Éléments de correction du BB n°4 - mai 2018 - TES1&TES2 & TES/S - Lycée Fustel

Première partie : Mobilisation des connaissances

Comment expliquer que la croissance puisse être soutenable ?

Définitions de croissance et de soutenabilité : 0,5 + 0,5

Différentes manières de répondre sont possibles. 1,5 point pour l'une, 2 points pour les deux.
Montrer que la croissance est soutenable lorsqu'il y a soutenabilité faible : la hausse de la production permet l'accumulation
de capitaux qui remplacent le capital naturel détruit. Exemple : invention d'insectes robots qui remplacent le travail des
abeilles
Montrer que la croissance est soutenable lorsqu'il y a soutenabilité forte : la hausse de la production permet l'accumulation
de capitaux qui évitent la destruction de capital naturel. Exemple : invention de sources d'énergie renouvelable pour ne plus
utiliser les réserves de pétrole et de charbon et provoquer le réchauffement climatique

Présentez deux limites dans l'utilisation du PIB comme indicateur de la croissance économique.

Définitions du PIB et de la croissance économique : 0,5 + 0,5

Présentation de deux limites parmi les suivantes : 1 point chacune.
- Le PIB est imparfait car il ne mesure pas la soutenabilité de la production en ne mesurant pas la destruction des capitaux
(qui fragilise la croissance économique)
- Le PIB est imparfait car il comptabilise positivement des événements qui fragilisent la croissance économique sur longue
période (comme les accidents de voiture)
- Le PIB est imparfait car il ne mesure pas le bénévolat et la production domestique pourtant sources de hausse de la
richesse
- Le PIB est imparfait car il mesure mal l'économie souterraine pourtant source de hausse de la richesse
- Le PIB est imparfait car il mesure mal la production des services non-marchands pourtant source de hausse de la richesse
- Le PIB est imparfait car il mesure mal les améliorations qualitatives pourtant source de hausse de la richesse
Toute défaillance d'Explicitation et d'Illustration réduit la note de 0,25
 Deuxième partie : Étude d’un document (4 points)

Niveau d’exigence
Compétence Barème
Non Plutôt non Plutôt oui Oui

Présenter le document
3-4 éléments 5-6 éléments
Graphique - « Titre » –INSEE – 2016 – Champ : France, Déciles 7-8 éléments présents
présents présents
moyens (D1 et D10) et niveau de vie moyen euros constants 1-2 éléments présents 1
0,25 à 0,5 0,5 à 0,75 1
càd déflatés – 0
– Unités (indice base 100 en 2003) –– 2003 à 2014 – Sert à
Dont obligatoirement « titre », source, date, utilité
montrer l’évolution des inégalités de niveaux de vie moyens
Sélectionner / manipuler des données statistiques
pour répondre à la tâche
Pensez à bien répondre à la tâche : étudier l’évolution de
l’inégalité des niveaux de vie selon le décile (D1 / D10,
moyenne). Du général au particulier. Absence des éléments de Un tiers des La moitié des Au moins ¾ des éléments de
1. De 2003 à 2014, les inégalités de NDV ont augmenté réponse pertinents pour éléments sont éléments de réponse réponse chiffrés permettent de
car : répondre à la tâche présents sont présents répondre à la tâche.
Bien que le NDV moyen, c’est-à-dire pour l’ensemble de la
population, augmente de 5% avec un maximum en 2011 (+7% 0 0,5 à 0,75 1 à 1,5 1,75 à 2
par rapport à 2003), l’écart entre D1 et D10 s’est accru : 2
D10 voit son NDV moyen augmenter de 9% de 2003 à 2014
alors que celui de D1 baisse de 7%.
2. Il y a cette hausse des inégalités pendant certaines
périodes comme 2003-2005 ou 2009-2012 ou 2013-2014
3. Ces hausses n’ont pas été compensées par la baisses
des inégalités visibles entre 2012-2013 uniquement Pénalité si aucune ou trop peu de données jusqu’à -1
4. Enfin de 2006 à 2009, le NDV de D1 et D10 évoluent Pénalité si pas hiérarchisé du général au particulier -0,5
parallèlement, les inégalités ni ne diminuent ni ne s’accroissent
sur cette période.
Le faire en fournissant une lecture correcte Plusieurs phrases bien
Lecture robot sans Une seule phrase
construites (avec toutes les
Absence de chiffres reformulation bien construite
Lecture robot : L’indice du niveau de vie moyen en France en variables)
Ou erreur de lecture
euros constants était de 105 en 2014, base 100 en 2003… 1
0,25 0,5 à 0,75
Lecture interprétative : ...soit une augmentation de 5% en 11 1
0
ans.
Bonus +0,25 : écarts en point d’indice
Partie 3 : vous montrerez que l’école rencontre des difficultés pour assurer la mobilité sociale

Analyse du sujet :
« montrez que » : il faut détailler (expliciter / illustrer) comment l’école échoue, en partie, à assurer la MS
« la mobilité sociale » : il s’agit d’un déplacement dans la structure sociale, qui peut être ascendant, horizontal ou descendant. Même si c’est implicite, il est clair que le sujet nous invite à
aborder la MS ascendante
« difficultés » : il faudra montrer que l’école n’échoue pas totalement
« école » : même si c’est un terme qui peut paraître évident, il faut le définir. Ici, il s’agira de l’ensemble des services rendus par le système éducatif, de l’école maternelle à l’enseignement
supérieur, sans oublier qu’il existe différentes voies d’orientations possibles après la classe de 3e . C’est un service collectif. En outre, il s’agit d’une instance d’intégration et de socialisation.

Attentes essentielles :
Notions Notions : Mobilité inter-générationnelle/intra-générationnelle, mobilité observée, fluidité sociale, déclassement, capital culturel, paradoxe d'Anderson, groupe d'appartenance,
groupe de référence, socialisation anticipatrice, capital social.
- La démocratisation scolaire est plus quantitative que qualitative
- Le nombre de diplômés a augmenté plus rapidement que le nombre d’emplois de cadres → certains diplômés connaissent un déclassement relatif, déclassement scolaire,
(paradoxe d’Anderson et possibilité de mobiliser Boudon)
- Les choix d’orientation sont liés au groupe d’appartenance (catégorie socio-pro et diplôme des parents) (possibilité de mobiliser Boudon avec le choix rationnel de continuer
ou d’arrêter sa scolarité/ses études))
Mécanismes - Réussite scolaire liée au groupe d’appartenance (possibilité de mobiliser Bourdieu avec le rôle du capital culturel et l’idée de proximité de la culture scolaire avec la culture
légitime)
- La probabilité de passer un bac est liée au groupe d’appartenance (possibilité de citer Bourdieu ou Boudon au choix)
- A niveau de diplôme équivalent, les jeunes de catégories modestes ont souvent des destins professionnels moins prestigieux que leurs camarades de milieux aisés => rôle du
capital social (archétype = écoles de commerce ; contre-exemple = écoles d’ingénieurs) ; rôle du lieu d’habitation (idée de rendement différencié du diplôme)
- Bien que les filles réussissent en moyenne mieux à l’école que les garçons, elles occupent des emplois en moyenne moins rémunérateurs une fois sur le marché du travail
(idée de rendement différencié du diplôme)

Exploitation possible des documents :

Extraction du document
Article à charge contre l’école. L’auteur accuse le système scolaire d’être biaisé à la faveur des catégories les plus aisées
cet article reprend l’idée de Bourdieu que l’école est un outil ne permettant que la reproduction sociale
Doc 1
l’école est présentée comme une instance tellement déterministe que les élèves de catégories modestes qui connaissant un beau parcours, que l’on qualifie généralement en
sociologie de l’éducation de « réussites paradoxales » sont carrément qualifiés ici de « parcours héroïques ».
Quel que soit le niveau de diplôme, les jeunes sortis de formation initiale depuis 1 à 10 ans dont le père est PI ou CPIS sont plus souvent cadres eux-mêmes que leurs camarades
dont le père est employé ou ouvrier.
Les écarts sont les plus faibles aux niveaux extrêmes de formation → l’enseignement supérieur long est un bon moyen pour les enfants d’ouvriers et d’employés de devenir cadres,
Doc 2 mais il est malgré tout légèrement moins rentable que pour les enfants de CPIS.
Comme il y a beaucoup plus de non bacheliers parmi les jeunes dont le père est employé ou ouvrier que parmi les jeunes dont le père est CPIS, si l’on compare l’ensemble des
jeunes, il y a un écart de 28 points de pourcentage entre les enfants de cadre devenus cadres et les enfants d’ouvriers et d’employés devenus cadres 1 à 10 ans après leur sortie de
formation initiale.
la réussite scolaire est corrélée à plusieurs facteurs sur lesquels les élèves ont peu de prise (nationalité, catégorie socio-pro, lieu d’habitation)
Doc 3
ce document illustre l’existence de déterminismes sociaux favorisant l’échec (donc, indirectement à la réussite) scolaire.
 Niveau d’exigence
Compétence Indicateurs
Non Plutôt non Plutôt oui Oui

Cadrage du sujet (au minimum définition(s) du/des mots clés) 0 ou erreur

1 sur 3 2 sur 3 3 sur 3
Introduire Reprise du sujet : pourquoi le sujet se pose d’interprétation 0,5
0,25 - 0,25 + 0,5
Présentation de la démarche (annonce du plan ou des §) 0
Tâche respectée : sens logique du sujet (pas de HS ou gros manque) Le sujet est compris et traité : 0,25 à 0,5
Respecter le sujet Le mot ou les mots clefs du sujet sont correctement utilisés Bonne utilisation des mots clés du sujet : 0,25 1,5
La réponse est organisée en étapes cohérentes Démarche cohérente : 0,5 à 0,75

Présence explicite d’une idée (affirmat°) par séquence reliée au sujet

Explicitation de l’argument 1 point par AEI complet et pertinent (attente de 4 au moins)
Mettre en œuvre des séquences
Présence d’une illustration A : 0,25 E : 0,5 I : 0,25 4
argumentatives (§AEI)
Pénalités : pour la simple récitation du cours, si § non visibles (alinéa) ou plusieurs idées par §. Bonus +0,25 à 0,5 par AEI complet-pertinent au-delà de 4

11 notions : Mobilité inter-générationnelle/intra-générationnelle, mobilité observée, fluidité sociale,

déclassement, capital culturel, paradoxe d'Anderson, groupe d'appartenance, groupe de référence,
socialisation anticipatrice, capital social.
7 mécanismes :
• La démocratisation scolaire est plus quantitative que qualitative
• le nombre de diplômés a augmenté plus rapidement que le nombre d’emplois de cadres → certains
diplômés connaissent un déclassement relatif (paradoxe d’Anderson et possibilité de mobiliser Boudon)
• les choix d’orientation sont liés au groupe d’appartenance (catégorie socio-pro et diplôme des De 25 à moins De 50 à moins
parents) (possibilité de mobiliser Boudon avec le choix rationnel de continuer ou d’arrêter sa Moins de 25% des de 50% des de 75% des Au moins 75% des
Mobiliser des connaissances en
scolarité/ses études)) attentes attentes attentes attentes
plus des notions du sujet pour 2
• le taux de réussite au bac est lié au groupe d’appartenance (possibilité de mobiliser Bourdieu avec
répondre
le rôle du capital culturel) 0 0,5 1,5 2
• la probabilité de passer un bac est lié au groupe d’appartenance (possibilité de citer les deux B)
• à niveau de diplôme équivalent, les jeunes de catégories modestes ont souvent des destins
professionnels moins prestigieux que leurs camarades de milieux aisés => rôle du capital social
(archétype = écoles de commerce ; contre-exemple = écoles d’ingénieurs) ; rôle du lieu d’habitation
(idée de rendement différencié du diplôme)
• bien que les filles réussissent en moyenne mieux à l’école que les garçons, elles occupent des
emplois en moyenne moins rémunérateurs une fois sur le marché du travail (idée de rendement
différencié du diplôme)
Documents 2 et 3
Données statq pertinentes Bonne sélection et interprétation des données 1,5

0,5 point par document bien utilisé

Document 1
0,25 pour utilisation incomplète ou simple paraphrase
Sélection d’« extraits pertinents »
Utiliser le texte de façon pertinente
Ne pas se limiter à la paraphrase

Absence de conclusion ou
Bilan synthétique du raisonnement 1 sur 2 2 sur 2 :0,5
Conclure Simple reprise formelle du sujet 0,5
Réponse explicite au sujet 0,25 Ouverture 0,25+
0
Plans possibles : (au moins 4 §AEI pertinemment enchaînés)

Plan 1 (2 niveaux)

I. L’école ne semble pas offrir à tous les mêmes chances de MS

§1 Le bénéfice anticipé à la poursuite d’études est différent selon la catégorie socio-pro → choix d’orientation différenciés selon l’origine sociale
§2 L’école véhicule et évalue la maîtrise de la culture légitime → réussite scolaire différenciée selon l’origine sociale
§3 Ségrégation socio-spatiale → réussite scolaire différenciée selon le lieu d’habitation

II. Lorsque l’école comble les écarts de départ, d’autres facteurs viennent freiner la MS et mettre l’action de l’école en échec

§4 Détention différenciée de capital social → à niveau de diplôme équivalent, les enfants de CSP+ obtiennent en moyenne de meilleurs postes
§5 Stéréotypes de genre sur le marché du travail → meilleures réussite scolaire des filles, et pourtant moindre perspectives de carrières
§6 Le nombre de diplômés a augmenté plus vite que le nombre de postes de cadres → déclassement relatif (paradoxe d’Anderson)

Plan 2 (1 niveau)

§1 : La massification est inachevée et ne donne pas à tous les mêmes chance de réussite scolaire et de MS

§2 : Alors que le filles réussissent mieux que les garçons en moyenne elles rencontrent des difficultés d’insertion professionnelle qui freine leur MS

§3 : L’école véhicule et évalue la maîtrise de la culture légitime → réussite scolaire différenciée selon l’origine sociale et donc MS inégale

§4 : Le bénéfice anticipé à la poursuite d’études est différent selon l’origine sociale → choix d’orientation différenciés selon l’origine sociale et donc MS

inégale

§5 : Détention différenciée de capital social → à niveau de diplôme équivalent, les enfants de CSP+ obtiennent en moyenne de meilleurs postes (=MS)

§6 : Le nombre de diplômés a augmenté plus vite que le nombre de postes de cadres → déclassement relatif (paradoxe d’Anderson) (= frein MS)
 Comment expliquer les fluctuations économiques ?

0 - Attentes essentielles :

Notions Fluctuation, déflation, désinflation, crise, reprise, expansion, récession, dépression, demande globale (consommation finale,
investissement, exportations, variations de stocks), chômage, (politiques monétaires/budgétaires), chocs positifs/négatifs d’offre/de
demande, cercles vicieux cumulatifs, attentisme, anticipations pessimistes / optimistes, Grande Récession, Grande Dépression, Equilibre
emploi-ressources

Principaux Mécanismes Cycle du crédit, Cercle vicieux de la récession (mécanismes cumulatifs , anticipations déflationnistes, épargne de précaution), Récession
qui expliquent les -> dépression, Chocs d’offre positifs, Chocs d’offre négatifs, Chocs de demande positifs, Chocs de demande négatifs, Rôle des
fluctuations politiques budgétaires (de relance / de rigueur), Rôle des politiques monétaires (de relance / de rigueur)

1- Analyse du sujet

- Notions à définir : « fluctuations économiques » (variations à court terme de grandeurs agrégées)

- Consigne : Comment expliquer (donc pas de débat sur les meilleures explications ou la nature des cycles observés, uniquement un listing de
causes)
- Questionnement : L’idée est donc de lister les causes des cycles économiques que l’on a pu observer récemment, donc, comme le montre
les documents, au maximum depuis 10 ans. Mais comme on a subi récemment la Grande Récession, il s’agit aussi de faire intervenir, en plus
des causes classiques, des mécanismes plus ponctuels que sont les chocs économiques ou les politiques économiques (de relance et de
rigueur).

2- Etude des documents

DOCUMENT 1 : document chiffré qui présente l’équilibre emploi-ressources en France à moyen terme (2005-2015). On observe la corrélation positive
entre variations de la demande globale et variations de la production. On observe également le rôle équilibrant des variations de stock à court terme. On
observe enfin l’effet brutal de la crise financière en 2009. Par sa richesse, c’est un document FONDAMENTAL. IMPOSSIBLE DE NE PAS L’UTILISER.
DOCUMENT 2 : document chiffré qui montre les fluctuations économiques du prix mondial du pétrole et du gaz. On voit des pics brutaux, signe d’un choc
puis contre-choc pétrolier.
DOCUMENT 3 : document textuel qui a été mis pour inciter à ne pas oublier de parler de chocs exogènes ici négatif, d’offre et de demande.
DOCUMENT 4 : document chiffré qui a été mis pour inciter à ne pas oublier de parler de crises financières, et donc à la fois des cycles du crédit, des chocs
et des cercles vicieux. Il est en indice, ce qui est une manière de bien tester les compétences de l’élève. On y constate la forte corrélation positive entre
production, consommation, prix et la corrélation négative avec le taux de chômage.
3- Plan possible (au moins 6 § dans au moins 2 parties)

I) Les variations de la demande globale expliquent les fluctuations économiques

§1 : Les variations des dépenses d’investissement expliquent les fluctuations économiques

§2 : Les variations des dépenses de consommation expliquent les fluctuations économiques
§3 : Les variations des stocks expliquent les fluctuations économiques
§4 : Les variations du commerce international (X-M) expliquent les fluctuations économiques

II) Les chocs expliquent les fluctuations économiques

§5 : Les chocs d’offre expliquent les fluctuations économiques

§6 : Les chocs de demande expliquent les fluctuations économiques

III) Le cycle du crédit et des phénomènes cumulatifs expliquent les fluctuations économiques

§7 : Le cycle du crédit explique les fluctuations économiques

§8 : Anticipations pessimistes (épargne de précaution) et déflationnistes (attentisme) aggravent les
fluctuations économiques