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Avocats Du Diable

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boussoles AIDES DE JEU & SCÉNARIOS

note d’intention
L’idée de ce scénario
expérimental (dans sa présentation et sa
rédaction mais pas dans son déroulement
en jeu, fort classique au demeurant) est
d’aborder un même thème (la chasse aux
sorcières) à travers deux univers de jeu à
priori très différents, Hellywood et Te Deum
pour un massacre.

 %LHQHQWHQGXOHÀOWpQXTXLQRXV
permettra de lier ces deux univers dont
les références historiques sont pourtant
éloignées de près de quatre siècles est le
thème du présent dossier : la paranoïa. Ce
scénario a en effet pour sujet la « chasse
aux sorcières », c’est-à-dire la poursuite
quasi maladive de gens accusés de
crimes imaginaires. C’est une constante
dans l’Histoire de l’humanité. Ses deux
PDQLIHVWDWLRQVOHVSOXVÁDJUDQWHVVRQWVDQV
doute, d’une part, la « grande » chasse
aux sorcières des années 1560/1650
SCÉNARIO TE DEUM.../HELLYWOOD

menée contre les possédées de couvents


et les ensorceleuses de village en France
et dans d’autres pays d’Europe de l’ouest
et, d’autre part, le maccarthysme dans
les années 1945/50, épisode durant lequel
espions et agents doubles communistes
furent traqués sans retenue aux USA. D’où
le choix des deux jeux.

Ainsi, en fonction du jeu que vous


pratiquez ou, si vous avez le bon goût de
pratiquer les deux, celui qui, après lecture, SCÉNARIO TE DEUM POUR UN MASSACRE / HELLYWOOD
vous semblera le mieux adapté à cette
par Julien Clément
intrigue, vous pourrez faire jouer avec un
minimum de travail ce même scénario, soit
sans le cadre d’Hellywood, soit dans celui
de Te Deum pour un massacre. L’intrigue
de base étant la même (seul le cadre
historique et quelques détails changent),
il ne sera par contre pas possible de faire
jouer ce scénario à un même groupe de ‡GHVFULPHVLPDJLQDLUHV ‡ GHV FRQQRWDWLRQV VH[XHOOHV UpYpOD-
joueurs avec les deux jeux successivement. Nonobstant ce que l’on vient de noter, il trices de frustrations :
n’est pas inutile de rappeler que, même si Sans trop donner dans la psychologie col-
il y eut des cas d’empoisonnements dans lective de bas étage, il est indéniable que
Intemporelle un cas ou d’espionnage avéré dans l’autre les histoires de « chasse aux sorcières » re-
« chasse aux sorcières » cas, la quasi-totalité des crimes imputés gorgent de détails sexuels croustillants.
aux « sorcières » étaient purement ima- Cela est à relier au point précédent : vivant
L’idée de ce scénario repose ginaires. Cela rend bien évidemment les dans des sociétés plutôt puritaines, les té-
sur la volonté de mettre en avant dans la condamnations prononcées particulière- moins projettent une vie sexuelle fantas-
trame de l’intrigue tous les éléments carac- ment tragiques. mée sur les accusés.
téristiques et intemporels du phénomène
de la « chasse aux sorcières ». Il n’est donc ‡ODWRUWXUHSK\VLTXHRXSV\FKRORJLTXH
SDVLQXWLOHGHWUqVEULqYHPHQWOHVOLVWHUDÀQ Les crimes imputés aux « sorcières » étant
‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡
que le MJ puisse avoir à l’esprit les points particulièrement abominables (crime de
sur lesquels il devra insister lors de sa mise en lèse-majesté divine ou atteinte à la sé- Conventions de
scène de l’intrigue : curité de la nation) les enquêteurs reçoi-
vent carte blanche pour faire avouer les
présentation du scénario
‡ODSDUDQRwDGHODFODVVHGLULJHDQWH suspects et, surtout, leur faire révéler leurs
 3RXUIDLUHIDFHDXGpÀGHSUpVHQ-
Si dans les deux cas, des milliers de procès complices. Seule l’ampleur des moyens ju-
tation de ce scénario pas tout à fait comme
bien réels et, parfois, de condamnations gés acceptables change d’une époque à
les carnets de l’assemblée H

les autres, nous allons la diviser en 4 sections


non moins réelles eurent lieu, c’est bien l’autre.
bien distinctes :
que la poursuite des « sorcières » répondait
à un impératif, angoisse réelle mais mal for- ‡OHVDFFXVpVVRQWVRXYHQWGHVSHUVRQ- ‡©ODWUDPHGXUpFLWªprésente sommairement
mulée ou simplement recherche de boucs- nages socialement atypiques (veuves l’intrigue commune aux deux époques ; en
émissaires. solitaires, artistes, juifs…) : ce sens, le récit ne peut entrer dans les dé-
Dans le cadre d’enquête sur des crimes tails qui sont tous rejetés dans la galerie de
‡O·LQTXLpWXGHGXFRQWH[WHGHJXHUUH imaginaires, le rôle de la rumeur publique PNJ correspondant à chaque univers de jeu.
Une large partie de cette paranoïa col- est incontournable. Or, la nature humaine
lective est alimentée par un contexte de fait que les voisins se montrent plus facile- ‡©OHVSURWDJRQLVWHVªprésente en détail les 4
guerre dur et stressant, les guerres de reli- ment médisants sur des individus déjà aux PNJ principaux de l’intrigue (voir ci-dessous).
gions au 16ème siècle, la Guerre Froide et marges de la communauté. Il y a donc deux sections de ce type : une
ses angoisses nucléaires en 1949.
#6

pour Te Deum et une pour Hellywood.


S
AIDES DE JEU & SCÉNARIOS boussoles

‡©LQWHUDFWLRQVHWHQMHX[ª évoque l’entrée on pouvait s’attendre à ce que la veuve, Toutefois, pour les voisins, pour
en scène des PJ, les évolutions possibles de qui ne travaille pas, éprouve au contraire certains parents et pour l’opinion publique
l’intrigue en fonction de leurs décisions et, GHVGLIÀFXOWpV2UF·HVWWRXWO·LQYHUVHTXLVH qui commence à se manifester, cela fait
HQÀQSUpVHQWHOHVHQMHX[GHOHXULQWHUYHQ- produit. D’où vient donc cet argent ? beaucoup. En effet, le climat internatio-
WLRQ HW GRQF OHV ÀQV SRVVLEOHV GX VFpQDULR nal est plus que tendu (guerre de religions
Ce scénario, qui repose essentiellement sur Les hypothèses vont bon train / guerre froide) et les braves gens ont be-
une situation de départ et sur les motiva- parmi les proches et le voisinage : certains soin de dérivatifs. Voire de bouc émissaires.
tions des PNJ, n’est pas linéaire et nécessite arrivent à la conclusion qu’elle a du pas- Les autorités délèguent donc l’ « inquisi-
une part d’improvisation pour le MJ. Pour ser un « marché », évidemment aussi secret teur » qui place la « sorcière » en résidence
le guider, on découpera le déroulement (elle n’en a jamais parlé) que lucratif. La surveillée et se fait fort de lui faire avouer
probable de la partie en séquences iden- teneur du marché putatif n’est jamais véri- coûte que coûte les plus abominables des
WLÀDEOHV tablement connue par les « témoins » mais, crimes.
dans leurs dépositions, on peut lire le fan-
Pour faciliter la présentation du tasme de tout ce qu’ils n’ont pas dans leur Bien sûr, la « sorcière » n’avoue
scénario, les 4 PNJ principaux sont désignés vie : argent facile et sexe débridé. pas. Elle n’est en rien coupable des crimes
par des noms de code qui correspondent abominables qu’on lui impute et n’a pas
à leur fonction dans le récit : Bien entendu, il n’en est rien. La de raison de le faire. Au contraire même,
« sorcière », libérée, a commencé à voir elle se sent, par ses propres convictions, to-
‡ OD © VRUFLqUH ª est l’accusée de crimes des amis, dont des hommes, avec lesquels talement hors d’atteinte des basses accu-
imaginaires (sorcellerie ou espionnage, HOOHDÀQLSDUGpYHORSSHUGHV«DIÀQLWpV/D sations de l’ « inquisiteur ». Mais cette ligne
donc). nature de celles-ci diffère légèrement, là de défense radicale la conduit à ne rien ré-
aussi, en fonction de l’univers de jeu mais véler non plus de ses maigres forfaits réels.
‡O·©LQTXLVLWHXUª est l’enquêteur chargé de l’idée générale reste la même : la manière De peur de perdre la face et de nuire à ses
faire avouer coûte que coûte à la « sor- dont la « sorcière » fréquente un ou plu- relations, principalement au « corrupteur »,

SCÉNARIO TE DEUM.../HELLYWOOD
cière » ses crimes supposés. sieurs hommes (dont le « corrupteur » qui elle ne dit rien. Outre que cela énerve fort
tient là une place éminente) est contraire l’« inquisiteur », son silence ne fait qu’étayer
‡ O·© DQJH JDUGLHQ ª est un notable aux à la morale usuelle. Sur certains points, on les accusations de crimes littéralement
fonctions publiques importantes ; ami sin- peut même dire que la loi elle-même est « inavouables ».
cère de la « sorcière », il va missionner les PJ enfreinte. Pour se protéger, la femme et
pour démontrer l’innocence de celle-ci, ce ses relations se voient donc dans une am-
à quoi il ne peut se risquer lui-même. biance de secret qui ne fait que renforcer
‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡
la curiosité malsaine des voisins pour ces
‡ OH © FRUUXSWHXU ª est un autre notable, va-et-vient plutôt excitants. Pour autant, il Les protagonistes
d’ailleurs rival de l’ « ange gardien », qui fré- n’y a rien de répugnant dans ces rendez-
quente la « sorcière » et qui, par ses mœurs, vous qui mériteraient, au pire, un blâme.
dans la version
l’a conduite dans ses ennuis actuels. Lui Te Deum pour un massacre
aussi souhaite une discrétion totale quant à
son implication dans cette affaire… quitte la « sorcière »
à ce que cela conduise à la condamna-
tion de la « sorcière ».
Elizabeth des Rieux, veuve, 29 ans
Belle jeune femme au port altier
(QÀQ OHV 3- RQW SRXU QRP GH
et au regard vif, Elizabeth est déjà veuve
code générique les « avocats du Diable » :
d’un fougueux chevalier tombé au com-
ils vont recevoir de l’« ange gardien » la
bat dans les rangs des armées du Roi. Ce
mission délicate d’innocenter la « sorcière »
glorieux soldat, Charles, était unanime-
sans s’y brûler les ailes à leur tour.
ment considéré comme beau, brave et
excellent compagnon. Hélas, comme on
‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡ le sait, Elizabeth était sans doute la seule
à ne pas partager complètement cet avis
laudateur… Petit à petit, elle reprit goût à
La trame du récit la vie dans son modeste manoir du bourg
de Pech-Bertran, non loin de la ville de
La « sorcière » est la veuve, en-
Muret.
core jeune et belle, d’un homme décédé
récemment (de maladie, tout ce qu’il y
Laissée seule, sans enfant, avec
a de plus naturel, rien à découvrir de ce
pour seules ressources les maigres rende-
côté là) et unanimement regretté pour ses
ments de mauvaises terres auxquelles le
nombreuses qualités, notamment profes-
chevalier ne prêtait guère d’attention,
sionnelles. Unanimement… ou presque !
(OL]DEHWK D ÀQDOHPHQW DVVH] YLWH HX O·RF-
En effet, le couple, uni par conventions
casion de regretter, selon ce point de vue
sociales plus que par amour, n’était pas
matériel, la mort de son mari. Heureuse-
vraiment heureux : le mari défunt était un
ment, plusieurs amis et voisins sont venus
véritable tyran domestique qui ordonnait le
à son aide pour la sauver à la fois de la
moindre détail d’un foyer où la « sorcière »,
#6S

gêne et de l’ennui. Parmi ces derniers,


les carnets de l’assemblée H

au caractère par ailleurs bien trempé,


Gaston de Boussens fut le plus assidu. Il est
étouffait littéralement. Elle vit donc ce dé-
bel homme, tient des propos charmants.
cès comme une véritable libération, voire
Après une résistance à peine esquissée
un épanouissement inédit. Cette attitude,
pour sa conscience, Elizabeth cède avec
déjà, commençait à faire jaser le voisi-
plaisir aux avances discrètes du galant ;
nage.
celui-ci est comblé mais est déjà marié et
personnage public : leur relation n’a que
La rumeur est devenue scandale
peu d’avenir. Pour garder sa maîtresse, il
quand, la « sorcière » a, en plus du manque
la couvre de bijoux et de présents que,
G·HQWUDLQ GDQV VRQ YHXYDJH DIÀFKp XQ
bien imprudemment, la veuve porte ou,
train de vie étonnamment aisé. Certes,
parfois, revend pour améliorer son ordi-
le couple n’était pas dans le besoin mais
naire.
n’était pas excessivement riche non plus et
boussoles AIDES DE JEU & SCÉNARIOS

Très vite, les gens du voisinage l’« inquisiteur »


parlent. On évoque l’argent facile, la mine Boniface Picq, lieutenant de la sé-
réjouie dans le veuvage, des allées et ve-
nues nocturnes… Les choses se précisent néchaussée de Muret, 34 ans
lorsqu’Angeline, une servante employée
au manoir de Pech-Bertran, tombe ma- Homme court mais large
lade. Sa famille, appuyée par leur prêtre, d’épaules et au faciès marqué, Boniface
répand le bruit que la veuve a du l’envoû- a exercé le métier des armes pendant plu-
ter pour l’empêcher de dire ce qu’elle sait. sieurs années. N’ayant jusqu’ici jamais été
La rumeur se répand comme une traînée préoccupé de religion, il choisit de suivre
de poudre : un pacte démoniaque assu- des amis dans les rangs de l’armée hu-
rerait à la veuve de l’or contre milles turpi- guenote de Coligny pour laquelle il se bat
tudes sexuelles avec le Démon… et peut- avec rage en Poitou. À la suite d’une dé-
être même bien pire ! La sénéchaussée de faite, il déserte et rentre du côté de Muret,
Muret, dont dépend le bourg, décide de son pays natal. Là, grâce à des appuis fa-
mener l’enquête pour faire cesser l’agita- PLOLDX[HWDSUqVDYRLURIÀFLHOOHPHQWDEMXUp
tion. une foi qu’il n’avait à vrai dire jamais fait
sienne, il réussit à entrer comme homme
Pour Elizabeth, il est inenvisa- d’armes auprès du lieutenant-général de
geable de dire la vérité. Cela serait assez la sénéchaussée.
déshonorant et, qui plus est, elle a juré
de garder le silence pour sauvegarder Faisant preuve d’un zèle décuplé
la réputation de l’homme qu’elle aime. par la sensation d’avoir une faute à laver,
Surtout, elle n’envisage pas une seule mi- il se montre un défenseur incorruptible et
nute pouvoir être sérieusement accusée parfois brutal de la justice, du Roi et de la
d’être une « sorcière ». En effet, jusqu’à sa foi catholique au point d’obtenir d’impor-
« faute », elle a toujours été plutôt dévote, tantes responsabilités. C’est ainsi que le
prenant un plaisir sincère aux longues lec- OLHXWHQDQWJpQpUDO OXL D FRQÀp OD FKDUJH
tures pieuses ou aux sermons interminables d’enquêter sur le cas d’Elizabeth des Rieux
dans de froides églises. De ce côté là, elle HWVXUWRXWGHPHWWUHÀQjO·DJLWDWLRQTX·HOOH
est apaisée : elle sait que Dieu connaît la suscite à Pech-Bertran et dans les environs.
vérité sur elle et ne permettra pas qu’il lui
soit fait du mal. Boniface n’est jamais à l’aise face
à des prévenus huguenots qui le renvoient
face à son propre parcours. Par contre,
une « sorcière » est, pour lui, une occasion
rêvée de prouver son dévouement sans une femme d’une moralité et d’une foi irré-
faille. À défaut de son courage… prochables. Henry a donc l’intime convic-
tion que sa cousine est innocente mais il ne
l’« ange gardien » peut guère intervenir directement, ni dans
l’enquête, ni dans un hypothétique et futur
Henry de Montgiscard, conseiller appel, de peur d’être accusé d’outrepas-
au Parlement de Toulouse, 36 ans ser ses droits par penchant familial. C’est
en amont et indirectement qu’il entend
Henry, homme aux formes intervenir.
comme au caractère généreux, est un des
conseillers les plus en vue du Parlement de À priori, Montgiscard est un
7RXORXVH /·HVSULW YLI OD ODQJXH KDELOH ÀQ homme aux convictions claires et inébran-
connaisseur des lois et coutumes, beau- lables : justice, raison et intégrité du clan
coup de ses semblables lui prédisent avant familial semblent être ses motivations. Mais
longtemps l’attribution d’un titre de prési- l’homme est aussi très sensible à ses propres
dent et peut-être même le port du mortier, perspectives de carrière et à la reconnais-
auguste honneur vestimentaire réservé sance publique. Si tout ne se passe pas
au plus important des présidents du Parle- comme prévu, ses convictions de départ
ment. pourraient vaciller.

En tant que parlementaire, le


sieur de Montgiscard est, avant tout, un ju-
le « corrupteur »
riste. Pour lui comme pour tous les hommes Gaston de Boussens, conseiller au
dotés de raison, il ne saurait y avoir de Parlement de Toulouse, 41 ans
poursuites devant la justice des hommes
pour des faits supposés de « sorcellerie ». Le Bel homme d’âge mûr, le « noble
Parlement de Toulouse étant la juridiction homme » de Boussens est un des principaux
d’appel du tribunal de la sénéchaussée notables de la sénéchaussée de Muret. Si
de Muret, il a bien l’intention de peser de sa famille se plaît à faire oublier ses origines
tout son poids pour que de pareilles affaires URELQHVSDUXQHPXQLÀFHQFHDULVWRFUDWLTXH
soient jugées dorénavant de façon juste et Gaston n’en néglige pas pour autant de
équitable. faire briller sa charge de parlementaire,
source réelle de la notabilité de son nom.
Toutefois, un problème pourrait Bien que relativement peu assidu au la-
surgir. Henry est en effet, par ailleurs, le borieux travail juridique, son entregent et
cousin par alliance (il a épousé une de l’argent de sa famille lui assurent une popu-
ses cousines) d’Elizabeth. Il la connaît peu. larité sans faille au sein de l’institution tou-
Pour tout dire, il n’a dû la rencontrer que lousaine. Il serait logique qu’un de Boussens
deux ou trois fois dans d’anonymes rassem- ÀQLVVHHQÀQSDUREWHQLUOHUDQJGHSUpVLGHQW
blements de famille. Mais la rumeur au sein à mortier. Gaston pourrait être celui-ci.
du clan familial est unanime : Elizabeth est
AIDES DE JEU & SCÉNARIOS boussoles

La principale ombre au tableau ‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡


parfait dessiné par Gaston est son amour
des femmes. Il n’a aucun goût pour les
prostituées dont la fréquentation serait de Les protagonistes
toute façon nuisible à son image. Mais, à
O·RFFDVLRQ LO DSSUpFLH FRPSWHU ÁHXUHWWH dans la version
aux épouses délaissées ou aux veuves. Hellywood
Comme on le sait, c’est ainsi qu’il accro-
FKD VDQV JUDQGHV GLIÀFXOWpV OD EHOOH (OL-
zabeth à son déjà abondant tableau de
la « sorcière »
chasse. Il éprouve de sincères sentiments Elizabeth « Lili » Maloney, veuve
pour son amante mais, hélas, il est marié, a joyeuse, 34 ans
des enfants et ne saurait écorner son image
publique pour une amourette, fût-elle déli-  )HPPH PDJQLÀTXH DX UHJDUG
cieuse. Gaston est un homme déterminé de braise, « Lili » n’a retenu de son veu-
et il ne laissera pas cette histoire sortir au vage que le goût du noir. Mariée pendant
JUDQGMRXU6DSOXVJUDQGHFUDLQWHHVWÀQD- 15 ans à Jim, brillant ingénieur au Berke-
lement que ce procès en sorcellerie arrive ley Radiation Laboratory (recherche nu-
en appel… devant sa propre juridiction ! cléaire), Lili n’a eu de cesse d’entendre
Des aveux d’Elizabeth le mettant en cause la famille, les amis et même les domes-
devant ses propres confrères seraient une tiques se lamenter sur la perte de cet
catastrophe ! homme beau, sportif et délicieusement
intelligent. Seule elle semble se rappeler
TXHOÀOVGHSXWHLOSRXYDLWrWUHOHVVRLUVR

SCÉNARIO TE DEUM.../HELLYWOOD
il avait bu.

Après un deuil très formel, Lili


a rouvert grandes les portes de Sunrise
Mansion, sa résidence sur Remington
Heights, villa immense mais un peu dé-
fraîchie. Si, d’abord, les amis venaient
pleurer le souvenir du grand homme, très
vite, les tristes sires cédèrent la place à
des gens à même de changer les idées
de la maîtresse des lieux. Des rieurs, des
buveurs, des joueurs, des femmes délu-
rées… La rumeur circula bientôt : non, on contexte aidant, les doigts accusateurs
ne s’ennuyait pas chez la veuve joyeuse. VHÀUHQWSOXVSUpFLVHOOHIXWVRXSoRQQpH
Cela, déjà, attira quelques médisances d’avoir conservé des documents de tra-
de vieilles bigotes du New Comittee of vail que son mari avait sans doute gardé
Vigilance. Mais cela attira aussi quelques dans son bureau personnel puis les avoir
authentiques mauvais garçons à la re- vendu aux services secrets soviétiques,
cherche d’un lieu interlope où ils pour- avides à cette époque de révélations
raient rencontrer à l’abri des regards de QXFOpDLUHV/DUXPHXUÀQLWGHVHPDWpULD-
riches clients bien décidés à s’amuser à liser quand Elizabeth licencia sans mé-
tout prix. Sans qu’elle ait vraiment cher- nagement Mrs Langdon, une femme de
ché autre chose que s’amuser et effacer ménage exaspérante qui avait toujours à
le passé, Lili vit donc sa villa devenir un la bouche les immenses qualités de son
des lieux favoris de la débauche discrète défunt mari pour chicaner le moindre
de la bonne société. ordre donné par sa maîtresse. Frustrée,
Mrs Langdon expédia à plusieurs jour-
Laissée sans autre revenu que la QDX[ ORFDX[ XQH OHWWUH SOHLQH GH ÀHO R
maigre pension versée par l’état fédéral les accusations d’entente avec l’étran-
pour service rendu dans la recherche mi- ger, totalement fantaisistes, se mariaient
litaire, Lili se trouva vite dans le besoin et habilement à des témoignages de restes
dans l’impasse : si elle ne pouvait payer de soirées scandaleuses, parfaitement
les domestiques et l’entretien de la villa, crédibles. Alertée, l’HUAC (voir ci-des-
ses hôtes partiraient investir une autre sous) délégua sur place son agent Jason
villa, la laissant seule et oubliée de tous. :KLWWDNHU TXL WUDQVIRUPD DXVVLW{W Sunrise
Sans avoir à le demander, certains des Mansion en prison dorée.
Note hôtes les plus illustres de ses soirées eurent
l’idée de lui glisser de temps en temps, de Depuis le début de l’enquête,
Pour des raisons de place, la main à la main, quelques liasses ronde- Lili préfère se murer dans son silence.
Elle trouve en effet cette situation pour
les carnets de l’assemblée #6

nous ne pouvons guère vous détailler lettes pour prix de sa discrétion et de son
les données techniques de ces PNJ. hospitalité. Techniquement, Lili devenait le moins surréaliste. Elle n’a jamais eu le
Nous vous invitons à trouver dans le re- FRPSOLFHGHTXHOTXHVWUDÀFVGHGURJXHV moindre penchant communiste, ni même
cueil de scénarios de Te Deum... des jeux clandestins et actes de prostitution « de gauche ». Pour dire la vérité, elle ne
SURÀOV j SHX SUqV pTXLYDOHQWV $LQVL VL qui, à l’occasion, se produisaient chez s’est jamais véritablement intéressée à la
vous avez besoin de faire un test pour elle. Et, toujours techniquement, ceux qui politique. À la rigueur, le sentiment qu’elle
Elizabeth, prenez les caractéristiques lui faisaient passer cet argent étaient à a réellement éprouvée et qu’elle pourrait
de Agrippine (p. 32), pour simuler Boni- leur tour ses complices… rattacher à ce qui, pour elle, est la sphère
face, prenez celles de Morimont (p. 37) politique est le patriotisme sincère qu’elle
et ainsi de suite.  9R\DQW OD YHXYH DIÀFKHU GH a éprouvé durant les longues années de
nouvelles toilettes de luxe et entre- la Seconde Guerre Mondiale. Alors, se
prendre des travaux sur Sunrise Mansion, retrouver accusée d’activités « antiamé-
les médisances repartirent de plus belle : ricaines », elle ne peut tout simplement
d’où la veuve tenait-elle cet argent ? Le pas y croire…
boussoles AIDES DE JEU & SCÉNARIOS

l’« inquisiteur »  (Q  XQ :KLWWDNHU ILQDQFLq-


Jason Whittaker, enquêteur du rement aux abois et qui commence à
trouver trop souvent la consolation dans
HUAC, 42 ans les vapeurs d’alcool est approché par
de drôles de types. Ces types, sérieux
Au milieu des années 1930, Jason comme des papes, lui révèlent être des
pWDLWXQÁLFGX++3'8QÁLFFRPPHEHDX- représentants du House Un-American
coup d’autres à cette époque aux amitiés Activities Committee (HUAC ou « Com-
viriles et aux sympathies vaguement fas- mission de la Chambre sur les activités
cistes. Pas vraiment que Jason ne se soit anti-américaines »). Jamais entendu
jamais trop soucié de politique mais disons SDUOHU 7RXWHIRLV :KLWWDNHU HVW ELHQ REOL-
qu’entre les deux moustachus, s’il fallait gé d’écouter tous les clients possibles.
vraiment choisir, il penchait plutôt pour ce- Compte tenu de son pedigree, l’HUAC
lui qui défendait la propriété individuelle lui propose en effet d’enquêter pour son
et la race blanche. Ses amitiés troubles compte sur quelques citoyens qu’elle
eurent rapidement une incidence plutôt juge « suspects ». Les temps ont changé,
positive sur son train de vie. Jugé digne la Guerre Froide est en train d’émerger
GHFRQÀDQFHSDUOHVFRPPDQGLWDLUHVLOVH et, désormais, tous les citoyens connus
FKDUJHDHQPDUJHGHVRQERXORWRIÀFLHO pour leurs sympathies de gauche peu-
de quelques contrats proposés par des vent désormais être considérés comme
entrepreneurs du comté de Heaven Har- « suspects ». Il s’agit de s’assurer que
bor. Le job ? Surveiller quelques syndica- ceux-ci ne mènent pas d’actions de pro-
listes trop véhéments. De très près. Parfois pagande anti-américaine, voire pire.
jusqu’au contact physique si vous voyez
ce que je veux dire. Ce furent d’abord
SCÉNARIO TE DEUM.../HELLYWOOD

 'HSXLV  DQV -DVRQ :KLWWDNHU


deux/trois contrats, pas plus. Mais quand la est ainsi devenu un des hommes de ter-
guerre fut déclenchée, bien que les States rain et de confiance du HUAC. Dès que
pWDLHQWRIÀFLHOOHPHQWOHVDOOLpVGHVFRFRVOD la commission a eu vent de l’affaire
tolérance vis à vis de cette vision simpliste Maloney, c’est lui qui a été délégué sur
des relations au sein du monde de l’entre- place. Agissant aux marges de la justice
prise fut grandement accrue : tout pour le usuelle, l’enquêteur, sans en avoir vrai-
Victory Program. Les contrats se multiplient ment les moyens légaux, maintient « Lili » Bien sûr, tout cela, c’est avant
DORUVUDSSRUWHQWGXIULFHW:KLWWDNHUVHIDLW en résidence surveillée avec la compli- que le nom de Anthony Parks, un de ses
de plus en plus absent du bureau. cité de ses anciens collègues qui, avant principaux adversaires politiques, n’ap-
tout, ne veulent pas avoir maille à partir paraisse (éventuellement) dans cette
(QVHVH[WUDVÀQLVVHQWSDUrWUH DYHFOHVSRQWHVGX+8$&7DQWTXH:KLW- affaire…
remarqués par sa hiérarchie. L’heure est à taker reste dans le domaine du raison-
l’entente cordiale entre les USA et l’URSS et nable, aucun flic du HHPD n’interférera le « corrupteur »
héberger des francs-tireurs anticommunistes dans son enquête. Anthony Parks, chief of staff du
au sein des forces de l’ordre est unanime-
ment jugé comme une faute de goût par maire de Heaven Harbor
Grand type légèrement voûté, au vi-
OHV DXWRULWpV &RQYDLQFX G·DYRLU XWLOLVp À- VDJH PDUTXp SDU OHV DQV :KLWWDNHU HVW
chiers, contacts et temps de travail pour ses Note : Parks est un PNJ important de Hel-
un homme aux convictions bien réelles. lywood, il est décrit dans le livre de base
VRPEUHVDIIDLUHV:KLWWDNHUHVWUpYRTXpVDQV Il ne tourmente pas l’accusée par vice
ménagement de la police. Pour rebondir, aux pages 46-47 .
ou par carriérisme mais bien pour lui faire
il tente de se reconvertir dans le privé mais avouer la chienne qu’elle est.
VDQVJUDQGVXFFqV­ODÀQGHODJXHUUHOHV
temps sont durs pour les maris jaloux…
l’« ange gardien »
Lawrence Gordon, district attorney
Note : Gordon est un PNJ important de Hel-
lywood, il est décrit dans le livre de base à
la page 49.

Gordon était un ami du couple


Maloney. Même s’il sait que ce n’était
pas l’amour parfait entre Jim et Lili, il veut
défendre celle-ci et, au-delà, le nom de
son ami décédé. Il est par contre évident
qu’il ne peut en aucune façon intervenir
en son nom dans cette affaire : appa-
raître comme l’« avocat du Diable » dans
une affaire de soupçons d’espionnage
les carnets de l’assemblée #6

serait envoyer un message trouble à


l’opinion publique républicaine qui aime
les visions en noir et blanc (surtout en
blanc, en fait…) du paysage politique.

Au-delà de cette (sincère) mo-


tivation amicale, le district attorney en-
rage intérieurement de se faire couper
l’herbe sous le pied par l’intervention du
HUAC sur ses terres. Son projet de Grand
Jury risque de sentir vraiment le réchauf-
fé… Mettre en échec l’envoyé du HUAC
serait donc faire d’une pierre deux coups.
AIDES DE JEU & SCÉNARIOS boussoles

Politicien intègre et dévoué, An- MJ devra bien tenir compte de cette interrogatoire ! Des PJ véhéments pour-
thony a un défaut aux yeux de l’opinion première impression lors des séquences raient vouloir les intercepter pour gagner
publique : il est homosexuel. S’il assume suivantes. un peu de temps. Surtout, un incident
parfaitement ce penchant sexuel, il sait par violent finit par opposer la populace ex-
contre que sa carrière et, partiellement, 3ème séquence citée (paysans de Pech-Bertran ou qui-
celle de son mentor, reposent sur la discré- enquête de voisinage dams du New Committee of Vigilance),
tion absolue de ses frasques. Parks est donc qui veut en finir à sa façon avec la « sor-
constamment à l’affût d’endroits cossus où Si les PJ s’en tiennent à la ru- cière », aux hommes de l’ « inquisiteur »
on sait se montrer « compréhensif » envers meur publique, la « sorcière » est for- qui défendent l’accès à la résidence.
les vices des uns et des autres. Les fêtes de cément coupable. Si les PJ se laissent Cela peut être une occasion en or, pour
Sunrise Mansion étaient des lieux parfaits prendre à leur jeu, le MJ devra forcer le des PJ sur les dents, de profiter du chaos
pour amener un nouveau boyfriend. Dési- trait et faire endosser au fur et à mesure et ainsi pénétrer (pour la 1ère ou la 2ème
reux que cela continue le plus longtemps des rumeurs des crimes toujours plus déli- fois) dans la prison dorée.
possible, il s’est montré le plus généreux rants à la « sorcière ». Cela devrait forcer
des différents mécènes de l’hôtesse de ces les PJ à aller un peu plus loin. Ils peuvent Cette violence de la foule peut
lieux. ainsi interroger son entourage : famille, aussi s’exercer contre les PJ s’ils ont été
amis, voisins, domestiques… Dans tous repérés comme « avocats du Diable ». En
Conscient qu’une campagne de les cas, il ne doit pas être trop dur (là effet, qui viendrait en aide à une « sor-
presse voire un procès scandaleux pour- n’est pas l’intérêt du scénario) d’établir cière » si ce n’est une autre « sorcière » ?
rait avoir des effets dévastateurs sur les que la « sorcière » n’est certes pas sans Bref, les PJ, à moins d’une grande habi-
prochaines élections, il compte sur la pro- reproche mais qu’elle n’est pas une cri- leté doublée d’une remarquable discré-
messe monnayée auprès de Lili : ne rien minelle de la pire espèce pour autant. tion risquent fort de se retrouver à leur
dire sur qui était présent lors des soirées et N’importe qui s’en donnant un peu la tour accusés. C’est d’ailleurs bien pour
ce qui pouvait s’y passer. peine et ayant un brin de jugeote (ou de cela que l’« ange gardien » ne fait pas le

SCÉNARIO TE DEUM.../HELLYWOOD
bonne foi…) pourra l’établir facilement. boulot tout seul et qu’il a besoin de pé-
kins anonymes et biodégradables. Tout à
‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡‡ Pour imaginer quels peuvent être les té-
moins les mieux placés et la teneur de fait le genre des PJ…
leurs déclarations, le MJ lira attentive-
Interactions et enjeux ment les fiches des « sorcières ». À cette 6ème séquence
occasion, le MJ continuera d’être vigi- billard à trois bandes
1ère séquence lant sur la justification que les PJ donnent
’entrée en scène des PJ à leur enquête : une couverture peu Outre la pression de la sé-
crédible risque d’être relayée tôt ou tard quence précédente, il y a un moment
Les PJ entrent dans cette histoire auprès de l’« inquisiteur ». où les choses risquent de se compliquer.
de façon très classique : ils sont chargés En effet, comme on le sait, l’« ange gar-
d’une mission. Soit parce que c’est leur oc- 4ème séquence dien » est le rival du « corrupteur ». Si les
cupation habituelle, soit en raison de leurs la prison dorée PJ lui font remonter naïvement toutes les
relations, les personnages sont engagés informations dont ils disposent, l’« ange
par l’« ange gardien », ami sincère de la Pour enquêter sur les lieux suppo- gardien » va se retrouver avec, entre ses
« sorcière », pour la sortir de ce très mauvais sés des « crimes » ou pour parler à la « sor- mains, une formidable opportunité de je-
pas. Il leur dresse d’abord un résumé de cière », les PJ auront tout intérêt à prendre ter l’opprobre sur son rival et, sans doute,
l’histoire mais en se plaçant ostensiblement le risque suprême : tenter d’entrer dans la s’en débarrasser à tout jamais. Il va donc
du côté de la « sorcière » : il n’hésite pas à résidence surveillée, là où se trouve aussi pousser les PJ à révéler toute la vérité au
en rajouter et à la présenter en parfaite oie l’« inquisiteur » ! En fonction du style des plus vite en prétextant que c’est là la
blanche plus innocente que le nouveau- PJ, cela peut être réussi grâce à une cou- seule chance de sauver la « sorcière ».
Qp2IÀFLHOOHPHQWOHEXWGHOHXUPLVVLRQHVW verture bien trouvée ou, plus directement, Pourtant, il serait sans doute possible de
de faire la lumière sur l’histoire mais ils doi- SDU XQH LQWUXVLRQ QRFWXUQH HIÀFDFH 6XU jouer en quelque sorte l’acquittement
vent comprendre à demi-mots que seule place, il doit être possible de trouver des en prouvant que la « sorcière » est in-
la version favorable à la « sorcière » inté- indices matériels qui prouvent la « faute » nocente des crimes dont on l’accuse
resse l’« ange gardien ». Il leur laisse carte de la « sorcière » (lettres d’amour et bijoux sans pour autant avoir quoi que ce soit
blanche dans la façon de procéder mais / vestiges de fête et liasses de billets) mais d’autre à révéler sur sa vie privée, sa mo-
leur recommande avec insistance la plus aucun accréditant les crimes dont elle est rale ou sa source de revenus : circulez,
grande des discrétions. Compte tenu du accusée. Il est sans doute aussi possible y a rien à voir. Même si cette dernière
climat, il leur laisse deviner les risques qu’en- d’être mis au courant de l’impasse dans option serait de loin la plus favorable à la
courent les « avocats du Diable ». Pour cela laquelle l’ « inquisiteur » se trouve face « sorcière », l’« ange gardien » (aux ailes
et parce que c’est un homme public (les au mutisme de son accusée. Par contre, bien noires, en l’occurrence) la repous-
PJ, probablement amis ou clients du PNJ, une rencontre directe avec la « sorcière » sera sans doute, tenté par l’opportunité
n’ignorent rien de ses activités), il est bien peut apparaître décevante : si elle peut unique qui s’offre à lui.
évident que son nom ne doit en aucun cas FRQÀUPHURXLQÀUPHUFHUWDLQVIDLWVTX·RQOXL
être associé à cette sombre histoire. C’est soumet, elle refuse d’en dire plus, n’ayant En fonction de leurs profils et de
d’ailleurs toute la raison d’être des PJ dans aucune raison de changer de stratégie leurs envies, les PJ pourront donc lui obéir
cette histoire ! de défense devant des gens qu’elle ne servilement ou bien tracer leur propre
connaît pas. route, éventuellement en passant du
#6S

2ème séquence côté du « corrupteur ». Ce dernier serait


les carnets de l’assemblée H

des chiens dans un jeu de quilles 5ème séquence en effet d’accord pour que les PJ défen-
la pression monte dent cette thèse. Si son nom n’apparaît
Soyons clair : les PJ n’ont rien à nulle part, il peut même mettre généreu-
faire là. La résidence de la « sorcière » est Le MJ placera cette séquence sement la main à la poche.
investie par l’« inquisiteur » et ses hommes au moment judicieux pour renforcer
de main. Les environs sont sillonnés de le rythme de la partie : elle doit faire Bref, billard à trois bandes en
curieux attirés par la rumeur. Si les PJ ar- prendre conscience aux PJ qu’il faut dé- perspective pour les PJ...
rivent sur les lieux sans avoir préparé un nouer les fils de l’histoire et vite ! D’une
plan solide (couverture, déguisement, part, l’arrivée d’hommes patibulaires
complicités sur place...), ils vont se faire munis d’outils menaçants doit faire com-
immédiatement remarquer, soit par les prendre que l’« inquisiteur » s’apprête
curieux, soit, pire, par l’« inquisiteur ». Le à passer à un stade supérieur dans son

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