2M256 Polycopie Cours
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Tien-Cuong Dinh
3 Intégrales curvilignes 33
3.1 Vecteurs, produits de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.2 Champ de vecteurs, champ de gradients . . . . . . . . . . . . . . 35
3.3 Courbes, tangentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.4 Intégrale curviligne le long d’une courbe . . . . . . . . . . . . . . 39
3.5 Circulation d’un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.6 Propriété de l’intégrale curviligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.7 Aire d’un domaine du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4 Intégrales multiples 51
4.1 Intégrale double . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
4.2 Théorème de Fubini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
4.3 Changement de variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.4 2-formes différentielles sur R2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
4.5 Formule de Green-Riemann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4.6 Volume d’un domaine dans R3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
4.7 Aire d’un domaine dans R2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.8 Intégrale triple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
3
4 TABLE DES MATIÈRES
5 Formules de Stokes 71
5.1 Surfaces dans R3 , tangent, vecteur normal . . . . . . . . . . . . . 71
5.2 Intégrale de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
5.3 Aire d’une surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
5.4 Flux à travers d’une surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
5.5 Formule de Stokes-Ampère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
5.6 Formule d’Ostrogradsky . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
5.7 Volume d’un domaine dans R3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Chapitre 1
5
6 CHAPITRE 1. FONCTIONS D’UNE VARIABLE
L = lim f (x).
x→x0
Théorème 1.2.3. Soient f (x) et g(x) deux fonctions telles que f (x) tende vers
L et g(x) tende vers M quand x tend vers x0 . Alors
Si L �= 0, on a
1 1 g(x) M
lim = , lim = .
x→x0 f (x) L x→x0 f (x) L
Démonstration. (première partie) Soit � > 0. Comme f (x) tend vers L quand
x → x0 , il existe α1 > 0 tel que si 0 < |x − x0 | < α1 on ait |f (x) − L| < �/2. De
la même manière, on montre qu’il existe α2 > 0 tel que si 0 < |x − x0 | < α2 on
ait |g(x) − M | < �/2. Posons α = min(α1 , α2 ). On a α > 0 et si 0 < |x − x0 | < α
on a 0 < |x − x0 | < α1 et 0 < |x − x0 | < α2 , donc
On a montré que pour tout � > 0 il existe α > 0 de sorte que 0 < |x − x0 | < α
entraı̂ne |f (x) + g(x) − L − M | < �. Donc
Ceci est aussi vrai pour x = x0 car |f (x0 ) − f (x0 )| = 0 < �. Donc pour tout � > 0,
il existe α > 0 tel que
f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + · · · + an (x − x0 )n + (x − x0 )n �(x)
f (x) = a0 + a1 x + · · · + an xn + o(xn ).
Notons DLn (f, x0 ) la partie régulière du développement limité d’ordre n de f
en x0 . Alors
DLn (f ± g, x0 ) = DLn (f, x0 ) ± DLn (g, x0 )
et
DLn (af, x0 ) = aDLn (f, x0 ).
Pour calculer DLn (f g, x0 ), on développe le produit DLn (f, x0 )DLn (g, x0 ) et on
garde uniquement les termes (x − x0 )m avec m ≤ n.
Théorème 1.3.2. Supposons que la fonction f admet les n premières dérivées
continues au voisinage de x0 . Alors il existe un nombre a, compris entre x0 et x,
tel que
f (n) (x0 )
f (x) = f (x0 ) + f � (x0 )(x − x0 ) + · · · + (x − x0 )n + o((x − x0 )n )
n!
et si x0 = 0
f (n) (0) n
f (x) = f (0) + f � (0)x + · · · + x + o(xn ).
n!
Exemples 1.3.3. Les DL en 0
1
= 1 + x + · · · + xn + o(xn )
1−x
x3 x5 x2p+1
sin x = x − + + · · · + (−1)p + o(x2p+2 )
3! 5! (2p + 1)!
10 CHAPITRE 1. FONCTIONS D’UNE VARIABLE
x2 x4 x2p
cos x = 1 − + + · · · + (−1)p + o(x2p+1 )
2! 4! (2p)!
x3
+ o(x4 )
tan x = x +
3
x2 xn
ex = 1 + x + + ··· + + o(xn )
2! n!
x2 x3 xn
log(1 + x) = x − + − · · · + (−1)n−1 + o(xn ).
2 3 n
Définition 1.3.4. Soit y = f (x) une fonction dérivable au voisinage de x0 . On
appelle différentielle de la fonction f (x) au point x0 la fonction linéaire
X �→ Y = f � (x0 )X.
On pose Y = dy. En particulier si y = f (x) = x, la différentielle dy = dx est
la fonction linéaire
X �→ X.
Ceci permet d’écrire pour une fonction f générale
dy = f � (x0 )dx.
Par abus de langage, nous confondrons souvent la différentielle de f avec sa valeur
que nous noterons df . 1
Proposition 1.3.5. On a
d(f ± g) = df ± dg et d(af ) = adf
� �
f gdf − f dg
d(f g) = gdf + f dg et d = .
g g2
Démonstration. (première partie) On a
d(f + g) = (f + g)� dx = (f � + g � )dx = f � dx + g � dx = df + dg.
On a la proposition suivante.
Proposition 1.3.6. Si F (x) = f (g(x)) alors
dF (x) = f � (g(x))g � (x)dx
sur le domaine de définition de F .
Démonstration. On a
dF (x) = F � (x)dx = f � (g(x))g � (x)dx.
1
on a déjà vu que la fonction x �→ sin x est confondue avec sa valeur sin x
1.4. PRIMITIVES, INTÉGRALES 11
Exemples 1.4.2. La fonction sin x est une primitive de cos x sur R car (sin x)� =
cos x. Les primitives de cos x sont sin x + c où c est une constante. Les primitives
de sin x sont − cos x + c ; les primitives de ex sont ex + c, les primitives de xn
n+1
sont xn+1 + c pour n ≥ 0 et les primitives de x1 sont log |x| + c1 sur ]0, +∞[ ou
log |x| + c2 sur ] − ∞, 0[.
Considérons une fonction f continue sur un intervalle fermé [a, b]. On partage
[a, b] en n intervalles égaux au moyen des points de division
b−a k(b − a)
x0 = a, x1 = a + , ..., xk = a + , ..., xn = b
n n
(voir Figure 4). On définit
n n
b − a� � � b−a �
In = f (x1 ) + · · · + f (xn ) = f (xk ) = (xk − xk−1 )f (xk ).
n k=1
n k=1
I = lim In .
n→∞
Convention. � �
a b
f (x)dx = − f (x)dx.
b a
Supposons que f est positive sur [a, b]. Alors (xk − xk−1 )f (xk ) est l’aire du
rectangle de base [xk−1 , xk ] et de hauteur f (xk ). Donc In est l’aire approchée de
la surface limitée par le graphe de f et les droites x = a et x = b. L’intégrale I
est, dans ce cas, l’aire de la surface.
12 CHAPITRE 1. FONCTIONS D’UNE VARIABLE
Proposition 1.4.4. On a
� b � b � b
[f (x) ± g(x)]dx = f (x)dx ± g(x)dx
a a a
� b � b
λf (x)dx = λ f (x)dx
a a
� b � c � c
f (x)dx + f (x)dx = f (x)dx.
a b a
Plus précisément, on a
� b � b
� �b
�
uv dx = uv a − u� vdx.
a a
� �b
Notation. f a = f (b) − f (a).
Démonstration. On a
� b � b � b
� �
[uv]ba = (uv)(b) − (uv)(a) = (uv) dx = uv dx + u� vdx.
a a a
D’où � �
b � �b b
�
uv dx = uv a − u� vdx.
a a
où a et b sont positifs (voir Figure 6). C’est une ellipse. La demie-ellipse supérieure
est limitée par l’axe Ox et le graphe de la fonction positive
�
x2
y = f (x) = b 1−
a2
qui est définie sur [−a, a]. Donc la surface de l’ellipse est donnée par
� a
S=2 f (x)dx.
−a
Exercices
Exercice 1.1. Déterminer pour chacune des fonctions suivantes le domaine de définition
et la limite au point x0 indiqué.
x
Exercice 1.6. 1. Montrer que les fonctions f (x) = |x| et g(x) = sont conti-
1 + |x|
nues et dérivables sur R∗ .
2. Etudier leur continuité et leur dérivabilité au point 0.
Exercice 1.7. 1. Donner la dérivée d’une fonction composée.
2. Donner la dérivée d’une fonction réciproque.
3. Calculer la dérivée des fonctions réciproques suivantes : arcsin, arccos et arctan.
4. Pour chacune des fonctions suivantes, donner le domaine de définition et calculer
la dérivée :
√ x
(a) f (x) = x arcsin x + 1 − x2 (b) f (x) = + arctan x
1 + x2
� � �
1−x x+1
(c) f (x) = arctan (d) f (x) = arcsin √
1+x 2
x ln (cos x)
3. DL3 (0) de h(x) = 4. DL3 (0) de j(x) =
ex −1 cos x − 1
√ 1
5. DL3 (1) de k(x) = x 6. DL7 (0) de l(x) =
1 − x2 − x3
Exercice 1.9. Calculer les primitives des fonctions suivantes :
x−3 √
1. , x x2 + 1, tan (2x)
(x + 1)(x + 4)
2
6x − 7 sin 2x 1
2. , , √
3x2 − 7x + 11 (1 + cos 2x)2 16 − 9x2
√
x sin 2x 1 + ln x
3. 4 , √ ,
x + 16 1 + cos x
2 x
1. { (x, y) | 0 ≤ x, 0 ≤ y et 1 ≤ x + y ≤ 2}
2. { (x, y) | 1 ≤ x ≤ 2 et x ≤ y ≤ shx}
π 3π
4. { (r, θ) | ≤x≤ et r ≤ 1}
2 2
Chapitre 2
17
18 CHAPITRE 2. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES
Comme pour les fonctions d’une variable, on peut définir le graphe d’une fonc-
tion à deux variables. Le graphe d’une fonction à deux variables f est l’ensemble
des points de coordonnées (x, y, f (x, y)) dans R3 . On note S le graphe de f . C’est
la surface représentative de la fonction f .
On peut également représenter la distribution des valeurs de f (x, y) à l’aide
de l’ensemble des points (x, y) tels que f (x, y) ait une même valeur c. C’est une
courbe dans R2 d’équation
f (x, y) = c.
Elle est une ligne de niveau de f .
Les lignes de niveau de la fonction f (x, y) = x2 + y 2 sont les cercles de centre
0, d’équation
x2 + y 2 = c.
Remarque 2.1.3. Les fonctions à trois variables sont définies de la même manière.
Si f (x, y, z) est une fonction de trois variables, les surfaces de niveau ont comme
équation
f (x, y, z) = c.
Les surfaces de niveau de la fonction f (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 par exemple sont
les sphères de centre 0.
quel que soit le nombre � > 0, il existe un nombre α > 0 tel que
� �
|x − x0 | < α, |y − y0 | < α, (x, y) �= (x0 , y0 ) =⇒ |f (x, y) − L| < �
et on écrit
lim f (M ) = L.
M →M0
Démonstration. Comme f est continue en M0 , pour tout � > 0 il existe α > 0 tel
que
� �
|x − x0 | < α, |y − y0 | < α, (x, y) �= (x0 , y0 ) =⇒ |f (M ) − f (M0 )| < �.
|f (M )| = |f (M )−f (M0 )+f (M0 )| ≤ |f (M )−f (M0 )|+|f (M0 )| ≤ 1+|f (M0 )| = A.
lim λf (M ) = λ lim f (M )
M →M0 M →M0
� �
lim f (M )g(M ) = lim f (M ) lim g(M )
M →M0 M →M0 M →M0
f (M ) limM →M0 f (M )
lim = si lim g(M ) �= 0.
M →M0 g(M ) limM →M0 g(M ) M →M0
Par définition de limite, pour tout � > 0, il existe α1 > 0 tel que
� �
|x − x0 | < α1 , |y − y0 | < α1 , (x, y) �= (x0 , y0 ) =⇒ |f (x, y) − L| < �/2.
on a
|x − x0 | < α1 , |y − y0 | < α1 , (x, y) �= (x0 , y0 )
et
|x − x0 | < α2 , |y − y0 | < α2 , (x, y) �= (x0 , y0 ).
Les deux dernières propriétés impliquent
et
F2 (y) = f (x0 , y) est dérivable en y0 .
Définition 2.3.1. On appelle dérivée partielle de f , par rapport à la variable x,
au point M0 = (x0 , y0 ) la dérivée F1� (x0 ) de la fonction F1 (x) en x0 . On la note
∂f
fx� (x0 , y0 ) ou (x0 , y0 ).
∂x
La dérivée partielle de f par rapport à la variable y au point M0 = (x0 , y0 ) est la
dérivée F2� (y0 ) de F2 (y) en y0 . On la note
∂f
fy� (x0 , y0 ) ou (x0 , y0 ).
∂y
Lorsque les dérivées partielles existent en tout point d’un domaine D, elles
définissent des fonctions à deux variables sur ce domaine. On note
∂f ∂f
fx� (x, y) et fy� (x, y) ou et
∂x ∂y
ces fonctions.
Exemple 2.3.2. Soit f (x, y) = x2 + y 3 + xy. On a
Proposition 2.3.3. On a
et � ��
f f � g − f g�
= x 2 x
g x g
là où g ne s’annule pas.
On a
(f + g)�x (x0 , y0 ) = H1� (x0 ) = F1� (x0 ) + G�1 (x0 ) = fx� (x0 , y0 ) + gx� (x0 , y0 ).
(n) ∂ nf
fxp yq (x, y) ou (x, y).
∂xp ∂y q
Ceci correspond à (p, q) = (3, 0), (2, 1), (1, 2) ou (0, 3).
2.3. DÉRIVÉES PARTIELLES 23
La fonction ϕ(x) est, dans ce cas, égale à 1 − x2 . Elle est définie sur [−1, 1].
Théorème 2.4.4. Sous l’hypothèse du Théorème 2.4.1, on a
ψ(y0 ) = x0 et f (ψ(y), y) = 0
et on a
fy� (ψ(y), y)
ψ � (y) = − .
fx� (ψ(y), y)
Corollaire 2.4.6. Supposons qu’au moins l’une de deux dérivées fx� (x0 , y0 ) ou
fy� (x0 , y0 ) soit non nulle. Alors la droite tangente de la courbe d’équation f (x, y) =
0 en (x0 , y0 ) admet comme équation
Démonstration. On considère le cas où fy� (x0 , y0 ) �= 0, l’autre cas sera traité de
la même manière. Au voisinage de (x0 , y0 ), la courbe f (x, y) = 0 est le graphe de
la fonction y = ϕ(x). Sa droite tangente en (x0 , y0 ) admet comme équation
y − y0 = ϕ� (x0 )(x − x0 ).
D’après le théorème 2.4.4, la dernière équation est équivalente à
f � (x0 , y0 )
y − y0 = − x� (x − x0 )
fy (x0 , y0 )
ou encore
fx� (x0 , y0 )(x − x0 ) + fy� (x0 , y0 )(y − y0 ) = 0.
C’est qu’il faut démontrer.
On a des propriétés analogues pour les fonctions à trois variables
Théorème 2.4.7. (existence et unicité de fonction implicite) Soit f (x, y, z)
une fonction de trois variables telle que f (x0 , y0 , z0 ) = 0. Supposons que f admet
les dérivées partielles d’ordre 1 continues au voisinage de (x0 , y0 , z0 ). Supposons
aussi que fz� (x0 , y0 , z0 ) �= 0. Alors il existe un voisinage de (x0 , y0 ) et une fonction
z = ϕ(x, y) sur ce voisinage tels que
ϕ(x0 , y0 ) = z0 et f (x, y, ϕ(x, y)) = 0
et ϕ admette les dérivées partielles d’ordre 1 continues. De plus, la fonction
ϕ(x, y) satisfaisant ces conditions est unique.
Définition 2.4.8. Cette fonction ϕ(x, y) s’appelle fonction implicite définie par
l’équation f (x, y, z) = 0 et par la condition initiale ϕ(x0 , y0 ) = z0 .
Théorème 2.4.9. Les dérivées partielles de la fonction ϕ(x, y) sont données par
les formules
f � (x, y, ϕ(x, y)) fy� (x, y, ϕ(x, y))
ϕ�x (x, y) = − x� et ϕ�y (x, y) = − � .
fz (x, y, ϕ(x, y)) fz (x, y, ϕ(x, y))
Corollaire 2.4.10. Supposons qu’au moins l’une de trois dérivées fx� (x0 , y0 , z0 ),
fy� (x0 , y0 , z0 ) ou fz� (x0 , y0 , z0 ) soit non nulle. Alors le plan tangent de la surface
d’équation f (x, y, z) = 0 en (x0 , y0 , z0 ) admet comme équation
fx� (x0 , y0 , z0 )(x − x0 ) + fy� (x0 , y0 , z0 )(y − y0 ) + fz� (x0 , y0 , z0 )(z − z0 ) = 0.
Exemple 2.4.11. Le plan tangent de la sphère
x2 + y 2 + z 2 − 1 = 0
en (1/3, 2/3, 2/3) est de l’équation
� � � � � �
2 1 4 2 4 2
x− + y− + z− =0
3 3 3 3 3 3
soit
x + 2y + 2z = 3.
26 CHAPITRE 2. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES
où �(h, k) est une fonction à deux variables qui tend vers 0 quand (h, k) tend vers
(0, 0).
La formule précédente est le développement
√ limité d’ordre 1 pour la fonction
f (x, y) au voisinage de M0 . Notons que h + k 2 est la distance entre les points
2
Remarque 2.5.3. On peut aussi considérer les DL pour les fonctions à trois
variables. Si f (x, y, z) est une fonction admettant les dérivées partielles d’ordre
1 continues au voisinage de (x0 , y0 , z0 ). Alors
ou plus simplement
(h, k) �→ fx� h + fy� k.
2.6. FORMES DIFFÉRENTIELLES 27
C’est une fonction linéaire de R2 dans R mais elle dépend du point (x, y) car les
dérivées fx� et fy� dépendent de (x, y). On l’a noté par df . Par abus de langage,
nous confondrons souvent df avec sa valeur fx� h + fy� k.
Si f (x, y) = x on a df = dx = h et si f (x, y) = y on a df = dy = k. Par
conséquent, on peut écrire pour f générale
Proposition 2.6.1. On a
∂(λf ) ∂(λf )
d(λf ) = dx + dy = λfx� dx + λfy� dy = λdf.
∂x ∂y
C’est qu’il faut démontrer.
Définition 2.6.2. On appelle forme différentielle (plus précisément 1-forme
différentielle) une combinaison ω linéaire de dx et dy à coefficients variables
A(x, y) et B(x, y), que nous écrirons
Les formes différentielles ω qui sont les différentielles d’une fonction, c.-à-d. que
ω = df , sont appelées exactes.
Théorème 2.6.3. Supposons que A et B admettent les dérivées partielles conti-
nues sur un domaine sans trou D de R2 . Alors la forme différentielle
ω = Adx + Bdy
Remarque 2.6.4. En général, le théoème précédent est faux sur les domaines
qui ont des trous.
28 CHAPITRE 2. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES
avec
� � ∂x � � ∂y
A1 (u, v) = A x(u, v), y(u, v) + B x(u, v), y(u, v)
∂u ∂u
et
� � ∂x � � ∂y
B1 (u, v) = A x(u, v), y(u, v) + B x(u, v), y(u, v) .
∂v ∂v
Démonstration. On a
∂x ∂x ∂y ∂y
dx = du + dv et dy = du + dv.
∂u ∂v ∂u ∂v
Donc
� �� ∂x ∂x � � �� ∂y ∂y �
ω = A x(u, v), y(u, v) du + dv + B x(u, v), y(u, v) du + dv .
∂u ∂v ∂u ∂v
Exercices
Exercice 2.1. Pour chacune des fonctions suivantes, déterminer son ensemble de
définition D et donner une représentation graphique de D.
sin x + cos y
5. f (x, y) =
x2 + xy + y 2
Exercice 2.2. Représenter la ligne de niveau c de la fonction f dans les cas suivants :
1.f (x, y) = 3x + 2y c = 1, 2, 0
2. f (x, y) = y 2 c = −1, 0, 1, 4
3. f (x, y) = ln(x + y) c = 0, 1
Exercice 2.3. Pour f (x, y), c et m0 donnés ci-dessous, donner l’équation de la courbe
I c de niveau c de f et celle de la tangente T à I c au point m0 :
1 − cos(xy) x2 + y 2 x2 y
1. f (x, y) = 2. f (x, y) = 3. f (x, y) =
y2 x x2 + y 2
� �
1
4. f (x, y) = (x + y 2 ) sin 5. f (x, y) = (1 + xy)1/x
xy
Exercice 2.6. On considère la fonction f définie par
� xy
si x + y �= 0
f (x, y) = x+y
0 sinon.
30 CHAPITRE 2. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES
Montrer que f n’est pas continue en (0, 0) mais que sa restriction à R+ × R+ l’est.
Exercice 2.7. Soit f la fonction définie par :
x2 y
si (x, y) �= (0, 0)
f (x, y) = x4 + y 2
0 sinon.
1. Soit D une droite quelconque passant par l’origine. Montrer que la restriction de
f à D est continue en (0, 0).
2. Peut-on en déduire que f est continue en (0, 0) ?
Exercice 2.8. Soit f la fonction définie par :
(x2 − 1)y 3
si (x, y) �= (1, 0)
f (x, y) = (x − 1)2 + y 2
0 sinon.
Exercice 2.10. Soit f = exp(u − 2v), où u : (x, y) �−→ sin x et v : (x, y) �−→ x3 + y 2 .
Calculer les dérivées partielles de f .
�
R2 −→ R
Exercice 2.11. Soit ϕ : R −→ R une fonction dérivable et f :
(x, y) �−→ xϕ( xy )
∂f ∂f
Montrer que : x +y = f.
∂x ∂y
Exercice 2.12. Soit m ∈ N∗ et soit f : R3 −→ R une fonction satifaisant à l’équation
∂f ∂f ∂f
d’Euler : x +y +z = mf .
∂x ∂y ∂z
Pour (x, y, z) fixés, on pose ϕ : α �−→ α1m f (αx, αy, αz).
Montrer que ϕ� = 0 et en déduire que f est homogène de degré m.
Exercice 2.13. 1. Montrer que f (x, y) = ln(x2 + y 2 ) vérifie l’équation de Laplace :
2
∂ f 2
∂ f
+ 2 = 0.
∂x2 ∂y
�
2. On considère u = 1/r, où r = x2 + y 2 + z 2 . Montrer que u satisfait l’équation
∂2u ∂2u ∂2u
de Laplace : + 2 + 2 = 0.
∂x2 ∂y ∂z
Exercice 2.14. Déterminer les dérivées partielles jusqu’à l’ordre 2 des fonctions sui-
vantes :
1. f (x, y) = x2 + xy − y 3 . Le théorème de symétrie de Schwarz est-il vérifié ?
2.6. FORMES DIFFÉRENTIELLES 31
∂2f ∂2f
1. Montrer que f admet des dérivées partielles d’ordre 2, et , en (0, 0)
∂x∂y ∂y∂x
et les calculer.
2. Que peut-on déduire de ces résultats ?
F (x, y) = 0 ⇐⇒ y = ϕ(x).
Exercice 2.20. Développer à l’ordre 1 les fonctions suivantes, au voisinage des points
indiqués :
Intégrales curvilignes
33
34 CHAPITRE 3. INTÉGRALES CURVILIGNES
Proposition 3.1.6. On a
−
→
v1 · −
→
v2 = −
→
v2 · −
→
v1
(−
→
v1 + −
→
v2 ) · −
→
v3 = −
→
v1 · −
→
v3 + −
→
v2 · −
→
v3
−
→
v1 · (−
→
v2 + −
→
v3 ) = −
→
v1 · −
→
v2 + −
→
v1 · −
→
v3
(λ−
→
v1 ) · −
→
v2 = λ(−
→
v1 · −
→
v2 ).
Cas de l’espace. Les vecteurs, leurs sommes, produits scalaires dans R3 sont
définis de la même manière. Si − →
v1 et − →
v2 sont respectivement deux vecteurs de
composantes (a1 , b1 , c1 ) et (a2 , b2 , c2 ), alors leur produit scalaire −
→
v1 · −
→
v2 est égal à
a1 a2 + b 1 b 2 + c 1 c 2 .
(b1 c2 − b2 c1 , c1 a2 − c2 a1 , a1 b2 − a2 b1 ).
Il est noté →
−
v1 ∧ −
→
v2 .
Proposition 3.1.8. On a
−
→
v1 ∧ −
→
v2 = −−
→
v2 ∧ −
→
v1 .
(−
→
v1 + −
→
v2 ) ∧ −
→
v3 = −
→
v1 ∧ −
→
v3 + −
→
v2 ∧ −
→
v3
−
→
v1 ∧ (−
→
v2 + −
→
v3 ) = −
→
v1 ∧ −
→
v2 + −
→
v1 ∧ −
→
v3
(λ−
→
v1 ) ∧ −
→
v2 = λ(−
→
v1 ∧ −
→
v2 ).
et
−
→
v2 ∧ −
→
v1 = (b2 c1 − b1 c2 , c2 a1 − c1 a2 , a2 b1 − a1 b2 ).
Il est clair que −
→
v1 ∧ −
→
v2 = −−
→v2 ∧ −→
v1 .
Proposition 3.1.9. On a − →
v1 ∧ −
→
v2 = 0 si et seulement si −
→
v1 et −
→
v2 sont propor-
→
− →
− →
− →
−
tionnels, c.-à-d. qu’on a v1 = λ v2 ou v2 = λ v1 avec λ une constante.
3.2. CHAMP DE VECTEURS, CHAMP DE GRADIENTS 35
(−
→
v1 ∧ −
→
v2 ) · −
→
v1 = (b1 c2 − b2 c1 , c1 a2 − c2 a1 , a1 b2 − a2 b1 ) · (a1 , b1 , c1 )
= (b1 c2 − b2 c1 )a1 + (c1 a2 − c2 a1 )b1 + (a1 b2 − a2 b1 )c1
= b 1 c 2 a1 − b 2 c 1 a1 + c 1 a2 b 1 − c 2 a1 b 1 + a1 b 2 c 1 − a2 b 1 c 1
= 0.
Donc →
−
v1 ∧ −
→
v2 est orthogonal à →
−
v1 . De même, on montre qu’il est orthogonal à
→
−
v2 .
→
−
Remarque 3.2.2. Au champ de vecteurs V de composantes P (x, y) et Q(x, y)
on peut associer la forme différentielle
∂P (x, y) ∂Q(x, y)
= .
∂y ∂x
→
−
Démonstration. Le champ V est de gradients si et seulement s’il existe une fonc-
tion U admettant les dérivées d’ordre 1 telle que P = Ux� et Q = Uy� . Ceci équivaut
à P dx + Qdy = dU ou au fait que P dx + Qdy est une forme exacte.
Dans ce cas, on a Py� = Uxy ��
et Q�x = Uyx��
. Sous l’hypothèse que ces dérivées
sont continues, on déduit du théorème 2.3.4 que Py� = Q�x .
Corollaire 3.2.6. Supposons que D est un domaine sans trou. Supposons aussi
que P (x, y) et Q(x, y) admettent les dérivées partielles d’ordre 1 continues. Alors
→
−
V est un champ de gradients si et seulement si
∂P (x, y) ∂Q(x, y)
= .
∂y ∂x
Réciproquement, on a
−
→
Théorème 3.2.11. Soit W un champ de vecteurs sur un domaine sans trou
−
→
D de R3 . Supposons que les composantes de W admettent les dérivées partielles
−
→ →
− −−−→→
−
continues. Alors si div W = 0, il existe un champ de vecteurs V tel que rot V =
−
→
W.
soit √
x+y = 2.
Définition 3.3.8. Soit P un point quelconque de la droite tangente de C en M0 .
−−→
Le vecteur M0 P d’origine M0 et d’extrémité P est appelé vecteur tangent de C
en M0 . En particulier, le vecteur d’origine M0 et de composantes (f � (t0 ), g � (t0 ))
est un vecteur tangent en M0 .
Remarques 3.3.9. Une courbe paramétrée C dans R3 est définie par 3 équations
x = f � (t0 )t + f (t0 ),
y = g � (t0 )t + g(t0 ), z = h� (t0 )t + h(t0 ).
� �
Le vecteur d’origine M0 et de composantes f � (t0 ), g � (t0 ), h� (t0 ) est tangent à C
en M0 .
La forme ω devient
[P1 (t)f � (t) + Q1 (t)g � (t)]dt.
Considérons l’intégrale
� b � �
I= P1 (t)f � (t) + Q1 (t)g � (t) dt.
a
On a donc
� � b
� � � � � �
�
P dx + Qdy = P f (t), g(t) f � (t) + Q f (t), g(t) g � (t) dt.
AB a
�
Remarque 3.4.3. Considérons le cas d’une courbe AB dans l’espace R3 pa-
ramétrée par
ω = P dx + Qdy + Rdz.
�
L’intégrale curviligne de ω le long de AB est notée
�
�
P dx + Qdy + Rdz.
AB
Proposition 3.5.1. On a
� � b
−
→ −→
�
P dx + Qdy = V (f (t), g(t)) · M � (t)dt.
AB a
Démonstration. On a
→
− −→
V (f (t), g(t)) · M � (t) = P (f (t), g(t))f � (t) + Q(f (t), g(t))g � (t).
Donc
� b � b
−
→ −→ � �
V (f (t), g(t)) · M � (t)dt = P (f (t), g(t))f � (t) + Q(f (t), g(t))g � (t) dt
a
�a
= �
P dx + Qdy.
AB
On a aussi
� � � � �
→ −
− → −−→ − −−→
→ − −−→
→ − −−→
→ − −−→
→
�
(V1 +V2 )·dM = �
V1 ·dM + �
V2 ·dM et �
(λ V )·dM = λ �
V ·dM .
AB AB AB AB AB
42 CHAPITRE 3. INTÉGRALES CURVILIGNES
Attention. On a � �
�
ω=− �
ω.
BC CB
Pour un champ de gradients, on obtient
Théorème 3.6.3. On a
� �
−−−→ −−→
�
dU = U (B) − U (A) et �
grad U · dM = U (B) − U (A).
AB AB
x2 y 2
+ 2 = 1, a, b > 0.
a2 b
Nous prendrons la représentation paramétrique
Exercices
Exercice 3.1. Soient a, b, c et d quatre vecteurs de R3 . Montrer que :
1. a ∧ (b ∧ c) = (a · c)b − (a · b)c
En déduire que le produit vectoriel n’est pas associatif.
2. det[a, b, c] = a · (b ∧�c) = (a ∧ b) · c
c(a · (b ∧ d)) − d(a · (b ∧ c))
3. (a ∧ b) ∧ (c ∧ d) =
−a(b · (c ∧ d)) + b(c · (d ∧ a))
Exercice 3.2. 1. Chercher un vecteur perpendiculaire au plan qui passe par les
points P (1, 4, 6), Q(−2, 5, −1) et R(1, −1, 1).
2. Calculer l’aire du triangle PQR.
3. Grâce au produit mixte, montrer que les vecteurs �a = (1, 4, −7), �b = (2, −1, 4)
et �c = (0, −9, 18) sont coplanaires (c’est-à-dire qu’ils appartiennent à un même
plan).
4. Calculer l’aire du parallélépipède construit sur les vecteurs �a = (1, 0, 6), �b =
(2, 3, −8) et �c = (8, −5, 6)
5. Calculer l’aire du parallélépipède d’arrêtes adjacentes P Q, P R et P S avec :
P (1, 1, 1), Q(2, 0, 3), R(4, 1, 7) et S(3, −1, −2).
� (x, y, z) = (x, y, 0)
1. V � (x, y, z) = (−x, −y, 0)
2. V � �
� (x, y, z) = (x, y, z)
3. V � (x, y, z) =
4. V √ x , √ y ,0
x2 +y 2 x2 +y 2
� � � �
� −y � (x, y, z) = y
5. V (x, y, z) = x2 +y2 , x2 +y2 , 0
x
6. V √ x
, √ , √ z
x2 +y 2 +z 2 x2 +y 2 +z 2 x2 +y 2 +z 2
3.7. AIRE D’UN DOMAINE DU PLAN 45
−→
1. div �r et rot �r
−→
2. div �u et rot �u avec �u(x, y, z) = (xy, yz, xz)
3. (div w)
� (1, −1, 1) avec w(x,
� y, z) = (x2 y, −2y 3 z 2 , xy 2 z)
�−−→ �
4. grad f (1, −2, −1) avec f (x, y, z) = 3x2 y − y 3 z 2
Exercice 3.5. Un champ vectoriel est dit irrationnel si (et seulement si) son rotation-
nel est nul.
1. Montrer que le champ �u(x, y, z) = (ax +by + cz, dx
+ ey + f z, gx + hy + iz) est
a b c
irrationnel si et seulement si la matice d e f est symétrique.
g h i
� telle que :
Exercice 3.10. Existe-t-il une fonction vectorielle différentiable V
−→ � −→ �
(i) rot V = �r (ii) rot V = (2, 1, 3)
�.
S’il existe, trouver V
� (x, y, z) = (y 2 + z 2 , −xy, −xz)
Exercice 3.11. Soit V
1. Déterminer une fonction ϕ telle que ϕ(1) = 1 et ϕ(z) · V � (M ) soit un rotationnel.
� 0 (M ) = (P (x, y, z), Q(x, y, z), 0)
2. ϕ étant ainsi choisie, déterminer un potentiel vecteur U
du champ de rotationnels obtenu. En déduire la forme générale des potentiels vec-
teurs U� (M ) de ce champ (c’est-à-dire les vecteurs U� (M ) tels que : − → �
rot U (M ) =
� (M )).
ϕ(z) · V
Exercice 3.12. Soit ϕ : R −→ R une fonction deux fois dérivable.
1. On considère le champ scalaire f = ϕ ◦ r. Calculer son gradient et son laplacien.
où Γ est la frontière, parcourue dans le sens trigonométrique, de la plus petite des
deux portions délimitées par le cercle de rayon 2 centré à l’origine et par la parabole
d’équation y 2 = 3x.
1. Calculer I.
2. Calculer l’aire intérieure à Γ.
48 CHAPITRE 3. INTÉGRALES CURVILIGNES
xdy − ydx
Exercice 3.24. On considère la forme différentielle φ(x, y) = .
x2 + y 2
1. Montrer que φ est une forme différentielle fermée.
�
2. Calculer I = C φ(x, y) si C est :
– le cercle de rayon R > 0, centré
� à l’origine, parcouru dans le sens direct,
x(t) = (2 + cos 2t ) cos t
– la courbe représentée par 0 ≤ t ≤ 4π.
y(t) = (2 + cos 3t2 ) sin t
3. Calculer les aires intérieures à ces deux courbes.
Exercice 3.25. Un point matériel est soumis au champ de forces : F� (x, y, z) = (2x −
y + 3z, z + 4y, 2xz + y + x2 ) le long de l’ellipse E d’équation paramétrique :
x(t) = a cos t
y(t) = b sin t 0 ≤ t ≤ 2π
z=0
parcourue dans le sens trigonométrique. Déterminer
� les coefficients a et b ∈ N avec
3 < a < b, sachant que le travail de F� , W = E F� · dM � , le long de l’ellipse vaut 32π.
�
Exercice 3.26. Calculer l’intégrale curviligne C F� · dM � , si C est la courbe décrite par
−−→
la fonction vectorielle OM (t) :
−−→
1. F� (x, y, z) = (sin x, cos y, xz) OM (t) = (t3 , −t2 , t) 0≤t≤1
−−→
2. F� (x, y, z) = (x , xy, z )
2 2 OM (t) = (sin t, cos t, t ) 0 ≤ t ≤ π/2
2
1. Montrer que I ne dépend pas du chemin Γ suivi entre deux points fixes.
2. Calculer I si l’arc Γ est limité par les points A(0, 1) et B(1/2, 1), sans faire le
choix d’un chemin particulier.
Exercice 3.29. Soit OP l’arc de la courbe x4 − 6xy 3 = 4y 2 limité par l’origine et par
le point P , situé dans le premier cadrant, dont les coordonnées sont de la forme (2t, t).
Calculer : �
� �
(10x4 − 2xy 3 )dx − 3x2 y 2 dy
OP
x 1 − x2 − y 2
Exercice 3.30. Montrer que l’expression w = dx + y dy est la
x2 + y 2 x2 + y 2
différentielle totale d’une fonction f que l’on déterminera.
3.7. AIRE D’UN DOMAINE DU PLAN 49
Intégrales multiples
Notons que ∆x∆y est l’aire du rectangle Ri,j . Nous admettons la propriété sui-
vante
lorsque ∆x et ∆y tendent vers 0, la somme ci-dessus converge vers une quantité
que nous noterons ��
I= f (x, y)dxdy.
D
51
52 CHAPITRE 4. INTÉGRALES MULTIPLES
La somme ��
f (Mi,j )∆x∆y
représente une valeur approchée du volume de V . La limite I est donc le volume
exacte de V .
Proposition 4.1.2. Lorsque le domaine D est fixé, on a
�� �� ��
� �
f1 (x, y)dxdy + f2 (x, y)dxdy = f1 (x, y) + f2 (x, y) dxdy
D D D
�� ��
λf (x, y)dxdy = λ f (x, y)dxdy, pour λ ∈ R.
D D
Si l’on divise D en deux domaines D1 et D2 alors
�� �� ��
f (x, y)dxdy = f (x, y)dxdy + f (x, y)dxdy.
D D1 D2
��
Démonstration. (deuxième partie) L’intégrale D λf (x, y)dxdy est par définition
la limite de la somme ��
λf (Mi,j )∆x∆y
quand ∆x et ∆y tendent vers 0. Cette somme est égale à
��
λ f (Mi,j )∆x∆y
��
qui tend vers λ D f (x, y)dxdy. D’où
�� ��
λf (x, y)dxdy = λ f (x, y)dxdy.
D D
On a �
f (Mi,j )∆x � F (yi ).
j
On l’appelle le Jacobien des fonctions x(u, v) et y(u, v) par rapport aux variables
u et v et on le note
D(x, y)
.
D(u, v)
Théorème 4.3.1. On a
�� �� � �
� � � D(x, y) �
f (x, y)dxdy = f x(u, v), y(u, v) �� � dudv.
�
D R D(u, v)
x = r cos θ et y = y sin θ.
Lorsque (x, y) varie dans D, r varie dans [0, a[ et θ varie dans [0, 2π[. Donc (r, θ)
varie dans le rectangle R = [0, a[×[0, 2π[. On obtient
�� ��
f (x, y)dxdy = f (r cos θ, r sin θ)rdrdθ.
D R
dx ∧ dx = −dx ∧ dx
4.4. 2-FORMES DIFFÉRENTIELLES SUR R2 55
dω = dP ∧ dx + dQ ∧ dy.
∂Q ∂P
= .
∂x ∂y
4.6. VOLUME D’UN DOMAINE DANS R3 57
Proposition 4.5.5. Soit ω une 1-forme dont les coefficients admettent les dérivées
partielles d’ordre 1 continues. Si ω est exacte, alors elle est fermée. Sur un do-
maine sans trou, ω est exacte si et seulement si elle est fermée.
Démonstration. (première partie) Si ω = P dx + Qdy est exacte, il existe une
fonction f telle que ω = df . Donc P = fx� et Q = fy� . D’après la proposition 4.5.3,
on a
dω = (Q�x − Py� )dx ∧ dy = (fyx
�� ��
− fxy )dx ∧ dy = 0.
Donc ω est fermée.
x = r cos θ, y = r sin θ
D(x, y)
= r.
D(r, θ)
On obtient � √
R 2 − x2 − y 2 = R2 − r 2
et �� √
vol(B) = 2 R2 − r2 rdrdθ.
R
√
On intègre d’abord par rapport à θ. Comme R2 − r2 r ne dépend pas de θ, on
obtient
� 2π √ √ � 2π √
2 2
R − r rdθ = R − r r2 2 dθ = 2π R2 − r2 r.
0 0
D’où
� R �√ �
vol(B) = 2 R2 − r2 r2π dr
0
� R √
= 4π R2 − r2 rdr
0
Notons que ∆x∆y∆z est le volume de Ri,j,k . Nous admettons la propriété sui-
vante :
lorsque ∆x, ∆y, ∆z tendent vers 0, la somme ci-dessus converge vers une quantité
que nous noterons ���
I= f (x, y, z)dxdydz.
D
��� ���
(λf )dxdydz = λ f dxdydz, pour λ ∈ R.
D D
Théorème 4.9.1. On a
��� � z1 �� � �
f (x, y, z)dxdydz = f (x, y, z)dxdy dz.
D z0 D(z)
Donnons une autre version du théorème de Fubini. Supposons que (x, y) varie
dans un certain domaine ∆ de R2 et pour chaque (x, y) fixé dans ∆, z varie dans
un intervalle [z0 (x, y), z1 (x, y)].
Théorème 4.9.3. On a
��� � � �� z1 (x,y)
�
f (x, y, z)dxdydz = f (x, y, z)dz dxdy.
D ∆ z0 (x,y)
4.10. CHANGEMENT DE VARIABLES 61
C’est le Jacobien des fonctions x(u, v, t), y(u, v, t), z(u, v, t) par rapport aux va-
riables u, v, t et nous le noterons
D(x, y, z)
.
D(u, v, t)
Théorème 4.10.1. On a
��� ��� � �
� � � D(x, y, z) �
f (x, y, z)dxdydz = f x(u, v, t), y(u, v, t), z(u, v, t) �� � dudvdt.
D D� D(u, v, t) �
x2 + y 2 ≤ R 2 , z ∈ [z0 , z1 ].
x = r cos θ, y = r sin θ, z = z.
Les nouvelles variables sont (r, θ, z). Le point (r, θ, z) varie dans le domaine D�
défini par
0 ≤ r ≤ R, 0 ≤ θ < 2π, z0 ≤ z ≤ z1 .
Donc D� est le parallélépipède [0, R] × [0, 2π[×[z0 , z1 ]. On a
cos θ −r sin θ 0
D(x, y, z) cos θ −r sin θ
= sin θ r cos θ 0 = ·1=r
D(r, θ, z) sin θ r cos θ
0 0 1
62 CHAPITRE 4. INTÉGRALES MULTIPLES
et ��� ���
f (x, y, z)dxdydz = f (r cos θ, r sin θ, z)rdrdθdz.
D D�
Les nouvelles variables sont (r, θ, ϕ). Le point (r, θ, ϕ) varie dans le domaine D�
défini par
0 ≤ r ≤ R, 0 ≤ θ ≤ 2π, 0 ≤ ϕ ≤ π.
Donc D� est le parallélépipède [0, R] × [0, 2π[×[0, π]. On a
et
��� ���
f (x, y, z)dxdydz = f (r sin ϕ cos θ, r sin ϕ sin θ, r cos ϕ)r2 sin ϕdrdθdϕ.
D D�
Ici la valeur absolue du Jacobien est égale à r sin ϕ car sin ϕ ≥ 0 (puisque 0 ≤
ϕ ≤ π).
f (x, y, z)dx ∧ dy ∧ dz
Comme dans le cas de deux variables, le produit extérieur des formes différentielles
vérifie les propriétés analogues. En particulier, on a dx ∧ dx = 0, dy ∧ dy = 0,
dz ∧ dz = 0, dx ∧ dy = −dy ∧ dx, ...
Définition 4.11.2. Soit ω = P dx + Qdy + Rdz une 1-forme différentielle sur D.
On définit la dérivée extérieure de ω par
dω = dP ∧ dx + dQ ∧ dy + dR ∧ dz.
C’est une 2-forme différentielle sur V . On dit que ω est fermée si dω = 0. Les
2-formes qui s’écrivent dω avec ω une 1-forme sont appelées exactes.
Définition 4.11.3. Soit Ω = P dy ∧ dz + Qdz ∧ dx + Rdx ∧ dy une 2-forme
différentielle sur D. On définit la dérivée extérieure de Ω par
dΩ = dP ∧ dy ∧ dz + dQ ∧ dz ∧ dx + dR ∧ dx ∧ dy.
ω = P dx + Qdy + Rdz
et une 2-forme
Ω = P dy ∧ dz + Qdz ∧ dx + Rdx ∧ dy.
On a
dω = (Ry� − Q�z )dy ∧ dz + (Pz� − Rx� )dz ∧ dx + (Q�x − Py� )dx ∧ dy.
64 CHAPITRE 4. INTÉGRALES MULTIPLES
Observons que
Ry� − Q�z , Pz� − Rx� , Q�x − Py�
−−−−
→
→ −−−→→
−
sont composantes de rot V . C’est-à-dire que dω est la 2-forme associée à rot V .
On a aussi
→
−
dΩ = (Px� + Q�y + Rz� )dx ∧ dy ∧ dz = div V dx ∧ dy ∧ dz.
Attention. On a
��� ��� ���
f (x, y, z)dy∧dx∧dz = − f (x, y, z)dx∧dy∧dz = − f (x, y, z)dxdydz
D D D
Exercices
Exercice 4.1. Calculer
� 1 � y � 1 � y
2
dy x dx, dy y 2 dx
0 0 0 0
� 1 � x � 1 � 1+x
dx − sin(x2 )dy, dx (2x + 3y 2 )dy
0 0 0 1−x
� 1 � z � y � 1 � 2x � x+y
dz dy 2xyzdx, dx dy 3xydz
0 0 0 0 x 0
� � � √ � � √ �
π 2 4−z 2 3 9−x2 x
dy dz 2z sin ydx, dx dy −yzdz.
0 0 0 0 0 0
Exercice 4.2. Calculer les intégrales suivantes en utilisant le théorème de Fubini
��
√
2xydxdy, D = {(x, y), 0 ≤ x ≤ 1, x2 ≤ y ≤ x}.
D
��
(x + 2y)dxdy, D = {(x, y), 1 ≤ x ≤ 3, 1 + x ≤ y ≤ 2x}.
D
��
ex/y dxdy, D = {(x, y), 1 ≤ y ≤ 2, y ≤ x ≤ 2y 3 }
D
��
2
dxdy, D = {(x, y), 1 ≤ y ≤ e, y 2 ≤ x ≤ y 4 }.
D x
4.11. 2-FORMES ET 3-FORMES DIFFÉRENTIELLES DANS R3 65
��
x cos ydxdy, D borné par y = 0, y = x2 , x = 2.
D
��
2xydxdy, D le premier quadrant du disque unité
D
��
ye2x dxdy, D le triangle de sommets (0, 0), (2, 4), (6, 0).
D
��
xydxdy, D = {(x, y), x ≥ 0, y ≥ 0, x + y ≤ 2}.
D
��
(x + 2y)dxdy, où D est le triangle de sommets (0, 0), (2, 2), (4, 0).
D
��
x2 y 2
xydxdy, D = {(x, y), x ≥ 0, y ≥ 0, + ≤ 1}
D 4 9
��
dxdy
, D = {(x, y), x ≥ 1, y ≥ 1, x + y ≤ 4}.
D (x + y)2
��
e2x+2y dxdy, où D est le triangle de sommets (0, 0), (1, 1), (1, −1).
D
Exercice 4.5. Trouver le centre de gravité de la plaque homogène limitée par la parabole
y = 2x2 et la droite y = 2.
x2 + y 2 = 9 et les droites y = x, y = 0.
��
xydxdy, où D est le domaine dans le premier quadrant et compris
D
��
dxdy
� , D étant la partie du plan comprise
2 y2
x
a2
+ b2 − 1
x2 y 2 x2 y 2
entre les ellipses d’équations + 2 =1 et + 2 = 4.
a2 b a2 b
��
(x + y)dxdy, D étant le triangle limité par les axes et la droite x + y = 3.
D
(0, 0) et (2, 4) et des segments qui vont de (2, 4) à (0, 4), et de (0, 4) à (0, 0)
�
2xydx + y 5 dy, D étant le triangle de sommets (0, 0), (2, 0), (2, 1)
bD
�
x2 ydx − xy 5 dy, D le carrée de sommets (±1, ±1)
bD
� √
3(y + e x
)dx + (2x + cos y 2 )dy, D limité par les paraboles y = x2 , x = y 2
bD
�
(y 2 − arctan x)dx − (3x + sin y)dy, D limité par les courbes y = x2 , y = 4
bD
�
x2 dx + 3y 2 dy, C définie par x6 + y 6 = 1
C
�
x2 ydx − 6y 2 dy, C le cercle unité
C
�
− −
→ −
→ →
− →
−
V ·→
r, V = x3 y i + 2x4 j , C la courbe x4 + y 4 = 1.
C
��
xydxdy, D = {(x, y), x ≥ 0, y ≥ 0, x + y ≤ 2}
D
��
dxdy
, D = {(x, y), x ≥ 1, y ≥ 1, x + y ≤ 4}.
D (x + y)2
Exercice 4.12. Calculer
���
zdxdydz, D = {(x, y, z), x ≥ 0, y ≥ 0, z ≥ 0, x + y + z ≤ 4}.
D
���
−yzdxdydz, D = {(x, y, z), 0 ≤ z ≤ 1, 0 ≤ y ≤ 2π, 0 ≤ x ≤ z + 2}.
D
���
ex dxdydz, D = {(x, y, z), 0 ≤ y ≤ 1, 0 ≤ x ≤ y, 0 ≤ z ≤ x + y}.
D
��� ��� ���
zdxdydz, 2
z dxdydz et (x + y − z)2 dxdydz,
D D D
b) Calculer ��� �
x2 + y 2 dxdydz
D
où D est borné inférieurement par le cône φ = π/6 et supérieurement par la sphère
x2 + y 2 + z 2 = 9.
70 CHAPITRE 4. INTÉGRALES MULTIPLES
f ) Calculer ���
x2 dxdydz
D
où D est entres les sphères de centre 0 et de rayons 1 et 4, et au-dessus du cône
φ = π/4.
g) Calculer le volume du domaine qui se trouve au-dessus du cône φ = π/3 et sous
la surface r = 4 cos φ.
Exercice 4.19. En utilisant un changement de variables, calculer
���
z 2 dxdydz, D = {(x, y, z), x2 + y 2 ≤ R2 , 0 ≤ z ≤ h}
D
���
dxdydz
� , D = {4 ≤ x2 + y 2 + z 2 ≤ 9}
D x2 + y2 + z2
��� q
x2 2
+ y2 + z2
2 x2 y 2 z 2
e a2 b c dxdydz, D = {(x, y, z), + 2 + 2 ≤ 1}.
D a2 b c
Exercice 4.20. Calculer
��� � �
x2 y 2 z 2
xyzdxdydz, D= (x, y, z), x, y, z ≥ 0, 2 + 2 + 2 ≤ 1 .
D a b c
x2 + y 2 + z 2 = 4, x2 + y 2 − 2x = 0.
Formules de Stokes
71
72 CHAPITRE 5. FORMULES DE STOKES
(x − x0 , y − y0 , z − z0 ) · −
→=0
m 0
ou encore
(x − x0 , y − y0 , z − z0 ) · −
→
n0 = 0.
Démonstration. Le plan défini par les équations précédentes passe par le point
M0 . Il est aussi clair que ce plan est orthogonal à −
→
m 0 . En particulier, il contient
les deux vecteurs suivants qui sont tangents à la surface en M0
−−→ −−→
∂M ∂M
et .
∂u ∂v
On a supposé que −→m 0 (le produit vectoriel de ces vecteurs) est non nul, ce qui
implique que ces deux vecteurs sont linéairement indépendants. Le plan considéré
est donc le plan tangent de la surface en M0 .
et
dx = x�u du + x�v dv, dy = yu� du + yv� dv, dz = zu� du + zv� dv
on obtient une 2-forme Ω1 qui dépend de variables (u, v). C’est une 2-forme
différentielle définie sur ∆.
��
Définition 5.2.1. On définit l’intégrale S Ω de la 2-forme différentielle Ω sur
la surface S par �� ��
Ω= Ω1 .
S ∆
Cette définition ne dépend pas de la paramétrisation de la surface S.
Remarque 5.2.2. Si S − désigne la même surface S mais orientée dans le sens
inverse, alors �� ��
Ω=− Ω.
S− S
5.3. AIRE D’UNE SURFACE 73
Remarque 5.3.2. Lorsque la surface S est paramétrée par les variables (y, z)
ou (z, x), on calcule aire(S) de la même manière. Si S est la réunion des surfaces
S1 , S2 , alors
aire(S) = aire(S1 ) + aire(S2 ).
�
Définition 5.3.3. La 2-forme différentielle 1 + (zx� )2 + (zy� )2 dx∧dy est appelée
élément d’aire de la surface S. On le note dσ.
Plus généralement, si la surface S est paramétrée par
x = x(u, v), y = y(u, v), z = z(u, v), (u, v) ∈ ∆
on a �� � →�
� ∂−
→ − �
� M ∂M �
aire(S) = � ∧ � dudv.
∆ � ∂u ∂v �
Notons P (x, y, z), Q(x, y, z), R(x, y, z) les composantes du champ de vecteurs
−
→ →
−
V . On associe à V la 2-forme différentielle
Ω = P dy ∧ dz + Qdz ∧ dx + Rdx ∧ dy.
74 CHAPITRE 5. FORMULES DE STOKES
→
−
Théorème 5.4.2. Le flux du champ V à travers la surface S est égal à
�� ��
→ −
− →
V · dσ = Ω.
S S
Démonstration. (cas où S est le graphe d’une fonction z = z(x, y) avec (x, y)
dans ∆). On a �
dσ = 1 + (zx� )2 + (zy� )2 dxdy.
On a aussi −−→ −−→
∂M � ∂M
= (1, 0, zx ) et = (0, 1, zy� ).
∂x ∂y
Leur produit vectoriel est égal à
→
−
m = (−zx� , −zy� , 1)
�
qui est de norme 1 + (zx� )2 + (zy� )2 . On en déduit que
→
−m 1
−
→
n = − =� (−zx� , −zy� , 1)
→
� m� 1 + (zx� )2 + (zy� )2
et �� �� �
− −
→ → − −
→
V · dσ = V ·→
n dσ = (−P zx� − Qzy� + R)dxdy.
S ∆ ∆
D’autre part, comme dz = zx� dx + zy� dy, on obtient que Ω est égale sur S à
P dy ∧ (zx� dx + zy� dy) + Q(zx� dx + zy� dy) ∧ dx + Rdx ∧ dy
qui est égale à
(−P zx� − Qzy� + R)dx ∧ dy.
D’où
�� �� ��
Ω= (−P zx� − Qzy� + R)dx ∧ dy = (−P zx� − Qzy� + R)dxdy.
S ∆ ∆
On obtient finalement �� ��
− −
→ →
V · dσ = Ω.
S S
où ∆ est un domaine de R2 . Supposons que le domaine ∆ est limité par une
courbe fermée L orientée dans le sens direct. La surface S est donc limitée par
une courbe fermée C paramétrée par
Notons que puisque L est orientée dans le sens direct, la courbe C est aussi
orientée. Le sens de parcours de C autour des vecteurs normaux, définis ci-dessus
pour S, est direct. Soit ω une 1-forme différentielle définie sur un domaine de R3
contenant S. On admet la formule de Green-Riemann généralisée suivante.
Théorème 5.5.1. On a � ��
ω= dω.
C S
→
−
Cette formule dit que : la circulation du champ V le long de la courbe fermée
→
−
C est égale au flux du rotationnel de V à travers la surface S limitée par C.
→
−
Démonstration. Soient P , Q, R les composantes de V . La 1-forme associée à ce
champ de vecteurs est ω = P dx + Qdy + Rdz. Donc
� �
→ −−→
−
V · dM = ω.
C C
76 CHAPITRE 5. FORMULES DE STOKES
−−−−→
→
D’autre part, la 2-forme associée à dω est égale à rot V . Donc
� � −−−→ ��
→ −
− →
rot V · dσ = dω.
S S
→
−
Démonstration. Si V est un champ de gradients, son rotationnel est nul. Le
théorème 5.5.3 implique
� � � −−−→
→ −−→
− → −
− →
V · dM = rot V · dσ = 0.
C S
→
−
Ceci dit que le flux du champ de vecteurs V à travers le bord S d’un domaine
→
−
D est égal à l’intégrale de la divergence de V sur le domaine D.
5.7. VOLUME D’UN DOMAINE DANS R3 77
Démonstration. On a
��� ��� ��� ��
vol(D) = dxdydz = dx∧dy ∧dz = d(xdy ∧dz) = xdy ∧dz.
D D D S
Donc
� �
−
→ = x y
m 1 � ,� ,1
R 2 − x2 − y 2 R 2 − x2 − y 2
1 �
= � (x, y, R2 − x2 − y 2 )
R 2 − x2 − y 2
1
= � (x, y, z)
R 2 − x2 − y 2
78 CHAPITRE 5. FORMULES DE STOKES
−
→= � 1
m 2 (−x, −y, −z).
R 2 − x2 − y 2
Il est intérieur à B.
On obtient donc
�� ��
vol(B) = zdx ∧ dy − zdx ∧ dy
S1 S2
�� � �� �
= 2 2 2
R − x − y dx ∧ dy − − R2 − x2 − y 2 dx ∧ dy
�∆� � ∆
= 2 R2 − x2 − y 2 dx ∧ dy
∆
�� �
= 2 R2 − x2 − y 2 dxdy
∆
4πR3
=
3
(la dernière intégrale a été calculée au paragraphe 4.6).
Exercices
2 2
Exercice 5.1. Soit S la partie de la surface d’équation z = x +y 4 déterminée par
0��≤ z ≤ 2 et orientée suivant la normale extérieure. Calculer l’intégrale de la surface
dy∧dz
S x .
Exercice 5.2. Calculer l’aire de la surface d’équation z = xy qui se projette horizon-
talement sur le disque x2 + y 2 ≤ 4 dans le plan Oxy.
Exercice 5.3. Calculer l’aire découpée sur le cône d’équation z 2 = x2 + y 2 par le
cylindre d’équation x2 + y 2 = 4x et telle que z ≥ 0.
Exercice 5.4. a) Soit S une partie de la sphère de centre 0 et de rayon R orientée
suivant la normale extérieure. Montrer que
��
1
aire(S) = xdy ∧ dz + ydz ∧ dx + zdx ∧ dy.
R S
→
−
Exercice 5.9. Considérons le champ − →
v = rr3 .
−−→− → →
−
a) Calculer rot V et div V .
→
−
b) Calculer directement le flux de V à travers la sphère unité orientée suivant la
normale extérieure.
c) Expliquer pourquoi le formule d’Ostrogradsky ne s’applique pas.
Exercice 5.10. Soit S la sphère unité orientée suivant la normale extérieure. Calculer
��
x3 dy ∧ dz + y 3 dz ∧ dx + z 3 dx ∧ dz.
S
→
−
Exercice 5.11. Calculer le flux de V à travers la surface S en utilisant la formule
d’Ostrogradski.
→
− →
− →
− →
−
a) V = 3x2 z 3 i + 9x2 yz 2 j − 4xy 2 k , S le bord du cube de sommets (±1, ±1).
→
− →
− →
− →
−
b) V = x2 y i − x2 z j + z 2 y k , S le bord du parallélipipède rectangle formé par les
plans x = 0, x = 3, y = 0, y = 1, z = 0, z = 1
→
− →
− →
− →
−
c) V = xz i + yz j − z 2 k , S l’ellipsoide x2 + y 2 + 4z 2 = 1.
→
− →
− →
− →
−
d) V = 2x3 i + 2y 3 j + 2z 3 k , S la sphère unité.
→
− →
− →
− →
−
e) V = (x3 + y sin z) i + (y 3 + z sin x) j + 3z k , S le bord du domaine limité par
les demi-sphères supérieures de centre 0 et de rayon 1, 2, et par le plan z = 0.