Cours Pollution Chap-1-2
Cours Pollution Chap-1-2
Cours Pollution Chap-1-2
I. Introduction
La prévention concerne l'ensemble des mesures pour prévenir un risque, c'est-à-dire pour
l'empêcher totalement de survenir, ou, à défaut, pour éviter ses conséquences ou en réduire les effets
ou la fréquence.
La prévention des risques professionnels regroupe les actions collectives ou individuelles qui
évitent l’apparition d'un danger lie au travail effectue ou à son environnement, ou en diminue les
impacts. Un accident ou une maladie professionnelle résulte toujours de causes liées à des facteurs
de risques techniques, humains, organisationnels ou de l'incidence conjointe de ces facteurs souvent
multiples et interdépendants.
La prévention doit s'intéresser à tous ces facteurs pouvant être mis en cause dans la genèse d'un
accident de travail ou d'une maladie professionnelle : il s'agit de les analyser pour déceler
l’importance de leurs effets isoles ou conjugues, et trouver des mesures et moyens pour les éradiquer
si possible, sinon les rendre moins influents.
La prévention des risques professionnels a pour but d'identifier et de modifier les facteurs de
risque, avant l’accident mais aussi après, pour éviter les récidives en tirant tous les enseignements,
grâce aux retours d'expérience.
Mais, la prévention des risques professionnels ne se résume pas à l’ensemble de mesures à
prendre pour éviter qu'une situation de travail ne se dégrader au point qu'un accident ou une maladie
ne survienne.
C'est aussi une attitude : par exemple, le comportement individuel (méconnaissance ou
négligence) à parfois autant d'importance que la stratégie et les moyens de prévention et
l’'implication des employés et de leurs instances représentatives, leur culture sécuritaire,
obtenue et renforcée par la sensibilisation aux risques, l’information et la formation, est
fondamentale pour lutter efficacement contre les facteurs de risque.
Une prévention efficace des risques professionnels doit nécessairement prendre en compte le
facteur humain et ne pas se borner à l'analyse de prévention technique et organisationnelle et à la
mise en œuvre des mesures qui en découlent.
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II. Définitions des concepts de risque professionnel
Le risque professionnel est une éventualité permanente de toutes les situations de travail, plus ou
moins probable et dommageable selon la nature du travail et les conditions dans lesquelles l'activité
professionnelle est exercée. Les conséquences éventuelles du risque professionnel peuvent revêtir
deux formes : l’accident du travail (AT) ou la maladie professionnelle (MP).
C'est la cause capable de provoquer une lésion ou une atteinte à la sante. Les risques sont
évalués selon deux critères : probabiliste de l'évènement non souhaite et gravite du dommage
cause, par son intensité et/ ou son étendue (matrice carrée « alea * enjeu »). Les causes
professionnelles sont très diverses et peuvent être relatives à une énergie mal maitrisée
(mécanique, électrique, thermique ...), des chutes de hauteur, des postures contraignantes,
l’utilisation de produits chimiques, des contraintes psychologiques... Le risque global d'une
situation de travail donnée est la sommation de toutes les conséquences des évènements non
souhaites qu'elle soit susceptible d'engendrer, affectées de leur probabilité.
Mécaniques : heurts par les parties mobiles en mouvement des machines, écrasement
par des chutes d'objets ou des véhicules, coupures et perforations par les outils de
travail, projections de particules solides (copeaux de métal, de bois, de roche) ou de
matière incandescente, contraintes posturales et visuelles et gestes répétitifs.
Physiques : vibrations produites par les engins, niveau sonore trop élevé,
température trop forte ou trop basse, intempéries pour les travaux extérieurs
(humidité, vent...), niveau d'éclairement, qualité de l'air sur le lieu de travail
(poussières ...), courant électrique, incendie et explosion, différentiel de niveaux.
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Biologiques : exposition a des agents infectieux (bactériens, parasitaires, viraux,
fongiques) et allergisants par piqure, morsure, inhalation, voie cutanéo-muqueuse.
2) L'accident de travail
L'accident de travail un évènement non souhaite et inopiné provoque lors d'une tache
prescrite, c'est-à-dire survenu dans le cours et par le fait de l’exécution du contrat de travail,
et qui produit un dommage corporel (exemples : brulure, électrisation, lombalgie, fracture
d'un membre, ...).
3) La maladie professionnelle
4) Le danger professionnel
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5) Les facteurs de risque professionnel
Un facteur de risque est un élément qui peut révéler le danger et entraine la survenue du
risque. Le facteur de risque augmente la probabilité du dommage, c'est-à-dire celle de la
concrétisation du risque. Il y a facteurs techniques, humains, et des facteurs organisationnels
Les facteurs de risque sont collectifs (ils concernent tous les travailleurs exposes) ou
individuels (aspects comportementaux ou médicaux, comme l'acuité visuelle, la sensibilité
allergique ...).
C'est une attitude et/ou l’ensemble de mesures à prendre consistant à limiter le risque
professionnel, visant à prévenir ce risque en annulant ou en diminuant la probabilité
d'occurrence du phénomène dangereux. La prévention consiste donc d'abord à essayer de
prévoir les facteurs pouvant conduire à l'accident. Lorsqu'un accident se produit, il faut
analyser ces facteurs (arbre des causes) afin d'éviter qu'un accident similaire ne se reproduise
(capitalisation de l’expérience). Les mesures de prévention sont les moyens qui éliminent un
phénomène dangereux ou réduit un risque.
Le risque résiduel est le risque qui subsiste après que des mesures de prévention ont
été prises. Ce risque résiduel doit être compare au risque acceptable, notion qui comporte
des dimensions économiques, sociales et psychologiques : l'acceptabilité des risques est une
notion subjective qui dépend du contexte socio-économique, de la culture et d'attitudes
propres (aversion au risque) du ou des décideurs et évolue dans le temps.
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7) La protection : action visant à diminuer la gravité du risque
La protection regroupe l’ensemble des mesures visant à limiter l'étendue ou/et la gravite
des conséquences d'un phénomène dangereux, sans en modifier la probabilité d'occurrence
(par exemple, les équipements de protection individuelle).
8) La précaution
Elle s'applique à des situations de risque émergent ou les données scientifiques manquent pour
qualifier la gravite ou la nature du danger, sa probabilité d'occurrence, lorsqu'on ne dispose
pas de statistiques d'évènements non souhaites suffisantes ou de modelés d'explication de
cause à effet fiables (par exemple pour des produits chimiques ou des procédés nouveaux). Les
degrés d'exposition, les conséquences dommageables sont dans ce cas très incertains, la
croyance supplante la connaissance, et la méconnaissance dans ce type de risque influe à la fois
sur la perception de sa probabilité et de sa gravite : il n'y a alors généralement pas de
consensus sur la notion même de danger ou de risque, être grave pour certains ou de peu
d'importance ou même fantasme pour d'autres (par exemple les OGM, les ondes
électromagnétiques...), ce qui rend les mesures de prévention difficiles à décider et à mettre en
œuvre.
9) La criticité
La représentation traditionnelle du risque identifie les sources de dangers et les classe en
fonction de leur fréquence (probabilité) et de leur gravite (conséquences), a l'aide d'une matrice
a deux dimensions. Ces critères « fréquence et gravite » sont souvent évalués chacun sur une
échelle de 1 à 4, qui multiplies, donnent un niveau de criticité (chiffre allant donc de 1 à 16),
ce qui permet de classifier et attribuer une priorité de traitement du risque. La fréquence
dépend, entre autres éléments, de la durée d'exposition au risque, qui entraine une
probabilité d'apparition d'un dommage généralement croissante avec elle. La gravite dépend
de la nature des lésions corporelles et du nombre de personnes subissant le dommage.
Exemples
Dangers Fréquence (F)
Exposition très difficile avec le risque et très rare (1 fois/mois) Très peu probable, F = 1
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et/ou de courte durée
Exposition difficile avec le risque et rare (1 fois/semaine) et/ou de Peu probable, F = 2
courte durée
Exposition assez facile avec le risque et fréquente (1 fois/jour) Probable, F = 3
et/ou de longue durée
Exposition facile et constante avec le risque et/ ou de longue durée Très probable, F = 4
Toutefois, cette approche est un peu réductrice : d'une part, les composantes « fréquence
» et « gravite » ne sont pas nécessairement indépendantes, ce qui peut fausser les résultats du
calcul du niveau de criticité de certains risques par rapport à d'autres, mais surtout, cette
méthode ignore la composante liée a la perception du risque. En effet, ces notions de
fréquence d'occurrence et de gravite peuvent rarement être déterminées de façon absolument
certaine : alors, d'autres variables de dimensions psychosociologiques ou cognitives entrent en
jeu et sont par conséquent susceptibles d'influencer la valeur attribuée aces deux critères
constitutifs de la démarche d'évaluation des risques. De plus, cela dépend des connaissances,
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du relationnel et du vécu de chacun. Il s'ensuit des erreurs relatives à la fréquence ou à la
gravite des risques et de leurs conséquences immédiates ou différées, soit à la dénégation, le
refoulement collectif du danger, ou au contraire, au catastrophisme exagéré, mobilisant
inutilement et indument les ressources.
Par ailleurs, le même niveau de criticité peut être le fait de situations totalement
différentes : fréquence enlevée et faible gravite ou fréquence très faible et très forte gravite.
Dans ces cas assez répandus, la perception de la catastrophe possible mais rarissime peut
entrainer une focalisation des moyens sur cette situation potentiellement gravissime en
négligeant tout le reste qui a pourtant un impact global identique.
On distingue la prévention liée au type des actions entreprises (prévention primaire, secondaire
ou Tertiaire), celle liée à la population concernée (prévention collective ou individuelle), celle liée
aux méthodes utilisées (technique, médicale, psychologique, légale), toutes ces approches pouvant se
combiner.
1. Classifications selon le type des actions entreprises
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La prévention secondaire : éviter des dommages, détecter au plus tôt (dépistage) et
intervention d'évitement (par exemple l'identification des travailleurs souffrant d'allergies
professionnelles et le retirement de l'exposition afin de prévenir une maladie chronique).
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dispositifs de protection et de sécurité, par exemple sur les machines dangereuses.
La prévention légale vise, par des textes règlementaires, à obliger les employeurs et les
travailleurs sous peine de sanctions, à appliquer les mesures d'hygiène et de Sécurité nécessaires
pour la prévention des risques professionnels. Par exemple, le Document Unique de Sécurité est la
transposition obligatoire, par écrit, de l'évaluation des risques, imposée à tout employeur par le
Code du Travail. Il permet de recenser, lister et hiérarchiser tous les risques potentiels au sein d'un
établissement.
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Chapitre : Les stratégies, plans et campagnes de
prévention des risques professionnels
Cela conduit à un plan de prévention global, optimisant le rapport cout/efficacité des mesures
préventives, qui comprend notamment :
Les activités à effectuer et les missions à accomplir afin d'atteindre ces objectifs.
Les modalités de suivi, de vérification que la mise en œuvre des mesures correspond
bien aux objectifs de prévention planifies.
La planification des actions de prévention des risques professionnels est l'affaire du DRH, du
service de médecine du travail, des préventeurs, du CHSCT, des managers qui auront à la
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mettre en œuvre, mais il faut aussi fortement impliquer dans le processus le personnel et ses
instances représentatives de manière ace qu'ils adhèrent aux axes d'actions prioritaires
retenus, et en partagent les objectifs qui doivent être clairs et mobilisateurs.
Pour un plan de prévention d'envergure, il convient de mettre en place un dispositif de
communication permettant, tout au long du projet, aux acteurs de l'entreprise de
comprendre et d'accepter les changements à venir, ainsi que d'être informe sur l'avancement
du projet. Cette campagne de prévention doit au début diffuser des messages simples et
présenter les objectifs, les raisons, les enjeux du projet et ses grands traits afin qu'ils soient
compris par tous. Au cours de la mise en œuvre du plan de prévention, la communication doit
aborder les détails, mais seulement déclines par secteurs et niveaux de responsabilité.
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parfois mettre en échec la stratégie de prévention collective : les comportements à risque
des travailleurs sont à la source d'accidents, même si le poste de travail possède des
dispositifs de sécurité intrinsèque (déconnectés car juges gênants ...) et malgré de bonnes
conditions de travail. Les équipements de protection individuelle doivent être utilises
quand les autres moyens employés pour réduire le risque s'avèrent insuffisants ou
impossibles à mettre en œuvre.
En effet, prendre des mesures collectives par priorité a des mesures de protection
individuelle n'est pas réalisable ou suffisant dans certains cas :
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formation, leur sensibilisation, leur responsabilisation et leur implication lors des observations
et des feedback.
Par ailleurs, dans un monde en pleine mutation et dans un contexte de compétition
économique exacerbée, aux astreintes physiques traditionnelles se sont progressivement
substituées des contraintes psychologiques. En effet, à mesure de la tertiarisation de
l'économie ou les taches intellectuelles et relationnelles deviennent primordiales, les
problèmes de souffrance psychologique au travail (stress) apparaissent de plus en plus
souvent, ce qui nécessite la mise en œuvre d'une stratégie de prévention psychologique et de
moyens de prévention nouveaux.
Enfin, au-delà de son impact sur la réduction des risques professionnels, une
amélioration des conditions de travail est un facteur de motivation et de fidélisation du
personnel car elle peut être perçue comme une reconnaissance. De mauvaises conditions de
travail sont des facteurs de démobilisation, car alors l'entreprise apparait comme méprisant
les besoins fondamentaux de sécurité. Pour avoir des salaries fidèles, il est donc important
d'examiner attentivement les conditions de travail qui peuvent nuire à leur motivation. Cette
fidélisation des employés est rendue particulièrement nécessaire quand le marché de l'emploi
est en pénurie pour certains métiers, souvent précisément ceux les plus dangereux.
La prévention des risques professionnels repose sur 9 principes généraux inscrits dans le Code du
travail (article L. 4121-2).
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pénible. Par exemple, la phase d'évaluation des risques peut permettre de repérer des plans de
travail d'une hauteur inadaptée pour les salariés (entraînant des contraintes importantes et des
efforts inutiles). Ce plan peut être surélevé ou abaissé pour diminuer le risque d'atteintes
ostéoarticulaires.
5. Tenir compte de l'évolution de la technique. Assurer une veille pour mettre en place des
moyens de prévention en phase avec les évolutions techniques et organisationnelles
6. Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l'est pas ou par ce qui l'est moins. Éviter
l'utilisation de procédés ou de produits dangereux lorsqu'un même résultat peut être obtenu avec
une méthode présentant des dangers moindres (le remplacement d'un produit cancérogène par un
produit moins nocif, ou l'utilisation de peintures sans solvant, par exemple).
7. Planifier la prévention. Intégrer dans un ensemble cohérent la technique, l'organisation du
travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'environnement. En cas d'intervention
de plusieurs entreprises sur un même lieu, organiser la prévention en commun.
8. Prendre des mesures de protection collective L'employeur doit donner la priorité aux mesures de
protection collective. L'utilisation des équipements de protection individuelle intervient
uniquement en complément des protections collectives si elles se révèlent insuffisantes.
9. Donner les instructions appropriées aux travailleurs Donner aux salariés les informations
nécessaires à l'exécution de leurs tâches dans des conditions de sécurité optimales. Il s'agit
notamment de leur fournir les éléments nécessaires à la bonne compréhension des risques
encourus et ainsi de les associer à la démarche de prévention. Ces principes doivent être mis en
œuvre en respectant les valeurs essentielles et les bonnes pratiques de prévention. Ces principes
montrent le caractère plurifactoriel (organisationnel, humain, technique...) des risques
professionnels.
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