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Chapitre 6

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Module : Géologie de l’Environnement Cours réalisé par Dr Alligui.

F(MCA)/FSTGAT-USTHB
Section :L3 Géologie Appliquée Année scolaire :2021/2022

Chapitre 2:

Ressources Géologiques,Homme et Environnement

1. Introduction

La disposition géologique du sous-sol et la répartition des ressources minérales (minerai de fer ,


matériaux de construction, ...) et des ressources renouvelables (eaux souterraines) conditionnent le
développement du pays et le favorisent encore actuellement. Un développement durable tient
compte des disponibilités locales et régionales de ces ressources, leurs exploitations conduisent
cependant souvent à des situations de conflits avec d'autres activités humaines.

Une ressource naturelle est une ressource présente dans la nature qui fait l’objet d’une utilisation
pour satisfaire les besoins humains. Il peut s’agir d’une substance minérale (eau, métaux), organique
vivante (bois, nourriture) ou fossile (pétrole, charbon), ou encore d’une source d’énergie (vent,
soleil).

2. La nature des ressources.


On distingue habituellement les ressources non renouvelables des ressources renouvelables. Est
considérée comme renouvelable une ressource dont la quantité se renouvelle à une fréquence
suffisamment élevée à l’échelle de son utilisation par l’homme.

A. Les ressources renouvelables

ont la particularité de pouvoir être remplacées à l’échelle d’une vie humaine. Ces ressources sont
souvent à la fois : - des sources d’énergie (exemples : Soleil, eau, biomasse, etc.) ; - des éléments
essentiels aux activités et à la vie humaine : eau (exemples : irrigation, boisson), êtres vivants
(exemples : nourriture, médicaments, chauffage, etc.).

B. les ressources non renouvelables

sont constituées des éléments naturels qui se sont formés à l’échelle géologique au cours de millions
d’années. Il s’agit des matières premières minérales (exemples : aluminium, lithium, nickel, etc.) et
des combustibles fossiles (exemples : charbon, pétrole, gaz)

Les hydrocarbures comme le pétrole, le gaz naturel et le charbon étant considérées comme des
ressources non-renouvelables, la question de la date de leur épuisement préoccupe depuis plusieurs
décennies nos économies consommatrices.

Les ressources pétrolières sont généralement classées entre réserves (prouvées ou probables,
correspondant à un volume identifié ou estimé grâce aux technologies disponibles) et ressources
(volume disponible estimé selon des critères de « récupérabilité » économique ou technologique, i.e
d’exploitabilité). La récupérabilité économique désigne donc la capacité des acteurs à exploiter une
ressource en fonction de son coût d’exploitation et de son prix sur le marché. Par exemple, si le prix
du pétrole est faible, la rentabilité d’un certain nombre de champs est compromise : la ressource
naturelle, présente, n’est pas exploitable selon des critères économiques. La récupérabilité
technologique désigne, elle, la capacité technique des acteurs à exploiter un certain type de
ressources. La fracturation hydraulique ou le forage en eaux profondes ont par exemple rendu
accessibles certaines ressources naturelles qui ne l’étaient pas auparavant. La mesure de
l’épuisement des ressources naturelles non-renouvelables, et plus particulièrement des
hydrocarbures, est donc une notion évolutive, facteur des moyens humains disponibles à date.

L’un des grands enjeux de notre siècle réside dans la diminution des ressources naturelles,
renouvelables et non-renouvelables, disponibles par rapport aux besoins engendrés par nos modes
de vie.

Outre la menace que représente cette surexploitation pour la pérennité de l’approvisionnement de


nos sociétés, elle provoque des déséquilibres écosystémiques importants, dont il est encore difficile
de mesurer toute l’ampleur. En matière de ressources halieutiques par exemple, la chaîne
alimentaire de l’océan peut elle-même être menacée par d’autres déséquilibres écosystémiques,
comme l’acidification des océans, qui menace la survie de nombreuses espèces.

Nos sociétés sont fondamentalement dépendantes d’une multitude de ressources naturelles.


L’évolution de nos usages, à commencer par la révolution numérique et la transition énergétique,
transforment profondément cette dépendance, et la déplacent plutôt qu’elles ne l’amoindrissent. Par
exemple, le développement du numérique a démultiplié le recours à certaines ressources minières
comme le cuivre, le silicium et d’autres minerais, dont la chaîne de valeur (extraction, traitement)
rappellent à s’y méprendre celle du pétrole. Loin de dématérialiser nos économies, le numérique
induit une nouvelle dépendance envers d’autres ressources naturelles. La transition écologique est
une occasion politique unique de prendre conscience de cette dépendance et de la réduire, par la
sobriété énergétique par exemple, ou le développement de l’économie circulaire.

3. Ressources géologiques et matières de construction

De tout temps l'homme a su extraire et utiliser les ressources géologiques pour construire (granite,
calcaire, argile, sable…) ou encore comme matières premières pour l'industrie et l'artisanat
(minerais, ocres…).

Le béton est un terme générique qui désigne un matériau de construction composite fabriqué à
partir de granulats obtenus soit directement à partir d'alluvions meubles (sables, galets), soit par
concassage de roches cohérentes (granite, calcaire), agglomérés par un liant. Le liant est soit "
hydraulique " appelé couramment ciment, ou " hydrocarboné " on parle de bitume. Lorsque les liants
hydrauliques se réduisent à du sable, on parle de mortier.

A l'inverse des blocs de calcaires utilisés pour la construction des anciens ponts, le béton est formé à
partir de matériaux différents qui subissent des transformations.

I. Les granulats

1. L'origine des granulats

• Il s'agit de grains ou de fragments obtenus à partir de roches massives que l'on extrait et que l'on
concasse (calcaire, granite, etc.), ou encore des graviers et des sables (roches détritiques meubles)
que l'on drague dans le lit des rivières. La taille des granulats peut varier, en fonction de leur
utilisation, de 10 mm à 80 mm.

• Leur fabrication nécessite une série d'opérations :

● l'extraction ;
● le concassage, qui permet d'obtenir la taille
adaptée aux besoins ;
● le criblage ou tamisage, qui permet de
sélectionner les grains en fonction des besoins ;
● le lavage, afin d'enlever la boue ou les poussières
indésirables.

2. L'utilisation des granulats

• Des granulats concassés (très durs et dont la taille varie entre 20 et 55 mm) servent à la
construction de voies ferrées, par exemple, de TGV, voies qui nécessitent une grande quantité de
ballast. Ils sont également employés pour la construction des autoroutes. On utilise alors des
granulats durs, résistants et de forme anguleuse, permettant un auto-blocage des matériaux. Une
chaussée d'autoroute comporte trois couches de granulats superposées : une couche de
fondation, une couche de base et enfin une couche de roulement. Cette dernière est
constituée de granulats rugueux, enrobés de bitume.

3. Granulats et béton

• Les techniques de construction ont beaucoup évolué avec l'utilisation du béton, matériau dont le
prix de revient est bien inférieur à celui de matériaux comme la pierre de taille ou le granite. Le
béton est, en quelque sorte, une « pierre reconstituée ». Il est formé de granulats (sables et
graviers), de ciment et d'eau, malaxés dans une
bétonneuse. Le ciment est obtenu par la cuisson à haute
température (près de 1 500 °C) d'un mélange constitué de
80 % de calcaire et de 20 % d'argile. Le béton est un
matériau très résistant qui possède une bonne longévité ;
il est donc utilisé pour la construction d'ouvrages
importants (arches, barrages, ponts, immeubles, etc.).

II. Le gypse

1. Le gypse sur le terrain

• La carrière à ciel ouvert de Cormeilles en Parisis présente


un front de taille d'environ un kilomètre sur une hauteur de
100 mètres. Elle montre des couches puissantes de plusieurs
mètres d'une roche claire, le gypse, alternant avec des roches
plus sombres et diversement colorées, les marnes,
constituées d'argile et de calcaire.

2. Le gypse en laboratoire

• Il existe plusieurs variétés de gypse déterminées par la taille des cristaux qui le constituent.

• Si l'on chauffe, dans un tube à essai, du gypse pendant quelques minutes, on constate qu'il perd
son eau et se transforme en poudre blanche. Si après refroidissement, on ajoute de l'eau, cette
poudre blanche devient compacte après séchage : elle a fait prise avec l'eau pour donner du plâtre.
Le gypse mérite bien son nom de « pierre à plâtre ». Par ailleurs, si l'on ajoute du gypse écrasé à de
l'eau contenue dans un tube à essai, on constate que le gypse se dissout. Cette solubilité du gypse,
pourtant réduite, peut-être à l'origine d'effondrement dans les zones d'exploitation de la roche.

3. Extraction et utilisation du gypse


• Le gypse est extrait par dynamitage, les blocs sont ensuite transportés jusqu'à un concasseur, où ils
sont broyés. Le gypse est ensuite chauffé à 120 °C dans des fours pour donner du plâtre. On peut
obtenir des plâtres de différentes catégories : plâtre à prise lente ou à prise rapide, etc.

On utilise le plâtre pour enduire les mûrs et les plafonds des habitations. Mêlé à de l'eau, le plâtre est
malléable, il durcit ensuite en séchant.

4. Ressources énergétiques fossiles

Notre économie et notre civilisation dépendent très


largement du pétrole et de ses dérivés, mazout, gas-oil,
essence, huiles lourdes, lubrifiants, plastiques mais aussi
asphalte et bitume. Le pétrole et ses dérivés comme le
bitume ou asphalte sont utilisés depuis longtemps.

Les civilisations des Sumériens ( 5000-1750 avant JC), des


Akkadiens ( vers 2325-2160 avant JC), en Mésopotamie
l'employaient comme ciment dans la construction des "
ziggourats ", sortes de tours élevées, mais aussi dans la
fabrication de vase, les égyptiens enduisaient de bitume les bandelettes qui entouraient leurs
momies. Dans l'antiquité, le bitume était utilisé pour
étanchéifier les embarcations. Trois siècles avant Jésus-Christ,
les chinois découvrirent la flamme éclairante du pétrole, et ils
furent les premiers à forer des puits dans le sol pour
augmenter sa production.

Désormais il est temps de se tourner vers d'autres sources


d'énergie, beaucoup moins polluantes et inépuisables.
L'homme développe ainsi l'utilisation de l'énergie solaire, de la
géothermie, et de l'énergie éolienne. Ces dernières sont
inépuisables et non polluantes.

5. Ressources minières:

Dans les roches et certaines formations superficielles existent des minerais indispensables pour
l’économie. La lithosphère est riche en ressources énergétiques et minières. L’exploitation de ces
ressources non renouvelables pose des problèmes de durabilité puisque ces ressources qui se
forment sans cesse aujourd’hui encore, le font à des vitesses qui n’ont rien à voir avec l’histoire
humaine, et la demande croissante en minerais et en énergie…
Classiquement, on appelle minerai une substance
naturelle de laquelle il est possible d'extraire un
métal d'une façon rentable économiquement. La
qualification en minerai et non minerai fluctue donc
avec le marché mondial des métaux. L'argile n'est
pas un minerai d'aluminium alors que la bauxite,
moins riche en aluminium que l'argile, en est un.
C'est un problème de coût d'extraction. On retraite
aussi actuellement des résidus de l'extraction
d'uranium car les techniques ont évolué et il est
devenu rentable de traiter ce qui était auparavant un
rebut.

Plus récemment, on tend à appeler minerai tout matériau naturel (pétrologique) à valeur
économique (on supprime la référence aux métaux, ce qui permet d'y inclure les minéraux en
général...).

La science de la genèse des gîtes métallifères est la métallogénie. Du point de vue géologique les
gisements des minerais dépendent bien sûr du type de minerai: natif, sel, oxyde, carbonate... mais
aussi des processus qui lui ont donné naissance; on trouve ainsi :

des gisements sédimentaires (accumulations de fer, d'or, roches salines et phosphates...) mais aussi
des gisements associées au magmatisme (essentiellement de roches basiques et ultrabasiques :
diamants des kimberlites (voir plus bas), nickel déposé par exemple à la base d'un pluton aplati
(laccolithe) à Subdury au Canada (1er producteur mondial de Ni !); des concentrations par les fluides
donnant naissance à des pegmatites, roches magmatiques souvent en filons, à superbes cristaux de
très grande taille sont cependant pauvres en métaux; des concentrations chromifères des péridotites
des ophiolites), et des processus hydrothermaux concentrant Pb, Zn, Cu… des gisements associés au
métamorphisme (cuivre, zinc...).

Un métal est un corps simple caractérisé par un éclat particulier (éclat métallique), conducteur de
chaleur et d'électricité. Les métaux natifs exploités sont l'or, le platine et plus rarement le cuivre,
l'argent et le mercure. De nombreux métaux sont extraits à partir de sels: les sulfures sont des
minerais fréquents de cuivre, plomb, zinc, mercure, molybdène...; les chlorures sont aussi courants.

La plupart des minerais sont des oxydes ou des hydroxydes. Par exemple les oxydes de fer (limonite,
hématite, goethite...), ou d'aluminium comme les bauxites (complexes de kaolinite (argile=silicate
d'alumine hydraté) et d'hydrates d'alumine (gibbsite...)). L'uranium est extrait de la pechblende, une
forme impure de l'uraninite: l'oxyde d'uranium: U2O.

Le diamant naturel (carbone cristallisé (avec


uniquement des liaisons de covalence) dans le
système cubique avec un atome central entouré
de quatre autres atomes, sommets d'un
tétraèdre) cristallise dans des roches très
particulières comme les kimberlites (roches des
cheminées volcaniques de Kimberley en Afrique du Sud ) qui contiennent des éclogites issues du
manteau dans lesquelles on trouve ces diamants. La masse d'un diamant est donnée en carat (5
carats = 1 gramme ; 1 carat = 0,2 gramme); le plus gros diamant naturel connu fût trouvé en 1905: le
Cullinan (du nom d'une mine d'Afrique du Sud) de 3106 carats (taillé en 105 pierres dont l'étoile
d'Afrique (130,2 carats).

6. Ressource en espace

Les roches et les sols constituent la trame


des paysages et des milieux dans lesquels
vivent les populations. Les milieux
montagnards, les grandes plaines, les
vallées ou les littoraux qui portent villes,
agriculture, axes de transports… résultent
de la longue histoire géologique de la
planète, de la nature des roches, des
changements climatiques qui justifient la
variété des modèles (types de pentes, de
vallées, formes littorales) et la nature des
formations superficielles (éboulis, dépôts
roulés, lœss…).

Les sols, couverture de faible épaisseur, de


quelques centimètres à quelques mètres,
que l’on ne peut confondre avec les roches qui en sont le substrat, résultent aussi d’une histoire
complexe. Cette pellicule, fragile, est fondamentale pour comprendre les spécificités des formations
végétales et de l’agriculture. L’anthropisation a provoqué et est encore responsable de modifications
: pollutions, dégradation, destruction des sols. La dynamique géologique de la terre participe aux
grands flux planétaires (cycle du carbone) et en explique pour partie les modifications (rejets de CO2
d’origine volcanique…).

Les facteurs géologiques sont souvent intrinsèques aux massifs de sols ou de roches, ils affectent sa
stabilité mais aussi sa résistance à la dégradation en fonction de la présence de matériaux fragiles,
altérés, cisaillés ou fissurés qui se nomment matériaux favorables à la rupture.L’altération est un
processus lent qui dégrade les matériaux. La raison première de cette altération sont les conditions
climatiques, en particulier le rôle de l’eau sous toutes ses formes. Par exemple, la production d’argile
d’altération dans un massif rocheux a un impact négatif sur la stabilité de celui-ci (Pollet, 2004). La
tectonique régionale induit d’importantes contraintes dans le massif rocheux, surtout dans les
secteurs où il existe de grands accidents du type chevauchement, ou d’importants réseaux de
fracture. Les mouvements tectoniques provoquent aussi de nombreux séismes, surtout en milieu
montagneux. Ces séismes engendrent la fragilisation des formations rocheuses par l’apparition de
fractures

Pour la première fois de l’Histoire, depuis 2008 plus de la moitié de l’humanité vit en ville.
L’urbanisation continue de croître, si bien que dans 20 ans environ 60 % des hommes vivront dans
des villes (UN Habitat, 2008).
Ce mode de développement n’est pas sans conséquence pour l’environnement, l’économie et la
société. L’étalement spatial a ainsi augmenté les besoins de mobilité, entraînant congestion des voies
routières, pollution de l’air et croissance de la production de gaz à effet de serre. Par ailleurs, les
villes génèrent et utilisent peu de ressources locales pour leur développement.

De nombreuses villes se sont développées dans des environnements permettant d’assurer leurs
besoins en ressources, principalement en
eau potable. Elles se trouvent donc
souvent dans des contextes de fond de
vallées ou de plaines alluviales. Les villes
sont ainsi typiquement construites sur des
terrains meubles sédimentaires, avec une
forte teneur en eau. Ces terrains sont peu
stables pour les travaux souterrains. Les
fonds de vallée sont souvent localisés sur
des failles tectoniques anciennes ou actives
et peuvent être vulnérables aux séismes
(figure 2.1). En effet, l’altération et la fissuration du matériel géologique rendent plus facile la
formation d’une dépression.

Caractéristiques générales des sols urbains

Le sol constitue une composante fondamentale des écosystèmes et représente un patrimoine


menacé et difficilement renouvelable (Chaussod, 1996; Cheverry & Gascuel, 2009). Il est un système
dynamique et complexe qui se forme, évolue, atteint un équilibre mais peut aussi se dégrader
(Duchaufour, 1997, in Barles et al., 1999). Dans les écosystèmes urbains, les sols peuvent évoluer
dans des conditions naturelles, être légèrement ou complètement formés par l’homme (Figure 1). La
diversité des sols urbains peut donc être élevée suivant le contexte historique des villes (Rossiter,
2007; Hazelton & Murphy, 2011). Les sols urbains sont généralement considérés comme « jeunes »
de par leur âge de mis en place et souvent peu évolués (Baize & Girard, 2009), comparativement à
une majorité de sols naturels (Duchaufour, 1983, Baumgartl, 1998 in Séré, 2007). Leur âge est
souvent inférieur à la centaine d’années .

Les sols urbains, des sols oubliés aux fonctions multiples

Si le végétal a une place prépondérante dans la gestion des villes en raison de sa fonction paysagère
(ex : parcs végétalisés, jardins, arbres d’alignement), le sol urbain reste encore peu considéré. Les
caractéristiques des sols urbains sont souvent mal appréciées et la sous-estimation des perturbations
qui leurs sont liées (ex : apports de matériaux exogènes, tassement, contamination) peut entraîner
une perte de leur fonctionnalité (Blum, 2007 in Gis Sol, 2011; Cheverry & Gascuel, 2009). Les risques
de dégradation qui en découlent sont multiples : déclin de la biodiversité, modification des réseaux
trophiques, érosion du sol, altération des cycles des éléments nutritifs (Figure
Un changement d’état de la biodiversité du sol peut directement influencer les fonctions écologiques
(ex : décomposition de la matière organique, structuration du sol) assurées par la faune du sol et
ainsi affecter la fourniture de services écosystémiques (Millenium Ecosystem Assessment, 2005)
résultant de ces fonctions. Les services écosystémiques peuvent être définis comme le bénéfice que
l’homme tire des écosystèmes en n’ayant pas ou peu eu à intervenir (Millenium Ecosystem
Assessment, 2005). Dans les écosystèmes urbains, différents services peuvent ainsi être attendus:

Usage de l’espace souterrain:

Depuis la Préhistoire, le sous-sol a été exploité


pour divers usages : habitation (cavernes,
souterrains), production (mines, carrières),
protection (cryptes, abris), stockage (caves),
etc. A l’Epoque contemporaine, après un
développement fulgurant dans les deux
dimensions horizontales, la ville s’est lancée
dans le défi de la verticalité, notamment grâce
aux nouveaux matériaux issus du sous-sol
(acier, béton, verre). Pendant ce temps, le
sous-sol est surtout resté un milieu consacré à
l’extraction de matières premières, alors qu’il
recèle d’importantes possibilités
d’aménagement. Des exemples commencent cependant à prendre de l’ampleur et à mettre en
évidence le potentiel de ce territoire caché. Mais il s’agit encore principalement de transférer ou de
prolonger vers le bas des activités de surface.

L’espace souterrain peut accueillir de nombreuses infrastructures. Elles répondent directement ou


indirectement aux quatre grandes fonctions: habiter, travailler, se divertir, se déplacer. Le sous-sol est
souvent utilisé pour le transport et le stockage. À Genève, par exemple, les données géographiques
disponibles montrent que plus de 55 % des bâtiments construits en sous-sol sont des parkings ou des
garages privés. Toutefois, il peut également accueillir des ouvrages
destinés à une fréquentation plus large, tels que commerces ou
bâtiments récréatifs (théâtres, cinémas, salles de sports, etc.). Les
ouvrages construits en souterrains bénéficient de caractéristiques
avantageuses sur le plan de l’isolation thermique, de la protection
climatique ou encore de l’isolation visuelle et sonore. En revanche, ils
ne peuvent bénéficier de la lumière naturelle que par des ouvertures de
type puits de lumière (Godard et Sterling, 1995). Or, on constate qu’en
surface de nombreux bâtiments, en particulier commerciaux, sont
construits sans éclairage naturel. La construction de ces bâtiments en
sous-sol pourrait libérer de l’espace en surface, pour des usages
récréatifs ou pour construire des ouvrages pour lesquels la lumière
naturelle est un critère important (logements, bureaux).

7. Gestion des ressources et respect de l'environnement.

Les usages du sous-sol, tels que l’extraction de matériaux, les forages d’eau ou les constructions,
peuvent engendrer ou être impactés par des risques naturels, qui peuvent causer des dommages
économiques, modifier les équilibres écologiques, voir même mettre des vies en péril. Mieux
connaître les usages du sous-sol et les risques associés permet de mettre en œuvre des politiques de
prévention et de protection adaptées.

L'exploitation accrue des ressources minérales et énergétiques et la croissance des besoins


industriels mondiaux dès les années 1970 ont considérablement diminué leurs réserves mondiales.
Outre la menace que représente cette surexploitation pour la pérennité de l’approvisionnement de
nos sociétés, elle provoque des déséquilibres écosystémiques importants, dont il est encore difficile
de mesurer toute l’ampleur. En matière de ressources halieutiques par exemple, la chaîne
alimentaire de l’océan peut elle-même être menacée par d’autres déséquilibres écosystémiques,
comme l’acidification des océans, qui menace la survie de nombreuses espèces.

Parmi les activités affectant le sous-sol, les fondations des constructions doivent respecter les
normes de conception et de dimensionnement des structures de bâtiment ou de génie civil afin de
résister à l’action sismique notamment. Parmi les risques liés à cet usage du sous-sol, l’existence de
cavités souterraines, la sensibilité aux inondations ou remontée de nappe, les mouvements de
terrains ou l’aléa retrait-gonflement des argiles.

Les urgences environnementales majeures auxquelles sont actuellement confrontées les sociétés
sont multiples et souvent inter-reliées.. Parmi ces urgences figurent :

la transformation des paysages par l’homme et ses problèmes afférents, notamment l’érosion ou
l’imperméabilisation des sols ;

les pollutions et leur accroissement, notamment avec l’apparition de nouveaux éléments chimiques
et techniques ;
l’épuisement des ressources naturelles ;

la surexploitation des espèces ;

la diminution de la biodiversité ;

l’introduction par l’homme, volontairement ou non, d’espèce invasives ultra-compétitrices dans des
milieux non-endémiques où elles accélèrent les extinctions ;

les changements climatiques et la recrudescence des épisodes extrêmes en plusieurs régions du


globe.

Bibliographie

● Philippe Gombert, Stéphane Lafortune, Pascal Bigarre. L’usage du sous-sol à travers les âges
et les aléas et risques associés : vers la 4e dimension ?. 16e Congrès international AFTES "Le
souterrain, espace d'innovations", Association Française des Tunnels et de l'Espace
Souterrain (AFTES), Sep 2021, Paris, France. ⟨ineris-03500466⟩
● AESN et GEODE-SCE (2007) - L’extraction de granulats dans le bassin Seine-Normandie :
Analyse économique pour la caractérisation du district (article 5 de la Directive Cadre)
Version finale du 31 mai 2007.
● HANOT F. (2011) - Quatre-vingts ans d’exploration pétrolière dans le Bassin parisien. Travaux
du Comité français d’Histoire de la Géologie. COFRHIGEO, 2011, 3e série (tome 25, 2),
pp.53-61, https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-01061143/document
● THYBAUD N. (2007) - Capter et stocker le CO2 dans le sous-sol. Collection « Les enjeux des
Géosciences ». Coédition BRGM ADEME IFP. 64 p.
● VERNOUX J.F.(2002) - Inventaire et évaluation des risques engendrés par les forages profonds
sur les nappes d’eau souterraine du bassin Seine-Normandie. Rapport d’avancement : base
de données des forages. Rapport BRGM/RP-51792-FR.

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