Constitution EEC
Constitution EEC
Constitution EEC
TITRE V – DE LA LITURGIE
Article 86 :
1- L’EEC, pour affirmer son identité par rapport à celle des autres Eglises,
conçoit et met en place sa propre liturgie qui guide les cultes et les autres
célébrations religieuses qu’elle organise.
2- Le contenu des messages, leur ordre de passage, le cérémonial du culte
ou de l’acte pastoral, sont décrits dans la liturgie de l’EEC.
Article 87 :
1- La liturgie est adoptée par le Synode Général sur proposition du Conseil
Synodal Général après étude de la Pastorale Nationale. Son application est
obligatoire au sein de toute J’Eglise.
2- Elle peut être modifiée par le Synode Général.
Histoire de l’EEC
Brève histoire de l’Eglise Evangélique du Cameroun (EEC)
Trois sociétés de mission vont se succédées pour donner naissance à L’EEC :
1) La mission Baptiste de Londres (1844-1886) par le Jamaïcain Joseph Mérrik qui s’occupa de
l’évangélisation de la côte.
2) La mission de Bâle (M.B), 1886-1915, qui évangélisa l’arrière-pays suivant deux directions (Nord et
Ouest).
3) La mission de Paris (M.P) 1917-1957 qui lui octroierait son autonomie le 10 mars 1957 au temple
du centenaire à Douala.
L’EEC est fille de l’Eglise réformée de France qui est une branche de la reforme calviniste. Son
organisation est de type synodale. C’est à dire qu’à tous les niveaux, les décisions sont prises
collégialement. D’autre part le synode est l’instance suprême de l’Eglise. Aussi, avec la participation
active des Anciens d’église ou presbytes représentés à tous les niveaux. Notre type d’Eglise est
finalement presbytéro-syndale.
A la base le lieu de culte qui évoluera en Annexe qui évoluera à son tour en paroisse. Plusieurs
paroisses dans une localité forment un District et plusieurs districts une Région synodale. Le Synode
Général qui se réunit une fois par an est l’organe suprême où siègent les anciens et pasteurs élus
dans les régions synodales. Entre deux synodes généraux, il y a la Commission Exécutive de l’Eglise
Evangélique du Cameroun (EEC).
La première Guerre Mondiale qui éclate en 1914, freine l’œuvre de la Mission de Bâle suite au départ
des Missionnaires allemands.
Après le départ des allemands, leur œuvre est poursuivie dans le Grassfield par les auxiliaires
autochtones tels qu’Elias Lima, Abraham Ngankou, et le pasteur Modi Din. La langue Bali proche des
langues Bamoun, Bagang et Bandjoun est adoptée comme langue de travail.
Le 19 Février 1917, une équipe envoyée par la SMEP à la demande du gouvernement français arrive
à Douala pour remplacer la mission de Bâle. Elle est composée d’Elie Allégret, André DESCHNER, de
Conenck, Etienne Bergeret Mais c’est le 2 juin que la SMEP adopte le Cameroun comme champ de
Mission.
En 1925, Frank Christol arrivé après l’équipe d’Elie Allégret, sollicite l’ouverture d’un poste
missionnaire en pays Bamiléké, eu égard à la disponibilité des chrétiens Bamiléké.
En 1926, Elie Robert s’installe à Mbouo (Bandjoun), il est remplacé en 1927 par Franck Christol, lui-
même remplacé en 1928 par Dieterle.
Le 4 février 1922, MPA (Mission Presbytérienne Américaine) s’installe à Yaoundé sous la conduite du
missionnaire Johnston. Dans les années 1930, elle s’installe à Djoungolo (Yaoundé). Elle abrite en
son sein des chrétiens protestants issus de la SMEP, venus de la région côtière et du Grassfield pour
des raisons professionnelles et commerciales. Leur nombre devenant croissant, il s’est posé le
problème de langue véhiculaire de l’évangile, car le Bulu, langue utilisée par la MPA n’est pas
comprise par tous.
En 1951, l’arrivée du Pasteur Tiandong Jean Henri en provenance de Douala renforce la présence de
la Smep dans la région Nyong et sanaga. Il faut noter que le Pasteur Tiandong encadre les
communautés de Messa I, de Briqueterie I, et les Baptistes, toutes chapeautées par la SMEP.
De 1932 à 1946, les chrétiens de mission protestante française en majorité originaire de l’Ouest et du
Littoral affluent à Yaoundé. Ils s’expriment en langue bamiléké, douala, et bamoun. C’est à l’Eglise
EPC (Eglise Presbytérienne Camerounaise) de Djoungolo qu’ils atterrissent … ici, la langue
d’évangélisation est le Bulu. Cette situation ne permettra pas de vivre ensemble longtemps et en
parfait accord.
Le chef de fil de cette diaspora des originaires de l’Ouest et du Littoral, un certain M. Deffo Thomas,
chrétien protestant depuis Bafoussam, est rapidement intégré à l’EPC et devient Ancien d’Eglise.
L’effectif des chrétiens s’accroît rapidement à Djoungolo, qui éprouve le besoin de se faire des
ramifications et crée la paroisse EPC de Messa II (ancien marché de bois). Tous les fidèles originaires
de l’Ouest et du Littoral habitant les zones de grand-Messa et ses environs, quittent la paroisse
Djoungolo pour cette nouvelle paroisse.
Monsieur Deffo Thomas bien que Ancien d’Eglise à l’EPC Djoungolo, est resté foncièrement attaché à
la mission protestante française. C’est ainsi qu’en 1933, il crée et anime un lieu de prière et de
catéchisme à Mokolo, chez un certain Simo Elie. Il y travaille très discrètement avec son confrère
Kamdem Pierre jusqu’en 1935. Dès cette année, les bamilékés, les douala, les bamoun abandonnent
progressivement Djoungolo et Messa (EPC) pour Mokolo. Ce lieu de culte est sans encadreur formé.
Informé de l’existence de ce nouveau lieu d’évangélisation, Djoungolo y voit déjà la naissance d’une
troisième paroisse EPC dans la ville de Yaoundé. Elle y affecte en 1946 le catéchiste Ngouze Tongo.
Mais dans une totale discrétion, Monsieur Deffo Thomas écrit à l’Ouest (Bafoussam) pour demander
un catéchiste ou évangéliste pour encadrer les « brebis » qu’il rassemble à Mokolo. Le catéchiste
Lucas Tchouanto, très actif est donc envoyé à Messa et sera tour à tour évangéliste et pasteur.
En septembre 1951, le pasteur Tiabong Jean Henri arrive dans la région pour le compte de l’Eglise de
la mission protestante français. Il fera appel au pasteur Stagiaire Ngayap Nicodème pour l’aider à
accomplir la mission qui devenait très importante. Celui-ci arrive à Yaoundé en 1958 et s’installe à
Messa 1 qui est érigée en paroisse en 1959.
Source : Cloche 21111 du 24/09/2009 – Mensuel d’édification, de sensibilisation et
d’information.
THEME :
Introduction
I. Origine de l’EEC
II. Organisation et fonctionnement de l’EEC
Conclusion
Introduction
Nous voulons ici présenter le contexte de la Réforme du 16e siècle. Sur le plan spirituel,
économique, politique et culturel, des crises et corruptions morales ont participé à préparer
un terrain fertile au mouvement de réforme du 16e siècle. On notera entre autres, la
désobéissance des moines envers leurs évêques, la jalousie entre les ordres religieux,
l’abandon par le clergé de sa mission spirituelle et locale au profit de la recherche des
moyens de s’enrichir, le cumul des postes et fonctions, les postes ecclésiastiques qui se
vendent et s’achètent, le meilleur au plus offrant. Il y a aussi la croissance de l’intérêt pour la
piété caractérisée par l’imitation des saints. Martin Luther était de ceux qui ont recherché la
sainteté. L’impunité des prêtres malgré leurs déboires et dérives faisait partie de ces
facteurs. À la fin du16e siècle, des hommes honnêtes de tous les horizons sociaux et
religieux vont réclamer la répression des abus ecclésiaux, mais leur revendication restera
lettre morte, puisque le pape et les princes italiens n’y ont porté aucune attention. Pour
financer la construction de la Basilique Saint-Pierre de Rome qui tenait à cœur plusieurs
papes, dont Léon X (1513-1521), la vente des indulgences va être encouragée. Les arguments
employés à cet effet dont l’évaluation de nombre d’années de rémission en fonction de
l’argent versé a fait déborder le vase.
En effet, la réforme luthérienne commence dans les années 1517-1519 en Allemagne sous
l’impulsion de Martin Luther, moine et professeur de théologie. Luther est un homme inquiet,
tourmenté ; comme beaucoup de ses contemporains, il vit dans l’angoisse de la damnation.
En étudiant la Bible, Luther redécouvre dans l’Épître aux Romains un passage qui le
libère. « Le juste vivra par la foi » , il comprend que l’évangile annonce le pardon gratuit de
[1]
Dieu ; il accorde le salut non à des saints, mais à des pécheurs. Bien que nous soyons
indignes, inacceptables, Dieu, néanmoins, nous accepte et nous fait grâce. À son époque,
l’Église enseignait que pour obtenir l’indulgence de Dieu, il fallait acquérir des mérites, faire
des actes pieux (parmi lesquels des dons d’argent). Contre cette théorie des indulgences,
Luther en 1517 publie des thèses qui ont un énorme retentissement. On lui fait un procès et
en 1521 il est condamné. Mais il dispose de solides appuis politiques et en 1526, l’Empereur se
voit obligé d’autoriser les princes de l’Empire qui le désirent à le suivre. En 1530, est
convoquée à Augsbourg une diète (une assemblée politique) en vue d’une réconciliation
générale. Un collègue et ami de Luther Philippe Mélanchthon rédige un texte, la Confession
d’Augsbourg, en espérant que les catholiques l’accepteraient ce qui mettrait fin aux
querelles. Ils le rejettent, et, du coup, la division devient définitive.
Après la publication des 95 thèses de Luther, ses idées vont connaître une expansion
fulgurante et ceci favorisés par l’imprimerie et la situation de crise que nous avons évoquée
ci-haut. De ce mouvement de réforme vont naître plusieurs groupes dont voici quelques-
uns.
Les luthériens : ils affirment l'autorité ultime de la Parole de Dieu (que l'on trouve
dans la Bible) en matière de foi et de vie chrétiennes et mettent l'accent sur le Christ
comme la clef de la compréhension de la Bible. Luthériens croient que la foi, comprise
comme la confiance dans l'amour inébranlable de Dieu, est le seul moyen approprié
pour les êtres humains pour répondre à l'initiative salvifique de Dieu. Ainsi, « le salut
par la foi seule » est devenu le slogan distinctif et controversé du luthéranisme.
Les réformés : leur origine se situe dans les années 1519-1520, en Suisse, à Zurich,
sous l’impulsion du curé de la ville Huldrych Zwingli. On parle d’Église réformée ou de
courant réformé et non pas calviniste, parce qu’il n’a pas son origine chez Calvin et
qu’il ne se réfère pas au seul Calvin. On les appelle aussi presbytériens parce que
leurs églises sont dirigées par des conseils d’anciens (en grec, presbuteroi qui a
donné presbytéral).
Les évangéliques : ils mettent l’accent sur le retour à l’Évangile et son application à
la lettre. Contre le libéralisme théologique.
Rien n'est sacré, divin ou absolu en dehors de Dieu affirment les protestants. Ils sont donc
vigilants envers tout parti, valeur, idéologie, ou entreprise humaines prétendant revêtir un
caractère absolu, intangible ou universel. Parce que Dieu est un Dieu de liberté, qui appelle
une libre réponse de la part de l'être humain, les protestants sont favorables à un système
social qui respecte la pluralité et la liberté des consciences.
« La grâce seule »
Les protestants affirment que la valeur d'une personne ne dépend ni de ses qualités, ni de
son mérite, ni de son statut social, mais de l'amour gratuit de Dieu qui confère à chaque être
humain un prix inestimable. L'Homme n'a donc pas à mériter son salut en essayant de plaire
à Dieu. Dieu lui fait grâce, sans condition. Cet amour gratuit de Dieu rend l'Homme apte, à
son tour, à aimer ses semblables, gratuitement.
La foi naît de la rencontre personnelle avec Dieu. Cette rencontre peut surgir brusquement
dans la vie d'un individu. Le plus souvent, elle est l'issue d'un long cheminement parsemé de
doutes et d'interrogations. Mais la foi est offerte par Dieu, sans condition. Tout être humain
est appelé à la recevoir dans la liberté. Elle est la réponse humaine à la déclaration d'amour
faite à tous par Dieu, dans la parole biblique, en Jésus-Christ.
« La Bible seule »
Les chrétiens protestants ne reconnaissent que la seule autorité de la Bible. Elle seule peut
nourrir leur foi ; elle est la référence dernière en matière théologique, éthique,
institutionnelle. À travers les témoignages humains qu'elle nous transmet, la Bible est la
Parole de Dieu. Les textes bibliques dessinent des principes généraux à partir desquels
chaque protestant, pour ce qui le concerne, et chaque Église, collégialement, tracent
l'espace de leur fidélité.
Les Églises rassemblent dans une même foi et espérance tous ceux, hommes, femmes et
enfants, qui confessent explicitement le Dieu de Jésus-Christ comme celui qui donne sens à
leur vie. Les institutions ecclésiastiques sont des réalités humaines. « Elles peuvent se
tromper" disait Luther. En référence à l'Évangile, les Églises doivent sans cesse porter un
regard critique et interrogateur sur leur propre fonctionnement. Chacun doit y prendre sa
part de responsabilité et être témoin de la fidélité à la parole divine.
« Le sacerdoce universel »
Parmi les principes les plus novateurs de la Réforme, le sacerdoce universel des croyants
instaure une place identique, au sein de l'Église, à chaque baptisé. Pasteurs et laïcs se
partagent le gouvernement de l'Église. Les pasteurs n'ont pas de statut à part dans l'Église.
Ils y exercent une fonction particulière à laquelle des études universitaires de théologie les
ont conduits. Dans un esprit d'unité, ils assurent en particulier le service de la prédication et
des sacrements, l'animation de la communauté au sein de laquelle ils exercent leur ministère,
l'accompagnement, l'écoute et la formation théologique de ses membres.
Travail : pour le protestant, le travail est une vocation, une réponse à l’appel de Dieu,
un culte rendu à Dieu. Quoi que nous fassions faisons comme au Seigneur comme
servant le Seigneur. Le travail bien fait est le caractère du protestant.
Intégrité : qualité d’une personne qui ne se laisse pas corrompre. C’est le résultat de
sa fidélité à Dieu et la reconnaissance de sa grâce. Puisque Dieu est la source de
toute Providence, pour quoi se compromettre sois par manque ou par crainte ?
V. Origine de l’EEC
La BM(Basler Mission
Pour sauver son œuvre missionnaire au Cameroun après la capitulation de l’Allemagne dans
ses colonies d’Afrique, la BM ouvrit des correspondances avec la Mission presbytérienne
Ecossaise et la Mission Presbytérienne Américaine. Or, le Général Aymérich qui commandait
les troupes françaises et qui ne voulait avoir sur place que des missionnaires français pris
des contacts avec la SMEP. En décembre 1916 quatre pasteurs furent libérés du front et
envoyés pour le Cameroun. Ils partirent au Cameroun le 26 janvier 1917 d’entente avec la
B.M. Au rang des quatre membres de cette équipe missionnaire, le Pasteur Élie Allegret, chef
de l’équipe, fondateur de la Mission Française au Gabon et aumônier militaire. La tâche qui
leur était confiée se résumait en deux devoirs : tout d’abord, selon les directives de la
S.M.E.P., ils devraient entrer en relation avec les Églises délaissées pour les rassurer, les
réconforter et pour leur montrer des cœurs fraternels. En même temps, ils furent chargés
d’un devoir patriotique, celui de transmettre les valeurs et la culture de la France à travers
l’introduction du français dans les écoles protestantes. Il ressort des instructions de la
S.M.E.P. à l’équipe envoyée au Cameroun pour prendre la direction de l’œuvre missionnaire
qu’avait entreprise la B.M., au départ, « jusqu’à la fin de la guerre », que leur rôle était « de
se présenter aux chrétiens du Cameroun, non comme des maîtres appelés à régner sur
l’héritage du Seigneur, mais comme des serviteurs désireux de les aider, de les consoler, de
leur faciliter la solution de toutes leurs difficultés, de réorganiser leur communauté et de les
fortifier dans la vie spirituelle » (Slagere, 2009, p.135). La SMEP va conduire l’EEC jusqu’à son
autonomie le 10 mars 1957.
L’EEC est structurée sur le modèle presbytérien synodal. Cette structure établit un équilibre
entre les instances locales et l’instance nationale, entre la base et le sommet.
De la base au sommet, nous avons les organes suivants Lvoir Constitution et RI8-57et
37 à 88)
Organes territoriaux
Paroisse(annexe, cellule)
District
Région synodale
Organes centraux
Le synode Général
Le commissariat au compte
Assemblée paroissiale
Conseil d’Ancien
Bureau de la paroisse
Consistoire
Bureau du District
Synode régional
Bureau de Région
Synode Général
Bureau élargi
Bureau national
Ministère de Pasteur
Ministère de l’Évangéliste
Ministère de Diacre
VIII. Les différentes commissions des travaux (voir art. 95 à 107 pour voir la
composition et les cahiers de charges)
Commission finances
Commission jeunesse
Conclusion
Ce bref aperçu historique et descriptif du protestantisme et de l’EEC nous a permis de
considérer le cadre de notre mission en tant ancien d’Église au sein d’une église qui a son
identité et appartient à un ensemble dans lequel elle participe à établir le règne de Dieu sur
terre. À travers son organisation et son fonctionnement, l’Ancien d’Église peut considérer
ses responsabilités et le champ dans lesquels il peut agir efficacement pour le rayonnement
du nom de Dieu.
INTRODUCTION
Les protestants sont des chrétiens qui se reconnaissent dans le credo de l’Église primitive.
Credo qui se résume dans la foi en un Dieu Trine : Père, Fils et Saint-Esprit et dans le Christ
crucifié, mort et ressuscité. Cette grande famille qu’est le protestantisme est constituée à
son tour de plusieurs sous-familles qui sont entre autres : les Réformés, les luthériens, les
Anglicans, les Méthodistes, les Pentecôtistes, les Évangéliques. Ces différentes sous-
familles qui constituent le protestantisme ont en commun, en dehors de ce qui les unit aux
autres confessions chrétiennes, quelques principes qui déterminent leur foi et fondent leur
organisation. Ces principes ne sont pas, en effet, des règles fixes ou des lois, mais des
affirmations qui traduisent la foi et le mode d’organisation des protestants. Ces principes
sont résumés dans les six affirmations suivantes : À Dieu seul la gloire ; la grâce seule, la foi
seule, l’écriture seule, la réforme sans cesse et le sacerdoce universel. Tout protestant
devrait connaître ces différents principes et les comprendre. Ce sera l’objet de notre propos.
Cette première affirmation de la réforme signifie que rien n’est absolu, divin, sacré en dehors
de Dieu. Les protestants sont donc vigilants envers tout parti, valeur, idéologie, ou entreprise
humaines prétendant revêtir un caractère absolu, intangible ou universel. En proclamant
haut et fort l’absolu de Dieu et son altérité, Calvin établit une distinction radicale entre le
divin et l’humain. Cette affirmation est sous-tendue par son interprétation du péché originel.
De ce point de vue, depuis Adam, personne n’est juste, personne ne peut faire le bien,
personne donc ne peut s’enorgueillir de ses œuvres. Les œuvres n’ont d’ailleurs aucune
valeur salvatrice. Dire à Dieu seul la gloire pour les protestants, c’est affirmer que tout part
de Dieu, et tout mène à la gloire de Dieu.
Par cette affirmation, les réformateurs fustigeront ceux qui au lieu d’adorer l’absolu qu’est
Dieu, absolutisent une créature pour l’adorer. Les Réformés rejettent toute idolâtrie par
cette affirmation. Il s’agit des statues miraculeuses, des fontaines et arbres sacrés, la
vénération des reliques, les pèlerinages, l’infaillibilité du pape, la vénération de Marie, des
saints, des ancêtres, etc. Et parce qu’il ne pouvait y avoir d’intermédiaire auprès de Dieu que
le Fils, ils rejetèrent également le Purgatoire et, bien sûr, les indulgences qui permettaient
d’en raccourcir le séjour, ainsi que les prières pour les morts et le culte des saints. Le soli Deo
gloria est l’antithèse de l’Église infaillible et de sa hiérarchie qui prétendait détenir le pouvoir
des clefs, ou du prêtre, intermédiaire obligatoire entre le fidèle et Dieu, ou du sacrifice de la
messe, sans cesse renouvelé, ou des conciles qui prenaient la place de l’Écriture, ou de
l’infaillibilité du pape.
Cette affirmation découle d’un long moment d’angoisse, d’anxiété, de peur, d’inquiétude du
moine augustin et professeur de Théologie Martin Luther confronté aux indulgences et à la
question de la justification par les œuvres. Pour répondre à cette problématique, Martin
Luther va s’enfermer dans un monastère pour chercher la paix intérieure, mais sans succès.
Car il demeura toujours dans la peur de rencontrer un Dieu juge puisque les œuvres qu’il
accomplit révèlent leur insuffisance à le sauver. Il se demandait alors : comment trouver
grâce auprès du Dieu justicier, comment l’homme pécheur pouvait-il se tenir debout devant
Dieu ? Après un long et douloureux cheminement, il comprit que Dieu offrait sa grâce
gratuitement, par amour pour sa création. Il rejeta par conséquent les œuvres et même tout
travail sur soi-même, toute préparation spirituelle au don de la grâce. Justifiés par la seule
miséricorde divine, les croyants n’avaient plus à faire leur salut, mais à vivre
joyeusement pour Dieu et pour leurs prochains.
Par ce principe, les protestants affirment que la valeur d’une personne ne dépend ni de sa
qualité, ni de son mérite ni de son statut social, mais de l’amour gratuit de Dieu qui confère à
chaque être humain une valeur inestimable. L'Homme n'a donc pas à mériter son salut en
essayant de plaire à Dieu. Dieu lui fait grâce, sans condition. Cet amour gratuit de Dieu rend
l'Homme apte, à son tour, à aimer ses semblables gratuitement. L’œuvre que l’homme
accomplit n’est pas un effort, mais une émanation de l’amour de Dieu reçu gratuitement.
Dieu nous a justifié par le pardon de nos péchés en Jésus-Christ c’est-à-dire par sa mort sur
la croix. La théologie du sola gratia mit ainsi un terme aux œuvres faites dans le but de
s’ouvrir le chemin du ciel, ainsi qu’aux médiations de l’Église (indulgences, pèlerinages, culte
des saints, culte marial, prières pour les morts). Le protestantisme d’aujourd’hui maintient le
salut par la grâce seule, mais offerte à tous digne et indigne, croyant et incroyant. Reste
à saisir cette grâce offerte, cadeau admirable de Dieu. Il faut cependant aussi remarquer que
de nos jours, la grâce est présentée dans certains discours protestant comme un mérite, un
salaire, une rémunération des efforts consentis, des sacrifices et des œuvres accomplis. Or,
la grâce est une faveur imméritée, elle est reçue uniquement par la foi et elle est un don de
Dieu.
La foi naît de la rencontre personnelle avec Dieu. Cette rencontre peut surgir brusquement
dans la vie d'un individu. Le plus souvent, elle est l'issue d'un long cheminement parsemé de
doutes et d'interrogations. Pour Luther la foi que le chrétien reçoit par le Saint-Esprit, est le
lien qui l’unit au Christ, union que l’homme justifié, mais toujours pécheur ne peut réaliser par
lui-même. La foi est offerte par Dieu, sans condition. Tout être humain est appelé à la
recevoir dans la liberté. Pour Calvin, la foi permet à celui qui l’a reçue non seulement de
croire que Dieu et Christ existent, mais encore de croire en Dieu et en Christ. La foi est
encore ce qui permet la régénération de l’homme. Éphésiens 1, 5-6. Elle est la réponse
humaine à la déclaration d'amour faite à tous par Dieu, dans la parole biblique, en Jésus-
Christ. Pour Barth, c’est le oui de l’homme au oui de Dieu. Elle vient de ce qu’on entend de la
parole de Dieu, c’est pourquoi Augustin soutient qu’il faut qu’il y ait des personnes disposées
et disponibles à l’annoncer. C’est le rôle de l’Église et des croyants.
Cette affirmation était un cri de ralliement de la Réforme protestante. Par cette affirmation
les protestants expriment leur refus de l’autorité supérieure conférée à la tradition par
l’Église catholique sur la Bible. Cela a fait naître plusieurs pratiques qui étaient, en fait,
contraires à la Bible. Au nombre de celles-ci : la prière aux saints et/ou à Marie, l’Immaculée
conception, la transsubstantiation, l’extrême onction, les indulgences, et l’autorité papale.
Cette affirmation signifie que l’Écriture est la seule autorité en matière de foi, de pratique et
de doctrine. Pour les protestants l’Écriture seule peut nourrir leur foi ; elle est la référence
dernière en matière théologique, éthique, institutionnelle. Puisque Dieu ne change pas sa
pensée et qu’il ne se contredit pas, alors toute tradition, toute pratique, toute doctrine qui ne
trouvent pas son fondement dans la Bible ou qui contredit la Parole de Dieu ne sont pas de
Dieu et par conséquent n’ont pas lieu d’être observées par le chrétien. Il ne s’agit pas
seulement des traditions observées dans l’église chrétienne, mais nos traditions, cultures et
coutumes doivent passer au crible de la Parole de Dieu. Ainsi, le protestant doit refuser et
rejeter toute tradition ou culture contraire à la volonté de Dieu inscrite dans la Bible. La seule
manière de savoir exactement ce que Dieu attend de nous c’est de rester fidèle à ce qui a été
révélé par Dieu dans la Bible.
Il faut préciser que la sola scriptura ne signifie pas un rejet total et absolu des traditions,
mais elle est la seule manière d’empêcher que la subjectivité et l’opinion personnelle
prennent la priorité sur les enseignements de la Bible. L’essence de la Sola scriptura, c’est
de baser votre vie spirituelle uniquement sur la Bible en rejetant toute tradition ou tout
enseignement qui n’est pas en total accord avec la Bible. 2 Timothée 2:15.
Les Églises rassemblent dans une même foi et espérance tous ceux, hommes, femmes et
enfants, qui confessent explicitement le Dieu de Jésus-Christ comme celui qui donne sens à
leur vie.
CONCLUSION
Au terme de cet exposé sur les principes du protestantisme, il est important de noter la
profondeur et la richesse du travail accompli par les piliers de la Réforme. Ces principes ont
participé à rendre les chrétiens réellement libres et responsables. Ils ont aussi contribué à
permettre à chaque chrétien de posséder, de lire et de comprendre la Bible. Ils ont permis
d’épurer l’Église des traditions humaines parfois avilissantes et contraire à la volonté de
Dieu. Le sacerdoce universel à ré-intronisé Jésus comme Chef de l’Église et la Bible comme
autorité en matière de doctrine et de pratique. L’altérité de Dieu est reconnue et l’incapacité
de l’homme à se sauver par ses œuvres attestées a participé à reconnaître l’immensité de la
grâce de Dieu que l’homme accueille par la foi seule. De ce fait, la gloire appartient à Dieu
seul.
a) L’abandon du péché
L’abandon du péché selon Dieu inclut le fait de crier à l’Eternel Dieu pour obtenir
de l’aide car lui seul peut délivrer du péché. Psaumes 39 :9
Abandonner c’est :
- Garder une distance maximum du péché et de toute tendance ou manifestation
qui pourrait conduire au péché ;
- Fuir le péché sans aucune confiance en sa propre capacité à résister à la
tentation ;
- Abandonner les motifs, les pensées, les paroles, les regards et les actes qui
conduisent à l’acte du péché (Matth. 5 :27-30).
b) La restitution
La personne qui a véritablement vu le mal que son péché a causé aux autres,
non seulement arrangera les choses avec Dieu, mais œuvrera de toute sa force,
autant que cela est humainement possible, pour arranger les torts qui ont été
causés aux autres par son péché, et par ses attitudes pécheresses. Luc 19 :1-
10 ; Exode 22 :1-15 ; Nombres 5 :5-8
Conseils pratiques :
1) Mettez par écrit le péché dans les détails ;
2) Servez-vous des passages bibliques pour écrire les conséquences qui
surviendront.
3) Retirez-vous en privé avec Dieu et lisez ce que vous avez écrit en lui
demandant pardon.
Bibliographie :
La vraie repentance, 1992, Zacharias T. F.