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Problème A: Dérivation Discrète: Partie I 1)

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PSI* — 2019/2020 — Corrigé du D.S.

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Problème A : dérivation discrète


Partie I
1) Étant une famille de polynômes non nuls de degrés tous distincts, (Γ0 , . . . , Γn ) est une famille libre de
n + 1 vecteurs de Rn [X], qui est de dimension n + 1, donc
(Γ0 , . . . , Γn ) est une base de Rn [X].
Soit k ∈ N∗ . Je remarque que :
X +1 X −k+1
Γk (X + 1) = Γk−1 et Γk (X) = Γk−1 ,
k k
d’où
X +1−X +k−1
∆Γk = Γk−1 ,
k
soit finalement :
∆Γk = Γk−1 .

2) D’après le résultat précédent (complété par ∆Γ0 = 0) l’image par ∆ d’un polynôme de degré k non nul
est de degré k − 1 et l’image d’un polynôme constant est le polynôme nul. A fortiori,
L’image par ∆ d’un polynôme de Rn [X] est dans Rn [X].
D’après les remarques précédentes,
R ⊂ Ker ∆n et Im ∆n = Vect (Γ0 , . . . , Γn−1 ) = Rn−1 [X] ,
donc, d’après le théorème du rang, Ker ∆n est de dimension 1. Finalement
Ker ∆n = R et Im ∆n = Rn−1 [X].

3) La relation du 1) se généralise aisément par récurrence :


Γj−k si j ≥ k
∀ (j, k) ∈ N2 ∆k Γj = .
0 si j < k
n
Soit alors P ∈ Rn [X] et P = aj Γj sa décomposition dans la base (Γ0 , . . . , Γn ). Pour k ≤ n, d’après
j=0
la remarque précédente,
n
∆k P = aj Γj−k , d’où ∆k P (0) = ak .
j=k
En conclusion,
n
∀P ∈ Rn [X] P = ∆k P (0) · Γk .
k=0

Noter que – même si ce n’était pas nécessaire ici – on peut exprimer ∆k P directement en fonction de
P grâce à la formule du binôme ! En effet ∆ = φ − IdE où E = Rn [X] et φ l’endomorphisme de E qui
à P (X) associe P (X + 1). Comme φ et IdE commutent, j’ai pour tout k dans N et tout P dans E :
k k
k k j k
k
∆ = (φ − IdE ) = φ ◦ (−IdE )k−j d’où ∆ P = k
(−1)k−j P (X + j)
j j
j=0 j=0
j
car il est immédiat par récurrence que φ (P ) = P (X + j)

4) Existence : d’après le 2), je dispose de Pα ∈ Rα+1 [X] tel que ∆Pα = X α . J’ai alors
∀k ∈ N kα = Pα (k + 1) − Pα (k) ,
d’où en sommant
n
∀n ∈ N kα = Pα (n + 1) − Pα (1) ,
k=1
donc Sα = Pα (X + 1) − Pα (1) convient.
Unicité : si deux polynômes conviennent, leur différence admet tous les entiers n de N∗ pour racines,
c’est donc le polynôme nul.
En conclusion :
n
∃!Sα ∈ Rα+1 [X] ∀n ∈ N∗ kα = Sα (n).
k=1
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Pour déterminer P2 , je pars de : X 2 = ∆X 2 (0) · Γ1 + ∆2 X 2 (0) · Γ2 (d’après 3)).


Or ∆X 2 = 2X + 1 et ∆2 X 2 = 2.
Donc X 2 = Γ1 + 2Γ2 et P2 = Γ2 + 2Γ3 convient (d’après 1)). J’en déduis
X (X + 1) (2X + 1)
S2 = .
6

J’obtiens de même : X 3 = Γ1 + 6Γ2 + 6Γ3 et P2 = Γ2 + 6Γ3 + 6Γ4 convient. Et enfin


X 2 (X + 1)2
S3 = .
4

Partie II
1) Soit k ∈ N et z ∈ Z :
• si 0 ≤ z < k : Γk (z) = 0 ∈ Z ;
z
• si z ≥ k : Γk (z) = ∈Z;
k
n (n + 1) . . . (n + k − 1) n+k−1
• si z < 0 : soit n = −z ; Γk (z) = (−1)k · = (−1)k · ∈ Z.
k! k
En conclusion :
∀ (k, n) ∈ N × Z Γk (z) ∈ Z.

2) L’implication (a) ⇒ (b) est banale, (c) ⇒ (a) découle immédiatement du 1).
Pour prouver (b) ⇒ (c), je montre par récurrence sur n que la propriété Pn : “si P est un polynôme
de degré n tel qu’il existe n + 1 entiers relatifs consécutifs où P prend des valeurs entières, alors les
coordonnées de P dans la base (Γ0 , . . . , Γn ) sont entières” est vraie pour tout n de N.
• P0 est vraie : si P est un polynôme constant tel qu’il existe un entier relatif où P prend une valeur
entière, soit z, alors P = z = z.Γ0 et la coordonnée de P dans la base (Γ0 ) est entière !
• Je suppose que n ≥ 1 est tel que Pn−1 soit vraie et je considère P de degré n et z0 , z1 , . . . , zn , n + 1
n
entiers consécutifs où P prend des valeurs entières ; P s’écrit ak Γk et
k=0
n
∆P = ak Γk−1 = P (X + 1) − P (X)
k=1
prend des valeurs entières en z0 , . . . , zn−1 ; d’après l’hypothèse de récurrence, a1 , . . . , an sont entiers ;
enfin n
a0 = P (z0 ) − ak Γk (z0 ) ∈ Z,
k=1
ce qui achève la démonstration.
Finalement, (a) ⇒ (b) ⇒ (c) ⇒ (a), donc
(a) , (b) , (c) sont équivalentes.

Partie III

1) Analyse : si la suite (δ n ) convient, nécessairement


n−1
δ 0 = f (0) et ∀n ∈ N∗ δ n = f (n) − δ k Γk (n) (car Γn (n) = 1).
k=0
Synthèse : les relations ci-dessus définissent bien par récurrence une suite (δ n ), qui est clairement
solution du problème posé ; c’est la seule d’après l’analyse :
Il existe une unique suite (δ n ) solution du problème.
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2) Je vérifie le résultat par récurrence forte sur n :


• δ 0 = 1 = (b − 1)0 ;
• si je suppose que δ k = (b − 1)k pour k ≤ n − 1, alors
n−1 n−1
δ n = bn − (b − 1)k Γk (n) = bn − n
k (b − 1)k = bn − [(b − 1 + 1)n − (b − 1)n ] = (b − 1)n
k=0 k=0
En conclusion :
∀n ∈ N δ n = (b − 1)n .
n
3) Je pourrais invoquer les polynômes de Lagrange, mais je constate dans ce contexte que L = δk Γk
k=0
vérifie, par construction même de la suite (δ n ),
∀k ∈ {0, . . . , n} f (k) = L (k) .
De plus L est bien de degré au plus n et l’unicité d’un tel polynôme d’interpolation est classique (s’il en
existe deux, leur différence est nulle en tant que polynôme de Rn [X] admettant au moins n + 1 racines
distinctes). En conclusion :
∃!L ∈ Rn [X] ∀k ∈ {0, . . . , n} f (k) = L (k).

L étant ainsi choisi, je montre par récurrence sur i ∈ {0, . . . , n} la propriété


Pi : ∀j ∈ {0, . . . , n − i} ∆i f (j) = ∆i L (j) .

• P0 est vraie par définition de L ;


• je suppose que i ∈ {1, . . . , n} est tel que Pi−1 soit vraie ; soit alors j ∈ {0, . . . , n − i} ; j + 1
appartenant à {0, . . . , n − (i − 1)}, j’ai, grâce à l’hypothèse de récurrence,
∆i f (j) = ∆ ∆i−1 f (j) = ∆i−1 f (j + 1) − ∆i−1 f (j)
= ∆i−1 L (j + 1) − ∆i−1 L (j) = ∆i L (j) ,
ce qui prouve bien Pi .
∀i ∈ {0, . . . , n} ∀j ∈ {0, . . . , n − i} ∆i f (j) = ∆i L (j).

n n
Or j’ai vu ci-dessus que L = δ k Γk et, d’après le I, L = ∆k L (0) Γk ; j’ai donc, par unicité
k=0 k=0
des coordonnées de L dans la base (Γ0 , . . . , Γn ), et grâce au résultat précédent
∀k ∈ {0, . . . , n} δ k = ∆k L (0) = ∆k f (0) ,
et cela pour tout n de N. Finalement :
∀k ∈ N δ k = ∆k f (0).

4) a) Pour x ∈ {0, . . . , n}, Γn+1 (x) étant nul, l’égalité souhaitée est vraie quel que soit θ, par le choix
même des δ k .
b) Soit maintenant x ∈ ]a, +∞[ \ {0, . . . , n} ; Γn+1 (x) étant non nul,
1 n
K= · f (x) − δ k Γk (x) vérifie Φ (x) = 0.
Γn+1 (x) k=0

Φ est alors de classe C ∞ sur [a, +∞[ et s’annule en n + 2 points de cet intervalle, à savoir 0, . . . , n
et x : en appliquant (n + 1) (n + 2) /2 fois le théorème de Rolle, j’obtiens pour tout k de Nn+1 ,
n
n + 2 − k points où Φ(k) s’annule. Je dispose donc d’un point θ où Φ(n+1) s’annule, or δ k Γk est
k=0
X n+1
un polynôme de degré au plus n et le terme dominant de Γn+1 est , d’où
(n + 1)!
∀t ∈ [a, +∞[ Φ(n+1) (t) = f (n+1) (t) − K,
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donc K = f (n+1) (θ), d’où, en reportant dans l’égalité Φ (x) = 0,


n
∃θ ∈ [a, +∞[ f (x) = δ k Γk (x) + Γn+1 (x) f (n+1) (θ).
k=0

c) En regardant de plus près les applications du théorème de Rolle ci-dessus, il apparaît que
θ > min (0, x) .
Soit donc n ∈ N∗ et λn le réel θ fourni par le résultat précédent appliqué avec n − 1 à la place de n
et n à la place de x ; j’ai λn > 0 d’après la remarque ci-dessus et
n−1
f (n) = δ k Γk (n) + Γn (n) f (n) (λn ) , soit δ n = f (n) (λn ) .
k=0
Enfin, pour n = 0, λ0 = 0 convient puisque δ 0 = f (0) = f (0) (0).
∀n ∈ N ∃λn ∈ R+ δn = f (n) (λn ).

5) Soit r réel tel que kr soit entier pour tout k ∈ N∗ (r est donc positif ou nul). Je choisis (habilement !)
deux entiers n, p tels que
n ≥ r + 1 et p > |r (r − 1) . . . (r − n + 1)| .
r
La fonction f : x → (p + x) est de classe C ∞ sur [0, +∞[, je dispose donc d’après le 4)c) de λn dans
R+ tel que
δ n = f (n) (λn ) = r (r − 1) . . . (r − n + 1) (p + λn )r−n .
Comme λn ≥ 0 et r − n ≤ −1, j’ai (d’après le choix de p),
|r (r − 1) . . . (r − n + 1)|
|δn | ≤ < 1.
p
Or par hypothèse les images des entiers naturels par f sont des entiers ; il en résulte que δ n , qui est
égal d’après 3) à (∆n f) (0) est entier : nécessairement δ n = 0, et donc
r (r − 1) . . . (r − n + 1) = 0.
En conclusion, r est l’un des entiers 0, 1, . . . , n − 1, donc r est un entier naturel.
Réciproquement, il est bien clair que, si r ∈ N, alors kr est entier pour tout k de N∗ .
Les nombres réels r tels que kr soit entier pour tout k de N∗ sont les entiers naturels.

Problème B : sommes de projecteurs


1 — Traces et projecteurs
N.B. 1), 2) et 3) sont des questions de cours ! Et il y en avait encore plus dans l’épreuve originale
(Mines-Ponts PC 2014). . .
1) Soient A = (ai,j ) et B = (bi,j ) dans Mn . Je note C = AB = (ci,j ) ; par définition du produit matriciel
n
∀ (i, j) ∈ [[1, n]]2 ci,j = ai,k bk,j
k=1
d’où
n n
Tr (AB) = ai,k bk,i
i=1 k=1
où je constate que A et B jouent des rôles symétriques, puisque les indices muets i et k peuvent être
intervertis, ainsi que les deux sommes (finies !). Il en résulte que
Tr (AB) = Tr (BA).

2) Soient A et A′ deux matrices de Mn représentant t dans deux bases de X. Selon la formule de


changement de base, je dispose d’une matrice P de GLn (R) telle que A′ = P −1 AP . Alors d’après 1)
Tr A′ = Tr P −1 A P = Tr P P −1 A = Tr (A) .
Autrement dit :
La trace d’une matrice représentant t dans une base B est indépendante du choix de B.
C’est la justification de la définition de Tr (t) et Tr est alors une forme linéaire sur L (X).
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3) Puisque p est un projecteur, X = Im(p) ⊕ Ker(p) et je dispose d’une base B de X adaptée à cette
I 0
décomposition. Or les vecteurs de Im(p) sont invariants par p, donc TB = r où r = rg(p). Il en
0 0
résulte immédiatement
rg(p) = Tr(p).
m
4) Soit s = pi ∈ L (X) où les pi sont des projecteurs de X. Déjà par linéarité et d’après 3)
i=1
m m
Tr(s) = Tr(pi ) = rg(pi ) ∈ N.
i=1 i=1
m m
Par ailleurs Im(s) ⊂ Im(pi ), d’où rg(s) ≤ dim Im(pi ) . Or la dimension d’une somme de sous-
i=1 i=1
espaces vectoriels Ei de X est au plus égale à la somme de leurs dimensions. Cela peut se prouver
par récurrence à partir de la formule de Grassmann, ou bien directement en remarquant que Ei est
l’image de Ei par l’application linéaire de X m dans X qui à (x1 , . . . , xm ) associe xi . Or le rang
d’une application linéaire est au plus égal à la dimension de l’espace de départ.
Par conséquent :
m
rg(s) ≤ rg(pi ).
i=1
En conclusion :
Tr(s) ∈ N et Tr(s) ≥ rg(s).

2 — Projecteurs de rang 1
5) Je fixe dès maintenant f1 vecteur directeur de Im(p) et (f2 , . . . fn ) une base de Ker(p). Alors, pour
j ≥ 2, p ◦ t ◦ p (fj ) = 0 puisque fj ∈ Ker(p). De plus f1 est invariant par p donc p ◦ t ◦ p(f1 ) = p [t(f1 )],
vecteur de Im(p) donc colinéaire à f1 . Je dispose donc de µ réel tel que p ◦ t ◦ p(f1 ) = µ.f1 = µ.p(f1 ).
Ainsi, les deux endomorphismes p ◦ t ◦ p et µ.p coïncident sur la base C, par conséquent
∃µ ∈ R p ◦ t ◦ p = µ.p.
On peut noter que µ est unique puisque (f1 ) est une base de Im(p).

6) µ étant ainsi fixé, j’ai p [t(f1 )] = µ.f1 , ce qui signifie que t(f1 ) − µ.f1 est un vecteur de Ker(p), c’est-
à-dire que µ est la première coordonnée de t(f1 ) dans C. Ainsi µ est la première valeur de la première
colonne de TC et c’est juste ce qu’il fallait démontrer (aucune contrainte sur les autres coefficients de la
matrice !).
TC est de la forme indiquée dans l’énoncé.

7) Je procède par contraposition. Je suppose que B = λ.In−1 et je calcule (par blocs) la matrice dans C
de p′ ◦ t ◦ p′ :
0 0 0 0 µ L 0 0
PC′ = In − PC = d’où PC′ TC = =
0 In−1 0 In−1 C B C B
et
0 0 0 0 0 0
PC′ TC PC′ = = = λ.PC′ .
C B 0 In−1 0 B
Il en résulte que p′ ◦ t ◦ p′ = λ.p′ est proportionnel à p′ . D’où finalement
Si p′ ◦ t ◦ p′ = λ.p′ n’est pas proportionnel à p′ , alors B n’est pas une matrice d’homothétie.

Le calcul ci-dessus montre qu’il s’agit en fait d’une équivalence !


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3 — Endomorphismes différents d’une homothétie


8) Exercice classique fait en classe ! Là encore j’utilise la contraposée. Je suppose que x et t(x) sont
colinéaires pour tout x de X et je fixe v non nul dans X. Je dispose alors d’un réel α tel que t(v) = α.v.
Soit x ∈ X ; deux cas se présentent.
• soit x est colinéaire à v : alors x s’écrit λ.v, t(x) = λ.t(v) par linéarité, d’où t(x) = λα.v = α.x
• soit (v, x) est une famille libre : alors je dispose par hypothèse de β réel tel que t(x) = β.x et de γ
réel tel que t(v + x) = γ.(v + x). D’où par linéarité :
α.v + β.x = γ.v + γ.x i.e. (α − γ) .v + (β − γ) .x = 0
donc α = γ et β = γ puisque (v, x) est libre. Finalement β = α et t(x) = α.x
Ainsi, pour tout x dans X, t(x) = α.x ; autrement dit t = α.Id.
D’où la conclusion par contraposition :
Si t n’est pas une homothétie, il existe x dans X tel que x et t(x) ne soient pas colinéaires.

9) Puisque t n’est pas une homothétie par hypothèse, le résultat précédent me fournit e1 dans X tel que
(e1 , t(e1 )) soit une famille libre. Alors le théorème de la base incomplète me donne une base B de
X de la forme (e1 , t(e1 ), e3 , . . . , en ). Par construction, la famille des coordonnées de t(e1 ) dans B est
(0, 1, 0 . . . , 0) donc la première colonne de TB est celle souhaitée. Or il n’y a pas de contrainte sur les
autres colonnes.
Il existe une base B de X telle que TB soit de la forme souhaitée.

10) Je montre la propriété par récurrence sur n ; soit Pn la propriété : “Dans tout espace vectoriel de
dimension n, pour tout endomorphisme de trace nulle, il existe une base où sa matrice n’a que des 0
sur la diagonale”.
0 ×
P1 est banale ; P2 découle du 9) puisqu’une matrice de la forme et de trace nulle a bien sa
1 a
diagonale nulle !
Hypothèse de récurrence : je suppose n ≥ 3 tel que Pn−1 soit vraie et je considère X de dimension n et
t ∈ L (X) de trace nulle. Si t est une homothétie, t est nul (car sa trace est nulle) et n’importe quelle
base convient !
Si t n’est pas une homothétie, le 9) me fournit une base B = (e1 , e2 , e3 , . . . , en ) où e2 = t(e1 ). Je considère
alors X1 = Vect B1 où B1 = (e2 , . . . , en ) et t1 l’endomorphisme de X1 de matrice A dans B1 (A étant
la matrice de Mn−1 apparaissant au 9)). Vu la première colonne de TB , j’ai Tr(A) = Tr(t) = 0,
donc Tr(t1 ) = Tr(A) = 0. Je peux donc appliquer l’hypothèse de récurrence à t1 : je dispose de
B1′ = (e′2 , . . . , e′n ) base de X1 telle que la matrice de t1 dans B1′ n’ait que des zéros sur sa diagonale.
Autrement dit, je dispose d’une matrice Q, inversible et d’ordre n − 1, telle que Q−1 AQ n’ait que des
1 0
zéros sur sa diagonale. Je pose alors P = . Il est clair que P est d’ordre n, inversible avec
0 Q
1 0
P −1 = et que
0 Q−1
   
0 × ··· × 0 × ··· ×
 1   × 
   
−1 1 0  0  1 0  ×  1 0
P TB P =   =  
0 Q−1  . A  0 Q  . Q −1 A
 0 Q
 ..   .. 
0 ×
 
0 × ··· ×
 × 
 
 
=  ×  qui n’a que des 0 sur sa diagonale.
 .. Q−1 AQ 
 . 
×
Par conséquent TB est semblable à une matrice de diagonale nulle, donc il existe une base de X où la
matrice de t est de diagonale nulle. Cela achève la démonstration par récurrence.
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11) On suppose ici X de dimension 2 et Tr(t) = d1 + d2 . Soit t′ = t − d1 .Id. t′ n’est pas une homothétie
(sinon t en serait une et l’on a supposé le contraire). Donc la question 9) me fournit une base B telle
0 x
que TB′ soit de la forme avec a et x réels. Autrement dit
1 a
0 x d1 x
TB − d1 .I2 = , soit TB = .
1 a 1 a + d1
Alors le calcul de Tr(TB ) montre que a + d1 = d2 :
Il existe une base B de X telle que TB a pour éléments diagonaux d1 et d2 .

12) Selon la propriété admise, je dispose d’un projecteur ℓ de rang 1 de X, tel que d’une part ℓ ◦ t ◦ ℓ = d1 .ℓ
et d’autre part ℓ′ ◦ t ◦ ℓ′ n’est pas proportionnel à ℓ′ = Id − ℓ. Alors d’après la question 6), dans une
base C adaptée à la décomposition X = Im(ℓ) ⊕ Ker(ℓ), t a sa matrice de la forme
 
d1 × ··· ×
 × 
 
TC =  . 
 .. B 
×
et selon la question 7), puisque ℓ′ ◦t◦ℓ′ n’est pas proportionnel à ℓ′ , B n’est pas une matrice d’homothétie,
d’où le résultat.

13) Soit pour n ≥ 2 la propriété Qn : “Dans tout espace vectoriel de dimension n, pour tout endomorphisme
n
n’étant pas une homothétie, de trace di , il existe une base où sa matrice a pour coefficients diagonaux
i=1
les di , i ∈ [[1, n]]”. Q2 a été prouvée au 11).
Hypothèse de récurrence : je suppose n ≥ 3 tel que Qn−1 soit vraie.
Soit alors X de dimension n et t ∈ L (X) n’étant pas une homothétie. J’applique le 12) qui me fournit
une base C = (e1 , . . . en ) et une matrice B de Mn−1 n’étant pas une matrice d’homothétie, telles que
n
TC ait la forme annoncée. Par construction Tr(B) = di . J’applique l’hypothèse de récurrence à
i=2
l’endomorphisme de Y = Vect (e2 , . . . en ) ayant pour matrice B dans cette base, qui n’est pas une
homothétie. J’obtiens ainsi une matrice Q de GLn−1 (R) telle que
 
d2 ×
Q−1 BQ = 
 .. 
.
.
× dn
Enfin, des produits par blocs similaires à ceux du 10) permettent de conclure :
 
  d1 × ··· ×
d1 × ··· ×  
 ×   × 
1 0   1 0  × 
=
0 Q−1  ...
  
B  0 Q  .. Q−1 BQ 
 . 
×
×
qui a bien pour éléments diagonaux les di , i ∈ [[1, n]]. Cela achève la démonstration par récurrence.

4 — Décomposition en somme de projecteurs


Notons que ρ > 0, puisque t a été supposé non nul. Cela dit 0 est une somme finie de projecteurs. . .
14) Je choisis un supplémentaire X1 de Ker(t), qui est de dimension ρ d’après le théorème du rang. Soit
alors B = (e1 , . . . , en ) une base adaptée à la décomposition X = X1 ⊕ Ker(t). J’ai bien TB de la forme
souhaitée (la seule contrainte étant en fait que les n − ρ dernières colonnes soient nulles !).
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15) On suppose ici que T1 n’est pas une matrice d’homothétie. De plus Tr(T1 ) = Tr(t) est par hypothèse
un entier supérieur ou égal à ρ. Je peux donc l’écrire comme une somme de ρ entiers strictement
positifs di , i ∈ [[1, ρ]] (par exemple en posant di = 1 pour i ∈ [[1, ρ − 1]] et dρ = Tr(T1 ) − ρ + 1).
Je peux donc appliquer le résultat du 13) à l’endomorphisme t1 de X1 ayant pour matrice T1 dans la
base B1 = (e1 , . . . eρ ), ce qui me donne une base B1′ = e′1 , . . . , e′ρ de X1 où la matrice de t1 a pour
éléments diagonaux les di , i ∈ [[1, ρ]]. Alors
La base B′ = e′1 , . . . , e′ρ , eρ+1 , . . . , en convient.

16) Je remarque qu’une matrice P de Mn , ayant un 1 sur la diagonale dans l’une de ses colonnes et toutes
ses autres colonnes nulles, est une matrice de projecteur. En effet P 2 = P de façon immédiate.
1
Je pose alors, avec les notations du 15), pour tout i de [[1, ρ]], Pi = 0 · · · 0 Ci 0 · · · 0 ,
di
matrice définie par ses colonnes, où Ci est la i-ième colonne de TB′ .
ρ
Par construction TB′ = di .Pi , qui est bien une somme finie de matrices de projecteurs, puisque les
i=1
Pi en sont d’après la remarque précédente et les di sont des entiers naturels non nuls (donc di .Pi est la
somme de di matrices toutes égales à Pi !!). En conclusion,
t est une somme finie de projecteurs.

17) On suppose ici T1 de la forme α.Iρ ; ainsi Tr(t) = ρα et l’hypothèse Tr(t) ≥ ρ donne α ≥ 1 (car ρ > 0).
Je distingue deux cas.
• Si α = 1 : la méthode du 16) s’applique et donne TB′ comme somme de ρ matrices de projecteurs.
 
1 0 ··· 0
 0 
 
• Si α > 1 : je considère p0 le projecteur de matrice P0 =  .  dans B′ . Alors
 .. 0 
0
T ′′ 0
t0 = t − p0 a pour matrice dans B′ la matrice T0 = 1 où T1′′ a pour éléments diagonaux
T2′′ 0
α − 1, α, . . . , α. T1′′ n’est donc pas une matrice d’homothétie. Or Tr(T0 ) = ρα − 1 = Tr(t) − 1 est
un entier naturel strictement supérieur à ρ − 1 (car ρ > 0 et α > 1). Donc Tr(T0 ) ≥ ρ. De plus
rg(T0 ) ≤ ρ, puisque T0 a au plus ρ colonne non nulles.
Par conséquent t0 a une trace entière au moins égale à son rang et le 16) s’applique, puisque T1′′
n’est pas une matrice d’homothétie. Ainsi t0 est une somme finie de projecteurs et il en est de même
de t = t0 + p0 .
Donc dans tous les cas
t est une somme finie de projecteurs.
En regroupant ce résultat, celui du 4) et la cas t = 0, nous avons établi le théorème suivant :
Un endomorphisme en dimension finie est une somme de projecteurs
si et seulement si sa trace est un entier au moins égal à son rang.

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