Chapitre 6
Chapitre 6
Chapitre 6
F(MCA)/FSTGAT-USTHB
Section :L3 Géologie Appliquée Année scolaire :2021/2022
Chapitre 2:
1. Introduction
Une ressource naturelle est une ressource présente dans la nature qui fait l’objet d’une utilisation
pour satisfaire les besoins humains. Il peut s’agir d’une substance minérale (eau, métaux), organique
vivante (bois, nourriture) ou fossile (pétrole, charbon), ou encore d’une source d’énergie (vent,
soleil).
ont la particularité de pouvoir être remplacées à l’échelle d’une vie humaine. Ces ressources sont
souvent à la fois : - des sources d’énergie (exemples : Soleil, eau, biomasse, etc.) ; - des éléments
essentiels aux activités et à la vie humaine : eau (exemples : irrigation, boisson), êtres vivants
(exemples : nourriture, médicaments, chauffage, etc.).
sont constituées des éléments naturels qui se sont formés à l’échelle géologique au cours de millions
d’années. Il s’agit des matières premières minérales (exemples : aluminium, lithium, nickel, etc.) et
des combustibles fossiles (exemples : charbon, pétrole, gaz)
Les hydrocarbures comme le pétrole, le gaz naturel et le charbon étant considérées comme des
ressources non-renouvelables, la question de la date de leur épuisement préoccupe depuis plusieurs
décennies nos économies consommatrices.
Les ressources pétrolières sont généralement classées entre réserves (prouvées ou probables,
correspondant à un volume identifié ou estimé grâce aux technologies disponibles) et ressources
(volume disponible estimé selon des critères de « récupérabilité » économique ou technologique, i.e
d’exploitabilité). La récupérabilité économique désigne donc la capacité des acteurs à exploiter une
ressource en fonction de son coût d’exploitation et de son prix sur le marché. Par exemple, si le prix
du pétrole est faible, la rentabilité d’un certain nombre de champs est compromise : la ressource
naturelle, présente, n’est pas exploitable selon des critères économiques. La récupérabilité
technologique désigne, elle, la capacité technique des acteurs à exploiter un certain type de
ressources. La fracturation hydraulique ou le forage en eaux profondes ont par exemple rendu
accessibles certaines ressources naturelles qui ne l’étaient pas auparavant. La mesure de
l’épuisement des ressources naturelles non-renouvelables, et plus particulièrement des
hydrocarbures, est donc une notion évolutive, facteur des moyens humains disponibles à date.
L’un des grands enjeux de notre siècle réside dans la diminution des ressources naturelles,
renouvelables et non-renouvelables, disponibles par rapport aux besoins engendrés par nos modes
de vie.
De tout temps l'homme a su extraire et utiliser les ressources géologiques pour construire (granite,
calcaire, argile, sable…) ou encore comme matières premières pour l'industrie et l'artisanat
(minerais, ocres…).
Le béton est un terme générique qui désigne un matériau de construction composite fabriqué à
partir de granulats obtenus soit directement à partir d'alluvions meubles (sables, galets), soit par
concassage de roches cohérentes (granite, calcaire), agglomérés par un liant. Le liant est soit "
hydraulique " appelé couramment ciment, ou " hydrocarboné " on parle de bitume. Lorsque les liants
hydrauliques se réduisent à du sable, on parle de mortier.
A l'inverse des blocs de calcaires utilisés pour la construction des anciens ponts, le béton est formé à
partir de matériaux différents qui subissent des transformations.
I. Les granulats
• Il s'agit de grains ou de fragments obtenus à partir de roches massives que l'on extrait et que l'on
concasse (calcaire, granite, etc.), ou encore des graviers et des sables (roches détritiques meubles)
que l'on drague dans le lit des rivières. La taille des granulats peut varier, en fonction de leur
utilisation, de 10 mm à 80 mm.
● l'extraction ;
● le concassage, qui permet d'obtenir la taille
adaptée aux besoins ;
● le criblage ou tamisage, qui permet de
sélectionner les grains en fonction des besoins ;
● le lavage, afin d'enlever la boue ou les poussières
indésirables.
• Des granulats concassés (très durs et dont la taille varie entre 20 et 55 mm) servent à la
construction de voies ferrées, par exemple, de TGV, voies qui nécessitent une grande quantité de
ballast. Ils sont également employés pour la construction des autoroutes. On utilise alors des
granulats durs, résistants et de forme anguleuse, permettant un auto-blocage des matériaux. Une
chaussée d'autoroute comporte trois couches de granulats superposées : une couche de
fondation, une couche de base et enfin une couche de roulement. Cette dernière est
constituée de granulats rugueux, enrobés de bitume.
3. Granulats et béton
• Les techniques de construction ont beaucoup évolué avec l'utilisation du béton, matériau dont le
prix de revient est bien inférieur à celui de matériaux comme la pierre de taille ou le granite. Le
béton est, en quelque sorte, une « pierre reconstituée ». Il est formé de granulats (sables et
graviers), de ciment et d'eau, malaxés dans une
bétonneuse. Le ciment est obtenu par la cuisson à haute
température (près de 1 500 °C) d'un mélange constitué de
80 % de calcaire et de 20 % d'argile. Le béton est un
matériau très résistant qui possède une bonne longévité ;
il est donc utilisé pour la construction d'ouvrages
importants (arches, barrages, ponts, immeubles, etc.).
II. Le gypse
2. Le gypse en laboratoire
• Il existe plusieurs variétés de gypse déterminées par la taille des cristaux qui le constituent.
• Si l'on chauffe, dans un tube à essai, du gypse pendant quelques minutes, on constate qu'il perd
son eau et se transforme en poudre blanche. Si après refroidissement, on ajoute de l'eau, cette
poudre blanche devient compacte après séchage : elle a fait prise avec l'eau pour donner du plâtre.
Le gypse mérite bien son nom de « pierre à plâtre ». Par ailleurs, si l'on ajoute du gypse écrasé à de
l'eau contenue dans un tube à essai, on constate que le gypse se dissout. Cette solubilité du gypse,
pourtant réduite, peut-être à l'origine d'effondrement dans les zones d'exploitation de la roche.
On utilise le plâtre pour enduire les mûrs et les plafonds des habitations. Mêlé à de l'eau, le plâtre est
malléable, il durcit ensuite en séchant.
5. Ressources minières:
Dans les roches et certaines formations superficielles existent des minerais indispensables pour
l’économie. La lithosphère est riche en ressources énergétiques et minières. L’exploitation de ces
ressources non renouvelables pose des problèmes de durabilité puisque ces ressources qui se
forment sans cesse aujourd’hui encore, le font à des vitesses qui n’ont rien à voir avec l’histoire
humaine, et la demande croissante en minerais et en énergie…
Classiquement, on appelle minerai une substance
naturelle de laquelle il est possible d'extraire un
métal d'une façon rentable économiquement. La
qualification en minerai et non minerai fluctue donc
avec le marché mondial des métaux. L'argile n'est
pas un minerai d'aluminium alors que la bauxite,
moins riche en aluminium que l'argile, en est un.
C'est un problème de coût d'extraction. On retraite
aussi actuellement des résidus de l'extraction
d'uranium car les techniques ont évolué et il est
devenu rentable de traiter ce qui était auparavant un
rebut.
Plus récemment, on tend à appeler minerai tout matériau naturel (pétrologique) à valeur
économique (on supprime la référence aux métaux, ce qui permet d'y inclure les minéraux en
général...).
La science de la genèse des gîtes métallifères est la métallogénie. Du point de vue géologique les
gisements des minerais dépendent bien sûr du type de minerai: natif, sel, oxyde, carbonate... mais
aussi des processus qui lui ont donné naissance; on trouve ainsi :
des gisements sédimentaires (accumulations de fer, d'or, roches salines et phosphates...) mais aussi
des gisements associées au magmatisme (essentiellement de roches basiques et ultrabasiques :
diamants des kimberlites (voir plus bas), nickel déposé par exemple à la base d'un pluton aplati
(laccolithe) à Subdury au Canada (1er producteur mondial de Ni !); des concentrations par les fluides
donnant naissance à des pegmatites, roches magmatiques souvent en filons, à superbes cristaux de
très grande taille sont cependant pauvres en métaux; des concentrations chromifères des péridotites
des ophiolites), et des processus hydrothermaux concentrant Pb, Zn, Cu… des gisements associés au
métamorphisme (cuivre, zinc...).
Un métal est un corps simple caractérisé par un éclat particulier (éclat métallique), conducteur de
chaleur et d'électricité. Les métaux natifs exploités sont l'or, le platine et plus rarement le cuivre,
l'argent et le mercure. De nombreux métaux sont extraits à partir de sels: les sulfures sont des
minerais fréquents de cuivre, plomb, zinc, mercure, molybdène...; les chlorures sont aussi courants.
La plupart des minerais sont des oxydes ou des hydroxydes. Par exemple les oxydes de fer (limonite,
hématite, goethite...), ou d'aluminium comme les bauxites (complexes de kaolinite (argile=silicate
d'alumine hydraté) et d'hydrates d'alumine (gibbsite...)). L'uranium est extrait de la pechblende, une
forme impure de l'uraninite: l'oxyde d'uranium: U2O.
6. Ressource en espace
Les facteurs géologiques sont souvent intrinsèques aux massifs de sols ou de roches, ils affectent sa
stabilité mais aussi sa résistance à la dégradation en fonction de la présence de matériaux fragiles,
altérés, cisaillés ou fissurés qui se nomment matériaux favorables à la rupture.L’altération est un
processus lent qui dégrade les matériaux. La raison première de cette altération sont les conditions
climatiques, en particulier le rôle de l’eau sous toutes ses formes. Par exemple, la production d’argile
d’altération dans un massif rocheux a un impact négatif sur la stabilité de celui-ci (Pollet, 2004). La
tectonique régionale induit d’importantes contraintes dans le massif rocheux, surtout dans les
secteurs où il existe de grands accidents du type chevauchement, ou d’importants réseaux de
fracture. Les mouvements tectoniques provoquent aussi de nombreux séismes, surtout en milieu
montagneux. Ces séismes engendrent la fragilisation des formations rocheuses par l’apparition de
fractures
Pour la première fois de l’Histoire, depuis 2008 plus de la moitié de l’humanité vit en ville.
L’urbanisation continue de croître, si bien que dans 20 ans environ 60 % des hommes vivront dans
des villes (UN Habitat, 2008).
Ce mode de développement n’est pas sans conséquence pour l’environnement, l’économie et la
société. L’étalement spatial a ainsi augmenté les besoins de mobilité, entraînant congestion des voies
routières, pollution de l’air et croissance de la production de gaz à effet de serre. Par ailleurs, les
villes génèrent et utilisent peu de ressources locales pour leur développement.
De nombreuses villes se sont développées dans des environnements permettant d’assurer leurs
besoins en ressources, principalement en
eau potable. Elles se trouvent donc
souvent dans des contextes de fond de
vallées ou de plaines alluviales. Les villes
sont ainsi typiquement construites sur des
terrains meubles sédimentaires, avec une
forte teneur en eau. Ces terrains sont peu
stables pour les travaux souterrains. Les
fonds de vallée sont souvent localisés sur
des failles tectoniques anciennes ou actives
et peuvent être vulnérables aux séismes
(figure 2.1). En effet, l’altération et la fissuration du matériel géologique rendent plus facile la
formation d’une dépression.
Si le végétal a une place prépondérante dans la gestion des villes en raison de sa fonction paysagère
(ex : parcs végétalisés, jardins, arbres d’alignement), le sol urbain reste encore peu considéré. Les
caractéristiques des sols urbains sont souvent mal appréciées et la sous-estimation des perturbations
qui leurs sont liées (ex : apports de matériaux exogènes, tassement, contamination) peut entraîner
une perte de leur fonctionnalité (Blum, 2007 in Gis Sol, 2011; Cheverry & Gascuel, 2009). Les risques
de dégradation qui en découlent sont multiples : déclin de la biodiversité, modification des réseaux
trophiques, érosion du sol, altération des cycles des éléments nutritifs (Figure
Un changement d’état de la biodiversité du sol peut directement influencer les fonctions écologiques
(ex : décomposition de la matière organique, structuration du sol) assurées par la faune du sol et
ainsi affecter la fourniture de services écosystémiques (Millenium Ecosystem Assessment, 2005)
résultant de ces fonctions. Les services écosystémiques peuvent être définis comme le bénéfice que
l’homme tire des écosystèmes en n’ayant pas ou peu eu à intervenir (Millenium Ecosystem
Assessment, 2005). Dans les écosystèmes urbains, différents services peuvent ainsi être attendus:
Les usages du sous-sol, tels que l’extraction de matériaux, les forages d’eau ou les constructions,
peuvent engendrer ou être impactés par des risques naturels, qui peuvent causer des dommages
économiques, modifier les équilibres écologiques, voir même mettre des vies en péril. Mieux
connaître les usages du sous-sol et les risques associés permet de mettre en œuvre des politiques de
prévention et de protection adaptées.
Parmi les activités affectant le sous-sol, les fondations des constructions doivent respecter les
normes de conception et de dimensionnement des structures de bâtiment ou de génie civil afin de
résister à l’action sismique notamment. Parmi les risques liés à cet usage du sous-sol, l’existence de
cavités souterraines, la sensibilité aux inondations ou remontée de nappe, les mouvements de
terrains ou l’aléa retrait-gonflement des argiles.
Les urgences environnementales majeures auxquelles sont actuellement confrontées les sociétés
sont multiples et souvent inter-reliées.. Parmi ces urgences figurent :
la transformation des paysages par l’homme et ses problèmes afférents, notamment l’érosion ou
l’imperméabilisation des sols ;
les pollutions et leur accroissement, notamment avec l’apparition de nouveaux éléments chimiques
et techniques ;
l’épuisement des ressources naturelles ;
la diminution de la biodiversité ;
l’introduction par l’homme, volontairement ou non, d’espèce invasives ultra-compétitrices dans des
milieux non-endémiques où elles accélèrent les extinctions ;
Bibliographie
● Philippe Gombert, Stéphane Lafortune, Pascal Bigarre. L’usage du sous-sol à travers les âges
et les aléas et risques associés : vers la 4e dimension ?. 16e Congrès international AFTES "Le
souterrain, espace d'innovations", Association Française des Tunnels et de l'Espace
Souterrain (AFTES), Sep 2021, Paris, France. ⟨ineris-03500466⟩
● AESN et GEODE-SCE (2007) - L’extraction de granulats dans le bassin Seine-Normandie :
Analyse économique pour la caractérisation du district (article 5 de la Directive Cadre)
Version finale du 31 mai 2007.
● HANOT F. (2011) - Quatre-vingts ans d’exploration pétrolière dans le Bassin parisien. Travaux
du Comité français d’Histoire de la Géologie. COFRHIGEO, 2011, 3e série (tome 25, 2),
pp.53-61, https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-01061143/document
● THYBAUD N. (2007) - Capter et stocker le CO2 dans le sous-sol. Collection « Les enjeux des
Géosciences ». Coédition BRGM ADEME IFP. 64 p.
● VERNOUX J.F.(2002) - Inventaire et évaluation des risques engendrés par les forages profonds
sur les nappes d’eau souterraine du bassin Seine-Normandie. Rapport d’avancement : base
de données des forages. Rapport BRGM/RP-51792-FR.