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CCP 2008 PSI M1 Corrige

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SESSION 2008

CONCOURS COMMUN POLYTECHNIQUE (ENSI)

FILIERE PSI

MATHEMATIQUES 1

PARTIE I
Quelques valeurs de la fonctions θ
I.1/ Calcul de θ(1)

1  0 si x > 0
I.1.1/ Soit x ∈ R. lim = 1 si x = 0 .
n→ +∞ nx 
+∞ si x < 0

I.1.2/ Soit x ∈ R. 
(−1)n+1

• Si x ≤ 0, la suite ne tend pas vers 0 quand n tend vers +∞ et donc la série numérique de terme général
nx
n+1
(−1)
, n ≥ 1, est grossièrement divergente. Dans ce cas, θ(x) n’existe pas.
nx
(−1)n+1
 
• Si x > 0, la suite est alternée en signe et sa valeur absolue tend vers 0 en décroissant. On en déduit que la
nx
(−1)n+1
série numérique de terme général , n ≥ 1, converge en vertu du critère spécial aux séries alternées. Dans ce cas,
nx
θ(x) existe.
L’ensemble de définition de la fonction θ est E =]0, +∞[.

I.1.3/
h πi
I.1.3.1/ La fonction tan est continue sur 0, et admet donc des primitives sur cet intervalle. Une primitive de la
4
sin
fonction tan = est la fonction t 7→ − ln | cos t|. Par suite,
cos
Z π/4  
π/4 1 ln 2
J1 = tan t dt = [− ln | cos t|]0 = − ln √ = .
0 2 2
ln 2
J1 = .
2

h πi
I.1.3.2/ Soit n ∈ N. La fonction gn = tann est continue sur 0, et donc Jn existe.
4
h πi
• Chaque fonction gn est continue sur le segment 0, .
4 h πi h πi
• La suite de fonctions (gn )n∈N converge simplement sur 0, vers la fonction g définie par : ∀t ∈ 0, , g(t) =
4 4
0 si t < π/4 h π i
. De plus, la fonction g est continue par morceaux sur l’intervalle 0, .
1 si t = π/4 h πi 4
• Chaque fonction |gn | est majorée sur 0, par la fonction ϕ : t 7→ 1 où de plus la fonction ϕ est continue et intégrable
h πi 4
sur 0, .
4
Z π/4
D’après le théorème de convergence dominée, la suite (Jn )n∈N converge et lim Jn = g(t) dt = 0.
n→ +∞ 0

lim Jn = 0.
n→ +∞

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I.1.3.3/ Soit n ∈ N.
Z π/4 Z π/4 π/4
tann+1 t

2 n ′ n 1
Jn + Jn+2 = (1 + tan t) tan t dt = tan t tan t dt = = .
0 0 n+1 0 n+1

1
∀n ∈ N, Jn + Jn+2 = .
n+1

Xn
(−1)k+1 (−1)2 1 1
I.1.3.4/ • Pour n = 1, = = et J1 + (−1)n+1 J2n+1 = J1 + J3 = (d’après I.1.3.3/). La formule de
2k 2 2 2
k=1
l’énoncé est donc vraie quand n = 1.
Xn
(−1)k+1
• Soit n ≥ 1. Supposons que = J1 + (−1)n+1 J2n+1 . Alors
2k
k=1

n+1
X n
X
(−1)k+1 (−1)k+1 (−1)n+2
= +
2k 2k 2n + 2
k=1 k=1
= J1 + (−1)n+1 J2n+1 + (−1)n+2 (J2n+1 + J2n+3 ) (par hypothèse de récurrence et d’après I.1.3.3/)
= J1 + (−1)n+1 J2n+1 − (−1)n+1 J2n+1 + (−1)n+2 J2n+3 = J1 + (−1)(n+1)+1 J2(n+1)+1 .

On a montré par récurrence que

n
X (−1)k+1
∀n ∈ N∗ , = J1 + (−1)n+1 J2n+1 .
2k
k=1

n+1
X (−1)k+1
I.1.3.5/ D’après ce qui précède, pour n ∈ N∗ , on a = 2J1 + 2(−1)n+1 J2n+1 et d’après I.1.3.2/ et I.1.3.1/,
k
k=1
n+1
X (−1)k+1
tend vers 2J1 = ln 2 quand n tend vers +∞. Donc
k
k=1

θ(1) = ln 2.

I.2/ Une valeur approchée de θ(3)

I.2.1/ Algorithme en français.


• Initialiser S : S = 1
• Rentrer la valeur de n.
• Si n = 1, afficher S.
(−1)i+1
• Sinon, pour i variant de 2 à n, remplacer S par S + .
i3
• Afficher S.

I.2.2/ La machine fournit σ = 0, 9015.

I.2.3/ D’après des inégalités classiques sur les sommes partielles de séries alternées, on a

σ = 0, 9015 ≤ S30 ≤ θ(3) ≤ S31 = 0, 9015 . . . < 0, 9016

et donc

la valeur décimale approchée par défaut à 10−4 près de θ(3) est σ = 0, 9015.

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I.3/ Calcul de θ(2) et θ(4)

π3
I.3.1/ α0 = x2 dx = et pour n ≥ 1, une double intégration par parties fournit
0 3

αn = x2 cos(nx) dx
0
π Z Z
2 π 2 π

sin(nx)
= x2 − x sin(nx) dx = x(− sin(nx)) dx
n 0 n 0 n 0
π Z
1 π 2(−1)n π
 
2 cos(nx)
= x − cos(nx) dx = .
n n 0 n 0 n2

π3 2(−1)n π
α0 = et ∀n ∈ N∗ , αn = .
3 n2

I.3.2/. Graphe de g.

π2

−3π −2π −π π 2π 3π

La fonction g est continue sur R et 2π-périodique. On peut Zdonc calculer ses coefficients de Fourier. De plus g est paire.
2 π 2
Donc pour n ∈ N∗ , bn (g) = 0 puis pour n ∈ N, an (g) = g(x) cos(nx) dx = αn .
π 0 π

2π2 4(−1)n
a0 (g) = et ∀n ∈ N∗ , an (g) = et bn (g) = 0.
3 n2

I.3.3/ La fonction g est continue sur R, de classe C1 par morceaux sur R et 2π-périodique. D’après le théorème de
Dirichlet, la série de Fourier de g converge vers g sur R. On en déduit que pour x ∈] − π, π],
+∞ +∞ +∞
a0 (g) X π2 X 4(−1)n π2 X (−1)n
x2 = g(x) = + (an (g) cos(nx) + bn (g) sin(nx)) = + 2
cos(nx) = + 4 cos(nx).
2 3 n 3 n2
n=1 n=1 n=1

Donc
+∞
X (−1)n x2 π 2
∀x ∈] − π, π], cos(nx) = − .
n2 4 12
n=1

+∞
X +∞
X +∞
X
(−1)n π2 (−1)n+1 (−1)n π2
I.3.4/ Pour x = 0, on obtient en particulier 2
= − et donc θ(2) = 2
= − 2
= .
n 12 n n 12
n=1 n=1 n=1

π2
θ(2) = .
12

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1
I.3.5/ La série de terme général 4 , n ≥ 1, est une série de Riemann d’exposant α = 4 > 1. Cette série est convergente.
n
La formule de Parseval appliquée à la fonction g fournit
Zπ +∞
1 (a0 (g))2 X
g(x)2 dx = + ((an (g))2 + (bn (g))2 ),
π −π 2
n=1

+∞
X +∞
X
1 π5 2π4 1 1 8π4 π4
ce qui fournit ×2× = + 16 4
et donc 4
= = .
π 5 9 n n 45 × 16 90
n=1 n=1

+∞
X 1 π4
4
= .
n 90
n=1

(−1)n 1
I.3.6/ Pour tout réel x et tout entier naturel non nul n, on a 3
sin(nx) ≤ 3 . Comme la série numérique de
n n
1 (−1)n
terme général 3 converge, on en déduit que la série de fonction de terme général x 7→ sin(nx), n ≥ 1, converge
n n3
normalement et donc simplement sur R et donc sur tout segment de R.
(−1)n
Soit x ∈] − π, π]. Puisque la série de fonctions de terme général t 7→ sin(nt), n ≥ 1, converge normalement sur le
n3
segment [0, x] ou [x, 0] suivant que x soit positif ou négatif, un théorème d’intégration terme à terme permet d’écrire
+∞ +∞ Z x Zx X +∞ Zx  2
!
X (−1)n X (−1)n (−1)n π2 x3 − π 2 x

t
sin(nx) = cos(nt) dt = cos(nt) dt = − dt = .
n3 0 n2 0 n2 0 4 12 12
n=1 n=1 n=1

+∞
X (−1)n x3 − π 2 x
∀x ∈] − π, π], 3
sin(nx) = .
n 12
n=1

(−1)n
I.3.7/ De même, la série de fonctions de terme général x 7→ cos(nx), n ≥ 1, converge normalement et donc
n4
+∞
X (−1)n
simplement sur R. Ensuite, comme précédemment, la fonction x 7→ cos(nx) est une primitive de la fonction
n4
n=1
+∞
X (−1)n
x 7→ − sin(nx) sur ] − π, π].
n3
n=1
+∞
X (−1)n x4 π 2 x2
Donc, d’après I.3.6/, il existe C ∈ R tel que ∀x ∈] − π, π], cos(nx) = − + + C. Pour x = 0, on obtient
n4 48 24
n=1
+∞
X (−1)n
C= = −θ(4). Donc
n4
n=1

+∞
X (−1)n x4 π 2 x2
∀x ∈] − π, π], cos(nx) = − + − θ(4).
n4 48 24
n=1

π4 π4 π4 π4 π4 7π4
I.3.8/ Pour x = π, on obtient =− + − θ(4) et donc θ(4) = − = .
90 48 24 48 90 720

7π4
θ(4) = .
720

1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1
Remarque. θ(4) = 1 − 4
+ 4 − + 4 . . . = (1 + 4 + 4 + 4 + . . .) − 2( 4 + 4 + . . .) = (1 − 4 )(1 + 4 + 4 + 4 + . . .) =
2 3 4 2 3 4 2 4 2 2 3 4
7 π4 7
× = .
8 90 720

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PARTIE II
Etude d’une fonction
II.1/ Pour tout réel x et tout entier naturel n, on a 1 + e−nx > 0 et donc chaque fonction un est définie sur R. Par suite,
pour tout réel x, f(x) existe si et seulement si la série numérique de terme général un (x) converge.
• Si x ≤ 0, un (x) ne tend pas vers 0 quand n tend vers +∞. La série numérique de terme général un (x) est donc
grossièrement divergente et dans ce cas, f(x) n’existe pas.
• Si x > 0, quand n tend vers +∞, e−nx tend vers 0 et donc 0 ≤ un (x) ∼ e−nx = (e−x )n qui est le terme général
d’une série géométrique convergente (car 0 < e−x < 1). Dans ce cas, f(x) existe.
f est définie sur ]0, +∞[.

II.2/ Soit a > 0. Soit n ∈ N. Pour tout réel x ∈ [a, +∞[, |un (x)| = ln(1 + e−nx ) ≤ ln(1 + e−na ) = un (a). Comme la série
numérique de terme général un (a), n ≥ 0, converge, la série de fonctions de terme général un converge normalement sur
[a, +∞[. Mais alors, chaque fonction un étant continue sur [a, +∞[, on en déduit que f est continue sur [a, +∞[. Ceci
étant vrai pour tout réel a > 0, on a montré que
f est continue sur ]0, +∞[.

II.3/ Soit (x, y) ∈]0, +∞[2 tel que x < y. Comme chaque fonction un , n ∈ N∗ , est strictement décroissante sur ]0, +∞[,
+∞
X +∞
X
pour tout entier naturel non nul, on a un (x) > un (y) puis en sommant, un (x) > un (y) et enfin en additionnant
n=1 n=1
u0 (x) = u0 (y) = ln 2 aux deux membres de cette inégalité, on obtient f(x) > f(y).
f est strictement décroissante sur ]0, +∞[.

II.4/ Puisque f est continue sur l’intervalle ]0, +∞[, le théorème des valeurs intermédiaires permet d’affirmer que E est
un intervalle.
II.5/ f est décroissante et positive sur ]0, +∞[. Donc f admet en +∞ une limite réelle λ. De plus, la série de fonctions de
terme général un converge normalement vers f sur [1, +∞[ et le théorème d’interversion des limites permet d’affirmer que
+∞
X
lim f(x) = lim un (x) = ln 2 + 0 + 0 + . . . = ln 2.
x→ +∞ x→ +∞
n=0

lim f(x) = ln 2.
x→ +∞

II.6/

II.6.1/
  Soit x > 0. La fonction Ψx est continue sur [0, +∞[. De plus, quand t tend vers +∞, Ψ (t) = ln(1+e−xt ) ∼ e−tx =
Z +∞ x
1
o 2 . On en déduit que la fonction Ψx est intégrable sur [0, +∞[ et donc l’intégrale Ψx (t) dt est convergente.
t 0
Z +∞
∀x > 0, l’intégrale Ψx (t) dt est convergente.
0

Z n+1
II.6.2/ Soit x > 0. La fonction Ψx est décroissante sur [0, +∞[ et donc pour n ∈ N, Ψx (t) dt ≤ Ψx (n) et pour
Zn n

n ∈ N∗ , Ψx (n) ≤ Ψx (t) dt. En sommant ces inégalités, on obtient


n−1
Z +∞ +∞ Z n+1
X +∞
X
Ψx (t) dt = Ψx (t) dt ≤ Ψx (n) = f(x),
0 n=0 n n=0
et
+∞
X +∞ Z n
X Z +∞
f(x) = Ψx (0) + Ψx (n) ≤ Ψx (0) + Ψx (t) dt = ln 2 + Ψx (t) dt.
n=1 n=1 n−1 0

Z +∞ Z +∞
∀x > 0, Ψx (t) dt ≤ f(x) ≤ ln 2 + Ψx (t) dt.
0 0

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ln(1 + y) ln(1 + y)
II.6.3/ La fonction h : y 7→ est continue sur ]0, 1] et est prolongeable par continuité en 0 car lim =
y y→ 0 y
1. Cette fonction est donc intégrable sur ]0, 1].
+∞
X
ln(1 + y) (−1)n−1 n−1 (−1)n−1 n−1
Pour y ∈]0, 1[, on a = y . Pour y ∈]0, 1[ et n ∈ N∗ , posons hn (y) = y .
y n n
n=1
• Chaque fonction hn est continue et intégrable sur ]0, 1[.
• La série de fonctions de terme général hn , n ∈ N∗ , converge simplement vers la fonction h sur ]0, 1[ qui est continue sur
]0, 1[.
• Enfin
+∞ Z 1 +∞ Z +∞
X X 1 1 n−1 X 1
|hn (t)| dt = y dy = < +∞.
0 n 0 n2
n=1 n=1 n=1

D’après un théorème d’intégration terme à terme,


Z1 +∞ Z +∞
ln(1 + y) X (−1)n−1 1 n−1 X (−1)n−1 π2
dy = y dy = = θ(2) = .
0 y n 0 n2 12
n=1 n=1

Z1
ln(1 + y) π2
dy = θ(2) = .
0 y 12

dy
II.6.4/ Soit x > 0. Posons y = e−tx et donc t = −ln yx puis dt = − . On obtient
xy
Z +∞ Z0 Z
−1 1 1 ln(1 + y) π2
Ψx (t) dt = ln(1 + y) × dy = dy = .
0 1 xy x 0 y 12x
La question II.6.2/ fournit alors

π2 π2
∀x > 0, ≤ f(x) ≤ ln 2 + .
12x 12x

π2
II.6.5/ On en déduit que xf(x) tend vers quand x tend vers 0 et en particulier que f(x) tend vers +∞ quand x tend
12
vers 0.
On sait déjà que E est un intervalle et puisque f est strictement décroissante sur ]0, +∞[,
 
E = lim f(x), lim f(x) =] ln 2, +∞[.
x→ +∞ x→ 0

E =] ln 2, +∞[.

PARTIE III
Propriétés de la fonction θ
(−1)n+1
 
III.1/ Soit x > 0. La suite numérique est alternée en signe et sa valeur absolue décroît. Puisque le
nx n≥1
premier terme de cette suite est positif, des inégalités classiques sur les sommes partielles d’une série alternée fournissent
X2 +∞
X X1
(−1)n+1 (−1)n+1 (−1)n+1
x
≤ x
≤ . On a montré que
n n nx
n=1 n=1 n=1

1
∀x > 0, 1 − ≤ θ(x) ≤ 1.
2x

1
III.2/ En particulier, pour tout x > 0, 0 ≤ x ≤ 1 et θ est bornée sur ]0, +∞[. Ensuite, puisque 1 − x tend vers 1 quand
2
x tend vers +∞, le théorème des gendarmes permet d’affirmer que

lim θ(x) = 1.
x→ +∞

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III.3/ Continuité de la fonction θ.

(−1)n+1 1 1
III.3.1/ Soit a > 0. Soit n ∈ N∗ . Pour tout réel x ∈ [a, +∞[, x
= x ≤ a . Comme la série numérique de
n n n
1 (−1)n+1
terme général a , n ≥ 1, converge, la série de fonctions de terme général x 7→ converge normalement sur [a, +∞[.
n nx
n+1
(−1)
Mais alors, chaque fonction x 7→ étant continue sur [a, +∞[, on en déduit que θ est continue sur [a, +∞[. Ceci
nx
étant vrai pour tout réel a > 1, on a montré que

θ est continue sur ]1, +∞[.

(−1)n+1
III.3.2/ Pour x > 0 et n ∈ N∗ , posons θn (x) = .
nx
Soit a > 0. Montrons que la série de fonctions de terme général θn , n ∈ N∗ , converge uniformément vers θ sur [a, +∞[.
Soit n ∈ N∗ . On sait que la valeur absolue du reste à l’ordre n d’une série alternée est majorée par la valeur absolue de
son premier terme et donc, pour tout x ≥ a, on a
n +∞
X X (−1)k+1 (−1)n+2 1 1
|Rn (x)| = θ(x) − θk (x) = x
≤ x
= x
≤ ,
k (n + 1) (n + 1) (n + 1)a
k=1 k=n+1

ce qui fournit encore


 n

X 1
sup θ(x) − θk (x) , x ≥ a ≤ .
na
k=1
 n

1 X
Comme a > 0, a tend vers 0 quand n tend vers +∞ et il en est de même de sup θ(x) − θk (x) , x ≥ a . On a
n
k=1
ainsi montré que la série de fonctions de terme général θn , n ≥ 1, converge uniformément vers θ sur [a, +∞[. Comme
chaque fonction θn est continue sur [a, +∞[, il en est de même de θ. Ceci étant vrai pour tout réel a > 0, on a montré
que

θ est continue sur ]0, +∞[.

III.4/ Caractère C1 de la fonction θ.

III.4.1/ Soit x > 0. ϕx est dérivable sur [2, +∞[ et pour t ≥ 2,

1 1 −x 1 − x ln t
ϕx′ (t) = × x + ln(t) × x+1 = .
t t t tx+1

1 1
III.4.1.1/ 1er cas. Supposons x ≥ . Pour t > 2, on a x ln(t) > × ln 2 = 1 et donc ϕx′ (t) < 0. Dans ce cas, ϕx
ln 2 ln 2
est strictement décroissante sur [2, +∞[.

1
∀x ≥ , ϕx est strictement décroissante sur [2, +∞[.
ln 2

1
III.4.1.2/ 2ème cas. Supposons 0 < x < . Pour t ≥ 2, on a
ln 2
ϕx′ (t) > 0 ⇔ 1 − x ln t > 0 ⇔ t < e1/x .

1
De plus, x < ⇒ e1/x > 2. On a montré que
ln 2
 
1
∀x ∈ 0, , ϕx est strictement croissante sur [2, e1/x ] et strictement décroissante sur [e1/x , +∞[.
ln 2

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III.4.2/ On reprend les notations de la question III.3.2/.
 
1
III.4.2.1/ • La série de fonctions de termes général θn , n ≥ 1, converge simplement vers la fonction θ sur , +∞ .
ln 2
n
 
1 1 (−1) ln(n)
• Chaque θn est de classe C1 sur , +∞ . De plus, pour x ≥ et n ∈ N∗ , θn′ (x) = = (−1)n ϕx (n).
ln 2 ln 2 nx  
1
• Montrons que la série de fonctions de terme général θn′ converge uniformément vers sa somme sur , +∞ .
ln 2
1
Soit x ≥ . D’après la question III.4.1.1/, la fonction ϕx est décroissante sur [2, +∞[. On en déduit que la suite
ln 2
ln(n)
(ϕx (n))n≥2 est décroissante. De plus, lim ϕx (n) = lim = 0 d’après les théorèmes de croissances comparées.
n→ +∞ n→ +∞ nx
′ n
Mais alors, la série numérique de terme général θn (x) = (−1) ϕx (n), n ≥ 2, converge en vertu du critère spécial aux
séries alternées.
1
Ensuite, pour n ∈ N∗ et x ≥ ,
ln 2
+∞
X n +∞
(−1)k ln(k) X ′ X (−1)k ln(k) ln(n + 1) ln(n + 1)
− θk (x) = ≤ (−1)n+1 ϕx (n + 1) = ≤ ,
kx kx (n + 1)x (n + 1)1/ ln 2
k=1 k=1 k=n+1

et donc
 +∞ n


X (−1)k ln(k) X ′ 1 ln(n + 1)
∀n ∈ N , sup x
− θk (x) , x ≥ ≤ .
k=1
k
k=1
ln 2 (n + 1)1/ ln 2

ln(n + 1)
Comme tend vers 0 quand n tend vers +∞ d’après un théorème de croissances comparées, on en déduit que
(n + 1)1/ ln 2  
′ 1
la série de fonctions de terme général θn converge uniformément vers sa somme sur , +∞ .
ln 2
 
1
En résumé, la série de fonctions de terme général θn converge simplement vers la fonction θ sur , +∞ , chaque
  ln 2
1
fonction θn est de classe C1 sur , +∞ et la série de fonctions de terme général θn′ converge uniformément vers sa
  ln 2
1
somme sur , +∞ . D’après le théorème de dérivation terme à terme
ln 2

+∞
X (−1)n ln(n)
   
1 1
θ est de classe C1 sur , +∞ et ∀x ∈ , +∞ , θ ′ (x) = .
ln 2 ln 2 nx
n=1

 
1
III.4.2.2/ Soit a ∈ 0, .
ln 2
Soit x ≥ a. La fonction ϕx est décroissante sur [e1/x , +∞[ 1/a
 et en particulier sur [e , +∞[. On en déduit que la suite
(ϕx (n))n≥2 est décroissante à partir du rang n0 = E e1/a + 1. Le travail de la question précédent s’applique alors à la
+∞
X
fonction θn qui est ainsi de classe C1 sur [a, +∞[, la dérivée étant obtenue par dérivation terme à terme. D’autre
n=n0
n0
X +∞
X
part, la fonction θn est de classe C1 sur [a, +∞[ et finalement la fonction θ = θn est de classe C1 sur [a, +∞[.
n=1 n=1
Ceci étant vrai pour tout a > 0, on a montré que

+∞
X (−1)n ln(n)
θ est de classe C1 sur ]0, +∞[ et ∀x ∈]0, +∞[, θ ′ (x) = .
nx
n=1

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III.4.3/

+∞
X +∞
X +∞
X
(−1)n ln(n) (−1)n ln(n) 1
III.4.3.1/ θ ′ (2) = = = (−1)n ϕ2 (n). Puisque 2 ≥ = 1, 4 . . ., la suite
n2 n2 ln 2
n=1 n=2 n=2
(ϕ2 (n))n≥2 est décroissante d’après III.4.1.1/. On sait alors que la somme de la série alternée de terme général (−1)n ϕ2 (n)
ln 2
est du signe de son premier terme ϕ2 (2) = 2 et donc
2

θ ′ (2) ≥ 0.

III.4.3.2/ La fonction ϕ1 est décroissante sur [e1 , +∞[ et donc la suite (ϕ1 (n))n≥1 est décroissante à partir du rang
+∞
X +∞
X
(−1)n ln(n) ln 5 (−1)n ln(n) ln 1 ln 2 ln 3 ln 4
3. Donc est du signe de − et donc ≤ 0. D’autre part, − + − + =
n 5 n 1 2 3 4
n=5 n=5
+∞
ln 3 ln 1 ln 2 ln 3 ln 4 X (−1)n ln(n)
− ≤ 0. Finalement, θ ′ (1) = − + − + + ≤ 0.
3 1 2 3 4 n
n=5

θ ′ (1) ≤ 0.

http ://www.maths-france.fr 9 c Jean-Louis Rouget, 2008. Tous droits réservés.

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