Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Cours Thermodynamique Des Gaz L2 (2020-2021)

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 42

Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

Institut Universitaire d'Abidjan

THERMODYNAMIQUE
DES GAZ
Firmin KOFFI

0
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

THERMODYNAMIQUE
DES GAZ

Firmin KOFFI

1
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

Sommaire

2
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

Chapitre 1 : Introduction : Généralités sur les machines thermiques

On distingue principalement quatre types de machines :


1. Les machines à combustion externe (anciennes machines à vapeur)
2. Les machines à combustion interne (moteur à essence, moteur diésel, …)
3. Les turbines à combustion externe (centrales électriques, …)
4. Les turbines à combustion interne (réacteurs)

Les machines à combustion externe


Dans les machines à combustion externe, la variation du volume est obtenue par un mouvement
alternatif du piston qui est transformé en mouvement rotatif du vilebrequin par l’intermédiaire
du système bielle-manivelle. Les premières machines à vapeur furent réalisées successivement
par Papin, Newcomen et Jauffroy au début du 18ème siècle. Dans ces machines, la vapeur
provenant de la chaudière pénètre directement dans le cylindre. Les communications entre la
chaudière et le cylindre sont régulées par des robinets manœuvrés par des hommes. Malgré
l’automatisation de l’admission et de l’échappement de la vapeur proposée par Watt, en
équipant les machines d’un « tiroir de distribution », le rendement reste très faible. De plus ces
machines présentaient deux inconvénients principaux :
- Une longue période de mise en chauffe
- Un encombrement important

Les machines à combustion interne


Dans les machines alternatives à combustion interne, la combustion s’effectue au sein même du
fluide moteur. C’est le même fluide qui repousse le piston et qui subit une combustion. Comme
exemples le moteur à essence, le moteur diésel, …
La conception des moteurs à combustion interne remonte à la deuxième partie du 19ème siècle.
Le premier moteur à explosion industriel est le moteur à gaz réalisé par Lenoir en 1859. Son
rendement ne devint bon que lorsque Otto lui appliqua en 1877 la compression imaginée par
Beau de Rochas. Ces moteurs sont à 2 ou à 4 temps. Le piston à double effet n’est plus utilisé.
La combustion est provoquée soit :
- Par une étincelle à un instant donné (moteur à essence)
- Par pulvérisation du carburant dans l’air chaud sous pression

Développement chronologique :

3
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

1860 : Cycle de Lenoir moteur à deux temps avec piston à double effet, la pression
agissant à chaque demi-tour sur l’arbre des faces du piston.
1862 : Cycle de Beau de Rochas. Beau de Rochas propose un moteur à quatre temps et
la même année Otto (Allemagne) réalise le moteur à quatre temps.
1892 : Cycle Diésel. Diésel dépose un brevet sur un moteur à allumage par
compression. A l’origine, il souhaitait brûler de la poussière de charbon dans de l’air
surchauffé et comprimé. Son moteur commencera à fonctionner avec une injection
d’huile lourde.

Propriétés du moteur à combustion interne

Le moteur à combustion interne est caractérisé par :

• Un taux de compression faible pour les moteurs à essence (8 à 10), plus élevé
pour le moteur Diésel
• Une préparation du mélange du combustible (carburant, injection)
• Un allumage du mélange combustible en fin de compression
• Une combustion produisant des polluants NO2, CO2
• Un diamètre du cylindre compris entre quelques mm et 200 mm maximum.

Les turbines à combustion externe


Principe :
Un fluide préalablement chauffé ou surchauffé par une source extérieure (gaz, fuel, …) met en
mouvement rotatif un arbre sur lequel sont fixées des aubes. Contrairement aux machines
alternatives, elles transforment de façon continue l’énergie thermique en énergie mécanique. Il
en résulte une amélioration du rendement par rapport aux machines alternatives ainsi que la
possibilité de travailler sur des machines de grosses puissances.
Le cycle comprend fondamentalement deux changements d’état (évaporation et condensation).
En pratique la température est limitée à 550 ou 580°C tandis que la pression est de l’ordre de
200 bars.
Une turbine est constituée d’un rotor comprenant un arbre sur lequel sont fixées les aubes et,
d’un stator constitué d’un carter portant des déflecteurs.
Applications :
Les turbines à vapeur sont très employées dans les centrales thermiques de forte et moyenne
puissance pour la production d’électricité. Elles sont également employées dans le domaine de
la propulsion navale. Pour les petites puissances, la fonction d’entraînement est en voie de
disparition au profit des moteurs électriques.

4
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

Les turbines à combustion interne


Une turbine à gaz est un moteur thermique produisant de l’énergie mécanique à partir de
l’énergie contenue dans un hydrocarbure.
Principe :
Un compresseur constitué d’un ensemble de roues munies d’ailettes comprime l’air extérieur.
Du gaz est injecté dans la chambre de combustion où il se mélange à l’air compressé et
s’enflamme. Les gaz chauds se détendent en traversant une turbine transformant l’énergie
thermique en énergie mécanique. Le turboréacteur est une turbine à gaz utilisant le principe de
réaction comme propulseur.
Une turbine à gaz est souvent à cycle ouvert, c’est-à-dire que le refroidissement s’effectue à
l’extérieur de la machine.
Applications :
Les turbines à gaz sont employées dans la propulsion des navires, d’avions. Comme la turbine à
vapeur, la turbine à gaz est également employée dans la production d’électricité et d’une façon
générale pour toutes les applications dont le régime et la charge sont constants.
La liste des applications est limitée dans les contraintes suivantes :
- Taux de compression
- Température de combustion
- Chute du rendement pour une faible charge
- Inaptitude aux changements de régime.
Après cette première partie introductive, la suite du cours est essentiellement basée sur les
cycles thermodynamiques des différentes machines. Nous verrons les cycles des machines à
gaz et ceux des machines à vapeur. Mais bien avant les cycles des machines à vapeur, nous
parlerons entre autres de l’application des principes thermodynamiques dans le cas des
systèmes ouverts et aussi du changement d’état du corps pur. Ces éléments sont essentiels pour
la bonne compréhension des cycles des machines à vapeur.

5
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

Chapitre 2 : Les cycles thermodynamiques des machines à gaz

1- Introduction
Ce chapitre concerne l’étude des cycles thermodynamiques des machines thermiques motrices
utilisées dans l’aéronautique, la construction navale et l’automobile. L’objectif est de connaître
les différents cycles des moteurs à gaz (air) et le calcul de leur rendement thermique. L’homme
cherche toujours à obtenir une grande efficacité thermique (rendement) des moteurs utilisés
mais l’on ne doit pas non plus oublier l’importance d’autres facteurs notamment :
• Le coût d’achat, qui est directement lié à la complexité et à la taille du moteur ;
• La facilité de maintenance et la fiabilité ;
• Le niveau de vibration engendré ;
• L’impact écologique.

L’utilisation de l’air (gaz) comme fluide moteur a des avantages.


• D’une part, il est possible de se passer entièrement des condenseurs et refroidisseurs. La
phase de refroidissement a lieu directement dans l’atmosphère, qui accueille aisément
tous les gaz chauds que l’on rejette, et qui sert de réservoir dans lequel puiser de l’air
frais pour réalimenter le moteur. A puissance égale, la masse, le volume et souvent le
coût des moteurs à gaz sont très réduits par rapport à leurs homologues à vapeur. Ceci
est particulièrement intéressant lorsque le moteur doit participer à la portée de son
propre poids.
• D’autre part, l’apport de chaleur se fait sans perte. En effet, il est possible d’effectuer
une combustion directement à l’intérieur du fluide de travail, c’est ce qu’on nomme la
combustion interne.
Le principal défaut des moteurs à gaz est que la combustion interne impose une quantité de
carburant élevée. Les résidus de combustion devant circuler à l’intérieur même de la partie
thermodynamique de la machine, nous ne pouvons utiliser des sources de chaleur
intéressantes ou économiques telles que la combustion des déchets, du bois, ou même du
charbon.
Au final, la légèreté relative des moteurs à air par rapport à leurs homologues à vapeur fait
que qu’ils sont systématiquement utilisés lorsque la masse joue un rôle important, comme
dans les transports routiers ou aériens.

2- Les cycles thermodynamiques

2.1- Le cycle de Lenoir

a- Description et représentation
6
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

Le cycle de Lenoir représente le cycle d’un moteur à deux temps, très semblable aux
premières machines à vapeur :

1er temps : Admission, combustion, détente


2ème temps : Echappement

Les phases de ce cycle se décomposent dans l’ordre suivant :


0 → 1 : Admission, inflammation
1 → 2 : Combustion isochore
2 → 3 : Détente adiabatique
3 → 0 : Echappement des gaz.

La représentation dans le diagramme de


Clapeyron se présente comme suit :

b- Calcul du rendement

▪ Utilisons les paramètres


suivants définis à partir
des variables
thermodynamiques :

▪ En utilisant la transformation
adiabatique 2-3, on trouve la relation
entre les 2 paramètres :

▪ Déterminons la chaleur reçue au cours du cycle.


Il s’agit de la chaleur de la transformation 1-2. Elle est égale à :

7
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

Finalement on obtient :

▪ Déterminons le travail total du cycle

Wtot = W01 + W12 + W23 + W30

Après avoir exprimé chaque travail, on obtient l’expression finale suivante :

▪ Calcul du rendement

Par définition, le rendement est le rapport du travail total


fourni sur l’énergie consommée au cours du cycle, soit :

Finalement on obtient :

Remarque : Le rendement du cycle de Lenoir croît avec :


- Le rapport γ
- Le taux de compression P2 / P1

2.2- Le cycle de Beau de Rochas ou d’Otto

a- Description et représentation
Ce moteur est un moteur à allumage commandé et à 4 temps. C’est le cycle théorique des
moteurs à essence. Ce cycle est composé de deux transformations isentropiques et de deux
transformations isochores.

8
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

b- Calcul du rendement
Données : Le rapport volumétrique de compression ρ = V1 / V2

Le rapport de pressions dans la combustion : λ = P3 / P2 = T3 / T2

▪ Déterminons la chaleur reçue au cours du cycle.


Il s’agit de la chaleur de la transformation 2-3. Elle est égale à :

Q23 = Cv (T3 – T2)

Finalement en tenant compte des paramètres on a ;

▪ Déterminons le travail total du cycle

Wtot = W01 + W12 + W23 + W34 + W41 + W10

Après avoir exprimé chaque travail, on obtient l’expression finale suivante :

9
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

▪ Calcul du rendement

Par définition, le rendement est le rapport du travail total fourni sur l’énergie
consommée au cours du cycle, soit :

1
 =1−
  −1
Wcycle P2V2 − P1V1
Le taux de travail du moteur est : = = 1+
Wdétente P4V1 − P3V2

Remarque : Le rendement du cycle de Beau de Rochas ne dépend que du taux de compression


ρ. Plus ce rapport est grand, plus le rendement est élevé.

2.3- Le cycle de Diésel

a- Description et représentation
Le cycle est composé de 2 isentropiques, d’une isobare et d’une isochore. Voir la
représentation.

b- Calcul du rendement
Le rapport volumétrique de compression ρ = V1 / V2

Le rapport de pressions dans la combustion : ε = V3 / V2 = T3 / T2

10
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

▪ Déterminons la chaleur reçue au cours du cycle.


Il s’agit de la chaleur de la transformation 2-3. Elle est égale à :

Q23 = CP (T3 – T2)

Finalement en tenant compte des paramètres on a ;

▪ Déterminons le travail total du cycle

Wtot = W51 + W12 + W23 + W34 + W41 + W15

Après avoir exprimé chaque travail, on obtient l’expression finale suivante :

▪ Calcul du rendement

Par définition, le rendement est le rapport du travail total fourni sur l’énergie
consommée au cours du cycle, soit :

Remarque : Le rendement du cycle de Diésel dépend du taux de compression ρ et de ε. Plus ρ


est grand, plus le rendement est élevé.

2.4- Le cycle mixte de Sabathé

a- Description et représentation
C’est un cycle de beau de Rochas combiné avec un cycle Diésel avec une combustion isochore
et une combustion isobare. L’allure dans le diagramme de Clapeyron est la suivante :

11
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

0 → 1 : Admission
1 → 2 : Compression isentropique
2 → 3 : Echauffement réversible à volume constante
3 → 4 : Apport de chaleur à pression constante
4 → 5 : Détente isentropique
5 → 1 : Rejet de chaleur à de façon isochore
1 → 0 : Echappement des gaz

b- Calcul du rendement
Le rapport volumétrique de compression ρ = V1 / V2

Le rapport de pressions dans la combustion isobare : ε = V4 / V3 = T4 / T3

Le rapport de pressions dans la combustion isochore : λ = P3 / P2 = T3 / T2

▪ Déterminons la chaleur reçue au cours du cycle.


Il s’agit de la chaleur des transformations 2-3 et 3-4. Elles sont égale à :

Q23 = CV (T3 – T2) et Q34 = CP (T4 – T3)

▪ Déterminons le travail total du cycle

Wtot = W01 + W12 + W23 + W34 + W45 + W51 + W10

Après avoir exprimé chaque travail, on obtient l’expression finale suivante :

12
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

▪ Calcul du rendement

Par définition, le rendement est le rapport du travail total fourni sur l’énergie
consommée au cours du cycle, soit :

Remarque : Le rendement du cycle de Sabathé dépend du taux de compression ρ, de λ et ε.


Plus ρ est grand, plus le rendement est élevé.

Pour ces cycles thermodynamiques étudiés, à même rapport volumétrique de compression,


nous avons l’inégalité suivante :

ηth(Diésel) < ηth(Sabathé) < ηth(Beau de Rochas)

13
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

Chapitre 3 : Application des principes dans les systèmes ouverts et


Transition de Phase des corps purs

I- Bilan d’énergie dans les systèmes thermodynamiques

1- Systèmes fermés

Un système fermé est un système d’étude arbitraire dont les frontières sont imperméables à la
masse : un ensemble donné de particules, de masse fixe. Toutes les autres propriétés de cet
ensemble (pression, température, volume, …) peuvent être amenées à changer, mais il s’agit
toujours des mêmes molécules, non mélangées à d’autres.
Pour quantifier les transferts, nous utilisons la convention de signe sur la figure ci-après.

2- Application des principes à un système fermé

D’après la partie (I-1-a), la variation d’énergie totale est :

dET = dU + dEC + dEP = W + Q Avec

1 1 E
EC = mC 2 ec = C 2 = C
2 2 m
Et
EP = mgz E
e p = gz = P
m
ec et ep sont les énergies cinétique et potentielle spécifiques ou massiques

Em = Ec + E p ou em = ec + e p

14
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

Em et em sont les énergies mécanique et mécanique spécifique / massique.


.
On peut définir la puissance mécanique E ou puissance mécanique spécifique / massique
. . .
e = E/ m Avec m le débit massique (kg / s) traversant le système.

Le premier principe dans le cas d’un système fermé (déjà exprimé) et si les énergies cinétique
et potentielle sont supposées nulles :

U = W + Q Ou u = w + q

• Conservation de l’énergie totale en système fermé

1
d (U + mC 2 + mgz) = W + Q
2
1
−𝑑𝑢 + 𝑇𝑑𝑠 = 𝑑 ( 𝐶 2 + 𝑔𝑧) + 𝑃𝑑𝑣 + 𝑇𝛿𝑠𝑐𝑟éé𝑒
2

Pour une transformation réversible, l’entropie créée est nulle : Tδscréée = 0

3- Systèmes ouverts
3-1 Principe

Un système ouvert est un système d’étude arbitraire dont les frontières sont
perméables à la masse. En général, son volume peut changer et il peut posséder
plusieurs entrées et sorties, chacune avec un débit et une pression différents.

• Position du problème
Le fluide contenu dans une zone donnée de l’écoulement (une chambre de
combustion, le voisinage d’une éolienne,...) constitue un système ouvert.

15
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

• Conditions d’étude

* Le fluide, lors de son écoulement, traverse une zone (chambre de combustion,


échangeur, turbine,...) dans laquelle il subit une transformation quelconque.
* On suppose l’écoulement unidimensionnel : en amont et en aval, les
caractéristiques de l’écoulement sont uniformes sur une section droite.
* Le régime est stationnaire : dans leur globalité, les caractéristiques de
l’écoulement ne dépendent pas explicitement du temps.
* En régime stationnaire, il y a conservation du débit massique : Dm,e = Dm,s .
Sans cela, la masse située dans la surface de contrôle varierait au cours du temps
en contradiction avec le caractère stationnaire de l’écoulement.

3-2 Bilans thermodynamiques

Premier Principe pour un écoulement stationnaire


On considère un écoulement stationnaire.
A l’entrée du dispositif, le fluide est caractérisé par les grandeurs P1 (pression), T1
(température) et Dm1 (débit massique) et à la sortie par P2, T2, Dm2.
La partie centrale du dispositif peut modéliser toute sorte de dispositif physique
(un échangeur thermique, une turbine, un compresseur,…)

Le système S est constitué, à l’instant t, par le fluide contenu à l’intérieur de la surface de


contrôle Σ et le fluide qui s’apprête à entrer dans le dispositif pendant dt.

16
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

Pour ce système, on applique le premier principe de la thermodynamique entre les instants


t et t + dt :

d(U + Ec + Ep) = δWext + δQext


Le régime étant stationnaire, la variation d’énergie totale s’intensifie à la différence des
grandeurs de sortie (2) et d’entrée (1) :

d(U + Ec + Ep) = (δU2 + δEC2 + δEp2) - (δU1 + δEC1 + δEp1)

Le régime étant stationnaire, les débits massiques sont nécessairement égaux,


pendant dt la masse qui sort est égale à la masse qui entre : δm2 = δm1 = δm.
On exprime alors la relation précédente à l’aide des grandeurs massiques :

d(U + Ec + Ep) = δm [(u2 + ec2 + ep2) – (u1 + ec1 + ep1)]


Il faut maintenant exprimer les transferts énergétiques reçus pendant dt :

• δQext est le transfert thermique reçu par le système à l’intérieur de la surface


de contrôle (combustion, résistance chauffante, échangeur, …) pendant dt ;

• δWext = δWp + δWu

δWu est le travail mécanique utile reçu par le système l’intérieur de la


surface de contrôle (compresseur, pales d’une éolienne,...) pendant dt ;

δWp est le travail des forces de pression à la frontière.

δWp = P1 S1 C1 dt – P2 S2 C2 dt = δm (P1 v1 – P2 v2)

On en déduit finalement :

δm [(u2 + ec2 + ep2) – (u1 + ec1 + ep1)] = δm (P1 v1 – P2 v2) + δQext + δWu

δm [(u2 + P2 v2 + ec2 + ep2) – (u1 + P1 v1 + ec1 + ep1)] = δQext + δWu

On a h = u + P v = Enthalpie massique

Wu = δWu / δm et q = δQext / δm

Wu = travail utile massique et q = transfert thermique par unité de masse ; on obtient


finalement :

17
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

[(h2 + ec2 + ep2) – (h1 + ec1 + ep1)] = Wu + q

[(h2 + ( ½) c22 + g z2) – (h1 + ( ½) c12 + g z1)] = Wu + q

Remarque : Le débit massique Dm permet aisément de passer d’une énergie massique à une
puissance :

Dm * Wu = Pu

Dm [(h2 + ( ½) c22 + g z2) – (h1 + ( ½) c12 + g z1)] = Pu + Pth

Exemples

• Détendeur

Dans les machines réfrigérantes, le fluide passe au sein d’un détendeur avant de
passer au contact de la source froide.

Au sein du détendeur, le fluide ne reçoit ni transfert thermique ni travail


mécanique utile. Pour une machine réfrigérante, il semble raisonnable de ne pas
tenir compte des variations d’énergie cinétique et potentielle, on en déduit :

∆h = 0 ⇒ h1 = h2

La conservation de l’enthalpie massique permet de déterminer l’état du fluide


(composition, pression et température) à la sortie du détendeur avant l’entrée
dans l’échangeur.

• Détente dans une turbine à vapeur

Au sein d’une turbine à vapeur, la phase motrice est associée à la détente de la


vapeur au contact de la turbine. En se détendant, la vapeur sous haute pression
fournit à la turbine de l’énergie mécanique.

18
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

La turbine fonctionne dans les conditions suivantes :

Amont Aval
Pression P1 = 6.106 Pa P2 = 9,5.104 Pa
Enthalpie Massique h1 = 3,28 MJ / kg h2 = 2,67 MJ / kg
Vitesse C1 = 160 m / s C2 = 80 m / s
Débit Massique Dm = 20 kg / s Dm = 20 kg / s

En négligeant le transfert thermique, le premier principe conduit à :

Pu = Dm ×wu = Dm (∆h + ∆ec) = Dm [h2 −h1 + (1/2) (C2 2 – C12)] = −12,4 MW


La puissance mécanique utile reçue est bien évidemment négative, la vapeur (le système étudié)
cède de l’énergie à la turbine.

Deuxième Principe pour un écoulement stationnaire


On considère l’écoulement stationnaire d’un fluide au sein d’une tuyère. Le
système est constitué du fluide contenu dans ABCD à l’instant t.

Le deuxième principe de la thermodynamique appliqué au système entre t et t + dt s’écrit :

dS = δSe + δSc avec δSc ≥ 0


Le régime étant stationnaire, la variation d’entropie vaut :

dS = δSCC’DD’ – δSABA’B’ = δS2 −δS1 = δm (s2 −s1)

avec s1 et s2 les entropies massiques en amont et en aval.


Et donc pour le bilan d’entropie écrit pour les grandeurs massique.
Δs = (s2 – s1) = se + sc
19
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

• L’expression du travail d’un fluide en évolution lente.

Dans un système fermé, le travail effectué lorsque le fluide évolue lentement est quantifiable en
effectuant l’intégrale suivante

W = − pdv
Dans le cas d’un système ouvert, l’expression est différente. Le travail en évolue lente
correspond à un travail de détente ou de compression réversible et il vaut :


W = vdP
Ceci est valable lors d’un écoulement en régime continu, en évolution réversible et quel que
soit l’apport de chaleur.

II- TRANSITIONS DE PHASE DES CORPS PURS


1-Corps pur

On assimile un système à un corps pur quand on peut considérer que ce système est constitué
d’entités chimiques de même nature. Le corps pur est un modèle dans lequel tout corps étranger
est supposé infiniment dilué.

2 - Corps pur simple

On appelle corps pur simple un corps composé d’une unique entité comme H2 ou O2 et de
corps pur composé dans le cas contraire (H2O, CH4).

3-Phase et transition de phase

On dit qu’un système est diphasé s’il contient un corps pur sous deux phases (Eau liquide et
gaz par exemple).

Un corps pur peut se présenter sous trois formes :


• solide,
• liquide,
• gaz.

Il existe six transitions de phase :

• Solide → Liquide : Fusion,

• Liquide → Solide : Solidification,

• Liquide → Gaz : Vaporisation,

20
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

• Gaz → Liquide : Liquéfaction,

• Gaz → Solide : Condensation,

• Solide → Gaz : Sublimation.

4-Diagrammes de changement d’état

Diagramme p-V-T
Diagramme (P,T)
de changement d’état

21
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

Le diagramme (P,T) de changement d’état permet de synthétiser et de généraliser les


observations mentionnées précédemment
Courbes d’équilibre diphasé – Domaines d’existence monophasé
Si l’on trace en coordonnées (P,T) les courbes représentant la pression d’équilibre en fonction
de la température d’équilibre du corps pur diphasé, on partage le plan en trois domaines.
Commentaires
- Tout point E situé sur une courbe correspond à l’équilibre entre deux phases du corps pur.
Cela signifie que les paramètres P et T ne sont pas indépendants tant que coexistent deux
phases. On notera que la donnée de T (ou de P) ne détermine pas complètement l’état du
système : on ne sait pas quelles sont les proportions respectives des deux phases.
La pression « Peq(T)» de l’équilibre liquide-vapeur s’appelle la pression de vapeur
saturante Psat(T)
- Pour tout point extérieur aux courbes, le système est monophasé : c’est le domaine
d’existence de l’une des phases. Les paramètres P et T sont indépendants. La donnée de T
et de P détermine complètement l’état du corps pur
- La pente de la courbe de fusion est généralement positive (sauf cas très particuliers, comme
l’eau).
- On remarque deux points particuliers : le point critique et le point triple (discutés par la
suite)
Point triple
On remarque que les courbes d’équilibre du corps pur diphasé se coupent en un même point :
c’est le point triple. En ce point, le corps pur est triphasé : les trois phases, solide, liquide et
gazeuse coexistent. Cette coexistence n’est donc possible que pour une seule valeur du couple
(P,T). Le point triple est caractéristique du corps pur étudié.
Pour l’eau, au point triple, la pente de la courbe d’équilibre solide-gaz est supérieure à celle de
l’équilibre liquide-gaz.
Remarque : La température du point triple de l’eau est utilisée pour définir l’unité de
température (le kelvin). Pour cela, on affecte conventionnellement au point triple de l’eau la
température TIII = 273.15 K
Point critique
Contrairement à la courbe d’équilibre solide-liquide qui n’est pas limitée dans le domaine des
hautes pressions et des hautes températures, la courbe d’équilibre liquide-vapeur se termine en
un point C appelé point critique du corps pur.
Pour une compression isotherme à température supérieure à la température du point critique,
on n’observe plus de transition de phase. On ne peut plus distinguer liquide et gaz : c’est l’état
« fluide ».

22
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

Courbe d’équilibre solide-liquide de l’eau

Diagramme p = f(T) : cas de l’eau


Pour l’eau, la pente de la courbe de fusion est négative, contrairement aux autres corps purs. Il
existe deux points caractéristiques sur ce diagramme :
• T : point triple du corps pur
• C : point critique
T, appelé point triple, correspond au domaine de coexistence des trois phases du corps pur
considéré. Ce point est une propriété intrinsèque du corps. C’est le point triple de l’eau pur qui
définit l’échelle de température. On le fixe à 273,15 K.
Le point critique C est la limite de coexistence des phases liquide et gazeuse d’un corps pur. Au
dessus de ce point, on passe de manière continue de l’état gazeux à l’état liquide sans observer
d’état diphasé. On observe ce qu’on appelle un état fluide.
5-Diagramme p = f(v) de l’équilibre liquide-gaz

Isothermes d’Andrews

23
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

Parcourons une isotherme (appelée isotherme d’Andrews) placée sous le point critique en
augmentant le volume :
• au point L, il y a apparition de la première bulle de gaz,
• au point V, la dernière goutte d’eau se vaporise.
La transformation qui décrit la courbe LV s’effectue à pression constante. Cette pression, qui
est notée ps(T), est la pression de vapeur saturante. Elle augmente avec la température.
• Le lieu des points L lorsque T varie s’appelle la courbe d’ébullition.
• Le lieu des points V lorsque T varie s’appelle la courbe de rosée.
• La réunion des deux s’appelle la courbe de saturation.
• La courbe LV s’appelle un pallier de saturation.
• Entre ces deux points, le système est un composé d’un mélange liquide - gaz. Le gaz est
appelé "vapeur saturante".
• À droite du point V, le gaz est seul, on l’appelle "vapeur sèche".
• On considère, en général, que la vapeur sèche ainsi que la vapeur saturante peuvent être
assimilées à des gaz parfaits (ce n’est pas le cas lorsque la pression est trop élevée).

Fluide supercritique
Lorsque T > TC et que p > pC, on dit alors que le système est à l’état de fluide supercritique : on
passe alors de l’état liquide à l’état gazeux de manière continue.

6-Enthalpie et entropie de transition de phase


Dans le cadre de cette évolution isotherme, on a : ∆H = mℓ = L = Qp
Chaleur latente
On appelle chaleur latente (ou enthalpie) de changement d’état d’une masse ou quantité de
matière, la quantité d’énergie qu’il faut lui fournir à pression constante pour qu’elle passe de
l’état initial (solide, liquide ou gazeux) à un autre état.
La variation d’enthalpie d’un corps pur au court d’une transition de phase est appelée chaleur
latente de transition de phase, notée L. De plus, nous savons que Q est positif pour une
transition de phase d’un état ordonné vers un état moins ordonné. Ce qui implique que dans ce
cas, L est positif. Dans la situation inverse, L est négatif, tout comme Q.
Exemples de Chaleurs latentes :
• De vaporisation du fréon à 263K : 159kJ.kg−1
• De vaporisation de l’eau à 373K : 2258kJ.kg−1
24
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

• De vaporisation de l’eau à 485K : 1892kJ.kg−1


• De fusion de la glace à 273K : 335kJ.kg−1
Dans le cadre de cette évolution isotherme et isobare, la variation d’entropie d’une masse m de
corps pur est donnée par :
∆S = mℓ / T C’est l’entropie de changement d’état

7-Règle des moments


Considérons un mélange liquide-vapeur à la température T. Il est représenté en coordonnées de
Clapeyron (P,V) par le point M de la figure ci-après. Les notations sont les suivantes :

mv : masse de vapeur dans le mélange V : volume total occupé par les 2 états du
corps pur
mL : masse de liquide dans le mélange Vv : volume massique de vapeur
m = mv + mL : masse totale du corps pur VL : volume massique de liquide

mV
Le titre massique Xv de vapeur est défini par la relation :
xV =
m
mL
Le titre massique XL de vapeur est défini par la relation x L = 1 − xV =
m

Le volume total du mélange est : V = mV .Vv + mL .VL . En divisant cette équation par
m, il vient :
25
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

V − VL Et VV − V
xV = x L = 1 − xV =
VV − VL VV − VL
Sur le diagramme (P,V), les différences de volumes massiques V-VL, VV-V et VV-VL sont
proportionnelles aux longueurs respectives des segments LM, MV, et LV. En conséquence, la
position du point M sur le palier de liquéfaction permet de déterminer les titres massiques des
phases vapeur et liquide du fluide par les relations suivantes qui constituent le Théorème des
moments ou règle des segments

VV − V MV
V − VL LM x L = 1 − xV = =
xV = = Et
VV − VL LV
VV − VL LV
Cette règle des moments peut également s’exprimer en fonction d’autres grandeurs, par
exemple :

h − hL s − sL
xV = Et xV =
hV − hL sV − s L

En notant ℓv la chaleur latente de vaporisation du fluide de masse m à la température Tv, on


peut écrire, pour l’évolution parcourant le palier LV :

∆H = mℓv
Pour une transformation élémentaire, la variation d’enthalpie s’écrit :

dH = ℓvd(mv) = mℓvdxv = Lvdxv


La variation d’enthalpie massique s’écrit : dh = ℓvdxv

lv m.lv Lv
De même, la variation d’entropie s’écrit : dS = dmV = dxV = dxV
Tv Tv Tv
.lv
Et la variation d’entropie massique : ds = dxV
Tv
Ainsi, si le fluide parcourt tout le palier LV, alors xv varie de 0 à 1 et mv de 0 à m.

26
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

Exercice d’applications
On considère une table thermodynamique d’un fluide :

1. Déterminer l’enthalpie massique de vaporisation de ce fluide à 0°C ?


2. Déterminer l’entropie massique de vaporisation de ce fluide à 0° C ?
3. Considérons une masse m = 8 kg de ce fluide sous forme de mélange liquide-vapeur à la
pression p = 13,0 bar et contenant 70% de liquide.
(a) Préciser le titre massique en vapeur du mélange liquide-vapeur.
(b) Préciser la température du mélange.
(c) Déterminer l’enthalpie massique du mélange

II-DIAGRAMMES THERMODYNAMIQUES ET ALLURES DES


ISOPARAMETRIQUES

L’état d’un corps pur étant divariant, il est possible de représenter les propriétés de cet état dans
un plan en utilisant deux variables. Il est maintenant possible de construire ces diagrammes
pour les corps purs en tenant compte des changements de phase. Les diagrammes les plus
fréquemment utilisés sont les suivants :
– diagramme (P, v) (diagramme de Clapeyron) ;
– diagramme (T, s) (diagramme entropique) ;
– diagramme (h, s) (diagramme de Mollier) ;
– diagramme (logP, h) (diagramme des frigoristes).
Par la suite, nous n’allons étudier que les diagrammes de Clapeyron et entropique

1-Diagramme de Clapeyron (P,V)

27
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

Dans un tel diagramme, la pression est portée en ordonnée et le volume massique est porté en
abscisse. La courbe de changement de phase liquide-vapeur est une courbe en cloche (figure
sur la règle des moments).
Allure des isoparamétriques
Dans le domaine vapeur
Dans le domaine vapeur, on considère que celle-ci est un gaz parfait et dans ce cas, on peut
écrire :
dT dP dT dV dP nR
dh = C p dT dS = C p −r = Cv +r = −
T P T V dV T
• les isobares sont horizontales,
• les isochores sont verticales,
• les isothermes sont des courbes à allure exponentielle décroissante,
• les isenthalpes sont isothermes,
• les isentropiques sont des courbes à allure exponentielle décroissante, de pente plus grande
que les isothermes.
Dans le domaine liquide
Dans le domaine liquide, on considère que celui-ci est une phase condensée et incompressible ;
on peut écrire :
dT
dh = CdT dS = C
T

Δh = C (T – T0) et Δs = C ln(T/T0)
• les isobares sont horizontales,
• les isochores sont verticales,
• l’isothermes est proche d’une isochore (liquide peu compressible).

Dans le domaine liquide-vapeur


• Pour une transformation élémentaire, la variation d’enthalpie s’écrit :

𝑑𝐻 = 𝑙𝑣 . 𝑑𝑚𝑣 = 𝑚𝑙𝑣 𝑑𝑥𝑣 = 𝐿𝑣𝑑𝑥𝑣


La variation d’enthalpie massique s’écrit :

28
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

dh = lv dxv
• De même la variation d’entropie s’écrit :

dS = (lv / Tv) dmv = (m lv / Tv) dxv = (Lv / Tv) dxv


La variation d’entropie massique s’écrit :
.lv.dxv
ds =
• les isothermes sont horizontales, Tv
• les isobares sont également horizontales,

2-Diagramme entropique (T,S)


L’entropie est portée en abscisse et la température en ordonnée. Dans un tel diagramme, l’aire
comprise à l’intérieur de la figure décrite par un cycle réversible fermé donne la chaleur
échangée avec l’extérieur. On obtient à nouveau une courbe en cloche, le domaine diphasique
de coexistence entre les deux phases se situe à nouveau sous la courbe en cloche.
Allure des isoparamétriques
Dans le domaine vapeur
Dans le domaine vapeur, on considère que celle-ci est un gaz parfait et on a les mêmes
équations que dans (P,V).
• les isothermes sont horizontales,
• les isenthalpes sont également horizontales,
• les isentropiques sont verticales,
• les isobares sont donc des branches d’exponentielles croissantes,

29
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

• les isochores ce sont donc des branches d’exponentielles croissantes.


Dans le domaine liquide
• les isothermes sont horizontales,
• les isenthalpes sont également horizontales
, • les isentropiques sont verticales,
• les isobares sont des branches d’exponentielles croissantes,
• les isochores sont donc des branches d’exponentielles
Dans le domaine liquide-vapeur
• les isothermes sont horizontales,
• les isobares sont également horizontales,
• les isentropiques sont verticales

30
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

Application1
On considère de l’eau à une pression de 10,6 KPa. L’entropie totale du système est s = 6000
JK-1 kg-1
• Déterminer graphiquement la composition du système
• Que valent les entropies de la vapeur saturée et du liquide saturé à cette
pression ? En déduire par un calcul la composition du système.
• Que vaut l’entropie de vaporisation à cette pression ?

Application2
Soit une transformation isenthalpique faisant passer une masse m′ de liquide saturant de la
pression initiale PI = 13,0bar à la pression finale PF = 5,00bar.
(a) Déterminer la température et la composition du mélange dans l’état final.
(b) Représenter la transformation dans un diagramme (p,v).
(c) Représenter la transformation dans un diagramme (T,s).
Considérons la phase motrice d’un cycle de machine à vapeur pendant laquelle de la vapeur
d’eau se détend dans un cylindre fermé par un piston mobile. On pourra considérer cette
détente suffisamment rapide pour que les transferts thermiques n’aient pas le temps d’être
quantitatifs. Ainsi, la détente pourra être considérée comme adiabatique. Pour simplifier,
supposons qu’elle est également réversible, donc isentropique. L’état initial est constitué de
vapeur juste saturante, à la pression P1 = 20bar et à la température T1 = 485K. Dans l’état final,
l’eau est sous forme de mélange liquide-vapeur et se trouve à la pression P2 = 1,0 bar et à la
température T2 = 373K.

1. Calculons le titre massique en vapeur x2 dans l’état final à partir des données de la table
2. Calculons ce même titre en vapeur à partir des données suivantes :
• enthalpie massique de vaporisation à la température T1 : ℓ1 = 1892kJ.kg−1,
• enthalpie massique de vaporisation à la température T2 : ℓ2 = 2258kJ.kg−1,
• capacité calorifique massique de l’eau liquide, supposée indépendante de la température : c =
4,18kJ.K−1.kg−1.

3-Table thermodynamique de la vapeur d’eau

(A remettre le fichier et expliquer son utilisation).

31
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

Chapitre 4 : Les cycles thermodynamiques des machines à vapeur


1) Introduction
Les cycles des machines (turbines) à vapeur utilisent un fluide compressible, qui change d’état
au cours du cycle. Le changement d’état de la vapeur génère des variations importantes de
l’enthalpie qui permet de transformer de grandes quantités de chaleur en travail. Dans une
turbine, la vapeur est détendue de façon continue dans un système de roues à aubes. Cette
propriété permet de fonctionner avec des débits importants et de pousser la détente sans l’effet
de troncature, comme dans les machines alternatives.
L’utilisation de l’eau comme fluide moteur dans une machine a de nombreux inconvénients. En
particulier, contrairement aux moteurs à gaz :

• Il est nécessaire soit de recycler l’eau dans la machine (et donc de le refroidir), soit de
trouver une source continue d’eau pure pour la faire fonctionner ;
• Il y a une perte inévitable d’une partie de la chaleur fournie à la machine, au-dessus de
la chaudière.
Pourquoi, alors, s’intéresser au fonctionnement des moteurs à vapeur ? la réponse est que
beaucoup de sources de chaleur ne permettent pas d’apporter de la chaleur directement à
l’intérieur du fluide moteur. En fin de combustion, le charbon, le bois, des déchets ménagers ou
agricoles, par exemple, laissent des résidus importants qu’il est impensable de faire circuler
dans une turbine.
Aussi, les liquides ont une excellente capacité calorifique volumique en comparaison à celle de
l’air (celle de l’eau est environ mille fois supérieure). Il s’agit donc de médiums compacts pour
prélever de la chaleur d’une source externe. Parmi eux, l’eau est la plus abondante et
certainement la moins difficile à manipuler.
Ainsi, la quasi-totalité des moteurs pour lesquels l’apport de chaleur ne peut être fait à
l’intérieur de l’air, fonctionne avec de l’eau. Ces sources de chaleur rendant difficile leur
utilisation dans les transports, il s’agit le plus souvent d’installations statiques utilisées pour
générer du courant électrique.

2) Les cycles thermodynamiques

2.1- Le cycle théorique de la machine à vapeur : cycle de Rankine

Le cycle de base d’une turbine à vapeur (cycle théorique comportant un changement


d’état) est un cycle de Rankine qui se déroule totalement en vapeur humide. Les
éléments constitutifs d’une machine à vapeur sont : une chaudière, une turbine, un
condenseur et une pompe de circulation.

32
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

a- Description et représentation

Ce cycle comporte :
1. Deux isobares (changement d’état isotherme)
2. Deux adiabatiques réversibles.
En fait c’est un cycle de Carnot appliqué aux vapeurs
condensables. Voici la représentation dans le diagramme
(T,S).
Cycle de Rankine en vapeur humide
Ou cycle de Carnot

Remarque : Pratiquement, ce cycle est difficilement réalisable car :


- Il est difficile de comprimer de façon isentropique un mélange à deux phases (1→2liq) ;
- Il est difficile de contrôler la condensation (3 → 1) pour parvenir précisément au point 1
(titre de vapeur 0 < x1 < 1) ;
- Les ailettes de la turbine risquent d’être érodées par les gouttelettes qui apparaissent lors
de la détente.
- De plus le cycle réel doit vérifier les propriétés suivantes :
1. La surface du cycle dans le diagramme (T,S) doit être maximale. Cette surface
représente le bilan de la chaleur échangée, soit le travail total
2. Le travail de compression doit être minimal
3. La vapeur humide issue de la turbine est totalement condensée (déplacement du
point 1 → 1liq). Le liquide subit une compression isentropique jusqu’à la pression de
vaporisation (point 2), puis est vaporisé à pression constante jusqu’au point 2vap.

Cycle de Rankine

33
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

b- Calcul du rendement
Evaluons les grandeurs énergétiques du cycle (chaleurs et travaux).

- Chaudière : qchaud = h2vap – h2


- Condenseur : qcond = h1liq – h3
- Pompe : wpompe = h2 – hliq
- Turbine : wtur = h3 – h2vap

Par définition, le rendement est le rapport du travail total fourni sur l’énergie consommée au
cours du cycle, soit :

𝑊 𝑤 𝑤𝑡 + 𝑤𝑝
𝜂=− =− =−
𝑄𝑐ℎ 𝑄𝑐ℎ 𝑄𝑐ℎ

Soit finalement

Par la suite, il suffit de déterminer les enthalpies massiques h3, h1liq, h2vap et h2 pour obtenir la
valeur numérique du rendement.
Le rendement du cycle de Rankine est proche de celui de Carnot mais la détente étant humide,
elle provoque une forte usure des turbines.

2.2- Le cycle de Hirn


a- description et représentation
Le cycle de Hirn est un cycle de Rankine, dans lequel la vapeur sortant de la chaudière est
surchauffée à une température supérieure à la température critique. Il présente deux avantages :
1. La surchauffe augmente la température (l’énergie) de la vapeur en début de détente ;
2. La détente est effectuée en régime sec.

34
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

a- Calcul du rendement
Le rendement est égal :

𝑊 𝑤 𝑤𝑡 + 𝑤𝑝
𝜂=− =− =−
𝑄𝑐ℎ 𝑄𝑐ℎ 𝑄𝑐ℎ + 𝑄𝑠𝑢𝑟𝑐ℎ

On obtient finalement

2.3- Le cycle de Hirn avec resurchauffe


a- description et représentation
Pour améliorer le rendement du cycle de Hirn, on cherche à augmenter la pression P2. Cette
augmentation de presque risque de déplacer la détente en milieu humide. Afin de conserver une
détente en vapeur sèche, la détente est fractionnée, permettant de resurchauffer la vapeur après
une détente partielle.

35
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

2.4- Le cycle avec soutirage


L’amélioration du rendement exige de se rapprocher le plus possible d’un cycle de Carnot, dans
lequel les échanges de chaleur avec les sources extérieures s’effectuent au cours des
transformations isothermes. On cherche donc, pour les transformations non-isothermes, à
générer des transferts de chaleur à l’aide d’échangeurs internes.
Si on considère par exemple un cycle de Rankine sans surchauffe. Au cours de ce cycle, la
transformation non-isotherme (1liq, 2, 2liq) absorbe la quantité de chaleur représentée par l’aire
(1liq, 2, 2liq, c, b, 1liq).
Cette quantité de chaleur peut être récupérée en faisant subir à une partie de la vapeur issue de
la chaudière, une transformation (2vap → 4), dont le tracé est parallèle au trajet (2 → 2liq). La
chaleur dégagée pendant la transformation (2vap → 4) est transférée au liquide pendant la
transformation (2 → 2liq) moyennant un échangeur interne.

Dans la pratique, on effectue plusieurs


soutirages de vapeur passant dans les
réchauffeurs. Avec plusieurs réchauffeurs en
cascade, on s’approche du cycle idéal.

36
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

3) Bilan exergétique d’un système ditherme


Pour un cycle de transformations quelconques, les deux principes conduisent aux équations
suivantes :

1er Principe : 𝑄1 + 𝑄2 + 𝑤 = 0
𝑄1 𝑄2
2nd Principe : ∆𝑆 = + + ∆𝑆𝑖𝑟 = 0
𝑇1 𝑇2

En faisant (1) – T0 (2), on obtient :

Remarques :
1. Le facteur de Carnot de l’énergie mécanique est égal à 1 : l’énergie mécanique est une
énergie noble.
2. Le facteur de Carnot d’une source à la température T, θ = (1- T0 / T) dépend de la valeur
de la température de référence T0. Cette température est souvent la température du
milieu ambiant, ou la température du rejet thermique
37
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

3. Si T = T0, l’exergie de la source est nulle : on ne peut produire en prélevant de l’énergie


à la température T0 et en refoulant l’énergie non utilisée à la même température.

Rendement exergétique du moteur thermique


Pour un moteur ditherme fonctionnant entre les sources aux températures T1 et T2, le
rendement exergétique a pour expression :

Application : Comparaison de deux moteurs thermiques utilisant la même quantité de chaleur

38
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

39
Les manuels de l’IUA-Licence 2- Ingénierie / Semestre 1

40
THERMODYNAMIQUE DES GAZ

THERMODYNAMIQUE
DES GAZ
Firmin KOFFI

41

Vous aimerez peut-être aussi