Methodes 2
Methodes 2
Methodes 2
Prof A.GORFTI 1
Partie1 : Radioactivité et
spectrométrie 𝛄
Chapitre 1 : STRUCTURE DU NOYAU ATOMIQUE
I) Propriétés des noyaux stables
1-Constituants nucléaires
De nombreuses particules ont été trouvées dans le noyau.
Nous considérions quelques-unes qui sont listées au tableau suivant :
Particules Symbole Masse Charge
Neutron n ou 10n 1,008664 0
Proton p ou 11H 1,0072766 +1
Electron β− ou −10β 0,0005486 -1
Positron β ou −10β 0,0005486 +1
• Isotones : ce sont les noyaux ayant le même nombre de neutron mais les
numéros atomiques différents.
Exemple : 146C, 157N et 168O.
On montre pour les noyaux moyens que βmoy = cte = 8,5 MeV
4- Energie de séparation d’une particule d’un noyau
Elle est définie comme étant l’énergie nécessaire pour arracher une particule (proton,
neutron, α) d’un noyau. Elle est notée S.
• Pour un proton :
Sp A, Z = βtot A, Z − βtot A − 1, Z − 1
= M A − 1, Z − 1 c 2 − M A, Z c 2 + MH c 2
• Pour un neutron :
Sn A, Z = βtot A, Z − βtot A − 1, Z
= M A − 1, Z c 2 − M A, Z c 2 + mn c 2
Considérons un noyau qui si désexcite en passant d’un état caractérisé par Ii , πi et Ei vers un
autre état caractérisé par If , πf et Ef et Ef < Ei . Soit un électron du cortège électronique
d’énergie de liaison Be− . l’énergie libérée ΔE lors de cette transition nucléaire est
communiquée à cet électron, ce dernier est éjecté de sa propre couche avec une énergie
cinétique :
Ec = ΔE − Be−
Lorsque ΔE>Be-
Où ΔE=Ei-Ef
6) La fission spontanée
Figure 6 : Schéma
synoptique d’une chaîne
électronique de détection
des photons gamma
II) Détection des photons 𝛄 :
spectrométrie gamma
Le détecteur doit toujours être muni d'un blindage en
plomb servant d'une part à arrêter les photons
indésirables provenant de l'extérieur et d'autre part à
constituer un écran de radioprotection pour
l'expérimentateur contre les radiations issues de la
source radioactive utilisée (figure 7).
Du point de vue détection proprement dite, les effets
à savoir ; l'effet photoélectrique, l'effet Compton et
l'effet de création de paires qui constituent les Figure 7 : Détecteur Ge Li avec son
blindage en plomb
principaux modes d'interaction des rayonnements γ
avec la matière doivent être pris en considération.
Précisons que ces effets peuvent se produire aussi
bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du détecteur.
1)Perte d’énergie des photon gamma par effet
photoélectrique
Nous parlons ici de perte ou d'absorption totale de l'énergie des photons émis
par la source radioactive utilisée.
b) Electron lié
L’exemple qui suit est celui d’un radical, le 2,2-diphényl-1-picrylhydrazyle ou
DPPH. La figure 2 reproduit le spectre enregistré à température ambiante
sur poudre.
Figure 2 : Spectre RPE bande X sur poudre et à température
ambiante du radical 2,2-diphényl-1-picrylhydrazyle
On peut donc calculer le facteur g de Landé grâce à
l’équation h𝒗 = 𝒈𝜷𝒆 𝑩 : on obtient g=2,0037. Celui-ci
est légèrement différent du facteur 𝑔𝑒 de l’électron libre car
ici, l’électron non apparié du radical n’est pas libre mais
occupe une orbitale moléculaire.
Ce radical est utilisé comme référence interne lorsque l’on
ne dispose pas d’un fréquencemètre.
2) Système de symétrie axiale
a) Les complexes où 𝒈⊥ < 𝐠 //
Le spectre de la figure 3 est celui d’un complexe mononucléaire de cuivre (II)
enregistré sur poudre à 4,2 K en bande X. Il diffère notablement du spectre du
radical DPPH en deux points : l’existence d’une raie à 330mT qui traverse la
ligne de base mais n’est pas symétrique par rapport à celle-ci (aire négative
plus importante que l’aire positive). Et la présence d’une raie à 311mT située
uniquement au-dessus de la ligne de base.
Pour comprendre un tel spectre, examinons le système étudié. Il est bien
évident que dans la pratique, c’est la démarche inverse qui sera suivie : à
partir des caractéristiques du spectre, des informations sur la molécule
étudiée seront déduites.
Ici le complexe étudié, si l’on se limite à la première sphère de coordination,
possède une symétrie plan carré (figure4).
Figure 3 : Spectre RPE en bande X sur poudre à 4,2 K du
complexe [Cu(oxpn)] où oxpn2- =N,N’-bis(3-
aminopropyl)oxamidato.
Il n’y a a priori aucune raison pour que la réponse de la
molécule soit la même pour toutes les directions du
champ magnétique par rapport à celle-ci. On peut
noter g // (respectivement dans le plan xy). L’hamiltonien
Zeeman traduisant l’effet du champ magnétique peut
s’écrire :
𝑯𝒛𝒆𝒆𝒎𝒂𝒏 é𝒍𝒆𝒄𝒕𝒓𝒐𝒏𝒊𝒒𝒖𝒆
= 𝜷𝒆 𝒈⊥ 𝑩𝒙 𝑺𝒙 + 𝒈⊥ 𝑩𝒚 𝑺𝒚 + 𝒈// 𝑩𝒛 𝑺𝒛 Figure 4 : Schéma du site de coordination
du cuivre dans le complexe [Cu(oxpn)]
Soit :
𝑯𝒛𝒆𝒆𝒎𝒂𝒏 é𝒍𝒆𝒄𝒕𝒓𝒐𝒏𝒊𝒒𝒖𝒆 = 𝜷𝒆 𝑩[𝐠]𝑺
Avec :
𝒈⊥ 𝟎 𝟎
𝐠 = 𝟎 𝒈⊥ 𝟎
𝟎 𝟎 𝒈//
Ce tenseur [g] écrit dans un système d’axes défini par
rapport à la molécule, caractérise le composé étudié par ses
axes et ses valeurs propres.
Si l’on a la possibilité d’étudier une molécule (étude sur un
monocristal où les molécules de la maille sont équivalentes)
, le spectre RPE détecté lorsque le champ magnétique fait
un angle θ avec l’axe z est constitué d’une seule raie
(analogue au spectre DPPH) associé à un facteur g donnée
par la relation :
Figure 11 : Schématisation du site actif de la plastocyanine et spectre RPE en bande X à 77 K. Le spectre (b) a été
enregistré avec un gain supérieur afin de mieux visualiser les raies hyperfines dans la direction parallèle
On constate l’existence d’une raie large traversant la ligne de base associée à un facteur g
sensiblement supérieur à 2 et de quatre raie équidistantes situées au-dessus de la ligne de
base et à des champs plus faibles. Ce spectre n’est pas sans rappeler celui du complexe de
cuivre (II) donné sur la figure 3. Si la raie associée à 𝑐 semble plus large dans le cas de la
plastocyanine, la raie associée à g // est subdivisée en quatre raies sous l’effet de l’interaction
hyperfine avec le noyau de cuivre. Cette interaction apparait ici nettement anisotrope, la raie
associée à g ⊥ étant élargie et non subdivisée. On observe donc simultanément l’anisotropie
de l’effet Zeeman électronique et l’anisotropie de l’interaction hyperfine. Si la première est
décrite par le tenseur [g], la seconde l’est par le tenseur hyperfin [a] :
𝑯 = 𝑺 [𝒂]𝑰
Avec
𝒂𝒙 𝟎 𝟎
[𝐚] = 𝟎 𝒂𝒚 𝟎
𝟎 𝟎 𝒂𝒛
Chacun de ces tenseurs possède son propre système d’axes propres. On a vu que dans le cas
du tenseur [g], celui-ci était relié à la géométrie de la molécule, et que de plus, les valeurs
propres, à savoir g ⊥ et g // dépendaient directement de la structure électronique du
composé. Si l’on s’intéresse à l’origine de l’interaction hyperfine, deux phénomènes sont
importants : d’une part un terme de contact Fermi responsable de la partie isotrope du
tenseur et une interaction dipôle électronique responsable de la composante anisotrope du
couplage hyperfine. Or le dipôle électronique n’est pas ponctuel mais présente une certaine
délocalisation dans l’espace imposée par la nature de l’orbitale moléculaire accueillant
l’électron non apparié. La structure électronique, directement reliée à la géométrie du
composé étudié, est donc à l’origine de l’anisotropie des tenseurs [g] et [a]. très
fréquemment, ils sont donc pris coaxiaux, avec un système d’axes propres commun. On peut
donc écrire pour la plastocyanine :
𝑯 = 𝜷𝒆 𝑩 𝒈𝑺 + 𝑺 𝒂𝑰
Avec
𝒈⊥ 𝟎 𝟎 𝒂⊥ 𝟎 𝟎
𝐠 = 𝟎 𝒈⊥ 𝟎 et [𝐚] = 𝟎 𝒂⊥ 𝟎
𝟎 𝟎 𝒈// 𝟎 𝟎 𝒂//
Tenseurs écrits dans le même système d’axes.
On a ainsi pu déterminer :
𝒈⊥ = 𝟐, 𝟎𝟓𝟑 et 𝒈// = 𝟐, 𝟐𝟐𝟔
𝒂⊥ 𝒂‖
= 𝟏𝟕. 𝟏𝟎 et = 𝟔𝟑. 𝟏𝟎−𝟒
−𝟒
𝒉𝒄 𝒉𝒄
L’interaction hyperfine dans le plan xy est quatre fois plus faible que dans la direction z.
ceci explique la résolution de quatre raies associées à g // et la raie large associée à g.
Une molécule paramagnétique possède un spin électronique S différent de zéro, mais elle
peut également posséder des noyaux à spin I non nuls. Les moments magnétiques
électroniques et nucléaires associés à S et I peuvent interagir. Cette interaction s'appelle le
couplage hyperfin.
IV) Anions et radicaux organiques
a) Noyaux non équivalents (figure12)
Prenons par exemple le cas d'un électron célibataire (S =1/2) couplé avec deux protons (I1 =
I2 = 1/2) non équivalents soumis à un champ magnétique statique H. L'hamiltonien de
système s'écrit :
𝑯 = gβH𝑺𝒁 + A1 𝑺𝒁 𝑰𝒁𝟏 + A2 𝑺𝒁 𝑰𝒁𝟐
Le premier terme représente l'énergie Zeeman électronique. Nous avons volontairement
omis le terme Zeeman nucléaire car d'une part l'énergie correspondante est très faible et
d'autre part ce terme n'affecte pas la position des transitions R.P.E.
Les deux autres termes représentent l'énergie d'interaction entre les moments
magnétiques électroniques et nucléaire. A1 et A2 sont les constantes de couplage hyperfin
du système. Les niveaux d'énergie du système, c'est à dire les différentes valeurs propres
de H, sont donc proportionnels aux trois nombres quantiques ms, m1 et m2, respectivement
valeurs propres de SZ, IZ1 et IZ2.
E = gβH m𝑠 + A1 𝑚𝑠 m1 + A2 𝑚𝑠 m2
𝟏 𝟏 𝟏
avec 𝒎 = ± , 𝒎 = ± 𝐞𝐭 𝒎𝟐 = ±
𝒔 𝟐 𝟏 𝟐 𝟐
A l'aide d'un rayonnement électromagnétique de fréquence
appropriée on peut induire des transitions entre ces différents
états. Etant donné que l'on travaille toujours à fréquence fixe
(9GHz dans le cas présent), on fait varier le champ magnétique H
et il y aura une transition à chaque fois que la condition de
résonance hν = ΔE sera satisfaite.
Les règles de sélections pour les transitions RPE étant :
𝟏
𝛥𝑚𝑠 =± 𝛥𝑚1 = 0 et 𝛥𝑚2 = 0
𝟐
L’énergie correspondant à chaque transition s'écrit donc simplement
hν = gβH + A1 m1 + A2 m2
Si H* correspond au champ magnétique à la résonance pour l'électron seul, hν =
gβH∗ et la position des raies de résonance (en Gauss) devient
H = H∗ − A1 m1 − A2 m2 pour 2 protons non équivalents et
H = H∗ − Σi A𝑖𝑚𝑖 pour plusieurs protons non équivalents à la condition que
les couplages A1
A2... soient exprimés en Gauss
Il faut remarquer que chaque transition R.P.E se caractérise par un nombre
quantique 𝑚𝑖.
b) Noyaux équivalents (Figure13)
Prenons le cas de deux protons équivalents couplés à un électron célibataire.
Les couplages hyperfins sont donc égaux : A1 = A2, La position des raies de
résonance (en Gauss) devient :
H = H∗ − 𝐴𝑀 avec M = 𝑚1 + 𝑚2
Cet isotope convient parfaitement parce que sa durée de vie raisonnablement longue
permet d'avoir des 57Fe* pendant une période de plusieurs heures (et même de
plusieurs jours) au cours desquelles expérience peut être réalisée. L'échantillon que
l'on veut étudier est placé dans une autre feuille, placée devant un compteur. On peut
utiliser différents isotopes, mais les plus souvent employés sont 57Fe et 119Sn Et c’est
pourquoi nous nous intéresserons tout particulièrement à eux.
L'absorption résonante se produit lorsque les niveaux d'énergie
nucléaire de la source et de l'absorbant se correspondent. L'énergie
du photon émis peut être modifiée à l'aide de l'effet Doppler (il joue
maintenant un rôle utile). Cela est réalisé en montant la source sur
un support mobile : si on le déplace rapidement en contrôlant sa
vitesse. On peut contrôler le déplacement Doppler du photon avec
une grande précision. Il suffit souvent de quelques mm s-1 pour
adapter la fréquence du photon aux niveaux d'énergie de
l’absorbant.
On peut utiliser un pas de vis, mais en fait, on a souvent recours à
un procédé électromagnétique comme pour les diaphragmes des
haut-parleurs. L’absorption se produit pour une certaine vitesse de
la source ; mais très souvent on observe l’absorption pour plusieurs
valeurs.
V. Spectre Mössbauer
Les données brutes la spectroscopie
Mössbauer consistent en un relevé du
nombre de photons en fonction de la vitesse
de la source en direction de l’absorbant, les
vitesses négatives indiquent un mouvement
de la source en direction de l’absorbant, les
vitesses négatives indiquent un
éloignement. Des vitesses positives
signifient qu'il faut augmenter la fréquence
du photon pour que l'absorbant puisse
résonner, et donc que la séparation 57Fe* -
57Fe et plus grande dans l’absorbant que
dans la source.
VI. Information déduite des spectres
1) Déplacement d’isomérisation
Séparation quadripolaire :
l’interaction entre le moment quadripolaire
nucléaire qui mesure l’ampleur de la division
de la distribution des charges nucléaires d’une
symétrie sphérique, et le gradient du champ
électrique associé avec la présence des
électrons et des ions entourant un noyau
spécifique peut engendrer une
dégénérescence des états nucléaires, ceci est
probable quand :Les charges entourant le
noyau sont distribuées dans une symétrie non
cubique ;Q≠0 qui est vrai seulement si l’état du
spin du moment angulaire I est supérieur à ½.
3) Interaction magnétique hyperfine
Le moment dipolaire magnétique peut interagir avec un champ magnétique,
entraînant une séparation d’un niveau nucléaire de moment angulaire I en 2I+1
sous états équidistants et non dégénérés, les énergies de ces sous états sont
données par :
𝐄 𝒎𝑰 = −𝒈𝑵 𝜷𝑵 𝐇𝒎𝑰
Où g N est le facteur de Landé, βN est le magnéton nucléaire, H est la force du
champ magnétique ; et mI le moment magnétique de spin, dans le cas de 57Fe, le
champ magnétique divise l’état fondamental I=3/2 en deux et quatre sous-états,
respectivement. Selon les règles de sélection du dipôle magnétique, seulement les
transitions dont 𝚫𝐈 = 𝟏 et 𝚫𝐦 = 𝟎, ±𝟏 sont permises, donnant dans le cas
de 𝑸 = 𝟎 un spectre de 6 lignes symétriques, comme montré dans la figure ci-
dessous. Les intensités de ces lignes dans le spectre ne sont pas les mêmes, à cause
de la différence des probabilités des transitions, et qui ont aussi des distributions
angulaires différentes.
𝜟𝒎𝑰 = 𝟎, ±𝟏
𝜟𝑰 = 𝟏
𝑸=𝟎