Ejss 55 4 03
Ejss 55 4 03
Ejss 55 4 03
Résumé
Abstract
The study carried out on the traditional farm of Tiama, in the department of Oumé has for
specific objective to produce hybrid chicks by association of the hens of strain "ISA
BROWN" and local cocks. To conduct the study, 450 poultry were used including 350
laying hens and 100 roosters to obtain fertilized eggs. To facilitate hatching, two modern
self-turning electric egg brooders with the same capacity of 120 eggs were used. To
facilitate hatching, two modern self-turning electric egg brooders with the same capacity of
120 eggs were used. After 16 weeks of breeding corresponding to 4 months, we obtained 4
793 eggs for 350 layers assigned to the study. On the other hand, we obtained 4,772
hatched eggs, or 4,772 chicks. The number of unhatched eggs is 21. We therefore have, on
the one hand, a very low performance indicator relating to spawning and, on the other hand,
a zootechnical performance indicator relating to very excellent hatching.
1 Introduction
La production d’œufs de poules de souche "ISA Brown" se fait en général en batterie ou en
claustration par des entreprises productrices d’œufs à consommer (OAC), de poussins d’un jour.
Certains pays du nord grands producteurs d’œufs, approvisionnent plusieurs marchés des pays du sud.
Comme la production de poulets de chair en région subtropicale (Armand et al. 1999), celle d’œufs est
faite à grande échelle en vue de satisfaire la demande qui augmente sans cesse chaque année. En Côte
d’Ivoire, les œufs à consommer sont produits par quelques entreprises créées dans les années 1980
qu’on peut dénommer les années de la révolution avicole en Côte d’Ivoire. Au cours de ces années,
plusieurs éleveurs amateurs ont essayé de mettre en place de petites fermes avicoles. Ces éleveurs ont
opté pour l’élevage en claustration en vue de produire soit des poussins, soit des œufs à consommer
(OAC). Malgré la bonne volonté de ces aviculteurs amateurs, certaines de ces fermes n’ont pas survécu
pour plusieurs raisons : mauvaise gestion financière et économique, prophylaxie et techniques
d’élevage mal maîtrisées, etc. Traoré (2014) a mis un accent particulier sur l’élevage des poules
pondeuses en milieu tropical. Les bâtiments avicoles ne respectent pas les normes recommandées pour
le bien-être des animaux et pour obtenir des résultats escomptés par les éleveurs. Dans les sociétés
traditionnelles, les fermiers élevaient leurs volailles en semi-liberté, dans une basse-cour en vue de
produire des œufs dans des conditions plus ou moins acceptables et en utilisant des sujets locaux
(Legendre, 1921). Ces basse-cours étaient naturelles, voire écologique (Chaïb, 2010). Les œufs
fécondés étaient destinés à la production de poussins. Ceux non fécondés ou qui n’avaient pas été éclos
étaient consommés par la famille. C’était-là l’élevage familiale que certains chercheurs contemporains
ont amélioré en étudiant l’aviculture tropicale (Buldgen, 1996) dans le but d’augmenter la production ;
mais également pour déterminer les paramètres démographiques et zootechniques (Buldgen et al. 45,
341-647 ; 1992). D’autres, pour une caractérisation des performances des poules locales (Fostsa et al.
175-232 ; 2008). Aujourd’hui, au XXIème siècle, la mentalité, le comportement et le mode de vie de
chaque individu ont changé. Dans les faubourgs, dans les villages, dans les campements, etc. chaque
habitant consomme de plus en plus d’œufs et de la viande du poulet. L’aviculture familiale a
radicalement changé d’objectif. Elle est devenue dans certaines régions des pays du sud un levier pour
améliorer les revenus des éleveurs (Dieye et al. 191-201 ; 2010). Dans cette perspective, on constate
que la consommation augmente incitant l’accroissement de la demande des produits sur le marché mais
l’offre ne la suit pas pour des raisons d’ordre technique et financier. La mise en place d’un élevage en
batterie ou en claustration coûte cher et les paysans n’ont pas les moyens nécessaires pour réaliser ce
type d’élevage.
De ce qui précède, comment peut-on produire des œufs à consommer (OAC) et des poussins
d’un jour dans les élevages traditionnels en zone tropicale, à l’image de la basse-cour d’autrefois, sans
utiliser les techniques de claustration ou de batterie qui nécessite un appareillage sophistiqué, moderne
et couteux? L’objectif de cette étude consiste à produire des poussins issus de croisement des coqs de
race locale et des poules européennes de souche "ISA Brown" pour leur performance en ponte et pour
leur facilité à s’adapter au climat tropical. Il s’agit d’une part, d’un essai et d’autre part, d’une
recherche appliquée d’ordre technique, dans un environnement purement rural, traditionnel, loin des
villes. Cette recherche a été réalisée selon la méthodologie relevant des techniques avicoles et des
normes zootechniques. Notre travail sera organisé selon le plan suivant : matériel et méthodes, les
résultats de l’étude, la discussion des résultats obtenus et une conclusion.
2. Materiel et Methodes
L’étude a été réalisée du 02 juin au 10 octobre 2017 à Tiama, un campement situé dans le département
d’Oumé. Un espace herbeux, sec et partiellement arboré de 200 m² a été choisi pour l’élevage. Un
bâtiment de 80 m² a été construit à la limite des 200 m² pour abriter les animaux. Il est divisé en deux
compartiments. Un local de 10 m² a été aménagé pour servir de poussinière et les 70 m² restant ont
abrité les volailles adultes, femelles et mâles ensemble afin de faciliter la fécondation. Des sciures de
404
European Journal of Social Sciences – Volume 55, Issue 4 December (2017)
bois d’une épaisseur de 15 cm ont été répandues sur les 80 m². Elle a constitué la litière sur laquelle les
oiseaux ont séjourné durant l’étude. La recherche bibliographique a été faite dans plusieurs centres de
documentations françaises et ivoiriennes. Un échantillon de trois cent cinquante (350) pondeuses "ISA
Brown" âgée de six (6) mois soit vingt-quatre (24) semaines et cent (100) coqs adultes de souche
locale achetés dans les villages environnants constituent le matériel animal. Dix mangeoires (10) dix
(10) abreuvoirs, tous de finition ont été utilisés pour servir l’aliment et l’eau. Des perchoirs de 30 cm
de hauteur faits entièrement de bois et reliés les uns aux autres par des lianes sauvages ont été installés
pour que les poules s’y reposent après les heures d’alimentation et d’abreuvement. Pour mieux
appréhender l’étude et obtenir des résultats à analyser, à commenter et à discuter, nous avons calculé
successivement les indicateurs de performances zootechniques suivantes : le nombre d’œufs pondus
couvés, le nombre d’œufs éclos, le taux d’éclosion, la quantité d’œufs pondus et couvés, la quantité
d’œufs éclos, la somme des taux d’éclosion. Comme les pondeuses de souches "ISA Brown" ne sont
pas de très bonnes couveuses, nous avons utilisé deux couveuses modernes à retournement
automatique d’une capacité de 120 œufs chacune. Les quantités d’aliment distribué aux animaux
chaque semaine ont permis de calculer la consommation hebdomadaire et la consommation journalière.
À partir de cet agrégat économique, nous avons tracé des courbes qui nous ont permis d’apprécier en
un temps réel de seize (16) semaines l’indicateur de performance zootechnique. Les œufs étaient
ramassés et mis dans un panier de rotin. Ils sont essuyés, triés et ceux retenus pour la couvaison sont
placés dans les couveuses automatiques. Les couveuses ont été installées dans une maison dotée de
branchement électrique et de prises de courant. Vingt et un (21) jours après chaque éclosion, nous
procédons au nettoyage des couveuses avant d’y mettre de nouveaux œufs. Les poussins obtenus sont
placés au fur et à mesure dans la poussinière conçue à l’intérieur du bâtiment. Un abreuvoir et une
mangeoire de premier âge y sont installés. Des lampes de fabrication chinoise fonctionnant à l’énergie
solaire ont assuré l’éclairage des poules pondeuses et des poussins pendant les nuits. Les données
journalières hebdomadaires ont été relevées sur une fiche technique. Il s’agit des œufs pondus et
ramassés, des quantités d’aliment distribué, du nombre d’œufs éclos et du nombre de poussins obtenus
après éclosion. Nous avons inscrit dans un tableau (Cf. tableau 1) toutes les données indicatrices de
performances zootechniques obtenues au cours de l’étude, et pour faire les différents calculs, nous
avons appliquées des formules quadratiques ci-dessous.
►Le taux de ponte (TP) est le rapport entre le nombre d’œufs pondus et le nombre de poules pondeuses multiplié par 100.
►Moyenne de nombre d’œufs pondus et couvés (MOPC) : c’est le rapport entre la somme de nombre d’œufs pondus et
couvés et le nombre de poules pondeuses.
►Le taux d’éclosion (TE) est le rapport entre le nombre d’œufs pondus couvés et éclos et le nombre d’œufs pondus couvés
multiplié par 100.
►Moyenne de nombre d’œufs éclos (MOE) : c’est le rapport entre la somme d’œufs éclos et le nombre de poules
pondeuses.
►Moyenne de taux d’éclosion (MTE) : c’est le rapport entre la somme des taux d’éclosion et le nombre poules pondeuses.
2. Resultats De L’etude
2.1. Histoire de la Poule "ISA Brown"
L’appellation "ISA Brown" a été donnée à cette variété par l’Institut de Sélection Animale (ISA) basée
en Bretagne en France. C’est en 1978 que cette variété hybride issue d’un croisement entre la race
Rhode Island et la Leghorn a été développée par l’Institut de Sélection Animale (ISA) pour sa forte
405
European Journal of Social Sciences – Volume 55, Issue 4 December (2017)
production en œufs. La Rhode Island est le plus petit État des États-Unis. C’est en 1860 que la Rhode
Islande fut créée. C’est une race de poule domestique américaine issue de la sélection de combattants
malais qui est également une poule domestique. Cette dernière a été sélectionnée au Royaume-Uni à
partir de coq de combat originaire de Malaisie et d’Asie du sud. La Leghorn, deuxième race de poule
sélectionnée est une poule domestique issue des volailles fermières de la région de Levourne en Italie.
En 1870, elle parvint au Royaume-Uni en passant d’abord par les États-Unis. Les premières Leghorn
sont appelées "Italiana Bianca". En 1865, elles prennent le nom de Leghorn qui est une version
anglaise du nom de Levourne. Ces volailles sont très populaire en France du fait de leur performance
en ponte d’œufs ; c’est pour la même raison que l’Institut de Sélection Animale (ISA) a fait un
croisement entre les deux races afin d’obtenir la variété dénommée "ISA Brown" qui est répandue
dans toutes les régions d’Afrique et d’ailleurs. L’élevage de "ISA Brown" est apparu en Côte d’Ivoire
au cours des années 1980 et a pris des dimensions considérables. Depuis ces années, la majorité des
aviculteurs amateurs et professionnels utilisent cette variété dans leur élevage sur de grandes
superficies, dans des bâtiments modernes fermés. Les uns, pour produire des œufs à consommer
(OAC), les autres, pour la produire des poussins d’un jour. En somme, son utilisation est purement à
but lucratif dans tous les cas de figure et non pas dans le souci de créer une autre variété en la croisant
avec une variété locale.
406
European Journal of Social Sciences – Volume 55, Issue 4 December (2017)
Les résultats obtenus sont classés en deux étapes. Dans la première, il y a eu l’assemblage des
œufs pondus qui sont au fur et à mesure placés dans les couveuses. La deuxième étape a consisté à
déterminer les pourcentages hebdomadaires grâce au rapport numérique entre deux éléments
fondamentaux que sont : la quantité d’œufs pondus et couvés et le nombre de têtes de poules
pondeuses sélectionnées pour l’étude. En général, la chaleur a un effet négatif sur le calibre des œufs.
Ainsi, au-delà de 25-27° C, le poids de l’œuf baisse. C’est pour cela que nous avons opté pour une
alimentation énergétique (Cf. tableau N°4) afin de remédier aux éventuelles conséquences que
pourraient engendrer une chaleur prolongée. Le bâtiment est à ventilation naturelle grâce aux grillages
servant de murs latéraux, la température à l’intérieur oscillait souvent entre 20 et 23 ° C. L’espace non
couvert est parsemé d’arbustes et entouré de grillage pour limiter le parcours des animaux. Ainsi, les
poules reçoivent le matin, au réveil, une fraicheur conduite par un petit soufflement de vent, traversant
de passage la rosée des arbres et des herbes. Au cours de la journée, lorsque le soleil arrive au zénith,
nous faisons rentrer les oiseaux dans le bâtiment pour les mettre à l’abri des rayons du soleil au cas où
la température s’élève au-dessus de 25 °C. Le taux de ponte obtenu au cours de la première semaine
est bas. Il croit au fil des semaines. Afin de mieux voir, comprendre et analyser cet indicateur mesurant
la performance de ponte, nous avons exprimé la quantité d’œufs hebdomadaire par une courbe de ponte
(Fig.1.). Elle a permis de faire un commentaire sur la situation de la ponte sur l’ensemble de l’étude.
Le nombre d’œufs pondus dans la première semaine n’atteint pas la moitié du nombre des
poules pondeuses. La courbe est croissante et légèrement serpentée. La ponte est plus élevée au cours
de la quinzième semaine. Elle a atteint le sommet ou l’apogée avec un taux de ponte élevé avant de
baisser à la dernière semaine. À la lumière des mêmes données recueillies, la courbe des taux de ponte
a été obtenue. Elle indique semaine par semaine le taux de ponte réalisé par l’ensemble des poules
(Fig.2.) et apporte un éclairage sur l’évolution des taux de pontes hebdomadaires, mais également sur
l’ensemble des pontes réalisées pendant toute la durée de l’étude.
407
European Journal of Social Sciences – Volume 55, Issue 4 December (2017)
Figure 2 : Courbe évolutive du taux de ponte
Le tableau de ponte est différent de celui de l’éclosion que les œufs pondus dans la première
semaine ont été mis en incubateur à la fin de la même semaine et c’est 21 jours plus tard qu’il a eu
éclosion. On observe donc un décalage de 25 jours environ entre les deux tableaux. Le nombre d’œufs
hebdomadaires éclos est croissant bien que l’on observe quelques anomalies d’éclosion peu
considérables. Le taux d’éclosion suit la même logique, il est la dérivée de l’éclosion hebdomadaire. La
courbe d’éclosion (Fig.3.) donne une visibilité plus perceptible de la quantité d’œufs hebdomadaires
éclos.
Le taux d’éclosion a été défini en fonction des œufs éclos. C’est l’un des paramètre qui mesure
la performance zootechnique des pondeuses au cours d’un temps déterminé jusqu’à la réforme de
celles-ci. Cet indicateur a été exprimé et représenté sur le graphique de la figure N°4 afin d’apprécier
son évolution sur les 16 semaines d’étude effectuée. La droite représentant le taux d’éclosion est
croissante du début jusqu’à la fin de l’étude avec une flexibilité à la onzième semaine de vie.
408
European Journal of Social Sciences – Volume 55, Issue 4 December (2017)
Figure 3 : Courbe évolutive d’éclosion
2.2.3. Détermination des Effectifs Cumulés des Œufs Pondus, Couvés et Éclos
Pour connaitre le nombre d’œufs pondus, celui d’œufs éclos et le taux correspondant à la fin de l’étude,
un calcul arithmétique a été fait et afin de mieux apprécier et analyser les résultats mathématiques
obtenus, nous avons construit séparément les courbes sur deux figures. Les quantités d’œufs pondus et
couvés et celles d’œufs éclos sont perceptibles tout le long des seize (16) semaines. Et enfin, le taux
global relatifs à l’éclosion est également connu. Toutes ces données numériques ont contribué à
l’élaboration des courbes d’évolution qui donnent des orientations ou des directives au plan avicole et
économique dans un environnement rural et social. L’accumulation des quantités hebdomadaires
d’œufs pondus, celle d’œufs éclos et notamment celle des taux d’éclosion a exprimé statistiquement les
409
European Journal of Social Sciences – Volume 55, Issue 4 December (2017)
différents indicateurs qui sont portés dans le tableau N° 3. Ces effectifs cumulés donnent un aperçu
général des performances zootechniques recherchées sur toute la durée de l’étude.
Les quantités totales obtenues à la fin de l’étude pour chaque indicateur de performance
zootechnique sont inscrites au bas du tableau. L’évolution de chaque indicateur est portée sur la figure
N° 5 et représentée par une courbe.
410
European Journal of Social Sciences – Volume 55, Issue 4 December (2017)
somme des taux d’éclosion est croissante et linéaire (Fig. 6). Elle ressemble à une droite d’ajustement
linéaire. Elle ne présente aucune flexion de la première semaine à la dernière semaine.
Les abreuvoirs utilisés sont en plastique. Trois (3) abreuvoirs ont été installés dans le bâtiment
et quatre (4) autres au dehors sous les arbustes. Les dimensions de ces matériels sont adaptées aux
volailles adultes. L’eau est servie de telle sorte que les poules puissent la consommée entièrement. Les
abreuvoirs ont été remplis au trois quart le matin au moment du premier repas afin que les poules
consomment la totalité d’eau. Lorsqu’il en reste encore, nous les vidons et les remplissons d’une
nouvelle eau au moment de la distribution du repas de midi. Le renouvellement d’eau se fait
systématiquement pour éviter qu’elle chauffe, lorsque la température se situe entre 20 et 24 degrés
Celsius au dehors. La dernière distribution d’eau a été faite tous les jours entre 15 heures et 16 heures.
4. Discussion
L’étude que nous avons effectuée sur les poules de souche "ISA BROWN" est à la fois un essai et une
recherche appliquée qui a pour but de produire des poussins hybrides issus des coqs locaux à climat
tropical et des poules pondeuses d’origine européenne, à climat tempéré. Au regard des résultats
obtenus, il ressort que le nombre d’œufs pondus au cours de la première semaine de ponte est de 135
œufs pour un taux de ponte de 38,57%. Ce taux est inférieur à 50%, ce qui signifie que la moitié des
poules ne sont pas entrées en ponte. En revanche, à la seconde semaine, le nombre d’œufs est passé à
240 œufs avec un taux de ponte de 68, 57%. Bien que le taux de ponte soit supérieur à 50%, le nombre
d’œufs pondus n’est pas suffisant. Pour 350 poules pondeuses, même si toutes les pondeuses ne sont
pas entrées en ponte dans la première semaine correspondant dans notre étude, à la 24ème, on aurait au
412
European Journal of Social Sciences – Volume 55, Issue 4 December (2017)
moins eu un nombre d’œufs correspondant à la moitié du nombre des poules, soit 175 œufs par jour.
Ce qui donnerait un total de 175 x 7 = 1 225 œufs par semaine. Le nombre d’œufs pondus au cours des
autres semaines est relativement insuffisant. Si nous posons deux hypothèses, en admettant dans la
première hypothèse qu’une poule pond un œuf par jour, on aurait eu 350 œufs par jour ; soit 2 450
œufs par semaine. Si dans la seconde hypothèse, nous supposons qu’une poule pond un œuf tous les
deux jours, et que chaque poule pond effectivement un œuf chaque deux jours, on aurait obtenu : le 1er
jour 350 œufs ; le 3e jour 350 œufs ; le 5e jour 350 œufs et le 7e jour 350 œufs soit un total de 1 400
œufs par semaine. En comparant le résultat obtenu de la ponte issue de notre étude à celui des deux
hypothèses émises, nous en déduisons que le résultat de l’étude est quasiment médiocre. 135 œufs
pondus dans la première semaine au lieu de 2 450 œufs ; soit une différence de 2 315 œufs dans la
première hypothèse. De même, dans la seconde hypothèse, le résultat est également faible. Au lieu de 1
400 œufs, nous avons obtenu 135 œufs soit une différence de 1 265 œufs. À la lumière de ces résultats,
des questions d’ordre technique se posent et nous ramènent aux écrits de Hofman (2000) qui parlent de
l’impact de la semi-claustration et de la complémentation par une provende locale sur la productivité
de la volaille locale ; et selon Damida (2005), certains aviculteurs africains considèrent l’élevage de la
volaille comme une activité qui contribue au développement économique par la création de revenu
financier. Bien que la courbe de ponte soit croissante, cet indicateur zootechnique n’est pas bon. Il
n’est pas conforme à la croissance pondérale et productivité de la poule dont parlent Akouango et al.
(46, 61-65 ; 2010) et en font une description et une analyse pertinente en élevage fermier en zone
tropicale. En ce qui concerne l’éclosion, au cours de la première semaine, le nombre d’œufs couvés est
égal au nombre d’œufs éclos. Il y a eu donc eu 100% d’éclosion. Le taux d’éclosion au cours des
semaines 3, 4, 6, 10, 12, 15 et 16 est également à 100%. Sur l’ensemble des œufs couvés, 22 œufs
n’ont pas éclos. C’est un résultat appréciable à sa juste valeur. Les différents taux d’éclosion
hebdomadaires sont élevés bien que nous soyons dans une ferme villageoise. Il s’inscrit dans la
dynamique de l’élevage de la volaille villageoise auquel Abou et Bell (1992, pp 6-11) font allusion
dans la pratique de l’aviculture dans les subtropicales ; de même, Buldgen (1996), a fait des analyses et
des propositions concrètes sur l’aviculture en climat chaud. La courbe d’éclosion est excellente sur
l’ensemble des seize (16) semaines. Elle est relative au nombre d’œufs éclos. Nous pouvons donc
affirmer que le taux d’éclosion en tant qu’indicateur de performance zootechnique est très excellent. La
courbe des sommes cumulées des œufs pondus et couvés, celle des œufs éclos et enfin celle des
sommes des taux d’éclosion sont toutes linéaires et croissantes. En somme, il y a eu 4 793 œufs pondus
et 4 772 œufs éclos dont 21 œufs non éclos sur toute la période de l’étude. Ce résultat confirme celui
du taux d’éclosion évoqué plus haut qui est satisfaisant.
5. Conclusion
Les poules "ISA BROWN" sont reconnues comme de bonnes pondeuses et s’adaptent facilement au
climat tropical, mais elles ont été toujours élevées en claustration ou en batterie. En les élevant en
semi-liberté en association avec les coqs locaux en vue de produire des œufs et des poussins hybrides,
leur cadre de vie a été changé. Les poules et les coqs ont bénéficié des mêmes commodités sur toute la
durée de l’étude. Quant aux coqs locaux, ils sont habitués à ce mode de vie parce qu’ils vivent en
liberté totale ou en semi-liberté dans les faubourgs, dans les villages, dans les campements, etc. depuis
leur domestication ; sauf lorsque de temps à autre leur propriétaire construit des habitations de fortune
pour les abriter contre les intempéries. En revanche, les poules "ISA BROWN" ne sont pas habituées à
ce cadre de vie. Le fait d’être en contact permanent avec le grand jour, le soleil, le vent les herbes, etc.
a sans aucun doute provoqué en eux des réactions hormonales négatives, le stress, voire la stérilité pour
certaines poules. Cependant, elles se sont bien portées, il n’y a eu aucune perte et apparemment toutes
les poules présentaient une allure de bonne pondeuse. Sur ce point, nous pouvons dire que l’aspect
physique a été trompeur. La consommation d’aliment et l’abreuvement n’ont pas non plus été des
facteurs annonçant la mauvaise ponte étant donné que les rations alimentaires ont été respectées et
413
European Journal of Social Sciences – Volume 55, Issue 4 December (2017)
l’abreuvement aussi. Toutefois, bien que la ponte ait été mauvaise, l’éclosion a été très excellente. À
cet effet, on peut s’interroger sur certains aspects techniques qui contribuent à cent pour cent à la
réussite d’une ponte ; en occurrence la formulation de l’aliment, son rationnement et l’abreuvement.
C’est sur ces points spécifiques que l’on pourra mettre un accent particulier au cours de la prochaine
recherche.
References Bibliographiques
[1] Abou L., Bell. J G (1992). Dynamique de la volaille villageoise dans la région de Keita au
Niger. In: village poultry production in Africa, proceeding of international workshop, Rabat, 6-
11.
[2] Akouango F., Bandtaba P Ngokaka C (2010). Croissance pondérale et productivité de la poule
locale Gallus domesticus en élevage fermier au Congo. Anim. Genet. Resour., 46, 61-65.
[3] Armand G., Aubert C., (1999). La production de poulets de chair en climat chaud, Paris,
Éditions, Institut Technique d’Aviculture, 110 p.
[4] Bulgen A., Detimerman F., Sall B., Compère R. (1992). Études des paramètres démographiques
et zootechniques de la poule locale dans le bassin arachidier sénégalais. Rév. Élev. Méd. Vét.
Pays trop. 45, 341- 647.
[5] Bulgen A., (1996), Aviculture semi-industrielle en climat subtropical, guide pratique, Éditions,
Les Presses Agronomiques de Gembloux; 122 p.
[6] Chaïb J. (2010). Votre basse-cour écologique, Edition terre vivante, 278 p.
[7] Damida D. (2005). Résultats et impacts de l’usage de la volaille comme outils pour le
développement et la mobilisation du revenu dans la province du Boulgou. Ministère de
l’agriculture, de l’hydraulique et des Ressources halieutiques: Ouagadougou, 12 p.
[8] Dieyen PN., Missohou A., Faye A. (2010). L’aviculture familiale: un levier Pour améliorer les
revenus des éleveurs pauvres au sud du Sénégal. In: Faye B., Duteurtre G. l’élevage, richesse
des pauvres. Paris, Éditions Quae; pp 191-201.
[9] Fostsa JC (2008). Caractérisation des performances de poules locales en station expérimentale.
In, Fostsa JC., caractérisation des populations de poules locales (Gallus Gallus) au Cameroun.
Thèse de PhD). Paris Agroparis Tech; 175-232.
[10] Hofman A. (2000). Amélioration de l’aviculture traditionnelle aux îles Comores: impact de la
semi-claustration et de la complémentation par une provende locale sur la productivité de la
volaille locale. (Mémoire de fin d’étude en Médecine Vétérinaire). Faculté de Médecine
Vétérinaire Université de Liège: 71 p.
[11] Legendre G. (1921). Les animaux de la basse-cour. Paris, Éditions Hachette, 274 p.
[12] Traoré O. (2014). Élevage de poules pondeuses en milieu tropical. Production, gestion
économique, audit vétérinaire. Paris, Edition harmattan. 166 p.
[13] Tchokanaka A., Amadou B C. (2017). Fiche technico-économique de poules pondeuses.
Chambre Régionale d’Agriculture de Zinder, 6 p.
414