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Physique

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Vie

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Pour les articles homonymes, voir Vie (homonymie).

La vie est un phénomène naturel pour l'instant uniquement observé


sur Terre1[source insuffisante]. La vie se manifeste à travers des structures
matérielles organisées appelées organismes vivants, ou êtres vivants,
reconnaissables par la grande complexité de leur structure interne et par
leur activité autonome2[source détournée].

La principale caractéristique d’un être vivant, par rapport aux objets


inanimés et aux machines, est qu’il est « un corps qui forme lui-même sa
propre substance » à partir de celle qu’il puise dans le milieu 3. De ce
phénomène d'assimilation découlent tous les autres phénomènes propres
au vivant : la régénération et le renouvellement de leurs tissus par
acquisition de nutriments et d'éléments nécessaires à la survie
des cellules, la reproduction et le développement de l’organisme et enfin
l'évolution au cours du temps. Ils se distinguent également par le fait qu'ils
s'écartent durablement de l'équilibre thermodynamique selon un
processus appelé homéostasie4.

L'ensemble des organismes vivants forme la biosphère. La présence de la


vie sur Terre influence énormément la composition et la structure de la
surface terrestre et de l'atmosphère5. Par exemple, l'abondance
d'oxygène dans l'atmosphère est directement liée à la présence de vie 6.
L'étude du phénomène vivant recoupe donc certains domaines d'études
de la Terre elle-même, c'est-à-dire de la géologie7.

La vie est aussi une notion empirique particulièrement importante pour


les êtres humains (eux-mêmes des êtres vivants), cependant complexe à
circonscrire en une définition (cf. définition infra). On oppose au
phénomène vivant la notion de mort, mais aussi de matière inerte, voire
brute. Selon ce point de vue, la notion de vie est associée à la durée
s'écoulant entre la naissance et la mort, au contenu événementiel actif et
passif de cette période, ainsi qu'à l'approche harmonieuse des relations
humaines (voir Social)8.

La conscience d'une transition entre la vie et la mort, exprimée au travers


de rites funéraires, fait partie des stades marquants de l'hominisation9. La
vie, parmi les concepts primordiaux de la pensée, a donné lieu à de
nombreuses réflexions et analyses empiriques, philosophiques,
scientifiques, etc. C'est également une source de débats souvent reliés
aux notions d'esprit et d'intelligence, qu'il s'agisse de considérations
éthiques (avortement, euthanasie, immortalité, vie éternelle),
environnementales (écologisme, qualité de vie) ou même politiques
(chartes ou déclarations des droits de l'Homme, des droits de la Femme,
des droits de l'Enfant, des droits de l'Animal, etc.)10.

La biologie est la science ayant pour objet l'étude des caractères


communs aux différents êtres vivants (selon la définition qu'en a donné, le
premier, Jean-Baptiste de Lamarck). Elle s'appuie notamment sur la chimie
organique et l'étude de l'évolution des organismes présents ou passés,
s'interrogeant sur les conditions d'apparition de la vie (phénomène unique
ou au contraire très banal) et sur la possibilité de vie
extraterrestre éventuellement évoluée (implicitement des organismes
sapiens émotionnellement sensibles, capables de prouesses
technologiques comparables à l'humanité)11.

Certains théoriciens n'excluent pas d'adopter des définitions pouvant


inclure des formes mécaniques ou électromécaniques, et même des
formes créées par l'homme en dehors de tout processus reproductif
naturel (« vie artificielle » ou cellule artificielle)12.
Différentes formes de vie.

Description

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La couleur verte en certains endroits de la


surface terrestre est l'une des principales manifestations de la présence de

vie visible même depuis l'espace. La vie,


jeunesse et vieillesse.

Les formes de vie observées sur Terre sont d'aspect, de structure et de


taille extrêmement diverses, mais ont tout de même en commun une
organisation dite cellulaire ainsi qu'un répertoire commun de réactions
chimiques13 impliquant de longues molécules à forte teneur en carbone,
telles que l'ADN, l'ARN, les protéines et les acides aminés. Parmi ces
molécules, l'ADN joue un rôle fondamental dans la mesure où il encode
l'information caractéristique de la plupart des formes de vie (l'ARN joue un
rôle équivalent pour de rares organismes). Cette information est codée en
séquences indivisibles appelés gènes.14 Un autre point commun consiste
dans la présence indispensable d'eau liquide pour le maintien en vie des
organismes. L'eau est présente au sein des cellules ainsi que dans le
milieu intercellulaire pour les organismes multicellulaires. Elle semble
jouer notamment un rôle de solvant pour la plupart des réactions
nécessaires à l'homéostasie15.

Les formes de vies peuvent être classées selon une démarche scientifique
appelée taxonomie, et dont le plus haut niveau de classification comporte
six règnes : archéen, bactérien, protiste, champignon, plante et animal,
ces deux derniers étant les règnes les plus visibles aux échelles
macroscopiques. La classification taxonomique est accompagnée et le plus
souvent confirmée par une étude génétique comparative inférant leur
lignée reproductive selon une démarche dite phylogénétique16.

Nature et sens de la vie

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Article détaillé : Sens de la vie.

La question du sens de la vie se présente comme, de facto, polysémique :

 Téléologique et religieuse : Où va-t-elle, quelle en est la finalité ?

 Physique : De quoi s'agit-il ?

 Sémiologique : Que signifie-t-elle ?

 Axiologique : Que vaut-elle ?

 Ontologique : D'où vient-elle ?

 Phénoménologique : Quelle est son essence ?

Religion

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Chaque religion donne sa propre analyse du sens de la vie, selon les


convictions.

Dans les religions du Livre (judaïsme, christianisme et islam), la vie est le


fruit de la création divine. Le livre de la Genèse contient le récit de la
Création. Dans les Dix commandements, il est écrit qu'il est interdit de
tuer. Le décalogue est en quelque sorte un code de vie pour
les Israélites et, dans un certain sens, pour les chrétiens également.

Les chrétiens croient en la résurrection de Jésus, qui scelle la victoire de la


vie sur la mort17. C'est pourquoi le christianisme insiste sur le caractère
inaliénable de la vie. Dans le Nouveau Testament, Jésus dit « Je suis le
chemin, la vérité et la vie. » (Jn 14, 6). L'Esprit Saint est appelé « souffle
de vie ». La vie surnaturelle trouve sa source dans l'union hypostatique de
Dieu. Le Magistère de l'Église catholique a adressé
les encycliques Evangelium vitæ et Humanæ vitæ, sur le droit à la vie et
le respect fondamental qui lui est dû. Ces textes sont le fondement de
la doctrine catholique sur l'avortement.

Physique

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La question de la nature du phénomène vivant a longtemps intrigué les


physiciens dans la mesure où la vie semble, du moins en apparence, être
contraire au second principe de la thermodynamique. Le sujet n'a été
abordé sérieusement que récemment cependant, les premiers ouvrages
entièrement consacrés au sujet pouvant être tracés au début du vingtième
siècle :

 en 1920, William James Sidis publie L'Animé et l'Inanimé, qui


présente une théorie thermodynamique de la vie ;

 en 1944, Erwin Schrödinger publie un livre sur le sujet : Qu'est-ce


que la vie ?

En substance, l'explication développée par Schrödinger consiste à rappeler


qu'un système vivant n'est pas un système isolé et que donc s'il parvient à
réduire ou maintenir constante son entropie, c'est parce qu'il exporte de
l'entropie vers son environnement (typiquement, un organisme vivant
produit des déchets par exemple). L'explication de Sidis est plus radicale :
il postule la validité aussi bien de la seconde loi de la thermodynamique
que de son inverse : la prépondérance de l'une ou de l'autre n'étant que
locale, et la vie est l'occurrence ponctuelle de la loi contraire au sein d'une
tendance locale.

Le sujet reste largement ouvert cependant18,19, dans la mesure où sa


résolution complète requiert une meilleure compréhension des
mécanismes vivants fondamentaux, mais aussi parce que certains
développements scientifiques récents, notamment en cosmologie et
en informatique (par exemple, avec des modèles de vie artificielle)
soulèvent de nouvelles questions concernant des formes de vie inconnues
ou supputées.

Il arrive aussi que les physiciens, et en particulier les cosmologistes,


s'interrogent sur l'aspect téléologique du phénomène vivant, notamment
lorsqu'ils sont amenés à statuer sur la possibilité d'une présence de vie
extra-terrestre, dont l'actuelle non-observation amène à s'interroger sur
l'importance et la place de la Vie dans l'Univers, et en particulier des
formes de vie intelligentes. La vie ayant une tendance idiosyncratique à se
propager, la question se pose de savoir si à terme, elle se propagera à
travers la galaxie et si une telle propagation requiert une forme
d'intelligence. Si une telle propagation est inévitable, il reste à savoir
pourquoi elle n'a pas déjà eu lieu, problème qui constitue le paradoxe de
Fermi. Par ailleurs, selon le principe anthropique, l'existence même du
phénomène vivant a des conséquences directes concernant les lois
physiques.

Philosophie

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Idéalisme et matérialisme

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Plante vivante.

Deux grands groupes de définitions sont discutés depuis les débuts de


la philosophie : les conceptions idéalistes qui s’appuient sur une
séparation plus ou moins nette entre la matière et la vie (cf. la
définition phénoménologique, ci-après) et les conceptions matérialistes qui
supposent la vie comme une des manifestations émergentes de la
matière.

Historiquement, il existe deux thèses, sans qu'il soit possible de


déterminer si l'une est antérieure à l'autre, d'autant qu'elles peuvent faire
l'objet de synthèses variées, les deux thèses cohabitant à des degrés
divers au sein de théories plus sophistiquées. Elles sont trouvées dans la
pensée grecque antique.

Selon les thèses dites dualistes, la vie est conçue comme


fondamentalement différente de la matière : il y a du vivant (spirituel) et
de l'inerte (matériel et énergie) comme il y a du fer et de l'eau. La seule
difficulté, c'est de « purifier » et « d'isoler » (au sens quasiment chimique)
le vivant de l'inerte, séparation d'autant plus difficile qu'elle est, par
définition, inaccessible aux méthodes exclusivement matérielles. Ces
thèses font appel à des notions diverses : l’âme, le souffle vital, l’élan
vital, etc. Cette séparation a donné lieu à diverses théories, comme celle
de la génération spontanée, encore vivaces au temps de Louis Pasteur.

Selon les thèses monistes, au contraire, la vie est une manifestation de la


matière, une propriété émergente qui apparaît spontanément dans
certaines conditions. Il est alors possible de faire varier la définition de la
vie selon les conditions que les individus considèrent comme
caractéristiques, ce qui introduit des marges de faux débats (les
contradicteurs croyant discuter sur le concept de vie alors que, en
adoptant des critères différents, ils s'interdisent a priori tout accord) même
si en pratique seuls les objets en marge sont sujets à discussion (les
microbes, les virus, les prions, le feu, etc.). La pensée scientifique
moderne relève de ce type de thèse, en particulier à la suite des
expériences de Pasteur sur la stérilisation : tant qu'il n'a pas été démontré
la nécessité de postuler une dualité, il convient de s'en tenir à l'hypothèse
moniste. Même si les étapes de l’apparition de la vie, ou de l'organisation
des êtres vivants, restent à expliquer, les lois chimiques connues sont pour
l'instant suffisantes.

Les recherches sur les conditions matérielles originelles de notre planète,


avec l’espoir de parvenir à croiser ces informations avec celles existant sur
d’autres planètes, nous donneront peut-être un jour un ou des scénarios
convaincants du passage de la matière inerte à la vie.

Définition par Kant

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Le philosophe allemand Emmanuel Kant a discuté la différence entre les


êtres vivants et les machines dans un passage célèbre :

« Dans une montre une partie est l’instrument du mouvement des autres,
mais un rouage n’est pas la cause efficiente de la production d’un autre
rouage ; certes une partie existe pour une autre, mais ce n’est pas par
cette autre partie qu’elle existe. C’est pourquoi la cause productrice de
celles-ci et de leur forme n’est pas contenue dans la nature (de cette
matière), mais en dehors d’elle dans un être, qui d’après des Idées peut
réaliser un tout possible par sa causalité. C’est pourquoi aussi dans une
montre un rouage ne peut en produire un autre et encore moins une
montre d’autres montres, en sorte qu’à cet effet, elle utiliserait (elle
organiserait) d’autres matières ; c’est pourquoi elle ne remplace pas
d’elle-même les parties qui lui ont été ôtées, ni ne corrige leurs défauts
dans la première formation par l’intervention des autres parties, ou se
répare elle-même, lorsqu’elle est déréglée : or tout cela nous pouvons en
revanche l’attendre de la nature organisée. – Ainsi un être organisé n’est
pas simplement machine, car la machine possède uniquement une force
motrice ; mais l’être organisé possède en soi une force formatrice, qu’il
communique aux matériaux, qui ne la possèdent pas (il les organise) : il
s’agit ainsi d’une force formatrice qui se propage et qui ne peut pas être
expliquée par la seule faculté de mouvoir (le mécanisme).
On dit trop peu de la nature et de sa faculté dans les produits organisés
quand on la nomme un analogon de l’art ; on imagine en effet alors
l’artiste (un être raisonnable) en dehors d’elle. Elle s’organise plutôt elle-
même et cela dans chaque espèce de ses produits organisés selon un
même modèle dans l’ensemble, avec toutefois les modifications
convenables, qui sont exigées par la conservation (de l’organisation) selon
les circonstances. »

— Emmanuel Kant, Critique du jugement, 1790, §6520

Kant, qui à son époque ignore tout de la nature de la « force formatrice »


que possèdent les êtres vivants, ne semble pas en faire une propriété
surnaturelle, mais bien le produit de la nature qui « s’organise elle-
même ».

Définition phénoménologique

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Article détaillé : Phénoménologie de la vie (Michel Henry).

Le philosophe Michel Henry définit la vie d'un point de vue


phénoménologique comme ce qui possède la faculté et le pouvoir « de se
sentir et de s'éprouver soi-même en chaque point de son être »21. Pour lui,
la vie est essentiellement de l'ordre de la force subjective et de
l'affectivité22, elle consiste en une pure expérience subjective de soi qui
oscille en permanence entre la souffrance et la joie 23,24. Une « force
subjective » n’est pas une force impersonnelle, aveugle et insensible
comme le sont les forces objectives rencontrées dans la nature, mais une
force vivante et sensible éprouvée de l’intérieur et résultant d’un désir
subjectif et d’un effort subjectif de la volonté pour le satisfaire 25,26. À partir
de cette approche phénoménologique de la vie, Michel Henry établit une
opposition radicale entre la chair vivante douée de sensibilité et le corps
matériel, qui est par principe insensible, dans son livre Incarnation, une
philosophie de la chair27.

Approche scientifique (biologie)

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Définitions

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Claude Bernard, dans la première des Leçons sur les phénomènes de la


vie communs aux animaux et aux végétaux (1878), déclare explicitement
que l'on n'a pas à se soucier de la notion de vie, car la biologie doit être
une science expérimentale et n'a donc pas à donner une définition de la
vie ; ce serait là une définition a priori et « la méthode qui consiste à
définir et à tout déduire d'une définition peut convenir aux sciences de
l'esprit, mais elle est contraire à l'esprit même des sciences
expérimentales ». En conséquence, « il suffit que l'on s'entende sur le mot
vie pour l'employer » et « il est illusoire et chimérique, contraire à l'esprit
même de la science, d'en chercher une définition absolue ».

C'est apparemment à cette conception que la biologie est restée fidèle,


puisqu'elle continue à ignorer la notion de vie et à la remplacer par
l'analyse d'objets que le sens commun lui désigne comme vivants. Ainsi, le
problème de la spécificité du vivant par rapport aux objets inanimés et aux
machines n'est pas encore réglé par la biologie moderne, dont l'objet reste
délimité de manière à la fois empirique et conventionnelle. Ce problème
est seulement occulté de diverses manières, qui toutes tendent à
ramener, faute de mieux, la conception de Descartes de l'être vivant
comme plus ou moins semblable à une machine très complexe.

Toute définition doit tenir compte de la notion de niveaux d'organisation


structurels, d'émergence, d'homéostasie, d'entropie
(thermodynamique) et de métabolisme pour éviter de se retrouver dans
une « zone grise ». Les définitions suivantes semblent limiter ces zones
grises :

 selon la NASA28, est vivant tout système délimité sur le plan spatial
par une membrane semi-perméable de sa propre fabrication et
capable de s'auto-entretenir, ainsi que de se reproduire en
fabriquant ses propres constituants à partir d'énergie ou d'éléments
extérieurs ;

 la vie est un état organisé et homéostatique de la matière29 capable


de changements qualitatifs rendant l'évolution possible 30 ;

 mode d’organisation de la matière générant des formes diverses, de


complexités variables, en interaction et ayant comme propriété
principale de se reproduire presque à l’identique en utilisant les
matériaux et l'énergie disponibles dans leur environnement, auquel
elles peuvent s’adapter et qu'elles contribuent à modifier.
L'expression presque à l’identique réfère aux mutations qui
apparaissent lors de la réplication de l'organisme et qui peuvent
conférer un avantage adaptatif à celui-ci.

Autres définitions

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Pour Francisco Varela et Humberto Maturana, une entité est vivante si elle
peut se reproduire elle-même, si elle est basée sur l'eau, si elle produit des
lipides et des protéines, si son métabolisme est basé sur le carbone, si elle
se réplique grâce à des acides nucléiques et si elle possède un système
permettant de « lire » des protéines[réf. nécessaire]. Cette définition a été
largement utilisée par Lynn Margulis.

« Un système de rétrocontrôles négatifs inférieurs subordonnés à


un rétrocontrôle positif supérieur. »31.

Dans L'aventure du vivant, le biologiste Joël de Rosnay énumère trois


propriétés fondamentales32 :

 l'auto conservation (qui est la capacité des organismes à se


maintenir en vie par l'assimilation, la nutrition, les réactions
énergétiques de fermentation et de respiration) ;

 l'auto reproduction (leur possibilité de propager la vie) ;

 l'autorégulation (les fonctions de coordination, de synchronisation et


de contrôle des réactions d'ensemble).

Il faut ajouter à ces trois propriétés la capacité des êtres vivants à évoluer.

Pour Steven A. Benner (en), pionnier de la biologie de synthèse, pour


qu’un système moléculaire puisse être dit vivant, il faut qu'il remplisse
cinq critères33 :

 capacité à renfermer de l’information ;

 capacité à transférer cette information à un autre système


moléculaire ;

 capacité à faire quelque chose de cette information, qui puisse être


retenu par la sélection naturelle ;

 capacité à évoluer ;

 autosuffisance, c'est-à-dire capacité à trouver des ressources pour


survivre et se reproduire.

Propriétés

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L’organisme vivant est l’objet d’un processus de développement, la vie,


qui le conduit en général par étapes d’un état « embryonnaire » à l’adulte
et à la mort, de manière individuelle ou coloniale, libre ou fixée, tout ou
partie de sa vie.

La graine, la spore, le spermatozoïde ou l’ovule sont aussi des formes du


vivant, bien qu’ils n’aient en eux-mêmes ni la forme ni les caractéristiques
des êtres vivants qu’ils vont devenir, hormis le code génétique. Il est ainsi
difficile d’isoler totalement la vie d’un individu de la lignée à laquelle il
appartient et de la biosphère. Le vivant naît du vivant : nous ne
connaissons pas de vivant émergeant de l'inerte, ce qui rend difficile la
reconstitution des étapes prébiotiques.

Activités caractéristiques

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Rhynocoris iracundus (de la famille


des Reduviidae) attrapant un insecte Apis (genre) sur
un Panicaut en Macédoine du Nord. Aout 2017.

En biologie, une entité est traditionnellement considérée comme vivante si


elle présente les activités suivantes, au moins une fois durant
son existence :

1. Développement ou croissance : l’entité grandit ou mûrit jusqu’au


moment où elle devient capable de se reproduire ;

2. Métabolisme : consommation, transformation et stockage


d'énergie ou de masse ; croissance en absorbant de l’énergie ou des
nutriments présents dans son environnement ou en réorganisant sa
masse, par production d’énergie, de travail et rejet de déchets ;

3. Mobilité externe (locomotion) ou interne (circulation) ;

4. Reproduction : pouvoir créer de façon autonome d'autres entités


similaires à soi-même.

5. Réponse à des stimuli : pouvoir détecter des propriétés de


son environnement et d'agir de façon adaptée.

Un spermatozoïde rencontrant un ovule.

Discussion sur ces critères :


 ils ne sont pas tous satisfaits en même temps pour un individu
particulier : il faut parfois considérer la lignée ou l’espèce pour qu’ils
coexistent (les hybrides stériles sont des êtres vivants) ;

 en isoler un ou deux peut conduire à des conclusions erronées :


le feu (combustion) assimilable à une digestion, car ce sont deux
processus d’oxydation, ne transforme pas le feu en être vivant ;

 parfois, un critère manque : les virus ne grandissent pas et n'ont pas


d'activité métabolique, mais certains les considèrent comme vivants
puisqu’ils peuvent contenir de l’ADN et être munis de mécanismes
(transcription d’ADN en ARN) provoquant leur reproduction dans les
cellules hôtes ;

 d’autres fois encore, c’est une seule propriété qui est présente et qui
se transmet à d’autres entités, comme un mime de la fonction de
reproduction (le prion est une protéine, conformée en miroir par
rapport à la protéine normale, qui transmet sa propriété pathogène
aux autres protéines), etc.

D’où le besoin, éprouvé par les biologistes, de compléter ces


caractéristiques pour réduire ces ambiguïtés.

Structures et chimie caractéristique

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Les organismes vivants comportent au moins une cellule ; c’est-à-dire une


membrane fermée séparant du milieu extérieur un milieu intérieur, lequel
contient le métabolisme et éventuellement le matériel
génétique (les hématies de la plupart des mammifères sont dépourvus de
génome). Ces structures cellulaires se composent de molécules complexes
telles que : des glucides, des lipides, des acides aminés, et des acides
nucléiques. Ces molécules complexes ou monomères se polymérisent et
s'assemblent afin de former toutes les structures utiles à la cellule. Ces
monomères sont en grande partie constitués à base de carbone, toutefois,
cela peut être perçu comme une vision biaisée des organismes vivants
parce que « carbocentrique ». Des formes de vie « pourraient » en théorie
être fondées sur le silicium, mais celui-ci ne présente pas la même
réactivité que le carbone en conditions expérimentales semblables.

Particularismes :

 une caractéristique propre aux molécules carbonées chirales : pour


toute structure donnée existe une molécule « miroir ». Or
actuellement le vivant, tel que le phénomène existe sur Terre, ne
présente quasiment que des acides aminés de forme L et des osides
de forme D ; et anecdotiquement quelques rares bactéries utilisent
ponctuellement dans leur structure ou dans leur métabolisme la
forme « exotique » d'un acide aminé ou d'un oside ;

 un organisme vivant est un ensemble organisé de matière qui tend à


maintenir l'état homéostatique par une utilisation concertée
d'énergie. Selon la source d'énergie utilisée, on distingue deux
classes d'autotrophie : les chimiotrophes tirant leur énergie du
potentiel de réaction de certaines molécules et
les phototrophes tirant leur énergie de la lumière solaire.

Formes frontières

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Il existe des entités proches des organismes vivants, qui ne sont toutefois
pas considérées comme telles. Cependant, ces entités partagent avec les
organismes vivants la capacité de se répliquer, c'est-à-dire de susciter de
la part de leur environnement la production de copies d'elles-mêmes
(formulation de David Deutsch) : ce sont des réplicateurs.

Réplicateurs biologiques non viraux

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Du fait d'une absence de métabolisme, les prions ne sont pas considérés


comme vivants, même s'ils ont indéniablement une activité biologique
réplicative. Ces protéines dans leur forme active sont en effet capables de
modifier la conformation tertiaire voire quaternaire d'autres prions. Dans
certaines pathologies, c'est une forme maligne qui répand sa
conformation, induisant des désordres métaboliques pouvant déboucher
sur des syndromes parfois létaux comme l'encéphalopathie spongiforme
bovine ou « maladie de la vache folle ».

On rencontre aussi des polymères nucléotidiques indépendants dont le


mode de réplication est très proche des virus, sans toutefois avoir recours
à une capside ni aucun autre constituant. Du fait de ce fonctionnement, on
les appelle « viroïdes » en référence aux virus.

Autre cas de nucléotides se répliquant de façon indépendante,


les transposons sont des séquences ADN capable de se déplacer et se
multiplier de manière autonome ou semi-autonome dans un génome, par
un mécanisme appelé transposition (un mécanisme qui fait notamment
intervenir un intermédiaire ADN).

Virus

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Article détaillé : Virus.


Les virus sont une famille particulière de réplicateurs dont la forme
matérielle libre, le virion, infecte systématiquement un hôte où il se
désagrège et devient une forme dormante ou active du virus (forme active
qui détournera tout ou partie de la machinerie hôte au bénéfice de sa
réplication). La structure d'un virion peut varier d'un simple ou double brin
ADN ou ARN englobé dans une capside (ex. : Rhinovirus) à des
superstructures transportant même des éléments métaboliques actifs
comme des enzymes, voire un habillage polyosidique complexe
(ex. : Megavirus chilensis)34.

Schéma d'un virus enveloppé : le VIH.

La taille des virus est déterminante dans leur mode d'infection, et en


même temps, elle est responsable de la découverte tardive (mimivirus en
2003, mamavirus en 2008)35 des virus géants, du fait de la définition
virologique36 alors couramment utilisée. Cependant, les virus géants, tant
dans leur mode d'infection par phagocytose que durant leur phase active,
remettent en cause cette non-appartenance au phénomène vivant
puisqu'ils présenteraient un complexe métabolique unique, l'« usine à
virion », dont le fonctionnement semble très similaire à celui d'un noyau
de cellule eucaryote[réf. souhaitée].

Localisation

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Actuellement, seule la biosphère terrienne s'offre à l'étude de la vie par


l'Homme, mais le phénomène vivant s'avère particulièrement déroutant
tant ses formes sont variées, complexes et finalement adaptables par
générations successives. La biosphère s'étend des premiers kilomètres de
croûte terrestre37 aux hautes couches stratosphériques38. La majorité de la
biomasse se concentre à l'interaction de la croûte terrestre et de
l'hydrosphère ou le cas échéant de la troposphère (on connaît des formes
de vie dans la roche profonde, dans le pétrole, des extrêmophiles, diverses
formes de résistances à des contraintes comme le vide poussé,
la radioactivité, de hautes pressions, des pH extrêmes,
des températures extrêmes chaudes ou froides, la dessiccation…). Bien
qu'en apparence la vie puisse sembler fragile, le phénomène vivant pris
dans son ensemble depuis ses toutes premières traces terriennes connues
(il y a environ quatre milliards d'années) fait en réalité la preuve d'une
remarquable résilience.

On suppute que de la vie serait potentiellement présente ailleurs dans


l'Univers, bien qu'aucun indice décisif ne soutienne cette supposition.

Origine

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Article détaillé : Origine de la vie.

La vie n'est pas un phénomène épisodique, c'est-à-dire qu'elle ne se


manifeste pas de façon clairement délimitée dans le temps, du moins pas
pour la borne inférieure. En effet, la mort permet de définir une borne
supérieure individuelle, mais le commencement de la vie est plus
problématique : il est considéré que tout organisme vivant est le résultat
de la reproduction d'un ou deux organismes antécesseurs, dit
« progéniteurs ».

Stromatolithes du Précambrien, dans


la formation de Siyeh (en). En 2002, William Schopf a affirmé que ces
formations étaient âgées de 3,5 milliards d'années, elles seraient alors les
plus anciennes traces de vie sur Terre.

L'hypothèse contraire, dite de génération spontanée, a été formulée pour


la première fois par les anciens grecs, et est considérée comme erronée
dans le sens où il est de nos jours considéré que tous les organismes
vivants actuellement sur Terre sont le résultat de la reproduction de leurs
progéniteurs, qui eux-mêmes furent le résultat de la reproduction de leurs
progéniteurs, et ainsi de suite sur des échelles de temps géologique.
Le dernier ancêtre commun universel est estimé avoir vécu il y a
environ 3,5 milliards d'années.

Si les formes de vie suivent donc une chaîne de reproduction remontant


très loin dans le passé, il est admis cependant qu'il a existé une période
pendant laquelle aucune forme de vie n'était présente sur Terre. La
transition entre cette période et celle où la vie existe constitue l'énigme
scientifique dite de l'origine de la vie.
L'origine de la vie et les relations entre ses lignées majeures font l'objet de
recherches incessantes, sans cesse bouleversées par de nouvelles
découvertes scientifiques, en particulier en biologie moléculaire durant ces
dernières décennies. Trois principaux règnes sont distingués,
les procaryotes, les eucaryotes et les archaeas.
Deux organites symbiotiques présents chez les eucaryotes, à savoir
la mitochondrie et le chloroplaste, sont considérés comme le résultat de
l'endosymbiose de bactéries.

Classification

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Article détaillé : Classification scientifique des espèces.

Afin de comprendre l'organisation, le fonctionnement et l'évolution du


vivant, les organismes actuels et passés font l'objet d'un classement.
Celui-ci repose sur l'histoire évolutive du monde vivant (sa phylogénie),
qui est parfois représenté métaphoriquement par un « arbre de la vie ».
Les tenants du cladisme assurent qu'un classement
strictement holophylétique est l'approche la plus pertinente, car offrant le
minimum de contestations possibles. Tous les groupes reconnus sont alors
constitués d'un ancêtre commun et de tous ses descendants. À cela
s'opposent les tenants de la systématique évolutionniste qui considèrent
que l'exclusion de certains descendants ayant radicalement divergé
du plan d'organisation originel permet d'obtenir des groupes plus
homogènes et donc plus naturels.

Plusieurs modèles s'opposent quant à l'allure générale de l'arbre du


vivant. Selon l'un d'eux, le vivant se divise en trois grandes lignées
holophylétiques originelles appelées domaines : les archébactéries,
les eubactéries et les eucaryotes. Selon un modèle alternatif, le vivant se
divise en deux empires : les procaryotes et les eucaryotes, les seconds
ayant évolué à partir des premiers, il y a seulement environ un milliard
d'années.

Notes et références

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1. ↑ « Y a-t-il de la vie ailleurs dans l'univers ? [archive] », sur Les


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2. ↑ Informations lexicographiques [archive] et étymologiques [archive


] de « Vie » (sens IB) dans le Trésor de la langue française
informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et
lexicales.
3. ↑ Jean-Baptiste de Lamarck, Hydrogéologie,
1802, p. 112 ; Philosophie zoologique, 1809, IIe partie, chapitre VII.

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sur Santé Magazine, 31 juillet 2019 (consulté le 28 janvier 2022).

5. ↑ « D’où vient l’oxygène ? [archive] », sur Ça m'intéresse (consulté


le 28 janvier 2022).

6. ↑ Voir l'article Grande oxydation.

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6661, lire en ligne [archive]).

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Conversation (consulté le 28 janvier 2022).

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de couverture.

23. ↑ Michel Henry, La Barbarie, éd. Grasset, 1987, p. 122.

24. ↑ Paul Audi : Michel Henry : Une trajectoire philosophique, Les


Belles Lettres, 2006, p. 109 : "Ainsi, en dépit de sa simplicité, et à
cause de son caractère dynamique (force) et pathétique (affect), le
"vivre" est affectivité (jouissance et souffrance), mais il est aussi
pulsion, désir, volonté, agir (praxis), pensée (représentation)".

25. ↑ Michel Henry, Voir l’invisible, éd. François Bourin,


1988, p. 211-212.

26. ↑ Michel Henry, C'est moi la Vérité, éd. du Seuil, 1996, p. 138
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Voir aussi

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Sur les autres projets Wikimedia :

 vie, sur le Wiktionnaire

 Vie, sur Wikiquote

Bibliographie

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 Christophe Malaterre, Expliquer les origines de la vie : structures et


schèmes explicatifs [archive], Noesis [En ligne], 14 2008, mis en
ligne le 28 juin 2010, consulté le 17 novembre 2014.
 Guenther Witzany: What is Life? In: Frontiers in Astronomy and Space
Sciences. Vol. 7, S. 1-13, doi: 10.3389/fspas.2020.00007

 Yves Michaud Qu'est-ce que la vie ? [archive] Volume 1 de


Université de tous les savoirs, éditions Odile Jacob, 2006. 512
pages. (ISBN 2738178987), 9782738178985.

 Michel Meslin, Alain Proust et Ysé Tardan-Masquelier, Les religions, la


médecine et l'origine de la vie [archive]. Éditeur Odile Jacob, 2001.
266 pages. (ISBN 2738109780), 9782738109781.

 Joël de Rosnay, L'aventure du vivant, Paris, Seuil, coll. « Science


ouverte », 1988 (1re éd. 1988), 232 p. (OCLC 77232966)

Vidéographie

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 Thomas Lecuit, « Dynamiques du vivant [archive] », cours, Collège


de France, 27 avril 2017 : leçon inaugurale

Articles connexes

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 Histoire évolutive du vivant

 Lyfe (astrobiologie)

 Mort - Fin de vie

 Origine de la vie

 Sens de la vie

 Valeur de la vie

 Vérité Compréhension de la vie

 Vie après la mort

 Vie artificielle

 Tous les articles commençant par « Vie »

 Toutes les pages avec « Vie » dans le titre

Liens externes

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