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Planification M1

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SOMMAIRE

Introduction : Synthèse de la loi de la ville 06/06


Les fondements théoriques de la planification urbaine
Les objectifs de la planification : Prévoir, inventer et choisir
Les exigences de la planification : Programme, temps
Programme, temps, homme
Les prévisions de comportements des territoires selon les interventions
L’équipe pluridisciplinaire de l’urbanisme
L’équipe technique
Les élus
Les citoyens (la société civile)
La planification spatiale
Les échelles d'exercice de la planification spatiale
- planification du territoire national (SNAT)
- Planification régionale (SRAT)
- Planification d'une agglomération, d'une ville, d'un quartier (PDAU)
- Planification d'un îlot, d'un groupement de bâtiments (POS)
Le champ d'action de la planification urbaine
* la reconquête et le remodelage des quartiers centraux et anciens
* Le contrôle de l'expansion urbaine à partir d'un plan d'urbanisme
* La planification du genre ou genrée
* La planification de proximité
L'objectif d'un plan
* Définition d'un objectif
* Les critères d'un objectif
* Les implications d'un objectif
* L’objectif SMART
Les processus de planification spatiale
* Le processus rationnel de planification urbaine
* Le processus incrémental
* Le mixed scanning
* Le processus de planification réduite ou faible
* Le processus de planification stratégique
1
La planification du genre
Planifier pour les hommes et les femmes
Les personnes handicapées
Les enfants
Les méthodes de l’urbanisme
La planification de proximité
Programmation de proximité
L’amélioration du cadre de vie dans les quartiers
Démarche programmatique urbaine
- La programmation urbaine
- les outils et méthodes de programmation
- les normes urbaines et ratios
- les grilles théoriques des équipements (quelques exemples)
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

Synthèse de la loi d’orientation de la ville


2
(Loi n°06 du 21 Moharram 1427 correspondant au 20 Février 2006)
Article1- cette loi a pour objet de fixer les dispositions particulières visant à définir les éléments de
la politique de la ville dans le cadre de la politique de l’AT et du développement durable. La
politique de la ville est conçue et élaborée suivant un processus concentré et coordonné.
Elle est mise en œuvre dans le cadre de la déconcentration, de la décentralisation et de la gestion de
proximité.

- Les principes généraux :


La coordination et la concertation
 La déconcentration : selon laquelle des missions et les attributions sectorielles sont confiés au
niveau local aux représentants de l’état.
 La décentralisation : selon laquelle les collectivités locales disposent de pouvoirs et d’attributions
qui leur sont dévolues par la loi.
 La gestion de proximité : selon laquelle sont recherchés et mis en place les supports et procédés
destinés à associer, directement ou par le biais du mouvement associatif, le citoyen à la gestion des
programmes et actions concernant son cadre de vie et d’en apprécier et évaluer les effets
engendrant :
 Le développement humain : selon lequel l’homme est considéré comme la principale richesse et la
finalité de tout développement.
 Le développement durable
 La bonne gouvernance : l’administration est à l’écoute du citoyen et agit dans l’intérêt général dans
un cadre transparent.
 L’information : les citoyens sont informés, de manière permanente, sur la situation de leur ville, sur
son évolution et sur ses perspectives.
 La culture : selon laquelle la ville représente un espace de création, d’expression culturelle, dans le
cadre des valeurs nationales.
 La présentation : selon laquelle le patrimoine matériel et immatériel de la ville doit être sauvegardé,
préservé, protégé et valorisé.
 L’équité sociale : selon laquelle la cohérence, la solidarité et la cohésion sociale constituent des
éléments essentiels de la politique de la ville.
Une agglomération urbaine : l’espace urbain qui abrite une population agglomérée d’au moins cinq
mille (5000) habitants.
Un quartier : partie de la ville délimitée sur la base d’une combinaison de données relatives à l’état
du tissu urbain, de sa structure, de sa composition et du nombre d’habitants y résidant.
3
Les modalités d’application du présent article sont, en tant que besoin, précisées par voie
réglementaire.
Ville moyenne : population entre 50.000 et 100.000 habitants.
Petite ville : population 20.000 à 50.000 habitants.
En plus de leur classement selon la taille de leur population, les villes sont classées selon leurs
fonctions et leur rayonnement au niveau local, régional, national et international particulièrement
leur patrimoine historique, culturel et architectural.

Article 6 : la politique de la ville vise à orienter et à coordonner toutes les interventions,


particulièrement celles relatives aux domaines suivants :
- La réduction des disparités inter-quartiers et la promotion de la cohésion sociale
- La résorption de l’habitat précaire ou insalubre
- Le renforcement des VRD
- La garantie de la généralisation des services publics, particulièrement ceux chargés de la santé, de
l’éducation, de la formation, du tourisme, de la culture, du sport et des loisirs ;
- La maitrise des plans de transport, de déplacement et de la circulation dans et autour des villes ;
- La protection de l’environnement ;
- La prévention des risques majeurs et la protection des populations
- La lutte contre les fléaux sociaux, la marginalisation, la délinquance, la pauvreté et le chômage
- La protection du partenariat et de la coopération entre les villes ;
- L’intégration des grandes villes aux réseaux régionaux et internationaux.

Article 9 : le volet urbain et culturel : a pour objectif de maitriser la croissance de la ville en


présentant les terres agricoles, les zones protégées en assurant :
- La correction des déséquilibres urbains ;
- La restructuration, la réhabilitation et la modernisation du tissu urbain pour le rendre fonctionnel ;
- La présentation et la valorisation du patrimoine culturel, historique et architectural de la ville ;
- La promotion et la présentation des espaces publics et des espaces verts ;
- Le renforcement et le développement des équipements urbains ;
- La promotion des moyens de transport en vue de faciliter la mobilité urbaine
- La mise en œuvre d’actions foncière, prenant en compte la fonctionnalité de la ville ;
- La promotion et le développement du cadastre.

4
Article 10 : le volet social a pour objectif l’amélioration des conditions et du cadre de vie de la
population en assurant :
- La lutte contre la dégradation des conditions de vie dans les quartiers
- La promotion de la solidarité urbaine et la cohésion sociale
- La promotion et le développement de des activités touristiques, culturelles, sportives et de loisirs ;
- La promotion et préservation de l’hygiène et la santé publique
- La prévention de la délinquance urbaine
- Le renforcement des équipements sociaux et collectifs.

Article 11 : le volet de la gestion a pour objectif de promouvoir la bonne gouvernance à travers :


- Le développement des modes de gestion rationnelle en utilisant des moyens et procédés modernes ;
- Le renforcement et l’amélioration de la qualité des prestations de services publics
- La réaffirmation de la responsabilité des pouvoirs publics, et la participation du mouvement
associatif et du citoyen dans la gestion de la ville.
- Le renforcement de la coopération inter-ville.

Article12 : le volet institutionnel a pour objectif :


- La mise en place d’un cadre national d’observation, d’analyse et de proposition dans le domaine de
la politique de la ville
- La promotion du financement de la politique de la ville dans le cadre du concours du budget
national, des finances locales et des mécanismes novateurs que l’investissement et le crédit
conformément à la politique économique nationale.
- Le renforcement du suivi et du contrôle, par les instances compétentes, de l’exécution de la
politique de la ville et des programmes et actions arrêtes dans ce cadre.

Les acteurs et compétences


Article 13 : la politique de la ville est initiée et conduite par l’état qui en définit les objectifs, le
cadre et les instruments en concertation avec les collectivités territoriales.
Les pouvoirs publics définissent la politique de la ville en :
- Arrêtant une stratégie tout en fixant les priorités pour le développement durable de la ville,
réunissant les conditions de concertation et de débat entre les différents intervenants dans la
politique de la ville ;
- Arrêtant les normes et les indicateurs urbains ainsi que les éléments d’encadrement, d’évaluation et
de correction des programmes et actions arrêtés ;

5
- Trouvant des solutions pour la réhabilitation de la ville, la requalification et ses ensembles
immobiliers et la restructuration des zones urbaines sensibles ;
- Concevant et mettant en œuvre des politiques de sensibilisation et d’information destinés aux
citoyens ;
- Mettant en place les instruments d’intervention et d’aide à la prise de décision pour la promotion de
la ville ;
- Favorisant le partenariat entre l’état, les collectivités territoriales et les opérateurs économiques et
sociaux pour la mise en œuvre des programmes de la politique de la ville ;
- Veillant à la cohérence des instruments liés à la politique de la ville et en assurant le contrôle et
l’évaluation de sa mise en œuvre.

Article 15 : les programmes et les actions arrêtés dans le cadre de la politique de la ville sont mis
en œuvre par les collectivités territoriales qui doivent prendre en charge la gestion de leurs villes
respectives pour tout ce qui concerne leur évolution, la préservation de leur patrimoine bâti, leur
fonctionnement et les qualités et conditions de vie de leurs habitants, dans le respect des
compétences qui leur sont dévolus par la loi.

Article 16 : dans le cadre des lois et règlements en vigueur, les investisseurs et les agents
opérateurs économiques participent à la réalisation des objectifs inscrits dans le cadre de la
politique de la ville, notamment en matière de promotion immobilière ainsi que de développement
de l’économie urbaine et de compétitivité des villes.

Article 17 : conformément à la législation en vigueur, les citoyens sont associés aux programmes
relatifs à la gestion de leur cadre de vie, notamment leur quartier ;
L’état veille à réunir les conditions et les mécanismes permettant d’associer effectivement le
citoyen aux programmes concernant la politique de la ville.

Article18 : les instruments et organes de la politique de la ville sont :


- Les instruments de planification spatiale et urbaine
- Les instruments de planification et d’orientation sectoriels
- Les instruments de partenariat
- Les instruments d’information, de suivi et d’évaluation
- Les instruments de financement

6
- Le cadre national d’observation, d’analyse et de proposition dans le domaine de la politique de la
ville.
Les instruments de planification spatiale et urbaine :
- Le schéma national d’aménagement du territoire, SNAT
- Le schéma régional de la région-programme ;
- Le schéma directeur d’aménagement d’aires métropolitaines, SDAAM
- Le plan d’aménagement de la Wilaya
- Le plan directeur d’aménagement et d’urbanisme (PDAU)
- Le plan d’occupation du sol (POS)
- Le plan d’aménagement de la ville nouvelle
- Le plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs, PPSMVS
- Plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques et leur zone de protection
- Le plan général d’aménagement des parcs nationaux.

Les instruments de planification et d’orientation sectoriels :


Un cadre de concertation et de coordination est mis en place pour assurer aux instruments de
planification et d’orientation sectoriels au niveau de la ville, notamment ceux relatifs à la protection
de l’environnement et du patrimoine culturel, de l’urbanisme, du transport, de l’eau et des
équipements et infrastructures, une mise en œuvre concertée, cohérente et optimale. Ce cadre est
chargé de proposer des mesures non prévues par les instruments de planification et d’orientation
sectoriels.

Article 21 : conformément aux articles 13 et 11, les programmes et les actions entrant dans le cadre
de la politique de la ville.

Article 22 : des actions de partenariat entre deux ou plusieurs villes pour la réalisation
d’équipements et infrastructures urbaines structurants peuvent être initiés dans le cadre de
conventions conclues entre les collectivités territoriales responsables des villes concernées.
Article 23 : dans le cadre d’une politique adaptée de la ville, des instruments d’évaluation et
d’information socio-économique doivent être identifiés et mis en place. Doivent être également
identifiés et mis en place des instruments d’intervention et de suivi pour faciliter l’évaluation et
l’intervention des ajustements appropriés.

7
Article 24: chaque année une journée est considérée « journée de la ville » un prix annuel intitulée
« prix de la république » est décerné à la plus belle ville d’Algérie.

Article 25 : sont financés par les ressources publiques locales avec le concours du budget de l’état,
toutes les études et actions engagées par les pouvoirs publics compétents conformément aux
articles 13 et 14, dans le cadre de la politique de la ville.
Des mesures financières incitatives ou dissuasives peuvent être prises, en vertu de la loi, pour la
conduite de la politique de la ville.

L’observatoire national de la ville :


Article 26 : il est créé un observatoire national de la ville. « L’observatoire national »
L’observatoire national est rattaché au ministère de la ville et a pour missions :
- Le suivi de la mise en œuvre de la politique de la ville ;
- L’élaboration d’études sur le développement des villes dans le cadre de la politique nationale
d’aménagement du territoire.
- La production et la tenue à jour d’une nomenclature des villes ;
- La proposition, au gouvernement, de toutes mesures de nature à promouvoir la politique nationale
de la ville.
- La participation à la promotion de la coopération internationale dans le domaine de la ville.
- La proposition au gouvernement d’un cadre d’actions permettant de promouvoir la participation et
la consultation des citoyens.
- Le suivi de toute mesure prise par le gouvernement dans le cadre de la promotion de la politique
nationale de la ville.
- La composition, l’organisation et le fonctionnement de l’observatoire national sont fixés par voie
réglementaire.

8
LA PLANIFICATION

9
La planification en Algérie à l’époque de la colonisation française répondait
principalement aux besoins d’une population européenne qui s’agglomérait dans les villes.
Pour cela, la planification est entièrement inspirée de celle pratiquée en France.
C’est par le décret 60-960 du 06 septembre 1960, l’administration française chargée de
la gestion de l’aménagement du territoire algérien, avait décidé d’étendre, aux villes
algériennes de plus de 10.000 habitants. Furent utilisés les plans directeurs d’urbanisme
(PUD), qui étaient d’usage depuis 1959 dans la métropole. Ces instruments de planification
physique par excellence avaient pour rôle la production formelle de la ville et la (re)
structuration de l’existant.
« Le plan directeur d’urbanisme est un document qui trace le cadre général
et indique les éléments de l’aménagement communal ou inter-communal. Il constitue un
instrument de planification physique au niveau de la commune ou d’un groupe de
communes et s’inscrit dans la politique d’aménagement du territoire. »1
Les plans d’urbanisme de l’époque se nourrissaient des principes de l’urbanisme
moderne et des prescriptions de la charte d’Athènes. Ainsi le zoning était la première
prescription appliquée sur terrain (zone résidentielle, zone industrielle, zone d’activités, zone
rurale, zone naturelle…). Les voies de circulation permettant l’accès à l’agglomération
allaient des voies urbaines aux petites voies de desserte des quartiers ou son évitement. C’est
avec la charte d’Athènes que la rue avait perdu tous ses attributs urbains et fut remplacée par
les 7V représenté par sept types de voies acceptant sept différentes vitesses.

Le plan directeur d’urbanisme servait essentiellement à localiser les assiettes foncières


pour l’implantation des équipements et services publics, des différentes zones à travers le plan
d’affectation des sols, en fonction du terrain et du site à équiper. Le PUD indiquait le phasage
temporel de l’extension urbaine. Quant à la forme générale de la ville, il est sans grande
efficacité.
Mais ces plans ne contenaient pratiquement jamais de dispositifs visant à articuler et
organiser des cohérences dans le fonctionnement des activités urbaines. Ils n’envisagent pas
d’agir sur les acteurs et les facteurs ayant un effet direct sur l’aménagement, mais uniquement
sur les conditions auxquelles devait obéir telle ou telle activité humaine (habitat, production,
services…) dès lors qu’elle occupe ou pourrait avoir une localisation ou une implantation
déterminée. »2

1
Définition du dans les textes français donnée par A RAOUANE in l’institution des réserves
foncières : une esquisse d’un droit de l’urbanisme en Algérie p. 528
2
R. Sidi Boumediene Les instruments de l’aménagement urbain en Algérie (ma thèse p270)
10
Ainsi systématisée, la procédure des PUD n’était pas très opportune selon A.
RAOUANE : si elle l’était pour les communes connaissant une forte concentration de
population d’origine européenne, elle ne l’était pas pour les communes à majorité algérienne.
C’était le cas de Constantine en 1960 la population algérienne était 2,5 fois plus importante
que la population d’origine européenne. Des différences notables existaient entre les deux
communautés pour qui étaient destinés ces plans urbains. Un point de vue partagé par
MAURICE GIRAUD, directeur général des travaux publics, de l’hydraulique et de la
construction en Algérie. Il ajoute : les spécificités locales ne sont pas prises en charge par les
plans d’urbanisme. Le fait d’appliquer aux villes algériennes, des instruments faits pour les
villes françaises est une grave entorse.
« Le problème urbain algérien n’est pas un : il est varié et complexe.il présente un
éventail de besoins plus ouvert qu’en métropole. Il y a plus de différences entre Annaba et
Biskra qu’entre Chambéry et Dunkerque. Les communes d’importance secondaire ont un
visage qui n’a pas de correspondance avec celui des villages métropolitains, même si le
nombre d’habitants parait le même. »3

Les plans directeurs d’urbanisme de Constantine


Le premier plan d’urbanisme directeur était élaboré par le bureau d’études privé appartenant à
l’architecte urbaniste J. H CALSAT établi à Paris. Il était approuvé en Aout 1961. Ce plan
devait porter les prescriptions fondamentales du plan quinquennal de développement
économique et social de 1958 : plan de Constantine. Pendant longtemps, avait mené son
expansion spatiale au grès des besoins et dans la mesure possible en continuité avec son tissu.
Le PUD en tant qu’instrument de planification urbaine avait prévu l’accroissement naturel à
3%, la ville devait passer de 220.000 habitants en 1960 à près de de 400.000 habitants en
1980. Ses besoins en surface urbanisable étaient de l’ordre de 750 hectares à raison de 350
hab/ha. Ne pouvant répondre entièrement à la demande, les bidonvilles et constructions
précaires s’étaient multipliés posant davantage de problèmes spatiaux et de graves
dysfonctionnements.

En 1962, juste après l’indépendance, l’Algérie était un pays ruiné par la guerre et les
sabotages, avait de nombreuses urgences dont la reconstruction la santé, l’éducation, l’emploi…
la loi du 31/12/1962 avait reconduit les textes de loi française qui ne s’opposaient pas à la
3
M. Giraud, in revue Urbanisme n°73 1976, p. 15 cité par A RAOUANE l’institution des réserves
foncières : une esquisse d’un droit de l’urbanisme en Algérie p.532

11
souveraineté du pays. Cette législation reconduite devait être changée rapidement, mais l’Etat
algérien pris dans l’engrenage des urgences vitales avait attendu l’année 1974 pour le faire. La
législation algérienne est ainsi restée dans situation transitoire pendant 13 années. Ainsi la
circulaire n° 01181.PU.2.74 du 16 octobre 1974 annonçait la refonte générale des textes
législatifs et réglementaires pour le 5 juillet 1975.
« Cette circulaire intègre des textes d’origine et d’inspiration diamétralement
opposées. Elle est cependant conçue à titre transitoire. La procédure devait faire l’objet
d’une refonte complète dans le cadre des textes législatifs et réglementaires. »4

Mais la reconduction de la législation française d’essence libérale, par un régime


socialiste prônant la collectivisation des moyens de production, avec toute la différence de
politique et de philosophie que chacune véhiculait, posait de véritables problèmes de cohérence
et rendait très complexe la gestion d’une telle situation.
« Dans le modèle de développement économique, la planification doit être l’outil
indispensable pour réaliser la rationalité, la cohérence des projets industriels et enfin
l’expansion…, dont l’objectif principal est la promotion simultanée mais différenciée de tous
les secteurs économiques, mais dans le cadre de proportions déterminées. »

Cet extrait du préambule au premier plan quadriennal montre que l’option du système
politique algérien était socialiste, la planification économique était donc impérative. Ainsi la
planification urbaine à travers les PUD, servait essentiellement à la localisation spatiale de
programmes économiques et d’équipements sectoriels décidés par les plans de développement.

« La planification urbaine peut s’appliquer à l’échelle de toute une agglomération comme à


l’échelle d’un quartier. À une échelle plus petite, celle de l’armature urbaine d’un territoire
national par exemple, on parlera plutôt de politiques de rééquilibrage ou d’aménagement du
territoire. »5

4
F BENIDIR Urbanisme et Planification urbaine cas de Constantine thèse d’état soutenue à Constantine 2007
p.270
5
Riurba"Ouverture de la Revue internationale d’urbanisme"Riurba 2015/Numéro 1URL :
http://www.riurba.review/Revue/editorial/DO

12
PLANIFIER : organiser, diriger suivant un plan déterminé.
PLANIFICATION : science qui a pour objet l’établissement de programme
économiques comportant non seulement l’indication des objectifs à atteindre, mais également un
état prévisionnel des diverses étapes du financement et de la réalisation du programme et
éventuellement, la description de la structure des organismes à créer en vue de cette réalisation
(Larousse).
LA PLANIFICATION : est un processus qui fixe pour (un individu, une entreprise, une
institution, une collectivité territoriale ou un état), après études et réflexion prospective, les
objectifs à atteindre, les moyens nécessaires, les étapes de réalisation et les méthodes.

PLANIFICATION URBAINE6 :
L’urbanisme est la réflexion théorique sur les formes urbaines et l’application pratique de
cette réflexion dans l’espace. La planification urbaine est le contrôle de l’urbanisation par le
pouvoir politique, urbanisation étant entendue au sens ici de la croissance des villes.

LA PLANIFICATION URBAINE : un ensemble d’études, de démarches, voire de


procédures juridiques ou financières, qui permettent aux collectivités publiques de connaitre
l’évolution des milieux urbains, de définir des hypothèses d’aménagement concernant à la fois
l’ampleur, la nature et la localisation des développements urbains et des espaces à protéger, puis
d’intervenir dans la mise en œuvre des options retenues. Les documents d’urbanisme à cet égard
font partie de la planification urbaine.

Elle consiste à augmenter les capacités stratégiques de la ville et à les déployer


consciemment. Elle emploie des outils et des procédures scientifiques et techniques avec
l’intention d’améliorer l’efficacité ou mieux les performances, de l’action publique pour en
souligner les dimensions symboliques et de mise en scène. Il s’agit de participer à la
rationalisation de l’action publique sur l’espace urbain.
Quel est le but de la planification urbaine ?
La planification urbaine est le contrôle de l'urbanisation par le pouvoir politique,
urbanisation étant entendue au sens ici de la croissance des villes.
La tension entre l'urbanisation spontanée sans plan préétabli et la volonté par le pouvoir
d'encadrer la croissance urbaine est très ancienne. La planification urbaine gère les problèmes “
courants ” de la ville.
6
: - Riurba "Ouverture de la Revue internationale d’urbanisme "Riurba 2015/Numéro 1URL :
http://www.riurba.review/Revue/editorial/DOI
13
- Elle répond à la satisfaction des besoins des hommes et désire leur assurer les meilleures
conditions de travail, de culture et de promotion. “La vie ne peut être que le rapport d’homme à
homme ” et l’interaction qu’il a avec l’espace, d’où les éléments fondamentaux de la planification
spatiale doivent être l’Homme et l’espace.
« La planification urbaine7 sert toujours un projet politique et n’est jamais neutre sur le
plan idéologique. La cité antique reflète une conception de la citoyenneté ; la ville coloniale une
négation de toute culture préexistante. Au XXe siècle, la planification urbaine a pu servir le projet
post-colonial de certains États, par exemple en se dotant d’une nouvelle capitale ex-nihilo. Elle
est souvent une façon, pour le pouvoir politique, de reprendre le contrôle sur des entités urbaines
jugées indociles ; l’exemple haussmannien dans le Paris du Second Empire en est un archétype.

Depuis les dernières décennies du XXe siècle, la planification urbaine sert souvent le
projet politique et économique de la ville néolibérale. S’appuyant sur un urbanisme de projet,
faisant appel à des partenariats public-privé, elle vise à améliorer la compétitivité des villes dans
la compétition internationale pour attirer les investissements et les touristes. Elle se fait souvent
au détriment des populations jugées indésirables : selon le contexte, sans-abri, habitants
précaires, pauvres, minorités ethniques, électeurs des bastions politiques… »

L’interaction qui existe entre l’homme et l’espace s’exprime à tous les niveaux, là où
l’homme passe, il agit et réagit, il transforme l’espace et le configure à ses convenances. Mais
cette interaction est très importante au niveau de la ville où se concentrent de nombreux facteurs
complémentaires et d’autres conflictuels. Elle emploie des outils et des procédures scientifiques
et techniques avec l’intention d’améliorer l’efficacité et mieux gérer les situations.

Deux démarches de la planification :


* Démarche externe : elle étudie les variables de l’environnement de la collectivité eu
égard à leurs impacts potentiels sur les problèmes de la ville. Ces facteurs échappent à l’emprise
des acteurs locaux (dispositions réglementaires, changements sociaux...)
* Démarche interne : elle relève des problèmes constatés dans la ville, se base sur une
série d’indicateurs sociodémographiques (pyramide des âges, migrations, niveau
d’instruction…), économiques (répartition par secteurs, taux de chômage…) politiques
(orientations du futur, promotion sociale prioritaire…)
7
: - Riurba "Ouverture de la Revue internationale d’urbanisme "Riurba 2015/Numéro 1URL :
http://www.riurba.review/Revue/editorial/DOI

14
La planification économique (et sociale) : qui s’exprime à travers des plans de
modernisation urbaine P.M.U (qui sont des compléments financiers des plans de développement
économiques au niveau local), ou des plans de développement économiques et sociaux, traitant
d’agrégats économiques, financiers et humains. La planification économique est plus ancienne
que la planification spatiale. Elle a connu ses meilleurs jours dans les pays socialistes où la
planification économique était impérative). Dans le souci de concrétiser les plans de
développement économiques, les planificateurs avaient instauré « un planning » afin de bien
mener l’opération de développement à travers la réalisation du programme (nécessitant
financement) défini et le temps imparti (la durée du plan).

Ce couple inséparable, (programme, temps) dans le système de planification, est


fondamental. Du respect du programme : sa réalisation et du respect du temps dépend la réussite
de toute planification. Avec le temps, la spatialisation des programmes économiques avait posé
de sérieux problèmes de fonctionnement et de coups partis indésirables, surtout leurs impacts sur
les grandes agglomérations, qui avaient reçu l’essentiel des programmes portés par les plans de
développement économiques. Ce qui a suscité des interrogations quant à la solution de ce
problème.

Planification économique et planification spatiale ne doivent pas être considérées comme


distinctes, mais comme complémentaires et donc doivent être coordonnées. (C’est notamment le
cas dans les pays ayant choisi la planification impérative où la répartition des forces productives
a pour objet de spatialiser les projets de développement prévus par le plan économique et la
deuxième est le plus souvent subordonnée à la première. Les pays capitalistes ont une
planification non impérative. Elle permet aux investissements d’être réalisés dès qu’ils arrivent.

Pour les débuts il y a eu un retour à l’art urbain. L’espace de la ville était soumis à des
opérations urbaines et immobilières tels que l’aménagement de places publiques et de parcours
piétonniers, édification de groupements d’habitations et de bureaux, aménagement de parcs
d’activités, destruction et reconstruction de bâtiments en continuité avec le tissu urbain existant,
réhabilitation d’équipements publics et aménagement de leurs abords...
La création des dessertes en eau potable des réseaux d’assainissement, des lignes électriques et
téléphoniques, la construction d’un réseau hiérarchisé de voies selon la taille et la vitesse de

15
circulation, la mise en place des équipements sociaux, médicaux, culturels et leur coordination
sont à la base de toute PLANIFICATION URBAINE.

Deux dangers mortels menacent l’humanité : l’ordre et le désordre. Et l’homme de


l’avenir. Toute tendance vers la rigidité, le cloisonnement, le maintien des « statuquo » sera
balayé de plus en plus vite et de plus en plus brutalement. L’avenir de l’homme / et l’homme de
l’avenir
L’avenir de l’art/ et l’art de l’avenir
L’art ne se fait pas avec les mains et les muscles, mais avec l’imagination créatrice.
Ces opérations sont conçues aujourd’hui avec beaucoup plus de liberté qu’elles ne
l’étaient auparavant en raison de l’allègement des contraintes urbanistiques. Cet art urbain à forte
teneur architecturale se trouve aujourd’hui placé en première ligne. Par l’effet d’un autre
phénomène chaque ville s’équipe, séduit, vante ses charmes et ses mérites. C’est là que l’image
que la ville veut donner d’elle-même, prend son importance.

La planification dans son expression spatiale :


Elle préoccupe de répartition dans l’espace des agrégats tels (la population, les activités),
elle prévoit l’échéancier de réalisation et l’implantation des équipements et des infrastructures
nécessaires au bien être de ces populations et à l’efficience de ces activités. Elle doit toujours
prendre en compte et analyser les données et les contraintes naturelles, économiques et humaines
et tenir compte des objectifs fixés par les responsables élus de la population qui, en dernier
ressort, auront aussi à approuver les plans établis. Elle s’inscrit dans le temps, qu’un horizon (et
un échéancier) soit ou non fixé dans le plan.

Multiscalaire signifie8 : « à plusieurs échelles », l'échelle étant la dimension choisie pour


observer un phénomène. Une démarche ou une approche multiscalaire ne se contente pas
d'une ou deux échelles pour appréhender une situation géographique mais fait au contraire
appel à une large palette d'échelles possibles, du local au mondial en passant par le régional
ou l'international (les échelles « méso »). La démarche multiscalaire est caractéristique de
la géographie.

Les échelles de la planification spatiale :


8
:- Riurba "Ouverture de la Revue internationale d’urbanisme "Riurba 2015/Numéro 1URL :
http://www.riurba.review/Revue/editorial/DOI

16
* celle du territoire national ; on parle d’aménagement du territoire, (SNAT)
* celle de la région, d’un massif, d’une bande littorale : c’est l’échelle de la planification
régionale, (SRAT)
* celle d’une wilaya (PAW)
* celle d’une ville, une agglomération (PDAU)
* celle du quartier, d’une ville ou d’une agglomération : il s’agit alors d’urbanisme, (POS)
* celle d’un îlot ou d’un petit groupe de bâtiments et de leur environnement : on parle alors de
composition urbaine ou urbain design,
* celle du bâtiment lui-même : c’est le domaine de l’architecture.

La planification urbaine sert toujours un projet politique et n’est jamais neutre sur le plan
idéologique. La cité antique reflète une conception de la citoyenneté ; la ville coloniale une négation
de toute culture préexistante. Au XX e siècle, la planification urbaine a pu servir le projet post-
colonial de certains États, par exemple en se dotant d’une nouvelle capitale ex-nihilo. Elle est
souvent une façon, pour le pouvoir politique, de reprendre le contrôle sur des entités urbaines jugées
indociles ; l’exemple haussmannien dans le Paris du Second Empire en est un archétype. La prise en
main par la Chine des villes tibétaines visant tant à les siniser qu’à s’en assurer le contrôle militaire
en serait une version contemporaine exacerbée. »9

La planification consiste à augmenter les capacités stratégiques des acteurs sur la ville
et à les déployer consciemment. Ils emploient des outils et des procédures scientifiques et
techniques avec l’intention d’améliorer l’efficacité ou mieux les performances, de l’action
publique pour en souligner les dimensions symboliques et de mise en scène. Il s’agit de
participer à la rationalisation de l’action publique urbaine, décidée par ailleurs par les
gouvernements centraux et locaux.
La planification urbaine gère les problèmes “ courants ” de la ville :
- Elle répond à la satisfaction des besoins des hommes et cherche à leur assurer les meilleures
conditions de travail, de culture et de promotion.
“La vie ne peut être que le rapport d’homme à l’espace”, d’où l’élément fondamental de la
planification urbaine doit être l’Homme, ce dernier agit sur l’espace et l’espace agit sur
l’homme.

9
Riurba"Ouverture de la Revue internationale d’urbanisme"Riurba 2015/Numéro 1URL :
http://www.riurba.review/Revue/editorial/DO

17
Comment donner à la ville son sens véritable ?
*Par la reconquête et le remodelage des quartiers centraux et tissus anciens,
*Par le contrôle de l’expansion urbaine à partir d’un plan d’urbanisme,
*Par la création de “ villes nouvelles ” dont l’ancêtre doit être une petite
agglomération ou un village,
La ville subit de grandes mutations spatiales et sociales, on ne peut plus laisser croître un espace
sans le soumettre à la planification d’où la réalisation de plan soumis à un échéancier.

Planifier est conditionné par trois infinitifs :


* Prévoir : sauter dans l’avenir et entrevoir, (regard prospectif)
* Inventer : trouver un moyen original pour permettre à l’avenir d’être orienté,
* Choisir : on choisit la variante la plus appropriée.

Trois infinitifs ont, entre eux, un rapport synthétique et dialectique. Toute prévision, pour être
valable, doit s’appuyer entre autres sur des méthodes mathématiques pour évaluer certaines
données quantifiables (attitudes scientifiques). Plus difficile est l’évaluation des données non
quantifiables que nous pouvons soumettre à des appréciations telles que : bonne, moyenne,
mauvaise on peut même ajouter très bonne très mauvaise si nous voulons assurer une relative
précision.

Avant d’entamer l’analyse de l’objectif du plan nous présentons une étude succincte : les
méthodes de l’urbanisme de Jean Paul Lacaze : L’évolution des méthodes de l’urbanisme n’est
pas linéaire. Il est difficile de présenter une évolution chronologique de ces méthodes, même si
l’on peut en repérer les dates d’apparition, car les nouvelles n’effacent pas complètement celles
qui existaient avant. Sachant que la planification urbaine se situe en amont l’urbanisme
opérationnel.

Les prévisions et l’évolution des comportements des territoires :


Il est possible qu’un développement économique et social modifie les structures spatiales et
inversement, un développement spatial entraîne un changement économique et social :
* le comportement préexistant secrète ses propres facteurs d’évolution technique, économique
et comportementale, on peut dire que le processus est spontané.

* les choix volontaires faits à différents niveaux et à différents domaines peuvent briser le sens
spontané d’évolution.

18
* les comportements actuels ont leurs évolutions spontanées probables.

* les comportements actuels peuvent changer dans le temps par le fait d’un ensemble de
décisions à divers niveaux et dans divers domaines.

* les changements de comportements peuvent influencer en retour les comportements futurs.

La perception du futur peut permettre aujourd’hui d’adopter l’attitude adéquate en vue de


modifier et d’infléchir le développement futur. Tout ceci montre l’importance de la planification
et de ce saut dans le futur par la prise en compte des données quantitatives et qualitatives et des
changements de comportements selon les différentes interventions auxquels doit répondre
« l’objet » assigné à la planification. Les recherches sociologiques et anthropologiques doivent
être combinées aux recherches purement techniques dans l’établissement de(s) objectif(s) à
atteindre.

La définition de l’objectif du plan


Le planificateur doit connaître clairement la nature de l’objectif à atteindre, c’est cet objectif
qui lui permet d’avancer sans se perdre, il lui permet la diction et le sens à donner aux
opérations et aux actions à entreprendre, au cas où il y a un changement de direction
 Un objectif n’est pas un simple but à atteindre,
 Un objectif n’est pas une fin en soi,
 Un objectif est pour le planificateur ce qu’est le phare pour le marin, à la différence que le phare
est extérieur au marin et l’objectif intérieur au planificateur. La principale nature d’un objectif
véritable doit émaner des besoins réels des concernés au lieu d’être apporté de l’extérieur.
Les définitions de l’objectif et du but : un objectif et la différence entre les deux afin d’éviter les
confusions

Les implications d’un objectif :


(L’observation, l’ordre, la coordination, le choix et la participation) sont les opérations et les
qualités que doivent avoir les différentes étapes à parcourir pour définir le(s) objectif(s) du
plan.
1- L’observation attentive des conditions existantes pour voir quels sont les moyens dont
on dispose pour rendre la fin possible et pour enlever les obstacles actuels du
parcours,
2- L’ordre est un enchaînement propre dans l’usage des moyens possédés,

19
3- La coordination est une organisation économique des moyens et des étapes à
parcourir,
4- Un choix est une prévision de solutions de remplacement ou de soutien,
5- La participation des concernées est un atout sensé produire le résultat escompté.
L’ordre : consiste à organiser chronologiquement les étapes dans un processus devant
avoir lieu à un moment donné et dans un espace donné. C’est ce saut dans le futur qui est en
même temps prévision d’une fin ou d’un résultat qui imprime à l’activité sa direction.
Coordination : toutes les actions doivent avoir un même objectif donc le même sens,
pour éviter de se perdre en cours de route, par la perte de vue de l’objectif.

Les critères d’un objectif :


1 – Il doit découler des conditions existantes pour l’examen de ce qui est déjà en cours,
par l’inventaire des ressources disponibles et des contraintes éventuelles. Exemple : si le
processus actuel du développement des villes sous développées a privilégié des fins situées en
dehors des activités réelles des habitants, en copiant des villes (en image) qui ressemblent aux
villes occidentales, américaines essentiellement. Ce qui vide ce principe fondamental de son sens
du fait que l’on aboutisse à des fins étrangères au contexte réel, des fins émanant des sources
extérieures.
De tels objectifs limitent l’intelligence et la faculté endogène d’intervention, surtout en cas de
crise, une situation devenue chronique des villes du Tiers Monde.

2 - L’objectif paraît avoir un caractère provisoire et schématique. Un bon objectif doit


être flexible, capable d’introduire de nouvelles situations, de nouvelles idées, pouvant être
échangées suivant les circonstances et les moments.

3 - L’objectif doit être une fin en vue, qui détermine l’activité qu’on veut mener à terme.
L’objectif est une direction, un sens.
L’objectif devient un but et un moyen, pour planifier une activité il faut :
 S’arrêter pour réfléchir,
 Se retourner regarder en arrière pour comprendre et mesurer.
Les nouvelles pratiques de choix des objectifs

Actuellement on parle et on essaie de définir des objectifs intelligents réalisables et atteignables.


Ceci ne peut être atteint que lorsque les objectifs sont bien déterminés et bien définis

20
parallèlement à la définition des moyens humains et financiers pour les atteindre dans un temps
T déterminé. La flexibilité des objectifs selon les situations du terrain et le temps imparti donne
de la latitude à leur réalisation.
Les objectifs mis en avant de toute opération de planification sont des objectifs de
développement et d’amélioration des conditions de vie des populations résidentes et utilisant le
territoire concerné par la réalisation d’un programme préétabli, des actions d’aménagement et les
équipements.

Depuis un certain temps on parle plus couramment de choses intelligentes ou plus


simplement SMART. Cet objectif doit répondre aux 5 critères portés par les lettres de l'acronyme
“S.M.A.R. T”, soit :
Spécifique, comme son nom l'indique, est l'objectif pour lequel le projet / programme a été
spécifiquement initié ; on peut donc le considérer comme le plus important dans le cadre de
l'exécution.
Mesurable : un objectif doit être quantifiable et mesurable. Définir des chiffres précis à
atteindre est le seul moyen de savoir si vous avez réussi vos objectifs ou non. Acceptable : un
objectif acceptable doit être atteignable compte tenu des moyens financiers et humains de
votre entreprise.
Atteignable (réaliste) : formuler un objectif concret, possible à atteindre. Il énonce non pas
ce que vous voulez faire, mais ce que vous pouvez faire, compte tenu des moyens dont
dispose l'entreprise d'une part et des capacités de l'employé d'autre par

Réaliste : formuler un objectif concret, possible à atteindre. Il énonce non pas ce que vous
voulez faire, mais ce que vous pouvez faire, compte tenu des moyens dont dispose l'entreprise
d'une part et des capacités de l'employé d'autre part.
Temporellement défini. Vous devez fixer une date limite précise pour marquer la fin du
projet et la livraison du résultat final.

En conclusion, la méthode SMART est un outil simple mais puissant pour définir des
objectifs précis et clairs. En suivant les cinq étapes (spécifique, mesurable, atteignable,
réaliste et temporellement défini), vous pourrez vous assurer que vos objectifs sont alignés sur
votre vision et votre stratégie à long terme.
C'est quoi l'objectif spécifique ?

 L’objectif F.O.R.M.E
 Faisable (accessible), il doit être
21
 Organisé dans le temps
 Réaliste
 Mesurable
 Explicite

La méthode de planification d’après Jakobson, américain spécialiste du tiers monde.


Il définit ainsi l’objectif :
Ce qu’il est
Ce qu’il a été
Objectif
Ce que nous voulons qu’il soit
Ce qu’il aurait pu être
Se projeter dans l’avenir pour simuler, le planificateur établit une synthèse dialectique des trois
facteurs : [ce qu’il est- ce qu’il a été- ce que nous voulons qu’il soit]
Le planificateur : Dans le passé apprend
Dans le présent comprend
Dans le futur entreprend

Les processus de planification urbaine :


La planification spatiale permet d’inscrire une démarche d’organisation du territoire qui
facilite l’émergence et le développement de l’économie locale. Pour cela, elle utilise différents
processus, selon la politique de développement en cours dans chaque pays et aussi en accord
avec les moyens humains, techniques et matériels disponibles, pour assurer la maîtrise de la
gestion du processus de planification.

I / Le processus rationnel de planification :


C’est le processus suivi par les pays à planification impérative, dont l’Algérie. Il implique des
études diagnostic et des analyses très importantes et très longues touchant différents paramètres
liés au phénomène urbain (le territoire, la population, les activités, les finances…) afin de
permettre l’agencement et l’organisation de tous les éléments qui font la ville et offrent les
moyens de vie aux membres de la société, selon un plan préétabli qui permet l’évolution de tout
l’ensemble.

Les phases d’études du processus rationnel de planification :


1 – l’identification du problème
22
2 - la détermination des objectifs à atteindre
3 - l’analyse des données
4 - identification et élaboration des variantes
5 - évaluation des variantes
6 - effectuer un choix
7 - raffinement du plan
8 - la mise en œuvre du plan
A / La conception d’un plan d’urbanisme est la synthèse d’un jeu dialectique entre :
1 - argent
2 ressources
3 - temps
4 - crédit
6 - tendances personnelles et culturelles
7 - équipe de travail
8 – politique
B / Pour déterminer les buts et objectifs à atteindre, le plan exige :
1 - la participation des populations concernées,
2 – la connaissance de leurs besoins et de leurs désirs
3 - la prise en compte des réalités et des valeurs des personnes
4 - des sondages et des enquêtes
5 - un groupe nominal et un groupe représentatif de la population.
Ceci pour éviter d’arriver à des objectifs n’émanant pas d’un consensus, et
l’aboutissement à des objectifs critiquables dans leur fondement et dans leurs principes, qui
peuvent être rejetés par une partie de la société, se sentant exclue des décisions.

C / Analyser les données (étudier, évaluer)


1- Les contraintes (le climat, la géologie, la géographie, la culture, le système politique,
l’écologie...)
2- Les potentialités que faut-il privilégier et dans quel secteur, selon les moyens disponibles ou
ceux que l’on peut dégager pour atteindre l’objectif tracé.
3- - Les objectifs conflictuels, par exemple : vouloir élever le niveau de vie des gens et augmenter
les prix sur le marché,
4- - La place de la région dans l’ensemble du territoire, ses rapports avec les régions voisines,

23
5- - La population recensement, croissance et projection dans le temps, il faut éviter les projections
démographiques à long terme, car sur le long terme beaucoup de choses et même certains
caractères sociaux peuvent changer aussi.
6- - Identifier et élaborer les variantes d’une situation, c’est rechercher les scénarios possibles. Il
s’agit de rechercher les impacts de telle ou telle action concernant :
- la population
- l’environnement
- l’économie
- la politique ou l’idéologie en place.
Les études et les analyses urbaines de ce processus sont particulièrement longues et lourdes ce qui
mène à un dépassement de la réalité étudiée avant même que les documents soient approuvés. En
plus du fait que les approbations prennent un temps très long, ce qui rend ces documents finissent
obsolètes et inutilisables.

Le problème qui colle le plus au processus rationnel de planification prend beaucoup de


temps, concernant l’analyse de la situation (en Algérie, il s’étend sur des années). Ce temps long
permet aux situations étudiées d’être dépassées, ainsi de nouvelles réalités sont nées après les
années d’étude, ce qui fait que le plan produit est complètement obsolète dès qu’il est fini. Ce qui
a exigé la réflexion à un autre processus de planification urbaine. Elle doit être une conception
pragmatique de l’urbanisme.

II / Le processus incrémental :
Il est basé sur l’actualité, sur ce qui se passe réellement.
Il faut s’efforcer de refléter le meilleur. Il se présente ainsi :
1 - identification des problèmes avec la politique ou le plan existant,
2 - identification de modifications mineures pour résoudre le problème en présence dans le
plan,
3 - analyse des effets de ces modifications,
4 - identification des changements entre les activités (alternative),
5 - choix
6 - modification continue
Ses avantages : il se sert des données offertes par les systèmes de veille et des différents
observatoires chargés de de différents secteurs qui existent dans la ville, et les données
statistiques régulièrement mises à jour, ce qui permet à ce processus d’être directement utilisé.

24
Ce qui ne lui permet pas de s’efforcer non pas de marcher vers la solution des problèmes mais de
sortir du problème. Ceci a l’avantage et la possibilité de conduire à des solutions nouvelles.

Ses faiblesses : - L’absence du long terme et donc d’un programme,


- Négligence des idées innovatrices et donc support du conservatisme.
Ce système de planification est répandu dans les pays capitalistes. Il permet le maintien de l’ordre
et des réponses rapides à des besoins relevés par les autorités ou exprimés par les habitants. Il a
l’avantage de ne pas laisser les choses se détériorer et s’aggraver ce qui pourrait porter préjudice à
la stabilité de la localité et sa population.

III / Le processus mixed scanning :


C’est un processus de planification basé sur :
* l’observation globale et détaillée des choses, prise dans le processus rationnel de planification,
- il essaie de gérer aussi bien le cours terme que le long terme
- c’est un mélange du processus rationnel et incrémental,
Ce processus dépend du milieu politique.
Il peut être intéressant de s’en servir dans un pays comme l’Algérie pour régler certains problèmes
ponctuels du quotidien dans le centre-ville ou dans les quartiers tels que les fuite d’eau,
effondrement des trottoirs et des routes, la salubrité, l’éclairage, le stationnement, les constructions
illicites…parallèlement à cela il réalise le programme de planification urbaine stratégique
couvrant le moyen et le long terme.

IV / Le processus de planification réduite :


Ce processus est surtout utilisé dans les pays à économie libérale, essentiellement les Etats-Unis
d’Amériques.
Il s’efforce de réduire la préparation du plan, il comprend les phases suivantes :
1 – Délimitation de la région d’étude en ce qui concerne,
- les activités et les liens entre elles,
- le système de marchés,
- circuit routier ou autres voies de communication.
2- Analyse régionale
- vue globale de la région
- les secteurs les plus importants de la région
- montrer les facteurs de sous-développement puis les potentialités,

25
- les relier aux objectifs de développement national.
3– Analyse des objectifs
- détails sur les objectifs du gouvernement et des groupes politiques,
- analyser les besoins réels des populations locales.
L’idée de ramener tous les objectifs à un seul par la recherche d’un objectif prioritaire ayant
des rapports avec tous les autres objectifs.
4 - sélection des secteurs critiques de la région pour le développement,
5 - sélection des secteurs clés,
6 - identification des projets de soutien (par exemple : création d’infrastructures pour
accompagner le développement industriel ou agricole),
7 - élection d’un plan de développement régional,
8 - élaboration d’une matrice pour la détermination du choix du projet,
9 - mise en route du projet choisi,
10- révision du plan.
Cette partie renseigne sur les objectifs fondamentaux de la planification spatiale. Ces objectifs
sont de plusieurs natures, il est difficile de les énumérer tous, cependant on peut retenir :
- Le foncier
- Le logement
- Les lieux de travail
- Les équipements publics
- Voiries et transports divers...
Néanmoins la ville en tant que cadre de vie, remplit d’autres fonctions qui ne relèvent pas
seulement des domaines précités, et qui convergent pour donner à la ville une certaine
spécificité.
Le planificateur est obligé de prendre en compte ces éléments (les fonctions):
- Circulation et déplacements des personnes, des marchandises...
- Sociales (permettant les rencontres des gens)
- Culturelles
- Techniques
L’avantage de ce processus est

Changements et évolution dans les processus de planification :


Face à la complexité des composants et des intervenants dans le fait urbain, la
planification urbaine tend à évoluer vers le traitement ponctuel des problèmes de la ville, la

26
conception et la réalisation des projets isolés (le logement, les équipements structurants,
l’infrastructure de base, le transport, la restauration de monuments, la réhabilitation de tissus
anciens…). L’unité de temps de construction ne se joue pas sur un mandat municipal mais sur
des dizaines d’années, voire plus. Ainsi la planification est traduite sur les trois termes (court,
moyen et long termes). Une conception renouvelée des politiques urbaines devrait s’appuyer sur
le concept de régulation dynamique emprunté à la théorie systémique.

V / Processus de planification stratégique :


Elle offre les outils de cohérence et de communication fondamentaux, les études de planification,
“ datées ” et “ ponctuelles ”, deviennent rapidement caduques par défaut de mise en œuvre. Un
temps long est pris par les études de l’état de fait de mise à jour de données pour ensuite passer
aux propositions, un autre temps long passe à attendre les approbations, ainsi l'état des lieux
étudié pour l'opération es dépassé puisque la ville ne s'arrête pas de changer et présenter un état
différent au moment où l'on veut ou peut intervenir. Savoir et pouvoir mobiliser les ressources
rendant ces études possibles et opérationnelles.
Une planification urbaine doit être “ pragmatique ” et “ stratégique ”,

Le rôle du plan n’est plus de prévoir, il est de décider sans attendre de savoir : Le plan
doit être capable de réagir immédiatement aux événements.

Pragmatique, cette forme de planification est aussi stratégique en ce sens qu’elle induit, oriente
et stimule une dynamique de développement. Les actions de terrain servent ainsi à initier et
canaliser les mutations urbaines, en cristallisant les initiatives privées autour d’investissements
publics phares en choisissant un objectif majeur et fédérateur autour duquel s’organise les
différents autres objectifs (voies principales, gare, marché etc.), voire de leur emplacement
correctement matérialisé.
- Il vaudrait sans doute mieux opter pour une planification simple mais appliquée. Car
réaliste et capable de réagir aux faits en un temps relativement court, que pour des études
lourdes, longuement instruites, et vite dépassées, malgré la qualité du travail. Ces études doivent
avoir un caractère flexible capable d'intégrer les changements sans que cela leur porte préjudice
au contraire, il doit les consolider et leur donner cette longévité dont ont besoin les acteurs de la
planification et de l'aménagement.

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- A partir du tableau de bord urbain, un système de veille à travers un observatoire mis
régulièrement à jour par la mission d’observation, et d’évaluation complémentaires sur le terrain,
permettant d’interpréter l’évolution des faits et des projets, d’identifier et de comprendre les
dérives éventuelles et, enfin de redéfinir en permanence les moyens nécessaires à la réalisation
des objectifs fixés.
Bien que la loi 06-06 ait proposé l’observatoire urbain pour chaque ville, et beaucoup
d’autres outils et méthode d’intervention sans les villes, mais n’ayant pas les décrets d’exécution,
tout cela reste tributaire de la volonté des acteurs directs ou indirects (tels les universitaires).

- Elle implique des actions de terrain pour fixer les décisions prises, notamment en ce qui
concerne les interdictions de construire, pour éviter l’habitat irrégulier qui empêche la réalisation
ultérieure des aménagements programmés (ce qui reviendrait à matérialiser les réservations
d’emprises par tous les moyens adaptés : clôtures, bornage, plantations et surtout traçages même
très sommaires, de grandes trames viaires). Il faut pouvoir faire respecter cette matérialisation.

Après avoir connu l’époque classique où l’aménagement du territoire était inexistant et la


planification urbaine se limitait à un urbanisme de rue, où le décor architectural primait et les
perspectives monumentales donnaient son cachet à la ville ; le prince, le ministre ou le baron
pouvaient avoir la possibilité de fonder une ville sur leurs terres. Ils pouvaient en décider du
plan, des fonctions qu’elles abritent et de la population qui y réside et des localisations. Ils
étaient, de ce fait chacun en ce qui le concerne l’urbaniste, le concepteur sinon ils s’adressaient à
des urbanistes de profession, à l’époque s’était l’architecte.

Au début de ce siècle, l’urbanisme est apparu en tant que discipline indépendante de


l’architecture donc l’urbaniste s’est trouvé face à une situation sur laquelle il n’avait aucune
emprise, ils devaient faire fonctionner, avec des moyens limités, des ensembles qui connaissent
souvent une croissance rapide et qui ont tendance à s’étaler au fur et à mesure que les moyens de
transport le permettent, puis progressivement il s’est imposé comme le professionnel de la ville.

Le rôle de l’urbaniste
L’intervention de l’urbaniste est surtout pour faire les analyses nécessaires afin de mettre
au point les variantes, leurs possibilités et leurs avantages, mais le choix est laissé à la population
car elle seule connaît ses réels besoins et leur urgence. L’urbaniste a pour tâche fondamentale
l’identification des changements possibles afin de prévoir les critères de révision du plan en cas

28
de crise. Ceci recommande la souplesse du plan, sa capacité d’accepter sans se contredire les
idées nouvelles.
Malheureusement, la recherche et le choix de variantes se heurtent à des contraintes réelles :
- la difficulté de tout identifier en matière de futur
- la complexité des données qualitatives (ex : qualité de vie, environnement, confort, besoins,
désirs...)
- les contraintes politiques (nature du gouvernement, échéances électorales, tout cela
empêche l’homme politique de dire clairement ce qu’il faut et réellement ce qu’il pense. C’est
pourquoi il parle dans l’abstrait, en termes vagues et généraux.
Conclusion :
La planification urbaine devenue, impérative pour tous, quel que soit le type de
développement économique choisi par le pays, les procédés et les méthodes de planification
urbaine choisis afin de se donner la possibilité de réaliser le plan, surtout quand ce dernier offre
la flexibilité nécessaire, lui permettant d’intégrer les changements survenus.
Au niveau local, les besoins sont recensés, ils font un cheminement en passant par le niveau
régional pour atteindre le national où ils doivent s’inscrire, dans les grandes orientations socio-
politiques et économiques du plan national.
NIVEAU LOCAL NIVEAU REGIONAL NIVEAU NATIONL
La ville n’est pas seulement un instrument de développement économique, elle représente tout un
système politique et social, dont elle est le produit et surtout l’enjeu, qui appelle une concertation
plus profonde et une participation plus intense entre toutes ses forces actives.

Dans le cas de la ville algérienne, la planification était impérative et globale. Elle avait
servi à spatialiser les programmes des différents plans de développement économiques. Au plan
local et urbain essentiellement, elle est restée peu efficace. Ce qui a permis un développement
anarchique de la ville d’où ce caractère dual : une partie « planifiée et l’autre « spontanée »
échappant complètement à la planification.

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