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Cours Pollution Chap-1-2

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Chapitre : Notions de base en prévention

I. Introduction
La prévention concerne l'ensemble des mesures pour prévenir un risque, c'est-à-dire pour
l'empêcher totalement de survenir, ou, à défaut, pour éviter ses conséquences ou en réduire les effets
ou la fréquence.
La prévention des risques professionnels regroupe les actions collectives ou individuelles qui
évitent l’apparition d'un danger lie au travail effectue ou à son environnement, ou en diminue les
impacts. Un accident ou une maladie professionnelle résulte toujours de causes liées à des facteurs
de risques techniques, humains, organisationnels ou de l'incidence conjointe de ces facteurs souvent
multiples et interdépendants.
La prévention doit s'intéresser à tous ces facteurs pouvant être mis en cause dans la genèse d'un
accident de travail ou d'une maladie professionnelle : il s'agit de les analyser pour déceler
l’importance de leurs effets isoles ou conjugues, et trouver des mesures et moyens pour les éradiquer
si possible, sinon les rendre moins influents.
La prévention des risques professionnels a pour but d'identifier et de modifier les facteurs de
risque, avant l’accident mais aussi après, pour éviter les récidives en tirant tous les enseignements,
grâce aux retours d'expérience.
Mais, la prévention des risques professionnels ne se résume pas à l’ensemble de mesures à
prendre pour éviter qu'une situation de travail ne se dégrader au point qu'un accident ou une maladie
ne survienne.
C'est aussi une attitude : par exemple, le comportement individuel (méconnaissance ou
négligence) à parfois autant d'importance que la stratégie et les moyens de prévention et
l’'implication des employés et de leurs instances représentatives, leur culture sécuritaire,
obtenue et renforcée par la sensibilisation aux risques, l’information et la formation, est
fondamentale pour lutter efficacement contre les facteurs de risque.
Une prévention efficace des risques professionnels doit nécessairement prendre en compte le
facteur humain et ne pas se borner à l'analyse de prévention technique et organisationnelle et à la
mise en œuvre des mesures qui en découlent.

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II. Définitions des concepts de risque professionnel
Le risque professionnel est une éventualité permanente de toutes les situations de travail, plus ou
moins probable et dommageable selon la nature du travail et les conditions dans lesquelles l'activité
professionnelle est exercée. Les conséquences éventuelles du risque professionnel peuvent revêtir
deux formes : l’accident du travail (AT) ou la maladie professionnelle (MP).

1) Le risque professionnel (ou phénomène dangereux)

C'est la cause capable de provoquer une lésion ou une atteinte à la sante. Les risques sont
évalués selon deux critères : probabiliste de l'évènement non souhaite et gravite du dommage
cause, par son intensité et/ ou son étendue (matrice carrée « alea * enjeu »). Les causes
professionnelles sont très diverses et peuvent être relatives à une énergie mal maitrisée
(mécanique, électrique, thermique ...), des chutes de hauteur, des postures contraignantes,
l’utilisation de produits chimiques, des contraintes psychologiques... Le risque global d'une
situation de travail donnée est la sommation de toutes les conséquences des évènements non
souhaites qu'elle soit susceptible d'engendrer, affectées de leur probabilité.

Les risques peuvent être classes selon qu'ils sont :

 Mécaniques : heurts par les parties mobiles en mouvement des machines, écrasement
par des chutes d'objets ou des véhicules, coupures et perforations par les outils de
travail, projections de particules solides (copeaux de métal, de bois, de roche) ou de
matière incandescente, contraintes posturales et visuelles et gestes répétitifs.

 Physiques : vibrations produites par les engins, niveau sonore trop élevé,
température trop forte ou trop basse, intempéries pour les travaux extérieurs
(humidité, vent...), niveau d'éclairement, qualité de l'air sur le lieu de travail
(poussières ...), courant électrique, incendie et explosion, différentiel de niveaux.

 Chimiques : exposition a des substances chimiques par inhalation, ingestion ou


contact cutané, produits gazeux, liquides ou solides, cancérigènes, mutagènes,
toxiques, corrosifs, irritants, allergisants.

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 Biologiques : exposition a des agents infectieux (bactériens, parasitaires, viraux,
fongiques) et allergisants par piqure, morsure, inhalation, voie cutanéo-muqueuse.

 Radiologiques : existence de radiations ionisantes et radioéléments, de rayonnements


laser, de radiations UV et IR, rayonnements électromagnétiques divers.

 Psychologiques : agression physique ou verbale sur le lieu de travail par un client /


élevé/patient, harcèlement moral ou sexuel par un supérieur hiérarchique, stress
managérial, charges mentales excessives (travail permanent sur écran).

2) L'accident de travail

L'accident de travail un évènement non souhaite et inopiné provoque lors d'une tache
prescrite, c'est-à-dire survenu dans le cours et par le fait de l’exécution du contrat de travail,
et qui produit un dommage corporel (exemples : brulure, électrisation, lombalgie, fracture
d'un membre, ...).

3) La maladie professionnelle

II s'agit d'affections diverses (respiratoires, cutanées ou lésions ostéoarticulaires le plus


souvent), survenant du fait de la tache elle-même ou des conditions dans lesquelles s'exerce
l'activité professionnelle : maladies infectieuses (hépatites, tétanos...), troubles
musculosquelettiques (syndrome carpien, tendinites, cervicalgies, ...), surdité, dermatoses,
allergies et cancers professionnels etc....
Une maladie est professionnelle si elle est la conséquence directe de l’exposition plus ou
moins prolongée et/ou répétée d'un travailleur, ayant un rapport causal déterminant sur la
survenue de la maladie.

4) Le danger professionnel

Un danger professionnel est la capacite intrinsèque d'un produit, machine, équipement,


procède ou méthode de travail, ..., d’entraîner des conséquences néfastes du fait de son
utilisation ou de sa mise en œuvre, pour la santé et la sécurité des travailleurs.

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5) Les facteurs de risque professionnel

Un facteur de risque est un élément qui peut révéler le danger et entraine la survenue du
risque. Le facteur de risque augmente la probabilité du dommage, c'est-à-dire celle de la
concrétisation du risque. Il y a facteurs techniques, humains, et des facteurs organisationnels

 Facteurs techniques : normes de sécurité des machines, ergonomie du poste de travail,


toxicité des produits utilises, ventilation et éclairage des locaux, signalisation et balisage
des zones à risques.

 Facteurs humains : information, formation et expérience des travailleurs, respect des


consignes de sécurité ...

 Facteurs organisationnels : méthodes de management, exigences de productivité et de


qualité...

Les facteurs de risque sont collectifs (ils concernent tous les travailleurs exposes) ou
individuels (aspects comportementaux ou médicaux, comme l'acuité visuelle, la sensibilité
allergique ...).

6) La prévention : action visant à diminuer la fréquence du risque.

C'est une attitude et/ou l’ensemble de mesures à prendre consistant à limiter le risque
professionnel, visant à prévenir ce risque en annulant ou en diminuant la probabilité
d'occurrence du phénomène dangereux. La prévention consiste donc d'abord à essayer de
prévoir les facteurs pouvant conduire à l'accident. Lorsqu'un accident se produit, il faut
analyser ces facteurs (arbre des causes) afin d'éviter qu'un accident similaire ne se reproduise
(capitalisation de l’expérience). Les mesures de prévention sont les moyens qui éliminent un
phénomène dangereux ou réduit un risque.
Le risque résiduel est le risque qui subsiste après que des mesures de prévention ont
été prises. Ce risque résiduel doit être compare au risque acceptable, notion qui comporte
des dimensions économiques, sociales et psychologiques : l'acceptabilité des risques est une
notion subjective qui dépend du contexte socio-économique, de la culture et d'attitudes
propres (aversion au risque) du ou des décideurs et évolue dans le temps.

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7) La protection : action visant à diminuer la gravité du risque

La protection regroupe l’ensemble des mesures visant à limiter l'étendue ou/et la gravite
des conséquences d'un phénomène dangereux, sans en modifier la probabilité d'occurrence
(par exemple, les équipements de protection individuelle).

8) La précaution
Elle s'applique à des situations de risque émergent ou les données scientifiques manquent pour
qualifier la gravite ou la nature du danger, sa probabilité d'occurrence, lorsqu'on ne dispose
pas de statistiques d'évènements non souhaites suffisantes ou de modelés d'explication de
cause à effet fiables (par exemple pour des produits chimiques ou des procédés nouveaux). Les
degrés d'exposition, les conséquences dommageables sont dans ce cas très incertains, la
croyance supplante la connaissance, et la méconnaissance dans ce type de risque influe à la fois
sur la perception de sa probabilité et de sa gravite : il n'y a alors généralement pas de
consensus sur la notion même de danger ou de risque, être grave pour certains ou de peu
d'importance ou même fantasme pour d'autres (par exemple les OGM, les ondes
électromagnétiques...), ce qui rend les mesures de prévention difficiles à décider et à mettre en
œuvre.

9) La criticité
La représentation traditionnelle du risque identifie les sources de dangers et les classe en
fonction de leur fréquence (probabilité) et de leur gravite (conséquences), a l'aide d'une matrice
a deux dimensions. Ces critères « fréquence et gravite » sont souvent évalués chacun sur une
échelle de 1 à 4, qui multiplies, donnent un niveau de criticité (chiffre allant donc de 1 à 16),
ce qui permet de classifier et attribuer une priorité de traitement du risque. La fréquence
dépend, entre autres éléments, de la durée d'exposition au risque, qui entraine une
probabilité d'apparition d'un dommage généralement croissante avec elle. La gravite dépend
de la nature des lésions corporelles et du nombre de personnes subissant le dommage.
Exemples
Dangers Fréquence (F)
Exposition très difficile avec le risque et très rare (1 fois/mois) Très peu probable, F = 1

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et/ou de courte durée
Exposition difficile avec le risque et rare (1 fois/semaine) et/ou de Peu probable, F = 2
courte durée
Exposition assez facile avec le risque et fréquente (1 fois/jour) Probable, F = 3
et/ou de longue durée
Exposition facile et constante avec le risque et/ ou de longue durée Très probable, F = 4

Dangers Gravite (G)


Dommages corporels minimes, n'entrainant pas d'arrêts de travail : Très peu grave, G = 1
Dommages réversibles (simples arrêts de travail peu nombreux <10 Peu grave, G = 2
Dommages irréversibles (handicap) et/ou pouvant entrainer de Grave, G = 3
nombreux arrêts de travail (>10) :
Dommages mortels et /ou pouvant handicaper de très nombreux Très grave, G = 4
travailleurs (>10

Exemples de Niveau de Criticité (C = F * G)


C = 1 : Risque minime, des actions d'information et de simples équipements de protection
peuvent suffire.
C =16 : Risque majeur, des actions lourdes sont impératives, une complète réorganisation des
conditions de production et de travail et une longue formation du personnel.

Toutefois, cette approche est un peu réductrice : d'une part, les composantes « fréquence
» et « gravite » ne sont pas nécessairement indépendantes, ce qui peut fausser les résultats du
calcul du niveau de criticité de certains risques par rapport à d'autres, mais surtout, cette
méthode ignore la composante liée a la perception du risque. En effet, ces notions de
fréquence d'occurrence et de gravite peuvent rarement être déterminées de façon absolument
certaine : alors, d'autres variables de dimensions psychosociologiques ou cognitives entrent en
jeu et sont par conséquent susceptibles d'influencer la valeur attribuée aces deux critères
constitutifs de la démarche d'évaluation des risques. De plus, cela dépend des connaissances,

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du relationnel et du vécu de chacun. Il s'ensuit des erreurs relatives à la fréquence ou à la
gravite des risques et de leurs conséquences immédiates ou différées, soit à la dénégation, le
refoulement collectif du danger, ou au contraire, au catastrophisme exagéré, mobilisant
inutilement et indument les ressources.
Par ailleurs, le même niveau de criticité peut être le fait de situations totalement
différentes : fréquence enlevée et faible gravite ou fréquence très faible et très forte gravite.
Dans ces cas assez répandus, la perception de la catastrophe possible mais rarissime peut
entrainer une focalisation des moyens sur cette situation potentiellement gravissime en
négligeant tout le reste qui a pourtant un impact global identique.

III. Les classifications de la prévention des risques professionnels

On distingue la prévention liée au type des actions entreprises (prévention primaire, secondaire
ou Tertiaire), celle liée à la population concernée (prévention collective ou individuelle), celle liée
aux méthodes utilisées (technique, médicale, psychologique, légale), toutes ces approches pouvant se
combiner.
1. Classifications selon le type des actions entreprises

Le risque étant la combinaison de la probabilité et des conséquences de la survenance


d'un évènement dangereux, pour réduire un risque, deux options sont possibles : agir sur sa
probabilité d'occurrence (en la diminuant par des mesures de prévention, prévention primaire)
ou sur sa gravite (en mettant en place des systèmes de protection destines à éviter ou réduire
les conséquences (prévention secondaire et tertiaire).

Dans la prévention primaire, on cherche à éviter l'apparition d'un risque, dans la


prévention secondaire, on accepte l'apparition d'un risque mais on évite la création d'un
dommage, dans la prévention tertiaire, on accepte l'existence d'un dommage mais on cherche
à le neutraliser ou éviter un dommage ultérieur.

La prévention primaire : éviter la survenue d'un risque, consiste à en supprimer les


causes (par exemple éviter l'exposition des travailleurs à des agents allergènes), à promouvoir
un environnement professionnel non accidentogène, à agir sur les facteurs de risque avant
l'accident.

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La prévention secondaire : éviter des dommages, détecter au plus tôt (dépistage) et
intervention d'évitement (par exemple l'identification des travailleurs souffrant d'allergies
professionnelles et le retirement de l'exposition afin de prévenir une maladie chronique).

La prévention tertiaire : limiter les dommages, éviter la survenue de complications, les


séquelles, les récidives, les incapacités professionnelles et favoriser la réinsertion (par
exemple, par des solutions techniques l’aménagement ergonomique du poste de travail).

2. Classifications selon la population concernée

La prévention collective cherche à protéger tous les travailleurs en contact avec un


danger potentiel de manière régulière ou occasionnelle, en supprimant ou en réduisant les
situations dangereuses pour tout un atelier, chantier, … (exemples : isolation phonique des
locaux, aspiration des fumées et/ ou vapeurs nocives à la source, système de ventilation...).
La Prevention individuelle cherche à protéger uniquement l'opérateur par des équipements
de protection (exemples : harnais, casque, masque respiratoire,) mais aussi des obligations
(vaccination obligatoire...)

La protection individuelle est mise en place lorsque les mesures d'élimination ou de


réduction des risques par la prévention collective sont insuffisantes ou impossibles à
mettre en œuvre. En effet, la protection individuelle est parfois le seul possible, comme
dans certaines opérations d'entretien, de maintenance ou d'intervention d'urgence.

3. Classifications selon la population concernée

La prévention technique utilise des mesures de sécurité intrinsèque aux locaux et


équipements de travail, et des techniques de protection intégrées aux machines ou procédés
de fabrication. Elle comprend des mesures techniques concernant la conception des
situations de travail, des équipements et des outils, des actions techniques de limitation des
expositions. (Exemples : aménagement des voies de circulation, ergonomie du poste de
travail, capotage d'une machine bruyante...). La prévention intégrée est la prévention de
conception technique qui supprime l’existence du risque en installant dès la conception des

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dispositifs de protection et de sécurité, par exemple sur les machines dangereuses.

La prévention médicale vise à s'assurer l’aptitude physique et psychique du


travailleur pour le poste considéré et à cette fin, recherche les contre-indications au poste de
travail et vérifie l’aptitude par des examens spécifiques selon l'activité professionnelle
envisagée. Elle organise la surveillance médicale, par le médecin du travail (interrogatoires,
bilans sanguins, radiologie...), périodique et obligatoire pendant toute la période d'activité de
l'employé, et a pour objectif de dépister une pathologie d'origine professionnelle (par exemple
due aux solvants, bruit, vibrations...). Par ailleurs, la médecine du travail est en charge
d'actions de prévention comme les études de postes, mesures des expositions, études de
séroprévalence, promotion des règles d'hygiène....

La prévention psychologique vise à réduire ou éliminer la présence d'agents


psychosociaux pathogènes en milieu de travail, en promouvant une organisation, un
management, des horaires et conditions de travail favorables et capables de prévenir les
pathologies dues au stress, au harcèlement, a la charge mentale excessive, a augmenter les
capacités de coping (faire face) des employés a la violence des clients.
Par ailleurs, la prévention psychologique cherche à maitriser les risques comportementaux
individuels en faisant prendre conscience aux travailleurs de l'existence des dangers encourus en cas
de manquement aux règles de sécurité, par des campagnes d'information, des consignes de sécurité
et formation à l'embauche...

La prévention légale vise, par des textes règlementaires, à obliger les employeurs et les
travailleurs sous peine de sanctions, à appliquer les mesures d'hygiène et de Sécurité nécessaires
pour la prévention des risques professionnels. Par exemple, le Document Unique de Sécurité est la
transposition obligatoire, par écrit, de l'évaluation des risques, imposée à tout employeur par le
Code du Travail. Il permet de recenser, lister et hiérarchiser tous les risques potentiels au sein d'un
établissement.

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Chapitre : Les stratégies, plans et campagnes de
prévention des risques professionnels

A. Les stratégies de prévention


En théorie et en résume, les stratégies de prévention des risques professionnels consistent à
trouver les solutions optimales d'allocation des ressources dédiées à la sécurité et à l’amélioration
des conditions de travail, en vue de minimiser le niveau de criticité global ou déterminer
l'investissement minimal, en mesures de prévention et de protection, nécessaire pour atteindre un
niveau de risque acceptable.

Cela conduit à un plan de prévention global, optimisant le rapport cout/efficacité des mesures
préventives, qui comprend notamment :

 Les résultats de l'identification des dangers et des évènements déclencheurs et la


définition, la détermination et l’évaluation des risques (fréquence, gravité) et leur
hiérarchisation.

 Les mesures de prévention techniques, psychologiques, médicales ...à établir pour


éviter où limiter le dommage.

 Les objectifs prioritaires à atteindre, les délais prévus et les responsables de


réalisation.

 Les activités à effectuer et les missions à accomplir afin d'atteindre ces objectifs.

 Les moyens organisationnels, matériels et financiers à affecter.

 Les modalités de suivi, de vérification que la mise en œuvre des mesures correspond
bien aux objectifs de prévention planifies.
La planification des actions de prévention des risques professionnels est l'affaire du DRH, du
service de médecine du travail, des préventeurs, du CHSCT, des managers qui auront à la

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mettre en œuvre, mais il faut aussi fortement impliquer dans le processus le personnel et ses
instances représentatives de manière ace qu'ils adhèrent aux axes d'actions prioritaires
retenus, et en partagent les objectifs qui doivent être clairs et mobilisateurs.
Pour un plan de prévention d'envergure, il convient de mettre en place un dispositif de
communication permettant, tout au long du projet, aux acteurs de l'entreprise de
comprendre et d'accepter les changements à venir, ainsi que d'être informe sur l'avancement
du projet. Cette campagne de prévention doit au début diffuser des messages simples et
présenter les objectifs, les raisons, les enjeux du projet et ses grands traits afin qu'ils soient
compris par tous. Au cours de la mise en œuvre du plan de prévention, la communication doit
aborder les détails, mais seulement déclines par secteurs et niveaux de responsabilité.

La stratégie de prévention primaire, combattre les risques à la source, est a


priori plus efficace que celle de la prévention secondaire : en agissant sur les causes, elle a un
impact radical et durable.
Toutefois, cela suppose :
 Une connaissance approfondie des facteurs de risque : informations statistiques et
données factuelles de retour d'expérience. Plus ces données sont lacunaires, parcellaires
et peu fiables, plus les décisions de prévention primaire des risques sont arbitraires et
inefficaces.
 Que le risque est cause par un déterminant modifiable techniquement (pour un produit
cancérogène, y a-t-il un produit de substitution?).
 Que l’effort économique soit supportable, d'autant que les couts initiaux de prévention
primaire sont souvent élevés et certains, les bénéfices souvent tardifs et incertains.
 Les risques ne peuvent être évités ou suffisamment limites par des moyens techniques de
protection collective ou par des mesures, des méthodes ou procédés d'organisation du
travail (par exemple, travail à l'extérieur dans une exploitation forestière, intervention
dans un environnement toxique ou contamine, ...).

La stratégie de prévention collective est a priori plus efficace que celle de la


prévention individuelle, car c'est celle qui limite le risque qu'il y ait le plus de victimes et
dépend peu du comportement de chacun. Pourtant, le comportement individuel peut

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parfois mettre en échec la stratégie de prévention collective : les comportements à risque
des travailleurs sont à la source d'accidents, même si le poste de travail possède des
dispositifs de sécurité intrinsèque (déconnectés car juges gênants ...) et malgré de bonnes
conditions de travail. Les équipements de protection individuelle doivent être utilises
quand les autres moyens employés pour réduire le risque s'avèrent insuffisants ou
impossibles à mettre en œuvre.

En effet, prendre des mesures collectives par priorité a des mesures de protection
individuelle n'est pas réalisable ou suffisant dans certains cas :

 La protection collective n'est pas nécessairement infaillible (dysfonctionnement...), ce


qui sera dangereux pour les travailleurs très exposes,

 La protection collective est inopérante lors de certaines opérations de maintenance ou


d'essais qui s'effectuent hors du fonctionnement normal et sont soumises à de
nombreux aléas ou situations inhabituelles,

Une stratégie de prévention psychologique doit se mettre en œuvre de façon


volontariste. Une prévention légale constamment renforcée, une prévention technique en
constante amélioration grâce à des dispositifs de sécurité collective mieux conçus, une
protection individuelle plus efficace avec des équipements toujours mieux adaptes, ont permis
d'assurer une baisse constante de la fréquence des accidents du travail et de leur gravite, mais
on assiste à un plafonnement des performances en matière de sécurité au travail : une
prévention efficace des risques professionnels doit nécessairement prendre en compte le
facteur humain et cet aspect n'est pas toujours suffisamment considéré par les préventeurs;
l'analyse comportementale est négligée souvent au profit de !'analyse de prévention technique
traditionnelle. Pourtant, l'implication des employés est à la base de la culture sécuritaire : l es
« erreurs humaines » sont souvent révélées lors des expertises des accidents, ce qui confirme
la nécessite d’une meilleure prise en compte des aspects comportementaux dans la stratégie
globale de prévention : cela vise a créer une culture de sécurité, en identifiant les
comportements à risque les plus fréquemment adoptes par les employés, en développant leur

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formation, leur sensibilisation, leur responsabilisation et leur implication lors des observations
et des feedback.
Par ailleurs, dans un monde en pleine mutation et dans un contexte de compétition
économique exacerbée, aux astreintes physiques traditionnelles se sont progressivement
substituées des contraintes psychologiques. En effet, à mesure de la tertiarisation de
l'économie ou les taches intellectuelles et relationnelles deviennent primordiales, les
problèmes de souffrance psychologique au travail (stress) apparaissent de plus en plus
souvent, ce qui nécessite la mise en œuvre d'une stratégie de prévention psychologique et de
moyens de prévention nouveaux.

Enfin, au-delà de son impact sur la réduction des risques professionnels, une
amélioration des conditions de travail est un facteur de motivation et de fidélisation du
personnel car elle peut être perçue comme une reconnaissance. De mauvaises conditions de
travail sont des facteurs de démobilisation, car alors l'entreprise apparait comme méprisant
les besoins fondamentaux de sécurité. Pour avoir des salaries fidèles, il est donc important
d'examiner attentivement les conditions de travail qui peuvent nuire à leur motivation. Cette
fidélisation des employés est rendue particulièrement nécessaire quand le marché de l'emploi
est en pénurie pour certains métiers, souvent précisément ceux les plus dangereux.

B. Neuf principes de prévention

La prévention des risques professionnels repose sur 9 principes généraux inscrits dans le Code du
travail (article L. 4121-2).

1. Éviter les risques ; Supprimer le danger ou l'exposition à celui-ci.


2. Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités. Apprécier leur nature et leur importance
afin de déterminer les actions à mener pour assurer la sécurité et garantir la santé des
travailleurs.
3. Combattre les risques à la source ; Intégrer la prévention le plus en amont possible,
notamment dès la conception des lieux de travail, des équipements ou des modes opératoires.
4. Adapter le travail à l'Homme ; Concevoir les postes de travail et choisir les équipements, les
méthodes de travail et de production pour limiter notamment le travail monotone, cadencé ou

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pénible. Par exemple, la phase d'évaluation des risques peut permettre de repérer des plans de
travail d'une hauteur inadaptée pour les salariés (entraînant des contraintes importantes et des
efforts inutiles). Ce plan peut être surélevé ou abaissé pour diminuer le risque d'atteintes
ostéoarticulaires.
5. Tenir compte de l'évolution de la technique. Assurer une veille pour mettre en place des
moyens de prévention en phase avec les évolutions techniques et organisationnelles
6. Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l'est pas ou par ce qui l'est moins. Éviter
l'utilisation de procédés ou de produits dangereux lorsqu'un même résultat peut être obtenu avec
une méthode présentant des dangers moindres (le remplacement d'un produit cancérogène par un
produit moins nocif, ou l'utilisation de peintures sans solvant, par exemple).
7. Planifier la prévention. Intégrer dans un ensemble cohérent la technique, l'organisation du
travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'environnement. En cas d'intervention
de plusieurs entreprises sur un même lieu, organiser la prévention en commun.
8. Prendre des mesures de protection collective L'employeur doit donner la priorité aux mesures de
protection collective. L'utilisation des équipements de protection individuelle intervient
uniquement en complément des protections collectives si elles se révèlent insuffisantes.
9. Donner les instructions appropriées aux travailleurs Donner aux salariés les informations
nécessaires à l'exécution de leurs tâches dans des conditions de sécurité optimales. Il s'agit
notamment de leur fournir les éléments nécessaires à la bonne compréhension des risques
encourus et ainsi de les associer à la démarche de prévention. Ces principes doivent être mis en
œuvre en respectant les valeurs essentielles et les bonnes pratiques de prévention. Ces principes
montrent le caractère plurifactoriel (organisationnel, humain, technique...) des risques
professionnels.

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