Les Méningites
Les Méningites
Les Méningites
La méningite est une maladie redoutable. Elle apparaît soudainement, frappe tous
les âges, particulièrement les nourrissons, les enfants et les jeunes, et peut tuer en
quelques heures.
Un nombre non négligeable de survivants à cette maladie gardent des séquelles
permanentes importantes, comme la surdité, l'épilepsie, la paralysie cérébrale ou le
retard mental.
Cette maladie sévit à l’état sporadique ou endémo-épidémique selon la forme,
dans la quasi-totalité des pays du monde, avec une incidence plus élevée dans les pays
en développement.
Elle est le plus souvent d’origine virale ou bactérienne, les autres causes (fongiques,
parasitaire…) étant beaucoup moins fréquentes.
INTRODUCTION
Les méningites virales sont généralement bénignes, le rétablissement étant le plus souvent
spontané chez les immunocompétents. La forme bactérienne quant à elle, représente une double
urgence, à la fois médicale, avec mise en jeu du pronostic vital notamment chez l’enfant, et de
santé publique, vu le risque épidémique des méningites à Neisseria meningitidis.
Il est estimé qu’environ 90 % des cas bactériennes sont causées par ces 3 agents pathogènes.
INTRODUCTION
Dans 20 à 25 % des cas, les méningites sont d’origine bactérienne. Elles sont graves car
l’évolution spontanée est pratiquement toujours mortelle.
Méningite à pneumocoque
Haemophilus influenzae type b (Hib) est un coccobacille à Gram négatif qui n’est nocif que
pour l’homme. Les manifestations les plus importantes de l’infection à Hib à savoir
pneumopathies, méningites et autres pathologies invasives, s’observent principalement chez les
enfants âgés de moins de 2 ans, en particulier chez les nourrissons. Bien que ces cas se
produisent partout dans le monde, le poids des pathologies à Hib pèse plus lourdement sur les
pays pauvres. Les vaccins constituent un instrument de santé publique capable de prévenir la
plupart des cas de maladie grave à Hib. L’efficacité des vaccins conjugués anti-Hib contre les
pathologies invasives a été clairement mise en évidence dans toutes les régions du monde où de
tels vaccins font désormais partie des programmes de vaccination infantiles systématiques.
Méningite à méningocoque
Par leur contagiosité élevée, les méningocoques peuvent être à l'origine d'épidémies de
méningites cérébrospinales et de sepsis dans le monde entier. On a recensé au moins 12
sérogroupes de N. meningitidis : A, B, C, D, X, Y, Z, W135, 29E, H, I, K, chacun étant divisé
en sérotypes, sous-types et clones. Près de 90% des infections sont provoquées par les sérotypes
(A, B, C et W135) qui sont connus également pour provoquer des épidémies.
➢ Les souches A,B,C,Y et W135 sont à l'origine de plus de 90 % des cas de MCS
• Vomissements en jet
• Fièvre
• Parfois constipation
CLINIQUE
➢ Syndrome méningé
o Raideur de la nuque
o Photophobie,
o Troubles de la conscience, coma et/ou convulsions ;
o Signe de KERING
o Signe de BRUDZINSKI .
o Position du malade en chien de fusil.
➢ NB: Ces symptômes sont moins marqués chez le nouveau-né et le nourrisson chez qui la clinique se
limite généralement à une hyperthermie et un bombement de la fontanelle
CLINIQUE
o Cas suspect de méningite : début brutal, T°>38,5, raideur de la nuque. Chez l’enfant de moins
3. Cas confirmé: cas suspect ou probable + culture du LCR(+) ou hémoculture (+) ou détection
o Confirmation du diagnostic
o Déclaration du cas
➢ Critères cliniques :
La gravité d’une méningite à la phase initiale, peut être liée essentiellement à trois
éléments parfois associés :
❖ Souffrance neurologique:
❖ Troubles du comportement , léthargie, délire en terrain fébrile
❖ Convulsions
❖ Monoplégie, hémiplégie…
Le purpura fulminants étant une maladie d’évolution très rapide, Le pronostic vital est en jeu et la
prise en charge est urgente et préhospitalière.
En dehors du milieu hospitalier, tout malade présentant des signes infectieux et à l’examen clinique,
un purpura comportant au moins un élément nécrotique, de diamètre supérieur ou égal à 3 millimètres,
doit immédiatement recevoir une première dose d’un traitement antibiotique approprié aux infections à
méningocoques (Ceftriaxone ou Cefotaxime…)
Après cette dose de charge, le malade doit être transféré en urgence vers une structure hospitalière
adaptée, en prenant le soin d’alerter l’hôpital sur l’arrivée du cas suspect de purpura fulminans, afin que
son accueil puisse être préparé.
CONFIRMER LE DIAGNOSTIC
➢ Tout cas suspect de méningite doit faire l’objet d’une ponction lombaire sauf
contre indications
➢ La méningite bactérienne nécessite un traitement par antibiothérapie, dont le choix est orienté en
fonction des résultats de l’examen direct du LCR et de certains signes de gravité ( Ceftriaxone ou
Cefotaxime …)
➢ La mise en route de l’antibiothérapie est une urgence absolue, le pronostic immédiat et à moyen terme
dépendant de sa précocité
➢ Il doit être débuté le plus vite possible et au plus tard dans les deux heures suivant l’admission et/ou la
➢ La déclaration du cas de méningite doit se faire conformément aux textes réglementaires et législatifs
en vigueur
➢ Elle intéresse toutes les formes de méningite (cas suspects, probables ou confirmés) et a pour principe
la collecte et la transmission rapide des données à tous les niveaux en vue d’une action thérapeutique et
prophylactique optimale.
➢ Cette déclaration est une responsabilité partagée entre le clinicien, le biologiste et l’épidémiologiste qui
doivent communiquer régulièrement entre eux.
ASSURER UN SUIVI ADÉQUAT DES CAS
➢ Le suivi adéquat des cas de MB impose une surveillance clinique et biologique à court et à long terme.
➢ La surveillance à court terme a pour objectif de suivre l’efficacité du TTT
➢ A moyen et long terme, on surveillera :
❑ Le développement psychomoteur, comportemental et intellectuel
❑ Un audiogramme devra être demandé 1 mois après la maladie à la recherche d’une surdité
❑ EEG doit être répété notamment chez les enfants ayant convulsé ou ayant présenté des troubles
neurologiques
❑ Suivi de la scolarité et apprentissages.
❑ Surveillance de l’audition: consultation tout les 3 mois pendant un an
❑ Détection et prise en charge des complications neurologiques:
o Hydrocéphalie : surveillance périmètre crânien
o Déficit moteur, ataxie: rééducation fonctionnelle.
Riposte autour du cas de MB
INVESTIGATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE
➢ L'efficacité des mesures de lutte dépend pour une large part de la rapidité avec laquelle elles
seront prises.
➢ Ainsi, face à la déclaration d’un cas de méningite, une investigation doit être mise en œuvre
par les services de la Délégation du Ministère de la Santé concernée (SRES & CPE).
➢ But:
o Prendre en charge le cas par la confirmation de la maladie, le classement du cas et
l’instauration du traitement approprié
o Identifier d’autres cas liés au cas index
o Définir la population exposée
o Déterminer les mesures préventives à instituer.
MESURES PROPHYLACTIQUES
➢ Lorsqu’un cas sporadique de méningite à méningocoque se produit, les proches doivent être protégés
par un vaccin et une chimioprophylaxie antibiotique
➢ La chimioprophylaxie doit être administrée dans les plus brefs délais (24 à 48 h suivant le diagnostic)
➢ Plusieurs médicaments peuvent être utilisés (Rifampicine, spiramycine, Ciprofloxacine, Ceftriaxone)
mais le médicament du choix est la Rifampicine.
➢ En cas de contre indication ou de non disponibilité de la Rifampicine , la spiramycine sera utilisée.
Ces médicaments sont à administrer par voie orale aux doses suivantes :
➢ Rifampicine:
o Adulte: 600 mg, 2 fois par jour pendant 2 jours
o Nourrisson et enfant (1 mois à 15 ans) : 10 mg/kg, 2 fois par jour pendant 2 jours
o Nouveau-né (moins de 1 mois) : 5 mg/kg, 2 fois par jour pendant 2 jours.
➢ Spiramycine
o La Spiramycine est à utiliser par voie orale pendant 5 jours en cas de CI à la rifampicine, à la dose suivante :
o Adulte : 3 millions d’U.I., 2 fois par jour
o Nourrisson et enfant : 75 000 U.I./kg, 2 fois par jour.
LA VACCINATION
➢ Objectif: Éviter la recirculation de la souche pathogène parmi ces contacts, mais en aucun
cas la vaccination ne se substitue à l’antibioprophylaxie.
➢ L’immunité vaccinale dure de trois à cinq ans. Elle est acquise en 10 à 14 jours, d’où la
nécessité de vacciner le plus tôt possible.
Cette vaccination de riposte concerne les sujets âgés de 3 mois et plus. Deux préalables nécessaires
à la mise en route de la vaccination :
o L’identification de la souche méningococcique et son sérogroupage
o Collectivités fermées (prisons, maisons de bienfaisance, internats, etc) : S’il y a apparition d’un seul
cas, toute la collectivité doit être vaccinée lorsqu’elle n’a pas été touchée par la vaccination préventive.
Mettre en œuvre le plan de riposte en cas
d’épidémie
ACTIVER LE COMITÉ DE CRISE
Dès qu'une épidémie est suspectée, il est important de savoir rapidement s’il
s'agit véritablement d'une épidémie. Cela nécessite l'envoi immédiat sur le
terrain d’une équipe d'évaluation rapide. Cette équipe doit être composée en
principe d’un épidémiologiste et/ou d'un clinicien, d'un microbiologiste et/ou
d'un technicien de laboratoire. Elle doit informer rapidement les décideurs
locaux de ses conclusions. L’équipe doit procéder rapidement à :
o La confirmation ou l'infirmation d'une épidémie qui doit se faire par une enquête lancée
aussitôt après l'alerte.
o L'élaboration d’un rapport d’enquête, à base duquel les mesures seront prises.
PRENDRE EN CHARGE LES CAS
➢ Dans le contexte d'une épidémie de méningite, sera considéré comme cas, tout personne présentant
des maux de tête, associés à une fièvre élevée et à une raideur de la nuque.
➢ Tout cas présentant ces signes devra être référé immédiatement et pris en charge.
➢ Le TTT antibiotique est essentiel. C'est le seul moyen pour réduire la létalité de la méningite et la
survenue de séquelles neurologiques
➢ Le protocole thérapeutique est le même que celui pour un traitement d’un cas de méningite
bactérienne aigue communautaire
ENVISAGER LA VACCINATION DE MASSE
➢ La vaccination de masse est à envisagé dans les populations des localités ou quartiers exposés. On
élargira selon le cas la vaccination aux zones limitrophes, mais les zones où l’épidémie a été
confirmée ont la priorité.
➢ Pour une efficacité maximale, l'idéal serait de vacciner l'ensemble des populations cibles retenues.
Habituellement, toutes les classes d'âge, à partir de trois mois, doivent de préférence être vaccinées.
➢ Néanmoins, pour des questions de faisabilité, de rapidité d’action et de priorisation, on peut être
amené à ne vacciner que les groupes d’âge des populations les plus touchées, généralement les
individus âgés de 3 mois à 30 ans vivant dans la localité ou le quartier touché.
L ’ÉVALUATION DE L’ÉPIDÉMIE
➢ Le vaccin anti-méningococcique.
LA VACCINATION PRÉVENTIVE
Elle concerne les collectivités fermées à haut risque: tels que les prisons, les orphelinats, les
maisons de bienfaisance, les internats…
Chaque année, une campagne de vaccination est organisée pour couvrir les pèlerins se
rendant aux lieux saints de l’Islam. Cette vaccination est décidée à la fois pour des
raisons sanitaires et administratives.
Objectifs du PNLM
OBJECTIF GÉNÉRAL
➢ Renforcer la surveillance épidémiologique au niveau des services du contrôle sanitaire aux frontières