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EXPOSE Nouveau Contes

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EXPOSE : LES NOUVEAUX CONTES

D’AMADOU KOUMBA

Sommaire :
Introduction
I. Du griot à l’auteur
1. Amadou Koumba
2. Birago Diop
a. Biographie
b. Bibliographie
II. L’œuvre “Les nouveaux contes d’Amadou Koumba
III. Structure et résumés de quelques contes
1. Structure
2. Résumés de certains contes
 L’os
 Le prétexte
 Le boli
 Dof Diop
 Khary Gaye
 Samba de la nuit
 Les deux gendres
 Liguidi Malgam
 La cuillère sale
IV. Le temps et l’espace
1. Le temps
2. L’espace
V. Les techniques du conte
1. Formules consacrées
2. Le merveilleux dans les « Nouveaux contes »

INTRODUCTION (Raja)
Le conte est un genre littéraire qui se retrouve dans toutes les
couches sociales, et son origine est aussi inconnue que son
auteur. En Afrique, le conte occupe une place privilégiée dans
l'éducation des populations. Voilà pourquoi son étude est
pertinente dans le cours de notre vie, particulière dans la vie
scolaire.
Birago Diop, ce sénégalais a pu en recueillir auprès d'Amadou
Koumba, les traduire en français puis les transcrire dans une
écriture. Le succès des Nouveaux Contes se passe de
commentaire. Et pour en cerner les contours, nous étudierons
principalement la vie et l'œuvre de l'auteur, la structure et les
thèmes, le cadre spatio-temporel et enfin la technique des contes
dans ce recueil.

I. DU GRIOT A L’AUTEUR
1. Amadou Koumba (Habiba)
Amadou Koumba a réellement existé dans l’est du Sénégal. Il est
griot : conteur et musicien qui transmet sous l’arbre à palabres (à
paroles) les contes, la mémoire d’un peuple, la sagesse d’une
communauté.
Le griot transmet à Birago Diop la parole et les légendes. Ainsi
naissent des personnages connus de tous comme : Golo le singe,
Leuk le lièvre, Bouki l’hyène, Gaïndé le lion…
2. Birago Diop
a. Biographie (Suzanne)
Né en décembre 1906 à Ouakam, Birago Diop fréquenta l'école
coranique. Après sa première scolarité, et ne trouvant de bourse
pour poursuivre ses études, il prend le risque d'hypothéquer sa
maison familiale et se rendit à Toulouse puis à Paris où il
retrouve le groupe de L'Etudiant Noir.
A son retour au bercail, il est affecté à Kayes au Mali, ce qui lui
donne l'occasion de parcourir la brousse et de faire la rencontre
d'Amadou Koumba, griot de la famille maternelle auprès de qui
il recueillit beaucoup d'histoires.
Birago Diop est à la fois conteur et poète. Il est marqué par
l'enracinement dans les valeurs culturelles ancestrales. De même,
les traits des mœurs qui caractérisent ses personnages renvoient-
ils à la réalité villageoise dans ce qu'elle a à la fois de particulier
et d'universel.
Il mourut en 1989.
2. Bibliographie
 « Les Contes d’Amadou Koumba » -1947
 « Les Nouveaux Contes d’Amadou Koumba » - 1958
 « L’Os De Mor Lam » - 1977
 « Leurs Et Lueurs : Poèmes » - 1960
 « Contes Et Lavanes » - 1963
 « Contes d’Awa » - 1977
 « Et Les Yeux Pour Me Dire » - 1978
 « Sénégal Du Temps De » - 1978

II. L’ŒUVRE « LES NOUVEAUX CONTES » (Fatou


Kiné)
Les Contes d'Amadou Koumba est un recueil de dix-neuf contes,
originaires du Sénégal et d'autres pays africains, transcrits et
traduits en français par Birago Diop d'après les récits du griot
Amadou, fils de Koumba. Le recueil est publié pour la première
fois en 1947.

Selon Roland Colin, ces contes « nous révèlent la fine fleur de


l'art des griots de l'Afrique de l'Ouest, et Birago Diop a su
trouver avec bonheur l'expression française qui rend la
succulence et le soleil des paroles nègres. Il a rendu ses contes
audibles au lecteur européen le moins averti de l'âme noire, en
lui ciselant toutes les finesses de l'émotion et de la sensation
africaine des êtres et des choses. [...] Il nous a ouvert l'une des
voies qui mènent à l'Esprit négro-africain1. »

III. STRUCTURE ET RESUME DE QUELQUES


CONTES
1. Structure de l’œuvre (Pharel)
Les Nouveaux Contes est constitué des treize (13) contes
suivants : L'Os (p25 à p38), Le Prétexte (p39 à p48), La
Roussette (p49 à p60), Le Boli (p61 à p72), Dof Diop (p73 à
p82), Khary-Gaye (p83 à p100), Djabou Nd'aw (p101 à p108),
Samba-de-la-nuit (p109 à p122), Le Taureau de Bouki (p123 à
p136), Les deux Gendres (p137 à p152), Liguidi-Malgam (p153
à p166), Bouki pensionnaire (p167 à p1176) et la cuiller sale
(p177 à p188).
2. Résumés de certains contes
Quelques-uns sont résumés ci-dessous, et les thèmes qu'ils
développent seront analysés au fur et à mesure.

 L'Os (Suzanne) : Un jour, le village de Mor Lam, alors en


manque de viande, reçoit un bœuf en entier. Les villageois
l’égorgent et se partagent la viande. Mor Lam reçoit sa
part : un os. Pendant que sa femme Awa était en train de le
cuisiner, son ami Moussa lui rendit visite. Envahi par
l’odeur de l’os, Moussa décida alors de rester. Il comptait
sur l’honneur et l’hospitalité pour se faire inviter.
Ne voulant pas partager son os avec son ami Moussa, Mor
Lam demanda à sa femme d’annoncer sa mort. Il croyait
ainsi que Moussa allait partir, sauf que Moussa décida de
rester aux funérailles de son ami.
Faisant le mort, Mor Lam fut enterré vivant. Son fidèle ami
Moussa épousa la veuve et dégusta l’os.

 Le Prétexte (Raja) : Il est dominé par deux thèmes : d'abord


le mensonge ne dure pas se vérifie à travers le faux
marabout Serigne Fall qui voulait profiter des largesses du
riche et bon Mar Ndiaye. Celui-ci montre à son tour que la
patience a des limites et qui va se débarrasser de son hôte
encombrant, et ainsi que le murmure son Guéwel Mbaye :
"Point n'est besoin d'un gros appât pour attraper une grosse
bête"
 Le Boli (Cheikh Moussa) : Il met l'accent sur l'importance
du respect à accorder à la tradition. Tiéni était le fils d'un
vieux forgeron Noumouké-le-forgeron. Noumouké, devenu
vieux posta sa statuette sacrée “le boli" près de son atelier et
lui versait toujours une calebasse de lait avant de se mettre
à l'œuvre. Du " boli" sortait une ombre sous forme de jeune
et aidait le vieux dans la forge. Lorsqu'il Tiéni sortit de la
case des hommes et qu'il reprit l'atelier de son père, au lieu
que de continuer à satisfaire "le boli", il lui donnait des
coups de marteau sue la tête. Un jour une vielle peule Débo,
passa par l'atelier offrit du lait jeune homme (ombre du
boli) qui la transforma dans le feu de la forge en la jeune
qu'elle était. Son mari, averti vint à la forge mais trouve
Tiéni, celui-ci le calcina. Et quand le roi voulut le tué,
l'ombre du "boli" le sauva en ressuscitant le peul. Depuis
Tiéni respecte "le boli".

 Dof Diop (Cheikh) : Né Moussa, il est idiot d'où le surnom


"Dof Diop". Il reçut à la mort de son père une génisse, alors
que tout l'héritage sera partagé par ses demi-frère Bouba,
Baba et Bira. Dof Diop accusa le tamarinier d'avoir mangé
l'animal qu'il lui vendait et l'abattit. Il trouve du trésor et
s'en ouvrit à ses frères qui le prirent. Mais le Maure du roi
sut l'histoire, mais il est tué par les trois frères. Dof les
dénonça au Roi, néanmoins les frères avaient pris le soin
d'enterrer un bouc blanc dans la fosse désignée par le fou.
Le roi fut trompé et les fils du marabout Mor-Coki Diop
s'en sortirent indemne.

 Khary-Gaye (Fatou Kiné) : Il s'agit ici du thème de la


mauvaise éducation et de ses conséquences. Elle finit par
avoir des répercussions sur les enfants, et partant sur les
parents : telle est la fille de Khary qui dévoila le grand
secret du python. Pourtant, l'autre fils disait si on lui
demandait "Kham" (Je ne sais pas) car, dit-on, "je ne sais
pas n'avait jamais fait couper le cou à personne, ni mené
quiconque dans une geôle (prison)" (p. 98) A sa fille qui
avait dévoilé le secret, le Prince du Grand le Fleuve
transformera en euphorbe (plante vivace et toxique) et
pleurera toujours et pour un rien du tout ; alors que Khary,
sa mère deviendra une tourterelle (oiseau comme le pigeon,
au beau plumage) gracieuse et faible qui chantera sans
cesse à cime des arbres.

 Samba-de-la-nuit (Abdou Aziz) : Sept frères utérins, ayant


sous-estimé leur cadet vont être sauvés par les pouvoirs
mystiques de ce dernier quand ils rencontrèrent d'énormes
difficultés durant leur voyage.

 Les deux Gendres (Habiba) : C'est une vieille femme riche


et généreuse qui donne ses deux filles en mariage à Bouki
et Gaïndé. Mais Bouki, par son ingratitude et sa
gourmandise mangera le cheptel de la vieille mais sera puni
par le coup de patte de Gaïndé le Lion. Ce qu'il faut retenir
à travers ces deux animaux, ce sont les caractères humains
qu'ils incarnent : Le lion est courageux, sincère et loyal
envers sa belle-mère, l'hyène est fourbe (hypocrite), lâche et
déloyal.

 Liguidi-Malgam (Raja) : Ce conte est une sorte de mythe


fondateur, c'est-) -dire qu'il explique l'origine du village
nommé Liguidi-Malgam. Nitjéma-l'Ancêtre en travaillant
défonce une termitière et découvre de l'or et de l'argent,
mais il se pose à lui un problème de cachette tant la quantité
est grande et sa femme Noaga-l'Ancêtre est une langue
pendue. Lapin-le-petit lui conseilla de se mettre dans la
nasse et de se faire pêché puis d'accrocher le silure à l'arbre
de Karité pour le chasser avec sa flèche devant sa femme
qui, par ailleurs va l'aider d'abord à transporter tout le trésor
à la maison. Lorsqu'elle a dénoncé son mari au roi Naba-le-
chef, ce qu'elle a raconté lui a valu d'être traitée comme une
folle, et exilée. "Nitjéma-l'Ancêtre prit une autre épouse,
toute jeune, dont descendit Nitjéma-le-Vieux, et vint créer
le village de Liguidi-Malgam."

 La cuiller sale (Pharel) : Binta l'orpheline qui était


maltraitée par sa marâtre était très malheureuse. Mais elle
sera récompensée alors que sa demi-sœur qui joyeuse finira
par mourir à cause de son manque d'éducation.
IV. LE TEMPS ET L’ESPACE
1. Le temps (Abdou Aziz)
Le conte est atemporel. Autrement dit le temps de l'histoire est
impossible à déterminer. Cependant on peut voir nettement qu'on
a affaire à une époque qui appartient à un passé ancestrale pour
ce qui concerne la naissance de ces contes. En effet ils
permettaient alors à nos ancêtres de passer le temps et d'éduquer
la population.
On suppose dons un monde dans un temps où les animaux en
tout cas vivaient plus ou moins en harmonie et communiquaient
avec les humains.
2. L’espace (Cheikh)
La particularité du conte est que l'histoire qui y est narrée se
déroule dans un lieu anonyme voire inconnu. Mais la couleur
locale y est souvent très perceptible. Dans les nouveaux
contes…, le cadre est souvent la maison familiale, et pour cause
les thèmes sont liés à la vie quotidienne. Ainsi on a deux
possibilités :
 La maison : L'Os, Le Prétexte, Le Boli, Khary-Gaye,
Samba-de-la-nuit,
 La maison et la brousse : Dof Diop, Les deux Gendres, La
cuiller sale, Le Taureau de Bouki, Liguidi-Malgam

V. LES TECHNIQUES DU CONTE (Pharel)


Le conte obéit à une certaine forme et dans le fond favorise une
liberté de composition que sa technique offre dont nous n'allons
retenir que deux essentiels.
1. Formules consacrées (Cheikh Moussa)
Le conte est essentiellement oral, même si on le retrouve sous
formes écrites dans les civilisations modernes. Aussi retrouve-t-
on toujours les traces de l’oralité dans les contes transcrits. Le
conte a ainsi une structure assez particulière qui le caractérise. Il
peut être considéré comme un univers ; univers dans lequel on
entre et on sort par des formules introductive et conclusive
appelées communément protocole énonciatif.
Ce protocole énonciatif est une expression que le conteur
prononce pour dire qu’il ouvre les portes d’un univers fictionnel.
La formule est souvent "Il était une fois…" qui se traduit de
différentes façons selon la langue africaine parlée. La fin aussi se
marque par une formule de clôture du genre "Le conte tombe
ainsi à la mer".
2. Le merveilleux dans les nouveaux contes (Habiba)
Le merveilleux mette l’accent sur des êtres surnaturels et sur des
situations féeriques, où le mystique et le magique sont quotidiens
et banals.
 (Suzanne) Dans ces contes on retrouve un unique, irréel où
se côtoient humains, animaux et choses. La parole n'y est
exclusivement un moyen d'expression pour l'homme, car il
peut parler aux animaux et ces derniers lui répondent.
Voici comment parlait Leuk-le-Lièvre à la vieille et riche
Khoudia qui voulait des maris à ses deux filles :
"Mame (grand-mère), je peux trouver un mari à chacune de
tes filles et le même jour, si tu le veux bien.
- Je t'en remercierais tout le restant de mes vieux jours,
Leuk ! Fit la vieille Khoudia." (P. 138)

 (Cheikh) La zoomorphisation où transformation des êtres


humains en animaux est remarquable à travers les contes.
C'est le cas dans Khary-Gaye où cette dernière deviendra
Tourterelle, sa fille, euphorbe et le Python, un Prince par la
magie de ce même serpent.

 (Fatou Kiné) Voici comment se manifeste le magique dans


le conte Samba-de-la-nuit, pour échapper à la vieille femme
qui "soufflait et crachait du feu", " Samba-de-la-nuit prit le
pagne qu'il avait volé à la vieille femme et l'étendit sur le
Grand Fleuve. Et les eaux du Grand Fleuve s'écartèrent et
Samba-de-la-nuit et ses frères passèrent entre les grandes
eaux, qui se refermaient derrière eux" (p. 121). Tout cela
fait penser à Moïse et le pharaon lorsqu'il traversa le fleuve.

 (Pharel) Le merveilleux enfin se manifeste au niveau de la


frontière entre la vie et la mort. En fait dans le conte cette
frontière n'existe plus. Dans "le Boli" on peut redevenir
jeune, ou revenir à la vie après s'être réduit en cendres. La
vieille Débo (qui signifie fils ou fille, selon) va se rajeunir
et son mari ressuscité et rajeuni grâce aux pouvoirs des
fétiches du forgeron.
CONCLUSION (Raja)
Les Nouveaux Contes ont une diversité étrange, car elle tient à la
fois des thèmes, des actants en jeu, de la technique du conte qui
est à cheval sur l'oralité et l'écriture dans laquelle se dilue toutes
les ressources de la dramatisation avec des personnages très
composites (mixtes, mêlés) : hommes, animaux et objets vivent
en voisins.

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