Correction TD21 (Intégration Sur Un Intervalle)
Correction TD21 (Intégration Sur Un Intervalle)
Correction TD21 (Intégration Sur Un Intervalle)
Exercice. 1
Étudier l'existence des intégrales suivantes :
√
+∞
te− t
Z
• dt
0 1 + t2
Z 1
ln t
• p dt
0 (1 − t)3
Z +∞
dt
• dt
0 et −1
Z +∞
2
• e−(ln t) dt
0
Z +∞
• e−t arctan t dt
0
Z +∞ Ä p ä
• t+2− t2 + 4t + 1 dt
0
Solution :
On notera f la fonction intégrée et I l'intervalle d'étude, à chaque fois f s'avère continue par morceaux
sur I √
te− t +∞
Z
• I = [0; +∞[, t f (t) −→ 0 donc f est intégrable et
2
dt converge.
t→+∞ 0 1 + t2
√ ln t ln(1 − u) −1
• I =]0; 1[, tf (t) −→ 0 et pour t = 1 − u on a p = 3/2
∼ √ donc f est intégrable et
t→0+ (1 − t)3 u u
Z 1
ln t
p dt converge
0 (1 − t)3
1 1
• I =]0; +∞[, t ∼ donc f n'est pas intégrable au voisinage de 0. Puisque de plus cette fonction est
e − 1 t→0+ t
positive, on peut armer que l'intégrale diverge.
Z +∞
• I =]0; +∞[, f (t) −→ 0 et t2 f (t) = e2 ln t−(ln t) = eln t(2−ln t) −→ 0 donc f est intégrable et
2 2
e−(ln t) dt
t→0+ t→+∞
converge. 0
Z +∞
• I = [0; +∞[, t2 f (t) = e2 ln t−t arctan t −→ 0 donc f est intégrable et e−t arctan t dt converge
t→+∞ 0
• I = [0; +∞[ Quand t → +∞
… Å ã
4 1 2 1 2 3
3
f (t) = t + 2 − t 1 + + 2 = t + 2 − t 1 + + 2 − 2 + O 1/t ∼
t t t 2t t 2t
f n'est pas intégrable en +∞. Puisque de plus cette fonction est positive, on peut armer que l'intégrale
diverge.
Exercice. 2
[Intégrales de Bertrand]
ò ò
11
Soit f (x) = α , x ∈ 0, ∪ [e, +∞[.
x (| ln x|)β e
1. Montrer que f est intégrable sur [e, +∞[ ssi α > 1 ou (α = 1 et β > 1).
ò ò
1
2. Montrer que f est intégrable sur 0, ssi α < 1 ou (α = 1 et β > 1).
e
Solution :
th 1 th 1 1
lim = +∞ donc ∃A ≥ e, ∀t > A, = ≥ 1−h
t→+∞ logβ t α β
t log t β t1−h
log t t
ce qui montre que la fonction n'est pas intégrable car t 7→ 1/t1−h n'est pas intégrable sur [A, +∞[
2. La seconde question se déduit de la première par le changement de variable u = 1/t grâce au théorème
du changement de variable.
Exercice. 3
Étudier l'existence de : Z +∞
ln(th t)dt
0
Solution :
La fonction f : t 7→ ln(th t) est dénie et continue par morceaux
√ sur ]0;√
+∞[
Quand t → 0 , th t ∼ t → 0 ̸= 1 donc ln(th t) ∼ ln t puis t ln(th t) ∼ t ln t → 0
+
2
Quand t → +∞, th t = 1 − 2t donc ln(tht) ∼ −2e−2t puis t2 ln(tht) → 0 On en déduit que
e +1
f est intégrable sur ]0; +∞[
Exercice. 4
sin t
Montrer que les fonctions t 7→ sin t et t 7→ ne sont pas intégrables sur [0, +∞[.
t
Solution :
On a n Z
Z nπ X kπ Z π
| sin t|dt = | sin t|dt = n sin(t)dt = 2n → +∞
0 k=1 (k−1)π 0
Or pour k > 1
kπ kπ
| sin t| | sin t|
Z Z
2
dt ≥ dt ≥
(k−1)π t (k−1)π kπ kπ
donc n n
nπ
| sin t|
Z X 2 2X1
dt ≥ = → +∞
0 t kπ π k
k=1 k=1
Exercice. 5
et donc
∀x ≥ A, f (x + 1) ≤ qf (x)
On a alors
Z A+n n−1
X Z A+1 n−1
X Z A+1 Z A+1 n−1
X
k
f (t)dt = f (t + k)dt ≤ q f (t)dt = f (t) q k dt
A k=0 A k=0 A A k=0
Ainsi Z x Z x
∀x ∈ [c, b[, f (t)dt ≤ M g(t)dt.
c c
Z b Z c Z d
Or g(t)dt diverge, donc il existe d ∈ [c, b[ tel que f (t)dt ≤ g(t)dt. On a donc
a a a
Z x Z d Z x Z x
∀x ∈ [d, b[, f (t)dt ≤ g(t)dt + M g(t)dt ≤ (M + 1) g(t)dt.
a a c a
d'où le premier résultat. Prouvons maintenant la seconde assertion de (1). Donnons nous ε > 0. D'après
les hypothèses,
∃c ∈]a, b[, ∀t ∈ [c, b[, |f (t)| ≤ εg(t)
Ainsi, Z x Z x
∀x ∈ [c, b[, f (t)dt ≤ ε g(t)dt.
c c
Z b Z c Z d
Or g(t)dt diverge, donc il existe d ∈ [c, b[ tel que f (t)dt ≤ ε g(t)dt. On a donc
a a a
Z x Z d Z x Z x
∀x ∈ [d, b[, f (t)dt ≤ ε g(t)dt + ε g(t)dt ≤ 2ε g(t)dt.
a a c a
d'où le second résultat. Si f ∼ g et toujours sous les hypothèses de (1), la troisième assertion se montre
en écrivant f − g = o(g) et en utilisant le résultat précédent.
2. Les assertions de (2) se montrent de manière analogue (et c'est plus facile)
Exercice. 9
Soit f : [0, +∞[→ R de classe C 1 .
On suppose que f 2 et f ′2 sont intégrables. Déterminer la limite de f en +∞.
Solution :
Par l'inégalité
1 2
a + b2
ab ≤
2
on peut armer
1 2
ff′ ≤ f + f ′2
2
et assurer que la fonction f f ′ est intégrable sur [0; +∞[. Or
Z x
1
f f ′ (t)dt = (f (x))2
0 2
donc f 2 converge quand x → +∞. Puisque la fonction f 2 est intégrable sur [0; +∞[ et admet une limite en
+∞, sa limite est nécessairement nulle et donc f −→ 0
+∞
Exercice. 10
Soit f : [0, +∞[→ R une fonction continue par morceaux.
On suppose que f est intégrable. Montrer que :
Z x+1
f (t)dt −→ 0
x x→+∞
. Solution :
Par la relation de Chasles Z x+1 Z x+1 Z x
f (t)dt = f (t)dt − f (t)dt
x 0 0
donc, quand x → +∞ Z x+1 Z +∞ Z +∞
f (t)dt → f (t)dt − f (t)dt = 0
x 0 0
Exercice. 11
Soit f : [0, +∞[→ R une fonction continue, décroissante et intégrable sur [0, +∞[.
1. Montrer que f tend vers zéro en +∞.
2. Montrer que xf (x) tend vers zéro quand x → +∞
3. Si on supprime l'hypothèse décroissante, déterminer un exemple de fonction f continue et intégrable
sur [0, +∞[ telle que f ne tend pas vers zéro en +∞.
Solution :
Or Z x+1 Z x+1 Z x
f (t)dt = f (t)dt − f (t)dt
x 0 0
et puisque l'intégrale de f sur [0; +∞[ converge
Z x+1 Z +∞ Z +∞
f (t)dt −→ f (t)dt − f (t)dt = 0
x x→+∞ 0 0
Aussi Z x
f (t)dt −→ 0
x−1 x→+∞
et
si t ∈ 0; 1/n2
2
n t
n2 2/n2 − t si t ∈ 1/n2 ; 2/n2
∀n ∈ N\{0, 1}, ∀t ∈ [0; 1[, f (t + n) =
0 si non
Puisque la suite ([0; n])n∈N est une suite croissante de segments de réunion R+ et que f est positive on
peut armer que f est intégrable sur [0; +∞[
Exercice. 12
Soit f : [0, +∞[→ R continue par morceaux et intégrable.
Montrer qu'il existe une suite (xn ) de réels positifs vériant : xn → +∞ et xn f (xn ) → 0.
Solution :
Par l'absurde, supposons qu'il existe ε > 0 et A ∈ R+ vériant
∀x ≥ A, |xf (x)| ≥ ε
on a alors au voisinage de +∞
ε
|f (x)| ≥
x
ce qui est contradictoire avec l'intégrabilité de f Sachant
∀ε > 0, ∀A ∈ R+ , ∃x ≥ A, |xf (x)| ≤ ε
on peut construire une suite (xn ) solution en prenant ε = 1/(n + 1) > 0, A = n et en choisissant xn vériant
xn ≥ n et |xn f (xn )| ≤ 1/(n + 1)
Exercice. 13
Donner un exemple d'une fonction f ∈ C(R+ , R+ ) non bornée et intégrable sur R+ .
Solution :
On peut prendre f nulle sur [0; 1], puis pour chaque
Å intervalle
ã [n; avec n ∈ N∗ , la fonction f ane par
Å n + 1] ã
1 2
morceaux dénie par les noeuds f (n) = 0 ; f n + 3 = n; f n + 3 = 0 et f (n + 1) = 0 ce qui dénit
n n
Z n+1
1
une fonction f positive continue vériant f= et donc intégrable sur R+ bien que non bornée.
n n2
Exercice. 14
1. Calculer :
+∞
1 + x2
Z
dx
0 1 + x4
en eectuant notamment le changement de variable x = et .
2. En déduire la valeur de : Z +∞
dx
0 1 + x4
Solution :
continue par morceaux sur [0; +∞[ et on vérie f (x) ∼ 1/x2 ce qui donne un argument d'intégra-
x→+∞
bilité. Par le changement de variable C 1 strictement croissant x = et
+∞ +∞ +∞
1 + x2 e2t + 1 t
Z Z Z
cht
dx = e dt = dt
0 1 + x4 −∞ e4t + 1 −∞ ch 2t
Or
ch 2t = 2 ch2 t − 1 = 1 + 2 sh2 t
Par le nouveau changement de variable C 1 strictement croissant u = sh t
Z +∞
1 + x2
Z +∞
du 1 √ π
dx = = √ [arctan( 2u)]+∞
−∞ = √
0 1 + x4 −∞ 1 + 2u2
2 2
Exercice. 16
Déterminer un équivalent quand x → +∞ du terme :
+∞
e−t
Z
dt
x t
. Solution :
L'intégrale étudiée est convergente puisque t2 e−t /t −→ 0 Procédons à une intégration par parties avec
t→+∞
u(t) = e−t et v(t) = 1/t Les fonctions u et v sont de classe C 1 et le produit uv converge en +∞. On a donc
Z +∞ −t
e−x
Z +∞ −t
e e
dt = − dt
x t x x t2
Or
e−t
Å −t ã
e
2
t = o
t x→+∞ t
donc, par intégration de relation de comparaison
+∞
e−t +∞
e−t
Z ÅZ ã
dt = o dt
x t2 x t
et donc +∞
e−t e−x
Z
dt ∼
x t x→+∞ x
Exercice. 17
Étudier la convergence de : Z +∞
2
eit dt
−∞
. Solution :
Par un argument de parité, il sut d'établir la convergence de
Z +∞ Z +∞
it2 2t it2
e dt = e dt
0 0 2t
Formellement ñ 2 ô+∞
+∞ +∞ 2
eit − 1 1 +∞ eit − 1
Z Z Z
it2 2t it2
e dt = e dt = + dt
0 0 2t 2it 0
2i 0 t2
où la primitive de 2te a été choisie de sorte de s'annuler en 0. Puisque les deux termes en second membre
it2
Exercice. 18
2. 2 2
+∞
eit − 1 eix − 1
Z
1
g(x) = λ − f (x) = dt −
2i x t2 2ix
donc 2 2
+∞ +∞
eit eix − 1
Z Z
1 1 1
g(x) = 2
dt − dt −
2i x t 2i x t2 2ix
car ces deux dernières intégrales sont bien dénies. Par suite
+∞ 2 2
eit eix
Z
1
g(x) = dt −
2i x t2 2ix
Par suite 2 2 2
+∞ +∞ +∞
eit dt eix eit dt
Z Z Z
3 1 3 dt 1
2
= − 3
+ 4
≤ 3+ 4
= 3
x t 2ix 2i x t 2x 2 x t x
Donc 2
+∞
eit dt
Z Å ã
1
2
=O
x t x3
Exercice. 19
Déterminer un développement asymptotique à trois termes quand x → +∞ de l'expression :
x
et
Z
dt
1 t
Solution :
Par intégration par parties ï t òx Z x t
x
et
Z
e e
dt = + 2
dt
1 t t 1 1 t
et en répétant celle-ci òx Z x t
x
et
ï t
et
Z
e e
dt = + 2 + 2 3 dt
1 t t t 1 1 t
Or, toujours par intégration par parties
x ï t òx Z x t
et
Z
2e 6e
2 dt = + dt
1 t3 t3 1 1 t
4
et et et
ã Å
Mais 4 =t→+∞ o 3 et t 7→ est positive non intégrable sur [1; +∞[ donc, par intégration de relation
t t t
de comparaison Z x t ÅZ x t ã
e e
4
dt = o 3
1 t 1 t
Ceci donne x x
et 2ex et 2ex
Z ÅZ ã
2 3 dt = − 2e + o dt ∼
1 t x→+∞ x3 1 t3 x3
puis, dans le calcul initial
x
et ex ex 2ex
Z Å xã
2e
dt = + 2 + 3 +o
1 t x→+∞ x x x x3
en ayant intégré le terme constant dans le terme négligeable.
Fin