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7 AbcèsCérébr

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ABCES du CERVEAU

Objectifs :
 Définir l’abcès cérébral
 Citer les microbes les plus rencontrés
 Décrire les caractéristiques scannographiques de l’abcès cérébral
 Enumérer les options thérapeutiques
Plan :
I. Généralités
II. Pathogénie
III. Etude clinique
IV. Diagnostic
V. Traitement
Conclusion

I- Généralités
1.1- Définition : collection purulente au sein d’une cavité néoformée dans le parenchyme
cérébral

1.2- Intérêt :

Epidémiologie : c’est la suppuration intra crânienne la plus fréquente. L’incidence


est estimée entre 0,3 et 1 pour 100.000 personnes. Les hommes et les sujets en
bas âge, semblent être plus touchés : 1,7 à 3 pour 1. Il existe à l’augmentation de
sa fréquence en rapport avec la recrudescence de l’infection VIH donc ses
corollaires d’infections opportunistes.

Diagnostic de suspicion clinique fait appel à des moyens peu accessibles (chez
nous) pour la confirmation et la précision topographique.

La prise en charge est souvent multidisciplinaire (soins de foyer initial ; soins


intensifs).

La précocité du diagnostic peut favoriser la guérison, donc éviter les séquelles.

1.3- Classification : elle tient compte de la nature de l’agent causal et/ou du mécanisme
de sa survenue. On distingue :

 Abcès à germe pyogène (streptocoque : 60-70% des cas; anaérobie de


type Bactérioides : 20-40% des cas ; Enterobactéries et Staphylocoques :
20%)

 Abcès dus aux parasites (entamoeba histolitica, schistozoma japonicum,


echinococus, larve de tænia etc.); Abcès toxoplasmique.

II- Pathogénie :
L’évolution naturelle de l’abcès quelque soit son type est stéréotypée. La formation de
l’abcès dans le parenchyme cérébral se réalise en deux étapes :
Etape de Cérébrite (encéphalite pré suppurative): au début le foyer est mal délimité
avec un processus inflammatoire œdémateux en son sein entraînant une destruction
de la substance nerveuse. Hypodensité au Scanner avec prise uniforme du produit de
contraste. Guérison possible sous traitement médical
Etape d’abcès constitué : commence à s’identifier 4 à 9 jours plus tard, la partie
centrale du foyer devient purulente (pus épais), formation d’une capsule (coque)
souvent rehaussée par la prise de contraste. L’ensemble de la collection se complète
en 2-4 semaines. Le traitement médical est lors inefficace.
Sur le plan étiopathogénique l’infection peut parvenir au sein du parenchyme cérébral par
trois mécanismes sont à la base de la formation d’un abcès :
 Atteinte par contigüité : otite, sinusites, méningites (rares), phlegmon de l’orbite,
foyer infectieux facial, dentaire.

 Atteinte par voie hématogène : c’est une bactériémie qui pénètre dans l’encéphale,
cardiopathie congénitale, infections pulmonaires, septicémie, infection de la sphère
stomatologique etc.
 Atteinte secondaire à un traumatisme crânio-encéphalique : plaie pénétrante du
crâne, intervention neurochirurgicale.
 Abcès cryptogénique : cause non identifiable ou site primaire infectieux inconnu.
 Abcès chez sujet immunodéprimé : cas d’infections opportunistes sur terrain
immunodépression
III- Étude clinique
1) Type de description : abcès du lobe frontal gauche d’origine bactérienne.
a) Signes fonctionnels : Céphalées rebelles au traitement, apathie, anorexie,
modifications comportementales, voire des troubles de la vigilance ; parfois crises
paroxystiques inaugurales etc. La présentation clinique est souvent insidieuse. La fièvre
est inconstante.
b) Examen clinique
-Interrogatoire
Antécédents : infections de la sphère ORL et/ou stomatologiques ou
d’autres sphères.
Mode de vie : tabagisme, alcoolisme sont parfois retrouvés.
Histoire de la maladie : l’installation des symptômes cités plus haut est
d’habitude progressive avec exacerbation dans le temps malgré le traitement conduit.
-Examen physique
Inspection générale. Patient dans un état général peu satisfaisant,
somnolent, ou plaintif de céphalées, utilisation préférentielle des membres du côté gauche,
déviation de la bouche à gauche. Si parfois l’on assiste à une crise tonico-clonique, celle-ci
intéresse préférentiellement l’hémicorps droit avec déviation de la bouche vers le côté
droit.
Examen de la zone d’appel (neurologique) : o note essentiellement :
a) les signes d’atteinte hémisphérique gauche qui peuvent être soit de type déficitaire:
hémiplégie droite, aphasie ou dysarthrie, désorientation etc. ; soit de type irritatif : crises
convulsives périodiques de type Bravais Jacksonnien parfois secondairement généralisées
et pouvant s’accompagner de déficit sensitivomoteur ;
b) parfois des signes d’atteinte non systématisée de l’encéphale (troubles de la vigilance,
confusion, apathie, céphalées etc.)
L’association d’une fievre, de signes d’hypertension intra crânienne et d’atteinte
hémisphérique constitue la triade de Bergman
Examen des autres appareils : signes d’atteinte ORL (douleur à la
pression des points sinusiens ; carie dentaire, amygdalite etc.)
c) Examens complémentaires
 à visée diagnostique :
 Radiographie standard du crâne pour la recherche d’un foyer infectieux de
proximité surtout l’existence ou non d’une mastoïdite
 TDM cérébrale : examen clé du diagnostic qui visualise une image arrondie
intra parenchymateuse du lobe frontal ; son centre hypodense, son contour
assez net prenant le produit de contraste ; on peut noter souvent l’existence
d’un œdème péri focal avec effet de masse sur les structures avoisinantes.
 à visée étiologique : examen spécialisée des sphères de voisinage, analyse
cytobactériologique du liquide de l’abcès.
2) Formes cliniques elles sont fonction des autres localisations cérébrales
dont la symptomatologie est fonction de la fonctionnalité du lobe intéressé
IV- Diagnostic
1. Diagnostic positif : repose sur les données de l’interrogatoire à la recherche de
la source probable de l’infection, sur celles de l’examen clinique (signes de
focalisation surtout ; foyer infectieux loco régional), celles de la TDM cérébrale avec
et sans produit de contraste, de l’IRM cérébrale (plus sensible au stade de cérébrite.
Le diagnostic définitif est affirmé seulement après analyse bactériologique et/ ou
anatomopathologique d’un prélèvement au niveau du foyer suspecté.

2. Diagnostic étiologique, étio-pathogénique : confirmation d’une infection de


proximité ou d’une infection systémique (consultation des autres spécialistes).

3. Diagnostic différentiel : se fait avec les autres formations malignes de même


localisation par exemple avec un Glioblastome (tumeur maligne du cerveau) :
absence des signes infectieux biologiques et/ou cliniques de voisinage ou ailleurs, sur
la TDM : image de contour souvent irrégulier avec une hypodensité non homogène
au centre.

4. Diagnostic évolutif : on retrouve soit la cérébrite, soit l’abcès proprement dit,


soit les séquelles neurologiques après résorption du foyer avec une gliose
cicatricielle.
V- Traitement : Préventif et Curatif
1. But du traitement : éliminer le foyer infectieux et sa source présumée
2. Moyens du traitement : il existe le moyen médicamenteux pour les formes
diagnostiques au stade de cérébrite (antibiotiques, la corticothérapie anti
œdémateuse, les anticonvulsivants etc.) et la chirurgie pour les formes déjà
abcédées (par craniectomie ou par stéréotaxie).
3. Les indications du traitement : le moyen chirurgical est indiqué surtout pour
les abcès proprement dits (déjà constitués) de volume agressif et de
localisation facile d’accès ; la ponction stéréotaxique (parfois à main levée)
peut être indiquée dans tous les cas d’abcès constitués.
4. Le schéma du traitement médical sera fonction des résultats de
l’antibiogramme ou du type d’infection (agent microbien présumé en fonction
des particularités de la source).
5. Résultats du traitement : ils sont bons pour les formes diagnostiquées
précocement et traitées correctement. Dans les abcès volumineux de
localisation profondes avec effet de masse important, le pronostic est souvent
réservé surtout si le diagnostic est tardif et le terrain immunodéprimé.
Conclusion : l’abcès du cerveau est souvent une complication d’une infection de
voisinage (crâne, face cou) ou d’ailleurs. Le diagnostic est suspecté devant l’existence des
signes de localisation associée à une découverte d’un foyer infectieux extra crânien ; il est
confirmé par les résultats de l’analyse bactériologique du prélèvement au niveau de l’abcès
après une TDM cérébrale. Le traitement est médical au stade de cérébrite par antibiotiques
avec un bon pronostic ; il est chirurgical pour les abcès constitués, le résultat sera fonction
de la localisation.

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