dépenses pour les projets de coopérations décentralisées, les autres dépenses
d’AECT ne font en effet pas l’objet à ce jour d’une déclaration ni d’une consolidation nationale.
16 Diplomatie et territoires
une contribution importante au rayonnement et à l’influence de leur pays
Diplomatie et territoires 17
Partie I - L’ACTION EXTÉRIEURE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
18 Diplomatie et territoires
une contribution importante au rayonnement et à l’influence de leur pays
Diplomatie et territoires 19
Partie I - L’ACTION EXTÉRIEURE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
20 Diplomatie et territoires
une contribution importante au rayonnement et à l’influence de leur pays
Le phénomène d’internationalisation
de l’action des collectivités locales
est mondial
Diplomatie et territoires 21
Partie I - L’ACTION EXTÉRIEURE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
Pour ce qui est de la grande majorité des États fédéraux, les entités
immédiatement sub-étatiques (« NUTS 2 » en Europe, États et provinces sur
le continent américain, sujets de la Fédération en Russie, etc.) se manifestent
à l’extérieur suivant cinq principales modalités :
– par leurs représentations ;
– par l’appartenance à des réseaux ;
– par leur aide aux acteurs de leur territoire (collectivités locales de niveau
moindre et organisations de la société civile, acteurs culturels et structures
universitaires, parfois organisations cultuelles et fondations) ;
– par le soutien, direct ou indirect, à leurs acteurs économiques et par
l’accueil des investisseurs étrangers ;
– et enfin par leurs actions directes de coopération avec des homologues
étrangers.
Pour s’en tenir à de grands pays européens, on examinera brièvement les
cas de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Espagne, qui demanderaient chacun
des analyses plus détaillées pour en percevoir la richesse et la complexité.
Le rayonnement international de l’Allemagne repose très largement et depuis
longtemps sur le rayonnement et l’action de ses 16 Länder. L’implantation
de la représentation de l’État libre de Bavière à Bruxelles, sous les fenêtres
du Parlement européen, en témoigne. La relative « recentralisation » qui
a suivi la réunification et le transfert de l’essentiel des pouvoirs publics
fédéraux à Berlin n’a pas sensiblement modifié ce tableau 1.
Les Länder ont de puissants moyens de se servir de leurs compétences
propres, notamment en matière économique et aussi dans les domaines
éducatifs et culturels où ce sont eux qui détiennent la compétence de droit
commun. Malgré les différences de taille entre la Rhénanie du Nord-Palatinat
avec ses 18 millions d’habitants et la Ville libre de Brème, ce sont des moyens
considérables qui peuvent être engagés sur des budgets qui sont souvent
supérieurs à ceux engagés dans le même secteur par la Fédération, par
exemple pour la recherche. Les Länder seront également mis à contribution
à hauteur de 17 milliards d’euros pour l’accueil des réfugiés, ce qui leur
donne une certaine légitimité pour prendre part à ce débat sensible, et les
conséquences qu’il aura sur les relations internationales.
Une des caractéristiques de l’action des Länder, et à certains égards des villes,
est la complémentarité assumée avec les organisations de la société civile,
les fondations, les entreprises, éventuellement les syndicats professionnels
et les entités confessionnelles, ainsi qu’avec les syndicats professionnels,
les organisations de bienfaisance ou des think tanks.
1 Aux termes de l’article 32 de la loi fondamentale « Relations extérieures » : 1. La conduite des rela-
tions avec les États étrangers relève de la Fédération ; 2. Avant la conclusion d’un traité touchant la
situation particulière d’un Land, ce Land devra être entendu en temps utile. Dans la mesure de leur
compétence législative, les Länder peuvent, avec l’approbation du Gouvernement fédéral, conclure
des traités avec des États étrangers.
22 Diplomatie et territoires
une contribution importante au rayonnement et à l’influence de leur pays
En Italie, la loi no 49 du 6 février 1987 et les textes qui l’ont précisée depuis
permettent aux régions, provinces et communes de conduire des actions
de coopération internationale. Il s’agit d’une compétence concurrente avec
l’État, de même que le commerce extérieur. À ce titre, ces entités peuvent
prendre des mesures d’application des accords internationaux dans leurs
domaines de compétence et conclure des accords avec des pays étrangers
et des collectivités territoriales étrangères. Certaines régions sont très
impliquées dans l’éducation au développement, le soutien aux ONG et
le travail avec des agences des Nations unies, notamment le PNUD. Les
régions à statut spécial (Vallée d’Aoste, Trentin Haut-Adige, Sardaigne,
Sicile, Frioul-Vénétie Julienne) ont de plus certains pouvoirs spécifiques.
Une des particularités les plus notables de l’Italie est l’existence d’un
réseau de conseillers diplomatiques auprès des régions et de certaines
grandes villes.
Jusqu’à ces toutes dernières années, l’Espagne apparaissait comme en
pointe dans le domaine de la coopération décentralisée au dévelop-
pement par le biais de ses autonomies régionales : la seule Andalousie
dépensait à ce titre chaque année 50 millions d’euros – au moins deux fois
plus que toutes les régions françaises – et la Catalogne se livrait de fait à
une activité diplomatique très intense, parfois rappelée à l’ordre par les
instances madrilènes.
D’une manière plus générale, on peut dégager certaines constatations
générales :
– dans la compétition internationale pour l’influence et l’attractivité, un pays
influent doit avoir au moins une métropole de taille mondiale et plusieurs
métropoles secondaires ;
– l’engagement international des entités territoriales est à la mesure des
compétences qui leur sont reconnues dans l’ordre juridique interne mais
leur impact réel est largement conditionné par les trois facteurs suivants :
les moyens dont elles disposent, l’ouverture de leur société civile à l’in-
ternational, les intérêts économiques qu’elles trouvent à ces partenariats.
Paradoxalement, et sous réserve d’analyses plus fines, le dispositif juridique
français encadrant l’action extérieure des collectivités territoriales françaises
n’est pas particulièrement contraignant si on le compare à beaucoup de
pays fédéraux. Une région italienne, mais aussi un État du Brésil ou du
Mexique, une province argentine ou un sujet de la Fédération russe ont au
moins autant de comptes à rendre à leurs administrations centrales que nos
acteurs locaux… L’action extérieure des collectivités territoriales française
reste sur ce terrain très compétitive au plan normatif.
La décentralisation étant un processus qui continue tendanciellement à
se développer dans la plupart des pays, les acteurs territoriaux français
disposent d’atouts importants :
Diplomatie et territoires 23
Partie I - L’ACTION EXTÉRIEURE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
24 Diplomatie et territoires
une contribution importante au rayonnement et à l’influence de leur pays
Au plan national
Les collectivités territoriales françaises, par culture et par tradition, sont
sans doute les plus engagées dans l’action internationale institutionnelle,
notamment en matière d’aide au développement. Elles se sont dotées au
fil du temps de structures et d’outils leur permettant de faire face à ces
défis. La renommée et l’efficacité de l’AECT française conduisent à une
demande forte de partenariats avec les CT françaises qui sont loin d’être
toutes satisfaites mais qui forment assurément un avantage comparatif pour
l’influence française. On trouve d’ailleurs le reflet de cette organisation
dans la composition de l’institution légitime de représentation, de dialogue
paritaire et de pilotage conjoint qu’est la CNCD – particulièrement depuis
la réforme intervenue suite au Rapport Laignel et traduite dans un décret du
25 octobre 2014 – où se côtoient associations généralistes de collectivités
territoriales (ARF, ADF, AMF), associations spécialisées à l’international,
l’Association française du Conseil des communes et régions d’Europe
– AFCCRE et Cités unies France (CUF) et l’État (voir encadré CNCD).
LES MISSIONS DE LA CNCD
Diplomatie et territoires 25
Partie I - L’ACTION EXTÉRIEURE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
1 Les représentants des collectivités territoriales sont nommés sur proposition des associations
nationales de collectivités locales. La CNCD compte des membres titulaires et des membres
suppléants pour chacune de ces catégories.
2 Le Comité économique de la CNCD (CE – CNCD) est une plateforme de haut niveau qui regroupe
tous les acteurs concourant à l’action économique extérieure des collectivités territoriales. Il se
situe en complémentarité avec les autres institutions et administrations qui ont compétence
dans les domaines de l’attractivité et de l’export, en centrant son action sur la dimension éco-
nomique des coopérations décentralisées. Il a pour vocation de renforcer les relations entre
les élus locaux, les entrepreneurs, et les administrations de l’État concernées (dans le cadre de
l’action extérieure des collectivités territoriales) avec deux objectifs principaux :
• renforcer l’attractivité des territoires français (tourisme, IDE…) ;
• soutenir la présence des entreprises françaises à l’international, essentiellement les TPE/PME.
Il s’agit donc d’une mission de mise en réseau pour dynamiser le potentiel économique des
coopérations décentralisées menées par les collectivités locales, le plus souvent avec le soutien
de l’État.
26 Diplomatie et territoires
une contribution importante au rayonnement et à l’influence de leur pays
Dans un souci croissant de cohérence, ces acteurs locaux, dans leur diversité
et parfois dans le foisonnement des initiatives, agissent à la fois au travers
de leurs associations représentatives, de réseaux géographiques ou
thématiques, de l’action politique des élus et de leurs services propres
qui se sont largement professionnalisés au cours des vingt dernières années.
On compte plus de 120 réseaux spécialisés de collectivités territoriales,
couvrant tous les secteurs d’activités (voir « Annexe 1 », p. 147) et souvent
très en pointe en ce qui concerne le volet territorial des enjeux globaux,
les questions d’environnement, de développement durable, de culture et
de patrimoine, la francophonie, avec un accent de plus en plus mis sur les
questions économiques.
Au plan national, la plupart des 31 groupes-pays de CUF sont des lieux
irremplaçables d’échange entre les élus et les techniciens, rassemblant les
ressources françaises par pays de destination, mais aussi de mutualisation
et de capitalisation dans le cadre d’une convention d’objectifs avec le
MAEDI, périodiquement évaluée.
Au plan régional, il convient aussi de faire une place particulière aux
réseaux régionaux multi-acteurs (RRMA), soutenus par le MAEDI (DAECT
et Délégation aux partenariats et à la société civile), qui, conjointement
avec l’instauration des conseillers diplomatiques auprès des préfets de
région, peuvent être appelés à un rôle nouveau dans la nouvelle carte
régionale. La préparation de la COP21 a fourni aux RRMA l’occasion de
donner toute leur mesure et on aura tout à gagner à s’appuyer sur eux pour
renforcer la cohérence et la coordination transversale de l’AECT en région
(entre les collectivités, les associations, le secteur privé, les établissements
publics – hôpitaux, établissements d’enseignement et université, centres de
recherche etc. – qui tous concourent à l’internationalisation des territoires).
Les RRMA travaillent toutefois quasi exclusivement sur les coopérations
avec les collectivités des pays en développement et il conviendrait de les
inciter à couvrir tout l’éventail de l’AECT, pays développés compris.
Les collectivités territoriales sont par ailleurs des bailleurs de fonds impor-
tants pour les ONG qui opèrent de nombreux projets de coopération
décentralisée. Certaines collectivités (comme la Ville de Paris) et de grands
syndicats (SEDIF, SYCTOM, etc.) ont fait le choix de faire transiter leur APD
quasi exclusivement par le financement d’ONG et de nombreux conseils
régionaux ont mis en place des dispositifs de financement pour les ONG/
associations de leurs territoires. Pour les pays en développement, il apparaît
que de nombreux projets sont financés à la fois par les collectivités et par
l’AFD (dans le cadre de sa compétence en matière de financement des ONG
françaises) et qu’un travail de coordination devrait être effectué à cet égard.
Le Forum de l’action internationale des collectivités territoriales qui se
tient en général chaque année fin juin-début juillet est devenu un moment
fort de la réflexion commune sur les stratégies de nos territoires à l’inter-
national, en présence de nombreuses délégations étrangères, mais aussi
avec des partenaires du monde économique, culturel, social… Le MAEDI
Diplomatie et territoires 27
Partie I - L’ACTION EXTÉRIEURE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
Au plan international
« Tout divise les États, tout unit les communes », avait coutume de dire
Édouard Herriot, maire de Lyon pendant cinquante ans et fondateur du
Conseil des communes et régions d’Europe. Toutefois, malgré une commune
aspiration à faire entendre la voix des pouvoirs locaux, l’émergence d’un
mouvement universel des élus locaux n’a pas été sans heurts, au point que
l’on puisse dire que ce long processus n’a atteint sa vraie maturité qu’au
cours des deux dernières décennies, et a encore des progrès significatifs
à faire pour donner sa pleine mesure sur la scène mondiale.
Les premiers rassemblements mondiaux d’entités locales, municipales
en l’espèce, remontent à 1912 avec la création de l’IULA (International
Union of Local Authorities), autour des grandes cités du Royaume-Uni,
du Commonwealth et du continent nord-américain. Il a fallu attendre
l’après-1945 pour que s’organise, dans un esprit sensiblement différent, une
autre manière d’envisager les relations entre communes et, plus tard, entre
les autres niveaux de collectivités autour du mouvement des jumelages,
avec son incontournable dimension de réconciliation et de construction
européenne.
28 Diplomatie et territoires
une contribution importante au rayonnement et à l’influence de leur pays
Diplomatie et territoires 29
Chapitre II
Les réformes
successives en France
accroissent le poids
et le rôle des collectivités
territoriales dans la
politique nationale
et étrangère de la France
Diplomatie et territoires 31
Les réformes successives en France
Diplomatie et territoires 33
Partie I - L’ACTION EXTÉRIEURE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
34 Diplomatie et territoires
Les réformes successives en France
Diplomatie et territoires 35
Partie I - L’ACTION EXTÉRIEURE DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
36 Diplomatie et territoires
Les réformes successives en France
compétences voulue par la loi pourra avoir à terme des effets bénéfiques
sur l’efficacité des actions extérieures, par une démarche volontaire des
collectivités faisant porter leurs efforts sur les domaines où elles sont les
plus expertes : développement économique et aménagement durable
pour les régions, solidarité humaine et territoriale pour les départements,
services publics de proximité pour le bloc communal.
La loi devrait par ailleurs contribuer également à la montée en puissance
de l’action des métropoles, déjà largement engagées dans la coopération
extérieure sous la forme des groupements actuels qui les préfigurent ou
les composent, et à celle des intercommunalités. De même, les schémas
régionaux de développement économique, d’innovation et d’internatio-
nalisation – SRDEII – (voir « Annexe 4 », p. 153) institués par l’article 2 de
la loi (codifié aux articles L. 4251-12 et suivants du CGCT), confèrent plus
de cohérence aux stratégies régionales d’attractivité et de rayonnement
extérieur, dans un esprit de mutualisation avec les métropoles et les autres
niveaux de collectivités, et en s’appuyant sur un processus souhaité de
généralisation des RRMA.
En effet, la montée en puissance du fait métropolitain, déjà largement
perceptible dans les faits est maintenant un acquis consacré par la loi. La loi
no 2014-58 du 27 janvier 2014, de modernisation de l’action publique et
d’affirmation des métropoles, dite « loi MAPTAM » en avait posé le cadre
et la loi NOTRe a organisé les transferts de compétence qui en étaient la
conséquence logique, leur reconnaissant un rôle, complémentaire mais
distinct de celui des régions, dans le processus d’internationalisation des
territoires, tant du point de vue de l’attractivité que de celui du rayonne-
ment extérieur et des coopérations. Dans ce contexte, il a été également
prévu qu’une place appropriée soit faite à l’association France urbaine,
qui représente les métropoles et les grandes intercommunalités, au sein
de la CNCD.
Diplomatie et territoires 37
Partie II
L’INTERNATIONALISATION
DES COLLECTIVITÉS
TERRITORIALES :
UN ENJEU MAJEUR
D’ATTRACTIVITÉ ET DE
RAYONNEMENT POUR
LES TERRITOIRES
ET POUR LA FRANCE
Diplomatie et territoires 41
Les motivations des collectivités territoriales à l’international
Diplomatie et territoires 43
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
1 Ainsi, le rapport Laignel sur l’AECT et le rapport Vauzelle sur la Méditerranée encouragent l’inté-
gration d’un axe « jeunesse » dans la politique internationale des collectivités locales. Dans le même
temps, le soutien à la mobilité européenne et internationale des jeunes est au cœur du plan « Priorité
Jeunesse » (www.jeunes.gouv.fr/) et incite les collectivités à s’emparer de ces questions.
44 Diplomatie et territoires
Les motivations des collectivités territoriales à l’international
Diplomatie et territoires 45
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
46 Diplomatie et territoires
Les motivations des collectivités territoriales à l’international
1 Ces chiffres sont toutefois à relativiser dans la mesure où certaines collectivités n’ont pas satisfait à
l’obligation de déclaration et les dépenses déclarées sont souvent sous-évaluées (exemple : salaires
des personnels en mission parfois non comptabilisés). On observe par ailleurs une sous-déclaration
pour l’APD dans les pays émergents et une moindre déclaration des actions économiques dans les
pays en développement. De plus, l’APD est généralement déclarée par les directions des relations
internationales des collectivités. Or, l’action extérieure vers les pays en développement est aussi
déployée par d’autres services de ces collectivités, qui ne communiquent pas toujours les montants
de ces projets à leurs directions des relations internationales. Enfin, le contexte actuel qui fait suite aux
lois MAPTAM et NOTRe, ainsi qu’aux élections municipales en 2014, départementales et régionales
en 2015, a impacté les stratégies relatives à l’APD de tous les niveaux de collectivités.
Diplomatie et territoires 47
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
Évolution de l’APD par niveau de collectivités territoriales depuis 2005 (en euros)
48 Diplomatie et territoires
Les motivations des collectivités territoriales à l’international
Diplomatie et territoires 49
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
Un enjeu de compréhension
et d’analyse pour l’État
50 Diplomatie et territoires
Les motivations des collectivités territoriales à l’international
Diplomatie et territoires 51
Chapitre II
Une capacité de
projection démultipliée
Diplomatie et territoires 53
Une capacité de projection démultipliée
1 Rapport de Jean-Jack Queyranne, Philippe Jurgensen et Jean-Philippe Demaël publié en juin 2013.
2 La région perd dès lors leur qualité de « chef de file » introduite par la loi no 2004-809 du 13 août 2004
relative aux libertés et aux responsabilités locales et devient le coordonnateur « sur son territoire des
actions de développement économique des collectivités territoriales et de leurs groupements, sous
réserve des missions incombant à l’État ». Elle « établit un rapport relatif aux aides et régimes d’aides
mis en œuvre sur son territoire […] par les collectivités territoriales et leurs groupements ».
3 Le SRDEII est l’outil de planification du développement économique des régions et inclut à ce titre
la dimension export dont les collectivités souhaiteront se doter.
Diplomatie et territoires 55
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
56 Diplomatie et territoires
Une capacité de projection démultipliée
Diplomatie et territoires 57
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
1 Renforcer les collectivités territoriales et leurs associations dans les relations avec les États et leurs
groupements sous régionaux et mondiaux : a. Construire des collectivités territoriales adaptées aux
différents contextes locaux, territoriaux, en adaptant la décentralisation à chaque territoire ; b. Déve-
lopper les capacités politiques, techniques et financières des collectivités pour qu’elles soient en
mesure d’assumer leurs rôles ; c. Légitimer au regard du citoyen et de l’État les collectivités territoriales
dans leurs capacités à apporter des services et à promouvoir le développement de leurs territoires.
2. Développer des pratiques de gouvernance territoriale innovantes : mettre en place et faire fonctionner
des espaces locaux de négociation de l’action publique territoriale, en contribuant à créer des modes
de gouvernance territoriale efficaces et pertinents.
3. Relancer le processus de décentralisation : a. Débloquer les processus de décentralisation en appor-
tant des arguments pertinents aux décideurs et en contribuant au repositionnement de la haute
administration ; b. Contribuer à rebattre les cartes du pouvoir entre l’État, ses démembrements et
les collectivités territoriales dans la perspective d’une réelle autonomie locale
2 Souvent, les bailleurs, telle la Commission européenne, recherchent des réseaux de collectivités de pays
développés pour intervenir dans un pays partenaire. Il existe ainsi de nombreux réseaux, d’alliances
de collectivités, spécialisés par thématique telles que la lutte contre la pauvreté (Cities Alliance), le
climat (C40), l’énergie (ICLEI)… et mobilisés sur des projets d’expertise. Le MAEDI encourage les
CT françaises à investir ces réseaux. On notera qu’en Europe, les collectivités allemandes sont très
présentes dans ce type de réseau et accèdent ainsi mieux aux financements de la Commission.
58 Diplomatie et territoires
Une capacité de projection démultipliée
Diplomatie et territoires 59
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
60 Diplomatie et territoires
Une capacité de projection démultipliée
1 Pour remplir ces objectifs, les compétences des collectivités territoriales en matière culturelle s’expriment
à travers notamment la gestion et le financement de bibliothèques, la gestion de musées, les aides
aux salles de cinéma, le développement de l’éducation artistique. Elles assurent aussi la garde et la
conservation des objets mobiliers classés au titre de monuments historiques. Elles sont compétentes
en matière d’archives (conservation et mise en valeur) et d’organisation et de financement des services
archéologiques. À cela s’ajoute la conclusion de partenariats avec l’État afin de financer des projets
spécifiques. La culture est d’ailleurs souvent considérée comme un véritable atout par les conseils
régionaux pour la réalisation de leurs missions globales et leur « marketing territorial ». Ils abordent
majoritairement leur action culturelle en lien avec leurs autres domaines de compétences, « autour
d’objectifs transversaux » que sont l’aménagement équilibré de l’espace régional, le développement
économique et l’attractivité des territoires, la formation et l’enseignement professionnel, le tourisme,
l’accès des jeunes à la culture (se rattachant à la compétence sur les lycées).
2 Les conseils départementaux et régionaux se sont investis de manière croissante dans le patrimoine,
qui représente 59 % des dépenses culturelles départementales et 23 % des dépenses culturelles régio-
nales en 2010. Plus impliqué dans la gestion souvent directe de services et d’équipements culturels
de proximité (bibliothèques, conservatoires et écoles d’art, musées, etc.), le bloc communal consacre
plus de la moitié de ses dépenses culturelles de fonctionnement à la rémunération des personnels,
pour près de 2,5 milliards d’euros. Ce sont toutefois les subventions culturelles de fonctionnement
qui ont le plus progressé, en particulier au bénéfice des théâtres et des arts plastiques. À l’inverse,
les subventions représentent plus de 80 % des dépenses culturelles des régions. Elles soutiennent,
pour leur fonctionnement, des bénéficiaires de droit privé, notamment associatifs, et l’effort d’inves-
tissement culturel des communes et de leurs groupements.
Diplomatie et territoires 61
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
1 Bénéficiant de près de 267 millions d’euros, soit 37 % de leur enveloppe culturelle globale, le spec-
tacle vivant est le premier domaine d’intervention des régions. Alors que le montant attribué par les
Drac au spectacle vivant est à peu près équivalent (296 millions). D’un côté, les régions réservent
plus de la moitié de leurs dépenses pour accompagner les équipes artistiques, assurer une desserte
fine de leurs territoires ou soutenir certaines opérations attirant un large public, comme les festivals
par exemple ; les Drac, de leur côté, consacrent les deux tiers de ce budget au soutien des réseaux
labellisés du spectacle vivant.
2 Parmi les autres domaines d’intervention des conseils régionaux, on peut citer la formation profes-
sionnelle et les aides à l’emploi, le soutien aux langues régionales et les « politiques transversales »
regroupant notamment l’éducation artistique, les pratiques amateurs, les actions dirigées vers les
« publics éloignés ou empêchés » et l’aménagement du territoire.
62 Diplomatie et territoires
Une capacité de projection démultipliée
1 www.modernisation.gouv.fr/sites/default/files/epp/epp_engagement-citoyen-international-jeunes_rap-
port.pdf.
2 MAEDI, L’action extérieure de la France pour la jeunesse, mars 2015.
3 CNCD, MAEDI, Jeunesses, mobilité et territoires : recommandations pour l’action extérieure des
collectivités territoriales, octobre 2015.
Diplomatie et territoires 63
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
1 Le Plan « Priorité jeunesse », mis en place en 2013, est piloté par le Comité interministériel de la
Jeunesse qui coordonne les acteurs et veillent à sa mise en œuvre. Le chantier « Mobilité européenne
et internationale des jeunes » est le 10e chantier mis en place dans le cadre de ce comité.
2 Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports/MAEDI, Évaluation de politique publique portant
sur l’engagement citoyen international des jeunes, décembre 2015.
3 L’approche territoriale du développement de la mobilité internationale des jeunes est par ailleurs une
stratégie définie dans le cadre du Comité permanent de la mobilité européenne et internationale
(CPMEI) présidé par le ministre de la Jeunesse. La circulaire du 23 février 20151 demandait la mise
en place des COREMOB (Comité régionaux de la mobilité européenne et internationale), coprésidés
par les préfets de région et les présidents de conseils régionaux, avant la fin du premier trimestre
2015. Les COREMOB associent les acteurs locaux œuvrant sur la thématique de la jeunesse et ont
pour objectif de définir une stratégie régionale, adaptée au territoire, pour le développement de la
mobilité. Le rôle des collectivités y est crucial, notamment grâce à une forte implication des conseils
régionaux et des RRMA. À l’heure actuelle, seules les régions Ile-de-France, Languedoc-Roussillon,
Martinique, Guadeloupe et Guyane ne sont pas encore dotées de COREMOB. Les collectivités
territoriales s’impliquent aussi dans les plateformes régionales de la mobilité, soutenues financière-
ment par le Fonds d’expérimentation de la jeunesse1, qui ont pour objectif d’informer les jeunes et
leurs encadrants sur les dispositifs et offres de mobilité internationale et de les accompagner dans
la préparation, le déroulement et la valorisation de leurs projets.
4 MAEDI, Résultats de l’appel à projets « Mobilité internationale des jeunes 2015-2016 », le 11 mars
2016.
5 MAEDI, Appel à projets en soutien à la coopération décentralisée « Jeunesse II 2016-2017 », le 15 juin
2016.
64 Diplomatie et territoires
Une capacité de projection démultipliée
Diplomatie et territoires 65
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
66 Diplomatie et territoires
Chapitre III
Diplomatie et territoires 67
Un enjeu fort pour l’attractivité des territoires
Diplomatie et territoires 69
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
1 Création, aménagement et gestion des zones d’activité industrielle, commerciale, tertiaire, artisa-
nale, touristique, portuaire ou aéroportuaire ; actions de développement économique ; construction,
aménagement, entretien et fonctionnement d’équipements culturels, socioculturels, socio-éducatifs
et sportifs d’intérêt métropolitain.
2 Schéma de cohérence territoriale et schéma de secteur ; organisation des transports publics ; création,
aménagement et entretien de voirie ; signalisation ; abris de voyageurs ; parcs et aires de stationnement
et plan de déplacements urbains.
70 Diplomatie et territoires
Un enjeu fort pour l’attractivité des territoires
1 Programme local de l’habitat ; politique du logement ; aides financières au logement social ; actions en
faveur du logement social ; actions en faveur du logement des personnes défavorisées ; amélioration
du parc immobilier bâti, réhabilitation et résorption de l’habitat insalubre.
2 Élaboration du diagnostic du territoire et définition des orientations du contrat de ville ; animation
et coordination des dispositifs contractuels de développement urbain, de développement local et
d’insertion économique et sociale ainsi que des dispositifs locaux de prévention de la délinquance.
3 Assainissement et eau ; services d’incendie et de secours.
4 Gestion des déchets ménagers et assimilés ; lutte contre la pollution de l’air, les nuisances sonores ;
contribution à la transition énergétique ; soutien aux actions de maîtrise de la demande d’énergie ;
création, aménagement, entretien et gestion de réseaux de chaleur ou de froid urbains.
Diplomatie et territoires 71
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
L’attractivité de l’enseignement
supérieur
1 Exemples : à Paris, le guichet d’accueil des étudiants étrangers de la Cité internationale universitaire
(CIUP) fonctionne en grande partie grâce au financement de 295 000 € de la Ville de Paris, et de
230 000 € provenant de la région (le MAEDI contribue à hauteur de 30 000 €) ;
La Fondation nationale Alfred Kastler (FnaK), qui anime en France le réseau Euraxess, actif dans
l’accompagnement des chercheurs étrangers (veille juridique, conseil aux établissements, services
de logement et activités culturelles), bénéficie en 2016 de subventions du conseil général du Bas-
Rhin (25 000 €), de la communauté urbaine de Strasbourg (25 000 €) de la région Alsace (25 000 €),
le MAEDI octroyant 40 000 €.
72 Diplomatie et territoires
Un enjeu fort pour l’attractivité des territoires
Diplomatie et territoires 73
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
74 Diplomatie et territoires
Chapitre IV
Diplomatie et territoires 75
Les interactions avec l’environnement
1 Une description plus détaillée des relations internationales des CT d’outre-mer est présentée à
l’annexe 8.
2 Le succès de la COP21 a notamment tenu à la place pleine et entière qui a été faite aux Outre-mer
(appel de Fort-de-France en mai 2015, Pavillon Caraïbes au Bourget…) : les petits États insulaires
espéraient que la connaissance étendue que la France a, grâce à ses territoires ultramarins, des défis
auxquels ils sont confrontés en matière de lutte contre les effets du dérèglement climatique, allait
permettre la pleine prise en compte à Paris de leurs préoccupations en ce domaine.
Dans un autre registre, le programme conduit par exemple par le département de la Réunion en
matière de mobilité des jeunes dans la zone de l’océan Indien, combinant les dispositifs de volon-
tariat et d’insertion, est à cet égard intéressant : ciblé sur l’appui à la francophonie, il permet à des
établissements scolaires et au réseau des alliances françaises de bénéficier de personnel qualifié
recruté et mis à disposition par le département.
3 Les coopérations menées par les Outre-mer permettent partout de promouvoir l’offre française en
matière d’expertise internationale dans des secteurs à haute spécialisation : énergie marines, gestion
des littoraux ; biodiversité ; filières culturelles ; protection civile des populations et gestion des risques
environnementaux ; coopération hospitalière ; énergie solaire, gestion des déchets…
Diplomatie et territoires 77
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
1 La loi d’orientation pour l’outre-mer de 2000 (« LOOM » no 2000-1207 du 13 décembre 2000), com-
plétée par la loi du 27 juillet 2011 en ce qui concerne les « collectivités fusionnées » de Guyane et de
Martinique, a constitué un pas important vers cette reconnaissance, en permettant de contracter avec
des États étrangers, cela incluant l’adhésion sous des statuts divers à des organisations internationales,
mais il n’est pas sûr qu’elle ait permis à elle seul ce changement d’échelle appelé par les responsables
élus de ces territoires, d’autant plus que sa mise en œuvre avait été légitimement assortie de lourdes
précautions procédurales qui s’imposaient aux pouvoirs publics puisqu’elles émanaient d’une déci-
sion très détaillée du Conseil constitutionnel (Décision no 2000-435 du 7 décembre 2000), afin de
sauvegarder les intérêts de la République et le pouvoir d’appréciation préalable de ses représentants
autorisés.
2 Le retour de la France dans le capital de la Banque de développement des Caraïbes (BDC) est de
nature à mieux ancrer les initiatives dans un environnement régional plus large, avec des retombées
économiques dans les deux sens.
78 Diplomatie et territoires
Les interactions avec l’environnement
3 La région Guadeloupe a affecté un agent dans les missions diplomatiques et consulaires à Miami, au
Panama, au Québec et à Sainte-Lucie, ainsi qu’un volontaire international en République dominicaine.
À ce jour ne demeurent en poste que les agents affectés à Panama et au Québec.
La région Martinique compte un agent au sein de l’ambassade de France à Sainte-Lucie, au Brésil
(Belém, État du Para) et en Haïti (qui est toutefois basé en Martinique).
La région Guyane a ouvert le 5 septembre 2013 une antenne à caractère non diplomatique – « Maison
de la Guyane » – à Paramaribo dans le cadre d’un projet de relocalisation de l’ambassade de France
au Suriname.
4 Au titre du FEDER 2014/2020, la région Réunion par exemple dispose de 63,2 millions d’euros pour
financer des actions de coopération transfrontalière et transnationale et la Commission de l’océan
Indien s’est vue allouer une enveloppe de 50 millions d’euros au titre du XIe FED.
Diplomatie et territoires 79
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
1 Malgré la réalisation du tunnel sous la Manche, la nature maritime de la frontière entre la France et
le Royaume-Uni ou la barrière des Alpes sont encore probablement pour beaucoup, dans le petit
nombre et la relative faiblesse des coopérations concrètes localement engagées entre les régions,
départements et communes transfrontaliers.
2 Les relations séculaires, politiques, économiques, culturelles et linguistiques, entre populations fran-
çaises et allemandes de part et d’autre du Rhin et dans les régions mosellane et sarroise, ou encore
avec la Belgique, expliquent très largement la précocité et l’intensité des coopérations qui se sont
nouées entre collectivités locales des deux pays dès le début des années 1960.
80 Diplomatie et territoires
Les interactions avec l’environnement
1 Ainsi, le fait qu’un territoire soit comparativement plus attractif qu’un autre explique évidemment la
formation de flux de travailleurs frontaliers attirés par un bassin d’emploi dynamique ou des salaires
élevés. Près de 400 000 frontaliers résident ainsi en France et travaillent de l’autre côté des frontières,
chiffre en augmentation constante (multiplié par deux en 20 ans). Nos voisins les plus concernés
sont la Suisse (160 000), le Luxembourg (de l’ordre de 85 000, sans compter les 40 000 Français qui y
résident), l’Allemagne (50 000), Monaco (38 000, sans compter les 30 000 Français qui y résident) et
même la Belgique (36 000).
2 Parmi les exemples de projets transfrontaliers pour lesquels d’importants financements européens
sont alloués, le projet de liaison Seine-Escaut entre la France et la Belgique permettant l’établissement
d’un nouveau corridor européen de fret (le tronçon central de ce projet consiste en la construction du
canal Seine-Nord Europe (SNE) de 106 kilomètres sur le territoire français), est éligible à 14,9 milliards
d’euros de financements européens dans le cadre du mécanisme d’interconnexion (MIE) 2014-2020.
Diplomatie et territoires 81
Partie II - L’INTERNATIONALISATION DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
d’une frontière. En effet, si l’on met à part les très grands équipements
que sont les tunnels routiers ou ferroviaires, il n’existe qu’assez peu d’in-
frastructures véritablement binationales sur nos frontières : elles consistent
souvent en des lignes de transports transfrontalières. Citons l’exemple
financé quasi paritairement et destiné aux populations locales, de l’hôpital
franco-espagnol de Cerdagne à Puigcerdá (côté espagnol).
Au total, les porteurs de projets transfrontaliers se heurtent souvent aux
obstacles liés à des cadres politiques, administratifs, juridiques, fiscaux
peu adaptés et non cohérents entre eux. L’encadrement européen des
législations ne suffit pas à assurer l’intégration, et les stratégies, législations,
financements des différents États doivent être également mieux coordonnées.
82 Diplomatie et territoires
Partie III
LES COLLECTIVITÉS
TERRITORIALES
BÉNÉFICIENT DE
SOUTIENS VARIÉS
AFIN D’AMÉLIORER
L’EFFICACITÉ DE LEUR
ACTION EXTÉRIEURE
Chapitre I
Un dispositif
institutionnel national
multiforme pour
accompagner au
mieux les collectivités
territoriales
Diplomatie et territoires 85
Un dispositif institutionnel national multiforme
Diplomatie et territoires 87
Partie III - AMÉLIORER L’EFFICACITÉ DE LEUR ACTION EXTÉRIEURE
88 Diplomatie et territoires
Un dispositif institutionnel national multiforme
Diplomatie et territoires 89
Partie III - AMÉLIORER L’EFFICACITÉ DE LEUR ACTION EXTÉRIEURE
90 Diplomatie et territoires
Un dispositif institutionnel national multiforme
Le réseau diplomatique
à l’étranger
Tandis que les crédits d’intervention des postes ont été considérablement
réduits depuis quinze ans, les coopérations décentralisées compensent
partiellement cette évolution et permettent très souvent de maintenir
l’influence de la France dans certains pays ou dans certaines régions de
certains pays où la coopération nationale n’intervient pas, peu, ou plus sur
le plan bilatéral. C’est principalement le cas dans les postes de présence
diplomatique et dans les pays européens.
Afin de renforcer le suivi et l’appui aux porteurs de projets de coopération et
aux autres actions des collectivités, un correspondant pour la coopération
décentralisée a été désigné dans chaque ambassade, faisant ainsi l’inter-
face entre les CT présentes dans son pays de résidence et la DAECT, les
conseillers diplomatiques en région et les collectivités.
Chaque poste diplomatique est aussi appelé à se prononcer sur les projets
de coopération présentés à la DAECT pour cofinancement (au même titre
que les SGAR des préfectures de région). De même, l’accompagnement
des délégations françaises ou étrangères fait l’objet d’un suivi renforcé
et plus transversal, en association avec les directions géographiques et
thématiques compétentes.
Enfin, le rôle des postes diplomatiques est essentiel en termes de conseil,
d’interface avec les autorités nationales et locales, et d’appui organisa-
tionnel à la tenue des grands événements bilatéraux ou multilatéraux de
coopération décentralisée (assises bilatérales, séminaires ou conférences
thématiques…).
Pour ce qui concerne les pays en voie de développement, une concertation
des postes diplomatiques avec les CT françaises présentes dans le pays
partenaire (ainsi qu’avec leurs associations transversales traitant de l’AECT)
lors de l’élaboration des Documents-cadres de partenariat (DCP) permettrait
d’améliorer la coordination et la cohérence des interventions de l’État et
de ses opérateurs d’une part, avec l’action des CT.
Diplomatie et territoires 91
Partie III - AMÉLIORER L’EFFICACITÉ DE LEUR ACTION EXTÉRIEURE
Business France
En France, Business France possède un réseau national de 20 délégués
régionaux et 5 directeurs interrégionaux qui œuvrent auprès des conseils
régionaux et des agences régionales de développement économique. Ils
sont basés au sein des chambres de commerce et industrie (CCI), et leurs
missions sont principalement les suivantes :
– participation, par la fourniture d’informations et d’outils d’aide à la
décision stratégique des régions, aux Plans régionaux d’internationalisation
des entreprises – et désormais aux SRDEII – et aux programmes d’actions
qui en découlent : meilleure intégration des services publics, de Business
France (Programme France Export (PFE), VIE, prestations individuelles,
Organisation internationale et bailleurs de fonds de Business France (OIBF),
communication, etc.) ;
– suivi et bonne exécution des programmes conclus avec les conseils
régionaux (appels d’offres, conventions…) ;
– animation de la collaboration et des accords stratégiques passés avec
les CCI pour offrir un accompagnement efficient aux PME à l’export depuis
les territoires jusqu’à la pérennisation sur les marchés ;
– promotion et relais de prospection sur le terrain pour les VIE en lien avec
les partenaires de l’export ;
– animation des partenariats privés locaux : Société Générale, Pramex,
HSBC, Euler-Hermès… ;
92 Diplomatie et territoires
Un dispositif institutionnel national multiforme
Campus France
Campus France possède 8 délégations et 22 agents en régions, qui relayent
ses activités, initient et conduisent des partenariats locaux (Bordeaux, Lyon,
Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Strasbourg et Toulouse). Ce réseau,
initialement localisé dans un parc locatif privé, se recentre progressivement
au sein des établissements d’enseignement supérieur ou des ComUEs
(Bordeaux, Lyon, Nancy, Nantes, Toulouse), voire d’équipements munici-
paux (Marseille et projet à Nice). Les actions avec les collectivités locales
sont essentiellement centrées sur les questions d’attractivité, de gestion
des réseaux d’anciens étudiants, et de participation aux guichets uniques
d’accueil, impliquant l’ensemble des acteurs du territoire.
Campus France est également fortement présent auprès des acteurs
de Nouvelle-Calédonie, en les accompagnant dans le développement
et la gestion de nombreux programmes de mobilité, financés tant par
le Haut-Commissariat de la République que par le gouvernement de
Nouvelle-Calédonie ou les trois collectivités provinciales (Sud, Nord et Îles).
France Volontaires
Plateforme française des volontariats à l’international, France Volontaires
réunit l’État, le monde associatif et les collectivités territoriales autour d’une
mission d’intérêt général : promouvoir et développer les engagements
Diplomatie et territoires 93
Partie III - AMÉLIORER L’EFFICACITÉ DE LEUR ACTION EXTÉRIEURE
L’AFD
Depuis 2007, 28 accords de partenariat entre l’AFD et des collectivités
territoriales françaises ou leurs associations ont été signés dont 9 avec des
communes, 8 avec des régions, 4 avec des communautés urbaines. Ces
partenariats se traduisent par un portefeuille nourri d’opérations :
– plus de dix projets qui impliquent dès leur conception des collectivités
françaises. Les fonds de l’AFD permettent par exemple de financer des
missions d’expertise d’agents territoriaux (français et du sud). Au total, plus
de 3 millions d’euros de l’AFD ont ainsi été mobilisés ;
– près de quarante « projets parallèles » : appui d’une collectivité française
à une collectivité d’un PVD (formation des cadres territoriaux, réalisation
de petits investissements…) parallèlement à un financement de l’AFD
contribuant ainsi à renforcer l’impact des deux interventions coordonnées.
La période récente est marquée par une intensification des relations
avec les collectivités territoriales, du fait de la mise en place en 2014
de la facilité de financement des collectivités françaises (FICOL),
par laquelle l’AFD finance des initiatives portées par des collectivités.
Dans un souci de complémentarité avec les instruments de la DAECT,
la Facilité promeut prioritairement les projets comprenant une compo-
sante d’investissement « physique ». En 2014 et 2015, l’AFD a financé 6
1 France Volontaires est membre fondateur du GIP Agence du Service civique et est présent dans 24
pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique/Caraïbes, du Pacifique à travers un réseau d’espaces volontariats.
Contact : www.france-volontaire.org
94 Diplomatie et territoires
Un dispositif institutionnel national multiforme
Expertise France
Expertise France est l’agence française d’expertise technique internationale,
issue de la réforme du dispositif français de coopération technique. Son
action vise à renforcer les capacités de ses partenaires nationaux ou locaux
étrangers à définir, piloter et mettre en œuvre des politiques publiques
adaptées aux besoins des populations. Cette action se caractérise par un
appui aux administrations, mais également à tout autre acteur qui participe
à la mise en œuvre de ces politiques : institutions publiques, parlement,
société civile, secteur privé. L’agence inscrit son action pleinement dans
le nouvel agenda international 2015-2030 et les ODD.
Elle intervient en particulier dans les domaines de la gouvernance démo-
cratique, économique et financière, de la lutte contre le dérèglement
climatique et du développement urbain, d’une agriculture respectueuse
de l’environnement, de la santé, de la protection sociale et de l’emploi,
ainsi que de la stabilisation des pays fragiles ou en crise et de la sécurité.
Le travail avec les collectivités constitue pour Expertise France un axe
de développement important, à travers, d’une part, les experts gérés
Diplomatie et territoires 95
Partie III - AMÉLIORER L’EFFICACITÉ DE LEUR ACTION EXTÉRIEURE
Atout France
Atout France, l’agence nationale de développement du tourisme, est
l’opérateur de l’État en charge du tourisme. Constitué sous forme d’un
groupement d’intérêt économique (GIE), il associe les acteurs publics et
privés du tourisme (1250 adhérents). À ce titre, il participe au pilotage
d’une politique publique coordonnée et efficace au sein et au service des
territoires (168 diagnostics territoriaux, assistance aux montages de projet,
500 campagnes de communication). De par sa présence à l’étranger et par
les missions qui lui sont confiées par l’État et par les collectivités territoriales,
le mode d’organisation unique d’Atout France est gage d’efficacité car il
permet de mobiliser les moyens affectés à la mise en œuvre des politiques
publiques locales ou nationales, d’impliquer toutes les parties prenantes
et de projeter l’offre française à l’international.
L’Institut français
L’Institut français a signé des conventions de partenariat avec 24 collectivités
françaises (grandes villes ou métropoles et conseils régionaux) permettant le
cofinancement de projets artistiques et culturels portés par des opérateurs
et structures des CT pour un montant total de 2 millions d’euros chaque
année, tous pays confondus.
1 Région Ile-de-France : 4 ETI (Hanoi, Santiago du Chili, Sao Paulo, et Port-au-Prince/Gonaïves) ; Région
Auvergne-Rhône-Alpes : 1ETI à Hô-Chi-Minh-Ville, Vietnam ; Région Aquitaine Limousin Poitou-Cha-
rentes : 1 ETI à Lao Cai, Vietnam ; département de l’Essonne : 1 ETI à Wuhan, Chine.
96 Diplomatie et territoires
Un dispositif institutionnel national multiforme
Diplomatie et territoires 97
Partie III - AMÉLIORER L’EFFICACITÉ DE LEUR ACTION EXTÉRIEURE
98 Diplomatie et territoires
Un dispositif institutionnel national multiforme
Diplomatie et territoires 99
Chapitre II
La Commission européenne
a progressivement renforcé
son appui à l’action extérieure des
collectivités locales européennes
1 Les RUP françaises bénéficient d’une allocation spécifique supplémentaire d’environ 0,44 milliard
d’euros au titre de la politique de cohésion. En outre, en matière de politique agricole, des mesures
ont été instaurées pour soutenir la production agricole des RUP et faciliter l’approvisionnement en
produits agricoles de ces territoires (programmes d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité
– POSEI), pour un montant d’environ 270 millions d’euros.
1 Le site de la Commission européenne regroupe tous les appels à propositions des fonds qu’elle gère
directement à l’adresse suivante : ec.europa.eu/contracts_grants/grants_fr.htm. Attention toutefois,
cette page n’est pas toujours régulièrement actualisée.
2 LIFE est divisé en deux sous-programmes : Environnement qui a pour objectif de protéger l’environ-
nement et d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles et Action pour le climat qui vise à lutter
contre le changement climatique. Point national de contact : lifeplusfrance@developpement-durable.
gouv.fr. Les appels à propositions se trouvent à cette adresse : ec.europa.eu/environment/life/funding/
life2015/index.htm.
3 L’EaSI se décline en trois programmes : le volet PROGRESS pour la modernisation des politiques
sociales et de l’emploi, le volet EURES pour la mobilité professionnelle et le volet Microfinance et
entrepreneuriat social. Les appels à propositions se trouvent sur le site de la Commission européenne :
ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=629&langId=fr.
4 Erasmus+ se décline en 3 actions clés : les mobilités européennes individuelles, la coopération en
éducation et en formation, ainsi que le soutien à la réforme des politiques publiques dans les secteurs
de l’éducation et de la formation. Erasmus+ se décline en deux programmes « Éducation et Formation »
et « Jeunesse et sport ». Point national de contact pour le volet « Éducation et Formation » : Erasmus+
France Éducation Formation. Pour monter un projet : site de Penelope+. Point national de contact
pour le volet « Jeunesse et sport » et pour monter votre projet : INJEP.
1 Le programme Europe pour les citoyens vise à permettre aux citoyens de mieux comprendre l’UE
et à promouvoir la citoyenneté européenne. Ce programme comporte trois volets : Mémoire euro-
péenne, Engagement démocratique et participation civique et Action horizontale. Les collectivités
sont principalement concernées par le volet Engagement démocratique et participation qui finance
des projets de jumelages et de réseaux de villes jumelées. Point national de contact : CIDEM. Les
appels à propositions se trouvent à cette adresse : http://eacea.ec.europa.eu/europe-for-citizens/
funding_en.
2 Europe Créative subventionne des projets visant à préserver la diversité culturelle et linguistique de
l’Europe, et à renforcer la compétitivité des secteurs de la culture et de la création. Le programme
se compose de 3 volets distincts : Culture, Média et Soutien à l’entrepreneuriat. Les collectivités sont
principalement concernées par le volet Culture. Lien pour les appels à propositions : http://eacea.
ec.europa.eu/europe-creative/financement_fr.
3 Le corps des Volontaires de l’aide de l’UE est encore un projet. Celui-ci visera à contribuer, à augmenter
et à améliorer la capacité de l’Union à fournir une aide humanitaire. Les appels à propositions sont à
cette adresse : https://eacea.ec.europa.eu/eu-aid-volunteers/funding/eacea-252015-deployment_en.
Point national de contact : France Volontaires.
21 PROPOSITIONS
POUR AMÉLIORER
LA COOPÉRATION
ENTRE L’ÉTAT ET LES
COLLECTIVITÉS EN
MATIÈRE D’ACTION
EXTÉRIEURE
1. Développer
une nouvelle offre
de services proposés
aux collectivités
Proposition 1 – Connecter
les collectivités territoriales
et le réseau du MAEDI
et ses opérateurs
Proposition 2 – Renforcer
le soutien de Business France
à l’export des entreprises et
à l’attractivité des territoires,
en partenariat avec les Conseils
régionaux
Proposition 4 – Renforcer
l’ancrage territorial de l’AFD et
accroître son soutien aux projets
d’investissement des coopérations
décentralisées
Proposition 5 – Mieux
accompagner la valorisation
de l’expertise des collectivités
territoriales
1 Le comité d’orientation a pour mission de conseiller le gouvernement sur les priorités géographiques et
thématiques de l’expertise technique française, évaluer l’adéquation de l’offre française à la demande
internationale et à la stratégie des organisations multilatérales, et à formuler, le cas échéant, des
propositions d’amélioration de cette offre et du dispositif d’accompagnement.
Proposition 9 – Accompagner
l’adhésion des collectivités d’outre-
mer aux organisations régionales
Antilles– Guyane
La Guadeloupe, la Martinique et la Guyane ont présenté leur candidature
auprès de la CARICOM pour une adhésion sous le statut de membre associé,
en leur nom propre. Le principe de cette adhésion a fait l’objet d’un large
consensus politique par les États membres. La Guadeloupe poursuit par
ailleurs son processus d’adhésion à l’OECO et Saint-Martin est devenu
membre associé de l’AEC – concrétisé au Sommet de l’AEC à La Havane
en juin 2016 – et s’est également engagé dans un processus d’adhésion à
l’OECO. La Guyane a adressé dernièrement une demande d’adhésion à la
CEPALC. Son président a par ailleurs annoncé qu’il demanderait l’adhésion
à l’UNASUR.
Dans la perspective de ces prochaines adhésions, le MAEDI mènera une
réflexion sur cette nouvelle donne et sur le poids nouveau de la France dans
ces organisations. Un travail de coordination État/collectivités territoriales
sera nécessaire.
Pacifique
Afin d’encourager une bonne insertion régionale des collectivités, la diplo-
matie française soutient la demande de la Nouvelle-Calédonie et de la
Polynésie française de devenir membres à part entière du Forum des Îles
du Pacifique (FIP ; principale enceinte régionale de dialogue politique dont
elles sont membres associés) et celle de Wallis-et-Futuna (actuellement
observateur au FIP) de devenir membre associé de cette organisation. Ces
candidatures sont concertées avec les autorités françaises dans le respect
du statut spécifique de ces trois collectivités. Le MAEDI soutient également
la démarche de la Nouvelle-Calédonie qui souhaite devenir membre du
« groupe mélanésien fer de lance » (GMFL), organisation sous-régionale
dont le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) est membre.
Océan Indien
La France est membre depuis 1986, au titre de département de La Réunion,
de la Commission de l’océan Indien. Les délégations françaises dans les
différentes instances de cette organisation associent des élus ou des fonc-
tionnaires territoriaux de la Réunion avec lesquels les positions françaises
Proposition 10 – Renforcer la
complémentarité DAECT – AFD
1 Il conviendra de veiller à ce que les CT qui envisagent de contribuer à un projet d’équipement dans
leur collectivité partenaire et qui souhaitent un cofinancement des études préalables par la DAECT
puissent formuler leurs dossiers de façon à ce que ceux-ci soient compatibles avec les règles et critères
de l’AFD, lui apportant ainsi une garantie pour la phase ultérieure d’investissement par la FICOL.
1 Programme financé par la DAECT et mis en place par l’AFCCRE avec CUF, le CNFPT…
Pour parer aux difficultés que les collectivités éprouvent dans la poursuite
de leurs projets dans les pays dits « fragiles », le MAEDI, via le CDCS,
accompagnera les collectivités dans la pérennisation de leurs partenariats
en contexte de crise.
Grâce au FACECO, les collectivités sont en capacité de contribuer de
façon rapide et efficace à la réponse aux crises humanitaires de grande
ampleur. Le CDCS veillera à ce que les contributions des collectivités
puissent s’inscrire dans le cadre de projets pluriacteurs (associant l’État,
des ONG, et le secteur privé), favorisant la recherche d’effets de levier et
la transparence dans l’utilisation des fonds ainsi collectés.
Le CDCS permettra aux collectivités de bénéficier, via le fonds de stabilisa-
tion du CDCS, de procédures et conditions de financement assouplies, pour
apporter leur contribution à la reconstruction et à la relance des processus
de décentralisation, en étant à la fois pourvoyeuses et récipiendaires de
fonds dans le cadre de leurs interventions et en valorisant leur expertise
dans le cadre de projets ad hoc. Cette logique, encore novatrice dans
le champ de la coopération, traduit la volonté de la France d’accroître
l’implication des collectivités dans la réponse aux crises.
Proposition 13 – Dans le
domaine artistique et du débat
d’idées, accroître la capacité
de cofinancement de l’Institut
français pour des projets culturels
et artistiques qui pourraient
s’appuyer sur les mécanismes
de la coopération décentralisée
1 Association des villes portuaires de France (ANVPF) ; Association « Villes-Internet » ; Fédération des
agences de développement et des comités d’expansion économique (CNER) ; Association interna-
tionale des maires francophones (AIMF) ; Association internationale des régions francophones (AIRF) ;
Fédération des parcs naturels régionaux ; Association nationale des villes et pays d’art et d’histoire
et des Villes à secteurs sauvegardés et protégés (ANVPAH-SSP) ; Association des professionnels de
l’action européenne et internationale des collectivités territoriales – ARRICOD ; Réseau des grands
sites de France (RGSF) ; Association Internaitionale des villes portuaires (AIVP) ; Association nationale
des élus du littoral (ANEL).
2 Voir liste des abréviations en annexe.
Proposition 15 – Renforcer
l’accompagnement des RRMA
Proposition 17 – Intensifier
l’échange d’information au
service de l’efficacité de l’action
extérieure des collectivités
territoriales
1 pastel.diplomatie.gouv.fr/cncdext/dyn/public/atlas/accesMonde.html
Créé en 2009 par CUF, ce forum annuel était jusqu’en 2015 une manifes-
tation quasi exclusivement centrée sur les pays d’Afrique francophone et
de Méditerranée, rassemblant environ un millier de français et étrangers,
élus, cadres territoriaux et associations.
En 2015, un premier élargissement de son audience en dehors de cette
zone a pu être réalisé (Japon, Mexique, Russie), tandis que le président de
la République y faisait pour la première fois une intervention sur ce thème
et que plusieurs personnalités étrangères avaient fait le déplacement. Si
les prochaines éditions confirmaient cette évolution dans le sens d’une
globalisation de la couverture géographique du Forum, le MAEDI pourrait
intensifier son soutien en vue de faire de ce « Forum de Paris » un rendez-
vous mondial incontournable de l’AECT.
Proposition 19 – Mettre le
réseau diplomatique du MAEDI à
disposition des collectivités pour
renforcer le plaidoyer visant à la
reconnaissance du rôle de l’échelon
local par les organisations
internationales
Proposition 20 – Faciliter
l’obtention de visas pour
les partenaires permanents
de coopération des collectivités
françaises
Proposition 21 – Améliorer
la gouvernance
Annexe 1
Liste des associations nationales thématiques de
collectivités territoriales travaillant en partenariat
avec le MAEDI
(Annexe à la p. 27)
Annexe 2
Circulaire du 2 juillet 2015 du ministre des Affaires
étrangères et du Développement international et du
ministre de l’Intérieur aux préfets et hauts-commissaires
(Annexe à « La politique étrangère, définition nationale,
déclinaisons locales », p. 33)
Annexe 3
Lettre du ministre des Affaires étrangères aux
présidents de conseils régionaux sur les conseillers
diplomatiques auprès des préfets de régions
(Annexe à la p. 97)
Annexe 4
Loi no 2014-773 du 7 juillet 2014 d’orientation et de
programme relative à la politique de développement
et de solidarité internationale (extraits)
(Annexe à la p. 37)
Article 14
I. La première partie du Code général des collectivités territoriales est
ainsi modifiée :
1° L’intitulé du chapitre V du titre unique du livre Ier est ainsi rédigé : « Action
extérieure des collectivités territoriales » ;
2° L’article L. 1115-1 est ainsi rédigé :
« Art. L. 1115-1.-Dans le respect des engagements internationaux de la
France, les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent mettre
en œuvre ou soutenir toute action internationale annuelle ou pluriannuelle
de coopération, d’aide au développement ou à caractère humanitaire.
« À cette fin, les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent, le
cas échéant, conclure des conventions avec des autorités locales étrangères.
Ces conventions précisent l’objet des actions envisagées et le montant
prévisionnel des engagements financiers. Elles entrent en vigueur dès
leur transmission au représentant de l’État dans les conditions fixées aux
articles L. 2131-1, L. 2131-2, L. 3131-1, L. 3131-2, L. 4141-1 et L. 4141-2.
Les articles L. 2131-6, L. 3132-1 et L. 4142-1 leur sont applicables » ;
3° L’article L. 1115-2 est ainsi rétabli :
« Art. L. 1115-2.-Les communes, les établissements publics de coopération
intercommunale et les syndicats mixtes compétents en matière de collecte
et de traitement des déchets des ménages au sens de l’article L. 2224-13
ou percevant la taxe ou la redevance d’enlèvement des ordures ménagères
peuvent mener, dans la limite de 1 % des ressources qui sont affectées aux
budgets de ces services et dans le cadre de l’article L. 1115-1, des actions
de coopération, d’aide au développement ou à caractère humanitaire dans
les domaines de la collecte et du traitement des déchets des ménages » ;
4° L’article L. 1115-6 est ainsi rédigé :
« Art. L. 1115-6.-Il est créé une Commission nationale de la coopération
décentralisée qui établit et tient à jour un état de l’action extérieure des
collectivités territoriales. Elle favorise la coordination entre l’État et les
collectivités territoriales et entre les collectivités territoriales et peut formuler
toute proposition relative à l’action extérieure des collectivités territoriales.
Annexe 5
Les opérateurs du MAEDI
(Annexe à « Les opérateurs du MAEDI », p. 92)
EXPERTISE FRANCE
appui aux administrations, mais également à tout autre acteur qui participe
à la mise en œuvre de ces politiques : institutions publiques, Parlement,
société civile, secteur privé.
L’Agence met ainsi ses compétences au service de ses partenaires tout en
contribuant à la mise en œuvre des objectifs de la politique de coopération
au développement, d’influence et de diplomatie économique de la France.
Les relations de l’agence avec les collectivités territoriales françaises se
traduisent de la manière suivante :
• le CNFPT ;
• l’Association des régions de France (projet d’élaboration d’une convention) ;
• le Syndicat national des secrétaires et directeurs généraux des collectivités
territoriales.
En outre, Expertise France peut être amené à organiser des visites d’étude
de collectivités d’États étrangers auprès de collectivités territoriales françaises
pour le partage d’expériences et de bonnes pratiques. Dans le cadre du
projet Africa4Climate par exemple, une visite d’étude a été organisée
pour des employés (cadres techniques et responsable des partenariats)
de la ville de Kampala (Ouganda) auprès de la métropole du Grand Lyon.
Les services techniques de la métropole et leurs partenaires ont présenté
leurs politiques et stratégies en matière de mobilité (y compris stratégie de
développement des modes de transports doux), d’agriculture urbaine, de
plan climat-énergie, de réhabilitation de quartiers urbains, de valorisation
des déchets, d’engagement et de sensibilisation des parties prenantes
(habitants, société civile, entreprises, universités, écoles).
Enfin, Expertise France assure l’animation du Partenariat français pour la ville
et les territoires (réalisation des orientations françaises dans le domaine du
développement urbain avec des exemples de projets urbains ; préparation
de la Conférence Habitat III [collectivités et associations d’élus impliquées :
Ville de Paris, Nanterre, Lyon, CUF, France Urbaine, ARF, FNAU, etc.]).
BUSINESS FRANCE
ATOUT FRANCE
1 Un nouveau contrat d’objectifs et de performance pour la période 2016-2018 qui met en exergue
les missions prioritaires que l’opérateur doit développer en priorité.
valorisée dans les relations que l’opérateur entretient avec les collectivités
territoriales.
Les Assises du tourisme et le Conseil de promotion du tourisme, lancés à
l’initiative du MAEDI, ont souligné la nécessité, dans un contexte concur-
rentiel intensif et un environnement économique complexe, de consolider
les destinations et marques existantes et d’en faire émerger de nouvelles,
structurées, et à forte visibilité internationale. C’est dans cette perspective
que les contrats de destination ont été mis en place avec l’appui technique
et financier de l’État et d’Atout France. Vingt contrats de destination, signés
en 2015 au Quai d’Orsay par le MAEDI, constituent des outils innovants
et très opérationnels pour accélérer le développement international des
destinations touristiques, renforcer l’attractivité des territoires, et fédérer
sur plusieurs années acteurs publics et privés autour d’objectifs communs
en matière d’ingénierie et de promotion sur les marchés 1.
Conscient du rôle que tiennent les collectivités territoriales dans la mise
en œuvre des ambitions de développement touristique de la France,
Atout France renforce son lien avec les acteurs locaux. Ainsi, le nouveau
contrat d’objectif et de performance de l’opérateur prévoit notamment la
création d’une « Direction de développement du territoire » qui aura pour
mission de renforcer le lien de l’opérateur avec les collectivités territoriales
et leurs opérateurs locaux. En outre, les travaux qui vont être engagés afin
de développer le nouveau site internet de l’opérateur, Atout-france.fr,
devraient permettre de renforcer la visibilité des territoires sur les marchés
touristiques internationaux, notamment par la mise en valeur des contrats
de destination et des « marques mondiales ».
AFD
1 Par son rôle fédérateur, le contrat de destination porte sur la structuration et le développement
de l’offre, la qualité d’accueil, la promotion sur un ou plusieurs marchés internationaux cibles, ainsi
que sur les démarches d’intelligence économique. Ce dispositif a été complété par la sélection de
16 « marques mondiales », choisies par un Collège des marques (formé en 2015 et piloté par Atout
France, comprenant des experts, des chercheurs et des professionnels de la communication) en
tenant compte des contrats de destination. Le but de cette initiative complémentaire est de centrer
la communication générique de l’opérateur autour de grandes « marques de destination » déjà
reconnues à l’international. Atout France, en lien avec les collectivités territoriales, accompagne le
déploiement de ces marques à l’international.
CAMPUS FRANCE
Créée par la loi du 27 juillet 2010, l’agence Campus France est un établis-
sement public (EPIC) chargé de la promotion de l’enseignement supérieur,
de l’accueil et de la gestion de la mobilité internationale des étudiants, des
chercheurs, des experts et des invités. Un décret du 30 décembre 2011
précise l’organisation et les modalités d’action de l’Agence.
Résultant de la fusion du GIP Campus France et de l’association Egide,
et de la reprise des activités internationales du CNOUS, l’établissement
est placé sous la tutelle des ministères chargés des Affaires étrangères
et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Les établissements
d’enseignement supérieur et de recherche et les organismes de recherche
participent à l’orientation de la politique de l’agence à travers un « Forum
Campus France » réunissant 337 membres en juin 2016.
Les collectivités territoriales disposent de deux représentants au sein du
conseil d’administration, désignés par l’AMF et l’ARF. Elles disposent
également de trois représentants au sein du conseil d’orientation de Campus
France, relatif à l’accueil et au séjour des étudiants et des chercheurs
étrangers en France, désignés par l’AMF, l’ARF et l’ADF. Les collectivités
France avec les territoires (ce qui se caractérise aussi par l’adhésion au
Forum Campus France de la plupart des grands regroupements, ComUEs
ou associations).
À la suite de son étude ayant chiffré à 4,7 milliards d’euros la dépense en
France des 300 000 étudiants que nous accueillons chaque année, une
nouvelle étude, présentée lors du colloque 2016 de l’AVUF, a permis à
Campus France de déterminer l’apport économique de la mobilité étudiante
pour chaque région (sur une base de 12 000 euros dépensés par chaque
étudiant pour ses frais de séjour). Avec une expérience forte d’un porte-
feuille de près de 34 000 mobilités par an, en partenariats à de nombreux
mandants français ou étrangers, publics ou privés, Campus France peut
proposer aux régions et aux métropoles une gestion de leurs programmes
de bourses, véritables leviers pour accroître leur attractivité et ses effets
directs ou différés sur leur développement économique.
INSTITUT FRANÇAIS
1 Ces dispositifs ont accompagné l’émergence autant que les talents confirmés à travers près de 80
tournées en 2015, mais aussi l’accompagnement d’artistes et de professionnels sur des rendez-vous
professionnels prescripteurs. En 2015, les artistes de la scène et le spectacle vivant ont concerné
près de 80 % des actions menées et les arts visuels 16 %, mais on trouve également de nouvelles
disciplines comme le numérique, le cinéma, la bande dessinée ou le livre. Un programme spécifique
a également été mis en place pour appuyer l’accueil en résidence de création d’écrivains étrangers
et/ou de traducteurs conduit par la Maison des écrivains de Saint-Nazaire.
FRANCE VOLONTAIRES
1 1 Une convention de partenariat a été signée à ce titre en février 2015 avec l’Association des régions
de France.
2 1 La création d’un collège des collectivités au sein des instances de France Volontaires permet de
créer un espace de dialogue et d’échange autour de la plateforme et de son projet associatif. Cepen-
dant, la participation des collectivités à la vie de l’association est très limitée et il existe sans doute
un lien de causalité, France Volontaires ne s’investit sans doute pas suffisamment pour dynamiser la
participation des collectivités à la réalisation de son projet.
Annexe 6
Les réseaux régionaux multi-acteurs (RRMA)
Dans un esprit de service public et une approche pluri-acteurs, les RRMA
renforcent l’implication et améliorent la qualité des actions menées à
l’international et en France dans tous les champs de la coopération et de
la solidarité. En leur qualité de référents régionaux, les RRMA interviennent
en complémentarité des politiques publiques locales et nationales qu’ils
contribuent à construire, à animer et à valoriser.
Acteurs à part entière de l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité
internationale, ils contribuent à l’ouverture au monde des habitants dans
un contexte de plus en plus globalisé et interdépendant.
Dans cette optique, ils proposent une palette à destination de tous les
acteurs basés dans leurs régions respectives :
• RECENSEMENT/IDENTIFICATION du « qui fait quoi ? » en région ;
• ACCOMPAGNEMENT DES PORTEURS DE PROJET : information, orien-
tation, conseil, formation, mise en relation ;
• ANIMATION TERRITORIALE : organisation de rencontres et de temps de
concertations en région afin de favoriser la mutualisation et le développement
de partenariats/synergies ;
• VALORISATION DES PROJETS ET ACTEURS RÉGIONAUX
• ÉDUCATION À LA CITOYENNETÉ ET À LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE ;
• DÉVELOPPEMENT DE LA MOBILITÉ ET DE L’ENGAGEMENT SOLIDAIRE.
Les réseaux régionaux assurent un rôle d’interface avec les différentes
institutions publiques ou privées au premier plan desquels le MAEDI.
Celui-ci s’appuie, en effet, sur les RRMA pour mailler le territoire d’un
« nombre restreint de réseaux » œuvrant – par la pluralité des acteurs qu’ils
touchent et qu’ils mettent en relation – à une « diplomatie démultipliée ».
Annexe 7
Les collectivités d’outre-mer :
collectivités du Pacifique, collectivités françaises
d’Amérique, collectivités de l’océan Indien
(Annexe à « L’enjeu de l’action extérieure des collectivités
d’Outre-mer », p. 77)
COLLECTIVITÉS DU PACIFIQUE
1 Dans ces derniers domaines, il existe de multiples exemples, entre 40 et 50 projets seront cofinancés
par le Fonds en 2016 : ces actions doivent être confortées par un maintien et si possible un accrois-
sement du Fonds (crédits du programme 209).
de la collectivité avec les États insulaires voisins s’appuient sur les liens
culturels anciens et se concentrent principalement sur des actions en direction
de la jeunesse et des sports et en matière de formation professionnelle.
Les deux tiers de la population résident d’ailleurs en Nouvelle-Calédonie.
Des réflexions sont en cours afin d’améliorer la communication du territoire
avec son environnement régional, notamment par l’installation d’une
bretelle de dérivation d’un câble à haut débit reliant Fidji et Samoa. Une
étude de faisabilité diligentée par la CPS avec l’appui du Fonds Pacifique
pourrait déboucher sur une restructuration des communications régionales
aériennes et maritimes.
Wallis-et-Futuna est membre de la Communauté du Pacifique (CPS) et du
Programme régional océanien pour l’environnement (PROE). La collectivité
bénéficie également du statut de « membre observateur » auprès du Forum
des îles (FIP) du Pacifique et a exprimé en décembre 2007 le souhait
d’accéder au statut de « membre associé ».
3/Polynésie française : en vertu de la loi organique du 27 février 2004 le
gouvernement de la Polynésie française peut notamment :
– négocier et signer des accords avec les États, territoires ou organismes
régionaux au nom du gouvernement français ;
– représenter la France au sein d’organismes régionaux ;
– adhérer en son nom propre à des organisations internationales ;
– nommer des représentants auprès d’États ou territoires du Pacifique
(aucun actuellement).
1 À ce jour, la Guadeloupe et la Martinique sont devenues membres associés, en leur nom propre,
de la CEPALC-CDCC (Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes – Comité de
développement et de coopération des Caraïbes – 2012), la France en étant membre à part entière.
Elles sont également devenues membres associés de l’Association des États de la Caraïbe (AEC)
(2014), en leur nom propre et au même titre que la France, qui continue à représenter la Guyane,
Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
La Martinique est aussi membre associé de l’Organisation des États de la Caraïbe Orientale (OECS
– Organisation of Eastern Caribbean States – OECO – 2015), organisation où la France n’est pas
représentée.
2 Aussi peut-on citer, à titre d’exemples :
Pour la Martinique :
– les déclarations d’intention de coopération avec Antigua-et-Barbuda en 2012 et Sainte-Lucie en
2014 dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’agriculture, du tourisme, du transport aérien
et maritime, de la culture ;
– les actions de coopération avec l’État du Para au Brésil dans les domaines du tourisme, de la
biomasse, de l’agriculture, l’élevage et l’import/export ;
– projets de coopération avec La Dominique en matière de géothermie et d’énergies renouvelables
entre les deux îles.
Pour la Guyane : coopération transfrontalière avec le Brésil et le Suriname dans les domaines de la
lutte contre la pêche illégale, de la lutte contre l’orpaillage illégal, de la coopération policière…
Pour la Guadeloupe : projets de coopération avec La Dominique en matière de géothermie et
d’énergies renouvelables entre les deux îles.
3 Ce programme couvre :
– dans son volet transfrontalier (41,1 M€) : la Guadeloupe, la Martinique ainsi que les pays de l’OECO ;
– dans son volet transnational (23,2 M€) : la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Saint-Martin et
l’ensemble des États de la Grande Caraïbe.
4 Ce programme couvre :
– dans son volet transfrontalier (4,8 M€) : la Guyane, le Suriname et l’État brésilien de l’Amapa ;
– dans son volet transnational (14,1 M€) : la Guyane, le Suriname, le Guyana et les États brésiliens
de l’Amapa, du Para et de l’Amazonas).
1 Ce programme ne comporte qu’un volet transfrontalier qui couvre les parties française et néerlandaise
de l’île de Saint-Martin.
2 La Guadeloupe, la Martinique et la Guyane ont présenté leur candidature auprès de la CARICOM pour
une adhésion sous le statut de membre associé, en leur nom propre. Le principe de cette adhésion
a fait l’objet d’un large consensus politique par les États membres. La Guadeloupe poursuit son
processus d’adhésion à l’OECO. Saint-Martin s’est également engagé dans un processus d’adhésion
à l’AEC – qui devrait être concrétisé au prochain Sommet de l’AEC à La Havane en juin prochain –, à
l’OECO et à la CARICOM. La Guyane a adressé dernièrement une demande d’adhésion à la CEPALC.
Son président a, par ailleurs, annoncé qu’il demanderait l’adhésion à l’UNASUR.
1 Les échanges des CFA avec le continent américain sont à la fois faibles (190 M€ d’exportations en
2015, soit 21 % du total) et déficitaires (-515 M€ l’an dernier). Surtout, ils sont massivement orientés
vers les États-Unis (59 % des échanges commerciaux, près de la moitié du déficit commercial et une
écrasante majorité des échanges universitaires), pays avec lequel leur coopération institutionnelle
est pourtant à peu près inexistante.
Annexe 8
La Mission opérationnelle transfrontalière (MOT)
(Annexe à « Renforcer la Mission opérationnelle
transfrontalière (MOT) », p. 125)
La MOT (association loi 1901) réunit les différents niveaux (local, régional,
national) de part et d’autre des frontières, et leurs groupements, dans l’esprit
de l’intérêt général transfrontalier et dans une perspective résolument
européenne.
Conscient de la situation frontalière de la France, unique en Europe, le
gouvernement français a créé la MOT en 1997. Elle a été présidée par
Roland Ries, Pierre Mauroy et depuis 2008 Michel Delebarre. Régie par un
statut associatif, la MOT regroupe soixante-dix adhérents 1, représentant
tous les acteurs impliqués dans l’aménagement des espaces frontaliers, dont
plus des deux tiers sont des collectivités territoriales. Elle est soutenue par
l’État, principalement le CGET et la CDC, ainsi que le MAEDI, le ministère
de l’Intérieur et le ministère des Outre-mer.
Son action, encadrée par un programme décidé par l’État et l’ensemble
de ses membres et partenaires, a pour objectifs :
– de mieux faire prendre en compte la dimension transfrontalière dans les
politiques publiques ;
– de faciliter l’interface entre les administrations françaises et leurs inter-
locuteurs dans les pays voisins ;
– de mettre en réseau les territoires frontaliers, à l’échelle nationale et
européenne, pour identifier les besoins, les obstacles rencontrés et faciliter
leur résolution ;
– de mener des projets opérationnels et concrets sur le terrain, ayant
pour effet de rapprocher les citoyens des pays frontaliers et de renforcer
l’adhésion des peuples à la construction européenne, nécessitant une
véritable ingénierie technique que la MOT a pu acquérir depuis sa création.
Après vingt ans de travail et de capitalisation de son savoir-faire, la MOT
– une structure légère de seulement 8 personnes – est devenue un outil
d’expertise de référence, unique en Europe. Elle est unanimement reconnue
au niveau local, comme national en France, dans les pays voisins et par les
institutions européennes et internationales. Son expertise est qualifiée par
ses membres comme incontournable, et son appui indispensable pour faire
face à la montée en puissance des questions frontalières.
Annexe 9
La coopération transfrontalière
(Annexe à « Les coopérations transfrontalières : de forts
enjeux en matière de développement économique, qui
appellent une meilleure coordination », p. 80)
et même une ligne de bus transfrontalière conçue dans cet objectif, méri-
teraient sur ce point d’inspirer d’autres zones frontalières. De même, une
déclaration pour une expérimentation de coopération transfrontalière dans
ce domaine a été signée lors de la CIG franco-luxembourgeoise du 26 mai
2015 et un comité technique a été créé en vue d’une concrétisation de
cette coopération à la rentrée prochaine.
• Faciliter les transports, et notamment les transports de proximité, à
l’échelle du bassin transfrontalier. Comme le souligne dans son rapport le
préfet Cadiot, « à Lille, à Luxembourg, à Sarrebruck, à Genève, sur la côte
méditerranéenne et notamment à proximité de Monaco, partout la question
des transports est récurrente à tous points de vue ». Parler des aéroports, des
trains de ligne et des grandes liaisons tunnelières (tunnels du Mont-blanc et
du Fréjus, tunnel sous la Manche, liaison Lyon-Turin, tunnel du Somport…)
sort en grande partie du cadre de cette note car il s’agit moins de liaisons
transfrontalières au sens strict du terme que de liaisons internationales, mais
« ce qui est véritablement au cœur des préoccupations transfrontalières, ce
sont les possibilités d’accès au travail quotidien : autoroutes saturées, bus
qui s’arrêtent à la frontière, comme à Lille, lignes de tramway insuffisantes,
voire inexistantes, constituent un frein fort au développement économique
de ces zones ». À titre d’exemple, le développement des infrastructures de
transport est au cœur des échanges entre la France et le Luxembourg, à
l’image de l’aménagement de l’autoroute A31-A3 (A31 bis) qui fait l’objet
de point d’étapes réguliers ou du TER entre Thionville et Luxembourg
dont un cinquième sillon est actuellement mis en place pour améliorer le
cadencement des trains.
• L’environnement et la gestion de l’énergie constituent également des
préoccupations particulièrement importantes et peuvent faire l’objet de
coopérations transfrontalières fructueuses et porteuses de développement
économique. Si les problématiques environnementales ont évidemment
une importance capitale en zone de montagne (on songe aux réserves
et parcs naturels et aux ressources touristiques qu’ils procurent), elles
concernent au moins autant les zones urbaines et péri-urbaines. Certaines
questions sont d’une extrême sensibilité pour la vie quotidienne de nos
concitoyens et le développement durable d’un même territoire de part et
d’autre d’une frontière : gestion des eaux d’un fleuve comme le Rhône,
gestion des déchets par exemple… En matière d’énergie, on peut évoquer
le projet « Trion », installé à Kehl, qui peut illustrer un type de coopération
transfrontalière intéressant. Ce projet de la conférence du Rhin supérieur
a pour objectif de créer des synergies entre les trois pays pour diminuer
les émissions de gaz à effet de serre de 80 % avant 2050. Pour atteindre
cet objectif, tous les moyens peuvent être étudiés et utilisés : forte dimi-
nution de l’utilisation d’énergie primaire, développement des bâtiments
« autonomes » en chauffage, eau chaude, climatisation.
• Enfin, en termes d’infrastructures apportant des bénéfices concrets aux
populations de part et d’autre d’une frontière, des progrès peuvent certai-
nement être faits. En effet, si l’on met à part les très grands équipements
Annexe 10
Panorama des instruments financiers de l'UE pour
la politique européenne de développement
(Annexe à « La Commission européenne
a progressivement renforcé son appui à l’action
extérieure des collectivités locales européennes », p. 103)
de coopération avec les autorités des pays partenaires, pour soutenir les
associations ou défenseurs des droits de l’homme.
Annexe 11
Le rôle des collectivités territoriales dans la mise en
œuvre du nouveau cadre de développement durable
À l’échelle locale, les villes sont le lieu où les politiques peuvent intégrer
les dimensions économiques, sociales et environnementales en ayant
un impact ainsi dans tous les domaines de la vie (habitat, travail, mobilité,
échanges, etc.), et ce dans des processus démocratiques qui mobilisent
l’ensemble des citoyens.
Annexe 12
L’aide publique au développement des collectivités
territoriales françaises (suivant la télédéclaration en
ligne de 2016 sur le site de la CNCD)
(Annexe à « L’action extérieure des collectivités
territoriales contribue à l’APD française », p. 47)
Comme chaque année, il est demandé à toutes les collectivités territoriales
françaises et leurs groupements, au titre de l’article L. 1115-6 du CGCT,
de télédéclarer leur contribution à l’APD : projets de coopération ou des
jumelages, actions d’aide humanitaire ou d’urgence, subventions aux ONG
et organisations internationales multilatérales. Les données sont déclarées
en ligne entre avril et juin de chaque année sur le site de la CNCD (www.
cncd.fr), administré par la DAECT (MAEDI/DGM/DAECT).
Une circulaire du secrétariat général de la CNCD (Commission nationale
de la coopération décentralisée) rappelle chaque année aux collectivités
territoriales l’obligation de déclarer en ligne les données portant sur leurs
versements au titre de l'APD. À noter que, depuis 2015, cette télédéclara-
tion de l’APD est une condition d’octroi d’un cofinancement du MAEDI.
Les résultats de cette télédéclaration sont ensuite pris en compte par
la Direction générale du Trésor du ministère des Finances et le Comité
d’aide au développement (CAD) de l’OCDE dans le Rapport annuel sur
la coopération pour le développement dans lequel apparaissent les
montants des collectivités. Ils figurent également sur l’Atlas français de
la coopération décentralisée. Ce recueil de données financières permet
de valoriser l’effort des collectivités territoriales en matière d’aide au
développement et leur contribution à l’APD mis en avant par la France.
pas toujours les montants de ces projets à leurs directions des relations
internationales. Enfin, le contexte actuel qui fait suite aux lois MAPTAM et
NOTRe, ainsi qu’aux élections municipales en 2014, départementales et
régionales en 2015, a impacté les stratégies relatives à l’APD de tous les
niveaux de collectivités.
L’estimation de la marge d’erreur de la déclaration APD des collectivités
françaises était de 20 à 30 % en 2015. L’ampleur de ce défaut de déclaration
a conduit la DAECT à mener une relance insistante vers les collectivités
dont l’action extérieure lui était connue sans qu’elles aient pour autant
déclaré leur APD. Par ailleurs, la DAECT a largement communiqué sur le
fait que la déclaration APD des collectivités fait pleinement partie de l’APD
déclarée par la France qu’elle vient compléter par son action au plus près
des territoires, ainsi que sur le fait que cette télédéclaration devenait une
condition d’octroi d’un cofinancement de projet par le MAEDI dans le
cadre de ses appels à projets.
Le volume de l’APD recensé pour 2014 a ainsi été réévalué de 7,2 % à la
suite de la relance faite aux collectivités d’octobre 2014 à janvier 2015. Cette
réévaluation est probablement une raison du niveau de l’APD déclarée par
les collectivités territoriales en 2016 pour leurs projets 2015.
Les principales collectivités territoriales contributrices à l’APD 2015 sont :
– la Ville de Paris : 10,8 % de l’APD ;
– le conseil régional de Rhône-Alpes : 8,3 % de l’APD ;
– le conseil régional d’Ile-de-France : 6,2 % de l’APD ;
– le conseil régional de Picardie : 5,7 % de l’APD ;
– le conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur : 4,2 % de l’APD ;
– le Syndicat des aux d’Ile-de-France : 3,9 % de l’APD ;
– le Service public de l’assainissement francilien : 3,3 % de l’APD ;
– le conseil régional de La Réunion : 3 % de l’APD ;
– le conseil régional des Pays-de-la-Loire : 2,9 % de l’APD ;
– le conseil départemental des Hauts-de-Seine : 2,7 % de l’APD.
(Voir tableau de la répartition de l’APD par niveau de collectivités territoriales
[2005-2015, en euros], p. 49.)
Selon la zone géographique, les principaux pays bénéficiaires sont :
– Europe : Arménie et Macédoine ;
– Afrique du Nord : Maroc et Tunisie ;
– Afrique orientale et océan Indien : Burundi, Comores, Madagascar et
Seychelles ;
– Afrique subsaharienne : Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger et Sénégal;
– Amérique du Nord, centrale et Caraïbes : Haïti, Cuba et Salvador ;
– Amérique du Sud : Chili et Brésil ;
– Proche et Moyen-Orient : Liban et Territoires palestiniens ;
– Asie : Cambodge, Chine, Inde, Laos et Vietnam.
2014 2015
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Diplomatie et territoires
L’aide publique au développement des collectivités territoriales françaises
195
ANNEXES
Déclaration total
Conseils régionaux
APD 2015
Conseil régional du Centre 1 074 285,00
Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais 1 028 430,00
Conseil régional Champagne-Ardenne 727 845,00
Conseil régional du Limousin 591 442,00
Conseil régional de Bretagne 541 079,00
Conseil régional de Bourgogne 536 477,00
Conseil régional de Basse-Normandie 475 708,00
Conseil régional de Haute-Normandie 383 320,00
Conseil régional d’Alsace 370 720,00
Conseil régional de Lorraine 352 401,00
Conseil régional de Franche-Comté 190 000,00
Conseil régional d’Auvergne 287 120,00
Conseil régional du Languedoc-Roussillon 17 500,00
TOTAL Conseils régionaux (en 2015) 28 880 526,00
Déclaration total
Conseils départementaux
APD 2015
Conseil départemental des Hauts-de-Seine 1 648 394,00
Conseil départemental des Yvelines 1 466 716,00
Conseil départemental de la Réunion 922 500,00
Conseil départemental du Val-De-Marne 772 148,00
Conseil départemental du Nord 660 500,00
Conseil départemental de Loire-Atlantique 584 419,00
Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine 574 735,00
Conseil départemental de l’Essonne SCDRI 550 840,00
Conseil départemental de l’Ardèche 535 125,00
Conseil départemental de la Charente-Maritime 455 000,00
Conseil départemental de l’Isère 434 354,00
Conseil départemental de Seine-Maritime 374 936,00
Conseil départemental du Finistère 301 164,00
Conseil départemental des Côtes-d’Armor 279 332,00
Conseil départemental de Seine-Saint-Denis 256 600,00
Conseil départemental des Bouches-du-Rhône 243 376,00
Conseil départemental du Pas-de-Calais 205 972,00
Conseil départemental de Saône-Et-Loire 150 000,00
Conseil départemental du Bas-Rhin 150 000,00
Conseil départemental de la Savoie 141 640,00
Conseil départemental de Gironde 122 398,00
Conseil départemental de l’Eure 111 900,00
Conseil départemental de l’Hérault 103 600,00
Conseil départemental de Haute-Garonne 100 000,00
Conseil départemental de l’Allier 78 411,00
Conseil départemental de l’Aude 74 320,00
Conseil départemental du Haut-Rhin 65 300,00
Conseil départemental du Territoire-de-Belfort 64 468,00
Déclaration total
Conseils départementaux
APD 2015
Conseil départemental de l’Oise 62 720,00
Conseil départemental de Meurthe-Et-Moselle 62 500,00
Conseil départemental de Dordogne 58 866,00
Conseil départemental du Maine-et-Loire 53 220,00
Conseil départemental de Vendée 52 400,00
Conseil départemental de la Haute Saône 37 377,00
Conseil départemental de la Drôme 34 500,00
Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques 27 065,00
Conseil départemental du Doubs 26 650,00
Conseil départemental du Jura 25 500,00
Conseil départemental de l’Orne 16 200,00
Conseil départemental de l’Aisne 15 280,00
Conseil départemental de l’Indre 10 000,00
Conseil départemental du Lot-et-Garonne 6 166,00
Conseil départemental du Calvados 5 000,00
Conseil départemental de l’Aveyron 3 900,00
Conseil départemental du Loiret 2 500,00
Conseil départemental d’Indre-et-Loire 2 000,00
TOTAL Conseils départementaux 11 929 992,00
Déclaration total
Groupements (structures intercommunales)
APD 2015
Syndicat des eaux d’Ile-de-France 2 332 925,00
SIAAP (Service public de l’assainissement francilien) 1 996 386,00
Grand Lyon 910 000,00
Nantes Métropole 484 731,00
Communauté d’agglomération de Reims 301 684,00
Communauté d’agglomération de lLa Rochelle 226 055,00
Dunkerque Grand Littoral Communauté urbaine 198 401,00
Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise 192 270,00
Communauté d’agglomération d’Évry Centre Essonne 145 000,00
Bordeaux Métropole 142 016,00
Pays Vichy Auvergne 114 000,00
Grand Poitiers 109 735,00
Syndicat intercommunal eau et assainissement de Fontoy-Vallé de la Fensch 82 641,00
Communauté d’agglomération du Sud-Est toulousain (Sicoval) 63 317,00
Syndicat mixte de production d’eau Fensch-Lorraine 59 926,00
Communauté d’agglomération Plaine commune 51 500,00
Communauté de communes Faucigny-Glières 47 503,00
Syctom 46 885,00
Communauté d’agglomération du Pays rochefortais 42 006,00
Communauté urbaine de Cherbourg 40 000,00
Communauté d’agglomération Caen la Mer 39 000,00
SDEA Bas-Rhin 33 145,00
Brest métropole 31 601,00
Déclaration total
Groupements (structures intercommunales)
APD 2015
Communauté d’agglomération de Saint-Omer 31 500,00
Communauté de l’agglomération Belfortaine 24 750,00
Syndicat mixte de production d’eau potable de la Region de Caen 18 000,00
Communauté d’agglomération du territoire de la Côte Ouest 17 000,00
Communauté de communes Paimpol Goelo 16 690,00
Communauté d’agglomération de Montpellier 10 000,00
Communauté d’agglomération de l’Espace Sud Martinique 10 000,00
Communauté de communes du Plateau briard 10 000,00
Communauté de communes du Val-de-Drôme 10 000,00
Communauté d’agglomération Amiens métropole 8 000,00
SIDEC Jura 8 000,00
Lille Métropole 6 900,00
Communauté de communes de Selestat et environs 4 803,00
Communauté de communes du Miey de Béarn 4 000,00
Syndicat intercommunal des eaux de la forêt de Paimpont 1 900,00
Communauté de communes des Aspres 1 344,00
Communauté de communes du Val de Boutonne 1 060,00
TOTAL Groupements (structures intercommunales) 7 874 674,00
Déclaration total
Villes
APD 2015
Paris 6 438 615,00
Marseille 654 884,00
Montreuil-sous-Bois 241 451,00
Nantes 226 699,00
Lille 195 672,00
Saint-Étienne 184 287,00
Toulouse 167 566,00
Rennes 154 045,00
Saint-Brieuc 133 703,00
Suresnes 129 570,00
Strasbourg 117 346,00
Cergy 95 310,00
Mantes-la-Jolie 92 420,00
Allonnes 91 900,00
Châtellerault 85 367,00
Besançon 83 900,00
Fontoy 82 641,00
Mulhouse 81 648,00
Ifs 81 500,00
Chevilly-Larue 81 318,00
Chinon 79 413,00
Saint-Herblain 74 500,00
Chambéry 70 000,00
Vienne 67 005,00
Déclaration total
Villes
APD 2015
Albi 58 459,00
Ivry-sur-Seine 51 001,00
Guyancourt 50 100,00
Auch 46 868,00
Saint-Laurent-Blangy 45 038,00
Lannion 45 000,00
Orléans 42 545,00
Panazol 40 740,00
Poitiers 36 500,00
Juvisy-sur-Orge 34 528,00
Colmar 34 000,00
Issy-Les-Moulineaux 26 000,00
Évry 25 000,00
Boulogne-Billancourt 22 000,00
Gentilly 21 700,00
La Possession 21 500,00
Bouguenais 21 160,00
Aix-en-Provence 21 000,00
Belfort 20 568,00
Nancy 20 200,00
Bordeaux 19 500,00
Pontcharra 18 080,00
Niort 18 000,00
Ribeauville 16 800,00
Châlons-en-Champagne 16 275,00
Ramonville-Saint-Agne 15 000,00
Chaponost 14 000,00
Arcueil 13 736,00
Grenoble 12 700,00
Hérouville-Saint-Clair 12 649,00
Enghien-les-Bains 12 500,00
Mondonville 12 000,00
Dreux 11 478,00
Arras 10 204,00
Cholet 10 000,00
Concarneau 10 000,00
Conches-en-Ouche 10 000,00
Seclin 10 000,00
Châteauroux 9 610,00
Lamballe 8 940,00
Checy 8 300,00
Grigny 7 860,00
Pezilla-la-Rivière 7 855,00
Fontenay-sous-Bois 7 040,00
Cerny 7 000,00
Grande-Synthe 7 000,00
Déclaration total
Villes
APD 2015
Mouilleron-le-Captif 7 000,00
Marcy-l’Étoile 6 675,00
Cachan 6 500,00
Limoges 6 000,00
Metz 5 865,00
Dijon 5 500,00
Nanterre 5 191,00
Anglet 5 000,00
Bonneuil-sur-Marne 5 000,00
Coueron 5 000,00
Reims 5 000,00
Angoulême 4 500,00
La Bresse 4 350,00
Aiffres 4 169,00
Ermont 4 100,00
Lisses 4 000,00
Saint-Estève 4 000,00
Crêts-en-Belledone 3 962,00
Coulon 3 954,00
Le Séquestre 3 800,00
Lisieux 3 640,00
Montivilliers 3 560,00
Castres 3 500,00
Saint-Louis 3 500,00
Argentat 3 105,00
Colombelles 3 000,00
Crolles 3 000,00
Draveil 3 000,00
Lorient 3 000,00
Meudon 3 000,00
Orsay 3 000,00
Sierentz 3 000,00
Coutances 2 500,00
Saint-Pierre-d’Aurillac 2 500,00
Jouy-en-Josas 2 100,00
Blanquefort 2 000,00
Loriol-sur-Drôme 2 000,00
Rillieux-la-Pape 2 000,00
Tregueux 1 900,00
Bourbon-Lancy 1 500,00
Erstein 1 330,00
La Motte-Chalancon 1 300,00
Communauté de communes de la Plaine de la Sauer et du Seltzbach 1 200,00
Le Pont-de-Claix 1 000,00
Saint-Maximin 1 000,00
Saint-Romain-en-Gal 1 000,00
Déclaration total
Villes
APD 2015
Trégastel 1 000,00
Bennwihr 925,00
Barr 907,00
Hochfelden 900,00
Rodez 800,00
Septèmes-les-Vallons 600,00
Gemenos 500,00
Scherwiller 500,00
Schiltigheim 500,00
Donzere 450,00
Breux-Jouy 400,00
Bavilliers 360,00
Saint-Vallier 345,00
Breitenbach 330,00
Bergheim 300,00
Eguisheim 245,00
Berstheim 150,00
Pugny-Chatenod 100,00
Trevignin 100,00
TOTAL Ville 10 871 807,00
Bénéficiaires de l’APD 2015 par zones géographiques et par pays (en euros)
EUROPE – TOTAL 2 506 587,00
Arménie 1 274 618,00
Macédoine 342 642,00
Serbie 128 130,00
Turquie 89 219,00
États ex-Yougoslavie non spécifié 72 000,00
Géorgie 66 222,00
Moldavie 63 147,00
Ukraine 28 489,00
Albanie 21 900,00
Bélarus 10 089,00
Kosovo 6 550,00
Azerbaïdjan 2 500,00
Monténégro 900,00
Europe – Régional 400 181,00
Guatemala 3 415,00
Bélize 580,00
Birmanie 70 552,00
Thaïlande 55 660,00
Malaisie 24 575,00
Mongolie 19 306,00
Corée, Rép. dém. 13 120,00
Annexe 13
Les schémas régionaux de développement
économique, d’innovation et d’internationalisation
(SRDEII)
(Annexe à « L’action extérieure des collectivités
territoriales au service du rayonnement économique
de la France », p. 55)
Contenu facultatif
Obligation de concertation
Adoption
Annexe 14
Dispositifs de mobilité européenne et internationale
des jeunes – Volontariat
(Annexe à « Les collectivités territoriales sont des acteurs
essentiels de la mobilité internationale des jeunes », p. 63)
Service civique
Diplomatie et territoires
Diffusion
Direction de l’information
légale et administrative
La documentation Française
Tél. : 01 40 15 70 10
www.ladocumentationfrancaise.fr
Imprimé en France
ISBN : 978-2-11-145296-1
DF : 1RO45120
Prix : 9 €
9:HSMBLB=YZW^[V: La
documentation
dF
Française