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Mines Ponts MP 2001 Maths 2 Corrige

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A2001 MATH MP 2

ÉCOLE NATIONALE DES PONTS ET CHAUSSÉES,


ÉCOLES NATIONALES SUPÉRIEURES DE L’AÉRONAUTIQUE ET DE L’ESPACE,
DE TECHNIQUES AVANCÉES, DES TÉLÉCOMMUNICATIONS,
DES MINES DE PARIS, DES MINES DE SAINT-ETIENNE, DES MINES DE NANCY,
DES TÉLÉCOMMUNICATIONS DE BRETAGNE
ÉCOLE POLYTECHNIQUE (Filière STI)

CONCOURS D’ADMISSION 2001

ÉPREUVE DE MATHÉMATIQUES
DEUXIÈME ÉPREUVE
Filière MP

Corrigé de M. Quercia (michel.quercia@prepas.org)

Première partie

I-1. Propriétés du module de continuité :


a. Pour h > 0, ωϕ (h) est bien défini car ϕ est bornée. Pour 0 < h 6 h0 on a :

{(x, y) ∈ I 2 | |x − y| 6 h} ⊂ {(x, y) ∈ I 2 | |x − y| 6 h0 }

d’où ωϕ (h) 6 ωϕ (h0 ).


b. Soit h00 = h + h0 et x, y ∈ I tels que |x − y| 6 h00. Par exemple 0 6 x − y 6 h00. On pose z = max(y, x − h) donc
z ∈ [y, x] ⊂ I et 0 6 x − z 6 h, 0 6 z − y 6 (x − y) − h 6 h0 . Alors :

|ϕ(x) − ϕ(y)| 6 |ϕ(x) − ϕ(z)| + |ϕ(z) − ϕ(y)| 6 ωϕ(h) + ωϕ (h0 ).

En prenant la borne supérieure sur x, y on obtient ωϕ (h + h0 ) 6 ωϕ (h) + ωϕ (h0 ).


ωϕ (nh) 6 nωϕ (h) se démontre par récurrence sur n à partir de l’inégalité précédente.
Soit n = dλe : n − 1 < λ 6 n donc ωϕ(λh) 6 ωϕ (nh) 6 nωϕ (h) 6 (1 + λ)ωϕ (h).
c. Conséquence immédiate de la définition de l’uniforme continuité.
d. Inégalité des accroissements finis.

I-2. Noyaux de Dirichlet et de Fejer :


2
a. Kn(θ) = n Fn2 (θ) donc d’après la formule de Parseval :
λn
Z 2π n−1 n−1
1 n2 X  |k| 2 1 X n(2n2 + 1)
Kn (θ) dθ = 1− = (n − |k|)2 = .
2π θ=0 λn n λn 3λn
k=−n+1 k=−n+1

n(2n2 + 1)
D’où λn = 3 ∼ 32 n3.
(t − sin t)(t + sin t)(t2 + sin2 t)
b. α(t) = ∼ 22 .
t4 sin4 t 3t
t 7−→ t3 α(t) est continue sur ]0, π/2] et admet une limite finie, 0, en 0 donc est prolongeable par continuité
à [0, π/2]. La fonction prolongée est bornée car continue sur un compact.
Z nπ/2 Z nπ/2 Z +∞
sin4 u du 2 sin4 u 2 sin4 u
In = (u = nt) = 3 3 n
=n 3
du ∼ n du.
u=0 u /n u=0 u u=0 u3
Z π/2 Z nπ/2 Z +∞
sin4 (nt) sin4 u sin4 u
Jn 6 A2 2 dt = (u = nt) = nA2 2 du 6 nA2 du.
t=0 t Z π u=0 u u=0 u2
c. Kn est une fonction positive donc π 1 (1 + nt)Kn (t) dt > 0 pour tout entier n.
Z π t=0 Z 2π
1 1
Kn (2π − t) = Kn (t) donc π Kn (t) dt = Kn (t) dt = 1.
t=0 2π t=0

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Z π Z π Z π/2 Z +∞
1 n sin4 (nt/2)
sin4 (nθ)4n 4n sin4 u
Enfin, π ntKn(t) dt = t dt = dθ = (I n θ
+J n ) ∼ 6 3 du
t=0 πλn
t=0 sin4 (t/2)
θ=0
4
sin θ πλn πλn Z π u=0 u
car Jn est négligeable devant In quand n tend vers l’infini. La suite de terme général π1 ntKn (t) dt est
t=0
convergente, donc bornée ce qui prouve l’existence de M0 .

I-3. Polynôme jn [g]


Z π:
1
a. jn[g](−θ) = 2π g(−θ − t)Kn (t) dt
Zt=−π
π
1
= 2π g(θ + t)Kn (t) dt (parité de g)
Zt=−π
π
1
= 2π g(θ − u)Kn (−u) du (u = −t)
u=−π
Z π
1
= 2π g(θ − u)Kn (u) du (parité de Kn )
u=−π
= jn [g](θ).
2  n−1P  |k|
 2 2n−2
Soit Kn (θ) = n
P
1 − n eikθ = ck eikθ . On a :
λn k=−n+1 k=−2n+2
Z π
1
jn [g](θ) = 2π g(θ − t)Kn (t) dt
t=−π
Z θ+π
1
= 2π g(u)Kn (θ − u) du (u = θ − t)
Zu=θ−π
π
1
= 2π g(u)Kn (θ − u) du (2π-périodicité de g et Kn)
u=−π
Z π  2n−2
X 
1
= 2π g(u) ck eik(θ−u) du
u=−π k=−2n+2
2n−2  Z π 
=
P
ck eikθ 2π1 g(u)e−iku du ,
k=−2n+2 u=−π
donc jn [g] est un polynôme trigonométrique de degré inférieur ou égal à 2n − 2.
b. |g(θ) − g(θ − t)| 6 ωg (|t|) par définition de ωg et ωg (|t|) 6 (1 + n|t|) ωg n1 par I-1-b.
Z π
|g(θ) − jn [g](θ)| = 2π1 (g(θ) − g(θ − t))Kn (t) dt
Z t=−π
π 1 
1
6 2π (1 + n|t|)ωg Kn (t) dt
n
Z πt=−π 1 
6π1 (1 + n|t|)ωg Kn(t) dt (parité de Kn )
t=0 n
 
6 M 0 ωg n 1 .
Remarque : ceci prouve que si g est continue (et donc uniformément continue puisque périodique) alors j n [g]
converge uniformément vers g sur R quand n → ∞.

I-4. Polynôme associé à une fonction de l’espace C :


a. jp+1 [g] est un polynôme trigonométrique pair de degré au plus 2p 6 n donc admet une décomposition de la forme :
Pn n
P
jp+1 [g](θ) = ak cos(kθ). On a alors Pn(x) = ak Tk (x) avec Tk (x) = cos(k arccos x) ce qui prouve que Pn
k=0 k=0
est un polynôme de degré
 au plus n.
1
b. On a ∆n(f) 6 M0 ωg p + 1 d’après I-3-b. De plus, pour x, y ∈ I et h > 0 avec |x−y| 6 h on a | cos x−cos y| 6 h
car cos est 1-lipchitzienne donc |g(x) − g(y)| = |f(cos x) − f(cos y)| 6 ωf (h). En prenant la borne supérieure sur
x, y on en déduit ωg (h) 6 ωf (h) et en particulier :
 1   1  2  1 
ωg 6 ωf 6 ωf 6 2ωf
p+1 p+1 n n

1 6 2 et ω est croissante d’où l’inégalité demandée.


car p + 1 n f

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c. {f − P | P ∈ En } = {(f − Q) − P | P ∈ En } d’où ∆n(f) = ∆n(f − Q).
Soit Q ∈ En tel que ∆n−1(f 0 ) = kf 0 − Q0 k :
  0 0
on a ∆n(f) = ∆n(f − Q) 6 2M0 ωf −Q n 1 6 2M kf − Q k = 2 M0 ∆ 0
0 n n n−1(f ).
(2M0 )k
d. On a ∆n(f) 6 ∆ (f (k) ) par récurrence sur k si n − k > 2 car I-4-c n’a été établie que
n(n − 1).. .(n − k + 1) n−k
pour n > 3. En fait, la restriction n > 3 est sans objet, et les raisonnements précédents peuvent être conduits
(2M0 )k
pour tout n > 1 d’où ∆n(f) 6 ∆n−k (f (k) ) pour 0 6 k 6 n.
n(n
 −1).. .(n − k + 1)  
A k fixé, ∆n−k (f (k) ) 6 2M0 ωf (k) n1 −−−−→ 0 d’où ∆ (k)
) = o(1) et ∆n(f) = o 1k .
n−k (f
n→∞ n

Seconde partie

II-1. L’espace préhilbertien E0n :


a. f ∈ E0n ⇐⇒ ∃ g ∈ En−2 | f(x) = (x − 1)(x + 1)g(x) et l’application Φ : f 7−→ g définit un isomorphisme linéaire
entre E0n et En−2. Donc dim(E0n ) = n − 1 et B est une base de E0n en tant qu’image réciproque par Φ de la base
canonique de En−2 .
b. On remarque que si P ∈ E0n alors Φn (P ) ∈ E0n donc Φn est bien un endomorphisme de E0n et de plus, si deg(P ) > 2
alors deg(Φn (P )) = deg(P ). Il en résulte que le drapeau associé à (e2 , . . ., en) est stable par Φn donc Mn est
triangulaire supérieure. Le (k − 1)-ème coefficient diagonal de Mn est le coefficient de degré k de Φn(ek ) soit :
−k(k − 1).
Les coefficients diagonaux de Mn sont les valeurs propres de Φn , ils sont deux à deux distincts donc Φn est
diagonalisable et ses sous-espaces propres sont de dimension 1. On note µk = −k(k − 1) et Qk le polynôme propre
unitaire associé (unique puisque le sous-espace propre est de dimension 1) ; la famille (Q k ) constitue une base
de E0n comme concaténée d’une base de chaque sous-espace propre.
Pour k > 3, µk est valeur propre de Φk et n’est pas valeur propre de Φk−1 donc Qk ∈ E0k \ E0k−1 et en particulier
deg(Qk ) = k. Pour k = 2 on a Q2 = e2 de manière évidente donc deg(Q2 ) = 2 soit deg(Qk ) = k pour tout
k ∈ [[2, n]].
c. Soient P, Q ∈ E0n : P (x) = (1 − x2 )P1(x) et Q(x) = (1 − x2)Q1 (x) avec P1, Q1 ∈ En−2.
Z 1
On a donc J(P, Q) = (1 − x2 )P1(x)Q1 (x) dx qui existe en tant qu’intégrale sur un segment d’une fonction
x=−1
continue.
Pour Q = P on obtient :
Z 1
J(P, P ) = (1 − x2)P1 (x)2 dx > 0 et J(P, P ) = 0 =⇒ ∀ x ∈ [−1, 1], (1 − x2)P12(x) = 0 =⇒ P1 = 0
x=−1

(polynôme ayant une infinité de racines), soit J(P, P ) = 0 =⇒ P = 0.


d. Pour P, Q ∈ E0n on a :
Z 1 Z 1 Z 1
 1
(Φn (P ) | Q) = P 00(x)Q(x) dx = P 0(x)Q(x) x=−1 − P 0(x)Q0 (x) dx = − P 0(x)Q0(x) dx
x=−1 | {z } x=−1 x=−1
=0

donc par symétrie du résultat, (Φn(P ) | Q) = (Φn (Q) | P ) c’est à dire que Φn est un endomorphisme autoadjoint
de (E0n , ( | )). Il en résulte que ses sous-espaces propres sont deux à deux orthogonaux et la base propre (Q k )26k6n
est une base orthogonale de (E0n , ( | )).

II-2. Racines du polynôme Qn :


a. Si P ∈ En−3 alors le polynôme Q tel que Q(x) = (1 − x2)P (x) appartient à E0n−1 donc est combinaison linéaire
de Q2 , .. ., Qn−1 et est orthogonal à Qn. En écrivant (Q | Qn) = 0 on obtient K = 0 comme demandé.
b.

i. R1Qn n’a que des racinesZ de multiplicité paire dans I donc est de signe constant sur I et est non nul car R1 et Qn
1
ne sont pas nuls. D’où R1(x)Qn(x) dx 6= 0.
x=−1
On en déduit que deg(R1) > n−2 et comme (x2 −1)R1 (x) divise Qn (x) on a aussi deg(R1 ) 6 n−2 soit finalement
deg(R1) = n − 2.

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Z 1
ii. Par hypothèse Qn est de signe constant sur I et est non nul d’où Qn (x) dx 6= 0 ce qui contredit a avec
x=−1
P = 1. Ce cas est donc impossible.
On en déduit que le cas i est le seul possible et p = n − 2, d’où Qn(x) = (x2 − 1)R1(x) et Qn a n racines simples
situées sur le segment I.

II-3. Polynôme In[f] :


a. Théorie classique de l’interpolation de Lagrange.
L’application In est clairement linéaire et pour P ∈ En on a In [P ] = P d’où la relation : In [f − P ] = In [f] − P .
b. Immédiat à partir de la factorisation de Qn+1 et de la formule d’interpolation de Lagrange.
c. D’après la formule précédente,
n
X  n
X 
|f(x) − In [f](x)| 6 |f(x)| + |In [f](x)| 6 |f(x)| + |f(yk )||Lk(x)| 6 1 + |Lk (x)| kfk.
k=0 k=0

En remplaçant f par f − P on obtient l’inégalité demandée.


n
P
II-4. Majoration de |Lk (x)| :
k=0
a. Il s’agit d’une adaptation immédiate de la théorie de l’interpolation de Lagrange (interpolation de Hermite).
Pour tout polynôme P ∈ E2n+1 on a Hn[P ] = P , en particulier Hn[1] = 1.
b. D’après la formule de Taylor pour Qn+1 en yk on a :

1 1 (n+1)
Qn+1(x) = Qn+1(yk ) +(x − yk )Q0n+1 (yk ) + (x − yk )2 Q00n+1 (yk ) + . .. + (x − yk )n+1Qn+1 (yk ),
| {z } 2 (n + 1)!
=0

d’où :
(n+1)
Q00n+1 (yk ) Qn+1 (yk )
Lk (x) = 1 + (x − yk ) 0 + . . . + (x − yk )n .
2Qn+1(yk ) (n + 1)! Q0n+1(yk )
Q00n+1(yk )
En particulier, L0k (yk ) = .
2Q0n+1 (yk )
µ Q (y )
Q00n+1(yk ) = n+1 n+12 k = 0 donc L0k (yk ) = 0 pour 1 6 k 6 n − 1.
1 − yk
On a aussi : µn+1Qn+1 (x) = (1−x2)Q00n+1(x) d’où µn+1Q0n+1 (x) = (1−x2)Q000 00
n+1 (x)−2xQn+1 (x) et pour x = ±1 :
0 00 0 0
µn+1Qn+1 (±1) = ∓2Qn+1(±1) soit : L0 (y0 ) = µn+1 /4 = −n(n + 1)/4 et Ln(yn ) = n(n + 1)/4.
c. On a :
n n
X X n(n + 1)
1 = Hn[1](x) = (1 − 2(x − yk )L0k (yk ))L2k (x) = L2k (x) + ((1 + x)L20 (x) + (1 − x)L2n(x))
2
k=0 k=0

n
P n
P √
donc L2k (x) 6 1 pour x ∈ I car le dernier terme est positif. La majoration : |Lk (x)| 6 n + 1 s’en déduit
k=0 k=0
par application de l’inégalité de Cauchy-Schwarz.

II-5. Estimation de l’approximation


√ :
kf − In [f]k 6 (1 + n + 1)∆n(f) d’après II-3-c et II-4-c, et on a :

√ √ 1 1 n−1 √
n+1− n = √ √ 6 √ 6 √ = n−1
n+1+ n 1+ n 1+ n
√ √
d’où 1 + n + 1 6 2 n.    
Si f est de classe C 1 on a kf − In [f]k = o √1 d’après I et si f est de classe C ∞ on a kf − In [f]k = o n1α
n
pour tout réel α > 0.

FIN DU PROBLÈME

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