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Thèse de Gabin Mwande-Maguene, Lille 1, 2011

N° d’ordre : 40559

UNIVERSITE LILLE 1 – SCIENCES ET TECHNOLOGIE

UNIVERSITE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE MASUKU

CENTRE INTERNATIONAL DE RECHERCHES MEDICALES DE


FRANCEVILLE

ECOLE DOCTORALE SCIENCES DE LA MATIERE, DU RAYONEMENT ET DE


L’ENVIRONNEMENT

Thèse de Doctorat

Molécules et Matière Condensée

Gabin MWANDE – MAGUENE

CONCEPTION, SYNTHESE ET ACTIVITE


ANTIPLASMODIALE DE NOUVEAUX COMPOSES
FERROCENIQUES
Thèse dirigée par le Pr. Lydie PELINSKI et le Pr. Jacques LEBIBI

Soutenue le 28 juin 2011 devant la commission d’examen


Pour obtenir le grade de Docteur d’Université

Président du jury :
Philippe Grellier, Professeur, Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris
Rapporteurs :
Anne Robert, Directeur CNRS, LCC Toulouse
Philippe Belmont, Chargé de recherche UMR 176 CNRS, Institut Curie Paris
Examinateurs :
Jean-Bernard Lekana-Douki, Maître Assistant CAMES, CIRMF Gabon
Directeurs de thèse
Lydie Pélinski, Professeur, UCCS UMR CNRS 8181
Jacques Lebibi, Professeur, USTM Gabon

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Thèse de Gabin Mwande-Maguene, Lille 1, 2011

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Remerciements

Remerciements
Ce travail de thèse, a été réalisé en cotutelle

entre l’équipe de Catalyse, Chiralité et Chimie Fine, dirigée par Madame le Docteur
Francine Agbossou, Directeur de Recherche CNRS à l’Unité de Catalyse et de Chimie du
Solide (UCCS, UMR 8181), dirigée par Monsieur le Professeur Lionel Montagne,

l’Unité de Recherches de Chimie et Biochimie, du département de Chimie de


l’Université des Sciences et Techniques de Masuku à Franceville au Gabon, dirigée par le
Professeur Jacques Lebibi, et

l’Unité de Parasitologie Médicale dirigée par Monsieur le Docteur Touré Fousseyni du


Centre International de Recherches Médicales de Franceville sous la direction de Monsieur
Jean-Paul Gonzalez.

Je tiens tout d’abord à remercier mes directeurs de thèse, le Professeur Lydie Pelinski,
pour m’avoir fait l’honneur de travailler avec elle durant toutes ses années de recherches. Ses
compétences, sa gentillesse, son intérêt pour le sujet et ses conseils (scientifiques et
professionnels) m’ont fortement aidé au cours de ma thèse. Le Professeur Jacques Lebibi,
pour avoir accepté de codiriger cette thèse, me permettant ainsi de faire le lien entre les deux
pays. Sa simplicité, ses compétences et sa motivation pour le sujet m’ont permis de bien
réaliser mes travaux au Gabon.

J’adresse un grand remerciement au Docteur Touré Fousseyini, pour m’avoir donné


l’opportunité de réaliser une partie de mes travaux au sein de l’UPARAM au CIRMF et
d’avoir mis à ma disposition les moyens nécessaires pour la bonne marches des ses derniers.

De tout cœur, je remercie le Docteur Jean-Bernard Lekana-Douki, pour m’avoir fait


découvrir la parasitologie. Son encadrement, ses conseils et sa disponibilité m’ont été d’une
aide précieuse durant mes deux déplacements au CIRMF.

Je remercie également le Docteur Élisabeth Mouray, ingénieur de recherche au


Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, pour sa sympathie, sa grande disponibilité et
le Professeur Philippe Grellier, pour m’avoir permis de compléter mes travaux de recherche et
mes compétences en parasitologie au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, pour
son professionnalisme, ses conseils scientifiques et aussi pour m’avoir fait l’honneur de
participer au jury de soutenance.

Merci aux Docteurs Sylvain Pellegrini et Till Bousquet, Maitres de Conférences à


l’UCCS, pour leurs discussions scientifiques, leurs aides et conseils dans la rédaction du
manuscrit.

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Remerciements

Je tiens très particulièrement à remercier le Dr Philippe Belmont, Chargé de recherche


CNRS au sein de l'UMR 176 CNRS de l’Institut Curie de Paris et le Dr Anne Robert,
Directeur CNRS, LCC Toulouse d’avoir accepté d’évaluer mon travail de thèse et d’être les
rapporteurs de ce manuscrit.

Pour leur assistance, leurs encouragements, et leurs sympathies, qui m’ont permis de
réaliser cette thèse dans de bonnes conditions, je remercie chaudement Claudine Butticaz, les
Docteurs Christophe Biot, Sophie Picart, Natascha Chavain et Christophe Michon.

Je souhaiterai remercier, la Direction Générale des Bourses et Stages du gouvernement


gabonais pour avoir financé mes quatre années de thèse par une bourse du troisième cycle,
mais également la Direction Régionale du Nord Pas-de-Calais et l’Université de Lille1,
Sciences et Technologies pour avoir financé la collaboration France-Gabon par une bourse de
mobilité Nord-Sud.

Recevez chers collègues et amis des Laboratoires de l’UCCS, et de l’UPARAM ma


profonde sympathie. Je tenais à vous remercier pour ces bons moments passés ensemble et je
vous souhaite une bonne continuation.

J’adresse un grand merci à tous mes amis et connaissances, toute ma famille à tous
ceux et celles qui ont cru en moi et qui n’ont cessé de me soutenir, de m’encourager et de
prier pour moi. Merci à ma maman Moutsinga Marie-Claire, à ma chérie Magalie et ses
parents, à ma famille de cœur les Hennion, à ma famille spirituelle la Source, Fives, le
Renouveau, à Armel, Julius et Léonie d’avoir toujours été là.

Enfin, je tenais à dédier ce manuscrit à la mémoire de mon père André Boubala


Maguena, avec qui j’aurai aimé partager ce moment très important de ma vie. Puisse Dieu, te
garder au chaud là-haut car je sais que tu veilles sur moi.

Que Dieu bénisse abondement et puissamment tous ceux et celles qui liront ce manuscrit.

Dr. Gabin MWANDE-MAGUENE

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TABLE DES MATIERES

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................................... 13


PLAN DU MANUSCRIT............................................................................................................................ 18
CHAPITRE I : LA CHIMIE BIOORGANOMETALLIQUE DANS LE TRAITEMENT DU PALUDISME ................ 19
I. LE PALUDISME .................................................................................................................................. 21
I.1. situation mondiale....................................................................................................................... 21
I.1.1. L’Afrique ........................................................................................................................ 21
I.1.2. Continent américain ...................................................................................................... 22
I.1.3. Asie-Pacifique ................................................................................................................ 23
I.1.4. Moyen-Orient et Eurasie ............................................................................................... 23
I.2. L’agent causal ........................................................................................................................ 24
I.2.1. Plasmodium falciparum ................................................................................................. 24
I.2.2. Plasmodium vivax .......................................................................................................... 25
I.2.3. Plasmodium ovale ......................................................................................................... 25
I.2.4. Plasmodium malariae .................................................................................................... 25
I.2.5. Plasmodium knowlesi .................................................................................................... 26
I.3. Cycle de vie de Plasmodium .................................................................................................. 26
I.4. Différents types de paludisme .............................................................................................. 28
I.4.1. Accès palustre simple .................................................................................................... 28
I.4.2. Accès palustres graves à Plasmodium falciparum......................................................... 29
I.4.3. Autres types de paludisme ............................................................................................ 30
I.5. Cycle érythrocytaire, digestion de l’hémoglobine et formation du pigment malarique ............ 31
I.6. Traitement du paludisme ...................................................................................................... 34
I.6.1. Principe général du traitement ..................................................................................... 35
I.6.2. Principaux médicaments ............................................................................................... 36
I.6.3 Quelques antipaludiques en phases cliniques .............................................................. 52
I.6.4. Les vaccins dans le traitement du paludisme ................................................................ 54
II. LA CHIMIE BIOORGANOMETALLIQUE .............................................................................................. 55
II.1. Introduction........................................................................................................................... 55
II.2. Les complexes organométalliques ........................................................................................ 56
II.3. Les métallocènes ................................................................................................................... 57
II.3.1. Chiralité des métallocènes ............................................................................................ 58
II.3.2. Le ferrocène................................................................................................................... 58
II.4. Les molécules organométalliques biologiquement actives .................................................. 60
II.4.1. Les premiers médicaments organométalliques ............................................................ 60
II.4.2. Les complexes métalliques et les métallocènes dans la conception du médicament .. 61
II.4.3. Conception et synthèse des nouveaux composés métallocéniques ............................. 68
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ......................................................................................................... 69
CHAPITRE II : SYNTHESE ET ACTIVITES BIOLOGIQUES ANTIPLASMODIALE ET ANTI-TOXOPLASMIQUE
DES 4-AMINO-2-HYDROXYNAPHTOQUINONES FERROCENIQUES ................................................... 81
I. INTRODUCTION : Développement des 2-hydroxynaphtoquinones ................................................. 83
II. L’ATOVAQUONE ET LA TOXOPLASMOSE.......................................................................................... 84
II.1. Le cycle de reproduction ....................................................................................................... 85
II.2. Le traitement de la toxoplasmose ......................................................................................... 86
III. LES HYDROXYNAPHTOQUINONES DE SYNTHÈSE ............................................................................. 88
IV. SYNTHESE DES HYDROXYNAPHTOQUINONES FERROCENIQUES..................................................... 91
IV.1. Objectif du travail .................................................................................................................. 91
IV.2. Synthèse des aminohydroxynaphtoquinones ferrocéniques................................................ 92
IV.2.1. Analyse rétrosynthétique de la synthèse des aminohydroxynaphtoquinones
ferrocéniques ................................................................................................................................ 92
IV.2.2. Synthèse des amines ferrocéniques .............................................................................. 92

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Table des matières

IV.2.3. Synthèse des aminohydroxynaphtoquinones ferrocéniques 22-31 ............................. 96


V. ACTIVITÉS BIOLOGIQUES DES AMINOHYDROXYNAPHTOQUINONES FERROCENIQUES .................. 98
V.1. Activité antipaludique ........................................................................................................... 98
V.1.1. Activité antipaludique des AHNQFc 22 - 31 sur W2 ...................................................... 98
V.1.2. Activité antipaludique des AHNQFc 22-31 sur des isolats cliniques gabonais ............ 100
V.1.3. Activité anti-toxoplasmique ........................................................................................ 106
V.1.4. Activité cytotoxique..................................................................................................... 107
VI. CONCLUSION .................................................................................................................................. 109
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE ......................................................................................................... 110
CHAPITRE III : SYNTHESE, ACTIVITES ANTIPLASMODIALE ET ANTITUBERCULEUSE IN VITRO DES
HYDRAZONES QUINOLEIQUES ET ACRIDINIQUES FERROCENIQUES .............................................. 113
I. INTRODUCTION .............................................................................................................................. 115
I.1. Etude des dérivés de l’acridine dans le traitement du paludisme ...................................... 115
II. SYNTHESE DES HYDRAZONES QUINOLÉIQUES ET ACRIDINIQUES FERROCENIQUE DANS LE
TRAITEMENT DU PALUDISME......................................................................................................... 117
II.1. Synthèse des hydrazones ferrocéniques .................................................................................. 118
II.1.1. Objectif de synthèse .................................................................................................... 118
II.1.2. Synthèse des hydrazones acridiniques et quinoléiques ferrocéniques ...................... 119
III. ACTIVITE ANTIPALUDIQUE IN-VITRO DES HYDRAZONES FERROCÉNIQUES (HFc) .......................... 124
III.1. Résultat des tests effectués sur les souches de P. falciparum ............................................ 124
III.2. Résultat des tests effectués sur des isolats cliniques infectés par P. falciparum ... 126
III.3. Analyse des résultats ........................................................................................................... 127
III.4. Conclusion ........................................................................................................................... 128
IV. LES HYDRAZONES FERROCENIQUES DANS LE TRAITEMENT DE LA TUBERCULOSE........................ 129
IV.1. La tuberculose ..................................................................................................................... 129
IV.2. La tuberculose dans le monde ............................................................................................ 129
IV.3. Le traitement de la tuberculose .......................................................................................... 130
IV.3.1. Antibiotiques antituberculeux essentiels .................................................................... 130
IV.3.2. Quelques hydrazones de synthèse dans le traitement de la tuberculose .................. 131
IV.4. Activité antituberculeuse des HFCs 50 – 62 ........................................................................ 132
V. CONCLUSION .................................................................................................................................. 133
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................................................... 134
CHAPITRE IV : SYNTHESE ET ACTIVITE ANTIPLASMODIALE IN-VITRO DES 4-
AMINOQUINOLEINES FERROCENIQUES ......................................................................................... 145
I. INTRODUCTION .............................................................................................................................. 147
II. LES COMPLEXES METAL-CQ DANS LE TRAITEMENT DU PALUDISME ............................................. 148
III. SYNTHESE DES 4-AMINOQUINOLEINES FERROCENIQUES ............................................................. 150
III.1. Objectif de travail ................................................................................................................ 150
III.1.1. Synthèse des nouveaux 4-aminoquinoléines ferrocéniques (série 1)......................... 150
III.1.2. Synthèse des 4-aminoquinoléines ferrocéniques de la série 2 ................................... 152
IV. ACTIVITE ANTIPALUDIQUE ET CYTOTOXICITE IN-VITRO DES 4-AMINOQUINOLÉINES
FERROCÉNIQUES ............................................................................................................................ 155
IV.1. Activité antipaludique in vitro ............................................................................................. 155
IV.1.1. Activité antipaludique des AQFcs 68-72 et 81-85 sur des souches de P. falciparum . 155
IV.1.2. Activité antipaludique des AQFcs 68-72 et 81-85 sur des isolats cliniques gabonais . 159
IV.2. Activité Cytotoxique ............................................................................................................ 160
V. CONCLUSION .................................................................................................................................. 162
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................................................... 163
CHAPITRE V : SYNTHESE ET ACTIVITE ANTIPLASMODIALE IN-VITRO DES BENZODIAZEPINES
FERROCENIQUES ............................................................................................................................ 165

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Table des matières

I. INTRODUCTION .............................................................................................................................. 167


I.1. Les benzodiazépines ............................................................................................................ 167
I.2. Objectif du travail ................................................................................................................ 170
II. SYNTHESE DES BENZODIAZEPINES FERROCENIQUES ..................................................................... 171
II.1. Méthode classique (M1)...................................................................................................... 171
II.1.1. Réaction de couplage .................................................................................................. 171
II.1.2. Réaction de déprotection et cyclisation ...................................................................... 172
II.1.3. Condensation du dérivé ferrocénique......................................................................... 174
II.2. Méthode 2 : Réactions sous irradiation micro-onde........................................................... 175
II.2.1. Réaction de couplage-déprotection-cyclisation « one-pot » ...................................... 175
II.2.2. Réaction de condensation des BZDs avec le composé ferrocéniques ........................ 177
III. ACTIVITE ANTIPALUDIQUE ET CYTOTOXICITE DES BENZODIAZEPINES FERROCENIQUES .............. 178
IV. CONCLUSION .................................................................................................................................. 178
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................................................... 180
CONCLUSION GENERALE ..................................................................................................................... 187
PARTIE EXPERIMENTALE...................................................................................................................... 191
A. CHIMIE ............................................................................................................................................ 193
I. DERIVES FERROCENIQUES D’ATOVAQUONE.................................................................................. 194
I.1. Synthèse des amines ferrocéniques 2 - 5 ............................................................................ 194
I.2. Synthèse des amines ferrocéniques 10 a et b ..................................................................... 195
I.3. Condensation des amines ferrocéniques sur la 2-hydroxynaphtoquinone : composés 22 - 27
............................................................................................................................................. 196
II. DERIVES D’HYDRAZONES FERROCENIQUES ................................................................................... 198
II.1. Synthèse des aldéhydes ferrocéniques ............................................................................... 198
II.1.1. Synthèse des précurseurs ferrocéniques .................................................................... 198
II.1.2. Synthèse des amines ferrocéniques 32 - 34 ................................................................ 199
II.1.3. Réaction d’ortholithiation des amines ferrocéniques ................................................. 200
II.2. Synthèse des hydrazines ..................................................................................................... 201
II.3. Synthèse des hydrazones .................................................................................................... 201
III. DERIVES 4-AMINOQUINOLEINES FERROCENIQUES ....................................................................... 205
III.1. Synthèse des amines quinoléines........................................................................................ 205
III.1.1. Synthèse des diamines quinoléines............................................................................. 205
III.1.2. Synthèse des triamines quinoléines ........................................................................... 207
a. Synthèse des tert-butyle alcane carbamates ...................................................................... 207
b. Synthèses des tert-butyl aminoquinoléïnes carbamates .................................................... 208
c. Synthèse des triamines quinoléines .................................................................................... 208
III.2. Synthèse des amines quinoléines ferrocéniques ................................................................ 209
III.2.1. Synthèse diamines quinoléines ferrocéniques............................................................ 209
III.2.2. Synthèse des triamines ferrocéniques ........................................................................ 211
IV. DERIVES BENZODIAZEPINES FERROCENIQUES ............................................................................... 213
IV.1. Synthèse des benzodiazépines par la méthode conventionnelle 1 .................................... 213
IV.1.1. Réaction de couplage .................................................................................................. 213
IV.1.2. déprotection et cyclisation des 88, 91 et 92 ............................................................... 214
IV.2. Synthèse des benzodiazépines par irradiation micro-onde ................................................ 215
IV.3. Synthèse des benzodiazépines ferrocéniques .................................................................... 215
IV.3.1. Méthode classique 1 ................................................................................................... 215
IV.3.2. Méthode par irradiation micro-onde .......................................................................... 217
B. PARASITOLOGIE .............................................................................................................................. 217
RESUME ............................................................................................................................................... 219
SUMMARY ........................................................................................................................................... 219

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ABREVIATIONS

AcOH : Acide acétique


ACT : Association médicamenteuse à base d’Artémisinine
ADN: Acide désoxyribonucléique
Ala : Alanine (A)
AP: Atovaquone-Proguanil (Malarone ®)
AQ : Amodiaquine
Arg : Arginine (R)
Art: Artémisinine
ARM: Artéméther
ARS: Artésunate
Asn : Asparagine (N)
Asp: Acide Aspartique (D)
Atn: Atovaquone (ATV)
ATP : Adénosine triphosphate
BCG : Basile Calmette Guérin
BZD : Benzodiazépine
CDA : Association Chlorproguanil-Dapsone-Artésunate (LapDap+)
CH2Cl2 : Dichlorométhane
CIM : Concentration inhibitrice minimale
CQ : Chloroquine
Cys : Cystéine (C)
DCC : N,N'-Dicyclohexylcarbodiimide
DHFR : Dihydrofolate réductase
DHOD : Dihydroorotate deshydrogénase
DIEA : N,N-Diisopropylethylamine
DMF: N,N-diméthylformylamide
DMSO : Diméthylsulfoxyde
DO: Densité optique
ED50 : Potentiel membranaire
EDCI : 1-éthyl-3-(3’-diméthylaminopropyl)carbodiimide
EMB : Etambutol
EP : Ether de pétrole
Et2O : Ether diéthylique
EtOH : Ethanol
Euartekine ® : Association Pipéraquine-Dihydroartémisinine
FB : Formule brut
FP-FE(II) : Ferroprotoporphyrine IX (l’hème)
FP-Fe(III) : Ferriprotoporphyrine IX (hématine)
FRP : Faire reculer le paludisme
Fc : Ferrocène
FQ: Ferroquine
Gln : Glutamine (Q)
Glu : Acide Glutamique (E)
Hf : Halofantrine
His : Histidine (H)
Hl: Hydrolapachol
Hz : Hémozoïne

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Ile : Isoleucine (I)


INH : Isoniazide
K2CO3 : Carbonate de potassium
Leu: Leucine (L)
LF : Luméfantrine
Ln : Lapinone
Lys : Lysine (K)
MCR : Réactions multicomponsants
Me : Méthyl
MeOH : Méthanol
Met : Méthionine (M)
MF : Méfloquine
MM : Masse moléculaire
Mn : Ménoctone
Na2SO4 : Sulfate de sodium
NADH : Nicotinamide adénine dinucléotide hydrogénase
Nu : Nucléophile
OMS : Organisation mondiale de la santé
PANDA : Association Pyronaridine-Artésunate
PCl5 : Pentachlorure de phosphore
P. f. : Plasmodium falciparum
PfGAPDH : P. falciparum glycéraldéhyde-3-phostate déshydrogénase
Pgh1 : P-glycoprotéine homologue
Pfmdr : P. falciparum multidrug resistance
PfNHE : Plasmodium falciparum Na+/H+ exchanger
Pfcrt : P.falciparum chloroquine résistance transporter
Phe : Phénylalanine (F)
PIB : Produit intérieur brut
pLDH : Plasmodium lactate dehydrogenase
Pn : Parvaquone
PPM : Membrane Plasmique Parasitaire
PVM : Membrane Parasitophore Vacuolaire
QN : Quinine
RBC : Globule Rouge du Cytosol
Rdt : Rendement
RE : Réticulum endoplasmique
Ser : Sérine (S)
SERCA : Sarcoplasmique/réticulum endoplasmique Ca2+
SOCl2 : Chlorure de thionyle
t-BuLi : Tertiobutyllithium
TFA : Acide trifluoroacétique
THF : Tétrahydrofurane
Thr : Thréonine (T)
Tyr : Tyrosine (Y)
Val : Valine (V)
VD : Vacuole Digestive
VIH : Virus de l’immunodéficience humaine
VP : Vacuole parasitophore

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INTRODUCTION GENERALE

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Introduction générale

Le paludisme demeure jusqu’à présent, un problème de santé publique majeur dans le


monde. En effet, plus de la moitié de la population mondiale est exposée au risque de
contracter la maladie. Le paludisme est causé par un parasite, le Plasmodium, et transmis à
l’homme par la piqure d’un moustique (anophèle femelle). C’est en Afrique Subsaharienne,
qu’est enregistré le maximum de décès, soit près de 89% de la population mondiale à risque.
La mortalité palustre, actuellement estimée à plus d’un million de décès par an, touche surtout
les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les adultes non immuns. Plasmodium
falciparum est l’espèce parasitaire responsable des mortalités liées au paludisme. Le Gabon,
situé dans la partie Centre-Ouest de l’Afrique, de par son climat tropical chaud et humide,
regroupe les conditions propices au développement du parasite. Ainsi, les cinq espèces
infectant l’homme sont présentes dans tout le pays, mais P. falciparum est majoritairement
rencontré. Depuis la découverte des premières souches résistantes aux antipaludiques, dans les
années 1960, P. falciparum ne cesse de développer d’autres formes de résistances, voire
même des multirésistances, par des mutations de certains de ces génomes, rendant ainsi
difficile le traitement du paludisme. En effet, la chloroquine, premier antipaludique de
synthèse le plus utilisé et plus actif, a connu des échecs thérapeutiques repartis dans le monde
entier.1
La toxoplasmose, une autre maladie parasitaire affectant l’homme, est due à un
protozoaire du genre Toxoplasma gondii. Ce protozoaire est rencontré à presque tous les
stades de la chaîne alimentaire, mais son hôte définitif est le chat ainsi que tous les félidés.
L’homme s’infecte en mangeant de la viande mal/non cuite, des légumes mal lavés, en buvant
de l’eau souillée et du lait non pasteurisé, mais surtout au contact des excréments présents
dans la litière du chat. La toxoplasmose est en soit une maladie asymptomatique. Cependant,
elle est très dangereuse pour les femmes enceintes, plus précisément pour l’enfant qu’elle
porte. En effet, lorsqu’il est transmis à l’enfant, T. gondii peut entraîner des malformations et
donc l’enfant naitra avec des séquelles ; mais son action peut aussi être plus grave et aller
jusqu’à la mort du fœtus. La toxoplasmose constitue une maladie majeure opportuniste pour
les sujets immunodéprimés (VIH, greffés), mais également un problème de santé majeur
surtout chez les sidéens des pays en voie de développement. Le traitement de la maladie
repose sur l'administration d'antibiotiques ou d'autres molécules à action antiparasitaire. Et
pour des patients allergiques aux sulfamides, l’atovaquone apparaît comme étant le
médicament de choix. 2 L’effet inhibiteur in vitro et in vivo de l’atovaquone sur T. gondii a
bien été démontré à de très faibles concentrations.3,4 De plus, l’utilisation de l’atovaquone
comme simple agent, dans le traitement des infections dues à P. falciparum, présentait une
forte efficacité. Cependant, très rapidement, il a été associé à un taux trop important de
rechute.5,6 En association avec le proguanil, l’atovaquone demeure très actif.7 Cette
association (AP), est commercialisée sous le nom de Malarone®. Ce dernier est actuellement
le meilleur médicament antipaludique utilisé dans le traitement prophylactique du paludisme.
Cependant, son utilisation profite uniquement aux voyageurs et non aux populations
autochtones car non seulement son prix est très élevé, mais aussi et surtout qu’il n’est utilisé
que pour des séjours de courtes durées (trois mois maximum).

1
Spencer, H. C. Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg. 1985, 79, 748 – 758.
2
Meneceur, P. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 2008, 52, 1269 – 1277.
3
Araujo, F. G.; Huskinson, J.; Remington, J. S. Antimicrob. Agents Chemother. 1991, 35, 293 – 299.
4
Romand, S.; Pudney, M.; Derouin, F. Antimicrob. Agents Chemother. 1993, 37, 2371 – 2378.
5
Chiodini, P. L. et al. J. Antimicrob. Chemother. 1995, 36, 1073 – 1078.
6
Looareesuwan, S. et al. Am. J. Trop. Med. Hyg. 1996, 54, 62 – 66.
7
Watt, G. J. Infect. Dis. 2000, 181, 405.
15

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Introduction générale

Suite à la recrudescence des résistances aux antiparasitaires (Plasmodium et


Toxoplasma), plusieurs chercheurs, chimistes et parasitologues, travaillent en collaboration
pour tenter de trouver des molécules très efficaces et accessibles à tous.
La pharmacomodulation des molécules biologiquement actives par l’introduction
d’une entité organométallique apparaît comme une alternative très intéressante capable de
pallier ces problèmes. En effet, la Ferroquine (introduction du ferrocène dans la chaîne alkyle
latérale de la molécule de la chloroquine) et le Ferrocifène (analogue ferrocénique du
tamoxifène) illustrent bien l’apport important de la chimie bioorganométallique.
Suite au succès rencontré par la chimie bioorganométallique, à l’apparition
d’éventuelles souches de résistance et au coût trop élevé des molécules antipaludiques, nos
travaux ont ainsi été orientés vers la synthèse de nouveaux dérivés ferrocéniques. Notre choix
a aussi été de réaliser des synthèses simples comportant peu d’étapes.
Une première étude s’est portée sur les dérivés de l’atovaquone avec pour but de se
rapprocher de la structure chimique de l’atovaquone afin d’améliorer son efficacité
antiplasmodiale et antitoxoplasmique par la synthèse des dérivés
aminohydroxynaphtoquinones ferrocéniques. Une première série de ces dérivés avait déjà été
synthétisée dans notre laboratoire et leur activité biologique antiparasitaire étudiée. En effet,
parmi les aminohydroxynaphtoquinones précédemment synthétisées et testées sur des souches
de P. falciparum et T. gondii, trois d’entre elles étaient très actives sur des souches résistantes
de T. gondii, mais moins actives que l’atovaquone sur P. falciparum. En conservant la partie
aminohydroxynaphtoquinone ferrocénique (communes aux molécules précédentes), nous
avons modifié la nature des substituants sur l’azote tertiaire permettant ainsi un
rapprochement de la structure de l’atovaquone. L’étude de leur activité biologique sur des
souches de laboratoire et cliniques de P. falciparum, de T. gondii et sur des lignées cellulaires
a également été menée.
La seconde étude concernait les hydrazones quinoléiques (HQ) et acridiniques (HA).
L’équipe de Campiani,8, 9 obtinrent des résultats très satisfaisants de l’action d’hydrazones sur
des souches chloroquino-résistantes de P. falciparum. Les HQ et HA se sont effectivement
montrées plus actives que la CQ. Ainsi, en combinant les squelettes hydrazines quinoléiques
et acridiniques et le ferrocène carboxaldéhyde substitué par une fonction amine, nous avons
synthétisé des hydrazones ferrocéniques acridiniques (HFcAs) et quinoléiques (HQFcs). Une
variation des groupements aminés a été apportée sur le squelette ferrocénique. Ces hydrazones
ferrocéniques ont été par la suite testées in vitro sur des souches de laboratoire et des isolats
cliniques infectés par P. falciparum.
Sachant que les hydrazones constituent une importante classe de composés dans le
développement de médicament. Savini et al.10 publient des résultats de l’étude des hydrazones
quinoléiques et acridiniques en traitement antituberculeux. C’est dans cette même optique que
nous avons également réalisé des tests d’activités des HQFcs et HAFcs sur une souche de
tuberculose (M. tuberculosis).
Les analyses des résultats obtenus pour les hydrazones ferrocéniques précédemment
synthétisés nous ont orientés vers la synthèse de nouveaux dérivés 4-aminoquinoléiques
ferrocéniques (AQFcs). L’originalité de ces molécules repose sur la présence d’un hétérocycle
azotée saturée et d’un ferrocène en bout de chaîne. Une chaîne carbonée linéaire de longueur
variable a été également insérée entre le cycle quinoléique et l’hétérocyle. Les activités de ses
molécules ont été également étudiées sur des isolats cliniques gabonais infectés par P.

8
Gemma, S. et al. Bioorg. Med. Chem. Lett. 2006, 16, 5384 – 5388.
9
Fattorusso, C. et al. J. Med. Chem. 2008, 51, 1333 – 1343.
10
Savini, L. et al. Bioorg. Med. Chem. 2002, 10, 2193 – 2198
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Introduction générale

falciparum et sur des souches de laboratoire de P. falcipraum. L’effet cytotoxique de ces


AQFcs a été analysé sur des cellules épithéliales de rein de singe Véro.
Suite à la récente découverte de l’activité antiplasmodiale des benzodiazépines, plus
précisément du flurazepam, nous nous sommes intéressés à cette classe de composés. Tout en
conservant le motif benzodiazépine du Flurazepam, nous avons modifié la partie aminoéthyle
par l’introduction du motif ferrocénique. Une première partie de cette étude s’est limitée à
l’optimisation de leur synthèse du squelette benzodiazépine. Deux méthodes ont alors été
exploitées dont la première s’est effectuée par synthèse multi-étape et la seconde par
irradiation micro-onde. Comme les précédentes molécules, l’activité antiplasmodiale de ces
benzodiazépines ferrocéniques a été réalisée.

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PLAN DU MANUSCRIT

Le travail de cette thèse se divise en cinq chapitres :


Dans le premier chapitre, est présenté le paludisme dans sa généralité incluant l’apport
considérable de la chimie bioorganometallique dans la lutte contre les souches résistantes. Les
quatre chapitres suivants traitent des travaux propres à cette thèse. Ainsi, dans le chapitre
deux est abordée la synthèse des aminohydroxynaphtoquinones dans le traitement du
paludisme et de la toxoplasmose. L’étude des hydrazones quinoléiques et acridiniques
ferrocéniques dans le traitement du paludisme et de la tuberculose est abordée dans le chapitre
trois. Le quatrième chapitre présente les nouveaux dérivés 4-aminoquinoléines ferrocéniques
antiplasmodiales. Enfin, le dernier chapitre traite de la synthèse des benzodiazépines
ferrocéniques par irradiation micro-onde et leur activité antiplasmodiale.

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CHAPITRE I : LA CHIMIE
BIOORGANOMETALLIQUE DANS LE TRAITEMENT
DU PALUDISME

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Chapitre I : La chimie bioorganométallique dans le traitement du


paludisme

I. LE PALUDISME
Le paludisme ou malaria (de l'italien mal'aria, mauvais air), est une parasitose due à un
protozoaire transmis à l’homme par la piqûre d'un moustique (l’anophèle), provoquant des
fièvres intermittentes.

I.1. situation mondiale

Figure 1 : Paludisme, répartition mondiale actuelle, OMS 2009.1


Le paludisme est à la fois, l’une des principales maladies mortelles, touchant
particulièrement les enfants et également un important facteur de pauvreté dans le monde.
Quasiment 50% de la population mondiale est menacée par le paludisme : 3,3 milliards de
personnes réparties dans 109 pays (Figure 1). En 2008, le paludisme a touché entre 231
millions de personnes et provoqué la mort d’environ 826 000 personnes dont 89 % en
Afrique, 6 % en Méditerranée orientale et 5 % en Asie du Sud-Est.2 En 2008, le paludisme
était présent dans 108 pays ou territoires. Parmi tous ces décès, les enfants de moins de 5 ans
ainsi que les femmes enceintes et les adultes non immuns sont les plus touchés.

I.1.1. L’Afrique

En Afrique, il y a 50 pays en zones impaludées, dont quarante-sept sont situés en


Afrique subsaharienne où se trouve la plus grande partie du fardeau mondial du paludisme et

1
World malaria report 2009. http://whqlibdoc.who.int/publications/2009/9789241563901_eng.pdf. Consulté
le 25 avril 2011.
2
Organisation Mondiale de la Santé (OMS), http://www.who.int/topics/malaria/fr/index.html. Consulté le 25
avril 2011.
21

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Chapitre I : La chimie bioorganométallique dans le traitement du


paludisme

les trois autres sont dans la partie Nord. Ils n'ont qu'une transmission résiduelle du paludisme
et des rares cas d'importation. Ainsi, sensiblement 694 millions de personnes sont susceptibles
d’avoir le paludisme dans les pays africains, ce qui représente 21% de la population mondiale
à risque. Le Nigeria et la République Démocratique du Congo représentent 30% de la
population totale à risque dans cette région.1 En Afrique Subsaharienne, certaines parties à
risque où l'infection est fréquente sont à transmission élevée (environ 86%). La population,
dans ces zones, développe une prémunition. De ce fait, les enfants et les femmes enceintes ont
un risque élevé de développer des symptômes sévères ou de mourir du paludisme. Tous les
ans, près de 25 millions de femmes africaines en tombant enceintes risquent de contracter un
paludisme du à Plasmodium falciparum durant leur grossesse.3 D’autres parties de l'Afrique
subsaharienne ont plutôt un paludisme instable et faible. Dans ce contexte, peu d'individus
développent une prémunition, de sorte que les adultes aussi bien que les enfants ont un risque
élevé de contracter le paludisme. Le moustique Anophèle gambiae, hautement efficace en tant
que vecteur principal de P. falciparum est prédominant en Afrique. Bien que la transmission
de P. vivax ne doive pas être négligée, on estime qu'environ 98 % des cas en Afrique sont dus
à P. falciparum.
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) estime que le nombre de cas a augmenté
de 173 millions en 2000 à 188 millions en 2005, et de 2005 à 2009, il a diminué à 176
millions.4 Par contre, le nombre de décès continue de baisser de 900 000 en 2000 à 709 000
en 2009.4 Aussi, un enfant sur cinq de moins de 5 ans décède à cause du paludisme en
Afrique. Le paludisme pendant la grossesse est souvent responsable d'anémie maternelle,
d’accouchement prématuré et de faible poids de naissance chez l'enfant, contribuant ainsi à
accroître la mortalité infantile. L'infection maternelle sévère contribue de façon significative
aux décès maternels en Afrique subsaharienne. Les pays d'Afrique du Nord n'ont que
quelques cas importés de paludisme et aucun décès.

I.1.2. Continent américain

En Amérique, 22 pays sont dit impaludés. Ces pays se situent en Amérique centrale,
autour de la forêt amazonienne, dans les Caraïbes, et au sud de l'Amérique du Sud. Environ
137 millions de personnes vivent dans des zones à risque de paludisme. Au niveau mondial,
ce chiffre est estimé à environ 4% de la population à risque. On note sensiblement 77 millions
de personnes à risque vivant dans des zones de faible transmission et le reste dans des zones
où les cas dépassent 1 pour 1 000 habitants. C’est Plasmodium vivax qui est l’espèce
dominante car elle représente 75% de tous les cas. En effet, Au Mexique et en Amérique
centrale, P. vivax représente 94% des cas. En outre, P. falciparum est présent dans le bouclier
guyanais (Guyane française, Guyana et Suriname, soit 40 à 60% des cas), en République
Dominicaine et Haïti (près de 100% des cas). Les Amériques ont connu environ 3 millions de
cas de paludisme en 2000 (environ 1% de l'incidence mondiale) et 2 400 décès (soit 0,2% des
décès mondiaux). Aujourd’hui ces chiffres ont baissé (soit 1 100 cas et 1 300 décès en 2009).4
Les pays du bassin amazonien supportent l'essentiel du fardeau avec environ 40% des décès
en Amérique se produisant au Brésil.

3
Bulletin de l'Organisation mondiale de la Santé 1999, 77, 624 – 640
4
World malaria report 2010: http://www.reliefweb.int/rw/lib.nsf/db900sid/EGUA-8C5MGM/$file/
who_world_malaria_report_2010.pdf. Consulté le 25 avril 2011.
22

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paludisme

I.1.3. Asie-Pacifique

20 pays en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique Occidental sont impaludés. Environ


67% de la population mondiale à risque se trouvent dans la région Asie-Pacifique soit 2,2
milliards de personnes susceptibles d’avoir le paludisme. L’Inde, la Chine, l’Indonésie, le
Bangladesh, le Vietnam et les Philippines, qui détiennent les plus grandes populations à
risque, sont situées dans cette région à risque. En Inde, Indonésie, Birmanie, au Vietnam et au
Bangladesh, environ 91% de la population à risque vit dans des zones de forte transmission de
P. vivax et P. falciparum. Des épidémies se produisent fréquemment dans ces pays et sont
souvent causées par de grands événements climatiques saisonniers. P. falciparum est présent
dans tous les pays sauf dans les deux Corée. P. vivax par contre, est endémique uniquement
dans les 20 pays. En dehors de la Birmanie, de certaines parties de la Papouasie-Nouvelle-
Guinée, de l'Indonésie, du Vanuatu, de la République Démocratique du Timor-Leste, des Îles
Salomon, du Cambodge, de la République démocratique populaire lao et de certains états de
l'Inde où P. falciparum continue de sévir, la proportion de paludisme à P. falciparum a baissé
en Asie du Sud-Est depuis la fin des années 1970.

I.1.4. Moyen-Orient et Eurasie

En Asie Centrale, Transcaucasie, au Moyen-Orient et sur la frontière Europe-Asie,


près de 270 millions de personnes sont à risque de paludisme soit environ 8% de la population
mondiale à risque. Cette population est repartie dans 17 pays ou zones impaludés. Seulement
21% de la population à risque sont situés dans des zones de transmission élevée, les 79%
restants sont dans des zones de faible transmission. Depuis le début des années 1990, suite à
l'affaiblissement des programmes de prévention et de contrôle du paludisme, aux problèmes
politiques et socio-économiques, de la migration massive de population et de vastes projets de
développement, la transmission a augmenté dans la région. Ainsi, les pays de la région sont
classés selon les groupes suivants :
• Du paludisme modéré à élevé en Afghanistan, au Pakistan et au Yémen.
• Du paludisme faible et limité à certaines zones en Iran, Irak et Arabie Saoudite.
• Du paludisme très limité, uniquement dans des foyers résiduels en Azerbaïdjan,
Géorgie, Kirghizistan, Tadjikistan, Turquie, Ouzbékistan et en Fédération de Russie.
• Du paludisme inexistant. En effet, depuis 2005, aucun cas de paludisme autochtone
(c.-à-d. contracté localement) n'a été rapporté dans la République arabe syrienne. En
Arménie et au Turkménistan c’était à partir de 2006. Par contre le Sultanat d'Oman a
rapporté ses derniers cas autochtones en 2003 et était exempt de paludisme jusqu'à ce
qu'il ait à faire face à une flambée de paludisme en 2007, à partir de cas importés.

L’espèce la plus prévalente est P. vivax. Elle se rencontre dans tous les pays
impaludés, ce qui n’est pas le cas de P. falciparum dont la prévalence varie considérablement
d'un pays à l'autre. Effectivement, il est prédominant au Yémen (98% des cas) et en Arabie
Saoudite (77%), commun au Pakistan (30-40%) et représente encore une faible part
décroissante des cas en Iran, Afghanistan et dans le sud du Tadjikistan.

Au-delà des souffrances que le paludisme cause aux individus, aux familles et aux
communautés, la maladie accentue également la pauvreté dans quelques unes des régions les
plus pauvres du monde. A elle seule, l’Afrique perd chaque année 12 milliards US$ en coût

23

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Chapitre I : La chimie bioorganométallique dans le traitement du


paludisme

direct et bien davantage encore en pertes économiques annuelles.5 Cette maladie, autrefois
inéluctable, bat aujourd’hui en retraite. Grace aux actions concertées et coordonnées des
membres du FRP (Faire Reculer le Paludisme), l’accès à la prévention et aux soins ont été
facilités de manière significative, réduisant ainsi la maladie dans de nombreux pays. En effet,
dans les pays qui sont parvenus à un taux élevé de couverture par l’usage de moustiquaires
imprégnées et le recours aux associations médicamenteuses comportant de l’artémisinine
(ACT), les cas de paludisme et les décès en découlant ont reculé de 50 %. Ces résultats ont été
observés dans des contextes insulaires (Sao Tomé-et-Principe et Zanzibar en République-Unie
de Tanzanie) mais également dans certains pays d’Afrique continentale, notamment
l’Érythrée, le Rwanda et la Zambie.

I.2. L’agent causal

Le Paludisme est véhiculé par un moustique du genre Anophèle dont on dénombre 60


espèces vectrices. La survie de l’Anophèle dépend des zones humides pour la phase larvaire
du moustique. Plasmodium est sensible à la température quand il parasite l’Anophèle. Ainsi,
pour se développer normalement le parasite a besoin d’être dans un milieu à température
comprise entre 27 et 37°C. Les Plasmodiums infectent tous les animaux à sang chaud
(oiseaux, reptiles, singes, chimpanzés et rongeurs). Cependant, seules cinq espèces sont
pathogènes pour l’homme à savoir : P. falciparum, P. malariae, P. vivax, P. ovale et P.
knowlesi.

I.2.1. Plasmodium falciparum

Essentiellement retrouvé en Afrique tropicale, en Asie du Sud-Est, en Amérique


centrale et du Sud, il s’agit de l’espèce la plus pathogène puisque le paludisme qu’elle
occasionne est en général le seul qui puisse entraîner une mortalité importante. Etant l’espèce
la plus répandue, elle sévit surtout dans les zones tropicales et sub-tropicales. Il peut être aussi
résistant aux médicaments antipaludiques ce qui entraîne une difficulté supplémentaire pour le
traitement. Cependant on n’observe pas de rechute lorsque le malade survit et qu’il n’est pas
de nouveau infecté.
• Phase hépatique : d’une durée de 6 jours, elle se caractérise par l’absence
d’hypnozoïtes et donc de reviviscence schizogonique.
• Phase érythrocytaire : l’incubation est de 7 à 15 jours, sa durée de vie est de 12 mois
maximum. P. falciparum parasite toutes les hématies. La schizogonie érythrocytaire
dure habituellement 48 heures et s’effectue dans les capillaires profonds (viscéraux,
encéphaliques) où les érythrocytes infestés sont séquestrés du fait de leur adhérence à
l’endothélium. Cette séquestration protège le parasite du passage dans la rate, site
majeur de destruction. Contrairement aux autres espèces, les gamétocytes
n’apparaissent jamais avant le 10ème jour de parasitémie.

5
http://www.rollbackmalaria.org/gmap/part1-fr.pdf. Consulté le 25 avril 2011
24

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paludisme

I.2.2. Plasmodium vivax

Les études qui lui sont consacrées sont de moindre ampleur que celles consacrées à P.
falciparum : à cause de son manque de létalité, mais également de l’impossibilité de maintenir
en culture continue ses stades érythrocytaires. Des études récentes ont montré que P.vivax
n’est pas si anodin. En effet, des formes graves, voire mortelles ont été rapportées récemment
en Inde et en Amazonie.6
• Phase hépatique : il existe deux types de schizogonies tissulaires, l’une immédiate de
8 jours, l’autre retardée et à déclenchement périodique, due à l’existence
d’hypnozoïtes. La persistance du parasite au niveau hépatique est à l’origine de
rechutes plusieurs années après l’inoculation du sporozoïte. La latence étant fonction
de la souche, la longévité de P. vivax peut atteindre ou dépasser 2 ans.
• Phase érythrocytaire : P. vivax parasite surtout les globules rouges jeunes et la
parasitémie dépasse rarement 2%. Il induit une altération de la membrane des globules
rouges infectés. Cependant, contrairement à P. falciparum, ces modifications
n’entraînent pas de propriétés de cytoadhérence. La schizogonie dure 48 heures, ce qui
correspond au rythme des accès tierces.

I.2.3. Plasmodium ovale

Moins courant que les deux autres et moins dangereux que Plasmodium falciparum, il
est responsable de la fièvre tierce bénigne. Très proche de P. vivax avec lequel on l’a
longtemps confondu, ses caractéristiques en font une espèce à part entière qui parasite
l’homme dans les régions où P. vivax est rare ou absent. Il est endémique principalement en
Afrique de l'Ouest, aux Philippines, en Indonésie orientale, et en Papouasie-Nouvelle-
Guinée.7
• Phase hépatique : la période de prépatence, de 9 jours, est sensiblement la même que
celle de P. vivax. De plus, comme chez P. vivax, c’est l’existence d’hypnozoïtes qui
explique les accès à distance d’une piqûre infectante.
• Phase érythrocytaire : comme pour P. vivax, la schizogonie dure 48 heures, et ce sont
préférentiellement les hématies jeunes qui sont parasitées.

I.2.4. Plasmodium malariae

En dépit de sa large répartition sur toute la planète, P. malariae ne provoque que des
« accès paludiques bénins ». Il est moins dangereux que les autres espèces de Plasmodium. P.
malariae cause une infection durable et chronique qui, dans certains cas, peut durer la vie
entière. Il arrive parfois qu’il soit responsable de complications sérieuses telles que le
syndrome néphrotique.
• Phase hépatique : le développement hépatique est lent, de 15 jours. Des rechutes
existent 20 ans et même plus après le départ d’une zones d’endémie. Elles seraient le
fait de formes érythrocytaires latentes, s’exprimant à l’occasion d’une agression, telle
une splénectomie.

6
Daniel-Ribeiro, C. T.; Lacerda, M. V.; Oliveira-Ferreira, J. Bull. Soc. Pathol. Exot. 2008, 101, 243 – 248.
7
Baird, J. K.; Offman, S. L. Clinical Infectious Diseases, 2004, 39, 1336 – 1345.
25

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• Phase érythrocytaire : la schizogonie dure 72 heures, d’où le nom de fièvre quarte des
accès intermittents. Dans cette espèce, ce sont les vieilles hématies qui sont parasitées
(parasitémie généralement de 1 à 2 %).

I.2.5. Plasmodium knowlesi

Une cinquième espèce appelée P. knowlesi a été retrouvée comme infection humaine à
fièvre quarte à Bornéo. Ce parasite est à l’origine responsable d’infection chez le singe. Son
évolution est potentiellement grave ; de ce fait, elle doit être traitée comme P. falciparum.
Tout dernièrement, des cas sporadiques de paludisme à P. knowlesi ont été signalés
chez des voyageurs revenant de zones forestières de l’Asie du Sud-Est. Ce sont les
moustiques du groupe Anophèles leucosphyrus qui transmettent ce type de « paludisme
simien ». C’est un paludisme qui touche normalement le macaque crabier (ou macaque à
longue queue), le macaque à queue de cochon et le semnopithèque malais. Des personnes
peuvent être infectées lorsqu’elles séjournent dans les forêts humides de l’Asie du Sud-Est (ou
à la lisière de ces forêts), à la portée des singes hôtes et du moustique vecteur de l’infection.
Le risque d’infection concerne principalement le Cambodge, la Chine, l’Indonésie, le Laos, la
Malaisie, le Myanmar, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam. P. knowlesi a
un cycle de vie de 24 h. Il peut entraîner des pics de fièvre quotidiens 9 à 12 jours après
l’infection et ses symptômes sont parfois atypiques. Des défaillances organiques peuvent
survenir et des cas mortels sporadiques ont été décrits. Il n’existe ni formes hépatiques
persistantes ni risque de rechute pour P. knowlesi.

I.3. Cycle de vie de Plasmodium

Le cycle de vie du parasite nécessite deux hôtes (Figure 2) : l’être humain (hôte
intermédiaire) où a lieu la multiplication asexuée et l’anophèle femelle (hôte définitif) où se
produit la fécondation.

Figure 2 : Cycles de vie sexuée et asexuée de Plasmodium.8

8
Greenwood, B. M. et al. J. Clin. Invest. 2008, 118, 1266 – 1276.
26

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Chapitre I : La chimie bioorganométallique dans le traitement du


paludisme

Lors de son repas sanguin, le moustique anophèle femelle infecté par Plasmodium,
l’injecte à l’homme sous forme de sporozoïtes. En moins de 30 minutes, ce dernier va
atteindre le foie via la circulation sanguine et envahir les cellules hépatiques.9 Le sporozoïte
s’y multiplie par schizogonie pendant 5 à 7 jours pour donner un schizonte hépatique
contenant des milliers de cellules infectantes, les mérozoïtes. C’est la phase pré-
érythrocytaire ou exo-érythrocytaire. C’est durant cette phase que certaines espèces telles que
P. vivax et P. ovale vont survivre sous une forme de latence dans l’organisme sans pourtant
révéler de gouttes épaisses positives.
En effet, chez P. vivax et P. ovale, il existe une phase appelée dormante. Elle est due
au fait qu’un certain nombre de sporozoïtes ayant colonisés parfaitement l’hépatocyte, ne se
développent pas immédiatement pour former le schizonte hépatique.8 Durant cette phase, le
parasite ne se réplique plus et est alors appelé hypnozoïte. Les hypnozoïtes dorment pendant
une période plus ou moins longue puis, en fonction de facteurs encore mal connus, vont entrer
en développement pour provoquer des accès récurrents de paludisme. Bien que P. malariae
puisse persister pendant des dizaines d’années sous forme d’une infection asymptomatique,
lors de l’étape sanguine asexuée, il ne donne pas d’hypnozoïtes.8
Après maturation (8 à 10 jours), le schizonte hépatique éclate pour libérer plus de
10 000 mérozoïtes dans la circulation sanguine. Ces derniers vont envahir les globules rouges
et initier un cycle érythrocytaire de 48 heures. Certains mérozoïtes hépatiques sont contenus
dans des mérosomes permettant leur transport dans le sang.10 Les mérosomes
s’accumuleraient dans les capillaires pulmonaires où la circulation sanguine est ralentie. Dans
l’hématie colonisée, un mérozoïte va se différencier en anneau, puis en trophozoïte. Le
trophozoïte va subir plusieurs divisions nucléaires et donner un schizonte érythocytaire
contenant un nombre variable de mérozoïtes selon les espèces : c’est le cycle
intraérythrocytaire. L’hématie éclate ensuite et les mérozoïtes (parasites infectieux) sont
libérés dans le sang où ils peuvent envahir de nouveaux érythrocytes. C’est l’éclatement des
hématies infectées qui est responsable des symptômes de la maladie : fièvre, frissons, puis
anémie progressive. Lors d’une infection à P. falciparum, la mort peut être due à l’anémie, à
des perturbations de la circulation du sang et des réactions inflammatoires dans les vaisseaux
du cerveau, des poumons ou dans d’autres organes profonds. Lorsqu’une femme enceinte
primipare est infectée, la grossesse est à haut risque pour l’enfant (mort prématurée, retard de
croissance).
Après 9 à 11 jours, certains mérozoïtes envahissent les globules rouges, puis au bout
de 24 h, sont séquestrés dans la moelle osseuse ou la rate où ils vont se différencier en formes
sexuées, les gamétocytes mâles et femelles.11 Les parasites restent vivants sous cette forme
pendant une vingtaine de jours. Renaud Lacroix a montré en 2005, suivant un mécanisme qui
n’est pas encore élucidé, que la présence de gamétocytes dans le sang de l’hôte pouvait attirer
encore plus le moustique.12
L’anophèle femelle en piquant à nouveau l’homme pour se nourrir, ingère les
gamétocytes mâles et femelles où ils vont se différencier dans l’estomac en 8 gamètes mâles
et un gamète femelle. Une demi-heure après la piqure, les gamètes mâles et femelles vont
donner naissance à un zygote : c’est la fécondation. Le zygote formé va se transformer en un

9
Yuda, M.; Ishino, T. Cell. Microbiol. 2004, 6, 1119 – 1125.
10
Baer, K. et al. Plos. Pathog. 2007, 3, 1651 – 1668.
11
Diebner, H. H. et al. J. Theor. Biol. 2000, 202, 113 – 127.
12
Lacroix et al. Plos. Biol. 2005, 3, 1550 – 1553.
27

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paludisme

ookinète mobile. Environ une heure après le repas sanguin, l’ookinète va traverser
l’épithélium endoplasmique en envahissant les cellules épithéliales. Celles-ci deviennent
apoptotiques et sont expulsées de l’épithélium endoplasmique.13 L’ookinète va ainsi
s’installer sous la lame basale de l’épithélium et se développer en oocyste jeune. A l’intérieur
de cet oocyste, des milliers de sporozoïtes se forment par sporulation pour donner un oocyste
mature (Figure 3). Ces sporozoïtes vont perforer la coque de l’oocyste et migrer vers les
glandes salivaires par chimiotactisme. Ils sont ainsi prêts à être transmis au prochain individu
lors du prochain repas sanguin.

Figure 3 : Cycle de vie sexué du plasmodium dans l’anophèle femelle.13

I.4. Différents types de paludisme

En général, seul Plasmodium falciparum est responsable des complications graves.

I.4.1. Accès palustre simple

Juste après le retour d’une zone d’endémie, la « crise de paludisme » ou « accès


palustre », peut être suspectée. Elle est caractérisée par des accès fébriles dont une fièvre à
plus de 40°C, des frissons, suivis d'une chute de température accompagnée de sueurs
abondantes et d'une sensation de froid. On distingue la fièvre tierce (survenant tous les trois
jours) de la fièvre quarte (survenant tous les quatre jours). Plasmodium vivax et Plasmodium
ovale sont responsables de la fièvre tierce bénigne, Plasmodium falciparum de la fièvre tierce
maligne et Plasmodium malariae de la fièvre quarte. La néphrite quartane survient après des

13
Vlachou et al. Cur. Opin. Genet. Develop. 2006, 16, 384 – 391.
28

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années d'infection chronique par l'espèce Plasmodium malariae. Elle ne répond pas toujours
aux traitements antipaludiques ni aux corticoïdes ainsi qu'aux médicaments cytotoxiques. En
effet, P. malariae, qui est susceptible d'entraîner une infection à répétition (ou chronique)
attaquant les glomérules, est à l'origine du syndrome néphrotique par la dissolution de
complexes immunitaires (associations anticorps-antigène). Par contre, tous les sujets
présentant une infection répétée par Plasmodium malariae ne présentent pas une atteinte
rénale.

I.4.2. Accès palustres graves à Plasmodium falciparum

Le neuropaludisme, l’anémie grave et la détresse respiratoire sont les trois formes


prédominantes. Les facteurs de gravité sont le neuropaludisme (profondeur du coma,
convulsions répétées, âge < 3 ans) et l’hypoglycémie attribuée au paludisme. En zone
d’endémie, plus de 90 % des décès sont observés chez des enfants.

a. Paludisme cérébral ou neuropaludisme

Le neuropaludisme est aussi appelé paludisme cérébral à cause de l'obstruction des


capillaires du cerveau par les hématies parasitées. Il est associé à une élévation importante de
la température (40°C) et un coma (d'une durée souvent supérieure à 30 minutes). Il est de
mauvais pronostic malgré le traitement. La mortalité s'élève parfois à 20 % chez les adultes et
15 % chez les enfants. L'apparition d'un tel paludisme sévère peut être soit progressive soit
brutale.

b. Le paludisme chez la femme enceinte

Une mère peut transmettre le parasite à l’enfant qu’elle porte. Ainsi, cette infection du
placenta par P. falciparum se traduit par un faible poids de naissance, tout particulièrement
chez les primipares (premier accouchement). Il peut arriver que les femmes enceintes ne
présentent pas de signes alors que les parasites qui envahissent les globules rouges de la
circulation, et plus précisément de la petite circulation du placenta, sont présents. Cela est dû
à la faible parasitémie. Dans les zones d'hypo ou de méso-endémie (transmission instable), les
femmes enceintes présentent des infections sévères associées à de fortes parasitémies avec
une anémie, une hypoglycémie et des œdèmes des poumons. La grossesse est alors émaillée
de problèmes tels que des contractions prématurées, d'avortement spontané et de mortalité au
moment de l'accouchement.

c. Le paludisme transfusionnel

C'est un paludisme transmis par l'intermédiaire d'une transfusion sanguine ou après


échange d'aiguilles entre individus drogués. P. malariae et P. falciparum sont le plus souvent
mis en cause. Dans ce cas, la période d'incubation est courte car il n'existe pas de cycle pré-
érythrocytaire (se déroulant avant l'envahissement des globules rouges). Le paludisme
transfusionnel se traduit par les mêmes signes que ceux que l'on observe par le Plasmodium
en cause. Néanmoins, P. falciparum est le plus souvent sévère chez les toxicomanes.

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d. Le paludisme de l'enfant dû à P. falciparum


À l'origine d'environ 1 à 3 millions de décès chaque année, cette variété de paludisme
touche essentiellement les Africains et s'accompagne de troubles neurologiques avec des
convulsions pouvant aller jusqu'au coma, d’hypoglycémie, d’une augmentation du taux
d'acidité du sang (acidose métabolique) et d’anémie sévère. Contrairement aux autres formes,
le paludisme de l'enfant ne s'accompagne pas ou peu souvent d'une insuffisance rénale ou
d’œdème pulmonaire aigu.

e. Le paludisme et l’infection à VIH/SIDA


Une élévation de la réplication du VIH en cas d'accès palustre concomitant augmente
la prévalence de l'infection par le VIH. En cas de traitement, les prévalences de ces deux
infections sont diminuées, avec un effet plus important pour le paludisme. Cette synergie
néfaste entre ces 2 infections peut en partie expliquer l'importance de la pandémie du VIH en
Afrique Subsaharienne et l'extension de plus en plus importante du paludisme. Le caractère
opportuniste du paludisme est maintenant reconnu. Il y a en particulier une nette
augmentation de la prévalence et de la densité parasitaire moyenne de P. falciparum chez les
femmes infectées par le VIH par rapport aux femmes séronégatives. La co-infection
paludisme/VIH a un effet particulièrement marqué sur le poids de naissance de l’enfant.

I.4.3. Autres types de paludisme

a. Le paludisme grave à P. vivax

L'OMS estime le paludisme de P. vivax à environ 130 à 390 millions de cas chaque
année. Il est retrouvé essentiellement en Asie du Sud-Est (52%), dans les pays de l'Est
Méditerranéen (15%), et en Amérique du Sud (13%). Les symptômes sont classiques :
frissons, fièvre, malaise, céphalées, myalgies comme pour les autres espèces, mais la fièvre
est souvent plus élevée qu'avec P. falciparum. L'évolution chronique de P. vivax peut durer
plusieurs années entraînant une hypoprotidémie (diminution du taux de protéines sériques
dans l’albumine), des œdèmes et une perte de poids importante. Une évolution mortelle est
possible par anémie sévère, troubles respiratoires, malnutrition, voire coma. Chez la femme
enceinte, P. vivax est une cause fréquente d'anémie et de réduction du poids de naissance.
Comme pour les autres espèces de plasmodium, de rares ruptures de rate ont été signalées
avec P. vivax.

b. Le paludisme d'importation

Il existe près de 6 000 cas annuels de paludisme en France métropolitaine, chiffre le


plus élevé de toutes les nations industrialisées. Le paludisme d'importation est en constante
augmentation chez le voyageur, en grande partie liée aux voyages de personnes issues de
l'immigration ayant visité leur pays d'origine (70% des cas). Plus de 90% des paludismes
d'importation surviennent chez des voyageurs n'ayant pas observé ou ayant mal suivi les deux
groupes de mesures préventives efficaces et complémentaires que sont la protection contre les
piqûres de moustiques et la chimioprophylaxie. 90% des cas proviennent d'Afrique
subsaharienne, 83% sont dus à P. falciparum. Il y a chez l'adulte environ 200 cas

30

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de paludismes graves par an en France, avec ictère, troubles de la conscience, hyper


parasitémie, défaillance respiratoire. Chez l'enfant, il a été noté dans une étude faite entre
1996 et 2005, 421 formes graves sur 4 150 enfants impaludés avec anémie sévère, coma,
prostration, convulsions multiples et troubles de la conscience. L'hyper parasitémie > 4% n'a
pas chez l'enfant de valeur pronostique. La mortalité globale est de 4,5 pour mille, la mortalité
des formes graves est de 10,5%.

I.5. Cycle érythrocytaire, digestion de l’hémoglobine et formation du


pigment malarique

Pendant le développement et la reproduction asexuée du plasmodium dans


l’érythrocyte, près de 65-75 % de l’hémoglobine érythrocytaire sont digérés par le parasite
(Figure 4).14 La question qui se posait était : pourquoi le parasite devait dégrader une telle
proportion d’hémoglobine érythrocytaire ? Plusieurs hypothèses ont été proposées.15, 16 Il avait
été démontré que pour la synthèse de ses protéines et son développement, Plasmodium a
besoin des acides aminés issus de la dégradation de l'hémoglobine.16 Cependant, des études
récentes suggèrent que la fraction d'hémoglobine digérée et utilisée à cette fin est beaucoup
moins importante que ce que l’on pensait (environ 16 %).17 En effet, le parasite acquière des
acides aminés du milieu extracellulaire et les incorporent dans ses protéines.17, 18 Il expulse en
même temps des acides aminés inutiles par de nouvelles voies de perméabilité dans la
membrane du globule rouge infecté dont la nature biochimique reste encore mal connue.19 On
peut aussi noter que la digestion en excès d'hémoglobine est nécessaire pour réduire la
pression osmotique dans l’érythrocyte infecté et empêcher ainsi la lyse prématurée de la
cellule.20 En plus de contribuer à la régulation de la pression osmotique interne, le phénomène
d’échange transmembranaire d'acides aminés, permet d’assurer une provision suffisante de
chaque acide aminé, particulièrement ceux qui sont rares dans l'hémoglobine (isoleucine,
cystéine, glutamine, méthionine et glutamate).15, 18

Figure 4 : formation du pigment malarique.21


14
Rosenthal, P. J. Int. J. Parasitol. 2004, 34, 1489 – 1499.
15
Francis, S. E. et al. EMBO J. 1994, 13, 306 – 317.
16
Rosenthal, P. J. Curr. Opin. Hematol. 2002, 9, 140 – 145.
17
Krugliak, M. ; Zhang, J.; Ginsburg. H. Mol. Biochem. Parasitol. 2002, 119, 249 – 256.
18
Divo, A. A. et al. J. Protozool. 1985, 32, 59 – 64.
19
Kirk, K. Physiol. Rev. 2001, 81, 495 – 537.
20
Lew, V. L. et al. Blood Cells Mol. Dis. 2004, 32, 353 – 359.
21
Egan, T. J. Mol. Biochem. Parasitol. 2008, 155, 127 – 136.
31

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Durant son cycle intra-érythrocytaire, le parasite est entouré de 3 membranes : la


membrane de la vacuole parasitophore (PVM = Parasitophorious Vacuolar Membrane)
provenant en partie de l’invagination de la membrane érythrocytaire de l’hôte, de la
membrane plasmique parasitaire (PPM = Parasite Plasma Membrane) et de la membrane
érythrocytaire. Une fois dans le globule rouge, des cytostomes, formés de l’invagination des
membranes plasmique parasitaire et vacuolaire permettent d’ingérer des petites portions
d’hémoglobine du cytoplasme éryrthrocytaire. Les vésicules formées contenant
l’hémoglobine sont ensuite transportées vers la vacuole digestive avec laquelle ils fusionnent
et où l’hémoglobine est digérée par des protéases parasitaires.22 La caractérisation
biochimique des cytostomes et des vésicules d’endocytose est limitée. Mais l’actine semble
jouer un rôle prépondérant. Le transport de l’hémoglobine présenterait des similarités avec la
voie endocytique des eucaryotes.23, 24 Ce nouveau modèle de transport de l’hémoglobine vers
la vacuole digestive est illustré dans la Figure 5.
La formation des cytostomes se fait en 3 étapes (Figure 5): (1) invagination de la
PVM, (2) suivie de celle de la PPM, (3) formation d’une constriction dense aux électrons
autour du cytostome. Les étapes 4 à 6 correspondent à la maturation du cytostome. Ainsi, le
cytostome continue à se remplir du cytosol des globules rouges et s’allonge jusqu’à entrer en
contact avec la vacuole digestive. La fusion de la membrane de la vacuole digestive et de la
membrane externe (plasmique) de la vacuole d’endocytose permet la libération de son
contenu dans la vacuole digestive où il peut être digéré après lyse de la membrane interne
(parasitophore) (étapes 6 à 8).

Figure 5 : Nouveau modèle de transport de l’hémoglobine vers la vacuole digestive.23

Il est à noter qu’un autre modèle de transport indépendant des vésicules a été proposé
par Elliot et al. impliquant quatre processus d’invagination de l’hémoglobine indépendants
temporellement, morphologiquement et dont la sensibilité pharmacologique est spécifique.25

Une fois dans la vacuole digestive qui est un compartiment acide, l’hémoglobine est
digérée par l’action d’une série de protéases parasitaires.26, 27, 28, 29

22
Rosenthal, P. J. ; Meshnick, S. R. Mol. Biochem. Parasitol. 1996, 83, 131 – 139.
23
Lazarus, M. D. ; Schneider, T. G. ; Taraschi, T. F. J. Cell. Science. 2008, 128, 1937 – 1949.
24
Hoppe, H. C. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 2004, 48, 2370 – 2378.
25
Elliot et al. Proc. Natl. Acad. Sci. 2008, 105, 2463 – 2468.
26
Slomianny, C. Blood cells, 1990, 16, 369 – 378.
27
Abu Bakar, N. et al. J. Cell Sci. 2010, 123, 441 – 450.
28
Rosenthal, P. J.; Meshnick, S. R. Mol. Biochem. Parasitol. 1996, 83, 131 – 139.
32

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Le groupe prothétique, l’hème [ferroprotoporphyrine IX, FP-Fe(II)] est oxydé en


hématine [ferriprotoporphyrine IX, FP-Fe(III)] avant de subir un processus de
biocristallisation pour former le pigment malarique (Figure 6). La FP-Fe(III) est une molécule
toxique pour le parasite, qui peut catalyser des dégâts oxydatifs aux lipides et protéines.30, 31
La génération de l’hémozoïne permet au parasite de séquestrer plus de 95% de FP-Fe(III)
sous une forme non toxique : c’est la détoxification.32 Néanmoins, la dégradation de
l’hémoglobine et la production de l’hémozoïne représente une vulnérabilité critique pour le
parasite.33, 34

N N

(III)

Fe Fe N
N
(II)
N N OH

N N

O O

OH OH

O
O

OH OH

a) Hème b) Hématine

Figure 6 : Structures chimiques de l’hème (a) et de l’hématine (b).

Plusieurs techniques spectroscopiques ont été utilisées pour caractériser


l’hémozoïne.35, 36, 37, 38 Ainsi, l’hémozoïne apparaît comme étant chimiquement et
spectroscopiquement identique à la β-hématine, formée en chauffant la FP-Fe(III) dans de
l’acide acétique à 60°C35, 39, 40, 41 ou à des températures physiologiques, si une interface
appropriée lipide-eau est fournie.42 La structure de la β-hématine a été étudiée par diffraction
radiographique aux rayons X.43 Ces études ont révélé des motifs de répétitions de dimère FP-
Fe(III) avec le fer III de chaque monomère lié au groupement propionate de l’autre.44 Les
études structurales ont également mis en évidence des liaisons hydrogènes, impliquant le
maintien des chaînes au niveau des extrémités des groupements proprionates avec le cristal.
Ces liaisons hydrogènes lient le dimère dans une matrice bidimensionnelle (Figure 7).

29
Banerjee, R. et al. Proc. Natl. Acad. Sci. 2002, 99, 990 – 995.
30
Becker, k. Et al. Int. J. Parasitol. 2004, 34, 163 – 189.
31
Kumar, S.; Bandyopadhyay, U. Toxicol. Lett. 2005, 157, 175 – 188.
32
Egan, T. J. et al. Biochem. J. 2002, 365, 343 – 347.
33
Sullivan, D. J. Int. J. Parasitol. 2002, 32, 1645 – 1653.
34
Foley, M.; Tilley, L. Pharmacol. Ther. 1998, 79, 55 – 87.
35
Slater, A. F. G. et al. Proc. Natl. Acad. Sci. 1991, 88, 325 – 329.
36
Bohle, D. S. et al. J. Biol. Chem. 1997, 272, 713 – 716.
37
Adams, P. A. et al. J. Inorg. Biochem. 1996, 63, 69 – 77.
38
Webster, G. T. et al. FEBS Lett. 2008, 582, 1087 – 1092.
39
Fitch, C. D.; Kanjananggulpan, P. J. Biol. Chem. 1987, 262, 15552 – 15555.
40
Sienkiewicz, A. et al. J. Am. Chem. Soc. 2006, 128, 4534 – 4535.
41
Wood, B. R. et al. FEBS Lett. 2003, 554, 247 – 252.
42
Egan, T. J. et al. FEBS Lett. 2006, 580, 5105 – 5110.
43
Pagola, S. et al. Nature. 2000, 404, 307 – 310.
44
Klonis, N. et al. Biochemistry. 2010, 49, 6804 – 6811.
33

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paludisme

Les interactions qui stabilisent le cristal dans une structure tridimensionnelle ne sont pas
encore bien établies.44

Figure 7 : Structure chimique de la β-hématine.36

I.6. Traitement du paludisme

Le traitement du paludisme est une nécessité pour enrayer l’extension de la pandémie


et sauver les populations atteintes et notamment les enfants qui sont les plus touchés.
Malheureusement, jusqu’ici, la diversité des schémas thérapeutiques, préventifs ou curatifs, et
les méthodes de lutte anti-vectorielle proposées ont rendu difficile l’adoption d’une stratégie
de lutte efficace.
Une première stratégie d’éradication, définie par l’OMS de 1955 à 1969 s’est avérée
inefficace en dépit des moyens considérables mobilisés et les 10 années qui suivirent furent
marquées par l’extension de la résistance des anophèles aux insecticides, par l’apparition de
chimio-résistance de Plasmodium à la chloroquine, par l’impossibilité de mettre en place un
programme d’éradication dans les zones de haute endémie, et même par la résurgence de la
maladie dans des zones considérées comme contrôlées.
Depuis 1985, tous les organismes nationaux et internationaux sont en quête d’une
nouvelle politique antipaludique. L’OMS a alors proposé une réévaluation de la situation
mondiale, jusqu’ici difficile, afin d’assurer le diagnostic et le traitement du paludisme
symptomatique, d’abandonner la chimio-prophylaxie de masse et de contrôler, voire
d’interrompre la transmission vectorielle.
Actuellement, la lutte contre la maladie repose sur trois principes :
la lutte contre les piqûres de moustiques :
par l’utilisation d’insecticides en zones d’endémie, par la distribution de moustiquaires
imprégnées d’insecticides associée à l’information et la sensibilisation des populations les
plus touchées
la recherche et le développement de vaccins,45, 46, 47 qui se heurtent :
aux stratégies de Plasmodium falciparum pour contourner le système immunitaire,
à l’existence de différents stades parasitaires au sein du même hôte et la complexité du
génome du parasite,
à l’absence de modèle animal adéquat.

45
Good M. F.; Doolan D. L. Immunity 2010, 33, 555 – 566.
46
Pichyangkul, S. et al. Vaccine 2004, 22, 3831 – 3840.
47
Dauvillé, D. et al. PloS One, 2010, 5, e15424.
34

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La recherche et le développement de nouvelles molécules antipaludiques ainsi que


l’utilisation de poly-chimiothérapies.

Depuis la découverte du parasite en 1880 par A. Laveran et les premières découvertes


empiriques de l’écorce de quinquina en Amérique du Sud ou la découverte de l’artémisinine
tirée d’une armoise chinoise, plusieurs centaines de molécules antipaludiques ont été
découvertes. Ces molécules peuvent être utilisées soit en prophylaxie soit en curatif mais
quasiment toutes rencontrent actuellement des résistances développées par Plasmodium
falciparum.
L’OMS met actuellement l’accent sur les efforts à mener dans le renforcement des
capacités locales et l’utilisation des ressources existantes. Selon elle, en 2003, la médecine
traditionnelle est toujours répandue dans les pays en développement.48
Les insuffisances d’accès aux soins de la médecine moderne actuelle et les
comportements socioculturels font que les populations de ces zones ont toujours recours aux
remèdes traditionnels, souvent issus de plantes, pour soigner les infections les plus courantes.
Mais, cette médecine se répand également dans les pays industrialisés, avec par exemple
l’usage de l’artémisinine et de la quinine dans le cas du traitement du paludisme.

I.6.1. Principe général du traitement

Un traitement antipaludique doit, en premier lieu, reposer sur des molécules peu
onéreuses car elles sont destinées avant tout au traitement de populations pauvres pour qui
l’accès au soin n’est pas évident.
Ensuite, le choix du traitement dépend surtout de l’évaluation de la gravité clinique de
la maladie, d’où la nécessité d’un diagnostic rapide et pertinent. Le traitement curatif de
l’accès palustre doit tenir compte de plusieurs principes :

Il doit être le plus précoce possible afin de prévenir, lors d’infection à Plasmodium
falciparum, l’évolution vers un paludisme grave,
Il doit mettre en balance la toxicité des molécules disponibles et leur efficacité vis-à-
vis du parasite, compte tenu de la résistance possible de certains clones.

Il est important de noter qu’en général, les traitements antipaludiques sont plus
toxiques que les antibiotiques. L’index thérapeutique est plus étroit mais les effets secondaires
sévères restent tout de même rares. Enfin, rappelons que le traitement du paludisme doit
nécessairement respecter certaines règles dans le but d’éviter l’émergence des résistances. Il
ne faut ainsi traiter que les paludismes clairement diagnostiqués, de façon rapide, en utilisant
des doses efficaces. L’OMS préconise actuellement l’utilisation de l’artémisinine et de ses
dérivés en association avec d’autres molécules antipaludiques (ACT, Artemisinine based
Combination Therapy).

48
OMS, Médecine traditionnelle : http://who.int/mediacentre/factsheets/fs134/fr/, consulté le 29.09.10
35

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I.6.2. Principaux médicaments

Les médicaments antipaludiques sont classés en fonction de leur mode d’action


(Tableau 1).
Les schizonticides, qui regroupent les dérivés quinoléiques et ceux de l’artémisinine,
agissent sur la forme érythrocytaire asexuée de tous les plasmodiums. Les antifolates, les
bloqueurs mitochondriaux et les antibiotiques, agissent à la fois sur les stades érythrocytaires
et sur les stades hépatiques. Les gamétocytocides, regroupant les 8-aminoquinoléines,
l’artémisinine et ses dérivés, inhibent la formation des gamétes. Certains sont également actifs
sur les stades hépatiques.
Tableau 1 : Principaux antipaludiques.

4-Aminoquinoléines Dérivés de l’artémisinine

H O
OH
O
O
N N O H
HN HN O
H O
H
O
O
O
O
Cl N Cl N O
Chloroquine (CQ) Amodiaquine (AQ) Artémisinine (ART) Artésunate (ARS)

Arylaminoalcools

Antifolates

36

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paludisme

Bloqueurs mitochondriaux

Antibiotiques

8-Aminoquinoléines

CF3

O
O
N O
HN
NH2 N O
Primaquine (PQ) HN
NH2

Tafénoquine (TQ)

La Figure 8 représentent les différents compartiments cellulaires où agiraient les


antipaludiques actuellement utilisés et ceux en cours de développement (en rouge) et les
nouvelles cibles en cours d’étude (en vert). Les 4-aminoquinoléines (ex : CQ et AQ) et les
arylaminoalcools (ex : QN et MF) se concentrent dans le compartiment acide de la vacuole
digestive, où ils inhiberaient la formation de l’hémozoïne et interfèreraient avec la
détoxification de l’hème. Les antibiotiques tels que l’azithromycine,49 la doxycycline,

49
Noedl, H. et al. Clin. Infect. Dis. 2006, 43, 1264 – 1271.
37

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et la clindamycine agissent à l’intérieur de l’apicoplaste où ils inhibent la traduction des


protéines entraînant la mort du parasite. L’atovaquone et la tafénoquine inhibent le transport
d’électrons dans la mitochondrie,
drie, tandis que les antifolates perturbent la biosynthèse de novo
du folate dans le cytosol.

falciparum 8
Figure 8 : Cibles potentielles identifiées chez P. falciparum.

Pour illustrer les mécanismes


anismes d’actions et de résistances des antipaludiques, nous nous
sommes uniquement intéressés aux 4-aminoquinoléines
4 aminoquinoléines (CQ et AQ), aux arylaminoalcools
(QN et MF), aux bloqueurs mitochondriaux (Atovaquone) et aux dérivés de l’artémisinine
(ACT).

a. Les 4-aminoquinoléines
oquinoléines

Les 4-aminoquinoléines
aminoquinoléines représentent les premières molécules antipaludiques de
synthèse, isolées entre 1938 et 1941. Elles ont en commun un noyau quinoléique, une chaîne
latérale aminée en 4 et un atome de chlore en position 7 du cycle quinoléique.
quinoléique.

a.1. La chloroquine

La chloroquine (CQ, Tableau 1) est une 4-aminoquinoléine


aminoquinoléine qui a été découverte en
1934 et dévéloppée en 1944. De par son efficacité, son action rapide et son faible coût, la CQ
s’est imposée comme un antipaludique
ntipaludique de premier choix. Malheureusement, à partir des
années 1957, on note les premiers cas de résistance en Asie et en Amérique du Sud.

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Cette résistance s’est ensuite étendue dans les deux continents, puis en Afrique et elle touche
actuellement la totalité des zones d’endémie. Pendant plus de 30 ans, la CQ fut le médicament
de première lignée antipaludique tant en prophylaxie qu’en traitement curatif. Bien qu’elle ne
soit plus utilisée en monothérapie, les chercheurs s’attachent à mieux comprendre son
mécanisme d'action.50, 51

a.1.1. Mécanisme d’action de la chloroquine

Diverses théories sur le mécanisme d’action de la chloroquine ont été proposées.51 À


l’heure actuelle, un consensus sur son mécanisme d’action se dégage. Son activité est liée à
ses propriétés d’accumulation sélective dans l’hématie parasitée et sa localisation
préférentielle dans la vacuole digestive où elle s’accumulerait de part ses propriétés de base
faible. La CQ, dont le mécanisme d’action est le plus documenté, est active exclusivement sur
les formes érythrocytaires du parasite.
Durant sa phase érythrocytaire, le parasite digère une grande quantité de
l’hémoglobine de son hôte, dans le but de s’approvisionner en acide aminé ou simplement de
créer de l’espace à l’intérieur de l’érythrocyte (§ I.5). L’hémoglobine est transportée par des
vésicules dans un compartiment spécialisé appelé vacuole digestive (VD). Déjà, dans les
vésicules de transport, les composantes des protéines de l’hémoglobine sont digérées par
l’action successive de divers enzymes protéolytiques : premièrement par les plasmepsines I-
IV (protéases spécifiques de Plasmodium falciparum), suivies par les falcipaïnes (protéases à
cystéines) et enfin les protéases à zinc, les falcilysines. Les petits peptides résultant de cette
dégradation et probablement des acides aminés libres sont transportés à travers la membrane
vacuolaire dans le cytoplasme. Les peptides seraient dégradés par des aminopeptidases
parasitaires.
Une hypothèse propose l’existence d’un transporteur permettant l’entrée de la CQ
dans la vacuole digestive. Des études ont mis en évidence le lien entre l’altération du pH et
l’accumulation de la CQ. Par exemple l’échangeur Na+/H+ (P. falciparum Na+/H+ exchanger :
PfNHE) localisé dans la membrane plasmique, inhiberait l’accumulation de la CQ.52
Cependant, d’autres études n’ont pu confirmer l’implication de cette pompe dans l’action de
la CQ.53 Le mécanisme d’action de la CQ n’est toujours pas déterminé avec précision mais
serait en relation avec l’inhibition de la cristallisation de l’hème en hémozoïne, processus
permettant au parasite de se protéger de la toxicité de l’hème qu’il libère en digérant
l’hémoglobine.
La CQ, un composé dibasique (pKa 8.1 et 10.2), est prise au piège dans la vacuole
digestive qui est acide (pH 5.0 – 5.4). En effet, en tant que base soluble, la CQ traverse les
différentes membranes de l’érythrocyte et du parasite et s’accumule dans la vacuole digestive,
suivant le gradient de pH. A l’intérieur de la vacuole, elle est protonée et ne peut plus
traverser librement la membrane vacuolaire. Prise au piège dans la vacuole, elle y exerce son
action létale pour le parasite. Selon ce mécanisme, l’entrée de la CQ dans la vacuole serait
directement dépendante du pH.

50
Egan, T. J. Targets, 2003, 2, 115 – 124.
51
Tilley, L.; Loria, P.; Foley, M.: Chloroquine and other quinoline antimalarials, dans Antimalarial Chemotherapy
(Ed, Rosenthal, P. J.) Humana Press, Totowa, NJ, 2001, pp. 87-121.
52
Wünsch, S. et al. J. Cell. Biol. 1998, 140, 335 – 345.
53
Bray, P. G.; Ward, S. A.; Ginsburd, H. Parasitol. Today. 1999, 15, 360 – 363.
39

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Comme toutes les 4-aminoquinoléines, la CQ forme un complexe avec la


ferriprotoporphyrine IX et empêche ainsi sa polymérisation en hémozoïne. Cela a été
récemment confirmé par microscopie « spinning-disk confocal » lors de la phase
intraérythrocytaire du parasite.54 Les informations de la structure cristallographique du
complexe CQ-FP n’est pas disponible. Très récemment, la détermination structurale par RMN
a montré que quatre monomères FPIX des sous-unités lient deux molécules de CQ (Figure 9).

Figure 9 : Complexe FPIX-CQ 4/2.

Il a été également proposé que la CQ pourrait agir dans le cytoplasme parasitaire en


inhibant la dégradation de FPIX par le glutathion.55 Le mécanisme précis de la toxicité de
FPIX libre ou complexée à la CQ reste à être élucidé.50 Selon une théorie, le complexe FPIX-
CQ agirait sur une cible membranaire non encore définie, ce qui pourrait porter atteinte
directement à la fonction de la membrane et déclencher la libération d’ions Ca2+, résultant en
une fusion prématurée des vésicules d’endocytose de l’hémoglobine dans la vacuole
digestive. Lors de cette fusion prématurée, l’hémoglobine ne serait pas correctement
dégradée.56 Cette hypothèse est soutenue par une étude menée indépendamment57 montrant
l’inhibition de plus de 40% de macromolécules endocytoses et l’accumulation des vésicules
de transport dans le cytosol du parasite lors de l’addition de la CQ au dernier stade de la
forme anneau du parasite.
A contrario, il a été montré que le complexe FPIX-CQ peut quitter la vacuole digestive
et se lier à diverses enzymes cytosoliques et les inhiber. En effet, la P. falciparum
glycéraldéhyde-3-phostate déshydrogénase (PfGAPDH) est particulièrement sensible (Ki =
0,2µM).58 Très récemment, FPIX a été modélisée avec succès dans la structure cristalline de
pfGAPDH.59

54
Gligorijevic, B. et al. Biochem. 2006, 45, 12411 – 12423.
55
Famin, O.; Krugliak, M.; Ginsburg, H. Biochem. Pharmacol. 1999, 58, 59 – 68.
56
Fitch, C. D. Life Sci. 2004, 74, 1957 – 1972.
57
Hoppe, H. C. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 2004, 48, 2370 – 2378.
58
Campanale, N. et al. J. Biol. Chem. 2003, 278, 27354 – 27361.
59
Satchell, J. F. et al. Acta Cryst. 2005, D61, 1213 – 1221.
40

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a.1.2. Résistance à la chloroquine

En raison de l’utilisation massive de la chloroquine, des souches résistantes de


Plasmodium falciparum ont été sélectionnées indépendamment dans 4 régions différentes, et
se sont successivement étendues dans tous les territoires où sévissait le paludisme.60, 61 De nos
jours, plus de 80% des isolats sont résistants à la chloroquine.62 Le mécanisme moléculaire de
résistance a été un sujet intense de recherche et de débat. La résistance à la CQ s’est
accompagnée d’une augmentation importante de la mortalité due au paludisme.63 Dans les
souches chloroquino-résistantes, le médicament est apparemment refoulé de son site d’action,
la vacuole digestive (Figure 10).

Figure 10 : Mécanisme d’action de la CQ.64

La CQ est également la molécule qui a été la plus étudiée au niveau des marqueurs
moléculaires de résistances. De nombreux travaux suggèrent que différents gènes, codant des
protéines de transports, sont impliqués dans la résistance à la CQ.65,66,67,68
De nombreuses études établissant une association entre le génotypage d’isolats et leur
phénotype69,70 ont mis en évidence l’implication directe du gène pfcrt (P. falciparum
chloroquine résistance transporter) (chromosome 7) dans le phénomène de résistance à la CQ.
Il existe plusieurs hypothèses concernant la fonction de PfCRT, la protéine de transport de la
membrane de la vacuole digestive codée par pfcrt. PfCRT pourrait expulser activement la CQ

60
Hastings, I. M. Trends Parasitol. 2004, 20, 512 – 518.
61
Wellems, T. E. ; Plowe, C. V. J. Infect. Dis. 2001, 184, 770 – 776.
62
Ginsburg, H. Acta Tropica. 2005, 95, 16 – 23.
63
Trape, J. F. et al. Life Sci. 1998, 218, 689 – 697.
64
Schlitzer, M. ChemMedChem. 2007, 2, 944 – 986.
65
Pradines, B. ; Pages, J.M. ; Barbe, J. Curr Drug Targets - Infect Disorders. 2005, 5, 411 – 431.
66
Henry, M. et al. Curr Drug Targets. 2006, 7, 935 – 948.
67
Henry, M. et al. Curr. Topics Med. Chem. 2008, 8, 563 – 578.
68
Alibert-Franco, S. et al Curr. Med. Chem. 2009, 16, 301 – 317.
69
Chun, N. et al. J. Infect. Dis. 2001, 183, 1543 – 1545.
70
Basko, L. K.; Ringwalda, P. J. Infect. Dis. 2001, 183, 1828 – 1831.
41

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de la vacuole digestive,71 et altérer le pH. La CQ diprotonée pourrait être transportée à


l’extérieur de la vacuole par PfCRT
Pf muté.72
Un point commun de toutes les les souches résistantes à la CQ est la mutation Lys76Thr
(Figure 11) du gène pfcrt (la lysine est remplacée par une thréonine au niveau du codon 76).
La présence de cette mutation multiplie le risque de résistance in vivo à la CQ par 7.2 sur un
suivi de 28 jours et par 2.1 sur un suivi de 14 jours.73 Elle est souvent associée à d’autres
mutations du même gène (Cys72Ser, Met74Ile, Asn75Glu, Ala220Ser, Gln271Glu,
Asn326Ser, Ile356Thr, Arg371Ile) dont les rôles ne sont pas pas clairement connus. Ces autres
mutations pourraient compenser l’effet de la mutation en position 76 sur la capacité du
parasite à se multiplier. On dénombre aujourd’hui, plus de 20 points de mutation de pfcrt
décrits dans la littérature.72, 74,
74 75, 76
Les mutations qui sont associées aux phénotypes de
résistance à la CQ et à la QN sont localisées au niveau des domaines transmembranaires 1.4 et
9 de PfCRT.77
C’est en cherchant à comprendre la base moléculaire de la résistance à la CQ, que le
gène pfmdr1 (chromosome 5) fut découvert. Ce gène code pour la P-glycoprotéine
P glycoprotéine homologue
(Pgh1). La mutation Asn86Tyr a aussi été associée à la résistance à la chloroquine dans
certaines études. La présence de cette mutation est associée à une multiplication du risque de
résistance in vivo à la chloroquine par 2.2 sur un suivi de 14 jours et par 1.8 sur un suivi de 28
à 42 jours.73 Deux mutations His191Tyr et Ser437Ala semblent être associées a à une
diminution de sensibilité in vitro à la CQ.78, 79, 80, 81

Figure 11 : Mutation de la lysine 76 par la thréonine : Résistance à la CQ.64

71
Sanchez, C. P. et al. Biochemistry.. 2004, 43, 16365 – 16373.
72
Johnson, D. J. et al. Mol. Cell. 2004,
2004 15, 867 – 877.
73
Picot, S. et al. Malar. J. 2009, 8, 89.
74
Chen, N. et al. Antimicrob. Agents Chemother.
Chemother 2003, 47, 3500 – 3505.
75
Durrand, V. et al. Mol. Biochem. Parasitol. 2004, 136, 273 – 285.
76
Cooper, R. A.; Hartwig, C. L.; Ferdig, M. T. et al. Acta Tropica. 2005, 94, 170 – 180.
77
Cooper, R. A. et al. Mol. Microbiol. 2007, 63, 270 – 282.
78
Mu, J. et al. Mol. Microbiol. 2003,, 49, 977 – 989.
79
Henry, M. Antimicrob. Agents Chemother.
Chemother 2008, 52, 2755 – 2759.
80
Parquet, V. Antimicrob. Agents Chemother.
Chemother 2009, 53, 2248 – 2252.
81
Ursing, J. et al. Acta Tropica. 2006,
2006 97, 352 – 356.
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a.2. L’amodiaquine

L’amodiaquine (AQ, Tableau 1), semble plus efficace que la CQ dans des zones où la
choroquino-résistance est élevée.82 Son mode d’action serait similaire à celui de la CQ. De ce
fait, son accumulation est corrélée à celle de la CQ et donc, est aussi diminuée chez les isolats
chloroquino-résistants.83 L’AQ a récemment connu un regain d’intérêt, dans le traitement de
l’accès simple, en association avec les dérivés de l’artémisinine (ACT) et plus
particulièrement en association avec l’artésunate. Leur combinaison a un pouvoir synergique
puissant. Björkman et al. 84 observent en 1990, des résistances croisées à la CQ et à l’AQ in
vivo et in vitro. Cependant il existe des souches qui ne présentent pas de résistance croisée in
vitro.85 Les taux d’échecs parasitologiques et cliniques à l’AQ sont plus faibles que ceux à la
CQ, dans le traitement d’enfants en Gambie,86 au Sénégal, au Cameroun, au Gabon et au
Congo.87,88 Du fait de sa toxicité pour le foie et la moelle osseuse dans les traitements de
longue durée, elle n’est pas recommandée en prophylaxie. Peu d’études ont exploré les bases
moléculaires de la résistance à l’AQ. Les études réalisées font l’hypothèse de certains points
communs entre l’AQ et la CQ. La résistance à l’AQ semble être liée aux gènes pfcrt89 et
pfmdr1.90,91,92 La présence de la mutation Asn86Tyr sur pfmdr1 multiplie le risque de
résistance in vivo à l’amodiaquine par 5.473 et par 7.9 le risque d’échec thérapeutique par la
combinaison amodiaquine plus sulfadoxine-pyriméthamine.93

b. Les arylaminoalcools

Les arylaminoalcools, molécules monoprotonables, peuvent comme les


4-aminoquinoléines, s’accumuler dans la vacuole digestive du parasite et inhiber la formation
de l’hémozoïne.94 Cependant, leur mécanisme d’action n’est pas encore clairement établi.

b.1. Propriété
b1.1. La quinine (QN)

L’écorce d’arbre de quinquina a été utilisée pour le traitement du paludisme pendant


plus de 350 ans.95 Les principes actifs antipaludiques sont la quinine (1, Figure 12) et son
diastéréoisomère quinidine (2, Figure 12). Depuis qu’elle fut isolée en 1820, la quinine (QN)

82
Olliaro, P. et al. Lancet, 1996, 348, 1196 – 1201.
83
Bray, P. G. ; Hawley, S. R. ; Ward, S. A. Mol. Pharmacol. 1996, 50, 1551 – 1558.
84
Björkman, A.; Phillips-Howard, P. A. Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg. 1990, 84, 323 – 324.
85
Geary, T. G.; Jensen, J. B. J. Parasitol. 1983, 69, 97 – 105.
86
Muller, O. et al. Trop. Med. Int. Health. 1996, 1, 124 – 132.
87
Brasseur, P. et al. Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg. 1995, 89, 528 – 530.
88
Brasseur, P. et al. Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg. 1999, 93, 645 – 650.
89
Gushimana, Y. et al. Biophys. Chem. 1993, 47, 153 – 162.
90
Happi, C. T. et al. Am. J. Trop. Med. Hyg. 2006, 75, 155 – 161.
91
Holmgren, G. et al. Infect., Genetics Evol. 2006, 6, 309 – 314.
92
Humphreys, G. S. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 2007, 51, 991 – 997.
93
Marfurt, J. et al. Malar. J. 2008, 7, 61.
94
Egan, T. J.; Ncokazi, K. K. J. Inorg. Biochem. 2005, 99, 1532 – 1539.
95
Meshnick, S. R. Parasitol. Today. 1997, 13, 89 – 90.
43

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a toujours été utilisée, en particulier pour le traitement du paludisme simple.96, 97 Une cure de
7 jours est recommandée pour empêcher la recrudescence de la maladie et les effets
secondaires du traitement. La quinine est souvent la seule option thérapeutique pour le
traitement du paludisme sévère parce que les préparations intraveineuses sont disponibles.98

Figure 12 : Structures chimiques de la Quinine 1, et de la Quinidine 2.

Une résistance clinique à la QN en monothérapie est observée sporadiquement dans


l'Asie du Sud-Est et l'Océanie Occidentale. La résistance est moins fréquente en Amérique du
Sud et en Afrique.99 Généralement, il est recommandé d’utiliser la QN en combinaison avec
la tétracycline, la doxycycline (Tableau 1) ou la clindamycine.100, 96, 97 Le chinchonisme, un
ensemble d'effets secondaires incluant la nausée, le mal de tête, des bourdonnements d'oreille,
la déficience auditive, la dysphorie et la vision floue est éprouvé par presque chaque patient
ayant été traité avec la quinine. Plus important encore, sont son potentiel arrhythmogénique et
la sécrétion d'insuline, aboutissant à une hypoglycémie sévère. Cette sécrétion d'insuline est
amplifiée pendant la grossesse. L’hypoglycémie résultant du traitement à la quinine, pour le
paludisme sévère, chez les femmes enceintes est particulièrement difficile à traiter.101
La quinidine est 2-3 fois plus active que la QN.102 En particulier aux Etats-Unis, où la
quinine intraveineuse est indisponible, la quinidine est utilisée pour le traitement du
paludisme sévère.

b.1.2. La méfloquine

La méfloquine (MF, Tableau 1), a été développée pendant la seconde guerre mondiale
à partir des analogues de la quinine,103 En 1963, un Programme de Recherche sur le
Paludisme a été rétabli à l'Institut de Recherche d'Armée de Walter Reed. Fort de son
efficacité, la MF fut choisie parmi presque 300 dérivés quinoléiques hydroxylés.104 La MF a
été mise sur le marché pour un usage antipaludique en 1985, commercialisée sous le nom de
Lariam®. Elle est très active contre la plupart des souches de Plasmodium chloroquino-
résistantes (CI50s de 3 à 10 nM).105, 106 La MF a été largement utilisée, particulièrement en

96
Baird. J. K. N. Engl. J. Med. 2005, 352, 1565 – 1577.
97
Suh, K. N.; Kain, K. C.; Keystone, J. S. Can. Med. Assoc. J. 2004, 170, 1693 – 1702.
98
Pasvol, G. Infect. Dis. Clin. N. Am. 2005, 19, 211 – 240.
99
Wongsrichanalai, C. et al. Lancet 2002, 2, 209 – 218.
100
http://www.who.int/malaria/publications/atoz/9789241547925/en/index.html. Consulté le 25 avril 2011.
101
Taylor, W. R. J. ; White, N. J. Drug Safety. 2004, 27, 25 – 61.
102
Karle, J. M. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 1992, 36, 1538 – 1544.
103
Shanks, G. D. Mil. Med. 1994, 159, 275 – 281.
104
Castel, D. A. Vol. 5 (Ed.: D. J. Abraham), 6th ed. Wiley, New York, 2003, 5, p 943.
105
Bhattacharjee, A. K.; Karle, J M. Bioorg. Med. Chem. 1998, 6, 1927 – 1933
44

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Asie, où un degré considérable de résistance s'est développé au cours des années. En 2003,
l'efficacité en monothérapie de la méfloquine était seulement de 62 % dans certains secteurs
de la Thaïlande.107 La valeur moyenne des CI50, de près de 300 isolats collectés en Thaïlande
dans la fin des années 90 était de 71 nM.108 Suite à ce phénomène de résistance, la
combinaison avec l’artésunate fut recommandée.109 Cependant, parce que les deux
médicaments ont une pharmacocinétique différente, leur utilisation en combinaison a soulevé
des problèmes. En effet, l'exposition à long terme des parasites à des concentrations basses de
la méfloquine (la demi-vie d'élimination est de 21 jours)110 peut mener à la sélection de
souches résistantes.111
Un taux de recrudescence de 17 % a été annoncé pour un traitement thérapeutique à
base de la combinaison méfloquine-artésunate.112 L’utilisation prophylactique de la MF est
associée aux effets secondaires neuropsychiatriques comme l'insomnie, la dépression et des
attaques de panique. De tels effets secondaires peuvent être éprouvés chez 5 à 29 % des
patients. À cause de ces effets secondaires, l'utilisation prophylactique de la MF est interdite
pour les gens comme les membres d'équipage de l'air qui exigent des capacités
psychomotrices.113, 114
Le mécanisme d'action de la méfloquine ainsi que d'autres arylaminoalcools reste peu
clair. Il est probablement différent de celui des 4-aminoquinoléines. Récemment, il a été
proposé que les arylaminoalcools agiraient sur la même cible membranaire (non identifiée)
que celle des 4-aminoquinoléines. Mais cette action se ferait de manière antagoniste à celle
des 4-aminoquinolines, en interdisant la sortie des ions Ca2+ et empêchant ainsi la fusion de
vésicules de transport de l'hémoglobine avec la vacuole digestive.56

b.2. Mécanisme de résistance aux arylaminoalcools

La protéine de transport membranaire PfMDR1 joue un rôle central dans la sensibilité


des parasites aux arylaminoalcools (Figure 13). Une mutation simple N86Y du gène pfmdr1
est co-choisi avec la mutation K76T. Cette mutation pfmdr1 est responsable de
l’accroissement de la sensibilité des parasites à la MF, l’HF, la LF et à la
dihydroartémisinine.112, 115

106
Ringwald, P. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 1999, 43, 1525 – 1527.
107
Vijaykadga, S. et al. Trop. Med. Inter. Health. 2006, 11, 211 – 219.
108
Brockmann, A et al. Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg. 2000, 94, 537 – 544.
109
Adjuik, M. et al. Lancet. 2002, 359, 1365 – 1372.
110
Martindale, S. Royal Pharmaceutical Society of Great Britain, 2005, 34, 453 – 456.
111
Kremsner, P. G.; Krishna, S. Lancet. 2004, 364, 285 – 294.
112
Price, R. N. et al. Lancet. 2004, 364, 438 – 447.
113
Connor, B. A. J. Travel Med. 2001, 8 (Suppl 3) : S57 – S64.
114
Franco-Paredes, C.; Santos-Preciado, J. I. Lancet , 2006, 6, 139 – 149.
115
Durainsingh, M. T. et al. Mol. biochem. Parasitol. 2000, 108, 13 – 23.
45

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Chapitre I : La chimie bioorganométallique dans le traitement du


paludisme

Figure 13 : Résistance aux arylaminoalcools.64

c. L’atovaquone et les bloqueurs mitochondriaux

c.1. Transporteur mitochondrial d’électrons de P. falciparum

Contrairement à d’autres organismes eucaryotes, les transports mitochondriaux


d'électrons de P. falciparum semblent ne pas être couplés à la synthèse d’ATP. La principale
source d’ATP pour P. falciparum est la glycolyse anaérobique. Le cycle d'acide citrique ou
cycle de Krebs est incomplet chez Plasmodium.. Les déshydrogénases, sources d'électrons,
parmi lesquelles la dihydroorotate déshydrogénase est la plus importante. Elle catalyse la
réduction de la dihydroorotate en orotate, l'intermédiaire clef de la biosynthèse de la
pyrimidine. Fournir un réservoir d'électrons pour cette réaction semble être la fonction la plus
importante des transporteurs mitochondriaux d'électrons. Les parasites dépendent de cette
voie parce qu'ils ne peuvent digérer les bases de pyrimidine utilisées.
utilisées. Des électrons sont
transférés à partir de différentes déshydrogénases à l'ubiquinone (coenzyme Q). Sa forme
réduite, l’ubiquinol, se lie au site du récepteur QO du complexe cytochrome bc1, où il est
oxydé en ubiquinone (Schéma
Schéma 1). Les deux électrons prennent alors différents chemins. Un
électron est transféré au centre fer-soufre
fer soufre du récepteur de la protéine Rieske. Le mouvement
de l’ensemble des protéines transfère l'électron à un C-type
C type de l’hème du cytochrome c1. Par
la suite,
te, le cytochrome c1 est oxydé par un complexe cytochrome d’oxydase, semblable au
processus dans des organismes eucaryotes plus élevés. Le deuxième électron est transféré par
deux molécules b-type
type de l’hème au site Qi du cytochrome b, dans lequel l’ubiquinone
l’ubiquin est
116,117
réduit, via un intermédiaire sémiquinone dans un processus à deux étapes, en ubiquinol.

116
Vaidya, A. B. Curr. Drug. Targets Infect. Disord. 2004, 5, 11 – 23.
117
Vaidya, A. B.; Mather, M. W. Curr. Top. Microbiol. Immunol. 2005, 295, 233 – 250.
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OH O

H3CO H H3CO H
n n

H3CO H3CO

OH O

Ubiquin
nol Ubiquinone
Schéma 1 : Représentation du flux électronique par le complexe du cytochrome bc1 dans la
chaîne respiratoire du parasite.

c.2. Mécanisme d’action et de résistance

L’Atovaquone (Tableau
Tableau 1) se lie au site QO du complexe cytochrome bc1 et empêche
la translocation du domaine fer-soufre.
fer soufre. L'ensemble des études, utilisant la structure
struc du
complexe cytochrome bc11 de la levure, a fourni une explication raisonnable de cet effet de
l’atovaquone au niveau moléculaire.118 Le groupe 2-hydroxy
hydroxy forme une liaison hydrogène
avec le résidu d'imidazole de His181 (numérotation de la levure) qui coordonne
coordonne le complexe
fer-soufre.
soufre. Tandis que, du côté opposé de la molécule, une liaison hydrogène-eau
hydrogène est formée
entre l'atome d'oxygène du groupe 4-carbonyle
4 carbonyle et la chaîne latérale de Glu272 ().

His1
181 Cl

HN N Glu272
H
O
O

O-
O
O

H H
Atovaquone O

Figure 14 : l’atovaquone formant simultanément un pont hydrogène avec le domaine du


complexe fer-soufre
fer et le cytochrome b.

118
Kessl, J. J. et al. J. Biol. Chem. 2003,
2003 278, 31312 – 31318.
47

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L’interruption du transport d'électrons mène à un effondrement rapide du potentiel


membranaire de la mitochondrie (ED50 = 15 nM) causant ainsi, un arrêt complet du
métabolisme et du transport membranaire de la mitochondrie.119 Ce processus entraîne ainsi la
mort du parasite. Cet effet a été observé dans des souches de laboratoire avec des valeurs de
CI50 comprises entre 0.56 et 4.53 nM120 Et de 1 à 6 nM sur des isolats de terrain.108, 121 Le
complexe cytochrome des cellules de mammifères est jusqu'à 1000 fois moins sensible à
l'atovaquone. L’utilisation de l'atovaquone en monothérapie a montré une sélection rapide de
souches résistantes, aboutissant à un taux d'échec thérapeutique de 30%.122 Ces souches
résistantes possèdent un complexe cytochrome bc1 dans lesquel le site QO a été altéré par
l'échange d'un acide aminé. Ces mutations (L271V, K272R, I258M, F267I, Y268S/C chez P.
falciparum) diminuent la sensibilité du complexe cytochrome bc1 à l'atovaquone de plus de
1000 fois (IC50 comprises entre 10 et 25 µM).119 En utilisant la structure cristalline connue du
complexe cytochrome bc1 de la levure, les conséquences de ces changements en acides
aminés peuvent être élucidées au niveau moléculaire.123 L'échange de l’Ile258 par la
méthionine diminue l'espace disponible pour le squelette naphtoquinone de l'atovaquone.
Échanger la chaîne latérale aromatique de Tyr268 avec une sérine ou une cystéine nucléophile
mène à une interaction hydrophobe diminuée du résidu cyclohexyle. Un autre acide aminé
affecté est le résidu d’histidine de la protéine Rieske, qui forme la liaison hydrogène décisive
avec l’atovaquone. Il est intéressant de noter que, certaines de ces mutations se produisent
naturellement chez les mammifères, sans pour autant affecté le bon fonctionnement du
complexe cytochrome bc1, expliquant ainsi l'activité sélective de l’atovaquone sur
Plasmodium.

c.3. Association Atovaquone – Proguanil

L’atovaquone montre un large spectre d’activités antiprotozoaires. Il est utilisé contre


Pneumocystis jiroveci pneumonia (autrefois appelé Pneumocystis carinii), toxoplasma gondii,
et human barbesiosis. En raison du développement rapide de la résistance comme décrit ci-
dessus, son utilisation en monthérapie est proscrite pour la thérapie et la prophylaxie du
paludisme.124
Heureusement, il existe une forte synergie in vitro entre l’atovaquone et le proguanil
(Tableau 1), et également, mais dans une moindre mesure, avec la doxycycline (Tableau 1).
En outre, il n'y a aucune synergie entre l’atovaquone et d'autres inhibiteurs de DHFR tels que
la pyriméthamine (Tableau 1). Le proguanil non-métabolisé est responsable de la synergie
avec l’atovaquone. Le proguanil seul n'a aucun effet mesurable sur le potentiel membranaire
de la mitochondrie, mais il diminue la concentration de l’atovaquone nécessaire pour
l'écroulement du potentiel membranaire. Le mécanisme responsable de cet effet est
inconnu.125 Par cette synergie, la sélection de souches résistantes à l’atovaquone est diminuée.
Mais, une fois qu'une souche est devenue résistante à l’atovaquone, elle devient également

119
Srivastava, I. K. et al. Mol. Microbiol. 1999, 33, 704 – 711.
120
Fivelman, Q. L. Adagu, I. S. Warhurst, D. C. Antimicrob. Agents Chemother. 2004, 48, 4097 – 4102.
121
Pradines, B. et al. J. Antimicrob. Chemother. 2006, 57, 1093 – 1099.
122
Looareesuwan, S. et al. Am. J. Trop. Med. Hyg. 1999, 60, 533 – 541.
123
Kessl, J. J. et al. J. Biol. Chem. 2005, 280, 17142 – 17148.
124
Baggish, A. L. Hill, D. R. Antimicrob. Agents Chemother. 2002, 46, 1163 – 1173.
125
Srivastava, I. K.; Vaidya, A. B. Antimicrob. Agents Chemother. 1999, 43, 1334 – 1339.
48

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résistante à la combinaison avec le proguanil.120 La même synergie qu'avec le proguanil, est


aussi observée avec le chlorproguanil (Figure 15).
Depuis le milieu des années 90, la combinaison Atovaquone-Proguanil est utilisée,
sous le nom commercial de Malarone®, pour le traitement du paludisme simple en
prophylaxie et en thérapie.122, 124 L’utilisation de la Malarone® est limitée à cause de son prix
très élevé.
Quelques échecs thérapeutiques ont été rapportés.126, 127 Cependant, la résistance ne
semble pas être un problème de nos jours car, la prédominance des mutations du gène de
cytochrome b qui confèrent la résistance à cette combinaison dans des isolats primaires
semble être inférieure à 1%.128, 129, 130 Pour protéger cette combinaison atovaquone/proguanil
des résistances naissantes, elle a été combinée avec succès à l'artésunate, pour le traitement du
paludisme simple.131 Cette combinaison a été également employée pour le traitement du
paludisme aussi bien simple que multiple-résistant pendant la grossesse.132, 133

Figure 15 : Structures chimiques de la cycloguanil et de la chlorproguanil.

d. L’artémisinine et ses dérivés

Depuis plus de 2000 ans, des extraits de plantes, connus sous le nom d’absinthe douce,
ont été utilisés en Chine pour le traitement de la fièvre. En 1971, le principe actif, une lactone
de sesquiterpène, l’artémisinine (ART, Figure 16) fut isolé. Son utilisation pour le traitement
du paludisme a été répandue en chine depuis 1972.134
L’artémisinine est un agent antipaludique fortement actif. Des analyses effectuées sur
40 isolats cliniques du Nord-Ouest de la Thaïlande, montrent des CI50 de 8.2 à 17.9 nM.135
Lors d’une étude différente, des valeurs légèrement plus hautes, de 15.5 à 28.3 nM, ont été
observées.136

126
Kuhn, S.; Gill, M. J.; Kain, K. C. Am. J. Trop. Med. Hyg. 2005, 72, 407 – 409.
127
Schwartz, E.; Bujanover, S.; Kain, K. C. Clin. Infect. Dis. 2003, 37, 450 – 451.
128
Wichmann, O. et al. J. Infect. Dis. 2004, 190, 1541 – 1546.
129
Pimentel, S. et al. Malar. J. 2006, 5:30.
130
Gebru, T. et al. Malar. J. 2006, 5:112.
131
Vugt, M. V. et al. Clin. Infect. Dis. 2002, 35, 1498 – 1504.
132
McGready, R. et al. J. Infect. Dis. 2005, 192, 846 – 853.
133
McGready, R. et al. Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg. 2003, 97, 592 – 594.
134
Haynes, R. K.; Vonwiller, S. C. Acc. Chem. Res. 1997, 30, 73 – 79.
135
Ramharter, M. et al. Am. J. Med. Hyg. 2002, 67, 39 – 43.
136
Tanariya, P. et al. J. Clin. Pharmacol. 2000, 49, 437 – 444.
49

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H O
H

O
O O
O O
H
O O
H O H
O O
O
O
O O
O
Artémisinine (ART) Artesunate (ARS) Artémether (ARM)

Figure 16 : Structures chimiques de l’artémisinine (ART), l’artésunate (ARS) et l’artéméther


(ARM).

d.1. Mécanisme d’action, résistances possibles et activité

Une caractéristique structurelle clé de l’ART et ses dérivés est l'infrastructure 1,2,4-
trioxane ou, plus précisément, l'endopéroxide, qui est obligatoire pour l'activité antipaludique.
En dépit de l'importance croissante des ACT, leur mécanisme d'action fait l’objet d’intenses
débats. Il a été proposé que le clivage de l’endopéroxyde médié par le Fe(II) mène à la
formation de radicaux carbonés pouvant être de nature primaire ou secondaire (Schéma 2). Il
se pourrait que les deux ou un seul de ces radicaux soient l’espèce active.

Schéma 2 : Formation des radicaux carbonés primaire ou secondaire de l’artémisine par


médiation au FeII.

Il est considéré que la formation des radicaux carbonés a lieu dans la vacuole
digestive, et que la Ferroprotoporphyrine IX en est l’espèce active. Les radicaux réactifs, sont
susceptibles de réagir, plus ou moins aléatoirement, avec différentes cibles de protéines, aussi
bien qu'avec la ferriprotoporphyrine IX elle-même et ainsi empêcher la désintoxication de
l’hème et inhiber une multitude d'enzymes.137, 138, 139, 140
O'Neill et Posner ont formulé un mécanisme de l’ART et ses dérivés comme étant
« The “iron-triggered cluster bomb”» (Figure 17).141

137
Posner, G. H.; O’Neill, P. M. Acc. Chem. Res. 2004, 37, 397 – 404.
138
Meshnick S. R. Artemisinin and its derivatives dans Antimalarial Chemotherapy, Ed. P. J. Rosenthal, Humana
Press, Totowa, 2001, 191 – 201.
139
Haynes, R. K.; Krishna, S. Microbes Infect. 2004, 6, 1339 – 1346.
140
Krishna, S.; Uhlemann, A.-C.; Haynes, R. K. Drug Resist. Updates, 2004, 7, 233 – 244.
141
O’Neill, P. M.; Posner, G. H. J. Med. Chem. 2004, 47, 2945 – 2964.
50

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Figure 17 : The “iron-triggered cluster bomb”.

Le développement de résistance contre un médicament agissant non spécifiquement


contre des cibles multiples est peu probable. Ce concept a été mis en doute suite à plusieurs
observations : les artémisinines
émisinines agissent sur toutes les étapes développementales du parasite, y
compris celles qui ne produisent pas d’hémozoïne. Des expériences de détection par
marquage ont permis de localiser l’Art et ses dérivés non pas dedans, mais seulement à
l'extérieur de la vacuole digestive.142 De plus, des dérivés de l’artémisinine fortement actifs
sont plus ou moins sensibles au clivage par la médiation au Fe(II).143
Récemment, Krishna et ses collaborateurs ont proposé une autre hypothèse : le clivage
de l'endopéroxyde s’effectuerait dans le cytoplasme catalysé par une source cytoplasmique de
Fe(II). L'espèce réactive résultante inhiberait alors spécifiquement une pompe Ca2+ ATP-
dépendante localisée dans le réticulum endoplasmique (Figure 18). La pompe, appelée
ATP6, est l’homologue de l’ATPase Ca2+ sarcoplasmique/réticulum endoplasmique des
PfATP6,
cellules de mammifères (SERCA).144 SERCA est une protéine membranaire qui pompe le
calcium à l’intérieur du réticulum.Un modèle de PfATP6ATP6 a été préparé, et un certain nombre
de dérivés d'artémisinine ont été assemblés informatiquement dans le site de liaison de la
thapsigargine de ce modèle. La thapsigargine est un composé terpénique isolé de la racine de
Thapsia garganica (utilisée traditionnellement comme anti-irritant).
a irritant). C’est un inhibiteur
spécifique des ATPases-Ca2+ SERCA .L'interaction des dérivés de l’ART avec PfATP6
semble être surtout de nature hydrophobe. L'endopéroxyde est exposé au solvant. Par
conséquent, il a été suggéré que la liaison de l’artemisinine
l’artemisinine à la protéine cible précéderait
l'activation du péroxyde obtenu par la médiation au Fe(II).145

142
Krishna, S. et al. Trends Mol. Med.
Med 2006, 12, 200 – 205.
143
Haynes, R. K. et al. Angew. Chem.
Chem 2004, 116, 1405 – 1409.
144
Eckstein-Ludwig, U. et al. Nature,, 2003, 424, 957 – 961.
145
Jung, M. et al. Bioorg. Med. Chem. Lett.
Lett 2005, 15, 2994 – 2997.
51

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Figure 18 : Inhibition de la pompe Ca2+ ATPase (SERCA) appelée PfATP6


ATP6 par des radicaux
issus de la médiation au Fe(II).

nisme, par lequel l'inhibition du PfATP6


Le mécanisme, ATP6 mène à la mort rapide du parasite,
reste inconnu. Cependant, ces découvertes remettent en cause le concept que si Art agit de
manière plus ou moins aléatoire sur des cibles multiples de protéines, le risque de résistance
résis
est minimisé.142 En effet, il a été possible de créer un mutant de PfATP résistant à
l’artémisinine par juste l’échange d’un acide aminé (L263E).146 De plus, des mutations de
PfATP6
ATP6 ont été trouvées dans desdes isolats montrant de manière significative la diminution de
(ARM Figure 16).147 En outre, une résistance stable à
la sensibilité à l’artéméther (ARM,
l’artémisinine pourrait être introduite dans des parasites de rongeur par des mutations
mutation
ponctuelles dans les gènes atp6 et mdr1.148 L’ART et ses dérivés sont très actifs, ils abaissent
la biomasse du parasite de 10 000 fois dans un seul cycle asexué.149, 150 Ils représentent donc
les antipaludiques les plus actifs de nos jours.

I.6.3 Quelques antipaludiques


tipaludiques en phases cliniques

La recherche sur les antipaludiques mobilise un grand nombre d’équipes de recherche.


La Figure 19 reprend certaines molécules de synthèse qui sont entrées en développement
préclinique ou clinique très récemment.151, 152, 153, 154, 155, 156, 157

146
Uhlemann, A.-C. et al. Nat. Struct. Mol. Biol.
Biol 2005, 12, 628 – 629.
147
Jambou, R. et al. Lancet, 2005, 366,
366 1960 – 1963.
148
Afonso, A. et al. Antimicrob. Agents Chemother.
Chemother 2006, 50, 480 – 489.
149
White, N. J. Antimicrob. Agents Chemother.
Chemother 1997, 41, 1413 – 1422.
150
Woodrow, C. J. ; Haynes, R. K. ; Krishna, S. Postgrad. Med. J. 2005, 81, 71 – 78.
151
Borrmann, S. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 2006, 50, 2713 – 2718.
152
Karunajeewa, H. A. et al. Antimicrob. Agents Chemother.
Chemother 2008, 52, 237 – 243.
153
Nyunt, M. M. et al. Am. J. Trop. Med. Hyg.
Hyg 2009, 80, 528 – 535.
154
Tiono, A. B. et al. Am. J. Trop. Med. Hyg.
Hyg 2009, 81, 969 – 978.
155
Nasveld, P. E. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 2010, 54, 792 – 798.
156
Tshefu, A. K. et al. Lancet, 2010, 375,
375 1457 – 1467.
157
Charman, S. A. et al. PNAS. 2011,, 108, 4400 – 4405.
52

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HN

O
H O
HN OH HN N O O

H2N S NH2

O
Cl N Cl N

Tert-butylisoquine PA1103/SAR116242 Dapsone

Figure 19 : Quelques antipaludiques en développement.

La pipéraquine (Figure 19), une bis-4-aminoquinoléine en combinaison avec la


dihydroartémisinine (Eurartesim®),158, 159 et la pyronaridine (Figure 19) en association avec
l’artésunate (Pyramax, Figure 16),156 sont très bien tolérées et ont montré leur efficacité dans
des études cliniques en Afrique. Eurartesim® et Pyramax sont en phase III clinique. En outre,
l’étude de Pyramax est actuellement en développement sous forme intraveineuse pour le
traitement du paludisme sévère.159
La dapsone (Figure 19) est en triple combinaison avec le chlorproguanil (Figure 15) et
l’artésunate (CDA, LapDap+, Figure 16) dans le but d’étendre la durée de vie de l’utilisation
de la combinaison aux antifolates. Son étude est en phase III clinique.159, 154
La tafénoquine (Figure 19), une 8-aminoquinoléine, agit également sur les étapes
érythrocytaires des parasites.135 Elle a une longue durée de vie et baisse apparemment le
risque d’effets secondaires sévères contrairement à la méfloquine. D’après les résultats de
l’étude en phase IIIa, la tafénoquine pourrait probablement devenir un médicament
prophylactique.155
La Pafuramidine (DB289, Figure 19), une prodrogue de la Furamidine (DB75)
oralement biodisponible, est une diamine qui a donné des résultats prometteurs lors d'une

158
Karema, C. et al. Trans. Royal Soc. Trop. Med. Hyg. 2006, 100, 1105 — 1111.
159
Bathurst, I.; Hentschel, C. TRENDS Parasitol. 2006, 22, 301 – 307.
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étude clinique initiale. Malheureusement lors d’études prophylactiques en phase I/II pour une
dose de 100 mg, la pafuramidine s’est montrée inefficace.153
La TE3 (Figure 19), une prodrogue de composé bis-ammonium, inhibe probablement
la biosynthèse de la choline. De par ses propriétés bicationiques, elle interagit également avec
l’hème.160 Elle a montré des résultats précliniques prometteurs.
La fosmidomycine (Figure 19), un inhibiteur de la 1-désoxy-D-xylulose-5-phosphate
réductoisomérase, a montré une bonne tolérance et une haute efficacité en association avec la
clindamycine151 et l’artesunate161 (Figure 16) dans plusieurs études cliniques.
OZ439 (Figure 19), une ozonide, actuellement en phase IIa, agit très rapidement sur
toutes les étapes de la phase asexuée érythrocytique de P. falciparum.157
G25 (Figure 19), est un puissant antipaludique in vitro et in vivo, qui agit à de très
faibles doses (18nM).162 En plus de son action sur P. falciparum et P. vivax, des singes
infectés par P. falciparum et P. cynomolgi furent complètement guéris après traitement à ce
dernier.163
PA1103/SAR116242 (Figure 19), une trioxaquine (molécule hybride), est fortement
active in vitro sur plusieurs souches sensibles et résistantes de Plasmodium falciparum aux
concentrations nanomolaires (CI50 = 10 nM obtenue sur FcM29, souche chloroquino-
résistante)164 et sur des isolats cliniques multirésistants gabonais. Cette molécule est très
efficace par voie orale avec une élimination complète des parasites chez des souris infectées
des souches de Plasmodium de rongeur chloroquino-sensibles ou chloroquino-résistantes à
des doses de 26-32 mg/kg.164 Ce composé est aussi fortement efficace sur des souris infectées
par P. falciparum. Combiné avec un bon profil médicamenteux (l'absorption préliminaire, le
métabolisme et des paramètres de sécurité), PA1103/SAR116242 a été sélectionné en janvier
2007 comme étant un potentiel médicament antipaludique.165, 164

I.6.4. Les vaccins dans le traitement du paludisme

La mise au point de vaccins contre le paludisme a connu une accélération marquée au


cours des dix dernières années. Le nombre d’essais cliniques a augmenté et quelques
antigènes ont été essayés en zone d’endémie. Les essais ont également montré sans ambiguïté
qu’un certain niveau d’immunité clinique antipalustre pouvait être induit par vaccination,
dans des conditions expérimentales ou sur le terrain.
Ainsi, les recherches ont permis la mise au point d’un vaccin antipaludique dénommé
RTS,S préparé a partir des systèmes adjuvants AS02 et AS01166 qui cible spécifiquement le
stade pré-érythrocytaire de Plasmodium falciparum.167 Jusque-là, l’efficacité n’avait été
prouvée qu’au stade expérimental avec une protection partielle, voire totale dans certains cas.
Réalisée en Afrique sur plus de 200 enfants, une étude randomisée en double aveugle a testé
l’immunogénicité, l’efficacité et l’innocuité de ce vaccin lors d’essais cliniques de phase I et

160
Biagini, G. A. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 2003, 47, 2584 – 2589.
161
Borrmann, S. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 2005, 49, 3749 – 3754.
162
Roggero, R. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 2004, 48, 2816 – 2824.
163
Wengelnik, K. et al. Science 2002, 295, 1311 – 1314.
164
Coslédan, F. et al. Proc. Natl. Acad. Sci. 2008, 105, 17579 – 17584.
165
Meunier, B. Acc. Chem Res. 2008, 41, 69 – 77.
166
Bejon, P. et al. N. Engl. J. Med. 2008, 359, 2521 – 2532.
167
Aide, P. et al. PloS One. 2010, 5, e13838.
54

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paludisme

II.168, 169, 170 Ces nourrissons ont reçu soit 3 doses du vaccin antipaludique RTS,S/AS02D, soit
3 doses de vaccin contre l’hépatite B à l’âge de 10, 14 ou 18 semaines. Différents paramètres
ont été mesurés : innocuité du vaccin durant les 6 premiers mois de l’étude, immunogénicité
ou encore apparition de nouvelles infections a Plasmodium falciparum dans les 3 mois suivant
l’arrêt du protocole vaccinal. Les résultats montrent des effets secondaires serieux chez 16 %
des enfants dans chacun des deux groupes. Durant la période de suivi, il y a eu 4 décès, tous
en rapport avec une infection.
En conclusion, l’efficacité de ce vaccin est globalement estimée à 66 %. Il est
considéré comme dénué d’effets secondaires nuisibles, bien toléré et hautement
immunogénique chez les jeunes enfants vivant dans les régions rurales du sud du
Mozambique. Ces données encourageantes ont permis le passage de ce vaccin en phase III.171
La résultante des études lors de cette phase, permettrait d’envisager la mise à disposition
prochaine d’un vaccin antipaludique efficace et une diminution du nombre de décès imputés à
cette maladie infectieuse.171

II. LA CHIMIE BIOORGANOMETALLIQUE

II.1. Introduction

La chimie bioorganométallique consiste en la synthèse et l’étude d’espèces


organométalliques d’intérêt biologique et médical. Au début de la chimie organométallique,
toutes les molécules organométalliques considéraient uniquement une liaison σ entre le
carbone et le métal.172 Après la découverte du ferrocène,173 de nouvelles liaisons métal-
carbone ont été élucidées : les liaisons π et δ. Cette diversité structurale a permis le
développement de la chimie organométallique des métaux de transition puis de la chimie
bioorganométallique.174,175,176,177

C’est aux alentours de la seconde moitié du 20ème siècle que débute la chimie
organométallique des métaux de transition. Les domaines exploités furent la catalyse, plus
particulièrement la polymérisation de Ziegler-Natta, la synthèse asymétrique et la métathèse
des oléfines. Ce n’est que peu de temps après, qu’est née la chimie bioorganométallique.
Effectivement, c’est en 1985 que ce terme fut utilisé pour la 1ère fois pour la synthèse et

168
Aponte, J. J. et al. Lancet, 2007, 370, 1543 – 1551.
169
Alonso, P. L. et al. Lancet, 2005, 366, 2012 – 2018.
170
Alonso, P. L. et al. Lancet, 2004, 364, 1411 – 1420.
171
Casares, S.; Brumeanu, T-D.; Richie, T. L. Vaccine, 2010, 28, 4880 – 4894.
172
Kaim W, Schwederski B. Bioinorganic Chemistry: Inorganic. Elements in the Chemistry of Life: An Introduction
and Guide. John Wiley: New York, 1994, 267 – 286.
173
Wilkinson, G. et al. J. Am. Chem. Soc. 1952, 74, 2125 – 2126.
174
Cotton, F. A. ; Wilkinson, G.: Advanced Inorganic Chemistry, John Wiley & Sons, 1962.
175 nd
Crabtree, R. H. The Organometallic Chemistry of the Transition Metals. Chap. 16, 2 edition, J. Wiley and
Sons, New York, 1994.
176
Elschenbroich, C.; Salzer, A.: Organometallics - a Concise Introduction. VCH Publishers, Weinheim. 1989, pp
86 – 89.
177
Chavain, N. ; Biot, C. Curr. Med. Chem. 2010, 17, 2729 – 2745.
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nométalliques ayant un intérêt biologique et médical.178,179 La chimie


l’étude des espèces organométalliques
bioorganométallique a connu très rapidement un essor considérable et aujourd’hui elle se
subdivise en 5 grands domaines (Figure 20).180

bioorganométallique 180
Figure 20 : Les 5 grands domaines d’application de la chimie bioorganométallique.

II.2. Les complexes organométalliques

On peut définir les complexes organométalliques comme étant des molécules dans
lesquelles
les se trouve une liaison métal-carbone
métal (M-C).
C). Aussi, des doubles et triples liaisons
métal-carbone
carbone sont également observées. Parmi les ligands couramment étudiés, on trouve le
monoxyde de carbone, des molécules organiques telles que des alcènes, des alcynes,
alcyn des
arènes ou des groupes alkyles, des halogénures ou encore des phosphines. Sur la Figure 21
sont représentés quelques complexes organométalliques.

PF6
MesN NM
Mes
PCy2
Cl Fe PPh2
Ru N Ru
Cl PPh2 O
Ph
PCy3
Catalyseur de
e Grubbs Josiphos O
Figure 21 : Complexes organométalliques.

Il est possible de déterminer le nombre d’électrons donnés par un ligand à l’aide d’une
simple approche d’électrons de valence. Pour cela, le complexe organométallique doit
178
Jaouen, G.; Vessières, A. Pure Appl. Chem. 1985, 57, 1865 – 1874.
179
Top, S. et al. Organometallics. 1985,
1985 4, 2143 – 2150.
180
Jaouen G, Beck W, McGlinchey MJ: A Novel Field of Research: Bioorganometallic Chemistry, Origins, and
Founding Principles. Weinheim, Wiley-VCH,
Wiley 2006, pp 1–37.
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respecter la règle de 16 ou 18 électrons, qui correspond simplement à la règle d’octet


appliquée aux complexes organométalliques.

II.3. Les métallocènes181

Les métallocènes sont des complexes ayant comme formule générale Cp2M, qui
consistent en l’association de deux anions cyclopentadiényles liés à un métal de transition
(bloc d) central dans son état d’oxydation II. Le nom métallocène dérive du ferrocène.173 On
dit de ces complexes qu’ils possèdent une structure sandwich. En effet, les deux anions
cyclopentadiényles sont parallèles avec des longueurs et des forces de liaison égales.
Seuls les métallocènes des groupes 1 et 2 présentent une structure sandwich. Par
contre, ceux du groupe 3 et la majorité des composés métallocéniques des groupes 4 et 5 ont
une structure sandwich pliée. Effectivement les deux cycles cyclopentadiényles font un angle
de 130° et sont accompagnés d’autres ligands dont le nombre peut aller jusqu’à trois, en
particulier pour le groupe 5 (Figure 22).

Figure 22 : Les différentes structures sandwichs des métallocènes.

Il existe des complexes demi-sandwich dont la structure comporte un cycle


cyclopentadiényle ou benzénique et un à quatre autres ligands. Ce sont des complexes très
stables, surtout lorsque les ligands sont de bons acides π, tels que CO et NO. Des exemples de
complexes demi-sandwichs sont donnés sur la Figure 23.
Il existe également d’autres complexes cyclopentadiényles qui n’obéissent pas à la
règle des 18 électrons. C’est le cas des complexes organométalliques paramagnétiques [M =
V (n = 3e-), Cr (n = 4e-), Mn (n = 5e-), CO (n = 7e-), Ni (n = 8e-)]. Ces complexes, très réactifs
et difficiles à isoler ont tendance à former des liaisons covalentes différentes.
Les métallocènes possèdent des propriétés redox, c’est-à-dire qu’ils peuvent exister
sous différents degrés d’oxydation. Ces différents états redox se caractérisent par méthode
électrochimique en utilisant la voltamétrie cyclique, chaque vague correspondant à un
changement d’un degré d’oxydation.

Figure 23 : Exemples de complexes demi-sandwichs.

181
Astruc, D.: Chimie Organométallique : Les métaux-carbènes et carbynes. EDP Sciences, 2000, chapitre 10.
57

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II.3.1. Chiralité des métallocènes

Les métallocènes peuvent présenter une chiralité lorsque deux substituants différents
se trouvent sur le même cycle cyclopentadiényle. Cette chiralité s’appelle : « Chiralité plane
ou métallocénique ». Elle n’est possible que lorsque le métallocène est hétérodisubstitué en
1,2 ou en 1,3 (Figure 23). Par contre, du fait de la libre rotation des cyclopendadiényles, les
dérivés hétérosubstitués en 1,1’ ne présentent aucune chiralité.

Figure 24 : Chiralité métallocénique ou plane des dérivés hétérodisubstitués en 1,2 ou 1,3.

II.3.2. Le ferrocène

Le ferrocène (Fc) est un solide diamagnétique (bas spin) orangé, thermiquement stable
ayant un moment dipolaire nul. C’est l’un des métallocènes le plus connu, qui fut découvert
pour la 1ère fois en 1951.182, 183 Toutefois, la structure proposée était celle d’un complexe σ
(Formule A : fer lié à un seul carbone de chaque cycle, Figure 25). Ce n’est que l’année
suivante que la structure correcte de complexe π (Formule B : fer lié aux cinq carbones de
chaque cycle, Figure 25) avait été proposée indépendamment et simultanément par
Wilkinson173 et Fischer.184

Figure 25 : 1ères structures du ferrocène.

La structure du ferrocène fut ensuite confirmée par spectroscopie RMN et


cristallographie Rayons X.185, 186 Sa structure distinctive mena à un engouement sans
précédent pour la chimie des métaux du « bloc d » avec les hydrocarbures. Du fait de la libre
rotation des cyclopentadiényles, le ferrocène possède deux conformations : la conformation
prismatique (ou éclipsée) et la conformation antiprismatique (ou décalée) (Figure 26).
Ronsenblum et Woodward187 ont montré qu’un équilibre s’établit entre ces deux
conformations (Figure 26).

182
Kealy, T. J.; Pauson, P. L. Nature 1951, 168, 1039.
183
Miller, S. A.; Tebboth, J. A.; Tremaine, J. F. J. Chem. Soc. 1952, 632 – 635.
184
Fischer, E. O.; Pfab, W. Z. Naturforsch. 1952, 7b, 377.
185
Dunitz, J. D.; Orgel, L. E.; Rich, A. Acta Gryst. 1956, 9, 373 – 375.
186
Laszlo, P.; Hoffmann, R. Angew. Chem. Int. Ed Eng. 2000, 39, 123 – 124.
187
Rosenblum, M. ; Woodward, R. B. J. Am. Chem. Soc. 1958, 80, 5443.
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2,3 Kcal/mol
Fe Fe

Conformation antiprismatique Conformation prismatique

Figure 26 : Les deux conformations du ferrocène.

Le ferrocène est un complexe aromatique car les deux anions cyclopentadiényles (C5H5-) sont
plans et possèdent 6 électrons π. On qualifie le ferrocène d’aromatique activé car il possède
une réactivité plus grande qu’un composé aromatique ordinaire. La réaction d’acylation de
Friedel et Crafts est un bon exemple. Elle ne requiert pas de catalyseur élaboré, seul l’acide
phosphorique concentré suffit. Lorsque la réaction est chauffée à plus de 60°C, l’on obtient
également une petite quantité de produit diacétylé sur l’autre cycle (Schéma 3).

Schéma 3 : Acétylation du ferrocène.

En synthèse organométallique, l’une des réactions couramment utilisées est la


métallation. Un cyclopentadiényle du ferrocène peut réagir avec le butyllithium (BuLi) et
former un nouveau complexe utilisable dans la préparation d’une série de nouveaux composés
(Schéma 4).
SiR3
Fe

R3SiCl
NH2
MeONH2 Fe

BuLi Li
Fe
Fe

N2O4
NO2

(i) B(OMe)3 Fe
(ii) H2O

B(OH)2
Fe

Schéma 4 : La métallation du ferrocène.

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II.4. Les molécules organométalliques biologiquement actives

II.4.1. Les premiers médicaments organométalliques

Par ses effets toxiques, l’arsenic a fait des ravages dans l’histoire. Au milieu du 17ème
siècle en France, l’arsenic blanc, As2O3, fut appelé « poudre de succession ». Les avancés en
chimie inorganique ont permis à Ehrlich (1854-1915) et d'autres de se rendre compte que les
composés organométalliques d'arsenic pourraient être moins toxiques et plus faciles à
manipuler, que leurs homologues inorganiques.

HO As As OH HO As As OH

HCl H2N NH2 HCl H2N NH


Salvarsan® Neosalvarsan® O- Na+
S
(Arsphénamine)
O
Figure 27 : Structure chimique du Salvarsan® et du Neosalvarsan®.

En 1909, Paul Ehrlich (prix Nobel de médecine en 1908) met au point un dérivé de
l’arsenic efficace contre la syphilis, le Salvarsan® (Figure 27). Ce fut le premier médicament
de synthèse qu’il perfectionne par la suite sous le nom de Néosalvarsan® (Figure 27), utilisé
jusqu’en 1945 et remplacé alors par la pénicilline. Le Salvarsan® n’est pas très soluble dans
l’eau et sous sa forme d’hydrochlorure, il est très toxique. Par contre, le Neosalvarsan® est
soluble dans l’eau.
Jusqu’à présent, le mécanisme d’action du Salvarsan n’est pas connu. Ce n’est que
depuis peu que des études de spectrométrie de masse ont permis de proposer une structure
convenable. Le Salvarsan® serait alors, un mélange d’oligomères dont les produits principaux
seraient des cycles à 3 ou à 5 motifs d’arsénobenzol (Figure 28). 188
OH
OH
NH2
NH2 H2N
H2N HO
As As OH
HO As As As
As NH2
As As
H2 N

H2 N OH HO OH
H2 N

Figure 28 : Structures cycliques du Salvarsan®.

188
Lloyd, N. C., et al. Angew. Chem. Int. Ed. 2005, 44, 941 – 944.
60

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II.4.2. Les complexes métalliques et les métallocènes dans la conception du


médicament

Le cisplatine (Figure 29) qui est synthétisé pour la première fois par Peyronne en
1844, est présenté comme antitumoral par Rosenberg en 1965.189 Le cisplatine est
particulièrement actif contre le cancer des testicules. De par son activité limitée sur certains
cancers, ses effets toxiques et le développement d’une résistance cellulaire au platine, les
chercheurs se sont lancés dans la synthèse d’autres molécules anticancéreuses. L’utilisation
du ruthénium semble une bonne alternative. En effet, un sel de ruthénium, le trans-
imidazole(diméthylsulfoxyde)tétrachlororuthénate d’imidazolium (NAMI-A,Figure 29) est
intéressant pour son activité anti-métastatique et sa faible toxicité in vivo.190, 191 Tout
dernièrement, des études in vitro de NAMI-A en combinaison thérapeutique avec
l’electroporation ont été faites sur des cellules tumorales de B16F1 en Slovénie.192

HN
H
H 3N Cl N N Cl
Pt Cl Cl Ti
H 3N Cl Cl Ru Cl Cl
N
H
cisplatine H3C S O dichlorure de titanocène
H3C
NAMI-A
Figure 29 : Structure chimique du cisplatine, du NAMI-A et du chlorure de titanocène.

Suite aux résultats intéressants obtenus avec le sel de ruthénium, la recherche de


médicaments s’est orientée vers les complexes métallocéniques. Ainsi, le dichlorure de
titanocène (Figure 29), analogue du cisplatine, a été synthétisé. Ce métallocène aux propriétés
antiprolifératives était en phase II d’essais cliniques.193 Mais, les tests cliniques ont été
récemment arrêtés du fait de son activité insuffisante. Une récente approche consiste à
modifier des bio-ligands connus via la chimie organométallique dans le but d’optimiser leurs
effets. Par la présence d’une entité organométallique, les chercheurs souhaitent observer une
augmentation de l’efficacité et peut-être la formation d’espèces oxydées près du site actif.194,
195, 196, 197
L’utilisation de cette stratégie a conduit à la naissance de deux familles de
molécules : les ferrocifènes et la ferroquine (FQ).

189
Rosenberg, B.; Van Camp, L.; Krigas, T. Nature. 1965, 205, 698 – 699.
190
Carmona, D.; P. Lamata, M.; Oro, L. A. Eur. J. Inorg. Chem. 2002, 2239 – 2251.
191
Velders, A. H., et al. J. Med. Chem. 2004, 47, 1110 – 1121.
192
Bicek, A.; Turel, I.; Kanduser, M.; Miklavcic, D. Bioelectrochemistry 2007, 71, 113 – 117.
193
Mross, K., et al. onkologie. 2000, 23, 576 – 579.
194
Brocard, J.; Lebibi, J.; Maciejewski, L. French Patent 2733985-A1, 1996.
195
Jaouen, G., et al. Curr. Med. Chem. 2004, 11, 2505 – 2517.
196
Biot, C. et al. J. Med. Chem. 1997, 40, 3715 – 3718.
197
Biot, C. et al. J. Organomet. Chem. 1999, 589, 59 – 65.
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a. Le ferrocifène
Dans les pays économiquement développés, une femme sur huit est atteinte du cancer
du sein. Ainsi, le Tamoxifène (Figure 30), qui est un modulateur sélectif des récepteurs des
œstrogènes, est utilisé sous forme orale dans le cancer du sein. Il est pour l'instant le
traitement le plus vendu dans le cadre du traitement de ce cancer. Il est utilisé dans le
traitement de cancers du sein en phase précoce ou avancée chez les femmes pré- et post-
ménopausées. Cependant, le Tamoxifène n'est efficace que contre les cancers dits "hormono-
dépendants".198, 199
D’une manière générale, les cancers du sein peuvent être classés en deux groupes qui
se distinguent par la présence [ER(+)] ou l’absence [ER(-)] de récepteurs d’œstrogènes.200
Environ deux tiers des cas sont ER(+), il s’agit d’une surexpression du récepteur œstrogène
qui peut être traité par une hormono-thérapie par des modulateurs sélectifs des récepteurs
d’œstrogènes (SERMs = Selective Estrogen Receptor Modulators) tel que le tamoxifène.
Dans la lignée des cellules ER(+), il existe deux sous types de récepteurs : ERα et ERβ.200
La forme active du tamoxifène est son métabolite : le 4-hydroxytamoxifène (OHT).201
Cependant, pour des raisons de biodisponibilité, c’est le tamoxifène qui est administré
(Figure 30). L’action antiproliférative de l’hydroxytamoxifène est due à une liaison
compétitive aux ERs. La transcription de l’ADN oestradio-médiatée est alors réprimée dans
les tissus tumoraux.202
Malheureusement, les cellules tumorales peuvent changer sous la thérapie et
l’expression des ERα peut être diminuée de telle sorte que la prise de Tamoxifène n’a plus
d’effet comme chez les patientes à ER(-). Il semblait donc important de trouver de nouvelles
molécules. C’est ainsi que Gérard Jaouen et son équipe ont eu l’idée de remplacer un benzène
par un ferrocène dans la molécule d’hydroxytamoxifène. Cette pharmacomodulation a donné
naissance à des hydroxyferrocifènes (Figure 30). Sur des cellules MCF-7, lignée de cellules
du cancer du sein hormono-dépendant (ER+), les effets des hydroxyferrocifènes sont très
similaires à ceux de l’hydroxytamoxifène. Les deux catégories de molécules ont le même
effet antiprolifératif, mais l’activité anti-œstrogène des hydroxyferrocifènes est meilleure.203
Par contre, sur des cellules MDA-MB231, lignée de cellules du cancer du sein hormono-
indépendant (ER-), les effets des hydroferrocifènes sont spectaculairement différents. En
effet, les analogues hydroxyferrocifènes sont antiprolifératifs là où les hydroxytamoxifènes ne
le sont pas complétement. En somme, les hydroxyferrocifènes sont actives sur les deux types
de cancer du sein hormono-dépendant et hormono-indépendant.203

198
Jordan, C. V. J. Med. Chem. 2003, 46, 883 – 908.
199
Jordan, C. V. J. Med. Chem. 2003, 46, 1081 – 1111.
200
Schatzschneider, U.; Metzler-N. N. Angew. Chem. Int. Ed. 2006, 45, 1504 – 1507.
201
Grainger, D. J.; Metcalfe, J. C. Nature Medicine, 1996, 2, 381 – 385.
202
Shiau, A. K, et al. Cell. 1998, 95, 927 – 937.
203
Top, S. ; Jaouen, G., et al. Chem. Eur. J. 2003, 9, 5223 – 5236.
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Figure 30 : Structures chimiques du Tamoxifène, de l’Hydroxytamoxifène et des


Hydroxyferrocifènes.

L’équipe du Pr. G. Jaouen a également exploré l’influence du potentiel redox FeII/III et


du pH de la solution sur les propriétés cytotoxiques à l’aide d’expériences
électrochimiques.204 L’électrochimie du couple [Fe(Cp)2]+/[Fe(Cp)2] est une réaction
réversible à un électron.
Le processus d’activation redox des hydroxyferrocifènes est représenté dans le
Schéma 5. Lors de l’oxydation du ferrocène, la charge positive est partiellement délocalisée
en para sur le groupement hydroxyle au travers du système π conjugué rendant le proton acide
et accessible à une base (HOFcf 5a+ et HOFcf 5b+). Cette délocalisation du radical a été
montrée par calculs DFT. Dans une seconde étape d’oxydation, la perte du proton forme une
quinone méthylène (Fcf 8). Les quinones méthylènes des hydroxytamoxifènes sont connues
comme étant exceptionnellement stables avec une durée de demi-vie de 3 heures sous
certaines conditions physiologiques.
OH O
.
OH

-e-

FeII FeIII FeII

OR OR OR

HOFcf 5a+ HOFcf 5b+


HOFcf 5

.
O O O

S-Nuc

Attaque nucléophile

-H+ -e-
-H+

FeII FeII FeII N-Nuc

OR OR OR
OFcf 7 Fcf 8

Schéma 5 : Activation redox des hydroxyferrocifènes (5).200

b. La Ferroquine
Il a été montré précédemment que le paludisme demeure jusqu’aujourd’hui l’une des
maladies parasitaires la plus répandue dans le monde. Le parasite, Plasmodium falciparum, a
su développer une forte résistance à bon nombre de médicaments notamment à la

204
Hillard, E., et al. Angew. Chem. 2006, 118, 291 – 296.
63

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chloroquine.205, 206, 207 En attendant de trouver un vaccin, la découverte de nouveaux


antipaludiques est donc urgente. L’équipe de Jacques Brocard s’est penchée sur la synthèse de
nombreux dérivés ferrocéniques : la synthèse de dérivés ferrocéniques de l’artémisinine,208 de
la quinine et de la méfloquine.209 Des dérivés de la chloroquine avaient également été
synthétisés. De cette série est née la Ferroquine (Figure 31).196, 210 La FQ s’avère 10 fois plus
active que son analogue CQ. En effet, elle s’est révélée être active in vitro à la fois sur des
clones chloroquino-sensibles et chloroquino-résistants (par exemple sur W2 : CI50 FQ = 13
nM, CQ CI50 = 149 nM). Ces effets intéressants ont également été observés sur des isolats
cliniques de P. falciparum, originaires du Gabon,211 du Sénégal212 et de la Thaïlande.213 In
vivo, elle est également active sur P. vinckei à une dose létale de 8,4mg/kg/j. La ferroquine est
actuellement en phase IIb d’essais cliniques chez Sanofi-Aventis.

N
HN HN N

Fe

Cl N Cl N

Chloroquine CQ Ferroquine FQ
Figure 31 : Structures chimiques de la Chloroquine et de la Ferroquine.

b.1.Mécanisme d’action de la FQ

Certes le mécanisme d’action de la CQ n’est pas encore totalement élucidé. La FQ et


la chloroquine s’accumuleraient toutes les deux dans la vacuole digestive du parasite où elles
inhiberaient la formation de l’hémozoïne. On peut expliquer cette accumulation par la
protonation de l’azote quinoléique en position 1 et de l’azote terminal de la chaîne latérale.
Cependant, la FQ s’accumule 100 fois plus que la CQ dans la vacuole digestive et inhiberait
plus la formation de l’hémozoïne, ce qui pourrait expliquer sa grande activité contrairement à
la chloroquine. Pour comprendre le mécanisme d’action de la FQ, le Dr. Chavain, durant sa
thèse, avait réalisé la synthèse de plusieurs dérivés de la ferroquine :

205
Ridley, R. G. Curr. Biol. 1998, 8, R346 – 349.
206
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R1
HN N HN N

R2
Fe Fe

Cl N Cl N

1
Ferroquine FQ R = Me, Et, Pr, iPr, But, iBut

R2 = H, Me, Et, Pr, iPr, But, iBut

Figure 32 : Modification de la Ferroquine sur l’azote N-terminal.

Dans un premier temps, elle a modifié l’amine terminale par la synthèse d’amines
secondaires et tertiaires de la FQ par l’ajout des groupements alkyles (Figure 32). Ces
composés ont sensiblement la même activité que la FQ, donc plus actifs que la CQ, que ce
soit sur des clones chloroquino-résistants ou chloroquino-sensibles. Elle s’est également
intéressée à l’étude de leurs propriétés physicochimies (log D). De ce fait, il en ressort que :
(i) la légère modification sur l’amine basique terminale de la FQ n’affecte pas son activité si
les substituants ne sont pas trop volumineux ;214 (ii) quel que soit le choix des substituants sur
la position amine terminale de la FQ, la molécule possède un caractère hydrophile (-0.80 ≤
log D ≤ 1.44) à pH vacuolaire et lipophile (3.04 ≤ log D ≤ 4.73) à pH cytosolique comme
pour la FQ. Ainsi, il semble que ce profil de lipophilie est fondamental pour l’activité
antipaludique in vitro des molécules de 10 nM. Lors de leurs récentes découvertes sur le
mécanisme de formation de l’hémozoïne, Egan215 et Sullivan216,217 suggérent que ce
phénomène se produit à l’interface eau/lipide et expliquent en partie la plus forte activité
antipaludique de la FQ et de ses dérivés par rapport à la CQ. En effet, puisque la FQ est plus
lipophile que la CQ, elle se localiserait préférentiellement à cette interface eau/lipide où est
supposée se former l’hémozoïne et par conséquent, serait plus à même d’inhiber la formation
de cette dernière.
R 11
HN N N N
5 4
Fe 6 3 Fe

2
Cl N Cl 7 N
8 1

R = Me, Et, Pr, But, iBut


Ferroquine FQ

Figure 33 : Analogues de la FQ modifiée en position 11.

Une seconde étude visait la modification de l’azote en position 4 du cycle quinoléique


en greffant également des groupements alkyles (Figure 33). Le but ici était de comprendre
l’influence des valeurs de pKa dans le mécanisme d’action de la FQ. Avec un substituant en
cette position, le transfert de proton de la position 1 à la 11ème n’est plus possible sur la forme
neutre (Schéma 6). Après avoir testé également ses composés, ils se sont avérés être moins
actifs que la CQ sur des clones chloroquino-sensibles, mais plus actifs sur des clones
chloroquino-résistants. Par contre, par rapport à la FQ elle-même, ces composés ont perdu en

214
Biot et al. J. Med. Chem. 2006, 49, 4707 – 4714.
215
Egan, T. J. J. Inorg. Biochem. 2008, 102, 1288 – 1299.
216
Pisciotta, J. M. et al. Biochem. J. 2007, 402, 197 – 204.
217
Pisciotta, J. M. ; Sullivan, D. Parasitol. Inter. 2008, 57, 89 – 96.
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activité antiplasmodiale. Cette étude a permis de conclure que l’introduction d’un groupement
alkyle en position 11 de la FQ n’est pas favorable à l’activité antipaludique.

Tout comme pour les premières molécules modifiées, l’étude des propriétés
physicochimiques a été réalisée. Il en ressort que l’introduction d’une chaîne alkyle en
position 11 rend la molécule plus lipophile à pH vacuolaire. Plus le substituant en cette
position est encombrant, plus la molécule devient lipophile. La décroissance de l’activité
antipaludique de cette série de dérivés de la FQ, s’expliquerait par l’augmentation de la
lipophilie au pH vacuolaire. Ainsi, ces molécules, seraient peut-être trop lipophiles, et donc,
ne se localiseraient plus à l’interface eau/lipide et resteraient piégées dans la membrane ce qui
les empêcherait d’inhiber la formation de l’hémozoïne.

A B
H +
11 H 11
N N HN HN
5 4 5 4
10 10
6 3 6 3

1 2 2
7 9 7 9
Cl N Cl N Cl N Cl N
8 - 8 H H
+ H
H

Schéma 6 : Formes tautomères du groupement quinoléine des amino-4-quinoléines (A) et


structures de résonnance entre le quinolinium et l’ammonium des dérivés quinoléiques (B).

Au terme de leurs travaux, Biot et coll. ont pu démontrer que la lipophilie de la


molécule ainsi que la liaison hydrogène intramoléculaire de la FQ sont essentielles à la bonne
activité antipaludique de la molécule. La liaison hydrogène donne à la molécule une
conformation coudée qui, non seulement permettrait au groupement hydrophobe ferrocénique
de se placer au niveau des lipides de la membrane vacuolaire là où est supposée cristalliser
l’hémozoïne, mais également rendrait accessible le cycle quinoléine pour son interaction avec
la porphyrine (Figure 34).

H
H3C CH3
O
H N Fe
H H3C
Fe
N
H
O H H3C H
H N
N

Cl
Cl

N N
H
O H

H
Meilleure conformation adoptée Meilleure conformation adoptée
dans les solvants polaires (eau acidifiée) dans le milieu hydrophobe (membrane)

Figure 34 : Proposition d’interactions de la FQ avec les lipides de la membrane vacuolaire et


la porphyrine.218

218
Biot, C., et al. J. Organomet. Chem. 2009, 694, 845 – 854.
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En 2005, après avoir fait des études comparatives des propriétés physicochimiques
entre la FQ et la CQ, Biot et coll. proposent des relations structure-activité de la FQ qui sont
reprises sur la Figure 35.219

En somme, tout comme la CQ, la FQ forme un complexe avec l’hématine en solution


(log K= 4.95 ± 0.05). La FQ est le meilleur inhibiteur de la formation de la β-hématine
contrairement à la CQ (CI50 = 0.78 contre 1.9 pour CQ). La FQ est plus lipophile que la CQ
quand elle est protonée dans la vacuole digestive du parasite pH = 5.2 (log D = -0.77 contre -
1.2 pour CQ), la différence est significative à pH = 7.4 dans le cytosol (log D = 2.95 et 0.85
respectivement) où la FQ est plus hydrophile que la CQ. Aussi, les valeurs de pKa sont faibles
(pKa1 = 8.19 et pKa2 = 6.99) par rapport à celles de la CQ (10.03 et 7.94 respectivement). La
structure cristalline de la FQ met en évidence la présence d’une importante liaison hydrogène
interne entre le groupe 4-amino et l’azote terminal. Ceci, en plus de la propriété donneur
d’électron du groupement ferrocénique, expliquerait la baisse des valeurs de pKa. D’une
manière intéressante, la baisse d’accumulation dans la vacuole digestive du parasite provenant
de la faible basicité de ce composé, expliquerait la forte inhibition de la β-hématine.
L’augmentation de la lipophilie, les différences de structures géométriques et électroniques,
les changements de distance N-N dans la ferroquine comparés à la chloroquine, expliqueraient
probablement son activité antipaludique sur des parasites chloroquino-résistants.

Figure 35 : Relations Structure-Activité proposée pour FQ.219

219
Biot, C., et al. Mol. Pharm. 2005, 3, 185 – 193.
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II.4.3. Conception et synthèse des nouveaux composés métallocéniques

Dans la continuité du progrès de la chimie bioorganométallique, nous nous sommes


orientés vers la synthèse d’autres composés métallocéniques, ayant en commun un motif
ferrocénique, en nous basant sur la pharmacomodulation des molécules biologiquement
actives.
Ainsi, les dérivés d’hydroxynaphtoquinones ferrocéniques (Figure 36) dans le
traitement du paludisme et de la toxoplasmose (§ chap. II), les hydrazones quinoléiques et
acridiniques ferrocéniques (Figure 36, § chap. III) en paludisme et tuberculose furent étudiés.
O R1 Fc
R2
OH N Fc
R HN R2 N
HN
N R1
OMe
Fe
O
Cl N
Cl N
Dérivés Aminohydroxynaphtoquinones Ferrocéniques (AHNFcs)
Hadrazones Quinoléines et Acridiniques Ferrocéniques (HQFcs et HFcAs)

Figure 36 : Schéma général des AHNFcs, des HQFcs et des HFcAs.

Suite aux premiers résultats obtenus, notamment des hydrazones quinoléines, nous
avons continué notre étude par la synthèse des 4-aminoquinoléines ferrocéniques (Figure 37,
§ chap IV). Les activités antiplasmodiale et cytotoxique de ces dernières furent étudiées.
Les composés antipaludiques ne se limitant pas uniquement aux quinoléines, nous
nous sommes enfin intéressés à la famille des benzodiazépines (Figure 37). Par une technique
microonde, nous avons réussi à optimiser leurs synthèses afin d’étudier leurs activités sur P.
falciparum (§ chap V).

Figure 37 : Schéma général des AQFcs et BZDFcs.

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CHAPITRE II : SYNTHESE ET ACTIVITES


BIOLOGIQUES ANTIPLASMODIALE ET ANTI-
TOXOPLASMIQUE DES 4-AMINO-2-
HYDROXYNAPHTOQUINONES FERROCENIQUES

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Thèse de Gabin Mwande-Maguene, Lille 1, 2011

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CHAPITRE II : Synthèses et Activités Biologiques Antipaludique et


Anti-toxoplasmique d’Amino-Hydroxynaphtoquinones
Ferrocéniques

I. INTRODUCTION : Développement des 2-hydroxynaphtoquinones


Les composés avec des sous-structures de quinone ont des activités biologiques
différentes. L'activité antiplasmodiale des naphtoquinones tels que l’hydrolapachol (HL,
Figure 38) est connue depuis les années 40.1 Le groupe de recherche de Fieser avait préparé
plus de 300 dérivés naphtoquinones en tant que molécules thérapeutiques potentielles du
paludisme.1 Ces premières études avaient abouti à un composé nommé lapinone (Ln, Figure
38). Des infections à P. vivax pouvaient être traitées par le lapinone chez des patients, mais ce
dernier devait être administré à de fortes doses.1 Dans le même temps, la disponibilité de la
chloroquine (CQ), bon marché et efficace, a été à l’origine du manque d'intérêt de cette classe
de composés. L’émergence et l’expansion de la résistance à la CQ a permis un regain d'intérêt
pour les hydroxynaphtoquinones dans les années 1960. La ménoctone (Mn, Figure 38) montre
déjà les deux dispositifs structuraux essentiels pour l’activité antiplasmodiale, à savoir le
squelette 2-hydroxynaphtoquinone et le résidu cyclohexyle en bout de chaîne.

Figure 38 : Dérivés naphtoquinones possédant une activité antiparasitaire.

La Ménoctone subit une vaste biotransformation. Ainsi, les effets thérapeutiques sont
obtenus uniquement avec des doses très élevées. Par conséquent, l’utilisation de la ménoctone
n'a plus été poursuivie comme médicament antipaludique.2 De façon intéressante, l'activité de
la ménoctone observée contre des infections par Theileria parva chez le bétail a conduit à une
variation structurelle très étendue, aboutissant ainsi à la parvaquone (Pn, Figure 38). Un
composé thérapeutique fortement efficace dans l'infection par Theileria parva.3 Par la suite,
le résidu cyclohexyle de la parvaquone a été largement exploré, menant au composé
BW58C80 (Figure 38), qui possède un large spectre d’activité antiprotozoaire.4 Cependant,
chez l’homme, le résidu tert-butyle est rapidement hydroxylé en son métabolite 1000 fois
moins actif. Le développement de ce composé a donc été interrompu. La variation du
substituant en position 4 du cyclohexyle a permis d’aboutir au composé métaboliquement

1
Porter, T. H. and Folkers, K. Angew. Chem. 1974, 86, 635 – 645.
2
Vaidya, A. B. (Ed.: P. J. Rosenthal), Humana, Totowa. 2001, 203 – 218.
3
Boehm, P. et al. J. Med. Chem. 1981, 24, 295 – 299.
4
Hudson, A. T. et al. Parasitology 1985, 90, 45 – 55.

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stable 566C80 (Atn, Figure 38), présentant une excellente activité antipaludique.5
Ce composé 566C80, actuellement appelé atovaquone, est commercialisé sous le nom de
Mepron.
L’Atovaquone est un agent anti-protozoaire qui appartient à une nouvelle classe
thérapeutique, douée d’un nouveau mécanisme d’action. Comme décrit précédemment
(Chapitre I, paragraphe 6.2.3), cette hydroxynaphtoquinone est un homologue structural de
l’ubiquinone (ou coenzyme Q), une molécule mitochondriale impliquée dans le transfert des
électrons de la chaîne respiratoire. La conséquence de l’action de l'atovaquone entraîne une
diminution de la synthèse d'ATP par la mitochondrie. Cette molécule inhibe également
l'activité de la dihydroorotate deshydrogénase plasmodiale (DHOD) impliquée dans la voie de
biosynthèse des pyrimidines et donc de l'ADN. L’Atovaquone agit spécifiquement sur les
parasites lorsque des concentrations de l’ordre du micromolaire ou du nanomolaire sont
utilisées.6

II. L’ATOVAQUONE ET LA TOXOPLASMOSE


La toxoplasmose est une maladie parasitaire dont l'agent pathogène est le protozoaire
Toxoplasma gondii. Le parasite contamine tous les animaux à sang chaud, y compris l'être
humain, mais a pour seuls hôtes définitifs les félidés.
Ce parasite, largement répandu dans le monde, affecte entre 15 et 85% de la
population mondiale. En France, où il est fréquent, environ 50% de la population adulte est
infectée et on estime que 200 000 à 300 000 nouvelles infections surviennent chaque année
dont 2700 cas chez les femmes enceintes. Il est estimé que 600 enfants naissent avec une
toxoplasmose congénitale chaque année, dont 175 auront des séquelles. La gravité de la
toxoplasmose est également liée au risque différé de réactivation d’une infection
antérieurement acquise, sous l’effet d’une immunodépression. Le nombre de cas de
toxoplasmoses cérébrales survenant chez les patients infectés par le VIH est encore
actuellement proche de 200 par an. L’infection chez les adultes est généralement
asymptomatique, sauf chez les sujets immunodéprimés (VIH, greffés)7 pour lesquels la
toxoplasmose constitue une maladie opportuniste majeure. En dépit de l’avènement de la
trithérapie anti-VIH, la toxoplasmose cérébrale demeure une complication importante et un
problème de santé majeur surtout chez les sidéens des pays en voie de développement.
La toxoplasmose peut être transmise par la mère à son fœtus. Une enquête menée en
France en 2003 par le Réseau National de Santé Publique évaluait la séroprévalence à 44%
parmi les femmes enceintes.8 Le risque de transmission et la gravité des atteintes fœtales
évoluent de manière inverse au cours de la grossesse. Le risque est inférieur à 2% avant deux
mois de grossesse mais dans ce cas l’atteinte fœtale est grave. Il atteint 70% en fin de
grossesse et le fœtus est généralement asymptomatique. Le parasite se distingue sous trois
formes infestantes : tachyzoïtes (forme de multiplication rapide dans les phases aiguës de

5
Hudson, A. T. et al. Drugs Exp. Clin. Res. 1991, 17, 427 – 435.
6
Hudson, A. T. Parasitol. Today, 1993, 9, 66 – 68.
7
Luft, B. J. ; Remington, J. S. J. Infect. Dis. 1988, 157, 1 – 6.
8
Berger, F. ; Goulet, V. ; Le Strat, Y. ; de Valk, H. ; Désenclos, J. C. : La toxoplasmose en France chez la femme
enceinte en 2003: séroprévalence et facteur associés. Institut de veille sanitaire 2007, 1 – 42.

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l’infection), bradyzoïtes (au sein de kystes latents dans les tissus) et sporozoïtes au sein des
oocystes (les oocystes sont le résultat de la reproduction sexuée du parasite dans l'intestin du
chat).9

II.1. Le cycle de reproduction

T. gondii a cette particularité d’infecter plusieurs hôtes. Son hôte définitif est
principalement le chat, mais les autres félidés sont aussi concernés. Les hôtes intermédiaires
sont tous les homéothermes (mammifères comme oiseaux). Tout comme P. falciparum, le
développement de T. gondii, nécessite deux phases : une phase asexuée et une phase sexuée.

Figure 39 : cycle de vie de T. gondii.9

a. Le cycle asexué
Le cycle sexué a lieu chez tous les hôtes intermédiaires. C’est par voie orale que se
transmet l’infection. En effet, le parasite est d’abord ingéré sous forme d’oocystes provenant
des aliments souillés ou de kystes contenus dans les viandes infectés non/mal cuite. Dans
l’estomac et le duodénum, les formes infestantes (sporozoïtes ou bradyzoïtes) vont être
libérées après digestion de la paroi du parasite (des oocystes ou des kystes). Ces sporozoïtes
ou bradyzoïtes vont immédiatement se transformer en tachyzoïtes, qui vont se disséminer
dans l’organisme par voie sanguine et lymphatique, et infecter tout type de cellules. C’est ce
disséminement qui est à l’origine de la phase aiguë de la maladie. Durant la phase aiguë, la
vacuole parasitophore (VP) va se former. À l’intérieur des cellules, le parasite va se multiplier
à nouveau par endodyogénie (processus au cours duquel l’intérieur d’une cellule mère va se
subdiviser en deux cellules filles).10 En effet, la cellule mère va augmenter de volume pour
laisser le parasite se diviser (A). La division se produit autour du noyau où l’appareil de golgi,
les micronèmes, les rhopries, les conoïdes se subdivisent (B). Le noyau et le réticulum
endoplasmique (RE) vont ensuite s’étendre vers les échafaudages des deux cellules filles, puis
la mitochondrie va se diviser en dernier (C). A la fin du processus d’endodyogénie, les deux

9
Dubey, J. P.; Beattie, C. P. Toxoplasmosis of animals and man. Boca Raton : CRC Press, Florida, 1988, 220.
10
Agop-Nersesian, C. et al. PLoS Pathog. 2010, 6: e1001029.

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cellules filless restent attachées à la cellule mère par un corps résiduel de division contenant les
restes de la mitochondrie, du RE, des micronèmes et des rhopries de la cellule mère (D).
La cellule mère va ensuite être lysée et libérer une nouvelle forme de tachyzoïtes.
tachy En cas de
première contamination d’une femme enceinte, cette forme va être également capable
d’infecter le fœtus.

Figure 40 : Processus de division des tachyzoïtes par endodyogénie.10

b. Le cycle sexué

L’hôte définitif (le chat ou les félidés) va s’infecter en ingérant des oocystes matures
contenus dans la terre, les végétaux ou l’eau douce. Le chat s’infecte également en dévorant
des petits rongeurs ou des oiseaux contenant des kystes (on parle de carnivorisme). Ensuite,
les formes infestantes (sporozoïtes ou bradyzoïtes) vont évoluer en tachyzoïtes, et se
différencier en mérozoïtes dans une partie de l’intestin grêle (l’épithélium de l’iléon) où elles
vont se reproduire par schizogonie
izogonie (multiplication asexuée). Cette schizogonie se termine par
une libération de plusieurs mérozoïtes qui vont se différencier en gamontes (pré-gamètes
(pré :
microgamètes mâles mobiles et macrogamète femelle fixes). À l’aide de leurs flagelles, les
microgamètes
amètes vont aller féconder les macrogamètes matures et donner naissance à des
oocystes immatures. Ces oocystes, contenus dans les excréments du chat, vont être éliminés
dans la nature et contaminer d’autres milieux.

II.2. Le traitement de la toxoplasmose

La toxoplasmose est généralement asymptomatique. Cependant, en cas de grossesse,


les parasites peuvent traverser le placenta, plus perméable en fin de grossesse, et peut
provoquer chez le fœtus une toxoplasmose latente susceptible de se révéler plusieurs mois
après la naissance par des atteintes oculaires (choriorétinite). C’est la raison pour laquelle les
femmes enceintes séronégatives font l'objet de sérologie régulièrement. Chez les malades
atteints de sida, les parasites peuvent entraîner la formation d'abcès cérébraux à l'origine
de troubles neurologiques sévères (paralysies, épilepsie etc.), voire entraînant une encéphalite
mortelle.

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Le traitement de la toxoplasmose repose sur l'administration d'antibiotiques ou d'autres


molécules à action antiparasitaire. Chez les sujets immunodéprimés, les associations
sulfadiazine - pyriméthamine (Malocide®, Figure 41) et pyriméthamine – sulfadoxine
(Fansidar®, Figure 41) sont efficaces. Chez la femme enceinte, la spiramycine est administrée
seule sous le nom commercial de Rovamycine® (Figure 42).11

Figure 41 : Structures chimiques de la sulfadiazine, sulfadoxine et pyriméthamine dans les


associations Malocide ® et Fansidar ®.
Spiramycine

O NMe2
O Me

Me

CH2CHO

NMe2
MeO HO O HO
O
O O Me
Me
O OH
Me OR Me

Figure 42 : Structure chimique de la spiramycine (Rovamicyne ®).

Pour des patients allergiques aux sulfamides, l’atovaquone apparait comme étant le
médicament de choix.12 En effet, l’atovaquone est actif contre T. gondii en inhibant la chaîne
mitochondriale de transport des électrons par compétition avec l’ubiquinone.13, 14
L’effet inhibiteur in vitro et in vivo de l’atovaquone sur T. gondii est bien démontré à
de très faibles concentrations.15, 16 De plus, l’atovaquone est actif sur les kystes tissulaires.17

11
Petersen, E.; Schmidt, D. R. Expert Rev. Anti. Infect. Ther. 2003, 1, 175 – 182.
12
Meneceur, P. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 2008, 52, 1269 – 1277.
13
McFadden, D. C. et al. Mol. Biochem. Parasitol. 2000, 108, 1 – 12.
14
Tomavo, S. Boothroyd, J. C. Int. J. Parasitol. 1995, 25, 1293 – 1299.
15
Araujo, F. G.; Huskinson, J.; Remington, J. S. Antimicrob. Agents Chemother. 1991, 35, 293 – 299.
16
Romand, S.; Pudney, M.; Derouin, F. Antimicrob. Agents Chemother. 1993, 37, 2371 – 2378.

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III. LES HYDROXYNAPHTOQUINONES DE SYNTHÈSE


Les hydroxynaphthoquinones sont des inhibiteurs compétitifs du complexe
cytochrome bc1, qui se lient au site d'oxydation de l’ubiquinol entre le cytochrome b et la
protéine soufre-fer et l’atovaquone en est le plus actif. Cependant, des microorganismes
pathogènes ont développé des résistances à ce dernier.
Afin de pouvoir synthétiser de nouvelles molécules, il était important de comprendre
la base moléculaire de ces résistances. C’est dans cette optique que Kessl et al. ont mis en
place des algorithmes permettant de déterminer l'efficacité relative des inhibiteurs
hydroxynaphtoquinone sur le complexe cytochrome bc1.18
Ainsi, des modèles expérimentaux mimant les complexes bc1 ont été développés in
vitro (dans la levure) et in vivo (bovin) afin d’étudier l'interaction de l'atovaquone avec les
complexes bc1. Ces modèles ont permis un screening des dérivés 2-hydoxynaphtoquinones
sur lesquels étaient greffés sur le carbone 3 du noyau hydroxyquinone, des chaînes alkyles
non cycliques, cycliques et aromatiques. L’étude de l’inhibition enzymatique de ces
naphtoquinones sur les deux modèles ont permis la sélection du composé ayant pour alkyle,
une chaîne linéaire à 8 atomes de carbones (CI50 = 100 nM, Figure 43). Les meilleures valeurs
CI50 obtenues avec l'enzyme de levure sont celles de chaînes latérales C8/C9 tandis que les
chaînes latérales C9/C10 étaient les plus efficaces sur le complexe bc1 du bovin. Pour les
deux espèces, une légère diminution de fixation est observée lorsque la chaîne devenait plus
longue que 10 C (Figure 43).

Légende :

• En gris, l’activité des hydroxynaphtoquinones


sur l’enzyme de la levure
• En noir, l’activité des hydroxynaphtoquinones
sur l’enzyme de bovin.

Figure 43 : Les effets de la longueur de la chaîne des 2-hydoxynaphtoquinones sur


l’inhibition des complexes bc1 du bovin et de la levure.
Après s’être fixé sur la longueur de la chaîne, ils ont synthétisé une autre série
d’hydroxynaphtoquinones avec des ramifications sur la chaîne C8 alkyle. Les molécules qui
en résultent ont également été testées sur ces deux complexes bc1 en comparaison de
l’hydroxynaphtoquinone C8. La meilleure inhibition a été observée pour le composé S10576,
un isomère où C8 est méthylé en position 2 (Figure 44). Effectivement, le fait d’avoir mis un

17
Araujo, F. G. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 1992, 36, 326 – 330.
18
Kessl, J. J. et al. Biochim. et Biophys. Acta. 2007, 1767, 319 – 326.

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méthyle en cette position 2 a fait baisser la CI50 de 80 nM à 15 nM en comparaison du C8


simple sur l’enzyme de levure.

Figure 44 : Inhibition des enzymes de la levure et du bovin par les hydroxynaphtoquinones


C8 et C8-méthyle 1(R, S).

Ces premiers résultats furent pour eux, un point de départ pour synthétiser de
nouveaux inhibiteurs hydroxynapthquinone du complexe bc1 ayant des utilisations
thérapeutiques potentielles (cf données supplémentaires de la ref. 18).
Malgré son excellente activité antipaludique, l’atovaquone présente des propriétés
pharmaceutiques faibles telles qu’une faible biodisponibilité et une forte attache sur la
protéine plasmatique.19 Afin d'essayer d'améliorer la biodisponibilité de l'atovaquone, El Hage
et al.20 ont synthétisé deux séries de molécules dérivés de l’atovaquone. En effet, ils ont
transformé le groupement hydroxylé de l’atovaquone en esters (Figure 45) et d’éthers (Figure
45) au groupe 3-hydroxy de l’atovaquone.
La lipophilie et les propriétés physico-chimiques de ces composés ont été modulées
par l'introduction : (i) de chaînes de carbonées saturées ou insaturées de différentes longueurs
(R = CH3-(CH2)n , n = 0, 4, 6, 7, 8, 16) et (ii) de groupe phényle, substitué en para par des
atomes d'halogènes (Cl, F), comme représenté sur la Figure 45. La plupart de ces composés
ont montré une activité élevée contre la croissance de P. falciparum avec des CI50 inférieures
à 10 nM. Les dérivés d’esters montraient des activités semblables à celles de l’atovaquone,
mais supérieures à celles de la chloroquine et de la quinine (1.5 nM contre 0.79, 125 et 180
nM).
D’après le choix des substituants, les composés les plus actifs sont ceux dont la chaîne
carbonée variait entre 1 et 8 méthylènes ou encore avec un groupement phényle.

19
Srivastava, I. K.; Rottenberg, H. ; Vaidya, A. B. J. Biol. Chem. 1997, 272, 3961 – 3966.
20
El Hage, S. et al. Euro, J. Med. Chem. 2009, 44, 4778 – 4782.

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Figure 45 : Analogues d’esters et d’éthers de l’atovaquone.20

Malgré cette activité antipaludique élevée, le but d’améliorer la biodisponibilité n’a


pas été atteint. C’est ainsi que Hughes et al21 ont exploré une autre stratégie de remplacement
de l’atovaquone. Ils sont partis sur la base d’un potentiel inhibiteur hydroxynaphtoquinone, la
S-10576 (Figure 46) synthétisée par Kessl.18 La S-10576 est en effet, une 2-
hydroxynaphtoquinone qui est structurellement semblable à l’atovaquone (Figure 46) et qui
cible aussi le complexe du cytochrome bc1.18 Cependant, il a été montré in vivo que les deux
carbones terminaux de la chaîne latérale sont modifiés par oxydation, ce qui aurait pour
conséquence une augmentation de l’hydrosolubilité de la molécule.5 La stabilité métabolique
de la S-10576 fut améliorée par substitution d’un fluor sur le carbone terminal de la chaîne
latérale et/ou en méthylant le squelette naphtoquinone en position 8 (Figure 46).21

Figure 46 : Nouveaux dérivés 2-hydroxynaphtoquinones de la S-10576.

Considérant les propriétés intéressantes de l’atovaquone, notre laboratoire s’est


intéressé à l’étude de l’activité antiparasitaire des dérivés organométalliques des
hydroxynaphtoquinones. Nous nous sommes principalement intéressés aux amino-
hydroxynaphtoquinones ferrocéniques.

21
Hughes, L. M. et al. Biochim. Biophys. Acta. 2010, 1797, 38 – 43.

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IV. SYNTHESE DES HYDROXYNAPHTOQUINONES FERROCENIQUES

IV.1. Objectif du travail

La synthèse d’aminohydroxynaphtoquinones ferrocéniques a déjà été réalisée au sein


du laboratoire (Figure 47). L’activité in vitro de ces nouveaux composés a été évaluée sur des
souches Toxoplasma gondii et Plasmodium falciparum, incluant des souches résistantes à
l’Atovaquone. Trois de ces composés (n = 6, 7 et 8) se sont révélés très actifs en particulier
sur les souches résistantes à l’atovaquone de T. gondii (troisième ligne du Tableau 2).22 Par
contre, leur activité antipaludique s’est avérée moins bonne que l’atovaquone (quatrième et
cinquième lignes du Tableau 2).
O O
Introduction
OH d'une amine OH
ferrocénique (CH2 )nCH3

Fe
O Cl O
Atovaquone

Figure 47 : Schéma général de la modification de l’Atovaquone.

Tableau 2 : Activités biologiques des Aminohydroxynaphtoquinones sur T. gondii et P.


falciparum.

Composés Activité Antitoxoplasmique Activité Antipaludique


(CI50 µM) (CI50 µM)
Atovaquone 0.5 ± 0.1 15 ± 2 0.6 ± 0.2 0.7 ± 0.35
n=6 1.2 ± 0.37 1.4 ± 0.27 5 ± 0.4 2.5 ± 0.3
n=7 2.1 ± 0.5 1.1 ± 0.35 2.5 ± 0.3 5.0 ± 0.4
n=8 3.0 ± 0.4 1.2 ± 0.15 6.25 ± 1.5 6.0 ± 1.25

Dans le but de nous approcher de la structure de l’atovaquone et ainsi d’évaluer


l’influence des différents substituants R sur l’activité biologique, nous avons donc envisagé de
synthétiser d’autres analogues de l’Atovaquone en conservant le noyau
aminohydroxynaphtoquinone ferrocénique et en faisant varier la chaîne greffée sur le
groupement amine. Les molécules cibles sont représentées sur la Figure 48.

22
Baramee, A. et al. Bioorg. Med. Chem. 2006, 14, 1294 – 1302.

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Figure 48 : Les dérivés hydroxynaphtoquinones ferrocéniques.

IV.2. Synthèse des aminohydroxynaphtoquinones ferrocéniques

IV.2.1. Analyse rétrosynthétique de la synthèse des aminohydroxynaphtoquinones


ferrocéniques

L’obtention des aminohydroxynaphtoquinones ferrocéniques nécessite la condensation


d’une amine ferrocénique primaire ou secondaire avec l’hydroxynaphtoquinone en présence
du méthanal par une réaction de Mannich (Schéma 7). Ces amines ferrocéniques ont été
préalablement synthétisées à partir d’amines commerciales telles que la pipérazine,
l’aminopyrrolidine etc…

Schéma 7 : Analyse rétrosynthétique de la synthèse des aminohydroxynaphtoquinones


ferrocéniques.
IV.2.2. Synthèse des amines ferrocéniques

Trois séries différentes d’amines ferrocéniques ont été synthétisées. Elles sont
regroupées par méthode de synthèse.

a. Synthèse des amines ferrocéniques 2-6

La synthèse de ces amines ferrocéniques se fait en deux étapes. En effet, la


condensation de l’amine sur le ferrocènecarbaldéhyde 1 dans le tertiobutylméthyléther en
présence de tamis moléculaire conduit à la formation d’une imine. Après 4 heures de réaction,

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la réduction par le borohydrure de sodium de l’imine formée permet d’accéder aux amines 2-6
avec des rendements variant de 82 à 99 % (Schéma 8, Tableau 3).

Schéma 8 : Synthèse des amines ferrocéniques 2-6.

Tableau 3 : Amines ferrocéniques 2-6.


Produits R Rendement (%)

2 97

3 96

4 95

5 96

6 82

b. Synthèse de la N-(4-phénylcyclohexyl)ferrocénylméthylamine 10 a et b

La 4-phénylcyclohexanone 7 constitue le produit de départ d’une amine qui


comportera à la fois un groupement phényle et un groupement cyclohexyle.
La première étape de la synthèse de l’amine consiste en l’obtention de l’oxime 8.
Celle-ci est formée par l’action du chlorhydrate d’hydroxylamine sur la cétone 7 en présence
de soude dans l’éthanol. L’oxime est obtenue avec un rendement de 99 % (Schéma 9). Elle est
ensuite réduite par l’hydrure de lithium et d’aluminium pour donner l’amine 9a et 9b avec un
rendement quantitatif. Cette amine est obtenue sous la forme de deux diastéréoisomères non
séparables par chromatographie sur colonne de gel de silice. La proportion 65/35 des isomères
trans et cis a été déterminée par RMN du proton.

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Schéma 9 : Synthèse du 4-phénylcyclohexane 9.

Le mélange des amines cis-trans 9a et 9b est ensuite condensé au


ferrocénecarbaldéhyde pour donner un mélange d’imines qui est réduite en présence de
NaBH4. Le rendement est de 95 %. Cette fois-ci, le mélange des deux diastéréoisomères trans
et cis 10a et 10b a été séparé par chromatographie sur colonne de gel de silice. La proportion
65/35 des isomères trans et cis a ainsi été confirmée lors de cette étape (Schéma 10).

Schéma 10 : Synthèse des 4-phénylcyclohexylamines ferrocéniques 10a et 10b.

c. Synthèse des amines ferrocéniques 14, 17 et 21

1. Synthèse de la pipérazine ferrocénique 14

La première étape de la synthèse consiste en une substitution nucléophile entre le


doublet non liant de l’azote d’une amine tertiaire et de l’iodure de méthyle. La réaction
s’effectue en présence d’un excès d’iodure de méthyle dans l’acétone, à température
ambiante, sous agitation magnétique pendant 1h (Schéma 11). L’ammonium ferrocénique est
obtenu avec un rendement de 99%.

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Anti-toxoplasmique d’Amino-Hydroxynaphtoquinones
Ferrocéniques

Schéma 11 : Synthèse du précurseur ferrocénique 12.


L’ammonium quaternaire du composé 12 constitue un très bon nucléofuge dans la
série des composés ferrocéniques et peut ainsi être substitué par la pipérazine au cours de la
seconde étape. Cette substitution est réalisée en présence de carbonate de potassium à reflux
pendant une nuit. Afin d’éviter la formation du produit de disubstitution, un excès de
pipérazine est utilisé. Après purification par colonne chromatographique sur colonne de gel de
silice, le produit monosubstitué est obtenu avec un rendement de 59% (Schéma 12).

Schéma 12 : Synthèse de la pipérazine ferrocénique 14.

2. Synthèse de la (R)-3-amino-1-ferrocénylméthylpyrrolidine 17
La substitution de l’ammonium ferrocénique 12 par la (3-Boc-amino)pyrrolidine 15
conduit à la formation du composé ferrocénique 16 avec un rendement de 90 % après
purification par chromatographie sur colonne de gel de silice (Schéma 13). La déprotection du
groupement Boc s’effectue en présence d’acide trifluoroacétique dans le dichlorométhane
pendant 4 h. L’amine déprotégée 17 est obtenue avec un rendement de 29 %. Une dégradation
du composé ferrocénique a eu lieu au cours de cette réaction.

Schéma 13 : Synthèse de la (R)-3-amino-1-ferrocénylméthylpyrrolidine 17.

3. Synthèse de la (S)-3-(N-ferrocénylméthyl-N-
méthyl)aminopyrrolidine 21

Dans ce cas particulier, l’obtention de l’amine ferrocénique nécessite plusieurs étapes.


Premièrement, une condensation entre la (S)-3-amino-1-boc-pyrrolidine 18 et le

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Ferrocéniques

ferrocènecarbaldéhyde forme une imine qui est ensuite réduite par le borohydrure de sodium.
L’amine ferrocénique 19 est obtenue avec un rendement de 78 % après purification. Cette
amine est soumise à une seconde amination réductrice en présence de formaldéhyde et de
borohydrure de sodium pour conduire au composé 20 (Schéma 14).

Schéma 14 : Synthèse du Boc-pyrrolidine ferrocénique 20.


La dernière étape consiste en la déprotection du groupement Boc dans des conditions
douces (Schéma 15). En effet, la déprotection du Boc en présence d’acide trifluoroacétique
dans le dichlorométhane, conduit à une dégradation du produit. Le composé 20 a été mis en
présence d’acide chlorhydrique 5M dans l’isopropanol pendant 4 h. L’amine déprotégée 21
est obtenue avec un rendement de 89 %.

Schéma 15 : Synthèse de la (S)-3-(N-ferrocénylméthyl-N-méthyl)aminopyrrolidine 21.

IV.2.3. Synthèse des aminohydroxynaphtoquinones ferrocéniques 22-31

Dans la dernière étape de la synthèse, les amines ferrocéniques sont condensées avec
la 2-hydroxynaphtoquinone en présence de formaldéhyde dans de l’éthanol selon une réaction
de Mannich. Au bout de quatre heures de réaction en température ambiante (Schéma 16,
Tableau 4), les hydroxynaphtoquinones ferrocéniques sont obtenues avec des rendements de
68 à 99 %.
O O

OH OH
R1 R2 1) EtOH, 45°C, 5 min R1
+ N
N
H 2) + HCHO, 4 h, t. amb. R2

O O
22 - 31

Schéma 16 : Synthèse des aminohydroxynaphtoquinones ferrocéniques 22-31.

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Tableau 4 : Aminohydroxynaphtoquinones ferrocéniques 22-31.


Amines Produits Rdts (%)

22 99

23 99

H
Fc N

24 97

25 96

26 96

O
OH Fc Ph
27 N 96
O

28 70

29 74

30 68

O
OH
Fc
31 N N 70
O

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Ferrocéniques

Nous avons donc pu synthétiser 10 dérivés amino-hydroxynaphtoquinones


ferrocéniques 22-31. L’étape suivante a été d’étudier leur cytotoxicité, leur activité biologique
in-vitro sur des souches de Plasmodium falciparum et celles de Toxoplasma gondii.

V. ACTIVITÉS BIOLOGIQUES DES


AMINOHYDROXYNAPHTOQUINONES FERROCENIQUES

V.1. Activité antipaludique

L’activité antipaludique des dérivés amino-hydroxynaphtoquinones ferrocéniques


(AHNQFc) a été réalisée in vitro sur la souche de P. falciparum chloroquino-résistant W2 par
l'UMR MD3 Laboratoire de Parasitologie et Mycologie Médicale de la faculté de Pharmacie
de Marseille (Nadine Azas, Aurélien Dumètre) et sur des isolats cliniques au Centre
International de Recherches Médicales de Franceville au Gabon.

V.1.1. Activité antipaludique des AHNQFc 22 - 31 sur W2

Les tests biologiques des composés AHNQFcs 22-31 ont été effectués sur la souche
chloroquino-résistante W2, en un point de concentration. L’Atovaquone, qui a été isolée de la
Malarone® par l’équipe des chimistes de Marseille (Pierre Verhaeghe, LCP UMR CNRS
6264), était prise comme molécule de référence ainsi que la chloroquine. Au bout de 72 H
d’incubation, la prolifération du parasite a été évaluée par le test du SYBR green.23 Le solvant
de dilution était le DMSO. Malheureusement, certaines molécules telles que la 24, 26 et 27 se
sont montrées insolubles dans ce solvant ainsi que dans le méthanol. Par conséquent, l’activité
antiplasmodiale a été étuduiée uniquement pour les molécules 22-23, 25 et 28-31 (Tableau 5).

Malheureusement d’après le Tableau 5, les AHNQFcs présentent des activités


antiplasmodiales inférieures à celles de l’atovaquone sur la souche W2. En effet, elles ont
toutes des CI50 > 5µM contre 0.04 µM (Tableau 5).

23
Guigembe, W. et al. Nature. 2010, 465, 311 – 315.

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Tableau 5 : Résultat du test de sensibilité antipaludique des AHNQFcs 22, 23, 25, 28-31 sur
W2 (souche chloroquino-résistante).
Molécules
CI50 (µM)
Nom Structure

22 >5

23 >5

25 >5

28 >5

29 >5

30 >5

31 >5

OH

Atovaquone 0.04
O
Cl

N
HN

Chloroquine 0.40
Cl N

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V.1.2. Activité antipaludique des AHNQFc 22-31 sur des isolats cliniques gabonais

Dans le cadre de ma thèse en cotutelle avec le Gabon, j’ai effectué des stages au
Centre International de Recherches Médicales de Franceville
Franceville au Gabon (CIRMF) pour réaliser
les tests de sensibilité des amino-hydroxynaphtoquinones
amino hydroxynaphtoquinones ferrocéniques synthétisées sur des
isolats cliniques.

a. Le paludisme au Gabon

Le Gabon est situé dans le centre-ouest


centre de l’Afrique (Figure 49).
). Avec une superficie
de 267 700 km2, il ne compte que 1.014 976 habitants dont 50% vivent en milieu urbain et
50% en milieu rural. Libreville en est la capitale. De par sa position géographique, sur la ligne
de l’équateur, le Gabon bénéficie d’un climat
climat tropical chaud et humide en permanence : sa
température varie constamment entre 20 et 30°C maximum.
Le paludisme au Gabon est de type équatorial stable : la transmission anophélienne est
intense et permanente. Aussi, bien que les 4 principales espèces affectant
affectant l’homme soient
présentes au Gabon, P. falciparum qui est le plus mortel est également le plus fréquemment
rencontré.24, 25, 26 P. knowlesi n’a pas encore été rencontré chez l’homme au Gabon,
Gabon mais, très
27
récemment, il a été découvert chez le singe.

Figure 49 : Localisation des cites de prélèvement des échantillons sanguins au


Gabon/Afrique.28
Franceville, qui fait partie des principales villes du Gabon, est situé dans le Sud-Est
Sud du
Gabon, dans la région du Haut-Ogooué.
Haut C’est au sein de l’Unité de Parasitologie Médicale
UPARAM du CIRMF, sous l’encadrement du Dr. Lekana que j’ai pu déterminer les activités
antipaludiques des AHNQFc 22-31 à l’aide de la méthode ELISA (méthode enzymatique en
sandwich qui permet d’identifier la pLDH
pLDH présente dans les hématies parasité).
parasité)
24
Richard-Lenoble, D. et al. Arch. Fr. Pediatr.
Pediatr 1985, 42, Suppl 2, 977 – 981.
25
Poirriez, J. et al. Ann. Parasitol. Hum. Comp.
Comp 1991, 66, 149 – 154.
26
Richard-Lenoble, D. et al. Bull. Soc. Path. Ex. 1987, 80, 532 – 542.
27
Ollomo, B. et al. PLOS Pathogens.. 2009, 5, 1 – 5.
28
http://encyclo.voila.fr/wiki/Fichier:Gabon_location_map.svg Consulté
http://encyclo.voila.fr/wiki/Fichier:Gabon_location_map.svg. ulté le 25 juillet 2011.

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b. Le test d’activité antiplasmodiale

L’activité antiplasmodiale des dérivés synthétisés a été analysée en mesurant


l’inhibition de la croissance parasitaire après hémoculture en présence de concentrations
croissantes de molécules. Le test colorimétrique de DELI-microtest (Double-Site Enzyme
Linked LDH Immunodetection) qui utilise la lactate déshydrogénase de P. falciparum
(LDHPf) a été utilisé.29 L’analyse de l’activité antiplasmodiale s’est effectuée en 3 étapes :

La culture des isolats cliniques,


Le test préliminaire et
Le test d’activité.

1. Culture des isolats cliniques infectés par P. falciparum

Les échantillons sanguins étaient récoltés à l’Hôpital de l’Amitié Sinogabonaise de


Franceville, au Centre Hospitalier Régional Amissa BONGO de Franceville et à l’Hôpital de
COMILOG à Moanda. Avant de prendre les échantillons des patients, ces derniers
répondaient à un questionnaire et bénéficiaient d’un allègement dans la réalisation des
examens (exemple : la Numération de Formule Sanguine était faite gratuitement par le
CIRMF).
Le test DELI est une méthode immuno-enzymatique en sandwich conçue pour détecter
des antigènes plasmodiaux dans des échantillons sanguins. L’antigène détecté est une enzyme
métabolique intracellulaire spécifique, la lactate déshydrogénase plasmodiale (pLDH),
présente dans les hématies parasitées.30 Le test est utilisé avec des échantillons de culture de
P. falciparum pour mesurer l’inhibition métabolique lors d’un test in vitro de sensibilité aux
médicaments.31 La mise en culture d’isolats de P. falciparum du patient était réalisée dans des
microplaques conformément aux procédures en vigueur :
L’isolat est lavé avec 2 à 3 mL du milieu de culture, du RPMI (Roswell Park
Memorial Institute medium) par centrifugation (1500 tours/mn pendant 10 mn) pendant 3 fois.
Le choix des échantillons à tester était très strict : ils devaient être frais, c'est-à-dire datés de
moins de 24H,) et la parasitémie pour l’hémoculture devait être comprise entre 0.005% et
0.5%. Lorsque la parasitémie initiale était supérieure, elle était diluée avec des hématies
fraiches O+ afin d’obtenir un taux inférieur à 0.5%.
L’hémoculture est réalisée dans 200 µL de suspension parasitaire à un taux
d’hématocrite de 1,5% avec une gamme de concentrations appropriées des molécules. Deux
puits supplémentaires sont réservés comme contrôle positif. Un puits sans médicament (avec
uniquement du RPMI) et un autre avec du DMSO sont mis également au contact de l’isolat.
La plaque est ensuite incubée à 37°C avec 5% de CO2 pendant 42-46H.32 La culture est enfin
interrompue en congelant la plaque à -20 °C durant au moins 3H.

29
Brasseur, P.; Agnamey, P.; Moreno, A.; Druilhe, P. Med. Trop. 2001, 61, 545 – 547.
30
Druilhe, P. et al. Am. J. Trop. Med. Hyg. 2001, 64, 233 – 241.
31
Tritten, L. et al. Malar. J. 2009, 8, 226.
32
Lekana-Douki, J. B. et al. Blood. 2002, 100, 1478 – 1483.

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La plaque est décongelée à température ambiante (12 – 25°C) pendant 30 à 40 mn


avant de procéder au test d’activité.
L’analyse de l’activité se fait en 2 étapes : une étape de test préliminaire permettant de
déterminer le volume nécessaire pour doser la croissance parasitaire suivie d’une étape de
dosage de celle-ci.

2. Test Préliminaire

Le test préliminaire précède le test d’activité. Il est réalisé dans le but d’évaluer la
réussite du test in vitro de sensibilité aux médicaments et apprécier le volume d’échantillon à
utiliser pour l’ensemble de la microculture. Le test préliminaire dépend de la parasitémie
initiale car le volume du lysat à prélever est fonction de cette dernière (Tableau 6).

Tableau 6 : Volume de lysat à prélever en fonction de la parasitémie initiale.


Volume de lysat pour le test préliminaire
Plage de parasitémie (%)
(µL)
0.005 – 0.010 50 – 140
0.01 – 0.05 25 – 50 – 100
0.05 – 0.2 10 – 20 – 50
0.2 – 0.5 2 – 5 – 15

Procédure du test Préliminaire


Selon la parasitémie initiale, le test préliminaire nécessitait 8 puits par isolat (y
compris 2 puits pour les contrôles positif et négatif).
Un plan de plaque est également préparé. Ainsi, pour chaque plage de parasitémie
initiale (première colonne du Tableau 6), les volumes correspondants de lysat (seconde
colonne du Tableau 6) testés sont prélevés dans deux puits de culture : un puits sans
médicament (puits de contrôle) et un puits contenant la concentration maximale du
médicament (puits d’inhibition).
Réalisation du test préliminaire
Nous pouvons résumer en 5 étapes la réalisation du test ELISA (Figure 50).
L’anticorps monoclonal Mab17E4 spécifique de la pLDH de Plasmodium falciparum,
préalablement fixé dans les puits d’une microplaque pour ELISA (1), va capter la pLDH
libérée au cours de la culture du parasite (2). L’addition d’un second anticorps monoclonal
Mab 19G7 biotinylé va assurer sa fixation sur un second site de la pLDH (3). L’addition
d’une streptavidine marquée à la peroxydase (4) permet d’évaluer l’activité enzymatique
par addition de son substrat (3,3’,5,5’-tetraméthylbenzidine) en présence de peroxyde
d’hydrogène (5). La réaction enzymatique est ensuite bloquée par l’acide phosphorique et
l’intensité de la coloration jaune développée est évaluée en DO (densité optique) au
spectrophotomètre à 450 nm. La DO obtenue est directement proportionnelle à la
concentration de la pLDH contenue dans l’échantillon.

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Anti-toxoplasmique
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Ferrocéniques

Figure 50 : Test de sensibilité Elisa-sandwich.


Interprétation des résultats et validation du test préliminaire
préliminai
Le test préliminaire est validé lorsque :
- La densité optique du contrôle positif, DOpos, est supérieure à 0.500 et celle du
contrôle négatif, DOneg, comprise entre 0.05 et 0.200.
- La densité optique moyenne du puits de contrôle sans médicament (DOmax) doit do
être comprise entre 0.5 et 2.5 et doit être au moins 1.7 fois supérieure à la valeur de
la densité optique minimale du puits d’inhibition contenant la concentration
maximale du médicament (DOmin).

DOpos > 0.500 et 0.050 < DOneg < 0.200

2 et DOmax/DOmin ≥ 1.7
0.5 < DOmax < 2.5

Si l’une de ces caractéristiques n’est pas respectée, les résultats sont invalides et la
série de tests doit être réitérée. Par contre si le test préliminaire est bon, nous pouvons ainsi
poursuivre en réalisant le test de sensibilité
sensibilité proprement dit. Le volume d’échantillon que nous
prélevions était souvent celui dont la DOmax était comprise entre 1.2 et 2.5 afin d’obtenir des
résultats situés sur la partie linéaire de la courbe correspondant à la réaction Antigène-
A
Anticorps (Ag-Ac).

3. Test de sensibilité aux antipaludiques

Après avoir réalisé, analysé les résultats et validé le test préliminaire, nous pouvons
ainsi poursuivre avec le test de sensibilité des molécules synthétisées. La procédure de
réalisation du test d’activité est identique
identique à celle du test préliminaire. Par contre, le volume
d’hémoculture prélevé est bien déterminé grâce au test préliminaire et le test est réalisé sur
l’ensemble des concentrations des molécules mises en culture y compris la chloroquine qui
sert de médicament
icament de référence afin de savoir si l’isolat est CQ-résistant
CQ résistant ou CQ-sensible.
CQ

c. Résultat du test de sensibilité des AHNQ 22 – 31.

Au Gabon, nous avons pu mettre en culture et tester les 10 molécules AHNQFc 22–31
sur trois isolats différents : les isolats 6675 et 6790 sont chloroquino-résistants
résistants et 7075 est
chloroquino-sensible.
sensible. Pour un même isolat, le test était réalisé en duplicate ou en triplicate.

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Ferrocéniques

Le Tableau 7 fait état des valeurs des CI50 obtenues pour chaque AHNQFc lors du test de
sensibilité sur ces isolats.

Tableau 7 : Sensibilité in vitro des 3 isolats infectés par P. falciparum aux dérivés HNQFc 22
– 31 (CI50 en µM).

Molécules
Isolat 6775 Isolat 6790 Isolat 7075
Nom Structure

N
HN

CQ 0.222 0.127 0.056


Cl N

22 19.4 5.8 0.37

23 15.52 3.8 0.76

24 2.04 3.6 0.203

25 19.77 3.7 1.9

26 1.42 3.4 0.705

27 2.34 7.8 1.5

28 6.06 19.7 2.01

29 10

30 2.4

31 1.3

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d. Interprétation des résultats


Parmi les trois isolats, les isolats 6775 et 6790 sont chloroquino-résistants
résistants (la CI50 de
la chloroquine est supérieure à 100 nM, Tableau 7) et l’isolat 7075 est chloroquino-sensible
chloroqui
(la CI50 de la chloroquine est inférieure à 100 nM, Tableau 7).
Tout d’abord, on notera ici que les molécules 29, 30 et 31 n’ont pas été testées sur les
isolats 6775 et 7075. Cela est dû à la petite quantité de volume sanguin prélevé au départ. En
effet, les infirmiers étaient confrontés à un problème de prélèvement lorsque les patients
étaient des enfants (âgés de moins de 5 ans). Ainsi, le volume prélevé lors de la prise de sang,
était limité, voire insuffisant pour tester
tester toutes les molécules sur un même isolat.

Dans l’ensemble des résultats, les AHNQFcs que nous avons testés ont toutes des CI50
de l’ordre du µM et sont toutes moins actives que la CQ.

En comparant l’activité in-vitro des AHNQFcs entre elles sur chaque


chaq isolat, on note
que :
• Pour l’isolat très chloroquino-résistant
chloroquino 6775 (CI50 de la CQ = 0.222 µM), les
composés 26, 24 et 27 s’avèrent les plus actifs (respectivement ils ont des CI50
de 1.42, 2.04 et 2.34 µM).
• Pour l’isolat 6790,
6790 les molécules 22 à 27 ont toutes une activité du même ordre
de grandeur (3 < CI50 < 8). Les composés les plus actifs sont AHNQFc 31 et
AHNQFc 30 (CI50 = 1.3 µM et 2.4 µM).
• Sur l’isolat chloroquino-sensible
chloroquino 7075 (CI50 CQ = 0.056 µM), les AHNQFcs
24 et 22 sont les plus actives avec des CI50 de l’ordre du nM respectivement
203 nM et 370 nM.

Aussi, pour certaines molécules telles que les AHNQFc 22, 23 et 25, 25 on constate que
la diminution de leur activité antipaludique est proportionnelle à l’augmentation de la
chloroquino-résistance (Figure
Figure 51). En effet, pour le composé 22 par exemple, sa
concentration
tration inhibitrice est de 0.37 µM sur l’isolat 7075, chloroquino-sensible.
sensible. Sur l’isolat
6790 moyennement chloroquino-résistant,
chloroquino résistant, son activité antipaludique diminue d’un
d’u facteur 10
(CI50 = 5.8 µM). Et enfin, sur l’isolat très chloroquino-résistant
chloroquino 6775, il affiche une CI50 de 20
µM. Pour ces trois molécules, nous pouvons conclure que leur activité varie dans le même
sens
ns que celle de la chloroquine.

Figure 51 : L’activité antipaludique des HNQFc 22, 23 et 25 en fonction de la chloroquino-


résistance.

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Anti-toxoplasmique
toxoplasmique d’Amino-Hydroxynaphtoquinones
d’Amino Hydroxynaphtoquinones
Ferrocéniques

Les molécules 24, 26,, 27 et 28,, bien que n’ayant pas la même activité antipaludique
entre elles,, affichent sensiblement un même profil (Figure
( 52). Onn constate d’abord une
diminution de l’activité antipaludique entre l’isolat 6775 et l’isolat 6790, puis une
augmentation de l’activité antipaludique lorsque l’isolat devient de moins en moins sensible à
la chloroquine (Figure 52).
Par exemple avec le composé 28,, pour un isolat sensible à la CQ, il affiche une CI50 de
2 µM. Lorsqu’il est testé sur un isolat moins sensible, on constate une diminution de son
activité (CI50 = 19 µM). En outre, sur l’isolat pas
pas du tout sensible à la chloroquine, on note un
gain d’activité (avec une CI50 de 6 µM contrairement à 19 µM au départ) (Figure
Figure 52).

Il est aussi important de noter que sur les isolats chloroquino-résistants,


chloroquino résistants, les composés
24 et 26 ont une activité antipaludique sensiblement stable (Figure
( 52).

Figure 52 : Activité antipaludique des AHNQFc 24, 26, 27 et 28 en fonction de la


chloroquino-résistance.
V.1.3. Activité anti-toxoplasm
toxoplasmique

toxoplasmique a également été réalisé par Aurélien Dumètre au


Le test d’activité anti-toxoplasmique
Laboratoire de Parasitologie et Mycologie Médicale de Marseille. Ainsi, les effets des
hydroxynaphtoquinones ferrocéniques étaient évalués sur la croissance in vitro des
tachyzoïtes de Toxoplasma gondii de la souche PRU-β-Gal Gal exprimant la β-galactosidase
d'Escherichia coli selon une méthode colorimétrique adaptée de celle de McFadden et al.
(1997).33

Le résultat du test des AHNQFcs 22, 23, 25 et 28-31 sur la souche PRU-β-Gal
PRU reporté
dans le Tableau 8,, nous montre qu’aucune de ces dernières n’a d’activité anti-toxoplasmique.
anti
En effet, en comparaison avec l’ATQ, les AHNQFcs ont toutes des CI50 de l’ordre du µM.
Elles sont 1000 fois moins actives. (CI50 = 86 nM pour l’ATQ contre CI50 >25µM pour les
AHNQFcs).

33
McFadden, D. C.; Seeber, F.; Boothroyd,
Boothroyd J. C. Antimicrob. Agents Chemother. 1997, 41,, 1849 – 1953.

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CHAPITRE II : Synthèses et Activités Biologiques Antipaludique et


Anti-toxoplasmique d’Amino-Hydroxynaphtoquinones
Ferrocéniques

Tableau 8 : Résultat du test anti-toxoplasmique sur la souche Tg Pru-β-Gal co-culture


macrophages J774, lecture absorbance 570/630 nm.

Molécules
CI50 (µM)
Nom Structure

22 43.6

23 24.5

25 46.4

28 >50

29 >50

30 >50

O
OH
31 Fc >50
N N

OH
Atovaquone 0.086
O
Cl

V.1.4. Activité cytotoxique

L’étude cytotoxique des Aminohydroxynaphtoquinones Ferrocéniques a été réalisée


sur plusieurs lignées cellulaires selon la méthode du MTT test (Mosmann, 1983),34 au
Laboratoire de Parasitologie et Mycologie Médicale de Marseille. Ces AHNQFcs ont été
testés sur deux lignées de cellules à savoir : la lignée J774 A.1 (monocytes macrophages

34
Mosmann, T. J. Immunol. Methode. 1983, 65, 55 – 63.

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CHAPITRE II : Synthèses et Activités Biologiques Antipaludique et


Anti-toxoplasmique d’Amino-Hydroxynaphtoquinones
Ferrocéniques

murins adhérents (ECACC)) et la lignée HepG2 (hépatocytes humains adhérents (ATCC-


LGC)). La Doxorubicine a été prise comme molécule de référence à cause de son effet
cytotoxique. La toxicité de l’atovaquone a également été étudiée. Le temps d’incubation était
de 72 heures et la lecture des plaques s’est faite au spectrophotomètre à 570 nm et 630 nm
(Biotek microtiter plate reader).

Tableau 9 : Résultat du test de cytotoxicité des AHNQFcs sur J774 A.1 et HepG2.

Molécules J774 A.1 HepG2

Nom Structure CC50 (µM) CC50 (µM)

22 23.0 21.0

23 30.0 34.0

25 46.6 64.2

28 88.7 >125

29 33.4 50.2

30 35.1 50.0

25.8 78.4
31
O

OH

17.6 >15.6
Atovaquone O
Cl

Doxorubicine 0.03 0.02

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CHAPITRE II : Synthèses et Activités Biologiques Antipaludique et


Anti-toxoplasmique d’Amino-Hydroxynaphtoquinones
Ferrocéniques

En comparaison avec la doxorubicine, molécule de référence, les AHNQFcs ne sont


pas toxiques pour la cellule en culture. En effet, pour qu’elles puissent inhiber la croissance de
la cellule, leur utilisation à de très fortes concentrations est nécessaire. D’après le Tableau 9,
elles sont également moins toxiques que l’Atovaquone.

VI. CONCLUSION

Pour cette première famille de molécules, 10 aminohydroxynaphtoquinones


ferrocéniques 22-31 ont été synthétisées. Certains de ces composés présentaient un
cyclohexane sur lequel était greffé un phényle et permettaient d’identifier des structures
proches de l’Atovaquone. Nous avons étudié leurs activités antipaludique, antitoxoplasmique
et cytotoxique sur :
• Un clone de P. falciparum chloroquino-résistant (W2) et sur 3 isolats cliniques
infectés par P. falciparum,
• Un clone de T. gondii, Pru-β-Gal co-culture macrophages J774, et
• Deux lignées cellulaires, J774 A.1 et HepG2.

D’une manière générale, ces AHNQFcs n’ont pas donné des activités recherchées car
elles agissent toutes à de fortes concentrations inhibitrices (de l’ordre du micromolaire). Par
contre, nous savons qu’elles ne sont pas toxiques in vitro sur la cellule en culture. Ainsi, une
utilisation de ces dernières pourrait être exploitée dans d’autres domaines.
Pour l’activité antipaludique, des meilleurs résultats ont été observés pour les
composés 24 et 26 sur des isolats cliniques. Ces deux molécules sont plus proches de
l’Atovaquone structuralement.
En ce qui concerne l’activité anti-toxoplasmique, nous notons une perte d’activité de
nos molécules en comparaison de celles obtenues pour les 3 aminohydroxynaphtoquinones
(n = 6, 7 et 8, Tableau 2) précédemment synthétisées au laboratoire.22

Pour des raisons de synthèse, la jonction entre la partie hydroxynaphtoquinone et


l’alkyl ferrocénique s’est faite à l’aide d’une amine. Cette amine permet une libre rotation sur
l’ensemble de la molécule contrairement à l’atovaquone qui a une structure figée en trans.
Pour comprendre le rôle exact joué par la partie alkylaminoferrocénique dans l’activité
inhibitrice de ces AHNQFcs, il serait intéressant de réaliser des études de géométrie spatiale
de ces derniers, notamment sur les plus actifs (24 et 26).

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Anti-toxoplasmique d’Amino-Hydroxynaphtoquinones
Ferrocéniques

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Ferrocéniques
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CHAPITRE III : SYNTHESE, ACTIVITES


ANTIPLASMODIALE ET ANTITUBERCULEUSE IN
VITRO DES HYDRAZONES QUINOLEIQUES ET
ACRIDINIQUES FERROCENIQUES

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Chapitre III : Synthèse, Activités Antiplasmodiale et


Antituberculeuse In Vitro des Hydrazones Quinoléines et Acridines
Ferrocéniques

I. INTRODUCTION
L'utilisation des acridines en tant qu'agents antimicrobiens a été proposée la première
fois par Ehrlich et Benda en 1913.1 Beaucoup de composés ayant le chromophore « acridine »
ont été synthétisés et évalués d’un point de vue biologique. Ce sont les aminoacridines qui ont
montré une utilisation la plus large, en tant qu'agents antibactériens et comme antipaludiques,
pendant la deuxième guerre mondiale. En 1974, Cain et al.2 élaborèrent l'amsacrine (m-
AMSA, Figure 53), dérivé anilino-acridine doté de propriétés antitumorales remarquables.
L'apparition des pénicillines a éclipsé l’utilisation des acridines dans l'antisepsie par leurs
efficacités thérapeutiques plus grandes. Cependant, avec l’augmentation massive des
résistances des infections bactériennes aux médicaments, on observe un regain d’intérêt pour
les dérivés de l’acridine.3
Les dérivés de l’acridine, connus pour leur activité antipaludique, sont essentiellement
des composés substitués par un groupe aminé en position 9 du noyau tels que la mépacrine et
des 9-anilinoacridines (Figure 53).4, 5

Figure 53 : Structures chimiques de la mépacrine et des 9-anilinoacridines.

I.1. Etude des dérivés de l’acridine dans le traitement du paludisme

Plusieurs études ont déjà été menées autour de nouveaux antipaludiques acridiniques.
Dans un premier temps, Guetzoyan, et al,6 ont réalisé la synthèse de deux séries de dérivés de
l’acridine. Une première série est constituée d’acridiniums diprotonés dont les charges
positives sont réparties comme suit : une sur l’azote terminale de la chaîne latérale greffée en
9 et une seconde sur l’azote du noyau acridinique. Et une seconde série, uniquement chargée
positivement sur la chaîne peptidique, greffée sur le squelette d'acridine comme le montre
la Figure 54. Les molécules ont été testées sur des souches chloroquino-résistantes
de P. falciparum et donnaient des CI50 ≤ 0,20 µM. Le composé a, de structure proche de la
mépacrine, a montré la meilleure activité antipaludique (Tableau 10).
1
Ehrlich, P.; Benda, L. Chem. Ber. 1913, 46,1913.
2
Louie, A. C.; Issell, B. F. J. Clin. Oncol. 1985, 3, 562 – 592.
3
Wainwright, M. J. Antimicrob. Chemother. 2001, 47, 1 – 13.
4
Chavalitshewinkoon, P. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 1993, 37, 403 – 406.
5
Elueze, E. I.; Croft, S. L.; Warhurst, D. C. J. Antimicrob. Chemother. 1996, 37, 511 – 518.
6
Guetzoyan, L. et al. Bioorg. Med. Chem. 2007, 15, 3278 – 3289.
115

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Chapitre III : Synthèse, Activités Antiplasmodiale et


Antituberculeuse In Vitro des Hydrazones Quinoléines et Acridines
Ferrocéniques

Figure 54 : Structures de quelques acridines synthétisées par Guetzoyan et al.

Tableau 10 : Résultats des tests in-vitro des acridines étudiées par Guetzoyan, et al. sur 3
souches chloroquino-résistantes de P. falciparum.
Molécules W2 (CI50 µM) FCR3 ( CI50 µM) Bre1 ( CI50 µM)
a 0.18 0.20 0.17
b 30.5 27.2 29
CQ 0.44 0.50 0.52

Deux ans plus tard, Guetzoyan et al7 synthétisèrent d’autres analogues acridiniques
possédant une chaine alkyle moins longue (n = 1 à 3). Après tests, ils confirment les
hypothèses selon lesquelles, pour les dérivés acridiniques, la présence de la double charge
positive joue un important rôle dans l’activité antipaludique. Cependant la longueur de la
chaîne n’influençe pas l’activité biologique car a et c (Figure 55) possèdent les mêmes CI50
(Tableau 11).7
O
H 2
N
NH NH3Cl NH NH3Cl
2
OCH3 O

Cl NH Cl N
Cl
d
c

Figure 55 : Nouveaux analogues acridiniques antipaludiques.


Tableau 11 : Résultats des tests de sensibilité des nouveaux dérivés de l’acridine c et d sur
des souches chloroquino-résistantes de P. falciparum étudiés par Guetzoyan et al.7

Molécules W2 ( CI50 µM) FCR3 ( CI50 µM) Bre1 ( CI50 µM)


c 0.18 0.20 0.17
d 21 18 22
CQ 0.44 0.50 0.52
Au laboratoire, la synthèse d’une grande variété d’acridines telles que la molécule
AFc1 (Figure 56) avait également été réalisée par l’équipe de Brocard. Des dérivés
quinoléiques possédant la même chaîne latérale telle que la molécule QFc1 permis de

7
Guetzoyan, L. et al. Bioorg. Med. Chem. 2009, 17, 8032 – 8039.
116

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Chapitre III : Synthèse, Activités Antiplasmodiale et


Antituberculeuse In Vitro des Hydrazones Quinoléines et Acridines
Ferrocéniques

comparer l’influence du noyau aromatique (acridine vs quinoléine) (Figure 56). Les résultats
des tests biologiques sur W2, obtenus sont regroupés dans le Tableau 12 ci-dessous.
H H
N Fc N Fc
HN HN

OCH3

Cl N Cl N

QFc1 AFc1

Figure 56 : Structures chimiques de QFc1 et AFc1.


Tableau 12 : Résultats des activités biologiques de QFc1 et AFc1 sur la souche chloroquino-
résistante W2 de P. falciparum en comparaison à la CQ et la FQ.

Produits CI50 (nM)


Chloroquine (CQ) 149
Ferroquine (FQ) 13,2
QFc1 63,5
AFc2 116

Ces résultats montrent une bonne activité antipaludique uniquement pour le composé
QFc1, qui reste deux fois moins actif que la FQ. La molécule AFc1 a une activité du même
ordre de grandeur que celle de la CQ. De ce fait, la nature de l’hétérocycle (acridine vs
quinoléine) semble influencer l’activité de ces molécules (résultats non publiés).

II. SYNTHESE DES HYDRAZONES QUINOLÉIQUES ET


ACRIDINIQUES FERROCENIQUE DANS LE TRAITEMENT DU
PALUDISME

Très récemment, la synthèse de quinolinylhydrazones et d’acridinylhydrazones8,9 a


conduit à une série de molécules présentant des résultats satisfaisants sur les souches
chloroquino-résistantes de P. falciparum. En effet, les hydrazones telles que la (E)-7-chloro-
4-(2-(4-(pyrrolidin-1-ylméthyl)-benzylidène)hydrazinyl)quinoline (QH, Figure 57) et la (E)-6-
chloro-2-méthoxy-9-(2-(4-(pyrro-lidin-1-ylméthyl)benzylidène)hydrazinyl)acridine (AH,
Figure 57) présentent de bonnes activités antipaludiques en comparaison à celles de la CQ
(Tableau 13).

8
Gemma, S. et al. Bioorg. Med. Chem. Lett. 2006, 16, 5384 – 5388.
9
Fattorusso, C. et al. J. Med. Chem. 2008, 51, 1333 – 1343.
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Chapitre III : Synthèse, Activités Antiplasmodiale et


Antituberculeuse In Vitro des Hydrazones Quinoléines et Acridines
Ferrocéniques

N N

N N
NH NH

OCH3

Cl N Cl N
QH AH

Figure 57 : Structures chimiques de QH et AH.

Tableau 13 : Résultats des activités biologiques de QH, AH et CQ sur la souche chloroquino-


résistante W2 de P. falciparum.
Produits Activité CI50 (nM)
QH 58,3
AH 137
Chloroquine (CQ) 149

Ces résultats intéressants ont permis d’orienter nos travaux dans la synthèse des
analogues hydrazones quinoléiques et acridiniques ferrocéniques.

II.1. Synthèse des hydrazones ferrocéniques

II.1.1. Objectif de synthèse

Dans cette partie, l’objectif réside en la synthèse de nouvelles hydrazones tout en


conservant l’idée d’incorporer un ferrocène dans la molécule. De ce fait, en se basant sur les
résultats présentés précédemment,8, 9 nous avons axé nos travaux sur la synthèse de deux
séries d’hydrazones ferrocéniques : des dérivés quinoléiques (Figure 58) et des dérivés
acridiniques (Figure 58) où le cycle aromatique condensé à l’hydrazine sera remplacé par le
ferrocène. Ce dernier sera substitué ou non par une fonction latérale amine.
Les substituants R1 et R2 ont été choisis en fonction des résultats biologiques obtenus
pour les hydrazones acridiniques et quinoléiques décrits précédemment dans la littérature
(Figure 58). 8, 9

Figure 58 : Hydrazones ferrocéniques des dérivés quinoléiques (série 1)


et acridiniques (série 2).

118

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Chapitre III : Synthèse, Activités Antiplasmodiale et


Antituberculeuse In Vitro des Hydrazones Quinoléines et Acridines
Ferrocéniques

II.1.2. Synthèse des hydrazones acridiniques et quinoléiques ferrocéniques

La synthèse des hydrazones ferrocéniques s’effectue en 3 grandes étapes qui sont la


synthèse des aldéhydes ferrocéniques, suivie de celle des hydrazines et enfin la condensation
des aldéhydes et des hydrazines.

a. Synthèse des aldéhydes ferrocéniques

Pour y parvenir, la première étape consiste en la synthèse des amines ferrocéniques


monosubstitués, qui sont obtenues par substitution nucléophile de l’ion ammonium
ferrocénique par des amines. Ensuite, l’ortholithiation suivie d’une condensation sur le DMF
(N,N-diméthylformylamide) permet d’accéder aux aldéhydes ferrocéniques disubstitués.

1. Substitution nucléophile de l’ammonium ferrocénique

Sur l’ammonium quaternaire ferrocénique 12, dont la synthèse a été décrite


précédemment (Chapitre II), une réaction de substitution est réalisée par des amines
secondaires. En effet, le N+(CH3)3 substitué en position α du ferrocène, constitue un très bon
nucléofuge. Ainsi, il subit une attaque nucléophile donnant accès à une grande variété de
dérivés ferrocéniques (Schéma 17).

Schéma 17 : Réaction de substitution en α du ferrocène.

Les amines 32 - 35 sont obtenues avec des rendements de 57 à 98 % après purification


par extraction en milieu acide. Les résultats sont regroupés sur le Tableau 14.

Tableau 14 : Résultats de substitution nucléophile en α du ferrocène.


Produits NuH Rdt (%)

32 N 98

33 N 57

34 N O 68

35 N N 69

119

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2. Synthèse des aldéhydes ferrocéniques


Cette étape consiste en l’ortholithiation des amines ferrocéniques préalablement
synthétisés.
Les atomes d’hydrogène portés par les cycles cyclopentadiènyles présentent une
certaine acidité et sont labiles. Par conséquent, ils peuvent être arrachés par des alkylithiens
tels que le tertiobutyllithium.10 Les dérivés lithiés ainsi obtenus, par métalation pendant une
heure à température ambiante, sous atmosphère N2, peuvent alors réagir avec un électrophile,
ici le DMF. La lithiation des dérivés ferrocéniques s’effectue de façon régiosélective en
position 2 grâce à la complexation de l’atome de lithium par le doublet non liant de l’atome
d’azote (Schéma 18).11 Par contre, en raison de la chiralité métallocénique, l’aminoaldéhyde
ferrocénique est obtenu sous forme d’un mélange racémique. Sur le schéma un seul des
énantiomères est représenté.

Schéma 18 : Ortholithiation des amines ferrocéniques.


Les aldéhydes ferrocéniques 37 - 41 ont été obtenus avec des rendements de 58 à 95 %
(Tableau 15) après purification par chromatographie sur colonne de gel de silice.

Tableau 15 : Résultats de la synthèse des aldéhydes ferrocéniques.


Produits NR2 Rdt (%)

37 95

38 94

39 88

40 58

41 83

10
Slocum, D. W. ; Sugarman, D. I. J. Am. Chem. Soc. 1974, 12, 222 – 247.
11
Picart-Goetgheluck, S. et al. Synthesis, 2000, 31, 1421 – 1426.
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b. Synthèse des hydrazines

L’obtention des hydrazines est issue d’une substitution de l’atome de chlore en


position 7 pour le cycle quinoléique et en position 9 pour le cycle acridinique, par un excès
d’hydrazine. Ainsi, l’hydrazine réagit sur la 4,7-dichloroquinoléine 42 et sur la 6,9-dichloro-
2-méthoxyacridine 44 dans l’éthanol à reflux pendant 4 heures. Les composés 43 et 45 sont
ainsi obtenus avec des rendements respectifs de 100 % et 89 % (Schéma 19).

Schéma 19 : Synthèse des hydrazines quinoléiques et acridiniques 43 – 45.

c. Synthèse des hydrazones ferrocéniques

La dernière étape pour l’obtention de cette famille de molécules est la formation des
hydrazones. Elle consiste en la condensation des hydrazines 43 et 45 avec la cétone ou les
aldéhydes ferrocéniques dans le méthanol, en présence de tamis moléculaire et pendant 4h de
reflux. Les deux séries d’hydrazones sont purifiées par colonne chromatographique sur gel de
silice suivie d’une cristallisation.

1. Hydrazones quinoléines ferrocéniques, série 1

Dans cette série, l’hydrazine quinoléique 43 est condensée au ferrocénecarbaldéhyde,


aux aminoaldéhydes ferrocéniques ainsi qu’à l’acétylferrocène (Schéma 20).

Schéma 20 : Synthèse des hydrazones quinoléiques ferrocéniques HQFcs 50 – 56.


Les hydrazones quinoléiques ferrocéniques 50-56 ont été obtenues avec des
rendements de 61 à 95 % (Tableau 16).

121

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Ferrocéniques

Tableau 16 : Résultats de synthèse des HQFcs 50 – 56 de la série 1.

Amines Produits
R1 R2 Numéros Formules Rdt. (%)

H H 50 89

CH3 H 51 90

H 52 61

H 53 95

H 54 91

H 55 74

H 56 74

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Ferrocéniques

2. Hydrazones acridiniques ferrocéniques, série 2

Selon un protocole expérimental identique à celui décrit précédemment, les analogues


acridiniques sont synthétisés par condensation de l’hydrazine acridinique aux dérivés
ferrocéniques cétoniques et aldéhydiques substitués (Schéma 21).

Schéma 21 : Synthèse des hydrazones ferrocéniques acridiniques HFcAs 57 – 62.


Les hydrazones ferrocéniques acridiniques sont obtenues avec des rendements compris
entre 64 et 94% (Tableau 17).

Tableau 17 : Résultats de synthèse des HFcAs 57 – 62.

Amines Produits
R1 R2 Numéros Formules Rdt. (%)

R1 H 57 90

H H 58 90

CH3 59 80

H 60 94

H 61 64

H 62 94

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III. ACTIVITE ANTIPALUDIQUE IN-VITRO DES HYDRAZONES


FERROCÉNIQUES (HFc)
Nous avons étudié l’activité antiplasmodiale des HQFcs 50-56 et des HFcAs 57-62 sur
des souches F32, FcB1 et K1 de P. falciparum au Muséum National d’Histoire Naturelle de
Paris, dans le laboratoire de Parasitologie du Pr. Philippe Grellier et sur des isolats cliniques
de P. falciparum au CIRMF au Gabon.

III.1. Résultat des tests effectués sur les souches de P. falciparum

En collaboration avec Élisabeth Mouray de l’équipe du Pr. Philippe Grellier, nous


avons effectué les tests de sensibilité en utilisant la méthode radioisotopique par marquage à
l’hypoxanthine [3H]. Les souches de P. falciparum F32 (en provenance de la Tanzanie), FcB1
(de la Colombie) et K1 (de la Thaïlande) sont cultivées en continu dans des érythrocytes
humains.12 Les solutions stock de chloroquine diphosphate, d’artémisine, de la ferroquine et
des HFcs 50-62 à tester, ont été préparées respectivement dans de l’eau distillée et du DMSO.
Ces solutions ont été ensuite diluées en série avec du milieu de culture et introduites dans des
plaques de 96 puits contenant les cultures asynchrones de parasites (présence de toutes les
formes du parasite : rings, trophozoïtes, schizontes). Le test a été réalisé avec un taux final
d’hématocrite de 1% et une parasitémie de 1%. Les plaques ont été ensuite incubées, une
première fois, pendant 24h à 37°C, sous une atmosphère réduite en oxygène (cloche à
bougie). Puis, après rajout de l’hypoxanthine [3H] (0.5 µCi par puits, 1 – 5 Ci/mol), elles ont
été de nouveau mises à incuber pendant 24h.
L’activité antiplasmodiale est déterminée en fonction de l’incorporation de
l’hypoxanthine [3H] par le parasite.13 Ainsi, la radioactivité incorporée par des parasites en
contact avec les molécules est comparée à celle des parasites maintenus en absence de
médicament (puits de contrôle). Les concentrations inhibitrices 50% (CI50) et 90% (CI90) sont
déterminées en traçant la courbe d’inhibition en fonction des concentrations
médicamenteuses.
Ainsi, j’ai réalisé les tests en procédant à la mise en culture des molécules aux contact
des hématies parasitées suivis de l’incubation, trois fois sur FcB1, deux fois sur F32 et une
fois sur K1. Le Dr. Élisabeth se chargeait de l’ajout de l’hypoxanthine, solution radioactive,
manipulable sous autorisations et compétences. Les résultats de ces tests sont regroupés dans
le Tableau 18.

12
Trager, W.; Jensen, J. B. Science 1976, 193, 673 – 677.
13
Schrével, J.; Sinou, V.; Grellier, P.; Frappier, F.; Guénard, D.; Potier, P. Proc. Natl. Acad. Sci. USA 1994, 91, 8472 – 8476.

124

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Tableau 18 : Tableau de résultats des tests in-vitro des HFcs sur les souches de P. falciparum
(CI50 et CI90 en µM).

Substituants F32 FcB1 K1


Molécules
R1 R2 CI50 CI90 CI50 CI90 CI50 CI90
50 H H 0.30 0.47 0.34 0.54 0.35 0.54
51 CH3 H 26 46 13 23 13 25
52 H 1.16 4 2.7 4.6 2.6 4.6

53 H N 0.32 0.47 0.32 0.52 1.6 2.9


54 H N 0.06 0.09 0.07 0.13 0.18 0.32
55 H N O 0.39 0.66 0.17 0.41 0.29 0.50
56 H N N 0.26 0.47 0.14 0.25 0.15 0.28
57 H H 6.6 11.5 9.5 17.7 6.2 10.1
58 CH3 H 15 27 11 19,5 15 28
59 H 0.25 0.43 0.39 0.63 1.35 2.45
60 H N 6.3 12 1.7 3.9 2.7 4.4
61 H N 1.9 3.5 1.5 2.7 1.3 2.3
62 H N O 3 5.6 0.8 1.5 1.6 3
N
HN

CQ 0.02 0.03 0.11 0.21 0.16 0.23


Cl N

O
O
Art O
H
0.03 0.05 0.02 0.03 0.03 0.04
O

O
HN N

FQ Fe 0.03 0.05 0.02 0.04 0.03 0.05


Cl N

ACRIFC 0.03 0.05 0.03 0.05 0.03 0.05

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Ferrocéniques

III.2. Résultat des tests effectués sur des isolats cliniques infectés
par P. falciparum

Au CIRMF, j’ai effectué les tests de sensibilité des HFcs 50-62 sur quatre isolats
cliniques issus des malades souffrant du paludisme dû à P. falciparum. Tout comme les
hydroxynaphtoquinones, la méthode utilisée était celle du test Élisa détaillée dans le chapitre
précédent. Parmi ces quatre isolats, deux étaient chloroquino-sensibles et deux autres
chloroquino-résistants. Pour chaque isolat, la manipulation était faite en duplicate. Le Tableau
19 récapitule les CI50 obtenues pour chacune des hydrazones ferrocéniques testées.

Tableau 19 : Sensibilité in vitro des 4 isolats cliniques infectés par P. falciparum.

Molécules Isolat 11775 Isolat 6790 Isolat 7075 Isolat 11776


Substituant
R1 R2 CI50 CI50 CI50 CI50
50 H H 0.5 0.3 0.003 0.003
51 CH3 H 21.3 12.4 NT 3.1
52 H 3.2 NT NT 3.6
53 H N 3.2 2.4 0.3 NT
54 H N 1.7 0.7 0.3 0.6
55 H N O 0.5 0.3 0.003 NT
56 H N N NT NT NT NT
57 H H 1.6 0.3 0.005 0.1
58 CH3 H 3 3 NT 3.1
59 H 28.3 NT NT 6.5
60 H N 4 2.1 0.003 NT
61 H N 3 3 0.3 NT
62 N O 1.4 0.3 0.003 NT
N
HN
CQ 0.2 0.1 0.06 0.08
Cl N

Isolat 11775 et isolat 6790 sont chloroquino-résistants, isolat 7075 et isolat 11776 sont
chloroquino-sensibles. NT = non testés.

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Ferrocéniques

Des tests de cytotoxicité ont été également réalisés sur certains des composés
ferrocéniques. Les résultats sont regroupés dans le Tableau 20.

Tableau 20 : Résultats du test de cytotoxicité de quelques hydrazones ferrocéniques.


Cytotoxicité
Molécules R1 R2
CC50 (µM)
50 H H 0.552
55 H N O 0.072
57 H H 0.448
62 H N O 8.965

III.3. Analyse des résultats

L’analyse du Tableau 18 montre que les hydrazones ferrocéniques présentent des CI50
comprises entre 0,06 et 26 µM pour la souche chloroquino-sensible F32 (CI50CQ = 0,02 µM),
entre 0,073 et 13 µM pour FcB1 (CI50CQ = 0,11 µM) et entre 0,15 et 13 µM pour K1 (CI50CQ
= 0,16 µM), les deux souches chloroquino-résistantes. D’une manière générale, pour un même
substituant R2, les hydrazones quinoléiques ferrocéniques sont plus actives que leurs
analogues acridiniques. En effet, prenons par exemple l’HQFc 50 et l’HQFcA 57 (R1=R2=H) :
Sur la souche K1 et sur l’isolat 11775, chloroquino-résistantes, les CI50 de l’HQFc 50 sont
plus basses que celle de l’HFcA 57 (0,35 et 0,50 versus 6,2 µM et 1,6 µM, respectivement).
On peut noter aussi que les valeurs des CI50 obtenues pour les hydrazones
ferrocéniques restent du même ordre de grandeur quelle que soit la sensibilité à la chloroquine
de la souche testée. En effet, le résultat des tests réalisés sur des souches de référence bien
caractérisées F32, FcB1 et K1 (Tableau 18) nous montre que pour le composé 58 par
exemple, la concentration inhibitrice reste la même (15, 11 et 15 µM) tandis que celle de la
chloroquine varie (0.02, 0.11 et 0.16 µM). Cette observation est aussi confirmée pour les
isolats cliniques. Toujours pour le même composé 58, sa CI50 est la même sur tous les isolats
cliniques (3.01, 3.01 et 3.14 µM, Tableau 19).
Certaines molécules ont donné des activités antiplasmodiales intéressantes comme on
peu le voir dans le Tableau 18, où les HQFcs 50, 54, 55 et 56 présentent toutes des CI50
comprises en 50 et 400 nM. L’HQFc 54, la molécule la plus active, présente une activité du
même ordre que celle de la CQ sur les souches F32, K1 et FcB1 (60 contre 20 nM, 180 contre
160 nM et 70 contre 111 nM, respectivement).

Sur les isolats cliniques (Tableau 19), en revanche, ce sont les molécules 50 et 55 qui
sont les plus actives, avec des CI50 comprises entre 3 et 500 nM. Sur les isolats 7075 et 11776,
elles sont 10 fois plus actives que la CQ (3 nM contre 60 et 80 nM, Tableau 19). Sur les
isolats 11775 et 6970, elles sont moins actives que la CQ, elles ont des CI50 de 500 et 300 nM
contre 200 et 100 nM pour CQ, Tableau 19.
Des résultats très surprenants ont été enregistrés pour les composés 50 et 55 sur des
souches cliniques 7075 et 11776. Ils ont donné des CI50 10 fois plus actives que la CQ (3/60).

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Il en est de même pour les composés 57, 60 et 62. Deux hypothèses sont à prévoir, soit le
patient avait pris un antipaludique au départ et dans ce cas il pourrait avoir un effet synergique
avec ces hydrazones. La deuxième hypothèse serait le polymorphisme de l’isolat. Celui-ci
pourrait posséder des particularités génétiques (mutations sur le gène codant pour la(les)
protéine(s) ciblée(s) par exemple) qui lui confèreraient un phénotype d’hypersensibilité aux
hydrazones ferrocéniques.

III.4. Conclusion

Nous avons pu réaliser la synthèse de 13 hydrazones ferrocéniques. L’activité


antipaludique de ces dernières a été évaluées sur des souches de référence F32, FcB1 et K1 et
également sur des souches cliniques infectées par P. falciparum (isolat 11775, 6790, 7075 et
11776). Ces HFcs ont peut-être des cibles différentes de celles de la chloroquine. D’une
manière générale, les hydrazones quinoléiques ferrocéniques sont plus actives que les
hydrazones ferrocéniques acridiniques. Parmi ces 13 molécules, quatre d’entre elles
présentent de bons résultats antipaludiques avec des CI50 de l’ordre du nanomolaire (HQFc 50,
54, 55 et 56). L’hydrazone quinoléique ferrocénique 54 avec des CI50 de 50, 70 et 179 nM est
la plus active et se présente comme un potentiel antipaludique dont il serait important
d’approfondir son étude.
En outre, nous n’avons pas obtenu les mêmes résultats sur les souches de laboratoire et
les isolats cliniques. Plusieurs explications peuvent être envisagées, mais la plus plausible
demeure celle de la différence des deux méthodes utilisées pour la réalisation des tests de
sensibilité. En effet, sur les isolats cliniques, nous avons utilisé la méthode colorimétrique
Deli-test, qui permet de détecter la pLDH présente dans les hématies parasitées. Par contre sur
les souches de laboratoire, c’est la méthode radioisotopique par marquage à l’hypoxanthine
[3H] qui fut utilisée.

Les dérivés d’hydrazones, constituent une importante classe de composés pour le


développement de nouveaux médicaments car ils possèdent un large panel de domaine
d’action.14 Les hydrazones sont ainsi également utilisées dans le traitement de la
tuberculose.15 À la suite des travaux de Savini et coll., nous nous sommes intéressés à
l’activité antituberculeuse des hydrazones ferrocéniques 50 – 62.

14
Rollas Sevim et Küçükgüzel Güniz, Molecules. 2007, 12, 1910 – 1939.
15
Savini, L. et al. Bioorg. Med. Chem. 2002, 10, 2193 – 2198.
128

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IV. LES HYDRAZONES FERROCENIQUES DANS LE TRAITEMENT DE


LA TUBERCULOSE

IV.1. La tuberculose

La tuberculose est causée par un micro-organisme aérobie à croissance lente de la


famille des mycobactériacées, qui comprend des formes pathogènes pour l’homme et
l’animal, des formes occasionnellement pathogènes et des formes saprophytes non
pathogènes. La mycobactérie la plus souvent à l’origine de la tuberculose humaine est
Mycobacterium tuberculosis (M. tuberculosis ou bacille de Koch ou BK), qui fait partie des
mycobactéries du complexe tuberculosis comprenant également Mycobacterium bovis,
Mycobacterium africanum, Mycobacterium microti et Mycobacterium canetti.16, 17
La tuberculose est transmise par voie aérogène, c’est-à-dire d’une personne atteinte de
tuberculose pulmonaire à une autre personne non infectée. L’infection se transmet à travers un
aérosol de très petites gouttelettes de sécrétions bronchiques («droplet nuclei»), qui sont
dispersées dans l’air lors de quintes de toux et inhalées par la personne saine en contact.
Le risque de contamination dépend de la concentration des mycobactéries dans l’air ambiant,
de la virulence des micro-organismes, de la durée d’exposition et de la réceptivité individuelle
de la personne en contact. Dans la pratique, cela signifie que seules les personnes atteintes de
tuberculose des voies aériennes (poumons, bronches, larynx) peuvent transmettre la maladie,
pour autant que leurs expectorations contiennent des bactéries tuberculeuses en quantité
suffisante et que ces expectorations atteignent l’air ambiant sous forme d’aérosol.18 Les
mycobactéries peuvent aussi être aérosolisées en laboratoire et lors d’autopsies. On admet
qu’un séjour de plusieurs heures dans un espace insuffisamment aéré est nécessaire pour
qu’une transmission puisse avoir lieu. Chez les personnes immunodéprimées, il est possible
que l’infection puisse avoir lieu après un contact de courte durée avec un malade. Aussi, il
existe quatre formes de tuberculose: la tuberculose primaire, la tuberculose pulmonaire, la
tuberculose chez l’enfant et la tuberculose extra-pulmonaire.

IV.2. La tuberculose dans le monde

L’OMS estime que c’est dans la Région de l’Asie du Sud-Est que les cas ont été les
plus nombreux en 2008, avec 35% de l’incidence mondiale. Toutefois, le taux estimatif
d’incidence par habitant est presque deux fois plus élevé en Afrique subsaharienne qu’en Asie
du Sud-Est, avec près de 350 cas pour 100 000 habitants.

16
Mostowy, S. ; Behr, M. A. Clin. Chest. Med. 2005, 26, 207 – 216, v-vi.
17
Bloom, B. A.; Small, P. M. N. Engl. J. Med. 1998, 338, 677 – 678.
18
Rouillon, A.; Perdrizet, S.; Parrot, R. Rev. Fr. Mal. Resp. 1976, 4, 241 – 272.
129

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En 2009, 1,7 millions de décès dus à la tuberculose ont été enregistrés dont 380 000
femmes, ce qui équivaut à 4700 morts par jour.19 La tuberculose figure parmi les trois plus
importantes causes de décès chez la femme entre 15 et 44 ans.
Toujours en 2009, l’OMS a dénombré 9,4 millions de nouveaux cas de tuberculose, dont 1,1
millions chez des personnes vivant avec le VIH.19 La Région africaine compte le nombre de
décès le plus important. Depuis 1990, le taux de mortalité dû à la tuberculose a chuté de 35%.
Tandis que l’incidence estimative de la tuberculose par habitant était stable ou en diminution,
en 2008, dans les six régions de l’OMS (l’Afrique, l’Amérique, l’Asie du Sud-Est, la
Méditerranée orientale et le Pacifique occidental). C’est en 2004 qu’il avait atteint son plus
haut point (142/100 000 habitant). Très récemment, en 2009, le taux d'incidence mondiale est
retombé à 137 cas pour 100 000 (Figure 59).

Figure 59 : Répartition mondiale de la tuberculose.19

IV.3. Le traitement de la tuberculose


IV.3.1. Antibiotiques antituberculeux essentiels

Bien qu’il existe un vaccin contre la tuberculose, le BCG (Basile Calmette Guérin),
quatre antibiotiques sont essentiels dans le traitement curatif de la tuberculose, qui sont des
antituberculeux de 1ère ligne (Figure 60). À ces antibiotiques, s’ajoute l’éthambutol, un
bactériostatique permettant d’éviter l’apparition des résistances (Figure 60).20

19
WHO report : Global tuberculosis control 2010. http://whqlibdoc.who.int/publications/2010/9789241564069
eng.pdf. Consulté le 4 mai 2011
20
http://www.refbooks.msf.org/MSF_Docs/Fr/Tuberculosis/Tuberculosis_fr.pdf. Consulté le 4 mai 2011.

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Chapitre III : Synthèse, Activités Antiplasmodiale et


Antituberculeuse In Vitro des Hydrazones Quinoléines et Acridines
Ferrocéniques

Figure 60 : Structures chimiques des antibiotiques antituberculeux.

Cependant, l’apparition de souches multirésistantes est de plus en plus fréquente et


s’explique par un mauvais suivi du traitement par le patient ou la prescription d’un traitement
mal adapté. Ainsi, Il est donc nécessaire de continuer à développer de nouvelles molécules
antituberculeuses.

IV.3.2. Quelques hydrazones de synthèse dans le traitement de la tuberculose

Plusieurs équipes de recherches se sont également intéressées à l’étude des hydrazones


dans le traitement de la tuberculose. C’est le cas de Savini et al.,15 qui ont synthétisé, en 2002,
des hydrazones quinoléiques et les ont testées sur des souches de M. tuberculosis H37Rv ainsi
que sur Mycobacterium avium (Figure 61). De plus, deux des hydrazones quinoléiques les
plus actives sur M. tuberculosis (HQ e et HQ f, Figure 61) possèdent de faibles
cytotoxicités.15

Figure 61 : Structures chimiques des hydrazones quinoléines synthétisées par Savini et al.15

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Chapitre III : Synthèse, Activités Antiplasmodiale et


Antituberculeuse In Vitro des Hydrazones Quinoléines et Acridines
Ferrocéniques

La même année, Rando et al. synthétisèrent d’autres hydrazones parmi lesquelles le


composé g (Figure 62) représentait la molécule la plus active avec une concentration
minimale inhibitrice (CMI) de 2.0 µg/mL.21 La valeur de CMI correspond à la concentration
minimale qui inhibe 99 % des souches de M. tuberculosis.
Très récemment, des hydrazones issues de la famille des isoniazides furent
synthétisées par Sriram et al. Le composé le plus actif présentait une CMI de 0.56 µM (h,
Figure 62).22 Badia et al23 s’intéressèrent à la famille des hydrazide-hydrazones (Figure 62).
Dans une toute autre démarche, la condensation de deux molécules biologiquement
actives réliées par un carbone a été exploitée par Imramovský et al.24 Ils se sont basés sur les
dérivés d’isonicotinoyl hydrazide, de pyrazinamide, d’acide p-aminosalicylique (PAS),
d’éthambutol et de ciprofloxacine. Ainsi, la molécule issue de la condensation de
l’isonicotinoyl hydrazide et de l’acide p-aminosalicylique ressort comme étant la plus active
sur M. tuberculosis H37Rv avec une CMI de 0.37µg/mL (i, Figure 62).24
NO2 H N
O S N
N
N O
N OH
H
MeO N
g HN h

O
O
NH
N Ar N OH
N
H HN
R N O
OH
Hydrazide-Hydrazones i
Figure 62 : Structures de quelques hydrazones de synthèse contre M. tuberculose H37Rv.

IV.4. Activité antituberculeuse des HFCs 50 – 62

L’activité antituberculeuse des hydrazones ferrocéniques synthétisées a été étudiée in


vitro sur la souche de Mycobacterium tuberculosis H37Rv. Les tests ont été réalisés dans le
laboratoire de bactériologie du Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux par le Docteur
Jeanne Maugein en utilisant le système de tube d’indicateur de croissance des mycobactéries
(TICM). L’étambutol (EMB, Figure 60) et l’isoniazide (INH, Figure 60) ont été pris comme
antituberculeux de référence. La concentration minimale inhibitrice (CMI, µmol/L) de chaque
HFc a été déterminée par BACTEC 960.25

21
Rando, D. G., et al. Bioorg. Med. Chem. 2002, 10, 557 – 560.
22
Sriram, D.; Yogeeswari, P.; Madhu, K. Bioorg. Med. Chem. Lett. 2005, 15, 4502 – 4505.
23
Kaymakçıoğlu, K. B. et al. Eur. J. Med. Chem, 2006, 41, 1253 – 1261.
24
Imramovský, A. et al. Bioorg. Med. Chem. 2007, 15, 2551 – 2559.
25
G. M. Maguene et al. Eur. J. Med. Chem. 2011, 46, 31 – 38.
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Ferrocéniques

Tableau 21 : Résultats du test d’inhibition des HFcs sur M. tuberculosis H37Rv.


Fe Fe

N R2 N R2
HN R1 HN R1

OCH3

Cl Cl
N N

50, 52-55 57, 59-62

CMI H37Rv CMI H37Rv


Molécules Substituant R
(µmol/L) (µg/mL)
50 H 20.5 8
52 28.6 12.8
53 N 67.7 32

54 N
263 128
55 N O 137 64
57 H 17 8
59 242.2 128
60 N 23.1 12.8
61 N
56.5 32
62 N O
22.5 12.8
EMB 9.8 2
INH >0.43 >0.06

L’analyse du Tableau 21 montre que les hydrazones ferrocéniques présentent des CMI
comprises entre 8 et 128 µg/mL (17 et 263 µM). Elles s’avèrent être moins actives que
l’isoniazide et l’éthambutol. Par contre, certaines molécules telles que les HQFc 50 et 52, les
HFcA 57, 60 et 62 se distinguent des autres par leurs activités intéressantes. En effet, elles ont
des CMI comprises entre 8 et 12,8 µg/mL. Les molécules les plus actives 50 et 57 sont celles
qui ne possèdent pas de substituants sur le ferrocène.

V. CONCLUSION
Au terme de cette étude, une série d’hydrazones ferrocéniques acridiniques et
quinoléiques a été synthétisée. Leurs activités antiparasitaire et antituberculeuse ont
également été étudiées. Ainsi, d’après les résultats des tests obtenus (Tableau 18, Tableau 19),
les molécules HQFcs 50, 54 - 56 sont plus actives que les autres sur P. falciparum. De ce fait,
les dérivés quinoléiques restent le meilleur choix de squelette aromatique en comparaison
avec les acridiniques dans la conception de nouveaux antipaludiques. Par contre pour
l’activité antimycobactériale (Tableau 21), ce sont les HQFc 50 et HFcA 57 qui demeurent
plus actives que toutes les autres. Ce qui nous amène à conclure que pour ces hydrazones
ferrocéniques, l’ajout d’un groupement alkyle au niveau du ferrocène, n’est pas nécessaire car
il diminue l’effet antituberculeux de ces dernières.
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Ferrocéniques

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Chapitre III : Synthèse, Activités Antiplasmodiale et


Antituberculeuse In Vitro des Hydrazones Quinoléines et Acridines
Ferrocéniques
23. Badia K.-K.; Oruç, E. E.; Unsalan, S.; Kandemirli, F.; Shvets, N.; Rollas, S.; Anatholy, D.: Synthesis
and characterization of novel hydrazide-hydrazones and the study of their structureantituberculosis
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CHAPITRE IV :
SYNTHESE ET ACTIVITE ANTIPLASMODIALE
IN-VITRO DES 4-AMINOQUINOLEINES
FERROCENIQUES

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CHAPITRE IV : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro


Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

I. INTRODUCTION
Les 4-aminoquinoléines sont reconnues et utilisées, depuis longtemps, dans le monde
entier pour le traitement et la prévention du paludisme. En effet, en 1941, des produits dérivés
de la quinine ont été introduits dans le traitement du paludisme. Ils ont la capacité de
s’accumuler dans l’hématie parasitée et d’inhiber la croissance du parasite.
La chloroquine est la 4-aminoquinoléine de synthèse la plus étudiée et la connaissance
de son mécanisme d’action semble être le plus avancée. Ainsi, elle s’accumule dans la
vacuole digestive du parasite où elle va exercer son activité antipaludique en inhibant la
conversion de l’hème toxique issu de la dégradation de l’hémoglobine en hémozoïne, un
cristal inerte, qui conduit à des dommages membranaires et à la mort du parasite.1, 2, 3, 4
En raison de son faible coût et son efficacité remarquable, la chloroquine a été trop
largement utilisée. Il en a résulté l’émergence et la propagation de souches résistantes dans le
monde entier.
Ainsi, depuis la découverte de ces résistances, plusieurs équipes de recherches se sont
penchées sur le sujet, en vue de trouver de nouveaux antipaludiques et donc lutter contre ces
résistances. Non seulement en Afrique, notamment au Bénin,5 au Rwanda,6 et au Gabon,7
mais aussi dans le reste du monde, au Cambodge,8 des chercheurs se mobilisent sur l’étude
des activités antiplasmodiales des plantes. D’autres équipes s’intéressent aux antipaludiques
de synthèse. En effet, suite à la connaissance du cycle de vie du parasite, des molécules
ciblant directement un ou plusieurs stades de son développement, sont synthétisées. Ainsi, très
recemment, ont été découverts des inhibiteurs d’acides nucléiques,9, 10 des gamétocytocides11
et des schizonticides.12 Aussi, des molécules duales13, 14 (combinaison de deux molécules
biologiquement actives) et des dérivés organométalliques15 furent synthétisés et étudiés en
traitement antipaludique. Deux exemples de molécules hybrides sont illustrés dans la Figure
63.16, 17

1
Ridley, R. G. et al. Ann. Trop. Med. Parasitol. 1997, 5, 559 – 566.
2
Dorn, A et al. Biochem. Pharmacol. 1998, 55, 727 – 736.
3
Dorn, A. et al. Biochem. Pharmacol. 1998, 55, 737 – 747.
4
Dorn, A. et al. Nature. 1995, 374, 269 – 271.
5
Adjobimey, T. et al. C. R. Chimie 2004, 7, 1023 – 1027.
6
Muganga, R. et al. Journal of Ethnopharmacology 2010, 128, 52 – 57.
7
Lekana-Douki, J. B. et al. Journal of Ethnopharmacology 2011, 133, 1103 – 1108
8
Hout, S. et al. Journal of Ethnopharmacology 2006, 107, 12 – 18.
9
Crowther, G.J. et al. Mol. Biochem. Parasitol. 2011, 175, 21 – 29.
10
Hunt, S. Y. et al. Mol. Biochem. Parasitol. 2005, 144, 198 – 205.
11
Vale, N. et al. Euro. J. Med. Chem. 2009, 44, 2506 – 2516.
12
Casagrande, M. et al. Bioorg. Med. Chem. 2008, 16, 6813 – 6823.
13
Romeo, S. et al. Bioorg. Med. Chem. Lett. 2004, 14, 2931 – 2934.
14
Chavain, N. et al. Bioorg. Med. Chem. 2009, 17, 8048 – 8059.
15
Wu, X. et al. Eur. J. of Pharm. Sc. 2006, 27, 175 – 187.
16
Bellot, et al. J. Med. Chem. 2010, 53, 4103 – 4109.
17
Wenzel, N. I. et al. J. Med. Chem. 2010, 53, 3214 – 3226.
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CHAPITRE IV : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro


Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

O H
N N NR
HN O O HN
Fe Fe

Cl N Cl N
Trioxaferroquine j
Figure 63 : Structures chimiques de deux drogues duales.

Nous nous sommes intéressés à la famille des 4-aminoquinoléines. L’objectif était,


tout en gardant le motif quinoléique, de modifier la longueur de la chaîne alkyle linéaire par
l’introduction d’un hétérocycle azoté saturé, et introduire un ferrocène en bout de chaîne.

II. LES COMPLEXES METAL-CQ DANS LE TRAITEMENT DU


PALUDISME

La synergie entre un métal et un médicament a été exploitée pour obtenir des agents
métalliques antipaludiques efficaces.18, 19, 20 Le succès remarquable est venu de la
modification de la CQ par des fragments contenant du métal, une stratégie intensément
poursuivie par Sanchez-Delgado et al. Plusieurs complexes métalliques ont été ainsi
synthétisés avec des activités antipaludiques encourageantes.20, 21, 22 le complexe
[Au(PPh3)(CQ)]PF6, (k, Figure 64) cause l'inhibition marquée de Plasmodium berghei et est
très efficace contre des souches de Plasmodium falciparum CQ-résistantes FcB1 et FcB2
(Tableau 22).20, 21 Aussi, sa pré-incubation dans des globules rouges non infectés, entraîne une
protection contre des infections ultérieures.20

NEt2
HN
N NEt2
HN HN

PF6
Cl N
Cl Cl N
Cl N Ru
Cl Cl
Ru
Cl
Au

PPh3
[RuII(η6-benzène)Cl2(CQ)] , m
[RuII(η6-p-cymène)Cl2(CQ)] , l
[Au(PPh3)(CQ)]PF6 ,k

Figure 64 : Structures chimiques de [Au(PPh3)(CQ)]PF6 (k), de [RuII(η6-p-cymène)Cl2(CQ)]


(l) et de [RuII(η6-benzène)Cl2(CQ)] (m).

18
Sanchez-Delgado, R. A.; Anzellotti, A. Mini Rev. Med. Chem. 2004, 4, 23 – 30.
19
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20
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21
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22
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CHAPITRE IV : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro


Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

Tableau 22 : Activité antiplasmodiale de [Au(PPh3)(CQ)]PF6, (k) sur FcB1 et FcB2.


(CI50 en µM).
Molécules FcB1 FcB2
k 0.04 0.02
CQ 0.05 0.11

Récemment, une série de complexes organo-Ru(II)-CQ a été synthétisée et examinée


sur plusieurs souches de P. falciparum (Figure 64). Ces complexes ont montré une bonne
activité sur des parasites CQ-résistants par rapport à la chloroquine (Tableau 23).22

Tableau 23 : Résultat du test d’activité de l, m et CQ sur trois souches chloroquino-


résistantes (CI50 en µM).
Molécules Dd2 K1 W2
CQ 1.2 1.8 2.1
l 0.48 0.6 1.7
m 0.44 0.51 1.6

La complexation par un métal des médicaments antipaludiques existants, représente


une option importante dans l’amélioration de l’efficacité des antipaludiques qui mérite d’être
explorée. En effet, le potentiel antipaludique des complexes Métal-CQ contre les souches
résistantes de P. falciparum a été démontré dans un certain nombre de cas.23, 24 La résultante
de cette complexation est la modification de la structure chimique de la CQ, qui a pour
conséquence l’empêchement radical de l’expulsion de la CQ hors de la vacuole digestive par
les transporteurs PfCRT. Ainsi, l’amélioration d’activité de dérivés Métal-CQ observée, peut
être due, dans un premier temps, à l’importante accumulation dans la vacuole digestive des
parasites résistants.

Une autre stratégie à base de métal intéressante pour le traitement du paludisme a été
révélée en 1997, quand la ferroquine (FQ) a été synthétisée pour la première fois. Elle résulte
de l’incorporation du ferrocène (Fc) dans la chaîne alkyle de la CQ (Schéma 22) qui lui
confère lipophilie, rigidité et un comportement redox, trois propriétés renforçant
potentiellement son action antipaludique. Comme la CQ, la FQ inhiberait la formation de
l’hémozoïne.25
La FQ est extrêmement active contre des souches chloroquino-sensibles et
chloroquino-résistantes de P. falciparum. La FQ est un des projets antipaludiques les plus
avancés de Sanofi-Aventis. Comme recommandé par l’OMS, elle est actuellement testée en
phase clinique II-b en combinaison avec l’artésunate sur des patients souffrant du
paludisme.26, 27

23
Martýnez, A. et al. J. Biol. Inorg. Chem. 2008, 13, 703 – 712.
24
Martýnez, A. et al. J. Biol. Inorg. Chem. 2009, 14, 863 – 871.
25
brocard, J. et al. US6127543 brevet.
26
Fraisse, L.; Ter-Namissian, D. International Patent PCT/FR2006/000842, 2006.
27
http://clinicaltrialsfeeds.org/clinical-trials/show/NCT00563914. Consulté le 17 mai 2011.
149

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CHAPITRE IV : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro


Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

Schéma 22 : Incorporation du Fc dans la CQ pour donner la FQ.

Cela dit, une émergence future de souches résistantes à la FQ n’est pas à négliger. Il
est donc primordial de continuer à développer de nouveaux analogues quinoléiques
ferrocéniques contre d’éventuelles souches résistantes à la FQ. C’est dans cette optique, que
nous nous sommes orientés sur la synthèse de nouvelles 4-aminoquinoléines ferrocéniques.

III. SYNTHESE DES 4-AMINOQUINOLEINES FERROCENIQUES


III.1. Objectif de travail

Tout en conservant le noyau quinoléique, les nouvelles 4-aminoquinoléines


ferrocéniques diffèrent de la FQ par la position du ferrocène. En effet, dans la FQ, le Fc est
compris entre les deux atomes d’azote de la chaîne alkyle. Nous avons opté pour un
positionnement du Fc plutôt en bout de chaîne. Ainsi, tout en faisant varier la longueur de la
chaîne, le Fc est espacé du noyau quinoléique par une chaîne alkyle liée à un hétérocyclique
saturé ou carbocycle possédant deux fonctions amines. Nous avons ainsi synthétisé deux
séries de molécules (Figure 65).

Figure 65 : Formules chimiques des deux séries des 4-aminoquinoléines ferrocéniques.

La synthèse de ces dérivés ferrocéniques se fait en trois grandes étapes.

Pour la série 1: il y aura d’abord la synthèse des diamines quinoléiques qui sera suivie
par celle des précurseurs ferrocéniques et enfin la dernière étape consistera à la condensation
des diamines quinoléiques et des précurseurs ferrocéniques.

Pour la série 2: elle commencera par la synthèse des bras espaceurs, puis celle des
amines quinoléines et enfin la synthèse des 4-aminoquinoléines ferrocéniques.

III.1.1. Synthèse des nouveaux 4-aminoquinoléines ferrocéniques (série 1)

150

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CHAPITRE IV : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro


Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

a. Synthèse des diamines quinoléines

Par une réaction de substitution nucléophile à partir de la 4,7-dichloroquinoléine 42,


les diamines commerciales substituent le chlore en position 4 à 135°C pendant 4 h en absence
de solvant (Schéma 23). Les produits 63-66 sont purifiés par cristallisation et obtenus avec
des rendements compris entre 80-100% (Tableau 24).

Schéma 23 : Synthèse des diamino-4-quinoléines 63 – 66.

Tableau 24 : Résultats de la synthèse des diamino-4-quinoléines 63 – 66.


Composés R Rdt (%)
63 100
64 80
65 87
66 87

b. Synthèse du précurseur ferrocénique 67

Le précurseur ferrocénique 67 résulte de la réaction de substitution du chlorure de


pipéridone sur l’iodure de 1-(ferrocénylméthyl)-N,N,N-triméthylammonium 12 en présence de
carbonate de potassium dans l’acétonitrile à reflux durant toute une nuit (Schéma 24). Le
composé 67 est obtenu avec un rendement de 99%.

Schéma 24 : Synthèse du précurseur ferrocénique 67.

c. Synthèse des diamines quinoléines ferrocéniques

Cette étape de synthèse consiste en une amination réductrice entre la cétone ferrocénique
67 (Schéma 25) et les diamines quinoléiques. En effet, en présence de méthanol, les diamines
quinoléiques vont se condenser à l’aldéhyde ou à la cétone à reflux pour former une imine au
bout de 4 h. Cette imine est immédiatement réduite en amine par le NaBH4 à 0°C. Les dérivés
quinoléiques ferrocéniques sont purifiés par colonne chromatographique sur gel de silice et
par recristallisation et sont obtenus avec des rendements compris entre 74 et 98 % (Tableau
25).

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Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

Schéma 25 : Synthèse des diamines quinoléines ferrocéniques 68 – 72.

Tableau 25 : Résultats de la synthèse des amino-4-quinoléiques ferrocéniques 68 – 72.

Amines Noms Produits Rdt (%)

68 98

69 95

70 80

71 74

72 85

III.1.2. Synthèse des 4-aminoquinoléines ferrocéniques de la série 2

La synthèse de ces molécules possédant plusieurs fonctions amines, commence par


une réaction de protection des amines mono-bromées, puis de la substitution du brome par les
diamines quinoléiques. La dernière étape consiste en une amination réductrice.

a. Synthèse des bras espaceurs

Afin d’essayer de comprendre au mieux la relation structure-activité des 4-


aminoquinoléines ferrocéniques, nous avons décidé de changer la position de la chaîne alkyle
linéaire. Nous nous sommes limités à une chaîne de 2 et 3 atomes de carbone.

Les fonctions amines de la 2-bromoéthylamine 73 et de la 3-bromopropylamine 74


sont au préalable protégées par un groupement Boc. Cette réaction de protection a lieu en
présence de Boc2O dans le chloroforme pendant une nuit. Les dérivés 75 et 76 sont obtenus
après purification par recristallisation avec des rendements respectifs de 72 et 88% (Schéma
26).

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CHAPITRE IV : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro


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Schéma 26 : Protection des amines primaires 73 et 74.

b. Synthèse des amines quinoléiques

Dans le cas des 1,2 et 1,4-diaminecyclohexane, la substitution nucléophile du chlore


en position 4 de la 4,7-dichloroquinoléine est réalisée dans l’éthanol à reflux pendant 24 h.
Les produits 77 et 78 sont obtenus avec des rendements respectifs de 87 et 92 % (Schéma 27,
Tableau 26).

Schéma 27 : Synthèse des diamines quinoléines ferrocéniques 77 – 78.

Tableau 26 : Résultats de la synthèse des diamino-4-quinoléines 77 – 78.


Composé R Rdt (%)
77 87
78 92

La synthèse des triamines quinoléiques 79 et 80 s’effectue en deux étapes. La première


consiste à faire réagir la 1,4-diaminecyclohexane quinoléine 77 avec les dérivés bromés 75 et
76 par une réaction de substitution nucléophile dans du dioxane anhydre à 100°C. Les amines
quinoléiques ainsi obtenues sont ensuite déprotégées à l’aide de l’acide chlorhydrique en
solution dans l’isopropanol. Les triamines 79 et 80 sont obtenues avec des rendements
globaux respectifs de 51 et 82 % (Schéma 28).

Schéma 28 : Synthèse des amines quinoléines 79 et 80.

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CHAPITRE IV : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro


Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

c. Synthèse des amines quinoléines ferrocéniques de la série 2


Cette étape de synthèse consiste en une amination réductrice entre les deux amines
quinoléiques 79 et 80 et le ferrocène carbaldéhyde dans l’éthanol à 90°C. L’intermédiaire
imine ferrocénique formée est tout de suite réduite en amine secondaire. Les 4-
aminoquinoléines ferrocéniques 81 et 82 sont obtenues avec des rendements de 95 % après
purification par chromatographie colonne puis recristallisation (Schéma 29).

Schéma 29 : Synthèse des 4-aminoquinoléines ferrocéniques 81 et 82.


De même, les diamines quinoléiques 77 et 78 subissent une amination réductrice en
présence de ferrocène carbaldéhyde. Cette réaction permet d’accéder à des composés
possédant le groupement ferrocényle directement sur les cyclohexanediamines. Les composés
ferrocéniques 83 et 84 sont obtenus avec des rendements de 98 % (Schéma 30).

Schéma 30 : Synthèses des diamines quinoléiques ferrocéniques 83 – 84.

Nous avons ensuite décidé de transformer la fonction amine secondaire portant l’entité
ferrocénique en amine tertiaire en réalisant une réaction de méthylation à partir du composé
83. Cette synthèse permettra d’évaluer l’importance de la présence de cette amine secondaire
pour l’activité biologique.

Après l’obtention de l’imine formée suite à la condensation du composé 76 et du


formaldéhyde, une réaction de réduction à l’aide du NaBH4 dans le méthanol permet
d’accéder au composé 85. Après purification par chromatographie sur colonne de gel de silice
suivie d’une recristallisation, le composé méthylé 85 est obtenu avec un rendement de 60 %
(Schéma 31).

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Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

CH3
H
N N

Fe O Fe
+ 1)
HN HN
H H
MeOH, 90°C, 4H

Cl N 2) NaBH4, 0°C, 2H Cl N

83 85

Schéma 31 : Réaction de méhylation de l’amine ferrocénique 76.

IV. ACTIVITE ANTIPALUDIQUE ET CYTOTOXICITE IN-VITRO DES


4-AMINOQUINOLÉINES FERROCÉNIQUES

L’activité antipaludique in vitro des 4-aminoquinoléines ferrocéniques 68-72 et 81-85


synthétisées a été étudiée sur des isolats cliniques gabonais de P. falciparum ainsi que sur des
clones de laboratoire. Par ailleurs, leur cytotoxicité a été évaluée sur les cellules épithéliales
de rein de singe Véro.

IV.1. Activité antipaludique in vitro

IV.1.1. Activité antipaludique des AQFcs 68-72 et 81-85 sur des souches de P.
falciparum

C’est également au sein du Muséum d’Histoire Naturelle, dans l’équipe du Pr Philippe


Grellier que nous avons testé les AQFcs sur une souche CQ-sensible (F32) et sur deux
souches CQ-résistantes (FcB1 et K1). Le test a été réalisé 1 fois sur F32, deux fois sur K1 et
trois fois sur FcB1. Le Tableau 27 ci-dessous regroupe les valeurs des CI50 et CI90.

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Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

Tableau 27 : Activités biologiques in vitro des AQFcs 68-72 et 81-85 sur F32, FcB1 et K1
(CI50 et CI90 en µM). CI50 FcB1 (Moyennes±écart-type)

Molécules F32 (µM) FcB1 (µM) K1 (µM)


Formule CI50 CI90 CI50 CI90 CI50 CI90
68 3 4.8 2±0.1 4.4±0.1 2.4 4.2
H
N

69 HN

N Fe
0.03 0.04 0.03±0.35 0.05±0.3 0.03 0.04
Cl N

70 0.03 0.05 0.03±0.8 0.05±0.3 0.02 0.04

71 0.03 0.05 0.03±0.35 0.04±0.7 0.03 0.05


72 0.32 0.48 0.22±2.4 0.41±5.5 0.21 0.39
81 0.03 0.05 0.03±0.7 0.05±1.4 0.03 0.05

82 0.29 0.45 0.17±5.3 0.40±4.4 0.26 0.44

83 0.03 0.05 0.03±0.4 0.05±0.8 0.03 0.05

84 0.03 0.05 0.03±0.15 0.06±2.9 0.03 0.05

85 0.03 0.06 0.03±2.4 0.05±0.9 0.03 0.04

CQ N
0.02 0.03 0.11±1.1 0.21±0.9 0.16 0.23
HN

Cl N

FQ 0.03 0.05 0.02±0.9 0.04±0.7 0.03 0.05

Art H

0.03 0.05 0.02±0.8 0.03±0.5 0.03 0.04


O
O
O

H
O

En vert : les molécules possédant une très bonne activité antipaludique


En bleu : les molécules moyennement actives
En noir : les molécules inactives
Fond gris : les molécules de référence (CQ, FQ et Art)

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Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

a. Analyse des résultats


L’analyse des résultats du Tableau 27 montrent que les composés ferrocéniques
quinoléiques présentent des concentrations inhibitrices CI50 compris entre 0,03 et 3 µM pour
la souche CQ-sensible F32, entre 0,03 et 2 µM pour FcB1 et entre 0,02 et 2,4 µM pour K1, les
deux souches CQ-résistantes.
Sur les dix molécules testées, le composé 68 montre une activité antipaludique réduite
avec une CI50 de l’ordre du micromolaire (2-3 µM). Les composés 72 et 82 sont moins
efficaces que la CQ. Elles ont des CI50 comprises entre 200 et 300 nM. En revanche, les 7
AQFcs restantes ont donné d’excellentes activités antipaludiques que ce soit sur la souche
CQ-sensible F32 que sur les souches CQ-résistantes FcB1 et K1. En effet, elles sont plus
efficaces que la CQ. Elles affichent une CI50 similaire comprise entre 30 et 40 nM. Aussi,
faut-il noter qu’elles sont 10 fois plus actives que la CQ sur les deux souches CQ-résistantes
FcB1 et K1. Ces AQFcs ont une activité similaire à celle de la FQ. Ces AQFcs sont aussi
actives que l’artémisinine sur les trois souches (Moyenne des CI50 ≈ 30 nM). Dans tous les
cas, leurs activités restent du même ordre de grandeur pour la souche CQ-sensible, et
supérieures à celles de la chloroquine pour les souches CQ-résistantes. Il convient également
de signaler que les CI90 sont comprises entre 30 et 50 nM quel que soit le type de souches.
Ces faibles valeurs représentent un facteur important pour la conception d’un nouveau
médicament. Car une molécule qui, utilisée à faible concentration, inhibe 90% des parasites,
est en effet intéressante pour l’industrie du médicament (utilisation à faibles doses pour une
grande efficacité/activité et donc une bonne tolérance pour l’organisme).

b. Comparaison avec d’autres 4-aminoquinoléines de synthèse


Dans la série 68-72, les molécules différent structurellement, les une des autres par le
nombre de carbones compris entre les deux atomes d’azote de la chaîne latérale (n = 0, 2, 3 et
4). Dans la structure du composé 68, qui présente la plus faible activité antipaludique, la
fonction liée au cycle quinoléique est une hydrazine et entraîne l’absence de chaîne carbonée
entre les deux azotes. En revanche, dans les structures chimiques des AQFcs 69-71, les deux
azotes secondaires sont espacés par une chaîne alkyle courte (éthyle, propyle ou isopropyle)
ce qui leur confère cette bonne activité. En effet, la séparation inter-azote (la distance
moléculaire entre N-quinoléine et N-alkylamino) affecte le niveau de l'activité des 4-
aminoquinoléines28 et peut être importante dans leur capacité à se lier à l’hème.29 Les
composés n, o et p (CI50 < 50 nM) (Figure 66), synthétisés par De et al.30, 31 confirment ces
hypothèses.32
On peut également émettre l’hypothèse, que le fait de rallonger la chaîne, par l’ajout
d’un carbone en plus dans la liaison inter-azote, suffirait pour entraîner une perte d’activité.
Car, on note une baisse d’activité du composé 72, qui possède 4 atomes de carbone entre la
séparation inter-azote, contrairement à ces homologues AQFcs 69-71. Ce phénomène de
baisse d’activité a été également observé par Chibale et al. En effet, après avoir synthétisé des

28
Koh, H. L.; Go, M. L.; Ngiam, T. L.; Mak, J. W. Eur. J. Med. Chem. 1994, 29, 107 – 113.
29
O'Neill, P. M. et al. J. Med. Chem. 1997, 40, 437 – 448.
30
De, D.; Krogstad, F. M.; Cogswell, F. B.; Krogstad, D. J. Am. J. Trop. Med. Hyg. 1996, 55, 579 – 583.
31
De, D.; Krogstad, F. M.; Byers, L. D.; Krogstad, D. J. J. Med. Chem. 1998, 41, 4918 – 4926.
32
Ridley, D. G. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 1996, 40, 1846 – 1854.
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CHAPITRE IV : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro


Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

analogues de la FQ dont la chaîne alkyle latérale variait de 2 à 6 carbones, ils obtinrent des
conclusions similaires aux nôtres sur la souche K1 (Tableau 28).33
Cependant, cette hypothèse n’est pas entièrement vraie, car l’AQFc 72 aurait
sensiblement des activités du même ordre de grandeur que la CQ (car toutes les deux
possèdent 4C entre la séparation inter-azote). De ce fait, la faible activité de l’AQFc 72
pourrait également être due à la gène stérique apportée par le groupement
ferrocénylméthylpipéridine lié à l’azote en bout de chaîne. Pour mieux élucider ces
hypothèses, il serait intéressant d’effectuer une étude conformationnelle.

Figure 66 : Structures chimiques de n, o, p, et d’analogues de FQ actifs sur P. falciparum.

Tableau 28 : Activité antipaludique in vitro des dérivés de FQ sur K1.


Molécules n CI50, K1 (nM)
CQ 125
FQ1 2 73
FQ2 3 36
FQ3 4 111
FQ4 6 81

Dans la série 81-85, la séparation inter-azote est faite à l’aide d’un cyclohexane
disubstitué en 1,4 ou 1,2. Ces molécules possèdent des structures comparables aux
bisquinoléines q et r (Figure 67) 34 où la seconde quinoléine serait remplacée par le ferrocène.
Ces deux bis-quinoléines étaient très actives sur des souches chloroquino-résistantes de P.
falciparum. L’énantiomère (S,S) le plus actif était susceptible de devenir un potentiel
médicament antipaludique, mais suite à son effet toxique, son étude a été interrompue.34 Les
deux composés 81 et 83 ont une activité similaire avec des CI50 de l’ordre de 30 nM quel que
soit le type de souches. L’ajout de deux atomes de C dans la chaîne linéaire, entre la partie N-
cyclohexylquinoléine et N-méthylferrocène dans le composé 81 n’affecte aucunement
l’activité antipaludique de ce dernier. En revanche, l’ajout d’un troisième carbone dans le
composé 82 entraîne une diminution importante de l’activité d’un facteur 10 (de 30 à 300 nM,
Tableau 27). Enfin, la méthylation de l’azote porté par le ferrocène dans 85 n’affecte pas non
plus l’activité antipaludique de cette dernière. En effet, les CI50 restent de l’ordre de 26 à 33
nM pour les trois souches. La comparaison des résultats obtenus pour les composés 83 et 84
montre que les activités biologiques sont pratiquement identiques.

33
Chibale, K. et al. Tetrahedron Lett. 2000, 41, 6231 – 6235.
34
Ridley, R. G. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 1997, 41, 677.
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CHAPITRE IV : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro


Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

Figure 67 : Structures chimiques des bisquinoléines.

IV.1.2. Activité antipaludique des AQFcs 68-72 et 81-85 sur des isolats cliniques
gabonais

Toujours au sein du CIMRF au Gabon, nous avons réalisé les tests de sensibilité des
AQFcs 68-72 et 81-85 sur des isolats cliniques infectés par P. falciparum. Nous avons utilisé
la méthode ELISA pour effectuer le test sur 3 isolats cliniques dont 2 étaient chloroquino-
résistants et un seul chloroquino-sensible. Les tests ont été réalisés en duplicate sur chacun
des isolats. La chloroquine a été prise comme molécule de référence.
Tableau 29 : Activité biologique in vitro des AQFcs 68-72 et 81-85 sur des isolats cliniques
infectés par P. falciparum (CI50 en µM).
Molécules Isolat 22777 Isolat 23130 Isolat 22829
Noms Formules CI50 CI50 CI50

68 0.3 0.8 0.5


H
N
HN

69 Fe
0.011 0.008 0.008
Cl N

70 0.004 0.023 0.008

71 0.005 0.007 0.002

72 0.003 0.061 0.013

81 0.050 0.461 0.623

82 0.025 0.423 0.852

83 0.005 0.017 0.030

84 0.070 0.153 0.170

85 0.050 0.961 1.4

N
HN

CQ 0.053 0.100 0.307


Cl N

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Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

En vert: les molécules les plus actives, en bleu: les molécules moyennement actives, en noir: les molécules
inactives, en gris: la CQ, molécule de référence.

a. Analyse et interprétation des résultats

Dans la série des AQFcs 68-72, l’hydrazine quinoléine ferrocénique 68 demeure la


moins active avec des 300 ≤ CI50≤ 800 nM obtenus sur les trois isolats (Tableau 29).
Cependant, son activité est supérieure sur les isolats que sur les souches de références FcB1,
F32 et K1. Sa meilleure activité de 300 nM a été obtenue sur l’isolat 22777 (Tableau 29) et de
2µM sur FcB1. Les AQFcs 69-72 présentent d’excellentes activités sur les trois isolats avec
des CI50 ≤ 61nM. AQFcs. Les composés 69 et 71 se démarquent des autres par leurs effets
antipaludiques homogènes (respectivement 0.008 et 0.005 nM, Tableau 29). Contrairement
aux résultats des tests obtenus sur les souches de laboratoire (Tableau 27) où AQFc 72 était
moyennement actif, sur les isolats cliniques, il est très actif avec des CI50 de 3 à 61 nM pour
les isolats contre 215 à 319 nM pour les souches de référence.
Les AQFcs 81-85 ont des CI50 compris entre 2 nM à 1,4 µM. D’après le Tableau 29,
l’AQFc 84 présente une activité similaire à celle de la CQ sur les trois isolats. En effet, sa CI50
varie proportionnellement avec la sensibilité de l’isolat à la CQ. Ainsi, plus la résistance à la
CQ de l’isolat augmente, plus son efficacité diminue (Tableau 29). Les composés 81 et 85,
qui étaient très actifs sur les souches de référence (8ème et 12ème ligne du Tableau 27), le sont
moins sur les isolats cliniques. En effet, sur un isolat CQ-sensible, les valeurs de CI50 sont
comparables à celles de la chloroquine (50 nM). Par contre, sur les isolats CQ-résistants, elles
sont beaucoup plus élevées (0,461 à 1,4 µM). Seules les molécules 82 et 83 gardent le même
effet inhibiteur sur P. falciparum tant sur les isolats cliniques que sur les souches de
laboratoire. Dans cette série, le composé 83 possède les meilleures CI50 de 5 nM à 30 nM sur
les trois types d’isolats.
Tout comme dans les chapitres précédents, on note une différence d’activités
antipaludiques des AQFcs sur les isolats et les souches de laboratoire de P. falciparum,
différence essentiellement dues à la différence des méthodes de tests de sensibilités utilisées.

IV.2. Activité Cytotoxique

Suite aux résultats intéressants obtenus précédemment, la suite logique dans la


synthèse des molécules à visée thérapeutique était de déterminer leurs effets toxiques. C’est
ainsi qu’au CIRMF, toujours avec le Dr Lekana, la cytotoxicité des quinoléines ferrocéniques
a été étudiée sur des cellules épithéliales de rein de singe Véro.
Très succinctement, le protocole expérimental est le suivant. Dans un premier temps,
les cellules ont été cultivées dans des microplaques de 96 puits à raison de 5000 cellules par
puits. Au bout de 24 h d’incubation, les cellules ont été lavées avec du milieu de culture
DMEM/F12. Ensuite, les molécules, préalablement dissoutes dans du DMSO étaient
introduites dans du milieu de culture à différentes concentrations, au contact des cellules. Le
milieu était incubé pendant 5 jours à 37°C sous 5% de CO2.35 À l’issue de ces jours
d’incubation, la détermination de la cytotoxicité (CI50) était réalisée à l’aide du test

35
Zirihi, G. N. et al. J. Ethnopharmacol. 2005, 98, 281 – 285.
160

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Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

colorimétrique MTT et les absorbances étaient lues à l’aide d’un spectrophotomètre à 540 nm
avec une référence à 690 nm.36

Tableau 30 : Résultat des tests de cytotoxicité des AQFcs 68-72 et 81-85.

Molécules Vero (µM) K1 (µM) IS


CI50 Véro
Noms Formules CI50 CI50
/CI50 K1

68 0.050 2.4 0.02


H
N
HN

69 N
Fe 0.017 0.027 0.63
Cl N

70 0.689 0.025 27.6

HN

71 HN
N
0.551 0.030 18.4
Fe
Cl N

72 5.52 0.215 25.7

81 0.067 0.032 2.2

82 8.9 0.261 34.1

83 0.052 0.032 1.6

84 0.059 0.030 0.2

85 8.57 0.026 267.8

En vert : les molécules ne présentent aucun danger pour l’organisme.


En bleu : les molécules moyennement toxiques
En rouge : les molécules très dangereuses pour la cellule en culture
IS = Index de sélectivité (rapport CI50 Véro/CI50 K1)

36
Mosmann, T. J. of Immunological Methods. 1983, 65, 55 – 63.
161

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CHAPITRE IV : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro


Des 4-Aminoquinoléines Ferrocéniques

D’après ce tableau ci-dessus, on constate que les molécules 68-69, 81, 83 et 84 sont
très toxiques pour la cellule car, avec une concentration ≤ 60 nM, les cellules de la souris
étaient retrouvées mortes. Les molécules 70 et 71 avec des doses létales comprises entre 500
et 700 nM peuvent être tolérées par la cellule. En effet, des IS de 18 et 37 sont acceptables.
Par contre, in vitro, les composés 82 et 85 ne présentent aucun danger pour la cellule.
En effet, pour qu’ils soient létaux, il faudrait les utiliser à de très fortes concentrations (CI50 ≥
5µM). Ces composés détiennent les meilleurs IS (respectivement 342 et 267).
Le dérivé 72 n’a pas d’effet cytotoxique, mais son activité antipaludique est moyenne,
d’où son IS moyen de 25.
Les effets cytotoxiques des AQFcs 68 et 84 ne sont pas étonnants. Car, dans la
structure de l’AQFc 68, se trouve une fonction hydrazine. Et, dans la littérature, les
hydrazines sont reconnues comme étant toxique.37 L’AQFc 84 est structuralement identique à
la bis-quinoléine q (Figure 66) décrite plus haut comme étant toxique,34 avec pour motif en
commun le squelette 1,2-diaminocyclohexylquinoléique.

V. CONCLUSION

L’étude des nouveaux 4-aminoquinoléines ferrocéniques 68-72 et 81-85 est très


intéressante. En effet, certaines molécules telles que 69-71 et 83 ont conduit à des activités
antipaludiques élevées (≈ 10 nM) à la fois sur les isolats cliniques que sur les souches de P.
falciparum. Les AQFc 81 et 85, se sont avérées très actives sur toutes les souches de P.
falciparum (33 nM), tandis que sur les isolats cliniques, elles sont moyennement actives pour
81 (500 nM) et inactive pour 85 (1 µM). L’effet inverse a été rencontré chez AQFc 72 (200
nM contre 13 nM). L’AQFc 84, reste toujours active, mais voit son efficacité baisser
lorsqu’on passe du modèle de référence au modèle clinique (33 nM contre ≈160 nM). C’est le
cas de l’AQFc 82 où son activité diminue de moitié (≈ 200 nM contre ≈ 400 nM). Le composé
68 reste inactif sur les deux modèles.
Les tests de sensibilité antipaludique nous ont permis de confirmer également
l’hypothèse selon laquelle, la longueur de la chaîne influençait significativement l’activité
inhibitrice des 4-aminoquinoléines. Ainsi, il est non seulement important que la distance inter-
azote soit présente, mais aussi et surtout que cette distance se fasse par 2-3 atomes de
carbones, pour la première série (68-72) et uniquement 2C pour la seconde série (81-84). La
présence d’un méthyle sur l’azote porté par le ferrocène ne perturbe pas l’activité
antipaludique.
L’étude cytotoxique de ces molécules sur les cellules Véro, a montré l’effet toxique
des AQFc 68 et 84. Les composés 69, 81 et 83 se sont malheureusement avérés toxiques.
Donc, les effets inhibiteurs de ces molécules seraient certainement dus à leurs toxicités (les IS
le confirment).
Les AQFcs 70-72, 82 et 85 utilisées à des doses inférieures à 500 nM ne présentent
aucun danger pour la cellule car elles ne sont pas cytotoxiques. Pour ces molécules,
notamment les AQFcs 70, 71 et 72, qui présentent à la fois de très bonnes activités inhibitrices
de P. falciparum et aucun effet cytotoxique, il est fortement conseillé de poursuivre leurs
études en faisant des analyses plus poussés (logD, modélisation moléculaire, interaction avec
la β-hématine, test sur un modèle animal, etc.…).

37
Lauwerys, R. et al. Toxicologie industrielle et intoxications professionnelles. Masson, 2007, pp 679 – 681.
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CHAPITRE V : SYNTHESE ET ACTIVITE


ANTIPLASMODIALE IN-VITRO DES
BENZODIAZEPINES FERROCENIQUES

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CHAPITRE V : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro Des


Benzodiazépines Ferrocéniques

I. INTRODUCTION
I.1. Les benzodiazépines

Les benzodiazépines (BZDs) comportent deux parties importantes : un cycle


benzénique et un hétérocycle à 7 atomes sur lequel se trouvent deux atomes d’azote en
position 1,4 (diazépine). D’après le site de liaison du cycle benzénique sur la diazépine on
différencie une benzo f de la benzo b (Figure 68). Dans notre cas, nous nous intéresserons
uniquement aux benzo[f]diazépine.

Figure 68 : Structures des benzo[f] et benzo[b]diazépines.

C’est en 1960,1 que ces 1,4-benzodiazépines furent découvertes par hasard lors d’une
recherche qui consistait à rendre moins nocif des sédatifs tels que les barbituriques. Ainsi, en
voulant synthétiser un analogue de ce dernier, les benzodiazépines chlordiazépam et diazépam
(Figure 69) ont été obtenus par erreur. A de moindres doses, des tests ont démontré que les
benzodiazépines ont des effets sédatifs identiques aux barbituriques. Par la suite, en
approfondissant les recherches, le diazépam a montré une meilleure activité sur l’anxiété. De
nos jours, cet antidépresseur est l’un des plus connus dans la famille des anxiolytiques,2 des
anticonvulsivants et des myorelaxants.3 Ainsi les BZDs restent connus pour leurs propriétés
anxiolytiques et sédatives.4 Par ailleurs, ces dernières ont montré d’autres propriétés
intéressantes telles que l’inhibition de la prolifération de certaines cellules
cancéreuses5(Bz423,6 Figure 69) et le traitement pour la maladie d’Alzheimer (s, Figure 69).7

1
Fryer, R. I. Bicyclic Diazepines, The chemistry of Heterocyclic Coumpounds, Wiley : New York, 1991 ; Chapter 7.
2
Zavala, F. Pharmacol. Ther. 1997, 75, 199 – 216.
3
Basile, A. S.; Lippa, A. S.; Skolnick, P. Eur. J. Pharmacol. 2004, 500, 441 – 451.
4
Marshall, B. E.; Longnecker, D. E. General Anesthetics. In The Pharmacological Basis of Therapeutiques, 8th
ed. ; Gillman, A. G., Rall, T. W., Nies, A. S., Taylor, P., Eds. ; Pergamon : New York, 1990 ; p 303. (b) Rall, T. W.
Ibid, p 346.
5
Nordenberg, J. et al. Biochem. Pharmacol. 1999, 58, 1229 – 1236.
6
Boitano, A. et al. Cancer Res. 2003, 63, 6870 – 6876.
7
Churcher, I. Bioorg. Med. Chem. Lett. 2003, 13, 179 – 183.
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CHAPITRE V : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro Des


Benzodiazépines Ferrocéniques

NH O

N N Me N
N

Cl Cl
Chlordiazépam Diazépam

O Me
O O
Me N
N F
N
N N H
F

Cl
F
OH
s
Bz-423
Figure 69 : Structures chimiques de benzodiazépines.

L’autre avantage dont disposent les BZDs est leurs structures dites privilégiées.8 Ce
terme a été inventé par Evans et al.9 en 1988 pour désigner des molécules ayant, par le biais
de leurs structures uniques, une grande affinité avec de nombreux récepteurs.9,10 Ainsi, ces
dernières peuvent de part leurs structures et leurs propriétés physicochimiques, se fixer à de
multiples récepteurs comme le GABA (un neurotransmetteur jouant un rôle dans
l’hyperactivité neuronale). Les benzodiazépines, plus particulièrement le diazépam, sont
utilisés comme anticonvulsivant initial dans la gestion des crises chez les enfants atteints de
paludisme causé par P. falciparum.11, 12, 13 En outre, Winstanley et coll.,14 lors des études
menées sur des souris infectées par P. berghei, découvrent que les récepteurs des
benzodiazépines présents dans le cerveau de ces souris étaient altérés. Ils déduisent ainsi que
le paludisme peut-être associé à la baisse d’activité des benzodiazépines.14

Les méthodes de synthèse des benzodiazépines décrites dans la littérature sont


multiples. Le Schéma 32 illustre un aperçu de quelques unes d’entre elles.

8
Horton, D. A. ; Bourne, G. T ; Smythe, M. L. Chem. Rev. 2003, 103, 893 – 930.
9
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10
Nicolaou, K. C. et al. J. Am. Chem. Soc. 2000, 122, 9939 – 9953.
11
Ogutu, B. R.; Newton, C. R. Tropical Doctor 2004, 34, 71 – 75.
12
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13
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14
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CHAPITRE V : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro Des


Benzodiazépines Ferrocéniques

O
NH2 O
H H
O X1 N
N
O NHGp NHGp

X1 X2 1) Déprotection
O
N
X1 2) Cyclisation

X1
X1
X1
Grignard

NH2 X1 = H, Halogène
X2 = Halogène, OH

X1 CN

Schéma 32 : Méthodes générales de synthèse des benzodiazépines.

Les BZDs sont souvent obtenues à partir de l’aminobenzophénone commerciale, sur


laquelle un acide aminé N-protégé réagit en présence d’un agent de couplage (DCC,15
EEDQ,16 DIEA17) ou après formation intermédiaire de l’halogénure d’acide correspondant
(SOCl2,18 PCl519). La séquence déprotection/cyclisation se réalise ensuite en milieu acide
(AcOH ou TFA).
Dans les travaux de Bolli et al.,20 une autre alternative de synthèse est proposée. En
effet, les aminobenzophénones sont générées par réaction entre le 2-aminobenzonitrile et un
réactif de Grignard avant d’être couplé à un bromure d’acide de bromoacétique. Dans une
dernière étape, la cyclisation se produit in situ après génération de l’amine par substitution
nucléophile de l’ammoniac sur le brome.
Les BZDs peuvent être également obtenues via des réactions multicomposants
(MCRs). Ce sont des réactions « one-pot » dans lesquelles au moins trois réactifs
interviennent simultanément. Les avantages des MCRs sont :
Un gain de temps, de coût et d’énergie,
Un mode opératoire simplifié,
Une économie d’atome,
Une conception aisée d’intermédiaires clés dans de nombreux schémas
réactionnels.

Les MCRs sont notamment très utilisées dans l’élaboration de chimiothèques, en


catalyse et également en chimie thérapeutique. Pour illustrer cette stratégie de synthèse, le
Schéma 33 décrit la synthèse d’une BZD via une réaction de Ugi.21 Dans ce cas, interviennent
l’acide 2-[(tert-butoxycarbonyl)amino]benzoïque, un aldéhyde, un isonitrile et une amine.
Ensuite, l’étape de cyclisation consiste en une séquence déprotection/cyclisation et est réalisée
en présence d’un acide et sous microonde.

15
Hart, B. R.; Rush, D. J.; Shea, K. J. J. Am. Chem. Soc. 2000, 122, 460 – 465.
16
Spencer, J. et al. Organometallics, 2005, 24, 5665 – 5672.
17
Dourlat, J. et al. Bioorg. Med. Chem. Lett. 2007, 17, 2527 – 2530.
18
Hirai, K. et al. J. Med. Chem., 1981, 24, 20 – 27.
19
Walser, A.; Szente, A.; Hellerbach, J. J. Org. Chem., 1973, 38, 449 – 456.
20
Bolli, M. H. et al. J. Med. Chem. 2004, 47, 2776 – 2795.
21
Zhou, H.; Zang, W.; Bing, Y. J. Comb. Chem. 2010, 12, 206 – 214.
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CHAPITRE V : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro Des


Benzodiazépines Ferrocéniques

NHBoc O O NHBoc O R1
H
R1 N
OH Ugi N R3
+ H
3 2
R NC R O

2
R NH2

Réaction
H+ sous microonde

O
H
N

R1

N
R2
O

Schéma 33 : Synthèse de la BZD via une réaction de Ugi.

I.2. Objectif du travail

L’étude de l’activité antipaludique et antitoxoplasmique des benzodiazépines avait


déjà été réalisée et confirmée par le Laboratoire de Glycobiologie Structurale et
Fonctionnelle-UMR 8576 en 2002. Florence Dzierszinski de l’équipe de Tomavo avait
montré que le flurazépam (Schéma 34) était actif contre Plasmodium falciparum et
Toxoplama gondii.22 Aussi, l’activité était conservée sur des souches chloroquino- et
méfloquino-résistantes.

Nous avons cherché à moduler la structure de la benzodiazépine en incluant l’entité


ferrocénique (Schéma 34). Le but était de se rapprocher le plus possible de la structure du
Flurazépam. Nos travaux se sont basés, dans un premier temps, sur le remplacement du
groupe N,N-diméthylaminéthyle par l’introduction du ferrocène (Schéma 34). Puis, dans
l’optimisation de cette synthèse. Trois molécules ont été synthétisées et leurs activités
antipaludiques analysées sur des souches de P. falciparum.

Schéma 34 : Schéma de synthèse des benzodiazépines ferrocéniques.

22
Dzierszinski, F. et al. Antimicrob. Agents Chemother. 2002, 46, 3197 – 3207.
170

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Benzodiazépines Ferrocéniques

II. SYNTHESE DES BENZODIAZEPINES FERROCENIQUES

Pour réaliser la synthèse des benzodiazépines ferrocéniques (BZDFcs), deux méthodes


bien distinctes ont été mises au point : une méthode classique par synthèse multi-étape et une
autre méthode « one-pot » par irradiation micro-onde.

II.1. Méthode classique (M1)

La synthèse multi-étape des BZDFcs par la première méthode nécessite trois grandes
étapes dont la première correspond à une réaction de couplage, la seconde une réaction de
protection/cyclisation et la dernière, une réaction de condensation.

II.1.1. Réaction de couplage

Dans une première étape, la création de la liaison amide se réalise par les techniques
classiques d’amidification (addition d’amines sur une fonction acide activée). Le composé 88
est ainsi obtenu par condensation de la glycine 87 protégée par un groupement
tertbutoxycarbonate (BOC) sur l’o-aminobenzophénone 86 en présence d’un agent de
couplage, le 1-éthyl-3-(3’-diméthylaminopropyl)carbodiimide (EDCI), à température
ambiante pendant une nuit (Schéma 35). L’urée formée au cours de cette réaction présente
l’avantage d’être soluble en phase aqueuse et est facilement éliminée de la phase organique
par simple extraction. Le composé 88 est obtenu avec un rendement de 74 % après
recristallisation.

Schéma 35 : Synthèse du composé 88 par réaction de couplage.

Dans le cas des benzophénones halogénées, la condensation de la Boc-glycine sur les


amines 89 et 90 conduit aux composés 91 et 92 (Schéma 36). Cependant, une autre méthode
de couplage a été adoptée. Les Tableau 31 et Tableau 32 illustrent les différentes réactions
effectuées afin d’optimiser cette étape. En effet, lorsque la réaction est réalisée avec le même
réactif que précédemment, l’EDCI, les rendements de la réaction s’avèrent décevants : 23 %
pour le composé 91 (entrée 1, Tableau 31) et 31 % pour le composé 92 (entrée 1, Tableau 32).

171

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Schéma 36 : Synthèse des composés 91 et 92.

La réaction de couplage est réalisée dans le dichlorométhane distillé en présence d’un


autre agent de couplage, le dicyclocarbodiimide (DCC), à température ambiante pendant une
nuit. Les composés 91 et 92 sont obtenus après purification par colonne chromatographique
sur gel de silice avec les rendements respectifs de 70 % (entrée 4, Tableau 31) et 88 % (entrée
2, Tableau 32). La présence de diméthylaminopyridine (DMAP) ne permet pas d’améliorer le
rendement de la réaction (entrées 2 et 3, Tableau 31).

Tableau 31 : Optimisation de la réaction de couplage pour le composé 91.

Nombre d’équivalents
Entrée 91 Boc-glycine EDCI DMAP DCC Rdt (%)
1 1 1 1 - - 23
2 1 1,2 - 0,165 1 44
3 1 3 - 0,27 2 30
4 1 1 - - 1 70

Tableau 32 : Optimisation de la réaction de couplage pour le composé 92.

Nombre d’équivalents
Entrée 92 Boc-glycine EDCI DCC HOBt CDI Rdt (%)
1 1 1 1 - 1 - 31
2 1 1 - 1 - 1 88
3 1 3 2 - 1 - 52
4 1 3 - - - 1 0

II.1.2. Réaction de déprotection et cyclisation

La deuxième étape consiste en la déprotection de la fonction amine.


A partir du composé 88, la déprotection s’effectue en présence d’acide
trifluoroacétique dans le dichlorométhane durant 4 heures. L’amine déprotégée 93 est obtenue
avec un rendement de 97 % (Schéma 37).

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Schéma 37 : Synthèse du composé 93 par déprotection de 88.

Ensuite, la cyclisation intramoléculaire est réalisée en présence d’acide acétique durant


une nuit et à 60°C (Schéma 38). Le produit 94 est obtenu avec un rendement de 92 %.

Schéma 38 : Synthèse de 94 par réaction de cyclisation intramoléculaire.

L’obtention de nombreux produits secondaires lors de la déprotection des composés


91 et 92 portant des halogènes sur les groupements aromatiques, a été évitée par la mise en
place d’une autre méthode plus douce. En effet, la déprotection est réalisée en présence d’une
solution de HCl dans l’isopropanol (5 à 6 N) dans le chloroforme toute une nuit à température
ambiante (Schéma 39). Après traitement du milieu réactionnel, deux produits sont obtenus :
un correspondant au produit de déprotection (95 et 96) et un autre au produit de cyclisation
(97 et 98). Par conséquent, après la première étape, une simple extraction est effectuée et la
cyclisation est réalisée à partir du mélange en présence d’acide acétique par chauffage une
nuit à 60°C (Schéma 40). Les produits 97 et 98 sont ainsi obtenus avec un bon rendement
global de 87% pour les deux étapes.

Schéma 39 : Synthèse des composés 95 et 96.

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Schéma 40 : Cyclisation intramoléculaire pour la synthèse de 97 et 98.

II.1.3. Condensation du dérivé ferrocénique

Pour la dernière étape, le groupement ferrocénique est introduit sur l’azote de la


fonction amide de la benzodiazépine.
Plusieurs tentatives de condensation ont été effectuées. Ainsi, la première stratégie
reposait sur la réaction directe de l’alcool ferrocénique sur la benzodiazépine en milieu acide.
En effet, le carbocation issu de l’action de l’acide sur l’alcool ferrocénique aurait pu réagir sur
la fonction amide. Cependant, aucune réaction ne s’est produite.23, 24
La seconde stratégie consistait en la modification de l’alcool ferrocénique 99 en un
meilleur groupe partant (acétate, tosylate) et la condensation avec la benzodiazépine en milieu
basique. Seule la synthèse de l’acétate ferrocénique 100 (Schéma 41) a pu être réalisée avec
un rendement de 94 %. Cependant, contrairement aux résultats de la littérature,25, 26 le tosylate
ferrocénique n’a pas été obtenu quelles que soient les conditions opératoires utilisées. L’éther
101 (Schéma 41) correspond à une substitution in situ du tosyle par l’alcool ferrocénique.

Schéma 41 : Modification de l’alcool ferrocénique en acétate.


La réaction de l’acétate ferrocénique 101 sur la benzodiazépine 98 a permis d’obtenir
le composé ferrocénique mais avec un faible rendement de 18% (Schéma 42). Le changement
de base (NaH, tBuLi) n’a pas entraîné d’augmentation du rendement de la réaction.

23
Athelstan, L. J.; Beckwith, Vickery, G. G.; J. Chem. Soc., Perkin Trans. 1975, 1, 1818 – 1821.
24
Boev, V. I. et al. Russian Chem. Rev., 1997, 66, 613 – 636.
25
Tipson J. J. Org. Chem. 1944, 9, 239.
26
Kochi, J. K.; Hammond, G. S. J. Am. Chem. Soc., 1953, 75, 3443.
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Schéma 42 : Synthèse de la benzodiazepine ferrocénique 102.


Notre choix s’est donc porté sur un autre groupement partant tel que l’ammonium
quaternaire 12 synthétisé au chapitre II. Ainsi, les benzodiazépines 94, 97 et 98 sont donc
condensées sur cet ammonium ferrocénique 12 en présence de tertiobutylate de potassium
(Schéma 43). Après purification par colonne chromatographique sur gel de silice, les
benzodiazépines ferrocéniques 102, 103 et 104 sont obtenues avec de bons rendements allant
de 68 à 84 %.

Schéma 43 : Synthèse des benzodiazépines ferrocéniques 102-104.

II.2. Méthode 2 : Réactions sous irradiation micro-onde

Suite à cette première série de synthèse, nous avons souhaité optimiser les conditions
de réactions. Une autre méthode d’obtention des benzodiazépines ferrocéniques a ainsi été
élaborée par voie micro-onde. L’objectif a été de synthétiser les benzodiazépines de manière
« one pot » et ainsi d’éviter des temps de réaction longs et des purifications. En effet, dans un
premier temps, il s’agit d’introduire la benzophénone, la BOC-glycine et notre agent de
couplage. La seconde étape consiste à réaliser la déprotection ainsi que la cyclisation en
même temps.27

II.2.1. Réaction de couplage-déprotection-cyclisation « one-pot »

L’étape de couplage entre l’amine et l’acide s’effectue à 150°C, pendant 5 à 15


minutes en présence de toluène ou sans solvant sous irradiation micro-onde (1ère étape).
Ensuite, après ajout d’acide trifluoroacétique, le mélange est introduit à nouveau dans
l’appareil micro-onde pendant 15 minutes à 150°C (Schéma 44). Après neutralisation et

27
Mwande-Maguene, G. et al New J. Chem., DOI:10.1039/C1NJ20551J.
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extraction, les produits sont ensuite purifiés sur colonne chromatographique de gel de silice.
Les résultats des différents tests sont reportés dans le Tableau 33.

Schéma 44 : Synthèse des benzodiazépines 94, 97 et 98 par irradiation micro-onde.

Tableau 33 : Optimisation de la synthèse des benzodiazépines par irradiation micro-onde.


Durée de la
Agent de Température Rdt
Entrée Réactifs 1ère étape Solvant Produits
couplage (°C) (%)
(min)
1 90 DCC 100 5 aucun 98 0
2 90 DCC 120 10 aucun 98 0
3 90 DCC 150 20 aucun 98 31
4 90 DCC 150 20 toluène 98 69
5 90 DCC 170 20 toluène 98 35
6 90 EDCI 150 20 toluène 98 41
7 86 DCC 150 20 toluène 94 77
8 89 DCC 150 20 toluène 97 80

Les conditions opératoires de la première étape ont été optimisées à partir du composé
90 (entrées 1 à 6). Lorsque la première étape de la réaction est réalisée sans solvant et en
présence de DCC, aucune benzodiazépine n’est obtenue (entrées 1 et 2) quel que soit le temps
de réaction à une température de 120°C. Ce n’est qu’en chauffant à une température plus
élevée (150°C), et avec un temps de réaction de la première étape plus long (20 mn) que le
produit 98 est obtenu avec un rendement de 31% (entrée 3). L’ajout d’un solvant classique
pour ce type de réaction, tel que le toluène, a permis la formation du produit souhaité avec un
rendement satisfaisant de 69 % (entrée 4). Enfin, une température plus élevée semble néfaste
à la réaction (entrée 5) ainsi qu’un changement de l’agent de couplage (EDCI) (entrée 6).
Ces conditions opératoires optimisées (toluène, DCC, 150°C, 20 min) ont été utilisées
pour la synthèse des BZDs 94 et 97. Ces dernières sont obtenues avec de bons rendements de
77 et 80 % (Tableau 33).
Au vu de ces résultats, il est clair que cette méthodologie micro-onde présente comme
avantages : une bonne sélectivité, un gain de temps considérable et une amélioration des
rendements. En effet, alors que la première méthode nécessitait au moins deux à trois jours
pour l’obtention des benzodiazépines, cette seconde méthode par irradiation micro-onde ne
requiert que 40 minutes de réaction pour les deux étapes. De plus, les étapes de couplage-
déprotection-cyclisation s’effectuent « one-pot ».

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Les rendements obtenus entre les deux méthodes sont reportés dans le Tableau 34. La
réaction effectuée par irradiation micro-onde permet d’améliorer de façon non négligeable les
rendements globaux de la réaction dans le cas des benzodiazépines 94 et 97. Par contre une
légère diminution du rendement a été observée pour la benzodiazépine 98.

Tableau 34 : Comparaison des rendements obtenus entre la méthode 1 (3 étapes) et la


méthode 2 (par irradiation micro-onde) pour la synthèse des benzodiazépines 94, 97 et 98.

Rdt. (%) Rdt. (%)


Benzodiazépines
Méthode 1 (3 étapes) Méthode 2 (micro-onde)
94 66 77
97 61 80
98 75 69

II.2.2. Réaction de condensation des BZDs avec le composé ferrocéniques

La dernière étape consistant à introduire le ferrocène a également été étudiée par voie
micro-onde. Cette dernière s’effectue en présence de tertiobutylate de potassium dans le DMF
à 130°C pendant 15 minutes. Les produits 102-104 sont obtenus après purification sur
colonne chromatographique avec des rendements variant de 34 à 72 % (Schéma 45, Tableau
35).

Schéma 45 : Synthèse des benzodiazépines ferrocéniques 103, 104 et 105 par irradiation
micro-onde.
Les benzodiazépines ferrocéniques 102 et 104 sont obtenues avec des rendements
comparables et satisfaisants alors que le rendement diminue considérablement dans le cas de
la benzodiazépine ferrocénique 103 (Tableau 35).

Tableau 35 : Comparaison des rendements obtenus lors de la synthèse de 102, 103 et 104
entre la Méthode 1 et la Méthode 2.

Produits Rdts (%) Rdts (%)


Méthode 1 Méthode 2
103 84 34
104 78 71
102 68 72

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Afin d’introduire une chaîne aminée sur le ferrocène et ainsi se rapprocher de la


structure du Flurazépam, différentes synthèses ont été réalisées mais se sont toutes soldées par
des échecs.

À l’issue de ces deux méthodes de synthèses, nous avons cherché à vérifier l’activité
antipaludique de ces 3 benzodiazépines ferrocéniques.

III. ACTIVITE ANTIPALUDIQUE ET CYTOTOXICITE DES


BENZODIAZEPINES FERROCENIQUES

Nous avons à nouveau réalisé les tests de sensibilité des BZDFcs : au Muséum
d’Histoire Naturelle de Paris, pour les tests sur les souches de laboratoire de P. falciparum
(F32, FCB1 et K1), à l’Unité de Parasitologie Médicale du CIRMF pour la cytotoxicité et les
tests sur les isolats cliniques infectés par P. falciparum. Le Tableau 36 rassemble toutes les
données obtenues.

Tableau 36 : Résultats des tests de cytotoxicité et de sensibilité antipaludique des BZDFcs.


Isolat 23130 Isolat 23145 Cytotoxicité
F32 (µM) FCB1 (µM) K1 (µM)
(µM) (µM) (µM)
CI50 CI90 CI50 CI90 CI50 CI90 CI50 CI50 CI50
102 1.4 3 1.4 2.6 6.4 11 7 9 10
103 2 3 2 4 9.2 16 10 0.5 10
104 4 7 4 2.6 5.5 10 7 1 10
CQ 0.019 0.028 0.067 0.138 0.157 0.253 0.100 0.095 NT
Art 0.031 0.049 0.018 0.027 0.029 0.045 NT NT NT

D’après ce Tableau 36 ci-dessus, nous constatons malheureusement qu’aucune de ces


trois molécules ne possède une activité antipaludique. En effet, elles ont toutes des CI50 de
l’ordre du micromolaire. Que ce soit sur des souches de références ou sur les isolats cliniques,
elles sont toutes moins actives que la CQ et l’Art. En outre, elles ne présentent aucun danger
pour la cellule en culture car elles ne sont pas cytotoxiques.

IV. CONCLUSION
Nous nous sommes limités dans ce chapitre à la synthèse de trois benzodiazépines
ferrocéniques. Ainsi, une méthode de synthèse efficace par irradiation micro-onde a été mise
au point. En comparant deux méthodes de synthèses évoquées plus haut, nous pouvons
conclure que la méthode par irradiation micro-onde semble être la meilleure car elle permet
un gain de temps considérable (40 mn au lieu de quelques jours). Aussi, majoritairement, les
rendements obtenus par cette méthode sont plus importants que ceux issus de la méthode
classique. Enfin, cette méthode nécessite moins d’étapes et permet l’utilisation one-pot de
plusieurs réactifs.
Malheureusement, les trois BZDFcs 102 à 104 ne présentent aucune activité
antipaludique. Cependant, elles présentent l’avantage de ne pas être toxiques et donc elles

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pourraient être exploitées dans le traitement d’autres maladies. Pourquoi ne pas essayer
d’analyser leurs effets anxiolytique, hypnotique, myorelaxant, anticonvulsivant etc… comme
la majorité des benzodiazépines ?

Les perspectives de synthèse pour améliorer l’activité antipaludique de ces


benzodiazépines seraient de chercher à rester le plus proche de la structure de la flurazépam.
En particulier, il serait intéressant d’introduire un groupement amino sur le ferrocène ou de
modifier le groupement phényle par l’introduction du ferrocène comme le montre
le Schéma 46.

Schéma 46 : Perspectives de synthèse de nouveaux analogues ferrocéniques du Flurazepam.

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Org. Chem., 1973, 38, 449 – 456.
20. Bolli, M. H.; Marfurt, J.; Grisostomi, C.; Boss, C.; Binkert, C.; Hess, P.; Treiber, A.; Thorin, E.;
Morrison, K.; Buchmann, S.; Bur, D.; Ramuz, H.; Clozel, M.; Fischli, W.; Weller, T.: Novel
Benzo[1,4]diazepin-2-one Derivatives as Endothelin Receptor Antagonists. J. Med. Chem. 2004, 47,
2776 – 2795.

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CHAPITRE V : Synthèse et Activité Antipaludique In Vitro Des


Benzodiazépines Ferrocéniques
21. Zhou, H.; Zang, W.; Bing, Y.: Use of Cyclohexylisocyanide and Methyl 2-Isocyanoacetate as
Convertible Isocyanides for Microwave-Assisted Fluorous Synthesis of 1,4-Benzodiazepine-2,5-dione
Library. J. Comb. Chem. 2010, 12, 206 – 214.
22. Dzierszinski, F.; Coppin, A.; Mortuaire, M.; Dewailly, E.; Slomianny, C.; Ameisen, J.-C.; DeBels, F.;
Tomavo, S.: Ligands of the Peripheral Benzodiazepine Receptor Are Potent Inhibitors of Plasmodium
falciparum and Toxoplasma gondii In Vitro. Antimicrob. Agents Chemother. 2002, 46, 3197 – 3207.
23. Athelstan, L. J.; Beckwith, Vickery, G. G.: Displacement of the hydroxy-group from
ferrocenylmethanol by amines. J. Chem. Soc., Perkin Trans. 1975, 1, 1818 – 1821.
24. Boev, V. I.; Snegur, L. V.; Babin, V. N. Nekrasov, Y. S.: α-Metallocenylalkylation. Russ. Chem. Rev.
1997, 66, 613 – 636.
25. Tipson R. S. J.: On Ester of p-Toluenesulfonic acid. J. Org. Chem. 1944, 9, 235.
26. Kochi, J. K. Hammond, G. S.: Benzyl tosylates. I. Preparation and properties. J. Am. Chem. Soc., 1953,
75, 3443 – 3444.
27. Mwande-Maguene,G.; Jakhlal, J.; Lekana-Douki, J.-B.; Mouray, E.; Bousquet, T.; Pellegrini, S.;
Grellier, P.; Toure Ndouo, F. S. ; Lebibi, J.; Pelinski, L. New J. Chem. DOI:10.1039/C1NJ20551J

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CONCLUSION GENERALE

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Conclusion générale

Le paludisme demeure jusqu’à présent, un problème de santé publique majeur dans le


monde. En effet, plus de la moitié de la population mondiale est exposée au risque de
contracter la maladie. De même, la toxoplasmose est une maladie parasitaire due à un
protozoaire du genre Toxoplasma gondii. La toxoplasmose constitue une maladie majeure
opportuniste pour les sujets immunodéprimés. Elle est également très dangereuse pour les
femmes enceintes, plus précisément pour l’enfant qu’elle porte.

Suite à l’augmentation des résistances aux antiparasitaires utilisés face à Plasmodium


et Toxoplasma, les chercheurs travaillent pour tenter de trouver des molécules plus efficaces
et accessibles à tous. C’est dans cette perspective que les travaux de la thèse ont reposé sur la
conception et la synthèse de nouvelles molécules ferrocéniques ainsi que sur leurs activités
antipaludique, antitoxoplasmique et antituberculeuse.

Dans une première partie, nous avons présenté la synthèse de nouveaux dérivés
ferrocéniques de l’atovaquone. Cette série de molécules présente un squelette 2-
hydroxynaphtoquinone et une chaîne ferrocénylalkylamino en position 3. L’objectif de la
synthèse de cette série était de se rapprocher de la structure chimique de l’atovaquone afin
d’améliorer son efficacité antiplasmodiale et antitoxoplasmique. Nous avons étudié leurs
activités antiplasmodiale, anti-toxoplasmique et cytotoxique sur un clone de P. falciparum
chloroquino-résistant (W2) et sur 3 isolats cliniques infectés par P. falciparum, un clone de T.
gondii, Pru-β-Gal co-culture macrophages J774 et deux lignées cellulaires, J774 A.1 et
HepG2. Cette première série de molécules agissent toutes à de fortes concentrations
inhibitrices (de l’ordre du micromolaire) sur le clone CQ-résistant W2. Cependant, de
meilleurs résultats ont été observés pour les composés possédant un groupement cyclohexyle
sur des souches cliniques. Ces deux molécules présentent une structure plus proche de
l’Atovaquone. Pour l’activité anti-toxoplasmique, nous notons une perte d’activité de nos
molécules en comparaison de celles obtenues précédemment au laboratoire. Une étude plus
approfondie sur la géométrie spatiale des aminohydroxynaphtoquinones ferrocéniques est
nécessaire pour comprendre le rôle exact joué par la partie alkylaminoferrocénique. Il serait
beaucoup plus intéressant d’arriver à mimer la structure exacte de l’atovaquone en remplaçant
uniquement le p-chlorophényle par un ferrocène. Cependant, malgré tous les efforts menés,
aucun schéma de synthèse n’a permis d’accéder à ce composé.

La seconde étude nous a permis d’accéder à treize hydrazones quinoléiques et


acridiniques substituées par une fonction amine. Ainsi, en combinant les squelettes hydrazines
quinoléiques et acridiniques et le ferrocène carboxaldéhyde substitué par une fonction amine,
nous avons synthétisé des hydrazones ferrocéniques acridiniques et quinoléiques. Une
variation des groupements aminés a été apportée sur le squelette ferrocénique. L’activité
antiplasmodiale de ces dernières a été évaluée sur des clones de référence F32, FcB1 et K1 et
également sur des isolats cliniques infectés par P. falciparum. D’une manière générale, les
hydrazones quinoléiques ferrocéniques sont plus actives que les hydrazones ferrocéniques
acridiniques. Parmi ces 13 molécules, quatre d’entre elles présentent de bonnes activités
antipaludiques avec des CI50 de l’ordre du nanomolaire. Il serait important d’approfondir leur
étude. En particulier, il serait intéressant d’introduire des substituants sur le cycle quinoléique.
Nous avons également réalisé des tests d’activité des hydrazones ferrocéniques sur une
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Conclusion générale

souche de tuberculose (M. tuberculosis). Cependant, les résultats biologiques ont montré une
activité limitée par rapport aux molécules de référence telles que l’éthambutol et l’isoniazide.

Dans le chapitre 4, nous avons présenté une nouvelle série de 4-aminoquinoléines dont
l’originalité repose sur la présence d’un hétérocycle azoté saturé et d’un ferrocène. Une
chaîne carbonée linéaire de longueur variable a été également insérée entre le cycle
quinoléique et l’hétérocyle. Les activités de ces molécules ont été également étudiées sur des
isolats cliniques gabonais infectés par P. falciparum et sur des souches de laboratoire de P.
falciparum F32, FcB1 et K1. L’effet cytotoxique de ces AQFcs a aussi été analysé sur des
cellules épithéliales de rein de singe Véro. Certaines quinoléines ferrocéniques ont conduit à
des activités antipaludiques élevées (≈ 10 nM) à la fois sur les isolats cliniques que sur les
souches de P. falciparum. Les tests de sensibilité antiplasmodiale nous ont permis de
confirmer également l’hypothèse selon laquelle, la longueur de la chaîne influençait
significativement l’activité inhibitrice des 4-aminoquinoléines. Ainsi, il est non seulement
important que la séparation inter-azote soit présente, mais aussi et surtout que cette séparation
se fasse par une chaîne à 2-3 atomes de carbones. La présence d’un méthyle sur l’azote porté
par le ferrocène ne perturbe pas l’activité antipaludique. L’étude cytotoxique de ces molécules
sur les cellules Véro a montré l’effet toxique de certains composés actifs sur P. falciparum. Le
calcul des indices de sélectivité permet de souligner que les effets inhibiteurs de ces
molécules seraient certainement dus à leurs toxicités. Cependant certaines aminoquinoléines
utilisées à des doses inférieures à 500 nM ne présentent aucun danger pour la cellule car elles
ne sont pas cytotoxiques. Pour la série des aminoquinoléines, il serait particulièrement
intéressant de poursuivre leurs études en faisant des analyses plus poussés (logD,
modélisation moléculaire, interaction avec la β-hématine, test sur un modèle animal, etc.…).

Le chapitre 5 présente la synthèse de nouvelles benzodiazépines ferrocéniques. Tout


en conservant le motif benzodiazépine du Flurazepam, nous avons modifié la partie
aminoéthyle par l’introduction du motif ferrocénique. Une première partie de cette étude s’est
limitée à l’optimisation de la synthèse du squelette benzodiazépine. C’est ainsi que
l’utilisation des irradiations micro-ondes a permis de diminuer le temps global de réaction et
d’augmenter le rendement de la réaction. Comme pour les molécules précédentes, l’activité
antiplasmodiale de ces benzodiazépines ferrocéniques a été étudiée. Malheureusement, les
trois benzodiazépines ferrocéniques ne présentent aucune activité antiplasmodiale. Cependant,
elles présentent l’avantage de ne pas être toxiques et donc elles pourraient être exploitées dans
le traitement d’autres maladies. Les perspectives de synthèse pour améliorer l’activité
antiplasmodiale de ces benzodiazépines seraient de chercher à rester le plus proche de la
structure de la flurazépam. En particulier, il serait intéressant d’introduire un groupement
amino sur le ferrocène ou de modifier le groupement phényle par l’introduction du ferrocène.

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PARTIE EXPERIMENTALE

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Partie expérimentale : Chimie

A. CHIMIE

Les réactions étaient suivies par chromatographie sur couche mince de gel de silice Macherey-
Nagel Polygram Sil G/UV254. Les produits étaient détectés sous lampe UV à 254, ensuite purifié par
colonne chromatographique sur gel de silice (Merck Kieselgel 60).

Les spectres RMH 1H et 13C ont été enrégistrés à temprérature ambiante sur un spectromètre
Brucker AC 300 dont le TMS (tétraméthylsilane) était utilisé comme référence interne. Les
déplacements chimiques δ sont donnés en partie par million (ppm) par rapport au TMS (δ = 0,00). Les
analyses 1H étaient obtenues à 300 MHz et 13C à 75,5 MHz. Le chloroforme, le méthanol et le DMSO
étaient utilisés comme solvants deutérés suivant la solubilité des produits. Les abréviations s, d, t, q,
dd et m se référant à des signaux sous forme de singulet, doublet, triplet, quadruplet, doublet dédoublé
et multiplet ont été utilisées pour les spectres 1H. Les constantes de couplage sont données en Hertz.
Pour les spectres 13C, les abréviations utilisées sont Civ, CH, CH2, et CH3 pour désigner les carbones
quaternaires, tertiaires, secondaires et primaires. Cp correspond au cycle cyclopentadiényle du
ferrocène. La numérotation des protons figurant sur les molécules sert à faciliter l’analyse des spectres
RMN et ne correspond pas à la nomenclature officielle.

Le micro onde utilisé est un CEM Discover, puissance de micro onde focalisées de 0 à 300 W.

Les spectres de masse ont été enregistrés sur un spectromètre de masse Waters Micromass
Quarttro II triple quadrupole LC équipé d’une ionisation electrospay (ESI) et de sources d’ionisation
chimique à pression atmosphérique (APCI).

Les analyses élémentaires ont été réalisées sur un analyseur varioMICRO au sein du
laboratoire.

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Partie expérimentale

I. DERIVES FERROCENIQUES D’ATOVAQUONE


I.1. Synthèse des amines ferrocéniques 2 - 5
Mode opératoire général
Dans un ballon de 100 mL, 1,3 équivalent d’alkylamine (0,66 mmol) et 1 équivalent de ferrocène
carbaldéhyde (0,5 mmol) sont solubilisés dans 20 mL de tertiobutylméthyléther en présence de 4 g de tamis
moléculaire à 4 Å. Le mélange est placé sous agitation magnétique à température ambiante pendant 4 h. 3 Mmol
de borohydrure de sodium et 10 mL de méthanol sont additionnés au mélange. Après 15 minutes d’agitation, le
mélange réactionnel est filtré. Un mélange de 10 mL d’eau et de 20 mL d’éther éthylique est ajouté au filtrat. La
phase éthérée est alors lavée par une solution aqueuse d’acide chlorhydrique 1 N (3 × 20 mL). La phase aqueuse
est neutralisée du KOH et extraite par du dichlorométhane (3 × 20 mL). La phase organique est séchée sur
Na2SO4 et évaporée sous pression réduite.

N-[2-(4-chlorophényl)éthyl]ferrocénylméthylamine 2

2' 3'

2
Cl
1'
HN
1
4'
Poudre jaune (R. = 99%)
1" M = 353,674 g/mol
Fe
P.F = 148°C
RMN 1H (CDCl3) : 2.3 (s, 1H, NH), 2.67 (t, J 1.37, 2H, H2), 2.72 (t, J 1.37, 2H, H1), 3.8 (s, 2H, H1’’), 4.1 (s, 5H,
Cp), 4.15 (s, 2H, Cp), 4.19 (s, 2H, Cp), 7.3 (d, J 7.2 Hz, 2H, H2’ et H6’), 7.5 (d, J 7.2 , 2H, H3’ et H5’), RMN 13C
(CDCl3) : 36.2 (1C, C2), 48.2 (1C, C1), 49 (1C, C1’’), 69.23 (2C, Cp), 70.01 (5C, Cp), 74.73 (2C, Cp),
80.64 (1C, Cp-C1’’), 128.8 (2C, C3’), 129.2 (2C, C2’), 130.8 (1C, C4’), 137.1 (1C, C1’).

N-(2-phényléthyl)ferrocénylméthylamine 3 1

2' 3'

2
4'

HN
1'
Poudre jaune (R. = 95%)
1
M = 319.229 g/mol
1"
Fe P.F = 66°C
RMN 1H (CDCl3) : 2.3 (s, 1H, NH), 2.67 (t, J 1.37, 2H, H2), 2.88 (t, J 1.38, 2H, H1), 3.81 (s, 2H, H1’’), 4.1 (s,
5H, Cp), 4.15 (s, 2H, Cp) ; 4,19 (s, 2H, Cp), 7.08 (m, 1H, H4’), 7.12 (d, J 7.2, 2H, H2’), 7.21 (m, 2H, H3”). RMN
13
C (CDCl3) : 36.2 (1C, C2), 48.2 (1C, C1), 49 (1C, C1’’), 69.23 (2C, Cp), 70.01 (5C, Cp), 74.73 (2C, Cp),
80.64 (1C, Cp-C1’’), 128.8 (1C, C4’), 129.2 (2C, C3’), 131.5 (2C, C2’), 136.2 (1C, C1’).

N-(4-phénylbutyl)ferrocénylméthylamine 4

Poudre jaune (R. = 97%)


M = 347.283 g/mol
P.F = 168°C

RMN 1H (CDCl3) : 1.41 (m, 2H, H3), 1.62 (m, 2H, H2), 2.1 (s, 1H, NH), 2.67 (m, 4H, H1 et H4), 3.81 (s, 2H,
H1’’), 4.1 (s, 5H, Cp), 4.15 (s, 2H, Cp), 4.19 (s, 2H, Cp), 7.08 (m, 1H, H4’), 7.21 (m, 4H, 2H2’, 2H3’). RMN 13C
(CDCl3) : 28.7 (1C, C3), 30.2 (1C, C2), 35.7 (1C, C4), 49.09 (1C, C1’’), 49.5 (1C, C1), 69.23 (2C, Cp), 71.01 (5C,
Cp), 75.73 (2C, Cp), 81.02 (1C, Cp-C1’’), 126 (1C, C4’), 128.8 (2C, C3’), 129.25 (2C, C2’), 135.2 (1C, C1’).

1
Wenzel, M.; Asindraza, P.; Schachschneider, G. J. of Labelled Compd and Radiopharm. 1983, 20, 1061 – 71.

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Partie expérimentale

N-(4-hydroxycyclohexyl)ferrocénylméthylamine 5 2
2
3
H 4 OH
N
1' 1
Poudre jaune orangé (R. = 97%)
6
5
Fe
M = 313.22 g/mol
P.F = 130-132°C
RMN 1H (CDCl3) : 1.09 (m, 2H, H3 et H5 en axial), 1.19 (m, 2H, H2 et H6 en axial), 1.61 (m, 2H, H2 et H6 en
équatorial), 1.78 (m, 2H, H3 et H5 en équatorial), 2.05 (s, 1H, NH), 2.09 (m, 1H, H1 en axial), 3.38 (m, 1H, H4
en axial), 3.81 (s, 2H, H1’), 4.1 (s, 5H, Cp), 4.15 (s, 2H, Cp), 4.19 (s, 2H, Cp). RMN 13C (CDCl3) : 36.6 (2C, C2
et C6), 35.7 (2C, C3 et C5), 46.78 (C1’) ; 56,2 (C1), 72.7 (1C, C4), 69.23 (2C, Cp), 70.01 (5C, Cp), 74.73 (2C,
Cp), 80.64 (1C, Cp-C1’’).

I.2. Synthèse des amines ferrocéniques 10 a et b


Oxime de la 4-phénylcyclohexanone 8
Mode opératoire
Dans un ballon de 100 mL, 713 mg (4,1 mmol, 1équivalent) de 4-phénylcyclohexanone (7), 1g (25
mmol) de soude et 412 mg (5,8 mmol) de chlorhydrate d’hydroxylamine sont préalablement solubilisés dans un
minimum (2 mL) d’eau et mis en solution dans 50 mL éthanol. Le mélange est chauffé à reflux sous agitation
magnétique pendant 3 h. Le mélange réactionnel est refroidi lentement jusqu’à température ambiante, puis
neutralisé par 100 mL d’eau. La phase aqueuse est extraite trois fois par 100 mL de CH2Cl2. La phase organique
est séchée sur Na2SO4, et évaporée sous pression réduite.
8 9
2 3

13 HON 1 Poudre blanche (R. = 99%)


4 7
10

5
M = 186,26 g/mol
6 12 11
P.F = 107°C
RMN 1H (CDCl3) : 1.3 (m, 1H, H3 en axial), 1.7 (m, 1H, H5 axial),1.82 (t, JHaHa7.5, JHaHe4.5, 1H, H6 axial), 1.85
(t, JHaHa7.5, JHaHa 4.5,1H, H2 en axial), 2.06 (m, 1H, H3 en équatorial), 2.2 (m, 1H, H5 en équatorial), 2.48 (m,
1H, H4 en axial), 2.7 (m, 2H, H2 et H6 en équatorial), 2.78 (t, JHeHa4.5, JHeHe3.5, 1H, H2 en équatorial), 7.11 (d, J
7.2, 1H, H8), 7.15 (m, 2H, H8 et H12), 7.17 (d, J 7.1, 1H, H12), 7.20 (t, J 7.1, 1H, H10), 7.22 (t, J = 7,2 Hz, 1H,
H9), 7.23 (m, 2H, H9 et H11), 7.25 (t, J 7.1, 1H, H11), 9.05 (s, 1H, H13). RMN 13C (CDCl3) : 24 (1C, C3), 32.01
(1C, C5), 32.9 (C2), 34.04 (1C, C6), 43.72 (1C, C4), 126.00 (1C, C10), 126.76 (2C, C12 et C8), 128.53 (2C, C11 et
C9), 145.77 (1C, C7), 159.8 (1C, C1).

4-Phénylcyclohexylamine 9 3

Mode opératoire
Dans un ballon de 100 mL, 4 équivalents de LiAlH4 (5,28 mmol) sont placés dans 10 mL de THF sous
atmosphère d’azote. 1 Equivalent de la 4-phénylcyclohexanone oxime dans 10mL de THF est ajouté goutte à
goutte. Le mélange est chauffé à reflux (90°C) sous agitation magnétique. Après 4 H de réaction, le mélange est
refroidi à température ambiante, hydrolysé par 50 mL d’eau et extrait par du dichlorométhane (3 X 30 mL). La
phase organique est séchée sur Na2SO4 et évaporée sous pression réduite. Le mélange se présente sous deux
diastéréoisomères cis et trans non séparables par chromatographie colonne.
8 9
2 3

13 H2N 1
4
Huile (R. = 100%)
7
10

6 5
M = 175.275 g/mol
12 11

RMN 1H (CDCl3) : 1.15 (m, 1H, H2ax), 1.22 (m, 1H, H6ax), 1.24 (m, 1H, H3ax), 1.42 (m, 1H, H5ax), 1.47 (m,
1H, H2eq), 1.50 (m, 1H, H6eq), 1.65 (m, 1H, H3eq), 1.81 (m, 1H, H5eq), 1.91 (q, 1H, H4eq), 2.55 (m, 1H,
H1trans), 2.77 (m, 1H, H1cis), 3.22 (s, 2H, NH2), 7.1 (1H, H10), 7.24 (m, 4H, H8, H9, H11, H12). RMN 13C
(CDCl3) : 27.7 (C2), 33.1 (1C, C3cis), 33.3 (1C, C3trans), 36.9 (1C, C6), 43.5(1C, C5cis), 43,6 (C5trans), 45.1 (1C,
C4), 50.4 (1C, C1), 125.89(1C, C10), 125.98 (1C, C9), 126.80 (1C, C11), 126.89 (1C, C8), 128.3 (1C, C12), 147.1
(C7).

2
Baramee, A.; Coppin, A.; Mortuaire, M.; Pelinski, L.; Tomavo, S.; Brocard, J. Bioorg. Med. Chem. 2006, 14, 1294 – 1302.
3
Carenini, G.; Carissimi, M.; D'Ambrosio, R.; Grumelli, E.; Milla, E.; Ravenna, F. Farmaco, 1973, 28, 265 – 77.

195

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Partie expérimentale
N-(4-phénylcyclohexyl)ferrocénylméthylamine 10 (a et b)

Mode opératoire
Dans un ballon de 100 mL, 1,3 équivalent d’alkylamine (0,66 mmol) et 1 équivalent de ferrocène
carbaldéhyde (0,5 mmol) sont solubilisés dans 20 mL de tertiobutylméthyléther en présence de 4 g de tamis
moléculaire à 4 Å. Le mélange est placé sous agitation magnétique à température ambiante pendant 4 h. 3 mmol
de borohydrure de sodium et 10 mL de méthanol sont additionnés au mélange. Après 15 minutes d’agitation, le
mélange réactionnel est filtré. Un mélange de 10 mL d’eau et de 20 mL d’éther éthylique est ajouté au filtrat. La
phase éthérée est alors lavée par une solution aqueuse d’acide chlorhydrique 1 N (3 × 20 mL). La phase aqueuse
est neutralisée par KOH et extraite par du dichlorométhane (3 × 20 mL). La phase organique est séchée sur
Na2SO4 et évaporée sous pression réduite. La séparation des deux isomères cis et trans se fait par
chromatographie sur colonne de gel de silice avec graduation d’éluant (100% d’éther éthylique pour le premier
et un mélange d’éther de pétrole/triéthylamine (80/20) pour le second).
2 2
H
N 3 4 3 4
1 1
13
6 7 8
Brut huile (R. = 99%), 6 7 8
14
Fe 5
NH
5 Mélange Cis (huile R. 35%),
12 9 12 9
14
13 Trans (solide R.65%)
Fe
11 10 11 10 M = 373.231 g/mol
P.F trans = 95°C
RMN 1H (CDCl3, ppm) : 1.25 (s, 4H, H2,H3,H5,H6 en ax), 1.8 (m, 1H, H6eq), 1.9 (m, 1H, H2eq), 2.00 (m, 1H,
H5eq), 2.05 (m, 1H, H3eq), 25 (m, 1H, H1ax), 2.55 (m, 1H, H4ax), 4.03 (s, 1H, H13),, 4.06 (s, 5H, Cp), 4.12 (s,
2H, Cp), 4.13 (s,2H, Cp), 7.1 (m, 1H, H10), 7.12 (m, 2H, H11 et H9), 7.14 (s ,2H, H12 et H8), 7.17 (m, 1H, H9),
7.19 (m,1H, H11), 7.22 (d, J 725, 1H, H8), 7.24 (d, J 7.25, 1H, H12). RMN 13C (CDCl3) : 27.7 (C2), 33.3 (1C,
C3), 36.9 (1C, C6), 43,6 (C5), 47.1 (1C, C4), 52.4 (1C, C14), 68.22 (2C, Cp), 71.1 (5C, Cp), 74.73 (2C, Cp),
79.64 (1C, Cp-C14), 125.89(1C, C10), 125.98 (1C, C9), 126.80 (1C, C11), 126.89 (1C, C8), 128.3 (1C, C12), 147.1
(C7).

RMN 1H (CDCl3, ppm) : 1,59-1,63 (m, 4H, H6ax , H2ax, H3ax, H5ax), 1,64-1,75 (m, 2H, H2eq, H6eq), 1,78-1,86
(m, 2H, H5eq, H3eq), 2,50-2,58 (m, 1H, H4), 2,91 (m, 1H, H1), 3,48 (s, 2H, H15), 4.04 (s, 1H, H13), 4,11 (s, 5H,
Cp), 4,08-4,29 (m,4H Cp), 7,14-7,26 (m, 5H, H benzénique). RMN 13C (CDCl3, ppm) : 28,3 (2C, C3, C5), 30,6
(2C, C2, C6), 43,9 (1C, C4), 46,3 (1C, Cp), 51,2 (1C, C14), 67,8 (2C, Cp), 68,4 (5C, Cp), 68,5 (2C, Cp), 87,8
(1C, Cp), 125,9 (1C, C10), 127,0 (2C, C8, C12), 128,4 (2C, C9, C11), 147,5 (C7).

I.3. Condensation des amines ferrocéniques sur la 2-


hydroxynaphtoquinone : composés 22 - 27
Mode opératoire général
Dans un ballon de 100 mL, 4 mmol de l’amine ferrocénique et 4 mmol de la 2-hydroxynaphtoquinone
sont solubilisés dans 10 mL d’éthanol. Le mélange est chauffé à 45°C sous agitation pendant cinq minutes. Puis,
deux gouttes soit 36 mg (1,2 mmol) de formaldéhyde en solution aqueuse à 37% sont ajoutées sous agitation
vigoureuse. Ce mélange est laissé sous agitation à température ambiante durant quatre heures (sachant qu’au
bout d’une heure il y a apparition d’un précipité rouge pourpre). Le mélange est filtré, lavé avec du méthanol et
trois fois 20 mL d’éther éthylique. La phase organique est séchée sur Na2SO4 et évaporée sous pression réduite.

3-[N-2-(parachlorophényl)éthyl)-N-(ferrocénylméthyl)aminométhyl]-2-
hydroxynaphtoquinone 22
O
2'
9iv 2 1' 3'
10iv OH
8iv 1iv
2iv
1 Poudre rouge (R. = 99%) 4'
6' Cl
7iv
5iv 3iv
4iv 5'
N M = 539 g/mol
6iv 1'''
O
1'' P.F = 110-115°C
LC/MS : 540.08 (MH+)
Fe

RMN 1H (CDCl3, ppm) : 2.65 (m, 2H, H2), 2.69 (m, 2H, H1), 3.03 (s, 2H, H1’’’), 3.62 (s, 2H, H1’’), 4.1 (s, 5H,
Cp), 4.15 (s, 2H, Cp), 4.19 (s, 2H, Cp), 7.06 (d, 3J 7.25, 2H, H2’ et H6’), 7.22 (d, 3J 7.25, 2H, H3’ et H5’), 7.73 (m,
2H, H7iv et H8iv), 8.11 (m, 2H, H6iv et H9iv), 15.08 (s, 1H, OH2’’’). RMN 13C : 36.2 (1C, C2), 48.9 (1C, C1’’),
51.32 (1C, C1’’’), 48.2 (1C, C1), 69.23 (2C, Cp), 70.01 (5C, Cp), 74.73 (2C, Cp), 80.64 (1C, Cp-C1’’), 117.8 (1C,
C3iv), 128.8 (2C, C3’), 129,2 (2C, C2’), 130.4 (2C, C6iv et C9iv), 131.5 (1C, C4’), 131.9 (2C, C5iv et C10iv), 135.7
(2C, C7iv et C8iv), 137.8 (1C, C1’), 154.00 (1C, C2iv), 178.03 (1C, C1iv), 183.1 (1C, C4iv).

196

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Partie expérimentale
3-[N-2-phényl)thyl)-N-(ferrocénylméthyl)aminométhyl]-2-hydroxynaphtoquinone 23
3'
2' 4'
O

9iv
OH
2
1'
6'
5' Poudre orange (R. = 99%)
10iv
8iv
1iv
2iv 1 M = 505 g/mol
N
7iv
5iv
4iv
3iv 1"
P.F = 101-110°C
LC/MS : 506.13 (MH+)
6iv 1'''
O

Fe

RMN 1H (CdCl3, ppm) : 2.65 (m, 2H, H2), 2.69 (m, 2H, H1), 3,03 (s, 2H, H1’’’), 3.62 (s, 2H, H1’’), 4.1 (s,5H,Cp),
4,15 (s,2H, Cp), 4.19 (s, 2H, Cp), 7.08 (m, 1H, H4’), 7.12 (d, 3J 7,25, 2H, H2” et H6”), 7.21(d, 3J 7,25, 2H, H3” et
H5”), 7.73 (m, 2H, H7iv et H8iv), 8 (m, 2H, H6iv et H9iv), 15 (s, 1H, OH2’’’). RMN 13C (CDCl3) : 36.2 (1C, C2),
48.2 (1C, C1), 49 (1C, C1’’), 69.23 (2C, Cp), 70.01 (5C, Cp), 74.73 (2C, Cp), 80.64 (1C, Cp-C1’’), 117.8 (1C,
C3iv), 128.8 (1C, C4’), 129.2 (2C, C3’), 130.9 (2C, C6iv et C9iv), 131.8 (2C, C2’), 132.2 (2C, C5iv et C10iv), 135.7
(2C, C7iv et C8iv), 136.2 (1C, C1’), 154.1 (1C, C2iv), 178.03 (1C, C1iv), 183.1 (1C, C4iv).

3-[N-2-phényl)thyl)-N-(ferrocénylméthyl)aminométhyl]-2-hydroxynaphtoquinone 24
3'
2' 4'

O
4
1'

6'
5' Poudre jaune (R. = 97%)
8iv
9iv
10iv OH 2 3 M = 533 g/mol
1iv 2iv
3iv
1 P.F = 75°C
LC/MS : 534.13 (MH+)
N
4iv
7iv 5iv
6iv 1'''
1''
O
Fe

1
RMN H (CdCl3, ppm) : 1.39 (m, 2H, H2), 1.62 (m, 2H, H3), 2.36 (m, 2H, H1), 2.55 (m, 2H, H4), 3.03 (s, 2H,
H1’’’), 3.62 (s, 2H, H1’’), 4.1 (s, 5H, Cp), 4.15 (s, 2H, Cp), 4.19 (s, 2H, Cp), 7.08 (m, 1H, H4’), 7.21 (m, 4H
benzénique H2’, H3’, H5’, et H6’), 7.73 (m, 2H, H7iv et H8iv), 8 (m, 2H, H6iv et H9iv), 15 (s, 1H, OH2’’’). RMN 13C
(CDCl3) : 28.7 (1C, C3), 30.2 (1C, C2), 35.7 (1C, C4), 49.09 (1C, C1’’), 49.5 (1C, C1), 69.23 (2C, Cp), 71.01 (5C,
Cp), 75.73 (2C, Cp), 81.02 (1C, Cp-C1’’), 117.8 (1C, C3iv), 126 (1C, C4’), 129.8 (2C, C3’), 129.25 (2C, C2’),
130.9 (2C, C6iv et C9iv), 131.8 (2C, C2’), 133.08 (2C, C5iv et C10iv), 135.2 (1C, C1’), 135.7 (2C, C7iv et C8iv), 154.1
(1C, C2iv), 178.03 (1C, C1iv), 183.1 (1C, C4iv).

3-[N-2-phényl)thyl)-N-(ferrocénylméthyl)aminométhyl]-2-hydroxynaphtoquinone 25

9''' Fe
OH
8'''
10'''
1'''
2''' 1' 4
Poudre jaune orangée (R. = 96%)
7''' 4''' N
2 3 OH M = 499 g/mol
5''' 3'''
6''' 1'' 6 5 P.F = 139°C
LC/MS : 500.15 (MH+)
O 1

RMN 1H (CdCl3, ppm) : 1.09 (m, 2H, H3 et H5 en axial), 1.19 (m, 2H, H2 et H6 en axial), 1.61 (m, 2H, H2 et H6
en équatorial), 1.78 (m, 2H, H3 et H5 en équatorial), 2 (s, 1H, OH4 en équatorial), 2.09 (m, 1H, H1 en axial),
3.03 (s, 2H, H1’’), 3.38 (m, 1H, H4 en axial), 3.62 (s, 2H, H1’), 4.1 (s,5H,Cp non substitute), 4.15 (s,2H, Cp
substitute), 4,19 (s,2H,Cp substitute), 7.73 (m, 2H, H7’’’ et H8’’’), 8.00 (m, 2H, H6’’’ et H9’’’), 15 (s, 1H, OH2’’’).
RMN 13C (CDCl3) : 34.6 (2C, C2 et C6), 36.7 (2C, C3 et C5), 43.78 (1C, C1’’), 52,8 (1C, C1’), 62.4 (1C, C1),
69.23 (2C, Cp), 70.01 (5C, Cp), 72.7 (1C, C4), 74.73 (2C, Cp), 80.64 (1C, Cp-C1’), 117.8 (1C, C3iii), 130.9 (2C,
C6iii et C9iii), 133.08 (2C, C5iii et C10iii), 135.7 (2C, C7iii et C8iii), 154.1 (1C, C2iii), 178.03 (1C, C1iii), 183.1 (1C,
C4iii).

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Partie expérimentale
3-[N-(4-phénylcyclohexyl)-N-(ferrocénylméthyl)aminométhyl]-2-hydroxynaphtoquinone 26
et 27

O
Fe 9
O 10

8'
9'
10'
1'
2' OH
15 2'
Fe 8 Poudre rouge (R. = 96%)
9' 10' OH

5' 3' N
2 8'
1' 15
4
11
M = 559.987g/mol
4' 3 4 7 12
7'
6' 14
13
1 6 7'
5'
4'
3' N
13 2 3
P.F = 153°C (Trans),
O
5 7 8 6' 14
1 6 5 156°C (Cis)
12 O
9 Cis
Trans
11
10

Trans RMN 1H (CDCl3) de l’isomère cis : 1.25 (m, 4H, H2 ,H3 ,H5 ,H6 en ax), 1.3 (m, 4H, H2, H3, H5, H6 en eq),
1.8 (m, 2H, H2 et H6 en ax), 1.9 (m, 2H, H3 et H5 en ax), 2.05 (m, 1H, H4 en eq), 2.2 (m, 1H, H1 en ax), 3.1 (q,
2H, H3 et H5 en eq), 3.73 (q, 2H, H2 et H6 en eq), 4.04 (s, 2H, Cp), 4.09 (s, 5H, Cp), 4.12 (s, 2H, Cp), 4.26 (s, 4H,
2H14 et 2H15), 7.2 (d, J 7.25, 2H, H8 et H12), 7.25 (m, 1H, H10), 7.32 (s,4H, H8,H9,H11,H12), 7.35 (m, 2H, H2 et
H6), 7.6 ( d, J 7.12, 1H, H6’), 7.65 (m, 1H, H8’), 7.9 (d, J 7.12, 1H, H9’), 8.1 (d, J 8. 2H, H7’ et H8’), 8.8 (d, J 7.2,
2H, H6’ et H9’). RMN 13C (CDCl3) : 30.9 (2C, C3 et C5), 33.1 (2C, C2 et C6), 38.9 (1C, C14), 43.6 (1C, C4), 52.4
(1C, C15), 58.2 (1C, C1), 68.22 (2C, Cp), 71.1 (5C, Cp), 74.73 (2C, Cp), 79.64 (1C, Cp-C15), 117.0 (1C, C3’),
125.89 (1C, C10), 125.98 (1C, C9), 126.80 (1C, C11), 126.89 (1C, C8), 128.3 (1C, C12), 130.4 (2C, C6’ et C9’),
131.9 (2C, C5’ et C10’), 135.1 (2C, C7’ et C8’), 147.1 (C7), 154.3 (1C, C2’), 178.3 (1C, C1’), 183.1 (1C, C4’).

Cis RMN 1H (CDCl3) du trans : 1.25 (m, 4H, H2 ,H3 ,H5 ,H6 en ax), 1.4 (m, 2H, H3 et H5 en ax), 2.3 (m, 2H, H2 et
H6 en ax), 2.5 (m, 1H, H4 en ax), 3.25 (m, 1H, H1 en ax), 3.41 (m, 2H, H3 et H5en eq), 3.65 (q, 2H, H2 et H6 en
eq), 4.04 (s, 2H, Cp), 4.06 (s, 5H, Cp), 4.2 (s, 4H, 2H14 et 2H15), 4.28 (s, 2H, Cp), 7.02 (m, 2H, H8 et H12), 7.1
(s,4H,H9 et H11), 7.2 (s, 5H, H benzénique), 7.5 (Dd, 1H, H7’), 7.55 (Dd, 1H, H8’), 7.6 (d, J 8, 1H, H6’), 7.85(d, J
7.2, 1H, H9’), 8.1(d, J 7,2, 2H, H6’ et H9’). RMN 13C (CDCl3) : 30.9 (2C, C3 et C5), 33.1 (2C, C2 et C6), 38.9 (1C,
C14), 43.6 (1C, C4), 52.4 (1C, C15), 58.2 (1C, C1), 68.22 (2C, Cp), 71.1 (5C, Cp), 74.73 (2C, Cp), 79.64 (1C, Cp-
C15), 117.0 (1C, C3’), 125.89 (1C, C10), 125.98 (1C, C9), 126.80 (1C, C11), 126.89 (1C, C8), 128.3 (1C, C12),
130.4 (2C, C6’ et C9’), 131.9 (2C, C5’ et C10’), 135.1 (2C, C7’ et C8’), 147.1 (C7), 154.3 (1C, C2’), 178.3 (1C, C1’),
183.1 (1C, C4’).

II. DERIVES D’HYDRAZONES FERROCENIQUES

II.1. Synthèse des aldéhydes ferrocéniques

II.1.1. Synthèse des précurseurs ferrocéniques

Iodure de 1-(ferrocénylméthyl)-N,N,N-triméthylaminium 12

Mode opératoire
9 mmol de 1-(ferrocenylméthyl)-N,N-diméthylamine sont solubilisés dans 80 ml d’acétone. 4,6ml
d’iodométhane sont ajoutés et le tout est laissé sous agitation magnétique à température ambiante. Après une
heure de réaction, le solvant est évaporé sous vite pour donner 3 grammes de poudre orangée.

I
N
Poudre orangée (3 g ; R. = 100%)
M = 385.06g/mol
Fe

RMN1H (CDCl3): 3.29 (s, 9H, 3*CH3), 4.28 (s, 5H, Cp), 4.31 (s, 2H, Cp), 4.58 (s, 2H, Cp), 4.89 (s, 2H, CH2).
RMN13C (CDCl3): 52.64 (3C, 3*CH3), 61.10 (1C, CH2), 69.61 (5C, Cp), 70.69 (2C, Cp), 72.21 (1C, Cp), 72.27
(2C, Cp).

N-ferrocénylméthylpipéridone 67

Mode opératoire
5 Equivalents de pipéridone hydrochloride (46mmol) sont portés à ébullition de l’acétonitrile pendant 5
mn en présence de bicarbonate de potassium. Puis 1 équivalent d’iodure de 1-(ferrocénylméthyl)- N,N,N-

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Partie expérimentale
triméthylamonium 12 (8.8mmol) sont ajoutés au mélange. La mixture est laissée sous agitation magnétique à
reflux durant 20h. Le solvant est évaporé pour donner une poudre jaune. Le produit est solubilisé dans 30 ml de
dichlorométhane et purifié par lavage acide avec 3 X 30 ml HCL 1N. Les phases aqueuses sont rassemblées et
neutralisées à O°C par du K2CO3. Les phases organiques sont extraites par 4x20 ml de dichlorométhane. Après
séchage sous Na2SO4, le solvant est évaporé pour donner une huile jaune qui se solidifie sous vide.
3
5 2
4
7 6 N 1
8 O
Solide jaune orangé (2.35 g ; R. = 99%)
Fe M = 297 g/mol
LC/MS : 298.16 (MH+)
9

RMN1H NMR (CDCl3): 2.41 (t J 6.03, 4H, H3), 2.70 (t J 6.00, 4H, H2), 3.50 (s, 2H, H5), 4.12 (s, 7H, H8, H9),
4.18 (s, 2H, H7). RMN13C NMR (CDCl3): 41.12 (2C, C3), 52.36 (2C, C2), 57.43 (1C, C5), 68.32 (2C, C8),
68.64 (5C, C9), 70.19 (2C, C7), 82.29 (1C, C6), 209.17 (1C, C1).

II.1.2. Synthèse des amines ferrocéniques 32 - 34

Mode opératoire général


Dans un ballon de 250 mL, 0,689 g (1,77 mmol) d’iodure de N,N,N-
triméthyl(ferrocénylméthyl)ammonium est solubilisé dans 29 mL d’acétonitrile, puis 32 mmol d’amine
correspondant (pipéridine, pyrrolidine et morpholine) et 24,60 mmol de K2CO3 y sont ajoutés. Le mélange est
ensuite chauffé à 70°C sous agitation magnétique pendant une nuit. L’acétonitrile est alors évaporé sous vide.
Après hydrolyse avec 50 mL d’eau, le mélange est extrait avec du dichlorométhane (3x20 mL). La phase
organique est récupérée puis séchée sur Na2SO4 et évaporée sous vide. Le mélange de produits est ensuite
purifié par extraction de la phase organique avec de l’acide chlorhydrique 1N (3 x 50 mL). La phase aqueuse
récupérée est neutralisée avec une base K2CO3, puis extraite au dichlorométhane (3 x 50 mL) et lavée à l’eau. La
4
phase organique obtenue est séchée sur Na2SO4 puis condensée sous vide.

N-(ferrocénylméthyl)pyrrolidine 32
4 3 1

N
Fe 2

Poudre rouge (R. = 98%)


M = 269.169 g/mol
RMN1H (CDCl3) : 1.72 (t, J 3.6, 4H, H2), 2.45 (t, J 3, 4H, H1), 3.42 (s, 2H, H3), 4.08 (t, J 1.8, 2H, Cp), 4.10
(s, 5H, Cp), 4.18 (t, J 1.8, 2H, Cp). RMN13C (CDCl3) : 23.30 (2C, C2), 53.83 (2C, C1), 55.52 (1C, C3), 67.91
(2C, Cp), 68.45 (5C, Cp), 69.83 (2C, Cp), 84.31 (1C, C4).
N-(ferrocénylméthyl)pipéridine 33
4 3

N 2
Fe
Cristaux jaunes (R. = 57%)
1
M = 283.176 g/mol
RMN1H (CDCl3) : 1.37 (m, 2H, H1) 1.54 (m, 4H, H2), 2.34 (m, 4H, H3), 3.36 (s, 2H, H4), 4.10 (t, J 1.8, 2H,
Cp), 4.11 (s, 5H, Cp), (4.18 (t, J 1.9, 2H, Cp). RMN13C (CDCl3) : 24.39 (1C, C1), 25.83 (2C, C2), 53.96 (2C,
C3), 57.58 (1C, C4), 69.23 (2C, Cp), 70.01 (5C, Cp), 74.73 (2C, Cp), 80.64 (1C, Cp).
N-(ferrocénylméthyl)morpholine 34
4 3 2

N 1
Fe
Cristaux jaunes (R. = 68%) O
M = 285.168 g/mol
RMN1H (CDCl3) : 2.40 (m, H2, 4H), 3.35 (s, 2H, H3), 3.66 (t, J 4.5, H1, 4H), 4.11 (s, 5H, Cp), 4.17 (m, 4H, Cp).
RMN13C (CDCl3) : 53.16 (2C, C2), 58.83 (1C, C3), 66.86 (2C, C1), 68.15 (2C, Cp), 68.54 (5C, Cp), 70.29 (2C,
Cp), 82.29 (1C, C4 Cp).

4
Bhat, A. R.; Bhat, A. I.; Athar, F.; Azam, A. Helv. Chim. Acta 2009, 92, 1644 – 1656.

199

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Thèse de Gabin Mwande-Maguene, Lille 1, 2011

Partie expérimentale

II.1.3. Réaction d’ortholithiation des amines ferrocéniques

Mode opératoire général


Sous atmosphère d’azote, à une solution d’amine tertiaire ferrocénique correspondant (N,N -
diméthylaminométhylferrocène, N-ferrocénylméthyl(pipéridine, pyrroline morpholine) (0,486 g, 2 mmol) dans
20 mL d’éther diéthylique anhydre est ajouté 1,8 mL (3 mmol) de t-butyllithium (1,7 M). La métallation est
accomplie après 1 heure à température ambiante. 360 µl (4,7 mmol) de N,N-diméthylformylamide (DMF) sont
alors ajoutés. Le mélange est abandonné pendant 15 minutes à température ambiante, puis hydrolysé et extrait
avec 2x20 mL d’éther. Les phases organiques sont séchées sur Na2SO4 et évaporées pour donner une huile brune
qui est purifiée sur colonne chromatographique de gel de silice (éluant = éther diéthylique 7/éther de pétrole
2/triéthylamine1.4

2-(N-pyrrolidinométhyl)ferrocénecarbaldéhyde 37
1
2
3
4
N
Huile rouge (R. =99%)
5
CHO
6
M = 297.179 g/mol
Fe

RMN1H (CDCl3) : 1.05 (t, J 7.3, 4H, H2), 1.72 (s, 2H, H3 ), 2.51 (t, J 7.2, 4H, H1), 3.52 (d, J 13.5, 1H, H3),
3.92 (d, J 13.5, 1H, H3), 4.22 (5H,Cp), 4.54 (s, 1H, Cp), 4.64 (s, 1H, Cp), 4.76 (s, 1H, Cp), 10.11 (s, 1H, CHO).
RMN13C (CDCl3) : 23.33 (2C, C2), 46.26 (1C, C3), 53.70 (2C, C1), 70.05 (5C, Cp), 70.17 (1C, Cp), 71.91 (2C,
Cp), 75.63 (1C, C4), 87.57 (1C, C5), 193.38 (1C, C6).

2-(N-pipéridinométhyl)ferrocénecarbaldéhyde 38
1 2

4
5
N 3
Huile rouge (R. =94.6%)
6
CHO
7
M = 311.206 g/mol
Fe

RMN1H (CDCl3): 1.37 (m, 2H , H3), 1.52 (m, 4H , H2), 2.35 (m, 4H, H1), 3.45 (d, J 13.2, 1H, H4), 3.85 (d, J
13.2, 1H, H4), 4.22 (s, 5H, Cp), 4.56 (m, 1H, Cp), 4.62 (m, 1H, Cp), 4.78 (m, 1H , Cp), 10.11 (s, 1H , H7).
RMN13C (CDCl3): 24.11 (1C, C3), 25.75 (2C, C2), 53.69 (2C, C1), 56.22 (1C, C4), 69.78 (1C, Cp), 70.12 (5C,
Cp), 71.79 (1C, Cp), 77.94 (1C, C5), 86.24 (1C, C6), 193.31 (1C, C7).

2-(N-morpholinométhyl)ferrocénecarbaldéhyde 39
2 1

3
4
N O Huile rouge ( R. = 88%)
5
CHO
6
M = 313.178 g/mol
Fe

RMN1H (CDCl3) : 1.04 (t, J 6.5, 4H, H2), 2.39 (t, J 5.2, 4H, H1), 3.36 ( d, J 13.5, 1H, H3), 3.88 (d, J 13.3, 1H,
H3), 4.20 (s, 5H, Cp), 4.53 (s, 1H, Cp), 4.58 (s, 1H, Cp), 4.76 (s, 1H, Cp), 10.08 (s, 1H, H6). RMN13C (CDCl3)
: 52.87 (2C, C2), 56.06 (1C, C3), 66.81 (2C, C1), 70.22 (5C, Cp), 70.50 (1C, Cp), 71.90 (1C, Cp), 76.00 (1C,
Cp), 77.84 (1C, C4), 85.56 (1C, C5), 193.93 (1C, C6).

2-(N,N-diméthylaminométhyl)ferrocénecarbaldéhyde 41
1

3
4
N
Huile brune (R. = 82.9%)
5
CHO
6
M = 271.141 g/mol
Fe

RMN1H (CDCl3) : 2.19 (s, 6H, H1), 3.30 (d, J 12,7, 1H, H3), 3.81 (d, J 12.4, 1H, H3), 4.21 (s, 5H, Cp), 4.54 (m,
1H, Cp), 4.59 (m, 1H Cp), 4.77 (m, 1H, Cp), 10.09 (s, CHO). RMN13C (CDCl3) : 44.80 (2C, C1), 56.22 (1C,

200

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Partie expérimentale
C3), 70.21 (5C, Cp), 70.41 (1C, Cp), 71.91 (1C, Cp), 75.92 (1C, Cp), 86.55 (1C, Cp, C4), 87.24 (1C, Cp, C5),
193.31 (1C, C6).

II.2. Synthèse des hydrazines

Mode opératoire général


Dans un ballon de 250 mL, 2.50 mmol de 6,9-dichloro-2-methoxyacridine / 4,7-dichloro-quinoléine
sont solubilisés dans 80 mL de méthanol. Un excès d’hydrazine hydraté (10 mL) est ajouté au mélange
réactionnel. Le mélange est porté à reflux (80-90°C) sous agitation magnétique durant 4 heures. Après retour à
température ambiante, le mélange est hydrolysé avec 50 mL d’eau, puis extrait au dichlorométhane (3x50 mL).
La phase organique est ensuite lavée avec 2x50 mL d’H2O, séchée avec du Na2SO4 et évaporée.

7-Chloro-4-hydrazinequinoléine 43
12
NH2
HN
11

5
10
4 Solide blanchâtre (2 g ; R. = 100%)
6 3
M = 193.637g/mol
2
7 9
Cl N
8 1

RMN1H NMR (MeOH-d4) : 3.32 (s, 2H, NH2), 6.96 (d, J 5.37, 1H, H3), 7.35 (d, J 8.76, 1H, H6), 7.75(s, 1H,
H8), 7.96 (d, J 8.85, 1H, H5), 8.35 (d, J 5.37, 1H, H2). RMN13C NMR (MeOH-d4) : 98.2 (1C, C3), 115.17 (1C,
C10), 122.78 (1C, C6), 124.63 (1C, C5), 125.54 (1C, C8), 135.04 (1C, C7), 147.3 (1C, C9), 150.30 (1C, C4) ,
153.74 (1C, C2).

1-(6-chloro-2-methoxyacridin-9-yl) hydrazine 45
NH2
HN

7 5
15 Poudre jaune (1 g ; R. = 89%)
13 6 14 OCH3
8
4
M = 273.723 g/mol
9 3
Cl 11 N 12
10 2
1

RMN1H (CDCl3) : 2.17 (s, 3H, OCH3), 3.8 (s, 1H, H1’), 3.9 (s, 2H, H2’), 7.15 (s, 1H, H3), 7.24 (s, 3H, H1, H3,
H7), 7.25 (s,3H, H4, H5, H8), 7.48 (t, J 7.5 et J 11.4, 1H, H7), 7.9 (d, J 11.4, 1H, H1), 8.1(d, J 8.7, 1H, H4), 8.2
(s, 1H, H5), 8.6 (s, 1H, H8). RMN13C (MeOH-d4) : 55 (1C, C15), 103.22 (1C, C5), 125.09 (1C, C14), 126.21
(1C, C13), 127.15 (1C, C2), 127.46 (1C, C8), 127.93 (1C, C3), 130.84 (1C, C10), 131.91 (1C, C12), 133.70
(1C, C9), 146.7 (1C, C11), 147.3 (1C, C6), 157.29 (1C, C4).

II.3. Synthèse des hydrazones

Mode opératoire général


Dans un ballon de 100 mL, 0,243 g (1,22 mmol) du 7-(chloroquinoléin-4-yl)hydrazine et 0,332 g (0,61
mmol) de 2-(N,N-diméthylaminométhyl)ferrocènecarbaldéhyde dans 20 mL de méthanol en présence de 4 g de
tamis moléculaire sont portés à reflux. Après 4 heures de réaction, le mélange est filtré. Après évaporation du
solvant, du dichlorométhane est ajouté pour solubiliser le produit, ensuite 10 mL d’eau est ajouté. Le mélange est
extrait avec 3x30 mL de CH2Cl2. La phase organique est séchée avec Na2SO4 et évaporée. On obtient une huile
orangée, qui est cristallisée avec un mélange 40 ml EP / 10 ml CH2Cl2.

(E)-7-chloro-4-(2-ferrocenylidenehydrazinyl)quinoline 50

Poudre rouge (478 mg ; R. = 89%)


Fe

HN 11
M = 389.66 g/mol
N
12

5
10
PF : 150°C
6 4
Analyse élémentaire (C20H16ClFeN3) calculée: C,
3

Cl
8
9
N 61.65; H, 4.14; N, 10.78% ; mesurée : C, 61.87; H,
2

4.21; N, 10.65% ; MS (m/z) 390.01 (M+ 35Cl)


1

1
RMN H (CDCl3) : 4.17 (s, 5H, Cp), 4.50 (d, J 1.83, 2H Cp), 4.70 (d, J 1.89, 2H, Cp), 7.38 (d, J 4,74, 1H, H3),
7.46 (d, J 9.18, 1H, H6), 8.01 (s, 1H, H8), 8.03 (d, J 8.97, 1H, H5), 8,68 (d, J 4.71, 1H, H2), 9.86 (s, 1H, H12).

201

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Partie expérimentale
RMN13C (CDCl3) : 69.64 (5C, Cp), 73.22 (4C, Cp), 79.32 (1C, Cp), 121.41 (1C, C3), 124.93 (1C, C10), 125.58
(1C, C6), 128.58 (1C, C5), 128.66 (1C, C8), 136.43 (1C, C7), 142.62 (1C, C9), 149.33 (1C, C4), 150.37 (1C,
C2), 193.48 (1C, C12).

(E)-7-chloro-4-(2-(1-ferrocenylethylidene)hydrazinyl)quinoline 51

Poudre rouge (178 mg ; R. = 90%)


Fe
M = 403.69 g/mol
HN
N 11
m/z = 405
12
5
10
4 Analyse élémentaire (C21H18ClFeN3) calculée: C,
6 3
62.48; H, 4.49; N, 10.41%.
2
7 9
Cl N
8 1

RMN1H (CDCl3) : 2.40 (s, 3H, H12), 4.2 (s, 5H, Cp), 4.49 (d, J 1.59, 2H, Cp), 4.76 (d, J 1.29, 2H, Cp), 7.47 (d,
J 4.68, 1H, H3), 7.57 (d, J 9.18, 1H, H6), 8.11 (s, 1H, H8), 8.15 (d, J 8.82, 1H, H5), 8.77 (d, J 4.38, 1H, H2).
RMN13C (CDCl3) : 27.46 (1C, C12), 69.08 (5C, Cp), 72.38 (4C, Cp), 79.22 (1C, Cp), 121.45 (1C, C3), 125.00
(1C, C10), 125.63 (1C, C6), 128.66 (1C, C5), 128.73 (1C, C8), 136.5 (1C, C7), 142.74 (1C, C9), 149.45 (1C,
C4), 151.02 (1C, C2), 201.30 (1C, C11).

(E)-1-(2-((2-(7-chloroquinolin-4-yl)hydrazano)methyl)ferrocenyl)-N,N-
dimethylmethanamine 52

Poudre rouge (300 mg ; R. = 61%)


M = 446.763 g/mol 13
Fe N(CH )
N 3 2
HN 11 P.F = 158-160 °C 12

6
5
10
4 Analyse élémentaire (C23H23ClFeN4) calculée: C,
3

7
61.83; H, 5.19; N, 12.54% ; mesurée : C, 62.01; H,
2
Cl N 8
9
1 5.32; N, 12.42% ; MS (m/z) 446.90 (M+ 35Cl)
1
RMN H (CDCl3) : 2.199 (s, 6H, N(CH3)2), 3.24 (d, J 6.9, 1H, H13), 3.73 (d, J 6,9, 1H, H13), 4.14 (s, 5H, Cp),
4.47 (s, 1H, Cp), 4.53 (s, 1H, Cp), 4.70 (s, 1H, Cp), 7.40 (d, J 4,44, 1H, H3), 7.49 (d, J 8.7, 1H, H6), 8.04 (s,
1H, H8), 8.08 (d, J 8.97, 1H, H5), 8.69 (d, J 4.41, 1H, H2), 10.02 (s, 1H, H12). RMN13C (CDCl3) : 44.80 (2C,
2*CH3), 56.53 (1C, C12), 70.21 (5C, Cp), 70.41 (1C, Cp), 71.91 (1C, Cp), 75.92 (1C, Cp), 86.55 (1C, Cp-C13),
87.24 (1C, Cp-C12), 121.42 (1C, C3), 124.98 (1C, C10), 125.6 (1C, C6), 128.65 (1C, C5), 128.72 (1C, C8),
136.49 (1C, C7), 142.68 (1C, C9), 149.4 (1C, C4), 151.0 (1C, C2), 193.29 (1C, C12).

(E)-7-chloro-4-(2-(2-(pyrrolidin-1-ylméthyl)ferrocénylidène)hydrazinyl)quinoline 53

Poudre rouge (345 mg ; R. = 95%)


14
15 M = 472.7 g/mol
Fe N
N
11 HN
12 13
P.F = 164-166 °C
6
5
10
4 Analyse élémentaire (C25H25ClFeN4) calculée: C,
3

7 2
63.51; H, 5.33; N, 11.85% ; mesurée : C, 63.25; H,
Cl 8
9
N
1
5.30; N, 11.90% ; MS (m/z) 472.94 (M+ 35Cl)

RMN1H (MeOH-d4) : 1.78 (m, 4H, H15), 2.60 (m, 4H, H14), 3.62 (d, J 13.08, 1H, H13), 4.08 (d, J 13.08, 1H,
H13), 4.17 (s, 5H, Cp), 4.38 (s, 1H, Cp), 4.45 (s, 1H, Cp), 4.75 (s, 1H, Cp), 4.98 (s, 1N, H11), 7.37 (d, J 6, 1H,
H3), 7.46 (d, J 8.8, 1H, H6), 7.82 (s, 1H, H8), 8.21 (d, J 8.78, 1H, H5), 8.43 (d, J 6, 1H, H2), 10.04 (s, 1H,
H12). RMN13C (MeOH-d4) : 22.83 (2C, C15), 52.27 (1C, C13), 53.16 (2C, C14), 66.08 (1C, Cp), 68.68(1C,
Cp), 69.49(5C, Cp), 72.19(1C, Cp), 78.61(1C, Cp-C13), 84.50(1C, Cp-C12), 115.40 (1C, C3), 122.91 (1C,
C10), 124.93 (1C, C6), 127.36 (1C, C5), 128.75 (1C, C8), 135.15 (1C, C7), 138.52 (1C, C9), 143.76 (1C, C4),
145.44 (1C, C2), 148.49 (1C, C12).

(E)-7-chloro-4-(2-(2-(pipéridin-1-ylméthyl)ferrocenylidène)hydrazinyl)quinoline 54

Poudre rouge (350 mg ; R. = 91%)


14 15
M = 486.83 g/mol
N Fe N 16
11HN
12 13
P.F = 172-174 °C
6
5
10
4
3
Analyse élémentaire (C26H27ClFeN4) calculée: C,
7 2
64.15; H, 5.59; N, 11.51% ; mesurée : C, 64.31; H,
5.71; N, 11.24% ; MS (m/z) 486.94 (M+ 35Cl)
9
Cl 8 N
1

202

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Thèse de Gabin Mwande-Maguene, Lille 1, 2011

Partie expérimentale

RMN1H (DMSO) : 1.32 (m, 2H, H16), 1.43 (m, 4H, H15), 2.36 (m, 4H, H14), 2.75 (d, J 12.9, 1H, H13),
3.66 (d, J 12,78, 1H, H13), 4.16 (s, 5H, Cp), 4.39 (s, 1H, Cp), 4.43 (s, 1H, Cp), 4.77 (s, 1H, Cp), 7.81 (d, J 4.65,
1H, H3), 8.18 (d, J 7.68, 1H, H6), 8.21 (s, 1H, H8), 8.36 (d, J 8.01, 1H, H5), 8,88 (d, J 4.71, 1H, H2),
10.97 (s, 1H, H12). RMN13C (DMSO) : 24.39 (1C, C16), 25.83 (2C, C15), 53.96 (2C, C14), 57.58 (1C, C13),
69.23 (1C, Cp), 70.01 (5C, Cp), 73.19 (1C, Cp), 74.73 (1C, Cp), 78,82 (1C, Cp-C13), 80.64 (1C, Cp-C12),
122.57 (1C, C3), 124.77 (1C, C10), 126.35 (1C, C6), 128.02 (1C, C5), 128.63 (1C, C8), 129.24 (1C, C7),
135.87 (1C, C9), 141.8 (1C, C4), 149.3 (1C, C2), 152.43 (1C, C12).

(E)-4-(2-((2-(7-chloroquinolin-4-yl)hydrazono)méthyl)ferrocényl)morpholine 55

Poudre rouge (300 mg ; R. = 74%)


M = 488.797 g/mol
Fe N O
HN 11
N 12 13
m/z = 489
14 15
5
10
4 P.F = 212-214 °C
6 3

7
Analyse élémentaire (C25H25ClFeN4O) calculée: C,
2
Cl 8
9
N 61.43; H, 5.16; N, 11.46% ; mesurée : C, 61.32; H,
5.12; N, 11.34% ; MS (m/z) 488.94 (M+ 35Cl)
1

RMN1H (MeOH-d4) : 3.46 (m, 4H, H14), 3.49 (d, J 13.47, 1H, H13), 3.64 (m, 4H, H15), 3.89 (d, J 15.69, 1H,
H13), 4.18 (s , 5H, Cp), 4.45 (s, 1H, Cp), 4.52 (s, 1H, Cp), 4.83 (m, 1H, Cp), 5.47 (s, 1H, NH) ; 7.31 (d, J 5.9,
1H, H3), 7.44 (d, J 7.9, 1H, H6), 7.80 (s, 1H, H8), 8.19 (d, J 8.1, 1H, H5), 8.40 (d, J 5.7, H1), 10.2 (s, 1H, H12).
RMN13C (DMSO) : 53.33 (2C, C14), 56.52 (1C, C13), 66.48 (2C, C15), 66.89 (1C, Cp), 69.38 (1C, Cp),
70.08 (5C, Cp), 73.24 (1C, Cp), 79.59 (1C, Cp-C13), 83.09 (1C, Cp-C12), 122.12 (1C, C3), 124.69 (1C, C10),
124.85 (1C, C6), 126.42 (1C, C5), 129.83 (1C, C8), 133.29 (1C, C7), 134.31 (1C, C9), 140.63 (1C, C4), 149
(1C, C2), 152.66 (1C, C12).

(E)-6-chloro-9-(2-ferrocenylidenehydrazinyl)-2-methoxyacridine 57

Fe
Poudre rouge (119 mg ; R.= 90%)
HN
N M= 469.74 g/mol
15
7 6 5
OMe
P.F = 120 °C
13 14
8 4
16
Analyse élémentaire (C25H20ClFeN3O) calculée: C,
Cl
9
11
N 12
3 63.92; H, 4.29; N, 8.95% ; mesurée : C, 64.21; H,
4.40; N, 9.25% ; MS (m/z) 469.90 (M+ 35Cl).
10 1 2

RMN1H (CDCl3) : 3.9 (s, 3H, H16), 4.28 (s, 5H, Cp), 4.61 (s, 2H, Cp), 4.80 (s, 2H, Cp), 7.11 (d, J 2.29, 1H,
H3), 7.48 (Dd, J 8.55 RMN 4.62, 1H, H8), 7.85 (d, J 8.55, 1H, H7), 8.07 (d, J 9.21, 1H, H2), 8.19 (s, 1H, H5),
8.55 (d, J 4.23, H10), 9.96 (s, 1H, H15). RMN13C (CDCl3): 55 (1C, C16), 69.73 (5C, Cp), 73.22 (4C, Cp),
79.45 (1C, Cp), 103.22 (1C, C5), 125.09 (1C, C14), 126.21 (1C, C13), 127.15 (1C, C2), 127.46 (1C, C8),
127.93 (1C, C3), 130.84 (1C, C10), 131.91 (1C, C12), 133.70 (1C, C9), 146.7 (1C, C11), 147.3 (1C, C6),
157.29 (1C, C4), 193.81 (1C, C15).

(E)-6-chloro-2-methoxy-9-(2-(1-ferrocenylethylidene)hydrazinyl)acridine 58

Fe Poudre rouge (119 mg ; R.= 90%)


M= 483.78 g/mol
HN
N
15 MS (m/z) = 485.08 (M+ 35Cl)
16
7 6 5
OMe
Analyse élémentaire (C26H22ClFeN3O) calculée: C,
13 14
8 4
17 64.55; H, 4.58; N, 8.69%.
9 3
11 12
Cl N 2
10 1

RMN1H (CDCl3) : 2.40 (s, 3H, H16), 3.97 (s, 3H, H17), 4.2 (s, 5H, Cp), 4.5 (s, 2H, Cp), 4.77 (s, 2H, Cp), 7.13
(d, J 2.67, 1H, H3), 7.47 (Dd, J 9.12 RMN 3, 1H, H8), 7.86 (d, J 9.03, 1H, H7), 8.01 (d, J 9.36, 1H, H2), 8.19
(s, 1H, H5), 8.57 (s, 1H, H10). RMN13C (CDCl3) : 27.46 (1C, C16), 55.6 (1C, C17), 69.63 (2C, Cp), 69.89 (5C,
Cp), 72.40 (2C, Cp), 79.89 (1C, Cp), 103.09 (1C, C5), 125.14 (1C, C14), 126.23 (1C, C13), 127.2 (1C, C2),
127.48 (1C, C8), 127.92 (1C, C3), 127.93 (1C, C7), 130.83 (1C, C10), 133.76 (1C, C9), 134.56 (1C, C12),
146.71 (1C, C11), 147.33 (1C, C6), 158.00 (1C, C4), 202.15 (1C, C15).

203

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Thèse de Gabin Mwande-Maguene, Lille 1, 2011

Partie expérimentale

(E)-6-chloro-2-méthoxy-9-(2-(N,N-diméthylaminométhyl)ferrocénylidène)acridine 59

Poudre rouge (353 mg ; R. = 80%)


Fe
M = 526.846 g/mol
HN
N
N
P.F = 130 °C
15 16
7 6 5
OMe 17
Analyse élémentaire (C28H27ClFeN4O) calculée: C,
13 14 4
8 18
63.83; H, 5.17; N, 10.63% ; mesurée : C, 63.91; H,
Cl
9 11 N 12
3 5.22; N, 10.73% ; MS (m/z) 526.89 (M+ 35Cl)
10 1 2

RMN1H (DMSO): 2.14 (s, 6H, H17), 2.50 (d, J 12.15, 1H, H16), 3.36 (d, J 12.35, 1H, H16), 3.82 (s, 3H, H18),
4.20 (s, 5H, Cp), 4.39 (s, 1H, Cp), 4.52 (s, 1H, Cp), 4,87 (s, 1H, Cp), 5.10 (s, NH), 7.17 (d, J 10.02, 1H, H3),
7.81 (s, 1H, H5), 8.10 (d, J 11.4, 1H, H8), 8.40 (d, J 9.48, 1H, H2), 8.87 (s, 1H, H10), 9.15 (d, J 11.5, 1H, H7),
10.98 (d, 1H, H15). RMN13C (DMSO): 44.80 (2C, C17), 56.53 (1C, C16), 57.35 (1C, C18), 68.30 (1C, Cp),
69.84 (5C, Cp), 73.15 (1C, Cp), 74.67 (1C, Cp), 78.25 (1C, Cp-C16), 82.38 (1C, Cp-C15), 106.73 (1C, C14),
114.68 (1C, C5), 116.49 (1C, C13), 119.6 (1C, C2), 120.36 (1C, C8), 127.74 (1C, C3), 132.34 (1C, C7), 134.58
(1C, C10), 141.01 (1C, C9), 143.44 (1C, C12), 145.89 (1C, C11), 149.19 (1C, C6), 153.92 (1C, C4), 195.81
(1C, C15).

(E)-6-chloro-2-méthoxy-9-(2-(2-(pyrrolidin-1-ylméthyl)ferrocénylidène)acridine 60

Poudre rouge (287 mg ; R. = 94%) Fe

17
18

HN
M = 552.8 g/mol
N
N
15 16
7 6P.F = 120-122 °C 5
OMe
13 14 4
8
Analyse élémentaire (C30H29ClFeN4O) calculée: C, 19

Cl 9 11 65.17; H, 5.29; N, 10.13% ; mesurée : C, 65.01; H,


N
12
3

5.40; N, 10.24% ; MS (m/z) 552.97 (M+ 35Cl).


10 1 2

1
RMN H (MeOH-d4): 2.16 (m, 2H, H18), 3.12 (m, 4H, H17), 3.57 (d, J 12.93, 1H, H16), 3.94 (s, 5H, Cp cis),
3.87 (s, 3H, H19), 3.96 (d, J 12.81, 1H, H16), 4.17 (s, 5H, Cp), 4.45 (s, 1H, Cp), 4.52 (s, 1H, Cp), 4.90 (s, 1H,
Cp), 6.78 (d, J 12.24, 1H, H3), 6.98 (d, J 8.19 1H, H8), 7.59 (s, 1H, H10), 8.09 (d, J 11.04, 1H, H2), 8.68 (s,
1H, H5), 8.88 (d, J 10.03, 1H, H7), 10.44 (d, J 23.19, 1H, H15). RMN 13C (MeOH-d4): 11.51 (1C, C18),
46.19 (2C, C17), 54.04 (1C, C16), 55.68 (1C, C19), 67.21 (1C, Cp), 69.84 (5C, Cp), 72.83 (1C, Cp), 75.46 (1C,
Cp), 78.92 (1C, Cp-C16), 85.03 (1C, Cp-C15), 106.73 (1C, C14), 114.68 (1C, C5), 116.49 (1C, C13), 119.6
(1C, C2), 120.36 (1C, C8), 127.74 (1C, C3), 132.34 (1C, C7), 134.58 (1C, C10), 141.01 (1C, C9), 143.44 (1C,
C12), 145.89 (1C, C11), 149.19 (1C, C6), 153.92 (1C, C4), 195.81 (1C, C15).

(E)-6-chloro-2-méthoxy-9-(2-(2-(pipéridin-1-ylméthyl)ferrocénylidène)hydrazinyl)
acridine 61

Poudre rouge (160 mg ; R. = 64%)


M = 566.9 g/mol Fe
17 18

m/z = 567
N
N
HN 19

7 6
P.F = 130-132 °C15
5
16

OMe
8
13
Analyse élémentaire (C31H31ClFeN4O) calculée: C,
14
4
20

9 11
65.68; H, 5.51; N, 9.98% ; mesurée : C, 65.83; H,
3

5.44; N, 10.03% ; MS (m/z) 566.91 (M+ 35Cl)


Cl N 12
10 2
1

1
RMN H (DMSO): 1.37 (m, 2H, H19), 1.52 (m, 4H, H18), 2.4 (m, 4H, H17), 3.42 (d, J 13,1, 1H, H16), 3.56 (d,
J 13.4, 1H, H16), 3.92 (s, 3H, H20), 4.21 (s, 5H, Cp), 4.52 (s, 1H, Cp), 4.57 (s, 1H, Cp), 4,91 (s, 1H, Cp), 6.92
(d, J 9, 1H, H3), 7.06 (s, 1H, H5), 7.45 (d, J 11.4, 1H, H8), 7.81 (d, J 9.48, 1H, H2), 7.87 (d, J 11.4, 1H, H7),
7.95 (s, 1H, H10), 8.52(s, 1H, NH), 10.01 (s, 1H, H15). RMN13C (DMSO): 24.87 (1C, C19), 26.20 (2C, C18),
54.76 (2C, C17), 56.88 (1C, C16), 57.35 (1C, C20), 71.15 (5C, Cp), 71.93 (1C, Cp), 74.02 (1C, Cp), 75.46 (1C,
Cp), 78.56 (1C, Cp-C16), 80.95 (1C, Cp-C15), 101.01 (1C, C14), 107.69 (1C, C5), 120.35 (1C, C13), 121.79
(1C, C2), 122.70 (1C, C8), 127.04 (1C, C3), 128.23 (1C, C7), 129.42 (1C, C10), 130.62 (1C, C9), 136.35 (1C,
C12), 138.02 (1C, C11), 145.19 (1C, C6), 150.92 (1C, C4), 193.81 (1C, C15).

204

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Thèse de Gabin Mwande-Maguene, Lille 1, 2011

Partie expérimentale

(E)-4-(2-((2-(6-chloro-2-méthoxyacridin-9-yl)hydrazono)méthyl)ferrocényl)morpholine 62

Poudre rouge (148 mg ; R. = 98%)


Fe
17 18
M = 568.8 g/mol
N P.F = 117-119 °C
HN N O

7
15
5
16
Analyse élémentaire (C30H29ClFeN4O2) calculée: C,
6 OMe
8
13 14
4 19 63.34; H, 5.14; N, 9.85% ; mesurée : C, 63.12; H,
9 3
5.20; N, 9.75% ; MS (m/z) 468.96 (M+ 35Cl)
11 12
Cl N
10 1 2

RMN1H (DMSO): 3.50 (m, 4H, H17), 3.74 (d, J 11.15, 1H, H16), 3.84 (m, 4H, H15), 3.89 (d, J 12.32, 1H,
H16), 3.96 (s, 3H, H19), 4.20 (s, 5H, Cp), 4.45 (s, 1H, Cp), 4.52 (s, 1H, Cp), 4.87 (s, 1H, Cp), 6.78 (d, J 12.38,
1H, H3), 7.03 (d, J 8.19 1H, H8), 7.45 (s, 1H, H10), 8.09 (d, J 11.084, 1H, H2), 8.68 (s, 1H, H5), 8.88 (d, J
9.03, 1H, H7), 10.44 (d, J 23.19, 1H, H15). RMN13C (DMSO): 54.33 (2C, C17), 55.68 (1C, C19), 57.52 (1C,
C16), 65.48 (2C, C18), 68.98 (1C, Cp), 69.87 (5C, Cp), 73.15 (1C, Cp), 74.29 (1C, Cp), 78.42 (1C, Cp-C16),
82.1 (1C, Cp-C15), 109.73 (1C, C14), 113.68 (1C, C5), 117.49 (1C, C13), 119.6 (1C, C2), 120.36 (1C, C8),
128.74 (1C, C3), 132.34 (1C, C7), 134.58 (1C, C10), 141.39 (1C, C9), 143.48 (1C, C12), 145.05 (1C, C11),
150.23 (1C, C6), 155.92 (1C, C4), 195.81 (1C, C15).

III. DERIVES 4-AMINOQUINOLEINES FERROCENIQUES


III.1. Synthèse des amines quinoléines
III.1.1. Synthèse des diamines quinoléines5

Mode opératoire A
Dans un ballon de 250 mL, 0,500 g (1,8 mmol) de 4,7-dichloroquinoléine est solubilisé dans 80 mL de
méthanol. Un excès d’hydrazine hydraté (10 mL) est ajouté. Le mélange est porté à reflux (80-90°C) sous
agitation magnétique durant 4 heures. Après retour à température ambiante, le mélange est hydrolysé avec 50
mL d’eau, puis extrait au dichlorométhane (3x50 mL). La phase organique est ensuite lavée avec 2x50 mL
d’H2O, séchée avec du Na2SO4 et évaporée.

Mode opératoire B
Un mélange de 4,7-dichloroquinoléine (0.99 g, 4.9 mmol) et 5 équivalents de diamine est porté à reflux
à 80°C durant 1h sans agitation magnétique ; puis à 135°C pendant 3h avec agitation. Après retour à température
ambiante, 30 ml de NaOH 10% sont ajoutés. La phase organique est extraite par 4x30 ml d’acétate d’éthyle,
séchée sous MgSO4. Le produit est condensé sous vide par évaporation. Un solide jaune/blanc est obtenu par
recristallisation en ajoutant de l’acétate d’éthyle.

Mode opérationnel C
Dans 20 ml d’éthanol sont dissous 1 équivalent de 4,7-dichloroquinoléine/4-fluoro-7-chloroquinoléine
et 5 équivalents de diamine. Le mélange est porté à reflux durant 24h-30h sous agitation magnétique. Le solvant
est éliminé à l’évaporateur rotatif. Puis, du dichlorométhane (20ml) et de l’eau (30ml) sont ajoutés. Les phases
organiques sont extraites à l’aide de 20 ml de dichlorométhane, lavées par 50 ml d’eau, séchées sous Na2SO4. Le
produit est condensé sous vide, pour donner un solide blanc. L’excès de diamine est purifié par ajout de
dichlorométhane.

5
Biot, C.; Daher, W.; Ndiaye, C. M.; Melnyk, P.; Pradines, B.; Chavain, N.; Pellet, A.; Fraisse, L.; Pelinski, L.; Jarry, C.; Brocard, J.; Khalife, J.;
Forfar-Bares, I.; Dive D. J. Med. Chem. 2006, 49, 4707 – 4714.

205

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Thèse de Gabin Mwande-Maguene, Lille 1, 2011

Partie expérimentale
N1-(7-chloroquinoléin-4-yl)éthane-1,2-diamine 63
12 14
NH2
11 HN
13
5 4
6
10
3 Solide jaunâtre (2,2 g ; R. = 100%)
7
M = 221.691g/mol
2
9
Cl N
8 1

RMN 1H (MeOH-d4) : 1.35 (s, 2H, H14) ; 3.00 (t, J 6.24, 2H, H13), 3.20 (t, J 6.09, 2H, H12), 5.89 (s, 1H,
H11), 6.27 (d, J 5.4, 1H, H3), 7.20 (dd, J 2.16, J 8.76, 1H, H6), 7.64 (d, J 8.97, 1H, H5), 7.8 (d, J 2.16, 1H, H8),
8.4(d, J 5.37, 1H, H2). RMN 13C (MeOH-d4) : 40.17 (1C, C13), 44.73 (1C, C12), 99.14 (1C, C3), 117.39 (1C,
C10), 121.44 (1C, C6), 125.18 (1C, C5), 128.55 (1C, C8), 134.80 (1C, C7), 149.06 (1C, C9), 150.00 (1C, C4),
151.98 (1C, C2).

N1(7-chloroquinoléin-4-yl)propane-1,3-diamine 64
12 14

11 HN NH2
13 15
5 4

6
10
3
Solide blanc (2,83 g ; R.= 80%)
M=235.718g/mol
2
7 9
Cl N
8 1

RMN 1H (MeOH-d4) : 1.87 (m, 2H, H13) ; 2.79 (t J 6.99, 2H, H14), 3.35 (t, J 7.02, 2H, H12), 6.42 (d J 5.67,
1H, H3), 7.30 (d, J 8.91, 1H, H6), 7.30 (s, 1H, H8), 7.99 (d, J 9.03, 1H, H5), 8.15 (d, J 5.61, 1H, H2). RMN 13C
(MeOH-d4) : 31.96 (1C, C13), 40.28 (1C, C14), 41.72 (1C, C12), 99.61 (1C, C3), 118.72 (1C, C10), 124.28
(1C, C6), 125.91 (1C, C5), 127.56 (1C, C8), 136.22 (1C, C7), 149.57 (1C, C9), 152.37 (1C, C4) , 152.99 (1C,
C2).

N1(7-chloroquinoléin-4-yl)-2,2-diméthylpropane-1,3-diamine 65
16
12

11 HN 14
13
5 4

6
10
3
NH 2 15 Solide blanc (1.22 g ; R. = 87%)
M = 263.772g/mol
2
7 9
Cl N
8 1

RMN 1H (MeOH-d4) : 1.53 (m, 2H, H14) ; 1.74 (m, 2H, H13), 2.68 (t J 7.14, 2H, H15), 3.32 (t, J 5.16, 2H,
H12), 6.42 (d J 5.16, 1H, H3), 7.32 (dd, J 2.16, 9.03, 1H, H6), 7.74 (d J 2.13, 1H, H8), 8.04 (d, J 9.03, 1H, H5),
8.29 (d, J 5.64, 1H, H2). RMN 13C (MeOH-d4) : 25.33 (2C, C19), 35.10 (1C, C13), 53.43(1C, C14), 57.15 (1C,
C12), 99.61 (1C, C3), 118.75 (1C, C10), 124.36 (1C, C6), 125.88 (1C, C5), 127.57 (1C, C8), 136.23 (1C, C7),
149.65 (1C, C9), 152.40 (1C, C4) , 152.66 (1C, C2).

N1(7-chloroquinoléin-4-yl)butane-1,4-diamine 66
16
12 14
NH2
11 HN
13 15
5 4

6
10
3
Solide Jaunâtre (1.22 g ; R. = 87%)
2
M = 259.745g/mol
7 9
Cl N
8 1

RMN 1H (MeOH-d4) : 1.53 (m, 2H, H14) ; 1.74 (m, 2H, H13), 1.92 (s, 2H, NH2), 2.68 (t J 6.96, 2H, H15),
3.32 (t, J 6.72, 2H, H12), 5.47 (s, 1H, NH), 6.42 (d J 5.58, 1H, H3), 7.32 (dd, J 2.16, 8.97, 1H, H6), 7.74 (d J
2.13, 1H, H8), 8.04 (d, J 9.00, 1H, H5), 8.29 (d, J 5.58, 1H, H2). RMN 13C (MeOH-d4) : 25.40 (1C, C14),
29.78 (1C, C13), 40.85 (1C, C15), 42.45(1C, C12), 98.17 (1C, C3), 117.30 (1C, C10), 122.93 (1C, C6), 124.44
(1C, C5), 126.15 (1C, C8), 134.78 (1C, C7), 148.19 (1C, C9), 150.95 (1C, C4) , 151.18 (1C, C2).

206

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Thèse de Gabin Mwande-Maguene, Lille 1, 2011

Partie expérimentale

(1R,4R)-N1-(7-chloroquinoléin-4-yl)cyclohexane-1,4-diamine 77 6
14a/b
NH2 16
13a/b
15b

12a Solide blanc (1.22 g ; R.= 87%)


11
HN M=275.783g/mol
5 4
10
6 3

2
7 9
Cl N
8
1

RMN 1H (MeOH-d4) : 1.3 (q J 11.6, 2H, H14b) ; 1.45 (q J 12.66, 2H, H13a), 1.94 (d J , 2H, H14a), 2.09 (d J ,
2H, H13b), 2.69 (m, 1H, H15), 3.48 (m, 1H, H12a), 6.47 (d J 5.67, 1H, H3), 7.30 (d, J 9.06, 1H, H6), 7.73 (s,
1H, H8), 8.07 (d, J 8.85, 1H, H5), 8.29 (d, J 5.58, 1H, H2). RMN 13C (MeOH d4) : 30.40 (2C, C14), 34.00 (2C,
C13), 49.54 (1C, C15), 50.99 (1C, C12), 98.53 (1C, C3), 117.36 (1C, C10), 123.03 (1C, C6), 124.35 (1C, C5),
126.11 (1C, C8), 134.80 (1C, C7), 148.39 (1C, C9), 150.37 (1C, C4) , 150.96 (1C, C2).

(1R,2R)-N1-(7-chloroquinoléin-4-yl)cyclohexane-1,2-diamine 78
14a/b
13a/b
15a/b

12a
11
HN
17b

5
Solide blanc (1.07 g ; R. = 98%)
4 NH2
6
10
3
M = 275.783g/mol
2
7 9
Cl N
8
1

RMN 1H (MeOH d4) : 1.44 (m, 4H, H13b, H14b, H15b, H16b) ; 1.84 (m, 2H, H14a et H15a), 2.16 (m, 2H,
H13a et H16a), 3.22 (m, 1H, H17b), 3.65 (m, 1H, H12a), 5,50 (s, NH2), 6.67 (d J 5.70, 1H, H3), 7,38 (d, J 8.9,
1H, H6), 7.75 (s, 1H, H8), 8.21 (d, J 9.03, 1H, H5), 8.38 (d, J 5.61, 1H, H2). RMN 13C (MeOH-d4) : 25.53 (1C,
C14), 25.67 (1C, C15), 31.98 (1C, C16), 32.89 (1C, C13), 54.89 (1C, C17), 57.29 (1C, C12), 100.19 (1C, C3),
119.12 (1C, C10), 124.90 (1C, C6), 126.17 (1C, C5), 127.34 (1C, C8), 136.55 (1C, C7), 149.55 (1C, C9),
152.25 (1C, C4) , 152.50 (1C, C2).

III.1.2. Synthèse des triamines quinoléines


a. Synthèse des tert-butyle alcane carbamates

Précurseurs halogène-alcane protégés

Mode opératoire général


4,7 mmol de Boc2O sont préalablement dissous dans 20 ml de chloroforme. 4,7 mmol de sel d’amine
solubilisée dans 4 ml de triéthylamine sont ensuite ajoutés à la solution à 0°C. La protection de l’amine est
complète au bout de 24h de réaction. Le mélange est hydrolysé avec 50 ml d’eau, puis les phases organiques sont
extraites par 3x20 ml de chloroforme. Après séchage sous Na2SO4, le solvant est évaporé pour donner des
cristaux jaunâtres.

tert-butyl 3-bromopropylcarbamate 75

3 1 Poudre jaune (822 mg ; R.= 88%)


Br NHBoc M = 226.138 g/mol
2
RMN1H NMR (CDCl3) : 1.37 (s, 9H, 3CH3), 1.90 (t, J 6.45, 2H, H3), 3.18 (m, J 5.76, 2H, H2), 3.37 (t, J 6.48,
2H, H1). RMN13C NMR (CDCl3) : 28.37 (3C, 3CH3), 30.85 (1C, C2), 32.68 (1C, C3), 38.94 (1C, C1), 85.11
(1C, C-3CH3), 156.00 (1C, COO).

6
Yearick, K.; Ekoue-Kovi, K.; Iwaniuk, D.P.; Natarajan, J.K.; Alumasa, J.; de Dios, A.C.; Roepe, P.D.; Wolf, C. J. Med Chem. 2008, 51, 1995 – 8.

207

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Thèse de Gabin Mwande-Maguene, Lille 1, 2011

Partie expérimentale
tert-butyl 2-bromoethylcarbamate 76

1 Poudre jaune (501 g ; R. = 72%)


Br
NHBoc M = 212.111 g/mol
2
RMN1H NMR (CDCl3) : 1.37 (s, 9H, 3CH3), 3.39 (t, J 3.45, 2H, H2), 3.44 (t, J 3.84, 2H, H1). RMN13C NMR
(CdCl3) : 28.29 (3C, 3CH3), 32.64 (1C, C2), 42.34 (1C, C1), 85.28 (1C, CO(3CH3)), 155.58 (1C, COO).

b. Synthèses des tert-butyl aminoquinoléïnes carbamates


Mode opératoire général
Un mélange de 1.33 mmol de tert-butyl bromoéthylamine/bromopropylamine carbamate, de 1.21 mmol
de diamine quinoléique et de 400 mg de K2CO3 dans 25 ml de 1-4 dioxane anhydre est chauffé à 100°C durant
toute une nuit. Après retour à température ambiante, le dioxane est évaporé sous pression réduite. Le résidu est
dilué dans 100 ml de chloroforme, lavé avec 1% d’HCl en solution, 50 ml d’eau, une solution saturée de NaCl,
puis séché sous MgSO4. Le solvant est condensé sous vide pour donner une huile qui cristallise à température
ambiante.

tert-butyl 2-((1R,4R)-4-(7-chloroquinolin-4-ylamino)cyclohexylamino)ethylcarbamate
H 16
14b N
NHBoc
15

HN 11a 13a/b
12a/b Poudre jaune (255 g ; R. = 51%)
5 4
6
10
3
M = 418.969 g/mol

2
7 9
Cl N
8
1

RMN 1H (CDCl3) : 0.78 (m, 2H, H11 et H14), 1.18 (m, 4H, H13), 1.38 (s, 9H, 3CH3), 3.39 (m, 4H, H12), 3.52
(m, 2H, H15), 3.63 (m, 2H, H16), 4.92 (s, NH), 7.42 (d, J 4.65, 1H, H3), 7.52 (d, J 8.91, 1H, H6), 8.03 (s, 1H,
H8), 8.10 (d, J 9.12, 1H, H5), 8.71 (d, J 4.77, 1H, H2). RMN 13C (CDCl3) : 28.29 (3C, 3CH3), 32.40 (2C, C13),
33.64 (1C, C15), 35.23 (2C, C12), 42.34 (1C, C16), 49.54 (1C, C14), 50.99 (1C, C11), 85.28 (1C, CO(3CH3)),
98.53 (1C, C3), 117.36 (1C, C10), 123.03 (1C, C6), 124.35 (1C, C5), 126.11 (1C, C8), 134.80 (1C, C7), 148.39
(1C, C9), 150.37 (1C, C4) , 150.96 (1C, C2), 155.58 (1C, COO).

tert-butyl 3-((1R,4R)-4-(7-chloroquinolin-4-ylamino)cyclohexylamino)propylcarbamate
H 16
14b N NHBoc

15 17

HN 11a 13a/b
12a/b Poudre jaune (312 mg ; R. = 68%)
5
6
10
4
M = 432.998 g/mol
3

2
7 9
Cl N
8
1

RMN 1H (CDCl3) : 1.28 (m, 4H, H13b et H12b), 1.38 (s, 9H, 3CH3), 1.41 (m, 1H, H14), 1.64 (m, 2H, H16),
2.04 (m, 2H, H15), 2.10 (m, 2H, H13a), 2.49 (m, 1H, H11), 3.16 (m, 2H, H12a), 3.45 (m, 2H, H17), 5.23 (s,
NH), 6.35 (d, J 5.28, 1H, H3), 7.26 (d, J 8.52, 1H, H6), 7.56 (d, J 8.94, 1H, H5), 7.86(s, 1H, H8), 8.43 (d, J
5.28, 1H, H2). RMN 13C (CDCl3) : 28.44 (3C, 3CH3), 31.24 (2C, C13), 32.68 (1C, C16), 35.11 (2C, C12),
35.23 (1C, C15), 42.34 (1C, C14), 49.54 (1C, C17), 50.99 (1C, C11), 85.11 (1C, CO(3CH3)), 99.35 (1C, C3),
117.05 (1C, C10), 120.07 (1C, C6), 125.19 (1C, C5), 128.84 (1C, C8), 134.84 (1C, C7), 148.55 (1C, C9),
149.36 (1C, C4) , 151.96 (1C, C2), 168.52 (1C, COO).

c. Synthèse des triamines quinoléines


Mode opératoire général
A une solution de 10 ml de chloroforme contenant 1 mmol d’amine quinoléique protégée est ajouté, à
0°C, 10 ml d’acide chlorhydrique dans de l’isopropanol. La mixture est laissée sous agitation magnétique à
température ambiante. La déprotection est totale au bout de 18h de réaction. Après hydrolyse par 50 ml d’eau,
l’HCl est neutralisé par ajout de NaOH. Les phases organiques sont extraites par 3x20 ml de chloroforme,
séchées sous MgSO4 et condensées à l’évaporateur rotatif pour donner une huile jaune.

208

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Thèse de Gabin Mwande-Maguene, Lille 1, 2011

Partie expérimentale
(1R,4R)-N1-(2-aminoethyl)-N4-(7-chloroquinolin-4-yl)cyclohexane-1,4-diamine 79
H 16
14b N
NH2
15

13a/b
HN 11a
12a/b
5
10
4 Poudre jaune (185 mg ; R. = 51%)
6 3
M = 318.852 g/mol
2
7 9
Cl N
8
1

RMN 1H (CDCl3) : 1.04 (m, 2H, H13a), 1.06 (m, 2H, H12a), 1.45 (m, 4H, H13b et H12b), 2.08 (m, 2H, H16),
2.10 (m, 2H, H15), 2.90 (m, 1H, H14), 3.45 (m, 2H, H11), 6.46 (d, J 5.91, 1H, H3), 7.27 (d, J 9.03, 1H, H6),
7.65 (s, 1H, H8), 8.04 (d, J 9.03, 1H, H5), 8.23 (d, J 5.52, 1H, H2). RMN 13C (CDCl3) : 31.18 (2C, C13), 32.33
(2C, C12), 48.16 (1C, C14), 49.86 (1C, C11), 50.85 (1C, C16), 51.80 (1C, C15), 100.01 (1C, C3), 118.79 (1C,
C10), 124.54 (1C, C6), 125.95 (1C, C5), 127.48 (1C, C8), 136.38 (1C, C7), 149.76 (1C, C9), 151.83 (1C, C4) ,
152.37 (1C, C2).

(1R,4R)-N1-(3-aminopropyl)-N4-(7-chloroquinolin-4-yl)cyclohexane-1,4-diamine 80
H 16
14b N NH2

15 17

13a/b
HN 11a
12a/b
5 4
Poudre jaune (270 mg ; R. = 82%)
10
6 3 M = 332.879 g/mol
2
7 9
Cl N
8
1

RMN 1H (CDCl3) : 0.86 (m, 2H, H16), 1.24 (m, 2H, H13a), 1.36 (m, 2H, H12a), 1.45 (m, 4H, H13b et H12b),
2.08 (m, 2H, H17), 2.10 (m, 2H, H15), 2.90 (m, 1H, H14), 3.45 (m, 2H, H11), 7.84 (d, J 5.91, 1H, H3), 7.98 (d,
J 9.63, 1H, H6), 8.15 (s, 1H, H8), 8.36 (d, J 9.75, 1H, H5), 8.93 (d, J 5.52, 1H, H2). RMN 13C (CDCl3) : 31.24
(2C, C13), 32.68 (1C, C16), 35.11 (2C, C12), 35.23 (1C, C15), 42.34 (1C, C14), 49.54 (1C, C17), 50.99 (1C,
C11), 99.35 (1C, C3), 117.05 (1C, C10), 120.07 (1C, C6), 125.19 (1C, C5), 128.84 (1C, C8), 134.84 (1C, C7),
148.55 (1C, C9), 149.36 (1C, C4) , 151.96 (1C, C2).

III.2. Synthèse des amines quinoléines ferrocéniques

III.2.1.Synthèse diamines quinoléines ferrocéniques


Mode opératoire général
A une solution de 1.30 mmol de 63 – 66 et 77 - 78 dans 20 ml d’éthanol sont ajoutés 1.30 mmol de
ferrocène carboxaldéhyde (pour 65, 77 – 66)/N-ferrocénylméthylpipéridone(pour 63 – 64 et 66). La mixture est
portée à reflux sous agitation magnétique durant 4h. Le solvant est complètement évaporé sous pression réduite.
Le résidu est solubilisé dans du dichlorométhane et séché sous Na2SO4, puis évaporé à nouveau. L’imine
obtenue est mise en solution dans 20 ml de méthanol, puis à 0°C 10 mmol de NaBH4 sont ajoutés. La mixture est
laissée durant 2h à 0°C. La réaction est stoppée par ajout de 20 ml d’une solution aqueuse de 0.5M de NaOH.
Les phases organiques sont extraites par 20 ml de CH2Cl2, rassemblées et lavées avec une solution saturée de
NaCl. Après séchage sous Na2SO4, le solvant est évaporé sous pression réduite pour donner une poudre jaune
(68 – 72 et 83 – 84). Les produits sont purifiés soit par cristallisation ou par chromatographie sur colonne éluant
7/3 acétate d’éthyle/ triéthylamine.

4-(2-(1-ferrocénylméthylpiperidin-4-yl)hydrazinyl)-7-chloroquinoline 68
12
H 14a,b
N
HN
11 13
15a,b Poudre jaune (449 mg ; R. = 98%)
5 4
N Fc
M = 474.817g/mol
6
10 3
16
P.F = 87°C
2 Analyse élémentaire (C25H27ClFeN4) calculée: C
7 9
Cl N
8 1 63.24 ; H, 5.73 ; N, 11.80%, trouvé C 63.18 ; H, 5.56 ;
N, 11.83%

209

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Thèse de Gabin Mwande-Maguene, Lille 1, 2011

Partie expérimentale
RMN 1H (CDCl3) : 1.47 (t, J 12.09, 2H, H14a), 1.79 (d, J 12.09, 2H, H15a), 1.95 (t, J 10.56, 2H, H14b),
2.77(d, J 9, 2H, H15b), 3.32 (s, 2H, H16), 3.52 (m, 1H, H13), 4.00(s, 7H, H Fc), 4.08 (s, 2H, H fc), 6.95 (d, J
6.54, 1H, H3), 7.27 (d, J 9.33, 1H, H6), 7.53(d, J 9.33, 1H, H5), 7.87 (s, 1H, H8), 8.46(d, J 5.61, 1H, H2).
RMN13C (MeOH-d4) : 30.23 (2C, C14), 50.93 (2C, C15), 56.82 (1C, C13), 58.26 (1C, C16), 68.11 (2C, C Fc),
68.53 (5C, C Fc), 70.34 (2C, C Fc), 82.1 (1C, C Fc), 100.84 (1C, C3), 115.60 (1C, C10), 120.89 (1C, C6),
125.40 (1C, C5), 128.55 (1C, C8), 134.92 (1C, C7), 148.76 (1C, C9), 151.33 (1C, C4), 151.93 (1C, C2).

N1-(1-ferocénylméthylpiperidin-4-yl)-N 2 -(7-chloroquinolin-4-yl)éthane-1,2-diamine 69
14
12 H
N Poudre jaune (700 g ; R.= 95%)
16
17
HN

5
11 13 15
M=502.88g/mol
18 N Fc
10
6 4 3
P.F = 66°C 19

Cl
7
8
9
N
1
2
Analyse élémentaire (C27H31ClFeN4) calculée: C
64.49 ; H, 6.21 ; N, 11.14%, trouvé : C 64.65 ; H,
6.25 ; N, 11.21%
RMN 1H (CDCl3): 1.27 (t, J 6.24, 2H, H13), 1.78 (m, 4H, H16), 1.85(m, 1H, H15), 2.35 (t, J 6.09, 2H, H12),
2.74 (t J 6.03, 4H, H17), 3.29 (s, 2H, H19), 4.02 (s, 7H, H Fc), 4.07 (s, 2H, H Fc), 5.20 (s, 1H, H11),
6.27 (d, J 5.4, 1H, H3), 7.20 (dd, J 2.16, J 8.76, 1H, H6), 7.64 (d, J 8.97, 1H, H5), 7.8 (d, J 2.16, 1H, H8),
8.4(d, J 5.37, 1H, H2). RMN 13C (CDCl3): 32.74 (2C, C16), 42.35 (1C, C13), 44.23 (1C, C12), 51.70 (2C,
C17), 54.21 (1C, C15), 58.30 (1C, C19), 99.10 (1C, C3), 117.37 (1C, C10), 121.56 (1C, C6), 125.17 (1C, C5),
128.37 (1C, C8), 134.74 (1C, C7), 148.93 (1C, C9), 149.96 (1C, C4), 151.92 (1C, C2).

N1-(1-ferocénylméthylpiperidin-4-yl)-N 3 -(7-chloroquinolin-4-yl)propane-1,3-diamine 70
19

N Fc

Poudre jaune (700 mg ; R. = 80%)


12 14 16

M = 516.89 g/mol
HN
11 13
N
H 17
18

5
10
P.F = 64°C 15

4
6
Analyse élémentaire
3
(C28H33ClFeN4)
Cl
7 9
calculée: C 65.06 ; H, 6.44 ; N, 10.84%,
N
2

8
trouvé C 65.21 ; H, 6.39 ; N, 10.78%
1

RMN 1H (CDCl3): 1.21 (m, 4H, H17), 1.50 (m, 2H, H13), 2.5 (m, 1H, H16); 2.79 (d J 7.16, 2H, H14), 2.85 (m,
4H, H18), 3.29 (t, J 5.67, 2H, H12), 3.39 (s, 2H, H19), 4.11 (s, 7H, H Fc), 4.15 (s, 2H, H Fc), 6.25 (d J 5.37,
1H, H3), 7.32 (dd, J 1.98; 9.18, 1H, H6), 7.81 (d, J 8.94, 1H, H5), 7.88 (d, J 1.98, 1H, H8), 8.43 (d, J 5.34, 1H,
H2). RMN 13C (CDCl3): 27.19 (1C, C13), 31.98 (2C, C17), 34.47 (1C, C14), 43.51 (1C, C12), 51.61 (2C, C18),
55.40 (1C, C16), 58.12 (1C, C19), 68.12 (2C, C Fc), 68.54 (5C, C Fc), 70.35 (2C, C Fc), 82.13 (1C, C Fc),
98.18 (1C, C3), 117.43 (1C, C10), 122.54 (1C, C6), 125.64 (1C, C5), 127.80 (1C, C8), 134.92 (1C, C7), 144.45
(1C, C9), 150.70 (1C, C4), 151.44 (1C, C2).

N1-(1-ferocénylméthylpiperidin-4-yl)-N 3 -(7-chloroquinolin-4-yl)2,2-diméthylpropane-1,3-
diamine 71

12
11
Poudre Jaune (533 mg ; R. = 74%)
HN
13
14
16 17

19
5 M4 = 544.21 g/mol
10 HN
6 3 15 N 18 P.F = 58°C
Analyse élémentaire (C30H37ClFeN4) calculée:
2
Cl
7 9 N
Fc
C 66.12 ; H, 6.84 ; N, 10.28%, trouvé : C
8 1
66.40 ; H, 6.89 ; N, 10.18%
RMN 1H (CDCl3) : 1.06 (s, 6H, H19); 1.15 (m, 4H, H16), 1.95 (m, 2H, H17), 2.37 (m, 1H, H15), 2.69 (s, 2H,
H14), 3.1 (s, 2H, H12), 3.37 (s, 2H, H18), 4.11 (s, 7H, H Fc), 4.16 (s, 2H, H Fc), 6.62 (d, J 6.9, 1H, H3), 7.29
(dd, J 2.13 RMN 8.88, 1H, H6), 7.70 (d, J 9.24, 1H, H5), 7.91 (d, J 2, 1H, H8), 8.44 (d, J 6.93, 1H, H2). RMN
13
C (CDCl3) : 25.03 (2C, C19), 32.75 (2C, C16), 33.55 (1C, C13), 51.91 (2C, C17), 55.93(2C, C14 et C15),
58.23 (2C, C12 et C18), 68.02 (2C, C Fc), 68.52 (5C, C Fc), 70.41 (2C, C Fc), 82.73 (1C, C Fc), 97.88 (1C, C3),
117.75 (1C, C10), 122.45 (1C, C6), 124.75 (1C, C5), 128.49 (1C, C8), 134.53 (1C, C7), 149.18 (1C, C9),
150.83 (1C, C4) , 152.14 (1C, C2).

210

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Partie expérimentale
N1-(1-ferocénylméthylpiperidin-4-yl)-N 4 -(7-chloroquinolin-4-yl)butane-1,4-diamine 72
16
12 14 H 18
N
11 HN 19
Poudre Jaune (478 g ; R. = 85%)
13 15 17 M = 531 g/mol
5
10
4 N Fc P.F = 62°C
6 3
20 LC-MS : 531.20 (MH+)
2
7 9
Cl N
8 1

RMN 1H (CDCl3): 1.95 (m, 4H, H13 et H14); 2.01 (m, 4H, H18), 2.18 (m, 2H, H15), 2.71 (m, 1H, H17), 2.85
(m, 4H, H19), 3.21 (m, 2H, H12), 3.39 (s, 2H, H20), 4.11 (s, 9H, H Fc), 6.19 (d, J 7, 1H, H3), 7.23 (d, J 9.36,
1H, H6), 7.79 (s, 1H, H8), 8.12 (d, J 9.36, 1H, H5), 8.29 (d, J 6.69, 1H, H2). RMN 13C (CDCl3) : 24.05 (1C,
C14), 25.23 (1C, C13), 29.18 (2C, C18), 30.95 (1C, C15), 42.54(1C, C12), 50.90 (2C, C19), 54.79 (1C, C17),
57.64 (1C, C20), 68.27 (2C, C Fc), 68.60 (5C, C Fc), 70.37 (2C, C Fc), 81.23 (1C, C Fc), 98.21 (1C, C3),
111.43 (1C, C10), 126.75 (1C, C6), 123.47 (1C, C5), 125.47 (1C, C8), 135.80 (1C, C7), 147.94 (1C, C9),
151.55 (1C, C4) , 156.47 (1C, C2).

(1R,4R)-N1-(7-chloroquinolin-4-yl)-N4-(ferrocénylmethyl)cyclohexane-1,4-diamine 83
16
14a/b H
N Fc
13a/b
15b

12a
Poudre jaune (3 g ; R. = 98%)
11
HN
M = 473.13 g/mol
5 4
P.F = 187°C
6
10
3 Analyse élémentaire (C26H28ClFeN3)
calculée: C 65.91 ; H, 5.96 ; N, 8.87%, C
Cl 7 9
N
2 66.10; H, 5.90 ; N, 8.93%
8
1

RMN 1H (CDCl3): 1.95 (m, 4H, H13 et H14); 2.01 (m, 4H, H18), 2.18 (m, 2H, H15), 2.71 (m, 1H, H17), 2.85
(m, 4H, H19), 3.21 (m, 2H, H12), 3.39 (s, 2H, H20), 4.11 (s, 9H, H Fc), 6.19 (d, J 7, 1H, H3), 7.23 (d, J 9.36,
1H, H6), 7.79 (s, 1H, H8), 8.12 (d, J 9.36, 1H, H5), 8.29 (d, J 6.69, 1H, H2). RMN 13C (CDCl3) : 24.05 (1C,
C14), 25.23 (1C, C13), 29.18 (2C, C18), 30.95 (1C, C15), 42.54(1C, C12), 50.90 (2C, C19), 54.79 (1C, C17),
57.64 (1C, C20), 68.27 (2C, C Fc), 68.60 (5C, C Fc), 70.37 (2C, C Fc), 81.23 (1C, C Fc), 98.21 (1C, C3),
111.43 (1C, C10), 126.75 (1C, C6), 123.47 (1C, C5), 125.47 (1C, C8), 135.80 (1C, C7), 147.94 (1C, C9),
151.55 (1C, C4) , 156.47 (1C, C2).

(1R,2R)-N1-(7-chloroquinolin-4-yl)-N2-(ferrocénylmethyl)cyclohexane-1,2-diamine 84
14

13
17
12 15
Fc
Poudre jaune (3 g ; R. = 98%)
11
HN M = 473.13 g/mol
HN
5 4 16 17 P.F = 50°C
10
6 3 LC-MS : 474.24
2
7 9
Cl N
8
1

RMN 1H (CDCl3) : 1.16 (m, 4H, H14) ; 1.35 (m, 8H, H14 et H13), 1.75 (m, 1H, H15), 2.19 (m, 4H, H13), 3.16
(m, 1H, H12), 3.31 (d, J 13.41, 1H, H17a), 3.57 (d, J 13.11, 1H, H17b), 3.95 (s, 5H, H Fc), 4.05 (s, 4H, H Fc),
6.40 (d J 5.46, 1H, H3), 7,19 (dd, J 2.1 RMN 8.97, 1H, H6), 7.41 (d, J 8.88, 1H, H5), 7.85 (d, J 2.19, 1H, H8),
8.41 (d, J 5.4, 1H, H2). RMN 13C (MeOH d4): 24.69 (2C, C14), 31.72 (2C, C13), 45.64 (1C, C15), 56.72 (1C,
C12), 60.49 (1C, C16), 67.84 (1C, C17), 68.03 (2C, C Fc), 68.12 (2C, C Fc), 68.43 (5C, C Fc), 87.28 (1C, C
Fc), 99.81 (1C, C3), 117.67 (1C, C10), 121.32 (1C, C6), 125.21 (1C, C5), 128.78 (1C, C8), 134.73 (1C, C7),
149.32 (1C, C9), 149.89 (1C, C4), 152.08 (1C, C2).

III.2.2.Synthèse des triamines ferrocéniques

211

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Partie expérimentale
Mode opératoire général
1 équivalent de ferrocène carbaldéhyde est ajouté dans un ballon contenant 1 équivalent de diamine
quinoléique correspondant 79 – 80 solubilisé dans 20 ml d’éthanol. La mixture est portée à 90°C sous agitation
magnétique. Au bout de 4H, l’imine est formée. L’éthanol est évaporé, puis le résidu est dissous dans 20 ml de
méthanol. L’imine est réduite après 2h de réaction lors de l’ajout lent du NaBH4. Après hydrolyse avec 50 ml
d’eau, la phase organique est extraite par 3x20 ml de dichlorométhane. Après séchage sous MgSO4, le produit
est condensé à l’aide de l’évaporateur rotatif pour donner une poudre jaune.

(1R,4R)-N1-(7-chloroquinolin-4-yl)-N4-(3-(ferroncénylmethylamino)ethyl)cyclohexane-1,4-
diamine 81
H 16 17
14b N

15
N
H Fc Poudre jaune (173 mg ; R. = 100%)
M = 517 g/mol
13a/b
HN 11a P.F = 155°C
12a/b
5 4
Analyse élémentaire (C28H33ClFeN4) calculée: C
6
10
3
65.06 ; H, 6.44 ; N, 10.84%, trouvé : C 65.21 ; H,
6.31 ; N, 10.62%.
2
7 9
Cl N
8
1

RMN 1H (CDCl3): 1.28 (m, 4H, H12a et H13a), 1.99 (m, 4H, H12b et H13b), 2.18 (4H, H15 et H16), 2.55 (m,
1H, H14), 3.42 (m, 1H, H11), 4.06 (s, 7H, Cp), 4.08 (s, 2H, Cp), 4.15 (s, 2H, H17), 4.25 (s, NH), 4.76 (s, NH),
6.34 (d, J 8.65, 1H, H3), 7.25 (d, J 10, 1H, H6), 7.52 (d, J 10, 1H, H5), 7.87 (s, 1H, H8), 8.42 (d, J 8.85, 1H,
H2). RMN 13C (CDCl3): 31.23 (2C, C13), 31.48 (2C, C12), 46.17 (1C, C16), 51.43 (1C, C15), 55.52 (1C, C14),
57.07 (1C, C11), 60.69 (1C, C17), 68.00 (2C, Cp), 68.29 (2C, Cp), 68.50 (5C, Cp), 81.70 (1C, Cp), 99.35 (1C,
C3), 114.05 (1C, C10), 120.76 (1C, C6), 122.53 (1C, C5), 125.22 (1C, C8), 129.01 (1C, C7), 144.7 (1C, C9),
151.95 (1C, C4), 154.26 (1C, C2).

(1R,4R)-N1-(7-chloroquinolin-4-yl)-N4-(3-(ferroncénylmethylamino)propyl)cyclohexane-1,4-
diamine 82
H 16 H
14b N N
Fc
15 17 18 Poudre jaune (151 mg ; R. = 100%)
M = 531 g/mol
HN 11a 13a/b
12a/b P.F = 79-90°C
5 4
6
10 Analyse élémentaire (C29H35ClFeN4) calculée: C
3
65.61 ; H, 6.64 ; N, 10.55%, trouvé : C 65.85 ; H,
7 9
2 6.72 ; N, 10.31%.
Cl N
8 1

RMN 1H (CDCl3) : 0.86 (m, 2H, H16), 1.27 (m, 2H, H13b), 1.35 (3H, H13a et H14a), 2.08 (m, 2H, H12b), 2.27
(m, 3H, H12a et H11a), 2.7 (m, 2H, H17), 3.50 (m, 2H, H15), 4.14 (s, 7H, Cp), 4.17 (s, 2H, Cp), 4.20 (s, 2H,
H18), 4.25 (s, NH), 4.35 (1H, NH), 4.88 (s, NH), 6.44 (d, J 6.18, 1H, H3), 7.34 (d, J 9.24, 1H, H6), 7.62 (d, J
10.29, 1H, H5), 7.96 (s, 1H, H8), 8.52 (d, J 8.85, 1H, H2). RMN 13C (CDCl3) : 31.16 (2C, C13), 31.68 (2C,
C12), 31.83 (1C, C16), 46.17 (1C, C17), 51.43 (1C, C15), 55.52 (1C, C14), 57.07 (1C, C11), 60.65 (1C, C18),
67.87 (2C, Cp), 68.56 (5C, Cp), 70.05 (2C, Cp), 79.58 (1C, Cp), 99.31 (1C, C3), 117.21 (1C, C10), 119.27 (1C,
C6), 120.93 (1C, C5), 125.12 (1C, C8), 128.86 (1C, C7), 148.78 (1C, C9), 149.40 (1C, C4), 152.04 (1C, C2).

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Partie expérimentale
(1R,4R)-N1-(7-chloroquinolin-4-yl)-N4-(ferrocénylmethyl)-N4-methylcyclohexane-1,4-
diamine 85
16

Poudre jaune (151 mg ; R. = 100%)


14b N Fc
M = 476 g/mol
15
P.F = 79-90°C
11a 13a/b
Analyse élémentaire (C27H30ClFeN3) calculée: C
HN
12a/b 66.47 ; H, 6.20 ; N, 8.61%, trouvé : C 66.55 ; H, 6.30 ;
5 4
6
10 N, 8.55%
3

2
7 9
Cl N
8
1

RMN 1H (CDCl3): 1.26 (m, 4H, H13a et H14a); 1.98 (m, 2H, H14b), 2.18 (m, 2H, H13b), 2.25 (s, 3H, H16),
2.52 (m, 1H, H15), 3.49 (m, 1H, H12), 3.49 (s, 2H, H17), 4.00 (s, 7H, H Fc), 4.10 (s, 2H, H Fc), 6.35 (d J 5.4,
1H, H3), 7.25 (dd, J 1.8 RMN 8.85, 1H, H6), 7.53 (d, J 8.97, 1H, H5), 7.87 (d, J 1.86, 1H, H8), 8.43 (d, J 5.34,
1H, H2). RMN 13C (CDCl3): 27.02 (1C, C16), 31.64 (2C, C13), 37.90 (2C, C12), 51.73 (1C, C14), 54.05 (1C,
C11), 60.63 (1C, C15), 68.11 (2C, Fc), 68.56 (5C, Fc), 70.05 (2C, Fc), 79.58 (1C, C Fc), 99.54 (1C, C3),
112.73 (1C, C10), 117.02 (1C, C6), 120.97 (1C, C5), 125.25 (1C, C8), 129.21 (1C, C7), 135.14 (1C, C9),
148.66 (1C, C4), 152.28 (1C, C2).

IV. DERIVES BENZODIAZEPINES FERROCENIQUES

IV.1. Synthèse des benzodiazépines par la méthode conventionnelle 1

IV.1.1. Réaction de couplage

2-N-(N’-Boc-glycinyl)aminobenzophénone 88

Mode opératoire
Dans un ballon de 100 mL, 0.499 g (2,53 mmol) de 2-aminobenzophénone et 0.478 g (2.73 mmol) de
N-Boc-glycine et 0,486 g (2,54 mmol) d’EDCI sont solubilisés dans 40 mL de dichlorométhane (DCM). Le
mélange est maintenu une nuit sous agitation magnétique, à température ambiante. De l’eau distillée (30 mL) est
ajoutée au mélange et une extraction au DCM est effectuée, la phase organique est séchée sur MgSO4, filtrée
puis évaporée. Le solide obtenu est lavé à l’éther de pétrole et à l’éther éthylique (1 EE/ 2 EP).
21
22
O 20
Cristaux blanc (663 mg ; R. = 74%)
17
H
19

N O
O 14 HN M = 354.4 g/mol
15
18

16
9
1 2 P.F = 202°C O
8
10 7
Analyse élémentaire (C20H22N2O4) calculée: C 67.78 ;
3

11 13
6 H, 6.26 ; N, 7.90% ; mesurée : C, 67.80; H, 6.27; N,
4

12 5
7.89 ; rtLCMS 2.98, MS 355.0.
RMN 1H (CDCl3) : 11.2 (1H, s, H17) ; 8.63 (1H, d, J 7.2 , H3) ; 7.67 (1H, d, J 8, H6) ; 7.59 (1H, t, J 7,1, H11) ;
7.57 (3H, m, H5, H9 et H13) ; 7.27 (2H,m, H10 et H12) ; 7.10 (1H, t, J 8, H4) ; 5.30 (1H, s, H14) ; 3.93 (2H, d, J 6,
H16) ; 1.43 (9H, s, H20, H21 et H22). RMN 13C (CDCl3) : 199.25 (C7) ; 168.79 (, C18) ; 155.88 (C15) ; 140.06 (C2) ;
138.77 (C8) ; 134.23 (C11) ; 133.53 (C5) ; 132.49 (C6) ; 129.95 (C9 et C13) ; 128.29 (C10 et C12) ; 123.55 (C4) ;
121.44 (C1) ; 80.44 (C19) ; 45.36 (C16) ; 28.30 (C20, C21 et C22).

Mode opératoire général pour la synthèse des composés 91, 92


Dans un ballon de 50 mL sous atmosphère inerte, contenant une solution de 2-aminobenzophenone (1
équivalent) et de N-Boc-glycine (1 équivalent) dans 5 mL de dichlorométhane, sont ajoutés très lentement 1
équivalent de dicylohexylcarbodiimide (DCC) dans du CH2Cl2 pendant 30 mn à 0°C. Après 10 h de réaction à
température ambiante, la solution est filtrée sur célite et le filtrat est récupéré puis évaporé. Le produit formé est
ainsi purifié par chromatographie sur colonne de silice en utilisant comme éluant : un mélange de CH2Cl2/EP
(6/4) et acétate d’éthyle/EP (5/5).

213

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Partie expérimentale

2-N-(N’-Boc-glycinyl)amino-5 chlorobenzophénone 92

Solide jaune claire (1470 mg ; R. = 88%)


M = 388.4 g/mol
P.F = 147°C
Analyse élémentaire (C20H21ClN2O4) calculée: C,
61.78; H, 5.44; N, 7.20% ; mesurée : C, 61.71; H,
5.47; N, 7.23 ; rtLCMS 3.19, MS 388.9
RMN 1H (CDCl3) : 11,07 (1H, s, H14) ; 8,6 (1H, d, J 9, H3) ; 7,63-7,47 (3H, m, H6, H4 et H11) ; 7,46-7,40 (4H,
m, H9, H10, H12 et H13) ; 5,15 (1H, s, H17) ; 3,90 (2H, d, J 6, H16) ; 1,38 (9H, s, H20, H21 et H22). RMN 13C
(CDCl3) : 197,94 (C7) ; 169,09 (C15) ; 155,90 (C18) ; 138,30 (C2) 137,71 (C8) ; 133,87 (C4) ; 132,99 (C11) ;
132,6 (C9) ; 129,97 (C13) ; 128,54 (C10 et C12) ; 127,6 (C8) ; 124,9 (C5) ; 122,92 (C3) ; 77,09 (C19) ; 45,32 (C16) ;
28,21 (C20, C21 et C22).

2-N-(N’-Boc-glycinyl)amino-5 chloro-2’-fluorobenzophénone 91

Poudre jaune claire (569 mg ; R. = 70%)


M = 406.9 g/mol
P.F = 130°C
Analyse élémentaire (C20H20ClFN2O4) calculée: C,
59.04; H, 4.96; N, 6.89% ; mesurée : C, 59.24; H,
5.08; N, 6.88% ; rtLCMS 3.21, MS 406.9
RMN 1H (CDCl3) : 11,6 (1H, s, H16) ; 8,68 (1H, d, J 9, H3) ; 7,48 (2H, m, H11 et H4) ; 7,38 (2H, m, H3 et H6) ;
7,24 (1H, d, J 8, H12) ; 7,12 (1H, t, J 9, H10) ; 5,15 (1H, s, H16) ; 5,16 (1H, s, H13) ; 3,95 (2H, d, J 6, H15) ; 1,39
(9H, s, H19, H20 et H21). RMN 13C (CDCl3) : 195,47 (C7) ; 169,20 (C14) ; 165,11 (C22) ; 153,07 (C17) ; 138,91
(C2) ; 135,04 (C11) ; 133,68 (C4) ; 133,01 (C9) ; 130,27 (C6) ; 127,75 (C1) ; 125,6 (C5) ; 124,51 (C10) ; 124,04
(C8) ; 122,33 (C3) ; 116.5 (C12) ; 77,06 (C18) ; 49,91 (C15) ; 28,25 (C19, C20, C21).

IV.1.2. déprotection et cyclisation des 88, 91 et 92

(Z)-5-phenyl-1H-benzo[e][1,4]diazepin-2(3H)-one 94

Mode opératoire
Dans un ballon de 100 mL, 0,318 g du composé 88, est dissous dans 20 mL de dichlorométhane. Après
ajout d’acide trifluoroacétique (1mL) le mélange est maintenu sous agitation magnétique et à température
ambiante durant 4h. L’excès d’acide est neutralisé avec une solution 4N de l’hydroxyde de potassium. Une
extraction au DCM (3×15 mL) est effectuée, la phase organique est séchée sur MgSO4, filtrée puis évaporée. Le
solide obtenu est dissous dans 20 ml de DCM avec 5% d’acide acétique. La solution est portée à reflux toute une
nuit. Une extraction au DCM est effectuée suivie d’une neutralisation avec le carbonate de potassium. La phase
organique est récupérée, séchée sur MgSO4, filtrée et évaporée.

Solide blanc (1950 mg ; R. = 92%)


M = 236.3 g/mol
P.F = 148°C

RMN 1H (CDCl3) : 9,78 (1H, s, H1) ; 7,44 (2H, d, J 7.4, H13 et H9) ; 7,39 (2H, t, J 7,6 Hz, H12 et H10) ; 7,29
(1H, t, J 8, H4) ; 7,25 (1H, d, J 8,1 Hz, H6) ; 7,22 (1H, t, J 7,6, H11) ; 7,15 (1H, d, J 8,1 Hz, H3) ; 7,06 (1H, t, J 8
Hz, H5) ; 4,26 (2H,s, H15). RMN 13C (CDCl3) : 172,44 (C16) ; 171,21 (C14) ; 139,46 (C2) ; 138,85 (C8) ; 131,74
(C4) ; 131,36 (C11) ; 130,32 (C6) ; 129,72 (C13 et C9) ; 128,20 (C12 et C10) ; 127,23 (C7) ; 123,34 (C5) ; 121,27
(C3) ; 56,71 (C15).

214

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Partie expérimentale
Mode opératoire général de synthèse des composés 97 et 98
Première étape :
2,816 g (8,98 mmol) de 91 et 92 sont dissous dans 170 mL de chloroforme et 14 mL d’une solution de
HCl dans du 2-propanol (5 à 6 N, 50 équiv.) sont ajoutés lentement à 0°C. La réaction est laissée 24h sous
agitation magnétique. La solution est neutralisée avec une solution aqueuse de NaOH (6N) et extraite au DCM
(3×30 mL) a été effectuée. La phase organique récupérée, séchée sur MgSO4, filtrée puis évaporée sous pression
réduite.
Seconde étape :
Le résidu obtenu est dissous dans 900 mL de dichlorométhane en présence de 40 mL d’acide acétique
glacial (100 équiv.). Le mélange est laissé sous agitation et à reflux pendant une nuit. La solution est ensuite
neutralisée avec une solution aqueuse de NaOH (6N) avant d’être extraite au dichlorométhane (3×50mL). La
phase organique est séchée sur MgSO4, filtrée puis évaporée sous vide.
Purification : chromatographie sur colonne de silice avec 100% EE comme éluant et cristallisation à froid avec
un mélange de DCM:EP (1:4).

(Z)-7-chloro-5-phenyl-1H-benzo[e][1,4]diazepin-2(3H)-one 98

Poudre blanche (1900 mg ; R. = 87%)


M = 271 g/mol
P.F = 216°C

RMN 1H (CDCl3): 9,2 (1H, s, H1), 7,47 (1H, m, H3) ; 7,46-7,40 (2H, m, H9 et H13) ; 7,39 (2H, m, H10 et H12) ;
7,34 (1H, d, J 2,4, H6) ; 7,10 (1H, d, J 8,6, H4) ; 4,26 (2H, s, H15). RMN 13C (CDCl3) : 172,8 (C16); 167,8 (C14) ;
138,6 (C8) ; 137,1 (C2) ; 131,7 (C4) ; 130,5 (C11) ; 130,4 (C5) ; 129,7 (C6) ; 128,9 (C13 et C9) ; 128,6 (C12 et C10) ;
128,3 (C7) ; 122,6 (C3) ; 69,40 (1C, Cp substitué) ; 68,63 (2C, Cp non subtitué) ; 67,96 (5C, Cp non subtitué) ;
65,88 (1C, Cp substitué) ; 58,8 (C15).

(E)-7-chloro-5-(2-fluorophenyl)-1H-benzo[e][1,4]diazepin-2(3H)-one 97

Poudre blanche (2540 mg ; R. = 98%)


M = 289 g/mol
P.F = 208°C

RMN 1H (CDCl3) : 9,04 (1H, s, H1) ; 7,51 (1H, t, J 8, H10) ; 7,51 (1H, t, J 8, H10) ; 7,41-7,36 (2H, m, H4 et H12) ;
7,19-7,18 (2H, m, H3 et H6) ; 7-6,91 (2H, m, H11 et H9) ; 4,30 (2H, s, H14). RMN 13C (CDCl3) : 207,18 (C16) ;
166,7 (C14) ; 162,12 (C13) ; 136,23 (C2) ; 132,44 (C11) ; 132,04 5 (C4) ; 131,45 (C6) ; 128,24 (C9) ; 124,49 (C3) ;
124,44 (C10) ; 116,51 (C12) ; 56,54 (C15).

IV.2. Synthèse des benzodiazépines par irradiation micro-onde

Mode opératoire générale


Un tube de microonde de 10 ml contenant 25 mg de 2-aminobenzophénone (0,126 mmol), 22,2 mg de
N-Boc-glycine (0,126 mmol) et 26,3 mg de DCC (0,126 mmol) dissous dans 0,4 mL de toluène est irradié au
micro onde pendant 20 min à 150°C. Ensuite, 0,6 mL de TFA est ajouté au mélange avant d’être à nouveau
irradié à 150°C pendant 20 min. La solution est neutralisée avec NaOH et extraite au DCM (3× 3 mL). La phase
organique est séchée sur MgSO4, filtrée et évaporée. Le résidu obtenu est purifié sur colonne de gel de silice
(EE:EP 7/3). Les produits 94, 97 et 98 sont obtenus avec des rendements de 77%, 80% et 69%.

IV.3. Synthèse des benzodiazépines ferrocéniques


IV.3.1. Méthode classique 1

215

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Partie expérimentale
Mode opératoire générale
À 0°C, sous atmosphère inerte, à une solution de benzodiazépines (94, 97 et 98, 0.636 mmol) dans du
DMF distillé (10 ml), sont ajoutés 71,3 mg de t-BuOK (0.636 mmol). Après 30 min, la température est élevée à
l’ambiante avant d’ajouter 5 mL d’une solution de triméthylferrocénylméthyl ammonium 12 (169 mg, 0,438
mmol) dans de la DMF distillée. La solution est laissée sous agitation magnétique et chauffée à 150°C pendant
4h sous atmosphère inerte. A température ambiante, 10 mL d’eau sont ajoutés au mélange. Le mélange est
ensuite neutralisé (pH = 7) avec une solution molaire d’HCl. La phase organique est extraite avec du DCM
(3×15 mL) séchée sur MgSO4, filtrée et évaporée. Les produits obtenus sont purifiés par chromatographie sur
colonne de silice avec pour éluant un mélange d’acetate d’éthyle et d’éther de pétrole (5/5).

(Z)-1-(ferrocénylméthyl)-5-phényl-1H-benzo[e][1,4]diazépin-2(3H)-one 103

Solide jaune claire (159 mg ; R. = 84%)


M = 433.9 g/mol
P.F = 215°C
Analyse élémentaire (C26H22FeN2O) calculée: C,
71.90; H, 5.11; N, 6.45% ; mesurée : C, 71.12; H,
5.23; N, 6.33% ; rtLCMS 3.31 MS 434.9

RMN 1H (CDCl3) : 8,52 (2H, d, J 7.6, H11) ; 7,73 (2H, m, H5 et H7) ; 7,65 (3H, m, H12 et H13) ; 7,32 (1H, t, J
8.1, H6) ; 7,26 (1H, d, J 8, H4) ; 5,20 (1H, d, J 15, H15) ; 4,70 (1H, d, J 10, H1) ; 4,53 (1H, d, J 15, H15) ; 4,16
(5H, m, Cp non substitué) ; 3,90 (4H, m, Cp substitué) ; 3,67 (1H, d, J 10, H1). RMN 13C (CDCl3) : 172,27 (C2)
; 171,20 ( C9) ; 139,43 (C3) ; 138,85 (C10) ; 131,73 (C5) ; 131,36 (C13) ; 130,33 (C7) ; 129,72 (C11) ; 128,68 (C12)
; 127,22 (C8) ; 123,32 (C6) ; 121,26 (C4) ; 69,74 (1C, Cp substitué) ; 69,12 (2C, Cp substitué) ; 68,76 (5C, Cp
non substitué) ; 68,76 (1C, Cp substitué) ; 68,14 (1C, Cp substitué) ; 57,01 (C1) ; 55,69 (C14).

(Z)-7-chloro-1-(ferrocénylméthyl)-5-phényl-1H-benzo[e][1,4]diazépin-2(3H)-one 102

Solide jaune (121 mg ; R. = 68%)


M = 467 g/mol
P.F = 184°C
Analyse élémentaire (C26H21ClFeN2O) calculée: C,
66.62; H, 4.52; N, 5.98% ; mesurée : C, 66.35; H,
4.57, N, 5.96% ; rtLCMS 3.58, MS 468.9.

RMN 1H (CDCl3) : 7,37 (3H, m, H4, H5, H7) ; 7,27 (4H, d, J 4, H12 et H11) ; 7,06 (1H, m, H13) ; 5,12 (1H, d, J
14, H14) ; 4,7 (1H, d, J 10.3, H1) ; 4,41 (1H, d, J 14, H14) ; 4,09 (5H, m, Cp non substitué) ; 3,97 (4H, m, Cp
substitué) ; 3,64 (1H, d, J 10.3, H1). RMN 13C (CDCl3) : δ (ppm) 169.10 (C2) ; 168,26 (C9) ; 140,74 (C3) ;
138,18 (C8) ; 132,02 (C6) ; 131.03 (C5) ; 130.48 (C13) ; 129.55 (C7) ; 129.42 (C11) ; 128.22 (C12) ; 124.45
(C4) ; 69,40 (3C, Cp substitué) ; 68,63 (5C, Cp non subtitué) ; 67,96 (2C, Cp subtitué) ; 56.90 (C1) ; 46.28
(C14).

(E)-7-chloro-1-(férrocénylmethyl)-5-(2-fluorophényl)-1H-benzo[e][1,4]diazépin-2(3H)-
one 104

Fe
Solide jaune (166 mg ; R. = 78%)
16
O
M = 487 g/mol
5
4
3
N
2 P.F = 110°C
1
Analyse élémentaire (C26H20ClFFeN2O) calculée: C,
Cl 6 8 N
7 9 64.16; H, 4.14; N, 5.76% ; mesurée : C, 63.99; H,
F 10
15
11
4.13; N, 5.65% ; rtLCMS 3.51 MS 486.9.
14
12
13

RMN 1H (CDCl3) : 7,36-7,29 (4H, m, H5, H7, H11, H13) ; 7,10 (1H, t, J 7.5, H12) ; 6,97 (2H, m, H14 et H4) ; 5,05
(1H, d, J 14, H16) ; 4,78 (1H, d, J 10.5, H1) ; 4,61 (1H, d, J 14, H16) ; 4,07 (7H, Cp non substitué et Cp

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Partie expérimentale
substitué) ; 3,98 (2H, Cp substitué) ; 3,67 (1H, d, J 10,5, H1). RMN 13C (CDCl3) : 168,11 (C2) ; 165,80 (C9) ;
140,12 (C15) ; 132,22 (C3) ; 132,18 (C13) ; 131,50 (C5) ; 131,15 (C8) ; 130,05 (C6) ; 128,43 (C7) ; 124,27 (C11) ;
124,12 (C10) ; 116,40 (C4 et C12) ; 116,12 (C14) ; 69,74 (1C, Cp substitué) ; 69,12 (2C, Cp subtitué) ; 68,76 (5C,
Cp non substitué) ; 68,14 (2C, Cp substitué) ; (57,02 (C16) ; 46,62 (C1).

IV.3.2. Méthode par irradiation micro-onde

Mode opératoire général


Dans un tube de micro onde sous flux d’azote contenant 25 mg de benzodiazépines (94, 97 et 98, 0,106
mmol) et 61 mg d’ammonium ferrocéniques 12 (0,159 mmol) sont introduits 17,8 mg de t-BuOK (0,159 mmol)
et 2 ml de DMF distillé. La réaction est conduite à 130°C pendant 20 min avant d’ajouter 3 mL d’eau. Le
mélange est extrait avec du dichlorométhane (3×2 mL) et les phases organiques réunies sont séchées sur MgSO4,
filtrées et évaporées. Le résidu obtenu est purifié sur colonne de gel de silice (EE:EP 7:3). Les produits 102, 103
et 104 sont obtenus respectivement avec des rendements de 72 %, 34 % et 71%.

B. PARASITOLOGIE
Test d’activité antiplasmodiale

Sur les souches FcB1, F32 et K1 de P. falciparum, le test a été réalisé au Muséum d’Histoire Naturelle
de Paris.
La méthode utilisée était la méthode radioisotopique par marquage à l’hypoxanthine [3H]. Les souches de P.
falciparum F32 (en provenance de Tanzanie), FcB1 (de Colombie) et K1 (de Thaïlande) sont cultivées en
continu dans des érythrocytes humains.7 Les solutions stock de chloroquine diphosphate, d’Artémisine, de
ferroquine et des molécules à tester, étaient préparées respectivement dans de l’eau distillée et du DMSO. Ces
solutions ont été ensuite diluées en série avec du milieu de culture et introduites dans des plaques de 96 puits
contenant les cultures asynchrones de parasites (présence de toutes les formes du parasite : rings, trophozoïtes,
schizontes). Le test a été réalisé avec un taux final d’hématocrite de 1% et une parasitémie de 1%. Les plaques
ont été ensuite incubées, une première fois, pendant 24h à 37°C, sous une atmosphère réduite en oxygène (cloche
à bougie). Puis, après rajout de l’hypoxanthine [3H] (0.5 µCi par puits, 1 – 5 Ci/mol), elles ont été de nouveau
mises à incuber pendant 24h.
L’activité antiplasmodiale est déterminée en fonction de l’incorporation de l’hypoxanthine [3H] par le parasite.8
Ainsi, la radioactivité incorporée par des parasites en contact avec les molécules est comparée à celle des
parasites maintenus en absence de médicament (puits de contrôle). Les concentrations inhibitrices 50% (CI50) et
90% (IC90) sont déterminées en traçant la courbe d’inhibition en fonction des concentrations médicamenteuses.
Sur la souche W2, le test a été réalisé à l'UMR MD3 Laboratoire de Parasitologie et Mycologie
Médicale de la faculté de Pharmacie de Marseille, Au bout de 72 H d’incubation, la prolifération du parasite a
été évaluée par le test du SYBR green et le solvant de dilution était le DMSO.9

Les molécules ont été testées sur les isolats cliniques gabonais, en provenance de l’Hôpital de l’Amitié
Sinogabonaise de Franceville, du Centre Hospitalier Régionale Amissa BONGO de Franceville et de l’Hôpital
de COMILOG de la ville de Moanda.
La méthode utilisée était celle du test colorimétrique de DELI-microtest (Double-Site Enzyme Linked
LDH Immunodetection) qui permet de détecter la lactate déshydrogénase de P. falciparum (LDHPf).10 L’analyse
de l’activité antiplasmodiale s’effectuait en trois étapes : la mise en culture de lisolat, le test préliminaire et le
test d’activité. La parasitémie initiale de l’échantillon sanguin était comprise entre 0.005% et 0.5%. L’isolat était
lavé avec 2 à 3 mL du milieu de culture, du RPMI (Roswell Park Memorial Institute medium) par centrifugation
(1500 tours/mn pendant 10 mn) pendant 3 fois. La microculture préparée avec la série de dilutions appropriées
des molécules dans chaque puits avait un volume maximal de 200µL soit un taux d’hématocrite de 1.5%. Un
volume de 197µL de chaque molécule y compris la chloroquine en référence était reparti dans des plaques de 96
puits, 3µL du culot sanguin de l’isolat était ensuite ajouté. Deux puits supplémentaires sont réservés comme

7
Trager, W.; Jensen, J. B. Science 1976, 193, 673 – 677.
8
Schrével, J.; Sinou, V.; Grellier, P.; Frappier, F.; Guénard, D.; Potier, P. Proc. Natl. Acad. Sci. USA 1994, 91, 8472 – 8476.
9
Guigembe, W. et al. Nature. 2010, 465, 311 – 315.
10
Brasseur, P.; Agnamey, P.; Moreno, A.; Druilhe, P. Med. Trop. 2001, 61, 545 – 547.
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Partie expérimentale
contrôle positif. Un puits sans médicament (avec uniquement du RPMI) et un autre avec du DMSO sont mis
également au contact de l’isolat. La plaque est ensuite incubée à 37°C avec 5% de CO2 pendant 44H. La culture
était interrompue en congelant la plaque à -20 °C durant au moins 3H. Enfin, La plaque est décongelée à
température ambiante (12 – 25°C) pendant 30 à 40 mn avant de procéder au test d’activité. Les densités optiques
(DO), proportionnelle à la concentration de la pLDH présentent dans l’échantillon, étaient lues au
spectrophotomètre à 450 nm.

Test d’activité antitoxoplasma gondii

L’activité anti-toxoplasmique était évalué sur la croissance in vitro des tachyzoïtes de Toxoplasma
gondii de la souche PRU-β-Gal exprimant la β-galactosidase d'Escherichia coli selon une méthode
11
colorimétrique adaptée de celle de McFadden et al., au Laboratoire de Parasitologie et Mycologie Médicale de
Marseille. La lecture d’absorbance était faite à 570/630 nm.

Test d’activité cytotoxique

L’étude cytotoxique des aminohydroxynaphtoquinones ferrocéniques a été réalisée sur plusieurs lignées
cellulaires selon la méthode rapide de numération des cellules vivantes, MTT test,12 au Laboratoire de
Parasitologie et Mycologie Médicale de Marseille.
Ces AHNQFcs ont été testés sur deux lignées de cellules à savoir : la lignée J774 A.1 (monocytes
macrophages murins adhérents (ECACC)) et la lignée HepG2 (hépatocytes humains adhérents (ATCC-LGC)).
La doxorubicine a été prise comme molécule de référence à cause de son effet cytotoxique. La toxicité de
l’atovaquone a également été étudiée. Le temps d’incubation était de 72 heures et la lecture des plaques a été
faite au spectrophotomètre à 570 nm et 630 nm (Biotek microtiter plate reader).

L’activité cytotoxique des autres molécules a été réalisée au CIRMF (Gabon), toujours suivant la
méthode du MTT test. Les cellules ont été cultivées dans des microplaques de 96 puits à raison de 5000 cellules
par puits. Au bout de 24 h d’incubation, les cellules étaient lavées avec du milieu de culture DMEM/F12.
Ensuite, les molécules, préalablement dissoutes dans du DMSO étaient introduites dans du milieu de culture à
différentes concentrations, au contact des cellules. Le milieu était incubé pendant 5 jours à 37°C sous 5% de
CO2. Les absorbances étaient lues à l’aide d’un spectrophotomètre à 540 nm avec une référence à 690 nm.

11
McFadden, D. C.; Seeber, F.; Boothroyd, J. C. Antimicrobial Agents ChemotheR. 1997, 41, 1849 – 1853.
12
Mosmann, T. J. Immunol. Methode. 1983, 65, 55 – 63.
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RESUME
La pharmacomodulation des molécules biologiquement actives par l’introduction
d’une entité organométallique telle que le ferrocène constitue une alternative très intéressante
pour pallier les problèmes de recrudescence des résistances aux antipaludiques. Ce travail de
thèse est centré sur la conception, la synthèse et l’activité antiplasmodiale de nouveaux
composés ferrocéniques.

Quatre familles de molécules ont été modifiées structuralement par l’introduction d’un
motif ferrocénique. Ainsi, les aminohydroxynaphtoquinones (analogues de l’atovaquone), les
hydrazones quinoléiques et acridiniques, les 4-aminoquinoléines (analogues de la
chloroquine) et les benzodiazépines (dérivés du flurazepam) ferrocéniques ont été
synthétisées. Les études biologiques d’inhibition de la croissance de P. falciparum sur des
clones de laboratoire et des isolats cliniques gabonais ont abouti à des résultats très
prometteurs, notamment pour la famille des 4-aminoquinoléines ferrocéniques. L’activité
cytotoxique et l’indice de sélectivité de ces composés ont également été étudiés et ainsi
permis de dégager des candidats médicaments pour un prochain développement.

Mots clés: chimie bioorganométallique, ferrocène, paludisme, toxoplasmose, tuberculose, isolats


cliniques gabonais, test Elisa, parasitologie.

SUMMARY
Pharmacomodulation of biologically active drugs by the introduction of an
organometallic entity such as ferrocene constitutes a very interesting alternative to
compensate the problematic increase of antimalarial drug resistances. This PhD work is
focused on the design, the synthesis and the study of antiplasmodial activity of new ferrocenyl
compounds.

For this purpose, four families of drugs containing a ferrocenyl entity were
synthesized and studied for the first time. Thus, several aminohydroxynaphthoquinones
(Atovaquone analog), quinolinyl- and acridinylhydrazones, 4-aminoquinolines (Chloroquine
analog) and benzodiazepines (Flurazepam analog) were designed and obtained in good
conditions. The ferrocenyl derivatives were evaluated for their antimalarial activity in vitro
upon Plasmodium falciparum strains and gabonese clinical isolates. Some of these
synthesized compounds have displayed very promising results, in particular for the ferrocenyl
4-aminoquinolines derivatives. The cytotoxic activity and the selectivity index of these
compounds have indicated some of them as promising candidates for further development.

Keywords: bioorganometallic chemistry, ferrocene, malaria, toxoplasmosis, tuberculosis, Gabonese


clinical strains, Elisa test, parasitology.

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